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« Organisation internationale de la francophonie » : différence entre les versions

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| siège = 19-21 [[avenue Bosquet]]<br>{{drapeau|France}} [[Paris]]
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| langue = [[Français]]
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| budget = 73 millions d’euros (2022)<ref name=OIF>{{Lien web
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|url=https://www.francophonie.org/sites/default/files/2021-12/Budget_rectifie_2022_CMF_39_10122021.pdf |titre=Budget rectifié pour l’année 2022 |site=www.francophonie.org |consulté le=8 juin 2022.}}.</ref>
|url=https://www.francophonie.org/sites/default/files/2021-12/Budget_rectifie_2022_CMF_39_10122021.pdf |titre=Budget rectifié pour l’année 2022 |site=francophonie.org |consulté le=8 juin 2022.}}.</ref>
| membre =[[États et gouvernements participant à l'Organisation internationale de la francophonie|88 États et gouvernements]]
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| effectifs = plus de 300
| effectifs = plus de 300
| titre dirigeant = [[Secrétaire général de la Francophonie|Secrétaire général]]
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| dirigeant = {{drapeau|Rwanda}} [[Louise Mushikiwabo]] <small>(depuis le {{1er}} janvier 2019)</small>
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| titre dirigeant2 = Administratrice

| dirigeant2 = {{drapeau|Canada}} [[Caroline Saint-Hilaire]] <small>(depuis le {{Date-|21 mars 2023}})</small>
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| personne clé ={{drapeau|Sénégal}} [[Abdou Diouf]]<br>{{drapeau|Égypte}} [[Boutros Boutros-Ghali]]<br>{{drapeau|Sénégal}} [[Léopold Sédar Senghor]]<br>{{drapeau|Tunisie}} [[Habib Bourguiba]]<br>{{drapeau|Niger}} [[Hamani Diori]]<br>{{drapeau|Cambodge}} [[Norodom Sihanouk]]<br>{{drapeau|Canada}} [[Michaëlle Jean]]
| personne clé ={{drapeau|Sénégal}} [[Abdou Diouf]]<br>{{drapeau|Égypte}} [[Boutros Boutros-Ghali]]<br>{{drapeau|Sénégal}} [[Léopold Sédar Senghor]]<br>{{drapeau|Tunisie}} [[Habib Bourguiba]]<br>{{drapeau|Niger}} [[Hamani Diori]]<br>{{drapeau|Cambodge}} [[Norodom Sihanouk]]<br>{{drapeau|Canada}} [[Michaëlle Jean]]
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L’'''Organisation internationale de la [[francophonie]]''' ('''OIF''') est une organisation, [[personne morale]] de [[droit international public]], créée en [[1970]], regroupant 88 [[États et gouvernements participant à l'Organisation internationale de la francophonie|États ou gouvernements]] en 2018. Elle a pour mission de promouvoir la [[Français|langue française]] et la [[diversité culturelle]] et [[diversité linguistique|linguistique]], de promouvoir la [[paix]], la [[démocratie]] et les [[Droits de l'homme|droits de l’homme]], d'appuyer l'[[éducation]] et la [[Recherche scientifique|recherche]] et de développer la [[Coopération internationale|coopération]].
L’'''Organisation internationale de la [[francophonie]]''' ('''OIF''') est une organisation, [[personne morale]] de [[droit international public]], créée en [[1970]], regroupant 88 [[États et gouvernements participant à l'Organisation internationale de la francophonie|États ou gouvernements]]. Elle a pour mission de promouvoir la [[Français|langue française]] et la [[diversité culturelle]] et [[diversité linguistique|linguistique]], de promouvoir la [[paix]], la [[démocratie]] et les [[Droits de l'homme|droits de l’homme]], d'appuyer l'[[éducation]] et la [[Recherche scientifique|recherche]] et de développer la [[Coopération internationale|coopération]].


== Historique ==
== Historique ==
L’historique de l’Organisation internationale de la francophonie s’inscrit dans une structuration de la [[francophonie]] à l’échelle internationale. Celle-ci débute par une structuration sous un angle associatif dans les années 1960, dans le contexte de la [[décolonisation]], après la disparition de l'[[Union française]] (1946-1958) et de la [[Communauté française (Cinquième République)|Communauté française]] (1958-1960). Les premiers signes de l'émergence d’une communauté politique internationale ont lieu également à cette période. Les premières initiatives notables sur le plan politique, sont des conférences de ministres francophones : d’abord de l’Éducation nationale en 1960 (CONFENEM), puis de la Jeunesse et des Sports en 1969 (CONFEJEM)<ref>{{Lien web|titre=Repères dans l'histoire de la francophonie|url=https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2004-3-page-49.htm|site=cairn.info|périodique=Hermès, La Revue|éditeur=CNRS Éditions|date=mars 2004|isbn=2271062462|consulté le=14 février 2019}}</ref>.
L’historique de l’Organisation internationale de la francophonie s’inscrit dans une structuration de la [[francophonie]] à l’échelle internationale. Celle-ci débute par une structuration sous un angle associatif avec la création, en 1926, de l’[[Association des écrivains de langue française|Association des écrivains de langue française (Adelf)]], puis de l'[[Union internationale de la presse francophone|Union internationale des journalistes et de la presse de langue française]] en 1950 et de la [[Radios francophones publiques|Communauté des radios publiques de langue française (CRPLF)]] en 1955. En 1961 est créée l'[[Agence universitaire de la Francophonie|Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF)]].

Elle se poursuit dans les années 1960, dans le contexte de la [[décolonisation]], après la disparition de l'[[Union française]] (1946-1958) et de la [[Communauté française (Cinquième République)|Communauté française]] (1958-1960). Les premiers signes de l'émergence d’une communauté politique internationale ont lieu également à cette période. Les premières initiatives notables sur le plan politique, sont des conférences de ministres francophones : d’abord de l’Éducation nationale en 1960 (CONFEMEN), puis de la Jeunesse et des Sports en 1969 (CONFEJES)<ref>{{Lien web|titre=Repères dans l'histoire de la francophonie|url=https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2004-3-page-49.htm|site=cairn.info|périodique=Hermès, La Revue|éditeur=CNRS Éditions|date=mars 2004|isbn=2271062462|consulté le=14 février 2019}}</ref>. Avec entre-temps, en 1967, la création de l'[[Assemblée parlementaire de la francophonie|Association internationale des parlementaires de langue française (AIPLF)]].


=== De 1970 à 1997 : l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) ===
=== De 1970 à 1997 : l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) ===
[[Fichier:Chronologie Francophonie.gif|vignette|Les nations représentées à la conférence de Niamey en 1970.]]
[[Fichier:Chronologie Francophonie.gif|vignette|Les nations représentées à la [[conférence de Niamey]] en 1970.]]
L'ACCT, première organisation intergouvernementale de la francophonie, est créée à l'issue de la deuxième conférence intergouvernementale des États francophones, à [[Niamey]], le 20 mars 1970. Cette conférence fait suite à une première conférence intergouvernementale également à Niamey<ref>{{Lien web|auteur1=Christian Valantin|titre=De la communauté organique aux institutions de la francophonie|url=https://www.cercle-richelieu-senghor.org/de-la-communaute-organique-aux-institutions-de-la-francophonie/|site=cercle-richelieu-senghor.org|date=}}</ref>, un an plus tôt, placée sous le patronage du ministre français des Affaires culturelles [[André Malraux]]<ref>{{Lien web|titre=Discours de Malraux introductif à la Conférence de Niamey de 1969|url=http://malraux.org/17mars1969/|site=malraux.org|date=}}</ref> qui avait abouti à la création d'un secrétariat provisoire.
L'ACCT, première organisation intergouvernementale de la francophonie, est créée à l'issue de la deuxième conférence intergouvernementale des États francophones, à [[Niamey]], le 20 mars 1970. Cette conférence fait suite à une première conférence intergouvernementale également à Niamey<ref>{{Lien web|auteur1=Christian Valantin|titre=De la communauté organique aux institutions de la francophonie|url=https://www.cercle-richelieu-senghor.org/de-la-communaute-organique-aux-institutions-de-la-francophonie/|site=cercle-richelieu-senghor.org|date=}}</ref>, un an plus tôt, placée sous le patronage du ministre français des Affaires culturelles [[André Malraux]]<ref>{{Lien web|titre=Discours de Malraux introductif à la Conférence de Niamey de 1969|url=http://malraux.org/17mars1969/|site=malraux.org|date=}}</ref> qui avait abouti à la création d'un secrétariat provisoire.


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=== Depuis 2006, l’Organisation internationale de la francophonie ===
=== Depuis 2006, l’Organisation internationale de la francophonie ===
Le {{date-|23 novembre 2005}}, la conférence ministérielle réunie à [[Antananarivo]] adopte une nouvelle charte par laquelle l'Agence est intégrée au sein de l'Organisation internationale de la francophonie le {{date-|1 janvier 2006}}<ref>[http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000124-la-francophonie/l-organisation-internationale-de-la-francophonie L'Organisation internationale de la francophonie] sur le site de [[La Documentation française]]</ref>.
Le {{date-|23 novembre 2005}}, la conférence ministérielle réunie à [[Antananarivo]] adopte une nouvelle charte par laquelle l'Agence intergouvernementale de la francophonie est intégrée au sein de l'Organisation internationale de la francophonie le {{date-|1 janvier 2006}}<ref>[http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000124-la-francophonie/l-organisation-internationale-de-la-francophonie L'Organisation internationale de la francophonie] sur le site de [[La Documentation française]]</ref>.


== Missions ==
== Missions ==
L’OIF mène une action en faveur de la [[langue française]] et de la coopération entre ses membres. Jusqu’en 1986, date des premiers Sommets de la Francophonie, elle gère des actions techniques et culturelles. Son champ de missions s’est élargi ensuite à des actions de coopération multilatérale, conformément quatre grandes missions fixées par les Sommets de la Francophonie : la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique ; la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme ; l'appui à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; le développement de la coopération au service du [[développement durable]]<ref>{{Article|auteur1=Hervé Cronel|titre=Que fait la francophonie de l'économie ?|périodique=Hermès, La revue|date=mars 2004|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2004-3-page-155.htm|pages=155-157}}</ref>.
L’OIF mène des actions en faveur de la [[Français|langue française]] et de la coopération entre ses membres. Jusqu’en 1986, date des premiers Sommets de la Francophonie, elle gère des actions techniques et culturelles. Son champ de missions s’est élargi ensuite à des actions de coopération multilatérale, conformément aux quatre grandes missions fixées par les Sommets de la Francophonie : la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique ; la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme ; l'appui à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; le développement de la coopération économique au service du [[développement durable]]<ref>{{Article|auteur1=Hervé Cronel|titre=Que fait la francophonie de l'économie ?|périodique=Hermès, La revue|date=mars 2004|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2004-3-page-155.htm|pages=155-157}}</ref>.


L’évolution des missions de l’OIF est à mettre en parallèle avec le nombre et la diversité des États et gouvernements qui la composent, et en particulier le nombre d’États non francophones en son sein. Au sein des gouvernements membres, plusieurs voix se sont élevées parmi les défenseurs de la francophonie pour demander à l’OIF de se recentrer sur ses missions premières, en pointant du doigt le risque d’éparpillement des activités<ref>{{Article|auteur1=Pierre-André Wiltzer|titre=Recentrer la francophonie sur sa mission centrale : la promotion de la langue française|périodique=Revue internationale et stratégique|date=mars 2008|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2008-3-page-131.htm|pages=131-134}}</ref>. Elles se sont plus particulièrement exprimées en marge du Sommet de la francophonie de 2018 à Ottawa<ref>{{Lien web|titre=La Francophonie au bord de la cacophonie ?|url=https://www.tvanouvelles.ca/2018/10/09/la-francophonie-au-bord-de-la-cacophonie-1|site=TVA Nouvelles|consulté le=2019-02-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=Lelièvre|prénom1=Dominique|titre=L’Organisation internationale de la Francophonie ne doit plus être «un party de dignitaires», selon Régis Labeaume|url=https://www.journaldequebec.com/2018/10/08/lorganisation-internationale-de-la-francophonie-ne-doit-plus-etre-un-party-de-dignitaires-selon-regis-labeaume|site=Le Journal de Montréal|consulté le=2019-02-17}}</ref>, à l'occasion de l’élection du nouveau secrétaire général de l’OIF.
L’évolution des missions de l’OIF est à mettre en parallèle avec le nombre et la diversité des États et gouvernements qui la composent, et en particulier le nombre d’États non francophones en son sein. Au sein des gouvernements membres, plusieurs voix se sont élevées parmi les défenseurs de la francophonie pour demander à l’OIF de se recentrer sur ses missions premières, en pointant du doigt le risque d’éparpillement des activités<ref>{{Article|auteur1=Pierre-André Wiltzer|titre=Recentrer la francophonie sur sa mission centrale : la promotion de la langue française|périodique=Revue internationale et stratégique|date=mars 2008|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2008-3-page-131.htm|pages=131-134}}</ref>. Elles se sont plus particulièrement exprimées en marge du Sommet de la francophonie de 2018, à Ottawa<ref>{{Lien web|titre=La Francophonie au bord de la cacophonie ?|url=https://www.tvanouvelles.ca/2018/10/09/la-francophonie-au-bord-de-la-cacophonie-1|site=TVA Nouvelles|consulté le=2019-02-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|nom1=Lelièvre|prénom1=Dominique|titre=L’Organisation internationale de la Francophonie ne doit plus être «un party de dignitaires», selon Régis Labeaume|url=https://www.journaldequebec.com/2018/10/08/lorganisation-internationale-de-la-francophonie-ne-doit-plus-etre-un-party-de-dignitaires-selon-regis-labeaume|site=Le Journal de Montréal|consulté le=2019-02-17}}</ref>, à l'occasion de l’élection du nouveau secrétaire général de la Francophonie.


En France, deux rapports complets font le bilan des actions et missions de l’OIF en 2017. Le [[Sénat (France)|Sénat]] produit un rapport d'information sur la francophonie dans lequel il préconise que la langue reste le cœur de métier de l'OIF<ref>{{Article|auteur1=Louis Duvernois et Claudine Lepage|titre=Francophonie : un projet pour le {{21e}} siècle|périodique=Rapport d'information du Sénat|date=22 février 2017|lire en ligne=https://www.senat.fr/rap/r16-436/r16-436.html|pages=}}</ref>. Le rapport d’évaluation du [[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|ministère des Affaires étrangères et du développement international]] conclut à un niveau justifié de la contribution de la France à l’OIF même si le cadre est perfectible<ref>{{Lien web|titre=Évaluation stratégique de la contribution française à l’Organisation internationale de la francophonie (2010-2015)|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/francophonie-2_cle81e517.pdf|site=diplomatie.gouv.fr|date=2017}}</ref>.
En France, deux rapports complets font le bilan des actions et missions de l’OIF en 2017. Le [[Sénat (France)|Sénat]] produit un rapport d'information sur la francophonie dans lequel il préconise que la langue reste le cœur de métier de l'OIF<ref>{{Article|auteur1=Louis Duvernois et Claudine Lepage|titre=Francophonie : un projet pour le {{21e}} siècle|périodique=Rapport d'information du Sénat|date=22 février 2017|lire en ligne=https://www.senat.fr/rap/r16-436/r16-436.html|pages=}}</ref>. Le rapport d’évaluation du [[Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères|ministère des Affaires étrangères et du développement international]] conclut à un niveau justifié de la contribution de la France à l’OIF même si le cadre est perfectible<ref>{{Lien web|titre=Évaluation stratégique de la contribution française à l’Organisation internationale de la francophonie (2010-2015)|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/francophonie-2_cle81e517.pdf|site=diplomatie.gouv.fr|date=2017}}</ref>.
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{{article détaillé|États et gouvernements participant à l'Organisation internationale de la francophonie}}
{{article détaillé|États et gouvernements participant à l'Organisation internationale de la francophonie}}


L’Organisation internationale de la francophonie compte, en 2021, {{nombre|88|états}} et gouvernements dont 54 membres, 27 observateurs et 7 associés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Portail de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) |url=https://www.francophonie.org/ |site=Organisation Internationale de la Francophonie |consulté le=2021-07-29}}</ref>, répartis en 7 régions du monde<ref>{{Lien web|titre=Les défis de la francophonie|url=http://www.leparisien.fr/international/les-defis-de-la-francophonie-11-10-2018-7916748.php|site=leparisien.fr|date=11 octobre 2018}}</ref>. Parlé par {{nombre|300|millions}} de locuteurs francophones dans le monde, le français a statut de langue officielle, seul ou avec d’autres langues, dans 32 États et gouvernements membres de l’OIF<ref>{{Lien web|titre=Le français, cinquième langue la plus parlée dans le monde|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/11/le-francais-cinquieme-langue-la-plus-parlee-dans-le-monde_5367799_3212.html|site=lemonde.fr|date=11 octobre 2018}}</ref>.
L’Organisation internationale de la francophonie compte, en 2023, {{nombre|88|états}} et gouvernements dont 54 membres, 27 observateurs et 7 associés<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Portail de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) |url=https://www.francophonie.org/ |site=Organisation Internationale de la Francophonie |consulté le=2021-07-29}}</ref>, répartis en 7 régions du monde<ref>{{Lien web|titre=Les défis de la francophonie|url=http://www.leparisien.fr/international/les-defis-de-la-francophonie-11-10-2018-7916748.php|site=leparisien.fr|date=11 octobre 2018}}</ref>. Parlé par {{nombre|321|millions}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Portail de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) |url=https://www.francophonie.org/ |site=francophonie.org|consulté le=2023-04-17}}</ref> de locuteurs francophones dans le monde, le français a statut de langue officielle, seul ou avec d’autres langues, dans 32 États et gouvernements membres de l’OIF<ref>{{Lien web|titre=Le français, cinquième langue la plus parlée dans le monde|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/11/le-francais-cinquieme-langue-la-plus-parlee-dans-le-monde_5367799_3212.html|site=lemonde.fr|date=11 octobre 2018}}</ref>.


=== Instances politiques ===
=== Instances politiques ===
[[Fichier:Organigramm-Frankophonie.jpg|vignette|Organigramme de la francophonie après la CMF 2005 à Antananarivo. L'OIF est devenue l'opérateur principale de la francophonie en remplaçant l'AUF.]]
[[Fichier:Organigramm-Frankophonie.jpg|vignette|Organigramme de la francophonie après la CMF 2005 à Antananarivo. L'OIF est devenue l'opérateur principale de la francophonie en remplaçant l'AUF.]]
L’OIF est placée sous l’autorité de trois instances politiques : Le Sommet des chefs d'État et de gouvernement, appelé Sommet de la francophonie, la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) et le Conseil permanent de la francophonie (CPF).
L’OIF est placée sous l’autorité de trois instances politiques : Le Sommet des chefs d'État et de gouvernement, appelé Sommet de la Francophonie, la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) et le Conseil permanent de la francophonie (CPF).


==== Sommet des chefs d’État et de gouvernement ====
==== Sommet des chefs d’État et de gouvernement ====
{{Article détaillé|Sommet de la francophonie}}
{{Article détaillé|Sommet de la francophonie}}
[[Fichier:FMLF 2012-3.JPG|thumb|Drapeaux des membres de la francophonie]]
[[Fichier:FMLF 2012-3.JPG|thumb|Drapeaux des membres de la francophonie]]
Le Sommet de la francophonie, conférence des chefs d’État et de gouvernement, est la plus haute instance de l'OIF. Il se réunit en principe tous les deux ans afin de définir les grandes orientations politiques de la francophonie. Un sommet du numérique a eu lieu le 8 novembre 2021 à [[Namur]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=EDA |titre=Namur: Le square de la Francophonie inauguré lors du sommet du numérique |url=https://www.lavenir.net/regions/namur/namur/2021/11/08/namur-le-square-de-la-francophonie-inaugure-lors-du-sommet-du-numerique-JXKIO6O6WJCOBGA7BGZFQFUKUY/ |site=lavenir.net |consulté le=2022-05-01}}</ref>.
Le Sommet de la Francophonie, conférence des chefs d’État et de gouvernement, est la plus haute instance de l'OIF. Il se réunit en principe tous les deux ans afin de définir les grandes orientations politiques de la francophonie.


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==== Conférence ministérielle de la francophonie ====
==== Conférence ministérielle de la francophonie ====
La Conférence ministérielle de la francophonie assure la continuité politique du [[Sommet de la francophonie]].
La Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) assure la continuité politique du [[Sommet de la francophonie]].

Outre la conférence des ministres chargés de la francophonie, existent la Conférence des ministres francophones de l’éducation nationale des pays ayant le français en partage (CONFEMEN) et la Conférence des ministres francophones de la Jeunesse et des Sports des pays d’expression française (CONFEJES).


==== Conseil permanent de la francophonie ====
==== Conseil permanent de la francophonie ====
Le Conseil permanent de la francophonie est chargé de la préparation et du suivi du Sommet de la francophonie, sous l’autorité de la Conférence ministérielle. Il exerce un rôle d’animation et de coordination. Présidé par le secrétaire général de l'OIF, cette instance est composée des représentants personnels des chefs d’État ou de gouvernement<ref>{{Lien web|titre=Conférence ministérielle de la Francophonie (Paris, 25-26 novembre 2017)|url=https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/francophonie-et-langue-francaise/actualites-et-evenements-lies-a-la-francophonie-et-a-la-langue-francaise/actualites-et-evenements-2017-lies-a-la-francophonie-et-a-la-langue-francaise/article/conference-ministerielle-de-la-francophonie-25-26-11-17|site=diplomatie.gouv.fr|date=novembre 2017|consulté le=10 février 2019}}</ref>.
Le Conseil permanent de la francophonie (CPF) est chargé de la préparation et du suivi du Sommet de la francophonie, sous l’autorité de la Conférence ministérielle. Il exerce un rôle d’animation et de coordination. Présidé par le secrétaire général de la Francophonie, cette instance est composée des représentants personnels des chefs d'État ou de gouvernement.

En novembre 2017, l'écrivaine et journaliste franco-marocaine [[Leïla Slimani]] est nommée représentante du [[président de la République française]], Emmanuel Macron, à ce Conseil<ref>{{Lien web|titre=L'écrivaine Leïla Slimani nommée représentante de Macron pour la Francophonie|url=https://www.lexpress.fr/culture/l-ecrivaine-leila-slimani-nommee-representante-de-macron-pour-la-francophonie_1958020.html|site=lexpress.fr|date=6 novembre 2017|consulté le=10 février 2019}}</ref>.


== Fonctionnement de l'OIF ==
== Fonctionnement de l'OIF ==
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{{article détaillé|Secrétaire général de la Francophonie}}
{{article détaillé|Secrétaire général de la Francophonie}}


Le secrétaire général est chargé de diriger l'OIF dont il conduit l'action politique. Nommée par le Sommet de la francophonie de 2018, [[Louise Mushikiwabo]] exerce la fonction depuis le {{date|1|1|2019}}, prenant la suite de [[Michaëlle Jean]]<ref>{{Lien web|titre=Sommet de l'OIF: Mushikiwabo désignée secrétaire générale de la Francophonie|url=http://www.rfi.fr/afrique/20181012-sommet-oif-mushikiwabo-designee-secretaire-generale-francophonie|site=rfi.fr|date=12 octobre 2018}}</ref>.
Le [[Secrétaire général de la Francophonie|Secrétaire général]] est la clé de voûte du dispositif institutionnel de la Francophonie, dont il conduit l'action politique. Il dirige l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Nommée par le Sommet de la Francophonie de 2018, puis réélue à l'issue de celui de Djerba en 2022, [[Louise Mushikiwabo]] exerce la fonction depuis le {{date-|1|1|2019}}. Elle a pris la suite de [[Michaëlle Jean]]<ref>{{Lien web|titre=Sommet de l'OIF: Mushikiwabo désignée secrétaire générale de la Francophonie|url=http://www.rfi.fr/afrique/20181012-sommet-oif-mushikiwabo-designee-secretaire-generale-francophonie|site=rfi.fr|date=12 octobre 2018}}</ref>, qui avait elle-même succédé à [[Abdou Diouf]], en poste de 2003 à 2014.


Le secrétaire général nomme un Administrateur chargé d’exécuter et de gérer la coopération, par délégation. Catherine Cano occupe cette fonction depuis le 8 avril 2019 après la passation de pouvoir avec M. Adama Ouane<ref>{{Lien web|titre=Catherine Cano prend ses fonctions en tant qu’Administratrice de l’OIF {{!}} Organisation internationale de la francophonie|url=https://www.francophonie.org/catherine-cano-prend-ses-fonctions-en-tant-quadministratrice-de-loif-235|site=francophonie.org|consulté le=2020-03-12}}</ref>. [[Adama Ouane]] occupa ce poste de 2015 à 2019, succédant à [[Clément Duhaime]]<ref>{{Lien web|titre=Francophonie : Clément Duhaime joue la transparence|url=https://www.jeuneafrique.com/229381/politique/francophonie-cl-ment-duhaime-joue-la-transparence/|site=jeuneafrique.com|date=14 avril 2015|consulté le=10 février 2019}}</ref>.
Le secrétaire général nomme un administrateur chargé d’exécuter et de gérer la coopération, par délégation. [[Caroline St-Hilaire]] a été nommée à cette fonction le {{date-|19 mars 2023}}<ref>{{Lien web|url=https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1964509/francophonie-louise-mushikiwabo-choisit-caroline-st-hilaire|titre=Francophonie : Louise Mushikiwabo choisit Caroline St-Hilaire|site=[[Radio Canada]]|date=19 3 2023}}</ref>.


=== Organisation interne ===
=== Organisation interne ===
[[Fichier:OIF, 19-21 avenue Bosquet, Paris 7e.jpg|vignette|Siège de l'OIF, {{n°|19-21}} [[avenue Bosquet]] ([[7e arrondissement de Paris|{{7e}} arrondissement de Paris]]).]]
[[Fichier:OIF, 19-21 avenue Bosquet, Paris 7e.jpg|vignette|Siège de l'OIF, {{n°|19-21}} [[avenue Bosquet]] ([[7e arrondissement de Paris|{{7e}} arrondissement de Paris]]).]]
L’OIF compte plusieurs unités de programme qui œuvrent dans le cadre de ses principales missions : langue française et diversité culturelle, affaires politiques et gouvernance démocratique, éducation et formation, économie et numérique, développement durable, jeunesse sport et citoyenneté, égalité femmes-hommes ; ainsi que des unités d’appui.
L’OIF compte plusieurs directions de programme ou d’appui.


Elle dispose de quatre représentations permanentes : à [[Addis-Abeba]], auprès de l’[[Union africaine]] et de la Commission économique de l’Afrique de l’ONU, à [[Bruxelles]], auprès de l’[[Union européenne]], à [[New York]] et à [[Genève]], auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]].
Elle dispose de quatre représentations extérieures auprès d'organisations internationales : à [[Addis-Abeba]] auprès de l’[[Union africaine]] et de la Commission économique de l’Afrique de l’ONU, à [[Bruxelles]] auprès de l’[[Union européenne]], à [[New York]] et à [[Genève]] auprès des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]].


Six bureaux régionaux sont répartis dans le monde : à [[Lomé]] ([[Togo]]) pour l’[[Afrique de l'Ouest|Afrique de l’Ouest]]<ref>{{Lien web|titre=Bureaux regionaux|url=https://www.francophonie.org/Bureaux-regionaux.html|site=francophonie.org|date=|consulté le=2018-10-16}}</ref>, à [[Libreville]] ([[Gabon]]) pour l’[[Afrique centrale]], à [[Hanoï]] ([[Viêt Nam|Vietnam]]) pour la zone [[Asie-Pacifique]], à [[Port-au-Prince]] ([[Haïti]]) pour la [[Caraïbes|Caraïbe]] et l’[[Amérique latine]], à [[Bucarest]] ([[Roumanie]]) pour l’Europe centrale et orientale ainsi qu'à [[Antananarivo]] ([[Madagascar]]) pour l’océan Indien.
Neuf autres représentations extérieures ont vocation à relayer l'action de l'OIF au niveau régional : à [[Lomé]] ([[Togo]]) pour l’[[Afrique de l'Ouest|Afrique de l’Ouest]], à [[Libreville]] ([[Gabon]]) pour l’[[Afrique centrale]], à [[Tunis]] ([[Tunisie]]) pour l'[[Afrique du Nord]], à [[Hanoï]] ([[Viêt Nam|Vietnam]]) pour la zone [[Asie-Pacifique]], à [[Port-au-Prince]] ([[Haïti]]) pour la [[Caraïbes|Caraïbe]] et l’[[Amérique latine]], à [[Bucarest]] ([[Roumanie]]) pour l’[[Pays d'Europe centrale et orientale|Europe centrale et orientale]], à [[Beyrouth]] ([[Liban]]) pour le [[Moyen-Orient]], à [[Québec (ville)|Québec]] ([[Québec|Canada-Québec]]) pour les [[Amérique]]s, ainsi qu'à [[Antananarivo]] ([[Madagascar]]) pour l’[[océan Indien]].


L'OIF dispose également d'organes subsidiaires : l'[[Institut de la francophonie pour le développement durable]] (IFDD) à Québec et l'Institut de la Francophonie pour l'éducation et la formation (IFEF), basé à Dakar, ainsi que le [[Comité international des Jeux de la Francophonie|Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF)]] à Paris.
300 employés travaillent au siège, à [[Paris]], ou dans les unités hors-siège<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)|url=https://www.francophonie.org/L-Organisation-internationale-de-la-Francophonie-42707.html|site=francophonie.org|consulté le=2018-10-16}}</ref>.


Enfin, l'[[Observatoire de la langue française]] produit tous les quatre ans un rapport sur la langue française dans le monde. Le dernier en date, publié en 2022, estime à 321 millions<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Jean-Benoît Nadeau|titre=Nous sommes 321 millions de francophones dans le monde|périodique=Le Devoir|date=19 mars 2022|lire en ligne=https://www.ledevoir.com/societe/686892/nous-sommes-321-millions-de-francophones-dans-le-monde}}</ref> le nombre de locuteurs du français dans le monde.
=== Budget ===
Entre 2010 et 2013, le budget annuel moyen de l'OIF est de {{nombre|85|millions}} d'euros. La répartition des dépenses est la suivante : 38 % des dépenses concernent la langue française et la diversité culturelle et linguistique, 27 % les actions relatives à la paix, la démocratie et les droits de l'homme, 17 % pour l'éducation, la formation, l'enseignement supérieur et la recherche et 12 % pour le [[développement durable]], l'économie et la solidarité<ref>{{Ouvrage|auteur1=Rapport d'information du Sénat|nom1=Louis Duvernois|nom2=Claudine Lepage|titre=Francophonie : un projet pour le {{21e}} siècle|sous-titre=Francophonie et Organisation internationale de la francophonie (OIF) : ne pas oublier la langue|éditeur=|date=22 février 2017|isbn=|lire en ligne=http://www.senat.fr/rap/r16-436/r16-436.html}}</ref>.


Environ 300 employés travaillent à l'OIF, au siège à [[Paris]] ou dans les représentations extérieures.
== Instances dans l'environnement de l'OIF ==
=== Les opérateurs de la francophonie ===
Quatre opérateurs directs complètent l'action de l'OIF : l'[[Agence universitaire de la Francophonie|Agence universitaire de la Francophonie (AUF)]], [[TV5 Monde]], [[Université Senghor d'Alexandrie|l’Université Senghor d'Alexandrie]] et l'[[Association internationale des maires francophones|Association internationale des maires francophones (AIMF)]].


=== Budget ===
Elle coopère avec de nombreuses associations comme l’[[Association francophone d'amitié et de liaison]] (AFAL), la [[Fédération internationale des professeurs de français]] (FIPF), l’[[Union internationale de la presse francophone]] (UPF), l'[[Association pour la diffusion internationale francophone de livres, ouvrages et revues]] (ADIFLOR), etc.
En 2023, le budget de l'OIF s'élève à 64,6 millions d'euros<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Budget de l’OIF au titre de l’année 2023 |url=https://www.francophonie.org/sites/default/files/2022-11/Budget_OIF_2023.pdf |format=pdf |site=francophonie.org |date=novembre 2022}}</ref>.

==== Agence universitaire de la Francophonie (AUF) ====
{{Article détaillé|Agence universitaire de la Francophonie}}
En 1961, est créée l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française - Université des réseaux d’expression française (AUPELF-UREF), une institution multilatérale sans but lucratif<ref>{{Lien web|titre=Loi concernant l’Agence universitaire de la francophonie|url=http://legisquebec.gouv.qc.ca/en/ShowDoc/cs/A-7.2?langCont=fr|site=legisquebec.gouv.qc.ca|date=}}</ref>. Elle change de nom et devient l'Agence universitaire de la francophonie (AUP), actuellement l’une des plus importantes associations d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche au monde. Elle a pour mission de développer un espace universitaire de langue française en partenariat avec les principaux acteurs concernés, à savoir les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, les enseignants, les chercheurs, les étudiants et les États et Gouvernements contributeurs. Depuis 1989, l’Agence est un opérateur direct de l’OIF.

Le réseau est constitué en 2021 de {{nombre|1007|établissements}} issus de {{nombre|119|pays}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=52 établissements universitaires algériens membres de l'Agence universitaire de la francophonie|url=https://www.huffpostmaghreb.com/entry/52-etablissements-universitaires-algeriens-membres-de-lagence-universitaire-de-la-francophonie_mg_5c2c90bbe4b0407e90867782|site=Al HuffPost Maghreb|date=2019-01-02|consulté le=2019-02-16}}</ref>. Ce réseau comprend des établissements (universités publiques et privées, instituts d’enseignement supérieur, centres ou institutions de recherche, réseaux institutionnels et réseaux d’administrateurs liés à la vie universitaire) ainsi que des départements d’études françaises d’établissements universitaires du monde entier.

L’AUF est présente dans plus de {{nombre|40|pays}} et dispose d'un réseau de 60 représentations locales (bureaux régionaux, centres d’accès à l’information, campus numériques ou instituts de formation). Son siège se trouve à l’[[Université de Montréal]] au [[Canada]].

Elle octroie des financements pour les projets de recherche ainsi que des bourses de doctorat ou de postdoctorat
{{Clr}}

==== TV5 Monde ====
{{Article détaillé|TV5 Monde}}
Créée en 1984<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=TV5 Monde|url=https://cn.ambafrance.org/TV5-Monde,19326|site=La France en Chine|consulté le=2018-01-03}}</ref>, la télévision internationale francophone [[TV5 Monde]] rassemble des chaînes de langue française, soit [[France Télévisions]], l’[[Institut national de l'audiovisuel|INA]], [[Arte|ARTE France]] et [[Réseau France Outre-mer|RFO]] pour la France, la [[Radio-télévision belge de la Communauté française|RTBF]] pour la [[Belgique]], la [[Radio télévision suisse|RTS]] pour la [[Suisse]], et [[ICI Radio-Canada Télé|Radio-Canada]] et [[Télé-Québec]] pour le [[Canada]], en plus du Conseil international des radios-télévisions d’expression française (CIRTEF).

En tant qu'opérateur de l'OIF, TV5 Monde met à disposition un portail multimédia gratuit et interactif pour apprendre et enseigner le français.

==== Université Senghor d'Alexandrie ====
{{Article détaillé|Université Senghor d'Alexandrie}}L’[[université Senghor d'Alexandrie]] ([[Égypte]]), créée par le Sommet de [[Dakar]] ([[Sénégal]], 1989) ; l’enseignement s’y fait en langue française, elle a été reconnue d’utilité publique internationale.

==== Association internationale des maires francophones (AIMF) ====
{{Article détaillé|Association internationale des maires francophones}}

Fondée en 1979, l’[[Association internationale des maires francophones|AIMF]] devient un opérateur direct de la francophonie lors du Sommet de Cotonou en 1995. Elle a pour mission d’établir entre les maires et les responsables des capitales et des métropoles partiellement ou totalement francophones une coopération étroite dans tous les domaines de l’activité municipale (gestion des collectivités locales, élaboration de programmes d’informatisation, formation du personnel).

Sa présidente est depuis 2014 [[Anne Hidalgo]], maire de [[Paris]].


== La coopération francophone ==
L’Association internationale des maires francophones (AIMF) regroupe 156 capitales et métropoles de {{nombre|46|pays}} francophones, s’intéresse aux problématiques d’urbanisme et de gestion municipale.
=== Les acteurs de la Charte de la francophonie ===
Pour mettre en œuvre la coopération multilatérale francophone, l’OIF agit en synergie avec l’[[Assemblée parlementaire de la francophonie]], qui est l’Assemblée consultative de la Francophonie, et les quatre opérateurs du Sommet :
* l'[[Agence universitaire de la Francophonie]] ;
* [[TV5 Monde]] ;
* l'[[Université Senghor d'Alexandrie]] ;
* l'[[Association internationale des maires francophones]].


Dans ce dispositif institutionnel figurent également deux conférences ministérielles permanentes qui sont aussi les deux plus anciennes institutions francophones : la Conférence des ministres de l'Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) et la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES).
=== Autres instances dans l'environnement de l'OIF ===
Il existe par ailleurs d’autres organismes de la francophonie tels que le Conseil international des radios-télévisions d’expression française (CIRTEF) ou le Comité international des Jeux de la francophonie (CIJF).


La société civile, représentée par la Conférence des OING de la Francophonie, ou encore les 16 réseaux institutionnels de la Francophonie jouent également un rôle dans cette coopération multilatérale.
==== Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) ====
{{Article détaillé|Assemblée parlementaire de la francophonie}}


=== Les grands événements ===
Cette assemblée rassemble des représentants des parlements nationaux.
==== Journée internationale de la Francophonie ====
Chaque année, à la date du 20 mars, est célébrée partout dans le monde la [[Journée internationale de la francophonie|Journée internationale de la Francophonie]]. L'occasion pour les francophones et non-francophones de célébrer leur attachement à langue française et à la francophonie en organisant des spectacles, des rencontres littéraires, des débats, des projections de films dans des lieux publics ou privés, des écoles, des instituts français, en format virtuel{{Etc.}}


==== Comité international des Jeux de la francophonie (CIJF) ====
==== Jeux de la Francophonie ====
Les [[Jeux de la Francophonie]] se déroulent tous les quatre ans. Un concept original qui allie [[compétition multisports]] et concours [[culture]]ls.
Le Comité international des Jeux de la francophonie (CIJF) veille à la mise en place des [[Jeux de la francophonie]].


=== Les programmes phares ===
[[Niamey]], capitale du [[Niger]], a accueilli la {{5e|édition}} du 7 au 17 décembre 2005. [[Beyrouth]], capitale du [[Liban]], a accueilli la {{6e|édition}} du 27 septembre au 6 octobre 2009, et [[Nice]], en France, a accueilli ceux de 2013. En 2017 les jeux ont été organisés à [[Abidjan]] en [[Côte d'Ivoire]]<ref>[http://jeux.francophonie.org Site des jeux de la francophonie].</ref>.
==== Mobilité des professeurs ====
L'avenir de la langue française dépend en grande partie de l'amélioration de la qualité des systèmes éducatifs, notamment en Afrique où se concentrent 60 % des locuteurs quotidiens<ref>{{Lien web |auteur=Aurore Lartigue |titre=Plus de 60% de ceux qui utilisent le français au quotidien se trouvent en Afrique |url=https://www.rfi.fr/fr/monde/20221117-plus-de-60-de-ceux-qui-utilisent-le-fran%C3%A7ais-au-quotidien-se-trouvent-en-afrique |site=[[Radio France internationale|RFI]] |date=17/11/2022}}</ref>. Déployé au Ghana et au Rwanda, le programme de mobilité permet à des enseignantes et enseignants de français issus de différents pays francophones de venir enseigner durant une année scolaire dans des classes primaires de ces deux pays<ref>{{Lien web |auteur=Viateur Dusengimana |titre=« Je vois le français refleurir » |url=https://www.fdlm.org/blog/2021/01/08/je-vois-le-francais-refleurir/ |site=[[Le français dans le monde]] |date=08/01/2021}}</ref>.


==== La Francophonie avec Elles ====
== Quelques initiatives ==
Lancé dans le sillage de la pandémie de Covid-19, le Fonds « La Francophonie avec Elles » a pour objectif d'aider les femmes et les jeunes filles qui sont souvent les premières victimes des crises. Une initiative de solidarité qui finance des actions de terrain de la société civile en vue de renforcer l'autonomisation économique de ces femmes<ref>{{Lien web |auteur=Isabelle Mourgere |titre="La Francophonie avec Elles" : un fonds de soutien aux femmes face aux crises |url=https://information.tv5monde.com/terriennes/la-francophonie-avec-elles-un-fonds-de-soutien-aux-femmes-face-aux-crises-474638 |site=[[TV5 Monde]] |date=17/11/2022}}</ref>.
=== Forum mondial de la langue française ===
Deux [[Forum mondial de la langue française|forums mondiaux de la langue française]] ont été organisés, en 2012 et 2015, pour permettre à la société civile et à la jeunesse de débattre des enjeux relatifs à la langue française et de réfléchir à son avenir dans un cadre non institutionnel<ref>[http://www.francophonie.org/Forum-mondial-de-la-langue-44302.html. Forum mondial de la langue française]</ref>.


=== Gestion durable de l'environnement ===
==== Prix des 5 continents de la Francophonie ====
Créé en 2001, le [[Prix des cinq continents de la francophonie|Prix des cinq continents de la Francophonie]] met en lumière des talents littéraires du monde francophone, reflets de la diversité des expressions culturelles en langue française. Chaque année, les six comités de lecture (Belgique, Canada-Québec, Congo, France, Sénégal, Vietnam) présélectionnent dix finalistes parmi les dizaines de romans proposés par les éditeurs, avant que le jury international ne désigne le lauréat<ref>{{Lien web |auteur=Olivier Du Ruisseau |titre=Monique Proulx remporte le Prix des cinq continents de la francophonie |url=https://www.ledevoir.com/culture/778706/francophonie-monique-proulx-remporte-le-prix-des-cinq-continents-de-la-francophonie |site=[[Le Devoir]] |date=21/01/2023}}</ref> et une mention spéciale.
{{Article détaillé|Maîtrise des outils de gestion de l'environnement pour le développement}}
L’OIF met en place en 2003 un programme, ''[[Maîtrise des outils de gestion de l'environnement pour le développement]]'' (MOGED), à travers son organe subsidiaire, l'[[Institut de la Francophonie pour le développement durable]] (IFDD), pour renforcer les capacités des pays francophones afin qu'ils mettent en place les conditions nécessaires à une transition vers le [[développement durable]]<ref>{{Lien web|titre=Maîtrise des outils de gestion de l’environnement pour le développement|url=https://www.ifdd.francophonie.org/programmes/projet.php?id=82|site=ifdd.francophonie.org|date=23 janvier 2017|consulté le=23 juillet 2020}}</ref>.


=== Volontariat International de la francophonie ===
==== D-CLIC, formez-vous au numérique ====
Le programme « D-CLIC, formez-vous au numérique » a pour but de faciliter l'employabilité des jeunes en renforçant leurs compétences numériques, notamment dans les métiers du développement web/mobile, de l'impression 3D ou du marketing digital. Un millier de jeunes ont été formés en 2021 dans 10 pays francophones : Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Haïti, Madagascar, Mali, Niger, RDC, Togo et Tunisie<ref>{{Lien web |auteur=Serge N'Guessant |titre=Forum ''D-Clic Pro'' : La promotion des métiers du numérique en ligne de mire |url=https://www.fratmat.info/article/221683/culture/forum-d-clic-pro-la-promotion-des-metiers-du-numerique-en-ligne-de-mire |site=[[Fraternité Matin]] |date=19/06/22}}</ref>.
{{Article détaillé|Volontariat international de la francophonie}}
Le programme de [[Volontariat international de la francophonie]] est un dispositif de l'OIF en faveur des jeunes lancé depuis 2008. Il a pour objectif le renforcement de la coopération sud-sud en offrant une première expérience d'un an à l'international aux jeunes diplômés des pays membres de la [[francophonie]].


=== Développement local et solidaire ===
==== Lutte contre la désinformation ====
Pour renforcer la réponse des États et d’autres acteurs face aux désordres ou manipulations de l’information, un projet de lutte contre la désinformation a été lancé à l'échelle de la Francophonie : une plateforme recense les initiatives de lutte contre la désinformation<ref>{{Lien web |auteur=Cristina Silveiro |titre=ODIL, une plateforme francophone contre la désinformation |url=https://news.un.org/fr/audio/2023/04/1134097 |format=Audio |site=[[Organisation des Nations unies]] |date=10/04/2023}}</ref> et des structures de vérification des faits de différents pays coopèrent ensemble.
L’OIF lance un programme, PROFADEL, dont les activités sur le terrain débutent en janvier [[2012]], destiné aux pays francophones en développement des zones géographiques suivantes : [[Afrique centrale]], [[Afrique de l’Ouest]], [[Afrique du Nord]] et [[Moyen-Orient]], [[Asie-Pacifique]], [[Caraïbes]] et [[océan Indien]]. Les premiers pays bénéficiaires ont été la [[République centrafricaine]], le [[Rwanda]], le [[Sénégal]] et le [[Togo]]. Le programme concerne les communautés rurales et les populations les plus défavorisées, avec une attention particulière accordée aux activités des jeunes et des femmes<ref>[https://www.francophonie.org/Lancement-de-PROFADEL-le-nouveau.html Lancement de PROFADEL, le nouveau programme francophone d'appui au développement local]</ref>.


=== Objectif 2030 ===
== Critiques ==
=== Question des droits de l'Homme ===
{{Article détaillé|Objectif 2030}}
Le peu de cas que ferait l'OIF des droits de l'homme – pourtant qualifiés « d'impératifs catégoriques » par le secrétaire général [[Boutros Boutros-Ghali]] – au sein même de l'organisation est dénoncé, particulièrement depuis 1999 alors que celle-ci fait l'objet de vives attaques dans la presse canadienne en marge du Sommet de Moncton (Nouveau-Brunswick). Les journaux soulignent l'hypocrisie de l'OIF mais également du Canada, qui tout en inscrivant le respect des droits de l'homme comme objectif prioritaire, s'abstiennent de critiquer, et encore moins de sanctionner les pays membres dirigés par des « tyrans ». On rappelle qu'[[Amnesty International]] a compté pas moins de {{nombre|35|pays}} membres de l'OIF coupables de violation des droits de l’homme, tandis que [[Reporters sans frontières]] en comptabilisait 15 où la liberté de la presse n’est pas respectée<ref>[http://www.ufctogo.com/La-presse-canadienne-fait-assaut-1397.html La presse canadienne fait assaut de critiques sur la Francophonie] Agence France-Presse, {{1er}} septembre 1999.</ref>{{,}}<ref name="Rioux 19990904">Christian Rioux, « La Franco... quoi? », ''Le Devoir'', 4 septembre 1999.</ref>. Vingt ans plus tard, l'état des lieux en matière de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l'Homme au sein de plusieurs pays membres a peu changé. À cet égard, la décision du président [[Emmanuel Macron]] en 2018 d’imposer comme nouvelle secrétaire générale de l'OIF [[Louise Mushikiwabo]], ministre des Affaires étrangères du Rwanda et ferme soutien du président [[Paul Kagame]], a été vivement critiquée. Une tribune signée par quatre anciens ministres français chargés de la francophonie dénonce, d'une part, une décision unilatérale du président français prise sans concertation aucune avec les {{nombre|80|pays}} membres, et, d'autre part, un choix fort critiquable eu égard au fait que le [[Rwanda]] est loin d'être un modèle qu’en matière de démocratie et des droits de l'homme<ref>[https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/13/louise-mushikiwabo-n-a-pas-sa-place-a-la-tete-de-la-francophonie_5354276_3232.html? « Louise Mushikiwabo n’a pas sa place à la tête de la Francophonie », ''Le Monde'', 13 septembre 2018].</ref>.
L'initiative [[Objectif 2030]] est un dispositif mis en place par l'OIF à travers l'[[Institut de la francophonie pour le développement durable]] (IFDD) pour soutenir la mise en œuvre des [[objectifs de développement durable]] dans l'espace francophone. Dédiée aux [[acteur non étatique|acteurs non étatiques]], elle vise à favoriser des progrès concrets en matière de [[développement durable]] par l'information, l'appui aux actions et solutions novatrices qui allient [[inclusion sociale]], progrès économique et protection de la planète de même que le partage de bonnes pratiques<ref>{{Lien web|titre=Objectif 2030|url=http://www.objectif2030.org/|site=objectif2030.org|consulté le=2018-08-28}}</ref>.


En matière de démocratie, de droits et de libertés, la Francophonie s'est dotée en 2000 d'un texte normatif : la Déclaration de Bamako. En cas de rupture de l'ordre constitutionnel ou de violations des droits de l’Homme dans un de ses pays membres, elle peut engager des actions allant jusqu'à la suspension de ce pays<ref>{{Lien web |auteur=Séraphine Charpentier |titre=Tunisie : les grands enjeux du 18ᵉ Sommet de la Francophonie ? / § La situation au Sahel |url=https://information.tv5monde.com/info/tunisie-quels-sont-les-grands-enjeux-du-xviii-sommet-de-la-francophonie-478730 |site=[[TV5 Monde]] |date=16/11/2022}}</ref>.
=== Innovations environnementales ===
Le Projet de Déploiement des Technologies et Innovations Environnementales pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (PDTIE) en [[République démocratique du Congo]] et au [[Cameroun]], est un projet élaboré et mis en œuvre par l'OIF à travers l'[[Institut de la francophonie pour le développement durable]] (IFDD) pour soutenir l'[[innovation]] environnementale, l'Institut de la Francophonie pour le développement durable a mis en place dans le cadre de son programme [[Maîtrise des outils de gestion de l'environnement pour le développement]]. Il est financé par l'[[Pays d'Afrique, Caraïbes et Pacifique|Organisation des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique]] et l'[[Union européenne]] à hauteur de 4,2 millions d'euros<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=OACPS |titre=OACPS awards grants to eight consortia to enhance Research and Innovation capacities in its Member States |url=https://oacpsri.com/2021/02/10/oacps-awards-grants-to-eight-consortia-to-enhance-research-and-innovation-capacities-in-its-member-states/ |site=oacpsri.com|date= |consulté le=13 février 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=IFDD |titre=Technologies et innovations environnementales |url=https://www.ifdd.francophonie.org/moged/technologies-et-innovations-environnementales/ |site=ifdd.francophonie.org |date= |consulté le=13 février 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=OACPS |titre=Déploiement des technologies et innovations environnementales pour le développement durable et la réduction de la pauvreté (PDTIE) |url=https://oacps-ri.eu/en/projects/deploiement-des-technologies-et-innovations-environnementales-pour-le-developpement-durable-et-la-reduction-de-la-pauvrete/ |site=oacps-ri.eu |date=31 décembre 2021 |consulté le=31 décembre 2021}}</ref>.


Les Chefs d'État et de gouvernement francophones ont réélu Louise Mushikiwabo au poste de Secrétaire générale lors du Sommet de Djerba (novembre 2022)<ref>{{Lien web |auteur=Margot Hutton |titre=Louise Mushikiwabo réélue à la tête de l'OIF |url=https://information.tv5monde.com/info/louise-mushikiwabo-reelue-la-tete-de-l-oif-toute-mon-experience-et-mon-energie-au-service-de |site=[[TV5 Monde]] |date=20/11/2022}}</ref>, validant son projet pour la Francophonie<ref>{{Lien web |titre=Décision portant élection de la Secrétaire générale à l’occasion du 18e Sommet de la Francophonie |url=https://www.francophonie.org/sites/default/files/2022-11/Sommet_xviii_D%C3%A9cision_%C3%A9lection_Secr%C3%A9taire_g%C3%A9n%C3%A9rale_Djerba_2022.pdf |format=pdf |site=francophonie.org |date=20/11/2022}}</ref>.
=== Forum francophone des affaires ===
Le [[Forum francophone des affaires|Forum francophone des Affaires]] est un réseau international d'entreprises créé en 1987 qui accompagne les acteurs économiques en français dans le monde pour renforcer leur position<ref>{{Article|auteur1=Stève Gentili|titre=Le FFA, seule organisation économique internationale associée au Sommet des chefs d'état et de gouvernement francophones|périodique=Géoéconomie|date=avril 2010|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-geoeconomie-2010-4-page-87.htm|pages=87 à 97}}</ref>.


=== Élargissement des membres ===
== Critiques envers l'Organisation internationale de la francophonie ==
Tout comme la prolifération des champs d’action de l'organisation, l'accroissement constant du nombre d'États et de gouvernements membres, qui est passé de 21 à sa fondation en 1970, à 88 en 2019 – et dont plus de la moitié n'ont qu'un rapport lointain sinon inexistant avec la langue française – est un sujet de préoccupation et de critiques. Dans un ouvrage sur l'espace francophone publié en 1996, les linguistes Daniel Baggioni et Roland Breton font observer à propos des dernières candidatures que « les arguments manquent pour justifier intellectuellement l'adhésion de la Bulgarie ou de l'Angola. Seuls les critères politico-diplomatiques peuvent expliquer ces curieuses extensions de la francophonie »<ref>Cité dans [http://www.persee.fr/doc/quad_0987-1381_2006_num_62_1_1707 La « francophonie » : définitions et usages], ''Quaderni'', 2006, volume 62, numéro 1, p. 97.</ref>. À la même époque, [[Xavier Deniau]], fondateur de l'Association des parlementaires de langue française et auteur de ''La Francophonie''<ref>Presses universitaires de France, {{coll.|[[Que sais-je ?]]}}, 1983, 2001)</ref> dit craindre que l'élargissement de la Francophonie à des pays qui ne parlent pratiquement pas français contribue à diluer l'action de celle-ci<ref name="Rioux 19990904" />. L'arrivée de l’ex-secrétaire général de l’ONU Boutros-Ghali à la tête de l'OIF va accélérer à la fois l'adhésion de nouveaux membres et l'augmentation des objectifs et missions. On parle alors de « mini ONU » d'« ONU-bis ». [[Jacques Legendre]], rapporteur sur la francophonie au sein de la commission des affaires culturelles du [[Sénat (France)|Sénat français]], dit craindre que l'organisation devienne un « doublon médiocre de l'assemblée générale de l'ONU ».
=== Défaillances en matière des droits de l'Homme ===
Le peu de cas que fait l'OIF des droits de l'homme – pourtant qualifiés « d'impératifs catégoriques » par le secrétaire général [[Boutros Boutros-Ghali]] – au sein même de l'organisation est dénoncé, particulièrement depuis 1999 alors que celle-ci fait l'objet de vives attaques dans la presse canadienne en marge du Sommet de Moncton (Nouveau-Brunswick). Les journaux soulignent l'hypocrisie de l'OIF mais également du Canada, qui tout en inscrivant le respect des droits de l'homme comme objectif prioritaire, s'abstiennent de critiquer, et encore moins de sanctionner les pays membres dirigés par des « tyrans ». On rappelle qu'[[Amnesty International]] a compté pas moins de {{nombre|35|pays}} membres de l'OIF coupables de violation des droits de l’homme, tandis que [[Reporters sans frontières]] en comptabilisait 15 où la liberté de la presse n’est pas respectée<ref>[http://www.ufctogo.com/La-presse-canadienne-fait-assaut-1397.html La presse canadienne fait assaut de critiques sur la Francophonie] Agence France-Presse, {{1er}} septembre 1999.</ref>{{,}}<ref name="Rioux 19990904">Christian Rioux, « La Franco... quoi? », ''Le Devoir'', 4 septembre 1999.</ref>. Vingt ans plus tard, l'état des lieux en matière de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l'Homme au sein de plusieurs pays membres a peu changé. À cet égard, la décision du président [[Emmanuel Macron]] en 2018 d’imposer comme nouvelle secrétaire générale de l'OIF [[Louise Mushikiwabo]], ministre des Affaires étrangères du Rwanda et ferme soutien du président [[Paul Kagame]], a été vivement critiquée. Une tribune signée par quatre anciens ministres français chargés de la francophonie dénonce, d'une part, une décision unilatérale du président français prise sans concertation aucune avec les {{nombre|80|pays}} membres, et, d'autre part, un choix fort critiquable eu égard au fait que le [[Rwanda]] est loin d'être un modèle qu’en matière de démocratie et des droits de l'homme<ref>[https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/13/louise-mushikiwabo-n-a-pas-sa-place-a-la-tete-de-la-francophonie_5354276_3232.html? « Louise Mushikiwabo n’a pas sa place à la tête de la Francophonie », ''Le Monde'', 13 septembre 2018].</ref>.


En dépit des appels à un moratoire sur l'adhésion d’États qui ont peu ou rien à voir avec la francophonie<ref>Par exemple lors du sommet de Beyrouth en 2002, alors que la ministre des relations internationales du Québec, Louise Beaudoin, propose que les critères d’admission soient resserrés. [https://vigile.quebec/archives/ds-langue/docs/02-10-17-rioux-sommets.html Beyrouth: la démocratie écope] Christian Rioux, ''Le Devoir'', 17 octobre 2002.</ref>{{,}}<ref>Dans la foulée du sommet de Kinshasa en 2012, on avait convenu qu’on limiterait l'élargissement de l’OIF, et plusieurs membres avaient même réclamé une pause, mais ce fut en vain. [http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/485692/faut-il-encore-elargir-la-francophonie Faut-il encore élargir la Francophonie?] Christian Rioux, ''Le Devoir'', 26 novembre 2016.</ref>, chaque nouveau sommet apporte sa fournée hétéroclite d'États non francophones — la [[Bosnie-Herzégovine]], la [[République dominicaine]], les [[Émirats arabes unis]], l'[[Estonie]] et le [[Monténégro]] en 2010, le [[Qatar]] et l'[[Uruguay]] en 2012, le [[Mexique]], le [[Costa Rica]] et le [[Kosovo]] en 2014. À cette occasion, le quotidien québécois ''[[Le Devoir]]'', très engagé dans la francophonie et la défense du français, ironise sur « les allures de joyeuse maison de fous » que prend l'OIF et fait remarquer que plusieurs membres de l'OIF ne reconnaissent même pas le Kosovo comme État<ref>[http://www.ledevoir.com/societe/medias/425426/medias-francofunny# Francophonie ou ''Francofunny''], Stéphane Baillargeon, ''Le Devoir'', {{date-|1 décembre 2014}}.</ref>. Dans un article intitulé ''La francophonie en pleine errance'', Marie Verdier du quotidien français ''[[La Croix]]'' se désole de « l'ouverture sans fin de l’OIF »<ref>[https://www.la-croix.com/Monde/Francophonie-pleine-errance-2018-10-11-1200975208 La francophonie en pleine errance] Marie Verdier, ''La Croix'', 11 octobre 2018.</ref>. On a émis l’hypothèse que ces États cherchent dans l’OIF un autre espace d'influence, ce qui semble bien être le cas de l’Irlande, qui présente son adhésion à l'OIF en 2018 comme s'inscrivant dans son plan ''Global Ireland'' qui vise à « intensifier la présence et de doubler l’influence de l’Irlande dans le monde à l'horizon 2025 ».
=== Prolifération des États membres non francophones ===
Tout comme la prolifération des champs d’action de l'organisation, l'accroissement constant du nombre d'États et de gouvernements membres, qui est passé de 21 à sa fondation en 1970, à 88 en 2019 – et dont plus de la moitié n'ont qu'un rapport lointain sinon inexistant avec la langue française – est un sujet de préoccupation et de critiques. Dans un ouvrage sur l'espace francophone publié en 1996, les linguistes Daniel Baggioni et Roland Breton font observer à propos des dernières candidatures que « les arguments manquent pour justifier intellectuellement l'adhésion de la Bulgarie ou de l'Angola. Seuls les critères politico-diplomatiques peuvent expliquer ces curieuses extensions de la francophonie »<ref>Cité dans [http://www.persee.fr/doc/quad_0987-1381_2006_num_62_1_1707 La « francophonie » : définitions et usages], ''Quaderni'', 2006, volume 62, numéro 1, p. 97.</ref>. À la même époque, [[Xavier Deniau]], fondateur de l'Association des parlementaires de langue française et auteur de ''La Francophonie''<ref>Presses Universitaires de France, ''Que sais-je ?'', 1983, 2001)</ref> dit craindre que l'élargissement de la Francophonie à des pays qui ne parlent pratiquement pas français contribue à diluer l'action de celle-ci<ref name="Rioux 19990904" />. L'arrivée de l’ex-secrétaire général de l’ONU Boutros-Ghali à la tête de l'OIF va accélérer à la fois l'adhésion de nouveaux membres et l'augmentation des objectifs et missions. On parle alors de « mini ONU » d'« ONU-bis ». [[Jacques Legendre]], rapporteur sur la francophonie au sein de la commission des affaires culturelles du [[Sénat (France)|Sénat français]], dit craindre que l'organisation devienne un « doublon médiocre de l'assemblée générale de l'ONU ».


Cependant, à l'issue du Sommet d'Erevan (Arménie), en 2018, les États et gouvernements ont décidé de surseoir au processus d’adhésion et de mener une réflexion approfondie sur l’identité de la Francophonie. Celle-ci s'est concrétisée quatre ans plus tard lors du Sommet de Djerba, en novembre 2022, par l'adoption d'un nouveau règlement<ref>{{Lien web |titre=Règlement relatif à la procédure d’adhésion ou de modification de statut d’un État ou gouvernement auprès de l’OIF |url=https://www.francophonie.org/sites/default/files/2022-11/sommet_xviii-reglement_adhesion_statut_2022.pdf |format=pdf |site=francophonie.org |date=20/11/2022}}</ref> qui rationalise la procédure d’adhésion auprès de l’OIF.
En dépit des appels à un moratoire sur l'adhésion d’États qui ont peu ou rien à voir avec la francophonie<ref>Par exemple lors du sommet de Beyrouth en 2002, alors que la ministre des relations internationales du Québec, Louise Beaudoin, propose que les critères d’admission soient resserrés. [https://vigile.quebec/archives/ds-langue/docs/02-10-17-rioux-sommets.html Beyrouth: la démocratie écope] Christian Rioux, ''Le Devoir'', 17 octobre 2002.</ref>{{,}}<ref>Dans la foulée du sommet de Kinshasa en 2012, on avait convenu qu’on limiterait l'élargissement de l’OIF, et plusieurs membres avaient même réclamé une pause, mais ce fut en vain. [http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/485692/faut-il-encore-elargir-la-francophonie Faut-il encore élargir la Francophonie?] Christian Rioux, ''Le Devoir'', 26 novembre 2016.</ref>, chaque nouveau sommet apporte sa fournée hétéroclite d'États non francophones — la [[Bosnie-Herzégovine]], la [[République dominicaine]], les [[Émirats arabes unis]], l'[[Estonie]] et le [[Monténégro]] en 2010, le [[Qatar]] et l'[[Uruguay]] en 2012, le [[Mexique]], le [[Costa Rica]] et le [[Kosovo]] en 2014. À cette occasion, le quotidien québécois ''[[Le Devoir]]'', très engagé dans la francophonie et la défense du français, ironise sur « les allures de joyeuse maison de fous » que prend l'OIF et fait remarquer que plusieurs membres de l'OIF ne reconnaissent même pas le Kosovo comme État<ref>[http://www.ledevoir.com/societe/medias/425426/medias-francofunny# Francophonie ou ''Francofunny''], Stéphane Baillargeon, ''Le Devoir'', {{date-|1 décembre 2014}}.</ref>. Dans un article intitulé ''La francophonie en pleine errance'', Marie Verdier du quotidien français ''[[La Croix]]'', en plus de critiquer vivement elle aussi le choix de [[Louise Mushikiwabo]] comme secrétaire général, se désole de « l'ouverture sans fin de l’OIF »<ref>[https://www.la-croix.com/Monde/Francophonie-pleine-errance-2018-10-11-1200975208 La francophonie en pleine errance] Marie Verdier, ''La Croix'', 11 octobre 2018.</ref>. On a émis l’hypothèse que ces États cherchent dans l’OIF un autre espace d'influence, ce qui semble bien être le cas de l’Irlande, qui présente son adhésion à l'OIF en 2018 comme s'inscrivant dans son plan ''Global Ireland'' qui vise à « intensifier la présence et de doubler l’influence de l’Irlande dans le monde à l'horizon 2025 ».


=== Gestion interne ===
=== Gestion interne ===
L'organisation est mise en cause pour sa politique de ressources humaines ainsi que pour les défauts de son contrôle de gestion, et l'allocation de ses ressources<ref>{{Lien web |prénom=Emmanuel |nom=Fansten |titre=Dépenses, opacité, démissions… La Francophonie en perd son latin |url=https://www.liberation.fr/international/depenses-opacite-demissions-la-francophonie-en-perd-son-latin-20210427_RB5WCC3KMZGPDFJOV4Z53K4FOQ/ |site=Libération |date=27/4/2021 |consulté le=2021-04-28}}</ref>.
L'organisation a été mise en cause en 2018 par certains médias pour sa politique de ressources humaines ainsi que pour les défauts de son contrôle de gestion, et l'allocation de ses ressources<ref>{{Lien web |prénom=Emmanuel |nom=Fansten |titre=Dépenses, opacité, démissions… La Francophonie en perd son latin |url=https://www.liberation.fr/international/depenses-opacite-demissions-la-francophonie-en-perd-son-latin-20210427_RB5WCC3KMZGPDFJOV4Z53K4FOQ/ |site=Libération |date=27/4/2021 |consulté le=2021-04-28}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* Ouvrage de référence ''La langue française dans le monde 2014'' (Observatoire de la langue française OIF / Éditions Nathan), 2014 ([https://www.amazon.fr/dp/2098826540)].
* Ouvrage de référence ''La langue française dans le monde 2014'' (Observatoire de la langue française OIF / Éditions Nathan), 2014 ([https://www.amazon.fr/dp/2098826540)].
* Olivier Kassi, ''Francophonie et justice : contribution de l'Organisation Internationale de la Francophonie à la construction de l’État de droit'', L'Harmattan, 2020.
* Olivier Kassi, ''Francophonie et justice : contribution de l'Organisation Internationale de la Francophonie à la construction de l’État de droit'', L'Harmattan, 2020.
* {{Ouvrage|auteur1=[[Frédéric Turpin]]|titre=La France et la francophonie politique|sous-titre=Histoire d'un ralliement difficile|lieu=Paris|éditeur=Les Indes savantes|date=2018|pages totales=222|isbn=9782846544801}}.


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
{{Liens}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}
* {{Officiel}}
* {{lien brisé|url=http://www.espace-economique.francophonie.org/ |titre=Espace économique francophone, site spécialisé de l'Organisation internationale de la francophonie }}
* {{lien brisé|url=http://www.espace-economique.francophonie.org/ |titre=Espace économique francophone, site spécialisé de l'Organisation internationale de la francophonie }}
* [http://reffop.francophonie.org/ Le Réseau d'expertise et de formation francophone pour les opérations de paix (REFFOP), site spécialisé de l'OIF pour le maintien de la paix]
* [http://reffop.francophonie.org/ Le Réseau d'expertise et de formation francophone pour les opérations de paix (REFFOP), site spécialisé de l'OIF pour le maintien de la paix]
* [http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/francophonie/index.shtml La francophonie sur le site de la documentation française]
* [http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/francophonie/index.shtml La francophonie sur le site de la documentation française]
* [http://www.culturesurbaines.org/ Cultures Urbaines Francophone]
* [http://www.culturesurbaines.org/ Cultures Urbaines Francophone]
* {{fr+en}} [http://www.ascleiden.nl/?q=content/l%E2%80%99afrique-et-la-francophonie Dossier web sur l'Afrique et la Francophonie]
* {{mul|fr|en}} [http://www.ascleiden.nl/?q=content/l%E2%80%99afrique-et-la-francophonie Dossier web sur l'Afrique et la Francophonie]
* [http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/2042/9491/1/HERMES_2004_40_18.pdf Présentation de l'Organisation internationale de la francophonie]
* [http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/2042/9491/1/HERMES_2004_40_18.pdf Présentation de l'Organisation internationale de la francophonie]


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Organisation internationale
de la francophonie
Logo de l'organisation
Logo de l'organisation
Carte de l'organisation

Devise : « Égalité, complémentarité, solidarité »

Situation
Création
Siège 19-21, avenue Bosquet
Drapeau de la France Paris
Coordonnées 48° 51′ 36″ N, 2° 18′ 12″ E
Langue Français
Budget 73 millions d’euros (2022)[1]
Organisation
Membres 88 États et gouvernements
Effectifs plus de 300
Secrétaire générale Drapeau du Rwanda Louise Mushikiwabo (depuis le )
Administratrice Drapeau du Canada Caroline Saint-Hilaire (depuis le )
Personnes clés Drapeau du Sénégal Abdou Diouf
Drapeau de l'Égypte Boutros Boutros-Ghali
Drapeau du Sénégal Léopold Sédar Senghor
Drapeau de la Tunisie Habib Bourguiba
Drapeau du Niger Hamani Diori
Drapeau du Cambodge Norodom Sihanouk
Drapeau du Canada Michaëlle Jean

Site web www.francophonie.org

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est une organisation, personne morale de droit international public, créée en 1970, regroupant 88 États ou gouvernements. Elle a pour mission de promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistique, de promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’homme, d'appuyer l'éducation et la recherche et de développer la coopération.

Historique[modifier | modifier le code]

L’historique de l’Organisation internationale de la francophonie s’inscrit dans une structuration de la francophonie à l’échelle internationale. Celle-ci débute par une structuration sous un angle associatif avec la création, en 1926, de l’Association des écrivains de langue française (Adelf), puis de l'Union internationale des journalistes et de la presse de langue française en 1950 et de la Communauté des radios publiques de langue française (CRPLF) en 1955. En 1961 est créée l'Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF).

Elle se poursuit dans les années 1960, dans le contexte de la décolonisation, après la disparition de l'Union française (1946-1958) et de la Communauté française (1958-1960). Les premiers signes de l'émergence d’une communauté politique internationale ont lieu également à cette période. Les premières initiatives notables sur le plan politique, sont des conférences de ministres francophones : d’abord de l’Éducation nationale en 1960 (CONFEMEN), puis de la Jeunesse et des Sports en 1969 (CONFEJES)[2]. Avec entre-temps, en 1967, la création de l'Association internationale des parlementaires de langue française (AIPLF).

De 1970 à 1997 : l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT)[modifier | modifier le code]

Les nations représentées à la conférence de Niamey en 1970.

L'ACCT, première organisation intergouvernementale de la francophonie, est créée à l'issue de la deuxième conférence intergouvernementale des États francophones, à Niamey, le 20 mars 1970. Cette conférence fait suite à une première conférence intergouvernementale également à Niamey[3], un an plus tôt, placée sous le patronage du ministre français des Affaires culturelles André Malraux[4] qui avait abouti à la création d'un secrétariat provisoire.

La création de l'ACCT se matérialise par la signature d'une charte[5] par 21 pays. L'enjeu de la rédaction de la charte était pour la France de trouver une formule susceptible à la fois de rallier les Africains, à l'origine de l'idée, en particulier les présidents Senghor du Sénégal, Diori du Niger et Bourguiba de Tunisie, et de permettre une participation éventuelle du Québec à la Francophonie[6].

Jusqu'en 1986, l'ACCT ne touche qu'aux domaines de coopération technique et culturelle. La francophonie politique prend forme avec l'organisation du premier Sommet de la francophonie, en 1986 à Versailles[7].

De 1998 à 2005 : l’Agence intergouvernementale de la francophonie[modifier | modifier le code]

Deux sommets de la francophonie (Cotonou en 1995 et Hanoï en 1997) conduisent une importante réforme institutionnelle, dans l’objectif de donner une visibilité accrue à la francophonie. Cette réforme se concrétise par la mise en place d'un secrétariat général de la francophonie, dont le premier titulaire est Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU)[8]. La charte de l’ACCT est révisée et devient la charte de la francophonie, adoptée en 1997.

Dans la continuité, l’ACCT devient l'Agence intergouvernementale de la francophonie en 1998.

Depuis 2006, l’Organisation internationale de la francophonie[modifier | modifier le code]

Le , la conférence ministérielle réunie à Antananarivo adopte une nouvelle charte par laquelle l'Agence intergouvernementale de la francophonie est intégrée au sein de l'Organisation internationale de la francophonie le [9].

Missions[modifier | modifier le code]

L’OIF mène des actions en faveur de la langue française et de la coopération entre ses membres. Jusqu’en 1986, date des premiers Sommets de la Francophonie, elle gère des actions techniques et culturelles. Son champ de missions s’est élargi ensuite à des actions de coopération multilatérale, conformément aux quatre grandes missions fixées par les Sommets de la Francophonie : la promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique ; la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme ; l'appui à l’éducation, la formation, l’enseignement supérieur et la recherche ; le développement de la coopération économique au service du développement durable[10].

L’évolution des missions de l’OIF est à mettre en parallèle avec le nombre et la diversité des États et gouvernements qui la composent, et en particulier le nombre d’États non francophones en son sein. Au sein des gouvernements membres, plusieurs voix se sont élevées parmi les défenseurs de la francophonie pour demander à l’OIF de se recentrer sur ses missions premières, en pointant du doigt le risque d’éparpillement des activités[11]. Elles se sont plus particulièrement exprimées en marge du Sommet de la francophonie de 2018, à Ottawa[12],[13], à l'occasion de l’élection du nouveau secrétaire général de la Francophonie.

En France, deux rapports complets font le bilan des actions et missions de l’OIF en 2017. Le Sénat produit un rapport d'information sur la francophonie dans lequel il préconise que la langue reste le cœur de métier de l'OIF[14]. Le rapport d’évaluation du ministère des Affaires étrangères et du développement international conclut à un niveau justifié de la contribution de la France à l’OIF même si le cadre est perfectible[15].

Gouvernance[modifier | modifier le code]

Membres de l’Organisation internationale de la francophonie[modifier | modifier le code]

L’Organisation internationale de la francophonie compte, en 2023, 88 états et gouvernements dont 54 membres, 27 observateurs et 7 associés[16], répartis en 7 régions du monde[17]. Parlé par 321 millions[18] de locuteurs francophones dans le monde, le français a statut de langue officielle, seul ou avec d’autres langues, dans 32 États et gouvernements membres de l’OIF[19].

Instances politiques[modifier | modifier le code]

Organigramme de la francophonie après la CMF 2005 à Antananarivo. L'OIF est devenue l'opérateur principale de la francophonie en remplaçant l'AUF.

L’OIF est placée sous l’autorité de trois instances politiques : Le Sommet des chefs d'État et de gouvernement, appelé Sommet de la Francophonie, la Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) et le Conseil permanent de la francophonie (CPF).

Sommet des chefs d’État et de gouvernement[modifier | modifier le code]

Drapeaux des membres de la francophonie

Le Sommet de la Francophonie, conférence des chefs d’État et de gouvernement, est la plus haute instance de l'OIF. Il se réunit en principe tous les deux ans afin de définir les grandes orientations politiques de la francophonie.

Sommet Lieu Dates
Ier Drapeau de la France Versailles 17-
IIe Drapeau du Canada Québec 2-
IIIe Drapeau du Sénégal Dakar 24-
IVe Drapeau de la France Paris 19-
Ve Drapeau de Maurice Grand Baie 16-
VIe Drapeau du Bénin Cotonou 2-
VIIe Drapeau de la République socialiste du Viêt Nam Hanoï 14-
VIIIe Drapeau du Canada Moncton 3-
IXe Drapeau du Liban Beyrouth 18-
Xe Drapeau du Burkina Faso Ouagadougou 26-
XIe Drapeau de la Roumanie Bucarest 28-
XIIe Drapeau du Canada Québec 17-
XIIIe Drapeau de la Suisse Montreux 22-
XIVe Drapeau de la république démocratique du Congo Kinshasa 12-
XVe Drapeau du Sénégal Dakar 28-
XVIe Drapeau de Madagascar Antananarivo 26-
XVIIe Drapeau de l'Arménie Erevan 11-
XVIIIe Drapeau de la Tunisie Djerba 19-
XIXe Drapeau de la France Villers-Cotterêts 2024

Conférence ministérielle de la francophonie[modifier | modifier le code]

La Conférence ministérielle de la francophonie (CMF) assure la continuité politique du Sommet de la francophonie.

Conseil permanent de la francophonie[modifier | modifier le code]

Le Conseil permanent de la francophonie (CPF) est chargé de la préparation et du suivi du Sommet de la francophonie, sous l’autorité de la Conférence ministérielle. Il exerce un rôle d’animation et de coordination. Présidé par le secrétaire général de la Francophonie, cette instance est composée des représentants personnels des chefs d'État ou de gouvernement.

Fonctionnement de l'OIF[modifier | modifier le code]

Secrétaire général[modifier | modifier le code]

Le Secrétaire général est la clé de voûte du dispositif institutionnel de la Francophonie, dont il conduit l'action politique. Il dirige l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Nommée par le Sommet de la Francophonie de 2018, puis réélue à l'issue de celui de Djerba en 2022, Louise Mushikiwabo exerce la fonction depuis le . Elle a pris la suite de Michaëlle Jean[20], qui avait elle-même succédé à Abdou Diouf, en poste de 2003 à 2014.

Le secrétaire général nomme un administrateur chargé d’exécuter et de gérer la coopération, par délégation. Caroline St-Hilaire a été nommée à cette fonction le [21].

Organisation interne[modifier | modifier le code]

Siège de l'OIF, no 19-21 avenue Bosquet (7e arrondissement de Paris).

L’OIF compte plusieurs unités de programme qui œuvrent dans le cadre de ses principales missions : langue française et diversité culturelle, affaires politiques et gouvernance démocratique, éducation et formation, économie et numérique, développement durable, jeunesse sport et citoyenneté, égalité femmes-hommes ; ainsi que des unités d’appui.

Elle dispose de quatre représentations extérieures auprès d'organisations internationales : à Addis-Abeba auprès de l’Union africaine et de la Commission économique de l’Afrique de l’ONU, à Bruxelles auprès de l’Union européenne, à New York et à Genève auprès des Nations unies.

Neuf autres représentations extérieures ont vocation à relayer l'action de l'OIF au niveau régional : à Lomé (Togo) pour l’Afrique de l’Ouest, à Libreville (Gabon) pour l’Afrique centrale, à Tunis (Tunisie) pour l'Afrique du Nord, à Hanoï (Vietnam) pour la zone Asie-Pacifique, à Port-au-Prince (Haïti) pour la Caraïbe et l’Amérique latine, à Bucarest (Roumanie) pour l’Europe centrale et orientale, à Beyrouth (Liban) pour le Moyen-Orient, à Québec (Canada-Québec) pour les Amériques, ainsi qu'à Antananarivo (Madagascar) pour l’océan Indien.

L'OIF dispose également d'organes subsidiaires : l'Institut de la francophonie pour le développement durable (IFDD) à Québec et l'Institut de la Francophonie pour l'éducation et la formation (IFEF), basé à Dakar, ainsi que le Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF) à Paris.

Enfin, l'Observatoire de la langue française produit tous les quatre ans un rapport sur la langue française dans le monde. Le dernier en date, publié en 2022, estime à 321 millions[22] le nombre de locuteurs du français dans le monde.

Environ 300 employés travaillent à l'OIF, au siège à Paris ou dans les représentations extérieures.

Budget[modifier | modifier le code]

En 2023, le budget de l'OIF s'élève à 64,6 millions d'euros[23].

La coopération francophone[modifier | modifier le code]

Les acteurs de la Charte de la francophonie[modifier | modifier le code]

Pour mettre en œuvre la coopération multilatérale francophone, l’OIF agit en synergie avec l’Assemblée parlementaire de la francophonie, qui est l’Assemblée consultative de la Francophonie, et les quatre opérateurs du Sommet :

Dans ce dispositif institutionnel figurent également deux conférences ministérielles permanentes qui sont aussi les deux plus anciennes institutions francophones : la Conférence des ministres de l'Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN) et la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports de la Francophonie (CONFEJES).

La société civile, représentée par la Conférence des OING de la Francophonie, ou encore les 16 réseaux institutionnels de la Francophonie jouent également un rôle dans cette coopération multilatérale.

Les grands événements[modifier | modifier le code]

Journée internationale de la Francophonie[modifier | modifier le code]

Chaque année, à la date du 20 mars, est célébrée partout dans le monde la Journée internationale de la Francophonie. L'occasion pour les francophones et non-francophones de célébrer leur attachement à langue française et à la francophonie en organisant des spectacles, des rencontres littéraires, des débats, des projections de films dans des lieux publics ou privés, des écoles, des instituts français, en format virtuel, etc.

Jeux de la Francophonie[modifier | modifier le code]

Les Jeux de la Francophonie se déroulent tous les quatre ans. Un concept original qui allie compétition multisports et concours culturels.

Les programmes phares[modifier | modifier le code]

Mobilité des professeurs[modifier | modifier le code]

L'avenir de la langue française dépend en grande partie de l'amélioration de la qualité des systèmes éducatifs, notamment en Afrique où se concentrent 60 % des locuteurs quotidiens[24]. Déployé au Ghana et au Rwanda, le programme de mobilité permet à des enseignantes et enseignants de français issus de différents pays francophones de venir enseigner durant une année scolaire dans des classes primaires de ces deux pays[25].

La Francophonie avec Elles[modifier | modifier le code]

Lancé dans le sillage de la pandémie de Covid-19, le Fonds « La Francophonie avec Elles » a pour objectif d'aider les femmes et les jeunes filles qui sont souvent les premières victimes des crises. Une initiative de solidarité qui finance des actions de terrain de la société civile en vue de renforcer l'autonomisation économique de ces femmes[26].

Prix des 5 continents de la Francophonie[modifier | modifier le code]

Créé en 2001, le Prix des cinq continents de la Francophonie met en lumière des talents littéraires du monde francophone, reflets de la diversité des expressions culturelles en langue française. Chaque année, les six comités de lecture (Belgique, Canada-Québec, Congo, France, Sénégal, Vietnam) présélectionnent dix finalistes parmi les dizaines de romans proposés par les éditeurs, avant que le jury international ne désigne le lauréat[27] et une mention spéciale.

D-CLIC, formez-vous au numérique[modifier | modifier le code]

Le programme « D-CLIC, formez-vous au numérique » a pour but de faciliter l'employabilité des jeunes en renforçant leurs compétences numériques, notamment dans les métiers du développement web/mobile, de l'impression 3D ou du marketing digital. Un millier de jeunes ont été formés en 2021 dans 10 pays francophones : Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Haïti, Madagascar, Mali, Niger, RDC, Togo et Tunisie[28].

Lutte contre la désinformation[modifier | modifier le code]

Pour renforcer la réponse des États et d’autres acteurs face aux désordres ou manipulations de l’information, un projet de lutte contre la désinformation a été lancé à l'échelle de la Francophonie : une plateforme recense les initiatives de lutte contre la désinformation[29] et des structures de vérification des faits de différents pays coopèrent ensemble.

Critiques[modifier | modifier le code]

Question des droits de l'Homme[modifier | modifier le code]

Le peu de cas que ferait l'OIF des droits de l'homme – pourtant qualifiés « d'impératifs catégoriques » par le secrétaire général Boutros Boutros-Ghali – au sein même de l'organisation est dénoncé, particulièrement depuis 1999 alors que celle-ci fait l'objet de vives attaques dans la presse canadienne en marge du Sommet de Moncton (Nouveau-Brunswick). Les journaux soulignent l'hypocrisie de l'OIF mais également du Canada, qui tout en inscrivant le respect des droits de l'homme comme objectif prioritaire, s'abstiennent de critiquer, et encore moins de sanctionner les pays membres dirigés par des « tyrans ». On rappelle qu'Amnesty International a compté pas moins de 35 pays membres de l'OIF coupables de violation des droits de l’homme, tandis que Reporters sans frontières en comptabilisait 15 où la liberté de la presse n’est pas respectée[30],[31]. Vingt ans plus tard, l'état des lieux en matière de démocratie, de bonne gouvernance et de respect des droits de l'Homme au sein de plusieurs pays membres a peu changé. À cet égard, la décision du président Emmanuel Macron en 2018 d’imposer comme nouvelle secrétaire générale de l'OIF Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda et ferme soutien du président Paul Kagame, a été vivement critiquée. Une tribune signée par quatre anciens ministres français chargés de la francophonie dénonce, d'une part, une décision unilatérale du président français prise sans concertation aucune avec les 80 pays membres, et, d'autre part, un choix fort critiquable eu égard au fait que le Rwanda est loin d'être un modèle qu’en matière de démocratie et des droits de l'homme[32].

En matière de démocratie, de droits et de libertés, la Francophonie s'est dotée en 2000 d'un texte normatif : la Déclaration de Bamako. En cas de rupture de l'ordre constitutionnel ou de violations des droits de l’Homme dans un de ses pays membres, elle peut engager des actions allant jusqu'à la suspension de ce pays[33].

Les Chefs d'État et de gouvernement francophones ont réélu Louise Mushikiwabo au poste de Secrétaire générale lors du Sommet de Djerba (novembre 2022)[34], validant son projet pour la Francophonie[35].

Élargissement des membres[modifier | modifier le code]

Tout comme la prolifération des champs d’action de l'organisation, l'accroissement constant du nombre d'États et de gouvernements membres, qui est passé de 21 à sa fondation en 1970, à 88 en 2019 – et dont plus de la moitié n'ont qu'un rapport lointain sinon inexistant avec la langue française – est un sujet de préoccupation et de critiques. Dans un ouvrage sur l'espace francophone publié en 1996, les linguistes Daniel Baggioni et Roland Breton font observer à propos des dernières candidatures que « les arguments manquent pour justifier intellectuellement l'adhésion de la Bulgarie ou de l'Angola. Seuls les critères politico-diplomatiques peuvent expliquer ces curieuses extensions de la francophonie »[36]. À la même époque, Xavier Deniau, fondateur de l'Association des parlementaires de langue française et auteur de La Francophonie[37] dit craindre que l'élargissement de la Francophonie à des pays qui ne parlent pratiquement pas français contribue à diluer l'action de celle-ci[31]. L'arrivée de l’ex-secrétaire général de l’ONU Boutros-Ghali à la tête de l'OIF va accélérer à la fois l'adhésion de nouveaux membres et l'augmentation des objectifs et missions. On parle alors de « mini ONU » d'« ONU-bis ». Jacques Legendre, rapporteur sur la francophonie au sein de la commission des affaires culturelles du Sénat français, dit craindre que l'organisation devienne un « doublon médiocre de l'assemblée générale de l'ONU ».

En dépit des appels à un moratoire sur l'adhésion d’États qui ont peu ou rien à voir avec la francophonie[38],[39], chaque nouveau sommet apporte sa fournée hétéroclite d'États non francophones — la Bosnie-Herzégovine, la République dominicaine, les Émirats arabes unis, l'Estonie et le Monténégro en 2010, le Qatar et l'Uruguay en 2012, le Mexique, le Costa Rica et le Kosovo en 2014. À cette occasion, le quotidien québécois Le Devoir, très engagé dans la francophonie et la défense du français, ironise sur « les allures de joyeuse maison de fous » que prend l'OIF et fait remarquer que plusieurs membres de l'OIF ne reconnaissent même pas le Kosovo comme État[40]. Dans un article intitulé La francophonie en pleine errance, Marie Verdier du quotidien français La Croix se désole de « l'ouverture sans fin de l’OIF »[41]. On a émis l’hypothèse que ces États cherchent dans l’OIF un autre espace d'influence, ce qui semble bien être le cas de l’Irlande, qui présente son adhésion à l'OIF en 2018 comme s'inscrivant dans son plan Global Ireland qui vise à « intensifier la présence et de doubler l’influence de l’Irlande dans le monde à l'horizon 2025 ».

Cependant, à l'issue du Sommet d'Erevan (Arménie), en 2018, les États et gouvernements ont décidé de surseoir au processus d’adhésion et de mener une réflexion approfondie sur l’identité de la Francophonie. Celle-ci s'est concrétisée quatre ans plus tard lors du Sommet de Djerba, en novembre 2022, par l'adoption d'un nouveau règlement[42] qui rationalise la procédure d’adhésion auprès de l’OIF.

Gestion interne[modifier | modifier le code]

L'organisation a été mise en cause en 2018 par certains médias pour sa politique de ressources humaines ainsi que pour les défauts de son contrôle de gestion, et l'allocation de ses ressources[43].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Budget rectifié pour l’année 2022 », sur francophonie.org (consulté le ).
  2. « Repères dans l'histoire de la francophonie », sur cairn.info, Hermès, La Revue, CNRS Éditions, (ISBN 2271062462, consulté le )
  3. Christian Valantin, « De la communauté organique aux institutions de la francophonie », sur cercle-richelieu-senghor.org
  4. « Discours de Malraux introductif à la Conférence de Niamey de 1969 », sur malraux.org
  5. « Texte de la convention ACCT de 1970 », sur erudit.org
  6. David Meren, « De Versailles à Niamey. Le patrimoine constitutionnel canado-britannique du Québec et sa participation au sein de la francophonie, 1968-1970 », sur erudit.org, Culture et relations internationales
  7. Frédéric Turpin, « Du bon usage des « pères fondateurs » : Jacques Chirac, un « père fondateur » oublié de la francophonie politique ? », Revue internationale des francophonies,‎ (ISSN 2556-1944, lire en ligne)
  8. « Sommet de Bucarest : l’Organisation internationale de la francophonie », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le )
  9. L'Organisation internationale de la francophonie sur le site de La Documentation française
  10. Hervé Cronel, « Que fait la francophonie de l'économie ? », Hermès, La revue,‎ , p. 155-157 (lire en ligne)
  11. Pierre-André Wiltzer, « Recentrer la francophonie sur sa mission centrale : la promotion de la langue française », Revue internationale et stratégique,‎ , p. 131-134 (lire en ligne)
  12. « La Francophonie au bord de la cacophonie ? », sur TVA Nouvelles (consulté le )
  13. Dominique Lelièvre, « L’Organisation internationale de la Francophonie ne doit plus être «un party de dignitaires», selon Régis Labeaume », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
  14. Louis Duvernois et Claudine Lepage, « Francophonie : un projet pour le 21e siècle », Rapport d'information du Sénat,‎ (lire en ligne)
  15. « Évaluation stratégique de la contribution française à l’Organisation internationale de la francophonie (2010-2015) », sur diplomatie.gouv.fr,
  16. « Portail de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) », sur Organisation Internationale de la Francophonie (consulté le )
  17. « Les défis de la francophonie », sur leparisien.fr,
  18. « Portail de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) », sur francophonie.org (consulté le )
  19. « Le français, cinquième langue la plus parlée dans le monde », sur lemonde.fr,
  20. « Sommet de l'OIF: Mushikiwabo désignée secrétaire générale de la Francophonie », sur rfi.fr,
  21. « Francophonie : Louise Mushikiwabo choisit Caroline St-Hilaire », sur Radio Canada,
  22. Jean-Benoît Nadeau, « Nous sommes 321 millions de francophones dans le monde », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  23. « Budget de l’OIF au titre de l’année 2023 » [PDF], sur francophonie.org,
  24. Aurore Lartigue, « Plus de 60% de ceux qui utilisent le français au quotidien se trouvent en Afrique », sur RFI,
  25. Viateur Dusengimana, « Je vois le français refleurir », sur Le français dans le monde,
  26. Isabelle Mourgere, « "La Francophonie avec Elles" : un fonds de soutien aux femmes face aux crises », sur TV5 Monde,
  27. Olivier Du Ruisseau, « Monique Proulx remporte le Prix des cinq continents de la francophonie », sur Le Devoir,
  28. Serge N'Guessant, « Forum D-Clic Pro : La promotion des métiers du numérique en ligne de mire », sur Fraternité Matin,
  29. Cristina Silveiro, « ODIL, une plateforme francophone contre la désinformation » [audio], sur Organisation des Nations unies,
  30. La presse canadienne fait assaut de critiques sur la Francophonie Agence France-Presse, 1er septembre 1999.
  31. a et b Christian Rioux, « La Franco... quoi? », Le Devoir, 4 septembre 1999.
  32. « Louise Mushikiwabo n’a pas sa place à la tête de la Francophonie », Le Monde, 13 septembre 2018.
  33. Séraphine Charpentier, « Tunisie : les grands enjeux du 18ᵉ Sommet de la Francophonie ? / § La situation au Sahel », sur TV5 Monde,
  34. Margot Hutton, « Louise Mushikiwabo réélue à la tête de l'OIF », sur TV5 Monde,
  35. « Décision portant élection de la Secrétaire générale à l’occasion du 18e Sommet de la Francophonie » [PDF], sur francophonie.org,
  36. Cité dans La « francophonie » : définitions et usages, Quaderni, 2006, volume 62, numéro 1, p. 97.
  37. Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », 1983, 2001)
  38. Par exemple lors du sommet de Beyrouth en 2002, alors que la ministre des relations internationales du Québec, Louise Beaudoin, propose que les critères d’admission soient resserrés. Beyrouth: la démocratie écope Christian Rioux, Le Devoir, 17 octobre 2002.
  39. Dans la foulée du sommet de Kinshasa en 2012, on avait convenu qu’on limiterait l'élargissement de l’OIF, et plusieurs membres avaient même réclamé une pause, mais ce fut en vain. Faut-il encore élargir la Francophonie? Christian Rioux, Le Devoir, 26 novembre 2016.
  40. Francophonie ou Francofunny, Stéphane Baillargeon, Le Devoir, .
  41. La francophonie en pleine errance Marie Verdier, La Croix, 11 octobre 2018.
  42. « Règlement relatif à la procédure d’adhésion ou de modification de statut d’un État ou gouvernement auprès de l’OIF » [PDF], sur francophonie.org,
  43. Emmanuel Fansten, « Dépenses, opacité, démissions… La Francophonie en perd son latin », sur Libération, (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georg Glasze, « The Discursive Constitution of a World-spanning Region and the Role of Empty Signifiers: the Case of Francophonia », Geopolitics, vol. 4, pages 656-679, 2007 ([1]).
  • Olivier Milhaud, Post-Francophonie ?, EspacesTemps.net, 2006 ([2]).
  • Ouvrage de référence La langue française dans le monde 2014 (Observatoire de la langue française OIF / Éditions Nathan), 2014 ([3].
  • Olivier Kassi, Francophonie et justice : contribution de l'Organisation Internationale de la Francophonie à la construction de l’État de droit, L'Harmattan, 2020.
  • Frédéric Turpin, La France et la francophonie politique : Histoire d'un ralliement difficile, Paris, Les Indes savantes, , 222 p. (ISBN 9782846544801).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]