« Rabah Bitat » : différence entre les versions

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'''Rabah Bitat''', en {{lang-ar|رابح بيطاط}}, né le {{date de naissance|19|décembre|1925}} à Aïn Kerma (actuelle [[Messaoud Boudjriou]], [[wilaya de Constantine]]) et mort le {{Date de décès|10|avril|2000}} à [[Paris]], est un militant nationaliste et [[homme d'État]] [[algérie]]n, un des fondateurs du [[Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] en 1954, et, après l'indépendance, plusieurs fois ministre. Il a aussi été [[Liste des chefs d'État de l'Algérie|chef de l'État]] par intérim durant 45 jours en [[1978]], à la suite du décès de [[Houari Boumédiène]].
'''Rabah Bitat''' (en {{lang-ar|رابح بيطاط}}, en [[Langues berbères|berbère]] : ⵕⴰⴱⵃ ⴱⵉⵟⴰⵟ), né le {{date de naissance|19|décembre|1925}} à Aïn Kerma (actuelle [[Messaoud Boudjriou]], [[wilaya de Constantine]]) et mort le {{Date de décès|10|avril|2000}} à [[14e arrondissement de Paris|Paris {{14e}}]]<ref>[https://deces.matchid.io/id/r-vsDkGJWbof Relevé des fichiers de l'Insee]</ref>, est un militant nationaliste et [[homme d'État]] [[algérie]]n, un des six fondateurs du [[Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] en 1954, et, après l'indépendance, plusieurs fois ministre. Il a aussi été [[Liste des chefs d'État de l'Algérie|chef de l'État]] par intérim durant 45 jours en [[1978]], à la suite du décès de [[Houari Boumédiène]].


== Biographie ==
== Biographie ==
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Il adhère jeune au [[Parti du peuple algérien]] (PPA) de [[Messali Hadj]], puis au [[Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques]] (MTLD). Après la guerre, il fait partie de l'[[Organisation spéciale (Algérie)|Organisation spéciale]] (OS), branche clandestine du MTLD. À la suite de l'attaque de la poste d’[[Oran]], il est condamné par contumace à dix ans de prison.
Il adhère jeune au [[Parti du peuple algérien]] (PPA) de [[Messali Hadj]], puis au [[Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques]] (MTLD). Après la guerre, il fait partie de l'[[Organisation spéciale (Algérie)|Organisation spéciale]] (OS), branche clandestine du MTLD. À la suite de l'attaque de la poste d’[[Oran]], il est condamné par contumace à dix ans de prison.


Au cours de l'année 1954, alors que le MTLD connaît un conflit grave entre « messalistes » et « centralistes », il répond favorablement au projet de [[Mohamed Boudiaf]] et [[Mourad Didouche]] de créer un parti vraiment révolutionnaire et il est l'un des militants, souvent des anciens de l'OS, à l'origine du [[Comité révolutionnaire d'unité et d'action]] ; en août 1954, après la « réunion des 22 » dans une modeste villa du [[El Madania|Clos Salambier]] appartenant à [[Lyès Deriche]], il est un des six membres<ref>Voir photographie ci-contre.</ref> du conseil dirigeant du [[CRUA]] et lorsque celui-ci devient le [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]] en octobre, il fait encore partie du conseil porté à neuf membres par l'entrée des trois délégués au Caire ([[Hocine Aït Ahmed|Aït Ahmed]], [[Ahmed Ben Bella|Ben Bella]], [[Mohamed Khider|Khider]]).
Au cours de l'année 1954, alors que le MTLD connaît un conflit grave entre « messalistes » et « centralistes », il répond favorablement au projet de [[Mohamed Boudiaf]] et [[Mourad Didouche]] de créer un parti vraiment révolutionnaire et il est l'un des militants, souvent des anciens de l'OS, à l'origine du [[Comité révolutionnaire d'unité et d'action]] ; en {{date-|août 1954}}, après la « réunion des 22 » dans une modeste villa du [[El Madania|Clos Salambier]] appartenant à [[Lyès Deriche]], il est un des six membres<ref>Voir photographie ci-contre.</ref> du conseil dirigeant du [[CRUA]] et lorsque celui-ci devient le [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]] en octobre, il fait encore partie du conseil porté à neuf membres par l'entrée des trois délégués au Caire ([[Hocine Aït Ahmed|Aït Ahmed]], [[Ahmed Ben Bella|Ben Bella]], [[Mohamed Khider|Khider]]).


=== La guerre d'indépendance ===
=== La guerre d'indépendance ===
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Dès la création du FLN, Rabah Bitat est responsable de la [[Wilaya IV historique|Wilaya IV]]<ref>« Wilaya IV » à partir du [[congrès de la Soummam]] en 1956, mais sans Alger qui forme la [[Zone autonome d'Alger|Zone autonome]]</ref>. Le {{date-|1 novembre 1954}}, jour de la [[Toussaint rouge]], il organise l'action dans cette zone.
[[Image:Six chefs FLN - 1954.jpg|right|230px|thumb|« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise peu avant le déclenchement des hostilités le {{date de décès|1|novembre|1954}}. De gauche à droite, debout : Rabah Bitat, [[Mostefa Ben Boulaïd]], [[Mourad Didouche]] et [[Mohamed Boudiaf]] ; assis : [[Belkacem Krim]] et [[Larbi Ben M'hidi]].]]
Dès la création du FLN, Rabah Bitat est responsable de la [[Wilaya IV historique|Wilaya IV]]<ref>« Wilaya IV » à partir du [[congrès de la Soummam]] en 1956, mais sans Alger qui forme la [[Zone autonome d'Alger|Zone autonome]]</ref>. Le {{1er}} novembre 1954, jour de la [[Toussaint rouge]], il organise l'action dans cette zone.


En 1955, il fut arrêté par les autorités coloniales et condamné à la prison à vie, puis libéré après le cessez-le-feu en mars 1962.
En 1955, il fut arrêté par les autorités coloniales et condamné à la prison à vie, puis libéré après le cessez-le-feu en {{date-|mars 1962}}.


=== Après l'indépendance ===
=== Après l'indépendance ===
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Après avoir rejoint l'opposition à [[Paris]], il rallie le [[coup d'État]] du colonel [[Houari Boumédiène|Boumediène]] ({{Date|19|juin|1965}}) et est nommé ministre d'État sans portefeuille le {{date|10|juillet|1965}}.
Après avoir rejoint l'opposition à [[Paris]], il rallie le [[coup d'État]] du colonel [[Houari Boumédiène|Boumediène]] ({{Date|19|juin|1965}}) et est nommé ministre d'État sans portefeuille le {{date|10|juillet|1965}}.


Il devient ministre des Transports le {{Date|21|juillet|1970}}, poste qu'il occupe jusqu'au {{Date|5|mars|1977}}, devenant président de la première [[Assemblée populaire nationale (Algérie)|Assemblée populaire nationale]].
Il devient ministre des Transports le {{Date|21|juillet|1970}}, poste qu'il occupe jusqu'au {{Date|5|mars|1977}}, devenant président de l'[[Assemblée populaire nationale (Algérie)|Assemblée populaire nationale]].


Constitutionnellement, il est le second personnage de l'État, aussi, à la mort de [[Houari Boumédiène]] le {{date|27|décembre|1978}}, il assure l'intérim de la présidence de la [[Histoire de l'Algérie depuis 1962|République algérienne démocratique et populaire]] durant les 45 jours prévus par la constitution pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
Constitutionnellement, il est le second personnage de l'État, aussi, à la mort de [[Houari Boumédiène]] le {{date|27|décembre|1978}}, il assure l'intérim de la présidence de la [[Histoire de l'Algérie depuis 1962|République algérienne démocratique et populaire]] durant les 45 jours prévus par la constitution pour organiser une nouvelle élection présidentielle.
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Il meurt le {{Date|10|avril|2000}} à l'[[hôpital Broussais]] à Paris.
Il meurt le {{Date|10|avril|2000}} à l'[[hôpital Broussais]] à Paris.

== Galerie ==
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Fichier:1954 4Rabah Bitat.jpg|Fiche de police de Rabah Bitat.
Fichier:Six chefs FLN - 1954.jpg|« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise peu avant le déclenchement des hostilités le {{date de décès|1|novembre|1954}}. De gauche à droite, debout : Rabah Bitat, [[Mostefa Ben Boulaïd]], [[Mourad Didouche]] et [[Mohamed Boudiaf]] ; assis : [[Belkacem Krim]] et [[Larbi Ben M'hidi]].
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== Hommages ==
== Hommages ==
*L'[[aéroport d'Annaba - Rabah Bitat|aéroport d'Annaba]] porte son nom.
*L'[[aéroport d'Annaba - Rabah Bitat|aéroport d'Annaba]] porte son nom ;
*Lycée Rabah Bitat située à [[Ouled Yaïch (Algérie)|Ouled Yaïch (Blida)]] porte son nom .
*le lycée Rabah-Bitat situé à [[Ouled Yaïch (Algérie)|Ouled Yaïch (Blida)]] porte son nom ;
*Lycée Rabah Bitat à [[Messaoud Boudjriou|Ain kerma (Messaoud boudjriou)]] Wilaya de Constantine, le lieu de sa naissance.
*le lycée Rabah-Bitat à [[Messaoud Boudjriou|Ain kerma (Messaoud boudjriou)]] Wilaya de Constantine, le lieu de sa naissance.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=}}
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== Liens externes ==
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[[Catégorie:Décès à 74 ans]]
[[Catégorie:Décès à 74 ans]]
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Dernière version du 5 avril 2024 à 10:09

Rabah Bitat
Illustration.
Fonctions
Président de l'Assemblée populaire nationale

(13 ans, 7 mois et 2 jours)
Président Houari Boumédiène

Chadli Bendjedid

Prédécesseur El Hadj Benalla (indirectement, président de l'Assemblée nationale)
Djelloul Malaika (intérim, 1979)
Successeur Abdelaziz Belkhadem
Chef de l'État de la République algérienne démocratique et populaire
(intérim)

(1 mois et 13 jours)
Gouvernement Boumédiène IV
Prédécesseur Houari Boumédiène
Successeur Chadli Bendjedid
Chef de la Wilaya IV historique

(3 mois et 8 jours)
Successeur Amar Ouamrane
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Aïn Kerma (Algérie)
Date de décès (à 74 ans)
Lieu de décès 14e arrondissement de Paris
Nationalité Algérienne
Parti politique PPA
MTLD (1946-1954)
FLN (1954-2000)
Conjoint Zohra Drif
Religion Islam

Signature de Rabah Bitat

Rabah Bitat
Chefs d'État algériens

Rabah Bitat (en arabe : رابح بيطاط, en berbère : ⵕⴰⴱⵃ ⴱⵉⵟⴰⵟ), né le à Aïn Kerma (actuelle Messaoud Boudjriou, wilaya de Constantine) et mort le à Paris 14e[1], est un militant nationaliste et homme d'État algérien, un des six fondateurs du Front de libération nationale en 1954, et, après l'indépendance, plusieurs fois ministre. Il a aussi été chef de l'État par intérim durant 45 jours en 1978, à la suite du décès de Houari Boumédiène.

Biographie[modifier | modifier le code]

L'engagement nationaliste[modifier | modifier le code]

Il adhère jeune au Parti du peuple algérien (PPA) de Messali Hadj, puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Après la guerre, il fait partie de l'Organisation spéciale (OS), branche clandestine du MTLD. À la suite de l'attaque de la poste d’Oran, il est condamné par contumace à dix ans de prison.

Au cours de l'année 1954, alors que le MTLD connaît un conflit grave entre « messalistes » et « centralistes », il répond favorablement au projet de Mohamed Boudiaf et Mourad Didouche de créer un parti vraiment révolutionnaire et il est l'un des militants, souvent des anciens de l'OS, à l'origine du Comité révolutionnaire d'unité et d'action ; en , après la « réunion des 22 » dans une modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche, il est un des six membres[2] du conseil dirigeant du CRUA et lorsque celui-ci devient le FLN en octobre, il fait encore partie du conseil porté à neuf membres par l'entrée des trois délégués au Caire (Aït Ahmed, Ben Bella, Khider).

La guerre d'indépendance[modifier | modifier le code]

Dès la création du FLN, Rabah Bitat est responsable de la Wilaya IV[3]. Le , jour de la Toussaint rouge, il organise l'action dans cette zone.

En 1955, il fut arrêté par les autorités coloniales et condamné à la prison à vie, puis libéré après le cessez-le-feu en .

Après l'indépendance[modifier | modifier le code]

Vice-président du conseil dans le premier gouvernement d'Ahmed Ben Bella le , il démissionne en novembre 1963.

Après avoir rejoint l'opposition à Paris, il rallie le coup d'État du colonel Boumediène () et est nommé ministre d'État sans portefeuille le .

Il devient ministre des Transports le , poste qu'il occupe jusqu'au , devenant président de l'Assemblée populaire nationale.

Constitutionnellement, il est le second personnage de l'État, aussi, à la mort de Houari Boumédiène le , il assure l'intérim de la présidence de la République algérienne démocratique et populaire durant les 45 jours prévus par la constitution pour organiser une nouvelle élection présidentielle.

Il est réélu président de l'Assemblée nationale en 1982, 1987 et 1989, mais démissionne le pour exprimer son désaccord avec la politique suivie par le président Chadli Bendjedid.

Retiré de la vie politique pendant une décennie, il soutient activement la candidature d'Abdelaziz Bouteflika en 1999 ; élu, celui-ci le désigne comme envoyé spécial pour plusieurs missions et le charge de le représenter personnellement lors de l'investiture de Thabo Mbeki en Afrique du Sud.

Il meurt le à l'hôpital Broussais à Paris.

Galerie[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Voir photographie ci-contre.
  3. « Wilaya IV » à partir du congrès de la Soummam en 1956, mais sans Alger qui forme la Zone autonome

Liens externes[modifier | modifier le code]