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'''Barbara Cassin''', née le {{date de naissance|24 octobre 1947}} à [[Boulogne-Billancourt]] (département des [[Hauts-de-Seine]]), est une [[Philologie|philologue]], [[Hellénisme|helléniste]] et [[philosophe]] [[France|française]], spécialiste des philosophes grecs et de la [[rhétorique]] de la [[modernité]].
'''Barbara Cassin''', née le {{date de naissance|24 octobre 1947}} à [[Boulogne-Billancourt]] ([[Seine (département)|Seine]]), est une [[Philologie|philologue]], [[Hellénisme|helléniste]] et [[philosophe]] [[France|française]], spécialiste des philosophes grecs et de la [[rhétorique]] de la [[modernité]].


[[Directeur de recherche au CNRS|Directrice de recherche]] au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], [[traduction|traductrice]], et [[directeur de collection|directrice de collections]] consacrées à la [[philosophie]], elle prend en 2006 la direction du [[centre Léon-Robin]] puis, en 2010, la présidence du [[Collège international de philosophie]], dont elle dirige la revue ''[[Rue Descartes (revue)|Rue Descartes]]'' en parallèle, pour l'[[UNESCO]].
[[Directeur de recherche au CNRS|Directrice de recherche]] au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], [[traduction|traductrice]], et [[directeur de collection|directrice de collections]] consacrées à la [[philosophie]], elle prend en 2006 la direction du [[centre Léon-Robin]] puis, en 2010, la présidence du [[Collège international de philosophie]], dont elle dirige la revue ''[[Rue Descartes (revue)|Rue Descartes]]'' en parallèle, pour l'[[UNESCO]].
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Elle prépare le [[Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré|CAPES]] tout en assurant, de 1974 à 1976, une vacation de [[pédagogue]] pour adolescents [[psychose|psychotiques]] à l’[[hôpital de jour]] Étienne-Marcel, à [[Paris]], où [[Françoise Dolto]] supervise depuis dix ans la prise en charge des tout petits<ref>J. Dupont, [http://www.lecoqheron.asso.fr/coq-heron-revue-psychanalyse/1_presentation.htm Présentation en ligne de la revue du Centre Étienne-Marcel], ''[[Le Coq-Héron (revue)|Le Coq-Héron]]'', Paris, [[Éditions Érès]], janvier 2009.</ref>. Cette rencontre avec la langue absolument étrangère, intraduisible, des fous<sup>[''référence souhaitable'']</sup>, aussi déterminante qu'avec [[Martin Heidegger|Heidegger]]<ref name="Briffard"/>, amène le [[psychanalyste]] [[Jacques-Alain Miller]] à lui confier de 1975 à 1979 la [[chargé de cours|charge d'un cours]] du Département de psychanalyse de l'[[Université de Paris VIII|Université de Vincennes à Saint-Denis]]. Entretemps, grâce à deux bourses de l'[[Deutscher Akademischer Austauschdienst|Office allemand d'échanges universitaires]], elle étudie en 1976 à l'[[Université de Fribourg-en-Brisgau|université de Fribourg]], où avait enseigné [[Martin Heidegger]], puis en 1978 à l'[[université de Heidelberg]].
Elle prépare le [[Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré|CAPES]] tout en assurant, de 1974 à 1976, une vacation de [[pédagogue]] pour adolescents [[psychose|psychotiques]] à l’[[hôpital de jour]] Étienne-Marcel, à [[Paris]], où [[Françoise Dolto]] supervise depuis dix ans la prise en charge des tout petits<ref>J. Dupont, [http://www.lecoqheron.asso.fr/coq-heron-revue-psychanalyse/1_presentation.htm Présentation en ligne de la revue du Centre Étienne-Marcel], ''[[Le Coq-Héron (revue)|Le Coq-Héron]]'', Paris, [[Éditions Érès]], janvier 2009.</ref>. Cette rencontre avec la langue absolument étrangère, intraduisible, des fous<sup>[''référence souhaitable'']</sup>, aussi déterminante qu'avec [[Martin Heidegger|Heidegger]]<ref name="Briffard"/>, amène le [[psychanalyste]] [[Jacques-Alain Miller]] à lui confier de 1975 à 1979 la [[chargé de cours|charge d'un cours]] du Département de psychanalyse de l'[[Université de Paris VIII|Université de Vincennes à Saint-Denis]]. Entretemps, grâce à deux bourses de l'[[Deutscher Akademischer Austauschdienst|Office allemand d'échanges universitaires]], elle étudie en 1976 à l'[[Université de Fribourg-en-Brisgau|université de Fribourg]], où avait enseigné [[Martin Heidegger]], puis en 1978 à l'[[université de Heidelberg]].


Bien qu'elle ait échoué six fois à l'[[Agrégation de philosophie en France|agrégation de philosophie]]<ref>https://lejournal.cnrs.fr/articles/barbara-cassin-le-pouvoir-des-mots.</ref>{{,}}<ref name="LH"/>, elle obtient le [[professeur certifié|certificat de professeur]] et est affectée chaque année, de 1979 à 1984, dans un établissement différent (lycée François-Villon à Paris, lycée Youri-Gagarine de [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]], lycée Salengro d'[[Avion (Pas-de-Calais)|Avion]], près de [[Lens (Pas-de-Calais)|Lens]], lycée Lamarck d'[[Albert (Somme)|Albert]], lycée Fénelon de [[Cambrai]], lycée Poncelet de [[Saint-Avold]]).
Bien qu'elle ait échoué six fois à l'[[Agrégation de philosophie en France|agrégation de philosophie]]<ref>{{lien web |titre=Barbara Cassin, le pouvoir des mots |url=https://lejournal.cnrs.fr/articles/barbara-cassin-le-pouvoir-des-mots |site=CNRS Le journal |consulté le=12-12-2023}}.</ref>{{,}}<ref name="LH"/>, elle obtient le [[professeur certifié|certificat de professeur]] et est affectée chaque année, de 1979 à 1984, dans un établissement différent (lycée François-Villon à Paris, lycée Youri-Gagarine de [[Chaumont (Haute-Marne)|Chaumont]], lycée Salengro d'[[Avion (Pas-de-Calais)|Avion]], près de [[Lens (Pas-de-Calais)|Lens]], lycée Lamarck d'[[Albert (Somme)|Albert]], lycée Fénelon de [[Cambrai]], lycée Poncelet de [[Saint-Avold]]).


{{refnec|Durant ce cursus, elle exerce pendant trois années, de 1980 à 1982, comme [[maître de conférences]] à l’[[École nationale d’administration (France)|ENA]], où elle est chargée de la méthodologie des séminaires, et, de 1981 à 1984, elle enseigne comme [[chargé de cours|chargée de cours]] au Centre de recherches philologiques de l’[[université Lille-III]].}}
{{refnec|Durant ce cursus, elle exerce pendant trois années, de 1980 à 1982, comme [[maître de conférences]] à l’[[École nationale d’administration (France)|ENA]], où elle est chargée de la méthodologie des séminaires, et, de 1981 à 1984, elle enseigne comme [[chargé de cours|chargée de cours]] au Centre de recherches philologiques de l’[[université Lille-III]].}}
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En 1990, elle est sollicitée par Eric Alliez et la [[revue littéraire|revue]] ''[[Editora 34#Revista 34 Letras|34 Letras]]'', liée à [[Gilles Deleuze]] et [[Félix Guattari]], pour préparer la fondation à [[Sao Paulo]] de la maison d'édition ''[[Editora 34]]''. Du {{nobr|10 au 13 octobre}}, elle réunit à la [[Sorbonne]], pour un colloque intitulé ''Les Stratégies contemporaines d'appropriation de l'Antiquité'', [[Elizabeth Anscombe]], [[Pierre Aubenque]], [[Jacques Brunschwig]], [[Gilles Deleuze]], [[Jacques Derrida]], [[Umberto Eco]], [[Paul Ricœur]], entre autres<ref>Col. ''Nos Grecs et leurs modernes. Les stratégies contemporaines d’appropriation de l’Antiquité'', Paris, [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1992.</ref>, autour d'un questionnement, qui est le sien, sur les liens entre pensée antique et monde contemporain<ref>B. Cassin, ''De l’organisme au pique-nique : quel consensus pour quelle cité ?'', in ''Nos Grecs et leurs modernes'', {{opcit}}</ref>, la rémanence de celle-là dans celui-ci<ref>B. Cassin, ''[[Aristote]] et le [[Tournant linguistique|linguistic turn]]'', in ''Nos Grecs et leurs modernes'', {{opcit}}</ref>.
En 1990, elle est sollicitée par Eric Alliez et la [[revue littéraire|revue]] ''[[Editora 34#Revista 34 Letras|34 Letras]]'', liée à [[Gilles Deleuze]] et [[Félix Guattari]], pour préparer la fondation à [[Sao Paulo]] de la maison d'édition ''[[Editora 34]]''. Du {{nobr|10 au 13 octobre}}, elle réunit à la [[Sorbonne]], pour un colloque intitulé ''Les Stratégies contemporaines d'appropriation de l'Antiquité'', [[Elizabeth Anscombe]], [[Pierre Aubenque]], [[Jacques Brunschwig]], [[Gilles Deleuze]], [[Jacques Derrida]], [[Umberto Eco]], [[Paul Ricœur]], entre autres<ref>Col. ''Nos Grecs et leurs modernes. Les stratégies contemporaines d’appropriation de l’Antiquité'', Paris, [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1992.</ref>, autour d'un questionnement, qui est le sien, sur les liens entre pensée antique et monde contemporain<ref>B. Cassin, ''De l’organisme au pique-nique : quel consensus pour quelle cité ?'', in ''Nos Grecs et leurs modernes'', {{opcit}}</ref>, la rémanence de celle-là dans celui-ci<ref>B. Cassin, ''[[Aristote]] et le [[Tournant linguistique|linguistic turn]]'', in ''Nos Grecs et leurs modernes'', {{opcit}}</ref>.


Cette même {{nobr|année 1990}}, elle s'engage dans le projet de construction d'une philosophie européenne en participant sous la direction de Pierre Nora à la ''Librairie européenne des idées'' du [[Centre national du livre]]. En 1991, elle lance avec [[Alain Badiou]] aux [[éditions du Seuil]] une série de publications bilingues d’œuvres philosophiques au sein de la [[collection (édition)|collection]] ''Points-Essais''. L'année suivante, c'est à cette codirection que [[François Wahl]], démissionnaire, confie la collection ''L’Ordre philosophique''<ref>Alain Badiou, ''François Wahl ou La vie dans la pensée'', in ''[[Le Monde]]'', 16 septembre 2014.</ref>, qu'il avait fondée vingt-cinq ans plus tôt avec [[Paul Ricœur]].
Cette même {{nobr|année 1990}}, elle s'engage dans le projet de construction d'une philosophie européenne en participant sous la direction de [[Pierre Nora]] à la ''Librairie européenne des idées'' du [[Centre national du livre]]. En 1991, elle lance avec [[Alain Badiou]] aux [[éditions du Seuil]] une série de publications bilingues d’œuvres philosophiques au sein de la [[collection (édition)|collection]] ''Points-Essais''. L'année suivante, c'est à cette codirection que [[François Wahl]], démissionnaire, confie la collection ''L’Ordre philosophique''<ref>Alain Badiou, ''François Wahl ou La vie dans la pensée'', in ''[[Le Monde]]'', 16 septembre 2014.</ref>, qu'il avait fondée vingt-cinq ans plus tôt avec [[Paul Ricœur]].


=== Pluralité culturelle et modernité de la sophistique (1993-2001) ===
=== Pluralité culturelle et modernité de la sophistique (1993-2001) ===
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Elle abandonne la direction du Centre Léon-Robin pour prendre en {{date-|décembre 2010}} la présidence du conseil d’administration du [[Collège international de philosophie]], devenant ainsi le [[rédacteur en chef|responsable éditorial]] de la revue de l'établissement, ''[[Rue Descartes (revue)|Rue Descartes]]'', et crée avec [[Fernando Santoro|Fernando José de Santoro Moreira]] un programme d'échanges pour les « {{Lien|trad=Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior|lang=pt|fr=Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior|texte=second et troisième cycles}} » ({{Abréviation|CAPES}}) de l'[[Université fédérale de Rio de Janeiro|Université du Brésil]] de [[Rio de Janeiro|Rio]]. Elle délivre dans ce cadre un enseignement synthétisant quarante années d'une recherche consacrée à déterminer comment [[grec ancien|la langue]] et [[Illiade|le récit]] d'[[Homère]] ont façonné la pensée occidentale, ''Les Origines du langage philosophique - stratégies rhétoriques et poétiques de la sagesse antique'' : souvent sans le savoir, {{citation|nous sommes tous des lecteurs d'Homère.}}<ref group="nb">Exemple cocasse et parlant, quand un homme insulte une femme en la traitant de chienne, il cite sans le savoir l'''[[Odyssée]]''. Au-delà des mots, il s'agit de schémas culturels.</ref>
Elle abandonne la direction du Centre Léon-Robin pour prendre en {{date-|décembre 2010}} la présidence du conseil d’administration du [[Collège international de philosophie]], devenant ainsi le [[rédacteur en chef|responsable éditorial]] de la revue de l'établissement, ''[[Rue Descartes (revue)|Rue Descartes]]'', et crée avec [[Fernando Santoro|Fernando José de Santoro Moreira]] un programme d'échanges pour les « {{Lien|trad=Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior|lang=pt|fr=Coordenação de Aperfeiçoamento de Pessoal de Nível Superior|texte=second et troisième cycles}} » ({{Abréviation|CAPES}}) de l'[[Université fédérale de Rio de Janeiro|Université du Brésil]] de [[Rio de Janeiro|Rio]]. Elle délivre dans ce cadre un enseignement synthétisant quarante années d'une recherche consacrée à déterminer comment [[grec ancien|la langue]] et [[Illiade|le récit]] d'[[Homère]] ont façonné la pensée occidentale, ''Les Origines du langage philosophique - stratégies rhétoriques et poétiques de la sagesse antique'' : souvent sans le savoir, {{citation|nous sommes tous des lecteurs d'Homère.}}<ref group="nb">Exemple cocasse et parlant, quand un homme insulte une femme en la traitant de chienne, il cite sans le savoir l'''[[Odyssée]]''. Au-delà des mots, il s'agit de schémas culturels.</ref>


L'articulation entre les enjeux politiques et les langues est l'un des grands axes de ses travaux<ref>[http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/apres-babel-traduire Voir sur ''mucem.org''.]</ref>{{,}}<ref>[https://www.lesnouvellesnews.fr/barbara-cassin-nouvelle-immortelle-non-conformiste/ Voir sur ''lesnouvellesnews.fr''.]</ref>. Elle se montre critique à l'égard de langues comme le [[globish]] qu'elle qualifie de repoussoir de la traduction<ref>[https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser-avec-frederic-worms/barbara-cassin-ou-la-sagesse-de-la-traduction Voir sur ''franceculture.fr''.]</ref> ou la langue [[espéranto]]. Par exemple, sur l'espéranto, dans ''Plus d'une langue'', (Bayard, coll. « Les petites conférences », 2012), elle écrit : {{citation|Non, la langue ne se réduit pas à un calcul, et l'Espéranto ne fonctionne pas, car c'est [[Langue construite|artificiel]], insuffisant, [[Histoire de l'espéranto|sans épaisseur d'histoire]] ni de signifiant, [[Littérature espérantophone|sans auteurs]] et [[Culture espérantophone|sans œuvres]]… L'Espéranto, aussi mort qu'une langue morte, n'est [[Espérantophone natif|la langue maternelle de personne]].}}. La lecture des articles de Wikipedia sur l'[[Espéranto]] permet de relever neuf erreurs dans cette citation.
L'articulation entre les enjeux politiques et les langues est l'un des grands axes de ses travaux<ref>[http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/apres-babel-traduire Voir sur ''mucem.org''.]</ref>{{,}}<ref>[https://www.lesnouvellesnews.fr/barbara-cassin-nouvelle-immortelle-non-conformiste/ Voir sur ''lesnouvellesnews.fr''.]</ref>. Elle se montre critique à l'égard de langues comme le [[globish]] qu'elle qualifie de repoussoir de la traduction<ref>[https://www.franceculture.fr/emissions/matieres-a-penser-avec-frederic-worms/barbara-cassin-ou-la-sagesse-de-la-traduction Voir sur ''franceculture.fr''.]</ref> ou la langue [[espéranto]]. Par exemple, sur l'espéranto, dans ''Plus d'une langue'', (Bayard, coll. « Les petites conférences », 2012), elle écrit : {{citation|Non, la langue ne se réduit pas à un calcul, et l'Espéranto ne fonctionne pas, car c'est [[Langue construite|artificiel]], insuffisant, [[Histoire de l'espéranto|sans épaisseur d'histoire]] ni de signifiant, [[Littérature espérantophone|sans auteurs]] et [[Culture espérantophone|sans œuvres]]… L'Espéranto, aussi mort qu'une langue morte, n'est [[Espérantophone natif|la langue maternelle de personne]].}}. La lecture des articles de Wikipedia sur l'[[espéranto]] permet de relever neuf erreurs dans cette citation{{Non neutre}}.


=== Engagements personnels (2011-2014) ===
=== Engagements personnels (2011-2014) ===
En 2011, elle fait partie du comité des fondateurs de l'Institut de psychanalyse<ref>[http://www.correlats.org/correlats/institut-hospitalier-psychanalyse.html Présentation de l'Institut de psychanalyse].</ref> de l'[[Centre hospitalier Sainte-Anne|hôpital Sainte-Anne]], dont le [[chef de service hospitalier|chef de service]] [[lacanien]] Françoise Gorog prend la direction, et entre au conseil scientifique du [[Labex transfers|Labex TransferS]], émanation du CNRS, de [[École normale supérieure de la rue d'Ulm|Normale]] et du [[Collège de France]], affectée à la promotion et l'étude des échanges culturels, notamment par l'[[informatique]], où elle prend en charge trois des programmes de recherche.
En 2011, elle fait partie du comité des fondateurs de l'Institut de psychanalyse<ref>[http://www.correlats.org/correlats/institut-hospitalier-psychanalyse.html Présentation de l'Institut de psychanalyse].</ref> de l'[[Centre hospitalier Sainte-Anne|hôpital Sainte-Anne]], dont le [[chef de service hospitalier|chef de service]] [[lacanien]] Françoise Gorog prend la direction, et entre au conseil scientifique du Labex TransferS, émanation du CNRS, de [[École normale supérieure de la rue d'Ulm|Normale]] et du [[Collège de France]], affectée à la promotion et l'étude des échanges culturels, notamment par l'[[informatique]], où elle prend en charge trois des programmes de recherche.


{{refnec|En 2012, elle fonde chez Autentica Editora à [[Sao Paulo]] la collection ''Simul'' et en assure une part de la direction.}}
{{refnec|En 2012, elle fonde chez Autentica Editora à [[Sao Paulo]] la collection ''Simul'' et en assure une part de la direction.}}
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=== Les Maisons de la Sagesse (depuis 2017) ===
=== Les Maisons de la Sagesse (depuis 2017) ===
À la suite de l'exposition au [[Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée|MUCEM]] de Marseille<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Après Babel, traduire|url=http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/apres-babel-traduire|site=Mucem — Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée|consulté le=2017-11-03}}</ref> (décembre 2016 - mars 2017) dont elle était la commissaire, déclinée en 2017-2018 à la [[Fondation Martin Bodmer]] à Genève, elle crée et préside en 2017 l'association Maisons de la Sagesse - Traduire, qui vise à constituer un réseau de lieux et d'actions, centré autour de la traduction comme savoir-faire avec les différences. Les deux premières implantations sont à Marseille<ref>{{Lien web|langue=|titre=NAISSANCE D’UNE MAISON DE LA SAGESSE À MARSEILLE|url=http://www.radiogrenouille.com/actualites-2/sujets/une-maison-de-la-sagesse-prend-corps-a-marseille/|site=radiogrenouille.com|date=6 octobre 2017|consulté le=03/11/2017}}.</ref> et Aubervilliers.
À la suite de l'exposition au [[Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée|MUCEM]] de Marseille<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Après Babel, traduire|url=http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/apres-babel-traduire|site=Mucem — Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée|consulté le=2017-11-03}}</ref> (décembre 2016 - mars 2017) dont elle était la commissaire, déclinée en 2017-2018 à la [[Fondation Martin Bodmer]] à Genève, elle crée et préside en 2017 l'association Maisons de la Sagesse - Traduire, qui vise à constituer un réseau de lieux et d'actions, centré autour de la traduction comme savoir-faire avec les différences. Les deux premières implantations sont à Marseille<ref>{{Lien web|titre=NAISSANCE D’UNE MAISON DE LA SAGESSE À MARSEILLE|url=http://www.radiogrenouille.com/actualites-2/sujets/une-maison-de-la-sagesse-prend-corps-a-marseille/|site=radiogrenouille.com|date=6 octobre 2017|consulté le=03/11/2017}}.</ref> et Aubervilliers.


=== Académie française (depuis 2018) ===
=== Académie française (depuis 2018) ===
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=== Campus Condorcet (depuis 2019) ===
=== Campus Condorcet (depuis 2019) ===
Le 6 février 2019, elle est élue présidente du conseil scientifique du [[Campus Condorcet]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ecole des Hautes Etudes en Sciences |nom=Sociales |titre=Barbara Cassin élue présidente du Conseil Scientifique du Campus Condorcet |url=https://www.ehess.fr/fr/global-ehess/barbara-cassin-%C3%A9lue-pr%C3%A9sidente-conseil-scientifique-campus-condorcet |site=EHESS |date=2019-02-21 |consulté le=2021-03-02}}</ref>.
Le 6 février 2019, elle est élue présidente du conseil scientifique du [[Campus Condorcet]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Ecole des Hautes Etudes en Sciences |nom=Sociales |titre=Barbara Cassin élue présidente du Conseil Scientifique du Campus Condorcet |url=https://www.ehess.fr/fr/global-ehess/barbara-cassin-%C3%A9lue-pr%C3%A9sidente-conseil-scientifique-campus-condorcet |site=EHESS |date=2019-02-21 |consulté le=2021-03-02}}</ref>.


== Distinctions ==
== Distinctions ==
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* {{Déco|CeLH}} Elle est faite chevalier le {{date-|11 juillet 2014}} {{citation|pour 45 ans de service}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX1415111D|texte=Décret du {{date-|11 juillet 2014}} portant promotion et nomination}}.</ref>.
* {{Déco|CeLH}} Elle est faite chevalier le {{date-|11 juillet 2014}} {{citation|pour 45 ans de service}}<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PREX1415111D|texte=Décret du {{date-|11 juillet 2014}} portant promotion et nomination}}.</ref>.
* {{Déco|OeONM}} Elle est directement faite officier le {{date|29 mai 2019}}<ref>{{Legifrance|base=JORF|numéro=PRER1903921D|titre=Décret du 29 mai 2019 portant promotion et nomination}}</ref>.
* {{Déco|OeONM}} Elle est directement faite officier le {{date|29 mai 2019}}<ref>{{Legifrance|base=JORF|numéro=PRER1903921D|titre=Décret du 29 mai 2019 portant promotion et nomination}}</ref>.
* {{Déco|CdreOAL}} (2020)<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |titre=Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – été 2020 |url=https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation/Conseil-de-l-Ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Arretes-de-Nominations-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Nomination-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres-ete-2020 |site=le site du [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] |date=31-12-2020 |consulté le=01-01-2021}}.</ref>.
* {{Déco|CdreOAL}} (2020)<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – été 2020 |url=https://www.culture.gouv.fr/Nous-connaitre/Organisation/Conseil-de-l-Ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Arretes-de-Nominations-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres/Nomination-dans-l-ordre-des-Arts-et-des-Lettres-ete-2020 |site=le site du [[Ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]] |date=31-12-2020 |consulté le=01-01-2021}}.</ref>.


== Axes de recherche ==
== Axes de recherche ==
{{section à sourcer|date=mai 2018}}
{{section à sourcer|date=mai 2018}}
Synthèse, selon [[Alain Badiou]], qui a écrit avec elle deux ouvrages, de l'héritage [[Martin Heidegger|heideggerien]] et du [[tournant linguistique]]<ref>Alain Badiou, ''Logique des Mondes'', {{p.|567}}, coll. « L'ordre philosophique », [[Éditions du Seuil|Seuil]], [[Paris]], 2006.</ref>, elle relit l'histoire de la [[philosophie antique]] à la lumière de la [[Sophiste|sophistique]]<ref name ="LM"> {{article|langue=fr|auteur=Nicolas Truong|titre=Barbara Cassin : “Je travaille sur ce que peuvent les mots”|date=13 mai 2018|périodique=[[Le Monde]]|numéro=22809|passage= 18|url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/12/barbara-cassin-je-travaille-sur-ce-que-peuvent-les-mots_5297845_3232.html }}. </ref>.
Synthèse, selon [[Alain Badiou]], qui a écrit avec elle deux ouvrages, de l'héritage [[Martin Heidegger|heideggerien]] et du [[tournant linguistique]]<ref>Alain Badiou, ''Logique des Mondes'', {{p.|567}}, coll. « L'ordre philosophique », [[Éditions du Seuil|Seuil]], [[Paris]], 2006.</ref>, elle relit l'histoire de la [[philosophie antique]] à la lumière de la [[Sophiste|sophistique]]<ref name ="LM"> {{article|langue=fr|auteur=Nicolas Truong|titre=Barbara Cassin : “Je travaille sur ce que peuvent les mots”|date=13 mai 2018|périodique=[[Le Monde]]|numéro=22809|passage= 18|url=https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/05/12/barbara-cassin-je-travaille-sur-ce-que-peuvent-les-mots_5297845_3232.html }}. </ref>.


Elle montre comment la [[sophistique]], repoussée hors de la [[philosophie]] et même hors de la [[pensée]] par [[Platon]] et par [[Aristote]], permet d'élargir la [[rationalité]] en explorant ses principes inaperçus et ses bords. [[Gorgias]] en particulier délimite l'[[ontologie]] comme un [[discours]] simplement plus efficace que les autres : l'être de [[Parménide]] est d'abord un effet de dire. Quant au principe de non-contradiction, ancré par Aristote dans l'univocité du sens, il ne cesse d'être démenti par la [[sémantique]] de l'[[intentionnalité]], la [[grammaire]] de l'[[inconscient]] ou les difficultés de la traduction. L'exemple des [[Commission de vérité et de réconciliation|commissions ''vérité et réconciliation'']] la conduit à [[Déconstruction (analyse de texte)|déconstruire]] les [[Arrière-monde|arrière mondes]] qui tentent de masquer ce qu'elle appelle l'effet sophistique, c'est-à-dire le [[Acte de langage|rôle d'acte]] fondateur, voire thérapeutique (« logos-pharmakon »), de [[Jacques Lacan#Le parlêtre ou de l'importance du langage|la parole pour l'être humain]], en tant que [[Sujet (philosophie)|sujet individuel]] dans le cas de la [[psychanalyse]], en tant qu'être social dans le domaine politique.
Elle montre comment la [[sophistique]], repoussée hors de la [[philosophie]] et même hors de la [[pensée]] par [[Platon]] et par [[Aristote]], permet d'élargir la [[rationalité]] en explorant ses principes inaperçus et ses bords. [[Gorgias]] en particulier délimite l'[[ontologie]] comme un [[discours]] simplement plus efficace que les autres : l'être de [[Parménide]] est d'abord un effet de dire. Quant au [[principe de non-contradiction]], ancré par Aristote dans l'univocité du sens, il ne cesse d'être démenti par la [[sémantique]] de l'[[intentionnalité]], la [[grammaire]] de l'[[inconscient]] ou les difficultés de la traduction. L'exemple des [[Commission de vérité et de réconciliation|commissions ''vérité et réconciliation'']] la conduit à [[Déconstruction (analyse de texte)|déconstruire]] les [[Arrière-monde|arrière mondes]] qui tentent de masquer ce qu'elle appelle l'effet sophistique, c'est-à-dire le [[Acte de langage|rôle d'acte]] fondateur, voire thérapeutique (« logos-pharmakon »), de [[Jacques Lacan#Le parlêtre ou de l'importance du langage|la parole pour l'être humain]], en tant que [[Sujet (philosophie)|sujet individuel]] dans le cas de la [[psychanalyse]], en tant qu'être social dans le domaine politique.


== Œuvres ==
== Œuvres ==
=== Livres publiés ===
=== Livres publiés ===
* ''Si Parménide. Le traité anonyme De Melisso Xenophane Gorgia. Édition critique et commentaire<ref>[http://www.centreleonrobin.fr/attachments/article/3/Si%20Parmenide.pdf Voir sur ''centreleonrobin.fr''.]</ref>'', in [[Jean Bollack|J. Bollack]], ''Cahiers de philologie'', IV, [[Presses universitaires du Septentrion|PUL]], [[Lille]], 1980, 646 p. {{ISBN|2-85939-151-7}}
* ''Si Parménide. Le traité anonyme De Melisso Xenophane Gorgia. Édition critique et commentaire<ref>[http://www.centreleonrobin.fr/attachments/article/3/Si%20Parmenide.pdf Voir sur ''centreleonrobin.fr''.]</ref>'', in [[Jean Bollack|J. Bollack]], ''Cahiers de philologie'', IV, [[Presses universitaires du Septentrion|PUL]], [[Lille]], 1980, 646 p. {{ISBN|2-85939-151-7}}
* ''L'Effet sophistique'', coll. « [[La Nouvelle Revue française|NRF]] essais », [[Éditions Gallimard|Gallimard]], 1995 {{ISBN|9782070730230}}
* ''L'Effet sophistique'', coll. « [[La Nouvelle Revue française|NRF]] essais », [[Éditions Gallimard|Gallimard]], 1995 {{ISBN|9782070730230}}
* ''Aristote et le logos : contes de la phénoménologie ordinaire'', [[Presses universitaires de France|PUF]], 1997, (<small>[http://www.ciph.org/fichiers_collections/bibliotheque/aristote_et_logos.pdf sommaire et quatrième de couverture]</small>)
* ''Aristote et le logos : contes de la phénoménologie ordinaire'', [[Presses universitaires de France|PUF]], 1997, (<small>[http://www.ciph.org/fichiers_collections/bibliotheque/aristote_et_logos.pdf sommaire et quatrième de couverture]</small>)
* ''Parménide, Sur la nature ou sur l'étant. Le grec, langue de l'être?'', coll. « Points-bilingues », [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1998
* ''Parménide, Sur la nature ou sur l'étant. Le grec, langue de l'être?'', coll. « Points-bilingues », [[Éditions du Seuil|Le Seuil]], 1998
* ''Voir [[Hélène (mythologie)|Hélène]] en toute femme : d'Homère à Lacan'', [[Les Empêcheurs de penser en rond]], 2000
* ''Voir [[Hélène (mythologie)|Hélène]] en toute femme : d'Homère à Lacan'', [[Les Empêcheurs de penser en rond]], 2000
* ''Google-moi : la deuxième mission de l'Amérique'', [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], 2006
* ''Google-moi : la deuxième mission de l'Amérique'', [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], 2006
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* ''Plus d'une langue'', coll. Les petites conférences, [[Éditions Bayard|Bayard]], 2012 {{ISBN|9782227483552}}
* ''Plus d'une langue'', coll. Les petites conférences, [[Éditions Bayard|Bayard]], 2012 {{ISBN|9782227483552}}
* ''La Nostalgie. Quand donc est-on chez soi ? [[Ulysse]], [[Énée]], [[Hannah Arendt|Arendt]]'', [[Éditions Autrement|Autrement]], 2013
* ''La Nostalgie. Quand donc est-on chez soi ? [[Ulysse]], [[Énée]], [[Hannah Arendt|Arendt]]'', [[Éditions Autrement|Autrement]], 2013
* ''L'Archipel des idées de Barbara Cassin'', coll. « L'archipel des idées », [[Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme|MSH]], 2014, 180 p. {{ISBN|978-2-7351-1699-7}}
* ''L'Archipel des idées de Barbara Cassin'', coll. « L'archipel des idées », [[Éditions de la Maison des Sciences de l'Homme|MSH]], 2014, 180 p. {{ISBN|978-2-7351-1699-7}}
* ''Derrière les grilles : sortons du tout-évaluation'', [[Éditions Mille et une nuits|Mille et une nuits]], 2014
* ''Derrière les grilles : sortons du tout-évaluation'', [[Éditions Mille et une nuits|Mille et une nuits]], 2014
* ''Sophistical Practice. Toward a Consistent Relativism'', [[Fordham University Press]], [[Bronx]], 2014, 384 p. {{ISBN|978-0-82325638-9}}
* ''Sophistical Practice. Toward a Consistent Relativism'', [[Fordham University Press]], [[Bronx]], 2014, 384 p. {{ISBN|978-0-82325638-9}}
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=== Coauteure ===
=== Coauteure ===
* [[Nicole Loraux|N. Loraux]] & C. Peschanski, ''Gregos, Barbaros, Estrangeiros. A cidade e seus outros'', [[Editora 34]], [[Rio de Janeiro]], 1993
* [[Nicole Loraux]] & C. Peschanski, ''Gregos, Barbaros, Estrangeiros. A cidade e seus outros'', [[Editora 34]], [[Rio de Janeiro]], 1993
* G. Schröder, ''Anamorphosen der Rhetorik. Die Wahrheitspiele der Renaissance'', {{Lien|trad=Wilhelm Fink Verlag|lang=de|fr=Wilhelm Fink Verlag|texte=Fink}}, [[Paderborn]], 1997
* {{Lien par élément|Q95228721|Gerhart Schröder}}, ''Anamorphosen der Rhetorik. Die Wahrheitspiele der Renaissance'', {{Lien|trad=Wilhelm Fink Verlag|lang=de|fr=Wilhelm Fink Verlag|texte=Fink}}, [[Paderborn]], 1997
* [[Eric Alliez|E. Alliez]], ''Metamorphosen der Zeit'', {{Lien|trad=Wilhelm Fink Verlag|lang=de|fr=Wilhelm Fink Verlag|texte=Fink}}, [[Paderborn]], 1999
* [[Éric Alliez]], ''Metamorphosen der Zeit'', {{Lien|trad=Wilhelm Fink Verlag|lang=de|fr=Wilhelm Fink Verlag|texte=Fink}}, [[Paderborn]], 1999
* [[Maurice Matieu|M. Matieu]], ''[[Accouchement sous X|Sous X]]'', [[Actes Sud]], [[Arles]], 2003
* [[Maurice Matieu]], ''[[Accouchement sous X|Sous X]]'', [[Actes Sud]], [[Arles]], 2003
* [[Danielle Cohen-Levinas|D. Cohen-Levinas]], ''Vocabulaires de la voix'', [[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]], [[Paris]], 2009
* [[Danielle Cohen-Levinas]], ''Vocabulaires de la voix'', [[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]], [[Paris]], 2009
* [[Roland Gori|R. Gori]] et [[Christian Laval|Ch. Laval]], ''L'Appel des appels - Pour une insurrection des consciences'', Paris, Mille et une nuits, coll. « Essai », 2009
* [[Roland Gori]] et [[Christian Laval|Ch. Laval]], ''L'Appel des appels - Pour une insurrection des consciences'', Paris, Mille et une nuits, coll. « Essai », 2009
* [[Alain Badiou|A. Badiou]] ''[[Martin Heidegger|Heidegger]]. Le nazisme, les femmes, la philosophie.'', coll. Ouvertures, [[Éditions Fayard|Fayard]], [[Paris]], 2010
* [[Alain Badiou]] ''[[Martin Heidegger|Heidegger]]. Le nazisme, les femmes, la philosophie.'', coll. Ouvertures, [[Éditions Fayard|Fayard]], [[Paris]], 2010
* [[Alain Badiou|A. Badiou]], ''Il n'y a pas de rapport sexuel : deux leçons sur "L'étourdit" de [[Jacques Lacan|Lacan]]'', coll. Ouvertures, [[Éditions Fayard|Fayard]], [[Paris]], 2010
* [[Alain Badiou]], ''Il n'y a pas de rapport sexuel : deux leçons sur "L'étourdit" de [[Jacques Lacan|Lacan]]'', coll. Ouvertures, [[Éditions Fayard|Fayard]], [[Paris]], 2010
* [[Fred Stein|F. Stein]], ''Portraits de l’exil. Paris-New York, dans le sillage d’[[Hannah Arendt]]'', [[Musée du Montparnasse|Arcadia]], [[Paris]], 2011
* [[Fred Stein]], ''Portraits de l’exil. Paris-New York, dans le sillage d’[[Hannah Arendt]]'', [[Musée du Montparnasse|Arcadia]], [[Paris]], 2011
* [[Carlos Lévy|C. Lévy]], ''Genèses de l'acte de parole dans le monde grec, romain et médiéval'', Turnhout, Brépols, 2012
* [[Carlos Lévy]], ''Genèses de l'acte de parole dans le monde grec, romain et médiéval'', Turnhout, Brépols, 2012


=== Direction d'ouvrages collectifs ===
=== Direction d'ouvrages collectifs ===
* ''Le Plaisir de parler : études de sophistique comparée'', [[Éditions de Minuit|Minuit]], [[Paris]], 1986
* ''Le Plaisir de parler : études de sophistique comparée'', [[Éditions de Minuit|Minuit]], [[Paris]], 1986
* ''[http://www.vrin.fr/html/main.htm?action=loadbook&isbn=2711609189 Positions de la sophistique]'', coll. « Bibliothèque d’histoire de la philosophie », [[Éditions Vrin|Vrin]], [[Paris]], 1986, 342 p. {{ISBN|978-2-7116-0918-5}}
* ''[http://www.vrin.fr/html/main.htm?action=loadbook&isbn=2711609189 Positions de la sophistique]'', coll. « Bibliothèque d’histoire de la philosophie », [[Éditions Vrin|Vrin]], [[Paris]], 1986, 342 p. {{ISBN|978-2-7116-0918-5}}
* [[Eric Alliez|E. Alliez]], ''Nos Grecs et leurs modernes : les stratégies contemporaines d'appropriation de l'Antiquité'', Paris, Seuil, 1992 {{ISBN|2-02-014423-9}}
* [[Éric Alliez]], ''Nos Grecs et leurs modernes : les stratégies contemporaines d'appropriation de l'Antiquité'', Paris, Seuil, 1992 {{ISBN|2-02-014423-9}}
* Avec [[Gilbert Romeyer-Dherbey|G. Romeyer-Dherbey]] & J. L. Labarrière, ''L'animal dans l'Antiquité'', [[Éditions Vrin|Vrin]], [[Paris]], 1997, 618 p. {{ISBN|2-7116-1323-2}}<ref group="nb">Actes de la Rencontre internationale organisée du 18 au 22 octobre 1994 à Paris par la [[Université de Paris IV|Sorbonne]] et le [[Muséum national d'histoire naturelle]].</ref>
* Avec [[Gilbert Romeyer-Dherbey]] & {{Lien par élément|Q85170840|Jean-Louis Labarrière}}, ''L'animal dans l'Antiquité'', [[Éditions Vrin|Vrin]], [[Paris]], 1997, 618 p. {{ISBN|2-7116-1323-2}}<ref group="nb">Actes de la Rencontre internationale organisée du 18 au 22 octobre 1994 à Paris par la [[Université de Paris IV|Sorbonne]] et le [[Muséum national d'histoire naturelle]].</ref>
* ''[[Vocabulaire européen des philosophies]] - Dictionnaire des Intraduisibles'', [[Éditions du Seuil|Le Seuil]] & [[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]], [[Paris]], 2004
* ''[[Vocabulaire européen des philosophies]] - Dictionnaire des Intraduisibles'', [[Éditions du Seuil|Le Seuil]] & [[Dictionnaires Le Robert|Le Robert]], [[Paris]], 2004
* Avec [[Roland Gori|R. Gori]] & [[Christian Laval|Ch. Laval]], ''[[Appel des appels|L’Appel des appels. Pour une insurrection des consciences.]]'', [[Éditions Fayard|Fayard]], [[Paris]], 2009
* Avec [[Roland Gori]] & [[Christian Laval]], ''[[Appel des appels|L’Appel des appels. Pour une insurrection des consciences.]]'', [[Éditions Fayard|Fayard]], [[Paris]], 2009
* Avec [[Carlos Lévy|C. Lévy]], ''Genèse de l'acte de parole dans le monde grec, romain et médiéval.'', [[Brepols]], [[Turnhout]], 2012 {{ISBN|978-2-503-52886-1}}
* Avec [[Carlos Lévy]], ''Genèse de l'acte de parole dans le monde grec, romain et médiéval.'', [[Brepols]], [[Turnhout]], 2012 {{ISBN|978-2-503-52886-1}}
* ''Derrière les grilles : Sortons du tout-évaluation'', [[Éditions Mille et une nuits|Mille et une nuits]], [[Paris]], 2014
* ''Derrière les grilles : Sortons du tout-évaluation'', [[Éditions Mille et une nuits|Mille et une nuits]], [[Paris]], 2014
* Avec D. Wozny, ''Les Intraduisibles du patrimoine en Afrique subsaharienne'', [[Éditions Demopolis|Demopolis]], [[Paris]], novembre 2014, 360 p. {{ISBN|978-2-35457-074-3}}
* Avec {{Lien par élément|Q116171002|Danièle Wozny}}, ''Les Intraduisibles du patrimoine en Afrique subsaharienne'', [[Éditions Demopolis|Demopolis]], [[Paris]], novembre 2014, 360 p. {{ISBN|978-2-35457-074-3}}


=== Traductions ===
=== Traductions ===
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==== Avec [[Michel Narcy|M. Narcy]] ====
==== Avec [[Michel Narcy|M. Narcy]] ====
* [[Aristote]], ''Métaphysique IV'', in ''La Décision du sens'', {{opcit}} supra, 1989
* [[Aristote]], ''Métaphysique IV'', in ''La Décision du sens'', {{opcit}} supra, 1989
* [[Jan Lukasiewicz|J. Lukasiewicz]], ''Le principe de contradiction chez Aristote'', in ''[[Rue Descartes (revue)|Rue Descartes]]'', {{n°|1-2}}, {{p.|9-32}}, [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], Paris, 1991
* [[Jan Łukasiewicz]], ''Le principe de contradiction chez Aristote'', in ''[[Rue Descartes (revue)|Rue Descartes]]'', {{n°|1-2}}, {{p.|9-32}}, [[Éditions Albin Michel|Albin Michel]], Paris, 1991
* {{Lien|trad=Richard Broxton Onians|lang=en|fr=Richard Broxton Onians|texte=R. Broxton Onians}}, avec [[Armelle Debru|A. Debru]], ''Les Origines de la pensée européenne'', coll. « L'ordre philosophique », [[Éditions du Seuil|Seuil]], Paris, 1999
* {{Lien|trad=Richard Broxton Onians|lang=en|fr=Richard Broxton Onians|texte=R. Broxton Onians}}, avec {{Lien par élément|Q111721145}}, ''Les Origines de la pensée européenne'', coll. « L'ordre philosophique », [[Éditions du Seuil|Seuil]], Paris, 1999


==== Autres traductions collectives ====
==== Autres traductions collectives ====
* [[Hannah Arendt|A. Arendt]], dir. P. Lévy<ref group="nb">Patrick Lévy est un traducteur de la maison [[Éditions Gallimard|Gallimard]].</ref>, ''La Crise de la culture'', [[Éditions Gallimard|Gallimard]], Paris, 1972
* [[Hannah Arendt]], dir. Patrick Lévy<ref group="nb">Patrick Lévy est un traducteur de la maison [[Éditions Gallimard|Gallimard]].</ref>, ''La Crise de la culture'', [[Éditions Gallimard|Gallimard]], Paris, 1972
* [[Hannah Arendt|A. Arendt]], ''Vies politiques'', [[Éditions Gallimard|Gallimard]], Paris, 1974
* [[Hannah Arendt]], ''Vies politiques'', [[Éditions Gallimard|Gallimard]], Paris, 1974
* [[Péter Szondi|P. Szondi]], dir [[Jean Bollack|J. Bollack]], ''Poésie et poétique de l'idéalisme allemand'', [[Éditions de Minuit|Minuit]], Paris, 1975
* [[Péter Szondi]], dir [[Jean Bollack]], ''Poésie et poétique de l'idéalisme allemand'', [[Les Éditions de minuit|éditions de Minuit]], Paris, 1975
* Dir. A. Soulez, ''[[Manifeste du Cercle de Vienne]] et autres écrits'', [[Presses universitaires de France|PUF]], [[Paris]], 1985
* Dir. [[Antonia Soulez]], ''[[Manifeste du Cercle de Vienne]] et autres écrits'', [[Presses universitaires de France|PUF]], [[Paris]], 1985
* Avec [[Fernando Santoro|F. Santoro]], [[António Vieira|A. Vieira]], ''Sermão de Nossa Senhora do Ó<ref>[http://minhateca.com.br/norttt/1livros/outros/Padre+Ant*c3*b3nio+Vieira/Serm*c3*a3o+de+Nossa+Senhora+do+*c3*93+(1640),60337316.pdf Voir sur ''minhateca.com.br''.]</ref>'', inédit
* Avec [[Fernando Santoro]], [[António Vieira]], ''Sermão de Nossa Senhora do Ó<ref>[http://minhateca.com.br/norttt/1livros/outros/Padre+Ant*c3*b3nio+Vieira/Serm*c3*a3o+de+Nossa+Senhora+do+*c3*93+(1640),60337316.pdf Voir sur ''minhateca.com.br''.]</ref>'', inédit


== Apports ==
== Apports ==
{{Citation bloc|Je cherche ce que parler veut dire<ref>Nicolas Truong, « Entretien avec Barbara Cassin », in ''[[Philosophie Magazine]]'', n° 14, Philo Éditions, [[Paris]], 25 octobre 2007.</ref>.|Barbara Cassin paraphrasant [[Jacques Lacan|Lacan]]<ref>[[Jacques Lacan|J. Lacan]], ''Variantes de la cure-type'', in ''[[Écrits]]'', p. 330, [[Éditions du Seuil|Seuil]], [[Paris]], 1966.</ref> en référence à l'[[herméneutique]] [[Sigmund Freud|freudienne]].}}
{{Citation bloc|Je cherche ce que parler veut dire<ref>[[Nicolas Truong]], « Entretien avec Barbara Cassin », in ''[[Philosophie Magazine]]'', n° 14, Philo Éditions, [[Paris]], 25 octobre 2007.</ref>.|Barbara Cassin paraphrasant [[Jacques Lacan|Lacan]]<ref>[[Jacques Lacan]], ''Variantes de la cure-type'', in ''[[Écrits]]'', p. 330, [[Éditions du Seuil|Seuil]], [[Paris]], 1966.</ref> en référence à l'[[herméneutique]] [[Sigmund Freud|freudienne]].}}


=== Histoire sophistique de la philosophie ===
=== Histoire sophistique de la philosophie ===
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Terme repris de [[Novalis]], la logologie nomme{{pas clair}} la théorie sophistique où le dire effectue le monde (avec, notamment, Gorgias dans le ''Traité du non-être''), par opposition (et comme conséquence poussée du ''Poème'' de Parménide) à l'ontologie. L'être est un effet de dire (''L'Effet sophistique'').
Terme repris de [[Novalis]], la logologie nomme{{pas clair}} la théorie sophistique où le dire effectue le monde (avec, notamment, Gorgias dans le ''Traité du non-être''), par opposition (et comme conséquence poussée du ''Poème'' de Parménide) à l'ontologie. L'être est un effet de dire (''L'Effet sophistique'').


En particulier, dans le cadre de l'histoire sophistique, la logologie étudie l'histoire de la [[performativité]]<ref name="Pierçon">A. Pierçon-Gnezda, [http://lectures.revues.org/15719 Barbara Cassin, « L’archipel des idées de Barbara Cassin »], in ''Lectures'', 8 octobre 2014.</ref>.
En particulier, dans le cadre de l'histoire sophistique, la logologie étudie l'histoire de la [[performativité]]<ref name="Pierçon">A. Pierçon-Gnezda, [http://lectures.revues.org/15719 Barbara Cassin, « L’archipel des idées de Barbara Cassin »], in ''Lectures'', 8 octobre 2014.</ref>.


=== Le barbare est au cœur de la langue ===
=== Le barbare est au cœur de la langue ===
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=nb}}
=== Références ===
=== Références ===
{{Références nombreuses|taille=24}}
{{Références nombreuses|taille=24}}
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{{Autres projets|Commons=Category:Barbara Cassin}}
{{Autres projets|Commons=Category:Barbara Cassin}}
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{en}} [[Jonathan Barnes|J. Barnes]], « ''De Melisso Xenophane Gorgia'' », in ''The Classical Review'', New Ser., vol. 33, {{n°|1}} (1983), {{p.|66-67}}<ref group="nb">Un compte-rendu critique du ''Si parménide''.</ref>
* {{en}} [[Jonathan Barnes]], « ''De Melisso Xenophane Gorgia'' », in ''The Classical Review'', New Ser., vol. 33, {{n°|1}} (1983), {{p.|66-67}}<ref group="nb">Un compte-rendu critique du ''Si parménide''.</ref>
* [[Stanislas Breton|S. Breton]], « Sophistique et ontologie », in ''Revue Philosophique de Louvain'', 90, 1992, {{p.|279-296}}
* [[Stanislas Breton]], « Sophistique et ontologie », in ''Revue Philosophique de Louvain'', 90, 1992, {{p.|279-296}}
* S. Breton, ''[http://multitudes.samizdat.net/spip.php?article166 Hélène et Madeleine]'', [[Multitudes]], 2001
* Stanislas Breton, ''[http://multitudes.samizdat.net/spip.php?article166 Hélène et Madeleine]'', [[Multitudes]], 2001
* [[Éric Alliez|É. Alliez]], ''De l'impossibilité de la phénoménologie. Sur la philosophie française contemporaine'', Vrin, 1995, {{p.|30}} & sq.
* [[Éric Alliez]], ''De l'impossibilité de la phénoménologie. Sur la philosophie française contemporaine'', Vrin, 1995, {{p.|30}} & sq.
* É. Alliez, [http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=440 « Barbara Cassin, “Aristote et le logos. Conte de la phénoménologie ordinaire” »], ''[[Multitudes]]'', 1997
* Éric Alliez, [http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=440 « Barbara Cassin, “Aristote et le logos. Conte de la phénoménologie ordinaire” »], ''[[Multitudes]]'', 1997
* {{en}} [[Stanley Cavell|S. Cavell]], « ''Beginning to Read Barbara Cassin'' », in ''Hypatia'', 15.4, Fall, 2000<ref group="nb">Dans ce numéro de revue consacré aux représentantes féminines de la philosophie française contemporaine ([[Claude Imbert (philosophe)|Claude Imbert]], [[Françoise Dastur]], [[Marie-José Mondzain]], [[Monique David-Ménard]], [[Antonia Soulez]], [[Isabelle Stengers]], etc.) [[Stanley Cavell]] présente le travail de Barbara Cassin à la lumière d'[[John Langshaw Austin|Austin]] et de [[Wittgenstein]]. À noter au sein de ce même numéro, la traduction anglaise d'un article de Barbara Cassin, « Who's Afraid of the Sophists? Against Ethical Correctness ».</ref>
* {{en}} [[Stanley Cavell]], « ''Beginning to Read Barbara Cassin'' », in ''Hypatia'', 15.4, Fall, 2000<ref group="nb">Dans ce numéro de revue consacré aux représentantes féminines de la philosophie française contemporaine ([[Claude Imbert (philosophe)|Claude Imbert]], [[Françoise Dastur]], [[Marie-José Mondzain]], [[Monique David-Ménard]], [[Antonia Soulez]], [[Isabelle Stengers]], etc.) [[Stanley Cavell]] présente le travail de Barbara Cassin à la lumière d'[[John Langshaw Austin|Austin]] et de [[Wittgenstein]]. À noter au sein de ce même numéro, la traduction anglaise d'un article de Barbara Cassin, « Who's Afraid of the Sophists? Against Ethical Correctness ».</ref>
* {{it}} A. D'Angelo, « ''Heidegger e la Sofistica. A proposito di alcune tesi di Barbara Cassin'' », in ''La Cultura'', vol. XXIV, {{n°|1}}, {{p.|145-154}}, 1996
* {{it}} A. D'Angelo, « ''Heidegger e la Sofistica. A proposito di alcune tesi di Barbara Cassin'' », in ''La Cultura'', vol. XXIV, {{n°|1}}, {{p.|145-154}}, 1996
* {{en}} B. Geoghegan, ''[http://bernardg.com/node/51 Barbara Cassin on Google]'', Cultural Technologies
* {{en}} Bernard Dionysius Geoghegan, ''[http://bernardg.com/node/51 Barbara Cassin on Google]'', Cultural Technologies
* Ph. Büttgen, [[Michèle Gendreau-Massaloux|M. Gendreau-Massaloux]] & [[Xavier North|X. North]], [http://www.ccic-cerisy.asso.fr/cassin12.html ''Les Pluriels de Barbara Cassin''], [[Centre culturel international de Cerisy-la-Salle|Centre culturel international]], [[Cerisy-la-Salle]], 14-21 septembre 2012
* {{Lien par élément|Q93234579|Philippe Büttgen}}, [[Michèle Gendreau-Massaloux]] & [[Xavier North]], [http://www.ccic-cerisy.asso.fr/cassin12.html ''Les Pluriels de Barbara Cassin''], [[Centre culturel international de Cerisy-la-Salle|Centre culturel international]], [[Cerisy-la-Salle]], 14-21 septembre 2012
* {{Article|lire en ligne=https://www.lhistoire.fr/portrait/barbara-cassin-la-puissance-des-mots|périodique=[[L'Histoire]]|titre=Barbara Cassin : la puissance des mots|date=septembre 2019|numéro=463|auteur=Philippe-Jean Catinchi}}.
* {{Article|lire en ligne=https://www.lhistoire.fr/portrait/barbara-cassin-la-puissance-des-mots|périodique=[[L'Histoire]]|titre=Barbara Cassin : la puissance des mots|date=septembre 2019|numéro=463|auteur={{Lien par élément|Q89036787|Philippe-Jean Catinchi}}}}.

=== Notes ===
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=== Liens externes ===
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[[Catégorie:Élève du lycée Pasteur (Neuilly-sur-Seine)]]
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Barbara Cassin
Barbara Cassin en 2014.
Fonctions
Fauteuil 36 de l'Académie française
depuis le
Directrice
Centre Léon-Robin
-
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Laure Sylvie Barbara CassinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Directeurs de thèse
Influencée par
Distinctions
Œuvres principales
L'Effet sophistique (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Barbara Cassin, née le à Boulogne-Billancourt (Seine), est une philologue, helléniste et philosophe française, spécialiste des philosophes grecs et de la rhétorique de la modernité.

Directrice de recherche au CNRS, traductrice, et directrice de collections consacrées à la philosophie, elle prend en 2006 la direction du centre Léon-Robin puis, en 2010, la présidence du Collège international de philosophie, dont elle dirige la revue Rue Descartes en parallèle, pour l'UNESCO.

Elle est élue à l'Académie française le , devenant la neuvième femme académicienne, et la cinquième, à cette date, de l'effectif féminin actuel[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Laure Sylvie Barbara Cassin est née du mariage de Pierre Cassin[nb 1], conseiller juridique, et d'Hélène Caroli, artiste peintre[3].

Elle est veuve d'Étienne Legendre, notaire créateur d'un centre hippique[4]. Elle a deux fils[3],[5].

Étudiante à l'ombre de Heidegger (1964-1974)[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires au lycée Jean-de-La-Fontaine de Paris, elle entre en hypokhâgne au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, où elle est l'élève du poète et philosophe Michel Deguy, puis en khâgne au lycée Fénelon[3], mais n'est pas reçue au concours d'entrée à l'École normale supérieure (Paris)[6]. Elle assiste par ailleurs, au lycée Condorcet, aux cours de Jean Beaufret, un ami de Martin Heidegger.[réf. nécessaire]

En 1968, elle soutient à la Sorbonne, sous la direction de Ferdinand Alquié, un mémoire de maîtrise en philosophie dans lequel elle aborde les fondements logiques de l'ontologie à travers la correspondance sur ce sujet de Leibniz et d'Arnauld[7]. C'est en passionnée de la pensée d'Heidegger qu'elle rencontre celui-ci[8] au Séminaire du Thor[9], auquel elle participe[10] et qui se tient la deuxième semaine de septembre 1969 chez René Char[11], figure exemplaire de l'intellectuel résistant[12].

Tout en continuant ses études dans l'université en restructuration de l'après-Mai 68, elle travaille occasionnellement comme traductrice[13]. Elle est en particulier sollicitée par Gallimard pour participer à la traduction de La Crise de la culture : huit exercices de pensée politique d'Hannah Arendt, où l'auteur interroge ce que sont devenues la tradition, l'histoire, la liberté, la vérité, la politique, l'éducation dans une modernité dont le discours ne se fonde plus sur l'autorité. L'opération est renouvelée deux ans plus tard pour Vies politiques du même auteur, où est évoqué le passé nazi de Heidegger.[réf. nécessaire]

Elle s'inscrit en 1971 aux séminaires du centre Léon-Robin de la Sorbonne et du Centre de recherches philologiques de l'université de Lille III. Elle est chargée de cours à l'université de Saint Denis, tout en préparant son doctorat ès lettres en philosophie[3], qu'elle obtient en 1974 en soutenant une thèse sur le traité pseudo-aristotélicien Sur Melissus, Xénophane et Gorgias[14]. Elle publie sa thèse sous le titre Si Parménide[15].

Professeure de philosophie (1974-1984)[modifier | modifier le code]

Elle prépare le CAPES tout en assurant, de 1974 à 1976, une vacation de pédagogue pour adolescents psychotiques à l’hôpital de jour Étienne-Marcel, à Paris, où Françoise Dolto supervise depuis dix ans la prise en charge des tout petits[16]. Cette rencontre avec la langue absolument étrangère, intraduisible, des fous[référence souhaitable], aussi déterminante qu'avec Heidegger[11], amène le psychanalyste Jacques-Alain Miller à lui confier de 1975 à 1979 la charge d'un cours du Département de psychanalyse de l'Université de Vincennes à Saint-Denis. Entretemps, grâce à deux bourses de l'Office allemand d'échanges universitaires, elle étudie en 1976 à l'université de Fribourg, où avait enseigné Martin Heidegger, puis en 1978 à l'université de Heidelberg.

Bien qu'elle ait échoué six fois à l'agrégation de philosophie[17],[6], elle obtient le certificat de professeur et est affectée chaque année, de 1979 à 1984, dans un établissement différent (lycée François-Villon à Paris, lycée Youri-Gagarine de Chaumont, lycée Salengro d'Avion, près de Lens, lycée Lamarck d'Albert, lycée Fénelon de Cambrai, lycée Poncelet de Saint-Avold).

Durant ce cursus, elle exerce pendant trois années, de 1980 à 1982, comme maître de conférences à l’ENA, où elle est chargée de la méthodologie des séminaires, et, de 1981 à 1984, elle enseigne comme chargée de cours au Centre de recherches philologiques de l’université Lille-III.[réf. nécessaire]

En 1983, Pierre Aubenque lui délègue l'organisation du séminaire sur la pensée antique, au sein du Centre Léon-Robin de la Sorbonne.[réf. nécessaire]

Chercheuse au centre Léon-Robin et au Ciph (1984-1992)[modifier | modifier le code]

En , elle organise avec Monique Canto le colloque Qu'est-ce que la sophistique ? au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle[18]. Simultanément son appartenance au centre Léon-Robin est entérinée par un recrutement au CNRS. Désormais attachée de recherche détachée à l'unité mixte de recherche (UMR) 8061, elle travaille avec Pierre Aubenque. Elle devient directrice de recherche en 1996 et prend la direction du centre en 2006.

Parallèlement, cette même année 1984, elle prend en charge un des séminaires du Collège international de philosophie, où elle devient directrice de recherche de 1988 à 1992 et siège au conseil de 1990 à 1993. À plusieurs reprises, elle collabore avec Michel Narcy. Ensemble, ils traduisent et éditent en 1989 le livre Γ de la Métaphysique d'Aristote[19].

En 1990, elle est sollicitée par Eric Alliez et la revue 34 Letras, liée à Gilles Deleuze et Félix Guattari, pour préparer la fondation à Sao Paulo de la maison d'édition Editora 34. Du 10 au 13 octobre, elle réunit à la Sorbonne, pour un colloque intitulé Les Stratégies contemporaines d'appropriation de l'Antiquité, Elizabeth Anscombe, Pierre Aubenque, Jacques Brunschwig, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Umberto Eco, Paul Ricœur, entre autres[20], autour d'un questionnement, qui est le sien, sur les liens entre pensée antique et monde contemporain[21], la rémanence de celle-là dans celui-ci[22].

Cette même année 1990, elle s'engage dans le projet de construction d'une philosophie européenne en participant sous la direction de Pierre Nora à la Librairie européenne des idées du Centre national du livre. En 1991, elle lance avec Alain Badiou aux éditions du Seuil une série de publications bilingues d’œuvres philosophiques au sein de la collection Points-Essais. L'année suivante, c'est à cette codirection que François Wahl, démissionnaire, confie la collection L’Ordre philosophique[23], qu'il avait fondée vingt-cinq ans plus tôt avec Paul Ricœur.

Pluralité culturelle et modernité de la sophistique (1993-2001)[modifier | modifier le code]

De 1993 à 2000, elle coordonne, au sein du groupe de recherche GDR 1061 du CNRS, une centaine de chercheurs qui se proposent d'élaborer un dictionnaire définissant les variations sémantiques des concepts philosophiques à travers leurs emplois dans différentes langues et différents contextes. Ce travail aboutit en 2004 par la publication du Vocabulaire européen des philosophies .

En 1994, elle soutient à l'université Paris-IV une thèse d'État sous la direction de Pierre Aubenque[24]. Cette thèse, à laquelle Si Parménide aura servi de prolégomènes[25], est publiée sous le titre L'Effet sophistique dans la prestigieuse collection de la NRF[26]. Outre une confrontation entre des auteurs de l'Antiquité (Homère, Parménide, Gorgias, Antiphon, Aristote) et des penseurs contemporains (Frege, Heidegger, Arendt, Lacan, Perelman, Habermas), l'ouvrage offre de nombreux documents, dont la traduction de textes dans certains cas partiellement inédits en français (le Traité du non-être de Gorgias et son Éloge d'Hélène dans leur intégralité, les Tétralogies d'Antiphon ou encore le traité Sur la manière d'écrire l'histoire de Lucien de Samosate).

À la suite de l'abolition de l'apartheid, elle participe à la fondation, à l'université du Cap, d'une école de rhétorique qui devenue depuis l'Association de rhétorique et de communication de l'Afrique du Sud[27] (ARCSA), avec Philippe-Joseph Salazar, membre du Collège international de philosophie, dont la thèse avait été censurée dix ans plus tôt par le gouvernement d'Afrique du Sud. Elle en est la vice-présidente[28] et l'une des correspondantes pour la France[29].

À partir de 1995, elle siège en tant que représentante élue au Comité national du CNRS.

Quelles formes de discours pour quel monde ?[pas clair] (2002-2006)[modifier | modifier le code]

De 2002 à 2006, le CNRS lui confie le pilotage d'un Projet international de coopération scientifique (PICS 1455) avec l'Afrique du Sud intitulé Rhétoriques et démocraties. Corollairement, l'Institut Max Planck la charge de définir le programme de philosophie que la Commission européenne[30] a décidé de mettre en ligne sur le site European Cultural Heritage on line[31] (ECHO). Son équipe réalise de décembre 2003 à juin 2004, en collaboration avec les éditions du Robert et du Seuil, la maquette de la future version en ligne du Vocabulaire européen des philosophies[32].

Entretemps, elle retrouve, en 2005, le Centre national du livre, qu'elle avait quitté en 1997 au bout de sept années, au sein de la commission « Philosophie et théologie », et rejoint à la Sorbonne Jonathan Barnes, qui l'avait fait connaître en 1983 par un commentaire de son Si Parménide, dans l'animation d'un séminaire de master de deuxième année. L'année suivante, elle prend en charge elle-même pour deux ans ce même séminaire et publie Google-moi : la deuxième mission de l'Amérique, un ouvrage sur le moteur de recherche de Google. Elle y dénonce les effets paradoxaux d'une diffusion de masse dont l'algorithme, basée à l'inverse de son propre projet ECHO sur une quantification de la popularité, tend à occulter les qualités les plus heuristiques d'une base de données.[réf. nécessaire]

En 2006 et 2007, elle participe à un programme d'études, intitulé Corpus et financé par l'Agence nationale de la recherche, sur les données et les outils de la recherche en sciences humaines et sociales et intègre le groupe d'experts conseillers en matière de plurilinguisme du ministre européen de l'éducation de la commission Barroso, Ján Figel'. Le successeur de ce dernier, Leonard Orban, prolongera cette mission jusqu'en 2008.[réf. nécessaire]

Enjeux politiques autour de la langue (2007-2010)[modifier | modifier le code]

De 2007 à 2009, le CNRS lui confie une seconde mission de coopération internationale, intitulée Traductions croisées / traditions croisées, dont l'objet est de conduire avec l'Ukraine une étude critique de l'influence de la langue sur les conceptions philosophiques.

En , à la suite du refus de publier Le Perçu de François Wahl, Barbara Cassin et Alain Badiou démissionnent des éditions du Seuil[33]. En septembre, ils fondent chez Fayard la collection Ouvertures dont l'objectif revendiqué est de « délimiter la philosophie en explorant ses bords »[34]. Ils y éditent la somme phénoménologique refusée par le Seuil.

En 2008, elle quitte la commission « Philosophie et théologie » du Centre national du livre pour présider durant deux années cette même commission avec un nouvel intitulé Philosophie, psychanalyse, sciences religieuses. Elle entre au conseil d’administration du Collège international de philosophie, dont elle présidait le conseil scientifique depuis 2003, et participe au partenariat unité mixte internationale nouvellement organisé entre l'Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, et l'université de New York autour d'un sujet d'études intitulé Transitions, translations, durabilité. Pour quatre années, elle entre au bureau de la Conférence des présidents du Comité national du CNRS (CoCNRS), où elle siège jusqu'en 2004, et préside une des instances de celui-ci, la commission XXXV chargée d'évaluer les chercheurs en philosophie, littérature, histoire des sciences et musicologie.

À ce titre, elle dénonce publiquement le « démantèlement » de la recherche française et le dénigrement pratiqué par le président Nicolas Sarkozy à l'encontre du CNRS[35]. À l'initiative du psychanalyste Roland Gori, elle rassemble les protestations de professionnels de la médecine, de l'éducation et de la culture subissant le même sort, L'Appel des appels, pour une insurrection des consciences[36].

En 2009, elle rejoint pour deux années André Laks au pilotage d'un projet financé par l'ANR sur les « présocratiques grecs, présocratiques latins ». Simultanément, le CNRS lui confie la responsabilité d'un groupement de recherche international (GDRI) intitulé Philosopher en langues. Comparatisme et traduction et l’Unesco celle d'un nouveau « réseau des femmes-philosophes » et de sa Revue des femmes-philosophes[37].

Elle abandonne la direction du Centre Léon-Robin pour prendre en la présidence du conseil d’administration du Collège international de philosophie, devenant ainsi le responsable éditorial de la revue de l'établissement, Rue Descartes, et crée avec Fernando José de Santoro Moreira un programme d'échanges pour les « second et troisième cycles (pt) » (CAPES) de l'Université du Brésil de Rio. Elle délivre dans ce cadre un enseignement synthétisant quarante années d'une recherche consacrée à déterminer comment la langue et le récit d'Homère ont façonné la pensée occidentale, Les Origines du langage philosophique - stratégies rhétoriques et poétiques de la sagesse antique : souvent sans le savoir, « nous sommes tous des lecteurs d'Homère. »[nb 2]

L'articulation entre les enjeux politiques et les langues est l'un des grands axes de ses travaux[38],[39]. Elle se montre critique à l'égard de langues comme le globish qu'elle qualifie de repoussoir de la traduction[40] ou la langue espéranto. Par exemple, sur l'espéranto, dans Plus d'une langue, (Bayard, coll. « Les petites conférences », 2012), elle écrit : « Non, la langue ne se réduit pas à un calcul, et l'Espéranto ne fonctionne pas, car c'est artificiel, insuffisant, sans épaisseur d'histoire ni de signifiant, sans auteurs et sans œuvres… L'Espéranto, aussi mort qu'une langue morte, n'est la langue maternelle de personne. ». La lecture des articles de Wikipedia sur l'espéranto permet de relever neuf erreurs dans cette citation[non neutre].

Engagements personnels (2011-2014)[modifier | modifier le code]

En 2011, elle fait partie du comité des fondateurs de l'Institut de psychanalyse[41] de l'hôpital Sainte-Anne, dont le chef de service lacanien Françoise Gorog prend la direction, et entre au conseil scientifique du Labex TransferS, émanation du CNRS, de Normale et du Collège de France, affectée à la promotion et l'étude des échanges culturels, notamment par l'informatique, où elle prend en charge trois des programmes de recherche.

En 2012, elle fonde chez Autentica Editora à Sao Paulo la collection Simul et en assure une part de la direction.[réf. nécessaire]

Membre de l'école doctorale Concepts et langage de la Sorbonne, elle consacre désormais une grande partie de son temps au nouage du discours et de la politique que réalisent en Afrique les commissions vérité et réconciliation.[réf. nécessaire]

Les Maisons de la Sagesse (depuis 2017)[modifier | modifier le code]

À la suite de l'exposition au MUCEM de Marseille[42] (décembre 2016 - mars 2017) dont elle était la commissaire, déclinée en 2017-2018 à la Fondation Martin Bodmer à Genève, elle crée et préside en 2017 l'association Maisons de la Sagesse - Traduire, qui vise à constituer un réseau de lieux et d'actions, centré autour de la traduction comme savoir-faire avec les différences. Les deux premières implantations sont à Marseille[43] et Aubervilliers.

Académie française (depuis 2018)[modifier | modifier le code]

Le , face notamment à Marie de Hennezel et Pierre Perpillou, elle est élue à l'Académie française au fauteuil précédemment occupé par Philippe Beaussant. Son épée, en forme de sabre de jedi[44], lui a été remise par Xavier Darcos, au Louvre, le mardi 15 octobre 2019, et elle a été reçue officiellement sous la coupole de l'Institut de France, par Jean-Luc Marion, le jeudi suivant.

Campus Condorcet (depuis 2019)[modifier | modifier le code]

Le 6 février 2019, elle est élue présidente du conseil scientifique du Campus Condorcet[45].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Axes de recherche[modifier | modifier le code]

Synthèse, selon Alain Badiou, qui a écrit avec elle deux ouvrages, de l'héritage heideggerien et du tournant linguistique[52], elle relit l'histoire de la philosophie antique à la lumière de la sophistique[1].

Elle montre comment la sophistique, repoussée hors de la philosophie et même hors de la pensée par Platon et par Aristote, permet d'élargir la rationalité en explorant ses principes inaperçus et ses bords. Gorgias en particulier délimite l'ontologie comme un discours simplement plus efficace que les autres : l'être de Parménide est d'abord un effet de dire. Quant au principe de non-contradiction, ancré par Aristote dans l'univocité du sens, il ne cesse d'être démenti par la sémantique de l'intentionnalité, la grammaire de l'inconscient ou les difficultés de la traduction. L'exemple des commissions vérité et réconciliation la conduit à déconstruire les arrière mondes qui tentent de masquer ce qu'elle appelle l'effet sophistique, c'est-à-dire le rôle d'acte fondateur, voire thérapeutique (« logos-pharmakon »), de la parole pour l'être humain, en tant que sujet individuel dans le cas de la psychanalyse, en tant qu'être social dans le domaine politique.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Livres publiés[modifier | modifier le code]

Coauteure[modifier | modifier le code]

Direction d'ouvrages collectifs[modifier | modifier le code]

Traductions[modifier | modifier le code]

Traductions individuelles[modifier | modifier le code]

  • Aristote, Sur Melissus, Xénophane et Gorgias, in Si Parménide, op. cit. supra, 1980
  • Parménide, Sur la nature ou sur l'étant, Seuil, Paris, 1998

Avec M. Narcy[modifier | modifier le code]

Autres traductions collectives[modifier | modifier le code]

Apports[modifier | modifier le code]

« Je cherche ce que parler veut dire[55]. »

— Barbara Cassin paraphrasant Lacan[56] en référence à l'herméneutique freudienne.

Histoire sophistique de la philosophie[modifier | modifier le code]

« Je propose d'appeler Histoire sophistique de la philosophie celle qui rapporte les positions, non pas à l'unicité de la vérité, qu'elle soit éternelle ou progressivement constituée en mode hégelien (la vérité comme telos, dans un temps orienté, ou “comme si” orienté), mais celle qui les rapporte aux instantanés du kairos, occasion, opportunité, grâce à des mêkhanai, procédés, ruses, machines, permettant de happer le kairos par son toupet[57],[nb 5]. »

Logologie[modifier | modifier le code]

Terme repris de Novalis, la logologie nomme[pas clair] la théorie sophistique où le dire effectue le monde (avec, notamment, Gorgias dans le Traité du non-être), par opposition (et comme conséquence poussée du Poème de Parménide) à l'ontologie. L'être est un effet de dire (L'Effet sophistique).

En particulier, dans le cadre de l'histoire sophistique, la logologie étudie l'histoire de la performativité[58].

Le barbare est au cœur de la langue[modifier | modifier le code]

« Nous barbarisons quand nous refusons ce qui constitue l’autre comme autre (…)[59] »

La banalisation du mal passe, outre la désignation de l'étranger comme barbare, par la prétention à l'universalité d'une langue, une novlangue, qui, réduite à un système de communication[58], dénie à chaque langue maternelle ce qu'elle a d'intraduisible, en particulier son aspect performatif en ce que celui-ci a de fondateur pour une civilisation[58]. Selon Barbara Cassin, la défense de la diversité des langues, en particulier face au globish et la googlisation de la pensée[définition souhaitable], est un rempart contre la barbarie[58].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Nicolas Truong, « Barbara Cassin : “Je travaille sur ce que peuvent les mots” », Le Monde, no 22809,‎ , p. 18 (lire en ligne).
  2. Marion Cocquet, « Sur les traces des Cassin », sur le site du magazine Le Point, (consulté le ).
  3. a b c et d Who's Who in France, édition 2015, p. 483.
  4. Catinchi 2019.
  5. Anne Diatkine, « Barbara Cassin, non académique », sur le site du quotidien Libération, (consulté le ).
  6. a et b Philippe-Jean Catinchi, « Barbara Cassin : la puissance des mots », L'Histoire n°463, septembre 2019, p. 32-33.
  7. B. Cassin, Conviction et démonstration dans la polémique philosophique entre Leibniz et Arnauld, Paris, Sorbonne, 1968.
  8. F. Fédier, Soixante-deux photographies de Martin Heidegger, Paris, Gallimard, 1999.
  9. D. Janicaud, Heidegger en France, vol. I, Paris, Albin Michel, 2001.
  10. B. Cassin, Séminaire du Thor, in Questions IV, p. 291-297, Paris, Gallimard, 1976.
  11. a et b C. Briffard, Le vocabulaire européen des philosophes, dictionnaire des intraduisibles : entretien avec Barbara Cassin, philosophe et philologue, directeur de recherche au CNRS, in Texto!, vol. XI, no 2, juin 2006 (ISSN 1773-0120), Paris, Institut Ferdinand de Saussure.
  12. H. Arendt, Préface, in H. Arendt, La Crise de la culture : huit exercices de pensée politique, Paris, Gallimard, 1954.
  13. Pindare, Olympiques, in Revue de poésie, no 40, Paris, février 1971.
    G. W. Leibniz, Les deux labyrinthes, textes choisis par A. Chauve, Paris, PUF, 1973.
    P. Szondi, Poésie et politique de l'idéalisme allemand, in J. Bollack, Sens commun, vol. XXIX, Paris, Éditions de Minuit, 1975 (ISBN 9782707300522).
  14. B. Cassin, "De Melisso Xenophane Gorgia", édition, traduction et commentaire., université de Lille III, Lille, 1974.
  15. B. Cassin, Si Parménide : le traité anonyme De Melisso Xenophane Gorgia, édition critique et commentaire., in J. Bollack, Cahiers de philologie, IV, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 1980 (ISBN 2-85939-151-7).
  16. J. Dupont, Présentation en ligne de la revue du Centre Étienne-Marcel, Le Coq-Héron, Paris, Éditions Érès, janvier 2009.
  17. « Barbara Cassin, le pouvoir des mots », sur CNRS Le journal (consulté le ).
  18. B. Cassin et al., Positions de la sophistique, coll. "Bibliothèque d’histoire de la philosophie", Paris, Vrin, 1986 (ISBN 978-2-7116-0918-5).
  19. B. Cassin & M. Narcy, La Décision du sens. Le livre Gamma de la Métaphysique d’Aristote, introduction, texte, traduction et commentaire, Vrin, Paris, 1989, 296 p.
  20. Col. Nos Grecs et leurs modernes. Les stratégies contemporaines d’appropriation de l’Antiquité, Paris, Le Seuil, 1992.
  21. B. Cassin, De l’organisme au pique-nique : quel consensus pour quelle cité ?, in Nos Grecs et leurs modernes, op. cit.
  22. B. Cassin, Aristote et le linguistic turn, in Nos Grecs et leurs modernes, op. cit.
  23. Alain Badiou, François Wahl ou La vie dans la pensée, in Le Monde, 16 septembre 2014.
  24. B. Cassin, Sophistique et critique de l’ontologie, Paris, Université de Paris IV, 1994.
  25. É. Alliez, Barbara Cassin, « Aristote et le logos Conte de la phénoménologie ordinaire », in Futur antérieur, no 39-40, Paris, Éd. Inculte, septembre 1997.
  26. L'Effet sophistique, Paris, Gallimard, 1995 (ISBN 9782070730230)
  27. ARCSA
  28. Membres honoraires de Rhetoric Africa.
  29. Correspondants étrangers de Rhetoric Africa.
  30. Septième Programme-cadre pour la recherche et le développement technologique (PCRD) Accroître le potentiel humain – Base de connaissances socio-économiques.
  31. ECHO.
  32. L. Catach, G. Gauvin & F. Lhostis, Présentation du VEP, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2004.
  33. Seuil franchi, in Libération, Paris, 17 mai 2007 [lire en ligne].
  34. A. Beuve-Méry & J. Birnbaum, Divorce philosophique, in Le Monde des livres, Le Monde, Paris, 4 octobre 2007.
  35. Motion du 4 février 2009.
  36. R. Gori, Ch. Laval & B. Cassin, L'Appel des appels, pour une insurrection des consciences, coll. "Les mille et une nuits", Fayard, Paris, 2009.
  37. Revue des femmes-philosophes no 0, Unesco, Paris, 2010.
    Revue des femmes-philosophes no 1 "La quadrature du cercle", Unesco, Paris, novembre 2011.
    Revue des femmes-philosophes no 2 "Printemps arabes, printemps durables. Ce que les femmes philosophes pensent du (nouveau) monde arabe, ce que les femmes philosophes du (nouveau) monde arabe pensent.", Unesco, Paris, novembre 2012.
  38. Voir sur mucem.org.
  39. Voir sur lesnouvellesnews.fr.
  40. Voir sur franceculture.fr.
  41. Présentation de l'Institut de psychanalyse.
  42. « Après Babel, traduire », sur Mucem — Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (consulté le )
  43. « NAISSANCE D’UNE MAISON DE LA SAGESSE À MARSEILLE », sur radiogrenouille.com, (consulté le ).
  44. Mathilde Serrell (Production) et David Jacubowiez (Réalisation), « Barbara Cassin, la Jedi de l'Académie française » [podcast], France Culture, sur radiofrance.fr, (consulté le ).
  45. Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, « Barbara Cassin élue présidente du Conseil Scientifique du Campus Condorcet », sur EHESS, (consulté le )
  46. B. Cassin, Ensaios sofisticos, Sao Paulo, Siciliano, 1990.
  47. « Grand prix de philosophie » (consulté le ).
  48. « Barbara Cassin, médaille d’or 2018 du CNRS » (consulté le ).
  49. Décret du portant promotion et nomination.
  50. Décret du 29 mai 2019 portant promotion et nomination
  51. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – été 2020 », sur le site du ministère de la Culture, (consulté le ).
  52. Alain Badiou, Logique des Mondes, p. 567, coll. « L'ordre philosophique », Seuil, Paris, 2006.
  53. Voir sur centreleonrobin.fr.
  54. Voir sur minhateca.com.br.
  55. Nicolas Truong, « Entretien avec Barbara Cassin », in Philosophie Magazine, n° 14, Philo Éditions, Paris, 25 octobre 2007.
  56. Jacques Lacan, Variantes de la cure-type, in Écrits, p. 330, Seuil, Paris, 1966.
  57. B. Cassin, L'Effet sophistique, p. 19, Gallimard, Paris, 1995.
  58. a b c et d A. Pierçon-Gnezda, Barbara Cassin, « L’archipel des idées de Barbara Cassin », in Lectures, 8 octobre 2014.
  59. B. Cassin, L'archipel des idées de Barbara Cassin, p. 39, coll. L'archipel des idées, MSH, Paris, 2014 (ISBN 978-2-7351-1699-7).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Cassin est le fils d'un cousin germain de René Cassin[2].
  2. Exemple cocasse et parlant, quand un homme insulte une femme en la traitant de chienne, il cite sans le savoir l'Odyssée. Au-delà des mots, il s'agit de schémas culturels.
  3. Actes de la Rencontre internationale organisée du 18 au 22 octobre 1994 à Paris par la Sorbonne et le Muséum national d'histoire naturelle.
  4. Patrick Lévy est un traducteur de la maison Gallimard.
  5. Cet extrait reprend mot pour mot un passage d'une intervention antérieure : Aristote et le « linguistic turn », in Nos Grecs et leurs modernes, p. 434, op. cit. infra.
  6. Un compte-rendu critique du Si parménide.
  7. Dans ce numéro de revue consacré aux représentantes féminines de la philosophie française contemporaine (Claude Imbert, Françoise Dastur, Marie-José Mondzain, Monique David-Ménard, Antonia Soulez, Isabelle Stengers, etc.) Stanley Cavell présente le travail de Barbara Cassin à la lumière d'Austin et de Wittgenstein. À noter au sein de ce même numéro, la traduction anglaise d'un article de Barbara Cassin, « Who's Afraid of the Sophists? Against Ethical Correctness ».

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