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{{voir homonymes|Clift}}
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{{Infobox Cinéma (personnalité)
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| légende = Montgomery Clift en 1948
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== Biographie ==
== Biographie ==
=== Enfance ===
=== Enfance ===
Montgomery Clift naît en [[1920]], précédé par Roberta sa sœur jumelle. Il a un frère, nommé Brooks, de dix-huit mois son aîné. William, le père, gagne aisément sa vie dans le secteur bancaire<ref name="imdb bio">https://www.imdb.com/name/nm0001050/bio.</ref>. Durant ses jeunes années, sa mère est très présente et tente d'éduquer ses enfants de façon aristocratique ; bien que cette tentative soit malmenée durant les [[Années 1930|années trente]] et la [[Grande Dépression|crise des marchés financiers]]<ref name="cinemaclassic">http://cinemaclassic.free.fr/montgomery/biographie_montgomery.htm.</ref>. Surnommé par ses proches Monty, il fait, à 13 ans<ref name=imb/>, ses débuts sur scène à [[Théâtre de Broadway|Broadway]].
Montgomery Clift naît en [[1920]], précédé par Roberta sa sœur jumelle. Il a un frère, nommé Brooks, de dix-huit mois son aîné. William, le père, gagne aisément sa vie dans le secteur bancaire<ref name="imdb bio">{{lien web |titre=Montgomery Clift - IMDb |url=https://www.imdb.com/name/nm0001050/bio |site=[[Internet Movie Database|imdb.com]] |consulté le=20-10-2020}}.</ref>. Durant ses jeunes années, sa mère est très présente et tente d'éduquer ses enfants de façon aristocratique ; bien que cette tentative soit malmenée durant les [[Années 1930|années trente]] et la [[Grande Dépression|crise des marchés financiers]]<ref name="cinemaclassic">{{lien web |langue=en |titre=Cinemaclassic |url=http://cinemaclassic.free.fr/montgomery/biographie_montgomery.htm |site=cinemaclassic.free.fr |consulté le=20-04-2023}}.</ref>. Surnommé par ses proches Monty, il fait, à 13 ans<ref name=imb/>, ses débuts sur scène à [[Théâtre de Broadway|Broadway]].


=== Début professionnel ===
=== Début professionnel ===
Servi par un physique avantageux, Clift se fait rapidement une solide réputation d'acteur. Au début des [[années 1940]], l'actrice [[Libby Holman]] — qu'il ne laisse pas indifférente — produit à son intention la pièce ''Mexican Mural''. Cette relation avec l'actrice est probablement la dernière relation [[hétérosexuelle]] de Clift<ref name="imdb bio" />, Libby Holman constatant, comme d'autres femmes, que l'acteur est [[homosexuel]]<ref name="cinemaclassic" />. L'influence de l'actrice n'en est pas moins importante sur sa carrière. Suivant ses conseils, il repousse les offres des studios hollywoodiens, Holman considérant qu'il doit auparavant perfectionner son jeu, dans le but de pouvoir interpréter nombre de personnages dans un large registre d'émotions. C'est ainsi que l'acteur refuse de tourner dans ''[[Boulevard du crépuscule]]'' ([[1950 au cinéma|1950]]), ''[[Le train sifflera trois fois]]'', ([[1952 au cinéma|1952]]) et ''[[À l'est d'Éden (film, 1955)|À l'Est d'Eden]]'' ([[1955 au cinéma|1955]])<ref name="imdb bio" />.
Servi par un physique avantageux, Clift se fait rapidement une solide réputation d'acteur. Au début des [[années 1940]], l'actrice [[Libby Holman]] — qu'il ne laisse pas indifférente — produit à son intention la pièce ''Mexican Mural''. Cette relation avec l'actrice est probablement la dernière relation [[hétérosexuelle]] de Clift<ref name="imdb bio" />, Libby Holman constatant, comme d'autres femmes, son homosexualité<ref name="cinemaclassic" />. L'influence de l'actrice n'en est pas moins importante sur sa carrière. Suivant ses conseils, il repousse les offres des studios hollywoodiens, Holman considérant qu'il doit auparavant perfectionner son jeu, dans le but de pouvoir interpréter nombre de personnages dans un large registre d'émotions. C'est ainsi que l'acteur refuse de tourner dans ''[[Boulevard du crépuscule]]'' ([[1950 au cinéma|1950]]), ''[[Le train sifflera trois fois]]'', ([[1952 au cinéma|1952]]) et ''[[À l'est d'Éden (film, 1955)|À l'Est d'Eden]]'' ([[1955 au cinéma|1955]])<ref name="imdb bio" />.


=== Acteur de cinéma ===
=== Acteur de cinéma ===
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En [[1953 au cinéma|1953]], Zinneman le dirige à nouveau dans ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]'', un film de guerre qui bouscule les codes et les conventions, traitant d'[[adultère]], de [[prostitution]], d'[[alcoolisme]], de racisme et de torture, dans une Amérique alors en proie à la chasse aux activités antiaméricaines qu'impose le [[maccarthysme]]<ref name="cinemaclassic" />. Montgomery Clift obtient sa seconde nomination à l'[[Oscar du meilleur acteur]].
En [[1953 au cinéma|1953]], Zinneman le dirige à nouveau dans ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]'', un film de guerre qui bouscule les codes et les conventions, traitant d'[[adultère]], de [[prostitution]], d'[[alcoolisme]], de racisme et de torture, dans une Amérique alors en proie à la chasse aux activités antiaméricaines qu'impose le [[maccarthysme]]<ref name="cinemaclassic" />. Montgomery Clift obtient sa seconde nomination à l'[[Oscar du meilleur acteur]].


Avec [[Marlon Brando]], Clift est alors l'acteur le plus prisé des réalisateurs de renom : [[Alfred Hitchcock]] le dirige dans ''[[La Loi du silence]]'', [[Vittorio De Sica]] dans ''[[Station Terminus]]''.
Avec [[Marlon Brando]], Clift est alors l'acteur le plus prisé des réalisateurs de renom : [[Alfred Hitchcock]] le dirige dans ''[[La Loi du silence]]'', [[Vittorio De Sica]] dans ''[[Station Terminus]]''. Malgré le succès et une carrière alors à son sommet, la réussite n'apporte pas le bonheur à Montgomery Clift et l'effraie plutôt. Épuisé par le tournage en quelques mois de trois films, l'acteur se retire. Peu à peu la prise régulière de pilules — prescrites pour soigner des allergies — et l'alcool deviennent de véritables [[addiction]]s. Son état de santé est tel qu'il ne tourne plus durant trois ans<ref name="cinemaclassic" />.
Malgré le succès et une carrière alors à son sommet, la réussite n'apporte pas le bonheur à Montgomery Clift et l'effraie plutôt. Épuisé par le tournage en quelques mois de trois films, l'acteur se retire. Peu à peu la prise régulière de pilules — prescrites pour soigner des allergies — et l'alcool deviennent de véritables [[addiction]]s. Son état de santé est tel, qu'il ne tourne plus durant trois ans<ref name="cinemaclassic" />.


=== Tragique accident et second retour sur les écrans ===
=== Tragique accident et second retour sur les écrans ===


En [[1956 au cinéma|1956]], Montgomery Clift reprend le chemin des studios. Partageant une nouvelle fois l'affiche avec [[Elizabeth Taylor]], il tourne ''[[L'Arbre de vie]]'' dirigé par [[Edward Dmytryk]]. Sans elle, Clift ne serait peut-être jamais revenu au cinéma et il semble serein sans doute pour la première fois de sa carrière<ref name="cinemaclassic" />. Tout s'interrompt le {{date-|12 mai}}, jour où le comédien est victime d’un accident d’automobile au volant de sa [[Chevrolet Bel Air]]<ref name="dic">''Dictionnaire du cinéma : Les acteurs'', [[Jean Tulard]], édition [[Robert Laffont]], collection Bouquins, sixième édition, 2001.</ref> ; il heurte un pylône à une centaine de mètres de la propriété d'[[Elizabeth Taylor]]. C'est d'ailleurs cette dernière qui lui sauve la vie en retirant ses dents arrachées qui menaçaient de l'étouffer<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Olivier Rajchman|titre=Montgomery Clift - Une place en enfer|périodique=Studio Ciné Live n°76|date=Février 2016|issn=|lire en ligne=|pages=128 à 131}}.</ref>. Il en sort défiguré. Malgré les tentatives de la chirurgie plastique, son visage n'est plus jamais le même<ref name="dic" />.
En [[1956 au cinéma|1956]], Montgomery Clift reprend le chemin des studios. Partageant une nouvelle fois l'affiche avec [[Elizabeth Taylor]], il tourne ''[[L'Arbre de vie (film, 1957)|L'Arbre de vie]]'' dirigé par [[Edward Dmytryk]]. Sans elle, Clift ne serait peut-être jamais revenu au cinéma et il semble serein sans doute pour la première fois de sa carrière<ref name="cinemaclassic" />. Tout s'interrompt le {{date-|12 mai}}, jour où le comédien est victime d’un accident d’automobile au volant de sa [[Chevrolet Bel Air]]<ref name="dic">''Dictionnaire du cinéma : Les acteurs'', [[Jean Tulard]], édition [[Robert Laffont]], collection Bouquins, sixième édition, 2001.</ref> ; il heurte un pylône à une centaine de mètres de la propriété d'[[Elizabeth Taylor]]. C'est d'ailleurs cette dernière qui lui sauve la vie en retirant ses dents arrachées qui menaçaient de l'étouffer<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Olivier Rajchman|titre=Montgomery Clift - Une place en enfer|périodique=Studio Ciné Live n°76|date=Février 2016|lire en ligne=|pages=128 à 131}}.</ref>. Il en sort défiguré. Malgré les tentatives de la chirurgie plastique, son visage n'est plus jamais le même<ref name="dic" />.


Malgré tout sa carrière se poursuit et, en [[1958 au cinéma|1958]], il entreprend un second « come-back », sous la direction une fois encore de Dmytryk dans ''[[Le Bal des maudits]]''. [[Marlon Brando]] partage l'affiche avec lui et tente de l'aider à surmonter ses problèmes d'alcoolisme et les multiples dépendances qui fragilisent sa santé<ref name="cinemaclassic" />. L'année suivante, il retrouve son amie [[Elizabeth Taylor]] pour le tournage de ''[[Soudain l'été dernier (film)|Soudain l'été dernier]]'' que réalise [[Joseph L. Mankiewicz]]. C'est elle qui l'impose à la production et au cinéaste. Pour la première fois, Clift n'incarne pas un être angoissé et son interprétation d'un médecin devant effectuer une [[lobotomie]] sur une patiente, mais qui auparavant va chercher à comprendre la raison de sa psychose, constitue l'un des sommets de sa carrière<ref name="cinemaclassic" />. Très actif, il tourne pour [[Elia Kazan]], en [[1960 au cinéma|1960]] ''[[Le Fleuve sauvage]]''. Un tournage difficile où, plus que jamais, il se bat contre ses addictions, son alcoolisme semblant sans fin. À l'écran, il apparaît très amaigri et fatigué.
Malgré tout sa carrière se poursuit et, en [[1958 au cinéma|1958]], il entreprend un second « come-back », sous la direction une fois encore de Dmytryk dans ''[[Le Bal des maudits]]''. [[Marlon Brando]] partage l'affiche avec lui et tente de l'aider à surmonter ses problèmes d'alcoolisme et les multiples dépendances qui fragilisent sa santé<ref name="cinemaclassic" />. L'année suivante, il retrouve son amie [[Elizabeth Taylor]] pour le tournage de ''[[Soudain l'été dernier (film)|Soudain l'été dernier]]'' que réalise [[Joseph L. Mankiewicz]]. C'est elle qui l'impose à la production et au cinéaste. Pour la première fois, Clift n'incarne pas un être angoissé et son interprétation d'un médecin devant effectuer une [[lobotomie]] sur une patiente, mais qui auparavant va chercher à comprendre la raison de sa psychose, constitue l'un des sommets de sa carrière<ref name="cinemaclassic" />. Très actif, il tourne pour [[Elia Kazan]], en [[1960 au cinéma|1960]] ''[[Le Fleuve sauvage]]''. Un tournage difficile où, plus que jamais, il se bat contre ses addictions, son alcoolisme semblant sans fin. À l'écran, il apparaît très amaigri et fatigué.


=== Déclin et disparition de Montgomery Clift ===
=== Déclin et disparition de Montgomery Clift ===


En ce début de décennie, l'image de Montgomery Clift n'est plus la même. Il est loin à présent de l'image du [[jeune premier]] aux milliers d'admiratrices. Son attitude sur les tournages le pénalise. Malgré cette mauvaise réputation et faisant fi des médisances, le cinéaste [[John Huston]] l'engage pour son prochain film ''[[Les Désaxés (film)|Les Désaxés]]''. En vedette [[Marilyn Monroe]], [[Clark Gable]] et Clift. Un tournage éprouvant et difficile, Clift allant de mal en pis. Sous la caméra d'Huston, il est [[Sigmund Freud]], l'année suivante dans ''[[Freud, passions secrètes]]''. La relation entre l'acteur et le réalisateur se dégrade, leurs personnalités diffèrent et Huston a bien du mal à admettre l'[[homosexualité]] de son interprète. Clift, qui peine à se souvenir de son texte, est malmené par le réalisateur. Sur le plateau, deux camps s'affrontent, l'un soutenant Huston, l'autre Clift. Un temps, [[Universal Studios|Universal]] projette de remplacer celui-ci par [[Eli Wallach]], mais y renonce finalement<ref name="cinemaclassic" />.
Au début des années soixante, l'image de Montgomery Clift n'est plus la même. Il est loin à présent de l'image du [[jeune premier]] aux milliers d'admiratrices. Son attitude sur les tournages le pénalise. Malgré cette mauvaise réputation et faisant fi des médisances, le cinéaste [[John Huston]] l'engage pour son prochain film ''[[Les Désaxés (film)|Les Désaxés]]'', avec en vedette [[Marilyn Monroe]], [[Clark Gable]] et Clift. Le tournage est éprouvant et difficile, Clift allant de mal en pis. Toujours devant la caméra de Huston, il est [[Sigmund Freud]], l'année suivante dans ''[[Freud, passions secrètes]]''. La relation entre l'acteur et le réalisateur se dégrade, leurs personnalités diffèrent et Huston a bien du mal à admettre l'[[homosexualité]] de son interprète. Clift, qui peine à se souvenir de son texte, est malmené par le réalisateur. Sur le plateau, deux camps s'affrontent, l'un soutenant Huston, l'autre Clift. Un temps, [[Universal Studios|Universal]] projette de remplacer celui-ci par [[Eli Wallach]], mais y renonce finalement<ref name="cinemaclassic" />.

On peut dire que le film ''Les Désaxés'' est un double drame dans la mesure où le film est lui-même dramatique, mais aussi parce que les trois acteurs principaux (Marilyn Monroe, Montmogery Clift et Clark Gable) sont tous les trois morts peu de temps après ce film. De fait, seul Eli Wallach a survécu.
La même année, Montgomery Clift obtient une nouvelle nomination à l'[[Oscars du cinéma|Oscar]], cette fois du meilleur second rôle (pour ''[[Jugement à Nuremberg]]'').
La même année, Montgomery Clift obtient une nouvelle nomination à l'[[Oscars du cinéma|Oscar]], cette fois du meilleur second rôle (pour ''[[Jugement à Nuremberg]]'').


Au milieu des [[années 1960]], l'acteur interrompt complètement sa carrière. Son intérêt pour le [[septième art]] n'est plus le même et il quitte les studios californiens pour [[New York]]. [[François Truffaut]] le veut dans son prochain film ''[[Fahrenheit 451]]'', mais Clift décline l'offre<ref name="cinemaclassic" />. En [[1966 au cinéma|1966]], ''[[L'Espion (film, 1966)|L'Espion]]'' de [[Raoul Levy]] est sa dernière apparition sur les écrans. Il consent à participer au prochain film d'[[John Huston|Huston]] ''[[Reflets dans un œil d'or]]'', uniquement parce qu’il a à nouveau l'occasion de partager l'affiche avec [[Elizabeth Taylor]]. Mais le destin en décide autrement : le {{date-|23 juillet 1966}}, son compagnon Lorenzo James<ref name="imdb bio" />, entrant dans sa chambre, le découvre mort, terrassé par un [[infarctus]]<ref name="cinemaclassic" />.
Au milieu des [[années 1960]], l'acteur interrompt complètement sa carrière. Son intérêt pour le [[septième art]] n'est plus le même et il quitte les studios californiens pour [[New York]]. [[François Truffaut]] le veut dans son prochain film ''[[Fahrenheit 451]]'', mais Clift décline l'offre<ref name="cinemaclassic" />. En [[1966 au cinéma|1966]], ''[[L'Espion (film, 1966)|L'Espion]]'' de [[Raoul Levy]] est sa dernière apparition sur les écrans. Il consent à participer au prochain film de [[John Huston]], ''[[Reflets dans un œil d'or]]'', uniquement parce qu’il a à nouveau l'occasion de partager l'affiche avec [[Elizabeth Taylor]]. Mais le destin en décide autrement : le {{date-|23 juillet 1966}}, son compagnon Lorenzo James<ref name="imdb bio" /> entrant dans sa chambre, le découvre mort, terrassé par un [[infarctus]]<ref name="cinemaclassic" />.


De sa disparition, le professeur d'art dramatique [[Robert Lewis]] a dit : {{citation|Sa mort a été appelée le plus long suicide de l'histoire}}<ref name="imdb bio" />.
De sa disparition, le professeur d'art dramatique [[Robert Lewis]] a dit : {{citation|Sa mort a été appelée le plus long suicide de l'histoire}}<ref name="imdb bio" />.


Montgomery Clift est enterré à [[Brooklyn]] au cimetière [[Société religieuse des Amis|quaker]] de Prospect Park. Sa pierre tombale, perdue parmi les autres, n'est pas librement accessible au public. Sa famille a justifié ce choix pour préserver la paix éternelle (enfin trouvée) de l'acteur. En {{date-|juin 2006}}, sa résidence [[brownstone]] de New York, située au 217 East 61 Street, a été proposée à la vente pour la somme de 5,5 millions de dollars. Monty Clift en avait fait l'acquisition en 1960 et c'est du reste dans cette même demeure qu'il est décédé en 1966. Sur le mur côté rue de la brownstone, une plaque commémorative avait été apposée, mais elle a été enlevée, car trop de curieux venaient se faire photographier devant cette demeure et importunaient les propriétaires.
Montgomery Clift est enterré à [[Brooklyn]] au cimetière [[Société religieuse des Amis|quaker]] de Prospect Park. Sa pierre tombale, perdue parmi les autres, n'est pas librement accessible au public. Sa famille a justifié ce choix pour préserver la "paix éternelle" de l'acteur. En {{date-|juin 2006}}, sa résidence [[brownstone]] de New York, située au 217 East 61 Street, a été proposée à la vente pour la somme de 5,5 millions de dollars. Monty Clift en avait fait l'acquisition en 1960 et c'est d'ailleurs dans cette demeure qu'il est décédé en 1966. Sur le mur du côté de la rue de la brownstone, une plaque commémorative avait été apposée, mais elle a été enlevée, car trop de curieux venaient se faire photographier devant cette demeure et importunaient les propriétaires.


== Vie privée ==
== Vie privée ==
Tout comme [[Marlon Brando]] et [[James Dean]], Montgomery Clift est [[Bisexualité|bisexuel]]<ref>{{en}} Michelangelo Capua, ''Montgomery Clift: A Biography'', {{p.|22}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Ronald Fox, ''Current Researsh on Bisexuality''</ref>{{,}}<ref>Patricia Bosworth, dans {{en}} ''Montgomery Clift: A Biography'' fait appel au témoignage de son frère Brooks, qui indique notamment avoir rencontré deux jeunes femmes enceintes de Montgomery.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Steve Cohan, ''Masked Men: Masculinity and the Movies in the Fifties'', {{p.|226}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[[The Advocate]]'', 9 juillet 2002, {{p.|39}}.</ref>.
Plusieurs de ses biographes présentent Montgomery Clift comme étant [[Bisexualité|bisexuel]]<ref>{{en}} Michelangelo Capua, ''Montgomery Clift: A Biography'', {{p.|22}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Ronald Fox, ''Current Researsh on Bisexuality''</ref>{{,}}<ref>Patricia Bosworth, dans {{en}} ''Montgomery Clift: A Biography'' fait appel au témoignage de son frère Brooks, qui indique notamment avoir rencontré deux jeunes femmes enceintes de Montgomery.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Steve Cohan, ''Masked Men: Masculinity and the Movies in the Fifties'', {{p.|226}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[[The Advocate]]'', 9 juillet 2002, {{p.|39}}.</ref>.


Montgomery Clift a eu une relation avec l'actrice [[Libby Holman]], qui est probablement sa principale et dernière relation [[hétérosexuelle]]<ref name=imb/>. Au début des [[années 1950]], Montgomery Clift évolue vers un comportement amoureux uniquement [[homosexuel]], et cela même s'il entretient des liens amicaux forts avec certaines relations féminines venues du théâtre, des relations largement encouragées par les publicitaires des studios<ref name = imb>{{en}} [https://www.imdb.com/name/nm0001050/bio Montgomery Clift Biography], [[Internet Movie Database]].</ref>.
Montgomery Clift a eu une relation avec l'actrice [[Libby Holman]], qui est probablement sa principale et dernière relation [[hétérosexuelle]]<ref name=imb/>. Au début des [[années 1950]], Montgomery Clift évolue vers un comportement amoureux uniquement [[homosexuel]], et cela même s'il entretient des liens amicaux forts avec certaines relations féminines venues du théâtre, des relations largement encouragées par les publicitaires des studios<ref name = imb>{{en}} [https://www.imdb.com/name/nm0001050/bio Montgomery Clift Biography], [[Internet Movie Database]].</ref>.
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== Filmographie ==
== Filmographie ==
=== Télévision ===
* [[1939 à la télévision|1939]] : ''[[Hay Fever]]'' d'[[Ed Sobol]] : ''L'enfant cadet''
* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[La Rivière rouge]]'' ({{langue|en|''Red River''}}) d’[[Howard Hawks]] : ''Matthew Garth''
* [[1939 à la télévision|1939]] : ''[[Hay Fever]]'' d'[[Ed Sobol]] : l'enfant cadet
=== Cinéma ===
* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[Les Anges marqués]]'' ({{langue|en|''The Search''}}) de [[Fred Zinnemann]] : ''Ralph ‘Steve’ Stevenson''
{{colonne|taille=30|
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[L'Héritière|L’Héritière]]'' ({{langue|en|''The Heiress''}}) de [[William Wyler]] : ''Morris Townsend ''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[La Ville écartelée]]'' ({{langue|en|''The Big lift''}}) de [[George Seaton]] : ''{{langue|en|Sgt. 1st Class}} Danny MacCullough''
* [[1948 au cinéma|1948]] : ''[[La Rivière rouge]]'' ({{langue|en|''Red River''}}) d’[[Howard Hawks]] : Matthew Garth
* [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Une place au soleil (film, 1951)|Une place au soleil]]'' ({{langue|en|''A Place in the sun''}}) de [[George Stevens]] : ''George Eastman''
* 1948 : ''[[Les Anges marqués]]'' ({{langue|en|''The Search''}}) de [[Fred Zinnemann]] : Ralph ‘Steve’ Stevenson
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[La Loi du silence]]'' ({{langue|en|''I Confess''}}) d’[[Alfred Hitchcock]] : ''Père Michael William Logan''
* [[1949 au cinéma|1949]] : ''[[L'Héritière (film, 1949)|L’Héritière]]'' ({{langue|en|''The Heiress''}}) de [[William Wyler]] : Morris Townsend
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[Tant qu'il y aura des hommes|Tant qu’il y aura des hommes]]'' ({{langue|en|''From here to eternity''}}) de [[Fred Zinnemann]] : ''Robert Lee Prewitt''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[La Ville écartelée]]'' ({{langue|en|''The Big lift''}}) de [[George Seaton]] : {{langue|en|Sgt. 1st Class}} Danny MacCullough
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Station Terminus]]'' ({{langue|it|''Stazione Termini''}}) de [[Vittorio De Sica]] : ''Giovanni Doria''
* [[1951 au cinéma|1951]] : ''[[Une place au soleil (film, 1951)|Une place au soleil]]'' ({{langue|en|''A Place in the sun''}}) de [[George Stevens]] : George Eastman
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[L'Arbre de vie|L’Arbre de vie]]'' ({{langue|en|''Raintree county''}}) d’[[Edward Dmytryk]] : ''John Wickliff Shawnessy''
* [[1953 au cinéma|1953]] : ''[[La Loi du silence]]'' ({{langue|en|''I Confess''}}) d’[[Alfred Hitchcock]] : Père Michael William Logan
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Le Bal des maudits]]'' ({{langue|en|''The Young Lions''}}) d’[[Edward Dmytryk]] : ''Noah Ackerman''
* 1953 : ''[[Tant qu'il y aura des hommes|Tant qu’il y aura des hommes]]'' ({{langue|en|''From here to eternity''}}) de Fred Zinnemann : Robert Lee Prewitt
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Cœurs brisés (film, 1958)|Cœurs brisés]]'' ({{langue|en|''Lonelyhearts''}}) de [[Vincent J. Donehue]] : ''Adam White''
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Station Terminus]]'' ({{langue|it|''Stazione Termini''}}) de [[Vittorio De Sica]] : Giovanni Doria
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Soudain l'été dernier (film)|Soudain l’été dernier]]'' ({{langue|en|''Suddenly last summer''}}) de [[Joseph L. Mankiewicz]] : ''Docteur Cukrowicz''
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[L'Arbre de vie (film, 1957)|L’Arbre de vie]]'' ({{langue|en|''Raintree county''}}) d’[[Edward Dmytryk]] : John Wickliff Shawnessy
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[Le Fleuve sauvage]]'' ({{langue|en|''Wild river''}}) d’[[Elia Kazan]] : ''Chuck Glover''
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Le Bal des maudits]]'' ({{langue|en|''The Young Lions''}}) d’Edward Dmytryk : Noah Ackerman
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Les Désaxés (film)|Les Désaxés]]'' ({{langue|en|''The Misfits''}}) de [[John Huston]] : ''Perce Howland''
* 1958 : ''[[Cœurs brisés (film, 1958)|Cœurs brisés]]'' ({{langue|en|''Lonelyhearts''}}) de [[Vincent J. Donehue]] : Adam White
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Jugement à Nuremberg]]'' ({{langue|en|''Judgment at Nuremberg''}}) de [[Stanley Kramer]] : ''Rudolph Petersen''
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Soudain l'été dernier (film)|Soudain l’été dernier]]'' ({{langue|en|''Suddenly last summer''}}) de [[Joseph L. Mankiewicz]] : Docteur Cukrowicz
* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Freud, passions secrètes]]'' (''Freud'') de [[John Huston]] : ''[[Sigmund Freud]]''
* [[1960 au cinéma|1960]] : ''[[Le Fleuve sauvage]]'' ({{langue|en|''Wild river''}}) d’[[Elia Kazan]] : Chuck Glover
* [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[L'Espion (film, 1966)|L’Espion]]'' de [[Raoul Lévy]] : ''Professeur James Bower''
* [[1961 au cinéma|1961]] : ''[[Les Désaxés (film)|Les Désaxés]]'' ({{langue|en|''The Misfits''}}) de [[John Huston]] : Perce Howland
* 1961 : ''[[Jugement à Nuremberg]]'' ({{langue|en|''Judgment at Nuremberg''}}) de [[Stanley Kramer]] : Rudolph Petersen
* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Freud, passions secrètes]]'' (''Freud'') de John Huston : [[Sigmund Freud]]
* [[1966 au cinéma|1966]] : ''[[L'Espion (film, 1966)|L’Espion]]'' de [[Raoul Lévy]] : Professeur James Bower
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== Théâtre ==
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== Pièce radiophonique ==
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* [[1964]] : ''[[La Ménagerie de verre]]'', pièce de [[Tennessee Williams]], avec [[Jessica Tandy]], [[Julie Harris (actrice)|Julie Harris]] et [[David Wayne]]
* [[1964]] : ''[[La Ménagerie de verre]]'', pièce de [[Tennessee Williams]], avec [[Jessica Tandy]], [[Julie Harris (actrice)|Julie Harris]] et [[David Wayne]]

== Distinctions ==
* [[21e cérémonie des Oscars|Oscars 1949]] : nomination à l'[[Oscar du meilleur acteur]] pour ''[[Les Anges marqués]]''
* [[24e cérémonie des Oscars|Oscars 1952]] : nomination à l'[[Oscar du meilleur acteur]] pour [[Une place au soleil (film)|''Une place au soleil'']]
* [[26e cérémonie des Oscars|Oscars 1954]] : nomination à l'[[Oscar du meilleur acteur]] pour ''[[Tant qu'il y aura des hommes]]''
* [[Hollywood Walk of Fame]] 1960 : Etoile d'honneur
* [[34e cérémonie des Oscars|Oscars 1962]] : nomination à l'[[Oscar du meilleur acteur dans un second rôle]] pour ''[[Jugement à Nuremberg]]''
* [[Golden Globes 1962]] : nomination au [[Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle]] pour ''[[Les Anges marqués|Jugement à Nuremberg]]''
* [[British Academy Film and Television Arts Awards|Baftas]] [[1962 au cinéma|1962]] : nomination au [[British Academy Film Award du meilleur acteur|Bafta du meilleur acteur étranger]] pour ''[[Les Anges marqués|Jugement à Nuremberg]]''


== Notes et références ==
== Notes et références ==

=== Notes ===
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== Bibliographie ==
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
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*{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Patricia Bosworth |titre=Montgomery Clift |sous-titre=Portrait d'un rebelle |lieu=Paris |éditeur=[[Mercure de France]] |année=1974 |pages totales=329 |isbn=978-2-7152-0015-9}}
*{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Sébastien Monod |titre=Montgomery Clift |sous-titre=L'enfer du décor |éditeur=LettMotif, [[La Madeleine (Nord)|La Madeleine]] |année=2017 |isbn=978-2-36716-213-3}}


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Pour les articles homonymes, voir Clift.

Montgomery Clift
Description de cette image, également commentée ci-après
Montgomery Clift en 1948.
Nom de naissance Edward Montgomery Clift
Surnom Monty
Naissance
Omaha (Nebraska, États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américain
Décès (à 45 ans)
New York (NY, États-Unis)
Profession Acteur
Films notables Une place au soleil
Tant qu’il y aura des hommes
Soudain l’été dernier
Les Désaxés
Site internet Montgomery Clift

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Edward Montgomery Clift [ˈɛdwɚd mɒntˈɡʌməri klɪft][1], né le à Omaha et mort le à New York, est un acteur américain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Montgomery Clift naît en 1920, précédé par Roberta sa sœur jumelle. Il a un frère, nommé Brooks, de dix-huit mois son aîné. William, le père, gagne aisément sa vie dans le secteur bancaire[2]. Durant ses jeunes années, sa mère est très présente et tente d'éduquer ses enfants de façon aristocratique ; bien que cette tentative soit malmenée durant les années trente et la crise des marchés financiers[3]. Surnommé par ses proches Monty, il fait, à 13 ans[4], ses débuts sur scène à Broadway.

Début professionnel[modifier | modifier le code]

Servi par un physique avantageux, Clift se fait rapidement une solide réputation d'acteur. Au début des années 1940, l'actrice Libby Holman — qu'il ne laisse pas indifférente — produit à son intention la pièce Mexican Mural. Cette relation avec l'actrice est probablement la dernière relation hétérosexuelle de Clift[2], Libby Holman constatant, comme d'autres femmes, son homosexualité[3]. L'influence de l'actrice n'en est pas moins importante sur sa carrière. Suivant ses conseils, il repousse les offres des studios hollywoodiens, Holman considérant qu'il doit auparavant perfectionner son jeu, dans le but de pouvoir interpréter nombre de personnages dans un large registre d'émotions. C'est ainsi que l'acteur refuse de tourner dans Boulevard du crépuscule (1950), Le train sifflera trois fois, (1952) et À l'Est d'Eden (1955)[2].

Acteur de cinéma[modifier | modifier le code]

Montgomery Clift a pourtant débuté au cinéma en 1948, sous la direction d'Howard Hawks, incarnant le fils adoptif de John Wayne dans le western La Rivière rouge. Si cette première prestation est remarquée, l'année suivante, le comédien remporte son premier succès personnel avec Les Anges marqués de Fred Zinneman, pour lequel il obtient sa première nomination aux Oscars[3].

En 1951, grâce à son interprétation d'un jeune employé issu d'un milieu modeste, dans le mélodrame Une place au soleil, il devient l'une des plus grandes vedettes d'Hollywood. Il partage l'affiche avec Shelley Winters et Elizabeth Taylor. C'est avec cette dernière le début d'une grande amitié qui perdure au fil des années. Le film obtient un grand succès et le quotidien de Clift en est changé. Désormais il a autour de lui quotidiennement nombre d'admiratrices et de photographes.

En 1953, Zinneman le dirige à nouveau dans Tant qu'il y aura des hommes, un film de guerre qui bouscule les codes et les conventions, traitant d'adultère, de prostitution, d'alcoolisme, de racisme et de torture, dans une Amérique alors en proie à la chasse aux activités antiaméricaines qu'impose le maccarthysme[3]. Montgomery Clift obtient sa seconde nomination à l'Oscar du meilleur acteur.

Avec Marlon Brando, Clift est alors l'acteur le plus prisé des réalisateurs de renom : Alfred Hitchcock le dirige dans La Loi du silence, Vittorio De Sica dans Station Terminus. Malgré le succès et une carrière alors à son sommet, la réussite n'apporte pas le bonheur à Montgomery Clift et l'effraie plutôt. Épuisé par le tournage en quelques mois de trois films, l'acteur se retire. Peu à peu la prise régulière de pilules — prescrites pour soigner des allergies — et l'alcool deviennent de véritables addictions. Son état de santé est tel qu'il ne tourne plus durant trois ans[3].

Tragique accident et second retour sur les écrans[modifier | modifier le code]

En 1956, Montgomery Clift reprend le chemin des studios. Partageant une nouvelle fois l'affiche avec Elizabeth Taylor, il tourne L'Arbre de vie dirigé par Edward Dmytryk. Sans elle, Clift ne serait peut-être jamais revenu au cinéma et il semble serein sans doute pour la première fois de sa carrière[3]. Tout s'interrompt le , jour où le comédien est victime d’un accident d’automobile au volant de sa Chevrolet Bel Air[5] ; il heurte un pylône à une centaine de mètres de la propriété d'Elizabeth Taylor. C'est d'ailleurs cette dernière qui lui sauve la vie en retirant ses dents arrachées qui menaçaient de l'étouffer[6]. Il en sort défiguré. Malgré les tentatives de la chirurgie plastique, son visage n'est plus jamais le même[5].

Malgré tout sa carrière se poursuit et, en 1958, il entreprend un second « come-back », sous la direction une fois encore de Dmytryk dans Le Bal des maudits. Marlon Brando partage l'affiche avec lui et tente de l'aider à surmonter ses problèmes d'alcoolisme et les multiples dépendances qui fragilisent sa santé[3]. L'année suivante, il retrouve son amie Elizabeth Taylor pour le tournage de Soudain l'été dernier que réalise Joseph L. Mankiewicz. C'est elle qui l'impose à la production et au cinéaste. Pour la première fois, Clift n'incarne pas un être angoissé et son interprétation d'un médecin devant effectuer une lobotomie sur une patiente, mais qui auparavant va chercher à comprendre la raison de sa psychose, constitue l'un des sommets de sa carrière[3]. Très actif, il tourne pour Elia Kazan, en 1960 Le Fleuve sauvage. Un tournage difficile où, plus que jamais, il se bat contre ses addictions, son alcoolisme semblant sans fin. À l'écran, il apparaît très amaigri et fatigué.

Déclin et disparition de Montgomery Clift[modifier | modifier le code]

Au début des années soixante, l'image de Montgomery Clift n'est plus la même. Il est loin à présent de l'image du jeune premier aux milliers d'admiratrices. Son attitude sur les tournages le pénalise. Malgré cette mauvaise réputation et faisant fi des médisances, le cinéaste John Huston l'engage pour son prochain film Les Désaxés, avec en vedette Marilyn Monroe, Clark Gable et Clift. Le tournage est éprouvant et difficile, Clift allant de mal en pis. Toujours devant la caméra de Huston, il est Sigmund Freud, l'année suivante dans Freud, passions secrètes. La relation entre l'acteur et le réalisateur se dégrade, leurs personnalités diffèrent et Huston a bien du mal à admettre l'homosexualité de son interprète. Clift, qui peine à se souvenir de son texte, est malmené par le réalisateur. Sur le plateau, deux camps s'affrontent, l'un soutenant Huston, l'autre Clift. Un temps, Universal projette de remplacer celui-ci par Eli Wallach, mais y renonce finalement[3].

On peut dire que le film Les Désaxés est un double drame dans la mesure où le film est lui-même dramatique, mais aussi parce que les trois acteurs principaux (Marilyn Monroe, Montmogery Clift et Clark Gable) sont tous les trois morts peu de temps après ce film. De fait, seul Eli Wallach a survécu. La même année, Montgomery Clift obtient une nouvelle nomination à l'Oscar, cette fois du meilleur second rôle (pour Jugement à Nuremberg).

Au milieu des années 1960, l'acteur interrompt complètement sa carrière. Son intérêt pour le septième art n'est plus le même et il quitte les studios californiens pour New York. François Truffaut le veut dans son prochain film Fahrenheit 451, mais Clift décline l'offre[3]. En 1966, L'Espion de Raoul Levy est sa dernière apparition sur les écrans. Il consent à participer au prochain film de John Huston, Reflets dans un œil d'or, uniquement parce qu’il a à nouveau l'occasion de partager l'affiche avec Elizabeth Taylor. Mais le destin en décide autrement : le , son compagnon Lorenzo James[2] entrant dans sa chambre, le découvre mort, terrassé par un infarctus[3].

De sa disparition, le professeur d'art dramatique Robert Lewis a dit : « Sa mort a été appelée le plus long suicide de l'histoire »[2].

Montgomery Clift est enterré à Brooklyn au cimetière quaker de Prospect Park. Sa pierre tombale, perdue parmi les autres, n'est pas librement accessible au public. Sa famille a justifié ce choix pour préserver la "paix éternelle" de l'acteur. En , sa résidence brownstone de New York, située au 217 East 61 Street, a été proposée à la vente pour la somme de 5,5 millions de dollars. Monty Clift en avait fait l'acquisition en 1960 et c'est d'ailleurs dans cette demeure qu'il est décédé en 1966. Sur le mur du côté de la rue de la brownstone, une plaque commémorative avait été apposée, mais elle a été enlevée, car trop de curieux venaient se faire photographier devant cette demeure et importunaient les propriétaires.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Plusieurs de ses biographes présentent Montgomery Clift comme étant bisexuel[7],[8],[9],[10],[11].

Montgomery Clift a eu une relation avec l'actrice Libby Holman, qui est probablement sa principale et dernière relation hétérosexuelle[4]. Au début des années 1950, Montgomery Clift évolue vers un comportement amoureux uniquement homosexuel, et cela même s'il entretient des liens amicaux forts avec certaines relations féminines venues du théâtre, des relations largement encouragées par les publicitaires des studios[4].

L'acteur ne supportant plus « le regard des autres sur sa sexualité »[12] quitte Hollywood pour New York et se désintéresse du cinéma. Au moment de sa disparition, il envisageait de tourner un nouveau film — Reflets dans un œil d'or de John Huston — uniquement parce qu'il aurait eu, une nouvelle fois, comme partenaire, son amie Elizabeth Taylor[13], avec laquelle il entretenait depuis le début des années 1950 une solide et durable relation mi-amicale mi-amoureuse, qui serait restée purement platonique[N 1]. Il fut très lié avec Myrna Loy durant le tournage de Cœurs brisés, à tel point que persistaient des rumeurs de mariage entre les deux[14].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

En 1954, il adapte et joue La Mouette de Tchekhov.

Pièce radiophonique[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. ↑ « Elle tenta vainement de le fléchir, et elle comprit peu à peu qu'il avait une vie homosexuelle secrète qui l'empêcherait toujours de se vouer entièrement à elle — ce qu'elle attendait désespérément d'un homme. Elizabeth confiera plus tard à l'écrivain Thomas Thompson qu'elle n'y était « jamais arrivée » sexuellement avec Monty. […] « Il y a eu des hommes que j'ai vraiment aimés, mais qui n'aimaient vraiment pas les femmes. » - Source : Elizabeth Taylor - La dernière star, éditions Sylvie Messinger, 1982, p. 55 ; biographie d'Elizabeth Taylor par Kitty Kelley.

Références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. ↑ a b c d et e « Montgomery Clift - IMDb », sur imdb.com (consulté le ).
  3. ↑ a b c d e f g h i j et k (en) « Cinemaclassic », sur cinemaclassic.free.fr (consulté le ).
  4. ↑ a b et c (en) Montgomery Clift Biography, Internet Movie Database.
  5. ↑ a et b Dictionnaire du cinéma : Les acteurs, Jean Tulard, édition Robert Laffont, collection Bouquins, sixième édition, 2001.
  6. ↑ Olivier Rajchman, « Montgomery Clift - Une place en enfer », Studio Ciné Live n°76,‎ , p. 128 à 131.
  7. ↑ (en) Michelangelo Capua, Montgomery Clift: A Biography, p. 22
  8. ↑ (en) Ronald Fox, Current Researsh on Bisexuality
  9. ↑ Patricia Bosworth, dans (en) Montgomery Clift: A Biography fait appel au témoignage de son frère Brooks, qui indique notamment avoir rencontré deux jeunes femmes enceintes de Montgomery.
  10. ↑ (en) Steve Cohan, Masked Men: Masculinity and the Movies in the Fifties, p. 226
  11. ↑ (en) The Advocate, 9 juillet 2002, p. 39.
  12. ↑ Biographie de Montgomery Clift sur CinemaClassic.fr : « Le regard des autres sur sa sexualité l'empêche de trouver toute forme de sérénité et son goût pour le cinéma semble avoir diminué. Au milieu des années 60, il s'enfuit d'Hollywood et se réfugie à New York. ».
  13. ↑ Biographie de Montgomery Clift sur CinemaClassic.fr.
  14. ↑ Montgomery Clift: A BiographyPatricia Bosworth (2012).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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