« Place du Trocadéro-et-du-11-Novembre » : différence entre les versions

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| voies =4
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| diamètre = 164
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| forme = Semi-Circulaire à base rectangulaire
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| création = 1869
| création = 1869
| dénomination = 1978
| dénomination = 1978
| ancien nom = Place du Trocadéro (1877-1978)<br />Place du Roi-de-Rome
| ancien nom = Place du Roi-de-Rome<br />Place du Trocadéro (1877-1978)
| photo = Place du Trocadéro-et-du-11-Novembre.jpg
| photo = Place du Trocadéro-et-du-11-Novembre à Paris le 23 avril 2015 - 44.jpg
| légende =
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| Ville de Paris = 9442
| Ville de Paris = 9442
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La '''place du Trocadéro-et-du-11-Novembre''' est une place du [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]].
La '''place du Trocadéro-et-du-11-Novembre''' est une place du [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]].


== Situation et accès==
== Situation et accès ==
[[Fichier:Place du Trocadéro - OpenStreetMap 2020.svg|300px|vignette|gauche|Plan.]]
[[Fichier:Place du Trocadéro - OpenStreetMap 2020.svg|300px|vignette|gauche|Plan.]]
Elle se situe au carrefour de l’[[Avenue du Président-Wilson (Paris)|avenue du Président-Wilson]], l'[[avenue Kléber]], l'[[Avenue Raymond-Poincaré (Paris)|avenue Raymond-Poincaré]], l'[[Avenue d'Eylau (Paris)|avenue d'Eylau]], l'[[avenue Georges-Mandel]] et l'[[avenue Paul-Doumer]].
Elle se situe au carrefour de l’[[Avenue du Président-Wilson (Paris)|avenue du Président-Wilson]], l'[[avenue Kléber]], l'[[Avenue Raymond-Poincaré (Paris)|avenue Raymond-Poincaré]], l'[[Avenue d'Eylau (Paris)|avenue d'Eylau]], l'[[avenue Georges-Mandel]] et l'[[avenue Paul-Doumer]]<ref name="Hillairet">[[Jacques Hillairet]], ''[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]'', [[Éditions de Minuit]], septième édition, 1963, {{t.|2}} (« L-Z »), « Place du Trocadéro », {{p.|574}}.</ref>.


Elle s’ouvre sur le [[parvis des droits de l'homme]] et le [[palais de Chaillot]].
Elle s’ouvre sur le [[parvis des droits de l'homme]] et le [[palais de Chaillot]], qui accueille dans son aile ouest (Passy) le [[musée de l'Homme]] et [[Musée national de la Marine|celui de la Marine]] et dans son aile est la [[Cité de l'architecture et du patrimoine]] et le [[Musée des Monuments français (1879)|musée des Monuments français]]<ref name="Hillairet"/>.


Située sur les hauteurs de [[Quartier de Chaillot|Chaillot]], son diamètre est de {{Unité|164|mètres}} ; elle est plantée d'arbres et ornée en son centre d'une statue équestre du [[Ferdinand Foch|maréchal Foch]] et d'un monument à la gloire de l'[[armée française]], œuvre de [[Paul Landowski]]. Au sud-est de la place se trouvent le palais de Chaillot et son parvis dominant la Seine et offrant une vue sur la tour Eiffel.
Située sur les hauteurs de [[Quartier de Chaillot|Chaillot]], son diamètre est de {{Unité|164|mètres}}. Elle est plantée d'arbres et ornée en son centre d'une [[Statue équestre du Maréchal Foch|statue équestre]] du [[Ferdinand Foch|maréchal Foch]], entourée d'une pelouse difficilement accessible aux piétons. Au sud-est, la place s'ouvre sur le [[palais de Chaillot]] et son [[Parvis des droits de l'homme|parvis]] dominant la Seine et offrant une vue dégagée sur la [[tour Eiffel]].


L'angle des avenues Georges-Mandel et Paul-Doumer, au sud-ouest de la place, est occupé par le [[cimetière de Passy]], en surplomb de la place.
L'angle des [[avenue Georges-Mandel|avenues Georges-Mandel]] et [[avenue Paul-Doumer|Paul-Doumer]], au sud-ouest de la place, est occupé par le [[cimetière de Passy]], en surplomb. Contre le mur d'enceinte est installé un monument à la gloire de l'[[armée française]], œuvre de [[Paul Landowski]].


La place est un des premiers endroits touristiques de la capitale, grâce notamment à sa vue sur la [[tour Eiffel]] depuis l’[[esplanade du Trocadéro|esplanade voisine]]. Avec divers kiosques à journaux, la place compte surtout des cafés et brasseries, d’est en ouest : le ''Café du Trocadéro'', ''Le Malakoff'', la ''Pâtisserie Carette'', le ''Café Kléber'' et ''Le Coq''. Le soir du [[Nouvel An]], la place est un lieu de rassemblement pour les Parisiens et les touristes.
La place est l'un des premiers endroits touristiques de la capitale Avec divers kiosques à journaux, elle compte surtout des cafés et brasseries, d’est en ouest : le ''Café du Trocadéro'', ''Le Malakoff'', la ''Pâtisserie Carette'', le ''Café Kléber'' et ''Le Coq''. Le soir du [[Nouvel An]], la place est un lieu de rassemblement pour les Parisiens et les touristes.


La place est desservie par les lignes {{Métro de Paris/correspondances avec intitulé|6|9}} à la station de [[métro de Paris|métro]] [[Trocadéro (métro de Paris)|''Trocadéro'']].
Elle est desservie par les lignes [[Ligne 6 du métro de Paris|6]] et [[Ligne 9 du métro de Paris|9]] à la station de [[métro de Paris|métro]] [[Trocadéro (métro de Paris)|''Trocadéro'']].


== Origine du nom ==
== Origine du nom ==
Cette place a été baptisée ainsi en souvenir de la [[Bataille du Trocadéro|bataille qui s'est déroulée]] le {{date-|31|août|1823}}, pendant laquelle un [[Expédition d'Espagne|corps expéditionnaire français]] enleva aux mains des révolutionnaires libéraux espagnols le [[Fort Louis (Trocadéro)|fort Louis]], qui défendait le port de [[Cadix]] en [[Espagne]], et rétablit l'autorité du [[monarque]] [[Ferdinand VII d'Espagne|Ferdinand VII]].
Cette place a été baptisée en souvenir de la [[bataille du Trocadéro]] qui s'est déroulée le {{date-|31|août|1823}}, pendant laquelle un [[Expédition d'Espagne|corps expéditionnaire français]] enleva aux mains des révolutionnaires libéraux espagnols le [[Fort Louis (Trocadéro)|fort Louis]], qui défendait le port de [[Cadix]] en [[Espagne]], et rétablit l'autorité du roi [[Ferdinand VII d'Espagne|Ferdinand VII]].


Le 11-Novembre correspond à l'[[armistice du 11 novembre 1918]] qui marque la fin des combats de la [[Première Guerre mondiale]].
Le 11-Novembre correspond à l'[[armistice du 11 novembre 1918]], qui marque la fin des combats de la [[Première Guerre mondiale]].


Dans le langage courant, elle reste cependant appelée « place du Trocadéro » ou est abrégée en « Troca »<ref name="20 Minutes">{{Lien web|url=https://www.20minutes.fr/elections/presidentielle/3258203-20220324-presidentielle-2022-trocadero-symbole-droites|titre= Présidentielle 2022 : Le Trocadéro, symbole des droites |date=24 mars 2022|auteur= Aladine Zaiane |consulté le=27 mars 2022|site=[[20 Minutes (France)|20minutes.fr]]}}.</ref>.
==Historique==
La place est située sur la partie haute de l'ancien domaine du [[couvent des Visitandines de Chaillot]], antérieurement parc et [[château de Chaillot]], dont les terrains vendus comme [[Bien national|biens nationaux]] dans les années 1790 avaient été acquis par l'État en 1811-1813 pour le projet abandonné du palais du Roi de Rome et à l'emplacement du [[mur des Fermiers généraux]] (supprimé en 1860) autour de l'ancienne barrière de Sainte-Marie, et du boulevard extérieur à ce mur d'octroi (boulevard de Longchamp).


== Historique ==
En 1826, au cours d'une reconstitution de ce fait d'armes lors d'une parade militaire devant le roi de France [[Charles X de France|Charles X]], l'agencement des lieux sert à figurer cette bataille : la [[colline de Chaillot]] représente le fort du Trocadéro et devait être alors conquise à partir du [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]] d'où partirent les troupes françaises (un fort en carton-pâte est construit sur la colline).
La place est située sur la partie haute de l'ancien domaine du [[couvent des Visitandines de Chaillot]], antérieurement parc et [[château de Chaillot]]. Ses terrains sont vendus comme [[Bien national|biens nationaux]] dans les années 1790 puis acquis par l'État impérial en 1811-1813 pour le projet du [[palais du Roi de Rome]], qui ne verra jamais le jour. La place se trouve aussi près du [[mur des Fermiers généraux]] (supprimé en 1860), autour de l'ancienne barrière de Sainte-Marie et du boulevard extérieur à ce mur d'octroi (boulevard de Longchamp).


En 1826 a lieu une reconstitution de la bataille précédemment citée lors d'une parade militaire devant le roi de France [[Charles X de France|Charles X]]. Le site sert à figurer cette bataille : la [[colline de Chaillot]] représente le fort du Trocadéro et devait être alors conquise à partir du [[Champ-de-Mars (Paris)|Champ-de-Mars]], d'où partirent les troupes françaises. Un fort en carton-pâte est construit sur la colline<ref name="Hillairet"/>.
Plusieurs projets sans suite sont proposés pour couronner la colline : en 1824, un obélisque dominant une fontaine, entouré d'un quartier de maisons de style italien, Villa Trocadéro, dessiné par l'architecte [[Antoine-Marie Peyre]] ; en 1841, un mausolée sur le tombeau de Napoléon par [[Antoine Étex]] et une statue monumentale de Napoléon par Hector Moreau ; en 1848, un palais du peuple ; en 1856, un arc de triomphe dessiné par [[Gabriel Davioud]].

Plusieurs projets sans suite sont proposés pour couronner la colline : en 1824, un obélisque dominant une fontaine, entouré d'un quartier de maisons de style italien, Villa Trocadéro, dessiné par l'architecte [[Antoine-Marie Peyre]] ; en 1841, un mausolée sur le tombeau de Napoléon par [[Antoine Étex]] et une statue monumentale de Napoléon par [[Hector Horeau]] ; en 1848, un palais du peuple ; en 1856, un arc de triomphe dessiné par [[Gabriel Davioud]].


<gallery mode="packed" heights="200" caption="Deux projets abandonnés pour la colline du Trocadéro">
<gallery mode="packed" heights="200" caption="Deux projets abandonnés pour la colline du Trocadéro">
File:Vue du palais du Roi de Rome depuis le Champ de Mars.jpg|Palais du Roi de Rome.
File:Vue du palais du Roi de Rome depuis le Champ de Mars.jpg|Palais du Roi de Rome.
File:Caserne du Trocadéro.jpg|Villa du Trocadéro.
File:Caserne du Trocadéro.jpg|Villa Trocadéro.
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La « place du [[Roi de Rome|Roi-de-Rome]] », en hommage à [[Napoléon II|Charles Joseph Bonaparte]], fils de l’empereur {{Napoléon Ier}}, est créée en 1869 sous le [[Second Empire]] comme grande place ronde au centre d'avenues rayonnant en étoile. Pour cet aménagement, la colline est arasée de 3 mètres puis nivelée et un escalier est construit sur la pente vers le pont d'Iéna pour l'[[Exposition universelle de 1867]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Maxime Coppeland|titre=Le {{16e}}, Chaillot, Passy, Auteuil. Métamorphose des trois villages|éditeur=Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris|année=1991|pages totales=284|passage=112|isbn=2-905118-39-3}}.</ref>.
La « place du [[Roi de Rome|Roi-de-Rome]] », en hommage à [[Napoléon II|Charles Joseph Bonaparte]], fils de l’empereur {{Napoléon Ier}}, est créée en 1869 sous le [[Second Empire]] comme grande place ronde au centre d'avenues rayonnant en étoile<ref name="Hillairet"/>. Pour cet aménagement, la colline est arasée de trois mètres puis nivelée et un escalier est construit sur la pente vers le pont d'Iéna pour l'[[Exposition universelle de 1867]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Maxime Coppeland|titre=Le {{16e}}, Chaillot, Passy, Auteuil. Métamorphose des trois villages|éditeur=Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris|année=1991|pages totales=284|passage=112|isbn=2-905118-39-3}}.</ref>.


Elle prend le nom de « place du Trocadéro » en 1877<ref>''Les Rues de Paris'', par Bernard Stéphane, auteur du ''Dictionnaire des noms des rues'', Éditions Mengès, cité dans Métrofrance du {{1er}} octobre 2009.</ref>.
Elle prend le nom de « place du Trocadéro » en 1877<ref>''Les Rues de Paris'', par Bernard Stéphane, auteur du ''Dictionnaire des noms des rues'', Éditions Mengès, cité dans Métrofrance du {{1er}} octobre 2009.</ref>.


Entre 1876 et 1935, la place est bordée par le [[Ancien palais du Trocadéro|palais du Trocadéro]] sur l'arrondi sud-est de la place du Roi de Rome. Depuis l’[[exposition spécialisée de 1937]], celui-ci a été remplacé par le [[palais de Chaillot]] ; le centre de la place est quant à lui occupé par la ''Colonne de la paix'', réalisée par [[Albert Laprade]] (aujourd'hui disparue). Au début du {{s-|XX}}, sur le rayon donnant sur la place comprenant le pâté de maisons entre les avenues Raymond-Poincaré et Kléber, et derrière la [[rue de Longchamp]] est présent le dépôt de la [[Compagnie générale des omnibus]] ; de nos jours, des cafés et immeubles d’habitations l’ont remplacé.
<gallery mode="packed" heights="200" caption="Évolution du site de la place et des jardins du Trocadéro">
<gallery mode="packed" heights="200" caption="Évolution du site de la place et des jardins du Trocadéro">
File:Trocadéro sur plan Verniquet 1790.png|Le Trocadéro sur le plan de Verniquet (1790).
File:Trocadéro sur plan Verniquet 1790.png|Le Trocadéro sur le plan de [[Edme Verniquet|Verniquet]] (1790).
File:Trocadéro en 1860.png|Le Trocadéro en 1860.
File:Trocadéro en 1860.png|Le Trocadéro en 1860.
File:Place du Trocadéro de 1869 à 1878.png|La place du Trocadéro de 1869 à 1878.
File:Place du Trocadéro de 1869 à 1878.png|La place du Trocadéro de 1869 à 1878.
File:Trocadéro en 1882.png|Le Trocadéro en 1882.
File:Trocadéro en 1882.png|Le Trocadéro en 1882.
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[[Fichier:France - Lengres - NARA - 68154887.jpg|vignette|La place à l'époque du palais du Trocadéro.]]
Pour l'[[Exposition universelle de 1878]] est construit le [[palais du Trocadéro]], sur l'arrondi sud-est de la place. Celle-ci est alors de forme circulaire, bordée d'arbres, et accueillant un [[kiosque]] en son centre. Pour l'[[Exposition universelle de 1937]], l'ancien palais, dont la structure est en partie conservée, est remplacé par le [[palais de Chaillot]]. Contrairement à son prédécesseur, le nouveau palais comporte deux ailes séparées, une vaste [[Parvis des droits de l'homme|esplanade]] donnant sur la [[tour Eiffel]] étant aménagée entre celles-ci. Le centre de la place du Trocadéro, désormais semi-circulaire, est quant à lui occupé par la ''Colonne de la paix'', réalisée par [[Léon Bazin]] et [[Albert Laprade]] (aujourd'hui disparue)<ref>[https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/fonds/FRAPN02_CARJA/inventaire/vignette/document-19417 Photographie] de la ''Colonne de la paix'', fonds Jacques Carlu, archiwebture.citedelarchitecture.fr, consulté le {{1er}} mars 2022.</ref>.

Au début du {{s-|XX}}, sur le terrain compris entre les avenues Raymond-Poincaré et Kléber et, derrière, la [[Rue de Longchamp (Paris)|rue de Longchamp]], est installé un dépôt de la [[Compagnie générale des omnibus]]<ref name="Hillairet"/> ; des cafés et immeubles d’habitations l'ont depuis remplacé.


Directeur du [[musée de l'Homme]], [[Paul Rivet]] raconte l'[[Paris sous l'occupation allemande|occupation de Paris]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], ayant observé l'armée allemande défiler sur la place du Trocadéro depuis les fenêtres de son bureau : {{Citation|Soldats de plomb [...] dans une solitude quasi complète}}<ref>{{article|auteur=Vincent Bordenave|url=https://www.lefigaro.fr/histoire/il-y-a-80-ans-les-chercheurs-du-musee-de-l-homme-entraient-en-resistance-20200821 |titre=À l'été 1940, les chercheurs du musée de l'Homme entraient en résistance |périodique=[[Le Figaro]]|date=22-23 août 2020|pages=14}}.</ref>.
Directeur du [[musée de l'Homme]], [[Paul Rivet]] raconte l'[[Paris sous l'occupation allemande|occupation de Paris]] lors de la [[Seconde Guerre mondiale]], ayant observé l'armée allemande défiler sur la place du Trocadéro depuis les fenêtres de son bureau : {{Citation|Soldats de plomb [...] dans une solitude quasi complète}}<ref>{{article|auteur=Vincent Bordenave|url=https://www.lefigaro.fr/histoire/il-y-a-80-ans-les-chercheurs-du-musee-de-l-homme-entraient-en-resistance-20200821 |titre=À l'été 1940, les chercheurs du musée de l'Homme entraient en résistance |périodique=[[Le Figaro]]|date=22-23 août 2020|pages=14}}.</ref>.


En 1951 est inaugurée au centre de la place, en lieu de la colonne, une statue du [[maréchal Foch]]. Réalisée par [[Robert Wlérick]], il s'agit d’une commande antérieure à l'exposition de 1937, située en parfaite symétrie de la statue du maréchal Joffre, qui se trouve depuis 1939 devant l'[[École militaire (France)|École militaire]]. Il est à noter l'absence du képi réglementaire, demande satisfaite des services des beaux-arts<ref>[[Pascal Ory]], ''Le Palais de Chaillot'', Actes Sud, 2006, {{nb p.|128}} {{ISBN| 9782742763924 }}, {{p.|107}}.</ref>.
En 1951 est inaugurée au centre de la place, en lieu de la colonne, une [[Statue équestre du Maréchal Foch|statue]] du [[Ferdinand Foch|maréchal Foch]]. Réalisée par [[Robert Wlérick]], il s'agit d’une commande antérieure à l'exposition de 1937, située en parfaite symétrie avec la statue du [[Joseph Joffre|maréchal Joffre]], qui se trouve depuis 1939 devant l'[[École militaire (France)|École militaire]], [[place Joffre]]. Il est à noter l'absence du képi réglementaire, demande satisfaite des services des beaux-arts<ref>[[Pascal Ory]], ''Le Palais de Chaillot'', Actes Sud, 2006, {{nb p.|128}} {{ISBN| 9782742763924 }}, {{p.|107}}.</ref>.
[[Image:Trocadéro as seen from the Eiffel Tower, 25 September 2010.jpg|thumb|Vue en hauteur de la place du Trocadéro, depuis la [[tour Eiffel]].]]
[[Image:Trocadéro as seen from the Eiffel Tower, 25 September 2010.jpg|thumb|Vue en hauteur de la place du Trocadéro, depuis la [[tour Eiffel]].]]
[[Fichier:Place du Trocadéro, Paris 16e 1.jpg|vignette|Vue de derrière la place.]]
[[Fichier:Place du Trocadéro, Paris 16e 1.jpg|vignette|Vue de derrière la place.]]


En 1956, l’écrivain [[Maurice Genevoix]] inaugure le ''Monument à la gloire de l'[[armée française]]'', sculpture de [[Paul Landowski]], située le long du [[cimetière de Passy]]<ref>Laurence Campa, « Maurice Genevoix au Panthéon ? », ''[[L'Histoire]]'', {{numéro}}383, janvier 2013, {{p.|11}}.</ref>.
En 1956, l’écrivain [[Maurice Genevoix]] inaugure le ''Monument à la gloire de l'[[armée française]]'', sculpture de [[Paul Landowski]], située le long du [[cimetière de Passy]]<ref>Laurence Campa, « Maurice Genevoix au Panthéon ? », ''[[L'Histoire]]'', {{numéro}}383, janvier 2013, {{p.|11}}.</ref>.


Par un arrêté municipal du {{date-|18 octobre 1978}}, elle prend le nom de « place du Trocadéro-et-du-11-Novembre ».
Par un arrêté municipal du {{date-|18 octobre 1978}}, elle prend le nom de « place du Trocadéro-et-du-11-Novembre ».

En vue des [[Jeux olympiques d'été de 2024]], la majorité de la maire PS [[Anne Hidalgo]] présente un projet d'{{Citation|amphithéâtre végétal}} pour la place du Trocadéro, dans le cadre d'un réaménagement du quartier allant jusqu'à la [[tour Eiffel]] et proposant la piétonnisation du [[pont d'Iéna]] et la transformation du croisement avec le [[quai Jacques-Chirac]] en promenade plantée. Le tronçon routier entre le centre de la place du Trocadéro et le parvis serait désormais occupé par une pelouse ; la circulation automobile se ferait donc en fer à cheval et non plus en rond-point autour de l'îlot central. Malgré l'opposition des participants à une consultation publique et celle d'élus LR, LREM et LFI, le [[Conseil de Paris]] adopte le projet en février 2022<ref>{{Lien web|url=https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/paris-2024-feu-vert-pour-le-reamenagement-du-secteur-de-la-tour-eiffel-mais-sans-le-champ-de-mars_4951464.html |titre= Paris 2024 : feu vert pour le réaménagement du secteur de la Tour Eiffel, mais sans le Champ-de-Mars |date=9 février 2022|consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[France Info (offre globale)|francetvinfo.fr]]}}.</ref>. Le maire du 16{{e}} arrondissement [[Francis Szpiner]] demande pour sa part à la ministre de la Culture [[Roselyne Bachelot]] de classer la place [[monument historique (France)|monument historique]] afin de bloquer le projet, arguant du risque de congestion de la circulation automobile et donc de pollution, ainsi que d'insécurité en lien avec les problèmes existant déjà dans les [[jardins du Trocadéro]] voisins<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/05/au-pied-de-la-tour-eiffel-des-mineurs-isoles-vivent-dans-le-plus-grand-denuement_6079130_3224.html |titre= Au pied de la tour Eiffel, des jeunes migrants isolés à la dérive |date= 5 mai 2021 |auteur=Louise Couvelaire |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-le-maire-du-xvie-sattaque-au-projet-de-refonte-de-la-place-du-trocadero-11-01-2022-XOVZPQRPPBBCRM2Z2MXCLCYFCQ.php |titre= Paris : le maire du XVIe s’attaque au projet de refonte de la place du Trocadéro |date= 11 janvier 2022 |auteur=Nicolas Maviel |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.leparisien.fr/paris-75/paris-lesplanade-du-trocadero-classee-aux-monuments-historiques-28-01-2022-XEHRGN2GNNFAFDJL3BIJREK6FU.php|titre= Paris : l’esplanade du Trocadéro classée aux monuments historiques ? |date= 28 janvier 2022 |auteur=Nicolas Maviel |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]}}.</ref>. Le préfet de police de Paris met son met son veto au projet municipal, arguant des « reports de circulation importants » et une difficulté d'accès pour les secours qui pourraient s'ensuivre ; les recours de la ville de Paris sont rejetés par la justice en octobre 2022 et en avril 2023. En février 2024, Anne Hidalgo annonce toutefois vouloir relancer les négociations sur ce projet après les JO<ref>{{Lien web|url=https://www.lefigaro.fr/politique/apres-les-jeux-olympiques-les-voitures-ne-reviendront-pas-devant-la-tour-eiffel-jure-anne-hidalgo-20240205 |titre=Après les Jeux olympiques, «les voitures ne reviendront pas devant la Tour Eiffel», jure Anne Hidalgo |date=5 février 2024|auteur= |consulté le=30 mars 2024|site=[[Le Figaro|lefigaro.fr]]}}.</ref>.


== Évènements ==
== Évènements ==
Le {{date-|21 juin 1933}}, [[Gaston Monnerville]], alors député de Guyane depuis l'année précédente, prononce place du Trocadéro le discours dit du « Drame juif », qui évoque le [[Massacre des Héréros et des Namas|massacre des Héréros]] et pressent la [[Shoah]]{{refnec}}.
Le {{date-|21 juin 1933}}, [[Gaston Monnerville]], alors député de Guyane depuis l'année précédente, prononce place du Trocadéro le discours dit du « Drame juif », qui évoque le [[Génocide des Héréros et des Namas|massacre des Héréros]] et pressent la [[Shoah]]<ref>[https://www.senat.fr/histoire/associations/discours.html « Écrits et discours du Président Gaston Monnerville »], senat.fr, consulté le {{1er}} mars 2022.</ref>.

Le {{Date-|1|mai|2012}}, un meeting rassemblant une cinquantaine de milliers de personnes est organisé place du Trocadéro : il s'agit de la dernière réunion publique du candidat [[Nicolas Sarkozy]] pour l'[[élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle]], dont le second tour a lieu le dimanche suivant<ref>{{Lien web|url=https://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/200-000-personnes-au-trocadero-la-bataille-des-chiffres-est-lancee-01-05-2012-1979522.php|titre= 200 000 personnes au Trocadéro ? La bataille des chiffres est lancée |date={{1er}} mai 2012|auteur=Antonin Chilot |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.parismatch.com/Actu/Politique/Nicolas-Sarkozy-a-tenu-meeting-au-Trocadero-mardi-156438 |titre= Au Trocadéro, le meeting carte postale de Sarkozy |date={{1er}} mai 2012|auteur= Adrien Gaboulaud|consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Paris Match|parismatch.com]]}}.</ref>{{,}}<ref name="Le Point">{{Lien web|url=https://www.lepoint.fr/presidentielle/sarkozy-fillon-zemmour-terminus-trocadero-26-03-2022-2469744_3121.php|titre= Sarkozy, Fillon, Zemmour… Terminus Trocadéro |date=26 mars 2022|auteur= [[François-Guillaume Lorrain]] |consulté le=27 mars 2022|site=[[Le Point|lepoint.fr]]}}.</ref>.

Le {{Date-|13|mai|2013}}, une fête est organisée par le [[Paris Saint-Germain Football Club|PSG]] sur la place afin de célébrer la victoire du club de football lors du [[Championnat de France de football 2012-2013|championnat de France]]. À cause de plusieurs dizaines de casseurs, la célébration est écourtée et donne lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre et à des actes de vandalisme sur les brasseries et les véhicules garés sur la place. Ces violences sont unanimement condamnées par la classe politique mais la droite dénonce une impréparation de la part du [[Ministre de l'Intérieur (France)|ministre de l’Intérieur]] et du [[Préfet de police de Paris|préfet de police]] ; elles remettent en cause pour l’avenir ce genre de manifestations sportives à Paris<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/sport/article/2013/05/14/au-trocadero-la-grande-messe-du-psg-vire-a-l-emeute_3187148_3242.html |titre= Au Trocadéro, la grand-messe du PSG vire à l'émeute |date= 14 mai 2013 |auteur=Adrien Pécout |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.bfmtv.com/police-justice/psg-polemique-au-lendemain-des-incidents-au-trocadero_AN-201305140104.html |titre= PSG : polémique au lendemain des incidents du Trocadéro |date= 14 mai 2013 |auteur=Samuel Auffray et Hélène Favier |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[BFM TV|bfmtv.com]]}}.</ref>.

Le {{Date-|16 octobre 2016}}, [[La Manif pour tous]] organise une marche contre la [[Mariage entre personnes de même sexe en France|loi Taubira]] et la [[procréation médicalement assistée|PMA]], qui se termine place du Trocadéro<ref name="20 Minutes"/>.


Le {{Date-|5|mars|2017}}, le candidat LR à l'[[élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle]] [[François Fillon]] organise un meeting sur la place<ref>{{Lien web|url=https://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/fillon-au-trocadero-300-000-personnes-quand-bruno-retailleau-s-emballe-05-03-2017-6734841.php|titre= Fillon au Trocadéro : « 300 000 personnes »... quand Bruno Retailleau s'emballe |date=5 mars 2017|auteur=Thomas Blachère |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Parisien|leparisien.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2017/07/21/francois-fillon-au-trocadero-les-dessous-d-une-folle-journee_5163485_4497186.html |titre= François Fillon au Trocadéro, les dessous d’une folle journée |date=21 juillet 2017|auteur=Matthieu Goar et [[Ariane Chemin]] |consulté le={{1er}} mars 2022|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]}}.</ref>{{,}}<ref name="Le Point"/>.
Le {{Date-|1|mai|2012}}, une réunion publique rassemblant une cinquantaine de milliers de personnes est organisée place du Trocadéro : il s'agit de la dernière réunion publique du candidat [[Nicolas Sarkozy]] pour l'[[élection présidentielle française de 2012|élection présidentielle]] dont le second tour a lieu le dimanche suivant.


Le {{Date-|27 mars 2022}}, la candidat Reconquête ! à l'[[Élection présidentielle française de 2022|élection présidentielle]] [[Éric Zemmour]] organise à son tour un meeting sur la place<ref>{{Article|langue=fr|titre=Eric Zemmour rassemble ses soutiens au Trocadéro avant la dernière ligne droite|périodique=Le Monde.fr|date=2022-03-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/27/eric-zemmour-rassemble-ses-soutiens-au-trocadero-avant-la-derniere-ligne-droite_6119327_6059010.html|consulté le=2022-03-27}}</ref>{{,}}<ref name="Le Point"/>.
Le {{Date-|13|mai|2013}}, une fête est organisée par le [[Paris Saint-Germain Football Club|PSG]] sur la place afin de célébrer la victoire du club de football lors du championnat de France en fin de semaine précédente. À cause de plusieurs dizaines de casseurs, la fête est néanmoins écourtée et donne lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre et à des actes de vandalisme sur les brasseries et les véhicules garés sur la place. Ces violences sont unanimement condamnées par la classe politique mais la droite dénonce une impréparation de la part du [[Ministre de l'Intérieur (France)|ministre de l’Intérieur]] et du [[Préfet de police de Paris|préfet de police]] ; elles remettent en cause pour l’avenir ce genre de manifestations sportives à Paris.


Ces manifestations politiques récurrentes au début du {{s-|XXI}} conduisent la place à devenir un lieu symbolique pour la droite<ref name="20 Minutes"/>.
Le {{Date-|5|mars|2017}}, le candidat LR à l'[[élection présidentielle française de 2017|élection présidentielle]] [[François Fillon]] organise un meeting sur la place.


== Bâtiments remarquables et lieux de mémoire ==
== Bâtiments remarquables et lieux de mémoire ==
* {{Numéro avec majuscule|14}} : [[Romain Coolus]] (1868-1952), romancier et auteur dramatique.
* {{Numéro avec majuscule|4}} : [[Romain Coolus]] (1868-1952), romancier et auteur dramatique, y a vécu<ref name="Hillairet"/>.


=== Cinéma ===
=== Cinéma ===
* Dans le film ''[[Les Yeux sans visage]]'' (sorti en [[1960 au cinéma|1960]]) de [[Georges Franju]], c’est dans un café de la place, après un plan le long d'une station de métro, que l'une des jeunes filles rencontre Edna Grüberg, un des personnages.
* Dans le film ''[[Les Yeux sans visage]]'' (sorti en [[1960 au cinéma|1960]]) de [[Georges Franju]], c’est dans un café de la place, après un plan le long d'une bouche de métro, que l'une des jeunes filles rencontre Edna Grüberg, un des personnages.
*Dans le film ''[[Le cave se rebiffe]]'' (sorti en [[1961 au cinéma]]) de [[Gilles Grangier]], le personnage interprété par [[Jean Gabin]], un faux-monnayeur, donne rendez-vous à ses complices [[Bernard Blier]] et [[Franck Villard]] sur la place, au pied de la statue du [[Ferdinand Foch|maréchal Foch]].
* Dans le film ''[[Le cave se rebiffe]]'' (sorti en [[1961 au cinéma]]) de [[Gilles Grangier]], le personnage interprété par [[Jean Gabin]], un faux-monnayeur, donne rendez-vous à ses complices [[Bernard Blier]] et [[Franck Villard]] sur la place, au pied de la [[Statue équestre du Maréchal Foch|statue du Maréchal Foch]]<ref>[[Gilles Grangier]], ''[[Le cave se rebiffe]]'' (1961), dialogues de [[Michel Audiard]], à 1 h 21 et 1 h 26.</ref>{{,}}<ref name="Le Point"/>.
* Certaines courtes [[Séquence (cinéma)|séquences]] d'extérieur du [[film d'aventure]] ''[[L'Homme de Rio]]'' (sorti en [[1964 au cinéma|1964]]), réalisé par [[Philippe de Broca]], sont [[Tournage (audiovisuel)|tournées]] sur la place du Trocadéro, une partie de l'action, au début du [[scénario]], se déroulant au [[musée de l'Homme]].
* Certaines courtes [[Séquence (cinéma)|séquences]] d'extérieur du [[film d'aventure]] ''[[L'Homme de Rio]]'' (sorti en [[1964 au cinéma|1964]]), réalisé par [[Philippe de Broca]], sont [[Tournage (audiovisuel)|tournées]] sur la place du Trocadéro, une partie de l'action, au début du [[scénario]], se déroulant au [[musée de l'Homme]].
* Une scène du film de [[Jean Yanne]] ''[[Les Chinois à Paris]]'' a été tournée sur la place du Trocadéro et sur l'[[Parvis des droits de l'homme|esplanade]] attenante du palais de Chaillot.
* Une scène du film de [[Jean Yanne]] ''[[Les Chinois à Paris]]'' (sorti en [[1974 au cinéma]]) a été tournée sur la place du Trocadéro et sur l'[[Parvis des droits de l'homme|esplanade]] attenante du palais de Chaillot.
* La place et ses abords sont le lieu de tournage des premières séquences du [[clip]] de la [[chanson]] de [[Philippe Katerine]] ''Patouseul'', de l'[[Album (musique)|album]] ''[[Magnum (album)|Magnum]]'' sorti en [[2014 en musique|2014]].
* La place et ses abords sont le lieu de tournage des premières séquences du [[clip]] de la [[chanson]] de [[Philippe Katerine]] ''Patouseul'', de l'[[Album (musique)|album]] ''[[Magnum (album)|Magnum]]'' sorti en [[2014 en musique|2014]].


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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* Isabelle Gournay, ''Le nouveau Trocadéro'', Liège/Bruxelles, Mardaga/IFA, 1985, 240 pages, {{ISBN|2-87009-211-3}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jacques Hillairet]]|titre=[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]|tome=2|éditeur=[[Éditions de Minuit]]|année=1985|pages totales=1583|passage=574|isbn=2-7073-1054-9}}.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Jacques Hillairet]]|titre=[[Dictionnaire historique des rues de Paris]]|tome=2|éditeur=[[Éditions de Minuit]]|année=1985|pages totales=1583|passage=574|isbn=2-7073-1054-9}}.
* [[Pascal Ory]], ''Le palais de Chaillot'', {{abréviation discrète|coll.|collection}} Les grands témoins de l'architecture, Cité de l’architecture et du patrimoine / Aristéas / Actes Sud, [[2006]].


== Annexes ==
== Annexes ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]]
* [[16e arrondissement de Paris|{{16e|arrondissement}} de Paris]]
* [[Liste des voies du 16e arrondissement de Paris|Liste des voies du {{16e}} arrondissement de Paris]]
* [[Edme Verniquet]]
* [[Liste des places de Paris]]
* [[Liste des places de Paris]]
* [[Liste des voies du 16e arrondissement de Paris]]
* [[Musée de l'homme]]
* [[Musée de l'homme]]
* [[Ancien palais du Trocadéro|Palais de Chaillot]]
* [[Palais du Trocadéro]]
* [[Palais de Chaillot]]
* [[Parvis des droits de l'homme]]
* [[Parvis des droits de l'homme]]



Dernière version du 30 mars 2024 à 16:15

16e arrt
Place du Trocadéro-et-du-11-Novembre
Voir la photo.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 16e
Quartier Chaillot
Voies desservies 4
Morphologie
Diamètre 164 m
Forme Semi-circulaire à base rectangulaire
Historique
Création 1869
Dénomination 1978
Ancien nom Place du Roi-de-Rome
Place du Trocadéro (1877-1978)
Géocodification
Ville de Paris 9442
DGI 9452
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Place du Trocadéro-et-du-11-Novembre
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 16e arrondissement de Paris)
Place du Trocadéro-et-du-11-Novembre
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

La place du Trocadéro-et-du-11-Novembre est une place du 16e arrondissement de Paris.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Plan.

Elle se situe au carrefour de l’avenue du Président-Wilson, l'avenue Kléber, l'avenue Raymond-Poincaré, l'avenue d'Eylau, l'avenue Georges-Mandel et l'avenue Paul-Doumer[1].

Elle s’ouvre sur le parvis des droits de l'homme et le palais de Chaillot, qui accueille dans son aile ouest (Passy) le musée de l'Homme et celui de la Marine et dans son aile est la Cité de l'architecture et du patrimoine et le musée des Monuments français[1].

Située sur les hauteurs de Chaillot, son diamètre est de 164 mètres. Elle est plantée d'arbres et ornée en son centre d'une statue équestre du maréchal Foch, entourée d'une pelouse difficilement accessible aux piétons. Au sud-est, la place s'ouvre sur le palais de Chaillot et son parvis dominant la Seine et offrant une vue dégagée sur la tour Eiffel.

L'angle des avenues Georges-Mandel et Paul-Doumer, au sud-ouest de la place, est occupé par le cimetière de Passy, en surplomb. Contre le mur d'enceinte est installé un monument à la gloire de l'armée française, œuvre de Paul Landowski.

La place est l'un des premiers endroits touristiques de la capitale Avec divers kiosques à journaux, elle compte surtout des cafés et brasseries, d’est en ouest : le Café du Trocadéro, Le Malakoff, la Pâtisserie Carette, le Café Kléber et Le Coq. Le soir du Nouvel An, la place est un lieu de rassemblement pour les Parisiens et les touristes.

Elle est desservie par les lignes 6 et 9 à la station de métro Trocadéro.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Cette place a été baptisée en souvenir de la bataille du Trocadéro qui s'est déroulée le , pendant laquelle un corps expéditionnaire français enleva aux mains des révolutionnaires libéraux espagnols le fort Louis, qui défendait le port de Cadix en Espagne, et rétablit l'autorité du roi Ferdinand VII.

Le 11-Novembre correspond à l'armistice du 11 novembre 1918, qui marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale.

Dans le langage courant, elle reste cependant appelée « place du Trocadéro » ou est abrégée en « Troca »[2].

Historique[modifier | modifier le code]

La place est située sur la partie haute de l'ancien domaine du couvent des Visitandines de Chaillot, antérieurement parc et château de Chaillot. Ses terrains sont vendus comme biens nationaux dans les années 1790 puis acquis par l'État impérial en 1811-1813 pour le projet du palais du Roi de Rome, qui ne verra jamais le jour. La place se trouve aussi près du mur des Fermiers généraux (supprimé en 1860), autour de l'ancienne barrière de Sainte-Marie et du boulevard extérieur à ce mur d'octroi (boulevard de Longchamp).

En 1826 a lieu une reconstitution de la bataille précédemment citée lors d'une parade militaire devant le roi de France Charles X. Le site sert à figurer cette bataille : la colline de Chaillot représente le fort du Trocadéro et devait être alors conquise à partir du Champ-de-Mars, d'où partirent les troupes françaises. Un fort en carton-pâte est construit sur la colline[1].

Plusieurs projets sans suite sont proposés pour couronner la colline : en 1824, un obélisque dominant une fontaine, entouré d'un quartier de maisons de style italien, Villa Trocadéro, dessiné par l'architecte Antoine-Marie Peyre ; en 1841, un mausolée sur le tombeau de Napoléon par Antoine Étex et une statue monumentale de Napoléon par Hector Horeau ; en 1848, un palais du peuple ; en 1856, un arc de triomphe dessiné par Gabriel Davioud.

La « place du Roi-de-Rome », en hommage à Charles Joseph Bonaparte, fils de l’empereur Napoléon Ier, est créée en 1869 sous le Second Empire comme grande place ronde au centre d'avenues rayonnant en étoile[1]. Pour cet aménagement, la colline est arasée de trois mètres puis nivelée et un escalier est construit sur la pente vers le pont d'Iéna pour l'Exposition universelle de 1867[3].

Elle prend le nom de « place du Trocadéro » en 1877[4].

La place à l'époque du palais du Trocadéro.

Pour l'Exposition universelle de 1878 est construit le palais du Trocadéro, sur l'arrondi sud-est de la place. Celle-ci est alors de forme circulaire, bordée d'arbres, et accueillant un kiosque en son centre. Pour l'Exposition universelle de 1937, l'ancien palais, dont la structure est en partie conservée, est remplacé par le palais de Chaillot. Contrairement à son prédécesseur, le nouveau palais comporte deux ailes séparées, une vaste esplanade donnant sur la tour Eiffel étant aménagée entre celles-ci. Le centre de la place du Trocadéro, désormais semi-circulaire, est quant à lui occupé par la Colonne de la paix, réalisée par Léon Bazin et Albert Laprade (aujourd'hui disparue)[5].

Au début du XXe siècle, sur le terrain compris entre les avenues Raymond-Poincaré et Kléber et, derrière, la rue de Longchamp, est installé un dépôt de la Compagnie générale des omnibus[1] ; des cafés et immeubles d’habitations l'ont depuis remplacé.

Directeur du musée de l'Homme, Paul Rivet raconte l'occupation de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale, ayant observé l'armée allemande défiler sur la place du Trocadéro depuis les fenêtres de son bureau : « Soldats de plomb [...] dans une solitude quasi complète »[6].

En 1951 est inaugurée au centre de la place, en lieu de la colonne, une statue du maréchal Foch. Réalisée par Robert Wlérick, il s'agit d’une commande antérieure à l'exposition de 1937, située en parfaite symétrie avec la statue du maréchal Joffre, qui se trouve depuis 1939 devant l'École militaire, place Joffre. Il est à noter l'absence du képi réglementaire, demande satisfaite des services des beaux-arts[7].

Vue en hauteur de la place du Trocadéro, depuis la tour Eiffel.
Vue de derrière la place.

En 1956, l’écrivain Maurice Genevoix inaugure le Monument à la gloire de l'armée française, sculpture de Paul Landowski, située le long du cimetière de Passy[8].

Par un arrêté municipal du , elle prend le nom de « place du Trocadéro-et-du-11-Novembre ».

En vue des Jeux olympiques d'été de 2024, la majorité de la maire PS Anne Hidalgo présente un projet d'« amphithéâtre végétal » pour la place du Trocadéro, dans le cadre d'un réaménagement du quartier allant jusqu'à la tour Eiffel et proposant la piétonnisation du pont d'Iéna et la transformation du croisement avec le quai Jacques-Chirac en promenade plantée. Le tronçon routier entre le centre de la place du Trocadéro et le parvis serait désormais occupé par une pelouse ; la circulation automobile se ferait donc en fer à cheval et non plus en rond-point autour de l'îlot central. Malgré l'opposition des participants à une consultation publique et celle d'élus LR, LREM et LFI, le Conseil de Paris adopte le projet en février 2022[9]. Le maire du 16e arrondissement Francis Szpiner demande pour sa part à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot de classer la place monument historique afin de bloquer le projet, arguant du risque de congestion de la circulation automobile et donc de pollution, ainsi que d'insécurité en lien avec les problèmes existant déjà dans les jardins du Trocadéro voisins[10],[11],[12]. Le préfet de police de Paris met son met son veto au projet municipal, arguant des « reports de circulation importants » et une difficulté d'accès pour les secours qui pourraient s'ensuivre ; les recours de la ville de Paris sont rejetés par la justice en octobre 2022 et en avril 2023. En février 2024, Anne Hidalgo annonce toutefois vouloir relancer les négociations sur ce projet après les JO[13].

Évènements[modifier | modifier le code]

Le , Gaston Monnerville, alors député de Guyane depuis l'année précédente, prononce place du Trocadéro le discours dit du « Drame juif », qui évoque le massacre des Héréros et pressent la Shoah[14].

Le , un meeting rassemblant une cinquantaine de milliers de personnes est organisé place du Trocadéro : il s'agit de la dernière réunion publique du candidat Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle, dont le second tour a lieu le dimanche suivant[15],[16],[17].

Le , une fête est organisée par le PSG sur la place afin de célébrer la victoire du club de football lors du championnat de France. À cause de plusieurs dizaines de casseurs, la célébration est écourtée et donne lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre et à des actes de vandalisme sur les brasseries et les véhicules garés sur la place. Ces violences sont unanimement condamnées par la classe politique mais la droite dénonce une impréparation de la part du ministre de l’Intérieur et du préfet de police ; elles remettent en cause pour l’avenir ce genre de manifestations sportives à Paris[18],[19].

Le , La Manif pour tous organise une marche contre la loi Taubira et la PMA, qui se termine place du Trocadéro[2].

Le , le candidat LR à l'élection présidentielle François Fillon organise un meeting sur la place[20],[21],[17].

Le , la candidat Reconquête ! à l'élection présidentielle Éric Zemmour organise à son tour un meeting sur la place[22],[17].

Ces manifestations politiques récurrentes au début du XXIe siècle conduisent la place à devenir un lieu symbolique pour la droite[2].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

  • No 4 : Romain Coolus (1868-1952), romancier et auteur dramatique, y a vécu[1].

Cinéma[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Place du Trocadéro », p. 574.
  2. a b et c Aladine Zaiane, « Présidentielle 2022 : Le Trocadéro, symbole des droites », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  3. Maxime Coppeland, Le 16e, Chaillot, Passy, Auteuil. Métamorphose des trois villages, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris, , 284 p. (ISBN 2-905118-39-3), p. 112.
  4. Les Rues de Paris, par Bernard Stéphane, auteur du Dictionnaire des noms des rues, Éditions Mengès, cité dans Métrofrance du 1er octobre 2009.
  5. Photographie de la Colonne de la paix, fonds Jacques Carlu, archiwebture.citedelarchitecture.fr, consulté le 1er mars 2022.
  6. Vincent Bordenave, « À l'été 1940, les chercheurs du musée de l'Homme entraient en résistance », Le Figaro,‎ 22-23 août 2020, p. 14 (lire en ligne).
  7. Pascal Ory, Le Palais de Chaillot, Actes Sud, 2006, 128 p. (ISBN 9782742763924), p. 107.
  8. Laurence Campa, « Maurice Genevoix au Panthéon ? », L'Histoire, no 383, janvier 2013, p. 11.
  9. « Paris 2024 : feu vert pour le réaménagement du secteur de la Tour Eiffel, mais sans le Champ-de-Mars », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  10. Louise Couvelaire, « Au pied de la tour Eiffel, des jeunes migrants isolés à la dérive », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  11. Nicolas Maviel, « Paris : le maire du XVIe s’attaque au projet de refonte de la place du Trocadéro », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  12. Nicolas Maviel, « Paris : l’esplanade du Trocadéro classée aux monuments historiques ? », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  13. « Après les Jeux olympiques, «les voitures ne reviendront pas devant la Tour Eiffel», jure Anne Hidalgo », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  14. « Écrits et discours du Président Gaston Monnerville », senat.fr, consulté le 1er mars 2022.
  15. Antonin Chilot, « 200 000 personnes au Trocadéro ? La bataille des chiffres est lancée », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  16. Adrien Gaboulaud, « Au Trocadéro, le meeting carte postale de Sarkozy », sur parismatch.com, (consulté le ).
  17. a b c et d François-Guillaume Lorrain, « Sarkozy, Fillon, Zemmour… Terminus Trocadéro », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  18. Adrien Pécout, « Au Trocadéro, la grand-messe du PSG vire à l'émeute », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  19. Samuel Auffray et Hélène Favier, « PSG : polémique au lendemain des incidents du Trocadéro », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  20. Thomas Blachère, « Fillon au Trocadéro : « 300 000 personnes »... quand Bruno Retailleau s'emballe », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  21. Matthieu Goar et Ariane Chemin, « François Fillon au Trocadéro, les dessous d’une folle journée », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  22. « Eric Zemmour rassemble ses soutiens au Trocadéro avant la dernière ligne droite », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. Gilles Grangier, Le cave se rebiffe (1961), dialogues de Michel Audiard, à 1 h 21 et 1 h 26.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]