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== Description ==
== Description ==
=== Corps ===
=== Corps ===
Le Manul a un corps compact et trapu avec des pattes courtes et une queue courte et épaisse<ref name="larousse103"/>. La fourrure, très longue et épaisse, le fait paraître plus gros qu'il n'est. Le poil présent dans les parties inférieures (ventre, intérieur des pattes et de la queue) est presque deux fois plus long que celui qui est situé sur les flancs ou le dos, ce qui lui permet de marcher ventre à terre quand il chasse tout en étant protégé des températures hivernales<ref name="jackson147"/>. Le Manul s'enroule dans sa queue pour se coucher, celle-ci lui permettant de garder sa chaleur corporelle<ref name="jackson7"/>. La fourrure est de couleur grise au nord de son aire de répartition à fauve à roux pour le sud. La couleur peut varier saisonnièrement. Certains individus ont des rayures sombres verticales sur les flancs<ref name="jackson148"/>. L'extrémité des poils est blanche, ce qui lui donne une apparence argentée. Le menton, la poitrine et le ventre sont blancs. Les pattes sont marquées de bandes noires indistinctes<ref name="CatSG"/>. La queue est annelée de sept à neuf marques noires étroites<ref name="jackson148"/>et son extrémité est noire. La couleur de la robe permet un excellent camouflage dans son environnement naturel<ref name="CatSG"/>.
Le Manul a un corps compact et trapu avec des pattes courtes et une queue courte et épaisse{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. La fourrure, très longue et épaisse, le fait paraître plus gros qu'il n'est. Le poil présent dans les parties inférieures (ventre, intérieur des pattes et de la queue) est presque deux fois plus long que celui qui est situé sur les flancs ou le dos, ce qui lui permet de marcher ventre à terre quand il chasse tout en étant protégé des températures hivernales{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=147}}. Le Manul s'enroule dans sa queue pour se coucher, celle-ci lui permettant de garder sa chaleur corporelle{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=7}}. La fourrure est de couleur grise au nord de son aire de répartition à fauve à roux pour le sud. La couleur peut varier saisonnièrement. Certains individus ont des rayures sombres verticales sur les flancs{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=148|loc=|id=}}. L'extrémité des poils est blanche, ce qui lui donne une apparence argentée. Le menton, la poitrine et le ventre sont blancs. Les pattes sont marquées de bandes noires indistinctes<ref name="CatSG"/>. La queue est annelée de sept à neuf marques noires étroites{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=148|loc=|id=}}et son extrémité est noire. La couleur de la robe permet un excellent camouflage dans son environnement naturel<ref name="CatSG"/>.


Le Manul mesure entre {{unité|50 et 65 cm}} de long et la queue mesure de {{unité|21 à 31 cm}}<ref name="LesFelinsManul"/>{{,}}<ref name="jackson152"/>. La hauteur au garrot est de {{unité|28 à 30 cm}}<ref name="larousse103"/>. Le poids varie de {{unité|2,5 à 4,5 kg}} en moyenne<ref name="LesFelinsManul"/>{{,}}<ref name="jackson152"/>. Les mâles sont généralement plus lourds que les femelles.
Le Manul mesure entre {{unité|50 et 65 cm}} de long et la queue mesure de {{unité|21 à 31 cm}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=147-152|loc=|id=}}. La hauteur au garrot est de {{unité|28 à 30 cm}}{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. Le poids varie de {{unité|2,5 à 4,5 kg}} en moyenne{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=147-152|loc=|id=}}{{,}}. Les mâles sont généralement plus lourds que les femelles.


La tête est aplatie et large. Les oreilles sont courtes, arrondies et placées bas sur la tête : elles dépassent à peine de la fourrure<ref name="CatSG"/>. Le profil très bas de la tête est adapté à la chasse dans les milieux ouverts avec peu de couverture végétale<ref name="CatSG"/>{{,}}<ref name="jackson14"/>. La petite taille des oreilles évite une trop grande déperdition de chaleur<ref name="jackson14"/>. Le front est tacheté de petits points noirs. Les joues sont marquées de rayures foncées et blanches<ref name="CatSG"/>. Les vibrisses sont blanches<ref name="jackson148"/> et les yeux sont bordés de lignes blanches et noires<ref name="CatSG"/>. Le Manul est également doté d'une troisième paupière qui sert de protection contre les vents froids et les tempêtes de poussières<ref name="CatSG"/>. Les pupilles sont rondes<ref name="jackson14"/>et la mâchoire est plus petite que celle des autres félins puisqu'il n'a pas de [[pré-molaires]] supérieures{{refnec}}.
La tête est aplatie et large. Les oreilles sont courtes, arrondies et placées bas sur la tête : elles dépassent à peine de la fourrure<ref name="CatSG"/>. Le profil très bas de la tête est adapté à la chasse dans les milieux ouverts avec peu de couverture végétale<ref name="CatSG"/>{{,}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=14|loc=|id=}}. La petite taille des oreilles évite une trop grande déperdition de chaleur{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=14|loc=|id=}}. Le front est tacheté de petits points noirs. Les joues sont marquées de rayures foncées et blanches<ref name="CatSG"/>. Les vibrisses sont blanches{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=148|loc=|id=}} et les yeux sont bordés de lignes blanches et noires<ref name="CatSG"/>. Le Manul est également doté d'une troisième paupière qui sert de protection contre les vents froids et les tempêtes de poussières<ref name="CatSG"/>. Les pupilles sont rondes{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=14|loc=|id=}} et la mâchoire est plus petite que celle des autres félins puisqu'il n'a pas de [[pré-molaires]] supérieures{{refnec}}.


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== Comportement ==
== Comportement ==
=== Comportement ===
=== Comportement ===
Cet animal est très territorial, agressif et solitaire, ce qui fait que c'est l'un des chats les moins étudiés<ref name="Manul facts"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Manul, le chat le plus Méchant du monde. Faits intéressants sur les Manuls. |url=https://www.youtube.com/watch?v=WtzsfVmg25E |consulté le=2021-04-17}}</ref>. Le Manul escalade facilement les rochers et falaises<ref name="larousse103"/>. Il n'est pas adapté à la marche dans la neige et se déplace dans les vallées lorsqu'il neige sur les hauteurs<ref name="jackson149"/>.
Cet animal est très territorial, agressif et solitaire, ce qui fait que c'est l'un des chats les moins étudiés<ref name="Manul facts"/>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Manul, le chat le plus Méchant du monde. Faits intéressants sur les Manuls. |url=https://www.youtube.com/watch?v=WtzsfVmg25E |consulté le=2021-04-17}}.</ref>. Le Manul escalade facilement les rochers et falaises{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. Il n'est pas adapté à la marche dans la neige et se déplace dans les vallées lorsqu'il neige sur les hauteurs{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=149|loc=|id=}}.


Le Manul possède le plus petit territoire parmi les félins. Le domaine de ce félin peut se limiter aux environs immédiats de sa tanière (déplacements entre {{unité|500 et 1000 mètres}})<ref name="jackson150"/>, pour une superficie d'un kilomètre carré<ref name="larousse163"/>. En [[Russie]], la taille moyenne du territoire est estimée à {{unité|1.5|km|2}}<ref name="larousse163"/>.
Le Manul possède le plus petit territoire parmi les félins. Le domaine de ce félin peut se limiter aux environs immédiats de sa tanière (déplacements entre {{unité|500 et 1000 mètres}}){{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}, pour une superficie d'un kilomètre carré{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=163|loc=|id=larousse}}. En [[Russie]], la taille moyenne du territoire est estimée à {{unité|1.5|km|2}}{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=163|loc=|id=larousse}}.
Par sa petite taille, le Manul est une [[proie]] pour de nombreux [[Prédateur|prédateurs]] ([[Rapace|rapaces]], [[Renard roux|renards]]...). Cette menace l'oblige à se cacher régulièrement et à éviter les milieux ouverts ([[prairies]]).
Par sa petite taille, le Manul est une [[proie]] pour de nombreux [[Prédateur|prédateurs]] ([[Rapace|rapaces]], [[Renard roux|renards]]...). Cette menace l'oblige à se cacher régulièrement et à éviter les milieux ouverts ([[prairies]]).


Le Manul possède une [[longévité]] de 11 ans et demi<ref name="jackson152"/>.
Le Manul possède une [[longévité]] de 11 ans et demi{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}.


=== Régime alimentaire ===
=== Régime alimentaire ===
Comme tous les [[félins]], le Manul est un [[Carnivore (régime alimentaire)|carnivore]]. Il se nourrit de petits mammifères {{incise|tels que les [[Ochotona|pika]]s, les [[marmotte]]s, les [[écureuil terrestre|écureuils terrestres]]<ref name="larousse103"/>, les petits rongeurs comme le [[campagnol]]<ref name="jackson150"/>}} et d'oiseaux comme les perdrix et les alouettes<ref name="jackson150"/>. Au Népal, des fèces contenaient 76 % de poils de pika, 18 % de poils de [[Lièvre laineux]] (''Lepus oiostolus''), 4 % de végétaux et divers débris<ref name="CatNews67"/>. En Iran, un spécimen femelle percuté par un véhicule avait dans son estomac les restes d'un [[Pika afghan]] (''Ochotona rufescens'') et une [[Perdrix choukar]] (''Alectoris chukar'')<ref name="CatNews68_21"/>.
Comme tous les [[félins]], le Manul est un [[Carnivore (régime alimentaire)|carnivore]]. Il se nourrit de petits mammifères {{incise|tels que les [[Ochotona|pika]]s, les [[marmotte]]s, les [[écureuil terrestre|écureuils terrestres]]{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}, les petits rongeurs comme le [[campagnol]]{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}}} et d'oiseaux comme les perdrix et les alouettes{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Au Népal, des fèces contenaient 76 % de poils de pika, 18 % de poils de [[Lièvre laineux]] (''Lepus oiostolus''), 4 % de végétaux et divers débris<ref name="CatNews67"/>. En Iran, un spécimen femelle percuté par un véhicule avait dans son estomac les restes d'un [[Pika afghan]] (''Ochotona rufescens'') et une [[Perdrix choukar]] (''Alectoris chukar'')<ref name="CatNews68_21"/>.


[[Crépusculaire]], il passe ses journées caché dans des [[Cavité souterraine|cavités]]. Il sort généralement au crépuscule et à l'aube pour chasser ; toutefois, lorsque ses proies sont diurnes, il sort également en journée comme lorsqu'il chasse la [[Grande gerboise]] en Iran<ref name="jackson150"/>. Le Manul pratique la chasse à l'approche : lorsqu'il voit une proie, il s'en approche en rampant et, lorsqu'il est assez près, bondit pour porter le coup fatal<ref name="jackson150"/>. Il peut également attendre au bord des terriers de rongeurs et les dénicher en plongeant une patte dedans<ref name="jackson150"/>.
[[Crépusculaire]], il passe ses journées caché dans des [[Cavité souterraine|cavités]]. Il sort généralement au crépuscule et à l'aube pour chasser ; toutefois, lorsque ses proies sont diurnes, il sort également en journée comme lorsqu'il chasse la [[Grande gerboise]] en Iran{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Le Manul pratique la chasse à l'approche : lorsqu'il voit une proie, il s'en approche en rampant et, lorsqu'il est assez près, bondit pour porter le coup fatal{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Il peut également attendre au bord des terriers de rongeurs et les dénicher en plongeant une patte dedans{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}.


=== Reproduction ===
=== Reproduction ===
Les vocalises sont décrites comme ressemblant à celles d'un chiot ou au hululement d'une chouette<ref name="larousse103"/> : c'est un cri bref, de moyen à grave en [[tonalité]]<ref name="jackson150"/>. Le bruit très distinctif des Manuls lors de l'accouplement permettrait d'anticiper les naissances en captivité<ref name="libe"/>. Le Manul est également capable de cracher, de siffler et de grogner<ref name="jackson150"/>.
Les vocalises sont décrites comme ressemblant à celles d'un chiot ou au hululement d'une chouette{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}} : c'est un cri bref, de moyen à grave en [[tonalité]]{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Le bruit très distinctif des Manuls lors de l'accouplement permettrait d'anticiper les naissances en captivité<ref name="libe"/>. Le Manul est également capable de cracher, de siffler et de grogner{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}.


L'[[œstrus]] dure de un à cinq jours<ref name="jackson152"/>. Les femelles ont une [[gestation]] comprise entre {{nobr|66 et 74 jours}}<ref name="jackson152"/>. La tanière est installée dans une grotte, une cavité rocheuse ou dans un terrier abandonné de renard, de blaireau ou de marmotte<ref name="jackson150"/>. La femelle donne naissance à une portée de un à six chatons durant les mois d'avril et de mai. En moyenne, les portées sont de trois à quatre chatons<ref name="jackson152"/>. Le poids à la naissance est de {{unité|70 à 100 g}}<ref name="jackson152"/>. Les jeunes naissent avec un pelage laineux et foncé, distinctement marqué de rayures sur les flancs<ref name="jackson150"/>. Les petits sont revêtus de ce duvet jusqu'à l'âge de deux mois<ref name="larousse103"/>. Ils atteignent l'indépendance à huit mois<ref name="larousse103"/>. La [[maturité sexuelle]] de l'espèce est atteinte entre douze et quatorze mois<ref name="larousse103"/>.
L'[[œstrus]] dure de un à cinq jours{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}. Les femelles ont une [[gestation]] comprise entre {{nobr|66 et 74 jours}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}. La tanière est installée dans une grotte, une cavité rocheuse ou dans un terrier abandonné de renard, de blaireau ou de marmotte{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. La femelle donne naissance à une portée de un à six chatons durant les mois d'avril et de mai. En moyenne, les portées sont de trois à quatre chatons{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}. Le poids à la naissance est de {{unité|70 à 100 g}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}. Les jeunes naissent avec un pelage laineux et foncé, distinctement marqué de rayures sur les flancs{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Les petits sont revêtus de ce duvet jusqu'à l'âge de deux mois{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. Ils atteignent l'indépendance à huit mois{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. La [[maturité sexuelle]] de l'espèce est atteinte entre douze et quatorze mois{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}.


== Répartition ==
== Répartition ==
Le Manul se rencontre dans les [[steppes]] froides et arides d'[[Asie centrale]] et jusqu'à {{unité|5593|mètres}}<ref name="CatNews67"/> d'altitude. Son habitat optimal est constitué de terrains découverts constitué de steppes d'herbes et de broussailles, avec des étendues de rochers, des ravins et des versants de collines<ref name="CatNews67"/>. Le Manul habite les déserts de rocailles et rochers<ref name="larousse103"/>, les prairies ou encore les versants de montagne avec éboulis<ref name="jackson149"/> : il ne s'accommode pas des déserts de sable, des forêts ou de la neige profonde. Au nord, son aire de répartition est ainsi limitée par la [[taïga]]<ref name="larousse103"/>. Le Manul peut vivre dans des zones où la température descend jusqu'à {{tmp|-50|°C}}<ref name="jackson149"/>.
Le Manul se rencontre dans les [[steppes]] froides et arides d'[[Asie centrale]] et jusqu'à {{unité|5593|mètres}}<ref name="CatNews67"/> d'altitude. Son habitat optimal est constitué de terrains découverts constitué de steppes d'herbes et de broussailles, avec des étendues de rochers, des ravins et des versants de collines<ref name="CatNews67"/>. Le Manul habite les déserts de rocailles et rochers{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}, les prairies ou encore les versants de montagne avec éboulis{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=149|loc=|id=}} : il ne s'accommode pas des déserts de sable, des forêts ou de la neige profonde. Au nord, son aire de répartition est ainsi limitée par la [[taïga]]{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. Le Manul peut vivre dans des zones où la température descend jusqu'à {{tmp|-50|°C}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=149|loc=|id=}}.


L'espèce a une vaste aire de répartition, qui s'étend à l’ouest jusqu'à la [[mer Caspienne]] et à l'origine à l'Est jusqu'à la Chine occidentale. L'aire de répartition monte au Nord jusqu'en Mongolie, au Kazakhstan et à la Russie, et au Sud en Iran, Pakistan et Népal<ref name="jackson148"/>. Il se retrouve surtout en [[Mongolie]], moins souvent au [[Tibet]], en [[Afghanistan]] et au [[Pakistan]]. Il n'est plus présent dans l'Est de la Chine<ref name="larousse103"/>. Sa présence au [[Népal]] est confirmée pour la première fois en 2014, la limite ouest de son aire de répartition népalaise est située dans le [[district de Dolpa]]<ref name="CatNews67"/>.
L'espèce a une vaste aire de répartition, qui s'étend à l’ouest jusqu'à la [[mer Caspienne]] et à l'origine à l'Est jusqu'à la Chine occidentale. L'aire de répartition monte au Nord jusqu'en Mongolie, au Kazakhstan et à la Russie, et au Sud en Iran, Pakistan et Népal{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=148|loc=|id=}}. Il se retrouve surtout en [[Mongolie]], moins souvent au [[Tibet]], en [[Afghanistan]] et au [[Pakistan]]. Il n'est plus présent dans l'Est de la Chine{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. Sa présence au [[Népal]] est confirmée pour la première fois en 2014, la limite ouest de son aire de répartition népalaise est située dans le [[district de Dolpa]]<ref name="CatNews67"/>.


Le Manul a été signalé dans le [[parc national de Khoshyeylag]], les réserves du [[réserve naturelle du Qomolangma|Qomolangma]] et de [[Réserve de Taxkorgan|Taxkorgan]] en Chine et la forêt de Ziarat Juniper<ref name="jackson152"/>. Au Népal, il est présent dans l'[[aire de conservation de l'Annapurna]]<ref name="CatNews67"/>. En Iran, où il est largement distribué tout en étant considéré comme rare, sa présence est confirmée dans l'[[aire protégée de Parvar]]<ref name="CatNews68_21"/>. Il a également été vu début 2020 en [[Arménie]]<ref>{{lien web |titre=Découverte en Arménie d’une espèce rare de félin le Manul ou chat de Pallas 100 (...) - Nouvelles d'Arménie en Ligne |url=http://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=73889 |site=armenews.com |consulté le=23-02-2021}}.</ref>.
Le Manul a été signalé dans le [[parc national de Khoshyeylag]], les réserves du [[réserve naturelle du Qomolangma|Qomolangma]] et de [[Réserve de Taxkorgan|Taxkorgan]] en Chine et la forêt de Ziarat Juniper{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}. Au Népal, il est présent dans l'[[aire de conservation de l'Annapurna]]<ref name="CatNews67"/>. En Iran, où il est largement distribué tout en étant considéré comme rare, sa présence est confirmée dans l'[[aire protégée de Parvar]]<ref name="CatNews68_21"/>. Il a également été vu début 2020 en [[Arménie]]<ref>{{lien web |titre=Découverte en Arménie d’une espèce rare de félin le Manul ou chat de Pallas 100 (...) - Nouvelles d'Arménie en Ligne |url=http://www.armenews.com/spip.php?page=article&id_article=73889 |site=armenews.com |consulté le=23-02-2021}}.</ref>.

En 2019, deux individus ont été localisés par leurs excréments à {{nb|5000 m}} d’altitude sur l'[[Everest]] dans le [[parc national de Sagarmatha]] au [[Népal]]. Ils s'y nourrissent de [[Ochotona|pikas]] et de [[belette de montagne]]<ref>{{Article |langue= |auteur1= |titre=Découverte sur le mont Everest : deux chats vivent à plus de 5 000 m d’altitude |périodique= Ouest-France|volume= |numéro= |date=1/2/2023 |pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne=https://www.ouest-france.fr/monde/nepal/decouverte-sur-le-mont-everest-deux-chats-vivent-a-plus-de-5-000-m-d-altitude-af91a14e-a210-11ed-92f2-333ccb208462 |consulté le= |id= }}. </ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|titre=Estimating biodiversity across the tree of life on Mount Everest’s southern flank with environmental DNA|auteur= Marisa C.W. Lim, Anton Seimon, Batya Nightingale (…) Sandra Elvin, Aurora C. Elmore, Tracie A. Seimon|périodique=[[Cell (revue scientifique)|iScience]]|date=2022-08-15|DOI=10.1016/j.isci.2022.104848|lire en ligne=https://www.cell.com/iscience/fulltext/S2589-0042(22)01120-8?_returnURL|consulté le=1 février 2023}}.</ref>.


=== Menaces ===
=== Menaces ===
Ce félin est une espèce encore peu décrite et mal connue. Le nombre d'individus présents dans la nature n'est pas clairement défini mais la tendance de la population est à la baisse. Le nombre d'individus à l'état sauvage est estimé à {{nobr|4-6}}/{{unité|100km2}}, soit seulement {{unité|58000|individus}} dans toute l'Asie<ref name="red list">[[Liste rouge de l'UICN]], [http://www.iucnredlist.org/details/15640/0 Otocolobus manul].</ref>.
Ce félin est une espèce encore peu décrite et mal connue. Le nombre d'individus présents dans la nature n'est pas clairement défini mais la tendance de la population est à la baisse. Le nombre d'individus à l'état sauvage est estimé à {{nobr|4-6}}/{{unité|100km2}}, soit seulement {{unité|58000|individus}} dans toute l'Asie<ref name="red list">[[Liste rouge de l'UICN]], [http://www.iucnredlist.org/details/15640/0 Otocolobus manul].</ref>.


Cette espèce a été très chassée pour sa fourrure afin de confectionner des chapeaux et des manteaux. Au début du {{s-|XX|}}, {{unité|50000 peaux}} par an étaient vendues par la Mongolie<ref name="larousse103"/>. De même, en Chine, les trappeurs capturent dix mille Manuls par an<ref name="jackson150"/>. Dans les années 1980, le Manul était moins prélevé dans la nature, et, en 1987, {{unité|9000|peaux}} sont exportées par la Mongolie<ref name="jackson150"/>. Le Manul est à présent protégé par la loi en Chine, en Mongolie, en Inde, en Iran, au Kazakhstan, au Kirghizstan, au Pakistan, en Russie et au Turkménistan<ref name="jackson152"/>.
Cette espèce a été très chassée pour sa fourrure afin de confectionner des chapeaux et des manteaux. Au début du {{s-|XX|}}, {{unité|50000 peaux}} par an étaient vendues par la Mongolie{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=103|loc=|id=larousse}}. De même, en Chine, les trappeurs capturaient dix mille Manuls par an dans les années 1950{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Dans les années 1980, le Manul était moins prélevé dans la nature, et, en 1987, {{unité|9180|peaux}} sont exportées par la Mongolie{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. Le Manul est à présent protégé par la loi en Chine, en Mongolie, en Inde, en Iran, au Kazakhstan, au Kirghizstan, au Pakistan, en Russie et au Turkménistan{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=152|loc=|id=}}.


En Asie, la fragmentation des habitats et l'empoisonnement en masse des rongeurs, considérés comme des nuisibles, constitue une importante menace<ref name="jackson150"/>. C'est cette importante perte d'habitats et de proies qui a valu à ce félin d'être classé quasi-menacé par l'[[UICN]], depuis 2002<ref name=iucn/>, avant d'être finalement classée en « préoccupation mineure » en 2019<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IUCN Red List of Threatened Species: Otocolobus manul |url=https://www.iucnredlist.org/en |site=IUCN Red List of Threatened Species |date=2019-11-06 |consulté le=2021-01-27}}</ref>.
En Asie, la [[fragmentation des habitats]] et l'empoisonnement en masse des rongeurs, considérés comme des nuisibles, constitue une importante menace{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=150|loc=|id=}}. C'est cette importante perte d'habitats et de proies qui a valu à ce félin d'être classé quasi menacé par l'[[UICN]], depuis 2002<ref name=iucn/>, avant d'être finalement classée en « préoccupation mineure » en 2019<ref>{{Lien web |langue=en |titre=IUCN Red List of Threatened Species: Otocolobus manul |url=https://www.iucnredlist.org/en |site=IUCN Red List of Threatened Species |date=2019-11-06 |consulté le=2021-01-27}}.</ref>. En 2024, il est protégé par la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage<ref>{{Lien web |auteur=Stéphane Foucart |titre=Espèces migratrices : les Etats s’engagent à mieux protéger le lynx des Balkans, le chat de Pallas ou le requin-taureau |url=https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/20/especes-migratrices-les-etats-s-engagent-a-mieux-proteger-le-lynx-des-balkans-le-chat-de-pallas-ou-le-requin-taureau_6217465_3244.html |site=lemonde.fr |date=20/2/2024 |consulté le=24/3/2024}}</ref>.


== Présence en captivité ==
== Présence en captivité ==
Début 2019, environ 160 individus étaient présents dans une soixantaine d'institutions zoologiques en Asie, en Europe et en Amérique du Nord<ref>{{Lien web|langue=en|titre=ZIMS - Species holding - Otocolobus manul|url=https://zims.species360.org|site=[[International Species Information System|zims.species360.org]]|date=|consulté le=2019-03-20}}.</ref>.
Début 2019, environ {{nobr|160 individus}} étaient présents dans une soixantaine d'institutions zoologiques en Asie, en Europe et en Amérique du Nord<ref>{{Lien web|langue=en|titre=ZIMS - Species holding - Otocolobus manul|url=https://zims.species360.org|site=[[International Species Information System|zims.species360.org]]|date=|consulté le=2019-03-20}}.</ref>.


* Le [[parc des félins]] dans la commune de [[Lumigny-Nesles-Ormeaux]] en Seine-et-Marne détient plusieurs Manuls<ref name="PdF_1"/>. Leur premier spécimen est envoyé par le {{Lequel|[[zoo de Poznań]]}} en {{date-|janvier 2005}}<ref name="larousse209"/>. Un second Manul, une femelle, est transféré depuis le [[zoo de Mulhouse]]<ref name="larousse209"/>. Des reproductions ont eu lieu en 2015<ref name="PdF_2"/>.
* Le [[parc des félins]] dans la commune de [[Lumigny-Nesles-Ormeaux]] en Seine-et-Marne détient plusieurs Manuls<ref>[https://www.parcs-zoologiques-lumigny.fr/nos-animaux/manul/ Parc zoologique de Lumigny]</ref>. Leur premier spécimen est envoyé par le {{Lequel|[[zoo de Poznań]]}} en {{date-|janvier 2005}}{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=209|loc=|id=larousse}}. Un second Manul, une femelle, est transféré depuis le [[zoo de Mulhouse]]{{sfn|Marion|Callou|Delfour|2005|p=209|loc=|id=larousse}}. Des reproductions ont eu lieu en 2015<ref name="PdF_2"/>.
* La [[ménagerie du Jardin des plantes]] détient au moins deux spécimens de ''Otocolobus manul''. Ils sont maintenus dans un grand enclos extérieur avec abris en cas de pluie. (02/2015).
* La [[ménagerie du Jardin des plantes]] détient au moins deux spécimens de ''Otocolobus manul''. Ils sont maintenus dans un grand enclos extérieur avec abris en cas de pluie. (02/2015).
* Le [[zoo de Lille]] possède actuellement une femelle, arrivée en 2017 lors de la rénovation du zoo, elle est située au fond de l'Allée des volières dans l'ancien enclos des [[binturong]] qui ont déménagé dans un enclos plus grand avec des [[loutre cendrée]]s. Un mâle doit la rejoindre {{quand|cette année}}.
* Le [[zoo de Lille]] possède actuellement une femelle, arrivée en 2017 lors de la rénovation du zoo, elle est située au fond de l'Allée des volières dans l'ancien enclos des [[binturong]] qui ont déménagé dans un enclos plus grand avec des [[loutre cendrée]]s. Un mâle doit la rejoindre {{quand|cette année}}.
* Le {{lien|fr=Parken Zoo|trad=Parken Zoo}}, en [[Suède]] détient au moins un couple reproducteur et leurs chatons.
* Le {{lien|fr=Parken Zoo|trad=Parken Zoo}}, en [[Suède]] détient au moins un couple reproducteur et leurs chatons.
* Le [[zoo de Moscou]], en [[Russie]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[zoo de Moscou]], en [[Russie]] détient un certain nombre de spécimens.
*Le [[Parc zoologique de Novossibirsk|zoo de Novossibirsk]], en [[Sibérie]] détient un certain nombre de spécimens.<ref>{{Lien web |titre=Животные зоопарка - Новосибирского зоопарка имени Р.А. Шило |url=http://www.zoonovosib.ru/en/animals/mammalia/carnivora/felidae/otocolobus-manul/ |site=www.zoonovosib.ru |consulté le=2021-01-13}}</ref>
*Le [[Parc zoologique de Novossibirsk|zoo de Novossibirsk]], en [[Sibérie]] détient un certain nombre de spécimens<ref>{{Lien web |titre=Животные зоопарка - Новосибирского зоопарка имени Р.А. Шило |url=http://www.zoonovosib.ru/en/animals/mammalia/carnivora/felidae/otocolobus-manul/ |site=zoonovosib.ru |consulté le=2021-01-13}}.</ref>.
* Le [[zoo d'Édimbourg]], en [[Écosse]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[zoo d'Édimbourg]], en [[Écosse]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[zoo de Zurich]], en [[Suisse]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[zoo de Zurich]], en [[Suisse]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[Lincoln Park Zoo]], à [[Chicago]] ([[Illinois]], [[États-Unis]]) détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[Lincoln Park Zoo]], à [[Chicago]] ([[Illinois]], [[États-Unis]]) détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[zoo de Sarrebruck]], en [[Allemagne]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le [[zoo de Sarrebruck]], en [[Allemagne]] détient un certain nombre de spécimens.
* Le zoo Ueno de Tokyo possède au moins deux spécimens.
* Le zoo Ueno de [[Tokyo]] possède au moins deux spécimens.
* Le parc zoologique et botanique de Mulhouse possède un mâle et une femelle.
* Le [[parc zoologique et botanique de Mulhouse]] possède un mâle et une femelle.


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En juillet 2020, au zoo Shilo de Novossibirsk, 3 femelles de manul ont donné une progéniture, 16 petits.<ref>{{lien web |titre=Новости зоопарка - Новосибирского зоопарка имени Р.А. Шило |url=http://zoonovosib.ru/news/16-goluboglazykh-manulov-/ |site=zoonovosib.ru |consulté le=23-02-2021}}.</ref>
En juillet 2020, au zoo Shilo de Novossibirsk, trois femelles de manul ont donné une progéniture, {{nobr|16 petits}}<ref>{{lien web |titre=Новости зоопарка - Новосибирского зоопарка имени Р.А. Шило |url=http://zoonovosib.ru/news/16-goluboglazykh-manulov-/ |site=zoonovosib.ru |consulté le=23-02-2021}}.</ref>.


== Taxonomie ==
== Taxonomie ==
Deux sous-espèces ont été proposées<ref name="CatSG"/> :
Deux sous-espèces ont été proposées<ref name="CatSG"/> :
* ''Otocolobus manul manul'', que l'on trouve en [[Afghanistan]], en [[Chine]] dans la province de [[Gansu]], le [[Kazakhstan]], l'[[Iran]], la [[Mongolie]], le sud de la [[Sibérie]] et le [[Pakistan]].
* ''Otocolobus manul manul'', que l'on trouve en [[Afghanistan]], en [[Chine]] dans la province de [[Gansu]], au [[Kazakhstan]], en [[Iran]], en [[Mongolie]], dans le sud de la [[Sibérie]] et au [[Pakistan]].
* ''Otocolobus manul nigripectus'', que l'on trouve au [[Bhoutan]], dans le [[Cachemire]], au [[Népal]] et au [[Tibet]].
* ''Otocolobus manul nigripectus'', que l'on trouve au [[Bhoutan]], dans le [[Cachemire]], au [[Népal]] et au [[Tibet]].


== Dans la culture ==
== Dans la culture ==
=== Étymologie ===
=== Étymologie ===
« Manul » est un [[mot]] [[mongol]] qui désigne directement le félin<ref name="jackson147"/>.
« Manul » est un [[mot]] [[mongol]] qui désigne directement le félin{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=147|loc=|id=}}.


L'un des [[nom vernaculaire|noms vernaculaires]] de cette espèce, « Chat de Pallas », commémore le [[zoologie|zoologue]] allemand [[Peter Simon Pallas]] (1741-1811) qui a décrit l'espèce en 1776. La longue fourrure de ce félin lui fait alors penser que le Manul est l'ancêtre sauvage du [[Persan (chat)|chat persan]]<ref name="jackson147"/>.
L'un des [[nom vernaculaire|noms vernaculaires]] de cette espèce, « Chat de Pallas », commémore le [[zoologie|zoologue]] allemand [[Peter Simon Pallas]] (1741-1811) qui a décrit l'espèce en 1776. La longue fourrure de ce félin lui fait alors penser que le Manul est l'ancêtre sauvage du [[Persan (chat)|chat persan]]{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=147|loc=|id=}}.


Le nom latin du genre ''Otocolobus'' signifie « oreilles coupées »<ref name="jackson148"/>.
Le nom latin du genre ''Otocolobus'' signifie « oreilles coupées »{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=148|loc=|id=}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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Dernière version du 24 mars 2024 à 20:50

Otocolobus manul · Chat de Pallas, Chat des steppes

Le Manul (Otocolobus manul), syn. : Felis manul) ou Chat de Pallas est un félin de la sous-famille des félinés. C'est la seule espèce du genre Otocolobus.

Description[modifier | modifier le code]

Corps[modifier | modifier le code]

Le Manul a un corps compact et trapu avec des pattes courtes et une queue courte et épaisse[1]. La fourrure, très longue et épaisse, le fait paraître plus gros qu'il n'est. Le poil présent dans les parties inférieures (ventre, intérieur des pattes et de la queue) est presque deux fois plus long que celui qui est situé sur les flancs ou le dos, ce qui lui permet de marcher ventre à terre quand il chasse tout en étant protégé des températures hivernales[2]. Le Manul s'enroule dans sa queue pour se coucher, celle-ci lui permettant de garder sa chaleur corporelle[3]. La fourrure est de couleur grise au nord de son aire de répartition à fauve à roux pour le sud. La couleur peut varier saisonnièrement. Certains individus ont des rayures sombres verticales sur les flancs[4]. L'extrémité des poils est blanche, ce qui lui donne une apparence argentée. Le menton, la poitrine et le ventre sont blancs. Les pattes sont marquées de bandes noires indistinctes[5]. La queue est annelée de sept à neuf marques noires étroites[4]et son extrémité est noire. La couleur de la robe permet un excellent camouflage dans son environnement naturel[5].

Le Manul mesure entre 50 et 65 cm de long et la queue mesure de 21 à 31 cm[6]. La hauteur au garrot est de 28 à 30 cm[1]. Le poids varie de 2,5 à 4,5 kg en moyenne[6],. Les mâles sont généralement plus lourds que les femelles.

La tête est aplatie et large. Les oreilles sont courtes, arrondies et placées bas sur la tête : elles dépassent à peine de la fourrure[5]. Le profil très bas de la tête est adapté à la chasse dans les milieux ouverts avec peu de couverture végétale[5],[7]. La petite taille des oreilles évite une trop grande déperdition de chaleur[7]. Le front est tacheté de petits points noirs. Les joues sont marquées de rayures foncées et blanches[5]. Les vibrisses sont blanches[4] et les yeux sont bordés de lignes blanches et noires[5]. Le Manul est également doté d'une troisième paupière qui sert de protection contre les vents froids et les tempêtes de poussières[5]. Les pupilles sont rondes[7] et la mâchoire est plus petite que celle des autres félins puisqu'il n'a pas de pré-molaires supérieures[réf. nécessaire].

Comportement[modifier | modifier le code]

Comportement[modifier | modifier le code]

Cet animal est très territorial, agressif et solitaire, ce qui fait que c'est l'un des chats les moins étudiés[8],[9]. Le Manul escalade facilement les rochers et falaises[1]. Il n'est pas adapté à la marche dans la neige et se déplace dans les vallées lorsqu'il neige sur les hauteurs[10].

Le Manul possède le plus petit territoire parmi les félins. Le domaine de ce félin peut se limiter aux environs immédiats de sa tanière (déplacements entre 500 et 1 000 mètres)[11], pour une superficie d'un kilomètre carré[12]. En Russie, la taille moyenne du territoire est estimée à 1,5 km2[12].

Par sa petite taille, le Manul est une proie pour de nombreux prédateurs (rapaces, renards...). Cette menace l'oblige à se cacher régulièrement et à éviter les milieux ouverts (prairies).

Le Manul possède une longévité de 11 ans et demi[13].

Régime alimentaire[modifier | modifier le code]

Comme tous les félins, le Manul est un carnivore. Il se nourrit de petits mammifères — tels que les pikas, les marmottes, les écureuils terrestres[1], les petits rongeurs comme le campagnol[11] — et d'oiseaux comme les perdrix et les alouettes[11]. Au Népal, des fèces contenaient 76 % de poils de pika, 18 % de poils de Lièvre laineux (Lepus oiostolus), 4 % de végétaux et divers débris[14]. En Iran, un spécimen femelle percuté par un véhicule avait dans son estomac les restes d'un Pika afghan (Ochotona rufescens) et une Perdrix choukar (Alectoris chukar)[15].

Crépusculaire, il passe ses journées caché dans des cavités. Il sort généralement au crépuscule et à l'aube pour chasser ; toutefois, lorsque ses proies sont diurnes, il sort également en journée comme lorsqu'il chasse la Grande gerboise en Iran[11]. Le Manul pratique la chasse à l'approche : lorsqu'il voit une proie, il s'en approche en rampant et, lorsqu'il est assez près, bondit pour porter le coup fatal[11]. Il peut également attendre au bord des terriers de rongeurs et les dénicher en plongeant une patte dedans[11].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les vocalises sont décrites comme ressemblant à celles d'un chiot ou au hululement d'une chouette[1] : c'est un cri bref, de moyen à grave en tonalité[11]. Le bruit très distinctif des Manuls lors de l'accouplement permettrait d'anticiper les naissances en captivité[16]. Le Manul est également capable de cracher, de siffler et de grogner[11].

L'œstrus dure de un à cinq jours[13]. Les femelles ont une gestation comprise entre 66 et 74 jours[13]. La tanière est installée dans une grotte, une cavité rocheuse ou dans un terrier abandonné de renard, de blaireau ou de marmotte[11]. La femelle donne naissance à une portée de un à six chatons durant les mois d'avril et de mai. En moyenne, les portées sont de trois à quatre chatons[13]. Le poids à la naissance est de 70 à 100 g[13]. Les jeunes naissent avec un pelage laineux et foncé, distinctement marqué de rayures sur les flancs[11]. Les petits sont revêtus de ce duvet jusqu'à l'âge de deux mois[1]. Ils atteignent l'indépendance à huit mois[1]. La maturité sexuelle de l'espèce est atteinte entre douze et quatorze mois[1].

Répartition[modifier | modifier le code]

Le Manul se rencontre dans les steppes froides et arides d'Asie centrale et jusqu'à 5 593 mètres[14] d'altitude. Son habitat optimal est constitué de terrains découverts constitué de steppes d'herbes et de broussailles, avec des étendues de rochers, des ravins et des versants de collines[14]. Le Manul habite les déserts de rocailles et rochers[1], les prairies ou encore les versants de montagne avec éboulis[10] : il ne s'accommode pas des déserts de sable, des forêts ou de la neige profonde. Au nord, son aire de répartition est ainsi limitée par la taïga[1]. Le Manul peut vivre dans des zones où la température descend jusqu'à −50 °C[10].

L'espèce a une vaste aire de répartition, qui s'étend à l’ouest jusqu'à la mer Caspienne et à l'origine à l'Est jusqu'à la Chine occidentale. L'aire de répartition monte au Nord jusqu'en Mongolie, au Kazakhstan et à la Russie, et au Sud en Iran, Pakistan et Népal[4]. Il se retrouve surtout en Mongolie, moins souvent au Tibet, en Afghanistan et au Pakistan. Il n'est plus présent dans l'Est de la Chine[1]. Sa présence au Népal est confirmée pour la première fois en 2014, la limite ouest de son aire de répartition népalaise est située dans le district de Dolpa[14].

Le Manul a été signalé dans le parc national de Khoshyeylag, les réserves du Qomolangma et de Taxkorgan en Chine et la forêt de Ziarat Juniper[13]. Au Népal, il est présent dans l'aire de conservation de l'Annapurna[14]. En Iran, où il est largement distribué tout en étant considéré comme rare, sa présence est confirmée dans l'aire protégée de Parvar[15]. Il a également été vu début 2020 en Arménie[17].

En 2019, deux individus ont été localisés par leurs excréments à 5 000 m d’altitude sur l'Everest dans le parc national de Sagarmatha au Népal. Ils s'y nourrissent de pikas et de belette de montagne[18],[19].

Menaces[modifier | modifier le code]

Ce félin est une espèce encore peu décrite et mal connue. Le nombre d'individus présents dans la nature n'est pas clairement défini mais la tendance de la population est à la baisse. Le nombre d'individus à l'état sauvage est estimé à 4-6/100 km2, soit seulement 58 000 individus dans toute l'Asie[20].

Cette espèce a été très chassée pour sa fourrure afin de confectionner des chapeaux et des manteaux. Au début du XXe siècle, 50 000 peaux par an étaient vendues par la Mongolie[1]. De même, en Chine, les trappeurs capturaient dix mille Manuls par an dans les années 1950[11]. Dans les années 1980, le Manul était moins prélevé dans la nature, et, en 1987, 9 180 peaux sont exportées par la Mongolie[11]. Le Manul est à présent protégé par la loi en Chine, en Mongolie, en Inde, en Iran, au Kazakhstan, au Kirghizstan, au Pakistan, en Russie et au Turkménistan[13].

En Asie, la fragmentation des habitats et l'empoisonnement en masse des rongeurs, considérés comme des nuisibles, constitue une importante menace[11]. C'est cette importante perte d'habitats et de proies qui a valu à ce félin d'être classé quasi menacé par l'UICN, depuis 2002[21], avant d'être finalement classée en « préoccupation mineure » en 2019[22]. En 2024, il est protégé par la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage[23].

Présence en captivité[modifier | modifier le code]

Début 2019, environ 160 individus étaient présents dans une soixantaine d'institutions zoologiques en Asie, en Europe et en Amérique du Nord[24].

En juillet 2020, au zoo Shilo de Novossibirsk, trois femelles de manul ont donné une progéniture, 16 petits[30].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Deux sous-espèces ont été proposées[5] :

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

« Manul » est un mot mongol qui désigne directement le félin[2].

L'un des noms vernaculaires de cette espèce, « Chat de Pallas », commémore le zoologue allemand Peter Simon Pallas (1741-1811) qui a décrit l'espèce en 1776. La longue fourrure de ce félin lui fait alors penser que le Manul est l'ancêtre sauvage du chat persan[2].

Le nom latin du genre Otocolobus signifie « oreilles coupées »[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Marion, Callou et Delfour 2005, p. 103.
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Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Genre Otocolobus[modifier | modifier le code]

Espèce Otocolobus manul[modifier | modifier le code]