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Données clés
Catégorie	Roche sédimentaire
Sous-catégorie	Roche siliceuse
Composition chimique	SiO2
Couleur	Noir, gris clair, jaune, brun, brun-rougeâtre
Utilisation	outillage; armement;
Affleurement	Calcaires et craie
Densité	2,57 à 2,67 g/cm3
Dureté	6,5 - 7
Formation	Précipitation et agglomération de silice

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Le silex est une roche chimique siliceuse très dure formée par précipitation chimique et constituée de calcédoine presque pure et d'impuretés telles que de l'eau ou des oxydes, ces derniers influant sur sa couleur.

Gisements[modifier | modifier le code]

Très abondant, le silex forme des accidents siliceux dans la craie ou dans le calcaire sous forme de nodules, et dans certains sols argileux (cf. argile à silex) généralement issus d'altérations de la craie. C'est le cas notamment en Haute-Normandie, en Champagne, en Picardie ou dans le Pas-de-Calais avec les sédiments quaternaires (cf. l'ancien diluvium) du plateau d'Helfaut.

Dans les gisements, on distingue généralement deux parties : un cœur (appelé aussi noyau ou nucleus) plus sombre, gris ou noir, et un cortex constitué de calcédonite microporeuse dispersant la lumière, ce qui lui donne une teinte plus claire.

Formation[modifier | modifier le code]

La formation du silex est un phénomène complexe. Il est généralement admis que cette roche se forme à partir d'eau de mer ou de lac saturée en silice hydratée, l'opale qui, par épigénèse, évolue chimiquement en calcédonite microporeuse, puis en calcédonite compacte et en quartz.

Ce phénomène peut se produire :

soit en climat tropical, aux époques où les sols rouges ont subi une altération physique et chimique (météorisation) intense ;
soit par la décomposition des exosquelettes siliceux d'organismes marins tels que du plancton^[1] (dont diatomées) ou certaines éponges ;
soit par des apports massifs de silice par la sédimentation océanique de cendres volcaniques lors d'épisodes éruptifs violents.

La silice précipite alors sur le lit des océans, sous forme d'agglomérats formant des nodules, ou en comblant les cavités laissées dans la craie (ou une autre forme de calcaire) et se cristallise en nodules.
Il semble que certains objets ou organismes aient pu contribuer à enclencher la cristallisation de certains silex. On trouve par exemple des fossiles d'éponge ou d'oursin au cœur de certains silex. Des discontinuités dans la boue (restes organiques, terriers tapissés de mucus, fissures ou fractures, zones à faible porosité) servent souvent de germes sur la paroi desquels la silice se met à cristalliser^[2].
Dans cette hypothèse, le nodule en se formant — au cours d'une réaction autocatalytique lente — épigénise les calcaires environnants, c'est-à-dire que les molécules de carbonate de calcium sont remplacées une à une par des molécules de silice, sans changer la structure originelle de la roche ; ainsi le silex croît aux dépens du calcaire. Le phénomène de formation d'un nodule de silex s'arrête lorsque les dépôts de calcaire l'ensevelissent et le privent de l'apport en silice dissoute dans l'eau.

Les nodules de silex sont enveloppés d'une gangue plus ou moins épaisse nommée « cortex » et composée d'impuretés (dépôts organiques, etc.) repoussées vers l'extérieur lors de la croissance du silex.

Fragments et éclats de silex. Ils sont coupants et cassants quand ils sont fins.
Affleurement de nodules de silex dans une paroi calcaire - Cuves de Sassenage.
Hache taillée et polie en silex - Muséum de Toulouse.
Grattoir en silex de l'Aurignacien - Muséum de Toulouse.

Pétrographie[modifier | modifier le code]

Le silex se présente soit en rognons, soit en lits continus, soit en veines recoupant la stratification. Sa densité est variable de 2,57 à 2,67 selon sa richesse en eau (opale). Sa couleur est variable : gris, blond, jaune chamois, rosé, brun-noir. Sa texture est fine et compacte, ce qui le distingue de la chaille^[3].

Sa cassure est soit conchoïdale, lorsque les ondulations sont marquées, ou lisse, si elles ne le sont pas, soit esquilleuse dans le cas d'une présence de petites « écailles » provoquées par l'onde de percussion. Son éclat est luisant et son aspect corné^[4].

Utilisation[modifier | modifier le code]

À cause de sa texture cryptocristalline (à l'origine de sa faculté de se fractionner selon des lois constantes et contrôlables, en formant des arêtes tranchantes : la cassure conchoïdale), de sa dureté et de sa présence ubiquiste, le silex a été utilisé tout au long de la préhistoire et de la protohistoire pour la fabrication d'outils et d'armes^[5].
Certains silex, traçables grâce à leurs fossiles associés (orbitoïdes, etc), sont utilisés comme marqueurs des déplacements des groupes préhistoriques^[6]^,^[7] ; et des réseaux d'échanges se mettent en place durant la préhistoire pour tirer parti de certains gisements locaux ayant des propriétés particulières. Le gisement du Grand-Pressigny a ainsi fourni de longues lames exportées jusqu'en Suisse et en Belgique, tandis que la Bretagne a fourni des pointes de flèches en silex finement ouvragées^[8].

Le silex a aussi été employé comme matériau de construction dans les pays à sous-sol crayeux dépourvus d'autres roches dures. C'est ainsi que les appareillages combinant rognons de silex et brique ont succédé au pan de bois dans les constructions rurales de Haute-Normandie (particulièrement dans le pays de Caux), dans une partie de la Picardie et du Vexin français, ainsi que, de l'autre côté de la Manche, dans tout le Sud-Est de l'Angleterre.

Le silex et le feu[modifier | modifier le code]

La percussion d'un silex est aussi l'une des techniques de production de feu : frappés contre une roche riche en fer ou contre un morceau d’acier, les silex produisent des étincelles susceptibles d'être fixées par des matériaux tels que l'amadou. Du XVII^e au XIX^e siècle, le silex, fixé sur une platine à silex, est utilisé en tant que percuteur pour les fusils.

Cependant, contrairement à une idée encore répandue, le choc de deux silex ne permet pas d'allumer un feu, car les étincelles produites ne sont qu'une simple émission de lumière due à la contrainte exercée sur les micro-cristaux de quartz qui forment le silex. Il s'agit d'un phénomène nommé triboluminescence, que l'on peut observer également en frottant deux morceaux de sucre dans l'obscurité. Le silex étant formé de silice, qui est un oxyde de silicium, il ne peut pas réagir chimiquement avec le dioxygène de l'air. Comme il n'y a pas de matière incandescente arrachée, aucun feu ne peut être allumé ainsi malgré les fugaces étincelles obtenues.

Le silex ne constitue donc qu'une pierre de frappe comme n'importe quelle autre, mais dans tous les cas c'est la roche ferreuse (idéalement un sulfure de fer, comme la marcassite ou la pyrite) qui provoque le feu, et pas le silex. Deux roches ferreuses provoqueront une étincelle incandescente, une roche ferreuse et un silex également, mais jamais deux silex.

Calendrier républicain[modifier | modifier le code]

Dans le calendrier républicain, le Silex était le nom attribué au 16^e jour du mois de nivôse (11 janvier)^[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

↑ [Deflandre 1935] Georges Deflandre, « Considérations biologiques sur les microorganismes d'origine planctonique conservés dans les silex de la craie », Bulletin biologique de la France et de la Belgique, n^o 69,‎ 1935, p. 213-244.
↑ « La formation du silex », sur craies.crihan.fr (consulté le 2 novembre 2017).
↑ [Vatan 1967] André Vatan, Manuel de sédimentologie, éditions Technip, 1967, 397 p. (lire en ligne), p. 187.
↑ [Bressy 2003] Céline Bressy, Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin (thèse de doctorat), Archaeopress, 2003 (résumé), p. 24.
↑ Bressy 2003, p. 19.
↑ [Bressy 2002] Céline Bressy, « Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin » (résumé de thèse de doctorat), Préhistoires méditerranéennes, Université de Provence, n^os 10/11,‎ juin 2002, p. 231-235 (lire en ligne), paragr. 1.
↑ [Séronie-Vivien et al. 2006] Micheline Séronie-Vivien, Marie-Roger Séronie-Vivien et Pascal Foucher, « L’économie du silex au Paléolithique supérieur dans le bassin d’Aquitaine. Le cas des silex à lépidorbitoïdes des Pyrénées centrales. Caractérisation et implications méthodologiques », Paleo, n^o 18,‎ 2006, p. 193-216 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le 5 janvier 2021).
↑ Anne Lehoërff, Préhistoires d'Europe : De Néandertal à Vercingétorix, Paris, éditions Belin, coll. « Mondes anciens », 2016, 608 p. (ISBN 978-2-7011-5983-6, présentation en ligne), chap. 6 (« Franchir les espaces. Voyager, échanger sur les terres et sur les mers »).
↑ [Fabre d'Églantine 1791] Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, 1791, sur books.google.fr (lire en ligne), p. 22.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Silex, sur Wikimedia Commons
silex, sur le Wiktionnaire

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Le Silex en Basse-Normandie : de la matière à la manière de bâtir, CRECET, Coll. Carnets d'ici, 2006 (ISBN 2-9518845-0-8)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Platine à silex
Chaille | Dioxyde de silicium | Calcédoine
Taille de silex
Techniques de production de feu
Paramoudra, rognons de silex plus ou moins verticaux
la Tour d'Eben-Ezer abrite le musée du silex, à proximité du gisement de la montagne Saint-Pierre (frontière belgo-néerlandaise)
Obsidienne, roche volcanique aux propriétés proches

Liens externes[modifier | modifier le code]

Formation du silex

[1] [Deflandre 1935] Georges Deflandre, « Considérations biologiques sur les microorganismes d'origine planctonique conservés dans les silex de la craie », Bulletin biologique de la France et de la Belgique, n^o 69,‎ 1935, p. 213-244.

[2] « La formation du silex », sur craies.crihan.fr (consulté le 2 novembre 2017).

[3] [Vatan 1967] André Vatan, Manuel de sédimentologie, éditions Technip, 1967, 397 p. (lire en ligne), p. 187.

[4] [Bressy 2003] Céline Bressy, Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin (thèse de doctorat), Archaeopress, 2003 (résumé), p. 24.

[5] Bressy 2003, p. 19.

[6] [Bressy 2002] Céline Bressy, « Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin » (résumé de thèse de doctorat), Préhistoires méditerranéennes, Université de Provence, n^os 10/11,‎ juin 2002, p. 231-235 (lire en ligne), paragr. 1.

[2006seronie-7] [Séronie-Vivien et al. 2006] Micheline Séronie-Vivien, Marie-Roger Séronie-Vivien et Pascal Foucher, « L’économie du silex au Paléolithique supérieur dans le bassin d’Aquitaine. Le cas des silex à lépidorbitoïdes des Pyrénées centrales. Caractérisation et implications méthodologiques », Paleo, n^o 18,‎ 2006, p. 193-216 (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté le 5 janvier 2021).

[Lehoerff-8] Anne Lehoërff, Préhistoires d'Europe : De Néandertal à Vercingétorix, Paris, éditions Belin, coll. « Mondes anciens », 2016, 608 p. (ISBN 978-2-7011-5983-6, présentation en ligne), chap. 6 (« Franchir les espaces. Voyager, échanger sur les terres et sur les mers »).

[9] [Fabre d'Églantine 1791] Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, 1791, sur books.google.fr (lire en ligne), p. 22.

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 }}
-Le '''silex''' est une [[roche sédimentaire]] [[silice]]use très dure formée par précipitation chimique et constituée de [[calcédoine]] presque pure et d'impuretés telles que de l'eau ou des [[oxyde]]s, ces derniers influant sur sa couleur.
+Le '''silex''' est une [[roche chimique]] [[Roche siliceuse|siliceuse]] très dure formée par [[précipité|précipitation]] chimique et constituée de [[calcédoine]] presque pure et d'impuretés telles que de l'eau ou des [[oxyde]]s, ces derniers influant sur sa couleur.
 == Gisements ==
-[[File:Flint layer - geograph.org.uk - 424334.jpg|vignette|left|Détail d'une couche de silex dans la craie, montrant le cœur et le cortex de la concrétion.]]
+[[Fichier:Flint layer - geograph.org.uk - 424334.jpg|vignette|gauche|Détail d'une couche de silex dans la craie, montrant le cœur et le cortex de la concrétion.]]
 Très abondant, le silex forme des accidents siliceux dans la [[craie]] ou dans le [[calcaire]] sous forme de nodules, et dans certains sols [[argile]]ux (cf. ''argile à silex'') généralement issus d'altérations de la [[craie]]. C'est le cas notamment en [[Haute-Normandie]], en [[Champagne-Ardenne|Champagne]], en [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]] ou dans le [[Pas-de-Calais]] avec les sédiments quaternaires (cf. l'ancien ''diluvium'') du [[plateau d'Helfaut]].
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 == Formation ==
-La formation du silex est un phénomène complexe. Il est généralement admis que cette roche se forme à partir d'eau de mer ou de lac saturée en [[silice]] hydratée, l'[[opale]] qui, par [[épigénèse]], évolue chimiquement en [[calcédonite]] microporeuse, puis en calcédonite compacte et en [[quartz]].
+La formation du silex est un phénomène complexe. Il est généralement admis que cette roche se forme à partir d'eau de mer ou de lac saturée en [[Dioxyde de silicium|silice]] hydratée, l'[[opale]] qui, par [[épigénèse]], évolue chimiquement en [[calcédonite]] microporeuse, puis en calcédonite compacte et en [[Quartz (minéral)|quartz]].
 Ce phénomène peut se produire :
-* soit en [[climat tropical]], aux époques où les [[sol (pédologie)|sol]]s rouges ont subi une altération physique et chimique ([[Météorisation (géologie)|météorisation]]) intense ;
+* soit en [[climat tropical]], aux époques où les [[sol (pédologie)|sols]] rouges ont subi une altération physique et chimique ([[Météorisation (géologie)|météorisation]]) intense ;
-* soit par la décomposition des [[exosquelette]]s siliceux d'organismes marins tels que du plancton<ref>Deflandre, G. (1935). ''Considérations biologiques sur les microorganismes d'origine planctonique conservés dans les silex de la craie.'' Bulletin biologique de la France et de la Belgique, 69, 213-244.</ref> (dont [[diatomées]]) ou certaines [[Porifera|éponge]]s ;
+* soit par la décomposition des [[exosquelette]]s siliceux d'organismes marins tels que du plancton<ref>{{Article |libellé= Deflandre 1935 |langue= fr |auteur1= Georges Deflandre |titre= Considérations biologiques sur les microorganismes d'origine planctonique conservés dans les silex de la craie |périodique= Bulletin biologique de la France et de la Belgique |numéro= 69 |date= 1935 |pages= 213-244 |lire en ligne=  |format= <!-- sur ''xxx'' --> }}.</ref> (dont [[diatomées]]) ou certaines [[Porifera|éponges]] ;
 * soit par des apports massifs de silice par la sédimentation océanique de cendres volcaniques lors d'épisodes éruptifs violents.
-La silice précipite alors sur le lit des océans, sous forme d'agglomérats formant nodules, ou en comblant les cavités laissées dans la [[craie]] (ou une autre forme de [[calcaire]]) et se cristallise en nodules.<br>Il semble que certains objets ou organismes aient pu contribuer à enclencher la cristallisation de certains silex. On trouve par exemple des fossiles d'éponge ou d'oursin au cœur de certains silex. Des discontinuités dans la boue (restes organiques, terriers tapissés de mucus, fissures ou fractures, zones à faible porosité) servent souvent de germes sur la paroi desquels la silice se met à cristalliser<ref>{{Lien web|url=http://craies.crihan.fr/?page_id=63|titre=La formation du silex|consulté le=2 novembre 2017|site=craies.crihan.fr}}.</ref>.
+La silice précipite alors sur le lit des océans, sous forme d'agglomérats formant des nodules, ou en comblant les cavités laissées dans la [[craie]] (ou une autre forme de [[calcaire]]) et se cristallise en nodules.<br>Il semble que certains objets ou organismes aient pu contribuer à enclencher la cristallisation de certains silex. On trouve par exemple des fossiles d'éponge ou d'oursin au cœur de certains silex. Des discontinuités dans la boue (restes organiques, terriers tapissés de mucus, fissures ou fractures, zones à faible porosité) servent souvent de germes sur la paroi desquels la silice se met à cristalliser<ref>{{Lien web|url=http://craies.crihan.fr/?page_id=63|titre=La formation du silex|consulté le=2 novembre 2017|site=craies.crihan.fr}}.</ref>.
-<br>Dans cette hypothèse, le nodule en se formant - au cours d'une réaction [[autocatalytique]] lente - [[épigénisation|épigénise]] les calcaires environnants, c'est-à-dire que les molécules de [[carbonate de calcium]] sont remplacées une à une par des molécules de [[silice]], sans changer la structure originelle de la roche ; ainsi le silex croît aux dépens du [[calcaire]]. Le phénomène de formation d'un nodule de silex s'arrête lorsque les dépôts de calcaire l'ensevelissent et le privent de l'apport en silice dissoute dans l'eau.
+<br>Dans cette hypothèse, le nodule en se formant {{incise|au cours d'une réaction [[autocatalytique]] lente}} [[épigénisation|épigénise]] les calcaires environnants, c'est-à-dire que les molécules de [[carbonate de calcium]] sont remplacées une à une par des molécules de [[Dioxyde de silicium|silice]], sans changer la structure originelle de la roche ; ainsi le silex croît aux dépens du [[calcaire]]. Le phénomène de formation d'un nodule de silex s'arrête lorsque les dépôts de calcaire l'ensevelissent et le privent de l'apport en silice dissoute dans l'eau.
 Les nodules de silex sont enveloppés d'une gangue plus ou moins épaisse nommée « cortex » et composée d'impuretés (dépôts organiques, etc.) repoussées vers l'extérieur lors de la croissance du silex.
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 Feuerstein-bruch.jpg|Fragments et éclats de silex. Ils sont coupants et cassants quand ils sont fins.
-Flint formation.jpg|Affleurement de nodules de silex dans une paroi calcaire - [[Cuves de Sassenage]]
+Flint formation.jpg|Affleurement de nodules de silex dans une paroi calcaire - [[Cuves de Sassenage]].
-Hache 224.1 Global Fond.jpg|<center>Hache taillée et polie en silex - [[Muséum de Toulouse]]</center>
+Hache 224.1 Global Fond.jpg|<center>Hache taillée et polie en silex - [[Muséum de Toulouse]].</center>
-Lame Aurignac Lartet global N°II.jpg|<center>Grattoir en silex de l'Aurignacien - [[Muséum de Toulouse]]</center>
+Lame Aurignac Lartet global N°II.jpg|<center>Grattoir en silex de l'[[Aurignacien]] - [[Muséum de Toulouse]].</center>
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 == Pétrographie ==
-Le silex se présente soit en [[Rognon (minéral)|rognons]], soit en lits continus, soit en veines recoupant la stratification. Sa densité est variable de 2,57 à 2,67 selon sa richesse en eau (opale). Sa couleur est variable : gris, blond, jaune chamois, rosé, brun-noir. Sa texture est fine et compacte, ce qui le distingue de la [[chaille]]<ref>{{ouvrage|auteur=André Vatan|titre=Manuel de sédimentologie|éditeur=éditions Technip|date=1967|passage=187}}.</ref>.
+Le silex se présente soit en [[Rognon (minéral)|rognons]], soit en lits continus, soit en veines recoupant la stratification. Sa densité est variable de 2,57 à 2,67 selon sa richesse en eau (opale). Sa couleur est variable : gris, blond, jaune chamois, rosé, brun-noir. Sa texture est fine et compacte, ce qui le distingue de la [[chaille]]<ref>{{Ouvrage |libellé= Vatan 1967 |lang= fr |auteur1= André Vatan |titre= Manuel de sédimentologie |éditeur= éditions Technip |année= 1967 |pages totales= 397 |lire en ligne= {{google Livres|id=-35niVi5z3cC|page= 187}} |passage= 187 }}.</ref>.
-Sa [[cassure]] est soit [[Cassure conchoïdale|conchoïdale]], lorsque les ondulations sont marquées, ou lisse, si ces dernières ne le sont pas, soit [[wikt:esquille|esquilleuse]] dans le cas d'une présence de petites « écailles » provoquées par l'onde de percussion. Son éclat est luisant et son aspect corné<ref>{{ouvrage|auteur=Céline Bressy|titre=Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin|éditeur=Archaeopress|date=2003|passage=24}}.</ref>.
+Sa [[cassure]] est soit [[Cassure conchoïdale|conchoïdale]], lorsque les ondulations sont marquées, ou lisse, si elles ne le sont pas, soit [[wikt:esquille|esquilleuse]] dans le cas d'une présence de petites « écailles » provoquées par l'onde de percussion. Son éclat est luisant et son aspect corné<ref>{{Ouvrage |id= 2003bressy |libellé= Bressy 2003 |lang= fr |auteur1= Céline Bressy |titre= Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin |nature ouvrage= thèse de doctorat |éditeur= [[Archaeopress]] |année= 2003 |passage= 24 |isbn= |résumé= https://journals.openedition.org/pm/283 }}.</ref>.
 == Utilisation ==
-[[Image:St Valery sur Somme flintstone and brick.JPG|thumb|right|Le silex est marié à la brique pour créer des effets décoratifs à [[Saint-Valery-sur-Somme]] en France.]]
+[[Image:St Valery sur Somme flintstone and brick.JPG|vignette|droite|Le silex est marié à la brique pour créer des effets décoratifs à [[Saint-Valery-sur-Somme]] en France.]]
-À cause de sa texture [[cryptocrystalline|cryptocristalline]] (à l'origine de sa faculté de se fractionner selon des lois constantes et contrôlables, en formant des arêtes tranchantes : la cassure [[conchoïdal|conchoïdale]]), de sa dureté et de sa présence ubiquiste, le silex a été utilisé tout au long de la [[préhistoire]] et de la [[protohistoire]] pour la fabrication d'[[outil]]s et d'[[arme]]s<ref>Céline Bressy, {{opcit}}, p.19</ref>. Plusieurs réseaux commerciaux se mettent en place durant la préhistoire pour tirer parti de certains gisements locaux ayant des propriétés particulières. Le gisement du [[Le Grand-Pressigny|Grand-Pressigny]] a ainsi fourni de longues lames exportées jusqu'en [[Suisse]] et en [[Belgique]], tandis que la Bretagne a fourni des pointes de flèches en silex finement ouvragées<ref name="Lehoerff">{{Ouvrage|langue=français|auteur1=Anne Lehoërff|lien auteur1 = Anne Lehoërff|titre=Préhistoires d'Europe - De Néandertal à Vercingétorix|passage=|lieu=Paris|éditeur=[[éditions Belin]]|collection=Mondes anciens|année=2016|pages totales=608|isbn=978-2-7011-5983-6|lire en ligne=|numéro chapitre=6|titre chapitre=Franchir les espaces. Voyager, échanger sur les terres et sur les mers}}.</ref>.
+À cause de sa texture [[cryptocrystalline|cryptocristalline]] (à l'origine de sa faculté de se fractionner selon des lois constantes et contrôlables, en formant des arêtes tranchantes : la cassure [[conchoïdal]]e), de sa dureté et de sa présence ubiquiste, le silex a été utilisé tout au long de la [[préhistoire]] et de la [[protohistoire]] pour la fabrication d'[[outil]]s et d'[[arme]]s<ref>{{harvsp |id= 2003bressy | Bressy | 2003 |p= 19 }}.</ref>. <br/>
-[[Image:Ferme gonfreville 07 2005.jpg|thumb|right|Ancienne étable [[Pays de Caux|cauchoise]], alternant lits de briques et de silex.]]
+Certains silex, traçables grâce à leurs fossiles associés (''orbitoïdes'', etc), sont utilisés comme marqueurs des déplacements des groupes préhistoriques<ref>{{article |id= 2002bressy |libellé= Bressy 2002 |lang= fr |auteur1= Céline Bressy |titre= Caractérisation et gestion du silex des sites mésolithiques et néolithiques du nord-ouest de l'arc alpin |nature article= résumé de thèse de doctorat |périodique= Préhistoires méditerranéennes |éditeur= Université de Provence |numéro= 10/11 |date= juin 2002 |pages= 231-235 |lire en ligne= https://journals.openedition.org/pm/283 }}, paragr. 1.</ref>{{,}}<ref name="2006seronie">{{Article |libellé= Séronie-Vivien ''et al.'' 2006 |langue= fr |auteur1= Micheline Séronie-Vivien |auteur2= Marie-Roger Séronie-Vivien |auteur3= Pascal Foucher |titre= L’économie du silex au Paléolithique supérieur dans le bassin d’Aquitaine. Le cas des silex à lépidorbitoïdes des Pyrénées centrales. Caractérisation et implications méthodologiques
+|périodique= Paleo |numéro= 18 |date= 2006 |pages= 193-216 |lire en ligne= https://journals.openedition.org/paleo/316 |format= sur ''journals.openedition.org'' |consulté le= 05/01/2021 }}.</ref> ; et des réseaux d'échanges se mettent en place durant la préhistoire pour tirer parti de certains gisements locaux ayant des propriétés particulières. Le gisement du [[Le Grand-Pressigny|Grand-Pressigny]] a ainsi fourni de longues lames exportées jusqu'en [[Suisse]] et en [[Belgique]], tandis que la Bretagne a fourni des pointes de flèches en silex finement ouvragées<ref name="Lehoerff">{{Ouvrage |langue= fr |auteur1= Anne Lehoërff |lien auteur1= Anne Lehoërff |titre= Préhistoires d'Europe |sous-titre =De Néandertal à Vercingétorix |lieu= Paris |éditeur= [[éditions Belin]] |collection= Mondes anciens |année= 2016 |pages totales= 608 |isbn= 978-2-7011-5983-6 |numéro chapitre= 6 |titre chapitre= Franchir les espaces. Voyager, échanger sur les terres et sur les mers |présentation en ligne= https://www.academia.edu/23051329/PREHISTOIRES_DEUROPE }}.</ref>.
+[[Image:Ferme gonfreville 07 2005.jpg|vignette|droite|Ancienne étable [[Pays de Caux|cauchoise]], alternant lits de briques et de silex.]]
 Le silex a aussi été employé comme matériau de construction dans les pays à sous-sol crayeux dépourvus d'autres roches dures. C'est ainsi que les appareillages combinant rognons de silex et brique ont succédé au pan de bois dans les constructions rurales de [[Haute-Normandie]] (particulièrement dans le [[pays de Caux]]), dans une partie de la [[Picardie (ancienne région administrative)|Picardie]] et du [[Vexin français]], ainsi que, de l'autre côté de la Manche, dans tout le Sud-Est de l'Angleterre.
 === Le silex et le feu ===
-La percussion d'un silex est aussi l'une des [[techniques de production de feu]] : frappés contre une roche riche en fer ou contre un morceau d’acier, les silex produisent des étincelles susceptibles d'être fixées par des matériaux tels que l'[[amadouvier|amadou]]. Du {{s mini-|XVII}} au {{s-|XIX}} le silex, fixé sur une [[platine à silex]], a été utilisé en tant que percuteur pour les fusils.
+La percussion d'un silex est aussi l'une des [[techniques de production de feu]] : frappés contre une roche riche en fer ou contre un morceau d’acier, les silex produisent des étincelles susceptibles d'être fixées par des matériaux tels que l'[[Amadou (matière)|amadou]]. Du {{s mini-|XVII}} au {{s-|XIX}}, le silex, fixé sur une [[platine à silex]], est utilisé en tant que percuteur pour les fusils.
 Cependant, contrairement à une idée encore répandue, le choc de deux silex ne permet pas d'allumer un feu, car les étincelles produites ne sont qu'une simple émission de lumière due à la contrainte exercée sur les micro-cristaux de quartz qui forment le silex. Il s'agit d'un phénomène nommé [[triboluminescence]], que l'on peut observer également en frottant deux morceaux de sucre dans l'obscurité. Le silex étant formé de silice, qui est un oxyde de silicium, il ne peut pas réagir chimiquement avec le dioxygène de l'air. Comme il n'y a pas de matière incandescente arrachée, aucun feu ne peut être allumé ainsi malgré les fugaces étincelles obtenues.
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 == Calendrier républicain ==
-* Dans le [[calendrier républicain]], le '''Silex''' était le nom attribué au {{16e|jour}} du mois de [[nivôse]]<ref>[[Fabre d'Églantine|Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine]], [https://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false ''Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française''], {{p.|22}}.</ref>.
+* Dans le [[calendrier républicain]], le '''Silex''' était le nom attribué au {{16e|jour}} du mois de [[nivôse]] ({{date-|11 janvier}})<ref>{{Ouvrage |libellé= Fabre d'Églantine 1791 |langue= fr |auteur1= Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine |lien auteur1= Fabre d'Églantine |titre= Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française  |éditeur= |date= 1791 |passage= 22 |isbn= |lire en ligne= https://books.google.fr/books?id=vVtWj-W-KP8C&printsec=frontcover&redir_esc=y#v=onepage&q=silex&f=false |format= sur ''books.google.fr'' }}.</ref>.
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 == Voir aussi ==
 {{Autres projets
+|wikt=silex
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 }}
 === Bibliographie ===
 * ''Le Silex en Basse-Normandie : de la matière à la manière de bâtir'', CRECET, Coll. Carnets d'ici, 2006 {{ISBN|2-9518845-0-8}}
 === Articles connexes ===
 * [[Platine à silex]]
-* [[Chaille]] | [[Silice]] | [[Calcédoine]]
+* [[Chaille]] | [[Dioxyde de silicium]] | [[Calcédoine]]
+* [[Technologie lithique|Taille de silex]]
 * [[Techniques de production de feu]]
-* {{Lien|Paramoudra}}, [[Rognon (minéral)|rognons]] de silex plus ou moins verticaux
+* [[Paramoudra]], [[Rognon (minéral)|rognons]] de silex plus ou moins verticaux
-* la [[Tour d'Eben-Ezer]] abrite le musée du silex
+* la [[Tour d'Eben-Ezer]] abrite le musée du silex, à proximité du gisement de la [[montagne Saint-Pierre]] (frontière belgo-néerlandaise)
+* [[Obsidienne]], roche volcanique aux propriétés proches
 === Liens externes ===
 * [http://craies.crihan.fr/?page_id=60 Formation du silex]
+{{Palette|Minéraux de la silice}}
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v · m Minéraux de la silice
Cristallins	Coésite Cristobalite Keatite Moganite Quartz Améthyste Amétrine Œil-de-tigre Quartz fumé Quartz choqué Quartz prase Seifertite Stishovite Tridymite
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