« Ricardo Lagos » : différence entre les versions

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'''Ricardo Froilán Lagos Escobar''', né le {{date|2|mars|1938}} à [[Santiago du Chili|Santiago]], est un [[homme d'État]] [[Chili|chilien]].
'''Ricardo Froilán Lagos Escobar''', né le {{date|2|mars|1938}} à [[Santiago]], est un [[homme d'État]] [[Chili|chilien]].


Il est [[Liste des présidents du Chili|président de la République]] du [[Chili]] du {{date|11|mars|2000}} au {{date|11|mars|2006}}.
Il est [[Liste des présidents du Chili|président de la République]] du [[Chili]] du {{date|11|mars|2000}} au {{date|11|mars|2006}}.


== Origines et carrière professionnelle ==
== Carrière universitaire et diplomatique ==
Son père, qui s’était marié avec sa mère à l’âge de 62 ans, meurt alors qu'il n'a que huit ans, sa mère étant, quant à elle, décédée en 2005 à 108 ans.
Son père, marié à sa mère à l’âge de 62 ans, meurt alors que Ricardo n'a que huit ans. Sa mère décédera en 2005 à l'âge de 108 ans.


Il suit les cours à l’Instituto Nacional. Il y est élu président de l'Académie des lettres castillanes. C’est dans cet institut qu’il fait la connaissance de [[Patricio Aylwin]] qui deviendra le premier président de la nouvelle démocratie chilienne en [[1990]]. À l’âge de 16 ans, il intègre l’[[universidad de Chile]] en faculté de droit. Il fait ses premiers pas en politique entre [[1955]] et [[1959]] en tant que président du centre des élèves. En [[1960]], à 22 ans son mémoire « La concentration du pouvoir économique » reçoit la plus haute distinction et est édité à 5 reprises.
Ricardo suit les cours de l’Instituto Nacional. Il y est élu président de l'Académie des lettres castillanes, et y fait la connaissance de [[Patricio Aylwin]] qui deviendra le premier président de la nouvelle démocratie chilienne en [[1990]]. À l’âge de 16 ans, il intègre l’[[université du Chili]] en faculté de droit. Il fait ses premiers pas en politique entre [[1955]] et [[1959]] en tant que président du centre des élèves. En [[1960]], à 22 ans son mémoire « La concentration du pouvoir économique » reçoit la plus haute distinction et est édité à 5 reprises.


Avocat et disposant d’une bourse de l’[[université de Duke]], il se marie avec Carmen Weber et partent ensemble aux États-Unis pour deux ans; ils auront deux enfants. En 1964, ils sont de retour au Chili où ils divorcent. Il intègre la faculté d’Économie de l’[[universidad de Chile]] puis en [[1967]], il devient directeur de l’École des sciences politiques et administratives. Il en devient le secrétaire général en [[1967]].
Avocat, disposant d’une bourse de l’[[université Duke]], il épouse Carmen Weber. Ensemble, ils partent étudier aux États-Unis pour deux ans ; ils auront deux enfants. En 1964, ils sont de retour au Chili où ils divorcent. Il intègre la faculté d’Économie de l’[[université du Chili]] puis en [[1967]], il devient directeur de l’École des sciences politiques et administratives. Il en devient le secrétaire général en [[1967]].


En [[1969]], il fait la connaissance de [[Luisa Durán]] et se marie avec elle en [[1971]]. En [[1975]], naît Francisca. Durant les [[années 1970]], il est directeur du conseil latino-américain des sciences sociales et professeur à l’Institut des études latino-américaines de l’université de Caroline du Nord aux États-Unis. Il a reçu un doctorat de [[université Duke]].
En [[1969]], il fait la connaissance de [[Luisa Durán]], qu'il épouse en [[1971]]. En [[1975]], naît Francisca. Durant les [[années 1970]], il est directeur du conseil latino-américain des sciences sociales et professeur à l’Institut des études latino-américaines de l’université de Caroline du Nord aux États-Unis. Il est titulaire d'un doctorat de [[université Duke]].


Depuis les [[années 1990]], Ricardo Lagos a établi sa seconde résidence à [[Caleu]].
Depuis les [[années 1990]], Ricardo Lagos a une résidence secondaire à [[Caleu]].


== Carrière politique ==
== Parcours politique ==

=== Débuts ===
D’un point de vue politique, il ne se considère pas comme socialiste, mais comme un indépendant de gauche. En [[1972]], le président Salvador Allende le nomme ambassadeur à [[Moscou]], mais sa nomination n’est pas approuvée par le Congrès national. Il se retrouve néanmoins ambassadeur lors de la XXVI{{e}} [[assemblée générale des Nations unies|assemblée générale de l'ONU]].
D’un point de vue politique, il ne se considère pas comme socialiste, mais comme un indépendant de gauche. En [[1972]], le président Salvador Allende le nomme ambassadeur à [[Moscou]], mais sa nomination n’est pas approuvée par le Congrès national. Il se retrouve néanmoins ambassadeur lors de la XXVI{{e}} [[assemblée générale des Nations unies|assemblée générale de l'ONU]].


Après le coup d'État de [[1973]], il s'exile mais revient au pays en [[1978]]. Pendant les années de la dictature de [[Augusto Pinochet]], il œuvre pour le retour de la démocratie. Il devient président de l’[[Alliance démocratique (Chili)|Alliance démocratique]], alliance qui regroupe la majeure partie des partis démocratiques opposés à la dictature. Inquiet par la crise économique que vit le Chili et les divisions internes, préoccupé par son pays, il quitte ses fonctions auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]]. C’est ainsi qu’en [[décembre 1983]], il devient le président de l’Alliance démocratique. Il lance l’idée de construire un mouvement qui puisse réunir tous les démocrates. C’est dans le sillon de son discours que naissent le PPD (Parti pour la démocratie) et le Regroupement des Partis pour la démocratie. Le {{date|7|septembre|1986}}, à la suite de l’attentat perpétré contre Pinochet, il doit subir plusieurs interrogatoires des services secrets. Bénéficiant d'un soutien international, il est libéré après dix-neuf jours de détention.
Après le coup d'État de [[1973]], il s'exile, mais revient au pays en [[1978]]. Pendant les années de la dictature de [[Augusto Pinochet]], il œuvre pour le retour de la démocratie. Il devient président de l’[[Alliance démocratique (Chili)|Alliance démocratique]], alliance qui regroupe la majeure partie des partis démocratiques opposés à la dictature. Inquiet par la crise économique que vit le Chili et les divisions internes, préoccupé par son pays, il quitte ses fonctions auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]]. C’est ainsi qu’en [[décembre 1983]], il devient le président de l’Alliance démocratique. Il lance l’idée de construire un mouvement qui puisse réunir tous les démocrates. C’est dans le sillon de son discours que naissent le PPD (Parti pour la démocratie) et le Regroupement des Partis pour la démocratie. Le {{date|7|septembre|1986}}, à la suite de l’attentat perpétré contre Pinochet, il doit subir plusieurs interrogatoires des services secrets. Bénéficiant d'un soutien international, il est libéré après dix-neuf jours de détention.


=== Campagne plébiscitaire de 1988 ===
=== Campagne plébiscitaire de 1988 ===

À la veille du plébiscite d’[[octobre 1988]], il sillonne le pays pour inviter la population à voter ''NO'' (non). Ce plébiscite, en cas de victoire du ''Oui'' aurait permis à Augusto Pinochet de rester au pouvoir pour une nouvelle période de huit ans, mais élu — des élections étaient prévues par la Constitution en [[1989]].
À la veille du plébiscite d’[[octobre 1988]], il sillonne le pays pour inviter la population à voter ''NO'' (non). Ce plébiscite, en cas de victoire du ''Oui'' aurait permis à Augusto Pinochet de rester au pouvoir pour une nouvelle période de huit ans, mais élu — des élections étaient prévues par la Constitution en [[1989]].


Lors d’une émission télévisée en direct, il lève l’index et face aux caméras lance le message suivant à l’attention de Pinochet : {{Citation|Le général Pinochet n’a pas été clair avec le pays. En premier lieu vous avez dit, général Pinochet, qu’il y avait ici des buts et non des délais. Après cela, général Pinochet, vous avez eu les délais et vous avez instauré la constitution de 1980. Je vais vous rappeler, général Pinochet, que le jour du plébiscite de 1980 vous avez dit que le président Pinochet ne serait pas candidat en 1989. La caméra me filme, je l’espère. Et à présent, vous promettez au pays huit autres années de tortures, d’assassinats, de violations des droits de l’homme. Il me semble inadmissible d'avoir une aussi grande ambition de pouvoir. Prétendre rester 25 ans au pouvoir…}}
Lors d’une émission télévisée en direct, il lève l’index et face aux caméras lance le message suivant à l’attention de Pinochet : {{Citation|Le général Pinochet n’a pas été clair avec le pays. En premier lieu, vous avez dit, général Pinochet, qu’il y avait ici des buts et non des délais. Après cela, général Pinochet, vous avez eu les délais et vous avez instauré la constitution de 1980. Je vais vous rappeler, général Pinochet, que le jour du plébiscite de 1980 vous avez dit que le président Pinochet ne serait pas candidat en 1989. La caméra me filme, je l’espère. Et à présent, vous promettez au pays huit autres années de tortures, d’assassinats, de violations des droits de l’homme. Il me semble inadmissible d'avoir une aussi grande ambition de pouvoir. Prétendre rester 25 ans au pouvoir…}}


[[Image:Néstor Kirchner Ricardo Lagos.jpg|thumb|right|[[Néstor Kirchner]], [[Cristina Fernández de Kirchner]] et Ricardo Lagos.]]
[[Image:Néstor Kirchner Ricardo Lagos.jpg|thumb|right|[[Néstor Kirchner]], [[Cristina Fernández de Kirchner]] et Ricardo Lagos.]]


Le {{date|5|octobre|1988}}, le ''non'' l’emporte par 57,8 % des voix exprimées. Le triomphe du non semble lui ouvrir les portes pour une possible candidature présidentielle, mais il appuie la candidature de [[Patricio Aylwin]] et convainc la gauche de voter pour lui. Sous la présidence d'Aylwin, il devient ministre de l’éducation et lance une réforme de décentralisation de l’éducation. Il lance ainsi plusieurs projets pour aider les écoles les plus défavorisées du pays avec l’aide de la [[Banque mondiale]].
Le {{date|5|octobre|1988}}, le ''non'' l’emporte par 57,8 % des voix exprimées. Le triomphe du non semble lui ouvrir les portes pour une possible candidature présidentielle, mais il appuie la candidature de [[Patricio Aylwin]] et convainc la gauche de voter pour lui. Sous la présidence d'Aylwin, il devient ministre de l’Éducation et lance une réforme de décentralisation de l’éducation. Il lance ainsi plusieurs projets pour aider les écoles les plus défavorisées du pays avec l’aide de la [[Banque mondiale]].


En [[1993]], il ne peut se lancer dans la course à la présidence, car la coalition choisit [[Eduardo Frei Ruiz-Tagle]] — qui deviendra président en [[1994]]. Ce dernier le nomme ministre des Travaux publics. Ricardo Lagos lance alors un système de concessions permettant la construction d’œuvres de génie civil à travers tout le pays avec la participation du secteur privé.
En [[1993]], il ne peut se lancer dans la course à la présidence, car la coalition choisit [[Eduardo Frei Ruiz-Tagle]] — qui deviendra président en [[1994]]. Ce dernier le nomme ministre des Travaux publics. Ricardo Lagos lance alors un système de concessions permettant la construction d’œuvres de génie civil à travers tout le pays avec la participation du secteur privé.
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En tant que président du Chili, Ricardo Lagos mène une politique libérale s'alignant en partie sur le [[consensus de Washington]]. La priorité de sa coalition de gauche est de sortir le pays de sa [[récession (économie)|récession]], pariant sur un retour de la croissance à 5 ou 6 % dès la première année, grâce à l'économie de marché, mais régulée par l'État.
En tant que président du Chili, Ricardo Lagos mène une politique libérale s'alignant en partie sur le [[consensus de Washington]]. La priorité de sa coalition de gauche est de sortir le pays de sa [[récession (économie)|récession]], pariant sur un retour de la croissance à 5 ou 6 % dès la première année, grâce à l'économie de marché, mais régulée par l'État.


Concernant la transition démocratique, s'adressant à la foule rassemblée face au [[palais de la Moneda]] scandant : {{Citation|Jugement !… Jugement !…}}, il déclare : {{citation|Je n'oublierai pas le passé, mais mes yeux sont tournés vers le futur}}. Son prédécesseur, [[Eduardo Frei]] avait réclamé le retour de Pinochet, pour des raisons humanitaires, pour éviter des désordres politiques, mais aussi pour défendre l'honneur de la justice chilienne {{Citation|seule, apte à juger un cas chilien}}. Ricardo Lagos met en place la [[Commission Valech]], qui rendra public en [[2004]] son rapport sur la torture [[Le Chili sous Pinochet|sous Pinochet]].
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Il est remplacé lors des élections présidentielles de 2006 par [[Michelle Bachelet]].
Il est remplacé lors de l'élection présidentielle de 2006 par [[Michelle Bachelet]].


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== Notes et références ==
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Dernière version du 1 avril 2024 à 04:07

Ricardo Lagos
Illustration.
Ricardo Lagos en 2019.
Fonctions
Président de la république du Chili

(6 ans)
Élection 16 janvier 2000
Prédécesseur Eduardo Frei Ruiz-Tagle
Successeur Michelle Bachelet
Biographie
Nom de naissance Ricardo Froilán Lagos Escobar
Date de naissance (86 ans)
Lieu de naissance Santiago (Chili)
Nationalité Chilienne
Parti politique Parti pour la démocratie
Conjoint Luisa Durán de la Fuente
Profession Avocat
Économiste
Religion Catholicisme
Résidence Caleu

Signature de Ricardo Lagos

Ricardo Lagos
Présidents de la république du Chili

Ricardo Froilán Lagos Escobar, né le à Santiago, est un homme d'État chilien.

Il est président de la République du Chili du au .

Origines et carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Son père, marié à sa mère à l’âge de 62 ans, meurt alors que Ricardo n'a que huit ans. Sa mère décédera en 2005 à l'âge de 108 ans.

Ricardo suit les cours de l’Instituto Nacional. Il y est élu président de l'Académie des lettres castillanes, et y fait la connaissance de Patricio Aylwin qui deviendra le premier président de la nouvelle démocratie chilienne en 1990. À l’âge de 16 ans, il intègre l’université du Chili en faculté de droit. Il fait ses premiers pas en politique entre 1955 et 1959 en tant que président du centre des élèves. En 1960, à 22 ans son mémoire « La concentration du pouvoir économique » reçoit la plus haute distinction et est édité à 5 reprises.

Avocat, disposant d’une bourse de l’université Duke, il épouse Carmen Weber. Ensemble, ils partent étudier aux États-Unis pour deux ans ; ils auront deux enfants. En 1964, ils sont de retour au Chili où ils divorcent. Il intègre la faculté d’Économie de l’université du Chili puis en 1967, il devient directeur de l’École des sciences politiques et administratives. Il en devient le secrétaire général en 1967.

En 1969, il fait la connaissance de Luisa Durán, qu'il épouse en 1971. En 1975, naît Francisca. Durant les années 1970, il est directeur du conseil latino-américain des sciences sociales et professeur à l’Institut des études latino-américaines de l’université de Caroline du Nord aux États-Unis. Il est titulaire d'un doctorat de université Duke.

Depuis les années 1990, Ricardo Lagos a une résidence secondaire à Caleu.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

D’un point de vue politique, il ne se considère pas comme socialiste, mais comme un indépendant de gauche. En 1972, le président Salvador Allende le nomme ambassadeur à Moscou, mais sa nomination n’est pas approuvée par le Congrès national. Il se retrouve néanmoins ambassadeur lors de la XXVIe assemblée générale de l'ONU.

Après le coup d'État de 1973, il s'exile, mais revient au pays en 1978. Pendant les années de la dictature de Augusto Pinochet, il œuvre pour le retour de la démocratie. Il devient président de l’Alliance démocratique, alliance qui regroupe la majeure partie des partis démocratiques opposés à la dictature. Inquiet par la crise économique que vit le Chili et les divisions internes, préoccupé par son pays, il quitte ses fonctions auprès des Nations unies. C’est ainsi qu’en décembre 1983, il devient le président de l’Alliance démocratique. Il lance l’idée de construire un mouvement qui puisse réunir tous les démocrates. C’est dans le sillon de son discours que naissent le PPD (Parti pour la démocratie) et le Regroupement des Partis pour la démocratie. Le , à la suite de l’attentat perpétré contre Pinochet, il doit subir plusieurs interrogatoires des services secrets. Bénéficiant d'un soutien international, il est libéré après dix-neuf jours de détention.

Campagne plébiscitaire de 1988[modifier | modifier le code]

À la veille du plébiscite d’octobre 1988, il sillonne le pays pour inviter la population à voter NO (non). Ce plébiscite, en cas de victoire du Oui aurait permis à Augusto Pinochet de rester au pouvoir pour une nouvelle période de huit ans, mais élu — des élections étaient prévues par la Constitution en 1989.

Lors d’une émission télévisée en direct, il lève l’index et face aux caméras lance le message suivant à l’attention de Pinochet : « Le général Pinochet n’a pas été clair avec le pays. En premier lieu, vous avez dit, général Pinochet, qu’il y avait ici des buts et non des délais. Après cela, général Pinochet, vous avez eu les délais et vous avez instauré la constitution de 1980. Je vais vous rappeler, général Pinochet, que le jour du plébiscite de 1980 vous avez dit que le président Pinochet ne serait pas candidat en 1989. La caméra me filme, je l’espère. Et à présent, vous promettez au pays huit autres années de tortures, d’assassinats, de violations des droits de l’homme. Il me semble inadmissible d'avoir une aussi grande ambition de pouvoir. Prétendre rester 25 ans au pouvoir… »

Néstor Kirchner, Cristina Fernández de Kirchner et Ricardo Lagos.

Le , le non l’emporte par 57,8 % des voix exprimées. Le triomphe du non semble lui ouvrir les portes pour une possible candidature présidentielle, mais il appuie la candidature de Patricio Aylwin et convainc la gauche de voter pour lui. Sous la présidence d'Aylwin, il devient ministre de l’Éducation et lance une réforme de décentralisation de l’éducation. Il lance ainsi plusieurs projets pour aider les écoles les plus défavorisées du pays avec l’aide de la Banque mondiale.

En 1993, il ne peut se lancer dans la course à la présidence, car la coalition choisit Eduardo Frei Ruiz-Tagle — qui deviendra président en 1994. Ce dernier le nomme ministre des Travaux publics. Ricardo Lagos lance alors un système de concessions permettant la construction d’œuvres de génie civil à travers tout le pays avec la participation du secteur privé.

Campagne présidentielle de 1999[modifier | modifier le code]

Lors de la campagne présidentielle de 1999, il est opposé à Joaquín Lavín, chef de l'UDI, le parti pro-Pinochet. Le premier tour des élections présente une situation inattendue pour le pays, aucun candidat n’ayant atteint la majorité absolue. Le , a donc lieu le second tour des élections — chose qui n’avait jamais eu lieu au Chili. Avec 51,31 %, Ricardo Lagos est élu Président du Chili, il l'emporte avec une avance de deux cent mille voix sur 7,2 millions de suffrages. Le , à Valparaiso, entre les murs du congrès a lieu l’investiture, Ricardo Lagos devient président du Chili, le premier président socialiste depuis la victoire de Salvador Allende en 1970. Pinochet retenu à Londres, les représentants de la droite assurent que « C'est un cadeau de l'Internationale socialiste à la gauche chilienne ». Lors de son discours d'investiture, il clame : « Notre victoire est juste et merveilleuse, mais ce n'est une défaite pour personne. (…) Je serai le président de tous les Chiliens ».

Président du Chili[modifier | modifier le code]

En tant que président du Chili, Ricardo Lagos mène une politique libérale s'alignant en partie sur le consensus de Washington. La priorité de sa coalition de gauche est de sortir le pays de sa récession, pariant sur un retour de la croissance à 5 ou 6 % dès la première année, grâce à l'économie de marché, mais régulée par l'État.

Concernant la transition démocratique, s'adressant à la foule rassemblée face au palais de la Moneda scandant : « Jugement !… Jugement !… », il déclare : « Je n'oublierai pas le passé, mais mes yeux sont tournés vers le futur ». Son prédécesseur, Eduardo Frei avait réclamé le retour de Pinochet, pour des raisons humanitaires, pour éviter des désordres politiques, mais aussi pour défendre l'honneur de la justice chilienne « seule, apte à juger un cas chilien ». Ricardo Lagos met en place la Commission Valech, qui rendra public en 2004 son rapport sur la torture sous Pinochet.

Il est remplacé lors de l'élection présidentielle de 2006 par Michelle Bachelet.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]