« Jules Ier » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
StarusBot (discuter | contributions)
m cosmétique (modèle exposant)
Alexjes98 (discuter | contributions)
Ajout catégories
 
(41 versions intermédiaires par 31 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Titre mis en forme|Jules {{Ier}}}}
{{Titre mis en forme|{{nobr|Jules {{Ier}}}}}}
{{Ébauche|pape}}
{{Infobox Prélat catholique
{{Infobox Prélat catholique
| nom = Jules Ier
| nom = {{nobr|Jules {{Ier}}}}
| titre = Pape
| titre = Pape
| image pb = Fichier:Iulius I.jpg
| image = Iulius I.png
| taille image = 250px
| taille image = 200
| légende = Le {{35e}} pape Jules Ier
| légende = Portrait imaginaire. [[Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs]] (mosaïque du milieu du {{s-|XIX}}).
| nom naissance =
| nom de naissance = Iulius ou Julius
| naissance =
| début pontificat = {{Date|6|février|337}}
| début pontificat = {{Date|6|février|337}}
| intronisation =
| intronisation =
| fin pontificat = {{Date|12|avril|352}}
| fin pontificat = {{Date|12|avril|352}}
| prédécesseur pape = [[Marc (pape)|Marc]]
| prédécesseur pape = [[Marc (pape)|Marc]]
| successeur pape = [[Libère]]
| successeur pape = [[Libère]]
| blason pb = Image:Template for Papal coat of arms.svg
| blason =
| note =
| antipape =
| antipape =
| devise =
| devise =
}}
}}


Saint '''Jules {{Ier}}''', né à [[Rome]] vers [[280]], intronisé 35<sup>e</sup> [[Liste des papes|pape]] le [[6 février]] [[337]]. Il le reste jusqu'au [[12 avril]] [[352]].
'''Jules de Rome''' ou '''{{nobr|Jules {{Ier}}}}''', né à [[Rome]] vers [[280]] et mort dans la même ville en [[352]], est un évêque de Rome qui accède à l'épiscopat le {{date|6 février 337}}. Selon le comput de la tradition catholique, il est le {{35e}} [[Liste des papes|pape]].


Son épiscopat est marqué par la [[Arianisme|crise arienne]] dans laquelle il prend parti pour le [[Christianisme nicéen|nicéen]] [[Athanase d'Alexandrie]], par le [[Concile de Sardique|synode de Sardique]] en [[343]] et par la revendication qui y est faite par la délégation romaine de la juridiction universelle d'appel pour trancher les conflits ecclésiaux, au nom de sa prééminence apostolique.
Pape considéré longtemps par l'Église chrétienne apostolique comme bienveillant, il sait faire, également, preuve de fermeté. Il prend la défense de [[saint Athanase]] d'Alexandrie contre les [[Arianisme|Ariens]] et semi-Ariens et les anti-nicéens.


== Biographie ==
Il tient en [[340]]-[[341]], un [[synode]] à Rome contre l'[[Arianisme]], et provoqua également la réunion du [[Concile de Sardique]], (l'actuelle Sofia) en [[342]].
Mis à part son implication dans la crise arienne qui traverse le christianisme de l'époque, les éléments biographiques le concernant sont ténus, composés de sources éparses : une inscription parcellaire, six éléments de sa correspondance, de courtes notices dans le ''[[Catalogus Liberianus]]'' et le ''[[Liber Pontificalis]]''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Glen L.|nom1=Thompson|titre=The Correspondence of Pope Julius I|éditeur=CUA Press|année=2015|pages totales=368|passage=XXX|isbn=978-0-8132-2707-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=fABnBgAAQBAJ|consulté le=2018-09-01}}</ref>.


=== Éléments biographiques ===
Il fait élever à Rome, la Basilique des ''Douze Apôtres'' communément nommée à l'époque la Basilica Juliana ainsi que la [[Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere]]. Il consacre [[Donat d'Arezzo|saint Donat]] évêque d'[[Arezzo]].
[[Fichier:Milly La Forêt-Église Notre-Dame de l'Assomption-Pape Jules 1-20131102.jpg|alt=Vitrail de Charles Lorin « Le pape St Jules {{Ier}} au concile de Sardique (352) - Chartres 1900 ».|vignette|redresse|Vitrail de [[Charles Lorin]] « Le pape St Jules {{Ier}} au [[concile de Sardique]] (352) - Chartres 1900 ».]]Après l'éphémère épiscopat de [[Marc (pape)|Marc]], le siège reste vacant pendant quatre mois pour une raison inconnue. Jules, natif de Rome et fils d'un certain Rusticus<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Glen L.|nom1=Thompson|titre=The Correspondence of Pope Julius I|éditeur=CUA Press|année=2015|pages totales=368|passage=XXXII|isbn=978-0-8132-2707-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=fABnBgAAQBAJ|consulté le=2018-09-01}}</ref>, y est élu le {{Date|6|février|337}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Glen L.|nom1=Thompson|titre=The Correspondence of Pope Julius I|éditeur=CUA Press|année=2015|pages totales=368|passage=XXXI|isbn=978-0-8132-2707-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=fABnBgAAQBAJ|consulté le=2018-09-01}}</ref>, année de la mort de l'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin]].


C'est sous son épiscopat que remonte la création de la [[chancellerie apostolique]], le plus ancien [[dicastère]] de l'[[Église catholique|Église catholique romaine]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Christophe|nom1=Dickès|lien auteur1=Christophe Dickès|responsabilité1=dir.|titre=Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|collection=Bouquins|année=2013|pages totales=1094|passage=228|isbn=978-2-221-11654-8}}</ref>, dont le fonctionnement est calqué sur les procédures de l'administration romaine<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John W.|nom1=O'Malley,|titre=A history of the popes|sous-titre=from Peter to the present|lieu=Lanham (Md.)|éditeur=Sheed & Ward|année=2010|pages totales=351|passage=34|isbn=978-1-58051-227-5|consulté le=2018-09-01}}</ref>.
Jules {{Ier}} mourut le 12 avril 352 et fut enterré au cimetière de [[Calepodio]] sur la [[via Aurelia]] où il avait fait construire une église. Sa dépouille fut transférée par le pape [[Adrien Ier|Adrien {{Ier}}]], en 790, en l'église [[Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere|Sainte-Marie-du-Trastevere]] où il repose désormais.


Selon le ''Liber Pontificalis'', il nomme dix-huit prêtres, quatre diacres et neuf évêques<ref name=":3" /> au nombre desquels figure [[Donat d'Arezzo|Donat]], évêque d'[[Arezzo]], mais ces consécrations relèvent davantage de la tradition que de l'histoire<ref name=":3" />. C'est également à son époque qu'ont été élevées plusieurs édifices religieux qui lui sont attribués comme la [[Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere]]<ref name=":0" /> ou encore la Basilique des ''Douze Apôtres'' communément nommée à l'époque la ''Basilica Juliana<ref name=":2" />''.
Il est fêté le [[12 avril]]<ref>[http://nominis.cef.fr/contenus/saint/958/Saint-Jules-Ier.html Voir site Nominis]</ref>

Il meurt le {{date-|12 avril 352}}<ref name=":2" /> et est enterré aux [[Catacombes de Rome|catacombes]] de [[Calépode de Rome|Calépodius]] sur la [[via Aurelia]]<ref name=":3" />. Sa dépouille est ensuite transférée par le pape [[Adrien Ier|{{nobr|Adrien {{Ier}}}}]], en 790, en l'église [[Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere|Sainte-Marie-du-Trastevere]] où il repose désormais. Il est célébré comme saint par l'Église catholique le [[12 avril]].

=== Crise arienne ===
Peu après son accession à l'épiscopat, une délégation orientale d'évêques menée par [[Eusèbe de Nicomédie]] sollicite la communion de Jules pour le candidat arien au siège épiscopal d'Alexandrie, contre le nicéen [[Athanase d'Alexandrie]]<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves-Marie|nom1=Hilaire|lien auteur1=Yves-Marie Hilaire|directeur1=oui|titre=Histoire de la papauté|sous-titre=2000 ans de mission et de tribulations|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2003|pages totales=572|passage=59-61|isbn=2-02-059006-9}}</ref>. Ce dernier, qui a retrouvé son siège après en avoir été écarté par le [[Premier concile de Tyr|concile de Tyr]], envoie à son tour une délégation pour appuyer son point de vue<ref name=":1" />.

L'évêque de Rome propose une conciliation mais l'évêque alexandrin est à nouveau expulsé de son siège par [[Constance II]] et s'exile à Rome, accompagné de membres de son clergé<ref name=":1" />. Jules donne alors sa communion à Athanase, s'aliénant la délégation arienne qui refuse de participer à un synode à Rome, estimant que son évêque s'est posé en juge d'appel, au mépris de la régionalisation des juridictions ecclésiastiques validées par le [[Premier concile de Nicée|concile de Nicée]]<ref name=":1" />.

Jules argue qu'il n'a fait que poursuivre la coutume d'établir l'unité ecclésiale « dans la manifestation concrète de la fraternité collégiale par l'échange de lettres de communion » et le synode romain, qui se tient en [[340]] ou [[341]]<ref name=":0" />, annule l'élection du concurrent d'Athanase<ref name=":1" />.

Les co-empereurs Constant et Constance, sous les demandes répétées des protagonistes de la crise, convoquent en [[343]] un [[Concile de Sardique|concile à Sardique]] où les délégations orientales et occidentales siègent chacune de leur côté et s'excommunient réciproquement<ref name=":1" />. Les occidentaux rédigent un symbole de foi pro-nicéen qui tente de donner une base juridique à la primauté du siège épiscopal romain qui reste, dans l'immédiat, sans impact tandis qu'après le retour d'Athanase à Alexandrie en [[346]], le siège de Rome connait un effacement relatif dans les années qui suivent<ref name=":1" />., non sans que Jules rétablisse [[Marcel d'Ancyre]], accusé de [[sabellianisme]], sur son siège en [[353]]<ref name=":3" />.

Ces évènements traduisent la césure ecclésiologique qui se dessine entre l'Occident, qui commence à revendiquer la primauté du « Siège apostolique » héritier de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] et [[Paul de Tarse|Paul]], et l'Orient, qui fait valoir sa priorité dans la réception et la transmission de la foi chrétienne<ref name=":1" />.

== Correspondance ==
Six lettres écrites par Jules ou lui étant adressées sont conservées, qui représentent un peu moins de {{nobr|800 lignes}} de texte. Les deux lettres qui lui sont attribuées sont rédigées en grec, ainsi que l'une de celles qui lui sont adressées, les trois autres étant en latin<ref name="Thompson 2015">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Glen L.|nom1=Thompson|titre=The Correspondence of Pope Julius I|éditeur=CUA Press|année=2015|pages totales=368|passage=XXXIII-XXXIV|isbn=978-0-8132-2707-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=fABnBgAAQBAJ|consulté le=2018-09-01}}</ref>. Elles portent toutes sur la controverse arienne. L'ensemble se divise en trois paires : la première date du synode romain où sont évoqués les cas des évêques déchus Athanase et de Marcel, les deux suivantes datent de 343 et sont envoyées à Jules par ses délégués du concile de Sardique et les deux dernières, datées de la deuxième moitié des années 340, contiennent, pour l'une, les facilitations de Jules à Athanase qui a retrouvé son siège, pour l'autre, une demande de retour en communion des évêques [[Ursace]] et Valens de Mursa, précédemment opposés à l'évêque d'Alexandrie<ref name="Thompson 2015" />.

Outre ces écrits authentifiés par l'exégèse, on dénombre deux douzaines de documents ou de forgeries épistolaires attribuées à l'évêque romain, étalées sur une période allant du début du {{S-|V}} au {{S-|XII}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Glen L.|nom1=Thompson|titre=The Correspondence of Pope Julius I|éditeur=CUA Press|année=2015|pages totales=368|passage=XXXVI|isbn=978-0-8132-2707-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=fABnBgAAQBAJ|consulté le=2018-09-01}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}

== Bibliographie ==
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Glen L.|nom1=Thompson|titre=The Correspondence of Pope Julius I|éditeur=CUA Press|collection=Library of Early Christianity|numéro dans collection=3|année=2015|pages totales=368|passage=XXXIII-XXXIV|isbn=978-0-8132-2707-8|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=fABnBgAAQBAJ|consulté le=2018-09-01}}


== Liens externes ==
== Liens externes ==
{{liens}}
* {{en}} [http://www.newadvent.org/cathen/08561a.htm Jules I<sup>er</sup> dans ''Catholic encyclopedia'']
* {{en}} [http://www.newadvent.org/cathen/08561a.htm {{nobr|Jules {{Ier}}}} dans ''Catholic encyclopedia'']


{{Palette
{{pape|nom=Jules {{Ier}}|avant=[[Marc (pape)|Marc]]|après=[[Libère]]}}
|Succession/Pape|nom={{nobr|Jules {{Ier}}}}|avant=[[Marc (pape)|Marc]]|après=[[Libère]]

{{Palette
|Papes de l'Église catholique
|Papes de l'Église catholique
}}
}}
Ligne 46 : Ligne 66 :


{{DEFAULTSORT:Jules 01}}
{{DEFAULTSORT:Jules 01}}
[[Catégorie:Personnalité du IVe siècle]]
[[Catégorie:Personnalité du christianisme au IVe siècle]]
[[Catégorie:Naissance à Rome]]
[[Catégorie:Naissance à Rome]]
[[Catégorie:Pape de la Rome antique]]
[[Catégorie:Pape de la Rome antique]]
[[Catégorie:Pape du IVe siècle]]
[[Catégorie:Paléochristianisme]]
[[Catégorie:Paléochristianisme]]
[[Catégorie:Date de naissance inconnue (IIIe siècle)]]
[[Catégorie:Date de naissance non renseignée (IIIe siècle)]]
[[Catégorie:Décès en 352]]
[[Catégorie:Décès en 352]]
[[Catégorie:Saint catholique italien]]

[[af:Pous Julius I]]
[[Catégorie:Pape canonisé]]
[[Catégorie:Saint catholique fêté le 12 avril]]
[[ar:يوليوس الأول]]
[[Catégorie:Saint orthodoxe fêté le 12 avril]]
[[arz:القديس جوليوس الاول]]
[[be:Юлій I, Папа Рымскі]]
[[be-x-old:Юліюс I (папа рымскі)]]
[[bg:Юлий I]]
[[br:Jul Iañ]]
[[ca:Juli I]]
[[ceb:Julio I]]
[[cs:Julius I.]]
[[da:Pave Julius 1.]]
[[de:Julius I.]]
[[el:Πάπας Ιούλιος Α΄]]
[[en:Pope Julius I]]
[[eo:Julio la 1-a]]
[[es:Julio I]]
[[et:Julius I]]
[[eu:Julio I.a]]
[[fa:ژولیوس یکم]]
[[fi:Pyhä Julius I]]
[[gl:Xulio I, papa]]
[[he:יוליוס הראשון]]
[[hr:Julije I.]]
[[hu:I. Gyula pápa]]
[[ilo:Papa Julio I]]
[[it:Papa Giulio I]]
[[ja:ユリウス1世 (ローマ教皇)]]
[[ka:იულიუს I]]
[[ko:교황 율리오 1세]]
[[la:Iulius I]]
[[mk:Папа Јулиј I]]
[[mr:पोप ज्युलियस पहिला]]
[[mzn:ژولیوس اول]]
[[nds:Julius I.]]
[[nl:Paus Julius I]]
[[no:Julius I]]
[[pl:Juliusz I]]
[[pt:Papa Júlio I]]
[[ro:Papa Iuliu I]]
[[ru:Юлий I]]
[[sh:Julije I]]
[[sk:Július I.]]
[[sl:Papež Julij I.]]
[[sv:Julius I]]
[[sw:Papa Julius I]]
[[ta:முதலாம் ஜூலியுஸ் (திருத்தந்தை)]]
[[th:สมเด็จพระสันตะปาปาจูเลียสที่ 1]]
[[tl:Papa Julio I]]
[[uk:Юлій I]]
[[vi:Giáo hoàng Giuliô I]]
[[war:Papa Julio I]]
[[yo:Pópù Julius 1k]]
[[zh:教宗儒略一世]]

Dernière version du 8 avril 2024 à 09:48

Jules Ier
Image illustrative de l’article Jules Ier
Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Nom de naissance Iulius ou Julius
Naissance
Rome
Décès
Rome
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jules de Rome ou Jules Ier, né à Rome vers 280 et mort dans la même ville en 352, est un évêque de Rome qui accède à l'épiscopat le . Selon le comput de la tradition catholique, il est le 35e pape.

Son épiscopat est marqué par la crise arienne dans laquelle il prend parti pour le nicéen Athanase d'Alexandrie, par le synode de Sardique en 343 et par la revendication qui y est faite par la délégation romaine de la juridiction universelle d'appel pour trancher les conflits ecclésiaux, au nom de sa prééminence apostolique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Mis à part son implication dans la crise arienne qui traverse le christianisme de l'époque, les éléments biographiques le concernant sont ténus, composés de sources éparses : une inscription parcellaire, six éléments de sa correspondance, de courtes notices dans le Catalogus Liberianus et le Liber Pontificalis[1].

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Vitrail de Charles Lorin « Le pape St Jules Ier au concile de Sardique (352) - Chartres 1900 ».
Vitrail de Charles Lorin « Le pape St Jules Ier au concile de Sardique (352) - Chartres 1900 ».

Après l'éphémère épiscopat de Marc, le siège reste vacant pendant quatre mois pour une raison inconnue. Jules, natif de Rome et fils d'un certain Rusticus[2], y est élu le [3], année de la mort de l'empereur Constantin.

C'est sous son épiscopat que remonte la création de la chancellerie apostolique, le plus ancien dicastère de l'Église catholique romaine[4], dont le fonctionnement est calqué sur les procédures de l'administration romaine[5].

Selon le Liber Pontificalis, il nomme dix-huit prêtres, quatre diacres et neuf évêques[2] au nombre desquels figure Donat, évêque d'Arezzo, mais ces consécrations relèvent davantage de la tradition que de l'histoire[2]. C'est également à son époque qu'ont été élevées plusieurs édifices religieux qui lui sont attribués comme la Basilique Sainte-Marie-du-Trastevere[5] ou encore la Basilique des Douze Apôtres communément nommée à l'époque la Basilica Juliana[3].

Il meurt le [3] et est enterré aux catacombes de Calépodius sur la via Aurelia[2]. Sa dépouille est ensuite transférée par le pape Adrien Ier, en 790, en l'église Sainte-Marie-du-Trastevere où il repose désormais. Il est célébré comme saint par l'Église catholique le 12 avril.

Crise arienne[modifier | modifier le code]

Peu après son accession à l'épiscopat, une délégation orientale d'évêques menée par Eusèbe de Nicomédie sollicite la communion de Jules pour le candidat arien au siège épiscopal d'Alexandrie, contre le nicéen Athanase d'Alexandrie[6]. Ce dernier, qui a retrouvé son siège après en avoir été écarté par le concile de Tyr, envoie à son tour une délégation pour appuyer son point de vue[6].

L'évêque de Rome propose une conciliation mais l'évêque alexandrin est à nouveau expulsé de son siège par Constance II et s'exile à Rome, accompagné de membres de son clergé[6]. Jules donne alors sa communion à Athanase, s'aliénant la délégation arienne qui refuse de participer à un synode à Rome, estimant que son évêque s'est posé en juge d'appel, au mépris de la régionalisation des juridictions ecclésiastiques validées par le concile de Nicée[6].

Jules argue qu'il n'a fait que poursuivre la coutume d'établir l'unité ecclésiale « dans la manifestation concrète de la fraternité collégiale par l'échange de lettres de communion » et le synode romain, qui se tient en 340 ou 341[5], annule l'élection du concurrent d'Athanase[6].

Les co-empereurs Constant et Constance, sous les demandes répétées des protagonistes de la crise, convoquent en 343 un concile à Sardique où les délégations orientales et occidentales siègent chacune de leur côté et s'excommunient réciproquement[6]. Les occidentaux rédigent un symbole de foi pro-nicéen qui tente de donner une base juridique à la primauté du siège épiscopal romain qui reste, dans l'immédiat, sans impact tandis qu'après le retour d'Athanase à Alexandrie en 346, le siège de Rome connait un effacement relatif dans les années qui suivent[6]., non sans que Jules rétablisse Marcel d'Ancyre, accusé de sabellianisme, sur son siège en 353[2].

Ces évènements traduisent la césure ecclésiologique qui se dessine entre l'Occident, qui commence à revendiquer la primauté du « Siège apostolique » héritier de Pierre et Paul, et l'Orient, qui fait valoir sa priorité dans la réception et la transmission de la foi chrétienne[6].

Correspondance[modifier | modifier le code]

Six lettres écrites par Jules ou lui étant adressées sont conservées, qui représentent un peu moins de 800 lignes de texte. Les deux lettres qui lui sont attribuées sont rédigées en grec, ainsi que l'une de celles qui lui sont adressées, les trois autres étant en latin[7]. Elles portent toutes sur la controverse arienne. L'ensemble se divise en trois paires : la première date du synode romain où sont évoqués les cas des évêques déchus Athanase et de Marcel, les deux suivantes datent de 343 et sont envoyées à Jules par ses délégués du concile de Sardique et les deux dernières, datées de la deuxième moitié des années 340, contiennent, pour l'une, les facilitations de Jules à Athanase qui a retrouvé son siège, pour l'autre, une demande de retour en communion des évêques Ursace et Valens de Mursa, précédemment opposés à l'évêque d'Alexandrie[7].

Outre ces écrits authentifiés par l'exégèse, on dénombre deux douzaines de documents ou de forgeries épistolaires attribuées à l'évêque romain, étalées sur une période allant du début du Ve siècle au XIIe siècle[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Glen L. Thompson, The Correspondence of Pope Julius I, CUA Press, , 368 p. (ISBN 978-0-8132-2707-8, lire en ligne), p. XXX
  2. a b c d et e (en) Glen L. Thompson, The Correspondence of Pope Julius I, CUA Press, , 368 p. (ISBN 978-0-8132-2707-8, lire en ligne), p. XXXII
  3. a b et c (en) Glen L. Thompson, The Correspondence of Pope Julius I, CUA Press, , 368 p. (ISBN 978-0-8132-2707-8, lire en ligne), p. XXXI
  4. Christophe Dickès (dir.), Dictionnaire du Vatican et du Saint-Siège, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1094 p. (ISBN 978-2-221-11654-8), p. 228
  5. a b et c (en) John W. O'Malley,, A history of the popes : from Peter to the present, Lanham (Md.), Sheed & Ward, , 351 p. (ISBN 978-1-58051-227-5), p. 34
  6. a b c d e f g et h Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté : 2000 ans de mission et de tribulations, Paris, Tallandier, , 572 p. (ISBN 2-02-059006-9), p. 59-61
  7. a et b (en) Glen L. Thompson, The Correspondence of Pope Julius I, CUA Press, , 368 p. (ISBN 978-0-8132-2707-8, lire en ligne), p. XXXIII-XXXIV
  8. (en) Glen L. Thompson, The Correspondence of Pope Julius I, CUA Press, , 368 p. (ISBN 978-0-8132-2707-8, lire en ligne), p. XXXVI

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Glen L. Thompson, The Correspondence of Pope Julius I, CUA Press, coll. « Library of Early Christianity » (no 3), , 368 p. (ISBN 978-0-8132-2707-8, lire en ligne), p. XXXIII-XXXIV

Liens externes[modifier | modifier le code]