« Guépard » : différence entre les versions

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{{Taxobox CITES | I | 01/07/1975 }}
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{{Infobox Liste de fichiers |titre01=Voix de guépards adultes |fichier01=Acoustic-Structure-and-Contextual-Use-of-Calls-by-Captive-Male-and-Female-Cheetahs-(Acinonyx-pone.0158546.s001.oga |type01=oga}}
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Le '''guépard''' ('''''{{langue|la|Acinonyx jubatus}}''''') est un grand mammifère carnassier de la famille des [[felidae|félidés]] vivant en [[Afrique]] et en [[Asie de l'Ouest]]. Le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées (aux griffes semi-rétractiles ou non-rétractiles selon les sources), et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d'une courte crinière qui disparaît à l'âge adulte. Il est considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre {{unité|112|km/h}}.
Le '''guépard''' ('''''{{langue|la|Acinonyx jubatus}}''''') est un grand mammifère carnassier de la famille des [[felidae|félidés]] vivant en [[Afrique]] et en [[Asie de l'Ouest]]. Le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées (aux griffes semi-rétractiles ou non-rétractiles selon les sources), et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d'une courte crinière qui disparaît à l'âge adulte. Il est considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre {{unité|110|km/h}}.


Classé vulnérable par l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]], le guépard fait actuellement l'objet de diverses tentatives de protection, incluant des procédés de [[clonage]]. L'[[espèce]] est divisée en cinq [[sous-espèce]]s présentant des différences mineures de morphologie ou de comportement. Parmi celles-ci, le [[guépard asiatique]], le [[Guépard d'Afrique du Nord-Ouest|guépard du Sahara]] et le [[guépard d'Afrique du Nord-Est]] sont classées en danger critique d'extinction. La population de guépards est passée de {{nb|100000|individus}} au début du {{s-|XX}} à {{nb|7100}} en 2019<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=La survie des guépards menacée par la mode des félins de compagnie|périodique=[[Le Monde]]|date=2019-01-19|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/19/la-survie-des-guepards-menacee-par-la-mode-des-felins-de-compagnie_5411453_3210.html|consulté le=2019-01-22|pages=}}.</ref>.
Classé vulnérable par l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]], le guépard fait actuellement l'objet de diverses tentatives de protection, incluant des procédés de [[clonage]]. L'[[espèce]] est divisée en cinq [[sous-espèce]]s présentant des différences mineures de morphologie ou de comportement. Parmi celles-ci, le [[guépard asiatique]], le [[Guépard d'Afrique du Nord-Ouest|guépard du Sahara]] et le [[guépard d'Afrique du Nord-Est]] sont classées en danger critique d'extinction. La population de guépards est passée de {{nb|100000|individus}} au début du {{s-|XX}} à {{nb|7100}} en 2023<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|titre=La survie des guépards menacée par la mode des félins de compagnie|périodique=[[Le Monde]]|date=2019-01-19|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/19/la-survie-des-guepards-menacee-par-la-mode-des-felins-de-compagnie_5411453_3210.html|consulté le=2019-01-22|pages=}}.</ref>.


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Cheetah (Acinonyx jubatus) female after chase.jpg|vignette|alt=Dans de hautes herbes un grand animal tacheté de noir avance.|Un guépard femelle en Afrique du Sud. Octobre 2014.]]
[[Fichier:Cheetah (Acinonyx jubatus) female after chase.jpg|vignette|alt=Dans de hautes herbes un grand animal tacheté de noir avance.|Un guépard femelle en Afrique du Sud. Octobre 2014.]]
=== Morphologie ===
=== Morphologie ===
Le corps, musclé, est très aérodynamique et ressemble à celui d'un [[Lévriers|lévrier]]<ref name="marker7"/>{{,}}<ref>{{article|nom1=Hudson |prénom1=P. E. |nom2=Corr |prénom2=S. A. |nom3=Wilson |prénom3=A. M. |s2cid=13543638 |titre=High speed galloping in the cheetah (''Acinonyx jubatus'') and the racing greyhound (''Canis familiaris''): spatio-temporal and kinetic characteristics |journal=Journal of Experimental Biology |date=2012 |volume=215 |numéro=14 |pages=2425–2434 |doi=10.1242/jeb.066720 |pmid=22723482 |accès doi=libre }}</ref>{{,}}<ref name=Stuart>{{ouvrage|nom1 = Stuart |prénom1 = C. T. |nom2 = Stuart |prénom2 = Mm. |titre = Stuarts' Field Guide to Mammals of Southern Africa: Including Angola, Zambia & Malawi |année = 2015 |éditeur = Struik |lieu = Cape Town |isbn = 978-1-77584-111-1 |pages = 600–604|numéro d'édition = 3rd |chapter=Cheetah ''Acinonyx jubatus''|chapter-url={{Google Books|id=yw1bDwAAQBAJ|pg=PT600|plainurl=yes}} }}</ref>{{,}}<ref>{{article|nom1=Ichikawa |prénom1=H. |nom2=Matsuo |prénom2=T. |nom3=Haiya |prénom3=M. |nom4=Higurashi |prénom4=Y. |nom5=Wada |prénom5=N. |titre=Gait characteristics of cheetahs (''Acinonyx jubatus'') and greyhounds (''Canis lupus familiaris'') running on curves |journal=Mammal Study |date=2018 |volume=43 |numéro=3 |pages=199–206 |doi=10.3106/ms2017-0089|s2cid=91654871 |url=http://petit.lib.yamaguchi-u.ac.jp/G0000006y2j2/file/27997/20200108113051/2019010036.pdf }}</ref> : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines, contrastant fortement avec la plupart des autres grands félins<ref name=bcw3>{{ouvrage|nom1=Kitchener |prénom1=A. |nom2=Van Valkenburgh |prénom2=B. |nom3=Yamaguchi |prénom3=N. |chapter=Felid form and function |année=2010 |pages=83–106 |chapter-url=https://www.researchgate.net/publication/266753114 |editor1-last=Macdonald |editor1-first=D. W. |editor2-last=Loveridge |editor2-first=A. J. |titre=Biology and Conservation of Wild Felids |éditeur=Oxford University Press |lieu=Oxford |isbn=978-0-19-923445-5}}</ref>. Sa [[Thorax|poitrine]] est profonde et sa taille étroite. Les [[os]] sont légers et la colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses [[patte|membres]] postérieurs très loin et, ainsi, de [[#Performances physiques|courir très vite]]<ref name="marker7">{{ouvrage|editor1=Marker, L. |auteur2=Boast, L. K. |editor3=Schmidt-Kuentzel, A. |titre=Cheetahs: Biology and Conservation |date=2018 |éditeur=Academic Press |lieu=London |isbn=978-0-12-804088-1 |chapter-url={{Google Books |id=H3rXDgAAQBAJ|pg=93|plainurl=yes}} |chapter=Cheetah specialization: physiology and morphology |nom1=Meachen|prénom1=J.|nom2=Schmidt-Kuntzel |prénom2=A. |nom3=Haefele |prénom3=H. |nom4=Steenkamp|prénom4=G.|nom5=Robinson|prénom5=J. M.|nom6=Randau|prénom6=M. A.|nom7=McGowan|prénom7=N.|nom8=Scantlebury|prénom8=D. M. |nom9=Marks |prénom9=N. |nom10=Maule |prénom10=A. |nom11=Marker|prénom11=L. |pages=93–106}}</ref>.
Le corps du guépard, musclé, est très aérodynamique et ressemble à celui d'un [[lévrier]]<ref name="marker7"/>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Penny E.|nom1=Hudson|prénom2=Sandra A.|nom2=Corr|prénom3=Alan M.|nom3=Wilson|titre=High speed galloping in the cheetah (''Acinonyx jubatus'') and the racing greyhound (''Canis familiaris''): spatio-temporal and kinetic characteristics|périodique=Journal of Experimental Biology|volume=215|numéro=14|date=2012-07-15|issn=1477-9145|issn2=0022-0949|doi=10.1242/jeb.066720|lire en ligne=https://journals.biologists.com/jeb/article/215/14/2425/10852/High-speed-galloping-in-the-cheetah-Acinonyx|consulté le=2023-08-01|pages=2425–2434}}.</ref>{{,}}<ref name="Stuart">{{Ouvrage|prénom1=Chris|nom1=Stuart|prénom2=Mathilde|nom2=Stuart|titre=Stuart's field guide to mammals of Southern Africa: including Angola, Zambia & Malawi|éditeur=Struik Nature|date=2015|isbn=978-1-77584-111-1|consulté le=2023-08-01|titre chapitre=Cheetah ''Acinonyx jubatus''}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Hiroshi|nom1=Ichikawa|prénom2=Taiki|nom2=Matsuo|prénom3=Megumi|nom3=Haiya|prénom4=Yasuo|nom4=Higurashi|titre=Gait Characteristics of Cheetahs (''Acinonyx jubatus'') and Greyhounds (''Canis lupus familiaris'') Running on Curves|périodique=Mammal Study|volume=43|numéro=3|date=2018-09|issn=1343-4152|issn2=1348-6160|doi=10.3106/ms2017-0089|lire en ligne=http://www.bioone.org/doi/10.3106/ms2017-0089|consulté le=2023-08-01|pages=199–206}}.</ref> : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines, contrastant fortement avec la plupart des autres grands félins<ref name="bcw3">{{Ouvrage|prénom1=David Whyte|nom1=Macdonald|prénom2=Andrew J.|nom2=Loveridge|titre=Biology and conservation of wild felids|éditeur=Oxford University Press|collection=Oxford biology|date=2010|isbn=978-0-19-923444-8|isbn2=978-0-19-923445-5|consulté le=2023-08-01|titre chapitre=Felid form and function}}.</ref>. Sa [[Thorax|poitrine]] est profonde et sa taille étroite. Ses [[os]] sont légers et sa colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses [[patte|membres]] postérieurs très loin et, ainsi, de [[#Performances physiques|courir très vite]]<ref name="marker7">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Julie|nom1=Meachen|prénom2=Anne|nom2=Schmidt-Küntzel|prénom3=Holly|nom3=Haefele|prénom4=Gerhard|nom4=Steenkamp|titre chapitre=Chapter 7 - Cheetah Specialization: Physiology and Morphology|titre ouvrage=Cheetahs: Biology and Conservation|éditeur=Academic Press|collection=Biodiversity of World: Conservation from Genes to Landscapes|date=2018-01-01|isbn=978-0-12-804088-1|doi=10.1016/b978-0-12-804088-1.00007-1|lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/B9780128040881000071|consulté le=2023-08-01|passage=93–105}}.</ref>.


Sa [[Queue (animal)|queue]] agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu'il prend des virages brusques en poursuivant sa proie<ref name="guépard">''À la découverte du monde sauvage: Le guépard'', IMP BV/Dolring Kindersley/Ltd/IMP sarl MMII.</ref>. Les [[griffe (anatomie animale)|griffes]] du guépard ne sont pas totalement rétractiles<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dominique|nom1=Auzias|prénom2=Jean-Paul|nom2=Labourdette|titre=Afrique du Sud 2014/2015 Petit Futé|éditeur=Petit Futé|date=2014-06-23|isbn=978-2-7469-8378-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8vOcDAAAQBAJ&pg=PT228|consulté le=2020-06-29}}</ref> ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d'où le nom latin du genre « ''{{langue|la|acinonyx}}'' », cf. [[#Étymologie|infra]]). Cette particularité lui permet d'avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu'elles s'usent rapidement, ce qui l'empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s'en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n'y semblent pas très habiles<ref name=Stuart/>.
Sa [[Queue (anatomie)|queue]] agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu'il prend des virages brusques en poursuivant sa proie<ref name="guépard">''À la découverte du monde sauvage: Le guépard'', IMP BV/Dolring Kindersley/Ltd/IMP sarl MMII.</ref>{{Référence non conforme}}. Les [[Griffe (anatomie)|griffes]] du guépard ne sont pas totalement rétractiles<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dominique|nom1=Auzias|prénom2=Jean-Paul|nom2=Labourdette|titre=Afrique du Sud 2014/2015 Petit Futé|éditeur=Petit Futé|date=2014-06-23|isbn=978-2-7469-8378-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=8vOcDAAAQBAJ&pg=PT228|consulté le=2020-06-29}}.</ref> ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d'où le nom latin du genre « ''{{langue|la|acinonyx}}'' », cf. [[#Étymologie|infra]]). Cette particularité lui permet d'avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu'elles s'usent rapidement, ce qui l'empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s'en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n'y semblent pas très habiles<ref name=Stuart/>.


[[Fichier:Cheetah portrait Whipsnade Zoo.jpg|thumb|left|Photo du guépard, montrant la « larme » caractéristique sous l'œil.]]
[[Fichier:Cheetah portrait Whipsnade Zoo.jpg|thumb|left|Photo du guépard, montrant la « larme » caractéristique sous l'œil.]]
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Un gros cœur et des [[poumon]]s développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.
Un gros cœur et des [[poumon]]s développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.


Il a une petite [[Tête (anatomie)|tête]] et un museau court, des yeux haut placés et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu'à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tel que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa [[vue|vision]] en minimisant les reflets de la lumière du [[soleil]]<ref name="webcheetah">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M. Mulhsein et N. Knibbe N|titre=Acinonyx Jubatus, Animal Diversity Web|éditeur=|année=2001|isbn=|lire en ligne=http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Acinonyx_jubatus.html}}.</ref>.[[Fichier:Leopard & cheetah.png|thumb|right|Illustration présentant une comparaison entre la morphologie du guépard (à droite) et celle du [[léopard]].]]
Il a une petite [[Tête (anatomie)|tête]] et un museau court, des yeux haut placés et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu'à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tels que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa [[vue|vision]] en minimisant les reflets de la lumière du [[soleil]]<ref name="webcheetah">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M. Mulhsein|auteur2=N. Knibbe|titre=Acinonyx Jubatus, Animal Diversity Web|éditeur=|année=2001|isbn=|lire en ligne=http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Acinonyx_jubatus.html}}.</ref>.[[Fichier:Leopard & cheetah.png|thumb|right|Illustration présentant une comparaison entre la morphologie du guépard (à droite) et celle du [[léopard]].]]

Ses [[oreille]]s sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l'air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c'est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat<ref name="guépard"/>.


Les [[oreille]]s sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l'air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c'est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat<ref name="guépard"/>.
=== Biométrie ===
=== Biométrie ===
Le guépard fait preuve d'un léger [[dimorphisme sexuel]], les mâles étant plus grands que les femelles. Les guépards adultes mesurent de 66 à {{unité|81|cm}} au garrot pour les femelles contre 79 à {{unité|94|cm}} de hauteur au garrot<ref name="ADW"/> pour les mâles, et de 1,10 à {{unité|1.30|m}} de longueur pour les femelles contre 1,30 à {{unité|1.50|m}} de long<ref name="ADW">{{ADW|Acinonyx_jubatus|''Acinonyx jubatus''}}.</ref> pour les mâles auxquels s'ajoutent 65 à {{unité|85|cm}} de queue<ref name="ADW"/>. Les animaux adultes pèsent de 21 à {{unité|42|kg}} pour les femelles contre 36 à {{unité|72|kg}} pour les mâles avec une moyenne pour les mâles de {{unité|48|kg}} et de {{unité|38|kg}} pour les femelles<ref name="jackson44">{{Les félins}}, « Guépard », {{p.}}44.</ref>.
Le guépard fait preuve d'un léger [[dimorphisme sexuel]], les mâles étant plus grands que les femelles. Les guépards adultes mesurent de 66 à {{unité|81|cm}} au garrot pour les femelles contre 79 à {{unité|94|cm}} de hauteur au garrot<ref name="ADW"/> pour les mâles, et de 1,10 à {{unité|1.30|m}} de longueur pour les femelles contre 1,30 à {{unité|1.50|m}} de long<ref name="ADW">{{ADW|Acinonyx_jubatus|''Acinonyx jubatus''}}.</ref> pour les mâles auxquels s'ajoutent 65 à {{unité|85|cm}} de queue<ref name="ADW"/>. Les animaux adultes pèsent de 21 à {{unité|42|kg}} pour les femelles contre 36 à {{unité|72|kg}} pour les mâles avec une moyenne pour les mâles de {{unité|48|kg}} et de {{unité|38|kg}} pour les femelles{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=44|loc=|id=}}.


=== Fourrure ===
=== Fourrure ===
La [[couleur]] de base des parties supérieures d'un adulte s'étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La [[fourrure]] est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre centi[[mètre]]s de [[diamètre]]. Seul le blanc de la [[Gorge (anatomie)|gorge]] et de l'[[abdomen]] est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des [[poil]]s légèrement plus longs sur la nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle<ref name="kingdon">{{ouvrage|nom1=Kingdon |prénom1=J. |lien auteur=Jonathan Kingdon |titre=The Kingdon Field Guide to African Mammals |chapter = Cheetah ''Acinonyx jubatus''|année=2015 |éditeur=[[Bloomsbury Publishing|Bloomsbury]] |lieu=London |isbn=978-1-4729-1236-7 |pages=403–404 |numéro d'édition=2nd |chapter-url = {{Google Books|id=gcrBDwAAQBAJ|pg=PT975|plainurl=yes}} }}</ref>.
La [[couleur]] de base des parties supérieures d'un adulte s'étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La [[fourrure]] est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre [[Mètre#Multiples et sous-multiples du mètre|centimètres]] de [[diamètre]]. Seul le blanc de la [[Gorge (anatomie)|gorge]] et de l'[[abdomen]] est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des [[poil]]s légèrement plus longs sur la nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle<ref name="kingdon">{{Ouvrage|prénom1=Jonathan|nom1=Kingdon|titre=The Kingdon field guide to African mammals|éditeur=Bloomsbury|date=2015|numéro édition=2|pages totales=404|isbn=978-1-4729-1236-7|consulté le=2023-08-01|titre chapitre=Cheetah ''Acinonyx jubatus''}}.</ref>.


==== Guépard royal ====
==== Guépard royal ====
[[Fichier:King cheetah.jpg|vignette|gauche|Guépard royal.]]
[[Fichier:King cheetah.jpg|vignette|gauche|Guépard royal.]]


Le [[guépard royal]] (''{{langue|la|Acinonyx jubatus f. rex}}'') est parfois considéré comme une [[Espèce#Sous-espèce|sous-espèce]], mais il s'agit d'une simple forme qui résulterait d'une [[Mutation (génétique)|mutation]] récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux<ref>{{Ouvrage|auteur1=Broomhall L.S., Mills M.G., Du Toit J.T.|titre=Home range and habitat use by cheetahs in the Kruger National Park. Journal of Zoology, 261.|éditeur=|année=2003|isbn=}}.</ref>.
Le [[guépard royal]] (''{{langue|la|Acinonyx jubatus f. rex}}'') est parfois considéré comme une [[Espèce#Sous-espèce|sous-espèce]], mais il s'agit d'une simple forme qui résulterait d'une [[Mutation génétique|mutation]] récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux<ref>{{Article|langue=en|prénom1=L. S.|nom1=Broomhall|prénom2=Michael G. L.|nom2=Mills|prénom3=Johan T.|nom3=du Toit|titre=Home range and habitat use by cheetahs in the Kruger National Park|périodique=Journal of Zoology|volume=261|numéro=2|date=2003-10|issn=0952-8369|issn2=1469-7998|doi=10.1017/S0952836903004059|lire en ligne=https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1017/S0952836903004059|consulté le=2023-08-01|pages=119–128}}.</ref>.


Il se rencontre dans les zones les plus boisées d'un petit secteur de l’[[Afrique du Sud]] et au [[Zimbabwe]].
Il se rencontre dans les zones les plus boisées d'un petit secteur de l'[[Afrique du Sud]] et au [[Zimbabwe]].


Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent [[camouflage]] dans le [[miombo]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marshall Cavendish|titre=Encyclopedia of mammals|volume=4|éditeur=|année=1997|isbn=}}.</ref> du [[Botswana]] et du [[Zimbabwe]].
Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent [[camouflage]] dans le [[miombo]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marshall Cavendish|titre=Encyclopedia of mammals|volume=4|éditeur=|année=1997|isbn=}}.</ref> du [[Botswana]] et du [[Zimbabwe]].
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[[Fichier:Cheetahs on the Edge (Director's Cut).ogv|vignette|Guépard poursuivant à la course une proie factice. Les mouvements de son corps sont clairement visibles. Le générique de fin montre les appareils utilisés pour suivre le guépard. Film produit par ''[[National Geographic]]''.]]
[[Fichier:Cheetahs on the Edge (Director's Cut).ogv|vignette|Guépard poursuivant à la course une proie factice. Les mouvements de son corps sont clairement visibles. Le générique de fin montre les appareils utilisés pour suivre le guépard. Film produit par ''[[National Geographic]]''.]]


Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la [[Seconde (temps)|seconde]]. Cela en fait un des [[mammifère]]s [[quadrupède]]s les plus rapides. Un sprint l'amène à {{unité|70|km/h}} en deux secondes<ref name="Prince39">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Christine Denis-Huot|Christine et Michel Denis-Huot]]|titre=Les princes de la savane|sous-titre=Léopards et guépard|lieu=Paris|éditeur=Éditions White Star|année=2006|pages totales=220|passage=36|isbn=978-88-6112-013-6}}.</ref> puis {{unité|90|km/h}} une seconde plus tard<ref name="Jackson39"/>. Une étude publiée en 2013 dans la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]'' portant sur l'analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d'enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de {{unité|93|km/h}} a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à {{unité|49.89|km/h}} et que très peu d'entre elles dépassent les {{unité|72|km/h}}<ref name="WilsonNature2013">{{en}} [http://www.nature.com/nature/journal/v498/n7453/full/nature12295.html?WT.ec_id=NATURE-20130613 ''Locomotion dynamics of hunting in wild cheetahs''] par A. M. Wilson, J. C. Lowe, K. Roskilly, P. E. Hudson, K. A. Golabek & J. W. McNutt, ''[[Nature (revue)|Nature]]'' {{Numéro|498}}, {{p.|185–189}} du 13 juin 2013.</ref>. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur la puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale<ref name="WilsonNature2013"/>.
Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la [[Seconde (temps)|seconde]]. Cela en fait un des [[mammifère]]s [[quadrupède]]s les plus rapides. Un sprint l'amène à {{unité|90|km/h}} en deux secondes<ref name="Prince39">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Christine Denis-Huot|Christine et Michel Denis-Huot]]|titre=Les princes de la savane|sous-titre=Léopards et guépard|lieu=Paris|éditeur=Éditions White Star|année=2006|pages totales=220|passage=36|isbn=978-88-6112-013-6}}.</ref> puis {{unité|115|km/h}} une seconde plus tard{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=39|loc=|id=}}. Une étude publiée en 2013 dans la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]'' portant sur l'analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d'enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de {{unité|93|km/h}} a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à {{unité|70|km/h}} et que très peu d'entre elles dépassent les {{unité|110|km/h}}<ref name="WilsonNature2013">{{Article|langue=en|prénom1=A. M.|nom1=Wilson|prénom2=J. C.|nom2=Lowe|prénom3=K.|nom3=Roskilly|prénom4=P. E.|nom4=Hudson|titre=Locomotion dynamics of hunting in wild cheetahs|périodique=Nature|volume=498|numéro=7453|pages=185–189|date=2013-06|issn=1476-4687|doi=10.1038/nature12295|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/nature12295|consulté le=2023-12-13}}.</ref>. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur sa puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale<ref name="WilsonNature2013"/>.


Par ailleurs, un guépard en captivité a atteint la vitesse record de {{unité|112|km/h}}<ref name="Jackson39">Adrienne Farrell Jackson et Peter Jackson, {{Opcit}}, {{p.}}39.</ref>, mais on estime cependant qu'il ne peut maintenir sa vitesse que sur 300 à {{unité|400|mètres}}<ref name="Prince39" />. Sur une distance plus longue, il serait largement dépassé par une [[antilope]]. En 2009, Sarah, un guépard femelle du [[zoo de Cincinnati]] a parcouru le {{unité|100|mètres}} en six secondes et 13 centièmes<ref>{{article|titre=Un guépard court 100 mètres en six secondes et 13 centièmes|périodique=Zigonet|jour=16|mois=septembre|année=2009|url texte=http://www.zigonet.com/vitesse/un-guepard-court-100-metres-en-6-039-13-039-039_art7927.html|consulté le=22 septembre 2009}}.</ref>, soit une vitesse moyenne de presque {{unité|60|km/h}}. Le {{date-|20 juin 2012}}, Sarah a battu son propre record du monde du {{unité|100|mètres}}, en 5,95 secondes<ref>{{article|titre=Cheetah Breaks Speed Record—Beats Usain Bolt by Seconds|périodique=National Geographic|jour=20|mois=juin|année=2012|url texte=http://news.nationalgeographic.com/news/2012/08/120802-cheetah-sarah-cincinnati-zoo-fastest-record-science-usain-bolt-olympics/}}.</ref>, terminant à plus de {{unité|98|km/h}}.
Par ailleurs, un guépard en captivité a atteint la vitesse record de {{unité|112|km/h}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=39|loc=|id=}}, mais on estime cependant qu'il ne peut maintenir sa vitesse que sur 400 à {{unité|500|mètres}}<ref name="Prince39" />. Sur une distance plus longue, il serait largement dépassé par une [[antilope]]. En 2009, Sarah, un guépard femelle du [[zoo de Cincinnati]], a parcouru le {{unité|100|mètres}} en six secondes et 13 centièmes<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le félin le plus rapide du monde court 100 m en 6'13'' |url=https://www.gentside.com/news/le-felin-le-plus-rapide-du-monde-court-100-m-en-6-13_art7921.html |site=Gentside |date=2009-09-16 |consulté le=2023-12-13}}.</ref>, soit une vitesse moyenne de presque {{unité|60|km/h}}. Le {{date-|20 juin 2012}}, Sarah a battu son propre record du monde du {{unité|100|mètres}}, en 5,95 secondes<ref>{{article|titre=Cheetah Breaks Speed Record—Beats Usain Bolt by Seconds|périodique=National Geographic|jour=20|mois=juin|année=2012|date=|url texte=https://www.nationalgeographic.com/science/article/120802-cheetah-sarah-cincinnati-zoo-fastest-record-science-usain-bolt-olympics}}.</ref>, terminant à plus de {{unité|98|km/h}}.


Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu'elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse<ref name=":2">{{Lien web|titre=Les proies du guépard|url=http://www.guepard.info/tout-sur-le-gu%C3%A9pard/ses-proies-sa-chasse-sa-course/|site=http://www.guepard.info/|date=}}.</ref>.
Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu'elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse<ref name=":2">{{Lien web|titre=Les proies du guépard|url=http://www.guepard.info/tout-sur-le-gu%C3%A9pard/ses-proies-sa-chasse-sa-course/|site=guepard.info|date=}}.</ref>.


Les [[patte]]s des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les [[griffe (anatomie animale)|griffes]], non-rétractiles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles|nom1=Mahauden|titre=Kisongokimo: (Chasse et magie chez les Balubas)|éditeur=Flammarion|date=1965|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WKA0AQAAIAAJ|consulté le=2020-06-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymonde|nom1=Bonnefille|titre=Comment l'homme?: à la découverte des premiers Hominidés d'Afrique de l'Est|éditeur=Errance|date=1999|isbn=978-2-87772-175-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=e26AAAAAMAAJ|consulté le=2020-06-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Allain|nom1=Bougrain-Dubourg|titre=Dictionnaire passionné des animaux|éditeur=Delachaux|date=2013-03-07|isbn=978-2-603-01972-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=jxiOBTtOLeoC&pg=PT54|consulté le=2020-06-29}}</ref> ou semi-rétractiles<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Congo-Nil: Guide du Congo belge|éditeur=Impr. Lelateur|date=1949|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=fAQNAQAAIAAJ|consulté le=2020-06-29}}</ref>, fournissent traction et adhérence lors d'une course et contribuent ainsi à maintenir les [[accélération]]s. Enfin, sa petite tête est plus [[aérodynamique]]<ref>Dandrieux, C. (1998), « Le guépard est-il génétiquement menacé ? » Rapport de mémoire demaîtrise Paris VI. 31 p.</ref>.
Les [[patte]]s des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les [[Griffe (anatomie)|griffes]], non-rétractiles<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles|nom1=Mahauden|titre=Kisongokimo: (Chasse et magie chez les Balubas)|éditeur=Flammarion|date=1965|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WKA0AQAAIAAJ|consulté le=2020-06-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymonde|nom1=Bonnefille|titre=Comment l'homme?: à la découverte des premiers Hominidés d'Afrique de l'Est|éditeur=Errance|date=1999|isbn=978-2-87772-175-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=e26AAAAAMAAJ|consulté le=2020-06-29}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Allain|nom1=Bougrain-Dubourg|titre=Dictionnaire passionné des animaux|éditeur=Delachaux|date=2013-03-07|isbn=978-2-603-01972-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=jxiOBTtOLeoC&pg=PT54|consulté le=2020-06-29}}.</ref> ou semi-rétractiles<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Congo-Nil: Guide du Congo belge|éditeur=Impr. Lelateur|date=1949|lire en ligne=https://books.google.fr/books?hl=fr&id=fAQNAQAAIAAJ|consulté le=2020-06-29}}.</ref>, fournissent traction et adhérence lors d'une course et contribuent ainsi à maintenir les [[accélération]]s. Enfin, sa petite tête est plus [[aérodynamique]]<ref>C. Dandrieux, « Le guépard est-il génétiquement menacé ? » Rapport de mémoire de maîtrise, Paris VI, 1998, 31 p.</ref>.

=== Consanguinité ===
Selon [[Marco Polo]], il y a {{unité|700|ans}}, [[Kublai Khan|Kubilai Khan]] possédait, dans sa résidence d'été dans l'Himalaya, {{unité|1000|guépards}} dressés pour la chasse<ref name=FAO>{{lien web|url=http://www.fao.org/DOCREP/R7750F/r7750f0a.htm#les%20gu%C3%A9pards%20souffrent%20de%20consanguinit%C3%A9|site=Unasylva, revue de la FAO|titre=La génétique et les forêts de l'avenir|année=1986}}.</ref>. [[Akbar]] en aurait à lui seul, durant son règne, fait domestiquer {{formatnum:9000}}<ref name="chasse">{{lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/gu%C3%A9pard/178173|site=Encyclopédie Larousse|titre=Article « Guépard »}}.</ref>.

L'utilisation de ce félin, le plus rapide du monde, comme auxiliaire des chasses royales, daterait au moins des [[Sumer|Sumériens]] (il y a environ {{nb|5000|ans}}) et des pharaons égyptiens, mais, des rois de France, des princes indiens et des empereurs autrichiens en ont également possédé.

La chasse que les hommes ont faite aux guépards est peut-être une des raisons de leur actuelle variabilité génétique anormalement basse<ref name=FAO/> et d'une incidence élevée de [[Spermatozoïde#Spermatozoïde des mammifères|semence]] anormale.

Selon certains chercheurs, ils auraient été victimes de la [[glaciation de Würm|dernière ère glaciaire]], celle-ci ayant éliminé la majorité des individus il y a environ {{unité|10000|ans}}. On pense dans ces deux cas qu'ils ont subi une période prolongée de [[consanguinité]]. D'après certains biologistes, les guépards ont même atteint un degré de consanguinité trop élevé pour prospérer. Alors que des milliers d'animaux ont été capturés et élevés en captivité, il n'y a eu jusqu'en 1956 aucun cas connu de reproduction de guépard en captivité<ref name=FAO/>. Depuis 1970, malgré les techniques de reproduction assistée, seuls 10 à 15 % des couples captifs mettent bas, et le taux de mortalité est élevé (29,1 %)<ref name=FAO/>.

En Europe, les guépards ont maintenant disparu à l'état sauvage : il n'en reste que quelques dizaines d'individus en Afrique du Nord (guépard du Sahara) et en Asie ([[Iran]]). On ne les trouve à l'état sauvage en Afrique australe et orientale que dans des territoires de plus en plus [[Fragmentation écopaysagère|écologiquement fragmentés]]<ref name=FAO/>.


== Taxinomie ==
== Taxinomie ==
Le guépard est le seul représentant actuel du genre ''{{langue|la|[[Acinonyx]]}}'', mais, avant la fin du [[Pléistocène]] supérieur, ce genre comprenait plusieurs espèces dont la plus connue est ''{{langue|la|[[Acinonyx pardinensis]]}}'', ou ''le guépard géant d'Eurasie''<ref name="paleocheetah">{{lien brisé|url=http://paleodb.org/cgi-bin/bridge.pl|site=The Paleobiology Database|titre=Acinonyx pardinensis|consulté le=20 avril 2012}}.</ref>.
Le guépard est le seul représentant actuel du genre ''{{langue|la|[[Acinonyx]]}}'', mais, avant la fin du [[Pléistocène]] supérieur, ce genre comprenait plusieurs espèces dont la plus connue est ''{{langue|la|[[Acinonyx pardinensis]]}}'', ou ''le guépard géant d'Eurasie''<ref name="paleocheetah">{{Lien web |auteur= |titre=Acinonyx pardinensis |url=https://paleobiodb.org/classic/checkTaxonInfo?taxon_no=376880&is_real_user=1 |site=paleobiodb.org |consulté le=2023-12-17}}.</ref>.


=== Phylogenèse ===
=== Phylogenèse ===
[[Fichier:Phylocheetah.jpg|thumb|right|Arbre phylogénétique des félins.]]
[[Fichier:Phylocheetah.jpg|thumb|right|Arbre phylogénétique des félins.]]


La [[phylogenèse]] est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Avec l'étude de [[phylogénie moléculaire]], on sait que la famille des [[félidés]] a pour dernier [[ancêtre commun]] un félin préhistorique apparu il y a environ {{unité|20|millions d'années}}, {{langue|la|[[Pseudaelurus]]}}. La première lignée de félins à diverger est celle des [[Panthérinés]], il y a environ {{unité|10.8|millions d'années}}<ref name="phylocheetah">{{article|langue=en|auteur1=W. E. Johnson, E. Eizirik, J. Pecon-Slattery, W. J. Murphy, A. Antunes, E. Teeling, and S. J. O'Brien|titre=The Late Miocene Radiation of Modern Felidae|sous-titre=A Genetic Assessment|année=2006|mois=janvier|jour=6|périodique=[[Science (revue)|Science]] }}.</ref>. Le guépard résulte d'une divergence bien plus récente, il y a environ {{unité|6.7|millions d'années}}, de la lignée du Puma<ref name="phylocheetah"/>, qui est en effet le félin actuel le plus proche du guépard. À la suite de l'apparition de la lignée du Puma, celle-ci divergea pour donner d'un côté le genre [[Puma (genre)|Puma]] et d'un autre le genre [[Acinonyx]]<ref name="phylocheetah"/>. Le genre Acinonyx est apparu durant le [[Pliocène]] : on retrouve des fossiles du guépard en Afrique du Sud qui datent de la fin de cette période. L'apparition du guépard semble donc dater d'il y a trois millions d'années<ref name="paleocheetah"/>.
La [[phylogenèse]] est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Avec l'étude de [[phylogénie moléculaire]], on sait que la famille des [[félidés]] a pour [[dernier ancêtre commun]] un félin préhistorique apparu il y a environ {{unité|20|millions d'années}}, {{langue|la|[[Pseudaelurus]]}}. La première lignée de félins à diverger est celle des [[Panthérinés]], il y a environ {{unité|10.8|millions d'années}}<ref name="phylocheetah">{{article|langue=en|auteur1=Warren E. Johnson|auteur2=Eduardo Eizirik|auteur3=Jill Pecon-Slattery|auteur4=William J. Murphy|auteur5=Agostinho Antunes|auteur6=Emma Teeling|auteur7=Stephen J. O'Brien|titre=The Late Miocene Radiation of Modern Felidae|sous-titre=A Genetic Assessment|périodique=[[Science (revue)|Science]]|jour=6|mois=janvier|année=2006|date=|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/7371957_The_Late_Miocene_Radiation_of_Modern_Felidae_A_Genetic_Assessment}}.</ref>. Le guépard résulte d'une divergence bien plus récente, il y a environ {{unité|6.7|millions d'années}}, de la lignée du Puma<ref name="phylocheetah"/>, qui est en effet le félin actuel le plus proche du guépard. À la suite de l'apparition de la lignée du Puma, celle-ci divergea pour donner d'un côté le genre [[Puma (genre)|Puma]] et d'un autre le genre [[Acinonyx]]<ref name="phylocheetah"/>. Le genre Acinonyx est apparu durant le [[Pliocène]] : on retrouve des fossiles du guépard en Afrique du Sud qui datent de la fin de cette période. L'apparition du guépard semble donc dater d'il y a trois millions d'années<ref name="paleocheetah"/>.


=== Sous-espèces ===
=== Sous-espèces ===
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* [[Guépard asiatique]], ''{{langue|la|[[Acinonyx jubatus venaticus]]}}'' ([[Edward Griffith|Griffith]], 1821) : désormais limité à l'[[Iran]].
* [[Guépard asiatique]], ''{{langue|la|[[Acinonyx jubatus venaticus]]}}'' ([[Edward Griffith|Griffith]], 1821) : désormais limité à l'[[Iran]].


La forme ''{{langue|la|Acinonyx jubatus f. rex}}'', le [[guépard royal]] semble par certains anciens auteurs considéré à tort comme une sous-espèce supplémentaire. Si certains secteurs géographiques présentent plus d'individus de ladite forme, comme au [[Zimbabwe]], celle-ci peut aussi apparaître « spontanément » dans une portée par le jeu de la génétique<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Cheetah - Status and taxonomy|url=https://www.britannica.com/animal/cheetah-mammal|site=Encyclopedia Britannica|consulté le=2019-12-10}}</ref>.
La forme ''{{langue|la|Acinonyx jubatus f. rex}}'', le [[guépard royal]] semble par certains anciens auteurs considéré à tort comme une sous-espèce supplémentaire. Si certains secteurs géographiques présentent plus d'individus de ladite forme, comme au [[Zimbabwe]], celle-ci peut aussi apparaître « spontanément » dans une portée par le jeu de la génétique<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Cheetah - Status and taxonomy|url=https://www.britannica.com/animal/cheetah-mammal|site=Encyclopedia Britannica|consulté le=2019-12-10}}.</ref>.


==== Guépard du Sahara ====
==== Guépard du Sahara ====
La première observation attestée du guépard saharien en Algérie a eu lieu en 1884<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur=PPCA |titre=ISSALEN mai 2020 |url=http://www.ppca.dz/images/Issalen-dition-spciale-gupard-web2.pdf |date=mai 2020 }} {{pdf}}</ref>. Cependant le guépard n'a pas été signalé depuis 2011. En mai 2020, le guépard saharien a été photographié par un groupe de chercheurs du PPCA dans le [[parc culturel de l'Ahaggar]] grâce à des [[Piège photographique|pièges photographiques]]<ref name=":0" />.
La première observation attestée du guépard saharien en Algérie a eu lieu en 1884<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur=PPCA |titre=ISSALEN mai 2020 |url=http://www.ppca.dz/images/Issalen-dition-spciale-gupard-web2.pdf |date=mai 2020 }} {{pdf}}.</ref>. Cependant le guépard n'a pas été signalé depuis 2011. En mai 2020, le guépard saharien a été photographié par un groupe de chercheurs du PPCA dans le [[parc culturel de l'Ahaggar]] grâce à des [[Piège photographique|pièges photographiques]]<ref name=":0" />.


''{{langue|la|Acinonyx jubatus subsp. hecki}}'' a été découvert par [[Max Hilzheimer|Hilzeimer]] en 1913. Exceptionnellement pâle, on le trouve exclusivement dans le [[désert]] du [[Sahara]]. Il a des taches mais plus espacées que celles des guépards des savanes. C'est une sous-espèce, appelée communément « guépard du Sahara ». Elle a été photographiée pour la première fois en 2002, au [[Niger]]<ref>{{lien web|url=http://uam.refer.ne/IMG/pdf/Claro-et-al.pdf|titre=Diversité faunistique sahélo-saharienne dans la zone du massif de Termit au Niger - Vers une nouvelle aire protégée ?|date=2007|consulté le=25 août 2012}}.</ref>.
''{{langue|la|Acinonyx jubatus subsp. hecki}}'' a été découvert par [[Max Hilzheimer|Hilzeimer]] en 1913. Exceptionnellement pâle, on le trouve exclusivement dans le [[désert]] du [[Sahara]]. Il a des taches mais plus espacées que celles des guépards des savanes. C'est une sous-espèce, appelée communément « guépard du Sahara ». Elle a été photographiée pour la première fois en 2002, au [[Niger]]<ref>{{lien web|url=http://uam.refer.ne/IMG/pdf/Claro-et-al.pdf|titre=Diversité faunistique sahélo-saharienne dans la zone du massif de Termit au Niger - Vers une nouvelle aire protégée ?|date=2007|consulté le=25 août 2012}}.</ref>.


==== Guépard d'Asie ====
==== Guépard d'Asie ====
''{{langue|la|Acinonyx jubatus subsp. venaticus}}'' a été découvert par [[Edward Griffith]] en 1821. Le [[guépard asiatique]] (''{{langue|la|Acinonyx jubatus venaticus}}'') est maintenant également connu sous le nom le « guépard iranien », les derniers spécimens du monde sont connus pour vivre principalement en [[Iran]]. En janvier 2022, le pays ne compte plus que {{unité|12|spécimens}} sur son sol contre une cinquantaine en 2017<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=GEO avec |nom=AFP |titre=L'Iran ne compte plus que 12 guépards à l'état sauvage, des félins en danger critique d'extinction |url=https://www.geo.fr/environnement/liran-ne-compte-plus-que-12-guepards-a-letat-sauvage-des-felins-en-danger-critique-dextinction-207806 |site=Geo.fr |date=2022-01-09 |consulté le=2022-07-19}}</ref>.
''{{langue|la|Acinonyx jubatus subsp. venaticus}}'' a été découvert par [[Edward Griffith]] en 1821. Le [[guépard asiatique]] (''{{langue|la|Acinonyx jubatus venaticus}}'') est maintenant également connu sous le nom le « guépard iranien », les derniers spécimens du monde sont connus pour vivre principalement en [[Iran]]. En janvier 2022, le pays ne compte plus que {{unité|12|spécimens}} sur son sol contre une cinquantaine en 2017<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=GEO avec |nom=AFP |titre=L'Iran ne compte plus que 12 guépards à l'état sauvage, des félins en danger critique d'extinction |url=https://www.geo.fr/environnement/liran-ne-compte-plus-que-12-guepards-a-letat-sauvage-des-felins-en-danger-critique-dextinction-207806 |site=Geo.fr |date=2022-01-09 |consulté le=2022-07-19}}.</ref>.


Cette sous-espèce, aussi connue sous le nom « guépard Indien », est disparue du pays asiatique depuis les années 50. Après une proposition rejetée en 2013, la Cour suprême indienne donne son accord le {{date-|28 janvier 2020}} pour une réintroduction expérimentale en Inde de guépards provenant de Namibie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Des guépards provenant d'Afrique seront réintroduits en Inde |url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/inde-la-cour-supreme-donne-son-feu-vert-pour-la-reintroduction-de-guepards_140954 |site=Sciences et Avenir |date=2020-01-29 |consulté le=2022-07-19}}</ref>.
Cette sous-espèce, aussi connue sous le nom « guépard Indien », est disparue du pays asiatique depuis les années 50. Après une proposition rejetée en 2013, la Cour suprême indienne donne son accord le {{date-|28 janvier 2020}} pour une réintroduction expérimentale en Inde de guépards provenant de Namibie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Des guépards provenant d'Afrique seront réintroduits en Inde |url=https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/inde-la-cour-supreme-donne-son-feu-vert-pour-la-reintroduction-de-guepards_140954 |site=Sciences et Avenir |date=2020-01-29 |consulté le=2022-07-19}}.</ref>.


Le guépard asiatique est rare et gravement menacé d'extinction et cette sous-espèce du guépard n'est rencontrée aujourd'hui qu'en Iran, avec quelques observations occasionnelles dans le [[Balouchistan]] au Pakistan. Il vit dans un vaste désert central en fragmentations de morceaux d'habitats favorables restants. Il resterait moins de {{unité|50|guépards}} asiatiques dans le monde. Le guépard asiatique, le [[Lynx d'Eurasie]] et la [[Panthère de Perse]] sont les seules espèces subsistant de gros félins en Iran aujourd'hui<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Khalatbari, L.; Jowkar, H.; Yusefi, G. H.; Brito, J. C. & Ostrowski, S |titre=The current status of Asiatic cheetah in Iran |périodique=Cat News |date=November 2017 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/329786255_The_current_status_of_Asiatic_cheetah_in_Iran }}</ref>.
Le guépard asiatique est rare et gravement menacé d'extinction et cette sous-espèce du guépard n'est rencontrée aujourd'hui qu'en Iran, avec quelques observations occasionnelles dans le [[Balouchistan]] au Pakistan. Il vit dans un vaste désert central en fragmentations de morceaux d'habitats favorables restants. Il resterait moins de {{unité|50|guépards}} asiatiques dans le monde. Le guépard asiatique, le [[Lynx d'Eurasie]] et la [[Panthère de Perse]] sont les seules espèces subsistant de gros félins en Iran aujourd'hui<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Khalatbari, L.; Jowkar, H.; Yusefi, G. H.; Brito, J. C. & Ostrowski, S |titre=The current status of Asiatic cheetah in Iran |périodique=Cat News |date=November 2017 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/329786255_The_current_status_of_Asiatic_cheetah_in_Iran }}</ref>.
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La population de cette sous-espèce a divergé des variétés africaines il y a {{unité|32000|à=67000|ans}}<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Charruau, P.; Fernandes, C.; Orozco-Terwengel, P.; Peters, J.; Hunter, L.; Ziaie, H.; Jourabchian, A.; Jowkar, H.; Schaller, G.; Ostrowski, S, |titre=Phylogeography, genetic structure and population divergence time of cheetahs in Africa and Asia: evidence for long-term geographic isolates |périodique=Molecular Ecology |date=2011 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3531615/ }}</ref>.
La population de cette sous-espèce a divergé des variétés africaines il y a {{unité|32000|à=67000|ans}}<ref>{{Article |langue=anglais |auteur1=Charruau, P.; Fernandes, C.; Orozco-Terwengel, P.; Peters, J.; Hunter, L.; Ziaie, H.; Jourabchian, A.; Jowkar, H.; Schaller, G.; Ostrowski, S, |titre=Phylogeography, genetic structure and population divergence time of cheetahs in Africa and Asia: evidence for long-term geographic isolates |périodique=Molecular Ecology |date=2011 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3531615/ }}</ref>.


Le guépard d'Asie ou guépard d'Iran a la fourrure bien plus claire que son cousin d'Afrique. Il présente par ailleurs une crinière plus visible au niveau de la nuque. Seule une soixantaine de guépards d'Asie survivrait en Iran, en bordure du désert de Kavir dont une moitié d'immatures. La survie de cette sous-espèce placée sur la liste rouge de l'[[UICN|Union Internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) est menacée<ref>{{Lien web |langue=En |titre=RedList IUCN cheetah |url=https://www.iucnredlist.org/fr/species/219/13034035#population}}</ref>.
Le guépard d'Asie ou guépard d'Iran a la fourrure bien plus claire que son cousin d'Afrique. Il présente par ailleurs une crinière plus visible au niveau de la nuque. Seule une soixantaine de guépards d'Asie survivrait en Iran, en bordure du désert de Kavir, dont une moitié d'immatures. La survie de cette sous-espèce placée sur la liste rouge de l'[[UICN|Union Internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) est menacée<ref>{{Lien web |langue=En |titre=RedList IUCN cheetah |url=https://www.iucnredlist.org/fr/species/219/13034035#population}}.</ref>.


== Comportement ==
== Comportement ==
[[Fichier:Masai Mara National Reserve 07 - cheetah (Acinonyx jubatus).jpg|vignette|Guépard chez lui dans la [[réserve nationale du Masai Mara]], Kenya, {{Date-|septembre 2015}}.]]
[[Fichier:Masai Mara National Reserve 07 - cheetah (Acinonyx jubatus).jpg|vignette|Guépard chez lui dans la [[réserve nationale du Masai Mara]], Kenya, {{Date-|septembre 2015}}.]]
=== Espérance de vie ===
=== Espérance de vie ===
Dans la nature, un guépard vit en moyenne de {{unité|10|à=12|ans}}. La durée de vie moyenne d'un mâle adulte est de huit ans en partie à cause des conflits territoriaux avec des groupes de mâles concurrents. En captivité, il peut vivre entre {{unité|10|et=20|ans}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=About Cheetahs • Cheetah Facts • Cheetah Conservation Fund • |url=https://cheetah.org/learn/about-cheetahs/ |site=Cheetah Conservation Fund |consulté le=2022-07-20}}</ref>.
Dans la nature, un guépard vit en moyenne de {{unité|10|à=12|ans}}. La durée de vie moyenne d'un mâle adulte est de huit ans en partie à cause des conflits territoriaux avec des groupes de mâles concurrents. En captivité, il peut vivre entre {{unité|10|et=20|ans}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=About Cheetahs • Cheetah Facts • Cheetah Conservation Fund • |url=https://cheetah.org/learn/about-cheetahs/ |site=Cheetah Conservation Fund |consulté le=2022-07-20}}.</ref>.


=== Vocalisation ===
=== Vocalisation ===
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[[Fichier:A nice little cheetah.JPG|vignette|gauche|Petit guépard.]]
[[Fichier:A nice little cheetah.JPG|vignette|gauche|Petit guépard.]]


Les femelles (parfois appelées guépardes<ref>{{lien web|url=https://dictionnaire.lerobert.com/definition/guepard|site=Dictionnaire Le Robert|titre=guépard - définitions|consulté le=20 avril 2020}}</ref>) mettent bas de trois à cinq petits (guépardeaux<ref>{{ouvrage|titre chapitre=guépardeau|url=http://dico-sciences-animales.cirad.fr/liste-mots.php?fiche=32066&def=gu%C3%A9pardeau|auteur=Meyer C.|directeur=oui|année=2020|titre=Dictionnaire des Sciences Animales|lieu=Montpellier|éditeur=Cirad|consulté le=20 avril 2020}}</ref>) et même parfois jusqu'à huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent à survivre. La période de [[gestation]] dure de {{unité|90|à=95|jours}}<ref name="ADW"/>. Les petits pèsent de {{unité|300|à=500|grammes}} à la naissance, mesurent environ {{unité|30|cm}} et sont aveugles<ref name="ADW"/>.
Les femelles (parfois appelées guépardes<ref>{{lien web|url=https://dictionnaire.lerobert.com/definition/guepard|site=Dictionnaire Le Robert|titre=guépard - définitions|consulté le=20 avril 2020}}.</ref>) mettent bas de trois à cinq petits (guépardeaux<ref>{{ouvrage|titre chapitre=guépardeau|url=http://dico-sciences-animales.cirad.fr/liste-mots.php?fiche=32066&def=gu%C3%A9pardeau|auteur=Meyer C.|directeur=oui|année=2020|titre=Dictionnaire des Sciences Animales|lieu=Montpellier|éditeur=Cirad|consulté le=20 avril 2020}}</ref>) et même parfois jusqu'à huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent à survivre. La période de [[gestation]] dure de {{unité|90|à=95|jours}}<ref name="ADW"/>. Les petits pèsent de {{unité|300|à=500|grammes}} à la naissance, mesurent environ {{unité|30|cm}} et sont aveugles<ref name="ADW"/>.


Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules<ref name="guépard"/>. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.
Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules<ref name="guépard"/>. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.
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[[Fichier:Cheetah (Acinonyx jubatus) cub.jpg|right|thumb|Un jeune guépard, caché par de hautes herbes, dans la « Phinda Private Game Reserve », province du [[KwaZulu-Natal]], Afrique du Sud.]]
[[Fichier:Cheetah (Acinonyx jubatus) cub.jpg|right|thumb|Un jeune guépard, caché par de hautes herbes, dans la « Phinda Private Game Reserve », province du [[KwaZulu-Natal]], Afrique du Sud.]]


Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l'herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un [[ratel]], un féroce blaireau, serait une manière d'éloigner les prédateurs<ref name="guépard"/>{{,}}<ref name="jackson44" />. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l'âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=Encyclopédie Larousse en ligne - guépard |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/guépard/178173 |site=www.larousse.fr |consulté le=2021-02-01}}</ref>.
Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l'herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un [[ratel]], un féroce blaireau, serait une manière d'éloigner les prédateurs<ref name="guépard"/>{{,}}{{sfn|Jackson|Farrell Jackson|1996|p=44|loc=|id=}}. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l'âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=Encyclopédie Larousse en ligne - guépard |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/guépard/178173 |site=larousse.fr |consulté le=2021-02-01}}.</ref>.


Le taux de mortalité infantile est très élevé. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu'à 70 % des jeunes sont tués par d'autres [[prédateur]]s<ref name="PrincesFils">{{Chapitre|titre=Fils de la savane|titre ouvrage=Les princes de la savane|sous-titre=Léopards et Guépards|auteur=Christine et Michel Denis-Huot|année=2006|isbn=88-6112-013-X|isbn2=978-88-6112-013-6|mois=septembre|éditeur=White Star|passage=150-189}}.</ref>. Les petits commencent à suivre leur mère à l'âge de {{Nobr|6 semaines}}. Ils sont sevrés à 3 ou {{Nobr|6 mois}}. Ils restent en général avec leur mère jusqu’à être âgés de {{unité|13|à=20 mois}}<ref name="ADW"/>, période pendant laquelle elle leur apprend à chasser. Les membres d'une fratrie peuvent parfois ensuite demeurer plusieurs mois ensemble<ref name="guépard"/>.
Le taux de mortalité infantile est très élevé. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu'à 70 % des jeunes sont tués par d'autres [[prédateur]]s<ref name="PrincesFils">{{Chapitre|titre=Fils de la savane|titre ouvrage=Les princes de la savane|sous-titre=Léopards et Guépards|auteur=Christine et Michel Denis-Huot|année=2006|isbn=88-6112-013-X|isbn2=978-88-6112-013-6|mois=septembre|éditeur=White Star|passage=150-189}}.</ref>. Les petits commencent à suivre leur mère à l'âge de {{Nobr|6 semaines}}. Ils sont sevrés à 3 ou {{Nobr|6 mois}}. Ils restent en général avec leur mère jusqu'à être âgés de {{unité|13|à=20 mois}}<ref name="ADW"/>, période pendant laquelle elle leur apprend à chasser. Les membres d'une fratrie peuvent parfois ensuite demeurer plusieurs mois ensemble<ref name="guépard"/>.


La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de {{Nobr|15 mois}}<ref name="ADW"/>.
La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de {{Nobr|15 mois}}<ref name="ADW"/>.
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[[Fichier:Cheetah with impala kill.jpg|vignette|Un guépard se nourrissant d'un [[impala]].]]
[[Fichier:Cheetah with impala kill.jpg|vignette|Un guépard se nourrissant d'un [[impala]].]]
[[Fichier:Cheetah at Sunset.jpg|vignette|La silhouette élancée du guépard est le fruit d'une adaptation extrême à la course.]]
[[Fichier:Cheetah at Sunset.jpg|vignette|La silhouette élancée du guépard est le fruit d'une adaptation extrême à la course.]]
Son [[régime alimentaire]] est [[Carnivore (régime alimentaire)|carnivore]], essentiellement constitué de mammifères de moins de {{unité|50|kg}}, dont plusieurs variétés d'[[Antilope|antilopes]], tels des [[Gazelle|gazelles]], [[Springbok|springboks]], [[Pelea capreolus|Péléas]], [[Impala|impalas]], [[Petit koudou|petits koudous]], [[Reduncinae|cobes]], jeunes des [[Gnou|gnous]] et des [[Damaliscus lunatus|topis]], [[Raphicerus|steenboks]], [[Ourebia ourebi|ourébis]], mais aussi jeunes des [[Phacochère|phacochères]] et des [[Autruche|autruches]], [[Lièvre|lièvres]], [[Lapin|lapins]], et parfois des [[Pintade|pintades]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=guépard - LAROUSSE |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/gu%C3%A9pard/178173 |site=www.larousse.fr |consulté le=2022-01-21}}.</ref>.
Son [[régime alimentaire]] est [[Carnivore (régime alimentaire)|carnivore]], essentiellement constitué de mammifères de moins de {{unité|50|kg}}, dont plusieurs variétés d'[[Antilope|antilopes]], tels des [[Gazelle|gazelles]], [[Springbok|springboks]], [[Pelea capreolus|Péléas]], [[Impala|impalas]], [[Petit koudou|petits koudous]], [[Reduncinae|cobes]], jeunes des [[Gnou|gnous]] et des [[Damaliscus lunatus|topis]], [[Raphicerus|steenboks]], [[Ourebia ourebi|ourébis]], mais aussi jeunes des [[Phacochère|phacochères]] et des [[Autruche|autruches]], [[Lièvre|lièvres]], [[Lapin|lapins]], et parfois des [[Pintade|pintades]]<ref name=":3">{{Lien web |langue=fr |prénom=Éditions |nom=Larousse |titre=guépard - LAROUSSE |url=https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/gu%C3%A9pard/178173 |site=larousse.fr |consulté le=2022-01-21}}.</ref>.


{{refnec|En Afrique de l'Est, les petites [[gazelle de Thomson|gazelles de Thomson]] et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.}}
{{refnec|En Afrique de l'Est, les petites [[gazelle de Thomson|gazelles de Thomson]] et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.}}
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En [[Inde]], il chasse la [[gazella bennettii]], l'[[antilope cervicapre]] et le [[cerf axis]].
En [[Inde]], il chasse la [[gazella bennettii]], l'[[antilope cervicapre]] et le [[cerf axis]].


La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l'affût adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il s'approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d'arbre, le sommet d'une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois qu’il a repéré un animal qui s’est éloigné de son groupe, le guépard s'en approche patiemment à moins de {{unité|50|mètres}}. Il accélère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu'à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d'attraper des animaux rapides<ref name=":3" />.
La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l'affût adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il s'approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d'arbre, le sommet d'une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois qu'il a repéré un animal qui s'est éloigné de son groupe, le guépard s'en approche patiemment à moins de {{unité|50|mètres}}. Il accélère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu'à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d'attraper des animaux rapides<ref name=":3" />.


Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l'après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu’il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les [[Vautour|vautours]] peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C’est pourquoi le guépard tire sa proie à l’abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu’il est repu, il abandonne les restes aux [[Charognard|charognards]]. Les guépards des [[Montagne|montagnes]] du [[Sahara]] constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes.<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3" />
Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l'après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu'il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les [[Vautour|vautours]] peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C'est pourquoi le guépard tire sa proie à l'abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu'il est repu, il abandonne les restes aux [[Charognard|charognards]]. Les guépards des [[Montagne|montagnes]] du [[Sahara]] constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3" />.


Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu'elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s'empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l'effort qu'il a fourni. Pendant la course, son corps s'est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu’à {{unité|41|°C}}<ref>{{article|langue=en|prénom1=T. M.|nom1=Caro|titre=The natural history of Cheetahs|périodique=Cheetahs of the Serengeti plains|éditeur=University of Chicago Press|année=1994|lieu=Chicago|pages=30-47}}.</ref>. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente<ref>{{en}} {{lien web|url=http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/9/5/20130472|titre=Cheetah do not abandon hunts because they overheat|éditeur=[[Royal Society Publishing]]- Angleterre|consulté le=30 juillet 2013}}.</ref>.
Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu'elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s'empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l'effort qu'il a fourni. Pendant la course, son corps s'est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu'à {{unité|41|°C}}<ref>{{article|langue=en|prénom1=T. M.|nom1=Caro|titre=The natural history of Cheetahs|périodique=Cheetahs of the Serengeti plains|éditeur=University of Chicago Press|année=1994|lieu=Chicago|pages=30-47}}.</ref>. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente<ref>{{en}} {{lien web|url=http://rsbl.royalsocietypublishing.org/content/9/5/20130472|titre=Cheetah do not abandon hunts because they overheat|éditeur=[[Royal Society Publishing]]- Angleterre|consulté le=30 juillet 2013}}.</ref>.


Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l'expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu'individuellement, ce taux tombe à 15 %. L'association de mâles adultes n'est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies<ref>{{Chapitre|langue=en|titre=Cheetah|titre ouvrage=Wild cats of the world|prénom1=Melvin E.|nom1=Sunquist|prénom2=Fiona|nom2=Sunquist|éditeur=University of Chicago Press|année=2002|pages totales=452|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hFbJWMh9-OAC&pg=PA49#v=onepage&q&f=false|consulté le=6 juillet 2010|isbn=978-0226779997|passage=26}}.</ref>. En comparaison, le taux de réussite du [[lion]] varie de 15 à 52 %<ref>Melvin E.et Fion Sunquist, {{Op. cit.}}, {{Citation|Lion}}, {{p.|29}}.</ref>.
Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l'expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu'individuellement, ce taux tombe à 15 %. L'association de mâles adultes n'est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies<ref>{{Chapitre|langue=en|titre=Cheetah|titre ouvrage=Wild cats of the world|prénom1=Melvin E.|nom1=Sunquist|prénom2=Fiona|nom2=Sunquist|éditeur=University of Chicago Press|année=2002|pages totales=452|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hFbJWMh9-OAC&pg=PA49#v=onepage&q&f=false|consulté le=6 juillet 2010|isbn=978-0226779997|passage=26}}.</ref>. En comparaison, le taux de réussite du [[lion]] varie de 15 à 52 %{{sfn|Sunquist|Sunquist|2002|p=29|loc=|id=}}.

{{refnec|À la fois patient et véloce, il a mérité son nom arabe « ''{{langue|ar-Latn|targui}}'' ». Après sa course, épuisé, le guépard est à la merci des prédateurs plus puissants que lui, tels que le [[lion]] ou la [[hyène]] qui n'hésitent pas à voler la nourriture des autres. Mais le guépard est meilleur pour la course que pour les combats. Il est bien trop léger et trop fragile pour se battre ainsi. Risquer une blessure l'empêcherait de chasser et le condamnerait à mourir de faim… Aussi, lorsqu'un carnivore plus fort que lui veut lui voler sa proie, le guépard n'a guère d'autre choix que de fuir.}}


=== Compétition interspécifique ===
=== Compétition interspécifique ===
Le guépard peut être victime de la prédation des [[lion]]s, des [[Hyaenidae|hyènes]] et parfois des [[léopard]]s. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l’espèce.
Le guépard peut être victime de la prédation des [[lion]]s, des [[Hyaenidae|hyènes]] et parfois des [[léopard]]s. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l'espèce.


La [[compétition interspécifique]] entre le [[Lycaon (animal)|Lycaon]] (''Lycaon pictus'') et le guépard est forte en raison du fort recouvrement entre leurs régimes alimentaires et leurs activités<ref name="CatNews70_08"/>. Malgré l'avantage du nombre, les [[Meute (canidés)|meutes]] de Lycaons ont tendance à éviter les interactions avec le guépard<ref name="CatNews70_08"/>. Deux cas rares de [[cleptoparasitisme]] de meutes de lycaons aux dépens de guépards ont été rapportés<ref name="CatNews70_08"/>. Ces deux espèces volant rarement les proies des autres prédateurs, il s'agit plus probablement d'un [[Opportunisme|comportement opportuniste]]<ref name="CatNews70_08"/>.
La [[compétition interspécifique]] entre le [[Lycaon (animal)|Lycaon]] (''Lycaon pictus'') et le guépard est forte en raison du fort recouvrement entre leurs régimes alimentaires et leurs activités<ref name="CatNews70_08"/>. Malgré l'avantage du nombre, les [[Meute (canidés)|meutes]] de Lycaons ont tendance à éviter les interactions avec le guépard<ref name="CatNews70_08"/>. Deux cas rares de [[cleptoparasitisme]] de meutes de lycaons aux dépens de guépards ont été rapportés<ref name="CatNews70_08"/>. Ces deux espèces volant rarement les proies des autres prédateurs, il s'agit plus probablement d'un [[Opportunisme|comportement opportuniste]]<ref name="CatNews70_08"/>.
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==== Population ====
==== Population ====
[[Fichier:Cheetah (Acinonyx jubatus) female 2.jpg|vignette|Un guépard femelle dans la réserve protégée de Phinda, Afrique du Sud.]]
[[Fichier:Cheetah (Acinonyx jubatus) female 2.jpg|vignette|Un guépard femelle dans la réserve protégée de Phinda, Afrique du Sud.]]
Les estimations de sa population varient de dix à quinze mille en Afrique<ref name="guépard"/>. En Asie, il n'en resterait environ que soixante à l'état sauvage<ref name="guépard"/>. L'effectif restant est rarement observable et, de fait, rarement observé.


{{refnec|Au cours du {{s-|XX}}, l'aire de distribution des guépards a connu une spectaculaire régression. En Asie, on ne les trouve plus qu'en Iran ; ils ont disparu de l'Inde en 1947, au cours de la seconde moitié du {{s-|XX}} de Syrie, d'Irak (1950), d'Israël (1956), de Jordanie (années 1960), de l'Arabie, du Pakistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan dans les années 1970. Ils sont probablement éteints aussi en Afghanistan.|date=14 février 2021}} Au cours de la seconde moitié du {{s-|XX}}, ils ont déserté le Nord, l'Ouest et le Sud de l'Afrique. À la fin des années 1970, on dénombre entre {{unité|14000|et=30000|individus}} sur ce continent<ref>{{article|auteur=Reinhard Künkel|titre=Guépards : je les appelais Tanu, Tatu et Tissa|périodique=[[Geo (magazine)|Magazine Geo]]|numéro=1|mois=mars|année=1979|pages=112-128}}</ref>. {{refnec|Mais ils subsistent au Sahara (confirmé en 2009). Les principales populations habitent désormais la Namibie, le Botswana, le Kenya et la Tanzanie.|date=14 février 2021}}
Au cours du {{s-|XX}}, l'aire de distribution des guépards a connu une spectaculaire régression : en Asie, on ne les trouve plus qu'en Iran ; ils ont disparu de l'Inde en 1947, au cours de la seconde moitié du {{s-|XX}} de Syrie, d'Irak (1950), d'Israël (1956), de Jordanie (années 1960), de l'Arabie, du Pakistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan dans les années 1970<ref name="guépard"/>, puis, au cours de la seconde moitié du {{s-|XX}}, ils ont déserté le Nord, l'Ouest et le Sud de l'Afrique où l'on dénombrait, à la fin des [[années 1970]], entre {{unité|14000|et=30000|individus}}<ref>{{article|auteur=Reinhard Künkel|titre=Guépards : je les appelais Tanu, Tatu et Tissa|périodique=[[Geo (magazine)|Magazine Geo]]|numéro=1|mois=mars|année=1979|pages=112-128}}</ref>.


Depuis la fin du {{s-|XIX}}, la population des guépards ne cesse de baisser, en effet en 1900, on comptait {{Unité|100000 guépards}} qui vivaient à travers l’Afrique et l’Asie. Aujourd’hui, il n'en resterait que {{formatnum:10000}}. L’homme a chassé le guépard pendant plus d’un siècle, sa fourrure étant très prisé pour fabriquer des manteaux, écharpe etc. Sa fourrure est aussi utilisée pour fabriquer des tapis de prière. De plus, les os et les dents du guépard sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. En effet les dents du guépard sont utilisées en Chine pour soigner les maux de tête et d’estomac.
Depuis la fin du {{s-|XIX}}, la population des guépards ne cesse de baisser, en effet en 1900, on comptait {{Unité|100000 guépards}} qui vivaient à travers l'Afrique et l'Asie. Aujourd'hui, il n'en resterait que {{formatnum:10000}}. L'homme a chassé le guépard pendant plus d'un siècle, sa fourrure étant très prisé pour fabriquer des manteaux, écharpe etc. Sa fourrure est aussi utilisée pour fabriquer des tapis de prière. De plus, les os et les dents du guépard sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. En effet les dents du guépard sont utilisées en Chine pour soigner les maux de tête et d'estomac<ref name="guépard"/>.


Sa chasse est interdite dans tous les pays d’Afrique depuis la fin des [[années 1990]]. Cependant, le braconnage est encore aujourd’hui très actif.
Sa chasse est interdite dans tous les pays d'Afrique depuis la fin des [[années 1990]]. Cependant, le braconnage est encore aujourd'hui très actif.


Dans certains pays (Tanzanie notamment), il existe des quotas permettant de chasser un certain nombre de guépards durant l’année (une vingtaine par an).
Dans certains pays (Tanzanie notamment), il existe des quotas permettant de chasser un certain nombre de guépards durant l'année (une vingtaine par an).


Il est aussi important de signaler que les zones agricoles en Afrique ne cessent d'augmenter, au détriment de nombreuses espèces sauvages, dont le guépard qui a vu disparaitre ses niches écologiques. De plus, le guépard est considéré comme une nuisance selon les fermiers africains. En effet, les guépards chassent les troupeaux de chèvres et de bœufs des fermiers. Avec la disparition de l'habitat du guépard, le nombre d'attaques ne cesse d'augmenter. Les fermiers n'hésitent donc pas à installer des pièges comme des appâts empoisonnés pour tuer les guépards qui rôdent autour des troupeaux. En Namibie, les fermiers comptent annuellement des pertes de 10 à 15 % de leurs moutons et leurs chèvres et 3 à 5 % de leurs veaux de bétail<ref>Morsbach 1984-6.</ref>.
De plus, les guépards ont longtemps été capturés par les nobles de l’Occident et de l’Orient pour en faire des bêtes de chasse. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir dans les fresques des anciens temples égyptiens, des guépards apprivoisés à côté du Pharaon ; le guépard était en effet à l’époque symbole de noblesse.


Enfin, bien que les réserves protégées ne cessent d'augmenter en Afrique, seuls 10 % des guépards restants s'y trouvent (les guépards évitant les territoires des autres grands prédateurs tels que le lion et le léopard, lesquels se trouvent généralement dans les réserves). Les guépards à l'extérieur des réserves ne sont donc pas protégés par des lois empêchant la chasse.
Il est aussi important de signaler que les zones agricoles en Afrique ne cessent d’augmenter, au détriment de nombreuses espèces sauvages, dont le guépard qui a vu disparaitre ses niches écologiques. De plus, le guépard est considéré comme une nuisance selon les fermiers africains. En effet, les guépards chassent les troupeaux de chèvres et de bœufs des fermiers. Avec la disparition de l’habitat du guépard, le nombre d’attaques ne cesse d’augmenter. Les fermiers n’hésitent donc pas à installer des pièges comme des appâts empoisonnés pour tuer les guépards qui rôdent autour des troupeaux. En Namibie, les fermiers comptent annuellement des pertes de 10 à 15 % de leurs moutons et leurs chèvres et 3 à 5 % de leurs veaux de bétail<ref>Morsbach 1984-6.</ref>.

Enfin, bien que les réserves protégées ne cessent d’augmenter en Afrique, seuls 10 % des guépards restants s'y trouvent (les guépards évitant les territoires des autres grands prédateurs tels que le lion et le léopard, lesquels se trouvent généralement dans les réserves). Les guépards à l'extérieur des réserves ne sont donc pas protégés par des lois empêchant la chasse.


===== Surprédation =====
===== Surprédation =====
Le nombre de prédateurs en Afrique est incroyablement élevé. En effet, parmi les grands prédateurs principaux, il y a : le lion, la hyène, la panthère, le guépard{{etc.}}
Le nombre de prédateurs en Afrique est incroyablement élevé. En effet, parmi les grands prédateurs principaux, il y a : le lion, la hyène, la panthère, le guépard{{etc.}}


De nombreux observateurs ont remarqué la vulnérabilité du guépard dans la compétition avec les autres grands carnivores et c’est actuellement le centre principal de l’étude à long terme du guépard dans le Serengeti en Tanzanie<ref>S. Durant pers. comm. 1993.</ref>. Le guépard est aussi victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l’espèce.
De nombreux observateurs ont remarqué la vulnérabilité du guépard dans la compétition avec les autres grands carnivores et c'est actuellement le centre principal de l'étude à long terme du guépard dans le Serengeti en Tanzanie<ref>S. Durant pers. comm. 1993.</ref>. Le guépard est aussi victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l'espèce.


De plus, là où d’autres grands carnivores ont en grande partie été éliminés, comme dans les pâturages de Namibie, mais aussi au Kenya et en Somalie, les guépards semblent exister en plus grande densité<ref>McVittie 1979, Burney 1980, Hamilton 1986a, Morsbach 1987, A. Simonetta dans litt. 1993.</ref>. Cependant, ne compter que sur ces zones n’est pas une stratégie viable pour assurer la conservation des sous-populations viables.
De plus, là où d'autres grands carnivores ont en grande partie été éliminés, comme dans les pâturages de Namibie, mais aussi au Kenya et en Somalie, les guépards semblent exister en plus grande densité<ref>McVittie 1979, Burney 1980, Hamilton 1986a, Morsbach 1987, A. Simonetta dans litt. 1993.</ref>. Cependant, ne compter que sur ces zones n'est pas une stratégie viable pour assurer la conservation des sous-populations viables.


Enfin, leur constitution légère et souple destinée à la course est aussi un inconvénient par rapport aux autres grands prédateurs. En effet, l’effort de la poursuite les épuise, nécessitant ainsi jusqu’à {{Nobr|20 minutes}} de repos après avoir tué leur proie. Cette phase de récupération augmente ainsi les risques de vol de leur proie par les lions, léopards et hyènes, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter, car leurs mâchoires peu puissantes et leurs petites dents ne leur permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (notamment les hyènes et les lions, réputés pour avoir des mâchoires bien plus puissantes).
Enfin, leur constitution légère et souple destinée à la course est aussi un inconvénient par rapport aux autres grands prédateurs. En effet, l'effort de la poursuite les épuise, nécessitant ainsi jusqu'à {{Nobr|20 minutes}} de repos après avoir tué leur proie. Cette phase de récupération augmente ainsi les risques de vol de leur proie par les lions, léopards et hyènes, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter, car leurs mâchoires peu puissantes et leurs petites dents ne leur permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (notamment les hyènes et les lions, réputés pour avoir des mâchoires bien plus puissantes).


===== Un problème génétique =====
===== Génétique et consanguinité =====
Diverses recherches concernant le guépard ont montré que ce dernier, aussi bien en captivité qu’en liberté, présente un haut niveau d’homogénéité dans le génome. En effet, le guépard a probablement subi ce qu’on appelle des [[Goulet d'étranglement de population|goulets d’étranglements de populations]] au cours de son histoire. La plus grosse perte d’individus a eu lieu vraisemblablement au pléistocène il y a {{unité|10000 ans}} pendant les dernières grandes extinctions. Les raisons de cette première vague de disparitions sont aujourd’hui encore inconnues.
Diverses recherches concernant le guépard ont montré que ce dernier, aussi bien en captivité qu'en liberté, présente un haut niveau d'homogénéité dans le [[génome]]. Cela indique que le guépard a probablement subi, au cours de son histoire, au moins un « [[goulet d'étranglement de population]] », qui a drastiquement réduit ses effectifs. Le plus récent avant le présent a vraisemblablement eu lieu au [[pléistocène]] il y a {{unité|10000 ans}} pendant les dernières grandes extinctions. Les raisons de cette première vague de disparitions sont l'objet de diverses hypotèses.


Un des facteurs du manque de diversité génétique du guépard est la [[consanguinité]]. En effet, dès que la mère a fini d'élever ses jeunes, elle retombe immédiatement en chaleur, et il n'est pas rare de voir de jeunes mâles des portées précédentes s'accoupler avec leur mère. Mais la faible diversité génétique du guépard s'explique aussi par des causes [[anthropique]]s : la chasse que les hommes ont faite aux guépards et la domestication pour la chasse peut être une autre raisons de leur variabilité génétique anormalement basse<ref name=FAO/> et d'une incidence élevée de [[Spermatozoïde#Spermatozoïde des mammifères|semence]] anormale. L'utilisation de ce félin très rapide comme auxiliaire des chasses royales, daterait au moins des [[Sumer|Sumériens]] (il y a environ {{nb|5000|ans}}) et selon [[Marco Polo]], il y a {{unité|700|ans}}, [[Kubilai Khan]] possédait, dans sa résidence d'été dans l'Himalaya, {{unité|1000|guépards}} dressés pour la chasse<ref name=FAO>{{lien web|url=http://www.fao.org/DOCREP/R7750F/r7750f0a.htm#les%20gu%C3%A9pards%20souffrent%20de%20consanguinit%C3%A9|site=Unasylva, revue de la FAO|titre=La génétique et les forêts de l'avenir|année=1986}}.</ref>. L'empereur moghol [[Akbar]] en aurait à lui seul, durant son règne, fait domestiquer {{formatnum:9000}} ; des pharaons égyptiens, des patriciens romains, des princes indiens, et plus récemment des monarques africains et européens en ont également possédé<ref name="chasse">{{lien web|url=http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/gu%C3%A9pard/178173|site=Encyclopédie Larousse|titre=Article « Guépard »}}.</ref>. Alors que des milliers d'animaux ont été capturés et élevés en captivité, il n'y a eu jusqu'en 1956 aucun cas connu de reproduction de guépard en captivité<ref name=FAO/>. Depuis 1970, malgré les techniques de reproduction assistée, seuls 10 à 15 % des couples captifs mettent bas, et le taux de mortalité est élevé (29,1 %)<ref name=FAO/>.
Un des principaux facteurs du manque de diversité génétique du guépard est la consanguinité. En effet, après que la mère a fini d’élever ses jeunes, la mère retombe immédiatement en chaleur, et il n’est pas rare de voir les jeunes mâles s’accoupler avec leur propre mère. Mais ce n’est pas la seule raison qui explique le manque de diversité génétique du guépard.


La population de guépards a aussi pu être été victime de la [[glaciation de Würm|dernière ère glaciaire]], celle-ci ayant éliminé la majorité des individus jusqu'à il y a environ {{unité|10000|ans}}. En Europe, les guépards ont disparu à l'état sauvage. Il en resterait quelques dizaines d'individus en Afrique du Nord (guépard du Sahara) et en Asie ([[Iran]]). On en trouve à l'état sauvage en Afrique australe et orientale, dans des territoires de plus en plus [[Fragmentation écopaysagère|écologiquement fragmentés]]<ref name=FAO/>.
Sur ce point, il existe deux thèses qui s’opposent sur le monomorphisme du guépard. D’une part, certains chercheurs soutiennent que le manque de diversité génétique peut mettre en grand péril le guépard. En effet, la variation génétique est considérée comme indispensable pour une adaptation à long terme et la survie de l’effectif. En effet les facteurs environnementaux exercent des pressions sur le guépard et sur le monde animal. Il y a donc une sélection. Les individus adaptés survivront et permettront la survie de leur espèce. On comprend ainsi que la diversité génétique des individus doit être la plus grande possible pour assurer la pérennité d’une espèce à long terme. Ces conclusions ont été tirées en constatant une augmentation de sensibilité aux maladies infectieuses et une mortalité de plus en plus importante chez les guépards en captivité (parcs animaliers notamment). Cette évolution alarmante est considérée aujourd’hui comme liée au monomorphisme génétique chez ''Acinonyx jubatus'' (O’Brien and Evermann 1988). Dans les parcs animaliers, on remarque de grandes difficultés pour accoupler les guépards. Les femelles captives conçoivent rarement et lorsqu’elles le font, le taux de mortalité infantile est particulièrement élevé (28 à 38 %)<ref>Marker et O’Brien 1989; Marker-Kraus et Grisham 1993.</ref>. Mais il est important de signaler qu’on observe aussi cela sur d’autres grands félins comme le lion. Cependant, il est inquiétant de constater que le sperme des guépards, qu’ils soient libres ou captifs, présente des taux particulièrement élevés de sperme anormal ou stérile (71-76 %)<ref>Wildt, 1987a.</ref>. De plus, les taux de réussite de fécondation in-vitro sont relativement bas par rapport à d’autres espèces de félins. Enfin, les études menées sur les deux sous-espèces de guépards montrent largement que le guépard d’Afrique orientale (''Acinonyx jubatus raineyi'') et le guépard africain du Sud (''Acinonyx jubatus jubatus'') sont dix à cent fois moins séparés génétiquement que les groupes raciaux humains. Cette découverte met en doute la validité des classifications en sous-espèces existantes et pourrait être significative dans la gestion des populations de guépards, comme l’hybridation qui pourrait aider à améliorer la santé de ces populations distinctes.


Deux thèses s'opposent sur le monomorphisme du guépard. D'une part, le manque de diversité génétique est un handicap pour l'adaptation à long terme et la survie de l'effectif, ainsi que face aux maladies infectieuses ; cela entraîne et une baisse de la natalité et une augmentation de la mortalité dans le milieu naturel, en semi-captivité (réserves) et en captivité (parcs animaliers, zoos). Cette évolution alarmante est considérée aujourd'hui comme liée au monomorphisme génétique chez ''Acinonyx jubatus''<ref>O’Brien & Evermann 1988.</ref>. Dans les parcs animaliers, on remarque de grandes difficultés pour accoupler les guépards. Les femelles captives conçoivent rarement et lorsqu'elles le font, le taux de mortalité juvénile est particulièrement élevé (28 à 38 %)<ref>Marker et O’Brien 1989; Marker-Kraus et Grisham 1993.</ref>. Mais il est important de signaler qu'on observe aussi cela sur d'autres grands félins comme le lion. Cependant, il est inquiétant de constater que le sperme des guépards, qu'ils soient libres ou captifs, présente des taux particulièrement élevés de sperme anormal ou stérile (71-76 %)<ref>Wildt, 1987a.</ref>. De plus, les taux de réussite de fécondation in-vitro sont relativement bas par rapport à d'autres espèces de félins. Enfin, les études menées sur les deux sous-espèces de guépards montrent largement que le guépard d'Afrique orientale (''Acinonyx jubatus raineyi'') et le guépard africain du Sud (''Acinonyx jubatus jubatus'') sont dix à cent fois moins séparés génétiquement que les différents groupes humains. Cette découverte met en doute la validité des classifications en sous-espèces existantes et pourrait être significative dans la gestion des populations de guépards, comme l'hybridation qui pourrait aider à améliorer la santé de ces populations distinctes.
La {{2nde|thèse}} est quant à elle plus modérée. En effet, cette thèse affirme qu’on ne possède pas la preuve que la reproduction du Guépard soit aussi compromise dans la nature<ref>Caro, Laurenson 1994.</ref>. Il est vrai que le faible taux de reproduction des guépards dans les parcs animalier est dû aux méthodes utilisées dans ces derniers. En effet certains zoos ont obtenu un franc succès dans la reproduction du guépard en captivité, car ils ont respecté des conditions bien particulières, comme de vastes enclos permettant aux guépards d’observer sur de longues distances ; ou encore en respectant la séparation des mâles et des femelles avant l’accouplement, ainsi que la mise en place d’un « nid » pour la mère et ses petits<ref>Lee 1992, Laurenson 1993.</ref>. Ensuite, on a certes observé que la santé générale des guépards captifs était faible, mais on n’a pas observé d’épidémies particulières dans les populations sauvages, même si on a rapporté des cas de rage plutôt nombreux dans certains parcs en Afrique<ref>Caro et al. 1987, Bowland 1993, R. Kock in litt. 1993.</ref>. Enfin, pour ce qui est du sperme, il est important de nuancer les études réalisées ces dernières années : en effet parmi des mâles ayant une qualité de sperme basse, certains étaient très infertiles mais d’autres sont très fertiles malgré la basse qualité de leur sperme<ref>Donoghue et al. 1992, Lindburg et al. 1993, Wildt et al. 1993a.</ref>.


La seconde hypothèse, plus optimiste, affirme qu'on ne possède pas de preuve que la reproduction du Guépard soit aussi compromise dans la nature<ref>Caro, Laurenson 1994.</ref> et que le faible taux de reproduction des guépards dans les parcs animaliers est dû aux méthodes utilisées par ces derniers. En effet certains zoos ont obtenu un franc succès dans la reproduction du guépard en captivité, car ils ont respecté des conditions bien particulières, comme de vastes enclos permettant aux guépards de s'observer sur de longues distances ; ou encore en respectant la séparation des mâles et des femelles avant l'accouplement, ainsi que la mise en place d'un « nid » pour la mère et ses petits<ref>Lee 1992, Laurenson 1993.</ref>. Ensuite, on a certes observé que la santé générale des guépards captifs était faible, mais on n'a pas observé d'épidémies particulières dans les populations sauvages, même si on a rapporté des cas de rage plutôt nombreux dans certains parcs en Afrique<ref>Caro et al. 1987, Bowland 1993, R. Kock in litt. 1993.</ref>. Enfin, pour ce qui est du sperme, il est important de nuancer les études réalisées ces dernières années : en effet parmi des mâles ayant une qualité de sperme basse, certains étaient très infertiles mais d'autres sont très fertiles malgré la basse qualité de leur sperme<ref>Donoghue et al. 1992, Lindburg et al. 1993, Wildt et al. 1993a.</ref>.
{{refnec|Une part notable du déclin de l'espèce en Asie, est liée aux activités de chasse alliées à des guépards apprivoisés. En effet, seuls des individus pris dans la nature permettaient le maintien de cette tradition.}}


=== Perspective de réintroduction du guépard ===
=== Perspective de réintroduction du guépard ===
{{refnec|Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans des réserves sub-sahariennes, par exemple en [[Israël]], [[Inde]]<ref>https://www.livemint.com/mint-lounge/features/-proposal-to-reintroduce-the-cheetah-to-india-is-an-exciting-opportunity-11585927439599.html</ref>, [[Turkménistan]] et [[Ouzbékistan]].|date=17 juin 2022}}
Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans des territoires où il a vécu par le passé, par exemple en [[Israël]], en [[Asie centrale]] ou en [[Inde]]<ref>[https://www.livemint.com/mint-lounge/features/-proposal-to-reintroduce-the-cheetah-to-india-is-an-exciting-opportunity-11585927439599.html]</ref>.

{{refnec|La conservation des populations reste toutefois la priorité. De plus, la réintroduction ne doit pas être sérieusement considérée avant que des comparaisons génétiques et des évaluations d'impact environnementales n'aient été effectuées. Enfin, l’accord du conseil de l'UICN/SSC (l’organisme mondial spécialiste de la réintroduction) doit être obtenu.}}


=== Perspective de résurrection du guépard indien ===
=== Perspective de résurrection du guépard indien ===
Il est aujourd’hui question de ressusciter le « cheetah », le guépard indien. Des généticiens indiens veulent s’appuyer sur des méthodes de pointe de [[clonage]] au Lacones (Laboratoire pour la conservation des espèces menacées) : {{Citation|Si tout se passe bien, nous pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans}}, affirme Laji Singh, directeur du [[Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad]] et principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de [[sperme]] et d’[[ovule]]s a d’ores et déjà été collectée<ref name="Rakesh">Rakesh Kalshian, ''Courrier international'', 2001, {{Numéro|544}}, 5 avril.</ref>.
Il est aujourd'hui question de ressusciter le « cheetah », le guépard indien. Des généticiens indiens veulent s'appuyer sur des méthodes de pointe de [[clonage]] au Lacones (Laboratoire pour la conservation des espèces menacées) : {{Citation|Si tout se passe bien, nous pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans}}, affirme Laji Singh, directeur du [[Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad]] et principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de [[sperme]] et d'[[ovule]]s a d'ores et déjà été collectée<ref name="Rakesh">Rakesh Kalshian, ''Courrier international'', 2001, {{Numéro|544}}, 5 avril.</ref>.


Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils doivent s’approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces les plus menacées de la planète. Conformément à la [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] (CITES), il est illégal d'échanger du matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. {{Citation|Mais si les animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les obtenir}}, affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses populations de guépards. Les taux d'avortement des [[embryon]]s clonés étant très élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules<ref name="Rakesh" />.
Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils doivent s'approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces les plus menacées de la planète. Conformément à la [[Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction]] (CITES), il est illégal d'échanger du matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. {{Citation|Mais si les animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les obtenir}}, affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses populations de guépards. Les taux d'avortement des [[embryon]]s clonés étant très élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules<ref name="Rakesh" />.


Au-delà du [[clonage]], les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du guépard : {{Citation|Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour survivre ?}} demande Divyabhanu Sinh, auteur de ''{{langue|en|The End of the Trail}}''. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire des animaux captifs en milieu naturel. D’autres protestent contre le coût de l’opération : l’argent devrait d’abord servir à protéger les animaux menacés. Ainsi, l’idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le cadre d’une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues<ref name="Rakesh" />.
Au-delà du [[clonage]], les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du guépard : {{Citation|Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour survivre ?}} demande Divyabhanu Sinh, auteur de ''{{langue|en|The End of the Trail}}''. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire des animaux captifs en milieu naturel. D'autres protestent contre le coût de l'opération : l'argent devrait d'abord servir à protéger les animaux menacés. Ainsi, l'idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le cadre d'une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues<ref name="Rakesh" />.


En 2009, un comité d'experts doit se réunir afin de trouver une solution de [[réintroduction]] du guépard en Inde. Les négociations avec l'[[Iran]] pour obtenir des spécimens ayant abouti à un échec, l'Inde se tourne vers l'Afrique pour réintroduire l'espèce. Trois peaux de guépards indiens sont analysées par l'[[Université de Californie à San Diego|université de San Diego]] : des premières analyses ont montré, selon Divyabhanusinh Chavda, que les guépards indiens étaient très similaires aux guépards africains. Considéré comme un « patrimoine de l'Inde » en raison de son utilisation pour la [[chasse]] par les [[Râja|maharadjahs]], le guépard a disparu de l'Inde depuis 1968. De nombreux écologistes sont sceptiques sur une telle réintroduction et déclarent qu'il serait plus appréciable de sauver le [[tigre]] avant d'essayer de réintroduire une nouvelle espèce<ref>{{article|auteur=Julien Bouissou|titre=L'Inde veut réintroduire le guépard sur son territoire|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=17|mois=août|année=2007|url texte=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/08/17/l-inde-veut-reintroduire-le-guepard-sur-son-territoire_1229176_3244.html|consulté le=17 août 2009}}.</ref>.
En 2009, un comité d'experts doit se réunir afin de trouver une solution de [[réintroduction]] du guépard en Inde. Les négociations avec l'[[Iran]] pour obtenir des spécimens ayant abouti à un échec, l'Inde se tourne vers l'Afrique pour réintroduire l'espèce. Trois peaux de guépards indiens sont analysées par l'[[Université de Californie à San Diego|université de San Diego]] : des premières analyses ont montré, selon Divyabhanusinh Chavda, que les guépards indiens étaient très similaires aux guépards africains. Considéré comme un « patrimoine de l'Inde » en raison de son utilisation pour la [[chasse]] par les [[Râja|maharadjahs]], le guépard a disparu de l'Inde depuis 1968. De nombreux écologistes sont sceptiques sur une telle réintroduction et déclarent qu'il serait plus appréciable de sauver le [[tigre]] avant d'essayer de réintroduire une nouvelle espèce<ref>{{article|auteur=Julien Bouissou|titre=L'Inde veut réintroduire le guépard sur son territoire|périodique=Le Monde|lien périodique=Le Monde|jour=17|mois=août|année=2007|url texte=https://www.lemonde.fr/planete/article/2009/08/17/l-inde-veut-reintroduire-le-guepard-sur-son-territoire_1229176_3244.html|consulté le=17 août 2009}}.</ref>.


Fin 2022, un premier lâcher de huit guépards (cinq mâles et trois femelles) originaires de [[Namibie]] doit être effectué au [[Sanctuaire faunique de Kuno|parc de Kuno]]<ref>{{article|titre=L'Inde et Modi en personne s'apprêtent à accueillir des guépards de Namibie|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=13|mois=septembre|année=2022|url texte=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-inde-et-modi-en-personne-s-appretent-a-accueillir-des-guepards-de-namibie-20220913|consulté le=13 septembre 2022}}.</ref>.
Fin 2022, un premier lâcher de huit guépards (cinq mâles et trois femelles) originaires de [[Namibie]] doit être effectué au [[Sanctuaire faunique de Kuno|parc de Kuno]]<ref>{{article|titre=L'Inde et Modi en personne s'apprêtent à accueillir des guépards de Namibie|périodique=Le Figaro|lien périodique=Le Figaro|jour=13|mois=septembre|année=2022|url texte=https://www.lefigaro.fr/flash-actu/l-inde-et-modi-en-personne-s-appretent-a-accueillir-des-guepards-de-namibie-20220913|consulté le=13 septembre 2022}}.</ref>.

== Captivité ==
Au {{date-|31 décembre 2010}}, selon l{{'}}''{{langue|en|International Cheetah Studbooks}}'', la population de guépards captifs s’élève à {{unité|1578|individus}}, répartis dans 240 établissements de 44 pays. Sur cet effectif de guépards, 79,5 % sont nés en captivité. Seuls 323 de ces guépards sont nés dans la nature. En France, il y a 79 guépards répartis dans 18 établissements. L'un des plus notables concernant cette espèce est le [[Safari de Peaugres]] en Ardèche, dans lequel sont nés plus de 60 guépards en 23 ans, un chiffre unique en France et rare en Europe<ref>{{Lien brisé|url=http://www.safari-peaugres.com/evenement/des-bebes-guepards-sous-haute-surveillance-20-06-2014.html |titre=Communiqué sur le site officiel (20 juin 2014)}}.</ref>.

La population de guépards captifs a considérablement augmenté durant les dernières décennies, cela est dû à plusieurs organisations de programme d’élevage des espèces en voie de disparition tel que l'EEP mis en place par l{{'}}''[[Association européenne des zoos et aquariums]]'' (EAZA). Dans le cas des guépards, les objectifs principaux sont de limiter la [[consanguinité]], ainsi que l’étude de l'espèce. Mais plusieurs problèmes viennent freiner ces projets. En effet, la population de guépards captifs se révèlent bien plus encline à de nombreuses maladies que la population sauvage contracte rarement telles que la glomérulosclérose, la [[Tumeur|myélolipomes]] et la [[gastrite]] bactérienne à [[helicobacter]]<ref name="pathologie">{{Lien brisé|auteur1={{Dr}} Laurie Marker|titre=Acinonyx Jubatus, International Studbook Cheetah|éditeur=|année=2012|pages totales=|format=pdf|isbn=|lire en ligne=http://www.cheetah.org/ama/orig/2010_INTERNATIONAL_STUDBOOK.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Charles Ployart|titre=Pathologie du guepard (Acinonyx jubatus)|éditeur=|année=2007|passage=104|isbn=|lire en ligne=http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=209}}.</ref>.


== L'espèce et l'homme ==
== L'espèce et l'homme ==
=== Étymologie ===
=== Étymologie ===
Le mot guépard est attesté en français depuis le {{s-|XVII|e}}, importé de la langue franque d'Afrique du Nord sous la forme « gapar[d] » (parfois latinisé en ''gapardus''), lui-même [[emprunt lexical|emprunt]]é à l'Italien « ''{{langue|it|gattopardo}}'' », formé de ''{{langue|it|gatto}}'' : « chat », et ''{{langue|it|pardo}}'' : « léopard »<ref>[http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=2256118110; Article] du ''[[Trésor de la Langue Française]]''.</ref>. Cette forme ancienne doit sa notoriété moderne à un roman de [[Giuseppe Tomasi di Lampedusa]], ''[[Le Guépard|Il Gattopardo]]'' (1958), porté à l'écran ensuite par [[Luchino Visconti]].
Le mot « guépard » est attesté en français depuis le {{s-|XVII|e}}, parfois sous la forme « gapar[d] » (éventuellement latinisée en ''gapardus''), mots [[emprunt lexical|empruntés]] à l'[[italien]] « ''{{langue|it|gattopardo}}'' », formé de ''{{langue|it|gatto}}'' : « chat » et ''{{langue|it|pardo}}''<ref>[http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?8;s=2256118110; Article] du ''[[Trésor de la Langue Française]]''.</ref>, proche du nom arabe طارق, ''{{langue|ar-Latn|targui}}'' « nomade » (même origine que le mot [[touareg]])<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Targui Wiktionnaire|url=https://fr.wiktionary.org/wiki/Targui|site=fr.wiktionary.org|consulté le=2019-06-11}}.</ref>.


De sa particularité, exceptionnelle chez les félidés, d'avoir des griffes non totalement rétractiles, vient le [[nom binominal|nom latin]] de son genre, dont il est le seul représentant : ''{{langue|la|Acinonyx}}'', formé lui-même sur le [[grec ancien]] {{Grec ancien|ἀ}}, [[Affixe#Affixes de dérivation|préfixe privatif]], {{Grec ancien|κινέω}}/{{langue|grc-Latn|''kinéô''}}, « mouvoir », et {{Grec ancien|ὄνυξ}}/{{langue|grc-Latn|''ónyx''}}, « griffe, ongle ». Le [[nom binominal]] complet de l'espèce est ''{{langue|la|Acinonyx jubatus}}'' (du latin ''{{langue|la|jubatus}}'', qui signifie « qui a une crinière »)<ref>Robert Laffont, ''L'histoire des noms des mammifères'', {{p.}}137.</ref>.
Le [[nom binominal]] ''{{langue|la|Acinonyx jubatus}}'' évoque sa particularité, exceptionnelle chez les [[Felidae|félidés]], d'avoir des griffes non totalement rétractiles. Le nom de genre ''{{langue|la|Acinonyx}}'' est formé sur le [[grec ancien]] {{Grec ancien|ἀ}}, [[Affixe#Affixes de dérivation|préfixe privatif]], {{Grec ancien|κινέω}}/{{langue|grc-Latn|''kinéô''}}, « mouvoir », et {{Grec ancien|ὄνυξ}}/{{langue|grc-Latn|''ónyx''}}, « griffe, ongle », et peut être traduit par « à griffes immobiles ». Le nom de l'espèce, ''{{langue|la|jubatus}}'', provient du [[latin]] et signifie « à crinière »<ref>Robert Laffont, ''L'histoire des noms des mammifères'', {{p.}}137.</ref>.


L'étymologie romane a été conservée dans la plupart des langues Européennes :
L'étymologie romane a été conservée dans la plupart des langues européennes :
* « ''{{langue|es|guepardo}}'' » – sa forme espagnole,
* « ''{{langue|es|guepardo}}'' » – sa forme espagnole,
* « ''{{langue|de|Gepard}}'' » – sa forme allemande,
* « ''{{langue|de|Gepard}}'' » – sa forme allemande,
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* « ''{{langue|pt|lobotigre}}'' » – sa forme portugaise, qui signifie « loup-tigre »,
* « ''{{langue|pt|lobotigre}}'' » – sa forme portugaise, qui signifie « loup-tigre »,
* « ''{{langue|en|cheetah}}'' » – sa forme anglaise, un emprunt au [[Hindi|hindî]] ''chita'', qui peut signifier « panthère » ou « tacheté ».
* « ''{{langue|en|cheetah}}'' » – sa forme anglaise, un emprunt au [[Hindi|hindî]] ''chita'', qui peut signifier « panthère » ou « tacheté ».
[[Fichier:Tamed Cheetah Ancient Egypt.jpg|vignette|Un guépard domestiqué offert comme tribut au roi de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] en -1700.]]


=== Mythologie ===
=== Captivité actuelle ===
Au {{date-|31 décembre 2010}}, selon l{{'}}''{{langue|en|International Cheetah Studbooks}}'', la population de guépards captifs s'élève à {{unité|1578|individus}}, répartis dans 240 établissements de 44 pays. Sur cet effectif de guépards, 79,5 % sont nés en captivité. Seuls 323 de ces guépards sont nés dans la nature. En France, il y a 79 guépards répartis dans 18 établissements. L'un des plus notables concernant cette espèce est le [[Safari de Peaugres]] en Ardèche, dans lequel sont nés plus de 60 guépards en 23 ans, un chiffre unique en France et rare en Europe<ref>{{Lien brisé|url=http://www.safari-peaugres.com/evenement/des-bebes-guepards-sous-haute-surveillance-20-06-2014.html |titre=Communiqué sur le site officiel (20 juin 2014)}}.</ref>.
Selon une ancienne légende [[bochimans|San]], le créateur organisa une course pour savoir quel était l'animal le plus rapide sur terre. Cette course opposa le guépard et le [[sassabi|tsessebe]] (une antilope très rapide). Rapidement le guépard prit du retard et la victoire semblait proche pour l'antilope, mais tout à coup celle-ci tomba à terre. Contre toute attente, le guépard l'aida à se relever plutôt que de continuer. Pour le récompenser de son attitude généreuse, le créateur en fit l'animal le plus rapide sur terre<ref>{{Chapitre|langue=en|titre ouvrage=Wildest Africa|auteur=Paul Tingay|éditeur=Struik|année=2000|pages totales=240|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=dvz-qcUBdBAC&pg=PA98|consulté le=22 mars 2012|isbn=9781868725793|titre=Cheetah|page=98}}.</ref>.


La population de guépards captifs a considérablement augmenté durant les dernières décennies, cela est dû à plusieurs organisations de programme d'élevage des espèces en voie de disparition tel que l'EEP mis en place par l{{'}}''[[Association européenne des zoos et aquariums]]'' (EAZA). Dans le cas des guépards, les objectifs principaux sont de limiter la [[consanguinité]], ainsi que l'étude de l'espèce. Mais plusieurs problèmes viennent freiner ces projets. En effet, la population de guépards captifs se révèlent bien plus encline à de nombreuses maladies que la population sauvage contracte rarement telles que la glomérulosclérose, la [[Tumeur|myélolipomes]] et la [[gastrite]] bactérienne à [[helicobacter]]<ref name="pathologie">{{Lien brisé|auteur1={{Dr}} Laurie Marker|titre=Acinonyx Jubatus, International Studbook Cheetah|éditeur=|année=2012|pages totales=|format=pdf|isbn=|lire en ligne=http://www.cheetah.org/ama/orig/2010_INTERNATIONAL_STUDBOOK.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Stéphane Charles Ployart|titre=Pathologie du guepard (Acinonyx jubatus)|éditeur=|année=2007|passage=104|isbn=|lire en ligne=http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=209}}.</ref>.
=== Utilisation par l'Homme ===
[[Fichier:Tamed Cheetah Ancient Egypt.jpg|vignette|Un guépard domestiqué offert comme tribut au roi de [[Thèbes (Égypte)|Thèbes]] en -1700.]]


=== Captivité historique ===
Dès le {{IVe}} millénaire avant Jésus-Christ, les chasseurs de l'[[Euphrate]] ont apprivoisé le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme les Égyptiens le firent deux mille ans plus tard. Il ne s'agit pas d'une [[domestication]] à proprement parler car comme le guépard se reproduit très difficilement en captivité (la première naissance en zoo date du {{s|XX}}) il n'a pas été possible de sélectionner les individus à faire se reproduire selon quelque critère que ce soit<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Jared Diamond]]|titre=[[De l'inégalité parmi les sociétés]]|titre original=Guns, Germs and Steel|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|nature ouvrage=essai|année=1997|pages totales=484|isbn=|isbn10=2-07-075351-4|numéro chapitre=9|titre chapitre=Les zèbres, les mariages malheureux et le principe de Anna Karénine}}.</ref>. En Europe, au {{s-|XI|e}}, [[Guillaume le Conquérant]] appréciait les chasses à courre originales où le guépard tenait le rôle du [[Lévriers|lévrier]]. L'amateur le plus cité reste cependant le Grand [[Empire moghol|Moghol]] [[Akbar]] qui, au {{s-|XVI|e}} aurait possédé près de mille guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince<ref name="chasse"/>. À la manière des [[faucon]]niers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du [[gibier]]. Recouvrant la vue, celui-ci se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages capturés adultes pouvaient être dressés. Des populations entières furent ainsi décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du {{s-|XIX|e}} de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont aujourd'hui disparu. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent une petite zone de l'[[Iran]] occidental, vraisemblablement le seul pays où l'espèce n'a pas été exterminée<ref name="webcheetah"/>.
Dès le {{IVe}} millénaire avant notre ère, les chasseurs de l'[[Euphrate]] ont apprivoisé le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme les Égyptiens le firent deux mille ans plus tard. Il ne s'agit pas d'une [[domestication]] à proprement parler car comme le guépard se reproduit très difficilement en captivité (la première naissance en zoo date du {{s|XX}}) il n'a pas été possible de sélectionner les individus à faire se reproduire selon quelque critère que ce soit<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=[[Jared Diamond]]|titre=[[De l'inégalité parmi les sociétés]]|titre original=Guns, Germs and Steel|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|nature ouvrage=essai|année=1997|pages totales=484|isbn=|isbn10=2-07-075351-4|numéro chapitre=9|titre chapitre=Les zèbres, les mariages malheureux et le principe de Anna Karénine}}.</ref>. En Europe, au {{s-|XI|e}}, [[Guillaume le Conquérant]] appréciait les chasses à courre originales où le guépard tenait le rôle du [[Lévriers|lévrier]]. L'amateur le plus cité reste cependant le Grand [[Empire moghol|Moghol]] [[Akbar]] qui, au {{s-|XVI|e}} aurait possédé près de mille guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince<ref name="chasse"/>. À la manière des [[faucon]]niers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du [[gibier]]. Recouvrant la vue, celui-ci se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages capturés adultes pouvaient être dressés. Des populations entières furent ainsi décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du {{s-|XIX|e}} de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont aujourd'hui disparu. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent une petite zone de l'[[Iran]] occidental, vraisemblablement le seul pays où l'espèce n'a pas été exterminée<ref name="webcheetah"/>.


=== Importance économique ===
=== Importance économique ===
La peau du guépard était autrefois perçue comme symbole de richesse. Aujourd'hui, le guépard a une importance économique croissante dans l'[[écotourisme]]. On le trouve également dans les [[parc zoologique|zoos]]. Des bénéfices sont également tirés de la commercialisation illégale des petits des guépards comme animaux de compagnie, le prix d'un guépard peut aller jusqu’à {{unité|15000|dollars}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Bruno Meyerfeld |titre=La survie des guépards menacée par la mode des félins de compagnie |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/19/la-survie-des-guepards-menacee-par-la-mode-des-felins-de-compagnie_5411453_3210.html |site=lemonde.fr |consulté le=18 novembre 2021}}</ref>. Les Émirats arabes unis sont une destination fréquente pour les importations illicites de guépards<ref>{{Ouvrage|titre=CITES Afrique|volume=3|éditeur=|année=|format=pdf|isbn=|lire en ligne=http://www.ssn.org/Documents/CITES_Afrique/SSN_Africa_07_2010_FR.pdf|numéro chapitre=3}}.</ref>. Les jeunes guépards sont achetés illégalement car les lois interdisent la propriété individuelle d'animaux sauvages ou menacés d'extinction. En moyenne, 300 guépardeaux sont prélevés chaque année dans la nature pour être vendus illégalement comme animaux de compagnie<ref name=commerce>{{Lien web |langue=fr |titre=Commerce illégal d'espèces sauvages |url=https://cheetah.org/learn/illegal-pet-trade/ |site=cheetah.org |consulté le=18 novembre 2021}}</ref>.
La peau du guépard était autrefois perçue comme symbole de richesse. Aujourd'hui, le guépard a une importance économique croissante dans l'[[écotourisme]]. On le trouve également dans les [[parc zoologique|zoos]]. Des bénéfices sont également tirés de la commercialisation illégale des petits des guépards comme animaux de compagnie, le prix d'un guépard peut aller jusqu'à {{unité|15000|dollars}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Bruno Meyerfeld |titre=La survie des guépards menacée par la mode des félins de compagnie |url=https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/19/la-survie-des-guepards-menacee-par-la-mode-des-felins-de-compagnie_5411453_3210.html |site=lemonde.fr |consulté le=18 novembre 2021}}.</ref>. Les Émirats arabes unis sont une destination fréquente pour les importations illicites de guépards<ref>{{Ouvrage|titre=CITES Afrique|volume=3|éditeur=|année=|format=pdf|isbn=|lire en ligne=http://www.ssn.org/Documents/CITES_Afrique/SSN_Africa_07_2010_FR.pdf|numéro chapitre=3}}.</ref>. Les jeunes guépards sont achetés illégalement car les lois interdisent la propriété individuelle d'animaux sauvages ou menacés d'extinction. En moyenne, 300 guépardeaux sont prélevés chaque année dans la nature pour être vendus illégalement comme animaux de compagnie<ref name=commerce>{{Lien web |langue=fr |titre=Commerce illégal d'espèces sauvages |url=https://cheetah.org/learn/illegal-pet-trade/ |site=cheetah.org |consulté le=18 novembre 2021}}.</ref>.


Les guépards étaient auparavant [[Chasse|chassés]] car de nombreux agriculteurs estimaient qu'ils constituaient une menace pour le [[bétail]]. L'espèce étant menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Conflit entre les humains et la faune |url=https://cheetah.org/learn/human-wildlife-conflict/ |site=cheetah.org |consulté le=18 novembre 2021}}</ref>{{,}}<ref name=commerce/>.
Les guépards étaient auparavant [[Chasse|chassés]] car de nombreux agriculteurs estimaient qu'ils constituaient une menace pour le [[bétail]]. L'espèce étant menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Conflit entre les humains et la faune |url=https://cheetah.org/learn/human-wildlife-conflict/ |site=cheetah.org |consulté le=18 novembre 2021}}.</ref>{{,}}<ref name=commerce/>.

{{refnec|Les gouvernements des pays où le guépard vit en liberté essayent de modifier l’opinion publique quant au guépard : il n’est pas nuisible si on apprend à vivre avec lui, sa conservation est nécessaire pour l’équilibre [[écologie|écologique]].}}


En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la ''{{langue|en|Cheetah Conservation Fund}}'' (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de bétail<ref>{{article|langue=fr|prénom1=V.|nom1=Saint-Marc|titre=Assurer la survie du guépard (Acinonyx jubatus) en Namibie : l'action du Cheetah Conservation Fund.|périodique=G. Chapron, F. Moutou, L’Étude et la Conservation des Carnivores|lieu=Paris|éditeur=Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM)|année=2002|pages=61}}.</ref>.
En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la ''{{langue|en|Cheetah Conservation Fund}}'' (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de bétail<ref>{{article|langue=fr|prénom1=V.|nom1=Saint-Marc|titre=Assurer la survie du guépard (Acinonyx jubatus) en Namibie : l'action du Cheetah Conservation Fund.|périodique=G. Chapron, F. Moutou, L’Étude et la Conservation des Carnivores|lieu=Paris|éditeur=Société Française pour l'Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM)|année=2002|pages=61}}.</ref>.

=== Le guépard dans la culture ===
Selon la [[mythologie]] [[bochimans|San]], les dieux organisèrent une course pour savoir quel était l'animal le plus rapide sur terre. Cette course opposa le guépard et le [[sassabi|tsessebe]] (une antilope très rapide). Rapidement le guépard prit du retard et la victoire semblait proche pour l'antilope, mais tout à coup celle-ci tomba à terre. Contre toute attente, le guépard l'aida à se relever plutôt que de continuer. Pour le récompenser de son attitude généreuse, les dieux en firent l'animal le plus rapide sur terre<ref>{{Chapitre|langue=en|titre ouvrage=Wildest Africa|auteur=Paul Tingay|éditeur=Struik|année=2000|pages totales=240|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=dvz-qcUBdBAC&pg=PA98|consulté le=22 mars 2012|isbn=9781868725793|titre=Cheetah|page=98}}.</ref>.

''Le Guépard'' est aussi le titre d'un roman de [[Giuseppe Tomasi di Lampedusa]], ''[[Le Guépard|Il Gattopardo]]'' (1958), [[Le Guépard (film)|porté à l'écran]] en [[1963 au cinéma|1963]] par [[Luchino Visconti]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 274 : Ligne 256 :
== Annexes ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{Les félins}}.
* P. Jackson, A. Farrell Jackson, ''Les Félins. Toutes les espèces du monde'', Del. & Niestl., Lausanne, Paris, 1996, 272 p.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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}}
}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Dictionnaires}}
* {{UICN|219|''Acinonyx jubatus'' (Schreber, 1775)|consulté le=21 mai 2015}}
* {{UICN|219|''Acinonyx jubatus'' (Schreber, 1775)|consulté le=31 décembre 2023}}
* {{CITES_espèce|animal|Acinonyx|jubatus|(Schreber,1775)}}
* {{CITES_espèce|animal|Acinonyx|jubatus|(Schreber,1775)}}
* {{en}} Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur [http://www.catsg.org/index.php?id=107 ''Acinonyx jubatus'']
* {{en}} Fiche de la IUCN/SSC Cat Specialist Group sur [http://www.catsg.org/index.php?id=107 ''Acinonyx jubatus'']

Dernière version du 10 avril 2024 à 16:14

Acinonyx jubatus

Acinonyx jubatus
Description de l'image TheCheethcat.jpg.
Classification
Règne Animalia
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Tetrapoda
Classe Mammalia
Cohorte Placentalia
Ordre Carnivora
Sous-ordre Feliformia
Famille Felidae
Sous-famille Felinae
Tribu Acinonychini
Genre Acinonyx

Espèce

Acinonyx jubatus
(Schreber, 1775)

Répartition géographique

Description de cette image, également commentée ci-après
  • présence historique
  • présence faible
  • présence moyenne
  • présence élevée

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 01/07/1975

Statut de conservation UICN

( VU )
VU A4b; C1 : Vulnérable

Fichier audio
Voix de guépards adultes
noicon

Le guépard (Acinonyx jubatus) est un grand mammifère carnassier de la famille des félidés vivant en Afrique et en Asie de l'Ouest. Le guépard a une allure svelte et fine, avec de longues pattes élancées (aux griffes semi-rétractiles ou non-rétractiles selon les sources), et une face au museau court marquée par deux traces noires partant des yeux. Son pelage est entièrement tacheté de noir sur un fond fauve à beige très clair ; les petits sont pourvus d'une courte crinière qui disparaît à l'âge adulte. Il est considéré comme l'animal terrestre le plus rapide au monde, sa vitesse à la course pouvant atteindre 110 km/h.

Classé vulnérable par l'Union internationale pour la conservation de la nature, le guépard fait actuellement l'objet de diverses tentatives de protection, incluant des procédés de clonage. L'espèce est divisée en cinq sous-espèces présentant des différences mineures de morphologie ou de comportement. Parmi celles-ci, le guépard asiatique, le guépard du Sahara et le guépard d'Afrique du Nord-Est sont classées en danger critique d'extinction. La population de guépards est passée de 100 000 individus au début du XXe siècle à 7 100 en 2023[1].

Description[modifier | modifier le code]

Dans de hautes herbes un grand animal tacheté de noir avance.
Un guépard femelle en Afrique du Sud. Octobre 2014.

Morphologie[modifier | modifier le code]

Le corps du guépard, musclé, est très aérodynamique et ressemble à celui d'un lévrier[2],[3],[4],[5] : svelte, presque maigre, avec de longues pattes fines, contrastant fortement avec la plupart des autres grands félins[6]. Sa poitrine est profonde et sa taille étroite. Ses os sont légers et sa colonne vertébrale, extrêmement flexible, lui permet de projeter ses membres postérieurs très loin et, ainsi, de courir très vite[2].

Sa queue agit comme un balancier et un gouvernail lorsqu'il prend des virages brusques en poursuivant sa proie[7][réf. non conforme]. Les griffes du guépard ne sont pas totalement rétractiles[8] ni crochues, contrairement à celles des autres félins (d'où le nom latin du genre « acinonyx », cf. infra). Cette particularité lui permet d'avoir une très bonne adhérence au sol pour courir très vite, mais a aussi pour effet qu'elles s'usent rapidement, ce qui l'empêche de grimper aux arbres pour y cacher ses proies par exemple, ou de s'en servir pour se battre. Seuls les petits peuvent grimper aux arbres, et ils n'y semblent pas très habiles[4].

Photo du guépard, montrant la « larme » caractéristique sous l'œil.

Un gros cœur et des poumons développés favorisent les échanges gazeux. Le guépard a de larges fosses nasales, lui assurant une bonne oxygénation pendant sa course.

Il a une petite tête et un museau court, des yeux haut placés et bien déterminés, soulignés par une ligne noire ressemblant à une larme qui chemine du canthus interne des paupières jusqu'à la commissure des lèvres, et qui permet de différencier à coup sûr le guépard des autres grands félins tachetés, tels que le léopard. Ces traînées amélioreraient sa vision en minimisant les reflets de la lumière du soleil[9].

Illustration présentant une comparaison entre la morphologie du guépard (à droite) et celle du léopard.

Ses oreilles sont petites et rondes. Comparativement aux autres grands félins, son crâne est de plus petite dimension, et la structure de sa mâchoire supérieure permet un bon passage de l'air, grâce aux canines peu développées, mais réduit la puissance de la morsure. Le faible développement de ses crocs et de leurs racines favorise les voies respiratoires : c'est un atout indéniable pour la course, mais un handicap pour le combat[7].

Biométrie[modifier | modifier le code]

Le guépard fait preuve d'un léger dimorphisme sexuel, les mâles étant plus grands que les femelles. Les guépards adultes mesurent de 66 à 81 cm au garrot pour les femelles contre 79 à 94 cm de hauteur au garrot[10] pour les mâles, et de 1,10 à 1,30 m de longueur pour les femelles contre 1,30 à 1,50 m de long[10] pour les mâles auxquels s'ajoutent 65 à 85 cm de queue[10]. Les animaux adultes pèsent de 21 à 42 kg pour les femelles contre 36 à 72 kg pour les mâles avec une moyenne pour les mâles de 48 kg et de 38 kg pour les femelles[11].

Fourrure[modifier | modifier le code]

La couleur de base des parties supérieures d'un adulte s'étend du fauve au beige pâle ou au blanc grisâtre, les parties inférieures de la robe étant plus pâles, souvent blanches. La fourrure est parsemée de taches noires, rondes ou ovales, mesurant de deux à quatre centimètres de diamètre. Seul le blanc de la gorge et de l'abdomen est exempt de taches. La fourrure est épaisse avec des poils légèrement plus longs sur la nuque qu'ailleurs. Le dernier tiers de la queue est couronné de quatre à six anneaux noirs et possède à son extrémité une épaisse touffe blanche. Les anneaux de la queue sont caractéristiques de chaque guépard et permettent une identification individuelle[12].

Guépard royal[modifier | modifier le code]

Guépard royal.

Le guépard royal (Acinonyx jubatus f. rex) est parfois considéré comme une sous-espèce, mais il s'agit d'une simple forme qui résulterait d'une mutation récessive. En effet, il peut apparaître dans une portée de guépards normaux[13].

Il se rencontre dans les zones les plus boisées d'un petit secteur de l'Afrique du Sud et au Zimbabwe.

Son aspect est différent de celui des autres guépards : ses taches sont nettement plus grandes et forment des lignes par endroits, avec une bande noire sur le dos se prolongeant de la tête à la queue. Ce pelage, marbré plutôt que moucheté, semble lui assurer un excellent camouflage dans le miombo[14] du Botswana et du Zimbabwe.

Performances physiques[modifier | modifier le code]

Guépard du Ree Park – Ebeltoft Safari, Danemark, en train de courir pour attraper une proie.
Guépard poursuivant à la course une proie factice. Les mouvements de son corps sont clairement visibles. Le générique de fin montre les appareils utilisés pour suivre le guépard. Film produit par National Geographic.

Le guépard parcourt quelque sept ou huit mètres en une seule foulée et accomplit quatre foulées à la seconde. Cela en fait un des mammifères quadrupèdes les plus rapides. Un sprint l'amène à 90 km/h en deux secondes[15] puis 115 km/h une seconde plus tard[16]. Une étude publiée en 2013 dans la revue Nature portant sur l'analyse statistique de 367 courses de chasse réalisées par cinq guépards en liberté dans la nature, munis de colliers d'enregistrement couplés à des GPS, a montré que si une vitesse maximum unique de 93 km/h a pu être enregistrée, la moyenne des courses des animaux se situe à 70 km/h et que très peu d'entre elles dépassent les 110 km/h[17]. En revanche, les données ont montré des accélérations et décélérations latérales les plus importantes jamais enregistrées pour un animal terrestre démontrant que le succès de la chasse pour le guépard repose plus sur sa puissance musculaire, son adhérence au sol et la manœuvrabilité de son corps que sur sa vitesse linéaire maximale[17].

Par ailleurs, un guépard en captivité a atteint la vitesse record de 112 km/h[16], mais on estime cependant qu'il ne peut maintenir sa vitesse que sur 400 à 500 mètres[15]. Sur une distance plus longue, il serait largement dépassé par une antilope. En 2009, Sarah, un guépard femelle du zoo de Cincinnati, a parcouru le 100 mètres en six secondes et 13 centièmes[18], soit une vitesse moyenne de presque 60 km/h. Le , Sarah a battu son propre record du monde du 100 mètres, en 5,95 secondes[19], terminant à plus de 98 km/h.

Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il lui arrive souvent de lui faire un simple croc-en-jambe et, ainsi, de la déséquilibrer afin qu'elle fasse une chute fatale du fait de la vitesse[20].

Les pattes des guépards sont moins arrondies et plus solides que celles de la plupart des félins ; cela les aide à prendre des virages serrés. Les griffes, non-rétractiles[21],[22],[23] ou semi-rétractiles[8],[24], fournissent traction et adhérence lors d'une course et contribuent ainsi à maintenir les accélérations. Enfin, sa petite tête est plus aérodynamique[25].

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Le guépard est le seul représentant actuel du genre Acinonyx, mais, avant la fin du Pléistocène supérieur, ce genre comprenait plusieurs espèces dont la plus connue est Acinonyx pardinensis, ou le guépard géant d'Eurasie[26].

Phylogenèse[modifier | modifier le code]

Arbre phylogénétique des félins.

La phylogenèse est l'étude de l'apparition et de la formation d'une espèce grâce à des fossiles. Avec l'étude de phylogénie moléculaire, on sait que la famille des félidés a pour dernier ancêtre commun un félin préhistorique apparu il y a environ 20 millions d'années, Pseudaelurus. La première lignée de félins à diverger est celle des Panthérinés, il y a environ 10,8 millions d'années[27]. Le guépard résulte d'une divergence bien plus récente, il y a environ 6,7 millions d'années, de la lignée du Puma[27], qui est en effet le félin actuel le plus proche du guépard. À la suite de l'apparition de la lignée du Puma, celle-ci divergea pour donner d'un côté le genre Puma et d'un autre le genre Acinonyx[27]. Le genre Acinonyx est apparu durant le Pliocène : on retrouve des fossiles du guépard en Afrique du Sud qui datent de la fin de cette période. L'apparition du guépard semble donc dater d'il y a trois millions d'années[26].

Sous-espèces[modifier | modifier le code]

Cinq sous-espèces de guépards sont distinguées[28] :

La forme Acinonyx jubatus f. rex, le guépard royal semble par certains anciens auteurs considéré à tort comme une sous-espèce supplémentaire. Si certains secteurs géographiques présentent plus d'individus de ladite forme, comme au Zimbabwe, celle-ci peut aussi apparaître « spontanément » dans une portée par le jeu de la génétique[29].

Guépard du Sahara[modifier | modifier le code]

La première observation attestée du guépard saharien en Algérie a eu lieu en 1884[30]. Cependant le guépard n'a pas été signalé depuis 2011. En mai 2020, le guépard saharien a été photographié par un groupe de chercheurs du PPCA dans le parc culturel de l'Ahaggar grâce à des pièges photographiques[30].

Acinonyx jubatus subsp. hecki a été découvert par Hilzeimer en 1913. Exceptionnellement pâle, on le trouve exclusivement dans le désert du Sahara. Il a des taches mais plus espacées que celles des guépards des savanes. C'est une sous-espèce, appelée communément « guépard du Sahara ». Elle a été photographiée pour la première fois en 2002, au Niger[31].

Guépard d'Asie[modifier | modifier le code]

Acinonyx jubatus subsp. venaticus a été découvert par Edward Griffith en 1821. Le guépard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus) est maintenant également connu sous le nom le « guépard iranien », les derniers spécimens du monde sont connus pour vivre principalement en Iran. En janvier 2022, le pays ne compte plus que 12 spécimens sur son sol contre une cinquantaine en 2017[32].

Cette sous-espèce, aussi connue sous le nom « guépard Indien », est disparue du pays asiatique depuis les années 50. Après une proposition rejetée en 2013, la Cour suprême indienne donne son accord le pour une réintroduction expérimentale en Inde de guépards provenant de Namibie[33].

Le guépard asiatique est rare et gravement menacé d'extinction et cette sous-espèce du guépard n'est rencontrée aujourd'hui qu'en Iran, avec quelques observations occasionnelles dans le Balouchistan au Pakistan. Il vit dans un vaste désert central en fragmentations de morceaux d'habitats favorables restants. Il resterait moins de 50 guépards asiatiques dans le monde. Le guépard asiatique, le Lynx d'Eurasie et la Panthère de Perse sont les seules espèces subsistant de gros félins en Iran aujourd'hui[34].

La population de cette sous-espèce a divergé des variétés africaines il y a 32 000 à 67 000 ans[35].

Le guépard d'Asie ou guépard d'Iran a la fourrure bien plus claire que son cousin d'Afrique. Il présente par ailleurs une crinière plus visible au niveau de la nuque. Seule une soixantaine de guépards d'Asie survivrait en Iran, en bordure du désert de Kavir, dont une moitié d'immatures. La survie de cette sous-espèce placée sur la liste rouge de l'Union Internationale pour la conservation de la nature (UICN) est menacée[36].

Comportement[modifier | modifier le code]

Guépard chez lui dans la réserve nationale du Masai Mara, Kenya, .

Espérance de vie[modifier | modifier le code]

Dans la nature, un guépard vit en moyenne de 10 à 12 ans. La durée de vie moyenne d'un mâle adulte est de huit ans en partie à cause des conflits territoriaux avec des groupes de mâles concurrents. En captivité, il peut vivre entre 10 et 20 ans[37].

Vocalisation[modifier | modifier le code]

Les vocalisations du guépard peuvent parfois s'apparenter à un cri d'oiseau, mais aussi au miaulement d'un chat. Lorsque le guépard manifeste sa colère, il feule. Le guépard ne peut pas rugir, car il a une ossification complète de l'os hyoïde comme les animaux du genre Felis. Les félins du genre Panthera à l'inverse possèdent une ossification incomplète de l'os hyoïde ce qui leur permet de rugir[38].

Reproduction et vie sociale[modifier | modifier le code]

Petit guépard.

Les femelles (parfois appelées guépardes[39]) mettent bas de trois à cinq petits (guépardeaux[40]) et même parfois jusqu'à huit. Mais cela est très rare, et souvent uniquement trois ou quatre petits arrivent à survivre. La période de gestation dure de 90 à 95 jours[10]. Les petits pèsent de 300 à 500 grammes à la naissance, mesurent environ 30 cm et sont aveugles[10].

Les femelles adultes sans petits vivent souvent seules[7]. Les mâles forment parfois de petits groupes, surtout lorsqu'ils sont issus de la même portée.

Les femelles sont polyœstrales, avec un cycle menstruel moyen de 12 jours. La période de fertilité s'étale sur une à trois journées. La reproduction a lieu pendant toute l'année, bien que la majorité des copulations sur le Serengeti se produisent pendant la saison des pluies[10].

Jeunes guépards (Afrique du Sud).
Un jeune guépard, caché par de hautes herbes, dans la « Phinda Private Game Reserve », province du KwaZulu-Natal, Afrique du Sud.

Les jeunes guépards possèdent un manteau de poils ressemblant à une crinière le long de leur dos. On suppose que ce manteau permet un meilleur camouflage des petits dans l'herbe. Ce pelage, qui les fait ressembler à un ratel, un féroce blaireau, serait une manière d'éloigner les prédateurs[7],[11]. Le manteau commence à disparaître à trois mois, mais peut encore être vu à l'âge de deux ans. Pendant leurs toutes premières semaines de vie, les petits sont déplacés presque tous les jours par leur mère pour éviter les prédateurs[41].

Le taux de mortalité infantile est très élevé. Durant les premières semaines après la naissance, jusqu'à 70 % des jeunes sont tués par d'autres prédateurs[42]. Les petits commencent à suivre leur mère à l'âge de 6 semaines. Ils sont sevrés à 3 ou 6 mois. Ils restent en général avec leur mère jusqu'à être âgés de 13 à 20 mois[10], période pendant laquelle elle leur apprend à chasser. Les membres d'une fratrie peuvent parfois ensuite demeurer plusieurs mois ensemble[7].

La maturité sexuelle est atteinte vers l'âge de 15 mois[10].

Aucun cas avéré d'infanticide par des guépards mâles n'a été rapporté[42].

Alimentation[modifier | modifier le code]

Un guépard se nourrissant d'un impala.
La silhouette élancée du guépard est le fruit d'une adaptation extrême à la course.

Son régime alimentaire est carnivore, essentiellement constitué de mammifères de moins de 50 kg, dont plusieurs variétés d'antilopes, tels des gazelles, springboks, Péléas, impalas, petits koudous, cobes, jeunes des gnous et des topis, steenboks, ourébis, mais aussi jeunes des phacochères et des autruches, lièvres, lapins, et parfois des pintades[43].

En Afrique de l'Est, les petites gazelles de Thomson et leurs faons constituent 80 % de son alimentation. Ce taux est élevé en comparaison des autres espèces de gazelles qui vivent dans la même région. En effet, la gazelle de Thomson est plus abondante dans cette région.[réf. nécessaire]

En Inde, il chasse la gazella bennettii, l'antilope cervicapre et le cerf axis.

La technique de chasse du guépard se distingue de la chasse à l'affût adoptée par la plupart des grands félins : pour attraper sa proie, il s'approche du troupeau après avoir scruté le terrain depuis une branche d'arbre, le sommet d'une termitière ou même depuis les toits des voitures. Une fois qu'il a repéré un animal qui s'est éloigné de son groupe, le guépard s'en approche patiemment à moins de 50 mètres. Il accélère alors subitement, durant quelques dizaines de secondes jusqu'à atteindre son exceptionnelle vitesse, qui lui permet d'attraper des animaux rapides[43].

Le guépard chasse surtout pendant le jour (dans le début de la matinée et dans la fin de l'après-midi), lorsque les autres prédateurs dorment, probablement parce qu'il se laisse facilement intimider par tous ceux qui veulent lui voler sa proie ; même les vautours peuvent forcer un guépard à abandonner une carcasse. C'est pourquoi le guépard tire sa proie à l'abri pour pouvoir la dévorer en paix. Lorsqu'il est repu, il abandonne les restes aux charognards. Les guépards des montagnes du Sahara constituent une exception puisque ce sont des chasseurs nocturnes[20],[43].

Lorsque le guépard arrive suffisamment près de sa proie, il se sert de sa patte, pourvue de grosses griffes solides. Il lui fait ainsi un croc-en-jambe et la déséquilibre afin qu'elle tombe. La vitesse lors du choc suffit souvent à tuer les gazelles, sinon le guépard s'empresse de la plaquer au sol et enserre la gorge de la victime. Il exécute ses proies par strangulation. Une fois sa victime achevée, le guépard doit toutefois attendre pour manger. Il est épuisé par l'effort qu'il a fourni. Pendant la course, son corps s'est dangereusement échauffé, sa température corporelle monte alors jusqu'à 41 °C[44]. Par ailleurs, il est essoufflé. Il se repose donc pendant de longues minutes, toujours aux aguets, avant de pouvoir enfin dévorer sa proie. Cette explication est contestée par une étude récente[45].

Le guépard est un chasseur efficace, bien que son taux de réussite varie fortement selon le type de proie, l'expérience et le sexe du chasseur. La chasse aux faons de gazelles est couronnée de succès dans 76 à 100 % des cas selon les études, tandis que sur les sujets adultes le taux de réussite descend de 37 à 53,5 %. Une fratrie de jeunes guépards tue dans 75 % des poursuites lorsque les membres chassent ensemble, tandis qu'individuellement, ce taux tombe à 15 %. L'association de mâles adultes n'est cependant pas plus efficace lorsque la chasse est réalisée seul, en paire ou en trio ; les félins tendent juste à chasser de plus grosses proies[46]. En comparaison, le taux de réussite du lion varie de 15 à 52 %[47].

Compétition interspécifique[modifier | modifier le code]

Le guépard peut être victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l'espèce.

La compétition interspécifique entre le Lycaon (Lycaon pictus) et le guépard est forte en raison du fort recouvrement entre leurs régimes alimentaires et leurs activités[48]. Malgré l'avantage du nombre, les meutes de Lycaons ont tendance à éviter les interactions avec le guépard[48]. Deux cas rares de cleptoparasitisme de meutes de lycaons aux dépens de guépards ont été rapportés[48]. Ces deux espèces volant rarement les proies des autres prédateurs, il s'agit plus probablement d'un comportement opportuniste[48].

Écologie et conservation[modifier | modifier le code]

Habitat[modifier | modifier le code]

Un guépard dans le Parc national du Serengeti, en Tanzanie.

Il existe plusieurs populations isolées de guépard, en Afrique comme dans la dépression de Qattara en Égypte, et en Asie du Sud-Ouest. Environ 50 individus vivent en Iran, dans le Khorassan, où ils sont l'objet d'une campagne de préservation[49]. La présence du guépard asiatique a été plusieurs fois signalée au Pakistan dans le Baloutchistan, sans que cela n'ait pu être confirmé[50].

Conservation[modifier | modifier le code]

Statuts[modifier | modifier le code]

Les guépards sont inscrits sur la liste UICN comme espèce vulnérable (sous-espèce africaine menacée, sous-espèce asiatique en situation critique) ainsi que sur celle de l'US ESA comme espèce menacée au titre de l'appendice I de la CITES (Convention on International Trade in Endangered Species). Statut mondial : Catégorie 3 (A), statut régional : Catégorie 1 (A).[Quoi ?][réf. nécessaire]

Population[modifier | modifier le code]

Un guépard femelle dans la réserve protégée de Phinda, Afrique du Sud.

Au cours du XXe siècle, l'aire de distribution des guépards a connu une spectaculaire régression : en Asie, on ne les trouve plus qu'en Iran ; ils ont disparu de l'Inde en 1947, au cours de la seconde moitié du XXe siècle de Syrie, d'Irak (1950), d'Israël (1956), de Jordanie (années 1960), de l'Arabie, du Pakistan, du Turkménistan et de l'Ouzbékistan dans les années 1970[7], puis, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, ils ont déserté le Nord, l'Ouest et le Sud de l'Afrique où l'on dénombrait, à la fin des années 1970, entre 14 000 et 30 000 individus[51].

Depuis la fin du XIXe siècle, la population des guépards ne cesse de baisser, en effet en 1900, on comptait 100 000 guépards qui vivaient à travers l'Afrique et l'Asie. Aujourd'hui, il n'en resterait que 10 000. L'homme a chassé le guépard pendant plus d'un siècle, sa fourrure étant très prisé pour fabriquer des manteaux, écharpe etc. Sa fourrure est aussi utilisée pour fabriquer des tapis de prière. De plus, les os et les dents du guépard sont utilisés dans la médecine traditionnelle chinoise. En effet les dents du guépard sont utilisées en Chine pour soigner les maux de tête et d'estomac[7].

Sa chasse est interdite dans tous les pays d'Afrique depuis la fin des années 1990. Cependant, le braconnage est encore aujourd'hui très actif.

Dans certains pays (Tanzanie notamment), il existe des quotas permettant de chasser un certain nombre de guépards durant l'année (une vingtaine par an).

Il est aussi important de signaler que les zones agricoles en Afrique ne cessent d'augmenter, au détriment de nombreuses espèces sauvages, dont le guépard qui a vu disparaitre ses niches écologiques. De plus, le guépard est considéré comme une nuisance selon les fermiers africains. En effet, les guépards chassent les troupeaux de chèvres et de bœufs des fermiers. Avec la disparition de l'habitat du guépard, le nombre d'attaques ne cesse d'augmenter. Les fermiers n'hésitent donc pas à installer des pièges comme des appâts empoisonnés pour tuer les guépards qui rôdent autour des troupeaux. En Namibie, les fermiers comptent annuellement des pertes de 10 à 15 % de leurs moutons et leurs chèvres et 3 à 5 % de leurs veaux de bétail[52].

Enfin, bien que les réserves protégées ne cessent d'augmenter en Afrique, seuls 10 % des guépards restants s'y trouvent (les guépards évitant les territoires des autres grands prédateurs tels que le lion et le léopard, lesquels se trouvent généralement dans les réserves). Les guépards à l'extérieur des réserves ne sont donc pas protégés par des lois empêchant la chasse.

Surprédation[modifier | modifier le code]

Le nombre de prédateurs en Afrique est incroyablement élevé. En effet, parmi les grands prédateurs principaux, il y a : le lion, la hyène, la panthère, le guépard, etc.

De nombreux observateurs ont remarqué la vulnérabilité du guépard dans la compétition avec les autres grands carnivores et c'est actuellement le centre principal de l'étude à long terme du guépard dans le Serengeti en Tanzanie[53]. Le guépard est aussi victime de la prédation des lions, des hyènes et parfois des léopards. En effet, les jeunes guépards sont souvent la proie de ces derniers, limitant ainsi le développement de l'espèce.

De plus, là où d'autres grands carnivores ont en grande partie été éliminés, comme dans les pâturages de Namibie, mais aussi au Kenya et en Somalie, les guépards semblent exister en plus grande densité[54]. Cependant, ne compter que sur ces zones n'est pas une stratégie viable pour assurer la conservation des sous-populations viables.

Enfin, leur constitution légère et souple destinée à la course est aussi un inconvénient par rapport aux autres grands prédateurs. En effet, l'effort de la poursuite les épuise, nécessitant ainsi jusqu'à 20 minutes de repos après avoir tué leur proie. Cette phase de récupération augmente ainsi les risques de vol de leur proie par les lions, léopards et hyènes, contre lesquels ils ne peuvent pas lutter, car leurs mâchoires peu puissantes et leurs petites dents ne leur permettent pas de se défendre contre les grands prédateurs (notamment les hyènes et les lions, réputés pour avoir des mâchoires bien plus puissantes).

Génétique et consanguinité[modifier | modifier le code]

Diverses recherches concernant le guépard ont montré que ce dernier, aussi bien en captivité qu'en liberté, présente un haut niveau d'homogénéité dans le génome. Cela indique que le guépard a probablement subi, au cours de son histoire, au moins un « goulet d'étranglement de population », qui a drastiquement réduit ses effectifs. Le plus récent avant le présent a vraisemblablement eu lieu au pléistocène il y a 10 000 ans pendant les dernières grandes extinctions. Les raisons de cette première vague de disparitions sont l'objet de diverses hypotèses.

Un des facteurs du manque de diversité génétique du guépard est la consanguinité. En effet, dès que la mère a fini d'élever ses jeunes, elle retombe immédiatement en chaleur, et il n'est pas rare de voir de jeunes mâles des portées précédentes s'accoupler avec leur mère. Mais la faible diversité génétique du guépard s'explique aussi par des causes anthropiques : la chasse que les hommes ont faite aux guépards et la domestication pour la chasse peut être une autre raisons de leur variabilité génétique anormalement basse[55] et d'une incidence élevée de semence anormale. L'utilisation de ce félin très rapide comme auxiliaire des chasses royales, daterait au moins des Sumériens (il y a environ 5 000 ans) et selon Marco Polo, il y a 700 ans, Kubilai Khan possédait, dans sa résidence d'été dans l'Himalaya, 1 000 guépards dressés pour la chasse[55]. L'empereur moghol Akbar en aurait à lui seul, durant son règne, fait domestiquer 9 000 ; des pharaons égyptiens, des patriciens romains, des princes indiens, et plus récemment des monarques africains et européens en ont également possédé[56]. Alors que des milliers d'animaux ont été capturés et élevés en captivité, il n'y a eu jusqu'en 1956 aucun cas connu de reproduction de guépard en captivité[55]. Depuis 1970, malgré les techniques de reproduction assistée, seuls 10 à 15 % des couples captifs mettent bas, et le taux de mortalité est élevé (29,1 %)[55].

La population de guépards a aussi pu être été victime de la dernière ère glaciaire, celle-ci ayant éliminé la majorité des individus jusqu'à il y a environ 10 000 ans. En Europe, les guépards ont disparu à l'état sauvage. Il en resterait quelques dizaines d'individus en Afrique du Nord (guépard du Sahara) et en Asie (Iran). On en trouve à l'état sauvage en Afrique australe et orientale, dans des territoires de plus en plus écologiquement fragmentés[55].

Deux thèses s'opposent sur le monomorphisme du guépard. D'une part, le manque de diversité génétique est un handicap pour l'adaptation à long terme et la survie de l'effectif, ainsi que face aux maladies infectieuses ; cela entraîne et une baisse de la natalité et une augmentation de la mortalité dans le milieu naturel, en semi-captivité (réserves) et en captivité (parcs animaliers, zoos). Cette évolution alarmante est considérée aujourd'hui comme liée au monomorphisme génétique chez Acinonyx jubatus[57]. Dans les parcs animaliers, on remarque de grandes difficultés pour accoupler les guépards. Les femelles captives conçoivent rarement et lorsqu'elles le font, le taux de mortalité juvénile est particulièrement élevé (28 à 38 %)[58]. Mais il est important de signaler qu'on observe aussi cela sur d'autres grands félins comme le lion. Cependant, il est inquiétant de constater que le sperme des guépards, qu'ils soient libres ou captifs, présente des taux particulièrement élevés de sperme anormal ou stérile (71-76 %)[59]. De plus, les taux de réussite de fécondation in-vitro sont relativement bas par rapport à d'autres espèces de félins. Enfin, les études menées sur les deux sous-espèces de guépards montrent largement que le guépard d'Afrique orientale (Acinonyx jubatus raineyi) et le guépard africain du Sud (Acinonyx jubatus jubatus) sont dix à cent fois moins séparés génétiquement que les différents groupes humains. Cette découverte met en doute la validité des classifications en sous-espèces existantes et pourrait être significative dans la gestion des populations de guépards, comme l'hybridation qui pourrait aider à améliorer la santé de ces populations distinctes.

La seconde hypothèse, plus optimiste, affirme qu'on ne possède pas de preuve que la reproduction du Guépard soit aussi compromise dans la nature[60] et que le faible taux de reproduction des guépards dans les parcs animaliers est dû aux méthodes utilisées par ces derniers. En effet certains zoos ont obtenu un franc succès dans la reproduction du guépard en captivité, car ils ont respecté des conditions bien particulières, comme de vastes enclos permettant aux guépards de s'observer sur de longues distances ; ou encore en respectant la séparation des mâles et des femelles avant l'accouplement, ainsi que la mise en place d'un « nid » pour la mère et ses petits[61]. Ensuite, on a certes observé que la santé générale des guépards captifs était faible, mais on n'a pas observé d'épidémies particulières dans les populations sauvages, même si on a rapporté des cas de rage plutôt nombreux dans certains parcs en Afrique[62]. Enfin, pour ce qui est du sperme, il est important de nuancer les études réalisées ces dernières années : en effet parmi des mâles ayant une qualité de sperme basse, certains étaient très infertiles mais d'autres sont très fertiles malgré la basse qualité de leur sperme[63].

Perspective de réintroduction du guépard[modifier | modifier le code]

Des propositions diverses ont été avancées pour réintroduire le guépard dans des territoires où il a vécu par le passé, par exemple en Israël, en Asie centrale ou en Inde[64].

Perspective de résurrection du guépard indien[modifier | modifier le code]

Il est aujourd'hui question de ressusciter le « cheetah », le guépard indien. Des généticiens indiens veulent s'appuyer sur des méthodes de pointe de clonage au Lacones (Laboratoire pour la conservation des espèces menacées) : « Si tout se passe bien, nous pourrons cloner le guépard indien d'ici cinq ans », affirme Laji Singh, directeur du Centre de biologie cellulaire et moléculaire d'Hyderabad et principal instigateur du projet. Une banque de gènes, de sperme et d'ovules a d'ores et déjà été collectée[65].

Cependant, les chercheurs rencontrent de nombreux obstacles : ils doivent s'approprier du tissu de guépard iranien qui figure parmi les espèces les plus menacées de la planète. Conformément à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), il est illégal d'échanger du matériel génétique d'espèces menacées à l'état naturel. « Mais si les animaux sont élevés en captivité, nous avons légalement une bonne chance de les obtenir », affirme M. Sinha. Le guépard africain semble moins proche mais pourrait convenir en second recours : les analyses de protéines sanguines n'ont mis en évidence que des différences minimes entre les diverses populations de guépards. Les taux d'avortement des embryons clonés étant très élevés, les biologistes devront disposer d'un nombre suffisant d'ovules[65].

Au-delà du clonage, les détracteurs du projet s'interrogent sur l'avenir du guépard : « Supposons que l'on parvienne à cloner le guépard. Très bien, mais où sont passées les savanes dans lesquelles ils rôdaient autrefois ? Où trouvera-t-il suffisamment de proies pour survivre ? » demande Divyabhanu Sinh, auteur de The End of the Trail. Les détracteurs soulignent également la difficulté à réintroduire des animaux captifs en milieu naturel. D'autres protestent contre le coût de l'opération : l'argent devrait d'abord servir à protéger les animaux menacés. Ainsi, l'idée excitante de revoir le guépard indien entre dans le cadre d'une grande réflexion sur la réintroduction des espèces disparues[65].

En 2009, un comité d'experts doit se réunir afin de trouver une solution de réintroduction du guépard en Inde. Les négociations avec l'Iran pour obtenir des spécimens ayant abouti à un échec, l'Inde se tourne vers l'Afrique pour réintroduire l'espèce. Trois peaux de guépards indiens sont analysées par l'université de San Diego : des premières analyses ont montré, selon Divyabhanusinh Chavda, que les guépards indiens étaient très similaires aux guépards africains. Considéré comme un « patrimoine de l'Inde » en raison de son utilisation pour la chasse par les maharadjahs, le guépard a disparu de l'Inde depuis 1968. De nombreux écologistes sont sceptiques sur une telle réintroduction et déclarent qu'il serait plus appréciable de sauver le tigre avant d'essayer de réintroduire une nouvelle espèce[66].

Fin 2022, un premier lâcher de huit guépards (cinq mâles et trois femelles) originaires de Namibie doit être effectué au parc de Kuno[67].

L'espèce et l'homme[modifier | modifier le code]

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot « guépard » est attesté en français depuis le XVIIe siècle, parfois sous la forme « gapar[d] » (éventuellement latinisée en gapardus), mots empruntés à l'italien « gattopardo », formé de gatto : « chat » et pardo[68], proche du nom arabe طارق, targui « nomade » (même origine que le mot touareg)[69].

Le nom binominal Acinonyx jubatus évoque sa particularité, exceptionnelle chez les félidés, d'avoir des griffes non totalement rétractiles. Le nom de genre Acinonyx est formé sur le grec ancien , préfixe privatif, κινέω/kinéô, « mouvoir », et ὄνυξ/ónyx, « griffe, ongle », et peut être traduit par « à griffes immobiles ». Le nom de l'espèce, jubatus, provient du latin et signifie « à crinière »[70].

L'étymologie romane a été conservée dans la plupart des langues européennes :

  • « guepardo » – sa forme espagnole,
  • « Gepard » – sa forme allemande,
  • « gepardi » – sa forme finnoise,
  • « gepardo » – sa forme en espéranto.

Il existe néanmoins d'autres formes pour ce nom en Europe, par exemple :

  • « lobotigre » – sa forme portugaise, qui signifie « loup-tigre »,
  • « cheetah » – sa forme anglaise, un emprunt au hindî chita, qui peut signifier « panthère » ou « tacheté ».
Un guépard domestiqué offert comme tribut au roi de Thèbes en -1700.

Captivité actuelle[modifier | modifier le code]

Au , selon l'International Cheetah Studbooks, la population de guépards captifs s'élève à 1 578 individus, répartis dans 240 établissements de 44 pays. Sur cet effectif de guépards, 79,5 % sont nés en captivité. Seuls 323 de ces guépards sont nés dans la nature. En France, il y a 79 guépards répartis dans 18 établissements. L'un des plus notables concernant cette espèce est le Safari de Peaugres en Ardèche, dans lequel sont nés plus de 60 guépards en 23 ans, un chiffre unique en France et rare en Europe[71].

La population de guépards captifs a considérablement augmenté durant les dernières décennies, cela est dû à plusieurs organisations de programme d'élevage des espèces en voie de disparition tel que l'EEP mis en place par l'Association européenne des zoos et aquariums (EAZA). Dans le cas des guépards, les objectifs principaux sont de limiter la consanguinité, ainsi que l'étude de l'espèce. Mais plusieurs problèmes viennent freiner ces projets. En effet, la population de guépards captifs se révèlent bien plus encline à de nombreuses maladies que la population sauvage contracte rarement telles que la glomérulosclérose, la myélolipomes et la gastrite bactérienne à helicobacter[72],[73].

Captivité historique[modifier | modifier le code]

Dès le IVe millénaire avant notre ère, les chasseurs de l'Euphrate ont apprivoisé le guépard afin d'en faire un auxiliaire de chasse, tout comme les Égyptiens le firent deux mille ans plus tard. Il ne s'agit pas d'une domestication à proprement parler car comme le guépard se reproduit très difficilement en captivité (la première naissance en zoo date du XXe siècle) il n'a pas été possible de sélectionner les individus à faire se reproduire selon quelque critère que ce soit[74]. En Europe, au XIe siècle, Guillaume le Conquérant appréciait les chasses à courre originales où le guépard tenait le rôle du lévrier. L'amateur le plus cité reste cependant le Grand Moghol Akbar qui, au XVIe siècle aurait possédé près de mille guépards et traité son favori avec les égards dus à un prince[56]. À la manière des fauconniers, les dresseurs « aveuglaient » le guépard à l'aide d'un capuchon, ne le libérant qu'à l'approche du gibier. Recouvrant la vue, celui-ci se ruait instantanément sur cette cible soudaine. Seuls des animaux sauvages capturés adultes pouvaient être dressés. Des populations entières furent ainsi décimées pour le renouvellement des meutes, ce qui fut l'une des causes principales de la raréfaction des guépards, attestée dès la fin du XIXe siècle de la péninsule arabique jusqu'aux Indes, d'où les guépards ont aujourd'hui disparu. Les rares survivants sur le continent asiatique hantent une petite zone de l'Iran occidental, vraisemblablement le seul pays où l'espèce n'a pas été exterminée[9].

Importance économique[modifier | modifier le code]

La peau du guépard était autrefois perçue comme symbole de richesse. Aujourd'hui, le guépard a une importance économique croissante dans l'écotourisme. On le trouve également dans les zoos. Des bénéfices sont également tirés de la commercialisation illégale des petits des guépards comme animaux de compagnie, le prix d'un guépard peut aller jusqu'à 15 000 dollars[75]. Les Émirats arabes unis sont une destination fréquente pour les importations illicites de guépards[76]. Les jeunes guépards sont achetés illégalement car les lois interdisent la propriété individuelle d'animaux sauvages ou menacés d'extinction. En moyenne, 300 guépardeaux sont prélevés chaque année dans la nature pour être vendus illégalement comme animaux de compagnie[77].

Les guépards étaient auparavant chassés car de nombreux agriculteurs estimaient qu'ils constituaient une menace pour le bétail. L'espèce étant menacée, de nombreuses campagnes ont été lancées pour tenter de concilier l'approche des fermiers et le souhait de protection des guépards[78],[77].

En outre, le gouvernement namibien est épaulé par la Cheetah Conservation Fund (CCF), qui travaille à prévenir les populations et à aider les fermiers à mieux vivre avec le guépard et ainsi à minimiser leur perte de bétail[79].

Le guépard dans la culture[modifier | modifier le code]

Selon la mythologie San, les dieux organisèrent une course pour savoir quel était l'animal le plus rapide sur terre. Cette course opposa le guépard et le tsessebe (une antilope très rapide). Rapidement le guépard prit du retard et la victoire semblait proche pour l'antilope, mais tout à coup celle-ci tomba à terre. Contre toute attente, le guépard l'aida à se relever plutôt que de continuer. Pour le récompenser de son attitude généreuse, les dieux en firent l'animal le plus rapide sur terre[80].

Le Guépard est aussi le titre d'un roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Il Gattopardo (1958), porté à l'écran en 1963 par Luchino Visconti.

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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