« Salah Eddine Bitar » : différence entre les versions

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{{Infobox Personnalité politique
'''Salah al-Din al-Bitar''' ({{lang|rtl|ar|صلاح الدين البيطار}}) (né à [[Damas]] en [[1912]], mort à [[Paris]] le [[21 juillet]] [[1980]]) était un homme politique [[Syrie|syrien]] et un [[Nationalisme arabe|nationaliste arabe]] à l'origine avec [[Michel Aflak]] du [[parti Baas]]. Pendant leurs études à Paris au début des années [[1930|30]], Michel Aflaq et Al Bitar ont travaillé ensemble pour mettre au point une idéologie [[panarabisme|panarabe]] qui combine à la fois des aspects du [[nationalisme]] et du [[socialisme arabe]].
| charte = chef de gouvernement
| nom = Salah Eddine Bitar<br><small>صلاح الدين البيطار</small>
| image = Salah Bitar.jpg
| légende =
| fonction1 = [[Liste des Premiers ministres de la Syrie|Premier ministre de Syrie]]
| président 1 = [[Amine al-Hafez]]
| à partir du fonction1 = 1 janvier
| jusqu'au fonction1 = 23 février 1966<br/><small>({{durée|1|1|1966|23|2|1966}})</small>
| prédécesseur 1 = [[Yusuf Zuaiyin]]
| successeur 1 = [[Yusuf Zuaiyin]]
| président 2 = [[Amine al-Hafez]]
| à partir du fonction2 = 13 mai
| jusqu'au fonction2 = 3 octobre 1964<br/><small>({{durée|13|5|1964|3|10|1964}})</small>
| prédécesseur 2 = [[Amine al-Hafez]]
| successeur 2 = [[Amine al-Hafez]]
| président 3 = [[Louaï el-Atassi]]<br>[[Amine al-Hafez]]
| à partir du fonction3 = 9 mars
| jusqu'au fonction3 = 11 novembre 1963<br/><small>({{durée|9|3|1963|11|11|1963}})</small>
| prédécesseur 3 = [[Khaled al-Azem]]
| successeur 3 = [[Amine al-Hafez]]
| date de naissance = 1 janvier 1912
| lieu de naissance = [[Boukamal]] ([[Empire ottoman]])
| date de décès = 21 juillet 1980
| lieu de décès = [[Paris]] ([[France]])
| nationalité = [[Syrie|Syrienne]]
| parti = [[Mouvement Baas arabe]] (1940-1947)<br />[[Parti Baas|Parti Baas unitaire]] (1947-1966)
| université = [[Université de Paris (1896-1970)|Université de Paris]]
| profession = [[Diplomate]]
| emblème = Coat of arms of Syria.svg
| liste = [[Liste des Premiers ministres de la Syrie|Premiers ministres de Syrie]]
}}

'''Salah ad-Din al-Bitar''' ({{lang|rtl|ar|صلاح الدين البيطار}}) (né à [[Damas]] le {{date|5 mai 1912}}<ref>[http://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjAtMTEtMTIiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjcwODMyO3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-12%2C-540&uielem_islocked=0&uielem_zoom=156&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F Archives en ligne de Paris, {{8e}} arrondissement, année 1980, acte de décès {{numéro|261}}, cote 8D 270, vue 4/24]</ref>, mort à [[Paris]] le {{date|21 juillet 1980}}) était un homme politique [[Syrie|syrien]] et un [[Nationalisme arabe|nationaliste arabe]] à l'origine avec [[Michel Aflak]] du [[parti Baas]]. Pendant leurs études à Paris au début des [[années 1930]], Michel Aflaq et Bitar ont travaillé ensemble pour mettre au point une idéologie [[panarabisme|panarabe]] qui combine à la fois des aspects du [[nationalisme]] et du [[socialisme arabe]].


Al Bitar a été premier ministre de plusieurs gouvernements syriens, mais a dû fuir le pays en [[1966]] après la radicalisation du parti Baath et du nouveau gouvernement mis en place par les militaires, dont [[Salah Jedid]].
Al Bitar a été premier ministre de plusieurs gouvernements syriens, mais a dû fuir le pays en [[1966]] après la radicalisation du parti Baath et du nouveau gouvernement mis en place par les militaires, dont [[Salah Jedid]].
Il a vécu le reste de sa vie en [[Europe]], et est resté actif politiquement, jusqu'à son assassinat le 21 juillet 1980.
Il a vécu le reste de sa vie en [[Europe]], et est resté actif politiquement, jusqu'à son assassinat le {{date-|21 juillet 1980}}.

== Sa jeunesse ==

Salah al-Din al-Bitar est né en 1912 à [[Midan]], un quartier de Damas. Il est le fils d'un marchand [[sunnisme|sunnite]]. Il est issu d'une famille très religieuse, et plusieurs membre de sa famille étaient [[ouléma]]s ou prêcheurs dans des [[mosquée]]s syrienne. Al Bitar a grandi dans une famille conservatrice, et à étudier dans une école primaire musulmane avant de faire ses études secondaires à [[Maktab Anbar]].

Vivant à Midan, il a été influencé par la [[Révolution syrienne|révolution syrienne de 1925]] contre l'occupant français. Midan a été bombardé à de nombreuses reprises, entraînant la mort de centaines de civils<ref>Batatu, pp. 724-725</ref>.


== Ses études ==
==Biographie==
===Jeunesse et études===
Salah ad-Din al-Bitar est né en 1912 à [[Midan]], un quartier de Damas. Il est le fils d'un marchand [[sunnisme|sunnite]]. Il est issu d'une famille très religieuse, et plusieurs membres de sa famille étaient [[Ouléma|oulémas]] ou prêcheurs dans des [[mosquée]]s syrienne. Al Bitar a grandi dans une famille conservatrice, et a étudié dans une école primaire musulmane avant de faire ses études secondaires à [[Maktab Anbar]]. Vivant à Midan, il a été influencé par la [[grande révolte syrienne|révolution syrienne de 1925]] contre l'occupant français. Midan a été bombardé à de nombreuses reprises, entraînant la mort de centaines de civils<ref>Batatu, pp. 724-725</ref>.


Al Bitar fait ses études en France à [[Sorbonne|la Sorbonne]]. Il y fait la connaissance de [[Michel Aflak]] un [[Christianisme orthodoxe|chrétien orthodoxe]] qui est comme lui le fils d'un petit marchand. Ensemble ils s'intéressent aux mouvements politiques et intellectuels de l'époque, et se sont intéressés plus particulièrement au nationalisme et au [[marxisme]]. Ils fondent l'[[Union des Étudiants Arabes en France]]<ref>Batatu, pp. 725-726.</ref>.
Al Bitar fait ses études en France à [[Sorbonne|la Sorbonne]]. Il y fait la connaissance de [[Michel Aflak]] un [[Christianisme orthodoxe|chrétien orthodoxe]] qui est comme lui le fils d'un petit marchand. Ensemble ils s'intéressent aux mouvements politiques et intellectuels de l'époque, et se sont intéressés plus particulièrement au nationalisme et au [[marxisme]]. Ils fondent l'[[Union des Étudiants Arabes en France]]<ref>Batatu, pp. 725-726.</ref>.
Al Bitar revient en Syrie en [[1934]], ou il devient professeur de mathématique et de physique à l'école [[Tajhiz al-Ula]] ou Michel Aflaq enseignait déjà.
Al Bitar revient en Syrie en [[1934]], il devient professeur de mathématiques et de physique à l'école [[Tajhiz al-Ula]] ou Michel Aflaq enseignait déjà.


== Son entrée en politique ==
===Carrière politique===
Bitar, Aflaq et quelques amis s’expriment dans une revue, ''At Taliya'', – L’Avant-Garde –. D'après l'historien [[Hanna Batatu]], ils ont montré un plus grand intérêt pour les questions sociales que nationales. Leurs orientations politiques étaient proches de celles du [[Parti communiste syrien]]. Mais en [[1936]], à la suite de la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en France, ils constatent que les communistes se font beaucoup plus modérés, obéissant en cela aux consignes venues de [[Moscou]].


En [[1939]], Bitar et Aflaq créent ''Al-ihyaa' al-'arabi'' - Cercle de la Renaissance Arabe -. C'est leur première utilisation du nom al-ba'th al-'arabi, qui a une signification semblable. Ils sont rejoints par [[Zaki al-Arzouzi]] un [[Alaouite (territoire)|Alaouite]] d’[[İskenderun|Alexandrette]] qui a combattu la [[Turquie]] et qui s’est également imposé depuis plusieurs années, avec sa [[Ligue d'action nationaliste (Syrie)|Ligue d'action nationaliste]] et son Cercle de l'Arabisme.
Bitar, Aflaq et quelques amis s’expriment dans une revue, ''At Taliya'', – L’Avant-Garde –. D'après l'historien [[Hanna Batatu]], ils ont montré un plus grand intérêt pour les questions sociales que nationales. Leurs orientations politiques étaient proches de celles du [[Parti communiste syrien]]. Mais en [[1936]], suite à la victoire du [[Front populaire (France)|Front populaire]] en France, ils constatent que les communistes se font beaucoup plus modérés, obéissant en cela aux consignes venues de [[Moscou]].


Al Bitar et Aflaq démissionnent de leur poste d'enseignant le {{date|24 octobre 1942}}, pour entrer définitivement dans le monde politique. Ils ont gagné beaucoup de soutiens et en [[1945]], le premier bureau élu du [[parti Baas]] a été formé.
En [[1939]], Bitar et Aflaq créent ''Al-ihyaa' al-'arabi'' - Cercle de la Renaissance Arabe -. C'est leurs premières utilisation du nom al-ba'th al-'arabi, qui a une signification semblable. Ils sont rejoints par [[Zaki al-Arzouzi]] un [[Alaouite (territoire)|Alaouite]] d’[[İskenderun|Alexandrette]] qui a combattu la [[Turquie]] et qui s’est également imposé depuis plusieurs années, avec sa [[Ligue d'action nationaliste (Syrie)|Ligue d'action nationaliste]] et son Cercle de l'Arabisme.
Le parti est ensuite interdit, mais le soulèvement de Damas de {{date-|mai 1945}} renforce encore son audience et, le {{date|3 juillet 1946}} il est à nouveau autorisé et peut publier le premier numéro du journal intitulé [[Al Baas]]. L'année suivante, le Baath a gagné un nombre important d'adhérents quand la plupart des défenseurs de Zaki al-Arsuzi menés par [[Wahib al-Ghanim]] l'ont rejoint<ref>This section is based on the account in Batatu, pp. 726-727. </ref>.


====Création du parti Baas====
Al Bitar et Aflaq démissionnent de leur poste d'enseignant le [[24 octobre]] [[1942]], pour rentrer définitivement dans le monde politique. Ils ont gagné beaucoup de soutiens et en [[1945]], le premier bureau élu du [[parti Baas]] a été formé.
Le parti est ensuite interdit, mais le soulèvement de Damas de mai 1945 renforce encore son audience et, le [[3 juillet]] [[1946]] il est à nouveau autorisé et peut publier le premier numéro du journal intitulé [[Al Baas]]. L'année suivante, le Baath a gagné un nombre important d'adhérents quand la plupart des défenseurs de Zaki al-Arsuzi mené par [[Wahib al-Ghanim]] l'ont rejoint<ref>This section is based on the account in Batatu, pp. 726-727. </ref>.

== Le Parti Baath ==
''Voir article détaillé'': '''[[Parti Baas]]'''
''Voir article détaillé'': '''[[Parti Baas]]'''


Le premier congrès du parti a été tenu à Damas en [[1947]], Bitar y est élu secrétaire général. Grâce à la constitution adoptée au congrès, Aflaq devient 'amid qui peut être traduit par "doyen", ce qui fait de lui le véritable leader du mouvement.
Le premier congrès du parti a été tenu à Damas en [[1947]], Bitar y est élu secrétaire général. Grâce à la constitution adoptée au congrès, Aflaq devient 'amid qui peut être traduit par « doyen », ce qui fait de lui le véritable chef de file du mouvement.


En [[1952]], le chef d'état syrien [[Adib Chichakli]] interdit tous les partis politiques. Al-Bitar et Aflaq prennent refuge au [[Liban]]. Ils rencontrent au Liban [[Akram Hourani]], un politicien syrien qui a créé le [[Parti arabe socialiste]]. Ce parti bénéficie d'une large audience parmi la paysannerie dans la région d'[[Hama]] en Syrie, ainsi qu'une influence non négligeable chez les militaires syriens.
En [[1952]], le chef d'État syrien [[Adib Chichakli]] interdit tous les partis politiques. Al-Bitar et Aflaq prennent refuge au [[Liban]]. Ils rencontrent au Liban [[Akram Hourani]], un politicien syrien qui a créé le [[Parti arabe socialiste]]. Ce parti bénéficie d'une large audience parmi la paysannerie dans la région d'[[Hama]] en Syrie, ainsi qu'une influence non négligeable chez les militaires syriens.


Les trois politiciens acceptent de fusionner leurs partis, et en [[1954]] ils travaillent au renversement du président Al-Shishakli.
Les trois politiciens acceptent de fusionner leurs partis, et en [[1954]] ils travaillent au renversement du président Al-Shishakli.
Un nouveau congrès ratifie la fusion des deux parties, le parti prend le nom de '''Parti Baath arabe socialiste'''. La constitution en vigueur lors du dernier congrès de 1947 n'a pas été modifiée.
Un nouveau congrès ratifie la fusion des deux parties, le parti prend le nom de '''Parti Baath arabe socialiste'''. La constitution en vigueur lors du dernier congrès de 1947 n'a pas été modifiée.


== Politique en Syrie, 1954-1963 ==
====Politique en Syrie, 1954-1963====
[[Image:Bitar-Atassi-Nasser-1963.jpg|thumb|right|200px|Al-Bitar, [[Louai al-Atassi]] et Nasser en mars 1963.]]

Après la chute d'Al-Shishakli, la Syrie a tenue des élections démocratiques.
Après la chute d'Al-Shishakli, la Syrie a tenu des élections démocratiques.
Bitar est élu député de Damas, battant ainsi le secrétaire général du [[Parti social nationaliste syrien]], l'un des plus importants adversaire idéologique du Baath.
Bitar est élu député de Damas, battant ainsi le secrétaire général du [[Parti social nationaliste syrien]], l'un des plus importants adversaires idéologiques du Baath.


De [[1956]] à [[1958]], il est ministre des affaires étrangères. Avec d'autres baathistes, il milite en faveur de l'unification de l'[[Égypte]] de [[Gamal Abdel Nasser|Nasser]] et de la Syrie. A l'unification des deux pays, il devient ministre de la [[République arabe unie]].
De [[1956]] à [[1958]], il est ministre des affaires étrangères. Avec d'autres baathistes, il milite en faveur de l'unification de l'[[Égypte]] de [[Gamal Abdel Nasser|Nasser]] et de la Syrie. A l'unification des deux pays, il devient ministre de la [[République arabe unie]].


Comme beaucoup de politicien syrien il a été déçu du résultat de cette fusion et de l'attitude de l'Égypte. Il démissionne de son poste l'année suivante. Al Bitar fait partie des seize politiciens syriens à avoir signer une déclaration pour la dissolution de la nouvelle république arabe.
Comme beaucoup de politiciens syriens il a été déçu du résultat de cette fusion et de l'attitude de l'Égypte. Il démissionne de son poste l'année suivante. Al Bitar fait partie des seize politiciens syriens à avoir signé une déclaration pour la dissolution de la nouvelle république arabe.
Les membres du partis ont été choqués par l'attitude de Bitar, et il a du rétracter sa signature.
Les membres du parti ont été choqués par l'attitude de Bitar, et il a rétracter sa signature.
Le Baath se divise après la sécession de la Syrie, une grande partie de la base militante se tourne vers le [[nassérisme]].
Le Baath se divise après la sécession de la Syrie, une grande partie de la base militante se tourne vers le [[nassérisme]].


Al Bitar, reste avec Aflaq à la direction du parti, qui a maintenu une attitude pro réunification, mais reste néanmoins plus prudent que les nasséristes et que le [[Mouvement nationaliste arabe]] de [[Georges Habache]] et de [[Constantin Zureik|Zureik]] sur se sujet.
Al Bitar reste avec Aflaq à la direction du parti, qui a maintenu une attitude pro réunification, mais reste néanmoins plus prudent que les nasséristes et que le [[Mouvement nationaliste arabe]] de [[Georges Habache]] et de [[Constantin Zureik|Zureik]] sur se sujet.


== Radicalisation du Baath ==
====Radicalisation du Baath====
En [[1963]], un coup d'État militaire pro-réunification a lieu. Les membres du coup d'État incluent des baathistes, des nasséristes et d'autres nationalistes arabes. Ils établissent un conseil révolutionnaire, qui devient la plus importante institution syrienne. Le conseil propose à Al Bitar de devenir Premier ministre et d'être à la tête d'une coalition gouvernementale réunissant les pro-réunifications. Al Bitar accepte, et accède quelque temps après au conseil révolutionnaire.


Cependant les militaires baathistes n'avaient pas la même conception de la politique que Bitar et Aflaq, ils appartenaient à une jeune génération, qui était comme en [[Irak]] plus radicale.
En [[1963]] un coup d'État militaire pro-réunification a lieu. Les membres du coup d'État inclus des baathistes, des nasséristes et d'autres nationalistes arabes. Ils établissent un conseil révolutionnaire, qui devient la plus importante institution syrienne. Le conseil propose à Al Bitar de devenir premier ministre et d'être à la tête d'une coalition gouvernemental réunissant les pro-réunifications. Al Bitar accepte, et quelque temps après il accède au conseil révolutionnaire.
Les radicaux prennent le contrôle du Baath après la tenue du sixième congrès du parti. Le parti adopte un programme d'extrême gauche inspiré du socialisme soviétique. Al Bitar est reconduit au gouvernement après des émeutes qui ont eu lieu à [[Hama]] et qui ont fait plusieurs morts<ref>Seale, p. 94.</ref>.
Cependant les militaires baathistes n'avaient pas la même conception de la politique que Bitar et Aflaq, ils appartenaient à une jeune génération, qui était comme en [[Irak]] plus radical.


Cependant il n'avait plus aucun véritable pouvoir, il était devenu le visage d'un nouveau régime contre qui il était idéologiquement et politiquement hostile.
Les radicaux prennent le contrôle du Baath après la tenue du sixième congrès du parti. Le parti adopte un programme d'extrême gauche inspiré par le socialisme soviétique. Al Bitar est reconduit au gouvernement après des émeutes qui ont eu lieu à [[Hama]] et qui ont fait plusieurs morts<ref>Seale, p. 94.</ref> .
Cependant il n'avait plus aucun véritable pouvoir, il était devenu le visage d'un nouveau régime avec qui il était idéologiquement et politiquement hostile.


== Son exil ==
===Exil===
Bitar se donnait pour objectif d'écarter l'armée du pouvoir, et limoge pour cela 200 officiers, ce qui entraine le {{date|23 février 1966}}, un coup d'État mené par le comité militaire du parti Baath. Bitar et d'autres dirigeants historiques du parti sont arrêtés. Il arrive à s'évader et se réfugie à [[Beyrouth]]. En [[1969]], il est condamné à mort pour son évasion par un tribunal militaire. L'année suivante, [[Hafez el-Assad]] lui pardonne et il eut avec lui une conversation de quatre heures.

Bitar se donnait pour objectif d'écarter l'armée du pouvoir, et limoge pour cela 200 officiers, ce qui entraine le [[23 février]] [[1966]], un coup d'État mené par le comité militaire du parti Baath. Bitar et d'autres dirigeants historiques du parti sont arrêtés. Il arrive à s'évader et se réfugie à [[Beyrouth]]. En [[1969]], il est condamné à mort pour son évasion par un tribunal militaire. L'année suivante, [[Hafez el-Assad]] le pardonne et le gracie. Après un bref retour à Damas, il rencontre le président Assad avec qui il eut une conversation de quatre heures.
Il raconta son entretien avec Assad au journaliste français M-C Aulas {{citation|Votre régime dit-il, manque de légitimité. Vous vous souvenez des grandes choses que nous avons faites de 1954 à 1958? Aujourd'hui seule la démocratie pourrait donner un regain de vitalité à la Syrie. Aujourd'hui la Syrie est morte}}<ref name="Guingamp">Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie</ref>. Il ajoute également qu'il n'y a en réalité plus de Baath, ni à Damas, ni à Bagdad.
Il raconta son entretien avec Assad au journaliste français M-C Aulas {{citation|Votre régime dit-il, manque de légitimité. Vous vous souvenez des grandes choses que nous avons faites de 1954 à 1958? Aujourd'hui seule la démocratie pourrait donner un regain de vitalité à la Syrie. Aujourd'hui la Syrie est morte}}<ref name="Guingamp">Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie</ref>. Il ajoute également qu'il n'y a en réalité plus de Baath, ni à Damas, ni à Bagdad.
Un autre journaliste français l'a rencontré, [[Éric Rouleau]] qui l'a interviewé à la mi-juillet 1980. Il raconte à Rouleau qu'il a demandé à Assad de libéraliser la Syrie et de retirer ses troupes du Liban, ou elles font figures {{citation|d'armée d'occupation}}<ref name="Guingamp"/>.
Un autre journaliste français l'a rencontré, [[Éric Rouleau]] qui l'a interviewé à la mi-{{date-|juillet 1980}}. Il raconte avoir demandé à Assad de libéraliser la Syrie et de retirer ses troupes du Liban, ou elles font figure {{citation|d'armée d'occupation}}<ref name="Guingamp"/>.


Ne pouvant plus rester à Damas à cause des désaccords profonds qui l'oppose au président Assad, il part en exil à [[Paris]]. Il y fonde en [[1979]] la ''Société nouvelle de presse orientale'' et publie la revue ''al-ihyaa' al-'arabi''.
Ne pouvant plus rester à Damas à cause des désaccords profonds qui l'opposent au président Assad, il part en exil à [[Paris]]. Il y fonde en [[1979]] la ''Société nouvelle de presse orientale'' et publie la revue ''al-ihyaa' al-'arabi''.
Dans ce magazine, il lance une campagne contre le nouveau Baath syrien et écrivait que {{citation|La Syrie, souffre d'un régime étranger au peuple (...) qui contribue au démantèlement de la trame sociale (...) Ce qui se passe aujourd'hui à Alep et Hama et peut-être dans toutes les autres villes de Syrie dépasse les limites habituelles de la répression et pousse le pays au bord de l'abîme d'un conflit confessionnel}}<ref name="Guingamp"/>.
Dans ce magazine, il lance une campagne contre le nouveau Baath syrien et écrivait que {{citation|La Syrie, souffre d'un régime étranger au peuple (...) qui contribue au démantèlement de la trame sociale (...) Ce qui se passe aujourd'hui à Alep et Hama et peut-être dans toutes les autres villes de Syrie dépasse les limites habituelles de la répression et pousse le pays au bord de l'abîme d'un conflit confessionnel}}<ref name="Guingamp"/>.


===Assassinat===
Il meurt assassiné le [[21 juillet]] [[1980]] à Paris, devant la porte de son bureau, rue Hoche.
Il meurt assassiné le {{date|21 juillet 1980}} à Paris, devant la porte de son bureau, rue Hoche.


Suite à son assassinat, un communiqué est publié simultanément à Bagdad et à Paris au nom de "''L'opposition nationale démocratique''". On retrouve parmi les signataires, [[Amin al-Hafez]] et Akram Hourani. Le communiqué accuse Assad d'être le {{citation|responsable direct, pour ne pas dire le meurtrier}}<ref name="Guingamp"/>.
À la suite de son assassinat, un communiqué est publié simultanément à Bagdad et à Paris au nom de "''L'opposition nationale démocratique''". On retrouve parmi les signataires, [[Amin al-Hafez]] et Akram Hourani. Le communiqué accuse Assad d'être le {{citation|responsable direct, pour ne pas dire le meurtrier}}<ref name="Guingamp"/>.


A Bagdad, Salah Bitar a été élevé au rang de martyr.
À Bagdad, Salah Bitar a été élevé au rang de martyr. Selon le [[New York Herald Tribune]], il œuvrait pour la création d'un front d'opposition avec des chefs nationalistes, tel Akram Hourani et Hamad Choufi.
D'après Éric Rouleau, il se savait menacé et a été averti un mois auparavant quand il était encore "en tête de liste" avec Hamad Choufi et Issam Attar. Hourani confirme qu'un avertissement lui avait été transmis par un diplomate d'un pays du Golfe, et précise que l'avertissement émanait de [[Rifaat al-Assad|Rifaat el-Assad]], le frère du président syrien<ref name="Guingamp"/>.
Selon le [[New York Herald Tribune]], il œuvrait pour la création d'un front d'opposition avec des chefs nationalistes, tel Akram Hourani et Hamad Choufi.
D'après Éric Rouleau, il se savait menacé et a été averti un mois auparavant quand il était encore "en tête de liste" avec Hamad Choufi et Issam Attar.
Hourani confirme qu'un avertissement lui avait été transmis par un diplomate d'un pays du Golfe, et précise que l'avertissement émanait de [[Rifaat el-Assad]], le frère du président syrien<ref name="Guingamp"/>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
<references />
<references />
{{Portail Syrie}}


== Liens externes ==
{{DEFAULTSORT:Bitar}}
* {{Autorité}}


{{Portail|Syrie|nationalisme}}
[[Catégorie:Naissance en 1912]]

{{DEFAULTSORT:Bitar, Salah}}
[[Catégorie:Naissance en mai 1912]]
[[Catégorie:Naissance à Damas]]
[[Catégorie:Naissance à Damas]]
[[Catégorie:Décès en 1980]]
[[Catégorie:Naissance dans l'Empire ottoman]]
[[Catégorie:Décès en juillet 1980]]
[[Catégorie:Décès dans le 8e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 68 ans]]
[[Catégorie:Nationaliste arabe]]
[[Catégorie:Nationaliste arabe]]
[[Catégorie:Personnalité politique syrienne]]
[[Catégorie:Premier ministre de la Syrie]]
[[Catégorie:Étudiant de la Sorbonne]]
[[Catégorie:Personnalité politique syrienne assassinée]]
[[Catégorie:Mort assassiné en France]]
[[Catégorie:Mort assassiné en France]]

[[ar:صلاح البيطار]]
[[de:Salah ad-Din al-Bitar]]
[[en:Salah al-Din al-Bitar]]
[[es:Salah Bitar]]
[[he:סלאח א-דין אל-ביטאר]]
[[ro:Salah ad-Din al-Bitar]]
[[ru:Битар, Салах ад-Дин]]

Dernière version du 25 mars 2024 à 19:13

Salah Eddine Bitar
صلاح الدين البيطار
Illustration.
Fonctions
Premier ministre de Syrie

(1 mois et 22 jours)
Président Amine al-Hafez
Prédécesseur Yusuf Zuaiyin
Successeur Yusuf Zuaiyin

(4 mois et 20 jours)
Président Amine al-Hafez
Prédécesseur Amine al-Hafez
Successeur Amine al-Hafez

(8 mois et 2 jours)
Président Louaï el-Atassi
Amine al-Hafez
Prédécesseur Khaled al-Azem
Successeur Amine al-Hafez
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Boukamal (Empire ottoman)
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité Syrienne
Parti politique Mouvement Baas arabe (1940-1947)
Parti Baas unitaire (1947-1966)
Diplômé de Université de Paris
Profession Diplomate

Salah Eddine Bitar
Premiers ministres de Syrie

Salah ad-Din al-Bitar (صلاح الدين البيطار) (né à Damas le [1], mort à Paris le ) était un homme politique syrien et un nationaliste arabe à l'origine avec Michel Aflak du parti Baas. Pendant leurs études à Paris au début des années 1930, Michel Aflaq et Bitar ont travaillé ensemble pour mettre au point une idéologie panarabe qui combine à la fois des aspects du nationalisme et du socialisme arabe.

Al Bitar a été premier ministre de plusieurs gouvernements syriens, mais a dû fuir le pays en 1966 après la radicalisation du parti Baath et du nouveau gouvernement mis en place par les militaires, dont Salah Jedid. Il a vécu le reste de sa vie en Europe, et est resté actif politiquement, jusqu'à son assassinat le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Salah ad-Din al-Bitar est né en 1912 à Midan, un quartier de Damas. Il est le fils d'un marchand sunnite. Il est issu d'une famille très religieuse, et plusieurs membres de sa famille étaient oulémas ou prêcheurs dans des mosquées syrienne. Al Bitar a grandi dans une famille conservatrice, et a étudié dans une école primaire musulmane avant de faire ses études secondaires à Maktab Anbar. Vivant à Midan, il a été influencé par la révolution syrienne de 1925 contre l'occupant français. Midan a été bombardé à de nombreuses reprises, entraînant la mort de centaines de civils[2].

Al Bitar fait ses études en France à la Sorbonne. Il y fait la connaissance de Michel Aflak un chrétien orthodoxe qui est comme lui le fils d'un petit marchand. Ensemble ils s'intéressent aux mouvements politiques et intellectuels de l'époque, et se sont intéressés plus particulièrement au nationalisme et au marxisme. Ils fondent l'Union des Étudiants Arabes en France[3]. Al Bitar revient en Syrie en 1934, où il devient professeur de mathématiques et de physique à l'école Tajhiz al-Ula ou Michel Aflaq enseignait déjà.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Bitar, Aflaq et quelques amis s’expriment dans une revue, At Taliya, – L’Avant-Garde –. D'après l'historien Hanna Batatu, ils ont montré un plus grand intérêt pour les questions sociales que nationales. Leurs orientations politiques étaient proches de celles du Parti communiste syrien. Mais en 1936, à la suite de la victoire du Front populaire en France, ils constatent que les communistes se font beaucoup plus modérés, obéissant en cela aux consignes venues de Moscou.

En 1939, Bitar et Aflaq créent Al-ihyaa' al-'arabi - Cercle de la Renaissance Arabe -. C'est leur première utilisation du nom al-ba'th al-'arabi, qui a une signification semblable. Ils sont rejoints par Zaki al-Arzouzi un Alaouite d’Alexandrette qui a combattu la Turquie et qui s’est également imposé depuis plusieurs années, avec sa Ligue d'action nationaliste et son Cercle de l'Arabisme.

Al Bitar et Aflaq démissionnent de leur poste d'enseignant le , pour entrer définitivement dans le monde politique. Ils ont gagné beaucoup de soutiens et en 1945, le premier bureau élu du parti Baas a été formé. Le parti est ensuite interdit, mais le soulèvement de Damas de renforce encore son audience et, le il est à nouveau autorisé et peut publier le premier numéro du journal intitulé Al Baas. L'année suivante, le Baath a gagné un nombre important d'adhérents quand la plupart des défenseurs de Zaki al-Arsuzi menés par Wahib al-Ghanim l'ont rejoint[4].

Création du parti Baas[modifier | modifier le code]

Voir article détaillé: Parti Baas

Le premier congrès du parti a été tenu à Damas en 1947, Bitar y est élu secrétaire général. Grâce à la constitution adoptée au congrès, Aflaq devient 'amid qui peut être traduit par « doyen », ce qui fait de lui le véritable chef de file du mouvement.

En 1952, le chef d'État syrien Adib Chichakli interdit tous les partis politiques. Al-Bitar et Aflaq prennent refuge au Liban. Ils rencontrent au Liban Akram Hourani, un politicien syrien qui a créé le Parti arabe socialiste. Ce parti bénéficie d'une large audience parmi la paysannerie dans la région d'Hama en Syrie, ainsi qu'une influence non négligeable chez les militaires syriens.

Les trois politiciens acceptent de fusionner leurs partis, et en 1954 ils travaillent au renversement du président Al-Shishakli. Un nouveau congrès ratifie la fusion des deux parties, le parti prend le nom de Parti Baath arabe socialiste. La constitution en vigueur lors du dernier congrès de 1947 n'a pas été modifiée.

Politique en Syrie, 1954-1963[modifier | modifier le code]

Al-Bitar, Louai al-Atassi et Nasser en mars 1963.

Après la chute d'Al-Shishakli, la Syrie a tenu des élections démocratiques. Bitar est élu député de Damas, battant ainsi le secrétaire général du Parti social nationaliste syrien, l'un des plus importants adversaires idéologiques du Baath.

De 1956 à 1958, il est ministre des affaires étrangères. Avec d'autres baathistes, il milite en faveur de l'unification de l'Égypte de Nasser et de la Syrie. A l'unification des deux pays, il devient ministre de la République arabe unie.

Comme beaucoup de politiciens syriens il a été déçu du résultat de cette fusion et de l'attitude de l'Égypte. Il démissionne de son poste l'année suivante. Al Bitar fait partie des seize politiciens syriens à avoir signé une déclaration pour la dissolution de la nouvelle république arabe. Les membres du parti ont été choqués par l'attitude de Bitar, et il a dû rétracter sa signature. Le Baath se divise après la sécession de la Syrie, une grande partie de la base militante se tourne vers le nassérisme.

Al Bitar reste avec Aflaq à la direction du parti, qui a maintenu une attitude pro réunification, mais reste néanmoins plus prudent que les nasséristes et que le Mouvement nationaliste arabe de Georges Habache et de Zureik sur se sujet.

Radicalisation du Baath[modifier | modifier le code]

En 1963, un coup d'État militaire pro-réunification a lieu. Les membres du coup d'État incluent des baathistes, des nasséristes et d'autres nationalistes arabes. Ils établissent un conseil révolutionnaire, qui devient la plus importante institution syrienne. Le conseil propose à Al Bitar de devenir Premier ministre et d'être à la tête d'une coalition gouvernementale réunissant les pro-réunifications. Al Bitar accepte, et accède quelque temps après au conseil révolutionnaire.

Cependant les militaires baathistes n'avaient pas la même conception de la politique que Bitar et Aflaq, ils appartenaient à une jeune génération, qui était comme en Irak plus radicale. Les radicaux prennent le contrôle du Baath après la tenue du sixième congrès du parti. Le parti adopte un programme d'extrême gauche inspiré du socialisme soviétique. Al Bitar est reconduit au gouvernement après des émeutes qui ont eu lieu à Hama et qui ont fait plusieurs morts[5].

Cependant il n'avait plus aucun véritable pouvoir, il était devenu le visage d'un nouveau régime contre qui il était idéologiquement et politiquement hostile.

Exil[modifier | modifier le code]

Bitar se donnait pour objectif d'écarter l'armée du pouvoir, et limoge pour cela 200 officiers, ce qui entraine le , un coup d'État mené par le comité militaire du parti Baath. Bitar et d'autres dirigeants historiques du parti sont arrêtés. Il arrive à s'évader et se réfugie à Beyrouth. En 1969, il est condamné à mort pour son évasion par un tribunal militaire. L'année suivante, Hafez el-Assad lui pardonne et il eut avec lui une conversation de quatre heures. Il raconta son entretien avec Assad au journaliste français M-C Aulas « Votre régime dit-il, manque de légitimité. Vous vous souvenez des grandes choses que nous avons faites de 1954 à 1958? Aujourd'hui seule la démocratie pourrait donner un regain de vitalité à la Syrie. Aujourd'hui la Syrie est morte »[6]. Il ajoute également qu'il n'y a en réalité plus de Baath, ni à Damas, ni à Bagdad. Un autre journaliste français l'a rencontré, Éric Rouleau qui l'a interviewé à la mi-. Il raconte avoir demandé à Assad de libéraliser la Syrie et de retirer ses troupes du Liban, ou elles font figure « d'armée d'occupation »[6].

Ne pouvant plus rester à Damas à cause des désaccords profonds qui l'opposent au président Assad, il part en exil à Paris. Il y fonde en 1979 la Société nouvelle de presse orientale et publie la revue al-ihyaa' al-'arabi. Dans ce magazine, il lance une campagne contre le nouveau Baath syrien et écrivait que « La Syrie, souffre d'un régime étranger au peuple (...) qui contribue au démantèlement de la trame sociale (...) Ce qui se passe aujourd'hui à Alep et Hama et peut-être dans toutes les autres villes de Syrie dépasse les limites habituelles de la répression et pousse le pays au bord de l'abîme d'un conflit confessionnel »[6].

Assassinat[modifier | modifier le code]

Il meurt assassiné le à Paris, devant la porte de son bureau, rue Hoche.

À la suite de son assassinat, un communiqué est publié simultanément à Bagdad et à Paris au nom de "L'opposition nationale démocratique". On retrouve parmi les signataires, Amin al-Hafez et Akram Hourani. Le communiqué accuse Assad d'être le « responsable direct, pour ne pas dire le meurtrier »[6].

À Bagdad, Salah Bitar a été élevé au rang de martyr. Selon le New York Herald Tribune, il œuvrait pour la création d'un front d'opposition avec des chefs nationalistes, tel Akram Hourani et Hamad Choufi. D'après Éric Rouleau, il se savait menacé et a été averti un mois auparavant quand il était encore "en tête de liste" avec Hamad Choufi et Issam Attar. Hourani confirme qu'un avertissement lui avait été transmis par un diplomate d'un pays du Golfe, et précise que l'avertissement émanait de Rifaat el-Assad, le frère du président syrien[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives en ligne de Paris, 8e arrondissement, année 1980, acte de décès no 261, cote 8D 270, vue 4/24
  2. Batatu, pp. 724-725
  3. Batatu, pp. 725-726.
  4. This section is based on the account in Batatu, pp. 726-727.
  5. Seale, p. 94.
  6. a b c d et e Pierre Guingamp, Hafez El Assad et le parti Baath en Syrie

Liens externes[modifier | modifier le code]