« Damour (Liban) » : différence entre les versions
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'''Damour''' ({{langue|rtl|ar|دامور}}) est une petite ville côtière chrétienne au [[Liban]], à 20 km au sud de [[Beyrouth]]. Son nom trouve probablement ses origines dans le dieu phénicien Damoros. |
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== Géographie == |
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La ville se trouve dans l'une des rares zones plates le long de la côte libanaise. Au nord du fleuve qui porte son nom, elle s'étend sur une dune surplombant la [[Mer Méditerranée|Méditerranée]]. Damour est encadrée par des plantations de bananes et des cultures de légumes. Couvrant une superficie de 10,1 km², elle est traversée par la route reliant Beyrouth à Tyr, tandis que l'autoroute [[Beyrouth]]-[[Tyr]] la sépare des plantations. Autrefois, une voie ferrée, aujourd'hui démantelée, comportait une halte dans cette ville. |
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=== Climat === |
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Damour |
Damour jouit d'un climat méditerranéen caractérisé par des hivers doux, des étés chauds, des précipitations modérées et un ensoleillement abondant. Le vent prédominant souffle depuis l'Ouest-Sud-Ouest, apportant une brise marine et occasionnellement des nuages. |
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== Églises == |
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Damour compte un total de cinq [[Église (édifice)|églises]], dont les deux plus imposantes sont Notre-Dame de Damour et Saint-Élias. En plus de ces édifices religieux majeurs, la ville abrite trois chapelles : Sainte-Thècle, Saint-Michel, qui a la distinction d'être la première église érigée à Damour, et l'église Saint-Maroun. |
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== Tourisme == |
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Grâce à sa plage de sable et à sa proximité de [[Beyrouth]], à seulement dix minutes en voiture, Damour est devenue une destination prisée des touristes, en particulier des amateurs de [[sports nautiques]]. La ville offre une multitude d'options de divertissement et de restauration le long de sa magnifique plage, avec une variété de restaurants, de cafés et de snacks. Le long des rives du [[fleuve de Damour]], se trouvent plusieurs autres restaurants. |
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== Histoire == |
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En 1302, après la prise de l'[[Arouad|île d'Arouad]], par les [[Mamelouks]], les Chypriotes ont débarqué sur le fleuve de Damour, déclenchant une bataille remportée par les [[croisés]]. L'émir [[Fakhr al-Din|Fakherddine le Grand]] y a perdu la vie, tandis que son frère, l'émir Shams al-Din Abdullah, a été retenu en otage avant d'être libéré. |
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Elle est la capitale du [[Mont Liban]] entre le {{XVIIe siècle}} et {{XXe siècle}}. |
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Au XIXe siècle, la ville a prospéré : sa plaine fertile était parsemée de mûriers et abritait douze grandes filatures. L'industrie de la soie naturelle y employait près de dix mille ouvriers et techniciens. |
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Durant les derniers siècles, Damour se trouve sur l'axe central des combats et des guerres successives. |
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La ville a également joué un rôle lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1941, lors de la [[campagne de Syrie (1941)|campagne de Syrie]], une bataille s'est déroulée à Damour entre les troupes australiennes et la [[Légion étrangère]] française, fidèle au [[gouvernement de Vichy]]. Cette bataille a ouvert la voie vers [[Beyrouth]]. |
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En 1302, après que les mamelouks prennent l'[[Arouad|île d'Arouad]], le 8 juin de la même année, les Chypriotes ont débarqué sur le fleuve de Damour. Une bataille se déroula entre l'émir [[Fakhr al-Din Abdel-Hamid bin Jamaluddin Altnokhi]], son frère l'émir Shams al-Din Abdullah accompagné d'une armée de musulmans contre les Chypriotes. La bataille fut remportée par les croisés. L'Émir fakhr Din fut tué, tandis que son frère Shams al-Din tomba en otage. Il fut libéré après cinq jours pour une rançon de trois mille dinars tyriens. |
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En mai 1860, les forces druzes perpètrent un [[massacre]] sur les habitants. |
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La ville étant un point de passage stratégique sur la route de [[Beyrouth]], le 21 juillet [[1941]], s'y déroule une des batailles de la [[campagne de Syrie (1941)|campagne de Syrie]] ayant affecté le Liban pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Les troupes australiennes, progressant vers le nord le long de la côte, prennent Damour, tenue par la [[Légion étrangère]] française, fidèle au [[gouvernement de Vichy]]. Un cessez-le-feu est conclu à l'issue de la bataille. Il n'y a plus d'obstacles en direction de Beyrouth. |
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=== Massacre de Damour par les Palestiniens === |
=== Massacre de Damour par les Palestiniens === |
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Le 9 janvier 1976, les Palestiniens assiègent Damour en coupant l'eau, l'approvisionnement et l'électricité, et interdisent à la Croix-Rouge dans la ville pour évacuer les blessés. La cité est soumise à un |
Le 9 janvier 1976, les [[Palestiniens]] assiègent Damour en coupant l'eau, l'approvisionnement et l'électricité, et interdisent à la Croix-Rouge d'entrer dans la ville pour évacuer les blessés. La cité est soumise à un bombardement à partir du 13 janvier et pendant les deux jours qui suivent. Le ministre de la Défense [[Camille Chamoun]], piégé dans la région, demanda à l'aviation de soutenir la ville. Le 16 janvier au matin, des chasseurs [[Dassault Mirage III|Mirage III]] et [[Hawker Hunter]] de l'armée de l'air libanaise font une descente sur les positions des militants palestiniens et musulmans, mais l'opération est annulée par le Premier ministre [[Rachid Karamé]]. Ce fut la dernière mission des Mirage III libanais de la [[Guerre du Liban|guerre civile]]. |
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Après une semaine de combats, les assaillants viennent à bout de la résistance des milices du [[Parti national-libéral (Liban)|PNL]] et des [[Kataëb]]. Les combats et le massacre qui s'ensuivit firent de 150 à 580 victimes, dont plusieurs membres de la famille du politicien et chef de guerre [[Elie Hobeika]]<ref>{{en}} Mordechai Nisan, ''The Conscience of Lebanon : A Political Biography of Etienne Sakr (Abu-Arz)''. Londres, Routledge, 2003.</ref>. Beaucoup de corps avaient été démembrés, de sorte que les têtes ont dû être comptées pour dénombrer les morts. Le vieux cimetière chrétien avait été détruit, les tombes profanées. Après le massacre, un grand nombre de familles quittent Damour et vont s'installer soit dans des villes ou villages libanais tel que [[Jounieh]] ou El Nabaa, ou bien émigrent vers d'autres continents ou pays tels que l'Afrique, l'Europe, le Canada ou encore l'Australie. |
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=== Depuis les années 1980 === |
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Durant l'[[Intervention militaire israélienne au Liban de 1982|invasion israélienne]] de [[1982]], l'armée de l'air israélienne bombarde la ville qui est sous l'autorité des milices palestiniennes. |
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Lors du [[conflit israélo-libanais de 2006]], l'armée de l'air israélienne détruit plusieurs ponts sur l'autoroute [[Beyrouth]]-[[Tyr]] et sur le fleuve Damour. |
Lors du [[conflit israélo-libanais de 2006]], l'armée de l'air israélienne détruit plusieurs ponts sur l'autoroute [[Beyrouth]]-[[Tyr]] et sur le fleuve Damour. |
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=== Le pont historique de Damour === |
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L'histoire de ce pont archéologique remonte à l'époque du prince-Béchir Chéhab qui lui donnait un grand intérêt, il le considérait comme un point stratégique et important de transit entre le Mont-Liban et le sud. |
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== Quartiers appartenant à la municipalité de Damour == |
== Quartiers appartenant à la municipalité de Damour == |
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* [[Michel Aoun (Evêque)|Michel Aoun]] |
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* [[Rose Ghrayeb]] |
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== Notes et références == |
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* [[Transport ferroviaire au Liban]] |
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[[Catégorie:Ville au Liban]] |
[[Catégorie:Ville au Liban]] |
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[[Catégorie:Localité |
[[Catégorie:Localité dans le district du Chouf]] |
Dernière version du 21 avril 2024 à 18:22
Damour (ar) دامور | |
Administration | |
---|---|
Pays | Liban |
Gouvernorat | Mont-Liban |
District | Chouf |
Maire Mandat |
Charles Ghafari 2016-2022 |
Démographie | |
Population | 26 956 hab. (2008) |
Géographie | |
Coordonnées | 33° 43′ 45″ nord, 35° 27′ 21″ est |
Altitude | Min. 0 m Max. 200 m |
Localisation | |
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Damour (دامور) est une petite ville côtière chrétienne au Liban, à 20 km au sud de Beyrouth. Son nom trouve probablement ses origines dans le dieu phénicien Damoros.
Géographie[modifier | modifier le code]
Situation[modifier | modifier le code]
La ville se trouve dans l'une des rares zones plates le long de la côte libanaise. Au nord du fleuve qui porte son nom, elle s'étend sur une dune surplombant la Méditerranée. Damour est encadrée par des plantations de bananes et des cultures de légumes. Couvrant une superficie de 10,1 km², elle est traversée par la route reliant Beyrouth à Tyr, tandis que l'autoroute Beyrouth-Tyr la sépare des plantations. Autrefois, une voie ferrée, aujourd'hui démantelée, comportait une halte dans cette ville.
Climat[modifier | modifier le code]
Damour jouit d'un climat méditerranéen caractérisé par des hivers doux, des étés chauds, des précipitations modérées et un ensoleillement abondant. Le vent prédominant souffle depuis l'Ouest-Sud-Ouest, apportant une brise marine et occasionnellement des nuages.
Églises[modifier | modifier le code]
Damour compte un total de cinq églises, dont les deux plus imposantes sont Notre-Dame de Damour et Saint-Élias. En plus de ces édifices religieux majeurs, la ville abrite trois chapelles : Sainte-Thècle, Saint-Michel, qui a la distinction d'être la première église érigée à Damour, et l'église Saint-Maroun.
Tourisme[modifier | modifier le code]
Grâce à sa plage de sable et à sa proximité de Beyrouth, à seulement dix minutes en voiture, Damour est devenue une destination prisée des touristes, en particulier des amateurs de sports nautiques. La ville offre une multitude d'options de divertissement et de restauration le long de sa magnifique plage, avec une variété de restaurants, de cafés et de snacks. Le long des rives du fleuve de Damour, se trouvent plusieurs autres restaurants.
Histoire[modifier | modifier le code]
En 1302, après la prise de l'île d'Arouad, par les Mamelouks, les Chypriotes ont débarqué sur le fleuve de Damour, déclenchant une bataille remportée par les croisés. L'émir Fakherddine le Grand y a perdu la vie, tandis que son frère, l'émir Shams al-Din Abdullah, a été retenu en otage avant d'être libéré.
En mai 1860, la ville a été le théâtre d'un massacre perpétré par les forces druzes contre les habitants chrétiens.
Au XIXe siècle, la ville a prospéré : sa plaine fertile était parsemée de mûriers et abritait douze grandes filatures. L'industrie de la soie naturelle y employait près de dix mille ouvriers et techniciens.
Durant la Première Guerre mondiale, la croiseur cuirassé Jeanne d'Arc a fourni des médicaments, de la nourriture et d'autres provisions essentielles à la population locale.
La ville a également joué un rôle lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1941, lors de la campagne de Syrie, une bataille s'est déroulée à Damour entre les troupes australiennes et la Légion étrangère française, fidèle au gouvernement de Vichy. Cette bataille a ouvert la voie vers Beyrouth.
Enfin, en 1942, les troupes néo-zélandaises ont construit la voie ferrée Beyrouth-Haïfa.
Massacre de Damour par les Palestiniens[modifier | modifier le code]
Le 9 janvier 1976, les Palestiniens assiègent Damour en coupant l'eau, l'approvisionnement et l'électricité, et interdisent à la Croix-Rouge d'entrer dans la ville pour évacuer les blessés. La cité est soumise à un bombardement à partir du 13 janvier et pendant les deux jours qui suivent. Le ministre de la Défense Camille Chamoun, piégé dans la région, demanda à l'aviation de soutenir la ville. Le 16 janvier au matin, des chasseurs Mirage III et Hawker Hunter de l'armée de l'air libanaise font une descente sur les positions des militants palestiniens et musulmans, mais l'opération est annulée par le Premier ministre Rachid Karamé. Ce fut la dernière mission des Mirage III libanais de la guerre civile.
Après une semaine de combats, les assaillants viennent à bout de la résistance des milices du PNL et des Kataëb. Les combats et le massacre qui s'ensuivit firent de 150 à 580 victimes, dont plusieurs membres de la famille du politicien et chef de guerre Elie Hobeika[1]. Beaucoup de corps avaient été démembrés, de sorte que les têtes ont dû être comptées pour dénombrer les morts. Le vieux cimetière chrétien avait été détruit, les tombes profanées. Après le massacre, un grand nombre de familles quittent Damour et vont s'installer soit dans des villes ou villages libanais tel que Jounieh ou El Nabaa, ou bien émigrent vers d'autres continents ou pays tels que l'Afrique, l'Europe, le Canada ou encore l'Australie.
Depuis les années 1980[modifier | modifier le code]
Durant l'invasion israélienne de 1982, l'armée de l'air israélienne bombarde la ville qui est sous l'autorité des milices palestiniennes.
Lors du conflit israélo-libanais de 2006, l'armée de l'air israélienne détruit plusieurs ponts sur l'autoroute Beyrouth-Tyr et sur le fleuve Damour.
Quartiers appartenant à la municipalité de Damour[modifier | modifier le code]
- Mar taqla Al Naame
- Mar Mikheyel Al Damour
- Khiyam Al Damour
- Saadiyat
- Ghandouriyeh
- Missiar
Natifs célèbres[modifier | modifier le code]
Notes et références[modifier | modifier le code]
- (en) Mordechai Nisan, The Conscience of Lebanon : A Political Biography of Etienne Sakr (Abu-Arz). Londres, Routledge, 2003.