« Lino Ventura » : différence entre les versions

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{{homonymes|Ventura}}
{{homonymes|Ventura}}
{{Infobox Biographie2
{{Infobox Cinéma (personnalité)
| couleur = artiste
|charte=acteur de films
| nom = Lino Ventura
|tombe=-
| image = LinoVentura-Italie-1975.jpg
| upright = 1.2
| légende = Lino Ventura en 1975 en Italie.
| nom de naissance = Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura
| date de naissance = 14 juillet 1919
| lieu de naissance = [[Parme]], [[Émilie-Romagne]]<br>[[Italie]]
| date de mort = 22 octobre 1987
| lieu de mort = [[Saint-Cloud]], [[Hauts-de-Seine]]<br>[[France]]
| nationalité = {{drapeau2|Italie|domaine=Gentilé}}
| surnom =
| profession(s) = [[Acteur]], [[Catch|catcheur]], [[Lutte|lutteur]]
| films notables = [[#Filmographie|''voir filmographie'']]
}}
}}

'''Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura'''<ref name="+1">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Lino Ventura - la vie du fondateur de Perce-Neige |url=https://www.perce-neige.org/lino-ventura/sa-vie/ |site=Perce-Neige│Fondation d'aide aux personnes handicapées |consulté le=2021-04-26}}</ref>, dit '''Lino Ventura''' est un [[acteur]] [[Français|franco]]-[[Italiens|italien]], né le {{Date de naissance|14 juillet 1919}} à [[Parme]] ([[Italie]]) et mort le {{Date de décès|22 octobre 1987}} à [[Saint-Cloud]] ([[France]]). Il a réalisé la majeure partie de sa carrière cinématographique [[Cinéma français|en France]].
'''Lino Ventura''' est un [[acteur]] [[Italiens|italien]], né le {{Date de naissance|14 juillet 1919}} à [[Parme]] ([[Italie]]) et mort le {{Date de décès|22 octobre 1987}} à [[Saint-Cloud]] ([[France]]). Bien qu'ayant réalisé la majeure partie de sa carrière cinématographique [[Cinéma français|en France]], l'acteur est resté de nationalité italienne toute sa vie.


Fils d'[[Immigration italienne en France|immigrés italiens]] et immigré italien lui-même, Lino Ventura est d'abord [[Lutte|lutteur professionnel]] (champion d'[[Europe]] [[poids moyens]] en 1950), puis [[catch]]eur avant de devenir par hasard [[acteur]] aux côtés de [[Jean Gabin]] dans ''[[Touchez pas au grisbi]]'' qui rencontre le succès à sa sortie en salle en 1954.
Fils d'[[Immigration italienne en France|immigrés italiens]] et immigré italien lui-même, Lino Ventura est d'abord [[Lutte|lutteur professionnel]] (champion d'[[Europe]] [[poids moyens]] en 1950), puis [[catch]]eur avant de devenir par hasard [[acteur]] aux côtés de [[Jean Gabin]] dans ''[[Touchez pas au grisbi]]'' qui rencontre le succès à sa sortie en salle en 1954.


D'abord habitué à des seconds rôles d'hommes de main ou de brutes, il devient une [[Vedette (personnalité)|vedette]] dès la fin des [[années 1950]] grâce à des films comme ''[[Le Gorille vous salue bien]]'' (1958) et ''[[Le fauve est lâché]]'' (1959). Alternant les [[comédie]]s à succès, parfois dialoguées par [[Michel Audiard]], telles que ''[[Les Tontons flingueurs]]'' (1963), ''[[Les Barbouzes]]'' (1964), ''[[Ne nous fâchons pas]]'' (1966), ''[[L'aventure c'est l'aventure]]'' (1972), ''[[L'Emmerdeur (film, 1973)|L'Emmerdeur]]'' (1973) ou ''[[La Gifle]]'' (1974), et des [[Drame (cinéma)|drames]] et films policiers comme ''[[Les Grandes Gueules]]'' (1966), ''[[Le Deuxième Souffle]]'' (1966), ''[[Le Clan des Siciliens]]'' (1969), ''[[L'Armée des ombres]]'' (1969) ou ''[[Garde à vue (film)|Garde à vue]]'' (1981), à partir de la fin des années 1950 jusqu'à sa disparition, il devient l'un des acteurs les plus populaires et rentables du cinéma français<ref> ''Les Rois du Box-Office (1956-1990)'' ''[[Studio magazine]]'' novembre 1992 {{p.}}98, 99.</ref>, avec 130 millions d’entrées au [[box-office]]. Il compte de grands succès populaires avec d'autres dialoguistes, parmi lesquels on note ''[[Marie-Octobre]]'' (1959), ''[[Classe tous risques (film)|Classe tous risques]]'' (1960), ''[[L'Armée des ombres]]'' (1969), ''[[L'Aventure c'est l'aventure]]'' (1972), ''[[La Gifle]]'' (1974), ''[[Adieu poulet]]'' (1975), ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'' (1982) ou encore ''[[Le Ruffian]]'' (1983).
D'abord habitué à des seconds rôles d'hommes de main ou de brutes, il devient une [[Vedette (personnalité)|vedette]] dès la fin des [[années 1950]] grâce à des films comme ''[[Le Gorille vous salue bien]]'' (1958) et ''[[Le fauve est lâché]]'' (1959). Alternant les [[comédie]]s à succès, parfois dialoguées par [[Michel Audiard]], telles que ''[[Les Tontons flingueurs]]'' (1963), ''[[Les Barbouzes]]'' (1964), ''[[Ne nous fâchons pas]]'' (1966), ''[[L'aventure c'est l'aventure]]'' (1972), ''[[L'Emmerdeur (film, 1973)|L'Emmerdeur]]'' (1973) ou ''[[La Gifle (film, 1974)|La Gifle]]'' (1974), et des [[Drame (cinéma)|drames]] et films policiers comme ''[[Les Grandes Gueules]]'' (1966), ''[[Le Deuxième Souffle]]'' (1966), ''[[Le Clan des Siciliens]]'' (1969), ''[[L'Armée des ombres]]'' (1969) ou ''[[Garde à vue (film)|Garde à vue]]'' (1981), à partir de la fin des années 1950 jusqu'à sa disparition, il devient l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français, et aussi l'un des plus rentables avec 130 millions d’entrées au [[box-office]]. Il compte à son palmarès de grands succès populaires avec d'autres dialoguistes, parmi lesquels ''[[Marie-Octobre]]'' (1959), ''[[Classe tous risques (film)|Classe tous risques]]'' (1960), ''[[Adieu poulet]]'' (1975), ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'' (1982) ou encore ''[[Le Ruffian]]'' (1983).


Père de quatre enfants dont une fille [[handicap]]ée, il est le fondateur avec sa femme Odette en 1966 de l'association [[Fondation Perce-Neige|Perce-Neige]]<ref>[http://www.perce-neige.org/ Historique de l'association sur le site officiel].</ref>, destinée à venir en aide aux personnes [[Handicap mental|handicapées mentales]].
Père de quatre enfants dont une fille [[handicap]]ée, il fonde en 1966 avec sa femme Odette l'association [[Fondation Perce-Neige|Perce-Neige]], destinée à venir en aide aux personnes [[Handicap mental|handicapées mentales]].


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
=== Origines et jeunesse ===
Lino Ventura naît le {{Date de naissance|14 juillet 1919|au cinéma}} à [[Parme]], en [[Italie]], sous le nom d'[[état civil]] d'Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pascal Ory]]|titre=Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|année=2013|passage=1107|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref name="+1">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Lino Ventura - la vie du fondateur de Perce-Neige |url=https://www.perce-neige.org/lino-ventura/sa-vie/ |site=Perce-Neige│Fondation d'aide aux personnes handicapées |consulté le=2021-04-26}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Lien web |auteur=Les Gens du cinéma |titre=Fiche de Angiolino Joseph Pascal Ventura, alias Lino Ventura |description=ses prénoms de naissance ont été traduits en français sur ce site : Giuseppe est devenu Joseph, Pasquale est devenu Pascal ; le nom de jeune fille de son épouse est orthographié à tort en un seul mot Lecomte |url=http://www.lesgensducinema.com/affiche_acteur.php?mots=Lino+Ventura&nom_acteur=VENTURA%20Lino&ident=57845&debut=0&record=1&from=ok |site=www.lesgensducinema.com |consulté le=2023-11-04 |extrait=<br>père de Milène, Laurent, Linda et Clélia Ventura<br>fils de Giovanni Ventura et Luisa Borrini<br>Décès : 22 octobre 1987<br>Lieu : [[Saint-Cloud]] (92-France)<br>Cause : d'une crise cardiaque<br>Acte de décès {{numéro|545/1987}}, inhumé au cimetière du [[Le Val-Saint-Germain|Val-Saint-Germain]] (91)}}</ref>, des époux Giovanni Ventura et Luisa Borrini<ref name="Lafitte">{{Ouvrage|auteur1=Jacques Lafitte|auteur2=Stephen Taylor|titre=Qui est qui en France|éditeur=J. Lafitte|année=1969|passage=1535}}.</ref>{{,}}<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":5" />, dont il est le fils unique.
Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Pascal Ory]]|titre=Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France|éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]]|année=2013|passage=1107|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref name="+1" /> naît le {{Date de naissance|14 juillet 1919|au cinéma}} à [[Parme]], en [[Italie]]. Il est le fils unique de Giovanni Ventura et Luisa Borrini<ref name="Lafitte">{{Ouvrage|auteur1=Jacques Lafitte|auteur2=Stephen Taylor|titre=Qui est qui en France|éditeur=J. Lafitte|année=1969|passage=1535}}.</ref>. En 1927, il est âgé de {{unité|8|ans}} lorsqu'il quitte l'Italie avec sa mère pour rejoindre son père parti travailler comme [[Voyageur, représentant et placier|représentant de commerce]] à [[Paris]] quelques années auparavant. Mais arrivés à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] le {{date-|7 juin 1927}}, la mère et le fils ne trouvent pas Giovanni. Le père a disparu. Par la suite, Lino Ventura n'évoquera que rarement et à contrecœur ce père absent. Lino et sa mère s'installent chez des amis au 57, [[Rue de Romainville (Montreuil)|rue de Romainville]], à Montreuil, au cœur de la communauté italienne, dont l'[[Immigration italienne en France|intégration ne s’effectue pas sans problèmes]]. Puis ils s'installent [[rue Papillon]], dans le [[9e arrondissement de Paris|9{{e}} arrondissement de Paris]], où Luisa décroche un emploi de [[Domesticité|femme de chambre]] à l’hôtel Baudin.


En 1927, il est âgé de {{Nobr|7 ans et 10 mois}} lorsqu'il quitte l'Italie avec sa mère pour rejoindre son père parti travailler à [[Paris]] quelques années auparavant, où il est [[Voyageur, représentant et placier|représentant de commerce]]. Mais arrivés dans la proche banlieue parisienne, à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] le {{date-|7 juin 1927}}, la mère et le fils ne trouvent pas Giovanni : le père a disparu. Par la suite, Lino Ventura n'évoquera que rarement et à contrecœur ce père absent. Lino et sa mère s'installent chez des amis dans la ville au 57, [[Rue de Romainville (Montreuil)|rue de Romainville]]<ref>{{Lien web |titre=Ventua Lino (acteur italien) |description=le site indique comme date d'arrivée en France le {{date-|7 juin 1926}} alors qu'il mentionne 1927 comme année de départ d'Italie, ce qui est une erreur manifeste |url=https://www.bd-cine.com/fiche_intervenant.php?id=164 |site=bd-cine.com |consulté le=2023-11-04}}</ref>, au cœur de la communauté italienne, dont l'[[Immigration italienne en France|intégration ne s’effectue pas sans problèmes]]. Puis ils déménagent [[rue Papillon]], dans le {{9e arrondissement de Paris}} où Luisa décroche un emploi de [[Domesticité|femme de chambre]] à l’hôtel Baudin.
Pour aider sa mère à les faire vivre, il quitte l'école et travaille dès l'âge de {{unité|9|ans}}. Il exerce successivement différents métiers : portier, livreur, [[Mécanicien automobile|mécanicien]], représentant de commerce, et employé de bureau<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Durant|titre=Lino Ventura|éditeur=Éditions First|année=2014|passage=8|isbn=}}.</ref>.


Pour compléter les revenus de sa mère, il quitte l'école et travaille dès l'âge de {{unité|9|ans}}. Il exerce successivement différents métiers : portier, livreur, [[Mécanicien automobile|mécanicien]], représentant de commerce, et employé de bureau<ref>{{Ouvrage|auteur1=Philippe Durant|titre=Lino Ventura|passage=8|éditeur=éditions First|année=2014|isbn=}}.</ref>.
Lino Ventura parle [[français]] sans aucun accent, ayant passé l'essentiel de sa vie en [[France]], et s'exprime en [[italien]] avec une pointe d'accent de [[Parme]].

Lino Ventura parle le [[français]] sans aucun accent, ayant passé l'essentiel de sa vie en [[France]], et s'exprime en [[italien]] avec une pointe d'accent de [[Parme]].


=== Lutteur et catcheur ===
=== Lutteur et catcheur ===
Ses copains du [[square Montholon]] lui font découvrir le [[sport]]{{Sfn|Cassati|2012|loc=1 - Une enfance parmesane}}. À l'âge de {{nobr|16 ans}}, il rencontre {{Lien|Fred Oberlander}}, un champion autrichien de [[lutte gréco-romaine]] résidant dans l’hôtel Baudin. Celui-ci le convainc de s'entraîner régulièrement à la lutte dans la salle du club athlétique des Gobelins{{Sfn|Cassati|2012|loc=1 - Une enfance parmesane}}, puis dans celle de la [[Porte d'Italie|porte d’Italie]]. Apprenant l'humilité et la fraternité en pratiquant ce sport, il se forge selon ses termes {{citation|une mentalité de gagnant}}<ref name="bioexpress">{{lien web|url=http://www.lexpress.fr/culture/cinema/lino-ventura-les-sauts-de-l-ange_857382.html|titre=Lino Ventura, 25 ans déjà|auteur=Studio Ciné Live|date=2 mars 2009|site=L'Express|consulté le=25 août 2014}}.</ref>. C'est à cette époque, alors qu'il est coursier à la ''Compagnie italienne de tourisme'' (CIT){{Sfn|Cassati|2012|loc=1 - Une enfance parmesane}}, couverture des services de renseignement de l'[[Histoire de l'Italie fasciste|Italie fasciste]]{{refnec}}), qu'il rencontre Odette {{nobr|Le Comte}} dans cette [[agence de voyages]]{{Sfn|Cassati|2012|p=12}}.
Ses copains du [[square Montholon]] à Paris lui font découvrir le [[sport]]{{Sfn|Cassati|2012|loc=1 - Une enfance parmesane}}. À l'âge de {{nobr|16 ans}}, il rencontre {{Lien|Fred Oberlander}}, un champion autrichien de [[lutte gréco-romaine]] résidant dans l’hôtel Baudin, où sa mère Luisa a été employée. Oberlander le convainc de s'entraîner régulièrement à la lutte dans la salle du club athlétique des Gobelins{{Sfn|Cassati|2012|loc=1 - Une enfance parmesane}}, puis dans celle de la [[Porte d'Italie|porte d’Italie]]. Apprenant l'humilité et la fraternité en pratiquant ce sport, il se forge selon ses termes {{citation|une mentalité de gagnant}}<ref name="bioexpress">{{lien web|url=http://www.lexpress.fr/culture/cinema/lino-ventura-les-sauts-de-l-ange_857382.html|titre=Lino Ventura, 25 ans déjà|auteur=Studio Ciné Live|date=2 mars 2009|site=L'Express|consulté le=25 août 2014}}.</ref>.

En 1935, alors qu'il est coursier dans une [[agence de voyages]], la Compagnie italienne de tourisme (CIT){{Sfn|Cassati|2012|loc=1 - Une enfance parmesane}}, il y rencontre Odette {{nobr|Le Comte}}<ref name=":5">{{Lien web |titre=Archives de Paris, actes de mariage enregistrés par la mairie du {{16e|arrondissement}}, vue 6/32, acte {{numéro|18}} Ventura Le Comte |url=https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjMtMTEtMDQiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6MzA2NDIxO3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=102.39999389648438,75&uielem_islocked=0&uielem_zoom=92&uielem_brightness=0&uielem_contrast=0&uielem_isinverted=0&uielem_rotate=F |site=archives.paris.fr |consulté le=2023-11-04 |extrait=<br>Le huit janvier mil neuf cent quarante deux […] devant nous ont comparu publiquement […] Angiolino Joseph Pascal Ventura, employé de bureau […] domicilié à Paris, 20 [[Rue de la Tour-des-Dames|rue Baudin]], fils de Giovanni (Jean) Ventura, sans profession, domicilié à [[Sorrente|Sorrento]] (Italie) et de Louise Borrini, son épouse, sans profession, domiciliée à Paris, 20, rue Baudin […] Et Odette Lucienne Le Comte, vendeuse, née à Paris ({{16e}}) le [{{date-|6 11 1919}}…] domiciliée à Paris, 36 [[Rue de l'Amiral-Hamelin|rue Hamelin]] […]}}</ref>, également âgée de {{Nobr|16 ans}}<ref name=":6" />{{,}}{{Sfn|Cassati|2012|p=12}}. Vers cette époque, il vit avec sa mère et, jusqu'en 1942, déclare comme domicile le 20, [[Rue de la Tour-des-Dames|rue Baudin]]<ref name=":5" /> dans le {{9e arrondissement de Paris}}.


[[Fichier:Lino Ventura — Il Re di Poggioreale.jpg|vignette|upright=1|Lino Ventura en 1961, lors du tournage du film italien ''[[Le Roi des truands]]''.]]
[[Fichier:Lino Ventura — Il Re di Poggioreale.jpg|vignette|upright=1|Lino Ventura en 1961, lors du tournage du film italien ''[[Le Roi des truands]]''.]]


Comme il a gardé sa [[Nationalité italienne|nationalité de naissance]], il est enrôlé dans [[Forces armées italiennes|l'armée italienne]] au début de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Il déserte au moment de l'effondrement du [[Fascisme|régime fasciste]] ({{date-|juillet 1943}}) et rejoint à [[Paris]] Odette, qu'il a épousée le {{date-|8 janvier 1942}}<ref name="Lafitte"/>. Menacé de [[délation]], afin de ne pas être arrêté par les [[Troisième Reich|Allemands]]<ref name="telestar">{{Lien web|auteur=Olivier Rajchman|titre=Lino Ventura : 10 choses à savoir sur l'un des acteurs préférés des Français|url=https://www.telestar.fr/culture/lino-ventura-10-choses-a-savoir-sur-l-un-des-acteurs-preferes-des-francais-photos-240866|site=telestar.fr|date=12 octobre 2016}}.</ref>, il se cache à [[Baracé]] dans une maison servant de grange, qu'il revient acheter une fois la guerre terminée{{Sfn|Cassati|2012|p=11}}.
Comme il a gardé sa [[Nationalité italienne|nationalité de naissance]], il est enrôlé dans [[Forces armées italiennes|l'armée italienne]] au début de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Il déserte au moment de l'effondrement du [[Fascisme|régime fasciste]] ({{date-|juillet 1943}}) et rejoint à [[Paris]] Odette, qu'il avait épousée le {{date-|8 janvier 1942}}<ref name="Lafitte"/> dans la mairie du {{16e arrondissement de Paris}}<ref name=":5" />. Menacé d'être [[délation|dénoncé]], afin de ne pas être arrêté par les [[Troisième Reich|Allemands]]<ref name="telestar">{{Lien web |auteur=Olivier Rajchman |titre=Lino Ventura : 10 choses à savoir sur l'un des acteurs préférés des Français |url=https://www.telestar.fr/culture/lino-ventura-10-choses-a-savoir-sur-l-un-des-acteurs-preferes-des-francais-photos-240866 |site=telestar.fr |date=12 octobre 2016 |consulté le=5 11 2023}}.</ref>, il se cache à [[Baracé]] (en [[Maine-et-Loire]]) dans une maison servant de grange, qu'il revient acheter une fois la guerre terminée{{Sfn|Cassati|2012|p=11}}.


Après la guerre, il entame une carrière de [[Catch|catcheur]], plus rémunératrice que la [[lutte]]<ref name="telestar"/>, et participe à des combats à la [[salle Wagram]] et au [[Cirque d'Hiver (Paris)|Cirque d'Hiver]] où il lutte sous le nom de Lino<ref group=alpha>Raccourcissement de son prénom Angiolino.</ref> Borrini, alias {{Citation|la Fusée italienne}}. Sa carrière de catcheur atteint son apogée en {{date-|février 1950}}, lorsqu'il devient champion d'[[Europe]] des [[poids moyens]] pour l'Italie. Elle prend fin la même année le {{date-|31 mars}}, lorsqu'il est victime d'une [[Fracture double|double fracture]] ouverte à la jambe droite à la suite d'une chute mal préparée dans son combat avec [[Henri Cogan]]. Il devient alors organisateur de combats pour une vingtaine de catcheurs de son écurie<ref name="bioexpress"/>.
Après la guerre, il entame une carrière de [[Catch|catcheur]], plus rémunératrice que la [[lutte]]<ref name="telestar"/>, et participe à des combats à la [[salle Wagram]] et au [[Cirque d'Hiver (Paris)|Cirque d'Hiver]] où il lutte sous le nom de Lino<ref group=alpha>Raccourcissement de son prénom Angiolino.</ref> Borrini, alias {{Citation|la Fusée italienne}}. Sa carrière de catcheur atteint son apogée en {{date-|février 1950}}, lorsqu'il devient champion d'[[Europe]] des [[poids moyens]] pour l'Italie. Elle prend fin la même année le {{date-|31 mars}}, lorsqu'il est victime d'une [[Fracture double|double fracture]] ouverte à la jambe droite à la suite d'une chute mal préparée dans son combat avec [[Henri Cogan]]. Il devient alors organisateur de combats pour une vingtaine de catcheurs de son écurie<ref name="bioexpress"/>.
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[[Fichier:Re-di-Poggioreale-1961-Italie.jpg|vignette|upright=1|Souvent cantonné dans des rôles musclés, il tente de s'en départir à la fin des années 1960.]]
[[Fichier:Re-di-Poggioreale-1961-Italie.jpg|vignette|upright=1|Souvent cantonné dans des rôles musclés, il tente de s'en départir à la fin des années 1960.]]


Dans des rôles d'homme d'action, de policier ou de malfaiteur, il enchaîne les succès populaires pendant les années 60, sous la direction d'[[Henri Verneuil]] (''[[Cent Mille Dollars au soleil|Cent Mille dollars au soleil]]'' avec Belmondo et [[Bernard Blier]], ''[[Le Clan des Siciliens]]'' avec [[Jean Gabin]] et [[Alain Delon]]), [[Robert Enrico]] (''[[Les Grandes Gueules]]'', où il donne la réplique à [[Bourvil]], ''[[Les Aventuriers (film, 1967)|Les Aventuriers]]'' où il retrouve Alain Delon). Avec [[Jean-Pierre Melville]] il incarne un truand luttant pour sa survie dans ''[[Le Deuxième Souffle|Le Deuxième souffle]]'' et un résistant dans ''[[L'Armée des ombres]]'', d'après [[Joseph Kessel]].
Dans des rôles d'homme d'action, de policier ou de malfaiteur, il enchaîne les films à succès populaires pendant les années 60, sous la direction d'[[Henri Verneuil]] (''[[Cent Mille Dollars au soleil|Cent Mille dollars au soleil]]'' avec Belmondo et [[Bernard Blier]], ''[[Le Clan des Siciliens]]'' avec [[Jean Gabin]] et [[Alain Delon]]), [[Robert Enrico]] (''[[Les Grandes Gueules]]'', où il donne la réplique à [[Bourvil]], ''[[Les Aventuriers (film, 1967)|Les Aventuriers]]'' où il retrouve Alain Delon). Avec [[Jean-Pierre Melville]], il incarne un truand luttant pour sa survie dans ''[[Le Deuxième Souffle|Le Deuxième souffle]]'' et un résistant dans ''[[L'Armée des ombres]]'', d'après [[Joseph Kessel]].


Il est reconnu comme l'un des meilleurs acteurs du [[cinéma français]]. Il excelle dans les rôles traditionnels de truand ou de policier vieilli, fatigué, ou de l'homme d'expérience sensible à l'amitié virile. Son jeu, assez proche de sa personnalité, s'exprime pleinement sous la direction de [[Jacques Deray]] (''[[Avec la peau des autres]]'', ''[[Un papillon sur l'épaule]]''), de [[Jean-Pierre Melville]] (''[[Le Deuxième Souffle]]'', ''[[L'Armée des ombres]]''), de [[Robert Enrico]] (''[[Les Grandes Gueules]]'', ''[[Les Aventuriers (film, 1967)|Les Aventuriers]]'', ''[[Boulevard du rhum]]'') et de [[Claude Pinoteau]] (''[[Le Silencieux]]'', ''[[La Gifle]]'', ''[[L'Homme en colère]]'', ''[[La Septième Cible]]''). Il fait également des apparitions dans les films de ses amis [[Jacques Brel]] (''[[Le Far West]]'') et [[Raymond Devos]] (''[[La Raison du plus fou]]'').
Il est reconnu comme l'un des meilleurs acteurs du [[cinéma français]]. Il excelle dans les rôles traditionnels de truand ou de policier vieilli, fatigué, ou de l'homme d'expérience sensible à l'amitié virile. Son jeu, assez proche de sa personnalité, s'exprime pleinement sous la direction de [[Jacques Deray]] (''[[Avec la peau des autres]]'', ''[[Un papillon sur l'épaule]]''), de [[Jean-Pierre Melville]] (''[[Le Deuxième Souffle]]'', ''[[L'Armée des ombres]]''), de [[Robert Enrico]] (''[[Les Grandes Gueules]]'', ''[[Les Aventuriers (film, 1967)|Les Aventuriers]]'', ''[[Boulevard du rhum]]'') et de [[Claude Pinoteau]] (''[[Le Silencieux]]'', ''[[La Gifle (film, 1974)|La Gifle]]'', ''[[L'Homme en colère]]'', ''[[La Septième Cible]]''). Il fait également des apparitions dans les films de ses amis [[Jacques Brel]] (''[[Le Far West]]'') et [[Raymond Devos]] (''[[La Raison du plus fou]]'').
[[Fichier:Lino Ventura — David di Donatello 1974.jpg|vignette|gauche|Lino Ventura lors de la cérémonie des [[19e cérémonie des David di Donatello|David di Donatello de 1974]]. Il tient le ''David Spécial'' reçu pour son interprétation dans le film ''[[La Bonne Année]]'', ainsi que celui reçu par [[Françoise Fabian]] dans le même film.]]
[[Fichier:Lino Ventura — David di Donatello 1974.jpg|vignette|gauche|Lino Ventura lors de la cérémonie des [[19e cérémonie des David di Donatello|David di Donatello de 1974]]. Il tient le ''David Spécial'' reçu pour son interprétation dans le film ''[[La Bonne Année]]'', ainsi que celui reçu par [[Françoise Fabian]] dans le même film.]]


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En 1972, son rôle du mafieux ([[Vito Genovese]]) dans ''[[Cosa Nostra (film)|Cosa Nostra]]'', de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]], avec [[Charles Bronson]] dans le rôle du repenti [[Joe Valachi]], lui vaut une reconnaissance internationale. Cependant, il refuse plusieurs rôles importants dans des films américains et sa filmographie ne compte que deux productions anglo-saxonnes : ''[[La Grande Menace (film, 1978)|La Grande Menace]]'' (''The Medusa Touch'') et ''[[Vengeance (téléfilm)|Vengeance]]'' (''Sword of Gideon'').
En 1972, son rôle du mafieux ([[Vito Genovese]]) dans ''[[Cosa Nostra (film)|Cosa Nostra]]'', de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]], avec [[Charles Bronson]] dans le rôle du repenti [[Joe Valachi]], lui vaut une reconnaissance internationale. Cependant, il refuse plusieurs rôles importants dans des films américains et sa filmographie ne compte que deux productions anglo-saxonnes : ''[[La Grande Menace (film, 1978)|La Grande Menace]]'' (''The Medusa Touch'') et ''[[Vengeance (téléfilm)|Vengeance]]'' (''Sword of Gideon'').


En 1975, le film ''[[Adieu poulet]]'' de [[Pierre Granier-Deferre]] où il joue un policier en rébellion contre le système et les manigances politiques, remporte un succès populaire avec près de {{Unité|2|millions}} d'entrées<ref>{{Lien web |titre=Patrick Dewaere - Résultats Box-office France |url=http://www.jpbox-office.com/fichacteur.php?id=784&view=2#cible2 |site=JP's Box-office |consulté le=12 juillet 2022}}{{,}}{{Ouvrage |auteur1=[[Christophe Carrière]] |titre=Patrick Dewaere |sous-titre=Une vie |lieu=Paris |éditeur=Balland |année=2012 |mois=juin |page=69 |pages totales=250 |isbn=978-2-35315-150-9 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CU921t55l1cC&printsec=frontcover}}{{,}}{{Ouvrage |auteur1=[[Christian Dureau]] |titre=Patrick Dewaere |lieu=Paris |éditeur=PAC, coll. « Ciné-Poche » |page:109|année=1985 |isbn=978-2-85336-254-2}}</ref>.
En 1975, le film ''[[Adieu poulet]]'' de [[Pierre Granier-Deferre]] où il joue un policier en rébellion contre le système et les manigances politiques, remporte un succès populaire avec près de {{Unité|2|millions}} d'entrées<ref>{{Lien web |titre=Patrick Dewaere - Résultats Box-office France |url=http://www.jpbox-office.com/fichacteur.php?id=784&view=2#cible2 |site=JP's Box-office |consulté le=12 juillet 2022}}{{,}}{{Ouvrage |auteur1=[[Christophe Carrière]] |titre=Patrick Dewaere |sous-titre=Une vie |lieu=Paris |éditeur=Balland |année=2012 |mois=juin |page=69 |pages totales=250 |isbn=978-2-35315-150-9 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=CU921t55l1cC&printsec=frontcover}}{{,}}{{Ouvrage |auteur1=[[Christian Dureau]] |titre=Patrick Dewaere |lieu=Paris |éditeur=PAC, coll. « Ciné-Poche » |page=109|année=1985 |isbn=978-2-85336-254-2}}</ref>.


Lors du tournage et durant la préparation, sa relation avec son jeune partenaire à l'écran est très positive : Lino Ventura insiste même auprès de la production sur le fait qu'il ne soit pas cité seul en haut de l'affiche mais que la mention soit : « Lino Ventura et [[Patrick Dewaere]] dans ''Adieu poulet'' »<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Marc Esposito]] |titre=Mémoires d'un enfant du cinéma |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] |page=225 |année=2019 |mois=mai |jour=9 |pages totales=552 |isbn=978-2-221-23931-5}}</ref>.
Lors du tournage et durant la préparation, sa relation avec son jeune partenaire à l'écran est très positive : Lino Ventura insiste même auprès de la production sur le fait qu'il ne soit pas cité seul en haut de l'affiche mais que la mention soit : « Lino Ventura et [[Patrick Dewaere]] dans ''Adieu poulet'' »<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Marc Esposito]] |titre=Mémoires d'un enfant du cinéma |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Robert Laffont|Robert Laffont]] |page=225 |année=2019 |mois=mai |jour=9 |pages totales=552 |isbn=978-2-221-23931-5}}</ref>.
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La critique d’''Adieu poulet'' (1975) dans ''[[Le Point]]'', qualifiant de {{Citation|monstres sacrés}} Dewaere autant que Lino Ventura, est flatteuse : {{Citation|La rencontre Ventura-Dewaere restera dans les annales. Contre le vieux briscard, le poids coq tient crânement le coup : petit poulet deviendra grand}}<ref>{{Lien web |titre=Adieu Poulet |url=http://dewaere.online.fr/adieu-poulet.html |série=Fiche de film |site=dewaere.online.fr |consulté le=5 juin 2020}}.</ref>.
La critique d’''Adieu poulet'' (1975) dans ''[[Le Point]]'', qualifiant de {{Citation|monstres sacrés}} Dewaere autant que Lino Ventura, est flatteuse : {{Citation|La rencontre Ventura-Dewaere restera dans les annales. Contre le vieux briscard, le poids coq tient crânement le coup : petit poulet deviendra grand}}<ref>{{Lien web |titre=Adieu Poulet |url=http://dewaere.online.fr/adieu-poulet.html |série=Fiche de film |site=dewaere.online.fr |consulté le=5 juin 2020}}.</ref>.


[[Fichier:Ventura-Hayes-Italie.png|vignette|gauche|En Italie, lors du tournage du film ''[[Les Durs]]'' aux côté d'[[Isaac Hayes]], en 1973.]]
[[Fichier:Ventura-Hayes-Italie.png|vignette|gauche|En Italie, lors du tournage du film ''[[Les Durs]]'' aux côtés d'[[Isaac Hayes]], en 1973.]]


À partir des [[années 1980]], Lino Ventura tourne moins, comme si son personnage du film de Jacques Deray, ''Un papillon sur l'épaule'', tourné en 1978, où il joue Roland Fériaud, un homme de tous les jours manipulé par des forces obscures, avait changé sa carrière. Il a évoqué ce type de personnage, une victime manipulée, lors d'un entretien, pour décrire son rôle d'espion en sommeil dans ''[[Espion, lève-toi]]'', tourné en 1981 : {{Citation|C'est un type qui, à un moment donné, se retrouve seul, abandonné par ses amis, et par ses ennemis si je puis dire, parce que dans un sens, tout le monde s'arrange sur son dos […], ce sont des situations que j'affectionne particulièrement}}. Comme aussi le personnage du [[Carlo Alberto dalla Chiesa|général Carlo Alberto dalla Chiesa]] dans ''[[Cent Jours à Palerme]]'' (1984) qui tombe sous les balles de la mafia à laquelle il avait osé s'attaquer.
À partir des [[années 1980]], Lino Ventura tourne moins, comme si son personnage du film de Jacques Deray, ''Un papillon sur l'épaule'', tourné en 1978, où il joue Roland Fériaud, un homme de tous les jours manipulé par des forces obscures, avait changé sa carrière. Il a évoqué ce type de personnage, une victime manipulée, lors d'un entretien, pour décrire son rôle d'espion en sommeil dans ''[[Espion, lève-toi]]'', tourné en 1981 : {{Citation|C'est un type qui, à un moment donné, se retrouve seul, abandonné par ses amis, et par ses ennemis si je puis dire, parce que dans un sens, tout le monde s'arrange sur son dos […], ce sont des situations que j'affectionne particulièrement}}. Comme aussi le personnage du [[Carlo Alberto dalla Chiesa|général Carlo Alberto dalla Chiesa]] dans ''[[Cent Jours à Palerme]]'' (1984) qui tombe sous les balles de la mafia à laquelle il avait osé s'attaquer.


[[Fichier:Cadaveri eccellenti Rosi.png|vignette|Lino Ventura (à gauche) et [[Max von Sydow]] en 1976 dans le film de Francesco Rosi ''[[Cadavres exquis (film)|Cadavres exquis]]''.|upright=1]]
[[Fichier:Cadaveri eccellenti Rosi.png|vignette|Lino Ventura (à gauche) et [[Max von Sydow]] en 1976 dans le film de Francesco Rosi ''[[Cadavres exquis (film)|Cadavres exquis]]''.|upright=1]]
Comme l'explique [[Claude Pinoteau]], Lino Ventura est toujours très exigeant sur le choix de ses rôles. {{Citation|Il n'aurait jamais accepté de jouer un personnage fourbe ou pervers. Il ne s'identifiait pas aux rôles qu'il interprétait ; ce sont eux qui devaient s'identifier à lui<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude Pinoteau|titre=Merci la vie !|sous-titre=aventures cinématographiques|lieu=Paris|éditeur=Le cherche midi|année=2005|pages totales=388|passage=254|isbn=2-7491-0455-6}}</ref>}}. Il explique devenir, avec le temps, de plus en plus [[Perfectionnisme (psychologie)|perfectionniste]] et reconnaît que c'est {{Citation|quelque chose d'assez intolérable pour les autres<ref name=":3" />}}. Il discute le rôle, les dialogues, exige des changements. {{Citation|On ne vient pas me voir avec un script terminé en disant : “lisez-ça, on tourne demain” ! Non, ça c'est pas possible, je ne l'ai jamais fait}}.
Comme l'explique [[Claude Pinoteau]], Lino Ventura est toujours très exigeant sur le choix de ses rôles. {{Citation|Il n'aurait jamais accepté de jouer un personnage fourbe ou pervers. Il ne s'identifiait pas aux rôles qu'il interprétait ; ce sont eux qui devaient s'identifier à lui<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Claude Pinoteau|titre=Merci la vie !|sous-titre=aventures cinématographiques|lieu=Paris|éditeur=Le cherche midi|année=2005|pages totales=388|passage=254|isbn=2-7491-0455-6}}</ref>}}. Il explique devenir, avec le temps, de plus en plus [[Perfectionnisme (psychologie)|perfectionniste]] et reconnaît que c'est {{Citation|quelque chose d'assez intolérable pour les autres<ref name=":3" />}}. Il discute le rôle, les dialogues, exige des changements. {{Citation|On ne vient pas me voir avec un script terminé en disant : “Lisez ça, on tourne demain” ! Non, ça c'est pas possible, je ne l'ai jamais fait.}}.


Ses derniers beaux rôles sont pour ''[[Garde à vue (film)|Garde à vue]]'', de [[Claude Miller]], en 1981, où il interprète l'inspecteur Gallien interrogeant un notable ([[Michel Serrault]]) [[Présomption d'innocence|suspecté d'assassinat]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Thomas |nom=Clay |titre=Du « présumé innocent » au « présumé coupable » |url=https://blogs.mediapart.fr/thomas-clay/blog/071009/du-presume-innocent-au-presume-coupable |site=Mediapart |consulté le=2022}}</ref>, et pour ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'', de [[Robert Hossein]], sorti en 1982, où il incarne un [[Jean Valjean]] à la hauteur de ses prédécesseurs, [[Harry Baur]] et Jean Gabin. En 1987, il effectue une brève apparition dans ''[[La Rumba]]'', par amitié pour [[Roger Hanin]], sans vouloir être crédité au générique. C'est son dernier rôle.
Ses derniers beaux rôles sont pour ''[[Garde à vue (film)|Garde à vue]]'', de [[Claude Miller]], en 1981, où il interprète l'inspecteur Gallien interrogeant un notable ([[Michel Serrault]]) [[Présomption d'innocence|suspecté d'assassinat]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Thomas |nom=Clay |titre=Du « présumé innocent » au « présumé coupable » |url=https://blogs.mediapart.fr/thomas-clay/blog/071009/du-presume-innocent-au-presume-coupable |site=Mediapart |consulté le=2022}}</ref>, et pour ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'', de [[Robert Hossein]], sorti en 1982, où il incarne un [[Jean Valjean]] à la hauteur de ses prédécesseurs, [[Harry Baur]] et Jean Gabin. En 1987, il effectue une brève apparition dans ''[[La Rumba]]'', par amitié pour [[Roger Hanin]], sans vouloir être crédité au générique. C'est son dernier rôle.
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Lino Ventura ne fait que deux incursions à la télévision : une apparition en Écossais dans ''[[Deux Romains en Gaule]]'', de [[Pierre Tchernia]], [[René Goscinny]] et [[Albert Uderzo]], en 1967, et le rôle de Papa dans ''[[Vengeance (téléfilm)|Vengeance]]'' (''Sword of Gideon''), coproduction nord-américaine réalisée par [[Michael Anderson]], en 1986.
Lino Ventura ne fait que deux incursions à la télévision : une apparition en Écossais dans ''[[Deux Romains en Gaule]]'', de [[Pierre Tchernia]], [[René Goscinny]] et [[Albert Uderzo]], en 1967, et le rôle de Papa dans ''[[Vengeance (téléfilm)|Vengeance]]'' (''Sword of Gideon''), coproduction nord-américaine réalisée par [[Michael Anderson]], en 1986.


Lino Ventura, qui adore le [[théâtre]], ne monte pourtant jamais sur une scène. Selon [[Bernard Blier]], {{Citation|il s'était convaincu qu'il était incapable d'en faire. Le Conservatoire, c'était pour lui un mot magique, la destinée ratée. À la place, il avait fait la guerre dans l'armée italienne<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Daniele Georget |titre=Bernard Blier : "Quel plaisir quand il me tapait dessus. Il faisait ça si bien !" |périodique=Paris Match |date=6 novembre 1987 |lire en ligne= |pages= }}</ref>}}. Lino Ventura expliquait : {{Citation|Sur un plateau, je suis chez moi. Sur une scène… je n'ai pas assez de courage pour me torturer. (…) D'ailleurs, soyons honnête, je ne suis pas un acteur, je ne suis ni [[Laurence Olivier]], ni [[Robert Hirsch (acteur)|Robert Hirsch]]. Je ne suis qu'un comédien instinctif<ref name=":2" />}}.
Lino Ventura, qui adore le [[théâtre]], ne monte pourtant jamais sur une scène. Selon [[Bernard Blier]], {{Citation|il s'était convaincu qu'il était incapable d'en faire. Le Conservatoire, c'était pour lui un mot magique, la destinée ratée. À la place, il avait fait la guerre dans l'armée italienne<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Daniele Georget |titre=Bernard Blier : "Quel plaisir quand il me tapait dessus. Il faisait ça si bien !" |périodique=Paris Match |date=6 novembre 1987 |lire en ligne= |pages= }}</ref>}}. Lino Ventura expliquait : {{Citation|Sur un plateau, je suis chez moi. Sur une scène… Je n'ai pas assez de courage pour me torturer. (…) D'ailleurs, soyons honnête, je ne suis pas un acteur, je ne suis ni [[Laurence Olivier]], ni [[Robert Hirsch (acteur)|Robert Hirsch]]. Je ne suis qu'un comédien instinctif<ref name=":2" />}}.


==== Rôles refusés ====
==== Rôles refusés ====
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En {{Date-|juillet 1979}}, le chanteur et compositeur [[François Deguelt]] souhaite se lancer dans la production cinématographique ; il achève un [[scénario]] intitulé ''Mourir à Brest'', en confie la réalisation à [[Bernard Farrel]] et propose les rôles-titres à Lino Ventura et [[Patrick Dewaere]], qui en ont accepté le principe, mais le film ne se fera pas<ref>{{Article |titre=Deguelt scénariste |périodique=[[Paris Match]] |numéro=574 |date=27 juillet 1979 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=O5dNAQAAIAAJ&q=deguelt+sc%C3%A9nariste+dewaere+ventura+brest+paris-match&dq=deguelt+sc%C3%A9nariste+dewaere+ventura+brest+paris-match&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiC0tDDm_j4AhWGBhoKHfgcCAQQ6AF6BAgGEAM |consulté le=14 juillet 2022 |pages=121}}.</ref>.
En {{Date-|juillet 1979}}, le chanteur et compositeur [[François Deguelt]] souhaite se lancer dans la production cinématographique ; il achève un [[scénario]] intitulé ''Mourir à Brest'', en confie la réalisation à [[Bernard Farrel]] et propose les rôles-titres à Lino Ventura et [[Patrick Dewaere]], qui en ont accepté le principe, mais le film ne se fera pas<ref>{{Article |titre=Deguelt scénariste |périodique=[[Paris Match]] |numéro=574 |date=27 juillet 1979 |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=O5dNAQAAIAAJ&q=deguelt+sc%C3%A9nariste+dewaere+ventura+brest+paris-match&dq=deguelt+sc%C3%A9nariste+dewaere+ventura+brest+paris-match&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiC0tDDm_j4AhWGBhoKHfgcCAQQ6AF6BAgGEAM |consulté le=14 juillet 2022 |pages=121}}.</ref>.


En 1984, Lino Ventura part à [[Macao]] tourner ''La Jonque chinoise,'' un film de [[Claude Bernard-Aubert]]. Faute de financement, le tournage est interrompu après quatre semaines.
En 1984, Lino Ventura part à [[Macao]] tourner ''La Jonque chinoise,'' un film de [[Claude Bernard-Aubert]]. Faute de financement, le tournage est interrompu après quatre semaines, puis définitivement abandonné à la suite du décès de l'acteur.


Le producteur [[Norbert Saada]] envisage en 1987 de faire un film sur le général [[Jeannou Lacaze]], ancien directeur du renseignement au [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage]] (SDECE). Celui-ci serait incarné par Lino Ventura. Le journaliste [[Charles Villeneuve]] doit en écrire le scénario évoquant {{Citation|la France et ses services secrets face à la vague terroriste}}. Un déjeuner réunit Lino Ventura, Charles Villeneuve et les généraux Lacaze et Imbot au siège du SDECE. L'acteur se passionne pour le projet qui doit s'intituler ''Le Sphinx''. Sa mort y mettra fin<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Durieux|titre=Lino Ventura|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2001|pages totales=379|passage=366|isbn=2-08-068113-3}}</ref>.[[Fichier:Ventura Lino Val St Germain.JPG|vignette|La [[tombe]] de Lino Ventura dans le cimetière du [[Le Val-Saint-Germain|Val-Saint-Germain]] (2007).]]
Le producteur [[Norbert Saada]] envisage en 1987 de faire un film sur le général [[Jeannou Lacaze]], ancien directeur du renseignement au [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage]] (SDECE). Celui-ci serait incarné par Lino Ventura. Le journaliste [[Charles Villeneuve]] doit en écrire le scénario évoquant {{Citation|la France et ses services secrets face à la vague terroriste}}. Un déjeuner réunit Lino Ventura, Charles Villeneuve et les généraux Lacaze et Imbot au siège du SDECE. L'acteur se passionne pour le projet qui doit s'intituler ''Le Sphinx''. Sa mort y mettra fin<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Durieux|titre=Lino Ventura|lieu=Paris|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=2001|pages totales=379|passage=366|isbn=2-08-068113-3}}</ref>.[[Fichier:Ventura Lino Val St Germain.JPG|vignette|La [[tombe]] de Lino Ventura dans le cimetière du [[Le Val-Saint-Germain|Val-Saint-Germain]] (2007).]]
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=== Mort ===
=== Mort ===
Il meurt le {{Date|22|octobre|1987}} dans sa maison de [[Montretout]] à [[Saint-Cloud]], d'une [[Infarctus du myocarde|crise cardiaque]]<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Olivier Rajchman |titre=Lino Ventura, Les Barbouzes, C8 : le récit des derniers jours |url=https://www.telestar.fr/culture/lino-ventura-les-barbouzes-c8-le-recit-des-derniers-jours-avant-sa-mort-233511 |site=www.telestar.fr |date=2016-09-11}}</ref>. Il repose au cimetière du [[Le Val-Saint-Germain|Val-Saint-Germain]] dans le département de l'[[Essonne (département)|Essonne]].
Lino Ventura meurt le {{Date|22|octobre|1987}} dans sa maison de [[Montretout]] à [[Saint-Cloud]], d'une [[Infarctus du myocarde|crise cardiaque]]<ref>{{Lien web |langue=français |auteur=Olivier Rajchman |titre=Lino Ventura, Les Barbouzes, C8 : le récit des derniers jours |url=https://www.telestar.fr/culture/lino-ventura-les-barbouzes-c8-le-recit-des-derniers-jours-avant-sa-mort-233511 |site=www.telestar.fr |date=2016-09-11}}</ref>{{,}}<ref name=":4" />. Il repose au cimetière du [[Le Val-Saint-Germain|Val-Saint-Germain]] dans le département de l'[[Essonne (département)|Essonne]].


== Vie privée ==
== Vie privée ==
Particulièrement pudique, Lino Ventura est toujours parvenu à préserver sa vie privée. Son nom n'est jamais prononcé dans la presse {{Citation|à scandale}}. Il l'explique de façon simple : {{Citation|De passer pour un ours, à un moment, ça arrange très bien les choses, comme ça on vous fout la paix et c'est fini}}<ref name=":3" />. Il cultive l'amitié, notamment avec [[Georges Brassens]], [[Jacques Brel]], [[Jean Gabin]], [[César (sculpteur)|César]], [[Claude Sautet]] ou [[José Giovanni]]. Les plaisirs de la table sont très importants pour lui : {{Citation|La perspective de manger avec mes copains, c'est pour moi une fête. Être à table avec eux, c'est une véritable communion.}}
Particulièrement pudique, Lino Ventura est toujours parvenu à préserver sa vie privée. Son nom n'est jamais prononcé dans la presse {{Citation|à scandale}}. Il l'explique de façon simple : {{Citation|De passer pour un ours, à un moment, ça arrange très bien les choses, comme ça on vous fout la paix et c'est fini}}<ref name=":3" />. Il cultive l'amitié, notamment avec [[Georges Brassens]], [[Jacques Brel]], [[Jean Gabin]], [[César (sculpteur)|César]], [[Claude Sautet]] ou [[José Giovanni]]. Les plaisirs de la table sont très importants pour lui : {{Citation|La perspective de manger avec mes copains, c'est pour moi une fête. Être à table avec eux, c'est une véritable communion.}}


Le {{Date-|8 janvier 1942}}, il épouse Odette Le Comte (morte le {{Date-|15 mai 2013}} à [[Baracé]]<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/actualite-people-medias/mort-d-odette-ventura-veuve-de-lino-et-co-fondatrice-de-perce-neige-15-05-2013-2806035.php|titre=Mort d'Odette Ventura, veuve de Lino Ventura et co-fondatrice de Perce Neige|date=15 mai 2013|site=Le Parisien|consulté le=16 mai 2013}}.</ref>), son amour de jeunesse, rencontrée en 1935 dans l'agence de voyages où il travaillait. Ils auront quatre enfants : Mylène (1946-1998, morte dans un [[Accident aérien|accident d'avion]]<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-fille-de-lino-ventura-tuee-dans-un-accident-16-05-1998-2000072294.php|titre=La fille de Lino Ventura tuée dans un accident|date=16 mai 1998|site=Le Parisien|consulté le=23 octobre 2016}}.</ref>), épouse de Claude Lasserre, fils de [[René Lasserre (chef cuisinier)|René Lasserre]] (1912-2006), Laurent (1950-2022)<ref>https://www.purepeople.com/article/lino-ventura-son-fils-laurent-est-mort-a-72-ans_a488761/1</ref>, Linda en 1958 et Clelia en 1961 (auteure et scénariste)<ref name="Lafitte" />. Peu présent auprès de sa famille à cause des tournages qui s'enchaînent, il lui consacre néanmoins son mois de juillet chaque année au [[Cap Ferret]] ([[Gironde (département)|Gironde]])<ref>{{article|auteur= Nicolas Ungemuth |url=https://www.lefigaro.fr/livres/les-confidences-de-la-fille-de-lino-ventura-20210416 |titre=Clelia Ventura, mon père Lino |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=16 avril 2021|pages=66-71}}.</ref>.
Le {{Date-|8 janvier 1942}}, il épouse Odette Lucienne Le Comte<ref name=":5" /> (morte le {{Date-|15 mai 2013}} à [[Trélazé]]<ref>{{Lien web |auteur=Insee |titre=Odette Lucienne Le Comte [épouse Ventura] dans le fichier des personnes décédées |url=https://deces.matchid.io/id/PKswWjN32wUb |site=deces.matchid.io |consulté le=2023-11-04}}</ref>{{,}}<ref name=":6">{{Lien web |titre=Mort d'Odette Ventura, veuve de Lino Ventura et co-fondatrice de Perce-Neige |url=http://www.leparisien.fr/actualite-people-medias/mort-d-odette-ventura-veuve-de-lino-et-co-fondatrice-de-perce-neige-15-05-2013-2806035.php |site=Le Parisien |date=15 mai 2013 |consulté le=5 11 2023}}.</ref>), son amour de jeunesse, rencontrée en 1935 dans l'agence de voyages où il travaillait. Ils auront quatre enfants<ref name=":4" /> : Mylène (1946-1998, morte dans un [[Accident aérien|accident d'avion]]<ref>{{Lien web |titre=La fille de Lino Ventura tuée dans un accident |url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/la-fille-de-lino-ventura-tuee-dans-un-accident-16-05-1998-2000072294.php |site=Le Parisien |date=16 mai 1998 |consulté le=4 11 2023}}.</ref>), épouse de Claude Lasserre, fils de [[René Lasserre (chef cuisinier)|René Lasserre]] (1912-2006), Laurent (1950-2022)<ref>{{Lien web |auteur=Justine Texier |titre=Lino Ventura : Son fils Laurent est mort à 72 ans |url=https://www.purepeople.com/article/lino-ventura-son-fils-laurent-est-mort-a-72-ans_a488761/1 |site=purepeople.com |consulté le=2023-11-04}}</ref>, Linda en 1958 et Clélia en 1961 (auteure et scénariste)<ref name="Lafitte" />. Peu présent auprès de sa famille à cause des tournages qui s'enchaînent, il lui consacre néanmoins son mois de juillet chaque année au [[cap Ferret]] ([[Gironde (département)|Gironde]])<ref>{{article|auteur= Nicolas Ungemuth |url=https://www.lefigaro.fr/livres/les-confidences-de-la-fille-de-lino-ventura-20210416 |titre=Clelia Ventura, mon père Lino |périodique=[[Le Figaro Magazine]]|date=16 avril 2021|pages=66-71}}.</ref>.


Linda, victime d'un problème à sa naissance, est restée [[Handicap mental|handicapée mentale]]<ref>{{Lien Web|url=https://www.lefigaro.fr/cinema/2016/12/14/03002-20161214ARTFIG00210-les-enfants-de-lino-ventura.php|titre=Les enfants de Lino Ventura|site=lefigaro.fr}}</ref>. Découvrant le manque de structures d'aide et d’accueil pour les enfants handicapés, Lino et Odette créent en 1966, à la suite de l'appel du {{date-|6 décembre 1965}}<ref>{{Lien web|url=http://www.perce-neige.org/lino-ventura-le-fondateur/l-appel-en-1965.html|titre=Lino Ventura : l'appel du 6 décembre 1965|site=Perce Neige}}.</ref>, l'[[Association loi de 1901|association]] [[Association caritative|caritative]] ''[[Fondation Perce-Neige|Perce-Neige]]'', devenue une fondation en {{date-|mai 2016}} à [[Saint-Cloud]] ([[Hauts-de-Seine]]), où ils vivaient, consacrée à {{Citation|l'aide à l'enfance inadaptée}} en apportant son soutien aux associations existantes travaillant dans le domaine du handicap, et en sensibilisant les pouvoirs publics aux besoins des enfants handicapés et de leurs familles. Leur maison d'[[Premier Empire|époque napoléonienne]] de Saint-Cloud est rachetée par [[Jean Dujardin]] et [[Nathalie Péchalat]] en 2016<ref name="telestar"/>.
Leur fille Linda, victime d'un problème à sa naissance, est restée [[Handicap mental|handicapée mentale]]<ref>{{Lien Web|url=https://www.lefigaro.fr/cinema/2016/12/14/03002-20161214ARTFIG00210-les-enfants-de-lino-ventura.php|titre=Les enfants de Lino Ventura|site=lefigaro.fr}}</ref>. Découvrant le manque de structures d'aide et d’accueil pour les enfants handicapés, Lino et Odette Ventura créent en 1966, à la suite de l'appel du {{date-|6 décembre 1965}}<ref>{{Lien web|url=http://www.perce-neige.org/lino-ventura-le-fondateur/l-appel-en-1965.html|titre=Lino Ventura : l'appel du 6 décembre 1965|site=Perce Neige}}.</ref>, l'[[Association loi de 1901|association]] [[Association caritative|caritative]] [[Fondation Perce-Neige|Perce-Neige]], devenue une fondation en {{date-|mai 2016}}<ref>{{Lien web |titre=L'histoire de la fondation Perce-Neige (fondation d'aide aux personnes handicapées) |url=https://www.perce-neige.org/la-fondation/notre-histoire/ |site=perce-neige.org |consulté le=2023-11-04}}</ref> à [[Saint-Cloud]] ([[Hauts-de-Seine]]), où ils vivaient, consacrée à {{Citation|l'aide à l'enfance inadaptée}} en apportant son soutien aux associations existantes travaillant dans le domaine du handicap, et en sensibilisant les pouvoirs publics aux besoins des enfants handicapés et de leurs familles. Leur maison d'[[Premier Empire|époque napoléonienne]] de Saint-Cloud est rachetée par [[Jean Dujardin]] et [[Nathalie Péchalat]] en 2016<ref name="telestar"/>.


L’année 1975 marque la première victoire de l’association avec la publication de la Loi d'orientation en faveur des personnes handicapées<ref>{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000333976/|texte=Loi {{n°}}75-534 du 30 juin 1975}} d'orientation en faveur des personnes handicapées.</ref> et de la loi {{numéro|75}}-535 du {{date-|30 juin 1975}} relative aux institutions sociales et médico-sociales<ref>{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000006103117/|texte=Loi {{n°}}75-535 du 30 juin 1975}} relative aux institutions sociales et médico-sociales.</ref>. En 1976, l'association Perce-Neige est [[Reconnaissance d'utilité publique en France|reconnue d'utilité publique]], et six ans plus tard, la première Maison Perce-Neige ouvre ses portes à [[Sèvres]]. Malgré la disparition de Lino Ventura, Perce-Neige poursuit sa mission et a participé à la création de trente-sept établissements en [[France]].
L’année 1975 marque la première victoire de l’association avec la publication de la loi d'orientation en faveur des personnes handicapées<ref>{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000333976/|texte=Loi {{n°}}75-534 du 30 juin 1975}} d'orientation en faveur des personnes handicapées.</ref> et de la loi {{numéro|75-535}} du {{date-|30 juin 1975}} relative aux institutions sociales et médico-sociales<ref>{{Légifrance|url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGISCTA000006103117/|texte=Loi {{n°}}75-535 du 30 juin 1975}} relative aux institutions sociales et médico-sociales (consulté le {{Date-|5 11 2023}}).</ref>. En 1976, l'association Perce-Neige est [[Reconnaissance d'utilité publique en France|reconnue d'utilité publique]], et six ans plus tard, la première maison Perce-Neige ouvre ses portes à [[Sèvres]]. Malgré la disparition de Lino Ventura, Perce-Neige poursuit sa mission et participe à la création d'établissements en [[France]], au nombre de trente-neuf en 2023<ref>{{Lien web |auteur=Fondation Perce-Neige |titre=Maisons Perce-Neige - hébergement et accompagnement pour personnes handicapées |url=https://www.perce-neige.org/aider-et-accompagner/les-maisons-perce-neige/ |site=Perce-Neige.org |consulté le=2023-11-05}}</ref>.


Sa fille Clelia a écrit plusieurs ouvrages sur son père. Lino Ventura n'a jamais retrouvé son père, disparu en 1927.
Sa fille Clélia a écrit plusieurs ouvrages sur son père. Lino Ventura n'a jamais retrouvé son père, disparu en 1927. Néanmoins, l'acte de mariage de Lino et Odette Ventura, daté du {{Date-|8 janvier 1942}}, mentionne que le père réside en Italie à [[Sorrente]]<ref name=":5" />.


En 2019, Yanou Collart, qui fut [[attaché de presse|attachée de presse]] dans les [[années 1960]]-[[Années 1990|1990]], publie ses souvenirs<ref name=":0" />. Elle y évoque longuement sa liaison amoureuse avec Lino Ventura de 1972 à 1982.
En 2019, Yanou Collart, qui fut [[attaché de presse|attachée de presse]] dans les [[années 1960]]-[[Années 1990|1990]], publie ses souvenirs<ref name=":0" />. Elle y évoque longuement sa liaison amoureuse avec Lino Ventura de 1972 à 1982.


Lino Ventura n'a jamais manifesté publiquement d'engagement [[politique]], expliquant la nécessité de cette neutralité par sa qualité d'étranger en France. Il avait en effet conservé la [[nationalité italienne]], ne souhaitant pas {{Citation|renier sur un bout de papier avec une signature la terre où [il était] né}}<ref name=":3">{{Lien web|langue=français|titre=Spécial cinéma - Gros plan sur Lino Ventura|url=https://www.youtube.com/watch?v=L3wtz1GUZVs|site=Archives de la Radio Télévision Suisse|date=29 novembre 1982|consulté le=28 décembre 2019}}</ref>.
Lino Ventura n'a jamais manifesté publiquement d'engagement [[politique]], expliquant la nécessité de cette neutralité par sa qualité d'étranger en France<ref>{{Lien web |titre=Lino Ventura : « la classe tous risques » |url=https://www.monsieur.fr/blog/2021/02/style-lino-ventura-aclasse-risques-a/ |site=Monsieur.fr |date=2021-02-27 |consulté le=2023-11-04 |extrait=Si l’acteur incarne notre pays, il n’a pourtant jamais été français de nationalité. […] Sous un air réservé et bougon, il possède une décontraction et une assurance toute latine. Une peau française, un cœur italien.}}</ref>. Il avait en effet conservé la [[nationalité italienne]], ne souhaitant pas {{Citation|renier sur un bout de papier avec une signature la terre où [il était] né}}<ref name=":3">{{Lien web|langue=français|titre=Spécial cinéma - Gros plan sur Lino Ventura|url=https://www.youtube.com/watch?v=L3wtz1GUZVs|site=Archives de la Radio Télévision Suisse|date=29 novembre 1982|consulté le=28 décembre 2019}}</ref>.


== Filmographie ==
== Filmographie ==
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* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Razzia sur la chnouf]]'', d'[[Henri Decoin]] : Roger, le catalan
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Razzia sur la chnouf]]'', d'[[Henri Decoin]] : Roger, le catalan
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[La Loi des rues]]'', de [[Ralph Habib]] : Mario
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[La Loi des rues]]'', de [[Ralph Habib]] : Mario
* [[1956 au cinéma|1956]] : ''[[Crime et Châtiment (film, 1956)|Crime et Châtiment]]'', de [[Georges Lampin]] : le patron du bistrot
* 1956 : ''[[Crime et Châtiment (film, 1956)|Crime et Châtiment]]'', de [[Georges Lampin]] : le patron du bistrot
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Le Feu aux poudres]]'', d'[[Henri Decoin]] : l'inspecteur Legentil
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Le Feu aux poudres]]'', d'[[Henri Decoin]] : l'inspecteur Legentil
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Action immédiate (film, 1957)|Action immédiate]]'', de [[Maurice Labro]] : Bérès
* 1957 : ''[[Action immédiate (film, 1957)|Action immédiate]]'', de [[Maurice Labro]] : Bérès
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Trois jours à vivre (film, 1958)|Trois jours à vivre]]'', de [[Gilles Grangier]] : Lino Ferrari, l'accusé à tort
* 1957 : ''[[Le rouge est mis]]'', de [[Gilles Grangier]] : Pépito, le truand au couteau
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Le rouge est mis]]'', de [[Gilles Grangier]] : Pépito, le truand au couteau
* 1957 : ''[[L'Étrange Monsieur Steve]]'', de [[Raymond Bailly]] : Denis
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[L'Étrange Monsieur Steve]]'', de [[Raymond Bailly]] : Denis
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Ces dames préfèrent le mambo]]'', de [[Bernard Borderie]] : Paulo
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Maigret tend un piège (film)|Maigret tend un piège]]'', de [[Jean Delannoy]] : l'inspecteur Torrence
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Maigret tend un piège (film)|Maigret tend un piège]]'', de [[Jean Delannoy]] : l'inspecteur Torrence
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Ascenseur pour l'échafaud]]'', de [[Louis Malle]] : le commissaire Cherrier
* 1958 : ''[[Ces dames préfèrent le mambo]]'', de [[Bernard Borderie]] : Paulo
* 1958 : ''[[Trois Jours à vivre (film, 1958)|Trois Jours à vivre]]'', de [[Gilles Grangier]] : Lino Ferrari, l'accusé à tort
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Montparnasse 19]]'', de [[Jacques Becker]] : Morel
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Le Gorille vous salue bien]]'', de [[Bernard Borderie]] : Géo Paquet, dit « le Gorille », agent du [[SDECE]]
* 1958 : ''[[Ascenseur pour l'échafaud]]'', de [[Louis Malle]] : le commissaire Cherrier
* [[1958 au cinéma|1958]] : ''[[Sursis pour un vivant]]'', de [[Víctor Merenda]] : Borcher
* 1958 : ''[[Montparnasse 19]]'', de [[Jacques Becker]] : Morel
* 1958 : ''[[Le Gorille vous salue bien]]'', de [[Bernard Borderie]] : Géo Paquet, dit « le Gorille », agent du [[Service de documentation extérieure et de contre-espionnage|SDECE]]
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Douze heures d'horloge]]'' (''Ihr Verbrechen war Liebe''), de [[Géza von Radványi]] : Fourbieux
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Marie-Octobre]]'', de [[Julien Duvivier]] : Carlo Bernardi
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Douze Heures d'horloge]]'' (''{{lang|de|Ihr Verbrechen war Liebe}}'') de [[Géza von Radványi]] : Fourbieux
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[125, rue Montmartre]]'', de [[Gilles Grangier]] : Pascal, le vendeur de journaux
* 1959 : ''[[Sursis pour un vivant]]'', de [[Víctor Merenda]] : Borcher
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Un témoin dans la ville]]'', d'[[Édouard Molinaro]] : Ancelin, l'assassin poursuivi
* 1959 : ''[[Marie-Octobre]]'', de [[Julien Duvivier]] : Carlo Bernardi
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Le Chemin des écoliers (film)|Le Chemin des écoliers]]'', de [[Michel Boisrond]] : Tiercelin, le restaurateur profiteur de guerre
* 1959 : ''[[125, rue Montmartre]]'', de [[Gilles Grangier]] : Pascal, le vendeur de journaux
* [[1959 au cinéma|1959]] : ''[[Le fauve est lâché]]'', de [[Maurice Labro]] : Paul Lamiani
* 1959 : ''[[Un témoin dans la ville]]'', d'[[Édouard Molinaro]] : Ancelin, l'assassin poursuivi
* 1959 : ''[[Le Chemin des écoliers (film)|Le Chemin des écoliers]]'', de [[Michel Boisrond]] : Tiercelin, le restaurateur profiteur de guerre
* 1959 : ''[[Le fauve est lâché]]'', de [[Maurice Labro]] : Paul Lamiani


==== Années 1960 ====
==== Années 1960 ====
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* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Le Diable et les Dix Commandements]]'', de [[Julien Duvivier]] : Garigny, le proxénète
* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Le Diable et les Dix Commandements]]'', de [[Julien Duvivier]] : Garigny, le proxénète
* 1962 : ''[[Les Petits Matins]]'', de [[Jacqueline Audry]] : le chauffeur de bus
* 1962 : ''[[Les Petits Matins]]'', de [[Jacqueline Audry]] : le chauffeur de bus
* 1962 : ''[[Carmen 63]]'', de [[Carmine Gallone]] : Vincenzo
* [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[L'Opéra de quat'sous (film, 1963)|L'Opéra de quat'sous]]'' (''Die Dreigroschenoper''), de [[Wolfgang Staudte]] : Tiger Brown
* [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[L'Opéra de quat'sous (film, 1963)|L'Opéra de quat'sous]]'' (''Die Dreigroschenoper''), de [[Wolfgang Staudte]] : Tiger Brown
* [[1963 au cinéma|1963]] : ''[[Les Tontons flingueurs]]'', de [[Georges Lautner]] : Fernand Naudin, dit « Oncle Fernand »
* 1963 : ''[[Les Tontons flingueurs]]'', de [[Georges Lautner]] : Fernand Naudin, dit « Oncle Fernand »
* 1963 : ''[[Cent mille dollars au soleil]]'', d'[[Henri Verneuil]] : Hervé Marec, dit « Plouc »
* 1963 : ''[[Carmen 63]]'', de [[Carmine Gallone]] : Vincenzo
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Les Bandits]]'' (''{{lang|it|Llanto por un bandito}}''), de [[Carlos Saura]] : El Lutos
* [[1964 au cinéma|1964]] : ''[[Les Bandits]]'' (''{{lang|it|Llanto por un bandito}}''), de [[Carlos Saura]] : El Lutos
* 1964 : ''[[Cent Mille Dollars au soleil]]'', d'[[Henri Verneuil]] : Hervé Marec, dit « Plouc »
* 1964 : ''[[Les Barbouzes]]'', de [[Georges Lautner]] : Francis Lagneau, barbouze français
* 1964 : ''[[Les Barbouzes]]'', de [[Georges Lautner]] : Francis Lagneau, barbouze français
* 1964 : ''[[Le Monocle rit jaune]]'', de [[Georges Lautner]] : le client d'Élie ([[caméo]])
* 1964 : ''[[Le Monocle rit jaune]]'', de [[Georges Lautner]] : le client d'Élie ([[caméo]])
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==== Années 1970 ====
==== Années 1970 ====
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Dernier domicile connu]]'', de [[José Giovanni]] : l'inspecteur Marceau Léonetti
* [[1970 au cinéma|1970]] : ''[[Dernier Domicile connu]]'', de [[José Giovanni]] : l'inspecteur Marceau Léonetti
* [[1971 au cinéma|1971]] : ''[[Fantasia chez les ploucs (film)|Fantasia chez les ploucs]]'', de [[Gérard Pirès]] : Sagamore Noonan
* [[1971 au cinéma|1971]] : ''[[Fantasia chez les ploucs (film)|Fantasia chez les ploucs]]'', de [[Gérard Pirès]] : Sagamore Noonan
* 1971 : ''[[Boulevard du rhum]]'', de [[Robert Enrico]] : Cornelius
* 1971 : ''[[Boulevard du rhum]]'', de [[Robert Enrico]] : Cornelius
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Cosa Nostra (film)|Cosa Nostra]]'', de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]] : Vito Genovese
* [[1972 au cinéma|1972]] : ''[[Cosa Nostra (film)|Cosa Nostra]]'', de [[Terence Young (réalisateur)|Terence Young]] : Vito Genovese
* 1972 : ''[[Le Silencieux]]'', de [[Claude Pinoteau]] : Clément Tibère
* 1972 : ''[[La Raison du plus fou]]'', de [[Raymond Devos]] et [[François Reichenbach]] : le motard
* 1972 : ''[[L'aventure c'est l'aventure]]'', de [[Claude Lelouch]] : Lino Massaro
* 1972 : ''[[L'aventure c'est l'aventure]]'', de [[Claude Lelouch]] : Lino Massaro
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[La Bonne Année]]'', de [[Claude Lelouch]] : Simon
* [[1973 au cinéma|1973]] : ''[[La Bonne Année]]'', de [[Claude Lelouch]] : Simon
* 1973 : ''[[La Raison du plus fou]]'', de [[François Reichenbach]] : le motard
* 1973 : ''[[Le Silencieux]]'', de [[Claude Pinoteau]] : Clément Tibère
* 1973 : ''[[Le Far West]]'', de [[Jacques Brel]] : le prisonnier
* 1973 : ''[[Le Far West]]'', de [[Jacques Brel]] : le prisonnier
* 1973 : ''[[L'Emmerdeur (film, 1973)|L'Emmerdeur]]'', d'[[Édouard Molinaro]] : Monsieur Milan
* 1973 : ''[[L'Emmerdeur (film, 1973)|L'Emmerdeur]]'', d'[[Édouard Molinaro]] : {{M.|Milan}}
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Les Durs]]'' (''{{lang|it|Uomini duri}}''), de [[Duccio Tessari]] : le père Charlie
* [[1974 au cinéma|1974]] : ''[[Les Durs]]'' (''{{lang|it|Uomini duri}}''), de [[Duccio Tessari]] : le père Charlie
* 1974 : ''[[La Gifle]]'', de [[Claude Pinoteau]] : Jean Douélan
* 1974 : ''[[La Gifle (film, 1974)|La Gifle]]'', de [[Claude Pinoteau]] : Jean Douélan
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[La Cage (film, 1975)|La Cage]]'', de [[Pierre Granier-Deferre]] : Julien
* [[1975 au cinéma|1975]] : ''[[La Cage (film, 1975)|La Cage]]'', de [[Pierre Granier-Deferre]] : Julien
* 1975 : ''[[Adieu poulet]]'', de [[Pierre Granier-Deferre]] : le commissaire Verjeat
* 1975 : ''[[Adieu poulet]]'', de [[Pierre Granier-Deferre]] : le commissaire Verjeat
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* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Les Séducteurs (film, 1980)|Les Séducteurs]]'', d'[[Édouard Molinaro]] : François Quérole
* [[1980 au cinéma|1980]] : ''[[Les Séducteurs (film, 1980)|Les Séducteurs]]'', d'[[Édouard Molinaro]] : François Quérole
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Garde à vue (film)|Garde à vue]]'', de [[Claude Miller]] : l'inspecteur Antoine Gallien
* [[1981 au cinéma|1981]] : ''[[Garde à vue (film)|Garde à vue]]'', de [[Claude Miller]] : l'inspecteur Antoine Gallien
* 1981 : ''[[Espion, lève-toi]]'', d'[[Yves Boisset]] : Sébastien Grenier
* [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'', de [[Robert Hossein]] : [[Jean Valjean]]
* [[1982 au cinéma|1982]] : ''[[Les Misérables (film, 1982)|Les Misérables]]'', de [[Robert Hossein]] : [[Jean Valjean]]
* 1982 : ''[[Espion, lève-toi]]'', d'[[Yves Boisset]] : Sébastien Grenier
* [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[Cent Jours à Palerme]]'' (''{{lang|it|Cento giorni a Palermo}}''), de [[Giuseppe Ferrara]] : le général [[Carlo Alberto Dalla Chiesa]]
* 1983 : ''[[Le Ruffian]]'', de [[José Giovanni]] : Aldo Sévenac
* [[1983 au cinéma|1983]] : ''[[Le Ruffian]]'', de [[José Giovanni]] : Aldo Sévenac
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[La Septième Cible]]'', de [[Claude Pinoteau]] : Bastien Grimaldi
* [[1984 au cinéma|1984]] : ''[[La Septième Cible]]'', de [[Claude Pinoteau]] : Bastien Grimaldi
* 1984 : ''[[Cent Jours à Palerme]]'' (''{{lang|it|Cento giorni a Palermo}}''), de [[Giuseppe Ferrara]] : le général [[Carlo Alberto dalla Chiesa]]
* 1984 : ''La Jonque chinoise'', de [[Claude Bernard-Aubert]] <small>(film inachevé)</small> <ref>[https://books.google.fr/books?id=T41NDwAAQBAJ&pg=PA68&dq=la+jonque+lino+ventura&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiHkJeX6YvjAhUwxoUKHeFoASwQ6AEIKzAA#v=onepage&q=la%20jonque%20lino%20ventura&f=false Google Books].</ref>
* 1984 : ''La Jonque chinoise'', de [[Claude Bernard-Aubert]] <small>(film inachevé)</small><ref>{{Ouvrage|auteur1=Patrick Sansano|titre=De Muriel Baptiste à Lara Fabian : Journal 2017|éditeur=Editions Publibook|date=2018-02|isbn=978-2-342-15948-6|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=T41NDwAAQBAJ&pg=PA68&dq=la+jonque+lino+ventura&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiHkJeX6YvjAhUwxoUKHeFoASwQ6AEIKzAA#v=onepage&q=la%20jonque%20lino%20ventura&f=false|consulté le=2023-11-05}}</ref>
* [[1987 au cinéma|1987]] : ''[[La Rumba]]'', de [[Roger Hanin]] : le caïd du milieu <small>(non crédité)</small>
* [[1987 au cinéma|1987]] : ''[[La Rumba]]'', de [[Roger Hanin]] : le caïd du milieu <small>(non crédité)</small>


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=== Box-office ===
=== Box-office ===
Lino Ventura est un des acteurs les plus populaires de son époque<ref>{{Article|titre=Les rois du box-office (1956-1990)|périodique=[[Studio Magazine]]|pages=98-99|date=novembre 1992}}</ref>.
Durant sa carrière, de 1954 à 1987, Lino Ventura tourne soixante-quinze [[Long métrage|longs métrages]]<ref>{{Lien web|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/lino-ventura-le-rital-devenu-vedette-en-france-2736964|titre=Lino Ventura, le rital devenu vedette|site=[[Ouest France]]|date=31 juillet 2014 (m-à-j le 2 août 2014)}}.</ref>, réunissant un total de {{unité|130,2 millions}} d'entrées en [[France]]<ref name="bojp">[http://www.jpbox-office.com/fichacteur.php?id=737 Jp's Box-office].</ref>{{,}}<ref name="BOStory">[http://www.boxofficestory.com/box-office-lino-ventura-c22694811 Box Office Story].</ref>, dont plus de {{unité|89 millions}} pour les films dans lesquels il tient un rôle principal<ref name="bojp"/>. Cinquante-deux des soixante-quinze films auxquels il a participé cumulent entre un million et plus de quatre millions d'entrées<ref name="bojp"/>, son meilleur résultat au [[box-office]] français étant atteint avec ''[[Un taxi pour Tobrouk]]'' ({{unité|4,9 millions}} d'entrées {{nobr|en 1961}})<ref name="bojp"/>.

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== Hommages ==
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=== Décoration ===
=== Décoration ===
* {{date-|12 octobre 1987}} : Lino Ventura ayant toujours refusé la [[Légion d'honneur]], c'est à son épouse, Odette, que le Premier ministre et maire de Paris [[Jacques Chirac]] la remet, à l'[[hôtel de ville de Paris]], dix jours avant le décès de son époux<ref>{{Article |auteur1=Fabienne Bradfer |titre= L'histoire d'un homme discret Lino Ventura, par Odette, sa femme |périodique=[[Le Soir]] |date=06-05-1992 |lire en ligne=https://www.lesoir.be/art/l-histoire-d-un-homme-discret-lino-ventura-par-odette-s_t-19920506-Z05A10.html |consulté le=25-07-2020}}.</ref>.
* Le {{date-|12 octobre 1987}}, Lino Ventura ayant toujours refusé la [[Ordre national de la Légion d'honneur|Légion d'honneur]], c'est à son épouse, Odette, que le Premier ministre et maire de Paris [[Jacques Chirac]] la remet, à l'[[hôtel de ville de Paris]], dix jours avant la mort de son époux<ref>{{Article |auteur1=Fabienne Bradfer |titre= L'histoire d'un homme discret Lino Ventura, par Odette, sa femme |périodique=[[Le Soir]] |date=06-05-1992 |lire en ligne=https://www.lesoir.be/art/l-histoire-d-un-homme-discret-lino-ventura-par-odette-s_t-19920506-Z05A10.html |consulté le=25-07-2020}}.</ref>.


== Œuvre humanitaire ==
== Œuvre humanitaire ==

Version du 17 avril 2024 à 22:35

Lino Ventura
Description de cette image, également commentée ci-après
Lino Ventura en 1975 en Italie.
Nom de naissance Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura
Naissance
Parme, Émilie-Romagne
Italie
Nationalité Drapeau de l'Italie Italien
Décès (à 68 ans)
Saint-Cloud, Hauts-de-Seine
France
Profession Acteur, catcheur, lutteur
Films notables voir filmographie

Lino Ventura est un acteur italien, né le à Parme (Italie) et mort le à Saint-Cloud (France). Bien qu'ayant réalisé la majeure partie de sa carrière cinématographique en France, l'acteur est resté de nationalité italienne toute sa vie.

Fils d'immigrés italiens et immigré italien lui-même, Lino Ventura est d'abord lutteur professionnel (champion d'Europe poids moyens en 1950), puis catcheur avant de devenir par hasard acteur aux côtés de Jean Gabin dans Touchez pas au grisbi qui rencontre le succès à sa sortie en salle en 1954.

D'abord habitué à des seconds rôles d'hommes de main ou de brutes, il devient une vedette dès la fin des années 1950 grâce à des films comme Le Gorille vous salue bien (1958) et Le fauve est lâché (1959). Alternant les comédies à succès, parfois dialoguées par Michel Audiard, telles que Les Tontons flingueurs (1963), Les Barbouzes (1964), Ne nous fâchons pas (1966), L'aventure c'est l'aventure (1972), L'Emmerdeur (1973) ou La Gifle (1974), et des drames et films policiers comme Les Grandes Gueules (1966), Le Deuxième Souffle (1966), Le Clan des Siciliens (1969), L'Armée des ombres (1969) ou Garde à vue (1981), à partir de la fin des années 1950 jusqu'à sa disparition, il devient l'un des acteurs les plus populaires du cinéma français, et aussi l'un des plus rentables avec 130 millions d’entrées au box-office. Il compte à son palmarès de grands succès populaires avec d'autres dialoguistes, parmi lesquels Marie-Octobre (1959), Classe tous risques (1960), Adieu poulet (1975), Les Misérables (1982) ou encore Le Ruffian (1983).

Père de quatre enfants dont une fille handicapée, il fonde en 1966 avec sa femme Odette l'association Perce-Neige, destinée à venir en aide aux personnes handicapées mentales.

Biographie

Origines et jeunesse

Lino Ventura naît le à Parme, en Italie, sous le nom d'état civil d'Angiolino Giuseppe Pasquale Ventura[1],[2],[3], des époux Giovanni Ventura et Luisa Borrini[4],[3],[5], dont il est le fils unique.

En 1927, il est âgé de 7 ans et 10 mois lorsqu'il quitte l'Italie avec sa mère pour rejoindre son père parti travailler à Paris quelques années auparavant, où il est représentant de commerce. Mais arrivés dans la proche banlieue parisienne, à Montreuil le , la mère et le fils ne trouvent pas Giovanni : le père a disparu. Par la suite, Lino Ventura n'évoquera que rarement et à contrecœur ce père absent. Lino et sa mère s'installent chez des amis dans la ville au 57, rue de Romainville[6], au cœur de la communauté italienne, dont l'intégration ne s’effectue pas sans problèmes. Puis ils déménagent rue Papillon, dans le 9e arrondissement de Paris où Luisa décroche un emploi de femme de chambre à l’hôtel Baudin.

Pour compléter les revenus de sa mère, il quitte l'école et travaille dès l'âge de 9 ans. Il exerce successivement différents métiers : portier, livreur, mécanicien, représentant de commerce, et employé de bureau[7].

Lino Ventura parle le français sans aucun accent, ayant passé l'essentiel de sa vie en France, et s'exprime en italien avec une pointe d'accent de Parme.

Lutteur et catcheur

Ses copains du square Montholon à Paris lui font découvrir le sport[8]. À l'âge de 16 ans, il rencontre Fred Oberlander (en), un champion autrichien de lutte gréco-romaine résidant dans l’hôtel Baudin, où sa mère Luisa a été employée. Oberlander le convainc de s'entraîner régulièrement à la lutte dans la salle du club athlétique des Gobelins[8], puis dans celle de la porte d’Italie. Apprenant l'humilité et la fraternité en pratiquant ce sport, il se forge selon ses termes « une mentalité de gagnant »[9].

En 1935, alors qu'il est coursier dans une agence de voyages, la Compagnie italienne de tourisme (CIT)[8], il y rencontre Odette Le Comte[5], également âgée de 16 ans[10],[11]. Vers cette époque, il vit avec sa mère et, jusqu'en 1942, déclare comme domicile le 20, rue Baudin[5] dans le 9e arrondissement de Paris.

Lino Ventura en 1961, lors du tournage du film italien Le Roi des truands.

Comme il a gardé sa nationalité de naissance, il est enrôlé dans l'armée italienne au début de la Seconde Guerre mondiale. Il déserte au moment de l'effondrement du régime fasciste () et rejoint à Paris Odette, qu'il avait épousée le [4] dans la mairie du 16e arrondissement de Paris[5]. Menacé d'être dénoncé, afin de ne pas être arrêté par les Allemands[12], il se cache à Baracé (en Maine-et-Loire) dans une maison servant de grange, qu'il revient acheter une fois la guerre terminée[13].

Après la guerre, il entame une carrière de catcheur, plus rémunératrice que la lutte[12], et participe à des combats à la salle Wagram et au Cirque d'Hiver où il lutte sous le nom de Lino[a] Borrini, alias « la Fusée italienne ». Sa carrière de catcheur atteint son apogée en , lorsqu'il devient champion d'Europe des poids moyens pour l'Italie. Elle prend fin la même année le , lorsqu'il est victime d'une double fracture ouverte à la jambe droite à la suite d'une chute mal préparée dans son combat avec Henri Cogan. Il devient alors organisateur de combats pour une vingtaine de catcheurs de son écurie[9].

Carrière cinématographique

Le metteur en scène Vittorio De Sica et l'acteur à Rome en 1961, pour la préparation du film Le Jugement dernier.

Les débuts

En 1953, le réalisateur Jacques Becker cherche une force de la nature de type italien pour jouer face à Jean Gabin dans son film Touchez pas au grisbi. Il rencontre Lino Ventura et souhaite que ce soit lui qui joue le rôle d'Angelo, un chef de gang opposé aux personnages incarnés par Jean Gabin et René Dary. Lino Ventura, peu attiré par le cinéma, décline le rôle dans un premier temps puis, sûr d'essuyer un refus, demande un cachet presque équivalent à celui de Jean Gabin. Le producteur Robert Dorfmann dit non, mais Becker menace d'arrêter le film. À la surprise de Ventura, sa demande est acceptée[14]. À la sortie de Touchez pas au grisbi, grand succès public en 1954, la présence à l'écran de Lino Ventura est telle que toute la profession le remarque. Incertain, pendant les cinq premières années de sa carrière de comédien, Lino Ventura conserve jusqu'en 1958 ses « vrais » métiers d'organisateur de combats de catch et de gérant d'une entreprise de layette[12].

Lino Ventura, Jean Gabin et Alain Delon à Rome en 1969, lors du tournage du film d'Henri Verneuil Le Clan des Siciliens.

Immédiatement adopté par le milieu du cinéma, par Jean Gabin — avec qui il tourne cinq films en quatre ans et qui devient son grand ami — et par le public, sa carrure, sa « gueule » et son naturel exceptionnel font de lui l'interprète idéal du film noir, de truand et de policier dur à cuire au grand cœur. Il tourne avec Henri Decoin (Razzia sur la chnouf, Le feu aux poudres), Ralph Habib (La Loi des rues), Gilles Grangier (Le rouge est mis, Trois Jours à vivre), Jean Delannoy (Maigret tend un piège), Louis Malle (Ascenseur pour l'échafaud), Julien Duvivier (Marie-Octobre), Jacques Becker (Montparnasse 19).

Consécration

Lino Ventura en 1973 lors du tournage du film d'Édouard Molinaro L'Emmerdeur.

Sans avoir pris de cours de comédie, il passe rapidement du statut d'acteur de second rôle à celui de tête d'affiche, son jeu d'acteur s'affinant. C'est le rôle du Gorille (dans Le Gorille vous salue bien, de Bernard Borderie), en 1958, qui le lance comme vedette à part entière, suivi de Le fauve est lâché de Maurice Labro. Les deux films dont il est la tête d'affiche sont des succès.

Classe tous risques, de Claude Sautet, en 1960, lui fait partager la vedette avec Jean-Paul Belmondo et marque sa rencontre avec un auteur de la Série noire, José Giovanni[15], avec qui il tournera trois films.

L'année suivante il tient le premier rôle dans un film de guerre « antimilitariste » dialogué par Michel Audiard et réalisé par Denys de La Patellière : Un taxi pour Tobrouk, aux côtés de Charles Aznavour, Hardy Krüger, Maurice Biraud et German Cobos. Avec près de 5 millions de spectateurs, c'est un énorme succès public. Lino Ventura devient l'un des poids lourds du cinéma hexagonal. Au cours des années 60, il tourne parfois à l'étranger : en Italie sous la direction de Vittorio De Sica (Le Jugement dernier), Luciano Emmer (La fille dans la vitrine), Duilio Coletti (Le Roi des truands dont la vedette est Ernest Borgnine) et Carmine Gallone (Carmen 63), en Espagne avec Carlos Saura (La charge des rebelles) et en Allemagne avec Wolfgang Staudte (L'Opéra de quat'sous).

Sous la direction de Georges Lautner, il est Fernand Naudin, malfaiteur rangé des voitures dans les Tontons flingueurs (1963) qui attire 3,3 millions de spectateurs et acquiert progressivement le statut de « film culte[16] ». Avec la même équipe, il interprète l'espion Francis Lagneau des Barbouzes (1964) et l'ancien gangster Antoine Beretto dans Ne nous fâchons pas (1966). Ces trois films policiers parodiques sont fréquemment diffusés à la télévision. Au total, Lino Ventura tourne dans quinze films dialogués par Michel Audiard.

Souvent cantonné dans des rôles musclés, il tente de s'en départir à la fin des années 1960.

Dans des rôles d'homme d'action, de policier ou de malfaiteur, il enchaîne les films à succès populaires pendant les années 60, sous la direction d'Henri Verneuil (Cent Mille dollars au soleil avec Belmondo et Bernard Blier, Le Clan des Siciliens avec Jean Gabin et Alain Delon), Robert Enrico (Les Grandes Gueules, où il donne la réplique à Bourvil, Les Aventuriers où il retrouve Alain Delon). Avec Jean-Pierre Melville, il incarne un truand luttant pour sa survie dans Le Deuxième souffle et un résistant dans L'Armée des ombres, d'après Joseph Kessel.

Il est reconnu comme l'un des meilleurs acteurs du cinéma français. Il excelle dans les rôles traditionnels de truand ou de policier vieilli, fatigué, ou de l'homme d'expérience sensible à l'amitié virile. Son jeu, assez proche de sa personnalité, s'exprime pleinement sous la direction de Jacques Deray (Avec la peau des autres, Un papillon sur l'épaule), de Jean-Pierre Melville (Le Deuxième Souffle, L'Armée des ombres), de Robert Enrico (Les Grandes Gueules, Les Aventuriers, Boulevard du rhum) et de Claude Pinoteau (Le Silencieux, La Gifle, L'Homme en colère, La Septième Cible). Il fait également des apparitions dans les films de ses amis Jacques Brel (Le Far West) et Raymond Devos (La Raison du plus fou).

Lino Ventura lors de la cérémonie des David di Donatello de 1974. Il tient le David Spécial reçu pour son interprétation dans le film La Bonne Année, ainsi que celui reçu par Françoise Fabian dans le même film.
En 1972, il tourne à Rome Cosa nostra, avec Charles Bronson.

En 1972, son rôle du mafieux (Vito Genovese) dans Cosa Nostra, de Terence Young, avec Charles Bronson dans le rôle du repenti Joe Valachi, lui vaut une reconnaissance internationale. Cependant, il refuse plusieurs rôles importants dans des films américains et sa filmographie ne compte que deux productions anglo-saxonnes : La Grande Menace (The Medusa Touch) et Vengeance (Sword of Gideon).

En 1975, le film Adieu poulet de Pierre Granier-Deferre où il joue un policier en rébellion contre le système et les manigances politiques, remporte un succès populaire avec près de 2 millions d'entrées[17].

Lors du tournage et durant la préparation, sa relation avec son jeune partenaire à l'écran est très positive : Lino Ventura insiste même auprès de la production sur le fait qu'il ne soit pas cité seul en haut de l'affiche mais que la mention soit : « Lino Ventura et Patrick Dewaere dans Adieu poulet »[18].

La critique d’Adieu poulet (1975) dans Le Point, qualifiant de « monstres sacrés » Dewaere autant que Lino Ventura, est flatteuse : « La rencontre Ventura-Dewaere restera dans les annales. Contre le vieux briscard, le poids coq tient crânement le coup : petit poulet deviendra grand »[19].

En Italie, lors du tournage du film Les Durs aux côtés d'Isaac Hayes, en 1973.

À partir des années 1980, Lino Ventura tourne moins, comme si son personnage du film de Jacques Deray, Un papillon sur l'épaule, tourné en 1978, où il joue Roland Fériaud, un homme de tous les jours manipulé par des forces obscures, avait changé sa carrière. Il a évoqué ce type de personnage, une victime manipulée, lors d'un entretien, pour décrire son rôle d'espion en sommeil dans Espion, lève-toi, tourné en 1981 : « C'est un type qui, à un moment donné, se retrouve seul, abandonné par ses amis, et par ses ennemis si je puis dire, parce que dans un sens, tout le monde s'arrange sur son dos […], ce sont des situations que j'affectionne particulièrement ». Comme aussi le personnage du général Carlo Alberto dalla Chiesa dans Cent Jours à Palerme (1984) qui tombe sous les balles de la mafia à laquelle il avait osé s'attaquer.

Lino Ventura (à gauche) et Max von Sydow en 1976 dans le film de Francesco Rosi Cadavres exquis.

Comme l'explique Claude Pinoteau, Lino Ventura est toujours très exigeant sur le choix de ses rôles. « Il n'aurait jamais accepté de jouer un personnage fourbe ou pervers. Il ne s'identifiait pas aux rôles qu'il interprétait ; ce sont eux qui devaient s'identifier à lui[20] ». Il explique devenir, avec le temps, de plus en plus perfectionniste et reconnaît que c'est « quelque chose d'assez intolérable pour les autres[21] ». Il discute le rôle, les dialogues, exige des changements. « On ne vient pas me voir avec un script terminé en disant : “Lisez ça, on tourne demain” ! Non, ça c'est pas possible, je ne l'ai jamais fait. ».

Ses derniers beaux rôles sont pour Garde à vue, de Claude Miller, en 1981, où il interprète l'inspecteur Gallien interrogeant un notable (Michel Serrault) suspecté d'assassinat[22], et pour Les Misérables, de Robert Hossein, sorti en 1982, où il incarne un Jean Valjean à la hauteur de ses prédécesseurs, Harry Baur et Jean Gabin. En 1987, il effectue une brève apparition dans La Rumba, par amitié pour Roger Hanin, sans vouloir être crédité au générique. C'est son dernier rôle.

Lino Ventura ne fait que deux incursions à la télévision : une apparition en Écossais dans Deux Romains en Gaule, de Pierre Tchernia, René Goscinny et Albert Uderzo, en 1967, et le rôle de Papa dans Vengeance (Sword of Gideon), coproduction nord-américaine réalisée par Michael Anderson, en 1986.

Lino Ventura, qui adore le théâtre, ne monte pourtant jamais sur une scène. Selon Bernard Blier, « il s'était convaincu qu'il était incapable d'en faire. Le Conservatoire, c'était pour lui un mot magique, la destinée ratée. À la place, il avait fait la guerre dans l'armée italienne[23] ». Lino Ventura expliquait : « Sur un plateau, je suis chez moi. Sur une scène… Je n'ai pas assez de courage pour me torturer. (…) D'ailleurs, soyons honnête, je ne suis pas un acteur, je ne suis ni Laurence Olivier, ni Robert Hirsch. Je ne suis qu'un comédien instinctif[24] ».

Rôles refusés

Au sujet du choix de ses rôles, il déclare : « Quand on me parle d'un personnage à interpréter, je sais d'une façon immédiate si je peux le faire, si ça me convient ou si ça ne va pas ». Ainsi il refuse un rôle dans[12] :

Projets non aboutis

Fin 1976, Gérard Oury et Danièle Thompson écrivent un scénario à son intention : L'Entourloupe. Lino Ventura y incarne un chef d'orchestre français qui arrive à New York et se trouve entraîné dans des aventures tragi-comiques au cours desquelles il est confronté à un policier américain. Pour incarner celui-ci, Oury sollicite Woody Allen, Al Pacino et Sylvester Stallone qui refusent, jugeant l'histoire trop déséquilibrée. Un déjeuner est organisé à Los Angeles avec Jack Nicholson, qui scandalise Lino Ventura en prisant de la cocaïne[31],[29]. Découragé par ces refus successifs et conscient du vice de forme dans la construction du scénario, Gérard Oury abandonne le projet.

En , le chanteur et compositeur François Deguelt souhaite se lancer dans la production cinématographique ; il achève un scénario intitulé Mourir à Brest, en confie la réalisation à Bernard Farrel et propose les rôles-titres à Lino Ventura et Patrick Dewaere, qui en ont accepté le principe, mais le film ne se fera pas[32].

En 1984, Lino Ventura part à Macao tourner La Jonque chinoise, un film de Claude Bernard-Aubert. Faute de financement, le tournage est interrompu après quatre semaines, puis définitivement abandonné à la suite du décès de l'acteur.

Le producteur Norbert Saada envisage en 1987 de faire un film sur le général Jeannou Lacaze, ancien directeur du renseignement au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Celui-ci serait incarné par Lino Ventura. Le journaliste Charles Villeneuve doit en écrire le scénario évoquant « la France et ses services secrets face à la vague terroriste ». Un déjeuner réunit Lino Ventura, Charles Villeneuve et les généraux Lacaze et Imbot au siège du SDECE. L'acteur se passionne pour le projet qui doit s'intituler Le Sphinx. Sa mort y mettra fin[24].

La tombe de Lino Ventura dans le cimetière du Val-Saint-Germain (2007).

En 1987, Lino Ventura était sur le point de commencer à travailler sur un film de Francesco Massaro adapté d'un roman de l'auteur italien Renato Olivieri : Maledetto Ferragosto, et dont il devait interpréter le personnage principal, le commissaire Ambrosio[33]. Le film sera finalement réalisé par Sergio Corbucci et sortira en 1988 sous le titre I giorni del commissario Ambrosio, Ugo Tognazzi reprenant le rôle du commissaire.

Mort

Lino Ventura meurt le dans sa maison de Montretout à Saint-Cloud, d'une crise cardiaque[34],[3]. Il repose au cimetière du Val-Saint-Germain dans le département de l'Essonne.

Vie privée

Particulièrement pudique, Lino Ventura est toujours parvenu à préserver sa vie privée. Son nom n'est jamais prononcé dans la presse « à scandale ». Il l'explique de façon simple : « De passer pour un ours, à un moment, ça arrange très bien les choses, comme ça on vous fout la paix et c'est fini »[21]. Il cultive l'amitié, notamment avec Georges Brassens, Jacques Brel, Jean Gabin, César, Claude Sautet ou José Giovanni. Les plaisirs de la table sont très importants pour lui : « La perspective de manger avec mes copains, c'est pour moi une fête. Être à table avec eux, c'est une véritable communion. »

Le , il épouse Odette Lucienne Le Comte[5] (morte le à Trélazé[35],[10]), son amour de jeunesse, rencontrée en 1935 dans l'agence de voyages où il travaillait. Ils auront quatre enfants[3] : Mylène (1946-1998, morte dans un accident d'avion[36]), épouse de Claude Lasserre, fils de René Lasserre (1912-2006), Laurent (1950-2022)[37], Linda en 1958 et Clélia en 1961 (auteure et scénariste)[4]. Peu présent auprès de sa famille à cause des tournages qui s'enchaînent, il lui consacre néanmoins son mois de juillet chaque année au cap Ferret (Gironde)[38].

Leur fille Linda, victime d'un problème à sa naissance, est restée handicapée mentale[39]. Découvrant le manque de structures d'aide et d’accueil pour les enfants handicapés, Lino et Odette Ventura créent en 1966, à la suite de l'appel du [40], l'association caritative Perce-Neige, devenue une fondation en [41] à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), où ils vivaient, consacrée à « l'aide à l'enfance inadaptée » en apportant son soutien aux associations existantes travaillant dans le domaine du handicap, et en sensibilisant les pouvoirs publics aux besoins des enfants handicapés et de leurs familles. Leur maison d'époque napoléonienne de Saint-Cloud est rachetée par Jean Dujardin et Nathalie Péchalat en 2016[12].

L’année 1975 marque la première victoire de l’association avec la publication de la loi d'orientation en faveur des personnes handicapées[42] et de la loi no 75-535 du relative aux institutions sociales et médico-sociales[43]. En 1976, l'association Perce-Neige est reconnue d'utilité publique, et six ans plus tard, la première maison Perce-Neige ouvre ses portes à Sèvres. Malgré la disparition de Lino Ventura, Perce-Neige poursuit sa mission et participe à la création d'établissements en France, au nombre de trente-neuf en 2023[44].

Sa fille Clélia a écrit plusieurs ouvrages sur son père. Lino Ventura n'a jamais retrouvé son père, disparu en 1927. Néanmoins, l'acte de mariage de Lino et Odette Ventura, daté du , mentionne que le père réside en Italie à Sorrente[5].

En 2019, Yanou Collart, qui fut attachée de presse dans les années 1960-1990, publie ses souvenirs[29]. Elle y évoque longuement sa liaison amoureuse avec Lino Ventura de 1972 à 1982.

Lino Ventura n'a jamais manifesté publiquement d'engagement politique, expliquant la nécessité de cette neutralité par sa qualité d'étranger en France[45]. Il avait en effet conservé la nationalité italienne, ne souhaitant pas « renier sur un bout de papier avec une signature la terre où [il était] né »[21].

Filmographie

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Cinéma

Années 1950

Années 1960

Années 1970

Années 1980

Télévision

Box-office

Lino Ventura est un des acteurs les plus populaires de son époque[47].

Durant sa carrière, de 1954 à 1987, il tourne soixante-quinze longs métrages[48], réunissant un total de 130,2 millions d'entrées en France[49],[50], dont plus de 89 millions pour les films dans lesquels il tient un rôle principal[49]. Cinquante-deux des soixante-quinze films auxquels il a participé cumulent entre un million et plus de quatre millions d'entrées[49], son meilleur résultat au box-office français étant atteint avec Un taxi pour Tobrouk (4,9 millions d'entrées en 1961)[49].

Hommages

La place Lino-Ventura, dans le 9e arrondissement de Paris (2010).
  • En 1970, Lino Ventura est caricaturé en centurion Aérobus dans l'album de bande dessinée Astérix - La Zizanie, de Goscinny et Uderzo.
  • Le , Lino Ventura préside la 2e cérémonie des César, succédant à son ami Jean Gabin, mort trois mois auparavant.
  • En 1980, le sculpteur Daniel Druet réalise un buste de plâtre de Lino Ventura lors d'une séance de pose dans les locaux du musée Grévin[51],[52].
  • Le , quatre mois après sa mort, Lino Ventura reçoit un hommage à la 13e cérémonie des César.
  • Dans la ville d'Ozoir-la-Ferrière, en Seine-et-Marne, un lycée professionnel porte son nom depuis 1989 ; un choix des élèves de la première promotion qui ont souhaité mettre en valeur la fondation Perce-Neige, créée à l'initiative de l'acteur et de son épouse[53].
  • En 1992, le théâtre Lino Ventura à Nice a été inauguré. Depuis, il a une programmation variée dont beaucoup de spectacles musicaux et de danses, dans le registre actuel.
  • En 1999, lors d'une cérémonie en présence de son épouse, son nom est donné à une place créée au croisement de la rue des Martyrs et de l'avenue Trudaine, dans le 9e arrondissement de Paris.
  • En 2003, Parme, sa ville natale, lui rend hommage en donnant son nom au centre du cinéma de la commune : Centro cinema Lino Ventura.
  • La nouvelle salle du cinéma Louis Delluc, au Buisson-de-Cadouin, inaugurée en 2018 en présence de son petit-fils Christophe Lasserre-Ventura, président de la fondation Perce-Neige, porte le nom de salle Lino Ventura.

Distinctions

Récompenses

Nomination

Décoration

Œuvre humanitaire

Notes et références

Notes

  1. Raccourcissement de son prénom Angiolino.

Références

  1. Pascal Ory, Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, Robert Laffont, , p. 1107.
  2. « Lino Ventura - la vie du fondateur de Perce-Neige », sur Perce-Neige│Fondation d'aide aux personnes handicapées (consulté le )
  3. a b c et d Les Gens du cinéma, « Fiche de Angiolino Joseph Pascal Ventura, alias Lino Ventura », ses prénoms de naissance ont été traduits en français sur ce site : Giuseppe est devenu Joseph, Pasquale est devenu Pascal ; le nom de jeune fille de son épouse est orthographié à tort en un seul mot Lecomte, sur www.lesgensducinema.com (consulté le ) : « 
    père de Milène, Laurent, Linda et Clélia Ventura
    fils de Giovanni Ventura et Luisa Borrini
    Décès : 22 octobre 1987
    Lieu : Saint-Cloud (92-France)
    Cause : d'une crise cardiaque
    Acte de décès no 545/1987, inhumé au cimetière du Val-Saint-Germain (91) »
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Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Ouvrages bibliographiques complémentaires

Documentaires

  • Lino Ventura, la part intime [Production de télévision - Documentaire], Philippe Kohly (réalisateur), INA (producteur) (Arte. Consulté le .

Liens externes