« Louise Bertin » : différence entre les versions

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=== Jeunesse et études ===
=== Jeunesse et études ===
Louise Bertin naît à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Registres paroissiaux et d'état-civil |url=https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/registres-paroissiaux-et-detat-civil/registres-paroissiaux-et-detat-civil |site=archives.yvelines.fr |consulté le=2023-06-26}}</ref> dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard{{sfn|Launay|2006|p=74, 122}}. Elle est la fille de [[Louis-François Bertin]], directeur du ''[[Journal des débats]]'' et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de Louise, atteint de [[poliomyélite]], incapable de toute activité physique, son père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument{{sfn|Launay|2006|p=74}}{{,}}. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique{{sfn|Grove|2001}}.
Louise Bertin naît à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Registres paroissiaux et d'état-civil |url=https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/registres-paroissiaux-et-detat-civil/registres-paroissiaux-et-detat-civil |site=archives.yvelines.fr |consulté le=2023-06-26}}</ref> dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard{{sfn|Launay|2006|p=74, 122}}. Elle est la fille de [[Louis-François Bertin]], directeur du ''[[Journal des débats]]'' et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de Louise, atteinte de [[poliomyélite]], incapable de toute activité physique, son père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument{{sfn|Launay|2006|p=74}}{{,}}{{Sfn|Boneau|1989|p=75}}. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique{{sfn|Grove|2001}}. Dans une lettre envoyée par son frère, elle possédait une certaine maîtrise de la musique à l'âge de quatorze ans{{Sfn|Boneau|1989|p=68}}.


[[Fichier:Vue de la nouvelle salle de l&#039;Opéra prise de la rue de Provence - NYPL Digital Collections.jpg|thumb|left|L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de ''La Esmeralda'' en 1836.]]
[[Fichier:Vue de la nouvelle salle de l&#039;Opéra prise de la rue de Provence - NYPL Digital Collections.jpg|thumb|left|L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de ''La Esmeralda'' en 1836.]]
Elle se forme en privé auprès de [[François-Joseph Fétis]] pour le chant, ainsi qu'à la tradition des compositions de style italien. Pour le [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] elle se tourne vers [[Antoine Reicha]] — un ami de [[Joseph Haydn|Haydn]], dans la mouvance allemande des compositions de [[Wolfgang Amadeus Mozart|Mozart]], [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]] et [[Carl Maria von Weber|Weber]] — également professeur de [[Hector Berlioz|Berlioz]] et de [[Franz Liszt|Liszt]]{{sfn|Launay|2006|p=35}}. L'influence d'Antoine Reicha est probablement la plus prégnante, cette dernière portant par exemple sur l'emploi de [[Mesure (musique)|carrures irrégulières]], des [[Modulation (musique)|modulations]] inattendues ou bien un usage important des instruments à vents{{Sfn|Crémades|2013|p=9}}.
[[Fichier:Cornélie Falcon as Esméralda 1836.jpg|thumb|La soprano dramatique [[Cornélie Falcon]] en costume de [[La Esmeralda (personnage)|Esméralda]] (gravé par Louis Maleuvre, 1836).]]
Elle se forme en privé auprès de [[François-Joseph Fétis]] pour le chant, ainsi qu'à la tradition des compositions de style italien. Pour le [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] elle se tourne vers [[Antoine Reicha|Reicha]]{{sfn|Launay|2006|p=35}} — un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber — également professeur de [[Hector Berlioz|Berlioz]] et [[Franz Liszt|Liszt]].


Lors d'une représentation privée au [[Château des Roches (Bièvres)|château des Roches]] en 1825, Louise Bertin fait jouer [[Guy Mannering (opéra)|''Guy Mannering'']], inspiré du [[Guy Mannering|roman éponyme]] de [[Walter Scott]]. Cependant l'œuvre est considérée comme un travail d'apprentie compositrice, puisqu'elle n'a alors que vingt ans et n'a pas fini ses études musicales{{Sfn|Boneau|1989|p=122-163}}{{,}}{{Sfn|Crémades|2013|p=11}}.
Les œuvres principales de Louise Bertin, sont des [[opéra]]s, ''Fausto'' (1831) et un opéra-comique, ''le Loup-garou'' (24 représentations en 1827), qui obtiennent un succès honorable à la [[Théâtre national de l'Opéra-Comique|salle Favart]]. En 1836, l’Opéra ([[Opéra de Paris|Académie royale de musique]]) donne une œuvre plus importante, ''La Esmeralda'' — avec [[Cornélie Falcon]] dans le [[rôle-titre]] — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le ''[[Journal des débats]]'' fondé par son père Louis-François Bertin{{sfn|Launay|2006|p=415}}. Le livret écrit par [[Victor Hugo]] à partir de son drame ''[[Notre-Dame de Paris (roman)|Notre Dame de Paris]]'' est également sous le coup de la censure (d'où le changement de titre)<ref>{{Chapitre|langue=fr|auteur=[[Arnaud Laster]]|auteur ouvrage=[[Pierre Citron]] et Cécile Reynaud (dir.)|titre=Dictionnaire Berlioz|éditeur =Fayard |lien éditeur=Librairie Arthème Fayard |lieu=Paris|année=[[2003]]|pages totales=616|titre chapitre=Bertin, famille|passage=72–75|isbn=2-213-61528-4|oclc=231979662|bnf=39086596z |id=Nectoux2003}}.</ref>, Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs : en 1832 c'est la « [[bataille d'Hernani]] » et sa pièce ''[[Le roi s'amuse]]'' est interdite, après une unique représentation… [[Franz Liszt]] réalise une réduction chant et piano de l'œuvre{{sfn|Fauquet|2003|p=138}}{{,}}{{sfn|Serna|2008}}.


=== Carrière ===
Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée{{sfn|Launay|2006|p=35}} (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des {{Citation|consolations à ses infirmités physiques}} (journal ''[[Le Siècle (journal)|Le Siècle]]''), alors que [[Hector Berlioz|Berlioz]], qui dirige les répétitions à l'Opéra, atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Si {{Citation|l’opéra survole largement les productions lyriques de l’époque}}{{sfn|Serna|2008}}, l'échec de ''La Esmeralda'' détourne la compositrice de la scène{{sfn|Fauquet|2003|p=138}}.
Les œuvres principales de Louise Bertin, sont un opéra comique ([[Le Loup-garou (opéra)|''Le Loup-garou'']]) ainsi que deux [[opéra]]s proche du [[grand opéra]], ''[[Fausto (opéra)|Fausto]]'' (1831) et [[La Esmeralda (opéra)|''La Esmeralda'']] (1836). En 1836, l’[[Opéra de Paris|Opéra]] donne une œuvre plus importante, ''[[La Esmeralda (opéra)|La Esmeralda]]'' — avec [[Cornélie Falcon]] dans le [[rôle-titre]] — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le ''[[Journal des débats]]'' fondé par son père Louis-François Bertin{{sfn|Launay|2006|p=415}}. Le livret écrit par [[Victor Hugo]] à partir de son drame ''[[Notre-Dame de Paris (roman)|Notre-Dame de Paris]]'' est également sous le coup de la censure (d'où le changement de titre){{Sfn|Laster|2003}} : Victor Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs. [[Franz Liszt]] réalise une réduction chant et piano de l'œuvre{{sfn|Fauquet|2003|p=138}}{{,}}{{sfn|Serna|2008}}.

Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée{{sfn|Launay|2006|p=35}} (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des {{Citation|consolations à ses infirmités physiques}} (journal ''[[Le Siècle (journal)|Le Siècle]]''), alors que [[Hector Berlioz|Berlioz]], qui dirige les répétitions à l'Opéra, atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Si {{Citation|l’opéra survole largement les productions lyriques de l’époque}}{{sfn|Serna|2008}}, l'échec de ''La Esmeralda'' détourne la compositrice de la scène{{sfn|Fauquet|2003|p=138}}.


On lui doit également douze [[cantate]]s, quelques œuvres instrumentales dont six [[ballade]]s pour [[piano]], cinq symphonies de chambre (toutes restées en manuscrits), ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.
On lui doit également douze [[cantate]]s, quelques œuvres instrumentales dont six [[ballade]]s pour [[piano]], cinq symphonies de chambre (toutes restées en manuscrits), ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.

Elle est notamment citée dans ''[[La Gazette des femmes]]'' comme femme de lettres et musicienne, citant ses trois principaux opéras, ses recueils de poèmes ainsi que quelques œuvres de musique de chambre et des mélodies<ref>{{Lien web |langue=FR |titre=Dictionnaire des contemporaines |sous-titre=Bertin (Louise-Angélique) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57436298 |site=Gallica |périodique=[[La Gazette des femmes]] |date=1879-12-10 |consulté le=2023-06-28}}</ref>.


== Œuvre ==
== Œuvre ==
[[Fichier:Louise Bertin by Victor Mottez.jpg|thumb|Louise Bertin par [[Victor Mottez]], vers 1840.]]
[[Fichier:Louise Bertin by Victor Mottez.jpg|thumb|Louise Bertin par [[Victor Mottez]], vers 1840.]]
=== Compositions ===
=== Compositions ===
==== Opéras ====
* ''Guy Mannering'', 1825
* ''[[Le Loup-garou (opéra)|Le Loup-garou]]'', opéra comique en un acte, paroles d'[[Eugène Scribe]] et [[Édouard-Joseph-Ennemond Mazères]], 1827
* ''Guy Mannering'', opéra comique en trois actes, livret de la compositrice d'après l'ouvrage éponyme de [[Walter Scott]], créé à [[Bièvres]], 1825
* ''[[Le Loup-garou (opéra)|Le Loup-garou]]'', opéra comique en un acte, livret d'[[Eugène Scribe]] et [[Édouard-Joseph-Ennemond Mazères]], créé à l'[[Théâtre national de l'Opéra-Comique|Opéra Comique]], 1827
* ''[[Fausto (opéra)|Fausto]]'', 1831
* ''[[Fausto (opéra)|Fausto]]'', opéra semi-seria en quatre actes, livret de la compositrice d'après ''[[Faust (Goethe)|Faust]]'' de [[Johann Wolfgang von Goethe|Goethe]], créé au [[Théâtre italien de Paris]], 1831
* ''[[La Esmeralda (opéra)|La Esmeralda]]'', livret de [[Victor Hugo]], 1836<ref>[http://www.theses.fr/s84165 La Esmeralda, grand opéra de Louise Bertin Thèse de Mateo Crémades, université de Tours]</ref>
* ''[[La Esmeralda (opéra)|La Esmeralda]]'', opéra en quatre actes, livret de [[Victor Hugo]] d'après son roman [[Notre-Dame de Paris (roman)|Notre-Dame de Paris]], crée à l'[[Opéra de Paris]], 1836<ref>[http://www.theses.fr/s84165 La Esmeralda, grand opéra de Louise Bertin Thèse de Mateo Crémades, université de Tours]</ref>

==== Autres ====
* Trio avec piano, {{op.|10}} (éd. Schoenenberger 1875){{sfn|Launay|2006|p=282}}
* Trio avec piano, {{op.|10}} (éd. Schoenenberger 1875){{sfn|Launay|2006|p=282}}
* Six Ballades (1842)
* Six Ballades (1842)
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*''Les Glanes'' ; A. René, 1842. Recueil couronné par l'[[Académie française]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1090825/f58 Lettre de Victor Hugo en 1842].</ref> {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=d5g-AAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=%22louise+Bertin+%22+Glanes&hl=fr&sa=X&ei=JGhkUpHaEJSZ0AWhkIGABQ&ved=0CDUQuwUwAA#v=onepage&q&f=false}}
*''Les Glanes'' ; A. René, 1842. Recueil couronné par l'[[Académie française]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1090825/f58 Lettre de Victor Hugo en 1842].</ref> {{lire en ligne|url=https://books.google.fr/books?id=d5g-AAAAYAAJ&printsec=frontcover&dq=%22louise+Bertin+%22+Glanes&hl=fr&sa=X&ei=JGhkUpHaEJSZ0AWhkIGABQ&ved=0CDUQuwUwAA#v=onepage&q&f=false}}
*''Nouvelles Glanes'' ; Charpentier, 1876
*''Nouvelles Glanes'' ; Charpentier, 1876

*''Si la mort est le but, mélodie'', pour [[contralto]]. Poème de Louise Bertin, musique de [[Charles Gounod]], 1866, et [[Maurice Desrez]], 1921
== Œuvres mises en musique ==
*''L'amour'' (Dans le sentier, la violette), musique de [[Napoléon Henri Reber]].
Par [[Charles Gounod]] :

* ''Si la mort est le but'', pour [[contralto]], 1866.

Par [[Maurice Desrez]] :

* ''Si la mort est le but'', pour [[contralto]], 1921.

Par [[Napoléon Henri Reber]] :

*''L'amour'' (Dans le sentier, la violette).


== Hommages ==
== Hommages ==
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* [[Hector Berlioz]], « Académie royale de musique: ''La Esmeralda'' », dans ''Revue et gazette musicale de Paris'', {{n°|3}}, 1836, {{p.|409–411}}.
* [[Hector Berlioz]], « Académie royale de musique: ''La Esmeralda'' », dans ''Revue et gazette musicale de Paris'', {{n°|3}}, 1836, {{p.|409–411}}.
* {{Article|langue= fr|titre=La musique des femmes : {{Mlle}} Louise Bertin |auteur=[[Henri Blaze de Bury]]|périodique= Revue des deux mondes |année= 1836|lieu=Paris |tome=8 |passage=611–625 |wikisource= La musique des femmes - Mlle Louise Bertin}}.
* {{Article|langue= fr|titre=La musique des femmes : {{Mlle}} Louise Bertin |auteur=[[Henri Blaze de Bury]]|périodique= Revue des deux mondes |année= 1836|lieu=Paris |tome=8 |passage=611–625 |wikisource= La musique des femmes - Mlle Louise Bertin}}.
* Hector Berlioz, « ''Six ballades'' par {{Melle}} Louise Bertin », dans ''[[Journal des débats]]'', {{date-|13 avril 1842}}.
* Hector Berlioz, « ''Six ballades'' par {{Melle}} Louise Bertin », dans ''[[Journal des débats]]'', {{date-|13 avril 1842}}.
* Hector Berlioz, ''[[Mémoires de Hector Berlioz|Mémoires]]'', chapitre XLVIII (éd. 1870) {{lire en ligne|url=http://www.hberlioz.com/Writings/HBM48.htm}}.
* Hector Berlioz, ''[[Mémoires de Hector Berlioz|Mémoires]]'', chapitre XLVIII (éd. 1870) {{lire en ligne|url=http://www.hberlioz.com/Writings/HBM48.htm}}.
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=[[François-Joseph Fétis]]| titre=Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. [vol. 1]| lieu=Paris| éditeur=[[Famille Didot|Librairie Firmin Didot]]| année=1866–1868| pages totales=522| passage=384| isbn=| oclc=614247299| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k697171/f428.item| id=Fétis1868}}
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=[[François-Joseph Fétis]]| titre=Biographie universelle des musiciens et bibliographie générale de la musique. [vol. 1]| lieu=Paris| éditeur=[[Famille Didot|Librairie Firmin Didot]]| année=1866–1868| pages totales=522| passage=384| isbn=| oclc=614247299| lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k697171/f428.item| id=Fétis1868}}
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* {{MGG|Bertin, Louise|Rémy Campos|1999 |stable=14513 |id=Campos1999}}.
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* {{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Bertin, ''Louise''-Angélique |prénom=Joël-Marie |nom=Fauquet |lien auteur=Joël-Marie Fauquet |titre ouvrage=Dictionnaire de la musique en France au XIX{{e}} siècle |éditeur=Fayard|lien éditeur=Librairie Arthème Fayard |année=[[2003]] |isbn=2-213-59316-7 |oclc=936927646|bnf=39052242m |pages totales=xviii-1406 |passage=137–138 |id =Fauquet2003 |lire en ligne= }}.
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* {{Chapitre|langue=fr|auteur=[[Arnaud Laster]]|auteur ouvrage=[[Pierre Citron]] et [[Cécile Reynaud]] (dir.)|titre=Bertin, famille|éditeur =Fayard |lien éditeur=Librairie Arthème Fayard |lieu=Paris|année=[[2003]]|pages totales=616|passage=72–75|isbn=2-213-61528-4|oclc=231979662|bnf=39086596z |id=Laster2003|titre ouvrage=Dictionnaire Berlioz}}
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Florence Launay| titre=Les Compositrices en France au {{s-|XIX}}| lieu=Paris| éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]| année=2006| pages totales=544| passage=34–35, 414–422| isbn=2-213-62458-5| oclc=191078494| bnf=401452812| id=Launay2006}}.
* {{Ouvrage| langue=fr| auteur1=Florence Launay| titre=Les Compositrices en France au {{s-|XIX}}| lieu=Paris| éditeur=[[Librairie Arthème Fayard|Fayard]]| année=2006| pages totales=544| passage=34–35, 414–422| isbn=2-213-62458-5| oclc=191078494| bnf=401452812| id=Launay2006}}.
* {{Chapitre|auteur1=[[Matéo Crémades]]|titre=Louise Bertin - Une compositrice sous Louis-Philippe|auteurs ouvrage=[[Florence Launay]], [[Jérôme Dorival]], [[Muriel Boulan]], [[Anne-Charlotte Rémond]], [[Beatrix Borchard]], [[Sébastien Troester]]|titre ouvrage=Les compositrices au siècle de Pauline Viardot|lieu=Paris|éditeur=[[Palazzetto Bru Zane]]|date=20 avril 2013|id=Crémades}}.
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[[Catégorie:Compositeur français du XIXe siècle]]
[[Catégorie:Compositeur français du XIXe siècle]]

Version du 2 avril 2024 à 16:07

Louise Bertin
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Mère
Geneviève-Aimée-Victoire Boutard (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Édouard Bertin
Armand Bertin
Geneviève Bertin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maîtres
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales

Louise-Angélique Bertin, née le à Roches (hameau près de Bièvres, Essonne) et morte le à Paris, est une poétesse et compositrice française.

Biographie

Jeunesse et études

Louise Bertin naît à Bièvres[1] dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard[2]. Elle est la fille de Louis-François Bertin, directeur du Journal des débats et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de Louise, atteinte de poliomyélite, incapable de toute activité physique, son père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument[3],[4]. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique[5]. Dans une lettre envoyée par son frère, elle possédait une certaine maîtrise de la musique à l'âge de quatorze ans[6].

L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de La Esmeralda en 1836.

Elle se forme en privé auprès de François-Joseph Fétis pour le chant, ainsi qu'à la tradition des compositions de style italien. Pour le contrepoint elle se tourne vers Antoine Reicha — un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber — également professeur de Berlioz et de Liszt[7]. L'influence d'Antoine Reicha est probablement la plus prégnante, cette dernière portant par exemple sur l'emploi de carrures irrégulières, des modulations inattendues ou bien un usage important des instruments à vents[8].

Lors d'une représentation privée au château des Roches en 1825, Louise Bertin fait jouer Guy Mannering, inspiré du roman éponyme de Walter Scott. Cependant l'œuvre est considérée comme un travail d'apprentie compositrice, puisqu'elle n'a alors que vingt ans et n'a pas fini ses études musicales[9],[10].

Carrière

Les œuvres principales de Louise Bertin, sont un opéra comique (Le Loup-garou) ainsi que deux opéras proche du grand opéra, Fausto (1831) et La Esmeralda (1836). En 1836, l’Opéra donne une œuvre plus importante, La Esmeralda — avec Cornélie Falcon dans le rôle-titre — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le Journal des débats fondé par son père Louis-François Bertin[11]. Le livret écrit par Victor Hugo à partir de son drame Notre-Dame de Paris est également sous le coup de la censure (d'où le changement de titre)[12] : Victor Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs. Franz Liszt réalise une réduction chant et piano de l'œuvre[13],[14].

Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée[7] (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques » (journal Le Siècle), alors que Berlioz, qui dirige les répétitions à l'Opéra, atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Si « l’opéra survole largement les productions lyriques de l’époque »[14], l'échec de La Esmeralda détourne la compositrice de la scène[13].

On lui doit également douze cantates, quelques œuvres instrumentales dont six ballades pour piano, cinq symphonies de chambre (toutes restées en manuscrits), ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.

Elle est notamment citée dans La Gazette des femmes comme femme de lettres et musicienne, citant ses trois principaux opéras, ses recueils de poèmes ainsi que quelques œuvres de musique de chambre et des mélodies[15].

Œuvre

Louise Bertin par Victor Mottez, vers 1840.

Compositions

Opéras

Autres

  • Trio avec piano, op. 10 (éd. Schoenenberger 1875)[17]
  • Six Ballades (1842)
  • 5 symphonies de chambres (inédites)[18]
  • L'Hirondelle (rêverie), paroles d'Alphonse de Lamartine, 1877
  • Reviens !, fantaisie pour piano sur une romance de M. L. M., 1878

Poésies

Œuvres mises en musique

Par Charles Gounod :

Par Maurice Desrez :

Par Napoléon Henri Reber :

  • L'amour (Dans le sentier, la violette).

Hommages

Hector Berlioz lui a dédié la première version, pour chant et piano, de son cycle de mélodies Les Nuits d'été, op. 7, en 1841.

Notes et références

  1. « Registres paroissiaux et d'état-civil », sur archives.yvelines.fr (consulté le )
  2. Launay 2006, p. 74, 122.
  3. Launay 2006, p. 74.
  4. Boneau 1989, p. 75.
  5. Grove 2001.
  6. Boneau 1989, p. 68.
  7. a et b Launay 2006, p. 35.
  8. Crémades 2013, p. 9.
  9. Boneau 1989, p. 122-163.
  10. Crémades 2013, p. 11.
  11. Launay 2006, p. 415.
  12. Laster 2003.
  13. a et b Fauquet 2003, p. 138.
  14. a et b Serna 2008.
  15. « Dictionnaire des contemporaines : Bertin (Louise-Angélique) », sur Gallica, La Gazette des femmes, (consulté le )
  16. La Esmeralda, grand opéra de Louise Bertin Thèse de Mateo Crémades, université de Tours
  17. Launay 2006, p. 282.
  18. Launay 2006, p. 315.
  19. Lettre de Victor Hugo en 1842.

Bibliographie

Sources anciennes

Ouvrages modernes

Article connexe

Liens externes