« Amnésie écologique » : différence entre les versions

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→‎4. Le rôle des arts et des nouvelles technologies : Dans l'état actuel, c'est un travail inédit : les sources ne font pas le lien avec l'amnésie écologique ou la notion de shifting baseline. Le paragraphe peut être restauré si des sources faisant ce lien sont apportées, @user:Ambre Dine, user:Nicolalalas ;-).
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L''''amnésie écologique''' (parfois nommée '''amnésie générationnelle''' ou '''amnésie environnementale''') est un concept développé en [[biologie de la conservation]] stipulant que chaque génération considère comme le point de référence initial d'un écosystème celui qu'il a connu depuis sa naissance, engendrant un syndrome de la référence changeante (shifting baseline syndrome en anglais). Cela conduit généralement à une [[anthropisation]] et une perte de [[biodiversité]] de plus en plus importante, la nouvelle génération prenant appui sur l'état « dégradé » qu'elle a toujours connu.
{{ébauche|conservation de la nature}}


== Définition et causes ==
L''''amnésie écologique''' (parfois nommée '''amnésie générationnelle''' ou '''amnésie environnementale''') est un concept développé en [[biologie de la conservation]] stipulant que chaque génération considère comme le point de référence initial d'un écosystème celui qu'il a connu depuis sa naissance, engendrant un {{lien|lang=en|trad=shifting baseline syndrome|fr=syndrome de la référence changeante}}. Cela conduit généralement à une [[anthropisation]] et une perte de [[biodiversité]] de plus en plus importante, la nouvelle génération prenant appui sur l'état « dégradé » qu'elle a toujours connu.
En période de crise environnementale complexe, la notion d'amnésie écologique ou ''{{Langue|en|shifting baseline syndrome}}'' est un des concepts qui permet d'appréhender la relation entre les êtres humains et la nature. Ce phénomène a été étudié et conceptualisé dans les années 1990 par des chercheurs tels que [[Daniel Pauly]] et [[Peter H. Kahn]]<ref name="soucis">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury|titre=Le souci de la nature. Apprendre, inventer, gouverner.|lieu=Paris|éditeur=CNRS Editions|année=2017|pages totales=378|isbn=978-2-271-08817-8}}</ref>. Ce phénomène met en évidence la tendance à ajuster la perception de l'environnement en fonction des expériences personnelles, ce qui entraîne une perte de la mémoire collective des [[Écosystème|écosystèmes]]. En d'autres termes, l'oubli des conditions environnementales passées amène à normaliser des niveaux dégradés de l'environnement<ref name="soucis" />.


{{Passage non pertinent|Les sociétés occidentales considèrent la nature comme un bien consommable et sacrifiable<ref name="soucis" />. Elles voient cette dernière comme une ressource à exploiter. {{refnec|Guidées par le progrès technologique et la quête de croissance, elles appréhendent la nature principalement comme une ressource économique, en corrélation avec l'essor du [[capitalisme]].}} La préservation des écosystèmes est moins prise en compte<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Andrew|nom1=Feenberg|titre=L'anthropologie et la question de la Nature. Réflexions sur L'Écologie des autres, de Philippe Descola|périodique=Revue du MAUSS|volume=42|numéro=2|pages=105–118|date=2013|issn=1247-4819|doi=10.3917/rdm.042.0105|lire en ligne=https://www.cairn.info/revue-du-mauss-2013-2-page-105.htm|consulté le=2024-04-20}}</ref>.}}
== L'amnésie écologique et ses conséquences ==
En période de crise environnementale complexe, la notion d'amnésie écologique ou « shifting baseline syndrome » est fondamentale pour appréhender la relation entre les êtres humains et la nature. Ce phénomène a été étudié et conceptualisé dans les années 1990 par des chercheurs tels que [[Daniel Pauly]] et [[Peter H. Kahn]]. Ce phénomène met en évidence notre tendance à ajuster notre perception de l'environnement en fonction de nos propres expériences, ce qui entraîne une perte de la mémoire collective des [[Écosystème|écosystèmes]]. En d'autres termes, l'oubli des conditions environnementales passées nous amène à normaliser des niveaux dégradés de l'environnement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury|titre=Le souci de la nature. Apprendre, inventer, gouverner.|lieu=Paris|éditeur=CNRS Editions|année=2017|pages totales=378|passage=14-16|isbn=978-2-271-08817-8}}</ref>. Daniel Pauly met en garde contre le danger de cette normalisation. Il souligne que chaque génération perçoit comme standard ce qui est, en réalité, une réduction de la richesse environnementale. Il soutient que cette standardisation peut conduire à ne conserver que « de misérables restes »<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Daniel Pauly |titre=The ocean's shifting baseline |url=https://www.ted.com/talks/daniel_pauly_the_ocean_s_shifting_baseline |format=vidéo |accès url=libre |site=TED Talks |date=2012}}</ref>. Cette amnésie a des conséquences significatives. En oubliant les écosystèmes passés et en minimisant les changements environnementaux, nous sous-estimons les dommages causés à la biodiversité et aux ressources naturelles. Cette sous-estimation peut mener à une indifférence généralisée et à une résignation quant à notre capacité à résoudre les questions environnementales<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Auriane Clostre |titre=L'amnésie écologique : ce mal silencieux qui se transmet de génération en génération |url=https://usbeketrica.com/fr/article/l-amnesie-ecologique-ce-mal-silencieux-qui-se-transmet-de-generation-en-generation |format=article |accès url=libre |site=Usbek & Rica |date=13 novembre 2023}}</ref>.


Pour combattre cette indifférence et cette résignation, Robert Pyle insiste sur l'importance de maintenir un lien actif avec la nature pour préserver notre capacité à la comprendre et à l'apprécier. Par son concept d' « extinction de l'expérience de la nature »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Anne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury|titre=Le souci de la nature. Apprendre, inventer, gouverner.|lieu=Paris|éditeur=CNRS Editions|année=2017|pages totales=378|passage=14-15|isbn=978-2-271-08817-8}}</ref>, il affirme que c'est la baisse des interactions entre les humains et la nature qui alimente et participe au déclin de la biodiversité dans nos espaces de vie. Des travaux permettent de mieux comprendre l'évolution de nos perception de la nature à travers les générations tels que celui réalisé par Anne-Caroline Prévot, directrice de recherches au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], chercheuse au Centre d'Écologie et des Sciences de la Conservation et au [[Muséum national d'histoire naturelle]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Anne-Caroline Prévot |titre=Crise écologique et quasi indifférence : sommes-nous amnésiques ? |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/itineraire-bis-ete14/crise-ecologique-et-quasi-indifference-sommes-nous-amnesiques-6909260 |format=podcast |accès url=libre |site=France Culture |date=31 juillet 2017}}</ref>. Elle analyse la manière dont les paysages extérieurs sont représentés dans les films d'animation Walt Disney. La capitale française est plus verdoyante dans le film Les Aristochats réalisé en 1970 que dans le film Le Bossu de Notre-Dame réalisé en 1996. Ainsi, cette étude montre qu'en quelques décennies, notre façon de percevoir et d'expérimenter la nature change et évolue.
Par son concept d' « extinction de l'expérience de la nature », Robert Pyle insiste sur l'importance de maintenir un lien actif avec la nature pour préserver notre capacité à la comprendre et à l'apprécier<ref name="soucis" />. Il affirme que c'est la baisse des interactions entre les humains et la nature qui participe au déclin de la biodiversité dans les espaces de vie. Des travaux permettent de mieux comprendre l'évolution des perceptions de la nature à travers les générations tels que celui réalisé par Anne-Caroline Prévot, directrice de recherches au [[Centre national de la recherche scientifique|CNRS]], chercheuse au Centre d'Écologie et des Sciences de la Conservation et au [[Muséum national d'histoire naturelle]]<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur=Anne-Caroline Prévot |titre=Crise écologique et quasi indifférence : sommes-nous amnésiques ? |url=https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/itineraire-bis-ete14/crise-ecologique-et-quasi-indifference-sommes-nous-amnesiques-6909260 |format=podcast |accès url=libre |site=France Culture |date=31 juillet 2017}}</ref>.

== Conséquences ==
Daniel Pauly souligne que chaque génération perçoit comme standard ce qui est, en réalité, une réduction de la richesse environnementale, conduisant à ne conserver que « de misérables restes »<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=Daniel Pauly |titre=The ocean's shifting baseline |url=https://www.ted.com/talks/daniel_pauly_the_ocean_s_shifting_baseline |format=vidéo |accès url=libre |site=TED Talks |date=2012}}</ref>. En oubliant les écosystèmes passés et en minimisant les changements environnementaux, les dommages causés à la biodiversité et aux ressources naturelles sont sous-estimés. Cette sous-estimation peut mener à une indifférence généralisée et à une résignation face aux questions environnementales<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Hortense Chauvin |titre=L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde |url=https://reporterre.net/L-amnesie-environnementale-cle-ignoree-de-la-destruction-du-monde |format=article |accès url=libre |site=Reporterre |date=18 juillet 2020}}</ref>.


=== Exemples symboliques ===
=== Exemples symboliques ===
==== État de la biodiversité ====
* Durant l'Antiquité, des [[lion]]s étaient présents en [[Grèce]], ainsi que des [[loup]]s en [[France]] et en [[Espagne]]. Ces présences animales sont parfois considérées comme « artificielles » à notre époque<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Léa Rollin |titre=Sur la trace des lions grecs |url=https://www.grecehebdo.gr/sur-la-trace-des-lions-grecs/ |format=article |accès url=libre |site=Grèce Hebdo |date=5 mai 2016}}</ref><ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=M. Clavero |titre=Where wolves were: setting historical baselines for wolf recovery in Spain |url=https://zslpublications.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/acv.12814 |format=article |accès url=libre |site=Zoological Society of London |date=2 septembre 2022}}</ref>.
Le travail de Jeremy Jackson, professeur à l'Institut Scripps d'Océanographie et à la Smithsonian Institution. Dans l'un de ses travaux, il démontre que la surpêche antérieure a affecté l'équilibre écologique des récifs coralliens de Discovery Bay en Jamaïque. Il met en exergue la différence entre notre vision actuelle et la réalité historique des écosystèmes marins<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Alice Bomboy |titre=A la recherche de l'abondance perdue de nos océans |url=https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/030224/la-recherche-de-l-abondance-perdue-de-nos-oceans |format=article |accès url=libre |site=Mediapart |date=3 février 2024}}</ref>.
* Le [[Castor fiber|castor d'Europe]] était présent dans pratiquement toute l'[[Europe]] au {{s-|XI}} mais disparu de pratiquement toute la France au début du {{s-|XX}}, avant de revenir progressivement dans les cours d'eau durant les décennies suivantes.
Une étude de 2020 a montré qu'en raison de ce phénomène, les générations plus anciennes percevaient davantage le besoin de mener des actions de conservation pour des espèces d'oiseaux en déclins que les jeunes générations<ref>https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/pan3.10140</ref>.
* Les jeunes générations qui n'ont connu que des étés caniculaires estiment que ces derniers sont normaux, alors qu'il s'agit d'un phénomène récent<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Karine Durand |titre=Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/biodiversite-quest-ce-amnesie-ecologique-combattre-107997/ |format=article |accès url=libre |site=Futura Science |date=14 octobre 2023}}</ref>.

* Le travail de Jeremy Jackson, professeur à l'Institut Scripps d'Océanographie et à la Smithsonian Institution. Dans l'un de ses travaux, il démontre que la surpêche antérieure a affecté l'équilibre écologique des récifs coralliens de Discovery Bay en Jamaïque. Il met en exergue la différence entre notre vision actuelle et la réalité historique des écosystèmes marins<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Alice Bomboy |titre=A la recherche de l'abondance perdue de nos océans |url=https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/030224/la-recherche-de-l-abondance-perdue-de-nos-oceans |format=article |accès url=libre |site=Mediapart |date=3 février 2024}}</ref>.
==== Distribution des espèces ====
Les zones de distribution de plusieurs espèces ont changé avec le temps, notamment en raison des pressions anthropiques. Ainsi, durant l'Antiquité, des [[lion]]s étaient présents en [[Grèce]], ainsi que des [[loup]]s en [[France]] et en [[Espagne]]. Ces présences animales sont parfois considérées comme « artificielles » à notre époque<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Léa Rollin |titre=Sur la trace des lions grecs |url=https://www.grecehebdo.gr/sur-la-trace-des-lions-grecs/ |format=article |accès url=libre |site=Grèce Hebdo |date=5 mai 2016}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=anglais |auteur=M. Clavero |titre=Where wolves were: setting historical baselines for wolf recovery in Spain |url=https://zslpublications.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/acv.12814 |format=article |accès url=libre |site=Zoological Society of London |date=2 septembre 2022}}</ref>. De même, le castor d'Europe était présent dans pratiquement toute l'Europe au {{s-|XI}} mais a disparu de pratiquement toute la France au début du {{s-|XX}}, avant de revenir progressivement dans les cours d'eau durant les décennies suivantes<ref>https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-13-juin-2023-6245856</ref>{{,}}<ref>https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/art-ecologie/exposition-a-paris-mythes-et-legendes-du-bord-de-leau-11189056/</ref>.

A contrario, la présence d'[[espèces exotiques envahissantes]] peut être considérée comme normale, voire entraîne des projets de réintroduction, dans une société où l'amnésie écologique ne permet pas d'évaluer le statut réel d'espèces introduites<ref>https://www.jstor.org/stable/24480393</ref>.

==== Changement climatique ====
Les effets du [[changement climatique]] étant relativement lents, ils sont peu perçus par la population<ref name="sites.bu">https://sites.bu.edu/dome/2021/01/24/shifting-baselines-are-a-double-edged-sword-why-climate-advocates-must-honor-our-environmental-laws-in-shaping-climate-policy/</ref>. Les jeunes générations qui n'ont connu que des étés caniculaires estiment que ces derniers sont normaux, alors qu'il s'agit d'un phénomène récent<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Karine Durand |titre=Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/biodiversite-quest-ce-amnesie-ecologique-combattre-107997/ |format=article |accès url=libre |site=Futura Science |date=14 octobre 2023}}</ref>. Ce manque de prise de conscience peut limiter les actions collectives pour lutter contre ce problème, voire engendrer de l'antipathie envers ces actions<ref name="sites.bu" />.

==== Aménagement du territoire ====
Les processus d'[[aménagement du territoire]] et les changements d'[[Occupation des sols|occupation des sol]] peuvent aussi faire l'objet d'une amnésie écologique, comme par exemple la transformation d'espaces naturels ou ruraux en zones industrielles et urbaines. Le cas de la [[Zone d'aménagement concerté|ZAC]] des Tulipes à Gonesse exemplifie ce propos : la multitude de tulipes qui habitaient autrefois la ZAC a été remplacée par des bureaux et des bâtiments de logistique<ref name="L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde">{{Lien web |langue=fr |nom=Reporterre |titre=L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde |url=https://reporterre.net/L-amnesie-environnementale-cle-ignoree-de-la-destruction-du-monde |site=Reporterre, le média de l'écologie - Indépendant et en accès libre |consulté le=2024-04-19}}</ref>. Il en est de même pour des territoires qui étaient antérieurement dédiés à l'agriculture: la culture de [[Rose (fleur)|roses]] à [[Fontenay-aux-Roses]], la culture de pêches à [[Montreuil (Seine-Saint-Denis)|Montreuil]] ou celle d'[[ananas]] dans les serres du château de [[Choisy-le-Roi|Choisy-le Roi]], ont progressivement été urbanisés au cours du XXe siècle notamment et les habitants en ont perdu la mémoire collective<ref name="L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde" />.

{{Passage non pertinent|De la même manière, de nombreux [[Oiseau nicheur|oiseaux nicheurs]] sont menacés de disparition sur le territoire français. Un tiers sont menacés contre un quart en 2008, d'après le rapport de 2016 du Comité français de [[Comité français de l'UICN|l'UICN]] ainsi que le [[Muséum national d'histoire naturelle]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Marie-Céline |nom=Ray |titre=Quels sont les oiseaux menacés d'extinction en France ? (MAJ) |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/zoologie-sont-oiseaux-menaces-extinction-france-maj-15602/ |site=Futura |consulté le=2024-04-22}}</ref>. Ces [[Perte de la biodiversité|pertes de biodiversité]] sont dues à des facteurs historiques qui relèvent de [[Urbanisation|l’urbanisation]] et de [[Industrialisation|l’industrialisation]] lors du début de l’ère industrielle vers 1500. Ces derniers ont mené à une transformation des paysages naturels en des espaces industriel et urbains.}}

==== Savoir traditionnels ====
Dans le domaine de [[Ethnobotanique|l'ethnobotanique]], qui étudie l'évolution des données relatives aux ressources végétales<ref name="Evidence of the shifting baseline syndrome in ethnobotanical research">{{Article|prénom1=Natalia|nom1=Hanazaki|prénom2=Dannieli Firme|nom2=Herbst|prénom3=Mel Simionato|nom3=Marques|prénom4=Ina|nom4=Vandebroek|titre=Evidence of the shifting baseline syndrome in ethnobotanical research|périodique=Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine|volume=9|numéro=1|pages=75|date=2013-11-14|issn=1746-4269|pmid=24229063|pmcid=PMC3842669|doi=10.1186/1746-4269-9-75|lire en ligne=https://doi.org/10.1186/1746-4269-9-75|consulté le=2024-04-19}}</ref>, il peut se produite une perte de savoir et de compétences associée aux pratiques traditionnelles. Les causes de l'appauvrissement des savoirs liés aux plantes sont la transmission intergénérationnelle et les changements environnementaux<ref name="Evidence of the shifting baseline syndrome in ethnobotanical research" />. L'absence de communication entre les générations et la dégradation environnementale peuvent entraîner l'oubli de l'état antérieur de l'environnement<ref name="Evidence of the shifting baseline syndrome in ethnobotanical research" />.

==== Dans l'art et la culture ====
Anne-Caroline Prévot analyse la manière dont les paysages extérieurs sont représentés dans les films d'animation Walt Disney. [[Paris]] est par exemple plus verdoyante dans le film ''[[Les Aristochats]]'' réalisé en 1970 que dans le film ''[[Le Bossu de Notre-Dame]]'' réalisé en 1996. Ainsi, cette étude montre qu'en quelques décennies, la manière de percevoir et d'expérimenter la nature change et évolue<ref name=":0" />.


== Remèdes à l'amnésie écologique ==
== Tendre vers de nouveaux modes de reconnexion avec la nature ==
[[Fichier:Graphique_daniel_pauty_shifting_baseline_traduit.jpg|vignette|Graphique représentant le concept d'amnésie écologique.]]
[[Fichier:Graphique_daniel_pauty_shifting_baseline_traduit.jpg|vignette|Graphique représentant le concept d'amnésie écologique.]]


=== 1. L'importance de l'éducation et de la sensibilisation ===
=== L'importance de l'éducation et de la sensibilisation ===
L'éducation et la sensibilisation à l'environnement dès le plus jeune âge sont des outils essentiels pour lutter contre l'amnésie écologique<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Karine |nom=Durand |titre=Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/biodiversite-quest-ce-amnesie-ecologique-combattre-107997/ |site=Futura |consulté le=2024-04-14}}</ref>. En apprenant aux enfants à observer, comprendre et apprécier la nature, on les aide à construire une relation durable avec elle. Cela peut passer par des sorties en forêt, des ateliers de jardinage, des jeux éducatifs, etc.<ref name=":0">{{Chapitre|langue=français|auteur1=Anne-Caroline Prévot|auteur2=Cynthia Fleury|titre chapitre=Chapitre 20, "La sensibilisation environnementale|titre ouvrage=Le souci de la nature: Apprendre, inventer, gouverner|éditeur=CNRS editions|année=2017|passage=La nature à l'école|isbn=ISBN-10, ‎2271088178|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Le_Souci_de_la_nature_Apprendre_inventer.html?id=8obpEAAAQBAJ&source=kp_book_description&redir_esc=y}}</ref> Dans certains pays, comme la Suède, le concept d'enseignement en plein air est largement encouragé, où les élèves passent une partie de leur temps d'apprentissage à l'extérieur, en interaction directe avec la nature <ref>{{Lien web |langue=en |titre=Wild education: the joy of Scandinavia's forest preschools |url=https://www.france24.com/en/live-news/20230308-wild-education-the-joy-of-scandinavia-s-forest-preschools |site=France 24 |date=2023-03-08 |consulté le=2024-04-17}}</ref>. De même, en France, des initiatives telles que celles de l'Académie de Paris encouragent l'enseignement en plein air et la sensibilisation à l'environnement dès le plus jeune âge.<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Faire classe dehors |url=https://www.ac-paris.fr/faire-classe-dehors-128177 |site=Académie de Paris |consulté le=2024-04-17}}</ref>
L'éducation et la sensibilisation à l'environnement dès le plus jeune âge sont des outils essentiels pour lutter contre l'amnésie écologique<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Karine |nom=Durand |titre=Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/biodiversite-quest-ce-amnesie-ecologique-combattre-107997/ |site=Futura |consulté le=2024-04-14}}</ref>. En apprenant aux enfants à observer, comprendre et apprécier la nature, on les aide à construire une relation durable avec elle. Cela peut passer par des sorties en forêt, des ateliers de jardinage, des jeux éducatifs, etc.<ref name="soucis" />.


Il est peut être important de sensibiliser les adultes à l[[Impact environnemental|'impact de leurs actions sur l'environnement]]. Les médias, les associations et les institutions peuvent avoir un rôle à jouer dans ce domaine.<ref name=":0" />
Il est peut-être important de sensibiliser les adultes à l'[[Impact environnemental|impact de leurs actions sur l'environnement]]. Les médias, les associations et les institutions peuvent avoir un rôle à jouer dans ce domaine<ref name="soucis" />.


=== 2. Reconnecter avec la nature par l'expérience directe ===
=== Se reconnecter à la nature par l'expérience directe ===
L'expérience directe de la nature est un moyen particulièrement mis en avant afin de contrer l'amnésie écologique. En passant du temps dans la nature, on peut observer les changements qui s'y produisent et prendre conscience de sa fragilité.<ref>{{Ouvrage|prénom1=Philippe J.|nom1=Dubois|titre=La grande amnésie écologique|éditeur=Delachaux et Niestlé|date=2012|isbn=978-2-603-01775-3|consulté le=2024-04-15}}</ref>
L'expérience directe de la nature est un moyen particulièrement mis en avant afin de contrer l'amnésie écologique. En passant du temps dans la nature, on peut observer les changements qui s'y produisent et prendre conscience de sa fragilité<ref>{{Ouvrage|prénom1=Philippe J.|nom1=Dubois|titre=La grande amnésie écologique|éditeur=Delachaux et Niestlé|date=2012|isbn=978-2-603-01775-3|consulté le=2024-04-15}}</ref>.


De nombreuses activités respectant l'environnement permettent de se reconnecter à la nature: la randonnée, le camping, le jardinage, l'observation des oiseaux, etc.<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Karine |nom=Durand |titre=Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/biodiversite-quest-ce-amnesie-ecologique-combattre-107997/ |site=Futura |consulté le=2024-04-15}}</ref> C'est à travers ces observations régulières que nous prenons conscience de la fragilité de notre environnement et de l'impact de nos actions sur celui-ci.<ref name=":0" />
De nombreuses activités respectant l'environnement permettent de se reconnecter à la nature: la randonnée, le camping, le jardinage, l'observation des oiseaux, etc.<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Karine |nom=Durand |titre=Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? |url=https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/biodiversite-quest-ce-amnesie-ecologique-combattre-107997/ |site=Futura |consulté le=2024-04-15}}</ref>


=== 3. S'engager pour la protection de l'environnement ===
=== S'engager pour la protection de l'environnement ===
{{Section TI|date=avril 2024}}
S'engager pour la [[protection de l'environnement]] est un excellent moyen de lutter contre l'amnésie écologique. En participant à des actions concrètes, on peut contribuer à préserver la nature et à sensibiliser les autres à son importance.<ref>{{Article|auteur1=Hortense Chauvin|titre=L’amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde|périodique=quotidien|date=18 juillet 2020 à 10h14|lire en ligne=https://reporterre.net/L-amnesie-environnementale-cle-ignoree-de-la-destruction-du-monde|accès url=https://reporterre.net/L-amnesie-environnementale-cle-ignoree-de-la-destruction-du-monde}}</ref>
S'engager pour la [[protection de l'environnement]] est un moyen de lutter contre l'amnésie écologique<ref name="soucis" />. Par des actions concrètes, il est possible de contribuer a la préservation de la nature<ref>{{Article|auteur1=Hortense Chauvin|titre=L’amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde|périodique=quotidien|date=18 juillet 2020 à 10h14|lire en ligne=https://reporterre.net/L-amnesie-environnementale-cle-ignoree-de-la-destruction-du-monde}}</ref>.


Il existe de nombreuses associations et initiatives qui œuvrent pour la protection de l'environnement. Chacun peut trouver un moyen de s'engager à son niveau, en fonction de ses intérêts et de ses disponibilités.
Il existe de nombreuses associations et initiatives qui œuvrent pour la protection de l'environnement. Chacun peut trouver un moyen de s'engager à son niveau, en fonction de ses intérêts et de ses disponibilités<ref name="soucis" />.


=== 4. Le rôle des arts ===
=== Le rôle des arts ===
Comme le suggère [[Daniel Pauly]], les arts et les nouvelles technologies peuvent également jouer un rôle important dans la lutte contre l'amnésie écologique. Les films, les documentaires, les photographies et les œuvres d'art peuvent nous aider à visualiser les changements qui se produisent dans la nature et à prendre conscience de sa beauté et de sa fragilité<ref>{{Lien vidéo|titre=Daniel Pauly: The ocean's shifting baseline|url=https://www.youtube.com/watch?v=Hui5YH-D6Go|langue=anglais|consulté le=2024-04-15}}</ref>.
Comme le suggère [[Daniel Pauly]], les arts et les nouvelles technologies peuvent également jouer un rôle important dans la lutte contre l'amnésie écologique: des films, œuvres d'art et simulations permettent de visualiser un état antérieur d'un écosystème donné, inapparent actuellement<ref>{{Lien vidéo|titre=Daniel Pauly: The ocean's shifting baseline|url=https://www.youtube.com/watch?v=Hui5YH-D6Go|langue=anglais|consulté le=2024-04-15}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Dernière version du 30 avril 2024 à 02:08

L'amnésie écologique (parfois nommée amnésie générationnelle ou amnésie environnementale) est un concept développé en biologie de la conservation stipulant que chaque génération considère comme le point de référence initial d'un écosystème celui qu'il a connu depuis sa naissance, engendrant un syndrome de la référence changeante (shifting baseline syndrome en anglais). Cela conduit généralement à une anthropisation et une perte de biodiversité de plus en plus importante, la nouvelle génération prenant appui sur l'état « dégradé » qu'elle a toujours connu.

Définition et causes[modifier | modifier le code]

En période de crise environnementale complexe, la notion d'amnésie écologique ou shifting baseline syndrome est un des concepts qui permet d'appréhender la relation entre les êtres humains et la nature. Ce phénomène a été étudié et conceptualisé dans les années 1990 par des chercheurs tels que Daniel Pauly et Peter H. Kahn[1]. Ce phénomène met en évidence la tendance à ajuster la perception de l'environnement en fonction des expériences personnelles, ce qui entraîne une perte de la mémoire collective des écosystèmes. En d'autres termes, l'oubli des conditions environnementales passées amène à normaliser des niveaux dégradés de l'environnement[1].

Les sociétés occidentales considèrent la nature comme un bien consommable et sacrifiable[1]. Elles voient cette dernière comme une ressource à exploiter. Guidées par le progrès technologique et la quête de croissance, elles appréhendent la nature principalement comme une ressource économique, en corrélation avec l'essor du capitalisme.[réf. nécessaire] La préservation des écosystèmes est moins prise en compte[2].[non pertinent]

Par son concept d' « extinction de l'expérience de la nature », Robert Pyle insiste sur l'importance de maintenir un lien actif avec la nature pour préserver notre capacité à la comprendre et à l'apprécier[1]. Il affirme que c'est la baisse des interactions entre les humains et la nature qui participe au déclin de la biodiversité dans les espaces de vie. Des travaux permettent de mieux comprendre l'évolution des perceptions de la nature à travers les générations tels que celui réalisé par Anne-Caroline Prévot, directrice de recherches au CNRS, chercheuse au Centre d'Écologie et des Sciences de la Conservation et au Muséum national d'histoire naturelle[3].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Daniel Pauly souligne que chaque génération perçoit comme standard ce qui est, en réalité, une réduction de la richesse environnementale, conduisant à ne conserver que « de misérables restes »[4]. En oubliant les écosystèmes passés et en minimisant les changements environnementaux, les dommages causés à la biodiversité et aux ressources naturelles sont sous-estimés. Cette sous-estimation peut mener à une indifférence généralisée et à une résignation face aux questions environnementales[5].

Exemples symboliques[modifier | modifier le code]

État de la biodiversité[modifier | modifier le code]

Le travail de Jeremy Jackson, professeur à l'Institut Scripps d'Océanographie et à la Smithsonian Institution. Dans l'un de ses travaux, il démontre que la surpêche antérieure a affecté l'équilibre écologique des récifs coralliens de Discovery Bay en Jamaïque. Il met en exergue la différence entre notre vision actuelle et la réalité historique des écosystèmes marins[6]. Une étude de 2020 a montré qu'en raison de ce phénomène, les générations plus anciennes percevaient davantage le besoin de mener des actions de conservation pour des espèces d'oiseaux en déclins que les jeunes générations[7].

Distribution des espèces[modifier | modifier le code]

Les zones de distribution de plusieurs espèces ont changé avec le temps, notamment en raison des pressions anthropiques. Ainsi, durant l'Antiquité, des lions étaient présents en Grèce, ainsi que des loups en France et en Espagne. Ces présences animales sont parfois considérées comme « artificielles » à notre époque[8],[9]. De même, le castor d'Europe était présent dans pratiquement toute l'Europe au XIe siècle mais a disparu de pratiquement toute la France au début du XXe siècle, avant de revenir progressivement dans les cours d'eau durant les décennies suivantes[10],[11].

A contrario, la présence d'espèces exotiques envahissantes peut être considérée comme normale, voire entraîne des projets de réintroduction, dans une société où l'amnésie écologique ne permet pas d'évaluer le statut réel d'espèces introduites[12].

Changement climatique[modifier | modifier le code]

Les effets du changement climatique étant relativement lents, ils sont peu perçus par la population[13]. Les jeunes générations qui n'ont connu que des étés caniculaires estiment que ces derniers sont normaux, alors qu'il s'agit d'un phénomène récent[14]. Ce manque de prise de conscience peut limiter les actions collectives pour lutter contre ce problème, voire engendrer de l'antipathie envers ces actions[13].

Aménagement du territoire[modifier | modifier le code]

Les processus d'aménagement du territoire et les changements d'occupation des sol peuvent aussi faire l'objet d'une amnésie écologique, comme par exemple la transformation d'espaces naturels ou ruraux en zones industrielles et urbaines. Le cas de la ZAC des Tulipes à Gonesse exemplifie ce propos : la multitude de tulipes qui habitaient autrefois la ZAC a été remplacée par des bureaux et des bâtiments de logistique[15]. Il en est de même pour des territoires qui étaient antérieurement dédiés à l'agriculture: la culture de roses à Fontenay-aux-Roses, la culture de pêches à Montreuil ou celle d'ananas dans les serres du château de Choisy-le Roi, ont progressivement été urbanisés au cours du XXe siècle notamment et les habitants en ont perdu la mémoire collective[15].

De la même manière, de nombreux oiseaux nicheurs sont menacés de disparition sur le territoire français. Un tiers sont menacés contre un quart en 2008, d'après le rapport de 2016 du Comité français de l'UICN ainsi que le Muséum national d'histoire naturelle[16]. Ces pertes de biodiversité sont dues à des facteurs historiques qui relèvent de l’urbanisation et de l’industrialisation lors du début de l’ère industrielle vers 1500. Ces derniers ont mené à une transformation des paysages naturels en des espaces industriel et urbains.[non pertinent]

Savoir traditionnels[modifier | modifier le code]

Dans le domaine de l'ethnobotanique, qui étudie l'évolution des données relatives aux ressources végétales[17], il peut se produite une perte de savoir et de compétences associée aux pratiques traditionnelles. Les causes de l'appauvrissement des savoirs liés aux plantes sont la transmission intergénérationnelle et les changements environnementaux[17]. L'absence de communication entre les générations et la dégradation environnementale peuvent entraîner l'oubli de l'état antérieur de l'environnement[17].

Dans l'art et la culture[modifier | modifier le code]

Anne-Caroline Prévot analyse la manière dont les paysages extérieurs sont représentés dans les films d'animation Walt Disney. Paris est par exemple plus verdoyante dans le film Les Aristochats réalisé en 1970 que dans le film Le Bossu de Notre-Dame réalisé en 1996. Ainsi, cette étude montre qu'en quelques décennies, la manière de percevoir et d'expérimenter la nature change et évolue[3].

Remèdes à l'amnésie écologique[modifier | modifier le code]

Graphique représentant le concept d'amnésie écologique.

L'importance de l'éducation et de la sensibilisation[modifier | modifier le code]

L'éducation et la sensibilisation à l'environnement dès le plus jeune âge sont des outils essentiels pour lutter contre l'amnésie écologique[18]. En apprenant aux enfants à observer, comprendre et apprécier la nature, on les aide à construire une relation durable avec elle. Cela peut passer par des sorties en forêt, des ateliers de jardinage, des jeux éducatifs, etc.[1].

Il est peut-être important de sensibiliser les adultes à l'impact de leurs actions sur l'environnement. Les médias, les associations et les institutions peuvent avoir un rôle à jouer dans ce domaine[1].

Se reconnecter à la nature par l'expérience directe[modifier | modifier le code]

L'expérience directe de la nature est un moyen particulièrement mis en avant afin de contrer l'amnésie écologique. En passant du temps dans la nature, on peut observer les changements qui s'y produisent et prendre conscience de sa fragilité[19].

De nombreuses activités respectant l'environnement permettent de se reconnecter à la nature: la randonnée, le camping, le jardinage, l'observation des oiseaux, etc.[20]

S'engager pour la protection de l'environnement[modifier | modifier le code]

S'engager pour la protection de l'environnement est un moyen de lutter contre l'amnésie écologique[1]. Par des actions concrètes, il est possible de contribuer a la préservation de la nature[21].

Il existe de nombreuses associations et initiatives qui œuvrent pour la protection de l'environnement. Chacun peut trouver un moyen de s'engager à son niveau, en fonction de ses intérêts et de ses disponibilités[1].

Le rôle des arts[modifier | modifier le code]

Comme le suggère Daniel Pauly, les arts et les nouvelles technologies peuvent également jouer un rôle important dans la lutte contre l'amnésie écologique: des films, œuvres d'art et simulations permettent de visualiser un état antérieur d'un écosystème donné, inapparent actuellement[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Anne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury, Le souci de la nature. Apprendre, inventer, gouverner., Paris, CNRS Editions, , 378 p. (ISBN 978-2-271-08817-8)
  2. Andrew Feenberg, « L'anthropologie et la question de la Nature. Réflexions sur L'Écologie des autres, de Philippe Descola », Revue du MAUSS, vol. 42, no 2,‎ , p. 105–118 (ISSN 1247-4819, DOI 10.3917/rdm.042.0105, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Anne-Caroline Prévot, « Crise écologique et quasi indifférence : sommes-nous amnésiques ? » Accès libre [podcast], sur France Culture,
  4. (en) Daniel Pauly, « The ocean's shifting baseline » Accès libre [vidéo], sur TED Talks,
  5. Hortense Chauvin, « L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde » Accès libre [article], sur Reporterre,
  6. Alice Bomboy, « A la recherche de l'abondance perdue de nos océans » Accès libre [article], sur Mediapart,
  7. https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/pan3.10140
  8. Léa Rollin, « Sur la trace des lions grecs » Accès libre [article], sur Grèce Hebdo,
  9. (en) M. Clavero, « Where wolves were: setting historical baselines for wolf recovery in Spain » Accès libre [article], sur Zoological Society of London,
  10. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-13-juin-2023-6245856
  11. https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/art-ecologie/exposition-a-paris-mythes-et-legendes-du-bord-de-leau-11189056/
  12. https://www.jstor.org/stable/24480393
  13. a et b https://sites.bu.edu/dome/2021/01/24/shifting-baselines-are-a-double-edged-sword-why-climate-advocates-must-honor-our-environmental-laws-in-shaping-climate-policy/
  14. Karine Durand, « Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? » Accès libre [article], sur Futura Science,
  15. a et b Reporterre, « L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde », sur Reporterre, le média de l'écologie - Indépendant et en accès libre (consulté le )
  16. Marie-Céline Ray, « Quels sont les oiseaux menacés d'extinction en France ? (MAJ) », sur Futura (consulté le )
  17. a b et c Natalia Hanazaki, Dannieli Firme Herbst, Mel Simionato Marques et Ina Vandebroek, « Evidence of the shifting baseline syndrome in ethnobotanical research », Journal of Ethnobiology and Ethnomedicine, vol. 9, no 1,‎ , p. 75 (ISSN 1746-4269, PMID 24229063, PMCID PMC3842669, DOI 10.1186/1746-4269-9-75, lire en ligne, consulté le )
  18. Karine Durand, « Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? », sur Futura (consulté le )
  19. Philippe J. Dubois, La grande amnésie écologique, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-01775-3)
  20. Karine Durand, « Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? », sur Futura (consulté le )
  21. Hortense Chauvin, « L’amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde », quotidien,‎ 18 juillet 2020 à 10h14 (lire en ligne)
  22. (en) Daniel Pauly: The ocean's shifting baseline Consulté le .

Voir Aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]