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{{Titre mis en forme|''La Dernière Valse'' (film, 1978)}}
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| légende = ''La Dernière Valse'' : The Band et les invités interprètent ensemble ''[[I Shall Be Released]]'' à la fin du concert d'adieu du groupe.
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'''''Dernière Valse''''' ''(The Last Waltz)'' est le nom donné au « [[concert]] d'adieu » du groupe de rock canadien [[The Band]], qui se déroula le jour de [[Action de grâce (Thanksgiving)|Thanksgiving]] de [[1976 en musique|1976]] (le 25 novembre), au Winterland Ballroom de [[San Francisco]]. Outre le Band, de nombreux invités se produisirent ce soir-là, dont [[Paul Butterfield]], [[Eric Clapton]], [[Neil Diamond]], [[Bob Dylan]], [[Ronnie Hawkins]], [[Dr. John]], [[Joni Mitchell]], [[Van Morrison]], [[Ringo Starr]], [[Muddy Waters]], [[Ron Wood]] et [[Neil Young]].
'''''La Dernière Valse''''' (''{{lang|en|The Last Waltz}}'') est le nom donné au « [[concert]] d'adieu » du groupe de rock canadien [[The Band (groupe)|The Band]], qui se déroula le jour de {{page h'|Thanksgiving|Thanksgiving}} de [[1976 en musique|1976]] (le {{date-|25 novembre}}), au Winterland Ballroom de [[San Francisco]]. Outre le Band, de nombreux invités se produisirent ce soir-là, dont [[Paul Butterfield]], [[Eric Clapton]], [[Neil Diamond]], [[Bob Dylan]], [[Ronnie Hawkins]], [[Dr. John]], [[Joni Mitchell]], [[Van Morrison]], [[Ringo Starr]], [[Muddy Waters]], [[Ron Wood]] et [[Neil Young]].


Le concert fut filmé par le réalisateur [[Martin Scorsese]], qui en tira un [[documentaire]], sorti en [[1978 au cinéma|1978]]. Le film inclut des performances du concert, des scènes tournées dans un studio d'enregistrement et des interviews des membres du groupe par Scorsese. Un [[The Last Waltz|triple album]] reprenant la bande originale du film sortit la même année. Le film est sorti en DVD en 2002, de même qu'un coffret de 4 CD incluant le concert et des enregistrements en studio liés.
Le concert fut filmé par le réalisateur [[Martin Scorsese]], qui en tira un [[documentaire]], sorti en [[1978 au cinéma|1978]]. Le film inclut des performances du concert, des scènes tournées dans un studio d'enregistrement et des interviews des membres du groupe par Scorsese. Un [[The Last Waltz (album, 1978)|triple album]] reprenant la bande originale du film sortit la même année. Le film est sorti en DVD en 2002, de même qu'un coffret de 4 CD incluant le concert et des enregistrements en studio liés.


''La Dernière Valse'' est considéré comme l'un des meilleurs concerts jamais filmés<ref name = "Wilmington">{{Article|langue= en |prénom1= Michael |nom1= Wilmington |titre= Movie review, 'The Last Waltz' |périodique= Chicago Tribune |lien périodique= Chicago Tribune |volume= |numéro= |jour= 18 |mois= avril |année= 2002 |pages= |issn= |url texte= http://www.chicagotribune.com/entertainment/movies/mmx-16264_lgcy,0,5298290.story |consulté le= 2009-10-22}}
''La Dernière Valse'' est considéré comme l'un des meilleurs concerts jamais filmés<ref name = "Wilmington">{{Article|langue= en |prénom1= Michael |nom1= Wilmington |titre= Movie review, 'The Last Waltz' |périodique= Chicago Tribune |lien périodique= Chicago Tribune |volume= |numéro= |jour= 18 |mois= avril |année= 2002 |pages= |issn= |url texte= http://www.chicagotribune.com/entertainment/movies/mmx-16264_lgcy,0,5298290.story |consulté le= 2009-10-22}}
</ref>. Cependant, le batteur du Band, [[Levon Helm]], a été très critique envers ce film, considérant qu'il était trop centré sur [[Robbie Robertson]], le guitariste, et pas assez sur les autres membres du groupe<ref name = "Helm"/>.
</ref>. Cependant, le batteur du Band, [[Levon Helm]], a été très critique envers ce film, considérant qu'il était trop centré sur [[Robbie Robertson]], le guitariste et producteur du film, et pas assez sur les autres membres du groupe<ref name = "Helm"/>.


== Synopsis du film ==
== Synopsis du film ==
Commençant sur un panneau disant « ''This film should be played loud!'' » (« Ce film doit être écouté fort ! »), en référence à la pochette intérieure de l'album ''[[Let It Bleed]]'' des [[Rolling Stones]], le documentaire étudie les influences du Band et sa carrière. Le groupe, composé de [[Rick Danko]] ([[guitare basse]], [[violon]], [[chant]]), [[Levon Helm]] ([[batterie (musique)|batterie]], [[mandoline]], chant), [[Garth Hudson]] ([[clavier (musique)|claviers]], [[saxophone]]), [[Richard Manuel]] (claviers, [[instruments de percussion|percussions]], chant), et le compositeur [[Robbie Robertson]] à la [[guitare]], débuta sa carrière à la fin des années 1950, sous la forme d'un groupe de [[rock and roll]] mené par [[Ronnie Hawkins]], le premier invité du concert. Le Band joua pour [[Bob Dylan]] dans les années 1960, et Dylan joue avec eux vers la fin du concert.
Commençant sur un panneau disant « ''This film should be played loud!'' » (« Ce film doit être écouté fort ! »), en référence à la pochette intérieure de l'album ''[[Let It Bleed]]'' des [[Rolling Stones]], le documentaire étudie les influences du Band et sa carrière. Le groupe, composé de [[Rick Danko]] ([[guitare basse]], [[violon]], [[chant]]), [[Levon Helm]] ([[batterie (musique)|batterie]], [[mandoline]], chant), [[Garth Hudson]] ([[clavier (musique)|claviers]], [[saxophone]]), [[Richard Manuel]] (claviers, [[instruments de percussion|percussions]], chant), et le compositeur [[Robbie Robertson]] à la [[guitare]], commença sa carrière à la fin des années 1950, sous la forme d'un groupe de [[rock 'n' roll]] mené par [[Ronnie Hawkins]], le premier invité du concert. Le Band joua pour [[Bob Dylan]] dans les années 1960, et Dylan joue avec eux vers la fin du concert.


De nombreux autres artistes jouent avec le Band : [[Muddy Waters]], [[Paul Butterfield]], [[Neil Young]], [[Joni Mitchell]], [[Van Morrison]], [[Dr. John]], [[Neil Diamond]] et [[Eric Clapton]], jouant du [[blues]], du [[rock and roll]], du [[rhythm and blues]], de la [[pop (musique)|pop]], du [[folk]] et du [[rock]]. D'autres genres apparaissent dans les séquences filmées ultérieurement en studio, avec [[Emmylou Harris]] ([[country]]) et [[The Staple Singers]] ([[Musique soul|soul]] et [[gospel]]).
De nombreux autres artistes jouent avec le Band : [[Muddy Waters]], [[Paul Butterfield]], [[Neil Young]], [[Joni Mitchell]], [[Van Morrison]], [[Dr. John]], [[Neil Diamond]] et [[Eric Clapton]], jouant du [[blues]], du [[rock 'n' roll]], du [[rhythm and blues]], de la [[pop (musique)|pop]], du [[musique folk|folk]] et du [[rock]]. D'autres genres apparaissent dans les séquences filmées ultérieurement en studio, avec [[Emmylou Harris]] ([[musique country|country]]) et [[The Staple Singers]] ([[Musique soul|soul]] et [[gospel]]).


Le film s'ouvre sur le Band interprétant en [[rappel (concert)|rappel]] la dernière chanson de la soirée, une [[reprise]] du tube de [[Marvin Gaye]] ''[[Baby Don't You Do It]]''. L'on revient ensuite au début du concert, et la suite est plus ou moins chronologique. Aidé d'une [[section cuivre]], le groupe interprète bon nombre de ses grands succès, dont ''Up on Cripple Creek'', ''Stagefright'' et ''[[The Night They Drove Old Dixie Down]]''.
Le film s'ouvre sur le Band interprétant en [[rappel (concert)|rappel]] la dernière chanson de la soirée, une [[reprise]] du tube de [[Marvin Gaye]] ''[[Baby Don't You Do It]]''. L'on revient ensuite au début du concert, et la suite est plus ou moins chronologique. Aidé d'une [[section cuivre]], le groupe interprète bon nombre de ses grands succès, dont ''Up on Cripple Creek'', ''Stagefright'' et ''[[The Night They Drove Old Dixie Down]]''.
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Entre les extraits du concert sont intercalées des séquences en studio et des entrevues menées par le réalisateur Martin Scorsese, durant lesquelles les membres du Band reviennent sur l'histoire du groupe. Robertson évoque l'entrée de Hudson dans le groupe, qui se fit à la condition que les autres membres le paient dix dollars par semaine pour des leçons de musique. Hudson, qui avait reçu une formation classique, pouvait donc dire à la ronde qu'il était professeur de musique, non pas un simple musicien de rock. Robertson décrit également l'expérience surréaliste d'avoir joué dans un night-club appartenant à [[Jack Ruby]], l'assassin de l'assassin présumé du [[John Fitzgerald Kennedy|président Kennedy]].
Entre les extraits du concert sont intercalées des séquences en studio et des entrevues menées par le réalisateur Martin Scorsese, durant lesquelles les membres du Band reviennent sur l'histoire du groupe. Robertson évoque l'entrée de Hudson dans le groupe, qui se fit à la condition que les autres membres le paient dix dollars par semaine pour des leçons de musique. Hudson, qui avait reçu une formation classique, pouvait donc dire à la ronde qu'il était professeur de musique, non pas un simple musicien de rock. Robertson décrit également l'expérience surréaliste d'avoir joué dans un night-club appartenant à [[Jack Ruby]], l'assassin de l'assassin présumé du [[John Fitzgerald Kennedy|président Kennedy]].


Manuel se rappelle que parmi les premiers noms du Band, on compta « ''the Honkies'' » et « ''the Crackers'' » (les deux sont des termes argotiques pour désigner les [[Blanc (humain)|blancs]], utilisés par les [[Afro-Américains|noirs américains]]). Comme Dylan et leurs amis et voisins de [[Woodstock]] les appelaient simplement « ''the band'' » (« le [[Groupe musical|groupe]] »), ils décidèrent de s'appeler ainsi. On y voit aussi Danko faire visiter à Scorsese le studio du groupe, appelé Shangri-La, et lui jouer un enregistrement de ''Sip the Wine'', une chanson de son futur album solo ''[[Rick Danko (album)|Rick Danko]]'', sorti en [[1977 en musique|1977]].
Manuel se rappelle que parmi les premiers noms du Band, on compta « ''the Honkies'' » et « ''the Crackers'' » (les deux sont des termes argotiques pour désigner les [[Blanc (humain)|blancs]], utilisés par les [[Afro-Américains|noirs américains]]). Comme Dylan et leurs amis et voisins de [[Festival de Woodstock|Woodstock]] les appelaient simplement « ''The Band'' » (« le [[Groupe musical|groupe]] »), ils décidèrent de s'appeler ainsi. On y voit aussi Danko faire visiter à Scorsese le studio du groupe, appelé Shangri-La, et lui jouer un enregistrement de ''Sip the Wine'', une chanson de son futur album solo ''[[Rick Danko (album)|Rick Danko]]'', sorti en [[1977 en musique|1977]].


Un thème qui revient régulièrement dans les interviews de Robertson est que le concert marque la fin d'une ère pour le Band ; qu'après seize années passées sur la route, il est temps de passer à autre chose. « C'est ce qu'est ''La Dernière Valse'' : seize ans de route. Le chiffre commence à devenir effrayant », déclare Robertson à Scorsese. « Je veux dire, je ne pourrais pas supporter d'avoir derrière moi vingt ans de tournées. Je ne crois pas que je pourrais même en parler ». Ce sentiment est encore accentué par le choix des chansons filmées : par exemple, les paroles d'''Up the Cripple Creek'' qui contient la phrase « ''this living on the road is getting pretty old'' » (« cette vie d'itinérant commence à se faire longue »).
Un thème qui revient régulièrement dans les interviews de Robertson est que le concert marque la fin d'une ère pour le Band ; qu'après seize années passées sur la route, il est temps de passer à autre chose. « C'est ce qu'est ''La Dernière Valse'' : seize ans de route. Le chiffre commence à devenir effrayant », déclare Robertson à Scorsese. « Je veux dire, je ne pourrais pas supporter d'avoir derrière moi vingt ans de tournées. Je ne crois pas que je pourrais même en parler ». Ce sentiment est encore accentué par le choix des chansons filmées : par exemple, les paroles d'''Up on Cripple Creek'' qui contient la phrase « ''this living on the road is getting pretty old'' » (« cette vie d'itinérant commence à se faire longue »).


== Fiche technique ==
== Fiche technique ==
* Titre original : ''The Last Waltz''
* Titre : ''La Dernière Valse''
* Titre original : ''{{lang|en|The Last Waltz}}''
* Réalisation : [[Martin Scorsese]]
* Réalisation : [[Martin Scorsese]]
* Photographie : [[Michael Chapman (directeur de la photographie)|Michael Chapman]]
* Photographie : [[Michael Chapman (directeur de la photographie)|Michael Chapman]] et [[Hiro Narita]] (prises de vues additionnelles)
* Montage : [[Thelma Schoonmaker]]
* Montage : [[Jan Roblee]] et [[Yeu-Bun Yee]]
* Musique : [[The Band]]
* Musique : [[The Band (groupe)|The Band]]
* Producteur : [[Robbie Robertson]]
* Producteur : [[Robbie Robertson]]
* Distribution : [[United Artists]] (en salles), [[Metro-Goldwyn-Mayer|MGM]] (DVD)
* Distribution : [[United Artists]] (en salles), [[Metro-Goldwyn-Mayer|MGM]] (DVD)
* Pays d'origine : [[États-Unis]]
* Pays d'origine : [[États-Unis]]
* Langue : [[anglais]]
* Langue : [[anglais]]
* Genre : documentaire
* Genre : [[Film de concert]]
* Durée : 117 minutes
* Durée : 117 minutes
* Date de sortie : [[1978]]
* Date de sortie : [[1978]]


== Origine ==
== Origine ==
L'idée d'un concert d'adieu naquit au début de l'année 1976, après que [[Richard Manuel]] fut grièvement blessé lors d'un accident de bateau. [[Robbie Robertson]] commença alors à penser à abandonner les concerts pour faire du Band un groupe exclusivement studio, de la même façon que les [[Beatles]] avaient décidé d'arrêter les tournées en [[1966 en musique|1966]]<ref name="Page 17">{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = David | nom1 = Fricke | titre = The Last Waltz | sous-titre = | numéro d'édition = | lien éditeur = Warner Bros. | éditeur = Warner Bros. | lieu = | année = 2001 | titre volume = livret CD | pages totales = | passage = 17 | lire en ligne =}}</ref>.
L'idée d'un concert d'adieu naquit au début de l'année 1976, après que [[Richard Manuel]] fut grièvement blessé lors d'un accident de bateau. [[Robbie Robertson]] commença alors à penser à abandonner les concerts pour faire du Band un groupe exclusivement studio, de la même façon que les [[Beatles]] avaient décidé d'arrêter les tournées en [[1966 en musique|1966]]<ref name="Page 17">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=David | nom1=Fricke | titre=The Last Waltz | titre volume=livret CD | éditeur=[[Warner Bros.]] | année=2001 | passage=17 | isbn=}}</ref>.


Bien que les autres membres du groupe fussent en désaccord avec la décision de Robertson, le concert fut fixé au [[Winterland Ballroom]] de [[Bill Graham]], où le Band avait fait ses débuts en [[1969 en musique|1969]]<ref name="Pages 25-27">{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = David | nom1 = Fricke | titre = The Last Waltz | sous-titre = | numéro d'édition = | lien éditeur = Warner Bros. | éditeur = Warner Bros. | lieu = | année = 2001 | titre volume = livret CD | pages totales = | passage = 25-27 | lire en ligne =}}</ref>. Le groupe devait à l'origine se produire seul, mais une fois l'idée d'inviter [[Ronnie Hawkins]] et [[Bob Dylan]] lancée, la liste d'invités commença à croître pour inclure d'autres artistes.
Bien que les autres membres du groupe fussent en désaccord avec la décision de Robertson, le concert fut fixé au [[Winterland Ballroom]] de [[Bill Graham]], où le Band avait fait ses débuts en [[1969 en musique|1969]]<ref name="Pages 25-27">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=David | nom1=Fricke | titre=The Last Waltz | titre volume=livret CD | éditeur=[[Warner Bros.]] | année=2001 | passage=25-27 | isbn=}}</ref>. Le groupe devait à l'origine se produire seul, mais une fois l'idée d'inviter [[Ronnie Hawkins]] et [[Bob Dylan]] lancée, la liste d'invités commença à croître pour inclure d'autres artistes.


== Le concert ==
== Le concert ==
Promu et organisé par [[Bill Graham]], associé de longue date au Band, le concert fut très élaboré. Il commença à 17 heures, et les {{formatnum:5000}} spectateurs se virent servir un dîner à base de dinde. Il y eut une séance de [[danse de salon]] sur une musique du Berkeley Promenade Orchestra, et les poètes [[Lawrence Ferlinghetti]] et [[Michael McClure]] firent des lectures.
Promu et organisé par [[Bill Graham]], associé de longue date au Band, le concert fut très élaboré. Il commença à 17 heures, et les {{formatnum:5000}} spectateurs se virent servir un dîner à base de dinde. Il y eut une séance de [[danse de salon]] sur une musique du Berkeley Promenade Orchestra, et les poètes [[Lawrence Ferlinghetti]] et [[Michael McClure]] firent des lectures.


Le Band débuta le concert vers 21 heures, commençant avec ''Up on Cripple Creek'', suivi de onze chansons parmi ses plus populaires, dont ''The Shape I'm In'', ''This Wheel's on Fire'' and ''[[The Night They Drove Old Dixie Down]]''. Ils étaient accompagnés d'une grande section cuivres dont la partition avait été arrangée par Allen Toussaint et d'autres musiciens. Ils furent rejoints par une succession d'invités, à commencer par [[Ronnie Hawkins]]. Sous le nom des Hawks, le Band avait été le groupe d'accompagnement de Hawkins au début des années 1960. [[Dr. John]] s'installa au piano pour sa chanson la plus célèbre, ''Such a Night''. Passant à la guitare, il rejoignit ensuite [[Bobby Charles]] pour ''Down South in New Orleans''.
Le Band commença le concert vers 21 heures, commençant avec ''Up on Cripple Creek'', suivi de onze chansons parmi ses plus populaires, dont ''The Shape I'm In'', ''This Wheel's on Fire'' and ''[[The Night They Drove Old Dixie Down]]''. Ils étaient accompagnés d'une grande section cuivres dont la partition avait été arrangée par Allen Toussaint et d'autres musiciens. Ils furent rejoints par une succession d'invités, à commencer par [[Ronnie Hawkins]]. Sous le nom des Hawks, le Band avait été le groupe d'accompagnement de Hawkins au début des années 1960. [[Dr. John]] s'installa au piano pour sa chanson la plus célèbre, ''Such a Night''. Passant à la guitare, il rejoignit ensuite [[Bobby Charles]] pour ''Down South in New Orleans''.


Le concert prit ensuite une orientation [[blues]] avec le joueur d'harmonica [[Paul Butterfield]], [[Muddy Waters]], le pianiste [[Pinetop Perkins]] et [[Eric Clapton]]. Alors que Clapton interprétait son premier solo, sur ''Further on Up the Road'', la sangle de sa guitare se détacha. Il s'écria « Attendez », mais Robertson reprit le solo sans manquer une mesure.
Le concert prit ensuite une orientation [[blues]] avec le joueur d'harmonica [[Paul Butterfield]], [[Muddy Waters]], le pianiste [[Pinetop Perkins]] et [[Eric Clapton]]. Alors que Clapton interprétait son premier solo, sur ''Further on Up the Road'', la sangle de sa guitare se détacha. Il s'écria « Attendez », mais Robertson reprit le solo sans manquer une mesure.
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Suivit [[Neil Young]], qui chanta ''Helpless'' avec [[Joni Mitchell]], aux chœurs, mais qui n'apparut pas sur scène. D'après le commentaire de Robertson sur le DVD du documentaire, c'était pour donner à son apparition ultérieure plus de poids. Elle monta sur scène après Young et chanta trois chansons, dont deux avec {{Dr}} John aux [[conga]]s.
Suivit [[Neil Young]], qui chanta ''Helpless'' avec [[Joni Mitchell]], aux chœurs, mais qui n'apparut pas sur scène. D'après le commentaire de Robertson sur le DVD du documentaire, c'était pour donner à son apparition ultérieure plus de poids. Elle monta sur scène après Young et chanta trois chansons, dont deux avec {{Dr}} John aux [[conga]]s.


Le suivant était [[Neil Diamond]], qui présenta sa chanson ''Dry Your Eyes'' en déclarant « Je ne vais faire qu'une chanson, mais je vais la faire bien. » Il avait été invité par Robertson, qui désirait que les compositeurs de [[Tin Pan Alley]] fussent représentés. Robertson avait également produit l'album ''Beautiful Noise'' de Diamond, sorti la même année, et coécrit ''Dry Your Eyes'', qu'il acclama comme une « grande chanson » durant le concert. L'apparition de Diamond ne fut guère populaire auprès des autres interprètes. Levon Helm se plaignit de l'absence de lien musical avec le Band, tout comme [[Ron Wood]], qui déclara dans une interview en 1980 : « Aucun de nous ne comprenait ce qu'il faisait là ». Apparemment, Bob Dylan le tenait également en piètre estime : la rumeur veut que lorsque Diamond sortit de scène, il ait dit à Dylan : « Il te faudra être bon pour passer après moi », ce à quoi Dylan répondit : « Qu'est-ce que je dois faire ? Monter sur scène et m'endormir ? »
Le suivant était [[Neil Diamond]], qui présenta sa chanson ''Dry Your Eyes'' en déclarant « Je ne vais faire qu'une chanson, mais je vais la faire bien. » Il avait été invité par Robertson, qui désirait que les compositeurs de [[Tin Pan Alley]] fussent représentés. Robertson avait également produit l'album ''Beautiful Noise'' de Diamond, sorti la même année, et coécrit ''Dry Your Eyes'', qu'il acclama comme une « grande chanson » durant le concert. L'apparition de Diamond ne fut guère populaire auprès des autres interprètes. Levon Helm se plaignit de l'absence de lien musical avec le Band, tout comme [[Ron Wood]], qui déclara dans une interview en 1980 : « Aucun de nous ne comprenait ce qu'il faisait là ». Apparemment, Bob Dylan le tenait également en piètre estime : une rumeur jamais confirmée veut que lorsque Diamond sortit de scène, il ait dit à Dylan : « Il te faudra être bon pour passer après moi », ce à quoi Dylan aurait répondu : « Qu'est-ce que je dois faire ? Monter sur scène et m'endormir ? »


[[Van Morrison]] interpréta ensuite deux chansons, un arrangement original de ''Tura Lura Lural (That's an Irish Lullaby)'' en duo avec [[Richard Manuel]], et le clou habituel de ses spectacles, ''Caravan''.
[[Van Morrison]] interpréta ensuite deux chansons, un arrangement original de ''Tura Lura Lural (That's an Irish Lullaby)'' en duo avec [[Richard Manuel]], et le clou habituel de ses spectacles, ''Caravan''.


Les [[Canada|Canadiens]] Young et Mitchell furent alors invités à revenir sur scène pour interpréter ''Acadian Driftwood'', une ode aux [[Acadiens]], avec le Band, qui interpréta ensuite quelques chansons supplémentaires avant que [[Bob Dylan]] monte sur scène pour mener son ancien groupe d'accompagnement pour quatre chansons.
Les [[Canada|Canadiens]] Young et Mitchell furent alors invités à revenir sur scène pour interpréter ''Acadian Driftwood'', une ode aux [[Acadiens]], avec le Band, qui interpréta ensuite quelques chansons supplémentaires avant que [[Bob Dylan]] ne monte sur scène pour mener son ancien groupe d'accompagnement pour quatre chansons.


Avec tous ses invités, ainsi que [[Ringo Starr]] à la batterie et [[Ron Wood]] à la guitare, le Band interpréta alors ''[[I Shall Be Released]]'' comme finale. Le chant était partagé par Dylan, l'auteur de la chanson, et Manuel, dont la voix de [[fausset]] avait rendu la chanson célèbre sur ''[[Music from Big Pink]]''. Cependant, on voit mal ce dernier dans le film, et il passe de sa voix de fausset à sa voix normale entre les couplets.
Avec tous ses invités, ainsi que [[Ringo Starr]] à la batterie et [[Ron Wood]] à la guitare, le Band interpréta alors ''[[I Shall Be Released]]'' comme finale. Le chant était partagé par Dylan, l'auteur de la chanson, et Manuel, dont la voix de [[fausset]] avait rendu la chanson célèbre sur ''[[Music from Big Pink]]''. Cependant, on voit mal ce dernier dans le film, et il passe de sa voix de fausset à sa voix normale entre les couplets.
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Robertson voulait à l'origine enregistrer le concert en [[format 16 mm]]. Il embaucha [[Martin Scorsese]] comme réalisateur, en se basant sur son usage de la musique dans ''[[Mean Streets]]''. Avec Scorsese, le film prit de l'ampleur et devint une véritable production, avec sept caméras de [[format 35 mm]].
Robertson voulait à l'origine enregistrer le concert en [[format 16 mm]]. Il embaucha [[Martin Scorsese]] comme réalisateur, en se basant sur son usage de la musique dans ''[[Mean Streets]]''. Avec Scorsese, le film prit de l'ampleur et devint une véritable production, avec sept caméras de [[format 35 mm]].


Les caméras étaient dirigées par des chefs opérateurs parmi les plus respectés du métier, dont [[Michael Chapman (directeur de la photographie)|Michael Chapman]] ''([[Raging Bull]])'', [[Vilmos Zsigmond]] ''([[Rencontres du troisième type]])'' et [[László Kovács (chef opérateur)|László Kovács]] ''([[Easy Rider]])''. Les décors et l'éclairage furent conçus par [[Boris Leven]], qui avait travaillé sur les comédies musicales ''[[West Side Story (film)|West Side Story]]'' et ''[[La Mélodie du bonheur (film)|La Mélodie du bonheur]]''. Grâce à [[Bill Graham]], les décors de la production de ''[[La traviata]]'' par l'opéra de San Francisco furent loués pour servir de toile de fond. Des chandeliers en cristal furent également suspendus au-dessus de la scène.
Les caméras étaient dirigées par des chefs opérateurs parmi les plus respectés du métier, dont [[Michael Chapman (directeur de la photographie)|Michael Chapman]] ''([[Raging Bull]])'', [[Vilmos Zsigmond]] ''([[Rencontres du troisième type]])'' et [[László Kovács (chef opérateur)|László Kovács]] ''([[Easy Rider (film)|Easy Rider]])''. Les décors et l'éclairage furent conçus par [[Boris Leven]], qui avait travaillé sur les comédies musicales ''[[West Side Story (film)|West Side Story]]'' et ''[[La Mélodie du bonheur (film, 1965)|La Mélodie du bonheur]]''. Grâce à [[Bill Graham]], les décors de la production de ''[[La traviata]]'' par l'opéra de San Francisco furent loués pour servir de toile de fond. Des chandeliers en cristal furent également suspendus au-dessus de la scène.


Scorsese planifia méticuleusement le [[scénarimage]] des chansons, réglant l'éclairage et les angles de prise de vue en accord avec les paroles des chansons. Mais en dépit de tous ses efforts, il y eut des imprévus durant le tournage, et toutes les chansons ne purent pas être filmées. Ainsi, à un moment, toutes les caméras s'étaient arrêtées, sauf celle de László Kovács, alors que [[Muddy Waters]] s'apprêtait à jouer ''[[Mannish Boy]]''<ref name="Revisited">{{en}} {{lien vidéo|people= Martin Scorsese |année2= 2002 |titre= The Last Waltz Revisited |medium= mini-documentaire bonus DVD |éditeur= MGM/United Artists |temps= |id= |oclc=}}</ref>. Kovács, agacé par les ordres constants de Scorsese, avait enlevé ses écouteurs auparavant et n'entendit donc point le signal d'arrêter de filmer<ref name="Page 49">{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = David | nom1 = Fricke | titre = The Last Waltz | sous-titre = | numéro d'édition = | lien éditeur = Warner Bros. | éditeur = Warner Bros. | lieu = | année = 2001 | titre volume = livret CD | pages totales = | passage = 49 | lire en ligne =}}</ref>. Alors que Scorsese tentait frénétiquement de relancer les autres caméras, Kovács tournait déjà, et il fut en mesure de recueillir la fameuse chanson du bluesman. « C'était purement de la chance », se rappelle Scorsese<ref name="Revisited"/>.
Scorsese planifia méticuleusement le [[scénarimage]] des chansons, réglant l'éclairage et les angles de prise de vue en accord avec les paroles des chansons. Mais en dépit de tous ses efforts, il y eut des imprévus durant le tournage, et toutes les chansons ne purent pas être filmées. Ainsi, à un moment, toutes les caméras s'étaient arrêtées, sauf celle de László Kovács, alors que [[Muddy Waters]] s'apprêtait à jouer ''[[Mannish Boy]]''<ref name="Revisited">{{en}} {{lien vidéo|people= Martin Scorsese |année2= 2002 |titre= The Last Waltz Revisited |medium= mini-documentaire bonus DVD |éditeur= MGM/United Artists |temps= |id= |oclc=}}</ref>. Kovács, agacé par les ordres constants de Scorsese, avait enlevé ses écouteurs auparavant et n'entendit donc point le signal d'arrêter de filmer<ref name="Page 49">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=David | nom1=Fricke | titre=The Last Waltz | titre volume=livret CD | éditeur=[[Warner Bros.]] | année=2001 | passage=49 | isbn=}}</ref>. Alors que Scorsese tentait frénétiquement de relancer les autres caméras, Kovács tournait déjà, et il fut en mesure de recueillir la fameuse chanson du bluesman. « C'était purement de la chance », se rappelle Scorsese<ref name="Revisited"/>.


=== Négociations avec Dylan ===
=== Négociations avec Dylan ===
Si [[Bob Dylan]] avait accepté de jouer, il ne voulait pas être filmé, craignant que cela concurrence son propre projet de film, ''[[Renaldo and Clara]]''<ref name="Page 53">{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = David | nom1 = Fricke | titre = The Last Waltz | sous-titre = | numéro d'édition = | lien éditeur = Warner Bros. | éditeur = Warner Bros. | lieu = | année = 2001 | titre volume = livret CD | pages totales = | passage = 53 | lire en ligne =}}</ref>. [[Warner Bros.]] avait accepté de financer le tournage de ''La Dernière Valse'' en supposant que Dylan serait présent dans le film et la bande originale. Des négociations eurent lieu en coulisses, durant un entracte<ref name="SFgate">{{Article|langue= en |prénom1= Joel |nom1= Selvin |url texte= http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/chronicle/archive/2002/04/04/DD64672.DTL&type=music |titre= The Day the Music Lived |périodique= San Francisco Chronicle |lien périodique= San Francisco Chronicle |jour= 22 |mois= avril |année= 2002 |consulté le= 4 mars 2008}}</ref>. Robertson promit à Dylan que la sortie du film du concert serait reportée après la sortie de son film, et Dylan céda et accepta d'être filmé. Le promoteur [[Bill Graham]] fut également impliqué dans les débats. « Quelqu'un travaillant avec Bob a dit "On ne filmera pas ça". Et Bill a simplement dit "Sortez d'ici ou je vous tuerai" », affirme Robertson dans le livret de la réédition de 2002 de l'album. « Ça a marché<ref name="Page 53"/>. »
Si [[Bob Dylan]] avait accepté de jouer, il ne voulait pas être filmé, craignant que cela concurrence son propre projet de film, ''[[Renaldo and Clara]]''<ref name="Page 53">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=David | nom1=Fricke | titre=The Last Waltz | titre volume=livret CD | éditeur=[[Warner Bros.]] | année=2001 | passage=53 | isbn=}}</ref>. [[Warner Bros.]] avait accepté de financer le tournage de ''La Dernière Valse'' en supposant que Dylan serait présent dans le film et la bande originale. Des négociations eurent lieu en coulisses, durant un entracte<ref name="SFgate">{{Article|langue= en |prénom1= Joel |nom1= Selvin |url texte= http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/chronicle/archive/2002/04/04/DD64672.DTL&type=music |titre= The Day the Music Lived |périodique= San Francisco Chronicle |lien périodique= San Francisco Chronicle |jour= 22 |mois= avril |année= 2002 |consulté le= 4 mars 2008}}</ref>. Robertson promit à Dylan que la sortie du film du concert serait reportée après la sortie de son film, et Dylan céda et accepta d'être filmé. Le promoteur [[Bill Graham]] fut également impliqué dans les débats. « Quelqu'un travaillant avec Bob a dit "On ne filmera pas ça". Et Bill a simplement dit "Sortez d'ici ou je vous tuerai" », affirme Robertson dans le livret de la réédition de 2002 de l'album. « Ça a marché<ref name="Page 53"/>. »


D'après Scorsese, Dylan stipula que seulement deux de ses chansons pouvaient être filmées : ''[[Baby Let Me Follow You Down]]'' et ''[[Forever Young (Bob Dylan)|Forever Young]]''. « Quand Dylan est monté sur scène, le son était si fort, je ne savais pas quoi filmer », se rappela Scorsese par la suite. « Bill Graham était à côté de moi, il hurlait "Filme-le ! Filme-le ! Il vient des mêmes rues que toi. Ne le laisse pas te bousculer." Heureusement, les angles de vue étaient bons et nous avons filmé les deux chansons utilisées dans le film<ref>{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = Ian | nom1 = Christie | directeur1 = oui | titre = Scorsese on Scorsese | sous-titre = | numéro d'édition = | éditeur = | lieu = | année = 1989 | pages totales = | passage = 73 | lire en ligne = | editeur = Faber & Faber}}</ref>. »
D'après Scorsese, Dylan stipula que seulement deux de ses chansons pouvaient être filmées : ''[[Baby Let Me Follow You Down]]'' et ''[[Forever Young (Bob Dylan)|Forever Young]]''. « Quand Dylan est monté sur scène, le son était si fort, je ne savais pas quoi filmer », se rappela Scorsese par la suite. « Bill Graham était à côté de moi, il hurlait "Filme-le ! Filme-le ! Il vient des mêmes rues que toi. Ne le laisse pas te bousculer." Heureusement, les angles de vue étaient bons et nous avons filmé les deux chansons utilisées dans le film<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Ian | nom1=Christie | directeur1=oui | titre=Scorsese on Scorsese | éditeur=[[Faber and Faber|Faber & Faber]] | année=1989 | passage=73 | isbn=}}</ref>. »


=== Production post-concert ===
=== Production post-concert ===
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=== Drogue ===
=== Drogue ===
Scorsese a avoué avoir consommé de grandes quantités de [[cocaïne]] durant cette période<ref name = "Ross">{{Article|langue= en |prénom1= Peter |nom1= Ross
Scorsese a avoué avoir consommé de grandes quantités de [[cocaïne]] durant cette période<ref name = "Ross">{{Article|langue= en |prénom1= Peter |nom1= Ross
|titre= Wise Guy |périodique= Sunday Herald |lieu= [[Glasgow]] |volume= |numéro= |jour= 9 |mois= janvier |année= 2005 |pages= |issn= |url texte= http://www.heraldscotland.com/sport/spl/aberdeen/wiseguy-the-beloved-master-of-american-cinema-martin-scorsese-may-finally-win-his-first-oscar-for-his-new-epic-the-aviator-in-an-exclusive-interview-he-talks-to-peter-ross-about-insanity-obsession-rage-and-death-1.66467 |consulté le= 2009-10-23}} [http://web.archive.org/web/20060126090130/http://www.sundayherald.com/47068 archive de l'original]</ref>. Beaucoup de drogue circulait pendant le concert. Dans les coulisses, une pièce était peinte en blanc et décorée de nez découpés de masques en plastique, avec des sons de reniflement diffusés en arrière-plan. Une goutte de cocaïne pendant au nez de [[Neil Young]] fut retirée durant la post-production grâce à la [[rotoscopie]]<ref name="SFgate"/>{{,}}<ref name="Lawson">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://ae.freep.com/entertainment/ui/michigan/movie.html?id=61794&reviewId=8681|titre= Detroit Free Press }}</ref>.
|titre= Wise Guy |périodique= Sunday Herald |lieu= [[Glasgow]] |volume= |numéro= |jour= 9 |mois= janvier |année= 2005 |pages= |issn= |url texte= http://www.heraldscotland.com/sport/spl/aberdeen/wiseguy-the-beloved-master-of-american-cinema-martin-scorsese-may-finally-win-his-first-oscar-for-his-new-epic-the-aviator-in-an-exclusive-interview-he-talks-to-peter-ross-about-insanity-obsession-rage-and-death-1.66467 |consulté le= 2009-10-23}} [https://web.archive.org/web/20060126090130/http://www.sundayherald.com/47068 archive de l'original]</ref>. Beaucoup de drogue circulait pendant le concert. Dans les coulisses, une pièce était peinte en blanc et décorée de nez découpés de masques en plastique, avec des sons de reniflement diffusés en arrière-plan. Une goutte de cocaïne pendant au nez de [[Neil Young]] fut retirée durant la post-production grâce à la [[rotoscopie]]<ref name="SFgate"/>{{,}}<ref name="Lawson">{{lien brisé|consulté le=2013-03-24|url=http://ae.freep.com/entertainment/ui/michigan/movie.html?id=61794&reviewId=8681|titre= Detroit Free Press }}</ref>.


== Réception ==
== Accueil ==
=== Réception critique ===
=== Critique ===
La critique a acclamé le film, considéré comme l'un des meilleurs concerts filmés. Michael Wilmington, critique au ''[[Chicago Tribune]]'', le qualifie de « meilleur film de concert de rock jamais tourné, et peut-être le meilleur film de rock, point barre<ref name = "Wilmington" />. » Dans le ''[[Detroit Free Press]]'', Terry Lawson affirme qu'il s'agit de « l'une des plus grandes expériences cinématographiques<ref name = "Lawson" /> ». ''Total Film'' le considère comme « le plus grand concert jamais filmé<ref name = "Total">{{en}} {{Lien web|titre= DVD Reviews: The Last Waltz |auteur= Jamie Graham, |url= http://www.totalfilm.com/dvd_reviews/the_last_waltz |éditeur= Total Film |année= 2002 |consulté le= 04/04/2008}}</ref> ». Sur [[Rotten Tomatoes]], le film bénéficie d'une note de 97 %, avec une seule critique négative sur 37 : celle de Janet Maslin, du ''[[The New York Times]]''<ref name = "Rotten Tomatoes">{{en}} {{Lien web|titre= The Last Waltz |éditeur= Rotten Tomatoes |url= http://www.rottentomatoes.com/m/last_waltz/?beg=0&int=27&creamcrop_limit=13&page=all |consulté le= 04/04/2008}}</ref>. Elle y dit qu'il « exprime tellement peu la sensation d'une fin de période à laquelle est fait allusion … qu'il est impossible de voir ''The Last Waltz'' comme quoi que ce soit d'autre qu'une œuvre vouée à tomber dans l'oubli<ref name="Maslin">{{Article|langue= en |nom1= Maslin |prénom1= Janet |titre= Scorsese and the Band: Final Fling |périodique= The New York Times |date= 1978-04-26 |url texte= http://movies2.nytimes.com/mem/movies/review.html?_r=1&title1=&title2=Last%20Waltz%2C%20The%20%28Movie%29&reviewer=JANET%20MASLIN&v_id=28404&pdate=19780426&partner=Rotten%20Tomatoes&oref=slogin |consulté le= 2007-01-08}}</ref>. » Le critique musical [[Robert Christgau]] a donné une note de B+ à la bande originale, affirmant que « le film s'améliore lorsqu'on ne peut pas le voir ». Il loue les titres de [[blues]] joués par [[Muddy Waters]] et [[Paul Butterfield]], la partition pour les cuivres d'[[Allen Toussaint]], et le duo de guitare « cinglant, quoique désordonné » de Robertson et d'Eric Clapton<ref name = "Christgau">{{en}} {{Lien web|auteur= Robert Christgau |titre= Robert Christgau Consumer Guide: The Band |url= http://www.robertchristgau.com/get_artist.php?name=The+Band |consulté le= 04/04/2008}}</ref>.
La critique a acclamé le film, considéré comme l'un des meilleurs concerts filmés. Michael Wilmington, critique au ''[[Chicago Tribune]]'', le qualifie de « meilleur film de concert de rock jamais tourné, et peut-être le meilleur film de rock, point barre<ref name = "Wilmington" />. » Dans le ''[[Detroit Free Press]]'', Terry Lawson affirme qu'il s'agit de « l'une des plus grandes expériences cinématographiques<ref name = "Lawson" /> ». ''Total Film'' le considère comme « le plus grand concert jamais filmé<ref name = "Total">{{en}} {{Lien web|titre= DVD Reviews: The Last Waltz |auteur= Jamie Graham, |url= http://www.totalfilm.com/dvd_reviews/the_last_waltz |éditeur= Total Film |année= 2002 |consulté le= 04/04/2008}}</ref> ». Sur [[Rotten Tomatoes]], le film bénéficie d'une note de 97 %, avec une seule critique négative sur 37 : celle de Janet Maslin, du ''[[The New York Times]]''<ref name = "Rotten Tomatoes">{{en}} {{Lien web|titre= The Last Waltz |éditeur= Rotten Tomatoes |url= http://www.rottentomatoes.com/m/last_waltz/?beg=0&int=27&creamcrop_limit=13&page=all |consulté le= 04/04/2008}}</ref>. Elle y dit qu'il « exprime tellement peu la sensation d'une fin de période à laquelle est fait allusion … qu'il est impossible de voir ''The Last Waltz'' comme quoi que ce soit d'autre qu'une œuvre vouée à tomber dans l'oubli<ref name="Maslin">{{Article|langue= en |nom1= Maslin |prénom1= Janet |titre= Scorsese and the Band: Final Fling |périodique= The New York Times |date= 1978-04-26 |url texte= http://movies2.nytimes.com/mem/movies/review.html?_r=1&title1=&title2=Last%20Waltz%2C%20The%20%28Movie%29&reviewer=JANET%20MASLIN&v_id=28404&pdate=19780426&partner=Rotten%20Tomatoes&oref=slogin |consulté le= 2007-01-08}}</ref>. » Le critique musical [[Robert Christgau]] a donné une note de B+ à la bande originale, affirmant que « le film s'améliore lorsqu'on ne peut pas le voir ». Il loue les titres de [[blues]] joués par [[Muddy Waters]] et [[Paul Butterfield]], la partition pour les cuivres d'[[Allen Toussaint]], et le duo de guitare « cinglant, quoique désordonné » de Robertson et d'Eric Clapton<ref name = "Christgau">{{en}} {{Lien web|auteur= Robert Christgau |titre= Robert Christgau Consumer Guide: The Band |url= http://www.robertchristgau.com/get_artist.php?name=The+Band |consulté le= 04/04/2008}}</ref>.


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Dans son autobiographie ''This Wheel's on Fire'', parue en 1993, [[Levon Helm]] émet de sérieux doutes sur le traitement du film par Scorsese, affirmant qu'il réduit le Band à un simple groupe d'accompagnement pour Robbie Robertson. Il affirme que Robertson chantait en fait dans un micro qui fut éteint durant la plus grande partie du concert, et que la majeure partie de la bande originale fut présonorisée.
Dans son autobiographie ''This Wheel's on Fire'', parue en 1993, [[Levon Helm]] émet de sérieux doutes sur le traitement du film par Scorsese, affirmant qu'il réduit le Band à un simple groupe d'accompagnement pour Robbie Robertson. Il affirme que Robertson chantait en fait dans un micro qui fut éteint durant la plus grande partie du concert, et que la majeure partie de la bande originale fut présonorisée.


Il regrette la faible présence de Manuel et Hudson, notamment lorsque Manuel chante la dernière chanson, ''[[I Shall Be Released]]'', complètement dissimulé par les nombreux invités. Cette séquence contient plusieurs plans de Ronnie Hawkins qui contemple le travail des autres, n'étant pas lui-même en train de chanter, et pourtant Manuel demeure invisible. Cependant, on peut percevoir, durant cette scène, un cameraman qui tente de filmer Manuel au piano, puis qui abandonne à cause de problèmes techniques ou de l'impossibilité de filmer<ref name="Helm">{{Ouvrage | langue = en | prénom1 = | nom1 = | auteurs = Levon Helm, Stephen Davis | titre = This Wheel's on Fire | sous-titre = | numéro d'édition = 2 | éditeur = Plexus | lieu = Londres | année = 1993 | pages totales = | isbn = 978-1-55652-405-9 | isbn10 = 1-55652-405-6 | lccn = 00040157 | passage = 276 | lire en ligne =}}</ref>.
Il regrette la faible présence de Manuel et Hudson, notamment lorsque Manuel chante la dernière chanson, ''[[I Shall Be Released]]'', complètement dissimulé par les nombreux invités. Cette séquence contient plusieurs plans de Ronnie Hawkins qui contemple le travail des autres, n'étant pas lui-même en train de chanter, et pourtant Manuel demeure invisible. Cependant, on peut percevoir, durant cette scène, un cadreur qui tente de filmer Manuel au piano, puis qui abandonne à cause de problèmes techniques ou de l'impossibilité de filmer<ref name="Helm">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Levon Helm | auteur2=Stephen Davis | titre=This Wheel's on Fire | sous-titre=Levon Helm and the Story of the Band | lieu=Londres | éditeur=Plexus | année=1993 | numéro d'édition=2 | pages totales=330 | passage=276 | isbn=978-1-55652-405-9 | isbn10=1-55652-405-6 | lccn=00040157}}</ref>.


== Parution en DVD ==
== Parution en DVD ==
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== Albums ==
== Albums ==
{{Article détaillé|The Last Waltz}}
{{Article détaillé|The Last Waltz (album, 1978)}}
La première [[Musique de film|bande originale du film]], un [[Double album|triple album]], est sortie le {{date|16|avril|1978|en musique}} ; elle a depuis été rééditée sur deux CD. Elle contient de nombreuses chansons absentes du film, dont ''Down South in New Orleans'' avec [[Bobby Charles]] et [[Dr. John]] à la guitare, ''Tura Lura Lural (That's an Irish Lullaby)'' par [[Van Morrison]], ''Life Is a Carnival'' par le Band, et une chanson supplémentaire avec [[Bob Dylan]].
La première [[Musique de film|bande originale du film]], un [[Double album|triple album]], est sortie le {{date|16|avril|1978|en musique}} ; elle a depuis été rééditée sur deux CD. Elle contient de nombreuses chansons absentes du film, dont ''Down South in New Orleans'' avec [[Bobby Charles]] et [[Dr. John]] à la guitare, ''Tura Lura Lural (That's an Irish Lullaby)'' par [[Van Morrison]], ''Life Is a Carnival'' par le Band, et une chanson supplémentaire avec [[Bob Dylan]].


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== Performances ==
== Performances ==
=== Dans le film ===
=== Dans le film ===
{{colonne|taille=30|
* ''[[Baby Don't You Do It|Don't Do It]]'' ([[The Band]])
* ''[[Baby Don't You Do It|Don't Do It]]'' ([[The Band (groupe)|The Band]])
* ''Theme from The Last Waltz'' (The Band)
* ''Theme from The Last Waltz'' (The Band)
* ''Up on Cripple Creek'' (The Band)
* ''Up on Cripple Creek'' (The Band)
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* ''Who Do You Love'' ([[Ronnie Hawkins]])
* ''Who Do You Love'' ([[Ronnie Hawkins]])
* ''It Makes No Difference'' (The Band)
* ''It Makes No Difference'' (The Band)
* Introduction des ''[[Les Contes de Cantorbéry|Contes de Cantorbéry]]'' en dialecte [[Geoffrey Chaucer|Chaucerien]]'' ([[Michael McClure]])
* Introduction des ''[[Les Contes de Canterbury|Contes de Canterbury]]'' en dialecte [[Geoffrey Chaucer|Chaucerien]]'' ([[Michael McClure]])
* ''Such a Night'' ([[Dr. John]])
* ''Such a Night'' ([[Dr. John]])
* ''Helpless'' ([[Neil Young]])
* ''Helpless'' ([[Neil Young]])
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* ''Baby Let Me Follow You Down'' (Bob Dylan)
* ''Baby Let Me Follow You Down'' (Bob Dylan)
* ''[[I Shall Be Released]]'' (The Band et invités, plus [[Ron Wood]] et [[Ringo Starr]])
* ''[[I Shall Be Released]]'' (The Band et invités, plus [[Ron Wood]] et [[Ringo Starr]])
}}


=== Durant le concert ===
=== Durant le concert ===
{{colonne|taille=30|
* ''Up on Cripple Creek'' ([[The Band]])
* ''Up on Cripple Creek'' ([[The Band (groupe)|The Band]])
* ''The Shape I'm In'' (The Band)
* ''The Shape I'm In'' (The Band)
* ''It Makes No Difference'' (The Band)
* ''It Makes No Difference'' (The Band)
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* ''Down South in New Orleans'' ([[Bobby Charles]] et [[Dr. John]])
* ''Down South in New Orleans'' ([[Bobby Charles]] et [[Dr. John]])
* ''Mystery Train'' ([[Paul Butterfield]])
* ''Mystery Train'' ([[Paul Butterfield]])
* ''Caldonia'' ([[Muddy Waters]])
* ''[[Caldonia]]'' ([[Muddy Waters]])
* ''[[Mannish Boy]]'' (Muddy Waters)
* ''[[Mannish Boy]]'' (Muddy Waters)
* ''All Our Past Times'' ([[Eric Clapton]])
* ''All Our Past Times'' ([[Eric Clapton]])
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* ''Caravan'' (Van Morrison)
* ''Caravan'' (Van Morrison)
* ''Acadian Driftwood'' (The Band, Neil Young et Joni Mitchell)
* ''Acadian Driftwood'' (The Band, Neil Young et Joni Mitchell)
* ''Genetic Method / Chest Fever'' ([[The Band]])
* ''Genetic Method / Chest Fever'' ([[The Band (groupe)|The Band]])
* ''Evangeline'' (version du concert) (The Band)
* ''Evangeline'' (version du concert) (The Band)
* ''The Weight'' (version du concert) (The Band)
* ''The Weight'' (version du concert) (The Band)
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* ''Jam #2'' (Neil Young, Ron Wood, Eric Clapton, [[Stephen Stills]], Paul Butterfield, {{Dr}} John, Garth Hudson, [[Carl Radle]], Ringo Starr et Levon Helm)
* ''Jam #2'' (Neil Young, Ron Wood, Eric Clapton, [[Stephen Stills]], Paul Butterfield, {{Dr}} John, Garth Hudson, [[Carl Radle]], Ringo Starr et Levon Helm)
* ''[[Baby Don't You Do It|Don't Do It]]'' (The Band)
* ''[[Baby Don't You Do It|Don't Do It]]'' (The Band)
}}


== Interprètes ==
== Interprètes ==
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=== The Band ===
=== The Band ===
* [[Rick Danko]] [[guitare basse|basse]], [[violon]], [[chant]]
* [[Rick Danko]] : [[guitare basse|basse]], [[violon]], [[chant]]
* [[Levon Helm]] [[batterie (musique)|batterie]], [[mandoline]], chant
* [[Levon Helm]] : [[batterie (musique)|batterie]], [[mandoline]], chant
* [[Garth Hudson]] [[orgue]], [[piano]], [[accordéon]], [[synthétiseur]]s, [[saxophone soprano]]
* [[Garth Hudson]] : [[orgue]], [[piano]], [[accordéon]], [[synthétiseur]]s, [[saxophone soprano]]
* [[Richard Manuel]] piano, orgue, batterie, [[clavecin]], [[dobro]], chant
* [[Richard Manuel]] : piano, orgue, batterie, [[clavecin]], [[dobro]], chant
* [[Robbie Robertson]] [[guitare]], piano, chant
* [[Robbie Robertson]] : [[guitare]], piano, chant


=== Cuivres ===
=== Cuivres ===
* [[Rich Cooper]] [[trompette]], [[bugle]]
* [[Rich Cooper]] : [[trompette]], [[bugle]]
* [[James Gordon]] [[flûte]], [[saxophone ténor]], [[clarinette]]
* [[James Gordon]] : [[flûte]], [[saxophone ténor]], [[clarinette]]
* [[Jerry Hay]] trompette, bugle
* [[Jerry Hay]] : trompette, bugle
* [[Howard Johnson (musicien)|Howard Johnson]] [[tuba (musique)|tuba]], [[saxophone baryton]], bugle, [[clarinette basse]]
* [[Howard Johnson (musicien)|Howard Johnson]] : [[tuba (musique)|tuba]], [[saxophone baryton]], bugle, [[clarinette basse]]
* [[Charlie Keagle]] clarinette, [[flûte]], [[saxophone]]
* [[Charlie Keagle]] : clarinette, [[flûte]], [[saxophone]]
* [[Tom Malone]] [[Trombone (instrument)|trombone]], [[euphonium]], [[flûte en sol]]
* [[Tom Malone]] : [[Trombone (instrument)|trombone]], [[euphonium]], [[flûte en sol]]
* [[Larry Packer]] [[violon électrique]]
* [[Larry Packer]] : [[violon électrique]]
* Cuivres arrangés par [[Henry Glover]], [[Garth Hudson]], [[Howard Johnson (musicien)|Howard Johnson]], [[Tom Malone]], [[John Simon]] et [[Allen Toussaint]]
* Cuivres arrangés par [[Henry Glover]], [[Garth Hudson]], [[Howard Johnson (musicien)|Howard Johnson]], [[Tom Malone]], [[John Simon]] et [[Allen Toussaint]]


=== Autres musiciens ===
=== Autres musiciens ===
* [[Bob Margolin]] guitare (Muddy Waters)
* [[Bob Margolin]] : guitare (Muddy Waters)
* [[Dennis St. John]] batterie (Neil Diamond)
* [[Dennis St. John]] : batterie (Neil Diamond)
* [[John Simon]] piano ''(Tura Lura Lural, Georgia On My Mind)''
* [[John Simon]] : piano ''(Tura Lura Lural, Georgia on My Mind)''
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=== Invités ===
=== Invités ===
* [[Paul Butterfield]] [[harmonica]], chant
* [[Paul Butterfield]] : [[harmonica]], chant
* [[Bobby Charles]] chant
* [[Bobby Charles]] : chant
* [[Eric Clapton]] guitare, chant
* [[Eric Clapton]] : guitare, chant
* [[Neil Diamond]] guitare, chant
* [[Neil Diamond]] : guitare, chant
* [[Dr. John]] piano, guitare, [[conga]]s, chant
* [[Dr. John]] : piano, guitare, [[conga]]s, chant
* [[Bob Dylan]] guitare, chant
* [[Bob Dylan]] : guitare, chant
* [[Bill Graham]] maître de cérémonie
* [[Bill Graham]] : maître de cérémonie
* [[Emmylou Harris]] [[guitare acoustique]], chant
* [[Emmylou Harris]] : [[guitare acoustique]], chant
* [[Ronnie Hawkins]] chant
* [[Ronnie Hawkins]] : chant
* [[Joni Mitchell]] guitare acoustique, chant
* [[Joni Mitchell]] : guitare acoustique, chant
* [[Van Morrison]] chant
* [[Van Morrison]] : chant
* [[Pinetop Perkins]] piano, chant
* [[Pinetop Perkins]] : piano, chant
* [[Carl Radle]] basse
* [[Carl Radle]] : basse
* [[The Staple Singers|Cleotha Staples]] chœurs
* [[The Staple Singers|Cleotha Staples]] : chœurs
* [[Mavis Staples]] chant
* [[Mavis Staples]] : chant
* [[The Staple Singers|Roebuck « Pops » Staples]] guitare, chant
* [[The Staple Singers|Roebuck « Pops » Staples]] : guitare, chant
* [[The Staple Singers|Yvonne Staples]] chœurs
* [[The Staple Singers|Yvonne Staples]] : chœurs
* [[Ringo Starr]] batterie
* [[Ringo Starr]] : batterie
* [[Stephen Stills]] guitare
* [[Stephen Stills]] : guitare
* [[Muddy Waters]] chant
* [[Muddy Waters]] : chant
* [[Ron Wood]] guitare
* [[Ron Wood]] : guitare
* [[Neil Young]] guitares, harmonica, chant
* [[Neil Young]] : guitares, harmonica, chant
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== Liens externes ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Imdb titre|id=0077838|titre=La Dernière Valse}}
* Gérard Lenne, « The Last Waltz », ''[[Télé 7 jours]] {{numéro|943}}'', [[Hachette Livre|Hachette]], [[Neuilly-sur-Seine]], {{date|24|juin|1978}}, {{page|113}}, {{ISSN|0153-0747}}

=== Liens externes ===
* {{bases audiovisuel}}


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Dernière version du 9 avril 2024 à 22:42

La Dernière Valse
Description de cette image, également commentée ci-après
La Dernière Valse : The Band et les invités interprètent ensemble I Shall Be Released à la fin du concert d'adieu du groupe.
Titre original The Last Waltz
Réalisation Martin Scorsese
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film de concert
Durée 117 minutes
Sortie 1978

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Dernière Valse (The Last Waltz) est le nom donné au « concert d'adieu » du groupe de rock canadien The Band, qui se déroula le jour de Thanksgiving de 1976 (le ), au Winterland Ballroom de San Francisco. Outre le Band, de nombreux invités se produisirent ce soir-là, dont Paul Butterfield, Eric Clapton, Neil Diamond, Bob Dylan, Ronnie Hawkins, Dr. John, Joni Mitchell, Van Morrison, Ringo Starr, Muddy Waters, Ron Wood et Neil Young.

Le concert fut filmé par le réalisateur Martin Scorsese, qui en tira un documentaire, sorti en 1978. Le film inclut des performances du concert, des scènes tournées dans un studio d'enregistrement et des interviews des membres du groupe par Scorsese. Un triple album reprenant la bande originale du film sortit la même année. Le film est sorti en DVD en 2002, de même qu'un coffret de 4 CD incluant le concert et des enregistrements en studio liés.

La Dernière Valse est considéré comme l'un des meilleurs concerts jamais filmés[1]. Cependant, le batteur du Band, Levon Helm, a été très critique envers ce film, considérant qu'il était trop centré sur Robbie Robertson, le guitariste et producteur du film, et pas assez sur les autres membres du groupe[2].

Synopsis du film[modifier | modifier le code]

Commençant sur un panneau disant « This film should be played loud! » (« Ce film doit être écouté fort ! »), en référence à la pochette intérieure de l'album Let It Bleed des Rolling Stones, le documentaire étudie les influences du Band et sa carrière. Le groupe, composé de Rick Danko (guitare basse, violon, chant), Levon Helm (batterie, mandoline, chant), Garth Hudson (claviers, saxophone), Richard Manuel (claviers, percussions, chant), et le compositeur Robbie Robertson à la guitare, commença sa carrière à la fin des années 1950, sous la forme d'un groupe de rock 'n' roll mené par Ronnie Hawkins, le premier invité du concert. Le Band joua pour Bob Dylan dans les années 1960, et Dylan joue avec eux vers la fin du concert.

De nombreux autres artistes jouent avec le Band : Muddy Waters, Paul Butterfield, Neil Young, Joni Mitchell, Van Morrison, Dr. John, Neil Diamond et Eric Clapton, jouant du blues, du rock 'n' roll, du rhythm and blues, de la pop, du folk et du rock. D'autres genres apparaissent dans les séquences filmées ultérieurement en studio, avec Emmylou Harris (country) et The Staple Singers (soul et gospel).

Le film s'ouvre sur le Band interprétant en rappel la dernière chanson de la soirée, une reprise du tube de Marvin Gaye Baby Don't You Do It. L'on revient ensuite au début du concert, et la suite est plus ou moins chronologique. Aidé d'une section cuivre, le groupe interprète bon nombre de ses grands succès, dont Up on Cripple Creek, Stagefright et The Night They Drove Old Dixie Down.

Entre les extraits du concert sont intercalées des séquences en studio et des entrevues menées par le réalisateur Martin Scorsese, durant lesquelles les membres du Band reviennent sur l'histoire du groupe. Robertson évoque l'entrée de Hudson dans le groupe, qui se fit à la condition que les autres membres le paient dix dollars par semaine pour des leçons de musique. Hudson, qui avait reçu une formation classique, pouvait donc dire à la ronde qu'il était professeur de musique, non pas un simple musicien de rock. Robertson décrit également l'expérience surréaliste d'avoir joué dans un night-club appartenant à Jack Ruby, l'assassin de l'assassin présumé du président Kennedy.

Manuel se rappelle que parmi les premiers noms du Band, on compta « the Honkies » et « the Crackers » (les deux sont des termes argotiques pour désigner les blancs, utilisés par les noirs américains). Comme Dylan et leurs amis et voisins de Woodstock les appelaient simplement « The Band » (« le groupe »), ils décidèrent de s'appeler ainsi. On y voit aussi Danko faire visiter à Scorsese le studio du groupe, appelé Shangri-La, et lui jouer un enregistrement de Sip the Wine, une chanson de son futur album solo Rick Danko, sorti en 1977.

Un thème qui revient régulièrement dans les interviews de Robertson est que le concert marque la fin d'une ère pour le Band ; qu'après seize années passées sur la route, il est temps de passer à autre chose. « C'est ce qu'est La Dernière Valse : seize ans de route. Le chiffre commence à devenir effrayant », déclare Robertson à Scorsese. « Je veux dire, je ne pourrais pas supporter d'avoir derrière moi vingt ans de tournées. Je ne crois pas que je pourrais même en parler ». Ce sentiment est encore accentué par le choix des chansons filmées : par exemple, les paroles d'Up on Cripple Creek qui contient la phrase « this living on the road is getting pretty old » (« cette vie d'itinérant commence à se faire longue »).

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

L'idée d'un concert d'adieu naquit au début de l'année 1976, après que Richard Manuel fut grièvement blessé lors d'un accident de bateau. Robbie Robertson commença alors à penser à abandonner les concerts pour faire du Band un groupe exclusivement studio, de la même façon que les Beatles avaient décidé d'arrêter les tournées en 1966[3].

Bien que les autres membres du groupe fussent en désaccord avec la décision de Robertson, le concert fut fixé au Winterland Ballroom de Bill Graham, où le Band avait fait ses débuts en 1969[4]. Le groupe devait à l'origine se produire seul, mais une fois l'idée d'inviter Ronnie Hawkins et Bob Dylan lancée, la liste d'invités commença à croître pour inclure d'autres artistes.

Le concert[modifier | modifier le code]

Promu et organisé par Bill Graham, associé de longue date au Band, le concert fut très élaboré. Il commença à 17 heures, et les 5 000 spectateurs se virent servir un dîner à base de dinde. Il y eut une séance de danse de salon sur une musique du Berkeley Promenade Orchestra, et les poètes Lawrence Ferlinghetti et Michael McClure firent des lectures.

Le Band commença le concert vers 21 heures, commençant avec Up on Cripple Creek, suivi de onze chansons parmi ses plus populaires, dont The Shape I'm In, This Wheel's on Fire and The Night They Drove Old Dixie Down. Ils étaient accompagnés d'une grande section cuivres dont la partition avait été arrangée par Allen Toussaint et d'autres musiciens. Ils furent rejoints par une succession d'invités, à commencer par Ronnie Hawkins. Sous le nom des Hawks, le Band avait été le groupe d'accompagnement de Hawkins au début des années 1960. Dr. John s'installa au piano pour sa chanson la plus célèbre, Such a Night. Passant à la guitare, il rejoignit ensuite Bobby Charles pour Down South in New Orleans.

Le concert prit ensuite une orientation blues avec le joueur d'harmonica Paul Butterfield, Muddy Waters, le pianiste Pinetop Perkins et Eric Clapton. Alors que Clapton interprétait son premier solo, sur Further on Up the Road, la sangle de sa guitare se détacha. Il s'écria « Attendez », mais Robertson reprit le solo sans manquer une mesure.

Suivit Neil Young, qui chanta Helpless avec Joni Mitchell, aux chœurs, mais qui n'apparut pas sur scène. D'après le commentaire de Robertson sur le DVD du documentaire, c'était pour donner à son apparition ultérieure plus de poids. Elle monta sur scène après Young et chanta trois chansons, dont deux avec Dr John aux congas.

Le suivant était Neil Diamond, qui présenta sa chanson Dry Your Eyes en déclarant « Je ne vais faire qu'une chanson, mais je vais la faire bien. » Il avait été invité par Robertson, qui désirait que les compositeurs de Tin Pan Alley fussent représentés. Robertson avait également produit l'album Beautiful Noise de Diamond, sorti la même année, et coécrit Dry Your Eyes, qu'il acclama comme une « grande chanson » durant le concert. L'apparition de Diamond ne fut guère populaire auprès des autres interprètes. Levon Helm se plaignit de l'absence de lien musical avec le Band, tout comme Ron Wood, qui déclara dans une interview en 1980 : « Aucun de nous ne comprenait ce qu'il faisait là ». Apparemment, Bob Dylan le tenait également en piètre estime : une rumeur jamais confirmée veut que lorsque Diamond sortit de scène, il ait dit à Dylan : « Il te faudra être bon pour passer après moi », ce à quoi Dylan aurait répondu : « Qu'est-ce que je dois faire ? Monter sur scène et m'endormir ? »

Van Morrison interpréta ensuite deux chansons, un arrangement original de Tura Lura Lural (That's an Irish Lullaby) en duo avec Richard Manuel, et le clou habituel de ses spectacles, Caravan.

Les Canadiens Young et Mitchell furent alors invités à revenir sur scène pour interpréter Acadian Driftwood, une ode aux Acadiens, avec le Band, qui interpréta ensuite quelques chansons supplémentaires avant que Bob Dylan ne monte sur scène pour mener son ancien groupe d'accompagnement pour quatre chansons.

Avec tous ses invités, ainsi que Ringo Starr à la batterie et Ron Wood à la guitare, le Band interpréta alors I Shall Be Released comme finale. Le chant était partagé par Dylan, l'auteur de la chanson, et Manuel, dont la voix de fausset avait rendu la chanson célèbre sur Music from Big Pink. Cependant, on voit mal ce dernier dans le film, et il passe de sa voix de fausset à sa voix normale entre les couplets.

Il y eut ensuite deux « bœufs ». Le premier comprenait le Band, à l'exception de Richard Manuel, avec Neil Young, Ron Wood et Eric Clapton à la guitare, Dr John au piano, Paul Butterfield à l'harmonica et Ringo Starr à la batterie. Suivit le deuxième bœuf, avec les mêmes, moins Robertson et Danko. Stephen Stills, qui arriva en retard, interpréta un solo de guitare et Carl Radle prit la basse.

Le Band revint alors, vers 2h15 du matin, pour interpréter un rappel, Don't Do It. Ce fut la dernière fois que le groupe joua sous cette formation : lorsqu'il se reforma en 1983, Robertson n'y était pas.

Production[modifier | modifier le code]

Filmer le concert[modifier | modifier le code]

Robertson voulait à l'origine enregistrer le concert en format 16 mm. Il embaucha Martin Scorsese comme réalisateur, en se basant sur son usage de la musique dans Mean Streets. Avec Scorsese, le film prit de l'ampleur et devint une véritable production, avec sept caméras de format 35 mm.

Les caméras étaient dirigées par des chefs opérateurs parmi les plus respectés du métier, dont Michael Chapman (Raging Bull), Vilmos Zsigmond (Rencontres du troisième type) et László Kovács (Easy Rider). Les décors et l'éclairage furent conçus par Boris Leven, qui avait travaillé sur les comédies musicales West Side Story et La Mélodie du bonheur. Grâce à Bill Graham, les décors de la production de La traviata par l'opéra de San Francisco furent loués pour servir de toile de fond. Des chandeliers en cristal furent également suspendus au-dessus de la scène.

Scorsese planifia méticuleusement le scénarimage des chansons, réglant l'éclairage et les angles de prise de vue en accord avec les paroles des chansons. Mais en dépit de tous ses efforts, il y eut des imprévus durant le tournage, et toutes les chansons ne purent pas être filmées. Ainsi, à un moment, toutes les caméras s'étaient arrêtées, sauf celle de László Kovács, alors que Muddy Waters s'apprêtait à jouer Mannish Boy[5]. Kovács, agacé par les ordres constants de Scorsese, avait enlevé ses écouteurs auparavant et n'entendit donc point le signal d'arrêter de filmer[6]. Alors que Scorsese tentait frénétiquement de relancer les autres caméras, Kovács tournait déjà, et il fut en mesure de recueillir la fameuse chanson du bluesman. « C'était purement de la chance », se rappelle Scorsese[5].

Négociations avec Dylan[modifier | modifier le code]

Si Bob Dylan avait accepté de jouer, il ne voulait pas être filmé, craignant que cela concurrence son propre projet de film, Renaldo and Clara[7]. Warner Bros. avait accepté de financer le tournage de La Dernière Valse en supposant que Dylan serait présent dans le film et la bande originale. Des négociations eurent lieu en coulisses, durant un entracte[8]. Robertson promit à Dylan que la sortie du film du concert serait reportée après la sortie de son film, et Dylan céda et accepta d'être filmé. Le promoteur Bill Graham fut également impliqué dans les débats. « Quelqu'un travaillant avec Bob a dit "On ne filmera pas ça". Et Bill a simplement dit "Sortez d'ici ou je vous tuerai" », affirme Robertson dans le livret de la réédition de 2002 de l'album. « Ça a marché[7]. »

D'après Scorsese, Dylan stipula que seulement deux de ses chansons pouvaient être filmées : Baby Let Me Follow You Down et Forever Young. « Quand Dylan est monté sur scène, le son était si fort, je ne savais pas quoi filmer », se rappela Scorsese par la suite. « Bill Graham était à côté de moi, il hurlait "Filme-le ! Filme-le ! Il vient des mêmes rues que toi. Ne le laisse pas te bousculer." Heureusement, les angles de vue étaient bons et nous avons filmé les deux chansons utilisées dans le film[9]. »

Production post-concert[modifier | modifier le code]

Après le concert, Scorsese tourna pendant plusieurs jours dans un studio de la MGM, avec le Band, les Staple Singers et Emmylou Harris. Les interviews des membres du groupe furent conduites par Scorsese au studio Shangri-La de Malibu, en Californie. En outre, Robertson composa The Last Waltz Suite, dont des extraits servirent de générique.

Scorsese devant travailler sur New York, New York, ainsi que sur un autre documentaire, American Boy: A Profile of Steven Prince, la sortie du film fut repoussée jusqu'en 1978.

Durant cette période, Scorsese et Robertson devinrent amis. Ils collaborèrent sur d'autres projets par la suite : Robertson fut consultant et producteur de la musique des films Raging Bull, La Valse des pantins, La Couleur de l'argent, Casino, Gangs of New York et Les Infiltrés.

Drogue[modifier | modifier le code]

Scorsese a avoué avoir consommé de grandes quantités de cocaïne durant cette période[10]. Beaucoup de drogue circulait pendant le concert. Dans les coulisses, une pièce était peinte en blanc et décorée de nez découpés de masques en plastique, avec des sons de reniflement diffusés en arrière-plan. Une goutte de cocaïne pendant au nez de Neil Young fut retirée durant la post-production grâce à la rotoscopie[8],[11].

Accueil[modifier | modifier le code]

Critique[modifier | modifier le code]

La critique a acclamé le film, considéré comme l'un des meilleurs concerts filmés. Michael Wilmington, critique au Chicago Tribune, le qualifie de « meilleur film de concert de rock jamais tourné, et peut-être le meilleur film de rock, point barre[1]. » Dans le Detroit Free Press, Terry Lawson affirme qu'il s'agit de « l'une des plus grandes expériences cinématographiques[11] ». Total Film le considère comme « le plus grand concert jamais filmé[12] ». Sur Rotten Tomatoes, le film bénéficie d'une note de 97 %, avec une seule critique négative sur 37 : celle de Janet Maslin, du The New York Times[13]. Elle y dit qu'il « exprime tellement peu la sensation d'une fin de période à laquelle est fait allusion … qu'il est impossible de voir The Last Waltz comme quoi que ce soit d'autre qu'une œuvre vouée à tomber dans l'oubli[14]. » Le critique musical Robert Christgau a donné une note de B+ à la bande originale, affirmant que « le film s'améliore lorsqu'on ne peut pas le voir ». Il loue les titres de blues joués par Muddy Waters et Paul Butterfield, la partition pour les cuivres d'Allen Toussaint, et le duo de guitare « cinglant, quoique désordonné » de Robertson et d'Eric Clapton[15].

Critiques de Levon Helm[modifier | modifier le code]

Dans son autobiographie This Wheel's on Fire, parue en 1993, Levon Helm émet de sérieux doutes sur le traitement du film par Scorsese, affirmant qu'il réduit le Band à un simple groupe d'accompagnement pour Robbie Robertson. Il affirme que Robertson chantait en fait dans un micro qui fut éteint durant la plus grande partie du concert, et que la majeure partie de la bande originale fut présonorisée.

Il regrette la faible présence de Manuel et Hudson, notamment lorsque Manuel chante la dernière chanson, I Shall Be Released, complètement dissimulé par les nombreux invités. Cette séquence contient plusieurs plans de Ronnie Hawkins qui contemple le travail des autres, n'étant pas lui-même en train de chanter, et pourtant Manuel demeure invisible. Cependant, on peut percevoir, durant cette scène, un cadreur qui tente de filmer Manuel au piano, puis qui abandonne à cause de problèmes techniques ou de l'impossibilité de filmer[2].

Parution en DVD[modifier | modifier le code]

En 2002, à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire du concert, le film a été remasterisé et diffusé de façon limitée pour promouvoir la sortie du DVD et du coffret 4 CD de la bande originale du film. Il a débuté au Castro Theatre de San Francisco[8], et a ensuite été diffusé dans 15 salles[16].

Le DVD inclut des commentaires de Robertson et Scorsese, un mini-documentaire Revisiting The Last Waltz, et une galerie d'images du concert, du tournage et de la première du film. Le Bœuf n°2 est présent comme scène bonus, mais incomplet, l'équipe étant tombée à court de synchroniseurs sonores pour les caméras après dix heures de tournage en continu.

En 2006, La Dernière Valse est l'un des vingt premiers titres sortis au format Blu-Ray par Sony.

Albums[modifier | modifier le code]

La première bande originale du film, un triple album, est sortie le  ; elle a depuis été rééditée sur deux CD. Elle contient de nombreuses chansons absentes du film, dont Down South in New Orleans avec Bobby Charles et Dr. John à la guitare, Tura Lura Lural (That's an Irish Lullaby) par Van Morrison, Life Is a Carnival par le Band, et une chanson supplémentaire avec Bob Dylan.

Un coffret de quatre CD est paru en 2002, de même qu'une édition DVD-Audio. L'album a été produit par Robbie Robertson, qui a remasterisé toutes les chansons. Il contient 16 chansons jusqu'ici inédites, ainsi que des prises des répétitions. Parmi les ajouts, on compte Caldonia par Muddy Waters, la version concert de The Weight, l'intégralité des Bœufs 1 et 2, et des performances complétées de Joni Mitchell et Bob Dylan.

Les bandes originales subirent une production post-concert impliquant beaucoup d'overdubbing et de re-séquençage. Un album pirate, effectué des enregistrements originaux de ce concert, a été mis en circulation, constituant un témoignage plus exact et plus complet de l'événement ; il contient des chansons absentes du film et des albums officiels, dont Georgia on My Mind, King Harvest, Chest Fever dans sa totalité, et la version sur scène d'Evangeline[17].

Performances[modifier | modifier le code]

Dans le film[modifier | modifier le code]

Durant le concert[modifier | modifier le code]

Interprètes[modifier | modifier le code]

The Band[modifier | modifier le code]

Cuivres[modifier | modifier le code]

Autres musiciens[modifier | modifier le code]

Invités[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Michael Wilmington, « Movie review, 'The Last Waltz' », Chicago Tribune,‎ (lire en ligne)
  2. a et b (en) Levon Helm et Stephen Davis, This Wheel's on Fire : Levon Helm and the Story of the Band, Londres, Plexus, , 2e éd., 330 p. (ISBN 978-1-55652-405-9, LCCN 00040157), p. 276
  3. (en) David Fricke, The Last Waltz, livret CD, Warner Bros., , p. 17
  4. (en) David Fricke, The Last Waltz, livret CD, Warner Bros., , p. 25-27
  5. a et b (en)  The Last Waltz Revisited [mini-documentaire bonus DVD], Martin Scorsese MGM/United Artists.
  6. (en) David Fricke, The Last Waltz, livret CD, Warner Bros., , p. 49
  7. a et b (en) David Fricke, The Last Waltz, livret CD, Warner Bros., , p. 53
  8. a b et c (en) Joel Selvin, « The Day the Music Lived », San Francisco Chronicle,‎ (lire en ligne)
  9. (en) Ian Christie (dir.), Scorsese on Scorsese, Faber & Faber, , p. 73
  10. (en) Peter Ross, « Wise Guy », Sunday Herald, Glasgow,‎ (lire en ligne) archive de l'original
  11. a et b « Detroit Free Press »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  12. (en) Jamie Graham,, « DVD Reviews: The Last Waltz », Total Film, (consulté le )
  13. (en) « The Last Waltz », Rotten Tomatoes (consulté le )
  14. (en) Janet Maslin, « Scorsese and the Band: Final Fling », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  15. (en) Robert Christgau, « Robert Christgau Consumer Guide: The Band » (consulté le )
  16. (en) « The Last Waltz (2002) », Box Office Mojo (consulté le )
  17. (en) John Katz, Dror Warschawski, « The 4 audio versions of The Last Waltz » (consulté le )

Source[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]