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Yéyé
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Le '''yéyé''' est un [[genre musical|courant musical]] ayant émergé au début des [[années 1960]]. L'expression est usitée en France et au [[Québec]] et vise à désigner, généralement, une musique ou une chanson adaptée d'un succès anglo-saxon, alors très prisée par la jeunesse [[Baby boomer]] née après la Seconde Guerre mondiale. Elle désigne aussi bien le jeune public amateur de ces airs que leurs non moins jeunes interprètes (les yéyés), la connotation dans la bouche des adultes et surtout des intellectuels se voulait à l'origine péjorative et railleuse.
Le '''yéyé''' est un [[genre musical|courant musical]] ayant émergé au début des [[années 1960]]. L'expression est utilisée en France et au [[Québec]] et vise à désigner, généralement, une musique ou une chanson adaptée d'un succès anglo-saxon, alors très prisée par la jeunesse ''[[baby boomer]]'' née après la Seconde Guerre mondiale. Elle désigne aussi bien le jeune public amateur de ces airs que leurs non moins jeunes interprètes (les yéyés), la connotation dans la bouche des adultes et surtout des intellectuels se voulait à l'origine péjorative et railleuse.


Les expressions « les yéyés » ou encore « la période yéyé », usités ''a posteriori'', couvrent généralement la totalité des années [[1960 en musique|1960]]-début [[1966 en musique|1966]] (quand ce n'est pas toute la décennie), sans distinction entre les [[Genre musical|genres musicaux]], les artistes de la nouvelle génération, les créations originales et les adaptations ; alors que « le yéyé » ''stricto sensu'' débute à l'automne [[1961 en musique|1961]] avec l'avènement du [[twist]] et prend fin au printemps [[1966 en musique|1966]].
Les expressions « les yéyés » ou encore « la période yéyé », usités ''a posteriori'', couvrent généralement la totalité des [[années 1960]], sans distinction entre les [[Genre musical|genres musicaux]], les artistes de la nouvelle génération, les créations originales et les adaptations ; alors que « le yéyé » ''stricto sensu'' débute à l'automne [[1961 en musique|1961]] avec l'avènement du [[twist]] et prend fin au printemps [[1966 en musique|1966]].


== Histoire ==
== Histoire ==
[[File:Francoise Hardy biedt prinses Margriet bloemen aan tijdens het Grand Gala du Dis, Bestanddeelnr 915-6257.jpg|thumb|Françoise Hardy face à la princesse Margriet, Scheveningen, 1963.]]
[[File:Francoise Hardy biedt prinses Margriet bloemen aan tijdens het Grand Gala du Dis, Bestanddeelnr 915-6257.jpg|thumb|Françoise Hardy face à la princesse Margriet, Scheveningen, 1963.]]
L'interjection « yéyé » est, au départ, la transcription française de « ''yeah'' », une déformation de « ''yes'' » (oui), souvent répétée (« ''yeah! yeah!'' »), qui ponctue les chansons de [[rock]] et de [[twist]] [[États-Unis|américaines]] très appréciées des jeunes. Les paroliers (traducteurs-adaptateurs) préfèrent {{citation|yé}} à une traduction plus littérale en {{citation|ouais}}. De là, {{citation|yéyé}} désigne le [[Genre musical|courant musical]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gary Stewart|titre=Rumba on the river|sous-titre=a history of the popular music of the two Congos|lieu=London/New York|éditeur=Verso|année=2003|pages totales=436|passage=154|isbn=978-1-85984-368-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=gKEHO1z413EC&printsec=frontcover}}</ref>. Cette formule musicale est une invention marketing qui promeut des très jeunes interprètes non compositeurs au détriment de la chanson à texte, dite « rive gauche », dont certains chanteurs comme [[Georges Brassens]], [[Jacques Brel]], [[Serge Gainsbourg]] ou [[Mouloudji]] font figure de résistance<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Schlesser|titre=Mouloudji|sous-titre=biographie|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de l'Archipel]]|année=2009|pages totales=429|passage=157|isbn=978-2-8098-0185-9}}</ref>.
L'interjection « yéyé » est, au départ, la transcription française de « ''yeah'' », une déformation de « ''yes'' » (oui), souvent répétée (« ''yeah! yeah!'' »), qui ponctue les chansons de [[rock]] et de [[twist]] [[États-Unis|américaines]] très appréciées des jeunes. Les paroliers (traducteurs-adaptateurs) préfèrent {{citation|yé}} à une traduction plus littérale en {{citation|ouais}}. De là, {{citation|yéyé}} désigne le [[Genre musical|courant musical]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Gary Stewart|titre=Rumba on the river|sous-titre=a history of the popular music of the two Congos|lieu=London/New York|éditeur=Verso|année=2003|pages totales=436|passage=154|isbn=978-1-85984-368-0|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=gKEHO1z413EC&printsec=frontcover}}</ref>. Cette formule musicale est une invention marketing, qui promeut de jeunes interprètes au détriment de la chanson à texte, dite « [[Rive gauche (Paris)|rive gauche]] », alors incarnée par [[Georges Brassens]], [[Jacques Brel]], [[Serge Gainsbourg]] ou [[Mouloudji]], certains d'entre eux faisant figure de résistants face à la vague yéyé<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gilles Schlesser|titre=Mouloudji|sous-titre=biographie|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de l'Archipel]]|année=2009|pages totales=429|passage=157|isbn=978-2-8098-0185-9}}</ref>.


Le {{date-|22 juin 1963}}, à l'appel de [[Daniel Filipacchi]] et [[Frank Ténot]], animateurs et créateurs de ''[[Salut les copains (émission de radio)|Salut les copains]]'', émission quotidienne sur la station de radio [[Europe 1]] diffusant exclusivement ce genre de musique, entre {{formatnum:150000}} et {{formatnum:200000}} jeunes se retrouvent [[place de la Nation]] à Paris pour fêter le premier anniversaire du magazine éponyme ''[[Salut les copains (magazine)|Salut les copains]]''.
Le {{date-|22 juin 1963}}, à l'appel de [[Daniel Filipacchi]] et [[Frank Ténot]], animateurs et créateurs de ''[[Salut les copains (émission de radio)|Salut les copains]]'', émission quotidienne sur la station de radio [[Europe 1]] diffusant exclusivement ce genre de musique, entre {{formatnum:150000}} et {{formatnum:200000}} jeunes se retrouvent [[Place de la Nation (Paris)|place de la Nation]] à Paris pour fêter le premier anniversaire du magazine homonyme ''[[Salut les copains (magazine)|Salut les copains]]''. Se succèdent sur scène : [[Danyel Gérard]], [[Frank Alamo]], [[Les Chats Sauvages]] avec leur nouveau chanteur [[Mike Shannon]], [[Les Gam’s]], [[Richard Anthony]] et, revenus à Paris spécialement de Camargue où ils tournent le film ''[[D'où viens-tu Johnny ? (film)|D'où viens-tu Johnny ?]]'', [[Sylvie Vartan]] et [[Johnny Hallyday]] qui concluent en triomphe ce concert gratuit<ref>[[Frédéric Quinonero]], ''Johnny live 50 ans de scènes'', 2012, Éditions L'Archipel, page 79, citation : « Afin de célébrer solennellement le premier anniversaire du magazine ''Salut les copains'' et, à quelques jours près, les vingt ans de Johnny Hallyday, Daniel Filipacchi lance de façon quasi impromptue l'idée d'un concert gratuit sur la place de la Nation, sous l'égide d'Europe n°1. Pour seule publicité, une annonce lancée sur les ondes : "Il y aura Johnny, Sylvie, Richard (Anthony), et aussi Danyel Gérard, Les Gam's, Mike Shannon et Les Chats Sauvages. On vous attend nombreux les copains !". »</ref>{{,}}<ref>[[Philippe Lombard]], ''Rock'N'Paris 1956-1965 Johnny, Eddy, Dick... et les autres'', 2019, Éditions Parigramme, page 65, citation : « Le 22 juin 1963, Europe n°1 organise sur la place de la Nation un grand concert gratuit qui rassemble des milliers de jeunes à la grande surprise des autorités. [...] Johnny et Sylvie sont en Camargue où ils tournent ''D'où viens-tu Johnny ?'', mais ils acceptent de faire l'aller-retour. »</ref>.

Se succèdent sur scène : [[Danyel Gérard]], [[Frank Alamo]], [[Les Chats Sauvages]] avec leur nouveau chanteur [[Mike Shannon]], [[Les Gam’s]], [[Richard Anthony]] et, revenus à Paris spécialement de Camargue où ils tournent le film ''[[D'où viens-tu Johnny ? (film)|D'où viens-tu Johnny ?]]'', [[Sylvie Vartan]] et [[Johnny Hallyday]] qui concluent en triomphe ce concert gratuit.


Quelques jours plus tard, dans une chronique publiée dans le journal ''[[Le Monde]]'', le [[sociologue]] [[Edgar Morin]] baptise ces jeunes {{citation|les Yéyés}}<ref>[http://www.lesinfluences.fr/Il-a-ete-le-premier-des-yeyes.html Il a été le premier des yéyés] - Emmanuel Lemieux, Les influences, 20 octobre 2009</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Stéphane Ollivier |titre=Le mouvement Yéyé |url=http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu04747/le-mouvement-yeye.html|éditeur=[[Institut national de l'audiovisuel|Ina]]|date=|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Christian Eudeline |titre=Christophe |sous-titre=portrait du dernier dandy |éditeur= |année=2014 |pages totales=320 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TqWZBAAAQBAJ}}</ref>. Le même été, les [[The Beatles|Beatles]] publient le titre ''[[She Loves You]]'' qui rencontre un grand succès dans toute l'Europe et qui est ponctué de « ''Yeah! Yeah! Yeah!'' », mot répété 29 fois dans la chanson<ref name="Steve Turner">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Steve Turner|titre=L'Intégrale Beatles|sous-titre=Les secrets de toutes leurs chansons|titre original=A Hard Day’s Write|lieu=Paris|éditeur=Hors Collection|année=1999|pages totales=284|passage=32|isbn=2-258-06585-2}}</ref>.
Quelques jours plus tard, dans une chronique publiée dans le journal ''[[Le Monde]]'', le [[sociologue]] [[Edgar Morin]] baptise ces jeunes {{citation|les Yéyés}}<ref>[http://www.lesinfluences.fr/Il-a-ete-le-premier-des-yeyes.html Il a été le premier des yéyés] - Emmanuel Lemieux, Les influences, 20 octobre 2009</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue= |auteur=Stéphane Ollivier |titre=Le mouvement Yéyé |url=http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu04747/le-mouvement-yeye.html|éditeur=[[Institut national de l'audiovisuel|Ina]]|date=|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=Christian Eudeline |titre=Christophe |sous-titre=portrait du dernier dandy |éditeur= |année=2014 |pages totales=320 |isbn= |lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TqWZBAAAQBAJ}}</ref>. Le même été, les [[The Beatles|Beatles]] publient le titre ''[[She Loves You]]'' qui rencontre un grand succès dans toute l'Europe et qui est ponctué de « ''Yeah! Yeah! Yeah!'' », mot répété 29 fois dans la chanson<ref name="Steve Turner">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Steve Turner|titre=L'Intégrale Beatles|sous-titre=Les secrets de toutes leurs chansons|titre original=A Hard Day’s Write|lieu=Paris|éditeur=Hors Collection|année=1999|pages totales=284|passage=32|isbn=2-258-06585-2}}</ref>.
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Par extension « yéyé » désigne aussi un phénomène de mode des années 1960, caractérisé par les pantalons serrés et les blazers cintrés (avec cravate le plus souvent). Les artistes de la [[Pop française des années 1960|pop française de la fin des années 1960]], venant principalement du rock, rompent avec les chansons yéyés.
Par extension « yéyé » désigne aussi un phénomène de mode des années 1960, caractérisé par les pantalons serrés et les blazers cintrés (avec cravate le plus souvent). Les artistes de la [[Pop française des années 1960|pop française de la fin des années 1960]], venant principalement du rock, rompent avec les chansons yéyés.


En 1965, le chanteur [[Georges Milton]] (1886-1970) indique dans une interview que ça n'est pas nouveau et que lui-même poussait déjà des « yé-yé » en [[1913]] quand il chantait ''Lorsque j'entends la musique''<ref>Article de René Quinson sur Georges Milton intitulé : « Georges Milton (72 ans) revient à la chanson et révèle : "En 1913, j'ai inventé le yé-yé" », publié dans ''[[L'Écho républicain|L'Écho républicain de la Beauce et du Perche]]'' du 21 janvier 1965. Extrait de l'article : {{citation|le yé-yé, il y a longtemps que je connais. Je poussais des « yé-yé » en 1913, en chantant ''Lorsque j'entends la musique''}}</ref>.
En 1965, le chanteur [[Georges Milton]] (1886-1970) indique ironiquement dans un entretien « le yé-yé, il y a longtemps que je connais. je poussais des « yé-yé » en [[1913]] en chantant ''Lorsque j'entends la musique''<ref>Article de René Quinson sur Georges Milton intitulé : « Georges Milton (72 ans) revient à la chanson et révèle : "En 1913, j'ai inventé le yé-yé" », publié dans ''[[L'Écho républicain|L'Écho républicain de la Beauce et du Perche]]'' du 21 janvier 1965. Extrait de l'article : {{citation|le yé-yé, il y a longtemps que je connais. Je poussais des « yé-yé » en 1913, en chantant ''Lorsque j'entends la musique''}}</ref> ».

La ''[[photo du siècle]]'' prise en {{date-|avril 1966}} par [[Jean-Marie Périer]] pour le magazine [[Salut les copains (magazine)|''Salut les Copains'']] regroupe une quarantaine de chanteurs populaires en 1965 parmi la jeune génération d'alors.


== Postérité ==
== Postérité ==
En France, certains artistes arrivés après ce mouvement, le plus souvent dans les années 1970 et 1980, s'inspirent musicalement de ce style de chansons (par exemple [[Karen Cheryl]], considérée comme la « petite sœur » de [[Sheila]] à ses débuts et qui enregistrera avec succès plusieurs adaptations de chansons anglo-saxonnes et italiennes, [[Dorothée (animatrice)|Dorothée]] (pour les enfants), [[Lio]] ou encore [[Étienne Daho]] (qui dira souvent son admiration pour les artistes de cette époque et aura l'occasion de travailler avec [[Sylvie Vartan]] et [[Françoise Hardy]]), mais aussi le groupe de rock Les Forbans dans les années 80, lui-même inspiré du groupe The Stray Cats, ou encore le groupe de rock Les Vagabonds dans les années 90, dont le premier tube, en 1990, sera d'ailleurs ''Le temps des yéyés'', medley de reprises de succès des années 1960, suivi du titre ''Le temps des copains'' la même année.
En France, dans les années 1970 et 1980, quelques artistes s'inspirent musicalement de ce style de chansons (par exemple [[Karen Cheryl]], considérée comme la « petite sœur » de [[Sheila]] à ses débuts et qui enregistre avec succès plusieurs adaptations de chansons anglo-saxonnes et italiennes, [[Dorothée (animatrice)|Dorothée]] (pour les enfants), [[Lio]] ou encore [[Étienne Daho]] (qui a souvent dit son admiration pour les artistes de cette époque et a eu l'occasion de travailler avec [[Sylvie Vartan]] et [[Françoise Hardy]]), mais aussi le groupe de [[Rockabilly]] [[Les Forbans]] dans les [[années 1980]], ou encore le groupe [[Les Vagabonds (groupe)|Les Vagabonds]] dans les [[années 1990]], dont le premier tube, en 1990, se nomme ''Le temps des yéyés'', medley de reprises de succès des années 1960, suivi du titre ''Le temps des copains'' la même année.


En {{date-|novembre 2013}}, revenant sur sa carrière, Françoise Hardy déclare : {{Citation|Je n'ai pas honte du tout d'avoir appartenu à ce mouvement. Au moins, ces chanteurs qualifiés de yéyés avaient le sens de la mélodie. Ce qui se perd de nos jours}}<ref>[http://www.lefigaro.fr/musique/2013/11/15/03006-20131115ARTFIG00597-francoise-hardy-et-ses-copains-d-avant.php Françoise Hardy et ses copains d'avant] - Olivier Nuc, '[[Le Figaro]]'', 15 novembre 2013</ref>.
En {{date-|novembre 2013}}, revenant sur sa carrière, Françoise Hardy déclare : {{Citation|Je n'ai pas honte du tout d'avoir appartenu à ce mouvement. Au moins, ces chanteurs qualifiés de yéyés avaient le sens de la mélodie. Ce qui se perd de nos jours<ref>[http://www.lefigaro.fr/musique/2013/11/15/03006-20131115ARTFIG00597-francoise-hardy-et-ses-copains-d-avant.php Françoise Hardy et ses copains d'avant] - Olivier Nuc, '[[Le Figaro]]'', 15 novembre 2013</ref>.}}


== Artistes représentatifs ==
== Artistes représentatifs ==
[[Marie Laforet]], [[Annie Philippe]], [[Chantal Goya]], [[Chantal Kelly]], [[Christophe (chanteur)|Christophe]], [[C. Jérôme]], [[Claude François]], [[Dalida]], [[Dani (Danièle Graule)|Dani]], [[Danyel Gérard]], [[Dick Rivers]], [[Les Chats Sauvages]], [[Les Baronets]], [[Eddy Mitchell]], [[Evariste (chanteur)|Evariste]], [[Les Chaussettes Noires]], [[France Gall]], [[Frank Alamo]], [[Françoise Hardy]], [[Hervé Vilard]], [[Jacqueline Taïeb]], [[Jean-Jacques Debout]], [[Jenny Rock]], [[Richard Anthony]], [[Johnny Hallyday]], [[El Toro et les Cyclones]], [[Les Gam's]], [[Vic Laurens]], [[Les Vautours (groupe)|Les Vautours]], [[Lucky Blondo]], [[Michel Berger]], [[Michèle Richard]], [[Michèle Torr]], [[Petula Clark]], [[Salvatore Adamo]], [[Sheila]], [[Sylvie Vartan]], [[Tony Roman]]...
[[Johnny Hallyday]], [[Sheila]], [[Claude François]], [[Richard Anthony]], [[Sylvie Vartan]], [[Eddy Mitchell]], [[Françoise Hardy]], [[France Gall]], [[Marie Laforet]], [[Erick Saint-Laurent]], [[Annie Philippe]], [[Chantal Goya]], [[Chantal Kelly]], [[Christophe (chanteur)|Christophe]], [[C. Jérôme]], [[Dalida]], [[Dani (Danièle Graule)|Dani]], [[Danyel Gérard]], [[Dick Rivers]], [[Les Chats Sauvages]], [[Les Baronets]], [[Evariste (chanteur)|Evariste]], [[Les Chaussettes Noires]], [[Frank Alamo]], [[Hervé Vilard]], [[Jacqueline Taïeb]], [[Jean-Jacques Debout]], [[Jenny Rock]], [[El Toro et les Cyclones]], [[Les Gam's]], [[Vic Laurens]], [[Les Surfs]], [[Les Vautours (groupe)|Les Vautours]], [[Lucky Blondo]], [[Michel Berger]], [[Michel Paje]], [[Michèle Richard]], [[Michèle Torr]], [[Petula Clark]], [[Ria Bartok]], [[Salvatore Adamo]], [[Tony Roman]]...

== Scopitone ==

Les chanteurs yéyé ont tourné des [[Clip|clips]] pour le [[scopitone]], qui est un [[jukebox]] associant l'image au son. Sur les 453 scopitones du catalogue officiel de la société [[Cameca]], [[Alexandre Tarta]] réalise les {{nobr|118 premiers}}<ref name="Télé">{{article | titre = Entretien avec Alexandre Tarta
| périodique = Télévision | éditeur = [[CNRS Éditions]] | année = 2010 | numéro = 1 | pages = 169 à 186 | consulté le = 21 août 2019 | lire en ligne = https://www.cairn.info/revue-television-2010-1-page-169.htm}}.</ref>{{,}}<ref name="cadence">{{lien web | lire en ligne = https://www.cadenceinfo.com/le-scopitone-le-juke-box-a-images.htm | titre = Le scopitone, histoire de juke-box à images et chansons | site = cadenceinfo.com | consulté le = 21 août 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue = en | lire en ligne = http://www.scopitonearchive.com/scopitones/a_series.2.html | titre = Catalog of French Scopitones (CA-Series) - CA-29 to CA-136 | site = scopitonearchive.com | consulté le = 21 août 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web | langue = en | lire en ligne = http://www.scopitonearchive.com/scopitones/a_series.html | titre = Catalog of French Scopitones (CA-Series) - CA-1 to CA-28 | site = scopitonearchive.com | consulté le = 21 août 2019}}.</ref>. L'un des autres principaux metteurs en scène de ces vidéoclips est [[Claude Lelouch]] qui, se faisant ainsi les dents dans le [[cinéma]], réalise 65 Scopitones à partir du {{Numéro}}119. [[Mamy Scopitone|Andrée Davis-Boyer]] (« [[Mamy Scopitone]] ») en a réalisé 55 à partir du {{Numéro}}263 dès 1964. Parmi les autres réalisateurs, on peut citer [[Pierre Cardinal]], [[Jean-Christophe Averty]], Alain Brunet (58 films à partir du {{Numéro}}257), [[François Reichenbach]], Robert Valey ou encore [[Gérard Sire]] (à partir du {{Numéro}}194, 19 films).


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 29 avril 2024 à 13:44

Yéyé
Origines stylistiques R&B, rock 'n' roll, beat, chanson, jazz, girl group
Origines culturelles années 1960 ; France, Italie, Espagne, Québec
Instruments typiques Basse, batterie, chant, clavier, guitare électrique
Popularité France, Espagne, Québec et Japon. En particulier auprès des adolescents et pré-adolescents depuis les années 1960

Genres dérivés

Indie pop, Shibuya-kei

Le yéyé est un courant musical ayant émergé au début des années 1960. L'expression est utilisée en France et au Québec et vise à désigner, généralement, une musique ou une chanson adaptée d'un succès anglo-saxon, alors très prisée par la jeunesse baby boomer née après la Seconde Guerre mondiale. Elle désigne aussi bien le jeune public amateur de ces airs que leurs non moins jeunes interprètes (les yéyés), la connotation dans la bouche des adultes et surtout des intellectuels se voulait à l'origine péjorative et railleuse.

Les expressions « les yéyés » ou encore « la période yéyé », usités a posteriori, couvrent généralement la totalité des années 1960, sans distinction entre les genres musicaux, les artistes de la nouvelle génération, les créations originales et les adaptations ; alors que « le yéyé » stricto sensu débute à l'automne 1961 avec l'avènement du twist et prend fin au printemps 1966.

Histoire[modifier | modifier le code]

Françoise Hardy face à la princesse Margriet, Scheveningen, 1963.

L'interjection « yéyé » est, au départ, la transcription française de « yeah », une déformation de « yes » (oui), souvent répétée (« yeah! yeah! »), qui ponctue les chansons de rock et de twist américaines très appréciées des jeunes. Les paroliers (traducteurs-adaptateurs) préfèrent « yé » à une traduction plus littérale en « ouais ». De là, « yéyé » désigne le courant musical[1]. Cette formule musicale est une invention marketing, qui promeut de jeunes interprètes au détriment de la chanson à texte, dite « rive gauche », alors incarnée par Georges Brassens, Jacques Brel, Serge Gainsbourg ou Mouloudji, certains d'entre eux faisant figure de résistants face à la vague yéyé[2].

Le , à l'appel de Daniel Filipacchi et Frank Ténot, animateurs et créateurs de Salut les copains, émission quotidienne sur la station de radio Europe 1 diffusant exclusivement ce genre de musique, entre 150 000 et 200 000 jeunes se retrouvent place de la Nation à Paris pour fêter le premier anniversaire du magazine homonyme Salut les copains. Se succèdent sur scène : Danyel Gérard, Frank Alamo, Les Chats Sauvages avec leur nouveau chanteur Mike Shannon, Les Gam’s, Richard Anthony et, revenus à Paris spécialement de Camargue où ils tournent le film D'où viens-tu Johnny ?, Sylvie Vartan et Johnny Hallyday qui concluent en triomphe ce concert gratuit[3],[4].

Quelques jours plus tard, dans une chronique publiée dans le journal Le Monde, le sociologue Edgar Morin baptise ces jeunes « les Yéyés »[5],[6],[7]. Le même été, les Beatles publient le titre She Loves You qui rencontre un grand succès dans toute l'Europe et qui est ponctué de « Yeah! Yeah! Yeah! », mot répété 29 fois dans la chanson[8].

Par extension « yéyé » désigne aussi un phénomène de mode des années 1960, caractérisé par les pantalons serrés et les blazers cintrés (avec cravate le plus souvent). Les artistes de la pop française de la fin des années 1960, venant principalement du rock, rompent avec les chansons yéyés.

En 1965, le chanteur Georges Milton (1886-1970) indique ironiquement dans un entretien « le yé-yé, il y a longtemps que je connais. je poussais des « yé-yé » en 1913 en chantant Lorsque j'entends la musique[9] ».

Postérité[modifier | modifier le code]

En France, dans les années 1970 et 1980, quelques artistes s'inspirent musicalement de ce style de chansons (par exemple Karen Cheryl, considérée comme la « petite sœur » de Sheila à ses débuts et qui enregistre avec succès plusieurs adaptations de chansons anglo-saxonnes et italiennes, Dorothée (pour les enfants), Lio ou encore Étienne Daho (qui a souvent dit son admiration pour les artistes de cette époque et a eu l'occasion de travailler avec Sylvie Vartan et Françoise Hardy), mais aussi le groupe de Rockabilly Les Forbans dans les années 1980, ou encore le groupe Les Vagabonds dans les années 1990, dont le premier tube, en 1990, se nomme Le temps des yéyés, medley de reprises de succès des années 1960, suivi du titre Le temps des copains la même année.

En , revenant sur sa carrière, Françoise Hardy déclare : « Je n'ai pas honte du tout d'avoir appartenu à ce mouvement. Au moins, ces chanteurs qualifiés de yéyés avaient le sens de la mélodie. Ce qui se perd de nos jours[10]. »

Artistes représentatifs[modifier | modifier le code]

Johnny Hallyday, Sheila, Claude François, Richard Anthony, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell, Françoise Hardy, France Gall, Marie Laforet, Erick Saint-Laurent, Annie Philippe, Chantal Goya, Chantal Kelly, Christophe, C. Jérôme, Dalida, Dani, Danyel Gérard, Dick Rivers, Les Chats Sauvages, Les Baronets, Evariste, Les Chaussettes Noires, Frank Alamo, Hervé Vilard, Jacqueline Taïeb, Jean-Jacques Debout, Jenny Rock, El Toro et les Cyclones, Les Gam's, Vic Laurens, Les Surfs, Les Vautours, Lucky Blondo, Michel Berger, Michel Paje, Michèle Richard, Michèle Torr, Petula Clark, Ria Bartok, Salvatore Adamo, Tony Roman...

Scopitone[modifier | modifier le code]

Les chanteurs yéyé ont tourné des clips pour le scopitone, qui est un jukebox associant l'image au son. Sur les 453 scopitones du catalogue officiel de la société Cameca, Alexandre Tarta réalise les 118 premiers[11],[12],[13],[14]. L'un des autres principaux metteurs en scène de ces vidéoclips est Claude Lelouch qui, se faisant ainsi les dents dans le cinéma, réalise 65 Scopitones à partir du no 119. Andrée Davis-Boyer (« Mamy Scopitone ») en a réalisé 55 à partir du no 263 dès 1964. Parmi les autres réalisateurs, on peut citer Pierre Cardinal, Jean-Christophe Averty, Alain Brunet (58 films à partir du no 257), François Reichenbach, Robert Valey ou encore Gérard Sire (à partir du no 194, 19 films).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Gary Stewart, Rumba on the river : a history of the popular music of the two Congos, London/New York, Verso, , 436 p. (ISBN 978-1-85984-368-0, lire en ligne), p. 154
  2. Gilles Schlesser, Mouloudji : biographie, Paris, Éditions de l'Archipel, , 429 p. (ISBN 978-2-8098-0185-9), p. 157
  3. Frédéric Quinonero, Johnny live 50 ans de scènes, 2012, Éditions L'Archipel, page 79, citation : « Afin de célébrer solennellement le premier anniversaire du magazine Salut les copains et, à quelques jours près, les vingt ans de Johnny Hallyday, Daniel Filipacchi lance de façon quasi impromptue l'idée d'un concert gratuit sur la place de la Nation, sous l'égide d'Europe n°1. Pour seule publicité, une annonce lancée sur les ondes : "Il y aura Johnny, Sylvie, Richard (Anthony), et aussi Danyel Gérard, Les Gam's, Mike Shannon et Les Chats Sauvages. On vous attend nombreux les copains !". »
  4. Philippe Lombard, Rock'N'Paris 1956-1965 Johnny, Eddy, Dick... et les autres, 2019, Éditions Parigramme, page 65, citation : « Le 22 juin 1963, Europe n°1 organise sur la place de la Nation un grand concert gratuit qui rassemble des milliers de jeunes à la grande surprise des autorités. [...] Johnny et Sylvie sont en Camargue où ils tournent D'où viens-tu Johnny ?, mais ils acceptent de faire l'aller-retour. »
  5. Il a été le premier des yéyés - Emmanuel Lemieux, Les influences, 20 octobre 2009
  6. Stéphane Ollivier, « Le mouvement Yéyé », Ina
  7. Christian Eudeline, Christophe : portrait du dernier dandy, , 320 p. (lire en ligne)
  8. Steve Turner (trad. de l'anglais), L'Intégrale Beatles : Les secrets de toutes leurs chansons [« A Hard Day’s Write »], Paris, Hors Collection, , 284 p. (ISBN 2-258-06585-2), p. 32
  9. Article de René Quinson sur Georges Milton intitulé : « Georges Milton (72 ans) revient à la chanson et révèle : "En 1913, j'ai inventé le yé-yé" », publié dans L'Écho républicain de la Beauce et du Perche du 21 janvier 1965. Extrait de l'article : « le yé-yé, il y a longtemps que je connais. Je poussais des « yé-yé » en 1913, en chantant Lorsque j'entends la musique »
  10. Françoise Hardy et ses copains d'avant - Olivier Nuc, 'Le Figaro, 15 novembre 2013
  11. « Entretien avec Alexandre Tarta », Télévision, CNRS Éditions, no 1,‎ , p. 169 à 186 (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Le scopitone, histoire de juke-box à images et chansons », sur cadenceinfo.com (consulté le ).
  13. (en) « Catalog of French Scopitones (CA-Series) - CA-29 to CA-136 », sur scopitonearchive.com (consulté le ).
  14. (en) « Catalog of French Scopitones (CA-Series) - CA-1 to CA-28 », sur scopitonearchive.com (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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