« Élections générales péruviennes de 2000 » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Raymonddegoth (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Jaenperu (discuter | contributions)
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile
 
(15 versions intermédiaires par 7 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Infobox Élection
{{Infobox Élection
| pays = Pérou
| pays = Pérou
| date élection = {{date|9|avril|2000-}} et {{date|28|mai|2000}}
| date élection = {{date|9|avril|2000-|liens=oui}} et {{date|28|mai|2000|liens=oui}}
| nom élection = Élections générales péruviennes de 2000
| nom élection = Élections générales péruviennes de 2000
| fond =
| fond =
Ligne 46 : Ligne 46 :
| diagramme = Congreso_Peru_elecciones_2000.svg
| diagramme = Congreso_Peru_elecciones_2000.svg
| taille diagramme =
| taille diagramme =
| légende1 = {{Légende/Début}}{{légende|red|[[Alliance populaire révolutionnaire américaine|APRA]] (6)}}{{légende|#8E0000|[[Union pour le Pérou|UPP]] (3)}}{{légende|#000000|[[Action populaire (Pérou)|AP]] (3)}}{{légende|#00F000|[[Pérou possible]] (29)}}{{légende|#C0C0C0|Autres (5)}}{{Légende/Fin}}
| légende1 = {{Légende/Début}}{{légende|#ff0000|[[Alliance populaire révolutionnaire américaine|APRA]] (6)}}{{légende|#8E0000|[[Union pour le Pérou|UPP]] (3)}}{{légende|#000000|[[Action populaire (Pérou)|AP]] (3)}}{{légende|#00F000|[[Pérou possible]] (29)}}{{légende|#0000FF|[[Nous sommes le Pérou|Somos Perú]] (9)}}{{légende|#F08080|FIM (9)}}{{légende|#FFFF00|[[Solidarité nationale|PSN]] (4)}}{{légende|#FF8000|Cambio 90-Vamos Vecino (52)}}{{légende|#C0C0C0|Autres (5)}}{{Légende/Fin}}
| légende2 = {{Légende/Début}}{{légende|#0000FF|Somos Perú (9)}}{{légende|#F08080|FIM (9)}}{{légende|#FFFF00|[[Solidarité nationale|PSN]] (4)}}{{légende|#FFA500|Cambio 90-Vamos Vecino-NM (52)}}{{Légende/Fin}}
| poste = [[Liste des présidents du Pérou|Président de la République du Pérou]]
| poste = [[Liste des présidents du Pérou|Président de la République du Pérou]]
| prédécesseur = [[Alberto Fujimori]]
| prédécesseur = [[Alberto Fujimori]]
Ligne 56 : Ligne 55 :
| sup contenu =
| sup contenu =
}}
}}
Les '''élections générales péruviennes''' pour la période [[2000]]-[[2005]] se déroulèrent le [[8 avril]] et le {{date|3|juin|2000}} pour renouveler entièrement le [[politique au Pérou|pouvoir exécutif]] et le [[politique au Pérou|pouvoir législatif]].
Les '''élections générales péruviennes de 2000''' se déroulent le [[8 avril]] et le {{date|3|juin|2000}} pour renouveler entièrement le [[politique au Pérou|pouvoir exécutif]] et le [[politique au Pérou|pouvoir législatif]] du [[Pérou]] pour la période [[2000]]-[[2005]].


À l’issue de ces élections, [[Alberto Fujimori]] fut élu président de la République pour un troisième mandat consécutif.
À l’issue du deuxième tour de ces élections, [[Alberto Fujimori]] est élu [[Président de la république du Pérou|président de la République]] pour un troisième mandat consécutif, et ce, avec environ trois quarts des voix. Cet exercice demeure néanmoins entaché d'allégations de [[corruption]], d'[[inconstitutionnalité]] et de [[fraude électorale]], où un peu moins du tiers des bulletins de vote du deuxième tour sont déclarés invalides. Qualifié pour le second tour, le candidat [[Alejandro Toledo]] le boycotte d'ailleurs.


== Système électoral des législatives ==
== Système électoral des législatives ==
Ligne 67 : Ligne 66 :
== Contexte ==
== Contexte ==


Alberto Fujimori convoqua les élections générales dans le délai prévu par la Constitution. Malgré les réactions internationales défavorables, il présenta sa candidature. Selon la [[Constitution]] de [[1993]], un [[président de la République]] ne pouvait accomplir que deux mandats consécutifs. Cependant, Fujimori fit valoir qu’il avait été élu la première fois alors que la constitution de [[1979]] était en vigueur et que dans le cadre de la nouvelle constitution, ce ne serait que son deuxième mandat.
Alberto Fujimori convoque les élections générales dans le délai prévu par la Constitution. Malgré les réactions internationales défavorables, il présente sa candidature. Selon la [[Constitution]] de [[1993]], un [[Président de la république|président de la République]] ne peut accomplir que deux mandats consécutifs. Cependant, Fujimori fait valoir qu’il avait été élu la première fois alors que la constitution de [[1979]] était en vigueur et que dans le cadre de la nouvelle constitution, ce ne serait que son deuxième mandat.


La [[député|congressiste]] [[Lourdes Flores]] chercha avec d’autres parlementaires une issue légale qui pourrait empêcher la réélection de Fujimori, mais ce dernier contrôlait le Congrès. Une majorité de congressistes de l’opposition projeta un [[référendum]] sur la question de la légitimité de la candidature de Fujimori, mais ce projet échoua. Les trois membres du Tribunal constitutionnel qui s’étaient prononcés contre la candidature de Fujimori ont été destitués<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom= |nom= |titre=Un autoritarisme jamais démenti |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2000/07/LEMOINE/1962 |site=Le Monde diplomatique |date=2000-07-01 |consulté le=}}</ref>.
La [[député|congressiste]] [[Lourdes Flores]] cherche avec d’autres parlementaires une issue légale qui pourrait empêcher la réélection de Fujimori, mais ce dernier contrôle le Congrès. Une majorité de congressistes de l’opposition entrevoient d'organiser un [[référendum]] sur la question de la légitimité de la candidature de Fujimori, mais ce projet échoue. Les trois membres du Tribunal constitutionnel qui se sont prononcés contre la candidature de Fujimori sont destitués<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom= |nom= |titre=Un autoritarisme jamais démenti |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2000/07/LEMOINE/1962 |site=Le Monde diplomatique |date=2000-07-01 |consulté le=}}</ref>.


L'opposition doit mener une campagne dans des conditions difficiles, la télévision étant totalement contrôlée par le gouvernement, les menaces et intimidations récurrentes contre les médias indépendants, et la presse à scandales multipliant les accusations contre les représentants de l’opposition<ref name=":0" />.
L'opposition doit mener une campagne dans des conditions difficiles, la télévision étant totalement contrôlée par le gouvernement, les menaces et intimidations récurrentes contre les médias indépendants, et la presse à scandales multipliant les accusations contre les représentants de l’opposition<ref name=":0" />.
Ligne 76 : Ligne 75 :


*[[Alberto Fujimori]] pour {{Lien|trad=Peru 2000|fr=Perú 2000|texte=Perú 2000}}
*[[Alberto Fujimori]] pour {{Lien|trad=Peru 2000|fr=Perú 2000|texte=Perú 2000}}
*[[Alejandro Toledo]] pour [[Pérou possible|Pays possible]] (aujourd’hui [[Pérou possible]])
*[[Alejandro Toledo]] pour [[Pérou possible|Pays possible]]
*[[Alberto Andrade Carmona]] pour [[Nous sommes le Pérou|Somos Perú]]
*[[Alberto Andrade Carmona]] pour [[Nous sommes le Pérou|Somos Perú]]
*[[Luis Castañeda Lossio]] pour le [[Solidarité nationale]]
*[[Luis Castañeda Lossio]] pour le [[Solidarité nationale]]
Ligne 85 : Ligne 84 :
*[[Máximo San Román]] pour [[Union pour le Pérou]]
*[[Máximo San Román]] pour [[Union pour le Pérou]]


== Résultats ==
== Déroulement ==


=== Premier tour ===
=== Premier tour ===
Les deux candidats les mieux placés furent [[Alberto Fujimori]] et [[Alejandro Toledo]]. Toledo obtint 40,3 % des voix et Alberto Fujimori 49,8 %. Aucun n’ayant obtenu 50 % plus une voix, un second tour était nécessaire.
Les deux candidats les mieux placés sont [[Alberto Fujimori]] et [[Alejandro Toledo]]. Toledo obtient 40,3 % des voix et Alberto Fujimori 49,8 %. Aucun n’ayant obtenu 50 % plus une voix, un second tour est nécessaire.


=== Deuxième tour ===
=== Deuxième tour ===
Au second tour, [[Alejandro Toledo|Toledo]] demande que l’élection soit reportée, invoquant le manque de crédibilité du système électoral. Devant le refus du Jury national des élections de reporter le deuxième tour, Alejandro Toledo menace de retirer sa candidature. Cela reste une simple menace car il n’officialise pas son retrait auprès des autorités compétentes.


[[Alberto Fujimori]] obtient 74,3 % des voix mais seulement 51,2 % des suffrages exprimés. Le pourcentage de bulletins de vote nuls atteint 30 %. Le Président entame donc son {{3e|mandat}} le {{date|28 juillet 2000}}.
Au second tour, [[Alejandro Toledo|Toledo]] demanda que l’élection soit reportée, invoquant le manque de crédibilité du système électoral. Devant le refus du Jury National des Élections de reporter le deuxième tour, Alejandro Toledo menaça de retirer sa candidature. Cela resta une simple menace car il n’officialisa pas son retrait auprès des autorités compétentes.

[[Alberto Fujimori]] obtint 74,3 % des voix mais seulement 51,2 % des suffrages exprimés. Le pourcentage de bulletins de vote nuls avait atteint 30 %. Le Président entama son {{3e|mandat}} le {{date|28 juillet 2000}}.


Le 28 juillet, lors de l'investiture d'Alberto Fujimori pour son troisième mandat, une manifestation pacifique est réprimée, faisant six morts et des dizaines de blessés<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom=Jean-Hébert |nom=Armengaud |titre=Pérou: Toledo tourne la page Fujimori. |url=https://www.liberation.fr/planete/2001/06/05/perou-toledo-tourne-la-page-fujimori_367032/ |site=Libération |date=5 juin 2001 |consulté le=}}</ref>.
Le 28 juillet, lors de l'investiture d'Alberto Fujimori pour son troisième mandat, une manifestation pacifique est réprimée, faisant six morts et des dizaines de blessés<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur= |prénom=Jean-Hébert |nom=Armengaud |titre=Pérou: Toledo tourne la page Fujimori. |url=https://www.liberation.fr/planete/2001/06/05/perou-toledo-tourne-la-page-fujimori_367032/ |site=Libération |date=5 juin 2001 |consulté le=}}</ref>.

== Résultats ==
=== Présidentielle ===
{| class="wikitable centre" style=text-align:right
|+Résultats<ref>Elections in the Americas, A data handbook, Vol.2 South America, by Dieter Nohlen, p455</ref>
! colspan="2" rowspan="2" scope="col" |Candidat
! rowspan="2" scope=col |Partis
! colspan="2" scope="col" |Premier tour
! colspan="2" scope="col" |Second tour
|-
! scope="col" |Voix
! scope="col" | %
! scope="col" |Voix
! scope="col" | %
|-
| bgcolor="#FFA500" |
| align="left" |[[Alberto Fujimori]]
| align=left |Pérou 2000
|{{Unité|5528568}}
|49,87
|{{Unité|6041685}}
|74,33
|-
| bgcolor="#80FF00" |
| align="left" |[[Alejandro Toledo]]
| align=left |[[Pérou possible]]
|{{Unité|4460895}}
|40,24
|{{Unité|2086215}}
|25,67
|-
| bgcolor=skyblue |
| align="left" |[[Alberto Andrade Carmona|Alberto Andrade]]
| align=left |[[Nous sommes le Pérou]]
|{{Unité|333048}}
|3,00
| colspan="2" rowspan="7" bgcolor="f4f4f4" |
|-
| bgcolor= darkgreen |
| align="left" |[[Federico Salas]]
| align=left |Avançons
|{{Unité|247054}}
|2,23
|-
| bgcolor="#FFEE00" |
| align="left" |[[Luis Castañeda Lossio]]
| align=left |[[Rénovation populaire|Solidarité nationale]]
|{{Unité|199814}}
|1,80
|-
| bgcolor="#FF0000" |
| align="left" |[[Abel Salinas]]
| align=left |[[Alliance populaire révolutionnaire américaine]]
|{{Unité|153319}}
|1,38
|-
| bgcolor="#00009B" |
| align="left" |[[Ezequiel Ataucusi Gamonal]]
| align=left |[[Front populaire agricole du Pérou]]
|{{Unité|80106}}
|0,72
|-
| bgcolor="#000000" |
| align="left" |[[Víctor Andrés García Belaúnde]]
| align=left |[[Action populaire (Pérou)|Action populaire]]
|{{Unité|46523}}
|0,42
|-
| bgcolor="#8B0000" |
| align="left" |[[Máximo San Román]]
| align=left |[[Union pour le Pérou]]
|{{Unité|36543}}
|0,33
|-{{ligne blanche}}
| colspan=7|
|-
| colspan="3" align="left" |Votes valides
|{{Unité|11085870}}
|91,88
|{{Unité|8127900}}
|68,88
|-
| colspan="3" align="left" |Votes blancs ou invalides
|{{Unité|980359}}
|8,12
|{{Unité|3672410}}
|31,12
|- style="font-weight:bold;"
| align=left colspan=3 | Total
|{{Unité|12066229}}
|100
|{{Unité|11800310}}
|100
|-
| align=left colspan=3 | Abstention
| {{formatnum:2501239}}
| 17,17
| {{formatnum:2767157}}
| 19,00
|-
| colspan="3" align="left" |Inscrits/Participation
|{{Unité|14567468}}
|82,83
|{{Unité|14567467}}
|81,00
|}

=== Législatives ===
{{...}}


== Dénouement ==
== Dénouement ==


L’opposition à Fujimori était cependant majoritaire au Congrès, mais de nombreux congressistes des différents partis changèrent de camp pour aller dans celui du président. Le {{date|16 septembre 2000}}, {{Lien|trad=Fernando Olivera|fr=Fernando Olivera|texte=Fernando Olivera}}, congressiste de l’opposition, montra une vidéo où l’on voyait Vladimiro Montesinos, bras droit de Fujimori, subornant un congressiste pour qu’il passe du côté du gouvernement.
L’opposition à Fujimori est cependant majoritaire au Congrès, mais de nombreux congressistes des différents partis changent de camp pour aller dans celui du président. Le {{date|16 septembre 2000}}, {{Lien|trad=Fernando Olivera|fr=Fernando Olivera|texte=Fernando Olivera}}, congressiste de l’opposition, montre une vidéo où l’on voyait [[Vladimiro Montesinos]], bras droit de Fujimori, subornant un congressiste pour qu’il passe du côté du gouvernement.


Le gouvernement d’Alberto Fujimori tomba en novembre 2000. L’opposition récupéra la majorité au Congrès, et élit [[Valentín Paniagua]] à la présidence du corps législatif.
Le gouvernement d’Alberto Fujimori tombe en novembre 2000. L’opposition récupère la majorité au Congrès, et élit [[Valentín Paniagua]] à la présidence du corps législatif.


Alberto Fujimori décida de démissionner depuis le [[Japon]].
Alberto Fujimori décide de démissionner depuis le [[Japon]] par [[télécopieur]].


Valentín Paniagua, en tant que Président du Congrès, devint [[Président de la République]] à titre transitoire le temps de convoquer de nouvelles élections générales.
Valentín Paniagua, en tant que Président du Congrès, devint [[Président de la République]] à titre transitoire le temps de convoquer de nouvelles élections générales.
Ligne 123 : Ligne 230 :
[[Catégorie:Élection présidentielle au Pérou|2000]]
[[Catégorie:Élection présidentielle au Pérou|2000]]
[[Catégorie:Politique en avril 2000]]
[[Catégorie:Politique en avril 2000]]
[[Catégorie:Juin 2000]]
[[Catégorie:Politique en mai 2000]]
[[Catégorie:2000 au Pérou]]
[[Catégorie:2000 au Pérou]]

Dernière version du 20 avril 2024 à 19:14

Élections générales péruviennes de 2000
Président pour le mandat 2000-2005
120 sièges au Congrès
et
Corps électoral et résultats
Votants au 1er tour 12 066 229
82,83 %
Votants au 2d tour 11 800 310
81,00 %
Alberto Fujimori – Vamos Vecino
Voix au 1er tour 5 528 568
49,87 %
Voix au 2e tour 6 041 685
74,33 %
Députés élus 52 en diminution 15
Alejandro Toledo – Pérou possible
Voix au 1er tour 4 460 895
40,24 %
Voix au 2e tour 2 086 215
25,67 %
Députés élus 29 en augmentation 24
Résultats par province
Carte
Congrès élu
Diagramme
Président de la République du Pérou
Sortant Élu
Alberto Fujimori
Vamos Vecino
Alberto Fujimori
Vamos Vecino

Les élections générales péruviennes de 2000 se déroulent le 8 avril et le pour renouveler entièrement le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif du Pérou pour la période 2000-2005.

À l’issue du deuxième tour de ces élections, Alberto Fujimori est élu président de la République pour un troisième mandat consécutif, et ce, avec environ trois quarts des voix. Cet exercice demeure néanmoins entaché d'allégations de corruption, d'inconstitutionnalité et de fraude électorale, où un peu moins du tiers des bulletins de vote du deuxième tour sont déclarés invalides. Qualifié pour le second tour, le candidat Alejandro Toledo le boycotte d'ailleurs.

Système électoral des législatives[modifier | modifier le code]

Le Congrès de la République est un parlement unicaméral doté de 130 sièges pourvus pour cinq ans au scrutin proportionnel plurinominal dans 25 circonscription électoraleplurinominales. Les sièges sont répartis selon la méthode d'Hondt au quotient simple, sans seuil électoral. Les électeurs ont également la possibilité d'effectuer jusqu'à deux vote préférentiels pour des candidats de la liste choisie afin de faire monter leurs place dans celle-ci[1],[2],[3].

Le vote est obligatoire de 18 à 70 ans. Les élections ont traditionnellement lieu en avril pour une mise en place de la nouvelle législature en juillet[3].

Contexte[modifier | modifier le code]

Alberto Fujimori convoque les élections générales dans le délai prévu par la Constitution. Malgré les réactions internationales défavorables, il présente sa candidature. Selon la Constitution de 1993, un président de la République ne peut accomplir que deux mandats consécutifs. Cependant, Fujimori fait valoir qu’il avait été élu la première fois alors que la constitution de 1979 était en vigueur et que dans le cadre de la nouvelle constitution, ce ne serait que son deuxième mandat.

La congressiste Lourdes Flores cherche avec d’autres parlementaires une issue légale qui pourrait empêcher la réélection de Fujimori, mais ce dernier contrôle le Congrès. Une majorité de congressistes de l’opposition entrevoient d'organiser un référendum sur la question de la légitimité de la candidature de Fujimori, mais ce projet échoue. Les trois membres du Tribunal constitutionnel qui se sont prononcés contre la candidature de Fujimori sont destitués[4].

L'opposition doit mener une campagne dans des conditions difficiles, la télévision étant totalement contrôlée par le gouvernement, les menaces et intimidations récurrentes contre les médias indépendants, et la presse à scandales multipliant les accusations contre les représentants de l’opposition[4].

Candidatures[modifier | modifier le code]

Déroulement[modifier | modifier le code]

Premier tour[modifier | modifier le code]

Les deux candidats les mieux placés sont Alberto Fujimori et Alejandro Toledo. Toledo obtient 40,3 % des voix et Alberto Fujimori 49,8 %. Aucun n’ayant obtenu 50 % plus une voix, un second tour est nécessaire.

Deuxième tour[modifier | modifier le code]

Au second tour, Toledo demande que l’élection soit reportée, invoquant le manque de crédibilité du système électoral. Devant le refus du Jury national des élections de reporter le deuxième tour, Alejandro Toledo menace de retirer sa candidature. Cela reste une simple menace car il n’officialise pas son retrait auprès des autorités compétentes.

Alberto Fujimori obtient 74,3 % des voix mais seulement 51,2 % des suffrages exprimés. Le pourcentage de bulletins de vote nuls atteint 30 %. Le Président entame donc son 3e mandat le .

Le 28 juillet, lors de l'investiture d'Alberto Fujimori pour son troisième mandat, une manifestation pacifique est réprimée, faisant six morts et des dizaines de blessés[5].

Résultats[modifier | modifier le code]

Présidentielle[modifier | modifier le code]

Résultats[6]
Candidat Partis Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Alberto Fujimori Pérou 2000 5 528 568 49,87 6 041 685 74,33
Alejandro Toledo Pérou possible 4 460 895 40,24 2 086 215 25,67
Alberto Andrade Nous sommes le Pérou 333 048 3,00
Federico Salas Avançons 247 054 2,23
Luis Castañeda Lossio Solidarité nationale 199 814 1,80
Abel Salinas Alliance populaire révolutionnaire américaine 153 319 1,38
Ezequiel Ataucusi Gamonal Front populaire agricole du Pérou 80 106 0,72
Víctor Andrés García Belaúnde Action populaire 46 523 0,42
Máximo San Román Union pour le Pérou 36 543 0,33
Votes valides 11 085 870 91,88 8 127 900 68,88
Votes blancs ou invalides 980 359 8,12 3 672 410 31,12
Total 12 066 229 100 11 800 310 100
Abstention 2 501 239 17,17 2 767 157 19,00
Inscrits/Participation 14 567 468 82,83 14 567 467 81,00

Législatives[modifier | modifier le code]

Dénouement[modifier | modifier le code]

L’opposition à Fujimori est cependant majoritaire au Congrès, mais de nombreux congressistes des différents partis changent de camp pour aller dans celui du président. Le , Fernando Olivera (en), congressiste de l’opposition, montre une vidéo où l’on voyait Vladimiro Montesinos, bras droit de Fujimori, subornant un congressiste pour qu’il passe du côté du gouvernement.

Le gouvernement d’Alberto Fujimori tombe en novembre 2000. L’opposition récupère la majorité au Congrès, et élit Valentín Paniagua à la présidence du corps législatif.

Alberto Fujimori décide de démissionner depuis le Japon par télécopieur.

Valentín Paniagua, en tant que Président du Congrès, devint Président de la République à titre transitoire le temps de convoquer de nouvelles élections générales.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Inter-Parliamentary Union, « IPU PARLINE database: PEROU (Congreso de la República), Texte intégral » (consulté le )
  2. « Peru: Leyes Electorales / Electoral Laws » (consulté le )
  3. a et b « Decreto Ley » (consulté le )
  4. a et b « Un autoritarisme jamais démenti », sur Le Monde diplomatique,
  5. Jean-Hébert Armengaud, « Pérou: Toledo tourne la page Fujimori. », sur Libération,
  6. Elections in the Americas, A data handbook, Vol.2 South America, by Dieter Nohlen, p455