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{{Infobox Niveau géologique
{{Infobox Niveau géologique
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L''''Holocène''' (du [[grec ancien]] : {{grec ancien|ὅλος|hólos}}, « entier », et {{grec ancien|καινός|kainós}}, « récent ») est une [[Échelle des temps géologiques|époque géologique]] s'étendant sur les {{Nombre|10000|dernières}} années, toujours en cours de nos jours. Il est fréquemment subdivisé en fonction de [[palynozone]]s.


L'{{dfn|Holocène}} (du [[grec ancien]] : {{grec ancien|ὅλος|hólos}}, « entier », et {{grec ancien|καινός|kainós}}, « récent ») est une [[époque géologique]] s'étendant sur les {{nb|12000 dernières}} années, toujours en cours. Il est fréquemment subdivisé en fonction de [[palynozone]]s.
== Une définition climatique ==
L'Holocène est un [[interglaciaire]], c'est une période relativement chaude qui suit le dernier [[glaciaire]] du [[Pléistocène]] (dénommé Weichselien en Europe du Nord, [[Glaciation du Wisconsin|Wisconsinien]] en Amérique du Nord ou [[Glaciation de Würm|Würm]] dans les Alpes). L'Holocène est la deuxième et dernière époque de la période [[Quaternaire]], et l'un de ses nombreux interglaciaires. Certains scientifiques désignent néanmoins une nouvelle [[Échelle des temps géologiques|époque géologique]] succédant à l'Holocène : l'[[Anthropocène]]. Toutefois, certaines classifications proposent de placer Pléistocène et Holocène au sein de la période Néogène (respectivement comme troisième et quatrième époques) ; celle-ci étant la période qui, officiellement, précède le Quaternaire.


== Chronozones (1982) ==
== Étymologie ==
Le mot ''Holocène'' est formé sur deux mots grecs anciens : hólos (ὅλος, ''entier'') et kainós (καινός, ''nouveau''), l'idée étant que cette époque est « entièrement nouvelle ».
([[Avant le présent|années « calibrées BP »]])<ref>Périodes classiques de l’Holocène en Europe (d'après Blytt & Sernander in De-Beaulieu, Striae, 1982), Changements climatiques et leur impact sur les populations passées, Département de paléoclimatologie & paléoenvironnements marins / E.P.H.E. [http://ephe-paleoclimat.com/Files/Other/Archeo_2_12.pdf lire en ligne]</ref>
* [[Préboréal]] : 12080 à 10187 BP
* [[Boréal (palynozone)|Boréal]] : 10187 à 8332 BP
* [[Atlantique (palynozone)|Atlantique]] : 8332 à 5166 BP
* [[Subboréal]] : 5166 à 2791 BP
* [[Subatlantique]] : de 2791 BP à l'[[Anthropocène]]


== Subdivisions (2018) ==
== Définition climatique ==
L'Holocène est une [[période interglaciaire]] du [[Quaternaire]]. C'est une période tempérée qui suit la [[dernière période glaciaire]] du [[Pléistocène]] (dénommée [[Glaciation vistulienne]] en Europe du Nord, Glaciation de Wisconsin en [[Amérique du Nord]], et [[Glaciation de Würm]] dans les Alpes). L'Holocène est la deuxième et actuelle époque de la période [[Quaternaire]].
L'Holocène a été subdivisé par la [[Commission internationale de stratigraphie]] en trois étages<ref name=ICS2018>{{Lien web | titre = International chronostratigraphic chart v2018/07 | url = http://www.stratigraphy.org/ICSchart/ChronostratChart2018-07.pdf | site = http://www.stratigraphy.org/ | format = PDF}}.</ref> :
* le [[Greenlandien]], s'étendant de 11700 à 8200 années ;
* le [[Northgrippien]], s'étendant de 8200 à 4200 années ;
* le [[Meghalayen]], s'étendant de 4200 années au temps présent.


== Anciennes chronozones (1982) ==
== La transgression post-glaciaire ==
Anciennes périodes de l’Holocène en Europe<ref>Blytt & Sernander, in De-Beaulieu, Striae, 1982, Changements climatiques et leur impact sur les populations passées, Département de paléoclimatologie & paléoenvironnements marins / E.P.H.E. [http://ephe-paleoclimat.com/Files/Other/Archeo_2_12.pdf lire en ligne].</ref> :
La remontée du niveau des [[océan]]s (amorcée à la fin du [[glaciaire]] à environ -100 mètres avec le début de la fonte des [[inlandsis]] de l'hémisphère nord) s'est poursuivie depuis, environ -35 mètres, jusqu'au niveau actuel, atteint il y a environ {{unité|6000|ans}}. La [[mer Noire]] s'est remplie il y a environ {{unité|8000|ans}}. Les inlandsis finissent conjointement de fondre et les terres situées dessous ou à la marge des anciens inlandsis, libérées du poids de la glace, remontent ([[isostasie]] du [[manteau terrestre|manteau]] supérieur). Conjointement au réchauffement, faune et flore tempérées reconquièrent les moyennes et hautes latitudes et les écosystèmes de climats froids sont isolés dans des niches écologiques.
* [[Préboréal]] : {{nb|12080 à 10187 ans AP}} ("AP" = [[avant le présent]], conventionnellement avant 1950) ;
* [[Boréal (palynozone)|Boréal]] : {{nb|10187 à 8332 ans AP}} ;
* [[Atlantique (palynozone)|Atlantique]] : {{nb|8332 à 5166 ans AP}} ;
* [[Subboréal]] : {{nb|5166 à 2791 ans AP}} ;
* [[Subatlantique]] : de {{nb|2791 ans AP}} à aujourd'hui.


== Nouvelles subdivisions (2018) ==
La remontée des eaux permit une [[Transgression marine|transgression]] temporaire dans les terres en marges des inlandsis. Des [[fossile]]s marins peuvent être trouvés dans l'[[Ontario]], le [[Vermont]], le [[Québec]], le [[Michigan]]. En dehors des zones de haute latitude où la mer s'est avancée à la suite de la dépression glaciaire, on trouve ce type de fossiles dans le lit des lacs, les plaines d'inondation, et les dépôts à l'intérieur des cavernes.
L'Holocène a été subdivisé par la [[Commission internationale de stratigraphie]] en trois étages<ref name=ICS2018>{{Lien web | titre = International chronostratigraphic chart v2018/07 | url = http://www.stratigraphy.org/ICSchart/ChronostratChart2018-07.pdf | site = stratigraphy.org | format = PDF}}.</ref> :
* le [[Greenlandien]], de {{nb|11700 à 8236 ans AP}} ;
* le [[Northgrippien]], de {{nb|8236 à 4250 ans AP}} ;
* le [[Méghalayen]], de {{nb|4250 ans AP}} à aujourd'hui.


== Transgression marine ==
== Événements internes à l'Holocène ==
La remontée du niveau des [[océan]]s, amorcée à la fin du [[dernier maximum glaciaire]], durant lequel le niveau des mers était à environ 120 mètres sous le niveau actuel, et due à la fonte des [[inlandsis]] de l'hémisphère nord, s'est amplifiée au début de l'Holocène, jusqu'à atteindre le niveau actuel il y a environ {{nb|6000 ans}}. La [[mer Noire]] s'est remplie il y a environ {{nb|8000 ans}}. La hausse du niveau marin isola les [[îles Britanniques]] du continent européen.


Avec la fonte des calottes glaciaires, les terres situées au-dessous ou à la marge des anciens inlandsis, libérées du poids de la glace, remontent ([[isostasie]] du [[manteau terrestre|manteau]] supérieur). Cependant, la remontée des eaux permit une [[Transgression marine|transgression]] temporaire dans les terres situées en marges des inlandsis. Des [[fossile]]s marins peuvent être trouvés en [[Ontario]], au [[Vermont]], au [[Québec]] et au [[Michigan]]. En dehors des zones de haute latitude où la mer s'est avancée à la suite de la dépression glaciaire, on trouve ce type de fossiles dans le lit des lacs, les plaines d'inondation, et les dépôts à l'intérieur des cavernes.
=== Réchauffement climatique puis refroidissement global ===
[[Fichier:Holocene Temperature Variations.png|vignette|Diagramme des températures durant l'Holocène.]]


[[Fichier:Holocene Temperature Variations.png|vignette|redresse=1.5|Diagramme des températures durant l'Holocène]]
Des changements [[climat]]iques importants se produisent au cours de l'Holocène. La température s'élève notablement. Les précipitations augmentent en zone tropicale, entraînant une diminution des zones désertiques. Les zones habitables se décalent vers le Nord, alors que le niveau marin remonte, isolant par exemple les [[îles britanniques]] du continent européen. Il y a {{unité|8000|ans}}, le [[Sahara]] se couvre de végétation et de multiples lacs s'y créent. Les troupeaux de grands herbivores quittent les zones tropicales où les forêts s'étendent, pour se diriger vers les savanes apparues dans les déserts du Nord et du Sud. Ils sont suivis par une population humaine de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]] qui laissent des peintures et des [[Peintures rupestres du Sahara|gravures rupestres dans le Sahara]]. Le retour ultérieur du désert, entre [[IIIe millénaire av. J.-C.|−3000]] et [[Ier millénaire av. J.-C.|−1000]], contraint cette population à migrer sur les rives du Nil, donnant naissance à l'[[Égypte antique]]. Un phénomène comparable se déroule en Amérique du Sud, à l'origine de la [[civilisation de Paracas]]<ref>Bernhard Eitel, ''Les marges de désert, berceaux des civilisations'', Pour la Science, '''375''', (janvier 2009), {{p.}}76-82</ref>.
[[Fichier:2000 Year Temperature Comparison fr.png|vignette|redresse=1.5|La chronologie des oscillations du [[petit âge glaciaire]] varie selon les études, mais toutes s'accordent sur une baisse générale de la température moyenne entre les années 1303 et 1860.<br>[[:Image:2000 Year Temperature Comparison.png|Explication détaillée du graphique {{en}}]] (et traduction)]]


== Fluctuations climatiques ==
La faune et la flore ne semblent pas avoir significativement évolué, mais la répartition des espèces a été fortement modifiée (remontées vers le nord des [[biome]]s et des [[biocénose]]s).
Au début de l'Holocène, la température s'élève notablement jusqu'au {{-m|VIII|e}} Les précipitations augmentent, entraînant une diminution des zones désertiques. Les zones habitables se décalent vers le Nord. À la faveur du réchauffement climatique, faune et flore tempérées reconquièrent les moyennes et hautes latitudes, et les écosystèmes de climats froids sont isolés dans des niches écologiques. La répartition des espèces est ainsi fortement modifiée (remontées vers le nord des [[biome]]s et des [[biocénose]]s).


Des variations [[climat]]iques importantes se produisent par la suite.
Vers 3400 ans [[Avant le présent|BP]], débute une période de [[Refroidissement climatique|refroidissement global]], appelée {{lien|fr=néoglaciation|lang=en|trad=néoglaciation}}. Cette dégradation est liée à la combinaison des causes habituelles (orbitales et océaniques) et à des variations de l'activité solaire. Le refroidissement global est marqué par des [[Anomalie climatique|anomalies climatiques]] : l'[[optimum climatique médiéval]] qui suit le {{lien|fr=pessimum des migrations|lang=de|trad=Pessimum der Völkerwanderungszeit}} et le [[Réchauffement climatique|réchauffement climatique actuel]] qui suit le [[Petit Âge glaciaire]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Pagé|titre=Les grandes glaciations : l'histoire et la stratigraphie des glaciations continentales dans l'hémisphère Nord|éditeur=Guérin|année=1999|pages totales=|passage=361|isbn=}}.</ref>.


{{Article connexe|Optimum climatique de l'Holocène|Événement climatique de 8200 AP|Événement climatique de 5900 AP|Événement climatique de 4200 AP}}
Cette époque est également marquée par une rapide et importante vague d'[[Extinction de l'Holocène|extinction d'espèces de grands mammifères]] dans l'[[hémisphère nord]] et en [[Australie]] ; la [[Mégafaune]] s'y est très fortement réduite.


Vers {{date-|-6000}}, le [[Sahara]] se couvre de végétation et de multiples lacs s'y créent. Les troupeaux de grands herbivores quittent les zones tropicales où les forêts s'étendent, pour se diriger vers les savanes apparues dans les déserts du Nord et du Sud. Ils sont suivis par une population humaine de [[Chasseur-cueilleur|chasseurs-cueilleurs]], ensuite remplacés au [[Néolithique]] par des éleveurs et agriculteurs venus du Proche-Orient. Ils laissent des [[Art rupestre du Sahara|peintures et gravures rupestres dans le Sahara]]. Le retour ultérieur du désert, entre [[IIIe millénaire av. J.-C.|3000]] et {{date-|-1000}}, contraint cette population à migrer sur les rives du Nil, donnant naissance à l'[[Égypte antique]].
=== Extinctions d'espèces ===
{{Article détaillé|Extinction de l'Holocène|Chronologie des extinctions au cours de l'Holocène}}


Un phénomène comparable se déroule en Amérique du Sud, à l'origine de la [[civilisation de Paracas]]<ref>Bernhard Eitel, ''Les marges de désert, berceaux des civilisations'', Pour la Science, '''375''', (janvier 2009), {{p.}}76-82.</ref>.
* '''En [[Australie]]''' : les [[Aborigènes d'Australie|habitants préhistoriques]] y ont fait disparaître de grandes espèces de [[reptile]]s ainsi que de grands [[marsupial|marsupiaux]]<ref>Richard Klein, Quaternary extinctions, Tucson,University of Arizona Press,1984.</ref>.
* '''En [[Amérique du Nord]]''' vivaient<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Jared Diamond|titre=Effondrement|sous-titre=comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie|lieu=États-Unis|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2009|pages totales=896|passage=235|isbn=978-2-07-036430-5}}</ref> jusqu'à il y a environ {{unité|13000|ans}} de nombreux très grands animaux (jusqu'au triple des tailles des animaux ''correspondants'' en Afrique contemporaine). Toute cette [[mégafaune]] a brutalement disparu<ref>Alan Weisman (auteur), traduit par Christophe Rosson ; ''Homo disparitus'', # Flammarion, 3 mai 2007, {{ISBN|2-08-120493-2}}, {{ISBN|978-2-08-120493-5}}</ref> :
** Les [[mastodonte]]s, parents des mammouths et éléphants, vivaient dans les [[forêt]]s nord-américaines. Ils semblent avoir disparu assez brutalement, après avoir vécu plus de 30 millions d'années, du [[Mexique]] à l'[[Alaska]] actuels. Le [[mammouth laineux]] et le [[mammouth américain]] (le plus gros de tous les [[proboscidien]]s, pesant {{unité|10|tonnes}} environ) qui vivaient dans des espaces plus ouverts, et qui étaient parfaitement adaptés aux toundras, ont également brutalement disparu. Comme le [[mammouth de Colomb]] (qui vivait plus au sud, dans les régions moins froides, ou dans les [[channel island]] de [[Californie]]). Ainsi que le [[mammouth nain]] (moins de {{unité|2|m}} de haut).
** De même pour les très grands [[paresseux terrestre]]s d'Amérique du Nord : (''[[Megalonyx jeffersonii]]'', ''[[Glossotherium harlani]]'', ''[[Eremotherium laurillardi]]'', et ''[[Nothrotheriops|Nothrotheriops shastensis]]'') ; cette dernière espèce étant de la taille d'une vache, sauf une sous-espèce trouvée en Floride qui atteignait celle d'un éléphant actuel, pesant plus de {{unité|3|tonnes}}. Plus au sud (aux actuelles [[Argentine]], [[Uruguay]]) des paresseux ont atteint près de 6 tonnes et une taille dépassant celle des plus grands mammouths.
** Les grands carnivores ont totalement disparu des deux Amériques, dont le [[Miracinonyx |guépard américain]] (plus grand que le [[guépard]] africain contemporain), le [[tigre à dents de sabre]], ou le [[lion d'Amérique]] (plus grand que le [[lion]] africain actuel).
** Le [[glyptodon]] a disparu à la fin de la période glaciaire.
** Les [[Ours à face courte|ours géants à face courte]] de près du double de la taille d'un [[grizzly]], et probablement plus rapides grâce à des jambes plus longues. Cette espèce qui a peut-être freiné le passage de l'homme vers l'Amérique par le [[détroit de Béring]], a disparu aussi.
** Tout comme le [[castor géant]], ainsi que des espèces plus petites dont trois genres d'[[Equus (genre)|équidés]], et plusieurs variétés de [[chameau]]x et [[tapir]]s nord-américains, ainsi qu'un [[pécari]] de grande taille.
** De nombreux mammifères herbivores à bois, l'un des gibiers préférés de l'homme préhistorique ont aussi disparu d'Amérique du Nord à cette époque, tels l'[[antilope d'Amérique]] ou l'[[orignal de Scotts]] (plus grand que l'[[élan]] et l'[[orignal]] contemporains).


Vers {{date-|-1400}}, commence une période de [[Refroidissement climatique|refroidissement global]], appelée {{lien|fr=néoglaciation|lang=en|trad=neoglaciation}}. Cette dégradation serait liée à la combinaison des causes habituelles (orbitales et océaniques) et à des variations de l'activité solaire. Le refroidissement global est marqué par des [[Anomalie climatique|cycles climatiques]] : l'[[optimum climatique médiéval]] qui suit le {{lien|fr=pessimum des migrations|lang=de|trad=Pessimum der Völkerwanderungszeit}} et le [[Réchauffement climatique|réchauffement climatique actuel]] qui suit le [[Petit âge glaciaire]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Pierre Pagé|titre=Les grandes glaciations : l'histoire et la stratigraphie des glaciations continentales dans l'hémisphère Nord|éditeur=Guérin|année=1999|passage=361|isbn=}}.</ref>.
Toutes ces espèces (appartenant à 60 genres de grands mammifères, et incluant une vingtaine d'espèces d'équins) ont disparu d'Amérique du Nord sur environ un [[millénaire]], ce qui est une période très brève à l'échelle des temps géologiques. Ceci après avoir survécu aux trois dernières glaciations. Tous les grands animaux terrestres ont été affectés.


== Extinction de la mégafaune ==
* '''En [[Eurasie]] (Europe et Asie)''' : voir la [[Liste des animaux disparus d'Europe]]. En 2020 les scientifiques estiment que 40% des espèces d'arbres présents sur le continent sont menacées d'extinction<ref>{{Lien web|langue= |url=https://www.francetvinfo.fr/animaux/especes-menacees/plus-de-40-des-especes-d-arbres-presents-en-europe-sont-menacees-d-extinction_3634559.html|titre=Plus de 40% des espèces d'arbres présents en Europe sont menacées d'extinction|site= |auteur= |année= |consulté le= }}</ref>. {{référence nécessaire| Contrairement à l'[[Amérique]], l'[[Australie]], la [[Nouvelle-Guinée]] ou l'[[Océanie]], l'[[extinction de l'holocène]] fut limitée. Il est probable que la plupart des grands mammifères avaient évolué en même temps que l'homme devenait un prédateur redoutable, la sélection conservant ceux qui se méfiaient le plus du bipède. Les exceptions notables furent les disparitions du [[mammouth laineux]], du [[rhinocéros laineux]], du [[lion des cavernes européen|lion des cavernes]] et de l'[[ours des cavernes]]}}.
{{Article détaillé|Extinction du Quaternaire|Extinction de l'Holocène|Chronologie des extinctions au cours de l'Holocène}}


Le tournant [[Pléistocène]] / Holocène est marqué hors d'Afrique par une rapide et importante vague d'[[Extinction du Quaternaire|extinction d'espèces de grands mammifères]]. La [[mégafaune]] s'y est très fortement réduite.
==== Responsabilité de l'Homme ====
Alors que les précédentes [[extinctions de masse]] étaient liées à des phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques, les chutes de pluies acides par exemple, la sixième extinction (celle de l'Holocène) s'explique en grande partie par l'activité de l'homme : « la destruction et la fragmentation des [[Habitat (écologie)|habitats]], l’exploitation directe comme la pêche et la chasse, la [[pollution]] chimique, l'introduction d'espèces invasives et le [[réchauffement climatique]] causé par les humains »<ref name=M.D-B>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Dupont-Besnard|prénom1=Marcus|titre=Vivons-nous vraiment la sixième extinction de masse ?|url=https://www.numerama.com/sciences/572895-vivons-nous-vraiment-la-sixieme-extinction-de-masse.html|site=Numerama|date=2019-11-18|consulté le=2020-05-09}}</ref>.


=== Amérique ===
Comparant le [[taux normal d'extinction]] et les taux d'extinction enregistrés au vingtième siècle, les scientifiques concluent à une accélération sensible de la fréquence des disparitions d'espèces (ainsi que de la baisse des effectifs des espèces non éteintes) ; ''« la surpopulation humaine, liée à une croissance continue de la population, et la surconsommation'' constituent des facteurs-clés de l'érosion rapide de la biodiversité<ref>{{Article |langue=fr |titre=La sixième extinction de masse des animaux s’accélère |périodique=Le Monde.fr |date=2017-07-10 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2017/07/10/la-sixieme-extinction-de-masse-des-animaux-s-accelere-de-maniere-dramatique_5158718_1652692.html |consulté le=2020-05-09 }}</ref> ''»''.
En [[Amérique]] vivaient<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Jared Diamond|titre=Effondrement|sous-titre=comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie|lieu=États-Unis|éditeur=[[Éditions Gallimard]]|année=2009|pages totales=896|passage=235|isbn=978-2-07-036430-5}}.</ref> jusqu'à il y a environ {{unité|13000|ans}} de nombreux très grands animaux (jusqu'au triple des tailles des animaux correspondants en Afrique contemporaine). Toute cette [[mégafaune]] a brutalement disparu<ref>Alan Weisman (auteur), traduit par Christophe Rosson ; ''Homo disparitus'', # Flammarion, 3 mai 2007, {{ISBN|2-08-120493-2}}, {{ISBN|978-2-08-120493-5}}.</ref> :
* Les [[mastodonte]]s, parents des mammouths et éléphants, vivaient dans les [[forêt]]s nord-américaines. Ils semblent avoir disparu assez brutalement, après avoir vécu plus de 30 millions d'années, du [[Mexique]] à l'[[Alaska]] actuels. Le [[mammouth laineux]] et le [[Mammouth de Colomb|mammouth américain]] (le plus gros de tous les [[proboscidien]]s, pesant {{unité|10|tonnes}} environ) qui vivaient dans des espaces plus ouverts, et qui étaient parfaitement adaptés aux toundras, ont également brutalement disparu. Ainsi que le [[mammouth nain]] (moins de {{unité|2|m}} de haut).
* De même pour les très grands [[paresseux terrestre]]s d'Amérique du Nord : (''[[Megalonyx jeffersonii]]'', ''[[Glossotherium harlani]]'', ''[[Eremotherium laurillardi]]'', et ''[[Nothrotheriops|Nothrotheriops shastensis]]'') ; cette dernière espèce étant de la taille d'une vache, sauf une sous-espèce trouvée en [[Floride]] qui atteignait celle d'un éléphant actuel, pesant plus de {{unité|3|tonnes}}. Plus au sud (aux actuelles [[Argentine]], [[Uruguay]]) des paresseux ont atteint près de 6 tonnes et une taille dépassant celle des plus grands mammouths.
* Les grands carnivores ont totalement disparu des deux Amériques, dont le [[Miracinonyx |guépard américain]] (plus grand que le [[guépard]] africain contemporain), le [[tigre à dents de sabre]], ou le [[lion d'Amérique]] (plus grand que le [[lion]] africain actuel).
* Le [[glyptodon]] a disparu à la fin de la période glaciaire.
* Les [[Ours à face courte|ours géants à face courte]] de près du double de la taille d'un [[grizzly]], et probablement plus rapides grâce à des jambes plus longues, qui ont peut-être freiné le passage de l'homme vers l'Amérique par le [[détroit de Béring]], ont disparu aussi.
* Tout comme le [[castor géant]], ainsi que des espèces plus petites dont trois genres d'[[Equus (genre)|équidés]], et plusieurs variétés de [[chameau]]x et [[tapir]]s nord-américains, ainsi qu'un [[pécari]] de grande taille.
* De nombreux mammifères herbivores à bois, l'un des gibiers préférés de l'homme préhistorique ont aussi disparu d'Amérique du Nord à cette époque, tels l'[[antilope d'Amérique]] ou l'[[orignal de Scotts]] (plus grand que l'[[élan]] et l'[[orignal]] contemporains).


Toutes ces espèces (appartenant à 60 genres de grands mammifères, et incluant une vingtaine d'espèces d'équins) ont disparu d'Amérique sur quelques [[millénaire]]s, ce qui est une période très brève à l'échelle des temps géologiques. Ceci après avoir survécu aux trois dernières glaciations. Tous les grands animaux terrestres ont été affectés.
Le recul s'était amorcé, quoique de manière bien plus modérée, à une époque antérieure. L'[[Homme]] utilisateur du [[feu]], [[chasse]]ur maîtrisant la [[pierre taillée]], puis l'arc, la sagaie ou le [[propulseur]], voire le [[boomerang]] en Australie, chasse avec des [[chien]]s<ref name="ref-1">Germonpré M., Sablin M.V., Stevens R.E., Hedges R.E.M., Hofreiter M., Stiller M. et Jaenicke-Desprese V., 2009. Fossil dogs and wolves from Palaeolithic sites in Belgium, the Ukraine and Russia: osteometry, ancient DNA and stable isotopes. - ''[[Journal of Archaeological Science]]'' 2009, vol. 36, no2, {{p.|473-490}}</ref>, parfois expert en traque et [[piégeage animal]], voire en [[poison]], semble avoir une grande part de responsabilité dans ces disparitions, lesquelles ont peut-être eu d'importantes conséquences en matière d'écosystème et de physionomie des paysages. En [[Australie]], l'introduction des [[dingo (chien sauvage)|dingos]] ([[chien]] domestique redevenu sauvage) par les premiers habitants de l'île a causé la disparition de nombreuses espèces animales et de la totalité des grands carnivores indigènes. L'hypothèse selon laquelle l'homme serait totalement ou principalement responsable de ces disparitions est parfois dite ''[[théorie du Blitzkrieg]]''. Elle a notamment été portée et diffusée par [[Paul S. Martin]] qui note que de nombreuses pointes de flèches ont été trouvées dans les gisements de fossiles, parfois encore fichées dans certains os. Cette théorie est discutée et d'autres hypothèses (compatibles avec celle-ci) ont été proposées, dont l'introduction de pathogènes ou parasites qui auraient été responsables d'importantes [[zoonose]]s qui auraient décimé les grands animaux (non confirmées à ce jour par l'étude des fossiles), les grands animaux moins nombreux s'y seraient peut-être moins bien adaptés que les petits animaux dont la diversité génétique était peut-être plus élevée.


=== Eurasie ===
== En archéologie et archéopaléontologie ==
{{Article connexe|Liste des animaux disparus d'Europe}}
[[Fichier:Collier de Penne.jpg|thumb|Parure en perles de bronze, [[muséum de Toulouse]].]]
L'Holocène correspond à l'avènement du [[Mésolithique]], du [[Néolithique]] et des cultures ultérieures.


En [[Eurasie]], l'extinction de la mégafaune fut un peu moins sévère qu'en Amérique. Il est probable que les mammifères avaient évolué en même temps que l'homme devenait un prédateur redoutable, la sélection conservant ceux qui se méfiaient le plus du bipède.
C'est le début d'un accroissement démographique important de l'espèce humaine connu sous le nom de transition démographique agricole<ref>{{Chapitre|titre chapitre=La transition démographique agricole au Néolithique| auteur=Jean-Pierre Bocquet-Appel |auteurs ouvrage=Jean-Paul Demoule|titre ouvrage=La révolution néolithique dans le monde | éditeur=CNRS éditions |passage=301-317 |année=2010 |ISBN=978-2-271-06914-6}}.</ref>.

On peut signaler notamment la disparition du [[Mammouth laineux]], du [[Rhinocéros laineux]], du [[Lion des cavernes d'Eurasie]] et de l'[[Ursus spelaeus|Ours des cavernes]].

=== Responsabilité des Humains ===
Alors que les précédentes [[Extinction massive|extinctions massives]] étaient dues à des phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques, les chutes de pluies acides par exemple, l'extinction du [[Quaternaire]] s'explique vraisemblablement par la surchasse exercée par l'Homme moderne.

L'[[Homme]] utilisateur du [[feu]], [[chasse]]ur maîtrisant la [[pierre taillée]], puis l'arc, la sagaie ou le [[propulseur]], voire le [[boomerang]] en Australie, chassant avec des [[chien]]s<ref name="ref-1">Germonpré M., Sablin M.V., Stevens R.E., Hedges R.E.M., Hofreiter M., Stiller M. et Jaenicke-Desprese V., 2009. Fossil dogs and wolves from Palaeolithic sites in Belgium, the Ukraine and Russia: osteometry, ancient DNA and stable isotopes. - ''[[Journal of Archaeological Science]]'' 2009, vol. 36, no2, {{p.|473-490}}.</ref>, parfois expert en traque et [[piégeage animal]], voire en [[poison]], semble avoir une grande part de responsabilité dans ces disparitions, lesquelles ont peut-être eu d'importantes conséquences en matière d'écosystème et de physionomie des paysages. En [[Australie]], l'introduction des [[dingo (chien sauvage)|dingos]] ([[chien]] domestique redevenu sauvage) par les premiers habitants de l'île aurait pu causer la disparition de nombreuses espèces animales et de la totalité des grands carnivores indigènes.

L'hypothèse selon laquelle l'homme serait totalement ou principalement responsable de ces disparitions est parfois dite ''théorie du Blitzkrieg''. Elle a notamment été portée et diffusée par [[Paul S. Martin]] qui note que de nombreuses pointes de flèches ont été trouvées dans les gisements de fossiles, parfois encore fichées dans certains os. Cette théorie est discutée et d'autres hypothèses (compatibles avec celle-ci) ont été proposées, dont l'introduction de pathogènes ou de parasites qui auraient été responsables d'importantes [[zoonose]]s qui auraient décimé les grands animaux (non confirmées à ce jour par l'étude des fossiles), les grands animaux moins nombreux s'y seraient peut-être moins bien adaptés que les petits animaux dont la diversité génétique était peut-être plus élevée.

[[Fichier:Collier de Penne.jpg|vignette|Parure en perles de bronze, vers - 1800 à - 1500 [[muséum de Toulouse]]]]

== En archéologie ==
Dans de nombreuses régions d'Eurasie, l'Holocène ouvre la voie au [[Mésolithique]].

Par la suite, le [[Néolithique]] marque le début d'un accroissement démographique exponentiel de l'espèce humaine, connu sous le nom de [[transition démographique]] agricole<ref>{{Chapitre|titre chapitre=La transition démographique agricole au Néolithique| auteur=Jean-Pierre Bocquet-Appel |auteurs ouvrage=Jean-Paul Demoule|titre ouvrage=La révolution néolithique dans le monde | éditeur=CNRS éditions |passage=301-317 |année=2010 |ISBN=978-2-271-06914-6}}.</ref>.

== Références ==
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== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Anthropocène]]
* [[Histoire du climat avant 1850]]
* [[Quaternaire]]
* [[Quaternaire]]
* [[Histoire du climat]] avant 1850
* [[Optimum climatique de l'Holocène]]
* [[Extinction de l'Holocène]]
* [[Extinction de l'Holocène]]
* [[Calendrier Holocène]]
* [[Calendrier holocène]]
* [[Point stratotypique mondial]] (PSM)


== Références ==
=== Liens externes ===
{{Références}}
{{Liens}}

=== Vidéographie ===
* {{Lien web |titre=Série de cours du Collège de France sur l'Évolution du climat et de l'océan |url=https://www.youtube.com/playlist?list=PLplJ4125oPMSglY16c_-BERK0xDSLptSv |site=www.youtube.com |consulté le=2023-09-21}} ; par [[Edouard Bard]], qui y aborde notamment l'holocène et l'[[Optimum climatique de l'Holocène |optimum de l'holocène]] - YouTube


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Holocène
Notation chronostratigraphique Q2
Notation française q4
Notation RGF _z
Stratotype 75° 06′ 00″ N, 42° 19′ 12″ O
Niveau Époque / Série
Période / Système
- Érathème / Ère
-- Éonothème / Éon
Quaternaire
Cénozoïque
Phanérozoïque

Stratigraphie

DébutFin
Point stratotypique mondial 0,011 7 Ma
(11 700 ans)
en cours

Paléogéographie et climat

Contexte géodynamique

Dernière période interglaciaire, précédée de la glaciation de Würm

L'Holocène (du grec ancien : ὅλος / hólos, « entier », et καινός / kainós, « récent ») est une époque géologique s'étendant sur les 12 000 dernières années, toujours en cours. Il est fréquemment subdivisé en fonction de palynozones.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot Holocène est formé sur deux mots grecs anciens : hólos (ὅλος, entier) et kainós (καινός, nouveau), l'idée étant que cette époque est « entièrement nouvelle ».

Définition climatique[modifier | modifier le code]

L'Holocène est une période interglaciaire du Quaternaire. C'est une période tempérée qui suit la dernière période glaciaire du Pléistocène (dénommée Glaciation vistulienne en Europe du Nord, Glaciation de Wisconsin en Amérique du Nord, et Glaciation de Würm dans les Alpes). L'Holocène est la deuxième et actuelle époque de la période Quaternaire.

Anciennes chronozones (1982)[modifier | modifier le code]

Anciennes périodes de l’Holocène en Europe[1] :

Nouvelles subdivisions (2018)[modifier | modifier le code]

L'Holocène a été subdivisé par la Commission internationale de stratigraphie en trois étages[2] :

Transgression marine[modifier | modifier le code]

La remontée du niveau des océans, amorcée à la fin du dernier maximum glaciaire, durant lequel le niveau des mers était à environ 120 mètres sous le niveau actuel, et due à la fonte des inlandsis de l'hémisphère nord, s'est amplifiée au début de l'Holocène, jusqu'à atteindre le niveau actuel il y a environ 6 000 ans. La mer Noire s'est remplie il y a environ 8 000 ans. La hausse du niveau marin isola les îles Britanniques du continent européen.

Avec la fonte des calottes glaciaires, les terres situées au-dessous ou à la marge des anciens inlandsis, libérées du poids de la glace, remontent (isostasie du manteau supérieur). Cependant, la remontée des eaux permit une transgression temporaire dans les terres situées en marges des inlandsis. Des fossiles marins peuvent être trouvés en Ontario, au Vermont, au Québec et au Michigan. En dehors des zones de haute latitude où la mer s'est avancée à la suite de la dépression glaciaire, on trouve ce type de fossiles dans le lit des lacs, les plaines d'inondation, et les dépôts à l'intérieur des cavernes.

Diagramme des températures durant l'Holocène
La chronologie des oscillations du petit âge glaciaire varie selon les études, mais toutes s'accordent sur une baisse générale de la température moyenne entre les années 1303 et 1860.
Explication détaillée du graphique (en) (et traduction)

Fluctuations climatiques[modifier | modifier le code]

Au début de l'Holocène, la température s'élève notablement jusqu'au VIIIe millénaire av. J.-C. Les précipitations augmentent, entraînant une diminution des zones désertiques. Les zones habitables se décalent vers le Nord. À la faveur du réchauffement climatique, faune et flore tempérées reconquièrent les moyennes et hautes latitudes, et les écosystèmes de climats froids sont isolés dans des niches écologiques. La répartition des espèces est ainsi fortement modifiée (remontées vers le nord des biomes et des biocénoses).

Des variations climatiques importantes se produisent par la suite.

Vers , le Sahara se couvre de végétation et de multiples lacs s'y créent. Les troupeaux de grands herbivores quittent les zones tropicales où les forêts s'étendent, pour se diriger vers les savanes apparues dans les déserts du Nord et du Sud. Ils sont suivis par une population humaine de chasseurs-cueilleurs, ensuite remplacés au Néolithique par des éleveurs et agriculteurs venus du Proche-Orient. Ils laissent des peintures et gravures rupestres dans le Sahara. Le retour ultérieur du désert, entre 3000 et , contraint cette population à migrer sur les rives du Nil, donnant naissance à l'Égypte antique.

Un phénomène comparable se déroule en Amérique du Sud, à l'origine de la civilisation de Paracas[3].

Vers , commence une période de refroidissement global, appelée néoglaciation (en). Cette dégradation serait liée à la combinaison des causes habituelles (orbitales et océaniques) et à des variations de l'activité solaire. Le refroidissement global est marqué par des cycles climatiques : l'optimum climatique médiéval qui suit le pessimum des migrations (de) et le réchauffement climatique actuel qui suit le Petit âge glaciaire[4].

Extinction de la mégafaune[modifier | modifier le code]

Le tournant Pléistocène / Holocène est marqué hors d'Afrique par une rapide et importante vague d'extinction d'espèces de grands mammifères. La mégafaune s'y est très fortement réduite.

Amérique[modifier | modifier le code]

En Amérique vivaient[5] jusqu'à il y a environ 13 000 ans de nombreux très grands animaux (jusqu'au triple des tailles des animaux correspondants en Afrique contemporaine). Toute cette mégafaune a brutalement disparu[6] :

Toutes ces espèces (appartenant à 60 genres de grands mammifères, et incluant une vingtaine d'espèces d'équins) ont disparu d'Amérique sur quelques millénaires, ce qui est une période très brève à l'échelle des temps géologiques. Ceci après avoir survécu aux trois dernières glaciations. Tous les grands animaux terrestres ont été affectés.

Eurasie[modifier | modifier le code]

En Eurasie, l'extinction de la mégafaune fut un peu moins sévère qu'en Amérique. Il est probable que les mammifères avaient évolué en même temps que l'homme devenait un prédateur redoutable, la sélection conservant ceux qui se méfiaient le plus du bipède.

On peut signaler notamment la disparition du Mammouth laineux, du Rhinocéros laineux, du Lion des cavernes d'Eurasie et de l'Ours des cavernes.

Responsabilité des Humains[modifier | modifier le code]

Alors que les précédentes extinctions massives étaient dues à des phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques, les chutes de pluies acides par exemple, l'extinction du Quaternaire s'explique vraisemblablement par la surchasse exercée par l'Homme moderne.

L'Homme utilisateur du feu, chasseur maîtrisant la pierre taillée, puis l'arc, la sagaie ou le propulseur, voire le boomerang en Australie, chassant avec des chiens[7], parfois expert en traque et piégeage animal, voire en poison, semble avoir une grande part de responsabilité dans ces disparitions, lesquelles ont peut-être eu d'importantes conséquences en matière d'écosystème et de physionomie des paysages. En Australie, l'introduction des dingos (chien domestique redevenu sauvage) par les premiers habitants de l'île aurait pu causer la disparition de nombreuses espèces animales et de la totalité des grands carnivores indigènes.

L'hypothèse selon laquelle l'homme serait totalement ou principalement responsable de ces disparitions est parfois dite théorie du Blitzkrieg. Elle a notamment été portée et diffusée par Paul S. Martin qui note que de nombreuses pointes de flèches ont été trouvées dans les gisements de fossiles, parfois encore fichées dans certains os. Cette théorie est discutée et d'autres hypothèses (compatibles avec celle-ci) ont été proposées, dont l'introduction de pathogènes ou de parasites qui auraient été responsables d'importantes zoonoses qui auraient décimé les grands animaux (non confirmées à ce jour par l'étude des fossiles), les grands animaux moins nombreux s'y seraient peut-être moins bien adaptés que les petits animaux dont la diversité génétique était peut-être plus élevée.

Parure en perles de bronze, vers - 1800 à - 1500 muséum de Toulouse

En archéologie[modifier | modifier le code]

Dans de nombreuses régions d'Eurasie, l'Holocène ouvre la voie au Mésolithique.

Par la suite, le Néolithique marque le début d'un accroissement démographique exponentiel de l'espèce humaine, connu sous le nom de transition démographique agricole[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Blytt & Sernander, in De-Beaulieu, Striae, 1982, Changements climatiques et leur impact sur les populations passées, Département de paléoclimatologie & paléoenvironnements marins / E.P.H.E. lire en ligne.
  2. « International chronostratigraphic chart v2018/07 » [PDF], sur stratigraphy.org.
  3. Bernhard Eitel, Les marges de désert, berceaux des civilisations, Pour la Science, 375, (janvier 2009), p. 76-82.
  4. Pierre Pagé, Les grandes glaciations : l'histoire et la stratigraphie des glaciations continentales dans l'hémisphère Nord, Guérin, , p. 361.
  5. Jared Diamond (trad. de l'anglais), Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, États-Unis, Éditions Gallimard, , 896 p. (ISBN 978-2-07-036430-5), p. 235.
  6. Alan Weisman (auteur), traduit par Christophe Rosson ; Homo disparitus, # Flammarion, 3 mai 2007, (ISBN 2-08-120493-2), (ISBN 978-2-08-120493-5).
  7. Germonpré M., Sablin M.V., Stevens R.E., Hedges R.E.M., Hofreiter M., Stiller M. et Jaenicke-Desprese V., 2009. Fossil dogs and wolves from Palaeolithic sites in Belgium, the Ukraine and Russia: osteometry, ancient DNA and stable isotopes. - Journal of Archaeological Science 2009, vol. 36, no2, p. 473-490.
  8. Jean-Pierre Bocquet-Appel, « La transition démographique agricole au Néolithique », dans Jean-Paul Demoule, La révolution néolithique dans le monde, CNRS éditions, (ISBN 978-2-271-06914-6), p. 301-317.

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Vidéographie[modifier | modifier le code]