« Évangile de Marie » : différence entre les versions

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L''''Évangile de Marie''' ou '''Évangile selon Marie''' est un texte [[gnosticisme|gnostique]], probablement du {{s|II|e}}. La principale source manuscrite est le [[codex de Berlin]], qui en donne une version, lacunaire, en [[sahidique]] un dialecte du [[copte]]. Deux fragments en grecs du {{s|III}} ont également été retrouvés.
L''''Évangile de Marie''' ou '''Évangile selon Marie'''<ref name=":0">{{harvsp|Jean-Yves Leloup|1997||id=Lel}}</ref> est un texte [[gnosticisme|gnostique]], probablement du {{s|II|e}}. La principale source manuscrite est le [[codex de Berlin]], qui en donne une version, lacunaire, en [[Copte#Sources disponibles|sahidique]], un dialecte du [[copte]]. Deux fragments en grec du {{s|III}} ont également été retrouvés.


Le titre en est écrit sur le [[Colophon (imprimerie)|Colophon]], et Marie disciple de Jésus est généralement identifiée, sans certitude, avec [[Marie de Magdala]]
Le [[Colophon (imprimerie)|colophon]] mentionne en copte qu'il s'agit d'un "évangile selon Marihamm" et cette Marie est généralement identifiée, sans certitude, comme étant [[Marie de Magdala]].


Ce texte est considéré comme un évangile [[Apocryphes bibliques|apocryphe]]. Les seuls évangiles reconnus par les principales [[Église (institution)|Églises chrétiennes]] étant les quatre évangiles dits canoniques, constitués par les trois [[évangiles synoptiques]] auxquels s'ajoute l'[[Évangile selon Jean]].
==Manuscrits==
==Codex de berlin==
Il devait contenir 18 pages, mais les pages 1 à 6 et 11 à 14 sont manquantes. Il a été découvert par le docteur Reinhardt en [[1896]], mais il a seulement été publié en [[1955]] avec la bibliothèque [[Nag Hammadi]].


== Première édition en grec ==
== Origines et datation ==
{{Loupe|Codex de Berlin}}
Bien que la traduction de l'Évangile de Marie ait été effectuée à partir du copte, la première rédaction aurait été faite en grec au cours du II{{e}} siècle. Cette datation semble confirmée par un fragment grec, le {{lien|papyrus Rylands 463}}, qui est daté du III{{e}} siècle, et dont l'identité avec le texte copte a été confirmée.
L'évangile de Marie a été révélé lors de la découverte en 1896 en [[Égypte]], d'un manuscrit écrit dans un dialecte [[Copte]]. Ce document, connu sous le nom de [[codex de Berlin]], est daté du début du {{s-|V}} et contient quatre textes différents. Le premier est l'évangile de Marie, rédigé sur les dix-huit premières pages et les quatre premières lignes de la page dix-neuf. Il est toutefois excessivement fragmentaire car il ne subsiste que les pages 8,9, 10 et 19.

Deux fragments écrits en [[grec]], issus du {{lien|papyrus Rylands 463}} (découvert en 1935) et du [[papyrus d'Oxyrhynque]] 3225 (identifié en 1985), datés du début {{s-|III}}, recoupent le contenu du codex de Berlin, mais ne permettent pas de combler ses lacunes. Ils permettent toutefois d'établir que l'évangile original avait été écrit en grec au cours du {{s-|II}}<ref>{{harvsp|Ecrits apocryphes chrétiens|2005|p=11-12|id=Plé}}</ref>.


== Contenu ==
== Contenu ==
[[Fichier:Maria Magdalene icon.jpg|vignette|[[Icône (religion)|Icône]] [[Église orthodoxe|orthodoxe orientale]] de [[Marie Madeleine|Marie-Madeleine]] portant la [[myrrhe]].|304x304px]]
Le texte a pour thème principal la mortalité, l'ascension du Christ et l'ascension de l'âme selon le [[gnosticisme]]. Comme [[Marie de Magdala]] est présentée à la tête des apôtres dans ce récit, cela indique que le texte était la propriété d'une croyance atypique du christianisme.
Le texte a pour thèmes principaux la mortalité, le rejet des lois qui emprisonnent et l'ascension de l'âme selon le [[gnosticisme]]. [[Marie de Magdala]] y est présentée comme la disciple privilégiée du Maître, celle qu'il a aimée "plus que toutes les autres femmes".


Dans cet évangile, le Sauveur transmet d'abord ouvertement son enseignement à ses disciples, puis secrètement à Marie-Madeleine au cours d'une vision intérieure. Ceci provoque une réaction violente de Pierre, qui refuse de croire que le Sauveur ait pu transmettre un enseignement à une femme à l'insu de ses disciples. Cet évangile témoigne donc d'un conflit vécu à l'intérieur même d'un milieu chrétien au début de notre ère. [[Anne Pasquier]], professeur de théologie à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'[[Université Laval]], a très bien fait ressortir que les deux figures représentent deux traditions ecclésiastiques différentes : la première, incarnée par Pierre, est la tradition orthodoxe ou celle qui tend à le devenir. Cette tradition dénigre l'autorité des révélations reçues lors de visions et interdira aux femmes toute participation active à l'intérieur de l'Église. L'autre, dont Marie est la figure symbolique, est légitimée par des révélations secrètes ou des visions et par une possible égalité entre les hommes et les femmes.
Dans cet évangile, le Sauveur transmet d'abord ouvertement son enseignement à ses disciples, puis il les quitte. Les disciples étant dans l'angoisse de la suite des événements, Marie-Madeleine se lève pour prendre la parole et les consoler. Elle leur fait part d'un enseignement secret qu'elle seule a reçu du Maître. Ceci provoque une réaction violente de Pierre, qui refuse de croire que le Sauveur ait pu transmettre un enseignement à une femme à l'insu de ses disciples. Cet évangile témoigne donc d'un conflit vécu à l'intérieur même d'un milieu chrétien au début de notre ère. [[Anne Pasquier]], professeur de théologie à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'[[Université Laval]], a fait ressortir que les deux figures représentent deux traditions ecclésiastiques différentes : la première, incarnée par Pierre, est la tradition orthodoxe ou celle qui tend à le devenir. Cette tradition dénigre l'autorité des révélations reçues lors de visions et interdira aux femmes toute participation active à l'intérieur de l'Église. L'autre, dont Marie est la figure symbolique, est légitimée par des révélations secrètes ou des visions et par une possible égalité entre les hommes et les femmes.


Sophia, la personnalité gnostique, joue également un rôle dans cet évangile. Il s'agit surtout de dialogues entre Marie et les apôtres. Les discussions spirituelles sont influencées par la [[gnose]].
Sophia, la personnalité gnostique, joue également un rôle dans cet évangile. Il s'agit surtout de dialogues entre Marie et les apôtres. Les discussions spirituelles sont influencées par la [[gnose]].


== Datation ==
== Notes et références ==
{{Références}}
Michel Tardieu date l'original grec de l'''Évangile de Marie'' de la fin du II{{e}} s.


== Bibliographie ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* [[Jean-Yves Leloup|Jean Leloup]], ''« L'Évangile de Marie » Myriam de Magdala'', Albin Michel, 2000.
* {{Ouvrage |auteur1=[[Michel Tardieu (historien)|Michel Tardieu]] |titre=Écrits gnostiques |sous-titre=Codex de Berlin |éditeur=[[Éditions du Cerf]] |année=1984 |isbn= |id=Tar}}
* Pasquier, Anne, ''L'Évangile selon Marie (BG1)'', Les Presses de l'Université Laval, «Bibliothèque copte de Nag Hammadi [section «Textes»]», 10, Québec, 1983.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Jean-Yves Leloup]] |titre=L'Évangile de Marie |sous-titre=Myriam de Magdala |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |collection=Spiritualités vivantes |année=2000 |isbn=978-2-226-11731-1 |id=Lel}}
* Michel Tardieu, ''Écrits gnostiques. Codex de Berlin'', Cerf, 1984.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Régis Burnet |titre=Marie-Madeleine |sous-titre=De la pécheresse repentie à l’épouse de Jésus |éditeur=[[Éditions du Cerf]] |collection=Figures bibliques |année=2004 |isbn= |id=Bur}}
*{{en}} King, Karen L., ''The Gospel of Mary of Magdala: Jesus and the First Woman Apostle'', Polebridge Press, 2003.
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=grc |auteur1=Collectif |titre=Écrits apocryphes chrétiens |volume=516 |tome=II |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=Bibliothèque de Pléiade |année=2005 |pages totales=2156 |passage=5-23 |isbn=2-07-011388-4 |id=Plé}}
{{en}} Christopher Mark Tuckett, ''The Gospel of Mary'',Oxford University Press, 2007 [http://books.google.pl/books?id=RkJWKq7ry2cC]
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Anne Pasquier |titre=L’Évangile selon Marie |éditeur=Les Presses de l'Université Laval |collection=Bibliothèque copte de Nag Hammadi |année=2007 |pages totales=118 |isbn=978-2-7637-8481-6 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=2GvNRMcmOiwC&printsec=frontcover |id=Pas}}


== Liens externes ==
=== Voir aussi ===
* [[Marie de Magdala]]
* [[Évangile de Judas]]
* [[Évangile selon Thomas]]
* [[Évangile selon Philippe]]
* [[Évangile de la femme de Jésus]]

=== Liens externes ===
* [http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Apocryphes/marie.html Évangile de Marie, traduction française]
* [http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Apocryphes/marie.html Évangile de Marie, traduction française]
* [http://marie-la-magdaleenne.over-blog.com/2018/03/l-evangile-de-marie.html Évangile de Marie, Traduction française par Anne Pasquier]
* [http://www.infologisme.com/art/EvangileMarie.html Évangile de Marie, apocryphe]
* [http://www.infologisme.com/art/EvangileMarie.html Évangile de Marie, apocryphe]


{{Palette|Gnose chrétienne}}
== Voir aussi ==
*[[Marie de Magdala]]
*[[Évangile de Judas]]
*[[Évangile selon Thomas]]
*[[Évangile selon Philippe]]

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[[Catégorie:Évangile|Marie-Madeleine]]
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[[Catégorie:Apocryphe gnostique]]
[[Catégorie:Apocryphe gnostique]]
[[Catégorie:Apocryphe chrétien]]
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Dernière version du 11 avril 2024 à 16:18

Marie-Madeleine par Le Caravage.

L'Évangile de Marie ou Évangile selon Marie[1] est un texte gnostique, probablement du IIe siècle. La principale source manuscrite est le codex de Berlin, qui en donne une version, lacunaire, en sahidique, un dialecte du copte. Deux fragments en grec du IIIe siècle ont également été retrouvés.

Le colophon mentionne en copte qu'il s'agit d'un "évangile selon Marihamm" et cette Marie est généralement identifiée, sans certitude, comme étant Marie de Magdala.

Ce texte est considéré comme un évangile apocryphe. Les seuls évangiles reconnus par les principales Églises chrétiennes étant les quatre évangiles dits canoniques, constitués par les trois évangiles synoptiques auxquels s'ajoute l'Évangile selon Jean.

Origines et datation[modifier | modifier le code]

L'évangile de Marie a été révélé lors de la découverte en 1896 en Égypte, d'un manuscrit écrit dans un dialecte Copte. Ce document, connu sous le nom de codex de Berlin, est daté du début du Ve siècle et contient quatre textes différents. Le premier est l'évangile de Marie, rédigé sur les dix-huit premières pages et les quatre premières lignes de la page dix-neuf. Il est toutefois excessivement fragmentaire car il ne subsiste que les pages 8,9, 10 et 19.

Deux fragments écrits en grec, issus du papyrus Rylands 463 (en) (découvert en 1935) et du papyrus d'Oxyrhynque 3225 (identifié en 1985), datés du début IIIe siècle, recoupent le contenu du codex de Berlin, mais ne permettent pas de combler ses lacunes. Ils permettent toutefois d'établir que l'évangile original avait été écrit en grec au cours du IIe siècle[2].

Contenu[modifier | modifier le code]

Icône orthodoxe orientale de Marie-Madeleine portant la myrrhe.

Le texte a pour thèmes principaux la mortalité, le rejet des lois qui emprisonnent et l'ascension de l'âme selon le gnosticisme. Marie de Magdala y est présentée comme la disciple privilégiée du Maître, celle qu'il a aimée "plus que toutes les autres femmes".

Dans cet évangile, le Sauveur transmet d'abord ouvertement son enseignement à ses disciples, puis il les quitte. Les disciples étant dans l'angoisse de la suite des événements, Marie-Madeleine se lève pour prendre la parole et les consoler. Elle leur fait part d'un enseignement secret qu'elle seule a reçu du Maître. Ceci provoque une réaction violente de Pierre, qui refuse de croire que le Sauveur ait pu transmettre un enseignement à une femme à l'insu de ses disciples. Cet évangile témoigne donc d'un conflit vécu à l'intérieur même d'un milieu chrétien au début de notre ère. Anne Pasquier, professeur de théologie à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l'Université Laval, a fait ressortir que les deux figures représentent deux traditions ecclésiastiques différentes : la première, incarnée par Pierre, est la tradition orthodoxe ou celle qui tend à le devenir. Cette tradition dénigre l'autorité des révélations reçues lors de visions et interdira aux femmes toute participation active à l'intérieur de l'Église. L'autre, dont Marie est la figure symbolique, est légitimée par des révélations secrètes ou des visions et par une possible égalité entre les hommes et les femmes.

Sophia, la personnalité gnostique, joue également un rôle dans cet évangile. Il s'agit surtout de dialogues entre Marie et les apôtres. Les discussions spirituelles sont influencées par la gnose.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]