« Ordre du jour Grandi » : différence entre les versions

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L'''' ordre du jour Grandi''' {{en italien|ordine del giorno Grandi}}, parfois indiqué comme en italien ''mozione Grandi'', est l'un des trois « ordres du jour » (O.d.G.) présentés<ref>Les ordres du jour étaient signés par (1) Grandi ; (2) Farinacci ; (3) Scorza. Après que le premier fut entériné, Mussolini refusa de mettre au vote les deux suivants.</ref> à la réunion secrète du [[Grand conseil fasciste]] convoquée pour le samedi {{date|24|juillet|1943}} et qui s’avéra être la dernière.
L’'''ordre du jour Grandi''' {{en italien|ordine del giorno Grandi}}, parfois appelé comme en italien ''{{langue|it|mozione Grandi}}'', est l'un des trois « ordres du jour » (''O.d.G.'') présentés<ref>Les ordres du jour étaient signés par (1) Grandi ; (2) Farinacci ; (3) Scorza. Après que le premier fut entériné, Mussolini refusa de mettre au vote les deux suivants.</ref> à la réunion secrète du [[Grand Conseil du fascisme]] convoquée pour le samedi {{date|24|juillet|1943|guerre mondiale}} et qui s’avéra être la dernière.
[[Fichier:Ss rapporto himmler pre odg grandi.jpg|vignette|Une semaine avant la réunion du Grand conseil fasciste, et deux jours avant la rencontre de [[Feltre]] entre Mussolini et [[Hitler]], [[Heinrich Himmler]] recevait une note informative qui anticipait les manœuvres en cours afin de destituer le Duce et de le remplacer par [[Pietro Badoglio]].]]
[[Fichier:Ss rapporto himmler pre odg grandi.jpg|vignette|Une semaine avant la réunion du Grand Conseil du fascisme, et deux jours avant la rencontre de [[Feltre]] entre Mussolini et [[Hitler]], [[Heinrich Himmler]] recevait une note informative qui anticipait les manœuvres en cours afin de destituer le Duce et de le remplacer par [[Pietro Badoglio]].]]
L'O.d.G. est approuvé et provoqua le jour suivant {{date|25|juillet|1943}} la chute du [[Régime fasciste]] de [[Benito Mussolini]], avec comme conséquence son arrestation par ordre du roi [[Victor-Emmanuel III d'Italie|Victor Emmanuel III]].
L'ordre du jour est approuvé et provoque le jour suivant, {{date|25 juillet 1943|guerre mondiale}}, la chute du [[régime fasciste]] de [[Benito Mussolini]], à la suite de l'arrestation de celui-ci par ordre du roi {{souverain2|Victor-Emmanuel III}}.

== Histoire ==
== Histoire ==
=== Contexte ===
=== Contexte ===
Les dernières troupes de l'Axe, défaites, évacuent l’Afrique le 7 mai 1943.
Les dernières troupes de l'Axe, défaites, évacuent l’Afrique le {{date-|7 mai 1943}}.


En novembre et décembre 1942, Mussolini, abattu et dépressif, se laisse remplacer par [[Galeazzo Ciano|Ciano]] à deux réunions avec Hitler. Le 2 décembre, après 18 mois de silence, il revient parler au peuple italien depuis le [[Palais de Venise]]. Le {{Date|7|avril|1943}}, il rencontre Hitler à [[Salzbourg]] et propose sans succès de négocier un [[armistice]] avec les Soviétiques afin de concentrer les forces armées sur les autres fronts de la guerre<ref>{{harvsp|id=Ferro|texte=Ferro, 2007|p=209}}</ref>.
En {{nobr|[[Novembre 1942 (guerre mondiale)|novembre]] et {{date|décembre 1942|guerre mondiale}}}}, Mussolini, abattu et dépressif, s'était laissé remplacer par [[Galeazzo Ciano|Ciano]] à deux conférences avec Hitler. Le {{date-|2 décembre 1942-}}, après 18 mois de silence, il revient parler au peuple italien depuis le [[Palais de Venise]]. Le {{date|7 avril 1943|guerre mondiale}}, il rencontre Hitler à [[Salzbourg]] et lui propose sans succès de négocier un [[armistice]] avec les Soviétiques afin de concentrer les forces armées sur les autres fronts de la guerre<ref>{{harvsp|id=Ferro|texte=Ferro, 2007|p=209}}.</ref>.


Le 9 juillet, les Américano-Britanniques débarquent en [[Sicile]], conquérant l’île entière le 17 août.
Le {{date|10 juillet 1943-|guerre mondiale}} suivant, les Américano-Britanniques [[Opération Husky|débarquent en Sicile]].

{{non neutre|Sentant la fin proche, les hiérarques fascistes, dans un pays exsangue et sous le feu allié, cherchent une porte de sortie et chargent Dino Grandi de trouver une solution avec le roi Victor Emmanuel III.}


=== L’opération ===
=== L’opération ===
L’opération prend forme le {{date|4|juin|1943}} lors d'une audience donnée par le roi Victor Emmanuel III à [[Dino Grandi]] <ref name=def1236>{{ouvrage|langue=it|prénom1=Renzo|nom1=De Felice|titre=Mussolini l'alleato|volume=I, thome II|éditeur= Einaudi|année= 1990|passage= 1236.}}</ref>. lors de cette rencontre, le roi suggère à Grandi que, conformément au[[Statut albertin]], un vote au parlement ou au Grand Conseil lui aurait donné les bases constitutionnelles pour déposer Mussolini<ref name=def1236/>.
L’opération est organisée le {{date|4 juin 1943|guerre mondiale}} lors d'une audience donnée par le roi {{souverain2|Victor-Emmanuel III}} à [[Dino Grandi]] <ref name=def1236>{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Renzo|nom1=De Felice|titre=Mussolini l'alleato|volume=I, thome II|éditeur=Einaudi|année=1990|passage=1236.|isbn=}}</ref>. Pendant cette rencontre, le roi suggère à Grandi que, conformément au [[Statut albertin]], un vote au parlement ou au Grand Conseil lui donnerait les bases constitutionnelles pour déposer Mussolini<ref name=def1236/>.


Le {{Date|19|juillet|1943}}, le Duce tient sa dernière réunion avec [[Adolf Hitler|Hitler]] à [[Feltre]] comme chef du gouvernement italien, il s'efforce d'empêcher l'Italie de signer une paix séparée<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=363}}</ref>.
Le {{Date-|19 juillet 1943}}, le Duce rencontre [[Adolf Hitler|Hitler]] à [[Feltre]] ; comme chef du gouvernement italien, il s'efforce d'empêcher l'Italie de signer une [[paix séparée]]<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=363}}.</ref>.


Le {{date-|24 juillet 1943-}}, une session du [[Grand Conseil du fascisme]] se tient en présence du Duce. Elle se conclut, aux premières heures du jour suivant ({{date-|25 juillet 1943-}}), par l’approbation de l'ordre du jour présenté par [[Dino Grandi]]<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=3-368}}.</ref> : l'abandon des charges du gouvernement par Mussolini est demandé au profit du roi. Mussolini reste apathique, sans réaction. Il avoue par la suite qu'il regrettait de ne pas avoir fait arrêter les dix-neuf membres rebelles<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=368}}.</ref>. Ce vote est réalisé par les hauts représentants du fascisme, dont le gendre de Mussolini, [[Galeazzo Ciano]]. Toutefois, le Grand Conseil n'a aucun moyen de faire exécuter sa décision, qui n'a qu'une portée symbolique, mais elle sert de prétexte constitutionnel à l'action du roi conformément au statut Albertin.
Déjà à cette date, les allemands sont informés des manœuvres en cours ayant pour finalité de destituer le Duce.


Mussolini, après s'être rendu comme d'habitude à son bureau du palais Venezia, demande au souverain d'anticiper l'habituelle réunion hebdomadaire prévue le jour suivant et arrive à 17 heures à la Villa Savoia.
Le 24 juillet une session du [[Grand Conseil du fascisme]] se tient en présence du Duce. Elle se conclut, aux premières heures du jour suivant (25 juillet), par l’approbation de l'ordre du jour présenté par [[Dino Grandi]]<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=3-368}}</ref> : l'abandon des charges du gouvernement par Mussolini est demandé au profit du roi. Mussolini reste apathique, sans réaction. Il avouera par la suite qu'il regrette de ne pas avoir fait arrêter les dix-neuf membres rebelles<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=368}}</ref>. Ce vote est réalisé par les hauts représentants du fascisme, dont le gendre de Mussolini, [[Galeazzo Ciano]]. Toutefois, le Grand Conseil n'a aucun moyen de faire exécuter sa décision, qui n'a qu'une portée symbolique, mais elle servira de prétexte constitutionnel à l'action du roi conformément au statut Albertin.
Victor-Emmanuel III informe Mussolini de son remplacement par le maréchal [[Pietro Badoglio]]<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=369}}.</ref>, {{refnec|lui garantissant l'immunité}}. Mussolini n'est cependant pas au courant des réelles intentions du monarque, qui place sous escorte le chef du gouvernement et fait encercler le bâtiment par deux cents [[carabinier]]s. Victor-Emmanuel III a ordonné l'arrestation de Mussolini afin de sauver sa dynastie, qui risque d'être considérée comme trop compromise avec le fascisme.


Mussolini est d'abord enfermé dans une caserne de carabiniers à Rome, à partir du {{date-|27 juillet}} à [[Ponza]], puis sur l'île de [[La Maddalena]] ({{date-|7 août}} - {{date-|27 août 1943}})<ref name="ReferenceA">{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=370}}.</ref>. Badoglio fait enfin conduire Mussolini dans une ambulance de la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix rouge]] à [[Campo Imperatore]] sur le [[Gran Sasso]].
Mussolini, après s'être rendu comme d'habitude à son bureau du palais Venezia, demande au souverain de pouvoir anticiper l'habituelle réunion hebdomadaire prévue le jour suivant et arrive à 17 heures à la Villa Savoia.
Victor-Emmanuel III informe Mussolini de son remplacement par le général (puis Maréchal) [[Pietro Badoglio]]<ref>{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=369}}</ref>, lui garantissant l'immunité. Mussolini, abandonné de tous, n'est cependant pas au courant des réelles intentions du monarque, qui place sous escorte le chef du gouvernement et fait encercler le bâtiment par deux cents [[carabinier]]s car en réalité, Victor-Emmanuel III a ordonné l'arrestation de Mussolini afin de sauver sa dynastie, qui risque d'être considérée comme trop compromise avec le fascisme.

Mussolini est d'abord enfermé dans une caserne de carabiniers à Rome, à partir du 27 juillet à [[Ponza]], puis sur l'île de [[La Maddalena]] (7 août - 27 août 1943)<ref name="ReferenceA">{{harvsp|id=Smith|texte=Smith, 1981|p=370}}</ref>. Badoglio fait enfin conduire Mussolini dans une ambulance de la [[Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge|Croix rouge]] à [[Campo Imperatore]] sur le [[Gran Sasso]].


== Les votes nominatifs ==
== Les votes nominatifs ==
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En faveur de la motion : 19
En faveur de la motion : 19
* [[Dino Grandi]], [[Giuseppe Bottai]], [[Luigi Federzoni]], [[Galeazzo Ciano]], [[Cesare Maria De Vecchi]], [[Alfredo De Marsico]], [[Umberto Albini]], [[Giacomo Acerbo]], [[Dino Alfieri]], [[Giovanni Marinelli]], [[Carluccio Pareschi]], [[Emilio De Bono]], [[Edmondo Rossoni]], [[Giuseppe Bastianini]], [[Annio Bignardi]], [[Alberto De Stefani]], [[Luciano Gottardi]], [[Giovanni Balella]] et [[Tullio Cianetti]] (qui par la suite se rétracta).
* [[Dino Grandi]], [[Giuseppe Bottai]], [[Luigi Federzoni]], [[Galeazzo Ciano]], [[Cesare Maria De Vecchi]], [[Alfredo De Marsico]], [[Umberto Albini]], [[Giacomo Acerbo]], [[Dino Alfieri]], [[Giovanni Marinelli]], [[Carluccio Pareschi]], [[Emilio De Bono]], [[Edmondo Rossoni]], [[Giuseppe Bastianini]], [[Annio Bignardi]], [[Alberto De Stefani]], [[Luciano Gottardi]], [[Giovanni Balella]] et [[Tullio Cianetti]] (qui par la suite se rétracte).
Contre : 8
Contre : 8
* [[Carlo Scorza]], [[Roberto Farinacci]], [[Guido Buffarini Guidi]], [[Enzo Galbiati]], [[Carlo Alberto Biggini]], [[Gaetano Polverelli]], [[Antonino Tringali Casanova]], [[Ettore Frattari]].
* [[Carlo Scorza]], [[Roberto Farinacci]], [[Guido Buffarini Guidi]], [[Enzo Galbiati]], [[Carlo Alberto Biggini]], [[Gaetano Polverelli]], [[Antonino Tringali Casanova]], [[Ettore Frattari]].
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* [[Giacomo Suardo]].
* [[Giacomo Suardo]].


Les principaux membres furent jugés lors du [[procès de Vérone]] par la [[République sociale italienne]] du 8 au 10 janvier [[1944]].
Les principaux membres s'étant prononcés en faveur de la motion Grandi qui furent arrêtés furent jugés et exécutés lors du [[procès de Vérone]] par la [[République sociale italienne]] du {{date-|8 janvier- 1944-}} au {{date-|10 janvier- 1944-}} [[Janvier 1944 (guerre mondiale)|janvier 1944]].


== Chronologie ==
== Chronologie ==
; 4 juin 1943 :
; {{date-|4 juin 1943}} :

Lors d'une audience donnée par le roi Victor Emmanuel III à [[Dino Grandi]], la question du remplacement de Mussolini est évoquée.
Lors d'une audience donnée par le roi Victor-Emmanuel III à [[Dino Grandi]], la question du remplacement de Mussolini est évoquée.
; 9 juillet 1943 :
; {{date-|9 juillet 1943}} :
Les Américano-Britanniques débarquent en [[Sicile]], conquérant l’île entière le 17 août.
Les Américano-Britanniques débarquent en [[Sicile]], conquérant l’île entière le {{date-|17 août}}.
La fin est proche et les gerarques fascistes cherchent une porte de sortie.
La fin est proche et les hiérarques fascistes cherchent une porte de sortie.
; 24 juillet 1943 :
; {{date-|24 juillet 1943}} :
Sur proposition de Grandi Mussolini accepte de convoquer le Grand Conseil.
Sur proposition de Grandi, Mussolini accepte de convoquer le Grand Conseil.
; Nuit du 24 au 25 juillet :
; Nuit du 24 au {{date-|25 juillet}} :
Le [[Grand Conseil du fascisme]]<ref>La réunion a débuté le 24 juillet à 17h15, le vote a eu lieu à 2h30, le matin du 25 juillet. Il n'existe aucun compte rendu de la séance.</ref> approuve l' « ordre du jour Grandi » qui rend au roi le pouvoir de diriger le forces armées italiennes, mettant en minorité [[Mussolini]].
Le [[Grand Conseil du fascisme]]<ref>La réunion a débuté le 24 juillet à 17h15, le vote a eu lieu à 2h30, le matin du 25 juillet. Il n'existe aucun compte rendu de la séance.</ref> approuve l' « ordre du jour Grandi » qui rend au roi le pouvoir de diriger les forces armées italiennes, mettant en minorité [[Mussolini]].
;25 juillet :
;{{date-|25 juillet}} :
* Le matin du dimanche 25 juillet, après s'être rendu comme d'habitude à son bureau de [[Palazzo Venezia]] afin d'expédier les affaires courantes Mussolini demande au souverain d'avancer l'habituel entretien du lundi et obtient un entretien à 17 heures à Villa Savoia (actuelle [[Villa Ada (Rome)|Villa Ada]]). Victor Emmanuel III communique à Mussolini son remplacement par [[Pietro Badoglio]], lui garantissant néanmoins sa sécurité.
Le matin du dimanche {{date-|25 juillet}}, après s'être rendu comme d'habitude à son bureau du [[Palazzo Venezia]] afin d'expédier les affaires courantes, Mussolini demande au souverain d'avancer l'habituel entretien du lundi et obtient un entretien à 17 heures à la Villa Savoia (actuelle [[Villa Ada]]). Victor-Emmanuel III communique à Mussolini son remplacement par [[Pietro Badoglio]], lui garantissant néanmoins sa sécurité.


À la sortie de Villa Savoia, Mussolini est arrêté par les carabiniers sur ordre du roi.
À la sortie de la Villa Savoia, Mussolini est arrêté par les carabiniers sur ordre du roi.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* {{ouvrage|id=Smith|langue=fr|prénom1=Denis Mack|nom1=Smith|titre=Mussolini|éditeur=Flammarion|lieu=|année=1981|passage=|isbn=2-08-064655-9|pages totales=495|lien auteur1=|sous-titre=|numéro d'édition=|lien éditeur=|lire en ligne=|volume=|tome=|consulté le=|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Denis Mack|nom1=Smith|titre=Mussolini|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1981|pages totales=495|isbn=2-08-064655-9|id=Smith|plume=oui}}
* {{ouvrage|id=Ferro|langue=fr|prénom1=Marc| nom1=Ferro|titre=Ils étaient sept hommes en guerre|éditeur=éd. Robert Lafont|lieu=|année=2007|passage=|isbn=|pages totales=|lien auteur1=|sous-titre=|numéro d'édition=|lien éditeur=|lire en ligne=|volume=|tome=|consulté le=|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Marc|nom1=Ferro|titre=Ils étaient sept hommes en guerre|éditeur=éd. Robert Lafont|année=2007|isbn=|id=Ferro|plume=oui}}
*{{ouvrage|langue=it|nom1=Bianchi|prénom1=Gianfranco|titre=25 Luglio: crollo di un regime|année=1963|éditeur=Mursia|lieu=Milan}}
*{{Ouvrage|langue=it|prénom1=Gianfranco|nom1=Bianchi|titre=25 Luglio|sous-titre=crollo di un regime|lieu=Milan|éditeur=Mursia|année=1963}}
* Giovanni Di Capua, ''Il biennio cruciale (luglio 1943-giugno 1945): l'Italia di Charles Poletti'', Rubbettino Editore srl, 2005 ISBN 88-498-1202-7.
* Giovanni Di Capua, ''Il biennio cruciale (luglio 1943-giugno 1945): l'Italia di Charles Poletti'', Rubbettino Editore srl, 2005 {{ISBN|88-498-1202-7}}.
* [[Arrigo Petacco]], ''La seconda guerra mondiale'', 6 voll. Armando Curcio Editore, Rome, 1979
* [[Arrigo Petacco]], ''La seconda guerra mondiale'', 6 voll. Armando Curcio Editore, Rome, 1979
* De Simone, Cesare. ''Venti angeli sopra Roma. I bombardamenti aerei sulla Città Eterna (19 luglio 1943 e 13 agosto 1943)''. Milan, Mursia Editore, 1993.
* De Simone, Cesare. ''Venti angeli sopra Roma. I bombardamenti aerei sulla Città Eterna (19 luglio 1943 e 13 agosto 1943)''. Milan, Mursia Editore, 1993.
*Pierre Vallaud, Mathilde Aycard, ''Salò, l'agonie du fascisme'', Paris, Fayard, 2018


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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[[Catégorie:Histoire de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale]]
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[[Catégorie:1943 en Italie]]
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Texte dactylographié, en italien, avec annotations manuscrites : si ou no en face de chaque participant, et le décompte.
Résultat du vote nominatif.

L’ordre du jour Grandi (en italien : ordine del giorno Grandi), parfois appelé comme en italien mozione Grandi, est l'un des trois « ordres du jour » (O.d.G.) présentés[1] à la réunion secrète du Grand Conseil du fascisme convoquée pour le samedi et qui s’avéra être la dernière.

Une semaine avant la réunion du Grand Conseil du fascisme, et deux jours avant la rencontre de Feltre entre Mussolini et Hitler, Heinrich Himmler recevait une note informative qui anticipait les manœuvres en cours afin de destituer le Duce et de le remplacer par Pietro Badoglio.

L'ordre du jour est approuvé et provoque le jour suivant, , la chute du régime fasciste de Benito Mussolini, à la suite de l'arrestation de celui-ci par ordre du roi Victor-Emmanuel III.

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Les dernières troupes de l'Axe, défaites, évacuent l’Afrique le .

En novembre et , Mussolini, abattu et dépressif, s'était laissé remplacer par Ciano à deux conférences avec Hitler. Le , après 18 mois de silence, il revient parler au peuple italien depuis le Palais de Venise. Le , il rencontre Hitler à Salzbourg et lui propose sans succès de négocier un armistice avec les Soviétiques afin de concentrer les forces armées sur les autres fronts de la guerre[2].

Le suivant, les Américano-Britanniques débarquent en Sicile.

L’opération[modifier | modifier le code]

L’opération est organisée le lors d'une audience donnée par le roi Victor-Emmanuel III à Dino Grandi [3]. Pendant cette rencontre, le roi suggère à Grandi que, conformément au Statut albertin, un vote au parlement ou au Grand Conseil lui donnerait les bases constitutionnelles pour déposer Mussolini[3].

Le , le Duce rencontre Hitler à Feltre ; comme chef du gouvernement italien, il s'efforce d'empêcher l'Italie de signer une paix séparée[4].

Le , une session du Grand Conseil du fascisme se tient en présence du Duce. Elle se conclut, aux premières heures du jour suivant (), par l’approbation de l'ordre du jour présenté par Dino Grandi[5] : l'abandon des charges du gouvernement par Mussolini est demandé au profit du roi. Mussolini reste apathique, sans réaction. Il avoue par la suite qu'il regrettait de ne pas avoir fait arrêter les dix-neuf membres rebelles[6]. Ce vote est réalisé par les hauts représentants du fascisme, dont le gendre de Mussolini, Galeazzo Ciano. Toutefois, le Grand Conseil n'a aucun moyen de faire exécuter sa décision, qui n'a qu'une portée symbolique, mais elle sert de prétexte constitutionnel à l'action du roi conformément au statut Albertin.

Mussolini, après s'être rendu comme d'habitude à son bureau du palais Venezia, demande au souverain d'anticiper l'habituelle réunion hebdomadaire prévue le jour suivant et arrive à 17 heures à la Villa Savoia. Victor-Emmanuel III informe Mussolini de son remplacement par le maréchal Pietro Badoglio[7], lui garantissant l'immunité[réf. nécessaire]. Mussolini n'est cependant pas au courant des réelles intentions du monarque, qui place sous escorte le chef du gouvernement et fait encercler le bâtiment par deux cents carabiniers. Victor-Emmanuel III a ordonné l'arrestation de Mussolini afin de sauver sa dynastie, qui risque d'être considérée comme trop compromise avec le fascisme.

Mussolini est d'abord enfermé dans une caserne de carabiniers à Rome, à partir du à Ponza, puis sur l'île de La Maddalena ( - )[8]. Badoglio fait enfin conduire Mussolini dans une ambulance de la Croix rouge à Campo Imperatore sur le Gran Sasso.

Les votes nominatifs[modifier | modifier le code]

Nombre de votants : 28

En faveur de la motion : 19

Contre : 8

Abstention : 1

Les principaux membres s'étant prononcés en faveur de la motion Grandi qui furent arrêtés furent jugés et exécutés lors du procès de Vérone par la République sociale italienne du au janvier 1944.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Lors d'une audience donnée par le roi Victor-Emmanuel III à Dino Grandi, la question du remplacement de Mussolini est évoquée.

Les Américano-Britanniques débarquent en Sicile, conquérant l’île entière le . La fin est proche et les hiérarques fascistes cherchent une porte de sortie.

Sur proposition de Grandi, Mussolini accepte de convoquer le Grand Conseil.

Nuit du 24 au

Le Grand Conseil du fascisme[9] approuve l' « ordre du jour Grandi » qui rend au roi le pouvoir de diriger les forces armées italiennes, mettant en minorité Mussolini.

Le matin du dimanche , après s'être rendu comme d'habitude à son bureau du Palazzo Venezia afin d'expédier les affaires courantes, Mussolini demande au souverain d'avancer l'habituel entretien du lundi et obtient un entretien à 17 heures à la Villa Savoia (actuelle Villa Ada). Victor-Emmanuel III communique à Mussolini son remplacement par Pietro Badoglio, lui garantissant néanmoins sa sécurité.

À la sortie de la Villa Savoia, Mussolini est arrêté par les carabiniers sur ordre du roi.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Denis Mack Smith, Mussolini, Paris, Flammarion, , 495 p. (ISBN 2-08-064655-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marc Ferro, Ils étaient sept hommes en guerre, éd. Robert Lafont, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (it) Gianfranco Bianchi, 25 Luglio : crollo di un regime, Milan, Mursia,
  • Giovanni Di Capua, Il biennio cruciale (luglio 1943-giugno 1945): l'Italia di Charles Poletti, Rubbettino Editore srl, 2005 (ISBN 88-498-1202-7).
  • Arrigo Petacco, La seconda guerra mondiale, 6 voll. Armando Curcio Editore, Rome, 1979
  • De Simone, Cesare. Venti angeli sopra Roma. I bombardamenti aerei sulla Città Eterna (19 luglio 1943 e 13 agosto 1943). Milan, Mursia Editore, 1993.
  • Pierre Vallaud, Mathilde Aycard, Salò, l'agonie du fascisme, Paris, Fayard, 2018

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les ordres du jour étaient signés par (1) Grandi ; (2) Farinacci ; (3) Scorza. Après que le premier fut entériné, Mussolini refusa de mettre au vote les deux suivants.
  2. Ferro, 2007, p. 209.
  3. a et b (it) Renzo De Felice, Mussolini l'alleato, vol. I, thome II, Einaudi, , p. 1236.
  4. Smith, 1981, p. 363.
  5. Smith, 1981, p. 3-368.
  6. Smith, 1981, p. 368.
  7. Smith, 1981, p. 369.
  8. Smith, 1981, p. 370.
  9. La réunion a débuté le 24 juillet à 17h15, le vote a eu lieu à 2h30, le matin du 25 juillet. Il n'existe aucun compte rendu de la séance.