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[[Fichier:Joan Blondell banned 1932 publicity photo.jpg|thumb|Photo promotionnelle de [[Joan Blondell]] en 1932, censurée ultérieurement en raison du [[Motion Picture Production Code]].]]
L’ère du cinéma '''Pré-Code''' correspond aux films tournés entre l’apparition du cinéma parlant en 1929 et l'introduction du [[Code Hays]] — un code de [[censure]] morale — qui fut appliqué à partir du {{date|1|juillet|1934|au cinéma}} aux [[États-Unis]]. Le texte de ce code de conduite pour l'[[cinéma|industrie cinématographique]] avait été rédigé en [[1929 au cinéma|1929]], mais il ne prit effet qu'en 1934.
[[Fichier:Loretta Young in Laugh, Clown, Laugh (1928).jpg|thumb|[[Nils Asther]] embrassant le pied de [[Loretta Young]] dans une scène de ''[[Ris donc, Paillasse !]]'' (''{{lang|en|Laugh, Clown, Laugh}}'') (1928), film muet réalisé juste avant la période pré-Code.]]
Le '''pré-Code''' (1929-1934) est une période de l'[[Histoire du cinéma|histoire]] du [[cinéma américain]] qui correspond aux films tournés aux États-Unis entre l'apparition du [[Cinéma parlant|parlant]] en 1929 et la nomination de [[Joseph I. Breen]], en {{date-|juillet 1934}}, à la direction de la [[Motion Picture Association of America|Motion Picture Producers and Distributors of America]] (MPPDA), c'est-à-dire avant l'application du [[code Hays]], un code de [[censure]] morale.


== Histoire ==
== Histoire ==


La période pré-Code est une période durant laquelle les films montrent plus de sexualité et plus de violence, l'objectif est de supporter voire de relancer l'attrait du public face à ce divertissement, après les bouleversements économiques générés par la crise boursière.
Le code original a été écrit par Martin Quigley, un éditeur catholique et par un [[Compagnie de Jésus|prêtre]] jésuite, le père [[Daniel A. Lord]]. Il est officiellement adopté en [[1930 au cinéma|1930]]. Il est cependant majoritairement ignoré car beaucoup le trouvent trop censeur ; son rejet est en partie dû à l'esprit libertin des [[années 1920]] et [[années 1930|1930]].
Le code original a été co-écrit par [[Martin Quigley]], un éditeur catholique et par le père [[Daniel A. Lord]], un prêtre [[Compagnie de Jésus|jésuite]]. Il est majoritairement ignoré car beaucoup le trouvent trop censeur ; son rejet est en partie dû à l'esprit [[libertin]] des [[années 1920]] et [[années 1930|1930]].


Les films des années 1920 et du début des années 1930 reflètent de manière réalsite et souvent crue pour l’époque la misère sociale (pauvreté, prostitution, femmes ou hommes entretenus), les violences sexuelles (femmes battues, violées, harcelées, souvent représentées comme des proies), les conditions de vie des parias (bagnards, [[hobo]]s), la corruption de la société et du monde du spectacle en particulier (les femmes couchant pour réussir) et une certaine licence morale libertaire, à l'égard notamment de l'adultère.
Les films des années 1920 et du début des années 1930 reflétaient de manière réaliste et souvent crue pour l’époque la misère sociale (pauvreté, [[prostitution]], femmes ou hommes entretenus), les [[Violence sexuelle|violences sexuelles]] (femmes harcelées, battues, [[viol]]ées, souvent représentées comme des proies sexuelles), les conditions de vie des parias ([[Bagne|bagnards]], [[hobo]]s), la [[corruption]] de la société et du monde du spectacle en particulier (femmes couchant pour réussir), des crimes volontiers impunis et une certaine licence morale [[libertaire]], notamment à l'égard de l'[[adultère]].


Ces films peuvent inclure des actes sexuels sous-entendus (qu'ils s'agisse d'un rapport consenti, monnayé ou d'un viol), des références à l'[[homosexualité]], au [[métissage]], mais également la consommation et le [[trafic de stupéfiants]] ou l'[[avortement]]. Les actrices jouent sans pudeur apparente vêtues de lingerie transparente, voire nues avec un minimum de dissimulation, laissant parfois entrapecevoir un sein. Violence et cruauté sont également représentées de manière explicite.
Ces films pré-Code pouvaient inclure des actes sexuels suggérés, qu'il s'agisse de rapports consentis, monnayés ou de viols, ainsi que des références à l'[[homosexualité]] ou au [[métissage]] racial. D'autres sujets délicats sont abordés comme la consommation et le [[trafic de stupéfiants]] ou encore l'[[avortement]]. Par ailleurs, les actrices montraient leurs jambes et jouaient sans pudeur apparente, vêtues de lingerie transparente ou de voiles diaphanes, voire nues avec un minimum de dissimulation, laissant parfois apercevoir un sein. Violence et cruauté étaient également représentées de manière explicite.


Or en [[1934 au cinéma|1934]], les recettes des [[cinéma|films]] s'effondrent, notamment à cause des pressions des ligues de vertus combinés aux effets de la [[Grande Dépression]]. Ainsi, l'ère du Pré-Code se termine avec l'établissement d'un bureau spécial (''Hays Office''), qui lit tous les scripts et les accepte comme valides s'ils respectent le nouveau code<ref name=libe>Anaïs Leehmann, [http://next.liberation.fr/cinema/2016/08/19/le-code-hays-et-les-vices-caches-d-hollywood_1473497 « Le code Hays et les vices cachés d’Hollywood »], ''[[Libération (journal)|Libération]], 19 août 2016.</ref>.
Or, en {{date|1934|au cinéma}}, les recettes des [[cinéma|films]] s'effondrent, notamment à cause des pressions des [[National Legion of Decency|ligues de vertus]] combinées aux effets de la [[Grande Dépression]]. L'ère du pré-Code s’achève ainsi avec l'établissement d'un bureau spécial (''Hays Office''), qui lit tous les scripts et les accepte comme valides s'ils respectent le nouveau code<ref name=libe>Anaïs Leehmann, [http://next.liberation.fr/cinema/2016/08/19/le-code-hays-et-les-vices-caches-d-hollywood_1473497 « Le code Hays et les vices cachés d’Hollywood »], ''[[Libération (journal)|Libération]], 19 août 2016.</ref>.


== Référence ==
== Notes et références ==
{{Références}}
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== Lien externe ==
== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* {{ouvrage|lang=en|titre=Pre-Code Hollywood|sous-titre=Sex, Immorality, and Insurrection in American Cinema, 1930–1934|auteur=Thomas Doherty|éditeur=[[Columbia University Press]]|isbn=978-0231500128|année=1999|pages totales= 400}}
* {{ouvrage|lang=en|titre=Forbidden Hollywood|sous-titre=The Pre-Code Era (1930-1934): When Sin Ruled the Movies|auteur=Mark A. Vieira|éditeur=Running Press Adult|isbn=978-0762466771|année=2019|pages totales= 256}}

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* {{en}} [http://www.artsreformation.com/a001/hays-code.html Le ''Motion Picture Production Code'' de 1930]
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Photo promotionnelle de Joan Blondell en 1932, censurée ultérieurement en raison du Motion Picture Production Code.
Nils Asther embrassant le pied de Loretta Young dans une scène de Ris donc, Paillasse ! (Laugh, Clown, Laugh) (1928), film muet réalisé juste avant la période pré-Code.

Le pré-Code (1929-1934) est une période de l'histoire du cinéma américain qui correspond aux films tournés aux États-Unis entre l'apparition du parlant en 1929 et la nomination de Joseph I. Breen, en , à la direction de la Motion Picture Producers and Distributors of America (MPPDA), c'est-à-dire avant l'application du code Hays, un code de censure morale.

Histoire[modifier | modifier le code]

La période pré-Code est une période durant laquelle les films montrent plus de sexualité et plus de violence, l'objectif est de supporter voire de relancer l'attrait du public face à ce divertissement, après les bouleversements économiques générés par la crise boursière. Le code original a été co-écrit par Martin Quigley, un éditeur catholique et par le père Daniel A. Lord, un prêtre jésuite. Il est majoritairement ignoré car beaucoup le trouvent trop censeur ; son rejet est en partie dû à l'esprit libertin des années 1920 et 1930.

Les films des années 1920 et du début des années 1930 reflétaient de manière réaliste et souvent crue pour l’époque la misère sociale (pauvreté, prostitution, femmes ou hommes entretenus), les violences sexuelles (femmes harcelées, battues, violées, souvent représentées comme des proies sexuelles), les conditions de vie des parias (bagnards, hobos), la corruption de la société et du monde du spectacle en particulier (femmes couchant pour réussir), des crimes volontiers impunis et une certaine licence morale libertaire, notamment à l'égard de l'adultère.

Ces films pré-Code pouvaient inclure des actes sexuels suggérés, qu'il s'agisse de rapports consentis, monnayés ou de viols, ainsi que des références à l'homosexualité ou au métissage racial. D'autres sujets délicats sont abordés comme la consommation et le trafic de stupéfiants ou encore l'avortement. Par ailleurs, les actrices montraient leurs jambes et jouaient sans pudeur apparente, vêtues de lingerie transparente ou de voiles diaphanes, voire nues avec un minimum de dissimulation, laissant parfois apercevoir un sein. Violence et cruauté étaient également représentées de manière explicite.

Or, en , les recettes des films s'effondrent, notamment à cause des pressions des ligues de vertus combinées aux effets de la Grande Dépression. L'ère du pré-Code s’achève ainsi avec l'établissement d'un bureau spécial (Hays Office), qui lit tous les scripts et les accepte comme valides s'ils respectent le nouveau code[1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Thomas Doherty, Pre-Code Hollywood : Sex, Immorality, and Insurrection in American Cinema, 1930–1934, Columbia University Press, , 400 p. (ISBN 978-0231500128)
  • (en) Mark A. Vieira, Forbidden Hollywood : The Pre-Code Era (1930-1934): When Sin Ruled the Movies, Running Press Adult, , 256 p. (ISBN 978-0762466771)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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