« Yves Saint Laurent » : différence entre les versions

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{{Infobox Biographie2
| nom = Yves Saint Laurent
| nom = Yves Saint Laurent
| image = Study of Yves Saint Laurent by Reginald Gray.jpg
| image = Monsieur Yves Saint Laurent.jpg
| légende = Yves Saint Laurent dessiné par [[Reginald Gray]].
| légende = Yves Saint Laurent dessiné par Pascal Kirchmair.
| profession = [[Grand couturier]]
| profession = [[Grand couturier]]
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| conjoint = [[Pierre Bergé]]
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'''Yves Mathieu-Saint-Laurent''', dit {{terme défini|Yves Saint Laurent}}{{note|En contradiction avec la grammaire française des noms propres, en même temps qu'il cessa d'user du patronyme d'origine de sa famille (Mathieu), Yves Saint Laurent abandonna le trait d'union entre Saint et Laurent, à partir de 1957<ref>{{Lien web |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.larousse.fr%2Fencyclopedie%2Farticle%2FLaroussefr_-_Article%2F11005135#federation=archive.wikiwix.com&tab=url |titre=Yves Saint Laurent |série=Encyclopédie|année= |site=larousse.fr |éditeur= |citation=Le jeune homme prend la tête de la maison Dior. Il décide aussitôt de retirer le tiret de son patronyme : il devient Yves Saint Laurent.|consulté le=13 janvier 2013}}.</ref>.|groupe=N}}, né le {{Date de naissance|1er|août|1936}} à [[Oran]], en [[Algérie]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Laurence Benaïm|titre=Yves Saint-Laurent|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=2002|pages totales=500|passage=555|isbn=978-2-246-80018-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=7bAaZQFpwPEC&pg=PT555}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent|jour=|mois=|année=|url=http://www.fondation-pb-ysl.net/fr/Biographie-Yves-Saint-Laurent-519.html|site=fondation-pb-ysl.net|en ligne le=|consulté le=3 avril 2014}}.</ref> alors française, et mort le {{Date de décès|1er|juin|2008}} à [[Paris]], est un des plus célèbres [[grand couturier|grands couturiers]] français, créateur de collections de [[haute couture]] qui ont marqué l'histoire de la mode au {{s-|XX}}.
'''Yves Mathieu-Saint-Laurent''', dit {{terme défini|Yves Saint Laurent}}{{note|En contradiction avec la grammaire française des noms propres, en même temps qu'il cessa d'user du patronyme d'origine de sa famille (Mathieu), Yves Saint Laurent abandonna le trait d'union entre « Saint » et « Laurent », à partir de 1957<ref>{{Lien web |url=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http%3A%2F%2Fwww.larousse.fr%2Fencyclopedie%2Farticle%2FLaroussefr_-_Article%2F11005135#federation=archive.wikiwix.com&tab=url |titre=Yves Saint Laurent |série=Encyclopédie|année= |site=larousse.fr |éditeur= |citation=Le jeune homme prend la tête de la maison Dior. Il décide aussitôt de retirer le tiret de son patronyme : il devient Yves Saint Laurent.|consulté le=13 janvier 2013}}.</ref>.|groupe=alpha}} ou '''YSL''', né le {{Date de naissance|1er|août|1936}} à [[Oran]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Laurence Benaïm|titre=Yves Saint-Laurent|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=2002|pages totales=500|passage=555|isbn=978-2-246-80018-7|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=7bAaZQFpwPEC&pg=PT555}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|auteur=|titre=Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent|jour=|mois=|année=|url=http://www.fondation-pb-ysl.net/fr/Biographie-Yves-Saint-Laurent-519.html|site=fondation-pb-ysl.net|en ligne le=|consulté le=3 avril 2014}}.</ref>, et mort le {{Date de décès|1er|juin|2008}} à [[Paris]], est un des plus célèbres [[grand couturier|grands couturiers]] français, créateur de collections de [[haute couture]] qui ont marqué l'histoire de la mode au {{s-|XX}}.


Issu d'une famille de notables alsaciens établie en Algérie à partir de 1871, Yves Mathieu-Saint-Laurent passe sa jeunesse à Oran, puis vient à Paris travailler chez [[Christian Dior (entreprise)|Dior]]. Ses dons de dessinateur et de créateur le font choisir pour remplacer [[Christian Dior]] lorsque celui-ci meurt subitement. Yves Saint Laurent connaît le triomphe à l'âge de vingt-et-un ans avec la collection « Trapèze ».
Issu d'une famille de notables alsaciens établie en Algérie à partir de 1871, Yves Mathieu-Saint-Laurent passe sa jeunesse à Oran, puis vient à Paris travailler chez [[Christian Dior (entreprise)|Dior]]. Ses dons de dessinateur et de créateur le font choisir pour remplacer [[Christian Dior]] lorsque celui-ci meurt subitement. Yves Saint Laurent connaît le triomphe à l'âge de vingt-et-un ans avec la collection « Trapèze ».


Quelques années plus tard, il fonde sa propre [[Yves Saint Laurent (entreprise)|entreprise]], avec [[Pierre Bergé]]. Sa première collection de haute couture est présentée en 1962 ; elle sera suivie par plusieurs innovations marquantes : la [[robe Mondrian]], la collection « Pop Art », qui rappellent son goût pour l'art, [[Le smoking]] et le tailleur-pantalon hérités du vestiaire masculin, la [[Saharienne (vêtement)|saharienne]], vêtement fonctionnel qu'il transforme en vêtement chic, les cuissardes et les blouses transparentes qui font couler tant d'encre dans la presse<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La See-Through Blouse Yves Saint Laurent, c’est l’histoire d’une révol |url=https://www.lesgrandscreateurs.com/blogs/infos/la-see-through-blouse-yves-saint-laurent-c-est-l-histoire-d-une-revolution-mode |site=Les Grands Créateurs |date=2023-08-18 |consulté le=2023-08-18}}</ref> en pleine [[révolution sexuelle]].
Quelques années plus tard, il fonde sa propre [[Yves Saint Laurent (entreprise)|entreprise]], avec [[Pierre Bergé]]. Sa première collection de haute couture est présentée en 1962 ; elle sera suivie par plusieurs innovations marquantes : la [[robe Mondrian]], la collection « Pop Art », qui rappellent son goût pour l'art, [[Le smoking]] et le tailleur-pantalon hérités du vestiaire masculin, la [[Saharienne (vêtement)|saharienne]], vêtement fonctionnel qu'il transforme en vêtement chic, les cuissardes et les blouses transparentes qui font couler tant d'encre dans la presse<ref>{{Lien web |titre=La See-Through Blouse Yves Saint Laurent, c’est l’histoire d’une révol |url=https://www.lesgrandscreateurs.com/blogs/infos/la-see-through-blouse-yves-saint-laurent-c-est-l-histoire-d-une-revolution-mode |site=Les Grands Créateurs |date=2023-08-18 |consulté le=2023-08-18}}</ref> en pleine [[révolution sexuelle]].


Dans les [[Années 1970 en mode|années 1970]], la collection « [[Libération (Yves Saint Laurent)|Libération]] » fait scandale ; par la suite, plusieurs autres défilés rendent hommage aux peintres, tels que [[Matisse]] ou [[Van Gogh]], à ses inspirations lointaines comme la Russie avec la collection « Opéra-Ballets-Russes » ou l’Asie, collection symbolisée par le parfum [[Opium (parfum)|Opium]].
Dans les [[Années 1970 en mode|années 1970]], la collection « [[Libération (Yves Saint Laurent)|Libération]] » fait scandale ; par la suite, plusieurs autres défilés rendent hommage aux peintres, tels que [[Henri Matisse]] ou [[Vincent van Gogh]], à ses inspirations lointaines comme la Russie avec la collection « Opéra-Ballets-Russes » ou l’Asie, collection symbolisée par le parfum ''[[Opium (parfum)|Opium]]''.


Il est le premier à engager pour ses [[Défilé de mode|défilés]] des [[Mannequinat|mannequins]] d'origine asiatique ou africaine. Moderniste et en phase avec son époque, il crée sa ligne de [[prêt-à-porter]] de luxe sous le nom de ''[[Saint Laurent rive gauche]]'', qui devient un exemple pour de nombreux autres couturiers. Il connait simultanément les excès de l'alcool, de la drogue, des médicaments, ses {{Citation|faux amis}}.
Il est le premier à engager pour ses [[Défilé de mode|défilés]] des [[Mannequinat|mannequins]] d'origine asiatique ou africaine. Moderniste et en phase avec son époque, il crée sa ligne de [[prêt-à-porter]] de luxe sous le nom de ''[[Saint Laurent rive gauche]]'', qui devient un exemple pour de nombreux autres couturiers. Il connait simultanément les excès de l'alcool, de la drogue, des médicaments, ses {{Citation|faux amis}}.
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Perpétuellement inspiré par les femmes, de [[Victoire Doutreleau]] à [[Betty Catroux]], de [[Catherine Deneuve]] à [[Katoucha Niane]], Yves Saint Laurent laisse à sa mort en 2008 un héritage majeur pour la mode ainsi que de nombreux classiques de la garde-robe féminine. Les musées, le cinéma ou les éditeurs ne cessent de lui rendre hommage.
Perpétuellement inspiré par les femmes, de [[Victoire Doutreleau]] à [[Betty Catroux]], de [[Catherine Deneuve]] à [[Katoucha Niane]], Yves Saint Laurent laisse à sa mort en 2008 un héritage majeur pour la mode ainsi que de nombreux classiques de la garde-robe féminine. Les musées, le cinéma ou les éditeurs ne cessent de lui rendre hommage.


Compagnon de [[Pierre Bergé]], qu'il a rencontré en janvier 1958, il se pacse avec lui en 2008, quelques jours avant de mourir<ref>[https://www.nytimes.com/2008/06/06/world/europe/06ysl.html?_r=1&hp&oref=slogin France Salutes the Ultimate Couturier] New York Times.</ref>.
Compagnon de [[Pierre Bergé]], qu'il a rencontré en janvier 1958, il se pacse avec lui en 2008, quelques jours avant de mourir<ref>{{Article|langue=en-US|auteur=Steven Erlanger|titre=France Salutes the Ultimate Couturier|périodique=The New York Times|date=2008-06-06|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2008/06/06/world/europe/06ysl.html|consulté le=2024-02-05}}</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
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Alexandre Mathieu (1672-1742), originaire de [[Metz]], qui a siégé au conseil souverain de [[Colmar]], créé après l'union de l'[[Alsace]] à la France en 1648, ainsi que sa femme Jeanne Françoise de Faviers, sont à l'origine des deux branches de l'importante famille de juristes des Mathieu d'Alsace :
Alexandre Mathieu (1672-1742), originaire de [[Metz]], qui a siégé au conseil souverain de [[Colmar]], créé après l'union de l'[[Alsace]] à la France en 1648, ainsi que sa femme Jeanne Françoise de Faviers, sont à l'origine des deux branches de l'importante famille de juristes des Mathieu d'Alsace :
* la branche cadette, fixée à [[Strasbourg]], des Mathieu de Faviers, dont sont issus les trois frères [[Jean-Michel Mathieu-Faviers]], [[François-Jacques-Antoine Mathieu de Reichshoffen]] et [[Philippe-Gaétan Mathieu de Faviers]] (fait [[Baron (noblesse)|baron]] sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]), ainsi que Françoise Hélène Mathieu de Faviers (1757-1840), grand-mère de [[Jules Massenet]]<ref name="MdR">[http://mesnil.saint.denis.free.fr/mathieu%20de%20reichshofen.htm Voir sur ''mesnil.saint.denis.free.fr''.]</ref> ;
* la branche cadette, fixée à [[Strasbourg]], des Mathieu de Faviers, dont sont issus les trois frères [[Jean-Michel Mathieu-Faviers]], [[François-Jacques-Antoine Mathieu de Reichshoffen]] et [[Philippe-Gaétan Mathieu de Faviers]] (fait [[Baron (noblesse)|baron]] sous la [[Restauration (histoire de France)|Restauration]]), ainsi que Françoise Hélène Mathieu de Faviers (1757-1840), grand-mère de [[Jules Massenet]]<ref name="MdR">{{Lien web |titre=Mathieu de Reichshofen |url=http://mesnil.saint.denis.free.fr/mathieu%20de%20reichshofen.htm |site=mesnil.saint.denis.free.fr |consulté le=2024-02-05}}</ref> ;
*la branche aînée des Mathieu de [[Heidolsheim]], principalement illustrée par Joseph Ignace (1754-1833), cousin germain des précédents et beau-père de [[Claude François de Méneval]], maire de [[Saint-Forget]], [[Château de Mauvières|châtelain de Mauvières]], fait [[baron de l'Empire]] (« baron de Mauvières ») par {{souverain2|Napoléon}}, dont il a été le notaire ainsi que le tuteur de son fils naturel [[Charles Léon]].
*la branche aînée des Mathieu de [[Heidolsheim]], principalement illustrée par Joseph Ignace (1754-1833), cousin germain des précédents, maire de [[Saint-Forget]], [[Château de Mauvières|châtelain de Mauvières]], créé [[Noblesse d'Empire|baron d'Empire]] (« baron de Mauvières ») par {{Napoléon Ier}}, duquel Joseph Ignace a été le notaire ainsi que le tuteur (avant son beau-fils [[Claude François de Méneval]]) du fils naturel de l'empereur, [[Charles Léon]].
C'est du frère aîné du baron de Mauvières, Michel Léonard (1747-1811), avocat au conseil souverain d'Alsace puis conseiller à la cour d'appel de Colmar<ref name="MdR" />, que descend le rameau Mathieu dit Saint-Laurent, allié aux [[Alexandre Veron-Bellecourt|Veron]].
C'est du frère aîné du baron de Mauvières, Michel Léonard (1747-1811), avocat au conseil souverain d'Alsace puis conseiller à la cour d'appel de Colmar<ref name="MdR" />, que descend le rameau Mathieu dit Saint-Laurent, allié aux [[Alexandre Veron-Bellecourt|Veron]].


==== La famille Mathieu-Saint-Laurent d'Algérie ====
==== La famille Mathieu-Saint-Laurent d'Algérie ====
Son petit-fils, Charles Jules Mathieu dit Saint-Laurent (1831-1877), avocat et adjoint au maire de Colmar, quitte l'Alsace après son annexion à l'Empire allemand, afin de rester français, et choisit de s'établir à Oran.
Son petit-fils, Charles Jules Mathieu dit Saint-Laurent (1831-1877), avocat et adjoint au maire de Colmar, quitte l'Alsace après son annexion à l'Empire allemand, afin de rester français, et choisit de s'établir à [[Oran]].


Son épouse, Émilie née Leblond, a été choisie comme modèle par [[Auguste Bartholdi]] comme modèle pour la statue de l'Océanie de sa ''Fontaine des Cinq Continents'' à Colmar<ref>Les têtes de la statue, aujourd'hui disparue, se trouvent au [[musée Bartholdi]] de Colmar.</ref>, en raison de ses ascendances [[amérindiennes]] (mexicaines)<ref>Cf. [[Ghislain de Diesbach]] sur [http://www.diesbach.com/belleroche/divers/veron.html ''diesbach.com''.]</ref>.
Son épouse, Émilie née Leblond, a été choisie comme modèle par [[Auguste Bartholdi]] pour la statue de l'Océanie de sa ''Fontaine des Cinq Continents'' à Colmar<ref>Les têtes de la statue, aujourd'hui disparue, se trouvent au [[musée Bartholdi]] de Colmar.</ref>, en raison de ses ascendances [[Autochtones d'Amérique|amérindiennes]] (plus précisément mexicaines)<ref>{{Lien web |titre=Veron Bellecourt |url=http://www.diesbach.com/belleroche/divers/veron.html |site=www.diesbach.com |consulté le=2024-02-05}}</ref>.


Leur fils, Jules Henri Mathieu-Saint-Laurent (1862-1942) devient avocat et fait construire une maison familiale au 11 de la rue Stora. En 1901, il épouse Joséphine Charrin (1877-1937)<ref>[http://genealogies-celebres.fr/individual.php?pid=I2886&ged=arbre Notice] sur le site Généalogies célèbres.</ref>. Ils ont plusieurs enfants dont en 1909 Charles, le père d'Yves.
Leur fils, Jules Henri Mathieu-Saint-Laurent (1862-1942) devient avocat et fait construire une maison familiale au 11 de la rue Stora. En 1901, il épouse Joséphine Charrin (1877-1937)<ref>{{Lien web |titre=Marie Jules Henri MATHIEU SAINT LAURENT 1862–1942 – Généalogies célèbres |url=http://genealogies-celebres.fr/individual.php?pid=I2886&ged=arbre |site=genealogies-celebres.fr |consulté le=2024-02-05}}</ref>. Ils ont plusieurs enfants dont Charles en 1909, le futur père d'Yves.
=== Enfance et formation ===
=== Enfance et formation ===
Yves Henri Donat Mathieu Saint Laurent<ref group="alpha">Le nom de famille est ici « Mathieu Saint Laurent ».</ref> naît le {{Date-|1er août 1936}} à [[Oran]]<ref name=":0">{{Lien web |auteur=[[Insee]] |titre=Yves Henri Donat Mathieu Saint Laurent ''alias'' Yves Saint Laurent dans le fichier des personnes décédées |url=https://deces.matchid.io/id/jj2jZmW7yhab |site=deces.matchid.io |consulté le=2024-02-05}}</ref> de Charles Mathieu-Saint-Laurent (1909-1988), président d'une compagnie d'[[Assurance|assurances]]<ref group="alpha">Charles Mathieu Saint Laurent possède aussi une chaîne de salles de cinéma implantées dans les pays de l'Afrique du Nord française : Algérie et protectorats du Maroc et de la Tunisie.</ref>, et de Lucienne Wilbaux (1914-2010), elle aussi née à Oran<ref>D'après le carnet du ''Monde'' cité par [http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/06/29/97001-20100629FILWWW00604-deces-de-la-mere-dd-yves-saint-laurent.php ''lefigaro.fr''.]</ref>, fille de l'ingénieur belge Edmond Wilbaux et de Marianne Émilie Muller, {{pas clair|issue d'un viol et victime d'inceste}}, ce qui hantera par la suite Yves Saint Laurent, selon sa nièce Marianne Vic<ref>{{Lien web |titre=Yves Saint Laurent : sa nièce révèle pourquoi le couturier a fini par s’autodétruire - Voici |url=https://www.voici.fr/news-people/actu-people/yves-saint-laurent-sa-niece-revele-pourquoi-le-couturier-a-fini-par-sautodetruire-645043 |site=Voici.fr |date=2018-03-22 |consulté le=2024-02-05}}</ref>.
Yves est le fils de Charles Mathieu-Saint-Laurent (1909-1988), président d'une compagnie d'[[assurances]], qui possède aussi une chaîne de salles de cinéma implantée dans les pays d’Afrique du Nord française (l'Algérie et les protectorats du Maroc et de la Tunisie).


Outre Yves, né en 1936, les parents ont deux filles : Michèle (1942-2020) et Brigitte (1945-2015).
Sa mère, Lucienne Wilbaux (1914-2010), elle aussi née à Oran<ref>D'après le carnet du ''Monde'' cité par [http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/06/29/97001-20100629FILWWW00604-deces-de-la-mere-dd-yves-saint-laurent.php ''lefigaro.fr''.]</ref>, est la fille de l'ingénieur belge Edmond Wilbaux et de Marianne Émilie Muller, {{pas clair|issue d'un viol et victime d'inceste}}, ce qui hantera par la suite Yves Saint Laurent, selon sa nièce Marianne Vic<ref>Yves Saint Laurent : sa nièce révèle pourquoi le couturier a fini par s’autodétruire, ''Voici'', 22.08.2018, https://www.voici.fr/news-people/actu-people/yves-saint-laurent-sa-niece-revele-pourquoi-le-couturier-a-fini-par-sautodetruire-645043.</ref>.


Le jeune Yves Saint Laurent fréquente le lycée Lamoricière<ref>{{article|auteur=Mélanie Matarese|url=https://www.lefigaro.fr/international/a-oran-la-maison-natale-d-yves-saint-laurent-prete-a-revivre-20210319 |titre=À Oran, la maison natale d'Yves Saint Laurent prête à survivre |périodique=[[Le Figaro]]|date=20-21 mars 2021|pages=17}}.</ref>.
Outre Yves, né en 1936, ils ont deux filles, Michèle (1942-2020) et Brigitte (1945-2015).


Il reçoit de sa mère le goût pour les choses de la mode<ref>[[Sophie des Déserts]], « Le poison du secret », ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]'', {{n°|56}}, {{date-|avril 2018}}, {{p.|106-113}}.</ref>. En 1954, il vient à [[Capitale de la mode|Paris]] suivre les cours de l’[[École de la chambre syndicale de la couture parisienne]].
Yves fréquente le lycée Lamoricière<ref>{{article|auteur=Mélanie Matarese|url=https://www.lefigaro.fr/international/a-oran-la-maison-natale-d-yves-saint-laurent-prete-a-revivre-20210319 |titre=À Oran, la maison natale d'Yves Saint Laurent prête à survivre |périodique=[[Le Figaro]]|date=20-21 mars 2021|pages=17}}.</ref>.

Il reçoit de sa mère le goût pour les choses de la mode<ref>Sophie des Déserts, « Le poison du secret », ''[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]]'', {{n°|56}}, {{date-|avril 2018}}, {{p.|106-113}}.</ref>. En 1954, il vient à [[Capitale de la mode|Paris]] suivre les cours de l’[[École de la chambre syndicale de la couture parisienne]].


=== Les années Dior ===
=== Les années Dior ===
{{Article détaillé|Yves Saint Laurent (Dior)}}
{{Article détaillé|Yves Saint Laurent (Dior)}}
En 1955, il est présenté par [[Michel de Brunhoff]], directeur de ''[[Vogue France]]'', à [[Christian Dior]] qui l’engage comme assistant.
En 1955, Yves Saint Laurent est présenté par [[Michel de Brunhoff]], directeur de ''[[Vogue France]]'', à [[Christian Dior]] qui l’engage comme assistant.
[[Fichier:Study of Yves Saint Laurent by Reginald Gray.jpg|vignette|Portrait d'Yves Saint Laurent, dans sa vingtaine.]]

À la mort de ce dernier en 1957, Saint Laurent prend la direction artistique de la [[Christian Dior (entreprise)|maison Dior]]. Il présente sa première collection : « Trapèze » en {{date-|janvier 1958}}. Elle connaît un immense succès. Appelé à faire son service militaire et hospitalisé au Val-de-Grâce pour {{Citation|dépression<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Florence|nom1=Müller|lien auteur1=Florence Müller (historienne)|prénom2=Farid|nom2=Chenoune|et al.=oui|titre=Yves Saint Laurent|lieu=Paris|éditeur=[[La Martinière Groupe|Éditions de La Martinière]]|année=2010|mois=10|pages totales=380|passage=51|isbn=978-2-7324-4458-1|consulté le=décembre 2013|titre chapitre=Dior. Formation du prince. 1955 - 1962}} {{Citation bloc|Dépression. Transféré à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, Paris {{5e}}. Chez Dior, il est remplacé par Marc Bohan […]}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurence|nom1=Benaïm|lien auteur1=Laurence Benaïm|titre=Yves Saint Laurent|sous-titre=Biographie|éditeur=[[Le Livre de poche]]|année=2002|année première édition=1995|pages totales=928|format livre=poche|passage=172|isbn=978-2-253-13709-2|consulté le=décembre 2013|numéro chapitre=5|titre chapitre=Un homme disparaît}} {{Citation bloc|Un communiqué paraît deux jours plus tard dans ''Le Monde'' : « […] l'état de santé de M. Saint Laurent, qui souffrirait depuis plusieurs mois déjà de dépression nerveuse, a rendu cette mesure nécessaire. }}</ref>}}, il est licencié par la maison Christian Dior en 1960 et remplacé par [[Marc Bohan]].
À la mort de ce dernier en 1957, Saint Laurent prend la direction artistique de la [[Christian Dior Couture|maison Dior]]. Il présente sa première collection : « Trapèze » en {{date-|janvier 1958}}. Elle connaît un immense succès. Appelé à faire son service militaire et hospitalisé au Val-de-Grâce pour {{Citation|dépression<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Florence Müller (historienne)|Florence Müller]] |auteur2=Farid Chenoune |et al.=oui |titre=Yves Saint Laurent |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|éditions de La Martinière]] |année=2010 |mois=10 |pages totales=380 |passage=51 |isbn=978-2-7324-4458-1 |consulté le=décembre 2013 |titre chapitre=Dior. Formation du prince. 1955-1962}} {{Citation bloc|Dépression. Transféré à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, Paris {{5e}}. Chez Dior, il est remplacé par Marc Bohan […]}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Laurence Benaïm]]|titre=Yves Saint Laurent|sous-titre=Biographie|éditeur=[[Le Livre de poche]]|année=2002|année première édition=1995|pages totales=928|format livre=poche|passage=172|isbn=978-2-253-13709-2|consulté le=décembre 2013|numéro chapitre=5|titre chapitre=Un homme disparaît}} {{Citation bloc|Un communiqué paraît deux jours plus tard dans ''Le Monde'' : « […] l'état de santé de M. Saint Laurent, qui souffrirait depuis plusieurs mois déjà de dépression nerveuse, a rendu cette mesure nécessaire. }}</ref>}}, il est licencié par la maison Christian Dior en 1960 et remplacé par [[Marc Bohan]].


=== La maison Yves Saint Laurent ===
=== La maison Yves Saint Laurent ===
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Yves Saint Laurent décide, en association avec [[Pierre Bergé]] qu’il a rencontré en 1958, de créer sa propre maison de couture, grâce au soutien financier du milliardaire américain {{Lien|trad=J. Mack Robinson|lang=en|fr=J. Mack Robinson|texte=J. Mack Robinson}}. Les deux hommes font également appel au graphiste [[Cassandre (graphiste)|Cassandre]] en 1961 pour la réalisation du logo de la marque.
Yves Saint Laurent décide, en association avec [[Pierre Bergé]] qu’il a rencontré en 1958, de créer sa propre maison de couture, grâce au soutien financier du milliardaire américain {{Lien|trad=J. Mack Robinson|lang=en|fr=J. Mack Robinson|texte=J. Mack Robinson}}. Les deux hommes font également appel au graphiste [[Cassandre (graphiste)|Cassandre]] en 1961 pour la réalisation du logo de la marque.
La première collection est présentée, le {{date-|29 janvier 1962}}, au 30 bis [[rue Spontini]] à Paris<ref>{{Lien web |titre=Une salle en délire pour la première collection d'Yves Saint Laurent|url=http://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2017/01/27/26010-20170127ARTFIG00328-une-salle-en-delire-pour-la-premiere-collection-d-yves-saint-laurent-le-29-janvier-1962.php|site=lefigaro.fr |date=27 janvier 2017|consulté le=20 mars 2020|auteur=Marie-Aude Bonniel}}.</ref> ; ils y resteront douze années durant lesquelles Yves Saint Laurent créera le vestiaire de la femme moderne : il réinvente le caban et le [[trench-coat]] dès 1962, instaure pour les femmes le premier [[Le smoking|smoking]] en 1966, la [[Saharienne (vêtement)|saharienne]] et le premier [[tailleur-pantalon]] en 1967, les premières transparences et la première combinaison-pantalon en 1968… En se servant des codes masculins, il apporte aux femmes l’assurance, l’audace et le pouvoir, tout en préservant leur féminité<ref name="lasnier">{{Lien web |auteur=Marie-Christine Lasnier |url=http://www.nationetrepublique.fr/157-yves-saint-laurent-musee-du-petit-palais-par-marie-christine-lasnier.html |titre=Yves Saint Laurent, musée du Petit Palais |jour=14 |mois=7 |année=2010 |site=nationetrepublique.fr |citation=Un smoking Saint Laurent noir […] c’était un vêtement de style et non un vêtement de mode passagère. |consulté le=15 janvier 2013 |brisé le= }}</ref>. Son regret, a-t-il affirmé, est de ne pas avoir inventé le [[Pantalon en jeans|jean]].


Saint Laurent souhaite habiller toutes les femmes et pas seulement les riches [[Cliente de haute couture|clientes]] de [[haute couture]] : sa boutique ''[[Saint Laurent rive gauche]]'', ouverte en 1966 à Paris, est la première boutique de [[prêt-à-porter]] portant le nom d’un grand couturier. Les collections, dessinées spécifiquement pour le prêt-à-porter, sont réalisées par un industriel extérieur{{note|La fabrication est assurée par l'entreprise C. Mendès fondée, entre autres, par [[Didier Grumbach]].|groupe=alpha}}. Le succès est immédiat : des boutiques ouvrent partout en France, à New-York en 1968, à Londres en 1969 (la même année que la première boutique homme).
La première collection est présentée, le {{date-|29 janvier 1962}}, au 30 bis [[rue Spontini]] à Paris<ref>{{Lien web |titre=Une salle en délire pour la première collection d'Yves Saint Laurent|url=http://www.lefigaro.fr/histoire/archives/2017/01/27/26010-20170127ARTFIG00328-une-salle-en-delire-pour-la-premiere-collection-d-yves-saint-laurent-le-29-janvier-1962.php|site=lefigaro.fr |date=27 janvier 2017|consulté le=20 mars 2020|auteur=Marie-Aude Bonniel}}.</ref> ; ils y resteront douze années durant lesquelles Yves Saint Laurent créera le vestiaire de la femme moderne : il réinvente le caban et le [[trench-coat]] dès 1962, instaure pour les femmes le premier [[Le smoking|smoking]] en 1966, la [[Saharienne (vêtement)|saharienne]] et le premier [[tailleur-pantalon]] en 1967, les premières transparences et la première combinaison-pantalon en 1968… En se servant des codes masculins, il apporte aux femmes l’assurance, l’audace et le pouvoir, tout en préservant leur féminité<ref name="lasnier">{{Lien web |auteur=Marie-Christine Lasnier |url=http://www.nationetrepublique.fr/157-yves-saint-laurent-musee-du-petit-palais-par-marie-christine-lasnier.html |titre=Yves Saint Laurent, musée du Petit Palais |jour=14 |mois=7 |année=2010 |site=nationetrepublique.fr |citation=Un smoking Saint Laurent noir […] c’était un vêtement de style et non un vêtement de mode passagère. |consulté le=15 janvier 2013 |brisé le= }}</ref>. Son regret, a-t-il affirmé, est de ne pas avoir inventé le [[jeans|jean]].
[[Fichier:1960 cocktail dress, printed cotton, by Yves Saint Laurent for Dior.jpg|vignette|Une [[Robe de cocktail|robe cocktail]] en coton imprimé dessinée par le jeune créateur, pour [[Dior]], en 1960 à Paris.]]
Depuis la fin des [[Mode des années 1950 en France|années 1950]] et tout au long de sa carrière, Yves Saint Laurent crée également des costumes pour le [[théâtre]], le [[ballet]] et le [[cinéma]]. Il collabore avec [[Roland Petit]] dès 1959 en dessinant les costumes du ballet ''Cyrano de Bergerac'', puis avec [[Claude Régy]], [[Jean-Louis Barrault]], [[Luis Buñuel]], [[François Truffaut]], [[Alain Resnais]] (''Stavisky'', 1974)... et habille [[Jean Marais]], [[Zizi Jeanmaire]], [[Arletty]], [[Jeanne Moreau]], [[Claudia Cardinale]] (''La panthère rose'', 1963) [[Isabelle Adjani]], [[Catherine Deneuve]] avec qui il tisse une amitié fidèle et qu'il appelle son {{citation|porte bonheur}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Joëlle|nom1=Moulin|titre=Cinéma & mode|passage=86-89|lieu=Paris|éditeur=Citadelles & Mazenod|date=DL 2016, ©2016|pages totales=206|isbn=978-2-85088-686-7|isbn2=2-85088-686-6}}</ref>.


Il est l'un des premiers créateurs à faire défiler des mannequins noires : Fidelia devient la première en 1962 ; suivent, [[Katoucha Niane]], [[Amalia Vairelli]], [[Pat Cleveland]], [[Rebecca Ayoko]] ou [[Iman (mannequin)|Iman]].
Saint Laurent souhaite habiller toutes les femmes et pas seulement les riches [[Cliente de haute couture|clientes]] de [[haute couture]] : sa boutique ''[[Saint Laurent rive gauche]]'', ouverte en 1966 à Paris, est la première boutique de [[prêt-à-porter]] portant le nom d’un grand couturier. Les collections, dessinées spécifiquement pour le prêt-à-porter, sont réalisées par un industriel extérieur{{note|La fabrication est assurée par l'entreprise C. Mendès fondée, entre autres, par [[Didier Grumbach]].|groupe=N}}. Le succès est immédiat : des boutiques ouvrent partout en France, à New-York en 1968, à Londres en 1969 (la même année que la première boutique homme).


Ses autres muses sont [[Victoire Doutreleau|Victoire]], qui fut l'un de ses premiers mannequins, connue chez Dior, [[Betty Catroux]] avec laquelle il se sentait jumeau (il est le parrain de sa fille Claude), [[Danielle Luquet de Saint Germain]]<ref>{{Lien web|auteur= Sophie Bouchet |titre= La vente aux enchères de la muse d’Yves Saint Laurent| url = http://www.vogue.fr/mode/news-mode/diaporama/vente-aux-encheres-danielle-luquet-de-saint-germain-yves-saint-laurent-muse/13131 |site=vogue.fr/|série=Mode|date=7 mai 2013}}</ref>, [[Paloma Picasso]] qui lui inspire la controversée collection « [[Libération (Yves Saint Laurent)|Libération]] » et que Pierre Bergé reconnait comme unique muse, [[Loulou de La Falaise]]<ref>{{Lien web |auteur=Stéphanie Chayet |url= https://www.lemonde.fr/mode/article/2014/09/26/la-muse-est-passee-de-mode_4494085_1383317.html |titre= La muse est passée de mode |série=Mode |jour= 26 |mois=9 |année=2014 |site=lemonde.fr |éditeur= |consulté le={{1er}} octobre 2014 }}</ref>, l'actrice [[Talitha Getty|Talitha Pol-Getty]]. Parmi les plus fameuses ambassadrices de la marque auprès de la [[jet set]] et de la bourgeoisie, des [[Années 1970 en France|années 1970]] au début des [[Années 1980 en mode|années 1980]], on compte les femmes du monde [[Nan Kempner]] ou Diane Boulting-Casserley Vandelly.
Depuis la fin des [[Années 1950 en mode|années 1950]] et tout au long de sa carrière, Yves Saint Laurent crée également des costumes pour le [[théâtre]], le [[ballet]] et le [[cinéma]]. Il collabore avec [[Roland Petit]] dès 1959 en dessinant les costumes du ballet ''Cyrano de Bergerac'', puis avec [[Claude Régy]], [[Jean-Louis Barrault]], [[Luis Buñuel]], [[François Truffaut]], [[Alain Resnais]] (''Stavisky'', 1974)... et habille [[Jean Marais]], [[Zizi Jeanmaire]], [[Arletty]], [[Jeanne Moreau]], [[Claudia Cardinale]] (''La panthère rose'', 1963) [[Isabelle Adjani]], [[Catherine Deneuve]] avec qui il tisse une amitié fidèle et qu'il appelle son {{citation|porte bonheur}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Joëlle|nom1=Moulin|titre=Cinéma & mode|passage=86-89|lieu=Paris|éditeur=Citadelles & Mazenod|date=DL 2016, ©2016|pages totales=206|isbn=978-2-85088-686-7|isbn2=2-85088-686-6}}</ref>.

Il est un des premiers créateurs à faire défiler des mannequins noires : Fidelia devient la première en 1962 ; suivent, [[Katoucha Niane]], [[Amalia Vairelli]], [[Pat Cleveland]], [[Rebecca Ayoko]] ou [[Iman (mannequin)|Iman]].

Ses autres muses sont [[Victoire Doutreleau|Victoire]], qui fut l'un de ses premiers mannequins, connue chez Dior, [[Betty Catroux]] avec laquelle il se sentait jumeau (il est le parrain de sa fille Claude), [[Danielle Luquet de Saint Germain]]<ref>{{Lien web|auteur= Sophie Bouchet |titre= La vente aux enchères de la muse d’Yves Saint Laurent| url = http://www.vogue.fr/mode/news-mode/diaporama/vente-aux-encheres-danielle-luquet-de-saint-germain-yves-saint-laurent-muse/13131 |site=vogue.fr/|série=Mode|date=7 mai 2013}}</ref>, [[Paloma Picasso]] qui lui inspire la controversée collection « [[Libération (Yves Saint Laurent)|Libération]] » et que Pierre Bergé reconnait comme unique muse, [[Loulou de la Falaise]]<ref>{{Lien web |auteur=Stéphanie Chayet |url= https://www.lemonde.fr/mode/article/2014/09/26/la-muse-est-passee-de-mode_4494085_1383317.html |titre= La muse est passée de mode |série=Mode |jour= 26 |mois=9 |année=2014 |site=lemonde.fr |éditeur= |consulté le={{1er}} octobre 2014 }}</ref>, l'actrice [[Talitha Getty|Talitha Pol-Getty]]. Parmi les plus fameuses ambassadrices de la marque auprès de la [[jet-set]] et de la bourgeoisie, des [[Années 1970 en France|années 1970]] au début des [[Années 1980 en mode|années 1980]], on compte les femmes du monde [[Nan Kempner]] ou Diane Boulting-Casserley Vandelly.
[[Fichier:1965_Mondrian_dress_by_Yves_Saint_Laurent_et_Pier_Mondrian_(Musée_national_d'art_moderne,_Paris).jpg|vignette|La robe Mondrian créée par Yves - Collection Autonme-Hiver 1965, au [[Musée national d'Art moderne|Musée national d'art moderne de Paris]].]]
[[Fichier:1965_Mondrian_dress_by_Yves_Saint_Laurent_et_Pier_Mondrian_(Musée_national_d'art_moderne,_Paris).jpg|vignette|La robe Mondrian créée par Yves - Collection Autonme-Hiver 1965, au [[Musée national d'Art moderne|Musée national d'art moderne de Paris]].]]
En 1974, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé installent la maison de couture au 5 [[avenue Marceau]] à Paris, où Saint Laurent affirme son style. Dans ses collections de haute couture, il rend hommage aux peintres, en 1965 avec les [[Robe Mondrian|robes Mondrian]], en 1966 avec les robes « pop art » et son hommage important à l’Afrique en 1967<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |prénom1=Cally |nom1=Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=247 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}}</ref>. Dans les [[Années 1970 en mode|années 1970]], il présente des collections-hommage à [[Picasso]] et à [[Diaghilev]] et des hommages à [[Matisse]], [[Cocteau]], [[Georges Braque|Braque]], [[Van Gogh]], [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]], dans les [[Années 1980 en mode|années 1980]].
En 1974, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé installent la maison de couture au 5 [[avenue Marceau]] à Paris, où Saint Laurent affirme son style. Dans ses collections de haute couture, il rend hommage aux peintres, en 1965 avec les [[Robe Mondrian|robes Mondrian]], en 1966 avec les robes « pop art » et son hommage important à l’Afrique en 1967<ref>{{Ouvrage |langue originale=en |auteur1=Cally Blackman |traducteur=Hélène Tordo |titre=100 ans de mode |titre original=100 years of fashion |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|La Martinière]] |année=2013 |mois=4 |pages totales=399 |passage=247 |isbn=978-2-7324-5710-9 |présentation en ligne=http://www.stylezza.com/100-ans-de-mode-par-cally-blackman-1231 |consulté le=novembre 2013}}</ref>. Dans les [[Années 1970 en mode|années 1970]], il présente des collections-hommage à [[Pablo Picasso|Picasso]] et à [[Serge de Diaghilev|Diaghilev]] et des hommages à [[Henri Matisse|Matisse]], [[Jean Cocteau|Cocteau]], [[Georges Braque|Braque]], [[Vincent van Gogh|van Gogh]], [[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]], dans les [[Années 1980 en mode|années 1980]].


Le {{date-|1er décembre}} et le {{date-|1er juin}} de chaque année, Saint Laurent s'installe à [[Marrakech]] pour dessiner pendant quinze jours sa collection de haute couture. Le Maroc, qu’il a découvert en 1966, aura une grande influence sur son travail et ses couleurs, tout comme ses voyages imaginaires : le Japon, l’Inde, la Russie, la Chine, l’Espagne sont autant de sources d’inspirations pour ses collections.
Le {{date-|1er décembre}} et le {{date-|1er juin}} de chaque année, Saint Laurent s'installe à [[Marrakech]] pour dessiner pendant quinze jours sa collection de haute couture. Le Maroc, qu’il a découvert en 1966, aura une grande influence sur son travail et ses couleurs, tout comme ses voyages imaginaires : le Japon, l’Inde, la Russie, la Chine, l’Espagne sont autant de sources d’inspirations pour ses collections.
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En 1980, il rachète avec Pierre Bergé le [[jardin Majorelle]], un [[jardin botanique]] de Marrakech créé par le peintre français [[Jacques Majorelle]], qu'ils ouvrent au public.
En 1980, il rachète avec Pierre Bergé le [[jardin Majorelle]], un [[jardin botanique]] de Marrakech créé par le peintre français [[Jacques Majorelle]], qu'ils ouvrent au public.


À l'initiative de [[Diana Vreeland]], le [[Metropolitan Museum of Art]] de New-York lui consacre une rétrospective en 1983 : c’est la première fois qu’un créateur de mode vivant expose dans ce musée. De grandes expositions seront présentées par la suite à Pékin, Moscou, Sydney, Tokyo et à Paris, au [[Musée des arts de la mode et du Textile|musée des Arts de la Mode]], en 1986.
À l'initiative de [[Diana Vreeland]], le [[Metropolitan Museum of Art]] de New-York lui consacre une rétrospective en 1983 : c’est la première fois qu’un créateur de mode vivant expose dans ce musée. De grandes expositions seront présentées par la suite à Pékin, Moscou, Sydney, Tokyo et à Paris, au [[musée de la Mode et du Textile]], en 1986.

En [[Années 1990 en mode|1990]], une collection « Hommages » est réalisée autour de célébrités comme [[Marilyn Monroe]], [[Catherine Deneuve]], [[Zizi Jeanmaire]], [[Marcel Proust]] ou [[Bernard Buffet]].
En [[Années 1990 en mode|1990]], une collection « Hommages » est réalisée autour de célébrités comme [[Marilyn Monroe]], [[Catherine Deneuve]], [[Zizi Jeanmaire]], [[Marcel Proust]] ou [[Bernard Buffet]].
[[Fichier:Yves Saint Laurent leopard print loafers.jpg|vignette|Des [[Mocassin|mocassins]] (pour hommes) à motif léopard, dessinés par le créateur.]]

En 1998, Yves Saint Laurent met en scène trois cents mannequins sur la pelouse du [[Stade de France]] à l’occasion de la Coupe du monde de football. Événement majeur qui diffuse les créations de Saint Laurent dans tous les foyers par l'intermédiaire de la télévision.
En 1998, Yves Saint Laurent met en scène trois cents mannequins sur la pelouse du [[Stade de France]] à l’occasion de la Coupe du monde de football. Événement majeur qui diffuse les créations de Saint Laurent dans tous les foyers par l'intermédiaire de la télévision.


Le {{date-|7 janvier 2002}}, il annonce lors d’une conférence de presse qu’il met fin à sa carrière. Le {{date-|22 janvier}} suivant, au [[Centre Pompidou]], un défilé rétrospectif retrace quarante années de création et présente plus de 300 modèles, dont sa dernière collection Printemps-été 2002.
Le {{date-|7 janvier 2002}}, il annonce lors d’une conférence de presse qu’il met fin à sa carrière. Le {{date-|22 janvier}} suivant, au [[Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou|centre Pompidou]], un défilé rétrospectif retrace quarante années de création et présente plus de 300 modèles, dont sa dernière collection « Printemps-été 2002 ».
{{Article détaillé|Yves Saint Laurent (2002)}}
{{Article détaillé|Yves Saint Laurent (2002)}}


Saint Laurent se consacre alors aux activités de la [[fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent]], créée en 2002.
Saint Laurent se consacre alors aux activités de la [[fondation Pierre-Bergé - Yves-Saint-Laurent]], créée en 2002.


=== Mort ===
=== Mort ===
[[Fichier:Plaque YSL, 55 rue de Babylone, Paris, 7e.jpg|vignette|Plaque 55 [[rue de Babylone]] (Paris).]]
[[Fichier:Plaque YSL, 55 rue de Babylone, Paris, 7e.jpg|vignette|Plaque 55 [[rue de Babylone]] (Paris).]]
Le {{date|1|juin|2008}}, Yves Saint Laurent meurt à son domicile parisien au [[Rue de Babylone|55 rue de Babylone]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Paris Promeneurs - L'appartement d'Yves Saint - Laurent et Pierre Bergé|url=http://paris-promeneurs.com/Architecture-moderne/L-appartement-d-Yves-Saint-Laurent|site=paris-promeneurs.com|consulté le=2017-09-11}}</ref>, dans sa soixante-douzième année, des suites d'un [[Tumeur du cerveau|cancer du cerveau]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/culture/2008/06/02/03004-20080602ARTFIG00297-la-mort-du-genial-createur-yves-saint-laurent.php « La mort du génial créateur Yves Saint Laurent »] publié le {{date-|2 juin 2008}} sur le site du quotidien ''[[Le Figaro]]''</ref>.
Le {{date|1|juin|2008}}, Yves Saint Laurent meurt à son domicile parisien au [[Rue de Babylone|55 rue de Babylone]]<ref>{{Lien web |titre=Paris Promeneurs - L'appartement d'Yves Saint - Laurent et Pierre Bergé |url=http://paris-promeneurs.com/Architecture-moderne/L-appartement-d-Yves-Saint-Laurent |site=paris-promeneurs.com |consulté le=2017-09-11}}</ref> dans le {{7e arrondissement de Paris}}<ref name=":0" />, dans sa soixante-douzième année, des suites d'un [[Tumeur du cerveau|cancer du cerveau]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/culture/2008/06/02/03004-20080602ARTFIG00297-la-mort-du-genial-createur-yves-saint-laurent.php « La mort du génial créateur Yves Saint Laurent »] publié le {{date-|2 juin 2008}} sur le site du quotidien ''[[Le Figaro]]''</ref>.
Au cours de ses obsèques, célébrées en l'[[Église Saint-Roch de Paris|église Saint-Roch]], Pierre Bergé prononce un discours en présence de la mère du défunt et de nombreuses personnalités des médias et de la politique, [[Catherine Deneuve]] et [[Laetitia Casta]], le président de la République [[Nicolas Sarkozy]] et son épouse [[Carla Bruni]], [[Bernadette Chirac]], [[Farah Pahlavi]] (veuve du [[Mohammad Reza Pahlavi|Shah d'Iran]]), de personnalités de la mode, créateurs comme [[Jean-Paul Gaultier]] et [[Valentino Garavani|Valentino]] ou dirigeants de société comme [[Bernard Arnault]] et [[François Pinault]]<ref>[http://www.lefigaro.fr/medias/2008/06/05/20080605PHOWWW00191.jpg Photo du Figaro].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Le dernier hommage à Yves Saint Laurent Atlasvista Maroc |url=https://www.avmaroc.com/actualite/dernier-hommage-a130841.html |site=www.avmaroc.com |consulté le=2024-02-05}}</ref>.

[[Fichier:Memorial a Yves Saint Laurent.jpg|vignette|Mémorial en la mémoire d'Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé dans le [[Jardin Majorelle]] au [[Maroc]].]]
Au cours de ses obsèques, célébrées à l'[[Église Saint-Roch (Paris)|église Saint-Roch]], Pierre Bergé prononce un discours en présence de la mère du défunt et de nombreuses personnalités des médias et de la politique, [[Catherine Deneuve]] et [[Laetitia Casta]], le président de la République [[Nicolas Sarkozy]] et son épouse [[Carla Bruni-Sarkozy|Carla Bruni]], [[Bernadette Chirac]], [[Farah Pahlavi]] (veuve du [[Mohammad Reza Pahlavi|Shah d'Iran]]), de personnalités de la mode ([[Jean-Paul Gaultier]] et [[Valentino Garavani|Valentino]]) et de capitaines d'industrie ([[Bernard Arnault]] et [[François Pinault]])<ref>[http://www.lefigaro.fr/medias/2008/06/05/20080605PHOWWW00191.jpg Photo du Figaro].</ref>{{,}}<ref>[http://www.avmaroc.com/actualite/dernier-hommage-a130841.html « Le dernier hommage à Yves Saint Laurent » Atlasvista Maroc<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.

Ses cendres sont déposées dans sa villa de Marrakech au cœur du [[jardin Majorelle]].
Ses cendres sont déposées dans sa villa de Marrakech au cœur du [[jardin Majorelle]].


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En 1993, le groupe Yves Saint Laurent est cédé à [[Sanofi]]. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé gardent cependant le contrôle de la maison de couture, hors parfums et cosmétiques.
En 1993, le groupe Yves Saint Laurent est cédé à [[Sanofi]]. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé gardent cependant le contrôle de la maison de couture, hors parfums et cosmétiques.


En 1998, Saint Laurent cesse de dessiner les collections de prêt-à-porter ''[[Saint Laurent rive gauche|rive gauche]]''. [[Alber Elbaz]] le remplace en tant que directeur artistique du [[prêt-à-porter]] féminin et [[Hedi Slimane]] du prêt-à-porter masculin. Tous deux ne signèrent que très peu de collections sous l'étiquette ''Saint Laurent rive gauche''. En effet, Elf-Sanofi revend, en 1999, le groupe Yves Saint Laurent au [[Gucci Group|groupe Gucci]]. [[François Pinault]] ([[PPR (entreprise)|PPR]]) impose sa marque en nommant l'américain [[Tom Ford]] directeur artistique du prêt-à-porter. La [[haute couture]] est séparée et devient la propriété de François Pinault par l'intermédiaire de sa [[Artémis (holding)|holding Artemis]]<ref>{{Lien web|auteur=Nicolas Penicaut|url=http://www.liberation.fr/economie/0101323383-tom-ford-dans-les-murs-d-ysl-seule-la-haute-couture-echappe-au-gourou-de-gucci|titre=Tom Ford dans les murs d'YSL. Seule la haute couture échappe au gourou de Gucci.|série=Économie|jour=19|mois=1|année=2000|site=liberation.fr|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le= 5 août 2012}}</ref>. Tom Ford est remplacé par [[Stefano Pilati]] en 2004, puis [[Hedi Slimane]] en 2012. En 2016, c'est Anthony Vaccarello qui est nommé directeur artistique.
En 1998, Saint Laurent cesse de dessiner les collections de prêt-à-porter ''[[Saint Laurent rive gauche|rive gauche]]''. [[Alber Elbaz]] le remplace en tant que directeur artistique du [[prêt-à-porter]] féminin et [[Hedi Slimane]] du prêt-à-porter masculin. Tous deux ne signèrent que très peu de collections sous l'étiquette ''Saint Laurent rive gauche''. En effet, Elf-Sanofi revend, en 1999, le groupe Yves Saint Laurent au [[Gucci Group|groupe Gucci]]. [[François Pinault]] ([[Kering|PPR]]) impose sa marque en nommant l'Américain [[Tom Ford]] directeur artistique du prêt-à-porter. La [[haute couture]] est séparée et devient la propriété de François Pinault par l'intermédiaire de sa holding [[Artémis (groupe)|Artemis]]<ref>{{Lien web|auteur=Nicolas Penicaut|url=http://www.liberation.fr/economie/0101323383-tom-ford-dans-les-murs-d-ysl-seule-la-haute-couture-echappe-au-gourou-de-gucci|titre=Tom Ford dans les murs d'YSL. Seule la haute couture échappe au gourou de Gucci.|série=Économie|jour=19|mois=1|année=2000|site=liberation.fr|éditeur=[[Libération (journal)|Libération]]|consulté le= 5 août 2012}}</ref>. Tom Ford est remplacé par [[Stefano Pilati]] en 2004, puis [[Hedi Slimane]] en 2012. En 2016, c'est Anthony Vaccarello qui est nommé directeur artistique.


À la suite du rachat, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé conservent le contrôle exclusif de la partie haute couture de la maison. Ainsi, lorsque Yves Saint Laurent décide de [[Yves Saint Laurent (2002)|se retirer en 2002]], la maison de haute couture ferme ses portes. Aucun autre couturier ne le remplacera. La fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, créée la même année, ouvre ses portes en 2004 dans l’ancien hôtel particulier de l’[[avenue Marceau]] qu’occupait la maison de haute couture. Elle a pour objectif de faire rayonner l’œuvre d’Yves Saint Laurent, en France et à l’étranger.
À la suite du rachat, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé conservent le contrôle exclusif de la partie haute couture de la maison. Ainsi, lorsque Yves Saint Laurent décide de [[Yves Saint Laurent (2002)|se retirer en 2002]], la maison de haute couture ferme ses portes. Aucun autre couturier ne le remplacera. La fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, créée la même année, ouvre ses portes en 2004 dans l’ancien hôtel particulier de l’[[avenue Marceau]] qu’occupait la maison de haute couture. Elle a pour objectif de faire rayonner l’œuvre d’Yves Saint Laurent, en France et à l’étranger.
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== La fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent ==
== La fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent ==
La [[fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent]], reconnue d’utilité publique le {{date-|5 décembre 2002}}, a pour mission la conservation des {{nombre|5000 vêtements}} haute couture et {{nombre|150000 [[Accessoire de mode|accessoires]]}}, croquis et objets divers qui en constituent le fonds, l’organisation d’expositions thématiques de mode, peinture, photographie, arts décoratifs, etc., et le soutien à des activités culturelles et éducatives. Le {{date-|10 mars 2004}}, la fondation ouvre ses portes au public avec l’exposition « Yves Saint Laurent, Dialogue avec l’Art ». Par la suite la fondation présente une grande rétrospective de l’œuvre du couturier, en 2010 au Petit Palais de Paris, et en {{date-|mai 2013}}, à l'hôtel ''Le Méridien'' d'Oran {{Incise|ville natale d'Yves Saint Laurent|stop}}.
La [[fondation Pierre-Bergé - Yves-Saint-Laurent]], reconnue d’utilité publique le {{date-|5 décembre 2002}}, a pour mission la conservation des {{nombre|5000 vêtements}} haute couture et {{nombre|150000 [[Accessoire de mode|accessoires]]}}, croquis et objets divers qui en constituent le fonds, l’organisation d’expositions thématiques de mode, peinture, photographie, arts décoratifs, etc., et le soutien à des activités culturelles et éducatives. Le {{date-|10 mars 2004}}, la fondation ouvre ses portes au public avec l’exposition « Yves Saint Laurent, Dialogue avec l’Art ». Par la suite la fondation présente une grande rétrospective de l’œuvre du couturier, en 2010 au Petit Palais de Paris, et en {{date-|mai 2013}}, à l'hôtel ''Le Méridien'' d'Oran {{Incise|ville natale d'Yves Saint Laurent|stop}}.


Elle crée deux musées consacrés au couturier, l'un à [[Musée Yves Saint Laurent de Marrakech|Marrakech]] et l'autre à [[Musée Yves Saint Laurent de Paris|Paris]], qui ouvrent tous deux en 2017<ref name=Rousseau2016>{{article | titre= Yves Saint Laurent, deux musées pour un couturier | périodique=[[Le Monde]] | jour=29 | mois=janvier | année=2016 | auteur1= Caroline Rousseau | url texte=https://www.lemonde.fr/m-mode/article/2016/01/29/deux-musees-pour-le-couturier-yves-saint-laurent_4855921_4497335.html#tCgl8yVYhKQXLpVb.99 }}</ref>{{,}}<ref name=LePoint2017>{{article|titre=Le premier musée Yves Saint Laurent inauguré à Paris | périodique=[[Le Point]] |date=29 10 2017 | url texte=http://www.lepoint.fr/societe/le-premier-musee-yves-saint-laurent-inaugure-a-paris-28-09-2017-2160513_23.php }}</ref>{{,}}<ref>{{article |titre=Le musée Yves Saint Laurent Marrakech inauguré ce week-end | périodique=[[Le Figaro]]|jour=14|mois=octobre | année=2017|url texte=http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2017/10/14/03015-20171014ARTFIG00017-le-musee-yves-saint-laurent-marrakech-inaugure-ce-week-end.php}}</ref>.
Elle crée deux musées consacrés au couturier, l'un à [[Musée Yves-Saint-Laurent de Marrakech|Marrakech]] et l'autre à [[Musée Yves-Saint-Laurent de Paris|Paris]], qui ouvrent tous deux en 2017<ref name=Rousseau2016>{{article | titre= Yves Saint Laurent, deux musées pour un couturier | périodique=[[Le Monde]] | jour=29 | mois=janvier | année=2016 | auteur1= Caroline Rousseau | url texte=https://www.lemonde.fr/m-mode/article/2016/01/29/deux-musees-pour-le-couturier-yves-saint-laurent_4855921_4497335.html#tCgl8yVYhKQXLpVb.99 }}</ref>{{,}}<ref name=LePoint2017>{{article|titre=Le premier musée Yves Saint Laurent inauguré à Paris | périodique=[[Le Point]] |date=29 10 2017 | url texte=http://www.lepoint.fr/societe/le-premier-musee-yves-saint-laurent-inaugure-a-paris-28-09-2017-2160513_23.php }}</ref>{{,}}<ref>{{article |titre=Le musée Yves Saint Laurent Marrakech inauguré ce week-end | périodique=[[Le Figaro]]|jour=14|mois=octobre | année=2017|url texte=http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2017/10/14/03015-20171014ARTFIG00017-le-musee-yves-saint-laurent-marrakech-inaugure-ce-week-end.php}}</ref>.


=== La vente de la collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé ===
=== La vente de la collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé ===
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{{citation bloc|Je ne collectionne pas, j'accumule. Ce sont des pulsions naturelles (…). J'ai de la chance : j'ai souvent trouvé les plus beaux objets en passant, la nuit, devant une vitrine<ref>Yves Saint Laurent, ''Vogue Décoration'', 1986.</ref>.}}
{{citation bloc|Je ne collectionne pas, j'accumule. Ce sont des pulsions naturelles (…). J'ai de la chance : j'ai souvent trouvé les plus beaux objets en passant, la nuit, devant une vitrine<ref>Yves Saint Laurent, ''Vogue Décoration'', 1986.</ref>.}}


En {{date-|février 2009}}, une vente aux enchères organisée par les maisons [[Christie's]] et Pierre Bergé & Associés, sous la nef du [[Grand Palais (Paris)|Grand Palais]], disperse 733 objets d'art rassemblés par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, des peintures de Picasso, Matisse, [[Piet Mondrian|Mondrian]], [[Fernand Léger]], des sculptures antiques égyptiennes, des objets d'art, dont notamment un très bel ensemble d'émaux de Limoges de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]]. Les deux hommes avaient commencé leur collection dans les [[années 1950]] et s'approvisionnaient notamment chez les antiquaires Nicolas et Alexis Kugel<ref>{{Article|prénom1=|nom1=|titre=Yves Saint Laurent, l'esprit et le goût|périodique=AD Magazine|lire en ligne=http://www.admagazine.fr/decoration/articles/yves-saint-laurent-lesprit-et-le-got/2106|date = 23 janvier 2014|consulté le=2017-03-21}}.</ref>.
En {{date-|février 2009}}, une vente aux enchères organisée par les maisons [[Christie's]] et Pierre Bergé & Associés, sous la nef du [[Grand Palais (Paris)|Grand Palais]], disperse 733 objets d'art rassemblés par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, des peintures de Picasso, Matisse, [[Piet Mondrian|Mondrian]], [[Fernand Léger]], des sculptures antiques égyptiennes, des objets d'art, dont notamment un très bel ensemble d'émaux de Limoges de la [[Renaissance]]. Les deux hommes avaient commencé leur collection dans les [[années 1950]] et s'approvisionnaient notamment chez les antiquaires Nicolas et Alexis Kugel<ref>{{Article|prénom1=|nom1=|titre=Yves Saint Laurent, l'esprit et le goût|périodique=AD Magazine|lire en ligne=http://www.admagazine.fr/decoration/articles/yves-saint-laurent-lesprit-et-le-got/2106|date = 23 janvier 2014|consulté le=2017-03-21}}.</ref>.


À la disparition d'Yves Saint Laurent, Pierre Bergé ne voit plus de raison de conserver leur collection car, sans Saint Laurent, {{citation|cela a perdu une grande part de sa signification}}{{refnec}}.
À la disparition d'Yves Saint Laurent, Pierre Bergé ne voit plus de raison de conserver leur collection car, sans Saint Laurent, {{citation|cela a perdu une grande part de sa signification}}{{refnec}}.
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Le résultat de cette vente, d'un montant de près de 375 millions d’euros, est revenu en partie à la fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent et à la recherche contre le sida.
Le résultat de cette vente, d'un montant de près de 375 millions d’euros, est revenu en partie à la fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent et à la recherche contre le sida.


== Musée ==
== Musée à Oran ==
Sa maison natale à Oran, où il a vécu jusqu'à ses 18 ans, a été rachetée par un [[entrepreneur]] oranais nommé Mohamed Affane. Celui-ci l'a restaurée et transformée en musée qui est ouvret depuis juillet 2022<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Fayçal |nom=Métaoui |titre=A Oran, la résidence de Yves Saint-Laurent reprend vie - 24H Algérie - Infos - vidéos - opinions. |url=https://www.24hdz.com/oran-residence-yves-saint-laurent-reprend-vie/ |date=2022-07-11 |consulté le=2023-08-16}}</ref>. Le mobilier d'époque a été récupéré et remplacé à l'identique. Environ 400 croquis d'Yves Saint-Laurent sont exposés, ainsi que des photos de son enfance<ref>{{Lien web |langue=fr |nom= |titre=EN IMAGES : Oran, source d’inspiration pour Yves Saint Laurent |url=https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/algerie-oran-source-inspiration-yves-saint-laurent-mode-culture |site=Middle East Eye édition française |consulté le=2023-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Yves Saint-Laurent : restauration de sa maison natale à Oran |url=https://www.tsa-algerie.com/yves-saint-laurent-restauration-de-sa-maison-natale-a-oran/ |site=TSA |date=2022-07-05 |consulté le=2023-08-16}}</ref>.
Sa maison natale à Oran, où il a vécu jusqu'à ses 18 ans, a été rachetée par un [[entrepreneur]] oranais nommé Mohamed Affane. Celui-ci l'a restaurée et transformée en musée qui est ouvert depuis {{date|juillet 2022}}<ref>{{Lien web |prénom=Fayçal |nom=Métaoui |titre=A Oran, la résidence de Yves Saint-Laurent reprend vie - 24H Algérie - Infos - vidéos - opinions. |url=https://www.24hdz.com/oran-residence-yves-saint-laurent-reprend-vie/ |date=2022-07-11 |consulté le=2023-08-16}}</ref>. Le mobilier d'époque a été récupéré et remplacé à l'identique. Environ quatre cents croquis d'Yves Saint Laurent sont exposés, ainsi que des photos de son enfance<ref>{{Lien web |nom= |titre=EN IMAGES : Oran, source d’inspiration pour Yves Saint Laurent |url=https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/algerie-oran-source-inspiration-yves-saint-laurent-mode-culture |site=Middle East Eye édition française |consulté le=2023-08-16}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Yves Saint-Laurent : restauration de sa maison natale à Oran |url=https://www.tsa-algerie.com/yves-saint-laurent-restauration-de-sa-maison-natale-a-oran/ |site=TSA |date=2022-07-05 |consulté le=2023-08-16}}</ref>.
<gallery mode="packed" caption="Exposition GOLD : Les ors d’Yves Saint Laurent - musée Yves-Saint-Laurent de Paris">
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== Publication ==
== Publication ==
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Notes ===
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=== Références ===
=== Références ===
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== Presse ====
==== Presse ====
* {{article|langue=fr|prénom1=Joan Juliet|nom1=Buck|lien auteur1=| photographe=François Halard|titre=Chez Yves Saint Laurent|périodique=Vogue Décoration|lien périodique=|volume=|numéro=7|jour=|mois=septembre|année=1986|pages=94 à 99 - arch. pers.|issn=|url texte=|consulté le=}}
* {{article|auteur1=Joan Juliet Buck |photographe=François Halard |titre=Chez Yves Saint Laurent |périodique=Vogue Décoration |numéro=7 |date=septembre 1986 |pages=94 à 99 - arch. pers.}}
* {{Article| langue = fr| auteur1= Olivier Bouchara| titre= La collection maudite de Saint Laurent| périodique= Vanity Fair| lien périodique= Vanity Fair (magazine)| numéro= 2| mois= 8| année= 2013| pages= 80 à 91| consulté le = 29 novembre 2013}}
* {{Article |auteur1= Olivier Bouchara |titre=La collection maudite de Saint Laurent |périodique=Vanity Fair |lien périodique=Vanity Fair (magazine) |numéro=2 |date=8 2013 |pages=80 à 91 |consulté le=29 novembre 2013}}


==== Ouvrages ====
==== Ouvrages ====
* {{Ouvrage |langue=fr |préface=[[Marguerite Duras]] |titre=Yves Saint Laurent et la photographie de mode |lieu=Munich |éditeur=Schirmer/Mosel |année=1992 |pages totales=232 |isbn=3-88814-598-8}}
* {{Ouvrage |préface=[[Marguerite Duras]] |titre=Yves Saint Laurent et la photographie de mode |lieu=Munich |éditeur=Schirmer/Mosel |année=1992 |pages totales=232 |isbn=3-88814-598-8}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Laurence|nom1=Bénaïm|lien auteur1=Laurence Bénaïm|titre=Yves Saint Laurent|sous-titre=Biographie|éditeur=[[Le Livre de poche]]|année=1995|mois=3|pages totales=928|format livre=poche|isbn=978-2-253-13709-2}} (ré-édit. 2002, 2018)
* {{Ouvrage |auteur1=[[Laurence Benaïm]] |titre=Yves Saint Laurent |sous-titre=Biographie |éditeur=[[Le Livre de poche]] |date=3 1995 |pages totales=928 |format livre=poche |isbn=978-2-253-13709-2}} (ré-édit. 2002, 2018)
* Alice Drake, ''Beautiful People, Saint Laurent, Lagerfeld, splendeurs et misères de la mode'', Denoël, {{date-|septembre 2008}}, {{ISBN|978-2207260326}};
* Alice Drake, ''Beautiful People, Saint Laurent, Lagerfeld, splendeurs et misères de la mode'', Denoël, {{date-|septembre 2008}}, {{ISBN|978-2207260326}}
* [[Martin Peltier]] (« Fiona Levis »), ''Saint Laurent, l'homme couleur de temps'', Monaco, Le Rocher, coll. « Biographie », 2008, {{nb p.|201}} {{ISBN|978-2-268-06533-5}}
* [[Martin Peltier]] (« Fiona Levis »), ''Saint Laurent, l'homme couleur de temps'', Monaco, Le Rocher, coll. « Biographie », 2008, {{nb p.|201}} {{ISBN|978-2-268-06533-5}}
* Robert Murphy, Pierre Bergé et Ivan Terstchenko, ''Les Paradis d'Yves Saint Laurent et Pierre Bergé'' Albin Michel, 2009
* Robert Murphy, Pierre Bergé et Ivan Terstchenko, ''Les Paradis d'Yves Saint Laurent et Pierre Bergé'' Albin Michel, 2009
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Marie-Dominique Lelièvre]] |titre=Saint Laurent mauvais garçon |lieu=Paris |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |année=2010 |mois=1 |pages totales=318 |isbn=978-2-08-123911-1 |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/styles/mode/une-biographie-ecorche-le-mythe-yves-saint-laurent_842727.html}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Marie-Dominique Lelièvre]] |titre=Saint Laurent mauvais garçon |lieu=Paris |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |date=1 2010 |pages totales=318 |isbn=978-2-08-123911-1 |présentation en ligne=http://www.lexpress.fr/styles/mode/une-biographie-ecorche-le-mythe-yves-saint-laurent_842727.html}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteurs=[[Alain Chamfort]], Robert Murphy et [[Pierre-Dominique Burgaud]]|titre=Une vie Saint Laurent|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]]|année=2010|pages totales=93|format=+ 1 cd exclusif|isbn=978-2-226-18182-4}} ;
* {{Ouvrage |auteurs=[[Alain Chamfort]], Robert Murphy et [[Pierre-Dominique Burgaud]] |titre=Une vie Saint Laurent |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Albin Michel|Albin Michel]] |année=2010 |pages totales=93 |format=+ 1 cd exclusif |isbn=978-2-226-18182-4}}
* [[Laurence Benaïm]], ''Requiem pour Yves Saint Laurent'', Grasset, 2010
* [[Laurence Benaïm]], ''Requiem pour Yves Saint Laurent'', Grasset, 2010
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Florence|nom1=Müller|lien auteur1=Florence Müller (historienne)|prénom2=Farid|nom2=Chenoune|et al.=oui|titre=Yves Saint Laurent|sous-titre=[exposition, Paris, Petit Palais-Musée des beaux-arts de la Ville de Paris, 11 mars-29 août 2010]|lieu=Paris|éditeur=[[La Martinière Groupe|Éditions de La Martinière]]|année=2010|mois=10|pages totales=385|isbn=978-2-7324-4458-1|consulté le=28 juillet 2013}} ;
* {{Ouvrage|auteur1=[[Florence Müller (historienne)|Florence Müller]] |auteur2=Farid Chenoune |et al.=oui |titre=Yves Saint Laurent |sous-titre=[exposition, Paris, Petit Palais-Musée des beaux-arts de la ville de Paris, 11 mars-29 août 2010] |lieu=Paris |éditeur=[[La Martinière Groupe|éditions de La Martinière]] |date=10 2010 |pages totales=385 |isbn=978-2-7324-4458-1 |consulté le=28 juillet 2013}}
* Pierre Bergé, ''Yves Saint Laurent, l'œuvre intégral. Haute couture 1962-2002'', [[Éditions de La Martinière]], 2010
* Pierre Bergé, ''Yves Saint Laurent, l'œuvre intégral. Haute couture 1962-2002'', [[La Martinière Groupe|éditions de La Martinière]], 2010
* ''Yves Saint Laurent mis à nu, inédits et portraits rares de Jeanloup Sieff'', édition Albin Michel, 2010
* ''Yves Saint Laurent mis à nu, inédits et portraits rares de Jeanloup Sieff'', édition Albin Michel, 2010
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sandro Cassatti|titre=Yves Saint Laurent|sous-titre=l'enfant terrible|lieu=Saint-Victor-l'Epine|éditeur=City Éditions|collection=City Biographie|année=2014|mois=5|pages totales=233|isbn=978-2-8246-0436-7}}
* {{Ouvrage |auteur1=Sandro Cassatti |titre=Yves Saint Laurent |sous-titre=l'enfant terrible |lieu=Saint-Victor-l'Epine |éditeur=City éditions |collection=City Biographie |date=5 2014 |pages totales=233 |isbn=978-2-8246-0436-7}}
* Fabrice Thomas, ''Saint Laurent et moi : une histoire intime'', Hugo Document, 2017.
* Fabrice Thomas, ''Saint Laurent et moi : une histoire intime'', Hugo Document, 2017
* Marianne Vic, ''Rien de ce qui est humain n'est honteux'', Fayard, 2018.
* Marianne Vic, ''Rien de ce qui est humain n'est honteux'', Fayard, 2018


=== Filmographie ===
=== Filmographie ===
* [[1994 au cinéma|1994]] : ''Tout terriblement'', de Jérôme de Missolz, Lieurac Productions
* [[1994 au cinéma|1994]] : ''Tout terriblement'', de Jérôme de Missolz, Lieurac Productions
* [[2002 au cinéma|2002]] : ''Le Temps retrouvé'', de David Teboul, Movimento, Canal +
* [[2002 au cinéma|2002]] : ''Le Temps retrouvé'', de David Teboul, Movimento, Canal +
* [[2002 au cinéma|2002]] : ''Yves Saint Laurent, 5, avenue Marceau, 75116 Paris'' de David Teboul, Movimento Production, Canal +, Transatlantique Vidéo
* 2002 : ''Yves Saint Laurent, 5, avenue Marceau, 75116 Paris'' de David Teboul, Movimento Production, Canal +, Transatlantique Vidéo
* [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou]]'' de [[Pierre Thoretton]], Les Films du Lendemain, Les Films de Pierre
* [[2010 au cinéma|2010]] : ''[[Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou]]'' de [[Pierre Thoretton]], Les Films du Lendemain, Les Films de Pierre (documentaire)
* [[2014 au cinéma|2014]] : ''[[Yves Saint Laurent (film)|Yves Saint Laurent]]'' de [[Jalil Lespert]]
* [[2014 au cinéma|2014]] : ''[[Yves Saint Laurent (film)|Yves Saint Laurent]]'' de [[Jalil Lespert]]
* [[2014 au cinéma|2014]] : ''[[Saint Laurent (film)|Saint Laurent]]'' de [[Bertrand Bonello]]
* 2014 : ''[[Saint Laurent (film)|Saint Laurent]]'' de [[Bertrand Bonello]]
* [[2018 au cinéma|2018]] : ''Célébration'' d'[[Olivier Meyrou]] (2007) , Hold up Films
* [[2018 au cinéma|2018]] : ''Célébration'' d'[[Olivier Meyrou]] (2007) , Hold up Films


==== Films biographiques ====
==== Films biographiques ====
Le couturier est le sujet de plusieurs [[film biographique|films biographiques]]. La vie de Saint Laurent est adaptée deux fois au cinéma la même année : les deux [[biopic]]s (de studios et de distributions différentes) sont produits quasi-simultanément. Ces deux films, ''[[Yves Saint Laurent (film)|Yves Saint Laurent]]'' et ''[[Saint Laurent (film)|Saint Laurent]]'' devaient sortir au cinéma respectivement en janvier et {{date-|avril 2014}}. Pour éviter un effet doublon, la sortie du second biopic est finalement décalée à {{date-|septembre 2014}}.
Le couturier est le sujet de plusieurs [[film biographique|films biographiques]]. La vie de Saint Laurent est adaptée deux fois au cinéma la même année : les deux films, de studios et de distributions différents, sont produits quasi simultanément : ''[[Yves Saint Laurent (film)|Yves Saint Laurent]]'' et ''[[Saint Laurent (film)|Saint Laurent]]'' devaient sortir au cinéma respectivement en {{Date-|janvier 2014-}} et {{date-|avril 2014}}, pour éviter un effet doublon, la sortie du second film est finalement décalée à {{date-|septembre 2014}}.


Le premier est ''[[Yves Saint Laurent (film)|Yves Saint Laurent]]'' de [[Jalil Lespert]], avec [[Pierre Niney]] dans le rôle-titre et [[Guillaume Gallienne]] dans le rôle de Pierre Bergé. Approuvé par celui-ci, le film retrace la carrière du couturier depuis ses débuts en 1957.
Le premier est ''[[Yves Saint Laurent (film)|Yves Saint Laurent]]'' de [[Jalil Lespert]], avec [[Pierre Niney]] dans le rôle titre et [[Guillaume Gallienne]] dans celui de Pierre Bergé. Approuvé par celui-ci, le film retrace la carrière du couturier depuis ses débuts en 1957.


Le deuxième long-métrage, ''[[Saint Laurent (film)|Saint Laurent]]'', est réalisé par [[Bertrand Bonello]] avec [[Gaspard Ulliel]] dans le rôle-titre, [[Jérémie Renier]] dans celui de Bergé et [[Helmut Berger]] dans celui d'Yves Saint Laurent âgé. Pierre Bergé désapprouvant le film, il n'autorise pas la production à consulter les archives. Ce film se concentre sur la période phare du couturier, de 1967 à 1976. Cette période particulière est celle de son ascension professionnelle mais aussi de ses nombreux déboires dans sa vie privée. Le film est sélectionné pour le [[Festival de Cannes 2014|{{67e}} festival de Cannes]].
Le deuxième [[long métrage]], ''[[Saint Laurent (film)|Saint Laurent]]'', est réalisé par [[Bertrand Bonello]] avec [[Gaspard Ulliel]] dans le rôle titre, [[Jérémie Renier]] dans celui de Bergé et [[Helmut Berger]] dans celui d'Yves Saint Laurent âgé. Pierre Bergé désapprouvant le film, il n'autorise pas les équipes de production à consulter les archives. Ce film se concentre sur la période phare du couturier, de 1967 à 1976. Cette période particulière est celle de son ascension professionnelle mais aussi de ses nombreux déboires de vie privée. Le film est sélectionné pour le [[Festival de Cannes 2014|{{67e}} Festival de Cannes]].


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===

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Yves Saint Laurent
Yves Saint Laurent dessiné par Pascal Kirchmair.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Yves Henri Donat Mathieu-Saint LaurentVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
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Famille
Saint-Laurent
Fratrie
Brigitte Mathieu-Saint-Laurent (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Autres informations
Mouvements
Distinctions
Œuvres principales

Yves Mathieu-Saint-Laurent, dit Yves Saint Laurent[a] ou YSL, né le à Oran[2],[3], et mort le à Paris, est un des plus célèbres grands couturiers français, créateur de collections de haute couture qui ont marqué l'histoire de la mode au XXe siècle.

Issu d'une famille de notables alsaciens établie en Algérie à partir de 1871, Yves Mathieu-Saint-Laurent passe sa jeunesse à Oran, puis vient à Paris travailler chez Dior. Ses dons de dessinateur et de créateur le font choisir pour remplacer Christian Dior lorsque celui-ci meurt subitement. Yves Saint Laurent connaît le triomphe à l'âge de vingt-et-un ans avec la collection « Trapèze ».

Quelques années plus tard, il fonde sa propre entreprise, avec Pierre Bergé. Sa première collection de haute couture est présentée en 1962 ; elle sera suivie par plusieurs innovations marquantes : la robe Mondrian, la collection « Pop Art », qui rappellent son goût pour l'art, Le smoking et le tailleur-pantalon hérités du vestiaire masculin, la saharienne, vêtement fonctionnel qu'il transforme en vêtement chic, les cuissardes et les blouses transparentes qui font couler tant d'encre dans la presse[4] en pleine révolution sexuelle.

Dans les années 1970, la collection « Libération » fait scandale ; par la suite, plusieurs autres défilés rendent hommage aux peintres, tels que Henri Matisse ou Vincent van Gogh, à ses inspirations lointaines comme la Russie avec la collection « Opéra-Ballets-Russes » ou l’Asie, collection symbolisée par le parfum Opium.

Il est le premier à engager pour ses défilés des mannequins d'origine asiatique ou africaine. Moderniste et en phase avec son époque, il crée sa ligne de prêt-à-porter de luxe sous le nom de Saint Laurent rive gauche, qui devient un exemple pour de nombreux autres couturiers. Il connait simultanément les excès de l'alcool, de la drogue, des médicaments, ses « faux amis ».

Dans les années 1980, il présente la collection « Picasso », nouvelle référence à l'art graphique. Durant ces années, son entreprise se développe grâce au succès des parfums, des cosmétiques et des accessoires de mode. Il est alors récompensé d'un Oscar de la mode. À la fin des années 1990, lassé de concevoir du prêt-à-porter, il se concentre sur la haute couture, qu'il abandonne à son tour en 2002.

Perpétuellement inspiré par les femmes, de Victoire Doutreleau à Betty Catroux, de Catherine Deneuve à Katoucha Niane, Yves Saint Laurent laisse à sa mort en 2008 un héritage majeur pour la mode ainsi que de nombreux classiques de la garde-robe féminine. Les musées, le cinéma ou les éditeurs ne cessent de lui rendre hommage.

Compagnon de Pierre Bergé, qu'il a rencontré en janvier 1958, il se pacse avec lui en 2008, quelques jours avant de mourir[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

La famille Mathieu d'Alsace[modifier | modifier le code]

Alexandre Mathieu (1672-1742), originaire de Metz, qui a siégé au conseil souverain de Colmar, créé après l'union de l'Alsace à la France en 1648, ainsi que sa femme Jeanne Françoise de Faviers, sont à l'origine des deux branches de l'importante famille de juristes des Mathieu d'Alsace :

C'est du frère aîné du baron de Mauvières, Michel Léonard (1747-1811), avocat au conseil souverain d'Alsace puis conseiller à la cour d'appel de Colmar[6], que descend le rameau Mathieu dit Saint-Laurent, allié aux Veron.

La famille Mathieu-Saint-Laurent d'Algérie[modifier | modifier le code]

Son petit-fils, Charles Jules Mathieu dit Saint-Laurent (1831-1877), avocat et adjoint au maire de Colmar, quitte l'Alsace après son annexion à l'Empire allemand, afin de rester français, et choisit de s'établir à Oran.

Son épouse, Émilie née Leblond, a été choisie comme modèle par Auguste Bartholdi pour la statue de l'Océanie de sa Fontaine des Cinq Continents à Colmar[7], en raison de ses ascendances amérindiennes (plus précisément mexicaines)[8].

Leur fils, Jules Henri Mathieu-Saint-Laurent (1862-1942) devient avocat et fait construire une maison familiale au 11 de la rue Stora. En 1901, il épouse Joséphine Charrin (1877-1937)[9]. Ils ont plusieurs enfants dont Charles en 1909, le futur père d'Yves.

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Yves Henri Donat Mathieu Saint Laurent[b] naît le à Oran[10] de Charles Mathieu-Saint-Laurent (1909-1988), président d'une compagnie d'assurances[c], et de Lucienne Wilbaux (1914-2010), elle aussi née à Oran[11], fille de l'ingénieur belge Edmond Wilbaux et de Marianne Émilie Muller, issue d'un viol et victime d'inceste[pas clair], ce qui hantera par la suite Yves Saint Laurent, selon sa nièce Marianne Vic[12].

Outre Yves, né en 1936, les parents ont deux filles : Michèle (1942-2020) et Brigitte (1945-2015).

Le jeune Yves Saint Laurent fréquente le lycée Lamoricière[13].

Il reçoit de sa mère le goût pour les choses de la mode[14]. En 1954, il vient à Paris suivre les cours de l’École de la chambre syndicale de la couture parisienne.

Les années Dior[modifier | modifier le code]

En 1955, Yves Saint Laurent est présenté par Michel de Brunhoff, directeur de Vogue France, à Christian Dior qui l’engage comme assistant.

Portrait d'Yves Saint Laurent, dans sa vingtaine.

À la mort de ce dernier en 1957, Saint Laurent prend la direction artistique de la maison Dior. Il présente sa première collection : « Trapèze » en . Elle connaît un immense succès. Appelé à faire son service militaire et hospitalisé au Val-de-Grâce pour « dépression[15],[16] », il est licencié par la maison Christian Dior en 1960 et remplacé par Marc Bohan.

La maison Yves Saint Laurent[modifier | modifier le code]

Exemples d'ensemble tendance Le smoking de costume-pantalon de soirée pour femmes par Yves Saint Laurent.
Un costume-pantalon pour femmes par Yves Saint Laurent.

Yves Saint Laurent décide, en association avec Pierre Bergé qu’il a rencontré en 1958, de créer sa propre maison de couture, grâce au soutien financier du milliardaire américain J. Mack Robinson (en). Les deux hommes font également appel au graphiste Cassandre en 1961 pour la réalisation du logo de la marque. La première collection est présentée, le , au 30 bis rue Spontini à Paris[17] ; ils y resteront douze années durant lesquelles Yves Saint Laurent créera le vestiaire de la femme moderne : il réinvente le caban et le trench-coat dès 1962, instaure pour les femmes le premier smoking en 1966, la saharienne et le premier tailleur-pantalon en 1967, les premières transparences et la première combinaison-pantalon en 1968… En se servant des codes masculins, il apporte aux femmes l’assurance, l’audace et le pouvoir, tout en préservant leur féminité[18]. Son regret, a-t-il affirmé, est de ne pas avoir inventé le jean.

Saint Laurent souhaite habiller toutes les femmes et pas seulement les riches clientes de haute couture : sa boutique Saint Laurent rive gauche, ouverte en 1966 à Paris, est la première boutique de prêt-à-porter portant le nom d’un grand couturier. Les collections, dessinées spécifiquement pour le prêt-à-porter, sont réalisées par un industriel extérieur[d]. Le succès est immédiat : des boutiques ouvrent partout en France, à New-York en 1968, à Londres en 1969 (la même année que la première boutique homme).

Une robe cocktail en coton imprimé dessinée par le jeune créateur, pour Dior, en 1960 à Paris.

Depuis la fin des années 1950 et tout au long de sa carrière, Yves Saint Laurent crée également des costumes pour le théâtre, le ballet et le cinéma. Il collabore avec Roland Petit dès 1959 en dessinant les costumes du ballet Cyrano de Bergerac, puis avec Claude Régy, Jean-Louis Barrault, Luis Buñuel, François Truffaut, Alain Resnais (Stavisky, 1974)... et habille Jean Marais, Zizi Jeanmaire, Arletty, Jeanne Moreau, Claudia Cardinale (La panthère rose, 1963) Isabelle Adjani, Catherine Deneuve avec qui il tisse une amitié fidèle et qu'il appelle son « porte bonheur »[19].

Il est l'un des premiers créateurs à faire défiler des mannequins noires : Fidelia devient la première en 1962 ; suivent, Katoucha Niane, Amalia Vairelli, Pat Cleveland, Rebecca Ayoko ou Iman.

Ses autres muses sont Victoire, qui fut l'un de ses premiers mannequins, connue chez Dior, Betty Catroux avec laquelle il se sentait jumeau (il est le parrain de sa fille Claude), Danielle Luquet de Saint Germain[20], Paloma Picasso qui lui inspire la controversée collection « Libération » et que Pierre Bergé reconnait comme unique muse, Loulou de La Falaise[21], l'actrice Talitha Pol-Getty. Parmi les plus fameuses ambassadrices de la marque auprès de la jet set et de la bourgeoisie, des années 1970 au début des années 1980, on compte les femmes du monde Nan Kempner ou Diane Boulting-Casserley Vandelly.

La robe Mondrian créée par Yves - Collection Autonme-Hiver 1965, au Musée national d'art moderne de Paris.

En 1974, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé installent la maison de couture au 5 avenue Marceau à Paris, où Saint Laurent affirme son style. Dans ses collections de haute couture, il rend hommage aux peintres, en 1965 avec les robes Mondrian, en 1966 avec les robes « pop art » et son hommage important à l’Afrique en 1967[22]. Dans les années 1970, il présente des collections-hommage à Picasso et à Diaghilev et des hommages à Matisse, Cocteau, Braque, van Gogh, Apollinaire, dans les années 1980.

Le et le de chaque année, Saint Laurent s'installe à Marrakech pour dessiner pendant quinze jours sa collection de haute couture. Le Maroc, qu’il a découvert en 1966, aura une grande influence sur son travail et ses couleurs, tout comme ses voyages imaginaires : le Japon, l’Inde, la Russie, la Chine, l’Espagne sont autant de sources d’inspirations pour ses collections.

Le jardin de Majorelle.

En 1980, il rachète avec Pierre Bergé le jardin Majorelle, un jardin botanique de Marrakech créé par le peintre français Jacques Majorelle, qu'ils ouvrent au public.

À l'initiative de Diana Vreeland, le Metropolitan Museum of Art de New-York lui consacre une rétrospective en 1983 : c’est la première fois qu’un créateur de mode vivant expose dans ce musée. De grandes expositions seront présentées par la suite à Pékin, Moscou, Sydney, Tokyo et à Paris, au musée de la Mode et du Textile, en 1986. En 1990, une collection « Hommages » est réalisée autour de célébrités comme Marilyn Monroe, Catherine Deneuve, Zizi Jeanmaire, Marcel Proust ou Bernard Buffet.

Des mocassins (pour hommes) à motif léopard, dessinés par le créateur.

En 1998, Yves Saint Laurent met en scène trois cents mannequins sur la pelouse du Stade de France à l’occasion de la Coupe du monde de football. Événement majeur qui diffuse les créations de Saint Laurent dans tous les foyers par l'intermédiaire de la télévision.

Le , il annonce lors d’une conférence de presse qu’il met fin à sa carrière. Le suivant, au centre Pompidou, un défilé rétrospectif retrace quarante années de création et présente plus de 300 modèles, dont sa dernière collection « Printemps-été 2002 ».

Saint Laurent se consacre alors aux activités de la fondation Pierre-Bergé - Yves-Saint-Laurent, créée en 2002.

Mort[modifier | modifier le code]

Plaque 55 rue de Babylone (Paris).

Le , Yves Saint Laurent meurt à son domicile parisien au 55 rue de Babylone[23] dans le 7e arrondissement de Paris[10], dans sa soixante-douzième année, des suites d'un cancer du cerveau[24]. Au cours de ses obsèques, célébrées en l'église Saint-Roch, Pierre Bergé prononce un discours en présence de la mère du défunt et de nombreuses personnalités des médias et de la politique, Catherine Deneuve et Laetitia Casta, le président de la République Nicolas Sarkozy et son épouse Carla Bruni, Bernadette Chirac, Farah Pahlavi (veuve du Shah d'Iran), de personnalités de la mode, créateurs comme Jean-Paul Gaultier et Valentino ou dirigeants de société comme Bernard Arnault et François Pinault[25],[26].

Mémorial en la mémoire d'Yves Saint-Laurent et de Pierre Bergé dans le Jardin Majorelle au Maroc.

Ses cendres sont déposées dans sa villa de Marrakech au cœur du jardin Majorelle.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Une partie de la pelouse de l'avenue de Breteuil (7e-15e arrondissements de Paris) porte le nom d'Yves Saint-Laurent, qui vivait non loin.

L'entreprise Yves Saint Laurent (YSL)[modifier | modifier le code]

Vitrine Yves Saint Laurent sur Rodeo Drive à Beverly Hills (Los Angeles-Californie).
Boutique YSL au Portugal par Christophe Moustier.

En 1993, le groupe Yves Saint Laurent est cédé à Sanofi. Yves Saint Laurent et Pierre Bergé gardent cependant le contrôle de la maison de couture, hors parfums et cosmétiques.

En 1998, Saint Laurent cesse de dessiner les collections de prêt-à-porter rive gauche. Alber Elbaz le remplace en tant que directeur artistique du prêt-à-porter féminin et Hedi Slimane du prêt-à-porter masculin. Tous deux ne signèrent que très peu de collections sous l'étiquette Saint Laurent rive gauche. En effet, Elf-Sanofi revend, en 1999, le groupe Yves Saint Laurent au groupe Gucci. François Pinault (PPR) impose sa marque en nommant l'Américain Tom Ford directeur artistique du prêt-à-porter. La haute couture est séparée et devient la propriété de François Pinault par l'intermédiaire de sa holding Artemis[28]. Tom Ford est remplacé par Stefano Pilati en 2004, puis Hedi Slimane en 2012. En 2016, c'est Anthony Vaccarello qui est nommé directeur artistique.

À la suite du rachat, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé conservent le contrôle exclusif de la partie haute couture de la maison. Ainsi, lorsque Yves Saint Laurent décide de se retirer en 2002, la maison de haute couture ferme ses portes. Aucun autre couturier ne le remplacera. La fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent, créée la même année, ouvre ses portes en 2004 dans l’ancien hôtel particulier de l’avenue Marceau qu’occupait la maison de haute couture. Elle a pour objectif de faire rayonner l’œuvre d’Yves Saint Laurent, en France et à l’étranger.

En 2008, le groupe Gucci cède la partie parfums et cosmétiques à L’Oréal et ne conserve que la partie prêt-à-porter.

La fondation Pierre Bergé - Yves Saint Laurent[modifier | modifier le code]

La fondation Pierre-Bergé - Yves-Saint-Laurent, reconnue d’utilité publique le , a pour mission la conservation des 5 000 vêtements haute couture et 150 000 accessoires, croquis et objets divers qui en constituent le fonds, l’organisation d’expositions thématiques de mode, peinture, photographie, arts décoratifs, etc., et le soutien à des activités culturelles et éducatives. Le , la fondation ouvre ses portes au public avec l’exposition « Yves Saint Laurent, Dialogue avec l’Art ». Par la suite la fondation présente une grande rétrospective de l’œuvre du couturier, en 2010 au Petit Palais de Paris, et en , à l'hôtel Le Méridien d'Oran — ville natale d'Yves Saint Laurent.

Elle crée deux musées consacrés au couturier, l'un à Marrakech et l'autre à Paris, qui ouvrent tous deux en 2017[29],[30],[31].

La vente de la collection Yves Saint Laurent - Pierre Bergé[modifier | modifier le code]

« Je ne collectionne pas, j'accumule. Ce sont des pulsions naturelles (…). J'ai de la chance : j'ai souvent trouvé les plus beaux objets en passant, la nuit, devant une vitrine[32]. »

En , une vente aux enchères organisée par les maisons Christie's et Pierre Bergé & Associés, sous la nef du Grand Palais, disperse 733 objets d'art rassemblés par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, des peintures de Picasso, Matisse, Mondrian, Fernand Léger, des sculptures antiques égyptiennes, des objets d'art, dont notamment un très bel ensemble d'émaux de Limoges de la Renaissance. Les deux hommes avaient commencé leur collection dans les années 1950 et s'approvisionnaient notamment chez les antiquaires Nicolas et Alexis Kugel[33].

À la disparition d'Yves Saint Laurent, Pierre Bergé ne voit plus de raison de conserver leur collection car, sans Saint Laurent, « cela a perdu une grande part de sa signification »[réf. nécessaire].

Au premier jour de la vente, le tableau Les Coucous sur un tapis bleu et rose (1911) d'Henri Matisse, sous lequel le couturier a été photographié pour Vogue en 1986, atteint les 32 millions d'euros, un record pour une œuvre de ce peintre[34].

Le résultat de cette vente, d'un montant de près de 375 millions d’euros, est revenu en partie à la fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent et à la recherche contre le sida.

Musée à Oran[modifier | modifier le code]

Sa maison natale à Oran, où il a vécu jusqu'à ses 18 ans, a été rachetée par un entrepreneur oranais nommé Mohamed Affane. Celui-ci l'a restaurée et transformée en musée qui est ouvert depuis [35]. Le mobilier d'époque a été récupéré et remplacé à l'identique. Environ quatre cents croquis d'Yves Saint Laurent sont exposés, ainsi que des photos de son enfance[36],[37].

Publication[modifier | modifier le code]

  • 1967 : Yves Saint Laurent, La Vilaine Lulu, bande dessinée, texte et dessins ; rééd. 2010, Éditions de la Martinière.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En contradiction avec la grammaire française des noms propres, en même temps qu'il cessa d'user du patronyme d'origine de sa famille (Mathieu), Yves Saint Laurent abandonna le trait d'union entre « Saint » et « Laurent », à partir de 1957[1].
  2. Le nom de famille est ici « Mathieu Saint Laurent ».
  3. Charles Mathieu Saint Laurent possède aussi une chaîne de salles de cinéma implantées dans les pays de l'Afrique du Nord française : Algérie et protectorats du Maroc et de la Tunisie.
  4. La fabrication est assurée par l'entreprise C. Mendès fondée, entre autres, par Didier Grumbach.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Yves Saint Laurent », Encyclopédie, sur larousse.fr (consulté le ) : « Le jeune homme prend la tête de la maison Dior. Il décide aussitôt de retirer le tiret de son patronyme : il devient Yves Saint Laurent. ».
  2. Laurence Benaïm, Yves Saint-Laurent, Grasset, , 500 p. (ISBN 978-2-246-80018-7, lire en ligne), p. 555.
  3. « Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent », sur fondation-pb-ysl.net (consulté le ).
  4. « La See-Through Blouse Yves Saint Laurent, c’est l’histoire d’une révol », sur Les Grands Créateurs, (consulté le )
  5. (en-US) Steven Erlanger, « France Salutes the Ultimate Couturier », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b « Mathieu de Reichshofen », sur mesnil.saint.denis.free.fr (consulté le )
  7. Les têtes de la statue, aujourd'hui disparue, se trouvent au musée Bartholdi de Colmar.
  8. « Veron Bellecourt », sur www.diesbach.com (consulté le )
  9. « Marie Jules Henri MATHIEU SAINT LAURENT 1862–1942 – Généalogies célèbres », sur genealogies-celebres.fr (consulté le )
  10. a et b Insee, « Yves Henri Donat Mathieu Saint Laurent alias Yves Saint Laurent dans le fichier des personnes décédées », sur deces.matchid.io (consulté le )
  11. D'après le carnet du Monde cité par lefigaro.fr.
  12. « Yves Saint Laurent : sa nièce révèle pourquoi le couturier a fini par s’autodétruire - Voici », sur Voici.fr, (consulté le )
  13. Mélanie Matarese, « À Oran, la maison natale d'Yves Saint Laurent prête à survivre », Le Figaro,‎ 20-21 mars 2021, p. 17 (lire en ligne).
  14. Sophie des Déserts, « Le poison du secret », Vanity Fair, no 56, , p. 106-113.
  15. Florence Müller, Farid Chenoune et al., Yves Saint Laurent, Paris, éditions de La Martinière, , 380 p. (ISBN 978-2-7324-4458-1), « Dior. Formation du prince. 1955-1962 », p. 51

    « Dépression. Transféré à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, Paris 5e. Chez Dior, il est remplacé par Marc Bohan […] »

  16. Laurence Benaïm, Yves Saint Laurent : Biographie, Le Livre de poche, (1re éd. 1995), 928 p., poche (ISBN 978-2-253-13709-2), chap. 5 (« Un homme disparaît »), p. 172

    « Un communiqué paraît deux jours plus tard dans Le Monde : « […] l'état de santé de M. Saint Laurent, qui souffrirait depuis plusieurs mois déjà de dépression nerveuse, a rendu cette mesure nécessaire. »

  17. Marie-Aude Bonniel, « Une salle en délire pour la première collection d'Yves Saint Laurent », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  18. Marie-Christine Lasnier, « Yves Saint Laurent, musée du Petit Palais », sur nationetrepublique.fr, (consulté le ) : « Un smoking Saint Laurent noir […] c’était un vêtement de style et non un vêtement de mode passagère. »
  19. Joëlle Moulin, Cinéma & mode, Paris, Citadelles & Mazenod, dl 2016, ©2016, 206 p. (ISBN 978-2-85088-686-7 et 2-85088-686-6), p. 86-89
  20. Sophie Bouchet, « La vente aux enchères de la muse d’Yves Saint Laurent », Mode, sur vogue.fr/,
  21. Stéphanie Chayet, « La muse est passée de mode », Mode, sur lemonde.fr, (consulté le )
  22. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 247
  23. « Paris Promeneurs - L'appartement d'Yves Saint - Laurent et Pierre Bergé », sur paris-promeneurs.com (consulté le )
  24. « La mort du génial créateur Yves Saint Laurent » publié le sur le site du quotidien Le Figaro
  25. Photo du Figaro.
  26. « Le dernier hommage à Yves Saint Laurent Atlasvista Maroc », sur www.avmaroc.com (consulté le )
  27. Le .
  28. Nicolas Penicaut, « Tom Ford dans les murs d'YSL. Seule la haute couture échappe au gourou de Gucci. », Économie, sur liberation.fr, Libération, (consulté le )
  29. Caroline Rousseau, « Yves Saint Laurent, deux musées pour un couturier », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  30. « Le premier musée Yves Saint Laurent inauguré à Paris », Le Point,‎ (lire en ligne)
  31. « Le musée Yves Saint Laurent Marrakech inauguré ce week-end », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  32. Yves Saint Laurent, Vogue Décoration, 1986.
  33. « Yves Saint Laurent, l'esprit et le goût », AD Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. Résultats de la vente sur le site de Christies.
  35. Fayçal Métaoui, « A Oran, la résidence de Yves Saint-Laurent reprend vie - 24H Algérie - Infos - vidéos - opinions. », (consulté le )
  36. « EN IMAGES : Oran, source d’inspiration pour Yves Saint Laurent », sur Middle East Eye édition française (consulté le )
  37. « Yves Saint-Laurent : restauration de sa maison natale à Oran », sur TSA, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Presse[modifier | modifier le code]

  • Joan Juliet Buck (photogr. François Halard), « Chez Yves Saint Laurent », Vogue Décoration, no 7,‎ , p. 94 à 99 - arch. pers.
  • Olivier Bouchara, « La collection maudite de Saint Laurent », Vanity Fair, no 2,‎ , p. 80 à 91

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Films biographiques[modifier | modifier le code]

Le couturier est le sujet de plusieurs films biographiques. La vie de Saint Laurent est adaptée deux fois au cinéma la même année : les deux films, de studios et de distributions différents, sont produits quasi simultanément : Yves Saint Laurent et Saint Laurent devaient sortir au cinéma respectivement en et , pour éviter un effet doublon, la sortie du second film est finalement décalée à .

Le premier est Yves Saint Laurent de Jalil Lespert, avec Pierre Niney dans le rôle titre et Guillaume Gallienne dans celui de Pierre Bergé. Approuvé par celui-ci, le film retrace la carrière du couturier depuis ses débuts en 1957.

Le deuxième long métrage, Saint Laurent, est réalisé par Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel dans le rôle titre, Jérémie Renier dans celui de Bergé et Helmut Berger dans celui d'Yves Saint Laurent âgé. Pierre Bergé désapprouvant le film, il n'autorise pas les équipes de production à consulter les archives. Ce film se concentre sur la période phare du couturier, de 1967 à 1976. Cette période particulière est celle de son ascension professionnelle mais aussi de ses nombreux déboires de vie privée. Le film est sélectionné pour le 67e Festival de Cannes.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]