« Philosophie islamique » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
rectification d'une erreur lexicale
 
(38 versions intermédiaires par 18 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[Fichier:Istanbul.Sultanahmet.BlueMosque.jpg|vignette|upright=1.5|La [[mosquée du Sultan Ahmet]] à [[Istanbul]].]]
{{Unicode arabe}}
[[Fichier:Arabic aristotle.jpg|alt=Représentation arabe médiévale d'Aristote|vignette|Représentation arabe médiévale d'Aristote.]]
[[Fichier:Istanbul.Sultanahmet.BlueMosque.jpg|thumb|upright=1.5|La [[mosquée du Sultan Ahmet]] à [[Istanbul]].]]


L'expression de '''philosophie islamique'''<ref>Falsafa, {{lang-ar|الفلسفة الإسلامية}}.</ref> désigne le plus souvent les travaux [[philosophie|philosophiques]] effectués dans le cadre de la [[civilisation islamique]] ([[arabe]] ou [[persan]]e), sans nécessairement de référence religieuse ni de prise en compte de textes proprement [[islam]]iques, ce qui peut inclure des [[Juifs]], des [[Chrétien]]s et des [[libre-pensée|libres-penseurs]]. En un sens plus restreint, cette expression regroupe commodément l'ensemble du travail philosophique effectué par des penseurs de confession musulmane. À noter que la philosophie au [[Moyen Âge]] inclut principalement la [[physique]], la [[logique]], l'[[éthique]] et la [[philosophie politique]] qui sont des « sciences profanes » et non sacrées. Ces sciences visent la connaissance du monde et de l'esprit humain par des moyens rationnels et non révélés. Les philosophes s'occupent aussi de questions [[théologie|théologiques]] en se servant justement des outils de la [[logique]] et de la [[métaphysique]] [[grec]]ques, ce qui leur sera reproché par les [[tradition]]alistes et les [[littéralisme|littéralistes]] religieux. La philosophie est systématiquement pratiquée dans un cadre religieux : ce serait un [[anachronisme]] et un contresens d'affirmer que la philosophe médiévale est [[laïque]], [[Athéisme|athée]] ou indépendante de la religion (à l'exception de rares libres-penseurs comme [[Ibn al-Rawandi]] et [[Rhazès]]).
L'expression de '''philosophie islamique'''<ref>Falsafa, {{lang-ar|الفلسفة الإسلامية}}.</ref> désigne les travaux [[philosophie|philosophiques]] effectués dans le cadre de la [[civilisation islamique]] ([[arabe]], [[persan]]e {{Référence nécessaire|ou [[mongol]]e}}), ce qui inclut les philosophes musulmans, mais aussi des [[Juifs]], [[Chrétien]]s et [[libre-pensée|libres-penseurs]]. En un sens plus restreint, cette expression regroupe commodément l'ensemble du travail philosophique effectué par des penseurs de confession musulmane. À noter que la philosophie au [[Moyen Âge]] inclut la [[physique]], la [[logique]], l'[[éthique]] et la [[philosophie politique]] qui sont des « sciences profanes » et non sacrées. Ces sciences visent la connaissance du monde et de l'esprit humain par des moyens rationnels et non révélés. Les philosophes s'occupent aussi de questions [[théologie|théologiques]] en se servant des outils de la [[logique]] et de la [[métaphysique]] [[grec]]ques, ce qui leur sera reproché par les [[tradition]]alistes et les [[littéralisme|littéralistes]] religieux. La philosophie est cependant pratiquée dans un cadre religieux la plupart du temps. Il existe aussi des libres-penseurs comme [[Ibn al-Rawandi]] et [[Rhazès]].


== Débat sur la définition et l'extension de l'expression ==
== Débat sur la définition et l'extension de l'expression ==
{{refsou|L'expression « philosophie islamique » peut aussi être utilisée pour désigner la [[philosophie]] inspirée de textes [[islam]]iques présentant la conception de l’islam et sa vision}}.
{{refsou|L'expression « philosophie islamique » peut aussi être utilisée pour désigner la [[philosophie]] inspirée de textes [[islam]]iques présentant la conception de l’islam et sa vision}}.


Pour [[Henry Corbin]]<ref>Histoire de la philosophie islamique - Gallimard - 1997 - {{ISBN|2-07-032353-6}} - 523 pages - pages 21-22</ref>, la philosophie islamique désigne l'œuvre de penseurs d'une communauté religieuse caractérisée par l'expression coranique ''Ahl Al-Kitâb'' : peuple du Livre. On trouve dans ce vocabulaire philosophique le mot ''haqîqat'' dans le sens de ''révélations divines donnant la vérité, l'essence'', et de ce fait le sens spirituel. Cette conception est voisine de l'[[herméneutique]] de la [[Bible]] ou du [[Coran]]. Il ne s'y trouve cependant pas de magistère du dogme, de pères fondateurs, ni d'autorités pontificales, mais on peut y invoquer quelque inspiration prophétique, ou encore une herméneutique spirituelle dans certaines limites admises.
Pour [[Henry Corbin]]<ref>''Histoire de la philosophie islamique'', Gallimard, 1997, 523 pages, p. 21-22 {{ISBN|2-07-032353-6}}</ref>, la philosophie islamique désigne l'œuvre de penseurs d'une communauté religieuse caractérisée par l'expression coranique ''Ahl Al-Kitâb'' : peuple du Livre. On trouve dans ce vocabulaire philosophique le mot ''haqîqat'' dans le sens de ''révélations divines donnant la vérité, l'essence'', et de ce fait le sens spirituel. Cette conception est voisine de l'[[herméneutique]] de la [[Bible]] ou du [[Coran]]. Il ne s'y trouve cependant pas de magistère du dogme, de pères fondateurs, ni d'autorités pontificales, mais on peut y invoquer quelque inspiration prophétique, ou encore une herméneutique spirituelle dans certaines limites admises.


Henry Corbin insiste dans l'avant-propos de son livre sur le fait que philosophie islamique n'est pas à confondre avec philosophie arabe. De nos jours (2015), le concept « arabe » de l'usage courant ne coïncide pas non plus avec le concept religieux « islam », ni avec les limites de son univers. La désignation « arabe » ne vient pas davantage de l'usage de cette langue, car cela exclurait de célèbres penseurs iraniens ayant tous écrit en persan jusqu'aux contemporains utilisant tantôt en persan tantôt l'arabe littéraire.
Henry Corbin insiste dans l'avant-propos de son livre sur le fait que philosophie islamique n'est pas à confondre avec philosophie arabe. Le concept « arabe » de l'usage courant ne coïncide pas non plus avec le concept religieux « islam », ni avec les limites de son univers. La désignation « arabe » ne vient pas davantage de l'usage de cette langue, car cela exclurait de célèbres penseurs iraniens ayant tous écrit en persan jusqu'aux contemporains utilisant tantôt en persan tantôt l'arabe littéraire.
L'auteur compare cette situation à celles d'auteurs (Descartes, Spinoza, Kant, etc) ayant choisi d'écrire des traités en latin sans être pour autant philosophes latins ni romains.
L'auteur compare cette situation à celles d'auteurs (Descartes, Spinoza, Kant, etc) ayant choisi d'écrire des traités en latin sans être pour autant philosophes latins ni romains.


== Notion de la philosophie en islam ==
== Notion de la philosophie en islam ==
Le mot le plus proche qui est utilisé dans les textes islamiques principaux (le [[Coran]] et la [[Sunna]]) désignant la [[philosophie]] est « [[sagesse]] » (''{{lang|ar-Latn|hikma}}''). C’est pourquoi beaucoup de philosophes musulmans utilisent le mot « sagesse » comme synonyme du mot « philosophie » (''falsafa''), qui pénétra la pensée islamique comme arabisation du mot grec ''{{lang|grc-Latn|philosophia}}''. Un philosophe est un ''faylasûf'', au pluriel ''falâsifa''<ref>[[Dominique Urvoy]], [http://www.encyclopedie-humanisme.com/?Falsafa « Falsafa : ses aspects humanistes »], ''Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen'', printemps 2014.</ref>. Dans la civilisation islamique, le mot « philosophie » reste attaché aux notions de la [[philosophie antique]] (gréco-romaine). C'est en effet à partir des textes grecs traduits en [[syriaque]] et en [[arabe]] que les musulmans découvrent la philosophie, chronologiquement antérieure à l'[[islam]].

Le mot le plus proche qui est utilisé dans les textes islamiques principaux (le [[Coran]] et la [[Sunna]]) désignant la [[philosophie]] est « [[sagesse]] » (''{{lang|ar-Latn|hikma}}''). C’est pourquoi beaucoup de philosophes musulmans utilisent le mot « sagesse » comme synonyme du mot « philosophie » (''falsafa''), qui pénétra la pensée islamique comme arabisation du mot grec ''{{lang|grc-Latn|philosophia}}''. Un philosophe est un ''faylasûf'', au pluriel ''falâsifa''<ref>[[Dominique Urvoy]], [http://www.encyclopedie-humanisme.com/?Falsafa « Falsafa : ses aspects humanistes »], ''Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen'', printemps 2014.</ref>. Dans la civilisation islamique, le mot « philosophie » reste attaché aux notions de la [[philosophie antique]] (gréco-romaine). C'est en effet à partir des textes grecs traduits en [[syriaque]] et en [[arabe]] que les musulmans découvrent la philosophie, chronologiquement antérieure à l'[[islam]].


Il faut relier à ces termes le [[kalâm]], qui est une forme dialectique de théologie (fondée sur la discussion rationnelle) et le [[fiqh]], c'est-à-dire le droit. Les recherches du [[kalâm]] et du [[fiqh]] peuvent être étroitement liées à celles des philosophes, lesquels étudient les sciences profanes comme la [[logique]] ou la [[physique]].
Il faut relier à ces termes le [[kalâm]], qui est une forme dialectique de théologie (fondée sur la discussion rationnelle) et le [[fiqh]], c'est-à-dire le droit. Les recherches du [[kalâm]] et du [[fiqh]] peuvent être étroitement liées à celles des philosophes, lesquels étudient les sciences profanes comme la [[logique]] ou la [[physique]].
Ligne 21 : Ligne 20 :


== Origines et limites de la philosophie islamique ==
== Origines et limites de la philosophie islamique ==
Les sources de la philosophie islamique proviennent de l'[[islam]] en lui-même ([[Coran]] et [[Sunna]]) ainsi que de la philosophie gréco-romaine, iranienne pré-islamique et indienne. Les Grecs : [[Platon]], [[Aristote]], [[Alexandre d'Aphrodise]], les [[néoplatonisme|néoplatoniciens]]<ref>Ian Richard Netton, [http://www.muslimphilosophy.com/ip/rep/H003.htm « Neoplatonism in Islamic philosophy »], sur ''Muslim Philosophy'', 1998.</ref>, mais aussi le [[cynisme]]<ref>Adeline Baldacchino et [[Michel Onfray]], présentation de [[Diogène de Sinope|Diogène]], ''Fragments inédits'', Paris, Autrement, 2014.</ref>, et l'[[atomisme]] que l'on retrouve dans le [[Kalâm]]<ref>[[Inès Safi]], [http://islam-science.net/atomisme-kalam-et-tawhid-par-ines-safi-3237/ « Atomisme, Kalâm et Tawhîd », sur ''Islam & Science'', le 5 novembre 2014].</ref>. Les Romains : la médecine de [[Claude Galien]], mentionnée par [[Ali Benmakhlouf]], spécialiste de philosophie islamique et d'[[Averroès]]<ref>[[Ali Benmakhlouf]], [http://www.scienceshumaines.com/qu-est-ce-que-la-philosophie-islamique_fr_35274.html « Qu'est-ce que la philosophie islamique ? »], ''Sciences humaines'', Grands Dossiers – Hors-série n°4, nov./déc. 2015-jan. 2016.</ref>. L'Inde et l'Iran pré-islamique : le [[zoroastrisme]] notamment.

Les sources de la philosophie islamique proviennent de l'[[islam]] en lui-même ([[Coran]] et [[Sunna]]) ainsi que de la philosophie gréco-romaine, iranienne pré-islamique et indienne. Les Grecs : [[Platon]], [[Aristote]], [[Alexandre d'Aphrodise]], les [[néoplatonisme|néoplatoniciens]]<ref>Ian Richard Netton, [http://www.muslimphilosophy.com/ip/rep/H003.htm « Neoplatonism in Islamic philosophy »], sur ''Muslim Philosophy'', 1998.</ref>, mais aussi le [[cynisme]]<ref>Adeline Baldacchino et [[Michel Onfray]], présentation de [[Diogène de Sinope|Diogène]], ''Fragments inédits'', Paris, Autrement, 2014.</ref>, et l'[[atomisme]] que l'on retrouve dans le [[Kalâm]]<ref>[[Inès Safi]], [http://islam-science.net/atomisme-kalam-et-tawhid-par-ines-safi-3237/ « Atomisme, Kalâm et Tawhîd », sur ''Islam & Science'', le 5 novembre 2014].</ref>. Les Romains : la médecine de [[Claude Galien]], mentionnée par [[Ali Benmakhlouf]], spécialiste de philosophie islamique et d'[[Averroès]]<ref>[[Ali Benmakhlouf]], [http://www.scienceshumaines.com/qu-est-ce-que-la-philosophie-islamique_fr_35274.html « Qu'est-ce que la philosophie islamique ? »], ''Sciences humaines'', Grands Dossiers – Hors-série n°4, nov./déc. 2015-jan. 2016.</ref>. L'Inde et l'Iran pré-islamique : le [[zoroastrisme]] notamment.


C'est en cherchant à affiner la doctrine de l'islam et à interpréter correctement les [[hadith]], tout en extrapolant sur les questions religieuses qui n'avaient pas été explicitement tranchées dans le Coran qu'avec la méthode de l'[[ijtihad|idjtihâd]] s'ouvrent les premiers débats philosophiques et théologiques en Islam, notamment entre les partisans du [[libre arbitre]] ou ''[[Qadar]]'' (de l'arabe : ''qadara'', qui a le pouvoir), et les [[djabarites]] (de ''djabr'' force), partisans du [[fatalisme]].
C'est en cherchant à affiner la doctrine de l'islam et à interpréter correctement les [[hadith]], tout en extrapolant sur les questions religieuses qui n'avaient pas été explicitement tranchées dans le Coran qu'avec la méthode de l'[[ijtihad|idjtihâd]] s'ouvrent les premiers débats philosophiques et théologiques en Islam, notamment entre les partisans du [[libre arbitre]] ou ''[[Qadar]]'' (de l'arabe : ''qadara'', qui a le pouvoir), et les [[djabarites]] (de ''djabr'' force), partisans du [[fatalisme]].
Ligne 33 : Ligne 31 :
* Les théologies littéralistes
* Les théologies littéralistes


La conscience religieuse de l'islam est un pacte éternel de fidélité (et non pas fondée sur un fait de l'histoire). {{citation|Ne suis-je pas votre Seigneur ?}}<ref>[[Coran]] 7:171.</ref> est l'interrogation divine posée aux Esprits des humains préexistant au monde terrestre. Le philosophe [[Nasir e Khosraw|Nâsir-e Khosraw]] ({{s mini-|V|e}}/{{s mini-|XI|e}} s.), une des grandes figures de l'Ismaélisme iranien, énonçait que {{citation|l'aspect exotérique de l'Idée (''mamthûl'') qui devient religion positive (''mithâl'') est en perpétuelle fluctuation avec les cycles et périodes du monde. C'est une énergie divine qui n'est pas en devenir}}. Elle ne peut être dictée par des dogmes, par un Magistère. Mais elle requiert des Guides, des Initiateurs. La pensée philosophique en Islam se meut par un double mouvement vertical de progression depuis l'origine (''mabda''') et de retour à l'origine (''ma'âd''). Il s'agit de l'espace et non du temps<ref>[[Henry Corbin]], ''Histoire de la philosophie islamique'', Paris, Gallimard, 1997 - {{ISBN|2-07-032353-6}} - 523 pages - p. 24-25.</ref>.
La conscience religieuse de l'islam est un pacte éternel de fidélité (et non pas fondée sur un fait de l'histoire). {{citation|Ne suis-je pas votre Seigneur ?}}<ref>[[Coran]] 7:171.</ref> est l'interrogation divine posée aux Esprits des humains préexistant au monde terrestre. Le philosophe [[Nasir e Khosraw|Nâsir-e Khosraw]] ({{s mini-|V}}/{{s mini-|XI}} s.), une des grandes figures de l'Ismaélisme iranien, énonçait que {{citation|l'aspect exotérique de l'Idée (''mamthûl'') qui devient religion positive (''mithâl'') est en perpétuelle fluctuation avec les cycles et périodes du monde. C'est une énergie divine qui n'est pas en devenir}}. Elle ne peut être dictée par des dogmes, par un Magistère. Mais elle requiert des Guides, des Initiateurs. La pensée philosophique en Islam se meut par un double mouvement vertical de progression depuis l'origine (''mabda''') et de retour à l'origine (''ma'âd''). Il s'agit de l'espace et non du temps<ref>[[Henry Corbin]], ''Histoire de la philosophie islamique'', Paris, Gallimard, 1997, 523 pages, p. 24-25 {{ISBN|2-07-032353-6}}</ref>.


=== Le ''Kalâm'' ===
=== Le ''Kalâm'' ===
{{section à sourcer|date=mars 2017}}
{{section à sourcer|date=mars 2017}}
{{Article détaillé|Kalâm}}
Si on considérait que la définition de la philosophie est que cette dernière est une tentative de construire un concept et une vision totalisante de l’Univers et la Vie, alors les débuts de ces travaux dans la civilisation islamique ont commencé comme un mouvement dans les débuts de l’État Islamique, il commença par [[kalâm]], et atteint son sommet au {{s-|IX|e}} quand les musulmans ont connu la philosophie grecque ancienne, ce qui conduit à la génération d’une assemblée de philosophes musulmans qui différaient des savants du kalâm.
Si on considérait que la définition de la philosophie est que cette dernière est une tentative de construire un concept et une vision totalisante de l’Univers et la Vie, alors les débuts de ces travaux dans la civilisation islamique ont commencé comme un mouvement dans les débuts de l'islam, il commença par le [[kalâm]], et atteignit son sommet au {{s-|IX}} quand les musulmans ont connu la philosophie grecque ancienne, ce qui conduisit à la génération d’une assemblée de philosophes musulmans qui différaient des savants du kalâm.


Le kalâm se basait premièrement sur les textes légitimes comme le Coran et la Sunna et sur des façons logiques linguistiques pour construire un argument afin de faire face à ceux qui essayaient d’attaquer les vérités de l’Islam, alors que les philosophes mousha’in, et ce sont les philosophes musulmans qui ont adopté la philosophie grecque, avaient pour première référence le concept d’[[Aristote]] ou celui de [[Platon]] qu’ils considéraient harmonieux avec les textes et l’esprit de l’Islam. Et d’après leurs tentatives d’utiliser la logique pour analyser ce qu’ils considéraient des lois universelles invariables issues de la volonté de Dieu, ils font d’abord les premières tentatives conciliatoire dans le concept du Créateur entre la notion Islamique de « [[Allah]] » (nom de Dieu) et la notion philosophique grecque du premier principe ou la première pensée.
Le kalâm se basait premièrement sur les textes légitimes comme le Coran et la Sunna et sur des façons logiques linguistiques pour construire un argument afin de faire face à ceux qui essayaient d’attaquer les vérités de l’Islam, alors que les philosophes mousha’in, et ce sont les philosophes musulmans qui ont adopté la philosophie grecque, avaient pour première référence le concept d’[[Aristote]] ou celui de [[Platon]] qu’ils considéraient harmonieux avec les textes et l’esprit de l’Islam. Et d’après leurs tentatives d’utiliser la logique pour analyser ce qu’ils considéraient des lois universelles invariables issues de la volonté de Dieu, ils font d’abord les premières tentatives conciliatoire dans le concept du Créateur entre la notion Islamique de « [[Allah]] » (nom de Dieu) et la notion philosophique grecque du premier principe ou la première pensée.


Le kalām s'est construit dans le conflit entre deux grands courants, les [[Mutazilisme|mutazilites]] et les [[Acharisme|acharites]]<ref>{{Chapitre|prénom1=Hervé|nom1=Bleuchot|titre chapitre=Chapitre II. Formation des principaux rites du droit musulman : 2e-3e/viii-ixe siècles|titre ouvrage=Droit musulman : Tome 1 : Histoire. Tome 2 : Fondements, culte, droit public et mixte|éditeur=Presses universitaires d’Aix-Marseille|collection=Droit et religions|date=2015-04-15|isbn=978-2-8218-5332-4|lire en ligne=http://books.openedition.org/puam/988|consulté le=2021-10-17|passage=75–123}}</ref>. Ces derniers, pour des raisons historiques, l'ont emporté, de sorte que le mutazilisme a presque disparu<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Louis|nom1=Gardet|prénom2=M. M.|nom2=Anawati|prénom3=Georges C.|nom3=Anawati|titre=Introduction à la théologie musulmane: essai de théologie comparée|éditeur=J. Vrin|date=1948|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Hw_YAAAAMAAJ&newbks=0&hl=fr|consulté le=2021-10-17}}</ref>. Mais l'acharisme a emprunté à ses adversaires certains concepts et problèmes, et surtout l'art de la dialectique<ref>Mohyddin Yahiya. La pensée classique arabe. 3, L'aurore du kalam. 4, Le kalâmd'Al-Ash'Ari. 5, L'asharisme après al-Ash'ari. ([http://openaccess.uoc.edu/webapps/o2/bitstream/10609/54442/1/La%20pens%C3%A9e%20classique%20arabe_Portada.pdf en ligne])</ref> - le souci de justifier rationnellement ses positions, au lieu de se contenter de recourir à l'argument d'autorité. Cette exigence a conduit les théologiens acharites à évoluer, introduisant progressivement les méthodes rationnelles des philosophes (en particulier la syllogistique d'Aristote) dans la théologie. Jusqu'à ce que, parfois, la frontière entre kalām et falsafa devienne ténue, comme cela a été reproché à [[Fakhr ad-Dîn ar-Râzî|Fakhr ad-Din ar-Razi]]<ref>Louis Gardet, M. M. Anawati et Georges C. Anawati, , J. Vrin, 1948 <small>([https://books.google.com/books?id=Hw_YAAAAMAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&hl=fr lire en ligne])</small>, {{p.|75-76}}</ref>{{,}}<ref>Ar-Rāzī. Traité sur les noms divins. Notice biographique par Maurice Gloton, p. 24 ([[iarchive:ar-ra-zi-traite-sur-les-noms-divins/page/24/mode/2up|en ligne]])</ref>.
=== La ''Falsafa'' ===

{{section à sourcer|date=mars 2017}}
=== La ''falsafa'' ===
La philosophie islamique se développe de l’étape d’étude des thèmes qui ne se prouvent que par le reportage et le culte à l’étape dont l’épreuve est limitée aux preuves logiques, mais le point commun au cours de cet étendu historique était de connaitre Dieu et de prouver la présence du Créateur. Ce mouvement philosophique atteint un tournant très important avec Ibn Rouchd qui invoqua le principe de la liberté et la domination de la raison d’après l’observation et l’expérience. Le premier philosophe arabe à apparaître était [[Al-Kindi]] qui a le titre du premier professeur arabe, après fut [[Al-Ghazâlî]] qui adopta beaucoup d’idées d’Aristote au sujet de l’intellect efficace, présenta le monde et le concept de la langue naturelle. [[Al-Fârâbî]] fonda une école intellectuelle dont : [[al-‘Āmirī]], Alsajstani et Altawhidi. Al-Ghazâlî est l'un des premiers à réconcilier la logique et les sciences islamiques, quand il cherche à démontrer que les méthodes de la logique grecque peuvent être neutres et séparées des concepts métaphysiques grecs. Il détaille l'explication de la logique et il l'utilise dans la science de ''faqh'', mais par contre, il attaqua les visions philosophiques des philosophes musulmans ''mousha’in'' dans le livre ''[[Tahafut al-Falasifa|L'Incohérence des philosophes]]''<ref>Henry Corbin, ''idem'', p. 259.</ref> (''[[Tahafut al-Falasifa|Tahâfut al-falâsifa]]''), plus tard, Ibn Rouch (connu sous le nom d'[[Averroès]] en Occident) dans son livre ''[[Incohérence de l'Incohérence]]'' (''Tahâfut at-tahâfut'')<ref>''Ibidem''.</ref> répond à ses attaques.
En toute rigueur, la ''falsafa'' (فلسفة) n'est pas synonyme de [[philosophie]] en général, mais désigne de façon précise les philosophes du [[Moyen Âge]] musulman : [[Al-Kindi]] (Alkindus), [[Al-Fârâbî]] (Alpharabius) et [[Avicenne|Ibn Sina]] (Avicenne) en sont les principaux représentants. Ils se caractérisent par leur effort pour articuler la [[Révélation]] et la [[raison]], l'enseignement du [[Coran]] et celui des Grecs (surtout [[Aristote]], [[Platon]] et les [[Néoplatonisme|néoplatoniciens]])<ref>{{Article |prénom1=Roger |nom1=Arnaldez |titre=L'œuvre de Fakhr al-Dīn al-Rāzi, commentateur du Coran et philosophe |périodique=Cahiers de Civilisation Médiévale |volume=3 |numéro=11 |date=1960 |doi=10.3406/ccmed.1960.1153 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ccmed_0007-9731_1960_num_3_11_1153 |consulté le=2021-10-17 |pages=310 }}</ref>. On peut définir les ''falasifa'' (équivalent du grec ''philosophos'') comme les philosophes musulmans hellénisants<ref>{{Ouvrage|prénom1=Henry|nom1= Corbin|titre=Histoire de la philosophie islamique|passage=216|éditeur=Gallimard|date=1964}}</ref>.{{section à sourcer|date=mars 2017}}La philosophie islamique se développe de l’étape d’étude des thèmes qui ne se prouvent que par le reportage et le culte à l’étape dont l’épreuve est limitée aux preuves logiques, mais le point commun au cours de cet étendu historique était de connaître Dieu et de prouver la présence du Créateur{{Pas clair|date=juillet 2022}}. Ce mouvement philosophique atteint un tournant très important avec Ibn Rouchd qui invoqua le principe de la liberté et la domination de la raison d’après l’observation et l’expérience. Le premier philosophe arabe à apparaître était [[Al-Kindi]] qui a le titre du premier professeur arabe, après fut [[Al-Ghazâlî]] qui adopta beaucoup d’idées d’Aristote au sujet de l’intellect efficace, présenta le monde et le concept de la langue naturelle. [[Al-Fârâbî]] fonda une école intellectuelle dont : [[al-‘Āmirī]], Alsajstani et Altawhidi. Al-Ghazâlî est l'un des premiers à réconcilier la logique et les sciences islamiques, quand il cherche à démontrer que les méthodes de la logique grecque peuvent être neutres et séparées des concepts métaphysiques grecs. Il détaille l'explication de la logique et il l'utilise dans la science du ''[[Jurisprudence islamique|fiqh]]'', mais par contre, il attaqua les visions philosophiques des philosophes musulmans ''mousha’in'' dans le livre ''[[Tahafut al-Falasifa|L'Incohérence des philosophes]]''{{sfn|Corbin|2017|p=259|loc=|id=}} (''[[Tahafut al-Falasifa|Tahâfut al-falâsifa]]'') ; plus tard, Ibn Rochd de Cordoue (connu sous le nom d'[[Averroès]] en Occident), dans son livre ''[[Incohérence de l'Incohérence|L'Incohérence de l'Incohérence]]'' (''Tahâfut at-tahâfut''){{sfn|Corbin|2017|p=259|loc=|id=}}, répond à ses attaques.


=== « Ahl al hadîth » ===
=== « Ahl al hadîth » ===
De là, quelques-uns refusaient toujours de discuter des recherches portant sur des sujets divins et la nature du Créateur et la Créature, et préfèrent se contenter de ce qui est écrit dans le Coran et la Sunna. Ce mouvement connu sous le nom de « Ahl al Hadîth », et à qui se rapportent la plupart de ceux qui ont travaillé dans le « fiqh » islamique se doutait toujours de l’importance de la logique de la philosophie. Et il existe encore des mouvements islamiques qui croient qu’il « {{refnec|n’existe pas de philosophes musulmans et que cette expression est incorrecte, l’Islam a ses savants qui suivent le Coran et la Sunna, tandis que celui qui travaille dans la philosophie est un hérésiarque dupeur.}} ».
De là, quelques-uns refusaient toujours de discuter des recherches portant sur des sujets divins et la nature du Créateur et la Créature, et préfèrent se contenter de ce qui est écrit dans le Coran et la Sunna. Ce mouvement connu sous le nom de « Ahl al Hadîth », et à qui se rapportent la plupart de ceux qui ont travaillé dans le « fiqh » islamique se doutait toujours de l’importance de la logique de la philosophie. Et il existe encore des mouvements islamiques qui croient qu’il « {{refnec|n’existe pas de philosophes musulmans et que cette expression est incorrecte, l’Islam a ses savants qui suivent le Coran et la Sunna, tandis que celui qui travaille dans la philosophie est un hérésiarque dupeur}} ».


Dans une étape tardive de la civilisation islamique, apparaît un mouvement critique de la philosophie, dont le plus important des chefs est [[Ibn Taymiyya]] qui est considéré comme opposant à la philosophie et appartenant au mouvement de « Ahl Hadith » refusant tout travail philosophique, mais ce qu’il dit des modes (procédés) de la logique grecque et sa tentative de le lier aux concepts métaphysiques (contrairement à ce que Al Ghazali voulait clarifier) dans son livre « Répondre aux Logiques » qui a été considéré par certains des essayistes arabes contemporains comme étant une critique de la philosophie grecque, bien plus qu’une simple critique pour elle, sa critique est bâtie sur une recherche profonde des procédés de la logique et la philosophie et une tentative de construire une nouvelle philosophie, cette dernière fut une préface du transfert de la réalité du (kully) jusqu’à sa nomination.{{Incompréhensible}}
Dans une étape tardive de la civilisation islamique, apparaît un mouvement critique de la philosophie, dont le plus important des chefs est [[Ibn Taymiyya]] qui est considéré comme opposant à la philosophie et appartenant au mouvement de « Ahl Hadith » refusant tout travail philosophique, mais ce qu’il dit des modes (procédés) de la logique grecque et sa tentative de le lier aux concepts métaphysiques (contrairement à ce que Al Ghazali voulait clarifier) dans son livre « Répondre aux Logiques » qui a été considéré par certains des essayistes arabes contemporains comme étant une critique de la philosophie grecque, bien plus qu’une simple critique pour elle, sa critique est bâtie sur une recherche profonde des procédés de la logique et la philosophie et une tentative de construire une nouvelle philosophie, cette dernière fut une préface du transfert de la réalité du (kully) jusqu’à sa nomination.{{Incompréhensible}}
Ligne 56 : Ligne 56 :
La [[Madhhab]] [[motazilisme|motazilite]] est née d'une opposition aux vues traditionnelles des musulmans partisans du [[califat]]. Puis, s'intéressant aux attaques que subissait l'islam de la part des non-musulmans, ces motazilistes devinrent rapidement obsédés par le débat avec les autres théologies et courants de pensée à l'intérieur de l'Islam lui-même.
La [[Madhhab]] [[motazilisme|motazilite]] est née d'une opposition aux vues traditionnelles des musulmans partisans du [[califat]]. Puis, s'intéressant aux attaques que subissait l'islam de la part des non-musulmans, ces motazilistes devinrent rapidement obsédés par le débat avec les autres théologies et courants de pensée à l'intérieur de l'Islam lui-même.


Très rapidement, encouragée par le calife [[Al-Mamun (Abbasside)|Al-Mamun]] qui fit du motazilisme la doctrine officielle en [[827]] et créera la [[Maison de la sagesse]] en [[832]], la philosophie grecque fut introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. L'[[École péripatétique]] commença à avoir des représentants parmi eux : ce fut le cas d'[[Al-Kindi]], d'[[Al-Fârâbî]], d'Ibn Sina ([[Avicenne]]), et d'Ibn Rushd ([[Averroès]]).
Très rapidement, encouragée par le calife [[Al-Mamun (Abbasside)|Al-Mamun]] qui fit du motazilisme la doctrine officielle en [[827]] et créera la [[Maison de la sagesse]] en [[832]], la philosophie grecque fut introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. L'[[École péripatétique]] commença à avoir des représentants parmi eux : ce fut le cas d'[[Al-Kindi]], d'[[Al-Fârâbî]], d'Ibn Sina ([[Avicenne]]), et d'Ibn Rushd ([[Averroès]]).


Ceux qui cherchaient par une démonstration philosophique à conforter et démontrer le bien-fondé de leur foi religieuse ont été recrutés par [[Hunayn ibn Ishaq]], un [[arabes chrétiens|arabe chrétien]] qui dirigea la [[maison de la sagesse]] dans les [[années 870|870]]. Ils ont collecté, traduit et synthétisé tout ce que le génie des cultures grecque, indienne, iranienne avait pu produire avant d'entreprendre les commentaires sur ces œuvres et de former les bases de la philosophie musulmane des {{IXe s}} et {{Xe siècle}}s. Ceux qui utiliseront cette méthodologie dite ''[[Ilm]]-al-Kalâm'' basée sur la [[dialectique]] grecque seront appelés ''mutakalamin''. En réponse au [[motazilisme]], [[Ash'ari|Abu al-Hasan al-Ash'ari]], initialement un motaziliste lui-même, développa le Kalâm et fonda l'école de pensée [[acharisme|asharite]] qui s'appuyait sur cette méthodologie. Ainsi le kalâm et la falsafa influenceront plusieurs [[madhhab]]s. Les [[Karaïsme|Karaïtes]], une branche du [[judaïsme]], s'inspirent aussi peu à peu de la forme dialectique de la kalâm pour s'opposer à leurs adversaires. Ces philosophes se font appeler les ''Mas'udi''<ref>« Notes et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque Royale », {{Rom|viii}}. 349-351.</ref>. Leurs arguments et raisonnement influenceront en retour les vues musulmanes.
Ceux qui cherchaient par une démonstration philosophique à conforter et démontrer le bien-fondé de leur foi religieuse ont été recrutés par [[Hunayn ibn Ishaq]], un [[arabes chrétiens|arabe chrétien]] qui dirigea la [[maison de la sagesse]] dans les [[années 870|870]]. Ils ont collecté, traduit et synthétisé tout ce que le génie des cultures grecque, indienne, iranienne avait pu produire avant d'entreprendre les commentaires sur ces œuvres et de former les bases de la philosophie musulmane des {{IXe s}} et {{Xe siècle}}s. Ceux qui utiliseront cette méthodologie dite ''[[Ilm]]-al-Kalâm'' basée sur la [[dialectique]] grecque seront appelés ''mutakalamin''. En réponse au [[motazilisme]], [[Ash'ari|Abu al-Hasan al-Ash'ari]], initialement un motaziliste lui-même, développa le Kalâm et fonda l'école de pensée [[acharisme|asharite]] qui s'appuyait sur cette méthodologie. Ainsi le kalâm et la falsafa influenceront plusieurs [[madhhab]]s. Les [[Karaïsme|Karaïtes]], une branche du [[judaïsme]], s'inspirent aussi peu à peu de la forme dialectique de la kalâm pour s'opposer à leurs adversaires. Ces philosophes se font appeler les ''Mas'udi''<ref>« Notes et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque Royale », {{Rom|viii}}. 349-351.</ref>. Leurs arguments et raisonnement influenceront en retour les vues musulmanes.
Ligne 64 : Ligne 64 :
Les [[Ismaélisme|ismaéliens]] ne sont pas à l'écart de l’influence de la philosophie [[Néoplatonisme|néoplatonicienne]] et plusieurs penseurs collaborent pour produire à [[Bassora]] une encyclopédie : la [[Ikhwan al-Safa]].
Les [[Ismaélisme|ismaéliens]] ne sont pas à l'écart de l’influence de la philosophie [[Néoplatonisme|néoplatonicienne]] et plusieurs penseurs collaborent pour produire à [[Bassora]] une encyclopédie : la [[Ikhwan al-Safa]].


=== {{s-|XII|e}} et falsafa ===
=== {{s-|XII}} et falsafa ===
Le {{XIIe siècle}} {{refnec|voit l'apothéose de la philosophie pure et le déclin du [[Kalâm]], plus tard. Cette exaltation de la philosophie doit être attribuée, pour une large part au persan [[Al-Ghazâlî]] et au juif [[Juda Halevi]]. En émettant des critiques, ils ont produit par réaction un courant favorable à la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs théories plus logiques et plus claires}}. [[Avempace]] et [[Averroès]] ont produit des œuvres importantes de la philosophie. Averroès clôt le débat par son œuvre d'une certaine audace. La fureur des [[islam|orthodoxes]] est en effet telle que le débat n'est plus possible. Ces derniers s'en prennent sans distinction à tous les philosophes et font brûler les livres. Avec la mort d'Averroès, l'école de pensée péripatétique arabe a décliné tandis que la perte de l'Espagne au profit des chrétiens permettra au débat de se poursuivre en [[Occident]], par l'intermédiaire des [[Juifs]], et plus particulièrement de [[Moïse Maïmonide]].
Le {{XIIe siècle}} {{refnec|voit l'apothéose de la philosophie pure et le déclin du [[Kalâm]], plus tard. Cette exaltation de la philosophie doit être attribuée, pour une large part au persan [[Al-Ghazâlî]] et au juif [[Juda Halevi]]. En émettant des critiques, ils ont produit par réaction un courant favorable à la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs théories plus logiques et plus claires}}. [[Avempace]] et [[Averroès]] ont produit des œuvres importantes de la philosophie. Averroès clôt le débat par son œuvre d'une certaine audace. La fureur des [[islam|orthodoxes]] est en effet telle que le débat n'est plus possible. Ces derniers s'en prennent sans distinction à tous les philosophes et font brûler les livres. Avec la mort d'Averroès, l'école de pensée péripatétique arabe a décliné tandis que la perte de l'Espagne au profit des chrétiens permettra au débat de se poursuivre en [[Occident]], par l'intermédiaire des [[Juifs]], et plus particulièrement de [[Moïse Maïmonide]].


{{refnec|En Orient, la philosophie péripatétique s'est poursuivie à la cour des empereurs [[Empire ottoman|ottomans]], en [[Iran]] ou en [[Inde]] comme avec les philosophes méconnus comme [[Chah Waliullah]] et [[Ahmad Sirhindi]]. Des écoles se sont fondées telle que celle de [[Ibn Arabi]], [[Sohrawardi]] et [[Molla Sadra Shirazi]] et sont toujours actives. De plus, la logique a continué à être enseignée dans les séminaires religieux jusqu'à aujourd'hui. Il est de tradition de séparer les écoles philosophiques concernées par les croyances [[chiite]]s et celles qui ne le sont pas.}}
{{refnec|En Orient, la philosophie péripatétique s'est poursuivie à la cour des empereurs [[Empire ottoman|ottomans]], en [[Iran]] ou en [[Inde]] comme avec les philosophes méconnus comme [[Chah Waliullah]] et [[Ahmad Sirhindi]]. Des écoles se sont fondées telle que celle de [[Ibn Arabi]], [[Sohrawardi]] et [[Molla Sadra Shirazi]] et sont toujours actives. De plus, la logique a continué à être enseignée dans les séminaires religieux jusqu'à aujourd'hui. Il est de tradition de séparer les écoles philosophiques concernées par les croyances [[chiite]]s et celles qui ne le sont pas.}}


=== Du {{s mini-|XII|e}} au {{s mini-|XIX|e}} ===
=== Du {{s mini-|XII}} au {{s mini-|XIX}} ===
{{refnec|À partir du {{s-|XII|e}}, la pensée philosophique musulmane va se disperser dans des mouvements souvent empreints de beaucoup de mysticisme et de moins en moins d'esprit critique rationnel.}}
{{refnec|À partir du {{s-|XII}}, la pensée philosophique musulmane va se disperser dans des mouvements souvent empreints de beaucoup de mysticisme et de moins en moins d'esprit critique rationnel.}}

Par ailleurs, l'analyse et l’exégèse des textes est désormais figé par la « majorité » (concrètement « les pouvoirs politiques en place »).
Par ailleurs, l'analyse et l’exégèse des textes est désormais figé par la « majorité » (concrètement « les pouvoirs politiques en place »).


Parmi les petits mouvements connus notamment en Perse, on peut citer:
Parmi les petits mouvements connus notamment en Perse, on peut citer:
Ligne 81 : Ligne 82 :
=== De la ''Nahda'' à nos jours ===
=== De la ''Nahda'' à nos jours ===
La ''[[hikmah]]'' continue à être enseignée. La ''[[Nahda]]'' ou Renaissance voit se développer de nouvelles réflexions philosophiques, théologiques et politiques dans le monde islamique. [[Allama Muhammad Iqbal]] est un grand penseur du sous-continent indien qui a réformé et a revigoré la philosophie islamique au début du {{XXe siècle}}.
La ''[[hikmah]]'' continue à être enseignée. La ''[[Nahda]]'' ou Renaissance voit se développer de nouvelles réflexions philosophiques, théologiques et politiques dans le monde islamique. [[Allama Muhammad Iqbal]] est un grand penseur du sous-continent indien qui a réformé et a revigoré la philosophie islamique au début du {{XXe siècle}}.
{{article détaillé|Philosophie islamique contemporaine}}


== Philosophes islamiques ==
== Philosophes islamiques ==
{{article détaillé|Philosophes de l'islam}}
{{article détaillé|Philosophes de l'islam}}
Un ''faylasuf'' est un [[philosophe]] arabe, héritier de la philosophie grecque dans le contexte particulier de l'islam (''falsafa''). Les ''mutakalamin'' sont les partisans de la [[Kalâm]].
Un ''faylasuf'' est un [[philosophe]] arabe, héritier de la [[Philosophie en Grèce antique|philosophie grecque]] dans le contexte particulier de l'islam (''falsafa''). Les ''mutakallimin'' sont les partisans du ''[[Kalâm]]''.


Les principaux philosophes islamiques sont :
Les principaux philosophes islamiques sont :
Ligne 132 : Ligne 134 :
# [[‘Abd al-Karīm b. Ibrāhīm al-Jīlī|Abd-al-karim Jili]] {{lang|rtl|ar|عبدالكريم جيلى}}
# [[‘Abd al-Karīm b. Ibrāhīm al-Jīlī|Abd-al-karim Jili]] {{lang|rtl|ar|عبدالكريم جيلى}}
# [[Ne'mat-o-allah vali kermani]] {{lang|rtl|ar|نعمت الله ولى كرمانى}}
# [[Ne'mat-o-allah vali kermani]] {{lang|rtl|ar|نعمت الله ولى كرمانى}}
# [[Hurufisme|Huroofi]] et [[Bektachi|Baktashi]] {{lang|rtl|ar|حروفى و بكتاشى}}
# [[Hurufisme|Huroofi]] et [[Bektachi|Baktashi]] {{lang|rtl|ar|حروفى و بكتاشى}}
# [[Djami]] {{lang|rtl|ar|جامى}}
# [[Djami]] {{lang|rtl|ar|جامى}}
# [[Hossein Kashefi]] {{lang|rtl|ar|حسين كاشفى}}
# [[Hossein Kashefi]] {{lang|rtl|ar|حسين كاشفى}}
Ligne 139 : Ligne 141 :
# [[Zahbiyye]] {{lang|rtl|ar|ذهبيه}}
# [[Zahbiyye]] {{lang|rtl|ar|ذهبيه}}
|
|
# [[Nasir ad-Din at-Tusi]] (d. [[1274]]) {{lang|rtl|ar|خواجه نصيرالدين طوسي}}
# [[Nasir ad-Din at-Tusi]] (d. [[1274]]) {{lang|rtl|ar|خواجه نصيرالدين طوسي}}
# Isa'ili {{lang|rtl|ar|اسماعيليان}}
# Isa'ili {{lang|rtl|ar|اسماعيليان}}
# Shahab al-Din [[Sohrawardi]] (d. [[1191]]) et la [[philosophie illuminative]] {{lang|rtl|ar|شهاب الدين سهروردى و مكتب اشراق}}
# Shahab al-Din [[Sohrawardi]] (d. [[1191]]) et la [[philosophie illuminative]] {{lang|rtl|ar|شهاب الدين سهروردى و مكتب اشراق}}
Ligne 170 : Ligne 172 :
* Seyyed [[Hossein Nasr]].
* Seyyed [[Hossein Nasr]].
* En [[Malaisie]], Syed [[Muhammad Naquib al-Attas]], un penseur en métaphysique.
* En [[Malaisie]], Syed [[Muhammad Naquib al-Attas]], un penseur en métaphysique.
* Allameh Hassan Hassanzadeh Amoli
* Allameh [[Hassan Hasanzadeh Amoli|Hassan Hassanzadeh Amoli]]
* Allameh [[Abdollah Javadi-Amoli|Abdollah Javadi Amoli]]
* [[Abdul Husein Khosropanah|Abdolhossein Khosropanah]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 177 : Ligne 181 :
== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{autres projets
{{autres projets
| wikiversity = Département:Philosophie islamique
| wikiversity = Département:Philosophie islamique
| wikiversity titre = Département:Philosophie islamique
| wikiversity titre = Département:Philosophie islamique
}}
}}
{{catégorie principale}}

=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== Histoire de la philosophie islamique ====
==== Histoire de la philosophie islamique ====
* [[Mohammed Arkoun]], ''La Construction humaine de l'islam. Entretiens avec Rachid Benzine et Jean-Louis Schlegel'', Paris, Albin Michel, 2012. 221 p.

* [[Mohammed Arkoun]], ''La construction humaine de l'islam. Entretiens avec Rachid Benzine et Jean-Louis Schlegel'', Paris, Albin Michel, 2012. 221 p.
* Mohammed Arkoun, ''Humanisme et islam. Combats et propositions'', Paris, Vrin, 2005.
* Mohammed Arkoun, ''Humanisme et islam. Combats et propositions'', Paris, Vrin, 2005.
* {{Ouvrage | titre = La pensée arabe | auteur = Mohammed Arkoun | éditeur = PUF | langue = fr | année = 1975 | lieu = Paris | collection = Quadrige | réimpression = 2014 | pages = 132 | isbn = 2130631045 | id = Arkoun2014}}.
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=Mohammed Arkoun | titre=La Pensée arabe | lieu=Paris | éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] | collection=Quadrige | année=1975 | réimpression=2014 | pages totales=132 | isbn=2-13-063104-5 | id=Arkoun2014}}.
* Mohammed Arkoun, ''La question éthique et juridique dans la pensée islamique'', Paris, Vrin, 2010.
* Mohammed Arkoun, ''La Question éthique et juridique dans la pensée islamique'', Paris, Vrin, 2010.
* Roger Arnaldez, ''Aspects de la pensée musulmane'', Paris, Vrin, 2015. 320 p.
* Roger Arnaldez, ''Aspects de la pensée musulmane'', Paris, Vrin, 2015. 320 p.
* {{Article |langue=fr |auteur1=[[Ali Benmakhlouf]] |titre=La philosophie arabe, de ses origines grecques à sa présence européenne : migration et acclimatation |périodique=Rue Descartes |volume=81 |numéro=2 |date=2014 |pages=24-37 |lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-rue-descartes-2014-2-page-24.htm |consulté le=3 avril 2018}}.
* [[Ali Benmakhlouf]], ''Pourquoi lire les philosophes arabes'', Paris, Albin Michel, 2015. 250 p.
* Ali Benmakhlouf, ''Pourquoi lire les philosophes arabes'', Paris, Albin Michel, 2015. 250 p.
* Ali Benmakhlouf, [http://www.scienceshumaines.com/qu-est-ce-que-la-philosophie-islamique_fr_35274.html « Qu'est-ce que la philosophie islamique ? »], ''Sciences humaines'', Grands Dossiers – Hors-série n°4, nov./déc. 2015-jan. 2016.
* Ali Benmakhlouf, [http://www.scienceshumaines.com/qu-est-ce-que-la-philosophie-islamique_fr_35274.html « Qu'est-ce que la philosophie islamique ? »], ''Sciences humaines'', Grands Dossiers – Hors-série n°4, nov./déc. 2015-jan. 2016.
* {{Ouvrage | titre = Au moyen du Moyen Âge | sous-titre = Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam | auteur = [[Rémi Brague]] | éditeur = Flammarion | langue = fr | année = 2006 | lieu = Paris | collection = Champs essais | réimpression = 2008 | pages = 433 | isbn = 2081217856 | id = Brague2006}}.
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Rémi Brague]] | titre=Au moyen du Moyen Âge | sous-titre=Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam | lieu=Paris | éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] | collection=Champs essais | année=2006 | réimpression=2008 | pages totales=433 | isbn=2-08-121785-6 | id=Brague2006}}.
* [[Malek Chebel]], ''Manifeste pour un islam des Lumières'', Paris, Fayard, 2004.
* [[Malek Chebel]], ''Manifeste pour un islam des Lumières'', Paris, Fayard, 2004.
* Vincent Citot,« [https://www.cairn.info/revue-le-philosophoire-2017-1-page-51.htm L’apogée de la libre-pensée en Islam] », ''Le Philosophoire'', 47, 2017.
* Vincent Citot, « [https://www.academia.edu/35078077/Naissance_et_formation_de_la_philosophie_en_Islam_andalou Naissance et formation de la philosophie en Islam andalou] », ''Revue de Théologie et de Philosophie'', 148, 2016.
* [[Henry Corbin]], ''Histoire de la philosophie islamique'', Paris, Gallimard, 1999, 546 pages, {{ISBN|9782070323531}}.
* [[Henry Corbin]], ''Histoire de la philosophie islamique'', Paris, Gallimard, 1999, 546 pages, {{ISBN|9782070323531}}.
* Majid Fakhry, ''Histoire de la philosophie islamique'', Paris, Cerf, 1989. 416 p.
* Majid Fakhry, ''Histoire de la philosophie islamique'', Paris, Cerf, 1989. 416 p.
* [[Roger-Pol Droit]] (dir.), ''Philosophies d'ailleurs. Volume 2 : Les pensées hébraïques, arabes, persanes et égyptiennes'', Paris, [[Éditions Hermann]], 2009.
* [[Roger-Pol Droit]] (dir.), ''Philosophies d'ailleurs. Volume 2 : Les pensées hébraïques, arabes, persanes et égyptiennes'', Paris, [[Éditions Hermann]], 2009.
* {{Article |langue=fr |auteur1=Arefeh Hedjazi |titre=Aperçu sur l’histoire de la philosophie islamique |périodique=La Revue de Téhéran |numéro=60 |date=novembre 2010 |pages= |lire en ligne=http://www.teheran.ir/spip.php?article1294#gsc.tab=0 |consulté le=18 février 2018}}.
* [[Christian Jambet]], ''Qu'est-ce que la philosophie islamique ?'', Paris, Gallimard, 2011, 480 p.
* [[Christian Jambet]], ''Qu'est-ce que la philosophie islamique ?'', Paris, Gallimard, 2011, 480 p.
* Éric Marion, ''Lumières arabes et Lumières modernes'', Paris, Kimé, 2016.
* Éric Marion, ''Lumières arabes et Lumières modernes'', Paris, Kimé, 2016.
* Ulrich Rudolph, ''La philosophie islamique'', Paris, Vrin, 2014, 176 p.
* Ulrich Rudolph, ''La Philosophie islamique'', Paris, Vrin, 2014, 176 p.
* Janine Sourdel et Dominique Sourdel, ''Dictionnaire historique de l'islam'', Paris, PUF, 2004. 962 p.
* Janine Sourdel et Dominique Sourdel, ''Dictionnaire historique de l'islam'', Paris, PUF, 2004. 962 p.
* Dominique Urvoy, [http://www.encyclopedie-humanisme.com/?Falsafa « Falsafa : ses aspects humanistes »], ''Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen'', printemps 2014.
* [[Dominique Urvoy]], [http://www.encyclopedie-humanisme.com/?Falsafa « Falsafa : ses aspects humanistes »], ''Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen'', printemps 2014.


==== Concepts majeurs ====
==== Concepts majeurs ====

* [[Ali Abderraziq]], ''L'islam et les fondements du pouvoir'', Paris, La Découverte, 1994. 180 p.
* [[Ali Abderraziq]], ''L'islam et les fondements du pouvoir'', Paris, La Découverte, 1994. 180 p.
* [[Fethi Benslama]], ''La psychanalyse à l'épreuve de l'islam'', Paris, Champs-Flammarion, 2004. 334 p.
* [[Fethi Benslama]], ''La psychanalyse à l'épreuve de l'islam'', Paris, Champs-Flammarion, 2004. 334 p.
Ligne 211 : Ligne 219 :


==== Courants spécifiques ====
==== Courants spécifiques ====

* [[Zahra Ali]] (dir.), ''Féminismes islamiques'', Paris, La Fabrique, 2012. 230 p.
* [[Zahra Ali]] (dir.), ''Féminismes islamiques'', Paris, La Fabrique, 2012. 230 p.
* [[Rachid Benzine]], ''Les nouveaux penseurs de l'islam'', Paris, Albin Michel, 2008. 289 p.
* [[Rachid Benzine]], ''Les Nouveaux penseurs de l'islam'', Paris, Albin Michel, 2008. 289 p.
* [[Abdennour Bidar]], ''L'islam sans soumission. Pour un existentialisme musulman'', Paris, Albin Michel, 2012. 288 p.
* [[Abdennour Bidar]], ''L'islam sans soumission. Pour un existentialisme musulman'', Paris, Albin Michel, 2012. 288 p.
* [[Henry Corbin]], ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome I : Le shî’isme dudodécimain, Paris, Gallimard, 1991. 378 p.
* [[Henry Corbin]], ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome I : « Le shî’isme dudodécimain », Paris, Gallimard, 1991. 378 p.
* Henry Corbin, ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome II : Sohrawardi et les platoniciens de Perse, Paris, Gallimard, 1991. 406 p.
* Henry Corbin, ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome II : « Sohrawardi et les platoniciens de Perse », Paris, Gallimard, 1991. 406 p.
* Henry Corbin, ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome III : Les fidèles d'amour. Shî’isme et soufisme, Paris, Gallimard, 1991. 378 p.
* Henry Corbin, ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome III : « Les fidèles d'amour. Shî’isme et soufisme », Paris, Gallimard, 1991. 378 p.
* Henry Corbin, ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome IV : L'école d'Ispahan. L'école shaykhie. Le douzième imâm, Paris, Gallimard, 1991. 602 p.
* Henry Corbin, ''En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels'', tome IV : « L'école d'Ispahan. L'école shaykhie. Le douzième imâm », Paris, Gallimard, 1991. 602 p.
* [[Éric Geoffroy]], ''Le soufisme. Voie intérieure de l'islam'', Paris, Seuil, 2009. 335 p.
* [[Éric Geoffroy]], ''Le Soufisme. Voie intérieure de l'islam'', Paris, Seuil, 2009. 335 p.
* {{Ouvrage | titre = Averroès et l'averroïsme | auteur1 = [[Alain de Libera]] | auteur2 = [[Maurice-Ruben Hayoun]] | éditeur = PUF | langue = fr | année = 1991 | lieu = Paris | collection = Que sais-je ? | pages = 127 | isbn = 213044203X | réimpression = | id = Libera1991}}.
* {{Ouvrage | langue=fr | auteur1=[[Alain de Libera]] | auteur2=[[Maurice-Ruben Hayoun]] | titre=Averroès et l'averroïsme | lieu=Paris | éditeur=[[Presses universitaires de France|PUF]] | collection=Que sais-je ? | année=1991 | pages totales=128 | isbn=2-13-044203-X | id=Libera1991}}.
* [[Martin Lings]], ''Qu'est-ce que le soufisme ?'', Paris, Seuil, 1977. 182 p.
* [[Martin Lings]], ''Qu'est-ce que le soufisme ?'', Paris, Seuil, 1977. 182 p.
* [[Pierre Lory]], ''Alchimie et mystique en terre d'Islam'', Paris, Gallimard, 2003. 256 p.
* [[Pierre Lory]], ''Alchimie et mystique en terre d'Islam'', Paris, Gallimard, 2003. 256 p.
Ligne 227 : Ligne 234 :


==== Anthologies ====
==== Anthologies ====

* ''Al-Andalus. Anthologie'', Paris, GF Flammarion, 2009. 480 p.
* ''Al-Andalus. Anthologie'', Paris, GF Flammarion, 2009. 480 p.
* ''L'Orient au temps des Croisades'', Paris, GF Flammarion, 2002. 397 p.
* ''L'Orient au temps des Croisades'', Paris, GF Flammarion, 2002. 397 p.
Ligne 235 : Ligne 241 :
* {{en}} ''Islamic philosophy from its origin to the present, philosophy in the land of prophecy'' de [[Seyyed Hossein Nasr]], éd. Suny Press, 2006, {{ISBN|0-7914-6799-6}}, {{ISBN|978-0-7914-6799-2}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=Y0ZFkdlCFnYC&pg=PA107&dq=philosophie+islamic&cd=6#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false]
* {{en}} ''Islamic philosophy from its origin to the present, philosophy in the land of prophecy'' de [[Seyyed Hossein Nasr]], éd. Suny Press, 2006, {{ISBN|0-7914-6799-6}}, {{ISBN|978-0-7914-6799-2}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=Y0ZFkdlCFnYC&pg=PA107&dq=philosophie+islamic&cd=6#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false]
* {{en}} ''An introduction to classical Islamic philosophy'' d'Oliver Leaman, Cambridge University Press, 2002, {{ISBN|0-521-79757-8}}, {{ISBN|978-0-521-79757-3}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=em9zwASotOkC&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q&f=false]
* {{en}} ''An introduction to classical Islamic philosophy'' d'Oliver Leaman, Cambridge University Press, 2002, {{ISBN|0-521-79757-8}}, {{ISBN|978-0-521-79757-3}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=em9zwASotOkC&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q&f=false]
* {{en}} ''History of Islamic philosophy'' d'Oliver Leaman, éd. Routledge, 1996, {{ISBN|0-415-13159-6}}, {{ISBN|978-0-415-13159-9}}, [https://books.google.fr/books?id=ZQQOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false Partie 1] et [https://books.google.fr/books?id=Gi5vbnoAGm4C&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false 2] partiellement en ligne.
* {{en}} ''History of Islamic philosophy'' d'Oliver Leaman, éd. Routledge, 1996, {{ISBN|0-415-13159-6}}, {{ISBN|978-0-415-13159-9}}, [https://books.google.fr/books?id=ZQQOAAAAQAAJ&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false Partie 1] et [https://books.google.fr/books?id=Gi5vbnoAGm4C&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false 2] partiellement en ligne.
* {{en}} ''The principles of epistemology in Islamic philosophy'' de Mahdī Ḥāʼirī Yazdī, éd. Suny Press, 1992, {{ISBN|0-7914-0947-3}}, {{ISBN|978-0-7914-0947-3}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=33i1irdvrfMC&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false]
* {{en}} ''The principles of epistemology in Islamic philosophy'' de Mahdī Ḥāʼirī Yazdī, éd. Suny Press, 1992, {{ISBN|0-7914-0947-3}}, {{ISBN|978-0-7914-0947-3}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=33i1irdvrfMC&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false]
* {{en}} ''A History of Islamic Philosophy'' de Majid Fakhry, Columbia University Press, 1987, {{ISBN|0-231-05533-1}}, {{ISBN|978-0-231-05533-8}}.
* {{en}} ''A History of Islamic Philosophy'' de Majid Fakhry, Columbia University Press, 1987, {{ISBN|0-231-05533-1}}, {{ISBN|978-0-231-05533-8}}.
* {{en}} ''The Islamic intellectual tradition in Persia'' de Seyyed Hossein Nasr, éd. Routledge, 1996, {{ISBN|0-7007-0314-4}}, {{ISBN|978-0-7007-0314-2}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=rXDSeOhHihcC&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false]
* {{en}} ''The Islamic intellectual tradition in Persia'' de Seyyed Hossein Nasr, éd. Routledge, 1996, {{ISBN|0-7007-0314-4}}, {{ISBN|978-0-7007-0314-2}}, texte partiellement en ligne [https://books.google.fr/books?id=rXDSeOhHihcC&printsec=frontcover&dq=philosophie%20islamic&source=gbs_slider_thumb#v=onepage&q=philosophie%20islamic&f=false]

=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
{{colonnes |nombre=3 |
{{colonnes |nombre=3 |
Ligne 256 : Ligne 263 :


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* {{en}} [http://www.muslimphilosophy.com/#people Islamic Philosophy Online]
* {{en}} [http://www.muslimphilosophy.com/#people Islamic Philosophy Online]
* {{en}} [http://www.rep.routledge.com/article/H057 Islamic Philosophy in Routledge Encyclopedia of Philosophy]
* {{en}} [http://www.rep.routledge.com/article/H057 Islamic Philosophy in Routledge Encyclopedia of Philosophy]
* {{en}} [http://www.iep.utm.edu/category/traditions/islamic/ Islamic Philosophy dans l'IEP (9 articles)]
* {{en}} [http://www.iep.utm.edu/category/traditions/islamic/ Islamic Philosophy dans l'IEP (9 articles)]
* {{en}} [http://plato.stanford.edu/search/searcher.py?query=islamic+philosophy&prepend=title%3A Islamic Philosophy dans la SEP (7 articles)]
* {{en}} [http://plato.stanford.edu/search/searcher.py?query=islamic+philosophy&prepend=title%3A Islamic Philosophy dans la SEP (7 articles)]
* {{en}} [http://www.newworldencyclopedia.org/entry/Islamic_philosophy Islamic philosophy in New World Encyclopedia]
* {{en}} [http://www.allamaiqbal.com/works/prose/english/reconstruction/ The Reconstruction of Religious Thought in Islam], par [[Muhammad Iqbal]]
* {{en}} [http://www.allamaiqbal.com/works/prose/english/reconstruction/ The Reconstruction of Religious Thought in Islam], par [[Muhammad Iqbal]]


Ligne 266 : Ligne 273 :
{{Portail|monde arabo-musulman|Iran|philosophie|Islam}}
{{Portail|monde arabo-musulman|Iran|philosophie|Islam}}


[[Catégorie:Histoire de la philosophie]]
[[Catégorie:Philosophie islamique| ]]
[[Catégorie:Philosophie islamique]]

Dernière version du 27 avril 2024 à 23:04

La mosquée du Sultan Ahmet à Istanbul.
Représentation arabe médiévale d'Aristote
Représentation arabe médiévale d'Aristote.

L'expression de philosophie islamique[1] désigne les travaux philosophiques effectués dans le cadre de la civilisation islamique (arabe, persane ou mongole[réf. nécessaire]), ce qui inclut les philosophes musulmans, mais aussi des Juifs, Chrétiens et libres-penseurs. En un sens plus restreint, cette expression regroupe commodément l'ensemble du travail philosophique effectué par des penseurs de confession musulmane. À noter que la philosophie au Moyen Âge inclut la physique, la logique, l'éthique et la philosophie politique qui sont des « sciences profanes » et non sacrées. Ces sciences visent la connaissance du monde et de l'esprit humain par des moyens rationnels et non révélés. Les philosophes s'occupent aussi de questions théologiques en se servant des outils de la logique et de la métaphysique grecques, ce qui leur sera reproché par les traditionalistes et les littéralistes religieux. La philosophie est cependant pratiquée dans un cadre religieux la plupart du temps. Il existe aussi des libres-penseurs comme Ibn al-Rawandi et Rhazès.

Débat sur la définition et l'extension de l'expression[modifier | modifier le code]

L'expression « philosophie islamique » peut aussi être utilisée pour désigner la philosophie inspirée de textes islamiques présentant la conception de l’islam et sa vision[réf. souhaitée].

Pour Henry Corbin[2], la philosophie islamique désigne l'œuvre de penseurs d'une communauté religieuse caractérisée par l'expression coranique Ahl Al-Kitâb : peuple du Livre. On trouve dans ce vocabulaire philosophique le mot haqîqat dans le sens de révélations divines donnant la vérité, l'essence, et de ce fait le sens spirituel. Cette conception est voisine de l'herméneutique de la Bible ou du Coran. Il ne s'y trouve cependant pas de magistère du dogme, de pères fondateurs, ni d'autorités pontificales, mais on peut y invoquer quelque inspiration prophétique, ou encore une herméneutique spirituelle dans certaines limites admises.

Henry Corbin insiste dans l'avant-propos de son livre sur le fait que philosophie islamique n'est pas à confondre avec philosophie arabe. Le concept « arabe » de l'usage courant ne coïncide pas non plus avec le concept religieux « islam », ni avec les limites de son univers. La désignation « arabe » ne vient pas davantage de l'usage de cette langue, car cela exclurait de célèbres penseurs iraniens ayant tous écrit en persan jusqu'aux contemporains utilisant tantôt en persan tantôt l'arabe littéraire. L'auteur compare cette situation à celles d'auteurs (Descartes, Spinoza, Kant, etc) ayant choisi d'écrire des traités en latin sans être pour autant philosophes latins ni romains.

Notion de la philosophie en islam[modifier | modifier le code]

Le mot le plus proche qui est utilisé dans les textes islamiques principaux (le Coran et la Sunna) désignant la philosophie est « sagesse » (hikma). C’est pourquoi beaucoup de philosophes musulmans utilisent le mot « sagesse » comme synonyme du mot « philosophie » (falsafa), qui pénétra la pensée islamique comme arabisation du mot grec philosophia. Un philosophe est un faylasûf, au pluriel falâsifa[3]. Dans la civilisation islamique, le mot « philosophie » reste attaché aux notions de la philosophie antique (gréco-romaine). C'est en effet à partir des textes grecs traduits en syriaque et en arabe que les musulmans découvrent la philosophie, chronologiquement antérieure à l'islam.

Il faut relier à ces termes le kalâm, qui est une forme dialectique de théologie (fondée sur la discussion rationnelle) et le fiqh, c'est-à-dire le droit. Les recherches du kalâm et du fiqh peuvent être étroitement liées à celles des philosophes, lesquels étudient les sciences profanes comme la logique ou la physique.

Le soufisme entra en conflit avec les savants du kalâm et les philosophes pour préciser la signification du mot sagesse cité dans le Hadith et souvent les soufis utilisaient le titre « savant » pour les plus importants de leurs personnalités, comme le savant Al Tarmazi.

Origines et limites de la philosophie islamique[modifier | modifier le code]

Les sources de la philosophie islamique proviennent de l'islam en lui-même (Coran et Sunna) ainsi que de la philosophie gréco-romaine, iranienne pré-islamique et indienne. Les Grecs : Platon, Aristote, Alexandre d'Aphrodise, les néoplatoniciens[4], mais aussi le cynisme[5], et l'atomisme que l'on retrouve dans le Kalâm[6]. Les Romains : la médecine de Claude Galien, mentionnée par Ali Benmakhlouf, spécialiste de philosophie islamique et d'Averroès[7]. L'Inde et l'Iran pré-islamique : le zoroastrisme notamment.

C'est en cherchant à affiner la doctrine de l'islam et à interpréter correctement les hadith, tout en extrapolant sur les questions religieuses qui n'avaient pas été explicitement tranchées dans le Coran qu'avec la méthode de l'idjtihâd s'ouvrent les premiers débats philosophiques et théologiques en Islam, notamment entre les partisans du libre arbitre ou Qadar (de l'arabe : qadara, qui a le pouvoir), et les djabarites (de djabr force), partisans du fatalisme.

La théologie en islam doit répondre à des interrogations concernant la théodicée, l'eschatologie, l'anthropologie, la théologie négative et de religion comparée.

La conscience religieuse de l'islam est un pacte éternel de fidélité (et non pas fondée sur un fait de l'histoire). « Ne suis-je pas votre Seigneur ? »[8] est l'interrogation divine posée aux Esprits des humains préexistant au monde terrestre. Le philosophe Nâsir-e Khosraw (Ve/XIe s.), une des grandes figures de l'Ismaélisme iranien, énonçait que « l'aspect exotérique de l'Idée (mamthûl) qui devient religion positive (mithâl) est en perpétuelle fluctuation avec les cycles et périodes du monde. C'est une énergie divine qui n'est pas en devenir ». Elle ne peut être dictée par des dogmes, par un Magistère. Mais elle requiert des Guides, des Initiateurs. La pensée philosophique en Islam se meut par un double mouvement vertical de progression depuis l'origine (mabda') et de retour à l'origine (ma'âd). Il s'agit de l'espace et non du temps[9].

Le Kalâm[modifier | modifier le code]

Si on considérait que la définition de la philosophie est que cette dernière est une tentative de construire un concept et une vision totalisante de l’Univers et la Vie, alors les débuts de ces travaux dans la civilisation islamique ont commencé comme un mouvement dans les débuts de l'islam, il commença par le kalâm, et atteignit son sommet au IXe siècle quand les musulmans ont connu la philosophie grecque ancienne, ce qui conduisit à la génération d’une assemblée de philosophes musulmans qui différaient des savants du kalâm.

Le kalâm se basait premièrement sur les textes légitimes comme le Coran et la Sunna et sur des façons logiques linguistiques pour construire un argument afin de faire face à ceux qui essayaient d’attaquer les vérités de l’Islam, alors que les philosophes mousha’in, et ce sont les philosophes musulmans qui ont adopté la philosophie grecque, avaient pour première référence le concept d’Aristote ou celui de Platon qu’ils considéraient harmonieux avec les textes et l’esprit de l’Islam. Et d’après leurs tentatives d’utiliser la logique pour analyser ce qu’ils considéraient des lois universelles invariables issues de la volonté de Dieu, ils font d’abord les premières tentatives conciliatoire dans le concept du Créateur entre la notion Islamique de « Allah » (nom de Dieu) et la notion philosophique grecque du premier principe ou la première pensée.

Le kalām s'est construit dans le conflit entre deux grands courants, les mutazilites et les acharites[10]. Ces derniers, pour des raisons historiques, l'ont emporté, de sorte que le mutazilisme a presque disparu[11]. Mais l'acharisme a emprunté à ses adversaires certains concepts et problèmes, et surtout l'art de la dialectique[12] - le souci de justifier rationnellement ses positions, au lieu de se contenter de recourir à l'argument d'autorité. Cette exigence a conduit les théologiens acharites à évoluer, introduisant progressivement les méthodes rationnelles des philosophes (en particulier la syllogistique d'Aristote) dans la théologie. Jusqu'à ce que, parfois, la frontière entre kalām et falsafa devienne ténue, comme cela a été reproché à Fakhr ad-Din ar-Razi[13],[14].

La falsafa[modifier | modifier le code]

En toute rigueur, la falsafa (فلسفة) n'est pas synonyme de philosophie en général, mais désigne de façon précise les philosophes du Moyen Âge musulman : Al-Kindi (Alkindus), Al-Fârâbî (Alpharabius) et Ibn Sina (Avicenne) en sont les principaux représentants. Ils se caractérisent par leur effort pour articuler la Révélation et la raison, l'enseignement du Coran et celui des Grecs (surtout Aristote, Platon et les néoplatoniciens)[15]. On peut définir les falasifa (équivalent du grec philosophos) comme les philosophes musulmans hellénisants[16].

La philosophie islamique se développe de l’étape d’étude des thèmes qui ne se prouvent que par le reportage et le culte à l’étape dont l’épreuve est limitée aux preuves logiques, mais le point commun au cours de cet étendu historique était de connaître Dieu et de prouver la présence du Créateur[pas clair]. Ce mouvement philosophique atteint un tournant très important avec Ibn Rouchd qui invoqua le principe de la liberté et la domination de la raison d’après l’observation et l’expérience. Le premier philosophe arabe à apparaître était Al-Kindi qui a le titre du premier professeur arabe, après fut Al-Ghazâlî qui adopta beaucoup d’idées d’Aristote au sujet de l’intellect efficace, présenta le monde et le concept de la langue naturelle. Al-Fârâbî fonda une école intellectuelle dont : al-‘Āmirī, Alsajstani et Altawhidi. Al-Ghazâlî est l'un des premiers à réconcilier la logique et les sciences islamiques, quand il cherche à démontrer que les méthodes de la logique grecque peuvent être neutres et séparées des concepts métaphysiques grecs. Il détaille l'explication de la logique et il l'utilise dans la science du fiqh, mais par contre, il attaqua les visions philosophiques des philosophes musulmans mousha’in dans le livre L'Incohérence des philosophes[17] (Tahâfut al-falâsifa) ; plus tard, Ibn Rochd de Cordoue (connu sous le nom d'Averroès en Occident), dans son livre L'Incohérence de l'Incohérence (Tahâfut at-tahâfut)[17], répond à ses attaques.

« Ahl al hadîth »[modifier | modifier le code]

De là, quelques-uns refusaient toujours de discuter des recherches portant sur des sujets divins et la nature du Créateur et la Créature, et préfèrent se contenter de ce qui est écrit dans le Coran et la Sunna. Ce mouvement connu sous le nom de « Ahl al Hadîth », et à qui se rapportent la plupart de ceux qui ont travaillé dans le « fiqh » islamique se doutait toujours de l’importance de la logique de la philosophie. Et il existe encore des mouvements islamiques qui croient qu’il « n’existe pas de philosophes musulmans et que cette expression est incorrecte, l’Islam a ses savants qui suivent le Coran et la Sunna, tandis que celui qui travaille dans la philosophie est un hérésiarque dupeur[réf. nécessaire] ».

Dans une étape tardive de la civilisation islamique, apparaît un mouvement critique de la philosophie, dont le plus important des chefs est Ibn Taymiyya qui est considéré comme opposant à la philosophie et appartenant au mouvement de « Ahl Hadith » refusant tout travail philosophique, mais ce qu’il dit des modes (procédés) de la logique grecque et sa tentative de le lier aux concepts métaphysiques (contrairement à ce que Al Ghazali voulait clarifier) dans son livre « Répondre aux Logiques » qui a été considéré par certains des essayistes arabes contemporains comme étant une critique de la philosophie grecque, bien plus qu’une simple critique pour elle, sa critique est bâtie sur une recherche profonde des procédés de la logique et la philosophie et une tentative de construire une nouvelle philosophie, cette dernière fut une préface du transfert de la réalité du (kully) jusqu’à sa nomination.[incompréhensible]

Les grands mouvements à travers l'histoire[modifier | modifier le code]

Période classique du Kalâm[modifier | modifier le code]

La Madhhab motazilite est née d'une opposition aux vues traditionnelles des musulmans partisans du califat. Puis, s'intéressant aux attaques que subissait l'islam de la part des non-musulmans, ces motazilistes devinrent rapidement obsédés par le débat avec les autres théologies et courants de pensée à l'intérieur de l'Islam lui-même.

Très rapidement, encouragée par le calife Al-Mamun qui fit du motazilisme la doctrine officielle en 827 et créera la Maison de la sagesse en 832, la philosophie grecque fut introduite dans les milieux intellectuels persans et arabes. L'École péripatétique commença à avoir des représentants parmi eux : ce fut le cas d'Al-Kindi, d'Al-Fârâbî, d'Ibn Sina (Avicenne), et d'Ibn Rushd (Averroès).

Ceux qui cherchaient par une démonstration philosophique à conforter et démontrer le bien-fondé de leur foi religieuse ont été recrutés par Hunayn ibn Ishaq, un arabe chrétien qui dirigea la maison de la sagesse dans les 870. Ils ont collecté, traduit et synthétisé tout ce que le génie des cultures grecque, indienne, iranienne avait pu produire avant d'entreprendre les commentaires sur ces œuvres et de former les bases de la philosophie musulmane des IXe et Xe siècles. Ceux qui utiliseront cette méthodologie dite Ilm-al-Kalâm basée sur la dialectique grecque seront appelés mutakalamin. En réponse au motazilisme, Abu al-Hasan al-Ash'ari, initialement un motaziliste lui-même, développa le Kalâm et fonda l'école de pensée asharite qui s'appuyait sur cette méthodologie. Ainsi le kalâm et la falsafa influenceront plusieurs madhhabs. Les Karaïtes, une branche du judaïsme, s'inspirent aussi peu à peu de la forme dialectique de la kalâm pour s'opposer à leurs adversaires. Ces philosophes se font appeler les Mas'udi[18]. Leurs arguments et raisonnement influenceront en retour les vues musulmanes.

Sous le califat des Abbassides, un certain nombre de penseurs et de scientifiques, et parmi eux de nombreux musulmans considérés comme « hérétiques » ou des non-musulmans, jouèrent un rôle dans la transmission à l'Occident des savoirs grec, indien, et d'autres sagesses pré-islamiques, mésopotamienne et iranienne. Trois penseurs spéculatifs, les deux Persans Al-Fârâbî[19] et Avicenne, et l'Arabe al-Kindi, combinèrent l'aristotélisme et le néoplatonisme avec d'autres courants dans l'Islam. Ils furent considérés par beaucoup comme déviants par rapport à l'orthodoxie religieuse, et certains les jugèrent même comme des philosophes non-musulmans.

Les ismaéliens ne sont pas à l'écart de l’influence de la philosophie néoplatonicienne et plusieurs penseurs collaborent pour produire à Bassora une encyclopédie : la Ikhwan al-Safa.

XIIe siècle et falsafa[modifier | modifier le code]

Le XIIe siècle voit l'apothéose de la philosophie pure et le déclin du Kalâm, plus tard. Cette exaltation de la philosophie doit être attribuée, pour une large part au persan Al-Ghazâlî et au juif Juda Halevi. En émettant des critiques, ils ont produit par réaction un courant favorable à la philosophie par une mise en cause des concepts et en rendant leurs théories plus logiques et plus claires[réf. nécessaire]. Avempace et Averroès ont produit des œuvres importantes de la philosophie. Averroès clôt le débat par son œuvre d'une certaine audace. La fureur des orthodoxes est en effet telle que le débat n'est plus possible. Ces derniers s'en prennent sans distinction à tous les philosophes et font brûler les livres. Avec la mort d'Averroès, l'école de pensée péripatétique arabe a décliné tandis que la perte de l'Espagne au profit des chrétiens permettra au débat de se poursuivre en Occident, par l'intermédiaire des Juifs, et plus particulièrement de Moïse Maïmonide.

En Orient, la philosophie péripatétique s'est poursuivie à la cour des empereurs ottomans, en Iran ou en Inde comme avec les philosophes méconnus comme Chah Waliullah et Ahmad Sirhindi. Des écoles se sont fondées telle que celle de Ibn Arabi, Sohrawardi et Molla Sadra Shirazi et sont toujours actives. De plus, la logique a continué à être enseignée dans les séminaires religieux jusqu'à aujourd'hui. Il est de tradition de séparer les écoles philosophiques concernées par les croyances chiites et celles qui ne le sont pas.[réf. nécessaire]

Du XIIe au XIXe[modifier | modifier le code]

À partir du XIIe siècle, la pensée philosophique musulmane va se disperser dans des mouvements souvent empreints de beaucoup de mysticisme et de moins en moins d'esprit critique rationnel.[réf. nécessaire]

Par ailleurs, l'analyse et l’exégèse des textes est désormais figé par la « majorité » (concrètement « les pouvoirs politiques en place »).

Parmi les petits mouvements connus notamment en Perse, on peut citer:

  • la Philosophie illuminative (Sohrawardi)
  • la théosophie transcendante ou al-hikmat al-muta’li (حكمت متعالي)également issue de Perse

Par la suite, il n'y a plus réellement eu de réflexion profonde sur l'Islam si ce n'est des divergences dans les Madhhab, le développement du Tasawwouf et l'essor de certaines Tariqa[réf. nécessaire].

De la Nahda à nos jours[modifier | modifier le code]

La hikmah continue à être enseignée. La Nahda ou Renaissance voit se développer de nouvelles réflexions philosophiques, théologiques et politiques dans le monde islamique. Allama Muhammad Iqbal est un grand penseur du sous-continent indien qui a réformé et a revigoré la philosophie islamique au début du XXe siècle.

Philosophes islamiques[modifier | modifier le code]

Un faylasuf est un philosophe arabe, héritier de la philosophie grecque dans le contexte particulier de l'islam (falsafa). Les mutakallimin sont les partisans du Kalâm.

Les principaux philosophes islamiques sont :

Penseur non concerné par les croyances chiites Penseur directement concerné par les croyances chiites
  • Philosophes :
  1. Abhari ابحرى
  2. Ibn Sab'in (d. 1268) ابن سبعين
  3. Kateb-e-Qazwini كاتب قزوينى
  4. Rashid-al-Din Fazlollah رشيدالدين فضل الله
  5. Qutb-al-din Razi قطب الدين رازى
  • Théosophes :
  1. Fakhr al-Din Razi (d. 1209) فخرالدين رازى
  2. Iji ايجى
  3. Taftazani تفتازانى
  4. Jorjani جرجانى
  • Opposant à la philosophie :
  1. Ibn Taymiyyah (d. 1328) et ses disciples ابن تيميه
  • Histoire de la philosophie :
  1. Zakariya Qazwini زكرياى قزوينى
  2. Shams al-Din Mohamamd Amuli شمس الدين محمد آملى
  3. Ibn Khaldun (d. 1406) ابن خلدون
  • Penseurs Gnostique et Soufiste :
  1. Rûzbehân Balqi Shirazi روزبهان بلقى شيرازى
  2. Farid Al-Din Attar Neyshaburi عطار نيشابورى
  3. Omar Sohrawardi عمر سهروردى
  4. Ibn Arabi (d. 1240) et ses disciples ابن عربى
  5. Najmeddin Kubra نجم الدين كبرى
  6. Simnani سمنانى
  7. Ali Hamedani على همدانى
  8. Djalâl ad-Dîn Rûmî مولانا
  9. Mahmud Shabestari et Shams al-Din Lahiji محمود شبسترى و شمس الدين لاهيجى
  10. Abd-al-karim Jili عبدالكريم جيلى
  11. Ne'mat-o-allah vali kermani نعمت الله ولى كرمانى
  12. Huroofi et Baktashi حروفى و بكتاشى
  13. Djami جامى
  14. Hossein Kashefi حسين كاشفى
  15. abd al-Qani Nablosi عبدالغنى نابلسى
  16. Noor ali Shah نورعلى شاه
  17. Zahbiyye ذهبيه
  1. Nasir ad-Din at-Tusi (d. 1274) خواجه نصيرالدين طوسي
  2. Isa'ili اسماعيليان
  3. Shahab al-Din Sohrawardi (d. 1191) et la philosophie illuminative شهاب الدين سهروردى و مكتب اشراق
  4. Jaldaki جلدكى
  5. Haydar Amoli
  6. Ibn Abi Johmur
  7. Sadr al-Din Dashtaki et l'école de Shiraz صدرالدين دشتكى و مكتب شيراز
  8. Mir Damad (d. 1631) et l'école d'Ispahan ميرداماد و مكتب اصفهان
  9. Mir Fendereski et ses disciples ميرفندرسكى
  10. Molla Sadra Shirazi (d. 1640) et la philosophie transcendante ملاصدرا و حكمت متعاليه
  11. Rajab 'Ali Tabrizi et ses disciples رجب على تبريزى
  12. Qazi Sa'id Qommi قاضى سعيد قمى
  13. École de Téhéran مكتب تهران
  14. École du Khorasan مكتب خراسان
  15. Molla Hadi Sabzevari et l'école de Neyshabur ملاهادى سبزوارى و مكتب نيشابور

D'autres penseurs contemporains sont également connus :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Falsafa, arabe : الفلسفة الإسلامية.
  2. Histoire de la philosophie islamique, Gallimard, 1997, 523 pages, p. 21-22 (ISBN 2-07-032353-6)
  3. Dominique Urvoy, « Falsafa : ses aspects humanistes », Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen, printemps 2014.
  4. Ian Richard Netton, « Neoplatonism in Islamic philosophy », sur Muslim Philosophy, 1998.
  5. Adeline Baldacchino et Michel Onfray, présentation de Diogène, Fragments inédits, Paris, Autrement, 2014.
  6. Inès Safi, « Atomisme, Kalâm et Tawhîd », sur Islam & Science, le 5 novembre 2014.
  7. Ali Benmakhlouf, « Qu'est-ce que la philosophie islamique ? », Sciences humaines, Grands Dossiers – Hors-série n°4, nov./déc. 2015-jan. 2016.
  8. Coran 7:171.
  9. Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1997, 523 pages, p. 24-25 (ISBN 2-07-032353-6)
  10. Hervé Bleuchot, « Chapitre II. Formation des principaux rites du droit musulman : 2e-3e/viii-ixe siècles », dans Droit musulman : Tome 1 : Histoire. Tome 2 : Fondements, culte, droit public et mixte, Presses universitaires d’Aix-Marseille, coll. « Droit et religions », (ISBN 978-2-8218-5332-4, lire en ligne), p. 75–123
  11. Louis Gardet, M. M. Anawati et Georges C. Anawati, Introduction à la théologie musulmane: essai de théologie comparée, J. Vrin, (lire en ligne)
  12. Mohyddin Yahiya. La pensée classique arabe. 3, L'aurore du kalam. 4, Le kalâmd'Al-Ash'Ari. 5, L'asharisme après al-Ash'ari. (en ligne)
  13. Louis Gardet, M. M. Anawati et Georges C. Anawati, , J. Vrin, 1948 (lire en ligne), p. 75-76
  14. Ar-Rāzī. Traité sur les noms divins. Notice biographique par Maurice Gloton, p. 24 (en ligne)
  15. Roger Arnaldez, « L'œuvre de Fakhr al-Dīn al-Rāzi, commentateur du Coran et philosophe », Cahiers de Civilisation Médiévale, vol. 3, no 11,‎ , p. 310 (DOI 10.3406/ccmed.1960.1153, lire en ligne, consulté le )
  16. Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Gallimard, , p. 216
  17. a et b Corbin 2017, p. 259.
  18. « Notes et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque Royale », viii. 349-351.
  19. Muhsin Mahdi, La Fondation de la philosophie politique en Islam. La cité vertueuse d'Alfarabi, Paris, Champs-Flammarion, 2000.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Philosophie islamique.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Histoire de la philosophie islamique[modifier | modifier le code]

  • Mohammed Arkoun, La Construction humaine de l'islam. Entretiens avec Rachid Benzine et Jean-Louis Schlegel, Paris, Albin Michel, 2012. 221 p.
  • Mohammed Arkoun, Humanisme et islam. Combats et propositions, Paris, Vrin, 2005.
  • Mohammed Arkoun, La Pensée arabe, Paris, PUF, coll. « Quadrige », (réimpr. 2014), 132 p. (ISBN 2-13-063104-5).
  • Mohammed Arkoun, La Question éthique et juridique dans la pensée islamique, Paris, Vrin, 2010.
  • Roger Arnaldez, Aspects de la pensée musulmane, Paris, Vrin, 2015. 320 p.
  • Ali Benmakhlouf, « La philosophie arabe, de ses origines grecques à sa présence européenne : migration et acclimatation », Rue Descartes, vol. 81, no 2,‎ , p. 24-37 (lire en ligne, consulté le ).
  • Ali Benmakhlouf, Pourquoi lire les philosophes arabes, Paris, Albin Michel, 2015. 250 p.
  • Ali Benmakhlouf, « Qu'est-ce que la philosophie islamique ? », Sciences humaines, Grands Dossiers – Hors-série n°4, nov./déc. 2015-jan. 2016.
  • Rémi Brague, Au moyen du Moyen Âge : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais », (réimpr. 2008), 433 p. (ISBN 2-08-121785-6).
  • Malek Chebel, Manifeste pour un islam des Lumières, Paris, Fayard, 2004.
  • Vincent Citot,« L’apogée de la libre-pensée en Islam », Le Philosophoire, 47, 2017.
  • Vincent Citot, « Naissance et formation de la philosophie en Islam andalou », Revue de Théologie et de Philosophie, 148, 2016.
  • Henry Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Gallimard, 1999, 546 pages, (ISBN 9782070323531).
  • Majid Fakhry, Histoire de la philosophie islamique, Paris, Cerf, 1989. 416 p.
  • Roger-Pol Droit (dir.), Philosophies d'ailleurs. Volume 2 : Les pensées hébraïques, arabes, persanes et égyptiennes, Paris, Éditions Hermann, 2009.
  • Arefeh Hedjazi, « Aperçu sur l’histoire de la philosophie islamique », La Revue de Téhéran, no 60,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Christian Jambet, Qu'est-ce que la philosophie islamique ?, Paris, Gallimard, 2011, 480 p.
  • Éric Marion, Lumières arabes et Lumières modernes, Paris, Kimé, 2016.
  • Ulrich Rudolph, La Philosophie islamique, Paris, Vrin, 2014, 176 p.
  • Janine Sourdel et Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'islam, Paris, PUF, 2004. 962 p.
  • Dominique Urvoy, « Falsafa : ses aspects humanistes », Encyclopédie de l'humanisme méditerranéen, printemps 2014.

Concepts majeurs[modifier | modifier le code]

  • Ali Abderraziq, L'islam et les fondements du pouvoir, Paris, La Découverte, 1994. 180 p.
  • Fethi Benslama, La psychanalyse à l'épreuve de l'islam, Paris, Champs-Flammarion, 2004. 334 p.
  • Malek Chebel, Le corps en Islam, Paris, PUF, 2013. 240 p.
  • Malek Chebel, Désir et beauté en Islam, Paris, CNRS Éditions, 2016. 162 p.
  • Malek Chebel, Le Sujet en Islam, Paris, Seuil, 2002. 294 p.
  • Pierre Lory, Le rêve et ses interprétations en Islam, Paris, Albin Michel, 2003, 320 p.

Courants spécifiques[modifier | modifier le code]

  • Zahra Ali (dir.), Féminismes islamiques, Paris, La Fabrique, 2012. 230 p.
  • Rachid Benzine, Les Nouveaux penseurs de l'islam, Paris, Albin Michel, 2008. 289 p.
  • Abdennour Bidar, L'islam sans soumission. Pour un existentialisme musulman, Paris, Albin Michel, 2012. 288 p.
  • Henry Corbin, En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels, tome I : « Le shî’isme dudodécimain », Paris, Gallimard, 1991. 378 p.
  • Henry Corbin, En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels, tome II : « Sohrawardi et les platoniciens de Perse », Paris, Gallimard, 1991. 406 p.
  • Henry Corbin, En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels, tome III : « Les fidèles d'amour. Shî’isme et soufisme », Paris, Gallimard, 1991. 378 p.
  • Henry Corbin, En Islam iranien. Aspects philosophiques et spirituels, tome IV : « L'école d'Ispahan. L'école shaykhie. Le douzième imâm », Paris, Gallimard, 1991. 602 p.
  • Éric Geoffroy, Le Soufisme. Voie intérieure de l'islam, Paris, Seuil, 2009. 335 p.
  • Alain de Libera et Maurice-Ruben Hayoun, Averroès et l'averroïsme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 128 p. (ISBN 2-13-044203-X).
  • Martin Lings, Qu'est-ce que le soufisme ?, Paris, Seuil, 1977. 182 p.
  • Pierre Lory, Alchimie et mystique en terre d'Islam, Paris, Gallimard, 2003. 256 p.
  • Mohamed Haddad, Le réformisme musulman, une histoire critique, Paris, Mimesis, 2016.
  • Alain Roussillon, La pensée islamique contemporaine. Acteurs et enjeux, Paris, Téraèdre, 2005. 189 p.

Anthologies[modifier | modifier le code]

  • Al-Andalus. Anthologie, Paris, GF Flammarion, 2009. 480 p.
  • L'Orient au temps des Croisades, Paris, GF Flammarion, 2002. 397 p.

En anglais[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]