« Todor Jivkov » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédente
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Cheep (discuter | contributions)
176 541 modifications
mAucun résumé des modifications
Jack Demol (discuter | contributions)
59 366 modifications
m typographie
 
(19 versions intermédiaires par 13 utilisateurs non affichées)
Ligne 5 : Ligne 5 :
| image = Todor Zhivkov , eerste secretaris Communistische Partij en president van Bulgari, Bestanddeelnr 924-8077 (cropped).jpg
| image = Todor Zhivkov , eerste secretaris Communistische Partij en president van Bulgari, Bestanddeelnr 924-8077 (cropped).jpg
| légende = Todor Jivkov en 1971.
| légende = Todor Jivkov en 1971.
| fonction1 = [[Liste des présidents de la Bulgarie|Président du Conseil d'État <br />de la République populaire de Bulgarie]]
| fonction1 = [[Liste des présidents de la Bulgarie|Président du Conseil d'État de la république populaire de Bulgarie]]
| à partir du fonction1 = {{Date|7|juillet|1971}}
| à partir du fonction1 = {{Date|7|juillet|1971}}
| jusqu'au fonction1 = {{Date|17|novembre|1989}}<br /><small>({{durée|7|7|1971|17|11|1989}})</small>
| jusqu'au fonction1 = {{Date|17|novembre|1989}}<br /><small>({{durée|7|7|1971|17|11|1989}})</small>
| président du conseil 1 = [[Stanko Todorov]]<br />[[Grisha Filipov]]<br />[[Gueorgui Atanassov]]
| président du conseil 1 = [[Stanko Todorov]]<br />[[Grisha Filipov]]<br />[[Guéorgui Atanassov (homme politique)|Guéorgui Atanassov]]
| prédécesseur 1 = {{Lien|lang=en|trad=Georgi Traykov|fr=Gueorgui Traïkov}}
| prédécesseur 1 = {{Lien|lang=en|trad=Georgi Traykov|fr=Gueorgui Traïkov}}
| successeur 1 = [[Petar Mladenov]]
| successeur 1 = [[Petar Mladenov]]
Ligne 40 : Ligne 40 :
| parti = [[Parti communiste bulgare|PCB]] <small>(1932-1938)</small><br />[[Parti communiste bulgare|PBO]] <small>(1938-1948)</small><br />[[Parti communiste bulgare|PCB]] <small>(1948-1989)</small>
| parti = [[Parti communiste bulgare|PCB]] <small>(1932-1938)</small><br />[[Parti communiste bulgare|PBO]] <small>(1938-1948)</small><br />[[Parti communiste bulgare|PCB]] <small>(1948-1989)</small>
| syndicat =
| syndicat =
| surnom = Ianko<br />Baï Tocho<br />''Tato'' (en [[français]] : « [[Papa]] »)<br />''Chovekout ot naroda'' (en français : « L'homme du peuple »)
| surnom = Ianko<br />Baï Tocho<br />''Tato'' (en [[français]] : « [[Paternité|Papa]] »)<br />''Chovekout ot naroda'' (en français : « L'homme du peuple »)
| père =
| père =
| mère =
| mère =
| fratrie =
| fratrie =
| conjoint = {{mariage|{{Lien|langue=en|trad=Mara Maleeva-Zhivkova|fr=Mara Maleeva-Jivkova}}|1939|1971}}
| conjoint = {{mariage|{{Lien|langue=en|trad=Mara Maleeva-Zhivkova|fr=Mara Maleeva-Jivkova}}|1939|1971}}
| enfants = [[Lyudmila Jivkova]] <small>(fille)</small><br />{{Lien|langue=bg|trad=Владимир Живков|fr=Vladimir Jivkov}} <small>(fils)</small>
| enfants = [[Lioudmila Jivkova]] <small>(fille)</small><br />{{Lien|langue=bg|trad=Владимир Живков|fr=Vladimir Jivkov}} <small>(fils)</small>
| entourage =
| entourage =
| université =
| université =
Ligne 56 : Ligne 56 :
}}
}}


'''Todor Khristov Jivkov''' (en [[bulgare]] : {{Langue|bg|Toдор Xpиcтoв Живков}} ; [[Système bulgare officiel de translittération des caractères cyrilliques|SBOTCC]] : ''Todor Hristov Zhivkov'' ; [[Alphabet phonétique international|API]] : {{MSAPI|/ˈtɔdor ˈxristof ˈʒifkof/}}), né le {{date de naissance|7|septembre|1911}} et mort le {{date de décès|5|août|1998}}, est un [[Personnalité politique|homme politique]] [[Communisme|communiste]] [[Bulgarie|bulgare]]. Il est durant 33 ans le principal dirigeant de la [[République populaire de Bulgarie]].
'''Todor Khristov Jivkov''' (en [[bulgare]] : {{Langue|bg|Toдор Xpиcтoв Живков}} ; [[Système bulgare officiel de translittération des caractères cyrilliques|SBOTCC]] : ''Todor Hristov Zhivkov'' ; [[Alphabet phonétique international|API]] : {{MSAPI|/ˈtɔdor ˈxristof ˈʒifkof/}}), né le {{date de naissance|7|septembre|1911}} et mort le {{date de décès|5|août|1998}}, est un [[Personnalité politique|homme politique]] [[Communisme|communiste]] [[Bulgarie|bulgare]]. Il est durant 33 ans le principal dirigeant de la [[république populaire de Bulgarie]].


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:012.La invitatia lui Todor Jivkov, prim-secretar al C.C. al P.C.Bulgar, presedintele Consiliului de Stat(cleaned).jpg |gauche|vignette|Todor Jivkov et le président de la [[République socialiste de Roumanie]], [[Nicolae Ceaușescu]], {{nobr|en 1979}}.]]
[[Fichier:012.La invitatia lui Todor Jivkov, prim-secretar al C.C. al P.C.Bulgar, presedintele Consiliului de Stat(cleaned).jpg |gauche|vignette|Le président de la [[république socialiste de Roumanie]], [[Nicolae Ceaușescu]] et Todor Jivkov, {{nobr|en 1979}}.]]


=== Enfance ===
=== Enfance ===
Ligne 69 : Ligne 69 :
Membre important de l'appareil policier de l'État après 1945, Todor Jivkov intègre le [[politburo]] du [[Parti communiste bulgare]] en 1951 et devient chef du parti en 1954. Il manœuvre habillement à [[Moscou]] pour supplanter ses concurrents.
Membre important de l'appareil policier de l'État après 1945, Todor Jivkov intègre le [[politburo]] du [[Parti communiste bulgare]] en 1951 et devient chef du parti en 1954. Il manœuvre habillement à [[Moscou]] pour supplanter ses concurrents.


[[Chefs du gouvernement bulgares|Président du Conseil des ministres]] de 1962 à 1971, il est chef de l'État bulgare du {{date-|7 juillet 1971}} au {{date-|17 novembre 1989}}. Sa politique est marquée par une grande stabilité, voire une stagnation, similaire à {{Lien|langue=en|trad=Era of Stagnation|fr=Stagnation brejnévienne|texte=celle}} de [[Léonid Brejnev]], avec qui il entretient de bonnes relations. Il déclare vouloir « procéder à l'unification définitive d'une nation majoritairement chrétienne par l'éradication de la présence turque/musulmane dans le pays » ; il mène ainsi une politique de « bulgarisation » des minorités musulmanes baptisée « [[Processus de régénération|processus de régénération nationale]] ».
[[Chefs du gouvernement bulgares|Président du Conseil des ministres]] de 1962 à 1971, il est chef de l'État bulgare du {{date-|7 juillet 1971}} au {{date-|17 novembre 1989}}. Sa politique est marquée par une grande stabilité, voire une stagnation, similaire à [[Stagnation brejnévienne|celle]] de [[Léonid Brejnev]], avec qui il entretient de bonnes relations. Il déclare vouloir « procéder à l'unification définitive d'une nation majoritairement chrétienne par l'éradication de la présence turque/musulmane dans le pays » ; il mène ainsi une politique de « bulgarisation » des minorités musulmanes baptisée « [[Processus de régénération|processus de régénération nationale]] ».


En 1989, Todor Jivkov entreprend le plus grand programme de [[nettoyage ethnique]] de la [[guerre froide]] en Europe, depuis depuis l'[[après-guerre]] et l'[[expulsion des Allemands d'Europe de l'Est]]. Dans une tentative de renforcer sa légitimité alors que le communisme s'effondre dans tout le [[bloc de l'Est]], le régime de Jivkov a recours au nationalisme bulgare. Il décide d'expulser tous les [[Turcs de Bulgarie]] jugés « non [[Bulgarisation|bulgarisables]] »<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tomasz|nom1=Kamusella|titre=Ethnic Cleansing During the Cold War: The Forgotten 1989 Expulsion of Turks from Communist Bulgaria|lieu=Abingdon|éditeur=Routledge|date=2019|isbn=978-1-351-06268-8|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=1jVlDwAAQBAJ|consulté le=2021-11-16}}</ref>{{Rp|1–3}}. Entre le 30 mai et le 22 août 1989, entre {{formatnum:310000}} et {{formatnum:322000}} Turcs bulgares sont expulsés vers la Turquie. Avec d'autres expulsés plus tôt et des membres de la famille qui ont émigré pour rejoindre les expulsés ou qui ont émigré après l'effondrement de l'État communiste le 10 novembre 1989, environ {{formatnum:360000}}, voire {{formatnum:400000}}, Bulgares turcs quittent la Bulgarie pour la Turquie<ref name=":0" />{{Rp|1–3}}. Une campagne de changement de nom est imposée par les forces armées bulgares. Entre 800 et {{formatnum:2500}} personnes sont tuées en l'espace de trois mois. Au camp de concentration de Béléné, les certificats de décès sont régulièrement falsifiés pour indiquer que les détenus sont morts de maladie plutôt que de mauvais traitements et de punitions extrajudiciaires<ref name=":02">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tomasz|nom1=Kamusella|titre=Ethnic Cleansing During the Cold War: The Forgotten 1989 Expulsion of Turks from Communist Bulgaria|lieu=Abingdon|éditeur=Routledge|date=2019|isbn=978-1-351-06268-8|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=1jVlDwAAQBAJ|consulté le=2021-11-16}}</ref>{{Rp|34–35}}. Le 29 décembre 1989, le PCB abandonne sa politique d'assimilation forcée envers les Turcs ethniques, craignant que les {{formatnum:400000}} restants n'émigrent également et n'accélèrent l'effondrement de l'économie. Cette campagne de nettoyage ethnique est sans précédent dans la mesure où les politiques ont finalement été inversées : à la fin de 1990, environ 40 % des expulsés sont retournés en Bulgarie. Bien qu'environ {{formatnum:77000}} rapatriés aient été rendus sans abri par la confiscation de leurs biens, une loi adoptée en juillet 1992 restitue les biens saisis. Contrairement aux campagnes de [[Nettoyage ethnique dans la guerre de Bosnie-Herzégovine|nettoyage ethnique]] ultérieures des [[guerres yougoslaves]], la campagne de nettoyage ethnique bulgare n'a pas été causée par une guerre ou un effondrement de l'État et n'a entraîné aucun conflit<ref name=":0" />{{Rp|1–3}}.
En 1989, Todor Jivkov entreprend le plus grand programme de [[nettoyage ethnique]] de la [[guerre froide]] en Europe, depuis l'[[après-guerre]] et l'[[expulsion des Allemands d'Europe de l'Est]]. Dans une tentative de renforcer sa légitimité alors que le communisme s'effondre dans tout le [[bloc de l'Est]], le régime de Jivkov a recours au nationalisme bulgare. Il décide d'expulser tous les [[Turcs de Bulgarie]] jugés « non [[Bulgarisation|bulgarisables]] »<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tomasz|nom1=Kamusella|titre=Ethnic Cleansing During the Cold War: The Forgotten 1989 Expulsion of Turks from Communist Bulgaria|lieu=Abingdon|éditeur=Routledge|date=2019|isbn=978-1-351-06268-8|lire en ligne=https://books.google.co.uk/books?id=1jVlDwAAQBAJ|consulté le=2021-11-16}}</ref>{{Rp|1–3}}. Entre le 30 mai et le 22 août 1989, entre {{formatnum:310000}} et {{formatnum:322000}} Turcs bulgares sont expulsés vers la Turquie. Avec d'autres expulsés plus tôt et des membres de la famille qui ont émigré pour rejoindre les expulsés ou qui ont émigré après l'effondrement de l'État communiste le 10 novembre 1989, environ {{formatnum:360000}}, voire {{formatnum:400000}}, Bulgares turcs quittent la Bulgarie pour la Turquie<ref name=":0" />{{Rp|1–3}}. Une campagne de changement de nom est imposée par les forces armées bulgares. Entre 800 et {{formatnum:2500}} personnes sont tuées en l'espace de trois mois. Au [[camp de concentration de Béléné]], les certificats de décès sont régulièrement falsifiés pour indiquer que les détenus sont morts de maladie plutôt que de mauvais traitements et de punitions extrajudiciaires<ref name=":0" />{{Rp|34–35}}. Le 29 décembre 1989, le PCB abandonne sa politique d'assimilation forcée envers les Turcs ethniques, craignant que les {{formatnum:400000}} restants n'émigrent également et n'accélèrent l'effondrement de l'économie. Cette campagne de nettoyage ethnique est sans précédent dans la mesure où les politiques ont finalement été inversées : à la fin de 1990, environ 40 % des expulsés sont retournés en Bulgarie. Bien qu'environ {{formatnum:77000}} rapatriés aient été rendus sans abri par la confiscation de leurs biens, une loi adoptée en juillet 1992 restitue les biens saisis. Contrairement aux campagnes de [[Nettoyage ethnique dans la guerre de Bosnie-Herzégovine|nettoyage ethnique]] ultérieures des [[guerres yougoslaves]], la campagne de nettoyage ethnique bulgare n'a pas été causée par une guerre ou un effondrement de l'État et n'a entraîné aucun conflit<ref name=":0" />{{Rp|1–3}}.


Le 10 novembre 1989, une révolution de palais des communistes réformateurs force Todor Jivkov à démissionner<ref name="Libération"/>. Le complot était prévu depuis plusieurs mois et n'est pas lié à la [[chute du mur de Berlin]], qui a eu lieu la veille, bien qu'il s’inscrive dans le cadre de la [[Chute des régimes communistes en Europe|chute des régimes communistes européens]].
Le 10 novembre 1989, une révolution de palais des communistes réformateurs force Todor Jivkov à démissionner<ref name="Libération"/>. Le complot était prévu depuis plusieurs mois et n'est pas lié à la [[chute du mur de Berlin]], qui a eu lieu la veille, bien qu'il s’inscrive dans le cadre de la [[Chute des régimes communistes en Europe|chute des régimes communistes européens]].


Peu après la chute du régime communiste, Todor Jivkov est arrêté et condamné à sept ans de prison pour détournement de fonds ; du fait de son état de santé, il purge une partie de sa peine à domicile. Dans ses [[mémoires]], il déclare ne rien regretter de ses actions mais critique vigoureusement la ''[[perestroïka]]''<ref name="Libération"/>.
Peu après la chute du régime communiste, Todor Jivkov est arrêté et condamné à sept ans de prison pour [[détournement de fonds]] ; du fait de son état de santé, il purge une partie de sa peine à domicile. Dans ses [[mémoires]], il déclare ne rien regretter de ses actions mais critique vigoureusement la ''[[perestroïka]]''<ref name="Libération"/>.


Il meurt en 1998 des suites d'une [[Pneumonie aiguë|pneumonie]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Décès de l'ancien dirigeant Todor Jivkov |url=https://www.humanite.fr/deces-de-lancien-dirigeant-todor-jivkov-188846 |site=L'Humanité |date=1998-08-07 |consulté le=2021-08-07}}</ref>, alors qu’il était le dernier grand dirigeant communiste du [[bloc de l'Est]] encore vivant<ref name="Libération">{{Article |titre=Bulgarie : mort de l'ex-dictateur Jivkov |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=7 août 1998 |lire en ligne= https://www.liberation.fr/planete/1998/08/07/bulgarie-mort-de-l-ex-dictateur-jivkov-renverse-en-1989-l-apparatchik-communiste-connut-un-retour-de_245088}}.</ref>.
Il meurt en 1998 des suites d'une [[Pneumonie aiguë|pneumonie]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Décès de l'ancien dirigeant Todor Jivkov |url=https://www.humanite.fr/deces-de-lancien-dirigeant-todor-jivkov-188846 |site=L'Humanité |date=1998-08-07 |consulté le=2021-08-07}}</ref>, alors qu’il était le dernier grand dirigeant communiste du [[bloc de l'Est]] encore vivant<ref name="Libération">{{Article |titre=Bulgarie : mort de l'ex-dictateur Jivkov |périodique=[[Libération (journal)|Libération]] |date=7 août 1998 |lire en ligne= https://www.liberation.fr/planete/1998/08/07/bulgarie-mort-de-l-ex-dictateur-jivkov-renverse-en-1989-l-apparatchik-communiste-connut-un-retour-de_245088}}.</ref>.
Ligne 85 : Ligne 85 :
* [[Fichier:Order_Republic_Rib_1951.png|50x50px]] Ordre de Février victorieux {{Tchécoslovaquie}}
* [[Fichier:Order_Republic_Rib_1951.png|50x50px]] Ordre de Février victorieux {{Tchécoslovaquie}}
* [[Fichier:CZE_Rad_Bileho_Lva_3_tridy_BAR.svg|50x50px]] Collier de l'ordre du Lion blanc {{Tchécoslovaquie}}
* [[Fichier:CZE_Rad_Bileho_Lva_3_tridy_BAR.svg|50x50px]] Collier de l'ordre du Lion blanc {{Tchécoslovaquie}}
* [[Fichier:GDR_Marks-order_bar.png|50x50px]] 3 [[Ordre de Karl-Marx|ordres de Karl-Marx]] {{Allemagne de l'Est}}
* 3 [[Ordre de Karl-Marx|ordres de Karl-Marx]] {{Allemagne de l'Est}}
* [[Fichier:EGY_Order_of_the_Nile_-_Grand_Cordon_BAR.png|50x50px]] Grand-cordon de l'[[ordre du Nil]] {{Égypte}}
* [[Fichier:EGY_Order_of_the_Nile_-_Grand_Cordon_BAR.png|50x50px]] Grand cordon de l'[[ordre du Nil]] {{Égypte}}
* [[Fichier:Red ribbon bar - general use.svg|50x50px]] [[Ordre national de la Légion d'honneur]] {{France}}<ref>{{Article |titre=La table des douze |périodique=[[L'Humanité]] |numéro= |date=20 janvier 1994 |pages= |lire en ligne=https://www.humanite.fr/node/71812 |consulté le=29 mai 2021}}.</ref>
* [[Fichier:Red ribbon bar - general use.svg|50x50px]] [[Ordre national de la Légion d'honneur]] {{France}}<ref>{{Article |titre=La table des douze |périodique=[[L'Humanité]] |date=20 janvier 1994 |pages= |lire en ligne=https://www.humanite.fr/node/71812 |consulté le=29 mai 2021}}.</ref>
* [[Fichier:GRE_Order_Redeemer_1Class.png|50x50px]] Grand-croix de l'[[ordre du Rédempteur]] {{Grèce}}
* [[Fichier:GRE_Order_Redeemer_1Class.png|50x50px]] Grand-croix de l'[[ordre du Rédempteur]] {{Grèce}}
* [[Fichier:JPN_Daikun'i_kikkasho_BAR.svg|50x50px]] Grand-cordon de l'[[ordre du Chrysanthème]] {{Japon}}
* [[Fichier:JPN_Daikun'i_kikkasho_BAR.svg|50x50px]] Grand cordon de l'[[ordre du Chrysanthème]] {{Japon}}
* [[Fichier:MEX_Order_of_the_Aztec_Eagle_1Class_BAR.png|50x50px]] Collier de l’ordre de l'Aigle aztèque {{Mexique}}
* [[Fichier:MEX_Order_of_the_Aztec_Eagle_1Class_BAR.png|50x50px]] Collier de l’ordre de l'Aigle aztèque {{Mexique}}
* [[Fichier:OrdenSuheBator.png|50x50px]] Ordre de Sukhbaatar {{Mongolie (1949-1992)}}
* [[Fichier:OrdenSuheBator.png|50x50px]] Ordre de Sukhbaatar {{Mongolie (1949-1992)}}
* [[Fichier:PRT_Order_of_Prince_Henry_-_Grand_Collar_BAR.png|50x50px]] Grand-collier de l'ordre de l'Infante Dom Henrique {{Portugal}}
* [[Fichier:PRT_Order_of_Prince_Henry_-_Grand_Collar_BAR.png|50x50px]] Grand collier de l'ordre de l'Infante Dom Henrique {{Portugal}}
* [[Fichier:Rib_order_star_romania_1kl.jpg|50x50px]] Ordre de l'Étoile de la République socialiste {{Roumanie (1965-1989)}}
* [[Fichier:ROM Ordinul Steaua Republicii Populare Române clasa I BAR.svg|50x50px]] Ordre de l'Étoile de la République socialiste {{Roumanie (1965-1989)}}
* [[Fichier:Victoria_Socialismului_bar_ribbon.gif|50x50px]] Ordre de la Victoire du socialisme {{Roumanie (1965-1989)}}
* [[Fichier:ROM Victoria Socialismului BAR.svg|50x50px]] Ordre de la Victoire du socialisme {{Roumanie (1965-1989)}}
* [[Fichier:CivilMerit.Syria.png|50x50px]] Ordre du mérite civil {{Syrie (1963-1972)}}
* [[Fichier:CivilMerit.Syria.png|50x50px]] Ordre du mérite civil {{Syrie (1963-1972)}}
* [[Fichier:Order_of_the_Yugoslavian_Great_Star_Rib.png|50x50px]] [[Ordre de l'Étoile de Yougoslavie|Ordre de l'Étoile]] {{Yougoslavie}}
* [[Fichier:Order_of_the_Yugoslavian_Great_Star_Rib.png|50x50px]] [[Ordre de l'Étoile de Yougoslavie|Ordre de l'Étoile]] {{Yougoslavie}}
Ligne 124 : Ligne 124 :
[[Catégorie:Mort d'une pneumonie]]
[[Catégorie:Mort d'une pneumonie]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière central de Sofia]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière central de Sofia]]
[[Catégorie:Imprimeur]]
[[Catégorie:Imprimeur bulgare]]
[[Catégorie:Militaire bulgare]]
[[Catégorie:Militaire bulgare du XXe siècle]]
[[Catégorie:Maire de Sofia]]
[[Catégorie:Maire de Sofia]]
[[Catégorie:Personnalité du Parti communiste bulgare]]
[[Catégorie:Personnalité du Parti communiste bulgare]]
[[Catégorie:Dirigeant de la République populaire de Bulgarie]]
[[Catégorie:Dirigeant de la république populaire de Bulgarie]]
[[Catégorie:Chef du gouvernement de la Bulgarie]]
[[Catégorie:Chef du gouvernement de la Bulgarie]]
[[Catégorie:Personnalité politique condamnée pour détournement de fonds]]
[[Catégorie:Personnalité politique condamnée pour détournement de fonds]]
[[Catégorie:Héros de l'Union soviétique]]
[[Catégorie:Héros de l'Union soviétique]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de Lénine]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de Lénine]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de la Révolution d'Octobre]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de la révolution d'Octobre]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille du jubilé « 40 ans de la victoire dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 »]]
[[Catégorie:Titulaire de la médaille du jubilé « 40 ans de la victoire dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 »]]
[[Catégorie:Grand collier de l'ordre de l'Infant Dom Henri]]
[[Catégorie:Grand collier de l'ordre de l'Infant Dom Henri]]
Ligne 143 : Ligne 143 :
[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre du Sauveur]]
[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre du Sauveur]]
[[Catégorie:Grand cordon de l'ordre du Nil]]
[[Catégorie:Grand cordon de l'ordre du Nil]]
[[Catégorie:Personnalité bulgare de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Personnalité de la guerre froide]]

Dernière version du 16 avril 2024 à 03:41

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources ().

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».

En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?

Todor Jivkov
Toдор Живков
Illustration.
Todor Jivkov en 1971.
Fonctions
Président du Conseil d'État de la république populaire de Bulgarie
–
(18 ans, 4 mois et 10 jours)
Président du Conseil Stanko Todorov
Grisha Filipov
Guéorgui Atanassov
Prédécesseur Gueorgui Traïkov (en)
Successeur Petar Mladenov
Président du Conseil des ministres
–
(8 ans, 7 mois et 18 jours)
Président Dimitar Ganev
Gueorgui Damianov (en)
Gueorgui Traïkov (en)
Prédécesseur Anton Yugov
Successeur Stanko Todorov
Secrétaire général (bg) du Comité central (bg) du
Parti communiste bulgare
–
(35 ans, 8 mois et 6 jours)
Prédécesseur Valko Tchervenkov
Successeur Petar Mladenov
Secrétaire (bg) du Comité central du Parti communiste bulgare
–
(16 ans, 10 mois et 3 jours)
Maire (en) de Sofia
–
(5 mois et 5 jours)
Prédécesseur Dobri Bradistilov (bg)
Successeur Ivan Pachov (bg)
Biographie
Nom de naissance Todor Khristov Jivkov
Surnom Ianko
Baï Tocho
Tato (en français : « Papa »)
Chovekout ot naroda (en français : « L'homme du peuple »)
Date de naissance
Lieu de naissance Pravetz (Bulgarie)
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès Sofia (Bulgarie)
Nature du décès Pneumonie
Sépulture Cimetière central de Sofia
Nationalité Bulgare
Parti politique PCB (1932-1938)
PBO (1938-1948)
PCB (1948-1989)
Conjoint
Mara Maleeva-Jivkova (en) (m. 1939–1971)
Enfants Lioudmila Jivkova (fille)
Vladimir Jivkov (bg) (fils)
Religion Aucune (athéisme)
Signature de Todor Jivkov Toдор Живков
Todor Jivkov
Présidents du Conseil des ministres bulgare
Chefs d'État bulgares
modifier Consultez la documentation du modèle

Todor Khristov Jivkov (en bulgare : Toдор Xpиcтoв Живков ; SBOTCC : Todor Hristov Zhivkov ; API : /ˈtɔdor ˈxristof ˈʒifkof/), né le et mort le , est un homme politique communiste bulgare. Il est durant 33 ans le principal dirigeant de la république populaire de Bulgarie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le président de la république socialiste de Roumanie, Nicolae Ceaușescu et Todor Jivkov, en 1979.

Enfance[modifier | modifier le code]

Todor Jivkov naît dans le village bulgare de Pravetz, dans une famille rurale.

En 1928, à 17 ans, il s'inscrit à l'union des jeunes populaires bulgare BSNM, une association intimement liée au Parti des travailleurs bulgares. L'année suivante, il obtient un emploi d'imprimeur à la Dǎržavna pečatnica, l'imprimerie nationale du royaume de Bulgarie à Sofia.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Membre important de l'appareil policier de l'État après 1945, Todor Jivkov intègre le politburo du Parti communiste bulgare en 1951 et devient chef du parti en 1954. Il manœuvre habillement à Moscou pour supplanter ses concurrents.

Président du Conseil des ministres de 1962 à 1971, il est chef de l'État bulgare du au . Sa politique est marquée par une grande stabilité, voire une stagnation, similaire à celle de Léonid Brejnev, avec qui il entretient de bonnes relations. Il déclare vouloir « procéder à l'unification définitive d'une nation majoritairement chrétienne par l'éradication de la présence turque/musulmane dans le pays » ; il mène ainsi une politique de « bulgarisation » des minorités musulmanes baptisée « processus de régénération nationale ».

En 1989, Todor Jivkov entreprend le plus grand programme de nettoyage ethnique de la guerre froide en Europe, depuis l'après-guerre et l'expulsion des Allemands d'Europe de l'Est. Dans une tentative de renforcer sa légitimité alors que le communisme s'effondre dans tout le bloc de l'Est, le régime de Jivkov a recours au nationalisme bulgare. Il décide d'expulser tous les Turcs de Bulgarie jugés « non bulgarisables »[1]:1–3. Entre le 30 mai et le 22 août 1989, entre 310 000 et 322 000 Turcs bulgares sont expulsés vers la Turquie. Avec d'autres expulsés plus tôt et des membres de la famille qui ont émigré pour rejoindre les expulsés ou qui ont émigré après l'effondrement de l'État communiste le 10 novembre 1989, environ 360 000, voire 400 000, Bulgares turcs quittent la Bulgarie pour la Turquie[1]:1–3. Une campagne de changement de nom est imposée par les forces armées bulgares. Entre 800 et 2 500 personnes sont tuées en l'espace de trois mois. Au camp de concentration de Béléné, les certificats de décès sont régulièrement falsifiés pour indiquer que les détenus sont morts de maladie plutôt que de mauvais traitements et de punitions extrajudiciaires[1]:34–35. Le 29 décembre 1989, le PCB abandonne sa politique d'assimilation forcée envers les Turcs ethniques, craignant que les 400 000 restants n'émigrent également et n'accélèrent l'effondrement de l'économie. Cette campagne de nettoyage ethnique est sans précédent dans la mesure où les politiques ont finalement été inversées : à la fin de 1990, environ 40 % des expulsés sont retournés en Bulgarie. Bien qu'environ 77 000 rapatriés aient été rendus sans abri par la confiscation de leurs biens, une loi adoptée en juillet 1992 restitue les biens saisis. Contrairement aux campagnes de nettoyage ethnique ultérieures des guerres yougoslaves, la campagne de nettoyage ethnique bulgare n'a pas été causée par une guerre ou un effondrement de l'État et n'a entraîné aucun conflit[1]:1–3.

Le 10 novembre 1989, une révolution de palais des communistes réformateurs force Todor Jivkov à démissionner[2]. Le complot était prévu depuis plusieurs mois et n'est pas lié à la chute du mur de Berlin, qui a eu lieu la veille, bien qu'il s’inscrive dans le cadre de la chute des régimes communistes européens.

Peu après la chute du régime communiste, Todor Jivkov est arrêté et condamné à sept ans de prison pour détournement de fonds ; du fait de son état de santé, il purge une partie de sa peine à domicile. Dans ses mémoires, il déclare ne rien regretter de ses actions mais critique vigoureusement la perestroïka[2].

Il meurt en 1998 des suites d'une pneumonie[3], alors qu’il était le dernier grand dirigeant communiste du bloc de l'Est encore vivant[2].

Décorations[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ a b c et d (en) Tomasz Kamusella, Ethnic Cleansing During the Cold War: The Forgotten 1989 Expulsion of Turks from Communist Bulgaria, Abingdon, Routledge, (ISBN 978-1-351-06268-8, lire en ligne)
  2. ↑ a b et c « Bulgarie : mort de l'ex-dictateur Jivkov », Libération,‎ (lire en ligne).
  3. ↑ « Décès de l'ancien dirigeant Todor Jivkov », sur L'Humanité, (consulté le )
  4. ↑ « La table des douze », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Todor_Jivkov&oldid=214293906 ».