« Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (album) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Jilucorg (discuter | contributions)
m Bandeau En cours
Ruyblas13 (discuter | contributions)
m Retrait du lien vers la page « Segue » supprimée à la suite d'un débat d'admissibilité (Voir)
Balises : PaStec Révoqué
(45 versions intermédiaires par 24 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{En-tête label|BA}}
{{En-tête label|BA|année=2018}}
{{Voir homonymes|{{Langue|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}}}
{{Voir homonymes|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band{{!}}{{Langue|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}}}
{{Infobox Musique (œuvre)
{{Infobox Musique (œuvre)
| charte = album
| charte = album
Ligne 34 : Ligne 34 :
}}
}}
}}
}}
<dfn>''{{Langue|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}''</dfn> est le huitième album studio des [[The Beatles|{{Langue|en|Beatles}}]], publié le {{date|1|juin|1967|en musique}} au [[Royaume-Uni]] et en [[France]] et le jour suivant aux [[États-Unis]] et au [[Canada]]. Enregistré sur une période de {{nobr|129 jours}}, cet album est souvent considéré par les critiques comme leur plus grande œuvre et l'un des albums les plus influents de l'histoire de la musique populaire, figurant entre autres à la première place dans la liste des « [[Les 500 plus grands albums de tous les temps selon Rolling Stone|500 plus grands albums de tous les temps]] » du magazine ''[[Rolling Stone]]''.
<dfn>''{{Langue|en|{{Info|Sgt.|Sergeant}} Pepper's Lonely Hearts Club Band}}''</dfn> est le huitième album studio des [[The Beatles|{{Langue|en|Beatles}}]], publié le {{date|1|juin|1967|en musique}} au [[Royaume-Uni]] et en [[France]] et le jour suivant aux [[États-Unis]] et au [[Canada]].


Par son retentissement, par la façon dont il a révolutionné l'industrie du disque, par sa durée de vie dans les [[hit-parade]]s et par la force avec laquelle il a capté l'air de son temps, ''{{nobr|Sgt. Pepper}}'' reste encore à ce jour une pierre angulaire de l'histoire de la musique et de la [[culture populaire]] de la seconde moitié du {{s-|XX}}. Avec {{nobr|32 millions}} de copies écoulées, il est un des [[Liste des albums musicaux les plus vendus#Plus de 30 millions d'exemplaires vendus|albums les plus vendus au monde]], ainsi que le plus vendu du [[The Beatles|groupe]] et de la {{nobr|décennie 1960}}.
Enregistré sur une période de {{nobr|129 jours}}, il est considéré par les critiques comme leur plus grande œuvre et l'un des albums les plus influents de l'histoire de la musique populaire, figurant entre autres à la première place dans la liste des « [[Les 500 plus grands albums de tous les temps selon Rolling Stone|500 plus grands albums de tous les temps]] » du magazine ''[[Rolling Stone]]''. Par son retentissement, par la façon dont il a révolutionné l'industrie du disque, par sa durée de vie dans les [[hit-parade]]s et par la force avec laquelle il a capté l'air de son temps, ''{{lang|en|{{Info|Sgt.|Sergeant}} Pepper's}}'' reste encore à ce jour une pierre angulaire de l'histoire de la musique et de la [[culture populaire]] de la seconde moitié du {{s-|XX}}. Avec {{nobr|32 millions}} de copies écoulées, il est un des [[Liste des albums musicaux les plus vendus#Plus de 30 millions d'exemplaires vendus|albums les plus vendus au monde]], ainsi que le plus vendu du [[The Beatles|groupe]] et de la {{nobr|décennie 1960}}.


== Genèse et enregistrement ==
== Genèse et enregistrement ==
[[Fichier:WCFL Sound 10 survey October 1966 Beatles Jim Stagg (cropped).jpg|vignette|Les Beatles avec le disc-jockey [[Jimmy Staggs]] en octobre 1966.]]
[[Fichier:WCFL Sound 10 survey October 1966 Beatles Jim Stagg (cropped).jpg|vignette|Les Beatles avec le disc-jockey [[Jimmy Staggs]] en octobre 1966.]]
''{{lang|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'' est enregistré alors que les {{Langue|en|Beatles}} s'extraient de la pression liée à la {{Langue|en|[[Beatlemania]]}}. Le {{date-|29|août|1966}}, les quatre musiciens donnent leur dernier concert au [[Candlestick Park]] de [[San Francisco]]. Après cette ultime tournée aux [[États-Unis]], où le décalage ne cesse de se creuser entre ce qu'ils veulent proposer à leur public et ce que celui-ci parvient à entendre au milieu des hurlements et dans des conditions de sonorisation encore balbutiantes, entre ce qu'ils produisent désormais en studio et ce qu'ils arrivent à délivrer sur scène, les quatre {{Langue|en|Beatles}}, même {{Langue|en|[[Paul McCartney]]}} qui est alors celui qui tient le plus à continuer les tournées, décident que c'en est assez<ref name="anthology">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|titre=[[The Beatles Anthology#Le livre|{{Langue|en|The Beatles Anthology}}]]|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2000|isbn=2-02-041880-0}}.</ref>.
''{{lang|en|{{Info|Sgt.|Sergeant}} Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'' est enregistré alors que les {{Langue|en|Beatles}} s'extraient de la pression liée à la {{Langue|en|[[Beatlemania]]}}. Le {{date-|29|août|1966}}, les quatre musiciens donnent leur dernier concert au [[Candlestick Park]] de [[San Francisco]]. Après cette ultime tournée aux [[États-Unis]], où le décalage ne cesse de se creuser entre ce qu'ils veulent proposer à leur public et ce que celui-ci parvient à entendre au milieu des hurlements et dans des conditions de sonorisation encore balbutiantes, entre ce qu'ils produisent désormais en studio et ce qu'ils arrivent à délivrer sur scène, les quatre {{Langue|en|Beatles}}, même {{Langue|en|[[Paul McCartney]]}} qui est alors celui qui tient le plus à continuer les tournées, décident que c'en est assez<ref name="anthology">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif|titre=[[The Beatles Anthology#Le livre|{{Langue|en|The Beatles Anthology}}]]|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]|année=2000|isbn=2-02-041880-0}}.</ref>.


Le groupe profite d'un long congé pour se ressourcer. Harrison se rend en [[Inde]] pour des cours de [[sitar]] avec [[Ravi Shankar]] et s'initie à la culture du pays<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=George and Pattie Harrison travel to India|url=https://www.beatlesbible.com/1966/09/14/george-pattie-harrison-travel-to-india/|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. {{Langue|en|Lennon}} joue dans le film ''{{lang|en|[[Comment j'ai gagné la guerre|How I Won the War]]}}'' réalisé par [[Richard Lester]], tourné à [[Celle (Allemagne)|Celle]] près de [[Hanovre]] en Allemagne<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=John Lennon flies to Hanover, Germany|url=https://www.beatlesbible.com/1966/09/05/john-lennon-flies-to-hanover-germany/|site=The Beatles Bible|consulté=16 février 2020}}</ref> et à [[Almería]] en [[Espagne]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=John Lennon films ''How I Won The War'' in Spain|url=https://www.beatlesbible.com/1966/09/19/john-lennon-films-how-i-won-the-war-spain|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Starr, outre une escapade pour rendre visite à {{Langue|en|Lennon}} en Espagne, reste à Londres et passe le plus clair de son temps avec sa [[Maureen Cox|femme]] et son [[Zak Starkey|fils]]. Quant à {{Langue|en|McCartney}}, il travaille sur la [[The Family Way|bande son du film ''{{lang|en|The Family Way}}'']]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=The Family Way (Original Motion Picture Soundtrack)|url=https://www.beatlesbible.com/people/paul-mccartney/albums/the-family-way/|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 22 avril 2018}}.</ref>, voyage incognito en France puis part en safari au [[Kenya]] avec sa fiancée [[Jane Asher]] et son ami [[Mal Evans]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=Paul McCartney meets Mal Evans in Bordeaux, France|url=https://www.beatlesbible.com/1966/11/12/paul-mccartney-meets-mal-evans-in-bordeaux-france/|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Dans l'avion du retour, Evans demande à {{Langue|en|McCartney}} de lui passer le sel et le poivre ({{citation étrangère|langue=en|salt and pepper}}) et ce dernier entend {{citation étrangère|langue=en|Sergeant Pepper}}. Ce malentendu les fait rire et sème l'idée du nouveau projet des Beatles<ref>{{Lien web|langue=en|titre=You Gave Me the Answer: ''Sgt. Pepper'' Special|url=https://www.paulmccartney.com/news-blogs/news/you-gave-me-the-answer-sgt-pepper-special|date= 25 mai 2017|site=[https://www.paulmccartney.com Paul McCartney]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Il est amusant également de noter l'existence d'un album du groupe {{Langue|en|Billy Pepper and the Pepperpots}} sorti en 1964<ref>https://www.discogs.com/Billy-Pepper-The-Pepperpots-Beat--More-Merseymania/master/425472</ref>. Ce groupe ouvrait chaque face par une reprise des {{Langue|en|Beatles}} suivie par leurs compositions très inspirées par les Fab Four. Un détail très curieux est la similarité du visage du Sergent Pepper dans l'insert de l'album des {{Langue|en|Beatles}} et l'un des visages des musiciens de Billy Pepper. Il est difficile de croire qu'aucune des personnes de l'entourage des {{Langue|en|Beatles}} (voire les {{Langue|en|Beatles}} eux-mêmes) n'aient eu la connaissance de cet album.
Le groupe profite d'un long congé pour se ressourcer. Harrison se rend en [[Inde]] pour des cours de [[sitar]] avec [[Ravi Shankar]] et s'initie à la culture du pays<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=George and Pattie Harrison travel to India|url=https://www.beatlesbible.com/1966/09/14/george-pattie-harrison-travel-to-india/|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. {{Langue|en|Lennon}} joue dans le film ''{{lang|en|[[Comment j'ai gagné la guerre|How I Won the War]]}}'' réalisé par [[Richard Lester]], tourné à [[Celle (Allemagne)|Celle]] près de [[Hanovre]] en Allemagne<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=John Lennon flies to Hanover, Germany|url=https://www.beatlesbible.com/1966/09/05/john-lennon-flies-to-hanover-germany/|site=The Beatles Bible|consulté=16 février 2020}}</ref> et à [[Almería]] en [[Espagne]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=John Lennon films ''How I Won The War'' in Spain|url=https://www.beatlesbible.com/1966/09/19/john-lennon-films-how-i-won-the-war-spain|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Starr, outre une escapade pour rendre visite à {{Langue|en|Lennon}} en Espagne, reste à Londres et passe le plus clair de son temps avec sa [[Maureen Cox|femme]] et son [[Zak Starkey|fils]]. Quant à {{Langue|en|McCartney}}, il travaille sur la [[The Family Way|bande son du film ''{{lang|en|The Family Way}}'']]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=The Family Way (Original Motion Picture Soundtrack)|url=https://www.beatlesbible.com/people/paul-mccartney/albums/the-family-way/|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 22 avril 2018}}.</ref>, voyage incognito en France puis part en safari au [[Kenya]] avec sa fiancée [[Jane Asher]] et son ami [[Mal Evans]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=Paul McCartney meets Mal Evans in Bordeaux, France|url=https://www.beatlesbible.com/1966/11/12/paul-mccartney-meets-mal-evans-in-bordeaux-france/|site=[https://www.beatlesbible.com The Beatles Bible]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Dans l'avion du retour, Evans demande à {{Langue|en|McCartney}} de lui passer le sel et le poivre ({{citation étrangère|langue=en|salt and pepper}}) et ce dernier entend {{citation étrangère|langue=en|Sergeant Pepper}}. Ce malentendu les fait rire et sème l'idée du nouveau projet des Beatles<ref>{{Lien web|langue=en|titre=You Gave Me the Answer: ''Sgt. Pepper'' Special|url=https://www.paulmccartney.com/news-blogs/news/you-gave-me-the-answer-sgt-pepper-special|date= 25 mai 2017|site=[https://www.paulmccartney.com Paul McCartney]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Il est amusant également de noter l'existence d'un album du groupe {{Langue|en|Billy Pepper and the Pepperpots}} sorti en 1964<ref>{{lien web |titre=Billy Pepper & The Pepperpots - Beat !!!!! More Merseymania |url=https://www.discogs.com/Billy-Pepper-The-Pepperpots-Beat--More-Merseymania/master/425472 |site=Discogs |consulté le=26-04-2023}}.</ref>. Ce groupe ouvrait chaque face par une reprise des {{Langue|en|Beatles}} suivie par leurs compositions très inspirées par les Fab Four. Un détail très curieux est la similarité du visage du Sergent Pepper dans l'insert de l'album des {{Langue|en|Beatles}} et l'un des visages des musiciens de Billy Pepper. Il est difficile de croire qu'aucune des personnes de l'entourage des {{Langue|en|Beatles}} (voire les {{Langue|en|Beatles}} eux-mêmes) n'aient eu la connaissance de cet album.


À la fin de l'{{nobr|automne 1966}}, ils reviennent en studio à [[Studios Abbey Road|{{Langue|en|Abbey Road}}]] ; déterminés, les {{Langue|en|Beatles}} s'expliquent avec le [[réalisateur artistique|producteur]] {{Langue|en|[[George Martin]]}} en des termes résolus :
À la fin de l'{{nobr|automne 1966}}, ils reviennent en studio à [[Studios Abbey Road|{{Langue|en|Abbey Road}}]] ; déterminés, les {{Langue|en|Beatles}} s'expliquent avec le [[réalisateur artistique|producteur]] {{Langue|en|[[George Martin]]}} en des termes résolus : {{citation|C'est très simple. Nous en avons marre de jouer en public. Mais cela nous donne l'occasion d'un nouveau départ... }}, dit {{Langue|en|John Lennon}} au producteur. {{citation|Nous ne pouvons plus nous entendre sur scène à cause de tous ces cris}}, ajoute Paul {{Langue|en|McCartney}}. {{citation|Alors, où en sommes-nous ? Nous avons essayé de jouer sur scène des chansons de notre dernier album [''{{lang|en|[[Revolver (album des Beatles)|Revolver]]}}'']<ref group="alpha">En fait, ils ne joueront que ''{{Langue|en|[[Paperback Writer]]}}'' sur scène lors de leur tournée en [[Asie]] en 1966.</ref> mais il y a tellement d'[[Re-recording|{{Langue|en|overdub}}]]s compliqués dessus que nous n'avons pu leur rendre justice. Maintenant, nous pouvons enregistrer tout ce que nous voulons, cela n'aura plus aucune importance. Ce que nous voulons, c'est placer la barre très haut, faire le meilleur album que nous ayons jamais réalisé}} conclut-il. {{citation|Ce que nous disons}} poursuit {{Langue|en|Lennon}}, {{citation|c'est que si nous ne tournons plus, nous pouvons enregistrer de la musique que nous n'aurons pas à interpréter ''{{lang|en|live}}'', et cela veut dire que nous pouvons créer quelque chose qui n'a jamais encore été entendu, un nouveau genre de disque avec de nouveaux genres de sons}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoff|nom1=Emerick|titre=Here, There and Everywhere : My Life Recording the Music of The Beatles|éditeur=Gotham Books|année=2006|pages totales=400|passage=132|isbn=1-59240-179-1}}.</ref>. C'est ainsi qu'ils ouvrent une nouvelle période dans leur carrière — qui sera connue plus tard sous le nom de ''{{lang|en|The Studio Years}}'' ({{citation|les années studio}}) — en commençant par le plus ambitieux des projets.


{{Citation bloc|Nous ne pouvons plus nous entendre sur scène à cause de tous ces cris. Alors, où en sommes-nous ? Nous avons essayé de jouer sur scène des chansons de notre dernier album [''{{lang|en|[[Revolver (album des Beatles)|Revolver]]}}'']<ref group="alpha">En fait, ils ne joueront que ''{{Langue|en|[[Paperback Writer]]}}'' sur scène lors de leur tournée en [[Asie]] en 1966.</ref> mais il y a tellement d'[[Re-recording|{{Langue|en|overdub}}]]s compliqués dessus que nous n'avons pu leur rendre justice. Maintenant, nous pouvons enregistrer tout ce que nous voulons, cela n'aura plus aucune importance. Ce que nous voulons, c'est placer la barre très haut, faire le meilleur album que nous ayons jamais réalisé.|Paul McCartney}}
Le nom de l'album est lié à la tendance américaine de donner des noms {{citation|à rallonge}} aux groupes, comme {{Langue|en|[[Quicksilver Messenger Service]], [[Big Brother and the Holding Company]]}} ou {{Langue|en|[[Commander Cody and His Lost Planet Airmen]]}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'origine du ''Sgt. Pepper''|url=https://yellow-sub.net/beatles/discographie/happy-birthday-sgt-peppers/all-around-sgt-peppers/98808-lorigine-sgt-pepper|site=[https://yellow-sub.net Yellow-Sub]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Sur une idée de {{Langue|en|McCartney}}, les {{Langue|en|Beatles}} décident de former un groupe fictif qui lui aussi aurait un nom très long et partirait en tournée à leur place<ref name="turner">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Steve Turner|titre=L'Intégrale Beatles|sous-titre=Les Secrets de toutes leurs chansons|titre original=''A Hard Day's Write: The Stories Behind Every Beatles Song''|lieu=Paris|éditeur=Hors Collection|année=1999|pages totales=284|passage=133-156|isbn=2-258-06585-2}}.</ref>. Lors du séjour des {{Langue|en|Beatles}} à [[Toronto]], le {{date-|17 août 1966}}, le policier responsable de leur sécurité était le sergent Randall {{Langue|en|Pepper}}. Bien que ceci n'ait jamais été officialisé, il est probable que le lien d'amitié entre le sergent {{Langue|en|Pepper}} et le groupe ait pu influencer la genèse du titre de leur prochain album<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Josh K. Elliott|titre=Real Sgt. Pepper was straitlaced Canadian cop, no fan of The Beatles|url=http://www.ctvnews.ca/canada/real-sgt-pepper-was-straitlaced-canadian-cop-no-fan-of-the-beatles-1.3439578|date = 1 juin 2017|site=[http://www.ctvnews.ca CTV News]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>.


{{Citation bloc|C'est très simple. Nous en avons marre de jouer en public. Mais cela nous donne l'occasion d'un nouveau départ. Ce que nous disons, c'est que si nous ne tournons plus, nous pouvons enregistrer de la musique que nous n'aurons pas à interpréter ''{{lang|en|live}}'', et cela veut dire que nous pouvons créer quelque chose qui n'a jamais encore été entendu, un nouveau genre de disque avec de nouveaux genres de sons.|John Lennon<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Geoff|nom1=Emerick|titre=Here, There and Everywhere : My Life Recording the Music of The Beatles|éditeur=Gotham Books|année=2006|pages totales=400|passage=132|isbn=1-59240-179-1}}.</ref>}}
Pour la première fois dans leur carrière, les {{Langue|en|Beatles}} disposent de tout le temps nécessaire pour préparer leur album. En tant que groupe vedette et plus grand succès de la [[Label discographique|maison de disques]] [[EMI Group|EMI]], ils ont un accès presque illimité à la technologie des studios {{Langue|en|Abbey Road}}, où ils enregistrent tous leurs albums depuis le début de leur carrière. Les quatre membres du groupe ont une préférence pour les longues sessions de nuit, et toute l'équipe d'[[ingénieur du son|ingénieurs du son]] dirigée par le [[réalisateur artistique|producteur]] {{Langue|en|[[George Martin]]}} se tient à leur disposition, prête à soutenir toutes leurs expérimentations<ref name="anthology"/>. En tout, {{nobr|129 jours}} (de {{date-|décembre 1966}} à {{date-|avril 1967}}) seront nécessaires pour enregistrer les treize chansons de l'album ainsi que ''{{lang|en|[[Penny Lane]]}}'' et ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}'', sorties séparément en [[single (musique)|single]] en {{date-|février 1967}}<ref name="lewisohn">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Lewisohn|titre=The Complete Beatles Recording Sessions : The Official Story of the Abbey Road Years|lieu=Londres|éditeur=Hamlyn|année=1988|isbn=0-600-55784-7}}.</ref>{{,}}<ref name="liner" />. Selon les sources, l'enregistrement de l'album a duré entre 300 et {{nobr|700 heures}}, un total sans précédent à l'époque<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Aaron Krerowicz|url=http://www.aaronkrerowicz.com/beatles-blog/did-it-really-take-700-studio-hours-to-create-sgt-peppers-lonely-hearts-club-band |titre=Did it Really Take 700 Studio Hours to Create ''Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band''?|jour=5 |mois=février |année=2014 |site=[http://www.aaronkrerowicz.com Aaron Krerowicz, professional Beatles scholar]|consulté le=29 mai 2016}}.</ref>.

C'est ainsi qu'ils ouvrent une nouvelle période dans leur carrière — qui sera connue plus tard sous le nom de ''{{lang|en|The Studio Years}}'' ({{citation|les années studio}}) — en commençant par le plus ambitieux des projets.

Le nom de l'album est lié à la tendance américaine à donner des noms « à rallonge » aux groupes, comme {{Langue|en|[[Quicksilver Messenger Service]], [[Big Brother and the Holding Company]]}} ou {{Langue|en|The Bonzo Dog Doo Dah Band}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'origine du ''Sgt. Pepper''|url=https://yellow-sub.net/beatles/discographie/happy-birthday-sgt-peppers/all-around-sgt-peppers/98808-lorigine-sgt-pepper|site=[https://yellow-sub.net Yellow-Sub]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>. Sur une idée de {{Langue|en|McCartney}}, les {{Langue|en|Beatles}} décident de former un groupe fictif qui lui aussi aurait un nom très long et partirait en tournée à leur place<ref name="turner">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Steve Turner|titre=L'Intégrale Beatles|sous-titre=Les Secrets de toutes leurs chansons|titre original=''A Hard Day's Write: The Stories Behind Every Beatles Song''|lieu=Paris|éditeur=Hors Collection|année=1999|pages totales=284|passage=133-156|isbn=2-258-06585-2}}.</ref>. Lors du séjour des {{Langue|en|Beatles}} à [[Toronto]], le {{date-|17 août 1966}}, le policier responsable de leur sécurité était le sergent Randall {{Langue|en|Pepper}}. Bien que ceci n'ait jamais été officialisé, il est probable que le lien d'amitié entre le sergent {{Langue|en|Pepper}} et le groupe ait pu influencer la genèse du titre de l'album<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Josh K. Elliott|titre=Real Sgt. Pepper was straitlaced Canadian cop, no fan of The Beatles|url=http://www.ctvnews.ca/canada/real-sgt-pepper-was-straitlaced-canadian-cop-no-fan-of-the-beatles-1.3439578|date = 1 juin 2017|site=[http://www.ctvnews.ca CTV News]|consulté le= 13 août 2017}}.</ref>.

Pour la première fois dans leur carrière, les {{Langue|en|Beatles}} disposent de tout le temps nécessaire pour préparer un album. En tant que groupe vedette et plus grand succès de la [[Label discographique|maison de disques]] [[EMI Group|EMI]], ils ont un accès presque illimité à la technologie des studios {{Langue|en|Abbey Road}}, où ils enregistrent tous leurs albums depuis le début de leur carrière. Les quatre membres du groupe ont une préférence pour les longues sessions de nuit, et toute l'équipe d'[[ingénieur du son|ingénieurs du son]] dirigée par le producteur {{Langue|en|George Martin}} se tient à leur disposition, prête à soutenir toutes leurs expérimentations<ref name="anthology"/>. En tout, {{nobr|129 jours}} (de {{date-|décembre 1966}} à {{date-|avril 1967}}) seront nécessaires pour enregistrer les treize chansons de l'album, ainsi que ''{{lang|en|[[Penny Lane]]}}'' et ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}'', sorties séparément en [[single (musique)|single]] en {{date-|février 1967}}<ref name="lewisohn">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Mark Lewisohn|titre=The Complete Beatles Recording Sessions : The Official Story of the Abbey Road Years|lieu=Londres|éditeur=Hamlyn|année=1988|isbn=0-600-55784-7}}.</ref>{{,}}<ref name="liner" />. Selon les sources, l'enregistrement de l'album a duré entre 300 et {{nobr|700 heures}}, un total sans précédent à l'époque<ref>{{Lien web|langue=en|auteur1=Aaron Krerowicz|url=http://www.aaronkrerowicz.com/beatles-blog/did-it-really-take-700-studio-hours-to-create-sgt-peppers-lonely-hearts-club-band |titre=Did it Really Take 700 Studio Hours to Create ''Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band''?|jour=5 |mois=février |année=2014 |site=[http://www.aaronkrerowicz.com Aaron Krerowicz, professional Beatles scholar]|consulté le=29 mai 2016}}.</ref>.


Depuis les enregistrements des deux albums précédents, ''{{lang|en|[[Rubber Soul]]}}'' ([[1965 en musique|1965]]) et ''{{lang|en|Revolver}}'' ([[1966 en musique|1966]]), les goûts des {{Langue|en|Beatles}} ont évolué. Au {{Langue|en|[[rhythm and blues]]}}, à la [[pop (musique)|pop]] et au [[rock 'n' roll]] de leurs débuts s'est ajoutée une variété de nouvelles influences qui va de la [[musique indienne]] — sous l'impulsion du guitariste [[George Harrison]] — à la [[musique classique]] et même [[musique baroque|baroque]], dont {{Langue|en|George Martin}} est un expert. Les musiciens sont par ailleurs devenus familiers d'un grand nombre d'instruments comme l'[[orgue Hammond]] et le [[piano électrique]], sans oublier les [[Instruments de musique d'Inde|instruments indiens]] comme le [[sitar]], la [[Tambûr#Tampura du sous-continent indien|tampura]] et diverses percussions. L'ajout de ces nouvelles sonorités dans la « musique occidentale » marque les balbutiements du phénomène [[musiques du monde]] dans la pop<ref name="anthology"/>. Leur palette instrumentale couvre maintenant les [[cuivres (musique)|cuivres]], les [[bois (musique)|bois]], les [[instrument à cordes|instruments à cordes]], les [[instrument de percussion|percussions]] et tout ce qui peut leur apporter la sonorité recherchée. L'ensemble de ces évolutions, qui concerne aussi l'écriture des paroles, est arrivé à maturation au moment des sessions de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}''<ref name="turner"/>.
Depuis les enregistrements des deux albums précédents, ''{{lang|en|[[Rubber Soul]]}}'' ([[1965 en musique|1965]]) et ''{{lang|en|Revolver}}'' ([[1966 en musique|1966]]), les goûts des {{Langue|en|Beatles}} ont évolué. Au {{Langue|en|[[rhythm and blues]]}}, à la [[pop (musique)|pop]] et au [[rock 'n' roll]] de leurs débuts s'est ajoutée une variété de nouvelles influences qui va de la [[musique indienne]] — sous l'impulsion du guitariste [[George Harrison]] — à la [[musique classique]] et même [[musique baroque|baroque]], dont {{Langue|en|George Martin}} est un expert. Les musiciens sont par ailleurs devenus familiers d'un grand nombre d'instruments comme l'[[orgue Hammond]] et le [[piano électrique]], sans oublier les [[Instruments de musique d'Inde|instruments indiens]] comme le [[sitar]], la [[Tambûr#Tampura du sous-continent indien|tampura]] et diverses percussions. L'ajout de ces nouvelles sonorités dans la « musique occidentale » marque les balbutiements du phénomène [[musiques du monde]] dans la pop<ref name="anthology"/>. Leur palette instrumentale couvre maintenant les [[cuivres (musique)|cuivres]], les [[bois (musique)|bois]], les [[instrument à cordes|instruments à cordes]], les [[instrument de percussion|percussions]] et tout ce qui peut leur apporter la sonorité recherchée. L'ensemble de ces évolutions, qui concerne aussi l'écriture des paroles, est arrivé à maturation au moment des sessions de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}''<ref name="turner"/>.


La période ''{{lang|en|Pepper}}'' coïncide aussi avec l'introduction de quelques innovations musicales importantes. Le travail d'autres musiciens tels que {{Langue|en|[[Bob Dylan]], [[Frank Zappa]], [[Jimi Hendrix]]}}, [[Phil Spector]] et {{Langue|en|[[Brian Wilson]]}}<ref group="alpha">Paul {{Langue|en|McCartney}} a affirmé : {{citation|''{{lang|en|[[Pet Sounds]]}}'' fut une source d'inspiration essentielle lors de l'élaboration de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}''... une influence majeure. Il reste l'un de mes albums préférés, simplement à cause de ses innovations musicales. Je pensais simplement : {{citation|Bon Dieu. C'est le meilleur album de tous les temps. Qu'allons-nous faire ?}}}} Source : David Leaf, 1990, p. 9, cité dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christophe Pirenne|titre=Le Rock progressif anglais (1967-1977)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie Honoré Champion]]|collection=Musique - Musicologie|année=2005|pages totales=354|passage=69|isbn=978-2-7453-1200-6}}.</ref> redéfinit radicalement ce qu'il était possible de faire pour les musiciens pop en termes d'écriture et d'enregistrement. Les technologies de studio ont atteint un haut degré de développement et de grandes innovations sont encore à venir. Les vieilles règles de l'écriture sont abandonnées et des thèmes lyriques complexes sont explorés pour la première fois dans la musique populaire. Les chansons deviennent plus longues, le point culminant étant atteint dans les {{nobr|années 1970}} avec, par exemple, les groupes de [[rock progressif]] tels que {{Langue|en|[[Pink Floyd]]}} et ses titres s'étalant sur une face entière de [[Disque microsillon#Disque 33 tours|{{nobr|33 tours}}]], comme le morceau ''{{lang|en|[[Echoes (chanson)|Echoes]]}}''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Elian Jougla|url=http://pianoweb.free.fr/la-musique-pop.html|titre=La musique pop et son histoire|site=[http://pianoweb.free.fr Piano Web]|consulté le={{date|14|mars|2008}}.}}.</ref>. Ces derniers enregistraient au même moment à Abbey Road leur premier album, ''{{Langue|en|[[The Piper at the Gates of Dawn]]}}'' dans la pièce d'à côté, album qui deviendra à sa sortie un classique du rock psychédélique.
La période ''{{lang|en|Pepper}}'' coïncide aussi avec l'introduction de quelques innovations musicales importantes. Le travail d'autres musiciens tels que {{Langue|en|[[Bob Dylan]], [[Frank Zappa]], [[Jimi Hendrix]]}}, [[Phil Spector]] et {{Langue|en|[[Brian Wilson]]}}<ref group="alpha">Paul {{Langue|en|McCartney}} a affirmé : {{citation|''{{lang|en|[[Pet Sounds]]}}'' fut une source d'inspiration essentielle lors de l'élaboration de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}''... une influence majeure. Il reste l'un de mes albums préférés, simplement à cause de ses innovations musicales. Je pensais simplement : {{citation|Bon Dieu. C'est le meilleur album de tous les temps. Qu'allons-nous faire ?}}}} Source : David Leaf, 1990, {{p.|9}}, cité dans {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christophe Pirenne|titre=Le Rock progressif anglais (1967-1977)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie Honoré Champion]]|collection=Musique - Musicologie|année=2005|pages totales=354|passage=69|isbn=978-2-7453-1200-6}}.</ref> redéfinit radicalement ce qu'il était possible de faire pour les musiciens pop en termes d'écriture et d'enregistrement. Les technologies de studio ont atteint un haut degré de développement et de grandes innovations sont encore à venir. Les vieilles règles de l'écriture sont abandonnées et des thèmes lyriques complexes sont explorés pour la première fois dans la musique populaire. Les chansons deviennent plus longues, le point culminant étant atteint dans les {{nobr|années 1970}} avec, par exemple, les groupes de [[rock progressif]] tels que {{Langue|en|[[Pink Floyd]]}} et ses titres s'étalant sur une face entière de [[Disque microsillon#Disque 33 tours|{{nobr|33 tours}}]], comme le morceau ''{{lang|en|[[Echoes (chanson)|Echoes]]}}''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Elian Jougla|url=http://pianoweb.free.fr/la-musique-pop.html|titre=La musique pop et son histoire|site=[http://pianoweb.free.fr Piano Web]|consulté le={{date|14|mars|2008}}.}}.</ref>. Ces derniers enregistraient au même moment à Abbey Road leur premier album, ''{{Langue|en|[[The Piper at the Gates of Dawn]]}}'' dans la pièce d'à côté, album qui deviendra un classique du rock psychédélique.


Durant la pause qui a suivi la parution de l'album ''[[Revolver (album)|Revolver]]'', un nouveau groupe de jeunes musiciens a été créé de toutes pièces; {{Langue|en|[[The Monkees]]}}, issu d'une [[Les Monkees (série télévisée)|émission de télévision]] qui rappelait les frasques aperçues dans les films des {{Langue|en|Beatles}}. Les {{nobr|45 tours}} et albums qui ont été aussi publiés sous leur nom ont atteint les premières places du palmarès. Ce vide comblé par ces nouveaux « ''Mop Tops'' » a inquiété {{Langue|en|Brian Epstein}} qui a insisté pour la publication du {{Langue|en|single}} ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}'' - ''{{lang|en|[[Penny Lane]]}}''<ref name="Rybaczewski">{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band|url=http://www.beatlesebooks.com/sgt-pepper-album|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=7 avril 2021}}</ref>. Quant à {{Langue|en|Lennon}}, qui s'était déjà lassé de l'image que son groupe projetait, il voit en ces « ''{{Langue|en|[[:wikt:préfabriqué|Prefab]] Four}}'' »<ref>{{article|langue=en|prénom=John|nom=Burdick|titre=Meditation on the Monkees: Tribute to the Prefab Four at the Beverly|jour=21|mois=novembre|année=2018|périodique=HV1|url=https://hudsonvalleyone.com/2018/11/21/meditation-on-the-monkees-tribute-to-the-prefab-four-at-the-beverly/|consulté=7 avril 2021}}.</ref> une façon de se défaire de la contrainte de plaire aux plus jeunes, ce qui leur permettrait de faire évoluer leur musique<ref name="Rybaczewski"/>.
Durant la pause qui a suivi la parution de l'album ''[[Revolver (album)|Revolver]]'', un nouveau groupe de jeunes musiciens a été créé de toutes pièces ; {{Langue|en|[[The Monkees]]}}, issu d'une [[Les Monkees (série télévisée)|émission de télévision]] qui rappelait les frasques aperçues dans les films des {{Langue|en|Beatles}}. Les {{nobr|45 tours}} et albums qui ont été aussi publiés sous leur nom ont atteint les premières places du palmarès. Ce vide comblé par ces nouveaux « ''Mop Tops'' » a inquiété {{Langue|en|Brian Epstein}} qui a insisté pour la publication du {{Langue|en|single}} ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}'' - ''{{lang|en|[[Penny Lane]]}}''<ref name="Rybaczewski">{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band|url=http://www.beatlesebooks.com/sgt-pepper-album|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=7 avril 2021}}</ref>. Quant à {{Langue|en|Lennon}}, qui s'était déjà lassé de l'image que son groupe projetait, il voit en ces « ''{{Langue|en|[[:wikt:préfabriqué|Prefab]] Four}}'' »<ref>{{article|langue=en|prénom=John|nom=Burdick|titre=Meditation on the Monkees: Tribute to the Prefab Four at the Beverly|jour=21|mois=novembre|année=2018|périodique=HV1|url=https://hudsonvalleyone.com/2018/11/21/meditation-on-the-monkees-tribute-to-the-prefab-four-at-the-beverly/|consulté=7 avril 2021}}.</ref> une façon de se défaire de la contrainte de plaire aux plus jeunes, ce qui leur permettrait de faire évoluer leur musique<ref name="Rybaczewski"/>.


== Caractéristiques artistiques ==
== Caractéristiques artistiques ==
=== Conceptualité ===
=== Conceptualité ===
Dans cet album, la {{citation|fanfare du club des cœurs esseulés du sergent Pepper}} accueille le public à son concert, et tout, jusqu'à sa pochette innovante et débordante de couleurs, fait de ce disque un pionnier de l'[[album-concept]], ne serait-ce que par son retentissement. Mais il faut attendre 1968 pour pouvoir écouter un vrai concept-album racontant une histoire de la première à la dernière chanson: [[S.F. Sorrow]] du groupe {{Langue|en|[[The Pretty Things]]}}.
Dans cet album, la {{citation|fanfare du club des cœurs esseulés du sergent Pepper}} accueille le public à son concert, et tout, jusqu'à sa pochette innovante et débordante de couleurs, fait de ce disque un pionnier de l'[[album-concept]], ne serait-ce que par son retentissement. Mais il faut attendre 1968 pour pouvoir écouter un vrai concept-album racontant une histoire de la première à la dernière chanson : ''[[S.F. Sorrow]]'' du groupe {{Langue|en|[[The Pretty Things]]}}.


Le biographe Steve Turner écrit : {{citation|presque toutes les conventions régissant les {{nobr|33 tours}} furent transgressées}}<ref>{{Harvsp|Turner|1999|p=134}}.</ref>.
Le biographe Steve Turner écrit : {{citation|presque toutes les conventions régissant les {{nobr|33 tours}} furent transgressées}}<ref>{{Harvsp|Turner|1999|p=134}}.</ref>.


Pourtant, au-delà du personnage de Billy {{Langue|en|Shears}} (interprété par [[Ringo Starr]]), qui fait le lien entre la [[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (chanson)|chanson-titre]] et ''{{lang|en|[[With a Little Help from My Friends]]}}'', les chansons n'ont pour la plupart aucun rapport entre elles, {{Langue|en|John Lennon}} a d'ailleurs confirmé cela par des propos similaires dans une interview. Afin d'assurer la cohérence du projet, le groupe, sur une idée de son assistant [[Neil Aspinall]], décide de reprendre la chanson-titre en avant-dernier morceau ({{Citation|merci, nous espérons que vous avez aimé le show, nous sommes désolés mais il est temps de partir}}), plus vite, plus rock et dans une autre tonalité<ref name="anthology" />. Hasard ou non, le cri du coq que l'on entend à la fin de ''{{lang|en|[[Good Morning Good Morning]]}}'' est dans la même [[tonalité]] que le premier [[accord (musique)|accord]] de la [[reprise]] de ''{{lang|en|Sgt Pepper}}'' et permet donc, sur la version stéréo, de lancer celle-ci<ref name="lewisohn" />. Le {{citation|concert}} se termine avec ''{{lang|en|[[A Day in the Life]]}}'', tel un [[Rappel (concert)|rappel]].
Pourtant, au-delà du personnage de Billy {{Langue|en|Shears}} {{incise|interprété par [[Ringo Starr]]}}, qui fait le lien entre la [[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (chanson)|chanson-titre]] et ''{{lang|en|[[With a Little Help from My Friends]]}}'', les chansons n'ont pour la plupart aucun rapport entre elles. Afin d'assurer la cohérence du projet, le groupe, sur une idée de son assistant [[Neil Aspinall]], décide de reprendre la chanson-titre en avant-dernier morceau ({{Citation|merci, nous espérons que vous avez aimé le show, nous sommes désolés mais il est temps de partir}}), plus vite, plus rock et dans une autre tonalité<ref name="anthology" />. Hasard ou non, le cri du coq que l'on entend à la fin de ''{{lang|en|[[Good Morning Good Morning]]}}'' est dans la même [[tonalité]] que le premier [[accord (musique)|accord]] de la [[reprise]] de ''{{lang|en|Sgt Pepper}}'' et permet donc, sur la version stéréo, de lancer celle-ci<ref name="lewisohn" />. Le {{citation|concert}} se termine avec ''{{lang|en|[[A Day in the Life]]}}'', tel un [[rappel (concert)|rappel]].


À la suite d'une montée orchestrale, l'album est clos par le long decrescendo d'un accord de mi majeur {{incise|joué simultanément sur tous les pianos disponibles dans les studios Abbey Road par {{Langue|en|Lennon, McCartney, Starr, Martin et [[Mal Evans]]}}}}, un sifflement à {{nobr|20 [[Kilohertz|kHz]]}}, inaudible par l'homme mais destiné à faire aboyer les chiens, et un {{Citation étrangère|lang=en|jingle}} sans fin sur le sillon intérieur<ref group="alpha">Les possesseurs de platines automatiques n'entendent pas ce passage, puisque le bras se relève précisément avant d'atteindre cette position. Seuls les [[audiophile]]s possesseurs de platines manuelles peuvent le découvrir.</ref>. Par ailleurs si l'on observe la courbe {{Langue|en|Wave}} de ce titre sur un logiciel de montage audio, on voit bien ce passage inaudible à l'oreille humaine apparaître sous la forme d'un long « pavé ».
À la suite d'une montée orchestrale, l'album est clos par le long decrescendo d'un accord de mi majeur {{incise|joué simultanément sur tous les pianos disponibles dans les studios Abbey Road par {{Langue|en|Lennon, McCartney, Starr, Martin et [[Mal Evans]]}}}}, un sifflement à {{nb|20|kHz}}, inaudible par l'homme mais destiné à faire aboyer les chiens, et un {{Langue|en|jingle}} sans fin sur le sillon intérieur<ref group="alpha">Les possesseurs de platines automatiques n'entendent pas ce passage, puisque le bras se relève précisément avant d'atteindre cette position. Seuls les [[audiophile]]s possesseurs de platines manuelles peuvent le découvrir.</ref>. Si l'on observe la courbe {{Langue|en|wave}} de ce titre sur un logiciel de montage audio, on voit bien ce passage inaudible à l'oreille humaine apparaître sous la forme d'un long « pavé ».


George Martin note que le disque {{citation|fut reçu comme le premier album conceptuel, même s'il n'en était pas réellement un}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=George Martin|auteur2=William Pearson|titre=Summer of Love|sous-titre=The Making of Sgt. Pepper|lieu=Londres|éditeur=MacMillan|année=1994|pages totales=192|passage=157|isbn=0-330-34210-X}}.</ref>{{,}}<ref name="Pirenne71">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christophe Pirenne|titre=Le Rock progressif anglais (1967-1977)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie Honoré Champion]]|collection=Musique - Musicologie|année=2005|pages totales=354|passage=71-72|isbn=978-2-7453-1200-6}}.</ref>. {{Langue|en|Lennon}} minimisait l'approche conceptuelle, expliquant que les chansons avaient été juxtaposées fortuitement<ref name="Pirenne71" />.
George Martin note que le disque {{citation|fut reçu comme le premier album conceptuel, même s'il n'en était pas réellement un}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=George Martin|auteur2=William Pearson|titre=Summer of Love|sous-titre=The Making of Sgt. Pepper|lieu=Londres|éditeur=MacMillan|année=1994|pages totales=192|passage=157|isbn=0-330-34210-X}}.</ref>{{,}}<ref name="Pirenne71">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christophe Pirenne|titre=Le Rock progressif anglais (1967-1977)|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Honoré Champion|Librairie Honoré Champion]]|collection=Musique - Musicologie|année=2005|pages totales=354|passage=71-72|isbn=978-2-7453-1200-6}}.</ref>. {{Langue|en|Lennon}} minimisait l'approche conceptuelle, expliquant que les chansons avaient été juxtaposées fortuitement<ref name="Pirenne71" />.
Ligne 71 : Ligne 77 :
La réussite de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est encore largement le fruit de la collaboration entre [[Lennon/McCartney|{{Langue|en|John Lennon}} et Paul {{Langue|en|McCartney}}]] dans l'écriture de la plupart des chansons. Il y a celles entièrement coécrites, comme ''{{lang|en|With a Little Help from My Friends}}'' en partant d'une simple idée de départ de Paul : la phrase {{Citation|avec un peu d'aide de mes amis}}<ref name="anthology"/>. Toute la chanson est développée dans l'idée de la confier à Starr et d'en faire un dialogue entre le personnage de Billy {{Langue|en|Shears}} et un chœur qui lui pose une série de questions<ref name="turner"/>.
La réussite de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est encore largement le fruit de la collaboration entre [[Lennon/McCartney|{{Langue|en|John Lennon}} et Paul {{Langue|en|McCartney}}]] dans l'écriture de la plupart des chansons. Il y a celles entièrement coécrites, comme ''{{lang|en|With a Little Help from My Friends}}'' en partant d'une simple idée de départ de Paul : la phrase {{Citation|avec un peu d'aide de mes amis}}<ref name="anthology"/>. Toute la chanson est développée dans l'idée de la confier à Starr et d'en faire un dialogue entre le personnage de Billy {{Langue|en|Shears}} et un chœur qui lui pose une série de questions<ref name="turner"/>.


Il y a celles composées par Paul avec un ajout décisif de John. Sur ''{{lang|en|[[Getting Better]]}}'', c'est ce dernier qui contrebalance l'optimisme de son partenaire, en ajoutant {{Citation étrangère|lang=en|it can't get no worse}} ({{Citation|ça ne peut pas être pire}}) derrière les paroles de Paul {{Citation étrangère|lang=en|It's getting better all the time}}, et qui écrit le [[pont (musique)|pont]] de la chanson dans lequel il décrit comment il était {{citation|cruel envers sa femme}}<ref name="turner"/>. [[Jimmie Nicol]], batteur des {{Langue|en|Beatles}} en {{date-|juin 1964}}, avait coutume de répéter cette phrase {{Citation étrangère|lang=en|It's getting better all the time}} pendant les répétitions à l'apprentissage des parties de batterie de [[Ringo Starr]] ; Paul {{Langue|en|McCartney}} aura retenu cette phrase pour l'écriture de cette chanson.
Il y a celles composées par Paul avec un ajout décisif de John. Sur ''{{lang|en|[[Getting Better]]}}'', c'est ce dernier qui contrebalance l'optimisme de son partenaire, en ajoutant {{Citation étrangère|lang=en|it can't get no worse}} ({{Citation|ça ne peut pas être pire}}) derrière les paroles de Paul {{Citation étrangère|lang=en|It's getting better all the time}}, et qui écrit le [[pont (musique)|pont]] de la chanson dans lequel il décrit comment il était {{citation|cruel envers sa femme}}<ref name="turner"/>. [[Jimmie Nicol]], batteur des {{Langue|en|Beatles}} par intérim en {{date-|juin 1964}}, avait coutume de répéter cette phrase {{Citation étrangère|lang=en|It's getting better all the time}} pendant les répétitions à l'apprentissage des parties de batterie de [[Ringo Starr]] ; Paul {{Langue|en|McCartney}} aura retenu cette phrase pour l'écriture de cette chanson.


Lorsque Paul part d'un fait divers pour composer ''{{lang|en|[[She's Leaving Home]]}}'', John ajoute le chœur grec en réponse des parents, incapables de comprendre la fugue de leur fille<ref name="anthology" />.
Lorsque Paul part d'un fait divers pour composer ''{{lang|en|[[She's Leaving Home]]}}'', John ajoute le [[Chœur (théâtre)|chœur grec]] en réponse des parents, incapables de comprendre la fugue de leur fille<ref name="anthology" />.


Il y a celles écrites par John avec le concours de Paul. Lorsque {{Langue|en|Lennon}} démarre avec un dessin de son fils {{Langue|en|Julian}} pour ''{{lang|en|[[Lucy in the Sky with Diamonds]]}}'', McCartney trouve des paroles, comme {{Citation étrangère|lang=en|cellophane flowers of yellow and green}}. L'apport peut aussi être instrumental, comme les fameuses notes de [[mellotron]] composées par Paul pour l'introduction de ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}''<ref name="anthology"/>.
Il y a celles écrites par John avec le concours de Paul. Lorsque {{Langue|en|Lennon}} démarre avec un dessin de son fils {{Langue|en|Julian}} pour ''{{lang|en|[[Lucy in the Sky with Diamonds]]}}'', McCartney trouve des paroles, comme {{Citation étrangère|lang=en|cellophane flowers of yellow and green}}. L'apport peut aussi être instrumental, comme les fameuses notes de [[mellotron]] composées par Paul pour l'introduction de ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}''<ref name="anthology"/>.


Le résultat le plus remarquable, et inédit, est constitué par ''{{lang|en|A Day in the Life}}''. Dans ce cas très particulier, il y a une chanson de John ({{Citation étrangère|lang=en|I read the news today oh boy}}) et une autre de Paul ({{Citation étrangère|lang=en|woke up, fell out of bed...}}). Les deux compères les assemblent, s'amusent à écrire la phrase de liaison sévèrement connotée {{Citation étrangère|lang=en|I'd love to turn you on}}, et les transitions entre les deux parties. Ce sera une des rares fois, avec plus tard deux titres du [[medley (musique)|medley]] d{{'}}''{{lang|en|[[Abbey Road (album)|Abbey Road]]}}'' et ''{{lang|en|[[I've Got a Feeling]]}}'' sur ''{{lang|en|[[Let It Be (album des Beatles)|Let It Be]]}}'', que deux chansons distinctes des auteurs-compositeurs sont assemblées et enregistrées ensemble d'une seule traite<ref name="turner"/>. {{Citation étrangère|lang=en|I read the news today oh boy}} est une phrase que l'on retrouvera à la fin de la chanson ''[[Young Americans (chanson)|Young Americans]]'' de [[David Bowie]] en 1975, en clin d’œil à John Lennon.
Le résultat le plus remarquable, et inédit, est constitué par ''{{lang|en|A Day in the Life}}''. Dans ce cas très particulier, il y a une chanson de John ({{Citation étrangère|lang=en|I read the news today oh boy}}) et une autre de Paul ({{Citation étrangère|lang=en|woke up, fell out of bed...}}). Les deux compères les assemblent, s'amusent à écrire la phrase de liaison très connotée {{Citation étrangère|lang=en|I'd love to turn you on}}, et les transitions entre les deux parties. Ce sera une des rares fois, avec plus tard deux titres du [[medley (musique)|medley]] d{{'}}''{{lang|en|[[Abbey Road (album)|Abbey Road]]}}'' et ''{{lang|en|[[I've Got a Feeling]]}}'' sur ''{{lang|en|[[Let It Be (album des Beatles)|Let It Be]]}}'', que deux chansons distinctes des auteurs-compositeurs sont assemblées et enregistrées ensemble d'une seule traite<ref name="turner"/>. {{Citation étrangère|lang=en|I read the news today oh boy}} est une phrase que l'on retrouvera à la fin de la chanson ''[[Young Americans (chanson)|Young Americans]]'' de [[David Bowie]] en 1975, en clin d’œil à John Lennon.


L'inspiration prend des formes multiples : la lecture des journaux pour ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' ou ''{{lang|en|She's Leaving Home}}'', la reproduction du texte d'une affiche de cirque du {{s-|XIX}} pour ''{{lang|en|[[Being for the Benefit of Mr. Kite!]]}}'', le souvenir du batteur temporaire des {{Langue|en|Beatles}} en {{date-|juin 1964}}, Jimmy Nicol, pour ''{{lang|en|Getting Better}}'', la sonorité du mot {{Citation étrangère|lang=en|meter maid}} pour ''{{lang|en|[[Lovely Rita]]}}'', les travaux de restauration d'une vieille ferme écossaise pour ''{{lang|en|[[Fixing a Hole]]}}'', un hommage musical de Paul à son père Jim pour ''{{lang|en|[[When I'm Sixty Four]]}}'' ébauché en 1958, le dessin de [[Julian Lennon]] et les œuvres de [[Lewis Carroll]] pour ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'', une publicité télévisuelle vantant une [[Kellogg's|marque de céréales]] pour ''{{lang|en|Good Morning Good Morning}}'', la musique de son ami [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]] pour {{Langue|en|Harrison}} dans ''{{lang|en|[[Within You Without You]]}}'', ou encore la nostalgie de l'enfance à {{Langue|en|[[Liverpool]]}}, pour Paul dans ''{{lang|en|[[Penny Lane]]}}'', et John dans ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}''<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre= Pages variées à consulter |url=http://www.beatlesebooks.com/|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio|consulté le=18 novembre 2017}}.</ref>.
L'inspiration prend des formes multiples : la lecture des journaux pour ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' ou ''{{lang|en|She's Leaving Home}}'', la reproduction du texte d'une affiche de cirque du {{s-|XIX}} pour ''{{lang|en|[[Being for the Benefit of Mr. Kite!]]}}'', le souvenir du batteur temporaire des {{Langue|en|Beatles}} en {{date-|juin 1964}}, Jimmy Nicol, pour ''{{lang|en|Getting Better}}'', la sonorité du mot {{Citation étrangère|lang=en|meter maid}} pour ''{{lang|en|[[Lovely Rita]]}}'', les travaux de restauration d'une vieille ferme écossaise pour ''{{lang|en|[[Fixing a Hole]]}}'', un hommage musical de Paul à son père Jim pour ''{{lang|en|[[When I'm Sixty Four]]}}'' ébauché en 1958, le dessin de [[Julian Lennon]] et les œuvres de [[Lewis Carroll]] pour ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'', une publicité télévisuelle vantant une [[Kellogg's|marque de céréales]] pour ''{{lang|en|Good Morning Good Morning}}'', la musique de son ami [[Ravi Shankar (musicien)|Ravi Shankar]] pour {{Langue|en|Harrison}} dans ''{{lang|en|[[Within You Without You]]}}'', ou encore la nostalgie de l'enfance à {{Langue|en|[[Liverpool]]}}, pour Paul dans ''{{lang|en|[[Penny Lane]]}}'', et John dans ''{{lang|en|[[Strawberry Fields Forever]]}}''<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre= Pages variées à consulter |url=http://www.beatlesebooks.com/|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio|consulté le=18 novembre 2017}}.</ref>.
Ligne 84 : Ligne 90 :
Alors que les {{Langue|en|Beatles}} poursuivent la conception et la réalisation de ''{{lang|en|Sgt Pepper}}'', trois chansons enregistrées en vue de leur inclusion dans l'album sont éliminées.
Alors que les {{Langue|en|Beatles}} poursuivent la conception et la réalisation de ''{{lang|en|Sgt Pepper}}'', trois chansons enregistrées en vue de leur inclusion dans l'album sont éliminées.


Les deux premières, ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}'' et ''{{lang|en|Penny Lane}}'', sortent en {{Langue|en|[[single (musique)|single]]}} [[face (disque)|double face A]] le {{date-|13|février|1967}}. À la demande de {{Langue|en|[[Brian Epstein]]}}, afin qu'un nouveau {{nobr|[[45 tours]]}} soit disponible dans les bacs durant l'hiver, Martin doit en effet livrer, à contrecœur, ces deux chansons puisqu'elles sont à ce moment les plus abouties. Compte tenu du principe adopté depuis leur troisième {{nobr|45 tours}}, qui veut que ce qui sort en single ne fasse pas ensuite partie des albums, les deux chansons de {{Langue|en|Lennon}} et {{Langue|en|McCartney}}, évoquant la nostalgie de leur enfance à {{Langue|en|[[Liverpool]]}}, connaissent ce destin. Si l'on tient compte du fait que ces deux chansons sorties en single abordaient leurs jeunes années à Liverpool, les{{Langue|en|Beatles}} tenaient là un concept majeur sur le thème de la nostalgie qui avait déjà été abordé dans ''{{Langue|en|In My Life}}'' et qui aurait pu sous-tendre tout l'album. Martin qualifiera plus tard cette décision d'{{Citation|épouvantable erreur}}<ref name="anthology"/>. Il a aussi été envisagé utiliser la chanson ''{{lang|en|[[When I'm Sixty-Four]]}}'', elle aussi déjà mise en boîte, comme face B à l'une ou l'autre de celles-ci<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=When I'm Sixty-Four|url=http://www.beatlesebooks.com/sixty-four|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=27 avril 2018}}.</ref>.
Les deux premières, ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}'' et ''{{lang|en|Penny Lane}}'', sortent en {{Langue|en|[[single (musique)|single]]}} [[face (disque)|double face A]] le {{date-|13|février|1967}}. À la demande de {{Langue|en|[[Brian Epstein]]}}, afin qu'un nouveau {{nobr|[[45 tours]]}} soit disponible dans les bacs durant l'hiver, Martin doit en effet livrer, à contrecœur, ces deux chansons puisqu'elles sont à ce moment les plus abouties. Compte tenu du principe adopté depuis leur troisième {{nobr|45 tours}}, qui veut que ce qui sort en single ne fasse pas ensuite partie des albums, les deux chansons de {{Langue|en|Lennon}} et {{Langue|en|McCartney}}, évoquant la nostalgie de leur enfance à {{Langue|en|[[Liverpool]]}}, connaissent ce destin. Si l'on tient compte du fait que ces deux chansons sorties en single abordaient leurs jeunes années à Liverpool, les {{Langue|en|Beatles}} tenaient là un concept majeur sur le thème de la nostalgie qui avait déjà été abordé dans ''{{Langue|en|In My Life}}'' et qui aurait pu sous-tendre tout l'album. Martin qualifiera plus tard cette décision d'{{Citation|épouvantable erreur}}<ref name="anthology"/>. Il a aussi été envisagé d'utiliser la chanson ''{{lang|en|[[When I'm Sixty-Four]]}}'', elle aussi déjà mise en boîte, comme face B à l'une ou l'autre de celles-ci<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=When I'm Sixty-Four|url=http://www.beatlesebooks.com/sixty-four|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=27 avril 2018}}.</ref>.


La troisième chanson, intitulée ''{{lang|en|[[Only a Northern Song]]}}'' et écrite par Harrison, est enregistrée durant les séances pour l'album. Rapidement on se rend compte qu'elle ne colle pas avec l'ambiance que l'on veut donner à l'album et elle est remplacée par ''{{lang|en|Within You Without You}}'', une autre de ses compositions que le groupe juge meilleure. ''{{lang|en|Only a Northern Song}}'' apparaît finalement dans la [[Yellow Submarine (album)|bande originale]] du film ''{{lang|en|[[Yellow Submarine (film)|Yellow Submarine]]}}'' en [[1969 en musique|1969]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=Only a Northern Song|url=http://www.beatlesebooks.com/only-a-northern-song|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=27 avril 2018}}.</ref>.
La troisième chanson, intitulée ''{{lang|en|[[Only a Northern Song]]}}'' et écrite par Harrison, est enregistrée durant les séances pour l'album. Rapidement on se rend compte qu'elle ne colle pas avec l'ambiance que l'on veut donner à l'album et elle est remplacée par ''{{lang|en|Within You Without You}}'', une autre de ses compositions que le groupe juge meilleure. ''{{lang|en|Only a Northern Song}}'' apparaît finalement dans la [[Yellow Submarine (album)|bande originale]] du film d'animation ''{{lang|en|[[Yellow Submarine (film)|Yellow Submarine]]}}'' en [[1969 en musique|1969]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=Only a Northern Song|url=http://www.beatlesebooks.com/only-a-northern-song|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=27 avril 2018}}.</ref>.


Un dernier morceau, ''{{lang|en|[[Carnival of Light]]}}'', est enregistré par les {{Langue|en|Beatles}} le {{date|5 janvier 1967}}, menés par McCartney<ref name="lewisohn" />. Il s'agit d'une [[Musique improvisée|improvisation]] [[avant-garde (art)|avant-gardiste]] d'une durée de quatorze minutes créée pour un spectacle son et lumière, ''{{lang|en|A Million Volt Light and Sound Rave}}'', ayant lieu à la ''[[Roundhouse]]'' de [[Londres]] les {{date-|28 janvier}} et {{date-|4 février 1967}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://apeuk.org/a-million-volt-light-and-sound-rave/|titre=A Million Volt Light And Sound Rave - APE: Artists Project Earth | Home of Rhythms del Mundo|site=apeuk.org|consulté le=28 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://recordmecca.com/item-archives/the-beatles-million-volt-light-sound-rave-poster/|titre=The Beatles – Million Volt Light & Sound Rave Poster|site=recordmecca.com|consulté le=28 avril 2018}}.</ref> et jamais réentendue en public depuis. Bien qu'effectué lors des séances de la chanson ''{{lang|en|Penny Lane}}'', il n'a jamais été question d’intégrer cet enregistrement dans l'album ; il ne sera même pas inclus dans la collection d'enregistrements qui a été publiée pour célébrer le cinquantième anniversaire de la sortie de l'album, à l'instar de ''{{Langue|en|Only a Northern Song}}'' d'ailleurs.
Un dernier morceau, ''{{lang|en|[[Carnival of Light]]}}'', est enregistré par les {{Langue|en|Beatles}} le {{date|5 janvier 1967}}, menés par McCartney<ref name="lewisohn" />. Il s'agit d'une [[Musique improvisée|improvisation]] [[avant-garde (art)|avant-gardiste]] d'une durée de quatorze minutes créée pour un spectacle son et lumière, ''{{lang|en|A Million Volt Light and Sound Rave}}'', ayant lieu à la ''[[Roundhouse]]'' de [[Londres]] les {{date-|28 janvier}} et {{date-|4 février 1967}}, et jamais réentendue en public depuis<ref>{{lien web|langue=en|url=http://apeuk.org/a-million-volt-light-and-sound-rave/|titre=A Million Volt Light And Sound Rave - APE: Artists Project Earth |site=apeuk.org|consulté le=28 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=https://recordmecca.com/item-archives/the-beatles-million-volt-light-sound-rave-poster/|titre=The Beatles – Million Volt Light & Sound Rave Poster|site=recordmecca.com|consulté le=28 avril 2018}}.</ref>. Bien qu'effectué lors des séances de la chanson ''{{lang|en|Penny Lane}}'', il n'a jamais été question d’intégrer cet enregistrement dans l'album ; il ne sera même pas inclus dans la collection d'enregistrements qui a été publiée pour célébrer le cinquantième anniversaire de la sortie de l'album, à l'instar de ''{{Langue|en|Only a Northern Song}}'' d'ailleurs.


L'enregistrement de ''[[Les enregistrements de Noël des Beatles#1966: The Beatles' Fourth Christmas Record – Pantomime: Everywhere It's Christmas|{{Langue|en|Pantomime: Everywhere It's Christmas}}]]'', le disque de Noël annuel offert au [[fan club]], se fait aussi au début de ces séances<ref>{{article|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/lists/beatles-rare-fan-club-christmas-records-a-complete-guide-w513949|titre=Beatles' Rare Fan-Club Christmas Records: A Complete Guide|prénom=Jordan |nom=Runtagh|jour=15|mois=décembre|année=2017|périodique=Rolling Stone|consulté le=27 juin 2018}}.</ref>.
L'enregistrement de ''[[Les enregistrements de Noël des Beatles#1966: The Beatles' Fourth Christmas Record – Pantomime: Everywhere It's Christmas|{{Langue|en|Pantomime: Everywhere It's Christmas}}]]'', le disque de Noël annuel offert au [[fan club]], se fait aussi au début de ces séances<ref>{{article|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/lists/beatles-rare-fan-club-christmas-records-a-complete-guide-w513949|titre=Beatles' Rare Fan-Club Christmas Records: A Complete Guide|prénom=Jordan |nom=Runtagh|jour=15|mois=décembre|année=2017|périodique=Rolling Stone|consulté le=27 juin 2018}}.</ref>.

=== Innovations techniques ===
=== Innovations techniques ===
[[Fichier:Studer J37 4-track tape recorder (1964-1972), Abbey Road Studios.jpg|vignette|Enregistreur 4-pistes exposé aux studios d'Abbey {{Langue|en|Road}}.]]
[[Fichier:Studer J37 4-track tape recorder (1964-1972), Abbey Road Studios.jpg|vignette|alt=un très gros magnétophone à bande des {{nobr|années 60}}|Enregistreur 4-pistes exposé aux studios d'Abbey {{Langue|en|Road}}.]]

Les innovations en termes d'enregistrement sont nombreuses pour ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' et marqueront durablement l'[[industrie musicale|industrie du disque]] et la façon de considérer le travail en studio.
Les innovations en termes d'enregistrement sont nombreuses pour ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' et marqueront durablement l'[[industrie musicale|industrie du disque]] et la façon de considérer le travail en studio.


Par exemple, les ingénieurs des studios Abbey {{Langue|en|Road }}inventent pour les {{Langue|en|Beatles}} le ''{{lang|en|vari-speed}}'', un nouveau bouton sur le [[magnétophone]] qui permet de faire varier la vitesse de défilement de la bande. On enregistre ainsi la voix en faisant tourner le magnétophone plus lentement puis on le remet à vitesse normale. Ce procédé est notamment utilisé pour modifier le timbre de la voix de Lennon sur ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}''. On peut aussi s'en servir pour relier deux prises enregistrées à un tempo différent, comme sur ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}''<ref name="innovation">{{Lien web|langue=en|titre=Révolution en studio|url=http://www.lucyintheweb.net/vie-oeuvre/studio/revolution.php|site=[http://www.lucyintheweb.net Lucy in the Web]|date={{date||octobre|2001}}|consulté le={{date|12|mars|2008}}.}}.</ref>.
Par exemple, les ingénieurs des studios {{Langue|en|Abbey Road}} inventent pour les {{Langue|en|Beatles}} le ''{{lang|en|vari-speed}}'', un nouveau bouton sur le [[magnétophone]] qui permet de faire varier la vitesse de défilement de la bande. On enregistre ainsi la voix en faisant tourner le magnétophone plus lentement puis on le remet à vitesse normale. Ce procédé est notamment utilisé pour modifier le timbre de la voix de Lennon sur ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}''. On peut aussi s'en servir pour relier deux prises enregistrées à un tempo différent, comme sur ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}''<ref name="innovation">{{Lien web|langue=en|titre=Révolution en studio|url=http://www.lucyintheweb.net/vie-oeuvre/studio/revolution.php|site=[http://www.lucyintheweb.net Lucy in the Web]|date={{date||octobre|2001}}|consulté le={{date|12|mars|2008}}.}}.</ref>.


{{Langue|en|George Martin}} et son équipe technique inventent également la « synchronisation » de deux magnétophones 4-pistes, à travers une fréquence émise d'une machine vers l'autre, utilisée pour enregistrer l'orchestre symphonique exécutant la « montée » dans ''{{lang|en|A Day in the Life}}'', tandis que tourne la bande où jouent les {{Langue|en|Beatles}}<ref name="lewisohn"/>. Ils utilisent abondamment le ''{{lang|en|reduction mixdown}}'' (également appelé ''{{lang|en|bouncing}}''), qui permet de transférer les quatre pistes{{incise|en 1967, c'est le maximum dont ils disposent}} enregistrées sur un magnétophone pour n'en faire plus qu'une seule sur un autre, libérant ainsi trois nouvelles pistes. On peut multiplier le procédé, mais avec une certaine limite : quatre fois (soit un {{Langue|en|16 pistes}} virtuel) constitue le maximum permis pour ne pas avoir trop de dégradation du son<ref name="innovation"/>. ''[[A Day in the Life]]'' fait les frais de ce procédé : sur le pressage audio original mono et stéréo on entend un souffle sur toute la chanson, corrigé sur les pressages ultérieurs.
{{Langue|en|George Martin}} et son équipe technique inventent également la « synchronisation » de deux magnétophones 4-pistes, à travers une fréquence émise d'une machine vers l'autre, utilisée pour enregistrer l'orchestre symphonique exécutant la « montée » dans ''{{lang|en|A Day in the Life}}'', tandis que tourne la bande où jouent les {{Langue|en|Beatles}}<ref name="lewisohn"/>. Ils utilisent abondamment le ''{{lang|en|reduction mixdown}}'' (également appelé ''{{lang|en|bouncing}}''), qui permet de transférer les quatre pistes {{incise|en 1967, c'est le maximum dont ils disposent}} enregistrées sur un magnétophone pour n'en faire plus qu'une seule sur un autre, libérant ainsi trois nouvelles pistes. On peut multiplier le procédé, mais avec une certaine limite : quatre fois (soit un {{Langue|en|16 pistes}} virtuel) constitue le maximum permis pour ne pas avoir trop de dégradation du son<ref name="innovation"/>. ''[[A Day in the Life]]'' fait les frais de ce procédé : sur le pressage audio original mono et stéréo on entend un souffle sur toute la chanson, corrigé sur les pressages ultérieurs.


Les {{Langue|en|Beatles}} utilisent des pédales [[wah-wah]] et un [[Fuzz (Sonorisation)|fuzzbox]], qu'ils transforment avec leurs propres idées expérimentales, comme faire passer des voix et des instruments à travers une [[cabine Leslie]]. Une autre innovation sonore importante est la découverte de la technique de la [[boîte de direct]] par {{Langue|en|McCartney}}, dans laquelle on peut enregistrer la [[guitare basse]] en la branchant directement dans un circuit d'amplification de la console d'enregistrement. Paul enregistre désormais toutes ses parties de basse à part, et souvent à la fin<ref name="innovation"/>.
Les {{Langue|en|Beatles}} utilisent des pédales [[wah-wah]] et un [[Fuzz (Sonorisation)|fuzzbox]], qu'ils transforment avec leurs propres idées expérimentales, comme faire passer des voix et des instruments à travers une [[cabine Leslie]]. Une autre innovation sonore importante est la découverte de la technique de la [[boîte de direct]] par {{Langue|en|McCartney}}, dans laquelle on peut enregistrer la [[guitare basse]] en la branchant directement dans un circuit d'amplification de la console d'enregistrement. Paul enregistre désormais toutes ses parties de basse à part, et souvent à la fin<ref name="innovation"/>.
Ligne 104 : Ligne 112 :
Les chansons de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' comportent des [[arrangement (musique)|arrangements]] musicaux très élaborés {{incise|par exemple, l'ensemble de [[clarinette]]s sur ''{{lang|en|When I'm Sixty-Four}}''}} et des utilisations très importantes d'[[effet (musique)|effets]] audio comme l'[[écho (acoustique)|écho]], la [[réverbération (acoustique)|réverbération]] et les bandes passées à l'envers. Beaucoup de ces effets ont été créés par {{Langue|en|Martin}} et son équipe d'ingénieurs des studios Abbey {{Langue|en|Road}}<ref name="lewisohn"/>.
Les chansons de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' comportent des [[arrangement (musique)|arrangements]] musicaux très élaborés {{incise|par exemple, l'ensemble de [[clarinette]]s sur ''{{lang|en|When I'm Sixty-Four}}''}} et des utilisations très importantes d'[[effet (musique)|effets]] audio comme l'[[écho (acoustique)|écho]], la [[réverbération (acoustique)|réverbération]] et les bandes passées à l'envers. Beaucoup de ces effets ont été créés par {{Langue|en|Martin}} et son équipe d'ingénieurs des studios Abbey {{Langue|en|Road}}<ref name="lewisohn"/>.


L'un des quelques moments de discorde survient pendant l'enregistrement de ''{{lang|en|[[She's Leaving Home]]}}''. {{Langue|en|Martin}} est indisponible à ce moment et {{Langue|en|McCartney}}, impatient, engage le compositeur {{Langue|en|Mike Leander}} pour écrire les arrangements de la section des [[instrument à cordes|cordes]]. La situation se répète lors de la composition de la musique du film ''{{lang|en|[[Magical Mystery Tour (film)|Magical Mystery Tour]]}}'', aussi avec {{Langue|en|Leander}}<ref name="lewisohn"/>.
L'un des quelques moments de discorde survient pendant l'enregistrement de ''{{lang|en|[[She's Leaving Home]]}}''. {{Langue|en|Martin}} est indisponible à ce moment et {{Langue|en|McCartney}}, impatient, engage le compositeur {{Langue|en|Mike Leander}} pour écrire les arrangements de la section des [[instrument à cordes|cordes]]. La situation se répète lors de la composition de la musique du film ''{{lang|en|[[Magical Mystery Tour (film)|Magical Mystery Tour]]}}'', également avec {{Langue|en|Leander}}<ref name="lewisohn"/>.


Un autre exemple de la production de l'album est la chanson de Lennon ''{{lang|en|[[Being for the Benefit of Mr. Kite!]]}}'', qui clôture la première face du {{nobr|[[33 tours]]}} original. Les paroles ont été adaptées presque mot pour mot d'une vieille affiche de cirque du {{s-|XIX}} que Lennon a achetée à un magasin d'antiquités dans le [[Kent]] le jour où les {{Langue|en|Beatles}} y ont filmé le clip promotionnel de ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}''. Le collage sonore qui donne à la chanson son caractère distinctif est créé par {{Langue|en|Martin}} et Geoff Emerick, qui amassent divers enregistrements d'archives de [[calliope (musique)|calliope]], ensuite coupés en différentes longueurs, jetés en l'air, collectés dans une boîte et mixés ensemble dans un ordre aléatoire, réalisant ainsi une longue bande qui sera mixée avec la chanson lors de la production finale<ref name="turner"/>.
Un autre exemple de la production de l'album est la chanson de Lennon ''{{lang|en|[[Being for the Benefit of Mr. Kite!]]}}'', qui clôt la première face du {{nobr|[[33 tours]]}} original. Les paroles ont été adaptées presque mot pour mot d'une vieille affiche de cirque du {{s-|XIX}} que Lennon a achetée à un magasin d'antiquités dans le [[Kent]] le jour où les {{Langue|en|Beatles}} y ont filmé le clip promotionnel de ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}''. Le collage sonore qui donne à la chanson son caractère distinctif est créé par {{Langue|en|Martin}} et Geoff Emerick, qui amassent divers enregistrements d'archives de [[calliope (musique)|calliope]], ensuite coupés en différentes longueurs, jetés en l'air, collectés dans une boîte et mixés ensemble dans un ordre aléatoire, réalisant ainsi une longue bande qui sera mixée avec la chanson lors de la production finale<ref name="turner"/>.


La chanson qui ouvre la deuxième face, ''{{lang|en|Within You Without You}}'', est inhabituellement longue pour une chanson [[pop (musique)|pop]] à cette époque, et ne comprend que George {{Langue|en|Harrison}} au chant, au [[sitar]] et à la [[guitare acoustique]], tous les autres instruments étant joués par un groupe londonien de musiciens indiens et un orchestre classique. Le travail de {{Langue|en|George Martin}} sur ce titre est remarquable par ses qualités de producteur et d'arrangeur, mariant avec génie la musique orientale et occidentale, sans trop prendre la chose au sérieux à en juger par les rires (sous influence de substances stupéfiantes ?) à la fin de la chanson. Ces déviations du [[rock 'n' roll]] traditionnel ont été facilitées par la décision des {{Langue|en|Beatles}} de ne plus faire de concerts, par leur habileté à engager de bons musiciens et par l'intérêt grandissant de {{Langue|en|Harrison}} pour la [[musique indienne]] et l'[[hindouisme]], qui a conduit celui-ci à prendre des leçons de sitar avec le musicien indien Ravi Shankar. Sa fascination pour la musique et les instruments [[Inde|indiens]] est mise en évidence sur plusieurs chansons, comme ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'' et ''{{lang|en|Getting Better}}'', où il joue de la [[tampoura|tambura]]<ref name="lewisohn"/>.
La chanson qui ouvre la deuxième face, ''{{lang|en|Within You Without You}}'', est inhabituellement longue pour une chanson [[pop (musique)|pop]] à cette époque, et ne comprend que George {{Langue|en|Harrison}} au chant, au [[sitar]] et à la [[guitare acoustique]], tous les autres instruments étant joués par un groupe londonien de musiciens indiens et un orchestre classique. Le travail de {{Langue|en|George Martin}} sur ce titre est remarquable par ses qualités de producteur et d'arrangeur, mariant avec génie la musique orientale et occidentale, sans trop prendre la chose au sérieux à en juger par les rires (sous influence de substances stupéfiantes ?) à la fin de la chanson. Ces déviations du [[rock 'n' roll]] traditionnel ont été facilitées par la décision des {{Langue|en|Beatles}} de ne plus faire de concerts, par leur habileté à engager de bons musiciens et par l'intérêt grandissant de {{Langue|en|Harrison}} pour la [[musique indienne]] et l'[[hindouisme]], qui a conduit celui-ci à prendre des leçons de sitar avec le musicien indien Ravi Shankar. Sa fascination pour la musique et les instruments [[Inde|indiens]] est mise en évidence sur plusieurs chansons, comme ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'' et ''{{lang|en|Getting Better}}'', où il joue de la [[tampoura|tambura]]<ref name="lewisohn"/>.


Cet album utilise aussi beaucoup d’instruments à [[clavier (musique)|claviers]]. Un [[piano à queue]] est employé pour plusieurs chansons, comme ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' et ''{{lang|en|[[Lovely Rita]]}}'', et un [[orgue Hammond]] est utilisé dans plusieurs autres. Un [[clavecin]] peut être entendu sur ''{{lang|en|[[Fixing a Hole]]}}'' et un [[harmonium]] est joué par {{Langue|en|Martin}} sur ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}''. Le [[piano électrique]], le [[glockenspiel]] et le [[mellotron]] sont aussi utilisés sur l'album.
Cet album utilise aussi beaucoup d’instruments à [[clavier (musique)|claviers]]. Un [[piano à queue]] est employé pour plusieurs chansons, comme ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' et ''{{lang|en|[[Lovely Rita]]}}'', et un [[orgue Hammond]] est utilisé sur plusieurs autres. Un [[clavecin]] peut être entendu sur ''{{lang|en|[[Fixing a Hole]]}}'' et un [[harmonium]] est joué par {{Langue|en|Martin}} sur ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}''. Le [[piano électrique]], le [[glockenspiel]] et le [[mellotron]] sont aussi utilisés sur l'album.


Le {{date-|10|février|1967}} dans le studio n°1 d'Abbey {{Langue|en|Road}}, l'orchestre classique de {{nobr|41 musiciens}}, formé de membres de la [[Orchestre Philharmonia|New Philharmonia]]<ref>{{article|langue=en|prénom=|nom=|titre=Pop Music: The Messengers|jour=22|mois=septembre|année=1967|périodique=[[Time Magazine]]|url=http://content.time.com/time/subscriber/article/0,33009,837319-8,00.html|consulté=23 mai 2021}}.</ref>, enregistre la montée aléatoire pour ''{{lang|en|A Day in the Life}}''. [[George Martin|{{Langue|en|Martin}}]] exécute les instructions de {{Langue|en|McCartney}} : la première et la dernière note sont dans la tonalité du [[mi majeur]] et chaque musicien doit partir de la note la plus basse de son instrument, puis monter à la plus haute sur {{nobr|24 mesures}} et à la vitesse qui sera choisie par chacun sans se soucier de ce que jouera son voisin<ref name="beatlesebooks">{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=A Day in the Life|url=http://www.beatlesebooks.com/a-day-in-the-life|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=23 juillet 2017}}.</ref>. {{Langue|en|George Martin}}, initialement, n'était pas très favorable à cette expérimentation, mais le résultat est là.
Le {{date-|10|février|1967}} dans le studio {{|1}} d'Abbey {{Langue|en|Road}}, l'orchestre classique de {{nobr|41 musiciens}}, formé de membres de la [[Orchestre Philharmonia|New Philharmonia]], enregistre la montée aléatoire pour ''{{lang|en|A Day in the Life}}''<ref>{{article|langue=en |prénom= |nom= |titre=Pop Music: The Messengers |jour=22 |mois=septembre|année=1967|périodique=[[Time Magazine]]|url=http://content.time.com/time/subscriber/article/0,33009,837319-8,00.html|consulté=23 mai 2021}}.</ref>. [[George Martin|{{Langue|en|Martin}}]] exécute les instructions de {{Langue|en|McCartney}} : la première et la dernière note sont dans la tonalité de [[mi majeur]], et chaque musicien doit partir de la note la plus basse de son instrument, puis monter à la plus haute sur {{nobr|24 mesures}}, à la vitesse qu'il choisira sans se soucier de ce que joue son voisin<ref name="beatlesebooks">{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=A Day in the Life|url=http://www.beatlesebooks.com/a-day-in-the-life|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=23 juillet 2017}}.</ref>. {{Langue|en|George Martin}}, initialement, n'était pas très favorable à cette expérimentation, mais le résultat est là.


=== Versions mono et stéréo ===
=== Versions mono et stéréo ===
[[Fichier:Geoff Emerick, backstage at Sgt. Pepper Live Featuring Cheap Trick, 2010.jpg|vignette|droite|Geoff Emerick en 2010, à l'occasion du ''{{lang|en|Sgt. Pepper Live Featuring [[Cheap Trick]]}}''.]]
[[Fichier:Geoff emerick-1547304152.jpg|vignette|droite|alt=un homme de 65 ans, souriant, plan poitrine|Geoff Emerick en 2010, à l'occasion du ''{{lang|en|Sgt. Pepper Live Featuring [[Cheap Trick]]}}''.]]


Les {{Langue|en|Beatles}} étaient présents pendant le [[mixage audio|mixage]] de l'album en [[Monophonique|mono]] et le [[disque microsillon|disque vinyle]] est originellement sorti dans cette version accompagnée d'un mixage [[son stéréophonique|stéréo]] préparé par une équipe d'ingénieurs du son des studios Abbey {{Langue|en|Road}} dirigée par {{Langue|en|[[Geoff Emerick]]}}<ref name="lewisohn"/>.
Les {{Langue|en|Beatles}} étaient présents pendant le [[mixage audio|mixage]] de l'album en [[Monophonique|mono]] et le [[disque microsillon|disque vinyle]] est originellement sorti dans cette version accompagnée d'un mixage [[son stéréophonique|stéréo]] préparé par une équipe d'ingénieurs du son des studios Abbey {{Langue|en|Road}} dirigée par {{Langue|en|[[Geoff Emerick]]}}<ref name="lewisohn"/>.
Ligne 121 : Ligne 129 :
Ces deux versions sont fondamentalement différentes : la bande est quelquefois lue à une autre vitesse. Par exemple, la chanson ''{{lang|en|She's Leaving Home}}'' a été mixée en mono à une plus grande vitesse que sur l'enregistrement original et joue donc sur un [[tempo]] plus rapide<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=She’s Leaving Home|url=http://www.beatlesebooks.com/shes-leaving-home|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=28 janvier 2018}}.</ref>. Inversement, la version mono de ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'' est considérablement plus lente que sur la version stéréo et comporte plus d'effets sonores.
Ces deux versions sont fondamentalement différentes : la bande est quelquefois lue à une autre vitesse. Par exemple, la chanson ''{{lang|en|She's Leaving Home}}'' a été mixée en mono à une plus grande vitesse que sur l'enregistrement original et joue donc sur un [[tempo]] plus rapide<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Dave Rybaczewski|titre=She’s Leaving Home|url=http://www.beatlesebooks.com/shes-leaving-home|site=Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio.|consulté=28 janvier 2018}}.</ref>. Inversement, la version mono de ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'' est considérablement plus lente que sur la version stéréo et comporte plus d'effets sonores.


Des variations apparaissent aussi sur la version en CD de l'album. Les cris de {{Langue|en|McCartney}} à la fin de la reprise de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' peuvent être très bien entendus dans la version mono, mais sont presque inaudibles dans la version stéréo. Certains croient entendre {{Citation étrangère|lang=en|Paul is a dead man, he's really really dead}} puis une partie inintelligible et la phrase {{Citation étrangère|lang=en|let you know}} en lecture accélérée. La version mono de la chanson comporte une [[batterie (musique)|batterie]] qui ouvre la chanson avec plus de présence et de force. Le fameux [[segue]] à la fin de ''{{lang|en|Good Morning Good Morning}}'' où le cri du coq, qui devient un son de guitare sur la version stéréo, est placé à un temps différent sur la version mono et cet effet disparaît. D'autres variations entre les deux mixages incluent un rire plus fort à la fin de la version mono de ''{{lang|en|Within You Without You}}'' et une fin froide et sans écho sur la version mono de ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}''.
Des variations apparaissent aussi sur la version en CD de l'album. Les cris de {{Langue|en|McCartney}} à la fin de la reprise de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' peuvent être très bien entendus dans la version mono, mais sont presque inaudibles dans la version stéréo. Certains croient entendre {{Citation étrangère|lang=en|Paul is a dead man, he's really really dead}} puis une partie inintelligible et la phrase {{Citation étrangère|lang=en|let you know}} en lecture accélérée. La version mono de la chanson comporte une [[batterie (musique)|batterie]] qui ouvre la chanson avec plus de présence et de force. Le fameux segue à la fin de ''{{lang|en|Good Morning Good Morning}}'' où le cri du coq, qui devient un son de guitare sur la version stéréo, est placé à un temps différent sur la version mono et cet effet disparaît. D'autres variations entre les deux mixages incluent un rire plus fort à la fin de la version mono de ''{{lang|en|Within You Without You}}'' et une fin froide et sans écho sur la version mono de ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}''.


Sur les premiers pressages mono de l'album, juste après ''{{lang|en|A Day in the Life}}'', le dernier morceau, un [[sillon sans fin]], c'est-à-dire revenant sur lui-même, pouvait être entendu sur les [[Platine tourne-disques|platines]] manuelles. Il l'est à nouveau depuis la réédition de l'album en [[disque compact]] où on l'entend se répéter une dizaine de fois avant de [[Fondu|fondre en fermeture]]. Une fausse légende affirme que les {{Langue|en|Beatles}} disent {{Citation étrangère|lang=en|I never know the end}} ({{Citation|je ne connais jamais de fin}}). Le groupe prononce deux ou trois phrases. Une première phrase en premier plan pouvant être entendue aussi bien à l'endroit qu'à l'envers, disant quelque chose comme {{Citation étrangère|lang=en|He never kissed me any other way / is he any other way}} ou encore {{Citation étrangère|lang=en|it will be like this again}} dans un sens, et dans l'autre {{Citation étrangère|lang=en|very soon}}. La deuxième phrase, en arrière-plan, est enregistrée à l'envers et seule sa deuxième partie est compréhensible : {{citation étrangère|langue=en|Supermen}}. Quelqu'un a suggéré à Paul {{Langue|en|McCartney}} que l'on entendait {{Citation étrangère|lang=en|We fuck like Supermen}}, ce qui l'a fait beaucoup rire. Ce sillon a alimenté de nombreuses spéculations participant à la légende des {{Langue|en|Beatles}}. C'est leur premier album publié à l'identique en [[Amérique du Nord]] par {{Langue|en|[[Capitol Records]]}} mais le montage sonore du sillon final n'est pas inclus. La bande maîtresse monophonique est envoyée aux États-Unis le {{date-|21 avril}} pour commencer la production des disques, le jour même où le montage sonore est enregistré. Le lendemain, la bande stéréo est à son tour livrée mais le montage final n'est pas encore prêt<ref>{{livret album|prénom1=Kevin Howlett|artiste=The Beatles|titrenote=Sgt. Pepper Arrives|titre=Edition Deluxe du {{50e}} anniversaire}}.</ref>. Il sera inclus sur la compilation américaine ''{{lang|en|[[Rarities]]}}'' publiée en 1980.
Sur les premiers pressages mono de l'album, juste après ''{{lang|en|A Day in the Life}}'', le dernier morceau, un [[sillon sans fin]], c'est-à-dire revenant sur lui-même, pouvait être entendu sur les [[Platine tourne-disques|platines]] manuelles. Il l'est à nouveau depuis la réédition de l'album en [[disque compact]] où on l'entend se répéter une dizaine de fois avant de [[Fondu|fondre en fermeture]]. Une fausse légende affirme que les {{Langue|en|Beatles}} disent {{Citation étrangère|lang=en|I never know the end}} ({{Citation|je ne connais jamais de fin}}). Le groupe prononce deux ou trois phrases. Une première phrase en premier plan pouvant être entendue aussi bien à l'endroit qu'à l'envers, disant quelque chose comme {{Citation étrangère|lang=en|He never kissed me any other way / is he any other way}} ou encore {{Citation étrangère|lang=en|it will be like this again}} dans un sens, et dans l'autre {{Citation étrangère|lang=en|very soon}}. La deuxième phrase, en arrière-plan, est enregistrée à l'envers et seule sa deuxième partie est compréhensible : {{citation étrangère|langue=en|Supermen}}. Quelqu'un a suggéré à Paul {{Langue|en|McCartney}} que l'on entendait {{Citation étrangère|lang=en|We fuck like Supermen}}, ce qui l'a fait beaucoup rire. Ce sillon a alimenté de nombreuses spéculations participant à la légende des {{Langue|en|Beatles}}. C'est leur premier album publié à l'identique en [[Amérique du Nord]] par {{Langue|en|[[Capitol Records]]}} mais le montage sonore du sillon final n'est pas inclus. La bande maîtresse monophonique est envoyée aux États-Unis le {{date-|21 avril}} pour commencer la production des disques, le jour même où le montage sonore est enregistré. Le lendemain, la bande stéréo est à son tour livrée mais le montage final n'est pas encore prêt<ref>{{livret album|prénom1=Kevin Howlett|artiste=The Beatles|titrenote=Sgt. Pepper Arrives|titre=Edition Deluxe du {{50e}} anniversaire}}.</ref>. Il sera inclus sur la compilation américaine ''{{lang|en|[[Rarities]]}}'' publiée en 1980.


=== Pochette ===
=== Pochette ===
La [[pochette (album)|pochette de l'album]] est sans doute l'une des plus célèbres de l'[[histoire de la musique]] ; le montage élaboré de la photo de couverture, la photographie des « {{Langue|en|Fab Four}} » s'étalant sur les deux à-plats intérieurs, le visuel du verso de la couverture avec les paroles des chansons et enfin la planche à découper uniface qui y est insérée. De plus, dans les premières éditions britanniques, on fabrique une pochette de protection du [[Disque microsillon|disque vinyle format {{nobr|33 tours}}]] possédant un design inédit.
La [[pochette (album)|pochette de l'album]] est sans doute l'une des plus célèbres de l'[[histoire de la musique]] ; le montage élaboré de la photo de couverture, la photographie des « {{Langue|en|Fab Four}} » s'étalant sur les deux à-plats intérieurs, le visuel du verso de la couverture avec les paroles des chansons et enfin la planche à découper uniface qui y est insérée. De plus, dans les premières éditions britanniques, on fabrique une pochette de protection du [[Disque microsillon|disque vinyle]] format {{nobr|33 tours}} possédant un design inédit.


{{Média externe|image1= [https://www.thebeatles.com/sites/default/files/tile/image/original_460.jpg Pochette de ''{{lang|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'']}}
{{Média externe|image1= [https://www.thebeatles.com/sites/default/files/tile/image/original_460.jpg Pochette de ''{{lang|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'']}}
Ligne 133 : Ligne 141 :
La couverture de l'album a été réalisée par les artistes anglais {{Langue|en|[[Jann Haworth]]}} et {{Langue|en|[[Peter Blake (artiste)|Peter Blake]]}}. Il ne s'agit pas ici d'un [[photomontage]], mais bien d'une photo du groupe au milieu d'une [[installation (art)|installation]] composée de personnages imprimés grandeur nature sur du carton taillé, de statues et d'objets, devant un fond [[bleu ciel]]. Ce [[diorama]] se décompose en trois plans : le premier est constitué principalement d'un massif de fleurs dans lequel est inséré un assemblage d'objets (plantes vertes, instruments de musique, figurines, etc.) ; le deuxième plan montre les quatre {{Langue|en|Beatles}} accompagnés de six mannequins en cire, deux « sculptures molles » et quatre figures cartonnées découpées en taille réelle ; le dernier assemble sur plusieurs rangées de découpes grandeur nature une cinquantaine de portraits de personnages plus ou moins célèbres, trois têtes de cire, ainsi qu'un [[palmier]] artificiel.
La couverture de l'album a été réalisée par les artistes anglais {{Langue|en|[[Jann Haworth]]}} et {{Langue|en|[[Peter Blake (artiste)|Peter Blake]]}}. Il ne s'agit pas ici d'un [[photomontage]], mais bien d'une photo du groupe au milieu d'une [[installation (art)|installation]] composée de personnages imprimés grandeur nature sur du carton taillé, de statues et d'objets, devant un fond [[bleu ciel]]. Ce [[diorama]] se décompose en trois plans : le premier est constitué principalement d'un massif de fleurs dans lequel est inséré un assemblage d'objets (plantes vertes, instruments de musique, figurines, etc.) ; le deuxième plan montre les quatre {{Langue|en|Beatles}} accompagnés de six mannequins en cire, deux « sculptures molles » et quatre figures cartonnées découpées en taille réelle ; le dernier assemble sur plusieurs rangées de découpes grandeur nature une cinquantaine de portraits de personnages plus ou moins célèbres, trois têtes de cire, ainsi qu'un [[palmier]] artificiel.


[[Fichier:Sgt. Pepper's 50th Anniversary Billboard in London.jpg|vignette|Décor à Londres en 2017, pour les {{nobr|50 ans}} de la sortie de l'album.]]
[[Fichier:Sgt. Pepper's 50th Anniversary Billboard in London.jpg|vignette|alt=un très grand décor en bord de rue représentant la pochette de l'album|Décor à Londres en 2017, pour les {{nobr|50 ans}} de la sortie de l'album.]]


La réalisation de la pochette nécessite un travail de composition important, dû à {{Langue|en|Peter Blake}}}}, l'un des pères du [[pop art]]<!-- <ref>Cf. l'article de Sarah Etlinger, en bibliographie.</ref> ??? -->, et à {{Langue|en|Jann Haworth}}, alors son épouse (et fille de {{Langue|en|[[Ted Haworth]]}}, important directeur artistique de studios cinématographiques qui l'a initiée aux techniques des décors de cinéma). La production est initiée par le collectionneur d'art {{Langue|en|[[Robert Fraser]]}}, proche ami du groupe, et le photographe {{Langue|en|[[Michael Cooper (photographe)|Michael Cooper]]}} est choisi pour prendre les photos de l'installation, assisté de {{Langue|en|Nigel Hartnup, Trevor Sutton}} et {{Langue|en|Andrew Boulton}}<ref name="sgtpepperphotos">{{lien web|langue=en|url=https://sgtpepperphotos.wordpress.com/|titre=Sgt Pepper Photos – Discovering the source photos for The Beatles' 1967 album Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band|site=sgtpepperphotos.wordpress.com|consulté le=28 avril 2018}}.</ref>. La direction artistique est effectuée par le photographe américain [[Al Vandenberg]]<ref>{{article|langue=en|url=http://www.anothermag.com/art-photography/8685/al-vandenbergs-vibrant-celebration-of-london |titre=Al Vandenberg's Vibrant Celebration of London|jour=16 |mois=mai|année=2016|périodique=AnOther|consulté le=16 juillet 2017}}.</ref>. [[Neil Aspinall]] et [[Mal Evans]] sont chargés d'aller dans diverses librairies et bibliothèques chercher l'image des différents personnages<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=Mal Evans|url=https://www.beatlesbible.com/people/mal-evans/3/|site=The Beatles Bible|consulté=27 juillet 2019}}</ref>. La préparation du décor nécessite deux semaines de travail. Le [[graphiste]] britannique {{Langue|en|Gene Mahon}}, qui dessinera quelques mois plus tard le logo d'{{Langue|en|[[Apple Corps]]}}, procède au montage des agrandissements photo que {{Langue|en|Nigel Hartnup}} et {{Langue|en|Jann Haworth}} coloriseront avec des teintures<ref name="sgtpepperphotos" />. La session de photos elle-même dure plusieurs heures, le {{date-|30|mars|1967}} au studio du {{nobr|4 rue}} {{Langue|en|Chelsea Manor}} à Londres<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|url=https://www.beatlesbible.com/1967/03/30/cover-shoot-for-sgt-pepper/|titre='Cover shoot for Sgt Pepper|site=beatlesbible.com|consulté le=11 juin 2017}}.</ref>. Le coût final de cette pochette s'élève à {{unité|2868|£}}, soit environ cent fois le coût habituel à l'époque<ref name="issuu" />{{,}}<ref name="liner"/>.
La réalisation de la pochette nécessite un travail de composition important, dû à {{Langue|en|Peter Blake}}, l'un des pères du [[pop art]]<!-- <ref>Cf. l'article de Sarah Etlinger, en bibliographie.</ref> ??? -->, et à {{Langue|en|Jann Haworth}}, alors son épouse (et fille de {{Langue|en|[[Ted Haworth]]}}, important directeur artistique de studios cinématographiques qui l'a initiée aux techniques des décors de cinéma). La production est initiée par le collectionneur d'art {{Langue|en|[[Robert Fraser]]}}, proche ami du groupe, et le photographe {{Langue|en|[[Michael Cooper (photographe)|Michael Cooper]]}} est choisi pour prendre les photos de l'installation, assisté de {{Langue|en|Nigel Hartnup, Trevor Sutton}} et {{Langue|en|Andrew Boulton}}<ref name="sgtpepperphotos">{{lien web|langue=en|url=https://sgtpepperphotos.wordpress.com/|titre=Sgt Pepper Photos – Discovering the source photos for The Beatles' 1967 album Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band|site=sgtpepperphotos.wordpress.com|consulté le=28 avril 2018}}.</ref>. La direction artistique est effectuée par le photographe américain [[Al Vandenberg]]<ref>{{article|langue=en|url=http://www.anothermag.com/art-photography/8685/al-vandenbergs-vibrant-celebration-of-london |titre=Al Vandenberg's Vibrant Celebration of London|jour=16 |mois=mai|année=2016|périodique=AnOther|consulté le=16 juillet 2017}}.</ref>. [[Neil Aspinall]] et [[Mal Evans]] sont chargés d'aller dans diverses librairies et bibliothèques chercher l'image des différents personnages<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=Mal Evans|url=https://www.beatlesbible.com/people/mal-evans/3/|site=The Beatles Bible|consulté=27 juillet 2019}}</ref>. La préparation du décor nécessite deux semaines de travail. Le [[graphiste]] britannique {{Langue|en|Gene Mahon}}, qui dessinera quelques mois plus tard le logo d'{{Langue|en|[[Apple Corps]]}}, procède au montage des agrandissements photo que {{Langue|en|Nigel Hartnup}} et {{Langue|en|Jann Haworth}} coloriseront avec des teintures<ref name="sgtpepperphotos" />. La session de photos elle-même dure plusieurs heures, le {{date-|30|mars|1967}} au studio du {{nobr|4 rue}} {{Langue|en|Chelsea Manor}} à Londres<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|url=https://www.beatlesbible.com/1967/03/30/cover-shoot-for-sgt-pepper/|titre='Cover shoot for Sgt Pepper|site=beatlesbible.com|consulté le=11 juin 2017}}.</ref>. Le coût final de cette pochette s'élève à {{unité|2868|£}}, soit environ cent fois le coût habituel à l'époque<ref name="issuu" />{{,}}<ref name="liner"/>.


À l'instar de celle de leur précédent album, ''{{lang|en|Revolver}}'' en 1966, la pochette reçoit le [[Grammy Award|prix Grammy]] dans la catégorie arts graphiques<ref>{{Lien web|titre=Grammy Awards 1967|éditeur=infoplease.com|url=http://www.infoplease.com/ipa/A0150556.html|consulté le=23/05/2008}}.</ref>. {{Langue|en|Jann Haworth}} et {{Langue|en|Peter Blake}} ne reçoivent qu'un forfait de {{unité|200|£}} sans droits d'auteur prévus (en dépit de leur signature sur la planche à découper), fait qui contrarie toujours ce dernier : {{citation|Même les responsables de l'arrangement floral furent mieux payés}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.guardian.co.uk/uk/2004/jun/03/guardianhayfestival2004.arts|titre=« It was {{nobr|37 years}} ago today, and Sgt Pepper cover has still failed to pay »|auteur=Charlotte Higgins|éditeur=''[[The Guardian]]''|consulté le={{date|9|mai|2008}}.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-beatles-helped-british-artist-perfect-work-pop-art|titre=How The Beatles Immortalized the Legacy of Pioneering British Pop Artist Peter Blake|auteur=ABIGAIL CAIN|éditeur=''ARTSY''|date= le {{date|3|août|2017}}|consulté le={{date|7|août|2017}}.}}.</ref>.
À l'instar de celle de leur précédent album, ''{{lang|en|Revolver}}'' en 1966, la pochette reçoit le [[Grammy Award|prix Grammy]] dans la catégorie arts graphiques<ref>{{Lien web|titre=Grammy Awards 1967|éditeur=infoplease.com|url=http://www.infoplease.com/ipa/A0150556.html|consulté le=23/05/2008}}.</ref>. {{Langue|en|Jann Haworth}} et {{Langue|en|Peter Blake}} ne reçoivent qu'un forfait de {{unité|200|£}} sans droits d'auteur prévus (en dépit de leur signature sur la planche à découper), fait qui contrarie toujours ce dernier : {{citation|Même les responsables de l'arrangement floral furent mieux payés}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=http://www.guardian.co.uk/uk/2004/jun/03/guardianhayfestival2004.arts|titre=« It was {{nobr|37 years}} ago today, and Sgt Pepper cover has still failed to pay »|auteur=Charlotte Higgins|éditeur=''[[The Guardian]]''|consulté le={{date|9|mai|2008}}.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |url=https://www.artsy.net/article/artsy-editorial-beatles-helped-british-artist-perfect-work-pop-art|titre=How The Beatles Immortalized the Legacy of Pioneering British Pop Artist Peter Blake|auteur=ABIGAIL CAIN|éditeur=''ARTSY''|date= le {{date|3|août|2017}}|consulté le={{date|7|août|2017}}.}}.</ref>.


Au centre de ce visuel se trouvent les {{Langue|en|Beatles}}, chacun vêtu d'un uniforme de parade d'une couleur différente, se tenant debout, réunis derrière une [[grosse caisse]] de fanfare militaire. Sur la peau de celle-ci figure le titre de l'album, prenant la forme d'un [[logo]] conçu par l'artiste Joe Ephgrave<ref group="alpha">Il omet l'apostrophe de la [[Génitif#En_anglais|forme possessive]] dans le mot « Pepper's ».</ref>. Cet artiste de [[Fête foraine|fêtes foraines]], un ami de Jann Haworth et de son père, a conçu deux modèles disposés sur chacune des [[membrane (organologie)|membranes]] de la caisse<ref>{{article|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/programmes/articles/3TZbNn59V1tMCx3dXXlf2BK/jann-haworth-the-forgotten-creator-of-the-sgt-pepper-cover|titre=Jann Haworth: The forgotten creator of the Sgt. Pepper cover|jour=17|mois=mai|année=2017|périodique=BBC Arts|consulté le=16 juillet 2017}}.</ref>. Sur le premier cliché pris lors de cette journée, celle-ci est inversée pour montrer le design alternatif. C'est la seule fois que l'on peut voir cette face lors de cette séance photo<ref name="fab4art">{{lien web|langue=en|auteur1=Michael Mason|url=http://www.fab4art.com/sgt_pepper_shoot.htm|titre=''The Sgt Pepper Album Cover Shoot Dissected''|site=fab4art.com|consulté le=11 juin 2017}}.</ref>{{,}}
Au centre de ce visuel se trouvent les {{Langue|en|Beatles}}, chacun vêtu d'un uniforme de parade d'une couleur différente, se tenant debout, réunis derrière une [[grosse caisse]] de fanfare militaire. Sur la peau de celle-ci figure le titre de l'album, prenant la forme d'un [[logo]] conçu par l'artiste Joe Ephgrave<ref group="alpha">Il omet l'apostrophe de la [[Génitif#En_anglais|forme possessive]] dans le mot « {{Langue|en|Pepper's}} ».</ref>. Cet artiste de [[Fête foraine|fêtes foraines]], un ami de Jann Haworth et de son père, a conçu deux modèles disposés sur chacune des [[membrane (organologie)|membranes]] de la caisse<ref>{{article|langue=en|url=http://www.bbc.co.uk/programmes/articles/3TZbNn59V1tMCx3dXXlf2BK/jann-haworth-the-forgotten-creator-of-the-sgt-pepper-cover|titre=Jann Haworth: The forgotten creator of the Sgt. Pepper cover|jour=17|mois=mai|année=2017|périodique=BBC Arts|consulté le=16 juillet 2017}}.</ref>. Sur le premier cliché pris lors de cette journée, celle-ci est inversée pour montrer le design alternatif. C'est la seule fois que l'on peut voir cette face lors de cette séance photo<ref name="fab4art">{{lien web|langue=en|auteur1=Michael Mason|url=http://www.fab4art.com/sgt_pepper_shoot.htm|titre=''The Sgt Pepper Album Cover Shoot Dissected''|site=fab4art.com|consulté le=11 juin 2017}}.</ref>{{,}}
<ref group="alpha">On peut maintenant voir les deux designs, une par pochette des disques vidéo de la réédition du {{50e}} anniversaire. Source : L'édition du {{50e}} anniversaire, {{Langue|en|Apple Records}}, 2017.</ref>. À leurs pieds, au milieu du massif paysagé, des [[Hyacinthus|jacinthes]] rouges forment le mot « Beatles » en [[Capitale et majuscule|lettres capitales]]<ref name="liner"/>.
<ref group="alpha">On peut maintenant voir les deux designs, une par pochette des disques vidéo de la réédition du {{50e}} anniversaire. Source : L'édition du {{50e}} anniversaire, {{Langue|en|Apple Records}}, 2017.</ref>. À leurs pieds, au milieu du massif paysagé, des [[Hyacinthus|jacinthes]] rouges forment le mot « Beatles » en [[Capitale et majuscule|lettres capitales]]<ref name="liner"/>.


Cette pochette présente une vraie rupture avec les précédents albums car ici, chaque {{Langue|en|Beatle}} a sa propre coiffure, son propre costume, sa propre identité mais tous portent la [[moustache]]<ref name="anthology"/>. Le contraste est accentué par la présence, à leurs côtés, de statues de cire en habits sombres à l'effigie des « anciens Beatles » en pleine [[beatlemania]], empruntées au musée [[Madame Tussauds]] à Londres. C'est aussi la première fois que l'on voit, sur une pochette d'album officiel des {{Langue|en|Beatles}}, {{Langue|en|Lennon}} porter des lunettes. [[Myopie|Myope]] depuis au moins l'âge de sept ans, il trouvait que les lunettes ne lui allaient pas<ref>{{en}} ''The Beatles: All These Years, Volume 1 – Tune In'', [[Mark Lewisohn]], Harmony Books, 2013, page 50.</ref>. Il doit cependant porter des lunettes rondes de type {{Lien|langue=en|trad=Windsor glasses|fr=Lunettes windsor|texte=Windsor}} pour son rôle du soldat Gripweed dans le film ''[[Comment j'ai gagné la guerre|{{lang|en|How I Won the War}}]]'' tourné à la fin de l'année 1966<ref name="Turner">{{Lien|langue=en|trad=Steve Turner (writer)|fr= Steve Turner}}, {{lang|en|''Beatles '66: The Revolutionary Year''}}, 2016, HarperCollins Publishers. {{ISBN|0-062-4754-87}}</ref>; il en fait dès lors sa « marque de fabrique ». Le très fort décalage entre l'image classique des « {{Langue|en|Fab Four}} » et de leurs [[alter ego (psychologie)|alter ego]], les concepteurs de cet album<ref name="liner">{{livret album|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band|année=1987}}.</ref>, est vu par certains fans comme l'annonce d'une rupture proche, qui n'interviendra cependant que trois ans plus tard<ref name="turner"/>.
Cette pochette présente une vraie rupture avec les précédents albums car ici, chaque {{Langue|en|Beatle}} a sa propre coiffure, son propre costume, sa propre identité mais tous portent la [[moustache]]<ref name="anthology"/>. Le contraste est accentué par la présence, à leurs côtés, de statues de cire en habits sombres à l'effigie des « anciens Beatles » en pleine [[beatlemania]], empruntées au musée [[Madame Tussauds]] à Londres. C'est aussi la première fois que l'on voit, sur une pochette d'album officiel des {{Langue|en|Beatles}}, {{Langue|en|Lennon}} porter des lunettes. [[Myopie|Myope]] depuis au moins l'âge de sept ans, il trouvait que les lunettes ne lui allaient pas<ref>{{en}} ''The Beatles: All These Years, Volume 1 – Tune In'', [[Mark Lewisohn]], Harmony Books, 2013, page 50.</ref>. Il doit cependant porter des lunettes rondes de type {{Lien|langue=en|trad=Windsor glasses|fr=Lunettes windsor|texte=Windsor}} pour son rôle du soldat Gripweed dans le film ''[[Comment j'ai gagné la guerre|{{lang|en|How I Won the War}}]]'' tourné à la fin de l'année 1966<ref name="Turner">{{Lien|langue=en|trad=Steve Turner (writer)|fr= Steve Turner}}, {{lang|en|''Beatles '66: The Revolutionary Year''}}, 2016, HarperCollins Publishers. {{ISBN|0-062-4754-87}}</ref> ; il en fait dès lors sa « marque de fabrique ». Le très fort décalage entre l'image classique des « {{Langue|en|Fab Four}} » et de leurs [[alter ego (psychologie)|alter ego]], les concepteurs de cet album<ref name="liner">{{livret album|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band|année=1987}}.</ref>, est vu par certains fans comme l'annonce d'une rupture proche, qui n'interviendra cependant que trois ans plus tard<ref name="turner"/>.


==== Célébrités présentes sur le visuel de couverture ====
==== Célébrités présentes sur le visuel de couverture ====
{{Article détaillé|Figures présentes sur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}
{{Article détaillé|Figures présentes sur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}
[[Fichier:Flickr - ronsaunders47 - The Beatles-Sgt Pepper backdrop..jpg|vignette|Décor installé dans le musée ''{{Langue|en|The Beatles Story}}'' à {{Langue|en|Liverpool}}.]]
[[Fichier:Flickr - ronsaunders47 - The Beatles-Sgt Pepper backdrop..jpg|vignette|alt=un décor en trois dimensions cartonné reprenant l'illustration de la pochette|Décor installé dans le musée ''{{Langue|en|The Beatles Story}}'' à {{Langue|en|Liverpool}}.]]


Une particularité remarquable de ce visuel réside dans la quantité et la diversité des personnages que l'on peut voir aux côtés des {{Langue|en|Beatles}} et derrière eux ; en effet, la pochette se présente comme un « portrait de famille », sur lequel apparaissent les personnages à qui ils veulent rendre hommage {{Citation|sans qui les {{Langue|en|Beatles}} n'auraient pas été les {{Langue|en|Beatles}}}}<ref name="liner"/>. Ainsi, on peut y retrouver tout en haut le portrait d'{{Langue|en|[[Edgar Allan Poe]]}} — à qui il sera plus tard fait référence dans les paroles de ''[[I Am the Walrus]]'' —, ou encore {{Langue|en|[[Bob Dylan]]}} {{incise|chanteur admiré par le groupe qui leur a fait découvrir la [[marijuana]] lors de leur tournée américaine de l'été 1964}}, et enfin {{Langue|en|[[Lewis Carroll]]}} {{incise|dont les écrits inspirèrent la rédaction des paroles de ''{{Langue|en|[[Lucy in the Sky with Diamonds]]}}''|stop}}. Pourtant, {{Langue|en|Lennon}} et {{Langue|en|McCartney}} ne soumettent en tout qu'une vingtaine de personnages, {{Langue|en|Harrison}}, six gourous dont quatre sont retenus, tandis que {{Langue|en|[[Ringo Starr]]}} ne fait aucune proposition<ref name="liner"/>{{,}}<ref group="alpha">{{Langue|en|Haworth}} affirme que le batteur aurait suggéré quelques personnages dont Issy Bonn. Source : issuu.com.</ref>. Le reste des personnages est choisi par {{Langue|en|Blake, Haworth}} et {{Langue|en|Fraser}}. Curieusement, [[Elvis Presley]] (présence trop importante d'après {{Langue|en|McCartney}}<ref name="issuu">{{lien web |titre=Pop Art : The Cover of Sgt. Pepper / David Dunnico |url=https://issuu.com/daviddunnico/docs/pop_art_the_cover_of_sgt._pepper_by |site=Issuu |consulté le=24-07-2020}}.</ref>), {{Langue|en|[[Little Richard]], [[Chuck Berry]]}}, et {{Langue|en|[[Buddy Holly]]}}, quatre influences majeures du groupe<ref name="Gould">Jonathan Gould, {{lang|en|''Can't Buy Me Love: The Beatles, Britain and America''}}, 2007, Crown Archetype. {{ISBN|0-307-3533-70}}.</ref>, n'y figurent pas.
Une particularité remarquable de ce visuel réside dans la quantité et la diversité des personnages que l'on peut voir aux côtés des {{Langue|en|Beatles}} et derrière eux ; en effet, la pochette se présente comme un « portrait de famille », sur lequel apparaissent les personnages à qui ils veulent rendre hommage {{Citation|sans qui les {{Langue|en|Beatles}} n'auraient pas été les {{Langue|en|Beatles}}}}<ref name="liner"/>. Ainsi, on peut y retrouver tout en haut le portrait d'{{Langue|en|[[Edgar Allan Poe]]}} — à qui il sera plus tard fait référence dans les paroles de ''[[I Am the Walrus]]'' —, ou encore {{Langue|en|[[Bob Dylan]]}} {{incise|chanteur admiré par le groupe qui leur a fait découvrir la [[marijuana]] lors de leur tournée américaine de l'été 1964}}, et enfin {{Langue|en|[[Lewis Carroll]]}} {{incise|dont les écrits inspirèrent la rédaction des paroles de ''{{Langue|en|[[Lucy in the Sky with Diamonds]]}}''|stop}}. Pourtant, {{Langue|en|Lennon}} et {{Langue|en|McCartney}} ne soumettent en tout qu'une vingtaine de personnages, {{Langue|en|Harrison}}, six gourous dont quatre sont retenus, tandis que {{Langue|en|Ringo Starr}} ne fait aucune proposition<ref name="liner"/>{{,}}<ref group="alpha">{{Langue|en|Haworth}} affirme que le batteur aurait suggéré quelques personnages dont Issy Bonn. Source : issuu.com.</ref>. Le reste des personnages est choisi par {{Langue|en|Blake, Haworth}} et {{Langue|en|Fraser}}. Curieusement, [[Elvis Presley]] (présence trop importante d'après {{Langue|en|McCartney}}<ref name="issuu">{{lien web |titre=Pop Art : The Cover of Sgt. Pepper / David Dunnico |url=https://issuu.com/daviddunnico/docs/pop_art_the_cover_of_sgt._pepper_by |site=Issuu |consulté le=24-07-2020}}.</ref>), {{Langue|en|[[Little Richard]], [[Chuck Berry]]}}, et {{Langue|en|[[Buddy Holly]]}}, quatre influences majeures du groupe<ref name="Gould">Jonathan Gould, {{lang|en|''Can't Buy Me Love: The Beatles, Britain and America''}}, 2007, Crown Archetype. {{ISBN|0-307-3533-70}}.</ref>, n'y figurent pas.


La mise en scène rappelle une photographie de l'orchestre de {{Langue|en|Jim McCartney}}, le père de Paul, qui pose autour d'une grosse caisse. De plus, la pochette d'un E.P. suédois produit en 1964 par Mercblecket, un orchestre d'étudiants, reprenant quatre tubes des {{Langue|en|Beatles}}, a comme pochette la photo des membres du groupe portant des uniformes et posant autour d'une grosse caisse. À l'arrivée des {{Langue|en|Beatles}} à l'aéroport de [[Stockholm]] en juillet, l'orchestre est présent et offre à Paul {{Langue|en|McCartney}} le disque en question<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Roger Stormo|titre=The Daily Beatle|url=http://wogew.blogspot.com/2016/09/swedish-ep-inspired-pepper.html|consulté=26 septembre 2019}}</ref>.
La mise en scène rappelle une photographie de l'orchestre de {{Langue|en|Jim McCartney}}, le père de Paul, qui pose autour d'une grosse caisse. De plus, la pochette d'un E.P. suédois produit en 1964 par Mercblecket, un orchestre d'étudiants, reprenant quatre tubes des {{Langue|en|Beatles}}, a comme pochette la photo des membres du groupe portant des uniformes et posant autour d'une grosse caisse. À l'arrivée des {{Langue|en|Beatles}} à l'aéroport de [[Stockholm]] en juillet, l'orchestre est présent et offre à Paul {{Langue|en|McCartney}} le disque en question<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Roger Stormo|titre=The Daily Beatle|url=http://wogew.blogspot.com/2016/09/swedish-ep-inspired-pepper.html|consulté=26 septembre 2019}}</ref>.
Ligne 158 : Ligne 166 :
Au second rang, on trouve {{Langue|en|[[Aubrey Beardsley]]}} (illustrateur et dandy du {{s-|XIX}}), {{Langue|en|[[Robert Peel]]}} (Premier ministre britannique du {{s-|XIX}}), {{Langue|en|[[Aldous Huxley]]}} (écrivain), {{Langue|en|[[Dylan Thomas]]}} (poète gallois), {{Langue|en|[[Terry Southern]]}} (écrivain américain), {{Langue|en|[[Dion DiMucci]]}} (chanteur américain), {{Langue|en|[[Tony Curtis]]}} (acteur), {{Langue|en|[[Wallace Berman]]}} (artiste plasticien américain), [[Tommy Handley]] (humoriste), {{Langue|en|[[Marilyn Monroe]] }}(actrice), [[William S. Burroughs]] (écrivain), le « gourou immortel » Sri [[Mahavatar Babaji]], {{Langue|en|[[Stan Laurel]] }}(acteur), {{Langue|en|[[Richard Lindner]]}} (artiste de New-York), {{Langue|en|[[Oliver Hardy]]}} (acteur), [[Karl Marx]] (philosophe politique), {{Langue|en|[[H.G. Wells]]}} (écrivain), le gourou Sri [[Paramahansa Yogananda]], {{Langue|en|[[James Joyce]]}} (romancier et poète), pratiquement caché à côté d'une tête de mannequin anonyme portant un chapeau rayé.
Au second rang, on trouve {{Langue|en|[[Aubrey Beardsley]]}} (illustrateur et dandy du {{s-|XIX}}), {{Langue|en|[[Robert Peel]]}} (Premier ministre britannique du {{s-|XIX}}), {{Langue|en|[[Aldous Huxley]]}} (écrivain), {{Langue|en|[[Dylan Thomas]]}} (poète gallois), {{Langue|en|[[Terry Southern]]}} (écrivain américain), {{Langue|en|[[Dion DiMucci]]}} (chanteur américain), {{Langue|en|[[Tony Curtis]]}} (acteur), {{Langue|en|[[Wallace Berman]]}} (artiste plasticien américain), [[Tommy Handley]] (humoriste), {{Langue|en|[[Marilyn Monroe]] }}(actrice), [[William S. Burroughs]] (écrivain), le « gourou immortel » Sri [[Mahavatar Babaji]], {{Langue|en|[[Stan Laurel]] }}(acteur), {{Langue|en|[[Richard Lindner]]}} (artiste de New-York), {{Langue|en|[[Oliver Hardy]]}} (acteur), [[Karl Marx]] (philosophe politique), {{Langue|en|[[H.G. Wells]]}} (écrivain), le gourou Sri [[Paramahansa Yogananda]], {{Langue|en|[[James Joyce]]}} (romancier et poète), pratiquement caché à côté d'une tête de mannequin anonyme portant un chapeau rayé.


[[Fichier:Shirleytemple young.jpg|vignette|gauche|On peut voir trois fois l'effigie de l'actrice Shirley Temple sur la pochette.]]
[[Fichier:Shirleytemple young.jpg|vignette|gauche|alt=photo en noir et blanc d'une petite fille blonde la tête appuyée sur la main|On peut voir trois fois l'effigie de l'actrice {{Langue|en|Shirley Temple}} sur la pochette.]]


Au troisième rang, on aperçoit [[Stuart Sutcliffe]] (ex-Beatle), un autre mannequin non identifié portant un chapeau vert, [[Max Miller]] (comédien), une ''{{Langue|en|Petty Girl}}'' au chapeau mauve (par l'artiste [[George Petty]]), [[Marlon Brando]] (acteur)<ref group="alpha">Sous les traits de Johnny {{Langue|en|Strabler}} du film ''[[L'Équipée sauvage]]''.</ref>, [[Tom Mix]] (acteur de Western), {{Langue|en|[[Oscar Wilde]]}} (écrivain), {{Langue|en|[[Tyrone Power]]}} (acteur), [[Larry Bell]] (artiste peintre), {{Langue|en|[[David Livingstone]]}} (explorateur)<ref group="alpha">D'après une photo prise lors de cette journée, on semble voir la tête en cire de {{Langue|en|Livingstone}} dans une caisse à côté de celle de {{Langue|en|T.E. Lawrence}}.</ref>, [[Johnny Weissmuller]] (nageur et acteur), {{Langue|en|[[Stephen Crane]]}} (écrivain américain) presque caché derrière la main levée d'[[Issy Bonn]] (comédien), {{Langue|en|[[George Bernard Shaw]]}} (écrivain)<ref group="alpha">{{Langue|en|Chris Shaw}}, dans sa page web dédiée à la recherche des sources des images de cette pochette, affirme que ceci est le buste en cire de George Bernard Shaw. Source : sgtpepperphotos.wordpress.com.</ref>, [[H. C. Westermann]] (sculpteur) derrière la plume du chapeau d'{{Langue|en|Harrison}}, {{Langue|en|[[Albert Stubbins]]}} (footballeur de Liverpool), le gourou Sri [[Lahiri Mahasaya]], {{Langue|en|[[Lewis Carroll]]}} (écrivain) et la tête en cire de [[Thomas Edward Lawrence|Lawrence d'Arabie]] (officier et écrivain)<ref group="alpha">On pense que neuf têtes de cire du musée Mme Tussauds ont été utilisées lors de cette journée ; les quatre {{Langue|en|Beatles, Sonny Liston, Diana Dors, T.E. Lawrence, David Livingstone}}, possiblement George Bernard {{Langue|en|Shaw}} et on peut voir sur une photo prise durant la journée, la statue de cire d'un nageur, fort probablement encore Johnny Weissmuller. Source : issuu.com.</ref>{{,}}<ref name="vintag">{{lien web |titre=Rare Behind the Scenes Photos of The Beatles During Their Photo Shoot for Sgt. Pepper's Album Cover in 1967 |url=http://www.vintag.es/2014/06/photos-of-making-cover-for-sgt-peppers.html#more |site=vintag.es |consulté le=24-08-2020}}.</ref>.
Au troisième rang, on aperçoit [[Stuart Sutcliffe]] (ex-Beatle), un autre mannequin non identifié portant un chapeau vert, [[Max Miller]] (comédien), une ''{{Langue|en|Petty Girl}}'' au chapeau mauve (par l'artiste [[George Petty]]), [[Marlon Brando]] (acteur)<ref group="alpha">Sous les traits de Johnny {{Langue|en|Strabler}} du film ''[[L'Équipée sauvage]]''.</ref>, [[Tom Mix]] (acteur de Western), {{Langue|en|[[Oscar Wilde]]}} (écrivain), {{Langue|en|[[Tyrone Power]]}} (acteur), [[Larry Bell]] (artiste peintre), {{Langue|en|[[David Livingstone]]}} (explorateur)<ref group="alpha">D'après une photo prise lors de cette journée, on semble voir la tête en cire de {{Langue|en|Livingstone}} dans une caisse à côté de celle de {{Langue|en|T.E. Lawrence}}.</ref>, [[Johnny Weissmuller]] (nageur et acteur), {{Langue|en|[[Stephen Crane]]}} (écrivain américain) presque caché derrière la main levée d'[[Issy Bonn]] (comédien), {{Langue|en|[[George Bernard Shaw]]}} (écrivain)<ref group="alpha">{{Langue|en|Chris Shaw}}, dans sa page web consacrée à la recherche des sources des images de cette pochette, affirme que ceci est le buste en cire de George Bernard Shaw. Source : sgtpepperphotos.wordpress.com.</ref>, [[H. C. Westermann]] (sculpteur) derrière la plume du chapeau d'{{Langue|en|Harrison}}, {{Langue|en|[[Albert Stubbins]]}} (footballeur de Liverpool), le gourou Sri [[Lahiri Mahasaya]], {{Langue|en|[[Lewis Carroll]]}} (écrivain) et la tête en cire de [[Thomas Edward Lawrence|Lawrence d'Arabie]] (officier et écrivain)<ref group="alpha">On pense que neuf têtes de cire du musée {{Mme}} Tussauds ont été utilisées lors de cette journée ; les quatre {{Langue|en|Beatles, Sonny Liston, Diana Dors, T.E. Lawrence, David Livingstone}}, possiblement George Bernard {{Langue|en|Shaw}} et on peut voir sur une photo prise durant la journée, la statue de cire d'un nageur, fort probablement encore Johnny Weissmuller. Source : issuu.com.</ref>{{,}}<ref name="vintag">{{lien web |titre=Rare Behind the Scenes Photos of The Beatles During Their Photo Shoot for Sgt. Pepper's Album Cover in 1967 |url=http://www.vintag.es/2014/06/photos-of-making-cover-for-sgt-peppers.html#more |site=vintag.es |consulté le=24-08-2020}}.</ref>.


Au-devant, se trouvent : une statue de cire du boxeur américain {{Langue|en|[[Sonny Liston]]}}, une autre découpe de ''{{Langue|en|Petty Girl}}'' cette fois au chapeau bleu, les statues de cire des quatre {{Langue|en|Beatles}} habillés de noir<ref group="alpha">Les têtes ont ensuite été entreposées au musée mais perdues pendant plus de vingt ans. Mises en enchères en 2005, elles ont été adjugées pour {{nb|81500|£}}. La tête de {{Langue|en|McCartney}} vue sur la pochette a disparu mais l'enchère offrait une autre tête confectionnée plus tard. Sources : {{en}} http://www.cnn.com/2005/SHOWBIZ/Music/10/28/beatles.waxworks/index.html.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |titre=273† : The Beatles waxwork heads from Sgt Peppers’ cover - Oct 27, 2005 | CooperOwen in United Kingdom |url=https://new.liveauctioneers.com/item/1269353_273-the-beatles-waxwork-heads-from-sgt-peppers-cover |site=LiveAuctioneers |consulté le=24-07-2020}}.</ref> avec, à peine visible derrière {{Langue|en|Lennon}}, le visage de {{Langue|en|[[Shirley Temple]]}} ; les {{Langue|en|Beatles}} en chair et en os posant avec leurs costumes de parade colorés ({{Langue|en|Lennon, Starr, McCartney}} et {{Langue|en|Harrison}} tenant respectivement un [[cor d'harmonie]], une [[trompette]], un [[cor anglais]] et un [[piccolo (musique)|piccolo]]), puis les figures découpées de l'acteur et chanteur d'origine [[Canada|canadienne]] {{Langue|en|[[Bobby Breen]]}}, de l'actrice allemande [[Marlene Dietrich]] habillée en jaune, et, en plus petit, de nouveau {{Langue|en|Shirley Temple}} devant la découpe d'un soldat anonyme du [[Royal Antediluvian Order of Buffaloes]]<ref group="alpha"> avec le {{nobr|numéro 1197}} sur son [[couvre-chef]].</ref> et à côté de la statue de cire de l'actrice {{nobr|[[Diana Dors]]}}. À l’extrême droite on voit la poupée en chiffon d'une fillette, encore une fois sous les traits de Shirley Temple<ref name="nydailynews">{{article
Au-devant, se trouvent : une statue de cire du boxeur américain {{Langue|en|[[Sonny Liston]]}}, une autre découpe de ''{{Langue|en|Petty Girl}}'' cette fois au chapeau bleu, les statues de cire des quatre {{Langue|en|Beatles}} habillés de noir<ref group="alpha">Les têtes ont ensuite été entreposées au musée mais perdues pendant plus de vingt ans. Mises en enchères en 2005, elles ont été adjugées pour {{nb|81500|£}}. La tête de {{Langue|en|McCartney}} vue sur la pochette a disparu mais l'enchère offrait une autre tête confectionnée plus tard. Sources : {{en}} http://www.cnn.com/2005/SHOWBIZ/Music/10/28/beatles.waxworks/index.html.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |titre=273† : The Beatles waxwork heads from Sgt Peppers’ cover - Oct 27, 2005 |url=https://new.liveauctioneers.com/item/1269353_273-the-beatles-waxwork-heads-from-sgt-peppers-cover |site=LiveAuctioneers |consulté le=24-07-2020}}.</ref> avec, à peine visible derrière {{Langue|en|Lennon}}, le visage de {{Langue|en|[[Shirley Temple]]}} ; les {{Langue|en|Beatles}} en chair et en os posant avec leurs costumes de parade colorés ({{Langue|en|Lennon, Starr, McCartney}} et {{Langue|en|Harrison}} tenant respectivement un [[cor d'harmonie]], une [[trompette]], un [[cor anglais]] et un [[piccolo (musique)|piccolo]]), puis les figures découpées de l'acteur et chanteur d'origine [[Canada|canadienne]] {{Langue|en|[[Bobby Breen]]}}, de l'actrice allemande [[Marlene Dietrich]] habillée en jaune, et, en plus petit, de nouveau {{Langue|en|Shirley Temple}} devant la découpe d'un soldat anonyme du [[Royal Antediluvian Order of Buffaloes]]<ref group="alpha"> avec le {{nobr|numéro 1197}} sur son [[couvre-chef]].</ref> et à côté de la statue de cire de l'actrice {{nobr|[[Diana Dors]]}}. À l’extrême droite on voit la poupée en chiffon d'une fillette, encore une fois sous les traits de Shirley Temple<ref name="nydailynews">{{article
|langue=en |url=http://www.nydailynews.com/entertainment/beatles-book-music-sgt-pepper-50-years-article-1.3201479
|langue=en |url=http://www.nydailynews.com/entertainment/beatles-book-music-sgt-pepper-50-years-article-1.3201479
|titre=Beatles book goes behind the scenes of 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band' 50 years after album's release
|titre=Beatles book goes behind the scenes of 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band' 50 years after album's release
Ligne 169 : Ligne 177 :
|périodique=NEW YORK DAILY NEWS
|périodique=NEW YORK DAILY NEWS
|consulté le=28 mai 2017}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">Certaines sources affirment que la poupée n'est pas une représentation de Shirley Temple. Source fab4art.com.</ref>, portant le pull rayé d'Adam Cooper<ref name="vintag" />, le fils du photographe, où est inscrit sur le devant « ''{{Langue|en|Welcome [[The Rolling Stones]]}}'' » et sur les manches « ''{{Langue|en|Good Guys}}'' » (« ''Bienvenue les Rolling Stones - Bons gars'' »). Celle-ci est assise sur les genoux d'une autre « sculpture molle » représentant une vieille dame (''{{Langue|en|The Old Lady}}''<ref>{{en}} [http://www.bbc.co.uk/programmes/articles/3TZbNn59V1tMCx3dXXlf2BK/jann-haworth-the-forgotten-creator-of-the-sgt-pepper-cover Document photographique de la sculpture originelle], dans BBC Programmes Archives.</ref>, 1965). Ces deux poupées ont été conçues par {{Langue|en|Jann Haworth}}<ref name="nydailynews"/>{{,}}<ref group="alpha">Une autre de ses « sculptures molles » grandeur nature et en pieds, celle d'un [[cow-boy]] vêtu d'habits pâles, est visible hors-cadre dans les marges de certains clichés préparatoires, mais n'apparaît pas sur la pochette.</ref>.
|consulté le=28 mai 2017}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">Certaines sources affirment que la poupée n'est pas une représentation de Shirley Temple. Source fab4art.com.</ref>, portant le pull rayé d'Adam Cooper<ref name="vintag" />, le fils du photographe, où est inscrit sur le devant « ''{{Langue|en|Welcome [[The Rolling Stones]]}}'' » et sur les manches « ''{{Langue|en|Good Guys}}'' » (« ''Bienvenue les Rolling Stones - Bons gars'' »). Celle-ci est assise sur les genoux d'une autre « sculpture molle » représentant une vieille dame (''{{Langue|en|The Old Lady}}''<ref>{{en}} [http://www.bbc.co.uk/programmes/articles/3TZbNn59V1tMCx3dXXlf2BK/jann-haworth-the-forgotten-creator-of-the-sgt-pepper-cover Document photographique de la sculpture originelle], dans BBC Programmes Archives.</ref>, 1965). Ces deux poupées ont été conçues par {{Langue|en|Jann Haworth}}<ref name="nydailynews"/>{{,}}<ref group="alpha">Une autre de ses « sculptures molles » grandeur nature et en pieds, celle d'un [[cow-boy]] vêtu d'habits pâles, est visible hors-cadre dans les marges de certains clichés préparatoires, mais n'apparaît pas sur la pochette.</ref>.

{{En cours|jilucorg|intro=jilucorg travaille en ce moment sur cette section et les suivantes| 27 février 2022 à 12 h 23}}
===== Célébrités non incluses ou cachées =====
===== Célébrités non incluses ou cachées =====
Pour diverses raisons, d'autres célébrités initialement prévues sur la pochette furent retirées. C'est notamment le cas de trois personnages que John Lennon avait souhaité faire apparaître : [[Jésus de Nazareth|Jésus-Christ]] (exclu après la [[The Beatles#« Plus populaires que Jésus »|célèbre phrase controversée]] prononcée à son sujet par le Beatle), [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]] (présent dans la photo originale mais effacé parce que la maison de disques [[EMI Group|EMI]] pensait que sa présence choquerait la communauté [[Inde|indienne]]) et [[Adolf Hitler]] (son effigie a été produite mais rapidement retirée après discussion entre les personnes présentes lors de la séance photo)<ref>Kevin Howlett, «'' The Cover Story'' », tiré du livre accompagnateur de l'édition Deluxe du {{50e}} anniversaire.</ref>. L'image de l'acteur [[Leo Gorcey]], dans son rôle de Slip Mahoney des ''[[The Bowery Boys|Bowery Boys]]''<ref>{{en}} {{article
Pour diverses raisons, d'autres célébrités initialement prévues sur la pochette en sont absentes. C'est notamment le cas de trois personnages que {{Langue|en|John Lennon}} avait souhaité faire apparaître : [[Jésus de Nazareth|Jésus-Christ]] (exclu après la [[The Beatles#« Plus populaires que Jésus »|célèbre phrase controversée]] prononcée à son sujet par le {{Langue|en|Beatle}}), [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]] (présent dans la photo originale mais effacé parce que la maison de disques [[EMI Group|EMI]] pensait que sa présence choquerait la communauté [[Inde|indienne]]) et [[Adolf Hitler]] (son effigie a été produite mais rapidement retirée après discussion entre les personnes présentes lors de la séance photo)<ref>Kevin Howlett, ''{{Langue|en|The Cover Story}}'', tiré du livre accompagnateur de l'édition Deluxe du {{50e}} anniversaire.</ref>. L'image de l'acteur [[Leo Gorcey]], dans son rôle de Slip Mahoney des ''[[The Bowery Boys|Bowery Boys]]''<ref>{{article
|langue=en
|url=http://www.goldminemag.com/articles/sgt-pepper-album-cover
|url=http://www.goldminemag.com/articles/sgt-pepper-album-cover
|titre=Sgt. Pepper – The album cover
|titre=Sgt. Pepper – The album cover
Ligne 177 : Ligne 186 :
|jour=27 |mois=juin|année=2017
|jour=27 |mois=juin|année=2017
|périodique=Goldmine Magazine
|périodique=Goldmine Magazine
|consulté le=26 août 2017}}.</ref>, a elle aussi été effacée en postproduction lorsqu'il a demandé d'être rémunéré<ref>{{en}} {{article
|consulté le=26 août 2017}}.</ref>, a elle aussi été effacée en postproduction lorsqu'il a demandé d'être rémunéré<ref>{{article
|langue=en
|url=http://time.com/4713080/sgt-peppers-album-photo/
|url=http://time.com/4713080/sgt-peppers-album-photo/
|titre=The Story Behind the Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band Album Cover
|titre=The Story Behind the Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band Album Cover
Ligne 185 : Ligne 195 :
|consulté le=15 juin 2017}}.</ref>.
|consulté le=15 juin 2017}}.</ref>.


Présents dans le montage, les acteurs [[Timothy Carey]] et [[Bette Davis]], cette dernière dans son rôle d'[[Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)|Élisabeth {{Ire}}]] du film ''[[Le Seigneur de l'aventure|The Virgin Queen]]''<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.darklanecreative.com/blog/bette-davis-the-virgin-queen-koster-1955|titre='Bette Davis: 'The Virgin Queen' (Koster, 1955)|date={{date|4|avril|2016}}|site=[http://www.darklanecreative.com/]|consulté le={{date|22|août|2017}}.}}.</ref>, sont cachés par Harrison tandis que le [[physicien]] [[Albert Einstein]], duquel on ne voit que les cheveux, est derrière l'épaule droite de Lennon<ref>{{en}} {{article
Présents dans le montage, les acteurs [[Timothy Carey]] et [[Bette Davis]], cette dernière dans son rôle d'[[Élisabeth Ire (reine d'Angleterre)|Élisabeth {{Ire}}]] du film ''[[Le Seigneur de l'aventure|{{Langue|en|The Virgin Queen}}]]''<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.darklanecreative.com/blog/bette-davis-the-virgin-queen-koster-1955|titre='Bette Davis: 'The Virgin Queen' (Koster, 1955)|date={{date|4|avril|2016}}|site=[http://www.darklanecreative.com/]|consulté le={{date|22|août|2017}}.}}.</ref>, sont cachés par {{Langue|en|Harrison}} tandis que le physicien [[Albert Einstein]], duquel on ne voit que les cheveux, est derrière l'épaule droite de {{Langue|en|Lennon}}<ref>{{article
|langue=en
|url=http://www.feelnumb.com/2012/05/16/the-5-removed-obscured-famous-people-on-the-beatles-sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-album-cover/
|url=http://www.feelnumb.com/2012/05/16/the-5-removed-obscured-famous-people-on-the-beatles-sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-album-cover/
|titre=The 5 Removed & Obscured Famous People On The Beatles “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band” Album Cover
|titre=The 5 Removed & Obscured Famous People On The Beatles “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band” Album Cover
Ligne 191 : Ligne 202 :
|jour=16 |mois=mai|année=2012
|jour=16 |mois=mai|année=2012
|périodique=Feel Numb
|périodique=Feel Numb
|consulté le=28 mai 2017}}.</ref>. Ces trois personnalités et les deux autres, qui ont été effacés en post-production, reprennent leurs places sur les pochettes des disques deux, trois et quatre de la réédition du {{50e}} anniversaire. Mais une photo des acteurs [[Sophia Loren]] et [[Marcello Mastroianni]] tirée d'une scène du film ''[[Mariage à l'italienne]]'' reste cachée derrière les statues de cire des {{Langue|en|Beatles}}<ref name="fab4art" />.
|consulté le=28 mai 2017}}.</ref>. Ces trois personnalités et les deux autres, qui ont été effacées en post-production, reprennent leur place sur les pochettes des disques deux, trois et quatre de la réédition du {{50e}} anniversaire. Mais une photo des acteurs [[Sophia Loren]] et [[Marcello Mastroianni]] tirée d'une scène du film ''[[Mariage à l'italienne]]'' reste cachée derrière les statues de cire des {{Langue|en|Beatles}}<ref name="fab4art" />.


==== Les costumes ====
==== Les costumes ====
[[Fichier:John Lennon's Outfit - Rock and Roll Hall of Fame (2014-12-30 13.53.51 by Sam Howzit).jpg|vignette|Costume de John Lennon pour ''Sgt. Pepper'' exposé au [[Rock and Roll Hall of Fame]] à [[Cleveland]], [[Ohio]].]]
[[Fichier:John Lennon's Outfit - Rock and Roll Hall of Fame (2014-12-30 13.53.51 by Sam Howzit).jpg|vignette|alt=un uniforme de parade vert clair exposé dans une vitrine, guitare électrique au 1er plan|Costume de {{Langue|en|John Lennon}} pour ''{{Langue|en|Sgt. Pepper}}'' exposé au {{Langue|en|[[Rock and Roll Hall of Fame]]}} à {{Langue|en|[[Cleveland]]}}, [[Ohio]].]]


Sur cette pochette, chacun des {{Langue|en|Beatles}} est vêtu d'un uniforme de parade d'inspiration militaire, période [[Édouard VII du Royaume-Uni|edwardienne]] en satin, d'une couleur extrêmement vive et personnalisée à la teinture fluorescente. John Lennon porte un costume [[vert]] et [[jaune]], Paul McCartney est vêtu de [[bleu]], George Harrison de [[rouge]] et Ringo Starr de [[rose (couleur)|rose]]. Ces uniformes, fabriqués par la firme ''M. Berman Ltd''<ref name="issuu" />, mais conçus par le couturier d'origine [[Mexique|mexicaine]] [[Manuel Cuevas]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Guy Responsible for Some of the Most Iconic Looks in American Music is Mexican |url=https://wearemitu.com/mitu-world/the-guy-who-made-elvis-wear-a-jumpsuit-was-mexican/ |site=we are mitú — business and entertainment, culture and sport, movies and music |date=13-10-2015 |consulté le=24-07-2020}}.</ref> connu pour avoir dessiné des costumes de scène pour de nombreux chanteurs tels Elvis et [[Johnny Cash]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Omar Villegas|titre=The Guy Responsible for Some of the Most Iconic Looks in American Music is Mexican|url=a|site=MITÚ|consulté=13 octobre 2015}}</ref>{{,}}<ref group="alpha">Certaines sources affirment que les costumes ne sont pas l'oeuvre de Cuevas. Source : https://www.milenio.com/estilo/tin-hitler-iban-aparecer-sgt-pepper</ref>, comportent aussi des insignes particuliers à chaque membre : Lennon arbore les [[armes royales du Royaume-Uni]] sur sa manche droite et les médailles militaires du grand-père de [[Pete Best]], empruntées à sa mère Mona, au-devant, à gauche, à peine visibles. Harrison et McCartney portent leurs médailles de l'[[Ordre de l'Empire britannique]], qui leur furent données par la reine Élisabeth en 1965<ref>{{en}} http://www.dailymail.co.uk/news/article-459090/Revealed-The-REAL-Sergeant-Pepper.html.</ref>. Un [[armoiries|écusson]] de la [[police provinciale de l'Ontario]] portant les initiales « O.P.P. » (pour ''{{lang|en|Ontario Provincial Police}}''), est apposé sur la manche gauche de McCartney. En 1969, lors de la propagation d'une rumeur supposant que [[Paul is dead|ce dernier était mort]], on avait prétendu que c'était « O.P.D. » qui était inscrit sur cet écusson, soit {{Citation étrangère|lang=en|Officially Pronounced Dead}} ({{Citation|officiellement déclaré mort}})<ref>{{en}} [http://www.geocities.com/sunsetstrip/3674/pidsgt.html « Paul is Dead » - Sgt. Pepper's Front Cover Clues].</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=The Costumer's Guide to Movie Costumes : The Beatles - Sgt Pepper
Sur cette pochette, chacun des {{Langue|en|Beatles}} est vêtu d'un uniforme de parade d'inspiration militaire, période [[Édouard VII du Royaume-Uni|edwardienne]] en satin, d'une couleur extrêmement vive et personnalisée à la teinture fluorescente. {{Langue|en|John Lennon}} porte un costume vert et jaune, Paul {{Langue|en|McCartney}} est vêtu de bleu, George {{Langue|en|Harrison}} de rouge et {{Langue|en|Ringo}} Starr de rose. Ces uniformes, fabriqués par la firme ''{{Langue|en|M. Berman Ltd}}''<ref name="issuu" />, mais conçus par le couturier d'origine [[Mexique|mexicaine]] [[Manuel Cuevas]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Guy Responsible for Some of the Most Iconic Looks in American Music is Mexican |url=https://wearemitu.com/mitu-world/the-guy-who-made-elvis-wear-a-jumpsuit-was-mexican/ |site=we are mitú — business and entertainment, culture and sport, movies and music |date=13-10-2015 |consulté le=24-07-2020}}.</ref> connu pour avoir dessiné des costumes de scène pour de nombreux chanteurs tels Elvis et [[Johnny Cash]]<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Omar Villegas|titre=The Guy Responsible for Some of the Most Iconic Looks in American Music is Mexican|url=a|site=MITÚ|consulté=13 octobre 2015}}</ref>{{,}}<ref group="alpha">Certaines sources affirment que les costumes ne sont pas l'œuvre de Cuevas. Source : {{es}} https://www.milenio.com/estilo/tin-hitler-iban-aparecer-sgt-pepper</ref>, comportent aussi des insignes particuliers à chaque membre : {{Langue|en|Lennon}} arbore les [[armes royales du Royaume-Uni]] sur sa manche droite et les médailles militaires du grand-père de {{Langue|en|[[Pete Best]]}}, empruntées à sa mère Mona, au-devant, à gauche, à peine visibles. {{Langue|en|Harrison}} et {{Langue|en|McCartney}} portent leurs médailles de l'[[Ordre de l'Empire britannique]], qui leur ont été données par la reine Élisabeth en 1965<ref>{{en}} http://www.dailymail.co.uk/news/article-459090/Revealed-The-REAL-Sergeant-Pepper.html.</ref>. Un [[armoiries|écusson]] de la [[police provinciale de l'Ontario]] portant les initiales « O.P.P. » (pour ''{{lang|en|Ontario Provincial Police}}''), est apposé sur la manche gauche de {{Langue|en|McCartney}}. En 1969, lors de la propagation d'une rumeur supposant que [[Paul is dead|ce dernier était mort]], on a prétendu que c'était « O.P.D. » qui était inscrit sur cet écusson, soit {{Citation étrangère|lang=en|Officially Pronounced Dead}} ({{Citation|officiellement déclaré mort}})<ref>{{en}} [http://www.geocities.com/sunsetstrip/3674/pidsgt.html « Paul is Dead » - Sgt. Pepper's Front Cover Clues].</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en |titre=The Costumer's Guide to Movie Costumes : The Beatles - Sgt Pepper
|url=http://www.costumersguide.com/cr_pepper.shtml |site=costumersguide.com |consulté le=15-05-2021}}.</ref>.
|url=http://www.costumersguide.com/cr_pepper.shtml |site=costumersguide.com |consulté le=15-05-2021}}.</ref>.


Les costumes de scène gris que portent les statues de cire du groupe sont inspirés d'un design de [[Pierre Cardin]]<ref>{{lien web |titre=Who Dressed The Beatles? : Pierre Cardin, Douglas Millings and the Collarless Suit of the 1960s |url=http://fashionculturist.blogspot.ca/2010/05/below-is-little-snippet-from-paper-i.html |site=Blogspot.ca |consulté le=24-07-2020}}.</ref> et fabriqués par Douglas Millings de l'entreprise de tailleurs ''DA Millings and Son'' de Londres<ref>{{Article |auteur1=Douglas Martin |titre=Dougie Millings, 88, the Tailor for the Beatles |périodique=[[The New York Times]] |date=08-10-2001 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2001/10/08/world/dougie-millings-88-the-tailor-for-the-beatles.html |consulté le=24-07-2020}}.</ref>.
Les costumes de scène gris que portent les statues de cire du groupe sont inspirés d'un design de [[Pierre Cardin]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=Who Dressed The Beatles? : Pierre Cardin, Douglas Millings and the Collarless Suit of the 1960s |url=http://fashionculturist.blogspot.ca/2010/05/below-is-little-snippet-from-paper-i.html |site=Blogspot.ca |consulté le=24-07-2020}}.</ref> et fabriqués par {{Langue|en|Douglas Millings}} de l'entreprise de tailleurs ''{{Langue|en|DA Millings and Son}}'' de Londres<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Douglas Martin |titre=Dougie Millings, 88, the Tailor for the Beatles |périodique=[[The New York Times]] |date=08-10-2001 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2001/10/08/world/dougie-millings-88-the-tailor-for-the-beatles.html |consulté le=24-07-2020}}.</ref>.


==== Les autres visuels ====
==== Les autres visuels ====
Aux pieds des {{Langue|en|Beatles}}, on voit sur la pochette du disque un certain nombre d'objets parmi les fleurs et les plantes en pots. De gauche à droite, on distingue : un [[Boa (vêtement)|boa]] violet, un [[nain de jardin]] (devant un massif de [[Hyacinthus orientalis|jacinthes bleues]]), un [[narguilé]], un ''[[fukusuke]]'' (souvenir de Lennon de la tournée au [[Japon]]<ref name="japantimes">{{lien web |langue=en |titre=Beatles' 'Sgt. Pepper' album cover mystery a piece of Japanese history | The Japan Times |url=http://www.japantimes.co.jp/news/2010/07/10/national/beatles-sgt-pepper-album-cover-mystery-a-piece-of-japanese-history/#.WUG9W2jhDcs |site=The Japan Times |consulté le=24-07-2020}}.</ref>), une figurine de [[Blanche Neige]], un [[euphonium]], un [[trophée]]<ref group="alpha">Qui été remis à Mona Best en remerciement pour le prêt des médailles de son père. Celles-ci et ce trophée se retrouvent au musée du Casbah Club. Source : https://www.dailymail.co.uk/femail/article-6489647/Mona-Best-gave-Fab-Four-break-love-child-bands-manager.html</ref>, un buste (qui vient des jardins du [[Domaine (territoire)|domaine]] de Lennon<ref group="alpha">On peut voir ce buste sur un cliché pris lors de la séance photo qui illustrera la pochette du disque ''[[Hey Jude (album des Beatles)|Hey Jude]]''.</ref>{{,}}<ref name="fab4art" />), un petit poste de télévision [[Sony]] (acheté par McCartney au Japon<ref name="japantimes" />), une figurine féminine, la céramique mexicaine dite de l'Arbre de vie<ref group="alpha">Décrite comme étant un chandelier mexicain dans la légende de la pochette des éditions CD de l'album.</ref>, une petite statue de pierre (sous le pied gauche de la poupée en chiffon) et, enfin, au premier plan, la statuette d'une divinité indienne, [[Lakshmi]] entourée de fleurs rouges et blanches<ref>http://www.peppercover.com/</ref>. Des jacinthes rouges sont disposées de façon à écrire le mot « ''{{Langue|en|Beatles}}'' », des jaunes placées en forme de guitare et finalement un autre petit massif de fleurs blanches, bleues, rouges et jaunes en forme d'étoile.
Aux pieds des {{Langue|en|Beatles}}, on voit sur la pochette du disque un certain nombre d'objets parmi les fleurs et les plantes en pots. De gauche à droite, on distingue : un [[boa (vêtement)|boa]] violet, un [[nain de jardin]] (devant un massif de [[Hyacinthus orientalis|jacinthes bleues]]), un [[narguilé]], un ''[[fukusuke]]'' (souvenir de Lennon de la tournée au [[Japon]]<ref name="japantimes">{{lien web |langue=en |titre=Beatles' 'Sgt. Pepper' album cover mystery a piece of Japanese history |url=http://www.japantimes.co.jp/news/2010/07/10/national/beatles-sgt-pepper-album-cover-mystery-a-piece-of-japanese-history/#.WUG9W2jhDcs |site=The Japan Times |consulté le=24-07-2020}}.</ref>), une figurine de [[Blanche Neige]], un [[euphonium]], un [[trophée]]<ref group="alpha">Qui été remis à Mona Best en remerciement pour le prêt des médailles de son père. Celles-ci et ce trophée se retrouvent au musée du Casbah Club. Source : {{en}} https://www.dailymail.co.uk/femail/article-6489647/Mona-Best-gave-Fab-Four-break-love-child-bands-manager.html</ref>, un buste (qui vient des jardins du domaine de Lennon<ref group="alpha">On peut voir ce buste sur un cliché pris lors de la séance photo qui illustrera la pochette du disque ''{{Langue|en|[[Hey Jude (album des Beatles)|Hey Jude]]}}''.</ref>{{,}}<ref name="fab4art" />), un petit poste de télévision [[Sony]] (acheté par {{Langue|en|McCartney}} au Japon<ref name="japantimes" />), une figurine féminine, la céramique mexicaine dite de l'Arbre de vie<ref group="alpha">Décrite comme étant un chandelier mexicain dans la légende de la pochette des éditions CD de l'album.</ref>, une petite statue de pierre (sous le pied gauche de la poupée en chiffon) et, enfin, au premier plan, la statuette d'une divinité indienne, [[Lakshmi]] entourée de fleurs rouges et blanches<ref>http://www.peppercover.com/</ref>. Des jacinthes rouges sont disposées de façon à écrire le mot « ''{{Langue|en|Beatles}}'' », des jaunes placées en forme de guitare et finalement un autre petit massif de fleurs blanches, bleues, rouges et jaunes en forme d'étoile.


La grosse caisse, sur laquelle est peint le titre du disque, est celle du Régiment [[Essex Yeomanry]], un régiment de cavalerie, débarqué au [[Le Havre|Havre]] en {{date-|décembre 1914}}, et qui aura tout de suite été plongé dans l’horreur de la [[Première Guerre mondiale|Grande Guerre]] avec ses chevaux. Membre de cette unité, Henry Harrison, le grand-père de [[George Harrison]]<ref>''The Beatles: All These Years, Volume 1 – Tune In'', Mark Lewisohn, Harmony Books, 2013, page 27.</ref>, avait succombé au premier jour de la [[Bataille de Loos|bataille de Loos-en-Gohelle]], le {{date-|25 septembre 1915}}. Le nom de cette bataille figure en toutes lettres sur le [[Fût (musique)|fût]] avec d'autres [[Bataille de la Somme|batailles de la Somme]]<ref>{{article
La grosse caisse, sur laquelle est peint le titre du disque, est celle du Régiment [[Essex Yeomanry]], un régiment de cavalerie, débarqué au [[Le Havre|Havre]] en {{date-|décembre 1914}}, et qui aura tout de suite été plongé dans l’horreur de la [[Première Guerre mondiale]] avec ses chevaux. Membre de cette unité, Henry {{Langue|en|Harrison}}, le grand-père de George<ref>{{en}} ''The Beatles: All These Years, Volume 1 – Tune In'', Mark Lewisohn, Harmony Books, 2013, page 27.</ref>, avait succombé au premier jour de la [[Bataille de Loos|bataille de Loos-en-Gohelle]], le {{date-|25 septembre 1915}}. Le nom de cette bataille figure en toutes lettres sur le [[Fût (musique)|fût]] avec d'autres [[Bataille de la Somme|batailles de la Somme]]<ref>{{article
|url=http://www.courrier-picard.fr/33819/article/2017-05-30/amiens-sur-la-grosse-caisse-de-sergent-peppers
|url=http://www.courrier-picard.fr/33819/article/2017-05-30/amiens-sur-la-grosse-caisse-de-sergent-peppers
|titre=Amiens sur la grosse caisse de Sergent Pepper’s
|titre=Amiens sur la grosse caisse de Sergent Pepper’s
Ligne 210 : Ligne 221 :
|jour=30|mois=mai|année=2017
|jour=30|mois=mai|année=2017
|périodique=Courrier Picard
|périodique=Courrier Picard
|consulté le=04 juillet 2017}}.</ref>. En 1964, [[Ringo Starr]] portait cette grosse caisse pendant que le reste du groupe posait avec des [[cornemuse]]s lors d'une séance photo dans les jardins du « ''Ambassador's Club'' » à Londres<ref>{{article
|consulté le=04 juillet 2017}}.</ref>. En 1964, {{Langue|en|[[Ringo Starr]]}} portait cette grosse caisse pendant que le reste du groupe posait avec des [[cornemuse]]s lors d'une séance photo dans les jardins de l'{{Langue|en|Ambassador's Club}} à Londres<ref>{{article
|url=http://www.lavoixdunord.fr/168001/article/2017-05-25/quand-la-grande-guerre-rapproche-arras-et-les-beatles
|url=http://www.lavoixdunord.fr/168001/article/2017-05-25/quand-la-grande-guerre-rapproche-arras-et-les-beatles
|titre=Quand la Grande Guerre rapproche Arras et les{{Langue|en|Beatles}} !
|titre=Quand la Grande Guerre rapproche Arras et les{{Langue|en|Beatles}} !
Ligne 216 : Ligne 227 :
|jour=25|mois=mai|année=2017
|jour=25|mois=mai|année=2017
|périodique=[[La Voix du Nord]]
|périodique=[[La Voix du Nord]]
|consulté le=04 juillet 2017}}.</ref>{{,}}<ref>[http://lvdnena.rosselcdn.net/sites/default/files/dpistyles_v2/ena_16_9_in_line/2017/05/25/node_168001/28495334/public/2017/05/25/B9712123048Z.1_20170525113040_000%2BG8P94NJGH.1-0.jpg?itok=YDPp0AjU illustration découverte par Jean-Claude Hocquet].</ref>. Une de ces photos a été utilisée pour deux albums compilations d'[[République démocratique allemande|Allemagne de l'Est]] publiés par le label [[Amiga (label)|Amiga]], le premier en 1965 et l'autre en 1983<ref>{{lien web |titre=By Country / DDR |url=http://www.belgian-beatles-site.com/beatles/lp/bycountry?cid=22 |site=belgian-beatles-site.com |consulté le=15-05-2021}}.</ref>.
|consulté le=04 juillet 2017}}.</ref>{{,}}<ref>[http://lvdnena.rosselcdn.net/sites/default/files/dpistyles_v2/ena_16_9_in_line/2017/05/25/node_168001/28495334/public/2017/05/25/B9712123048Z.1_20170525113040_000%2BG8P94NJGH.1-0.jpg?itok=YDPp0AjU illustration découverte par Jean-Claude Hocquet].</ref>. Une de ces photos a été utilisée pour deux albums compilations d'[[République démocratique allemande|Allemagne de l'Est]] publiés par le label [[Amiga (label)|Amiga]], le premier en 1965 et l'autre en 1983<ref>{{lien web |langue=en |titre=By Country / DDR |url=http://www.belgian-beatles-site.com/beatles/lp/bycountry?cid=22 |site=belgian-beatles-site.com |consulté le=15-05-2021}}.</ref>.


Pour la seconde fois, après ''[[Beatles for Sale]]'', la pochette du 33 tours est double et peut s'ouvrir comme un livre, faisant apparaître plein cadre sur fond jaune uni une photo plus resserrée du groupe toujours en uniforme et assis par terre<ref group="alpha">En 2017, cette photo a été réutilisée pour promouvoir le spectacle ''[[Love (spectacle)|Love]]'' sur les étages supérieures de l'hôtel [[The Mirage]] à [[Las Vegas]]. Source https://www.shutterstock.com/image-photo/mirage-hotel-casino-las-vegas-evening-657269713.</ref>, qui permet l'insertion d'un supplément<ref name="liner"/>. À l'origine, le groupe avait pour projet d'y inclure plus d'images, des crayons de couleurs ou des [[pin's]]. Cependant, face au coût potentiel d'une telle opération, la production se résigna à n'inclure qu'une simple planche uniface d'accessoires à découper, signé par Blake et Haworth, et numérotés en un encadré descriptif intitulé ''Sgt. Pepper Cut-Outs''. Parmi ces cinq accessoires, on trouve dans l'ordre énuméré : une [[moustache]] postiche, une [[carte postale]] figurant un militaire et légendée ''Sgt. Pepper'', une paire de [[Liste de pièces héraldiques#Chevron|chevrons]] qui marquent le grade de [[sergent]] à appliquer sur ses manches, deux [[badge]]s (le logo de l'album et le portrait du sergent), et enfin un portrait « présentoir » des {{Langue|en|Beatles}}. Sous cette photo du groupe, on voit une section de cercle (rattachée à la partie à plier) sur lequel est écrit « ''Sgt Peppers Band'' » (encore sans l'apostrophe du [[génitif]]) avec des lettres décorées d'anciennes photos de visages de femmes. Bien que la légende, présente sur les rééditions du disque, indique que le portrait de la carte postale est inspiré du buste placé aux pieds de Harrison sur la couverture du disque, ce personnage est en fait un dessin du [[Major Général#Royaume-Uni|major général]] James Melvin Babington, du ''[[16th The Queen's Lancers]]'' de la première cavalerie postée en [[Afrique du Sud]] lors de la [[seconde guerre des Boers]], tel que vu sur son portrait officiel<ref>{{en}} {{article
Pour la seconde fois, après ''{{Langue|en|[[Beatles for Sale]]}}'', la pochette du {{nobr|33 tours}} est double et peut s'ouvrir comme un livre, faisant apparaître plein cadre sur fond jaune uni une photo plus resserrée du groupe toujours en uniforme et assis par terre<ref group="alpha">En 2017, cette photo a été réutilisée pour promouvoir le spectacle ''[[Love (spectacle)|Love]]'' sur les étages supérieures de l'hôtel [[The Mirage]] à [[Las Vegas]]. Source https://www.shutterstock.com/image-photo/mirage-hotel-casino-las-vegas-evening-657269713.</ref>, qui permet l'insertion d'un supplément<ref name="liner"/>. À l'origine, le groupe avait pour projet d'y inclure plus d'images, des crayons de couleurs ou des [[pin's]]. Cependant, face au coût potentiel d'une telle opération, la production se résigna à n'inclure qu'une simple planche uniface d'accessoires à découper, signé par {{Langue|en|Blake}} et {{Langue|en|Haworth}}, et numérotés en un encadré descriptif intitulé ''{{Langue|en|Sgt. Pepper Cut-Outs}}''. Parmi ces cinq accessoires, on trouve dans l'ordre : une [[moustache]] postiche, une [[carte postale]] figurant un militaire et légendée ''{{Langue|en|Sgt. Pepper}}'', une paire de [[Liste de pièces héraldiques#Chevron|chevrons]] qui marquent le grade de [[sergent]] à appliquer sur ses manches, deux [[badge]]s (le logo de l'album et le portrait du sergent), et enfin un portrait « présentoir » des {{Langue|en|Beatles}}. Sous cette photo du groupe, on voit un arc de cercle (rattaché à la partie à plier) sur lequel est écrit « ''{{Langue|en|Sgt Peppers Band}}'' » (encore sans l'apostrophe du cas possessif) avec des lettres décorées d'anciennes photos de visages de femmes. Bien que la légende, présente sur les rééditions du disque, indique que le portrait de la carte postale est inspiré du buste placé aux pieds de {{Langue|en|Harrison}} sur la couverture du disque, ce personnage est en fait un dessin du [[Major Général#Royaume-Uni|major général]] James Melvin Babington, du ''[[16th The Queen's Lancers]]'' de la première cavalerie postée en [[Afrique du Sud]] lors de la [[seconde guerre des Boers]], tel qu'il figure sur son portrait officiel<ref>{{article
|langue=en
|url=https://variety.com/2017/music/news/beatles-real-sgt-pepper-album-cover-1202425909/?curator=MusicREDEF
|url=https://variety.com/2017/music/news/beatles-real-sgt-pepper-album-cover-1202425909/?curator=MusicREDEF
|titre=Book Unveils Identity of Soldier Seen on Album Cover
|titre=Book Unveils Identity of Soldier Seen on Album Cover
Ligne 225 : Ligne 237 :
|consulté le=20 mai 2017}}.</ref>.
|consulté le=20 mai 2017}}.</ref>.


[[Fichier:Josje Leeger en Marijke Kooger (1965).jpg|vignette|alt=Photo noire et blanc de deux personnes|Josje Leeger et Marijke Kooger, du collectif The Fool, en 1965.]]
[[Fichier:Josje Leeger en Marijke Kooger (1965).jpg|vignette|alt=Photo noir et blanc de deux jeunes femmes posant en tenue de couturier d'avant-garde, années 60|Josje Leeger et Marijke Kooger, du collectif The Fool, en 1965.]]


Le verso de la pochette comporte une autre innovation : aucun autre album n'avait auparavant inclus les paroles des chansons<ref name="liner"/>{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom=prénom|nom=nom|titre=Hearing 'Sgt. Pepper's' Then and Now|jour=01|mois=juin|année=2007|périodique=[[National Public Radio]]|url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=10634329|consulté le=03 juillet 2019}}.</ref>. Sur cette face de la pochette, on retrouve une autre photographie des {{Langue|en|Beatles}} portant leurs costumes de parade militaire, où McCartney est vu de dos, ce qui alimentera la rumeur de sa mort.
Le verso de la pochette comporte une autre innovation : aucun album n'avait auparavant inclus les paroles des chansons<ref name="liner"/>{{,}}<ref>{{article|langue=en|prénom=prénom|nom=nom|titre=Hearing 'Sgt. Pepper's' Then and Now|jour=01|mois=juin|année=2007|périodique=[[National Public Radio]]|url=https://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=10634329|consulté le=03 juillet 2019}}.</ref>. Sur cette face de la pochette, on retrouve une autre photographie des {{Langue|en|Beatles}} portant leurs costumes de parade militaire, où {{Langue|en|McCartney}} est vu de dos, ce qui alimentera la rumeur de sa mort.


Enfin, pour les premières éditions, le disque vinyle lui-même était proposé dans une pochette de protection imprimée d'un motif dégradé de rouge<ref>{{en}} L'ensemble de la pochette est visible sur [http://thebeatles-collection.com/wordpress/2011/07/16/sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-parlophone-pmc-7027/ ''The Beatles-Collection''], avec agrandissements possibles.</ref> dessinée par le collectif néerlandais ''[[The Fool (collectif)|The Fool]]''. Ce design fut intégré au livret de la réédition du {{20e}} anniversaire et on le retrouve aujourd'hui sur les pages collées à l'intérieur de la couverture rigide du livre accompagnant la réédition {{50e}} anniversaire. Ce duo d'artistes, Marijke Koger et Simon Posthuma, avait aussi créé un dessin pour l'intérieur de la pochette mais celui-ci a finalement a été abandonné. The Fool créera plus tard l'illustration psychédélique qui couvrira, pour quelques mois seulement, les trois étages de l'édifice abritant la [[Apple Corps#Un résultat contrasté|boutique Apple]] sur [[Baker Street]] à Londres<ref>Marijke Koger Dunham, « The Cover Story », tiré du livre accompagnateur de l'édition Deluxe du {{50e}} anniversaire.</ref>.
Enfin, pour les premières éditions, le disque vinyle lui-même était proposé dans une pochette de protection imprimée d'un motif dégradé de rouge<ref>L'ensemble de la pochette est visible sur {{en}} [http://thebeatles-collection.com/wordpress/2011/07/16/sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-parlophone-pmc-7027/ ''The Beatles-Collection''], avec agrandissements possibles.</ref> dessinée par le collectif néerlandais ''[[The Fool (collectif)|The Fool]]''. Ce design fut intégré au livret de la réédition du {{20e}} anniversaire et on le retrouve aujourd'hui sur les pages collées à l'intérieur de la couverture rigide du livre accompagnant la réédition {{50e}} anniversaire. Ce duo d'artistes, Marijke Koger et Simon Posthuma, avait aussi créé un dessin pour l'intérieur de la pochette mais celui-ci a finalement a été abandonné. {{Langue|en|The Fool}} créera plus tard l'illustration psychédélique qui couvrira, pour quelques mois seulement, les trois étages de l'édifice abritant la [[Apple Corps#Un résultat contrasté|boutique Apple]] sur [[Baker Street]] à Londres<ref>Marijke Koger Dunham, « {{Langue|en|The Cover Story}} », tiré du livre accompagnateur de l'édition Deluxe du {{50e}} anniversaire.</ref>.


== Réception ==
== Réception ==
[[Fichier:Richard Goldstein - Pop Conference 2015 - 02 (17182432526).jpg|vignette|droite|redresse|150px|Le critique musical Richard Goldstein en 2015.]]
[[Fichier:Richard Goldstein - Pop Conference 2015 - 02 (17182432526).jpg|vignette|droite|redresse|150px|alt=photo d'un homme, la soixantaine, parlant dans un micro|Le critique musical Richard Goldstein en 2015.]]


À sa sortie, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' reçoit un accueil très favorable des critiques et du public. Les analyses de l'album apparaissant dans les journaux et magazines musicaux en {{date-|juin 1967}}, immédiatement après son lancement, sont généralement positives. Le critique du ''[[The Times|Times]]'' Kenneth Tynan décrit ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' comme {{Citation|un moment décisif dans l'histoire de la [[civilisation occidentale]]}}<ref name="review">{{Lien brisé|langue=en|url=http://www.icons.org.uk/theicons/collection/sgt-pepper/features/reactions-to-sergeant-pepper|titre=Reactions to Sgt. Pepper|site=[http://www.icons.org.uk Icons]|consulté le={{date|14|mars|2008}}.}}.</ref>.
À sa sortie, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' reçoit un accueil très favorable des critiques et du public. Les analyses de l'album paraissant dans les journaux et magazines musicaux en {{date-|juin 1967}}, immédiatement après son lancement, sont généralement positives. Le critique du ''[[The Times|Times]]'' Kenneth Tynan décrit ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' comme {{Citation|un moment décisif dans l'histoire de la [[civilisation occidentale]]}}<ref name="review">{{Lien brisé|langue=en|url=http://www.icons.org.uk/theicons/collection/sgt-pepper/features/reactions-to-sergeant-pepper|titre=Reactions to Sgt. Pepper|site=[http://www.icons.org.uk Icons]|consulté le={{date|14|mars|2008}}.}}.</ref>.


Parmi les critiques défavorables, Richard Goldstein, du ''[[The New York Times|New York Times]]'', a écrit : {{Citation|Comme un enfant attendu, ''{{lang|en|Sergeant Pepper}}'' est gâté. Il présente des [[cor d'harmonie|cors]] et des [[harpe]]s, des quartets d'[[harmonica]], plusieurs bruits d'animaux, et un orchestre de 41 musiciens}}, ajoutant que {{Citation|c'est un album d'effets sonores, superbe mais en définitive frauduleux}}<ref name="review"/>{{,}}<ref name="goldstein">{{Article|langue=en|auteur=Richard Goldstein|titre=We Still Need the Beatles, but...|journal=[[The New York Times]]|date={{date|18|juin|1967}}.}}.</ref>. Cette critique valut à Goldstein de recevoir de plusieurs lettres furieuses<ref name="review"/>. D'un autre côté, Goldstein a décrit la chanson ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' comme {{Citation|une excursion morbide dans la musique émotive avec de bonnes paroles}}, et qu'elle {{Citation|reste la plus importante chanson du couple [[Lennon/McCartney]], et qu'elle est un évènement pop historique}}<ref name="goldstein"/>.
Parmi les critiques défavorables, Richard Goldstein, du ''[[The New York Times|New York Times]]'', écrit : {{Citation|Comme un enfant attendu, ''{{lang|en|Sergeant Pepper}}'' est gâté. Il présente des [[cor d'harmonie|cors]] et des [[harpe]]s, des quartets d'[[harmonica]], plusieurs bruits d'animaux, et un orchestre de {{nobr|41 musiciens}}}}, ajoutant que {{Citation|c'est un album d'effets sonores, superbe mais en définitive frauduleux}}<ref name="review"/>{{,}}<ref name="goldstein">{{Article|langue=en|auteur=Richard Goldstein|titre=We Still Need the Beatles, but...|journal=[[The New York Times]]|date={{date|18|juin|1967}}.}}.</ref>. Cette critique valut à Goldstein de recevoir plusieurs lettres furieuses<ref name="review"/>. D'un autre côté, Goldstein a décrit la chanson ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' comme {{Citation|une excursion morbide dans la musique émotive avec de bonnes paroles}}, qu'elle {{Citation|reste la plus importante chanson du couple [[Lennon/McCartney]], et qu'elle est un évènement pop historique}}<ref name="goldstein"/>.


Le musicien [[Frank Zappa]] a accusé les {{Langue|en|Beatles}} d'avoir utilisé l'esthétisme du {{lang|en|[[Flower Power]]}} à des fins mercantiles, déclarant dans le magazine ''[[Rolling Stone]]'' qu'ils {{Citation|étaient là juste pour l'argent}}. Cette sentence est plus tard devenue le titre de l'album de son groupe [[The Mothers of Invention]], ''{{lang|en|[[We're Only in It for the Money]]}}'', dont la pochette parodie celle de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}''. Ironiquement, lorsque l'enregistrement de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' a été terminé, McCartney a dit : {{Citation|Cet album sera notre ''{{lang|en|[[Freak Out!]]}}''}}, en référence au premier album de Zappa (1966), considéré par beaucoup de personnes comme un des premiers [[album-concept|albums-concept]].
Le musicien [[Frank Zappa]] a accusé les {{Langue|en|Beatles}} d'avoir utilisé l'esthétisme du {{lang|en|[[Flower Power]]}} à des fins mercantiles, déclarant dans le magazine ''[[Rolling Stone]]'' qu'ils {{Citation|étaient là juste pour l'argent}}. Cette sentence est plus tard devenue le titre de l'album de son groupe [[The Mothers of Invention]], ''{{lang|en|[[We're Only in It for the Money]]}}'', dont la pochette parodie celle de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}''. Ironiquement, lorsque l'enregistrement de ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' a été terminé, {{Langue|en|McCartney}} a dit : {{Citation|Cet album sera notre ''{{lang|en|[[Freak Out!]]}}''}}, en référence au premier album de Zappa (1966), considéré par beaucoup de personnes comme un des premiers [[album-concept|albums-concept]].


La durée de présence de l'album dans les charts britanniques et américains est phénoménale. En [[Grande-Bretagne]], il entre à la {{8e}} position avant même sa sortie et atteint la première place la semaine suivante où il reste pendant 23 semaines consécutives. Il est ensuite détrôné par la [[musique de film|bande sonore]] du film ''[[La Mélodie du bonheur (film, 1965)|La Mélodie du bonheur]]''. Aux États-Unis, l'album reste 15 semaines numéro 1<ref name="Rybaczewski"/>. Lors de la réédition en CD de l'album en [[1987]], il atteint la troisième place. En {{date-|juin 1992}}, le CD est réédité pour le {{25e|anniversaire}} de l'album, et atteint la sixième position. En 2007, à l'occasion des 40 ans de sa parution, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' entre à nouveau dans les charts à la {{47e|place}}. Il atteint les première et troisième positions en Angleterre et aux [[États-Unis]] à la suite de son remixage pour le cinquantième anniversaire de sa sortie en 2017<ref name="FiftyYearsLater">{{article|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/news/charts-50-years-later-beatles-sgt-pepper-back-in-top-3-w485804|titre=On the Charts: 50 Years Later, Beatles' 'Sgt. Pepper' Back in Top Three|prénom=Daniel|nom=Kreps|jour=5|mois=juin|année=2017|périodique=Rolling Stone|consulté le=14 avril 2017}}.</ref>. En tout, à ce jour, l'album a passé {{unité|269 semaines}} dans les charts britanniques<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.officialcharts.com/chart-news/the-beatles-sgt-pepper-at-50-12-awesome-facts-about-the-iconic-record__19201/|titre=Sgt Pepper at 50: 12 awesome facts about The Beatles' iconic album|site=officialcharts.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>.
La durée de présence de l'album dans les charts britanniques et américains est phénoménale. En [[Grande-Bretagne]], il entre à la {{8e}} position avant même sa sortie et atteint la première place la semaine suivante où il reste pendant {{nobr|23 semaines}} consécutives. Il est ensuite détrôné par la [[musique de film|bande sonore]] du film ''[[La Mélodie du bonheur (film, 1965)|La Mélodie du bonheur]]''. Aux États-Unis, l'album reste {{nobr|15 semaines}} {{nobr|numéro 1}}<ref name="Rybaczewski"/>. Lors de la réédition en CD de l'album en 1987, il atteint la troisième place. En {{date-|juin 1992}}, le CD est réédité pour le {{25e|anniversaire}} de l'album, et atteint la sixième position. En 2007, à l'occasion des {{nobr|40 ans}} de sa parution, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' entre à nouveau dans les charts à la {{47e|place}}. Il atteint les première et troisième positions en Grande-Bretagne et aux États-Unis à la suite de son remixage pour le cinquantième anniversaire de sa sortie en 2017<ref name="FiftyYearsLater">{{article|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/news/charts-50-years-later-beatles-sgt-pepper-back-in-top-3-w485804|titre=On the Charts: 50 Years Later, Beatles' 'Sgt. Pepper' Back in Top Three|prénom=Daniel|nom=Kreps|jour=5|mois=juin|année=2017|périodique=Rolling Stone|consulté le=14 avril 2017}}.</ref>. En tout, à ce jour, l'album a passé {{unité|269 semaines}} dans les charts britanniques<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.officialcharts.com/chart-news/the-beatles-sgt-pepper-at-50-12-awesome-facts-about-the-iconic-record__19201/|titre=Sgt Pepper at 50: 12 awesome facts about The Beatles' iconic album|site=officialcharts.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>.


En 1968, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est le premier album rock à gagner le [[Grammy Award de l'album de l'année]]. Les ventes aux États-Unis totalisent 11 millions d'albums vendus. Il se vend à {{unité|32 millions}} d'exemplaires à travers le monde<ref>{{article|langue=en|auteur=Lee Zimmerman|titre=This Month in Music History: The Greatest Album Ever Made makes its debut|périodique=Goldmine|url=http://www.goldminemag.com/blogs/this-month-in-music-history-the-greatest-album-ever-made-makes-its-debut|date= 31 mai 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur=Keiron Pim|titre=Peter Blake and the Art of Rock and Roll|périodique=Eastern Daily Press|url=http://www.edp24.co.uk/going-out/peter_blake_and_the_art_of_rock_and_roll_1_711613|date=5 juillet 2008}}.</ref>. L'album figure sur bon nombre de listes des meilleurs albums rock : le magazine ''Rolling Stone'' l'a placé en tête de sa liste des [[Les 500 plus grands albums de tous les temps selon Rolling Stone|500 meilleurs albums de tous les temps]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/lists/500-greatest-albums-of-all-time-20120531/elvis-presley-the-sun-sessions-20120530|titre=''500 Greatest Albums of All Time'' - The Beatles|date={{date|31|mai|2012}}|site=[https://www.rollingstone.com Rolling Stone]|consulté le={{date|26|avril|2017}}.}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">La liste de 2020 place l'album maintenant à la {{24e}} position. Source : https://www.rollingstone.com/music/music-lists/best-albums-of-all-time-1062063/outkast-aquemini-4-1063184/</ref>, ''[[VH1]]'' en dixième position<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.rockonthenet.com/archive/2001/vh1albums.htm|titre=Rock On The Net: VH1: 100 Greatest Albums|site=rockonthenet.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>, tandis que Bill Shapiro l'a compté parmi les cent plus grands albums (liste non numérotée)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/shapiro.htm|titre=Rocklist.net ... Bill Shapairo - The Top 100 Rock Compact Discs|site=rocklistmusic.co.uk|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. En 1997, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' a été nommé plus grand album de tous les temps dans la liste ''Music of the Millennium''<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/channel4.htm|titre=Rocklist.net...Channel 4/HMV best music of this millennium|site=rocklistmusic.co.uk|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. En 1998, le magazine ''[[Q (magazine)|Q]]'' l'a placé en septième position<ref>{{lien web |titre=Top 100 Greatest Music Albums |url=https://www.besteveralbums.com/thechart.php?c=9 |site=BestEverAlbums.com |consulté le=24-07-2020}}.</ref>. Selon le site Acclaimedmusic.net, l'album est cinquième sur la liste des albums les plus acclamés de tous les temps par la critique<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.acclaimedmusic.net/|titre=Acclaimed Music|site=acclaimedmusic.net|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>.
En 1968, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est le premier album rock à gagner le [[Grammy Award de l'album de l'année]]. Les ventes aux États-Unis totalisent {{nobr|11 millions}} d'albums vendus. Il se vend à {{nobr|32 millions}} d'exemplaires à travers le monde<ref>{{article|langue=en|auteur=Lee Zimmerman|titre=This Month in Music History: The Greatest Album Ever Made makes its debut|périodique=Goldmine|url=http://www.goldminemag.com/blogs/this-month-in-music-history-the-greatest-album-ever-made-makes-its-debut|date= 31 mai 2011}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|auteur=Keiron Pim|titre=Peter Blake and the Art of Rock and Roll|périodique=Eastern Daily Press|url=http://www.edp24.co.uk/going-out/peter_blake_and_the_art_of_rock_and_roll_1_711613|date=5 juillet 2008}}.</ref>. L'album figure sur bon nombre de listes des meilleurs albums rock : le magazine ''{{nobr|Rolling Stone}}'' l'a placé en tête de sa liste des [[Les 500 plus grands albums de tous les temps selon Rolling Stone|{{nobr|500 meilleurs}} albums de tous les temps]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/lists/500-greatest-albums-of-all-time-20120531/elvis-presley-the-sun-sessions-20120530|titre=''500 Greatest Albums of All Time'' - The Beatles|date={{date|31|mai|2012}}|site=[https://www.rollingstone.com Rolling Stone]|consulté le={{date|26|avril|2017}}.}}.</ref>{{,}}<ref group="alpha">La liste de 2020 place l'album maintenant à la {{24e}} position. Source : {{en}} https://www.rollingstone.com/music/music-lists/best-albums-of-all-time-1062063/outkast-aquemini-4-1063184/</ref>, ''[[VH1]]'' en dixième position<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.rockonthenet.com/archive/2001/vh1albums.htm|titre=Rock On The Net: VH1: 100 Greatest Albums|site=rockonthenet.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>, tandis que Bill Shapiro le compte parmi les cent plus grands albums (liste non numérotée)<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/shapiro.htm|titre=Rocklist.net ... Bill Shapairo - The Top 100 Rock Compact Discs|site=rocklistmusic.co.uk|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. En 1997, ''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est nommé plus grand album de tous les temps dans la liste ''{{Langue|en|Music of the Millennium}}''<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.rocklistmusic.co.uk/channel4.htm|titre=Rocklist.net...Channel 4/HMV best music of this millennium|site=rocklistmusic.co.uk|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. En 1998, le magazine ''[[Q (magazine)|Q]]'' le place en septième position<ref>{{lien web |titre=Top 100 Greatest Music Albums |url=https://www.besteveralbums.com/thechart.php?c=9 |site=BestEverAlbums.com |consulté le=24-07-2020}}.</ref>. Selon le site Acclaimedmusic.net, l'album est cinquième sur la liste des albums les plus acclamés de tous les temps par la critique<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.acclaimedmusic.net/|titre=Acclaimed Music|site=acclaimedmusic.net|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>.


''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est sélectionné en 2004 pour figurer au [[Registre national des enregistrements]] (''{{lang|en|National Recording Registry}}'') de la [[Bibliothèque du Congrès]] américain<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://articles.latimes.com/2004/mar/20/entertainment/et-quick20.3|titre='Sgt. Pepper' enshrined|date=20 mars 2004|éditeur=''[[Associated Press]]''}}.</ref>.
''{{lang|en|Sgt. Pepper}}'' est sélectionné en 2004 pour figurer au [[Registre national des enregistrements]] (''{{lang|en|National Recording Registry}}'') de la [[Bibliothèque du Congrès]] américain<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://articles.latimes.com/2004/mar/20/entertainment/et-quick20.3|titre='Sgt. Pepper' enshrined|date=20 mars 2004|éditeur=''[[Associated Press]]''}}.</ref>.
Ligne 249 : Ligne 261 :


=== L'été de l'amour (''Summer of Love'') ===
=== L'été de l'amour (''Summer of Love'') ===
Les {{Langue|en|Beatles}} et leur évolution sur le plan personnel et artistique ont également joué un rôle dans la portée qu'a eu le ''{{lang|en|[[Summer of Love]]}}''. L'album ''{{lang|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'' sort le {{date-|1 juin 1967}} en [[Europe]] et le lendemain aux États-Unis. Par ses influences [[psychédélique]]s, ses instruments indiens, sa pochette aux couleurs vives, l'album synthétise l'essence même du ''{{lang|en|Summer of Love}}'', même si seules quatre chansons {{citation|font effectivement référence aux bouleversements dus à l'émergence de cette nouvelle culture au sein de la jeunesse}} : ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'', ''{{lang|en|She's Leaving Home}}'', ''{{lang|en|Within You Without You}}'' et ''{{lang|en|A Day in the Life}}''<ref name="turner"/>.
{{Article détaillé|Summer of Love}}
Les {{Langue|en|Beatles}} et leur évolution sur le plan personnel et artistique ont également joué un rôle dans la portée qu'a eu le ''{{lang|en|Summer of Love}}''. L'album ''{{lang|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'' sort le {{date-|1 juin 1967}} en [[Europe]] et le lendemain aux [[États-Unis]]. Par ses influences [[psychédélique]]s, ses instruments indiens, sa pochette aux couleurs vives, l'album synthétisait l'essence même du ''{{lang|en|Summer of Love}}'', même si seules quatre chansons {{citation|font effectivement référence aux bouleversements dus à l'émergence de cette nouvelle culture au sein de la jeunesse}} : ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'', ''{{lang|en|She's Leaving Home}}'', ''{{lang|en|Within You Without You}}'' et ''{{lang|en|A Day in the Life}}''<ref name="turner"/>.


Une copie du disque, achetée en [[Europe]] et importée par une [[personnel navigant commercial|hôtesse de l'air]] le {{date-|1 juin 1967}}, a été présentée en boucle de 14 heures à 2 heures du matin, au Pavillon de la jeunesse lors de l'[[Exposition universelle de 1967|Expo 67]] à [[Montréal]]. Des centaines de personnes ont pu l'écouter 24 heures avant sa sortie officielle en [[Amérique du Nord]]<ref>{{article|url=http://www.journaldemontreal.com/2017/04/22/expo-67-le-lieu-de-toutes-les-decouvertes|titre=Expo 67: le lieu de toutes les découvertes|prénom=Vanessa|nom=Guimond|jour=22|mois=avril|année=2017|périodique=journaldemontreal}}.</ref>.
Une copie du disque, achetée en Europe et importée par une [[personnel navigant commercial|hôtesse de l'air]] le {{date-|1 juin 1967}}, est présentée en boucle de {{nobr|14 heures}} à {{nobr|2 heures}} du matin, au Pavillon de la jeunesse lors de l'[[Exposition universelle de 1967|Expo 67]] à [[Montréal]]. Des centaines de personnes peuvent l'écouter {{nobr|24 heures}} avant sa sortie officielle en [[Amérique du Nord]]<ref>{{article|url=http://www.journaldemontreal.com/2017/04/22/expo-67-le-lieu-de-toutes-les-decouvertes|titre=Expo 67: le lieu de toutes les découvertes|prénom=Vanessa|nom=Guimond|jour=22|mois=avril|année=2017|périodique=journaldemontreal}}.</ref>.


À cette époque, les {{Langue|en|Beatles}} ont dépassé leur image de {{citation|bons garçons}}, et le {{date-|25 juin 1967}}, à {{Lien|langue=en|trad=Our World (1967 TV program)|fr=Our World (1967)|texte=Our World}}, la première émission en [[mondovision]], leur chanson ''{{lang|en|[[All You Need Is Love]]}}'' (qui ne figure pas sur ''Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band''), écoutée dans le monde entier, insistait sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture.
À cette époque, les {{Langue|en|Beatles}} ont dépassé leur image de « bons garçons », et le {{date-|25 juin 1967}}, à {{Lien|langue=en|trad=Our World (1967 TV program)|fr=Our World (1967)|texte=Our World}}, la première émission en [[mondovision]], leur chanson ''{{lang|en|[[All You Need Is Love]]}}'' (qui ne figure pas sur ''{{Langue|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}''), écoutée dans le monde entier, insiste sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture.


=== Allusions à la drogue ===
=== Allusions à la drogue ===
[[Fichier:Lewis Carroll 1863.jpg|vignette|droite|redresse|150px|[[Lewis Carroll]], source d'inspiration pour John Lennon, apparaît au troisième rang sur la pochette.]]
[[Fichier:Lewis Carroll 1863.jpg|vignette|droite|redresse|150px|alt=photo en sépia du XIXe siècle d'un jeune homme assis, pensif|[[Lewis Carroll]], source d'inspiration pour John Lennon, apparaît au troisième rang sur la pochette.]]


Parallèlement au caractère excentrique des images de la pochette (costumes militaires extravagants entre autres) et le foisonnement exubérant des arrangements [[psychédélique]]s<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.ouest-france.fr/culture/sgt-pepper-s-et-les-10-disques-psychedeliques-qui-ont-marque-1967-5032360|titre=Sgt Pepper’s et les 10 disques psychédéliques qui ont marqué 1967|site=ouest-france.fr|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>, l'allusion à la drogue qui apparaît évidente pour la plupart des observateurs de l'époque est le texte surréaliste et surtout les initiales ([[LSD]]) de la chanson ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}''. Mais son auteur, John Lennon, explique qu'en fait il est parti d'un dessin que son fils Julian, alors âgé de quatre ans, a ramené de sa classe de maternelle en lui expliquant qu'il avait dessiné sa copine Lucy O'Donnell {{Citation|dans le ciel avec des diamants}}<ref name="turner"/>. Le compositeur, qui cite aussi [[Lewis Carroll]] et son œuvre ''[[Alice au pays des merveilles]]'' comme source d'inspiration, se dit le premier étonné de l'interprétation qui est faite de son titre<ref name="anthology"/>.
Parallèlement au caractère excentrique des images de la pochette (costumes militaires extravagants entre autres) et au foisonnement exubérant des arrangements [[psychédélique]]s<ref>{{lien web|langue=fr|url=https://www.ouest-france.fr/culture/sgt-pepper-s-et-les-10-disques-psychedeliques-qui-ont-marque-1967-5032360|titre=Sgt Pepper’s et les 10 disques psychédéliques qui ont marqué 1967|site=ouest-france.fr|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>, l'allusion à la drogue qui apparaît évidente pour la plupart des observateurs de l'époque est le texte surréaliste et surtout les initiales ([[LSD]]) de la chanson ''{{lang|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}''. Mais son auteur, {{Langue|en|John Lennon}}, explique qu'en fait il est parti d'un dessin que son fils Julian, alors âgé de quatre ans, a rapporté de sa classe de maternelle en lui expliquant qu'il avait dessiné sa copine Lucy O'Donnell {{Citation|dans le ciel avec des diamants}}<ref name="turner"/>. Le compositeur, qui cite aussi [[Lewis Carroll]] et son œuvre ''[[Alice au pays des merveilles]]'' comme source d'inspiration, se dit le premier étonné de l'interprétation qui est faite de son titre<ref name="anthology"/>.


Lennon et McCartney écrivent ensemble la dernière phrase avant la montée orchestrale dans ''{{lang|en|A Day in the Life}}'', {{Citation étrangère|lang=en|I'd love to turn you on}} (qui se traduit soit par {{Citation|J'aimerais te brancher}}, ou {{Citation|J'aimerais t'allumer}}), qui fait scandale pour sa connotation et provoque son interdiction sur la radio britannique<ref name="turner"/>.
{{Langue|en|Lennon}} et {{Langue|en|McCartney}} écrivent ensemble la dernière phrase avant la montée orchestrale dans ''{{lang|en|A Day in the Life}}'', {{Citation étrangère|lang=en|I'd love to turn you on}} (qui se traduit soit par « J'aimerais te brancher », ou « J'aimerais t'allumer »), qui fait scandale pour sa connotation et provoque son interdiction sur la radio britannique<ref name="turner"/>.


L'[[héroïne]] joue également un rôle dans l'interdiction de deux autres chansons de l'album à l'antenne : ''{{lang|en|[[Fixing a Hole]]}}'' {{incise|dont le titre supposerait que le chanteur se fait un {{citation|[[Héroïne#Habitudes de consommation|fix]]}}, alors que McCartney parle seulement de {{citation|boucher un trou}} dans le plafond d'une ferme en mauvais état}} et ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}'' à cause du personnage Henry the Horse, puisque {{Citation étrangère|lang=en|horse}} signifie héroïne en [[argot]] anglais. Ce sont pourtant des interprétations totalement erronées de la part des {{Citation|autorités compétentes}}<ref name="turner"/>.
L'[[héroïne]] joue également un rôle dans l'interdiction de deux autres chansons de l'album à l'antenne : ''{{lang|en|[[Fixing a Hole]]}}'' {{incise|dont le titre supposerait que le chanteur se fait un {{citation|[[Héroïne#Habitudes de consommation|fix]]}}, alors que McCartney parle seulement de {{citation|boucher un trou}} dans le plafond d'une ferme en mauvais état}} et ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}'' à cause du personnage {{Langue|en|Henry the Horse}}, puisque « {{Langue|en|horse}} » signifie héroïne en [[argot]] anglais. Ce sont pourtant des interprétations totalement erronées de la part des « autorités compétentes »<ref name="turner"/>.


Pour les marchés de l'[[Asie du Sud Est]], de la [[Malaisie]] et de [[Hong Kong]], EMI est contraint de publier une version modifiée de l'album. Les chansons ''With a Little Help from My Friends'', ''Lucy in the Sky with Diamonds'' et ''A Day in the Life'', supposées faire allusion à la drogue, sont remplacées par ''[[The Fool on the Hill]]'', ''[[Baby You're a Rich Man]]'' et ''[[I Am the Walrus|I'm the Walrus]]'' ([[:wikt:sic|sic]]) tirées du double EP ''[[Magical Mystery Tour (album)|Magical Mystery Tour]]''. En 1977, la [[Corée]] supprimera ''Lucy in the Sky with Diamonds'' et ''A Day in the Life'' pour la même raison, cette fois sans les remplacer<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Adam Forrest|titre=The Sgt. Pepper's Album|url=https://www.beatlesagain.com/btsgtppr.html|site=The Internet Beatles Album|consulté=24 janvier 2020}}</ref>.
Pour les marchés de l'[[Asie du Sud Est]], de la [[Malaisie]] et de [[Hong Kong]], EMI est contraint de publier une version modifiée de l'album. Les chansons ''{{Langue|en|With a Little Help from My Friends}}'', ''{{Langue|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'' et ''{{Langue|en|A Day in the Life}}'', supposées faire allusion à la drogue, sont remplacées par ''{{Langue|en|[[The Fool on the Hill]]}}'', ''{{Langue|en|[[Baby You're a Rich Man]]}}'' et ''[[I Am the Walrus|{{Langue|en|I'm the Walrus}}]]'' (''sic'') tirées du double EP ''{{Langue|en|[[Magical Mystery Tour (album)|Magical Mystery Tour]]}}''. En 1977, la [[Corée]] supprimera ''{{Langue|en|Lucy in the Sky with Diamonds}}'' et ''{{Langue|en|A Day in the Life}}'' pour la même raison, cette fois sans les remplacer<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Adam Forrest|titre=The Sgt. Pepper's Album|url=https://www.beatlesagain.com/btsgtppr.html|site=The Internet Beatles Album|consulté=24 janvier 2020}}</ref>.


== Liste des chansons ==
== Liste des chansons ==
Ligne 308 : Ligne 319 :


== Personnel ==
== Personnel ==
'''{{Langue|en|The Beatles}}'''
=== {{Langue|en|The Beatles}} ===
* [[John Lennon]] : [[guitare]]s [[guitare acoustique|acoustique]] et [[guitare électrique|électrique]], [[orgue électronique|orgue]], [[piano]], [[instrument de percussion|percussions]], [[chant]], [[effet (musique)|effets sonores]]
* [[John Lennon]] : [[guitare]]s [[guitare acoustique|acoustique]] et [[guitare électrique|électrique]], [[orgue électronique|orgue]], [[piano]], [[instrument de percussion|percussions]], [[chant]], [[effet (musique)|effets sonores]]
* [[Paul McCartney]] : [[guitare basse]], [[guitare acoustique]], [[guitare électrique]], [[piano]], [[orgue électronique|orgue]], [[instrument de percussion|percussions]], [[chant]], [[effet (musique)|effets sonores]]
* [[Paul McCartney]] : [[guitare basse]], [[guitare acoustique]], [[guitare électrique]], [[piano]], [[orgue électronique|orgue]], [[instrument de percussion|percussions]], [[chant]], [[effet (musique)|effets sonores]]
Ligne 314 : Ligne 325 :
* [[Ringo Starr]] : [[batterie (musique)|batterie]], [[instrument de percussion|percussions]], [[piano]], [[harmonica]], [[chant]]
* [[Ringo Starr]] : [[batterie (musique)|batterie]], [[instrument de percussion|percussions]], [[piano]], [[harmonica]], [[chant]]


'''Musiciens additionnels'''
=== Musiciens additionnels ===
* [[George Martin]] : [[clavecin]], [[orgue électronique|orgue]], [[piano]], [[harmonium]]
* [[George Martin]] : [[clavecin]], [[orgue électronique|orgue]], [[piano]], [[harmonium]]
* [[Mal Evans]] : [[piano]], [[harmonica]], [[harmonium]], [[instrument de percussion|percussions]], [[chant]]
* [[Mal Evans]] : [[piano]], [[harmonica]], [[harmonium]], [[instrument de percussion|percussions]], [[chant]]
Ligne 323 : Ligne 334 :
== Rééditions ==
== Rééditions ==
=== Édition {{20e}} anniversaire ===
=== Édition {{20e}} anniversaire ===
Ce disque a été [[Rééditions des disques des Beatles#The Beatles Ultimate Collection|réédité]] en [[CD]] la première fois simultanément à son {{20e}} anniversaire, le {{date-|1 juin 1987}}. Lors de cette [[Rééditions des disques des Beatles#The Beatles Ultimate Collection|réédition de tous les disques du groupe]] en ce format durant l'année, l'album est le seul qui possède des suppléments. Une jaquette de carton tient le [[Emballage de disque optique|boîtier {{citation|jewel}}]] et un livret accompagnateur. Celui-ci comprend une citation de George Martin, un texte et des notes sur l'enregistrement de toutes les chansons par [[Mark Lewisohn]] (non crédité à l'époque; seul son {{Lien|trad=The Complete Beatles Recording Sessions|texte=livre}}, d'où le texte est tiré, l'est), un texte de l'artiste [[Peter Blake (artiste)|Peter Blake]], une légende pour identifier les personnages, plusieurs nouvelles photos, les paroles des chansons et finalement, les dessins de la planche à découper placés sur quatre pages repliées de la couverture. Inséré dans la partie avant du boîtier sur une feuille recto-verso, on revoit la photo de la pochette et à l'endos, une reproduction de celle-ci mais n'affichant que le contour des personnages numérotés pour accompagner la légende<ref>{{lien web|langue=en|url=http://albumlinernotes.com/Sgt_Pepper__Beatles_.html|titre=Sgt Pepper (Beatles)|site=albumlinernotes.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. Sur l'endos du boîtier et de la jaquette, on voit la photo du groupe, où McCartney est de dos, sous la liste des chansons et à gauche des détails techniques de la publication. On utilise de l'encre rouge pour l'identification sur le disque lui-même<ref>{{livret album|langue=en|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition {{20e}} anniversaire|année=1987}}.</ref>.
Ce disque a été [[Rééditions des disques des Beatles#The Beatles Ultimate Collection|réédité]] en [[CD]] la première fois simultanément à son {{20e}} anniversaire, le {{date-|1 juin 1987}}. Lors de cette [[Rééditions des disques des Beatles#The Beatles Ultimate Collection|réédition de tous les disques du groupe]] en ce format durant l'année, l'album est le seul qui possède des suppléments. Une jaquette de carton tient le [[Emballage de disque optique|boîtier « jewel »]] et un livret accompagnateur. Celui-ci comprend une citation de {{Langue|en|George Martin}}, un texte et des notes sur l'enregistrement de toutes les chansons par {{Langue|en|[[Mark Lewisohn]]}} (non crédité à l'époque ; seul son {{Lien|trad=The Complete Beatles Recording Sessions|texte=livre}}, d'où le texte est tiré, l'est), un texte de l'artiste [[Peter Blake (artiste)|{{Langue|en|Peter Blake}}]], une légende pour identifier les personnages, plusieurs nouvelles photos, les paroles des chansons et finalement, les dessins de la planche à découper placés sur quatre pages repliées de la couverture. Inséré dans la partie avant du boîtier sur une feuille recto-verso, on revoit la photo de la pochette et à l'endos, une reproduction de celle-ci mais n'affichant que le contour des personnages numérotés pour accompagner la légende<ref>{{lien web|langue=en|url=http://albumlinernotes.com/Sgt_Pepper__Beatles_.html|titre=Sgt Pepper (Beatles)|site=albumlinernotes.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. Sur l'endos du boîtier et de la jaquette, on voit la photo du groupe, où {{Langue|en|McCartney}} est de dos, sous la liste des chansons et à gauche des détails techniques de la publication. De l'encre rouge est utilisée pour l'identification sur le disque lui-même<ref>{{livret album|langue=en|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition {{20e}} anniversaire|année=1987}}.</ref>.


Le documentaire ''{{Lien|langue=en|trad=It Was Twenty Years Ago Today (film)|texte=It Was Twenty Years Ago Today}}'' qui examine le {{Langue|en|texte=[[Summer of Love]]}} et la place du disque à cette époque sort simultanément à cette réédition<ref>{{lien web |langue=en |titre=It Was 20 Years Ago Today 1987|url=https://www.thevideobeat.com/music-documentaries/20-years-ago-today.html |site=thevideobeat.com |consulté le=15-05-2021}}.</ref>.
Le documentaire ''{{Lien|langue=en|trad=It Was Twenty Years Ago Today (film)|texte=It Was Twenty Years Ago Today}}'' qui étudie le {{Langue|en|texte=[[Summer of Love]]}} et la place du disque à cette époque sort simultanément à cette réédition<ref>{{lien web |langue=en |titre=It Was 20 Years Ago Today 1987|url=https://www.thevideobeat.com/music-documentaries/20-years-ago-today.html |site=thevideobeat.com |consulté le=15-05-2021}}.</ref>.


=== Édition de 2009 ===
=== Édition de 2009 ===
Comme tous les autres disques cette fois, la [[Rééditions des disques des Beatles#2009 - The Beatles Boxed Sets|remastérisation du 9 septembre 2009]] élimine les boîtiers en plastique pour des pochettes cartonnées qui s'ouvrent en trois parties; à droite se trouve une pochette pour y insérer le disque et à gauche un repli pour le livret. Toutes les photos de la version originale s'y trouvent en plus de plusieurs autres. McCartney est l'auteur d'un texte d'introduction et les autres de l'édition précédente y sont inclus (cette fois Lewishon est crédité). On y retrouve encore la légende pour la photo de couverture, les paroles et la planche à découper, cette fois reproduite à l'identique de l'originale. Comme sur tous les autres titres de la réédition, deux nouveaux textes sont inclus, un sur l'historique du disque (par Kevin Howlett et Mike Heatley) et l'autre sur l'enregistrement de l'album (par Allan Rouse et Howlett) et l'étiquette du [[Label discographique|label]] original, celle-ci « Parlophone », est imprimée sur le disque<ref>{{livret album|langue=en|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition de 2009|année=2009}}.</ref>.
Comme tous les autres disques cette fois, la [[Rééditions des disques des Beatles#2009 - The Beatles Boxed Sets|remastérisation du {{date-|9 septembre 2009}}]] élimine les boîtiers en plastique pour des pochettes cartonnées qui s'ouvrent en trois parties : à droite se trouve une pochette pour y insérer le disque et à gauche un repli pour le livret. Toutes les photos de la version originale s'y trouvent en plus de plusieurs autres. {{Langue|en|McCartney}} est l'auteur d'un texte d'introduction et les autres de l'édition précédente y sont inclus (cette fois {{Langue|en|Lewisohn}} est crédité). On y retrouve encore la légende pour la photo de couverture, les paroles et la planche à découper, cette fois reproduite à l'identique de l'originale. Comme sur tous les autres titres de la réédition, deux nouveaux textes sont inclus, un sur l'historique du disque (par {{Langue|en|Kevin Howlett}} et {{Langue|en|Mike Heatley}}) et l'autre sur l'enregistrement de l'album (par {{Langue|en|Allan Rouse}} et {{Langue|en|Howlett}}) et l'étiquette du [[Label discographique|label]] original, celle-ci « Parlophone », est imprimée sur le disque<ref>{{livret album|langue=en|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition de 2009|année=2009}}.</ref>.


=== {{50e}} anniversaire ===
=== {{50e}} anniversaire ===
Ligne 350 : Ligne 361 :
| date album suiv = 2017
| date album suiv = 2017
}}
}}
Le {{date-|26 mai 2017}}, des éditions du {{50e}} anniversaire sont publiées<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.mirror.co.uk/news/uk-news/two-iconic-beatles-songs-finally-9970665|titre=These two iconic Beatles songs will FINALLY appear on Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club when it's re-released|sous-titre=Fans were angry Strawberry Fields Forever and Penny Lane never made the album but they are set to be included for the 50th anniversary version|auteur=Kim Carr|date=5 mars 2017|site=mirror.co.uk|consulté le=26 avril 2018}}.</ref>; une version ''Super Deluxe'' avec six disques (comprenant un DVD et un Bluray) et un livre à couverture rigide de 114 pages, une version ''Deluxe'' comprenant deux disques et finalement l'album seul remixé par [[Giles Martin]] et Sam Okell<ref name="axs">{{lien web|langue=en|url=https://www.axs.com/the-beatles-raid-the-vaults-for-sgt-pepper-s-lonely-hearts-club-band-a-116951|titre=The Beatles raid the vaults for 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band' album 50th anniversary - AXS|site=axs.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. Ce disque a retrouvé la première position des palmarès britannique pour la semaine du 2 au {{date-|8 juin 2017}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.officialcharts.com/search/albums/sgt%20pepper's%20lonely%20hearts%20club%20band/|titre=sgt pepper's lonely hearts club band | full Official Chart History | Official Charts Company|site=officialcharts.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref> et la troisième place du [[Billboard 200]] aux États-Unis<ref name="FiftyYearsLater" />.
Le {{date-|26 mai 2017}}, des éditions du {{50e}} anniversaire sont publiées<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.mirror.co.uk/news/uk-news/two-iconic-beatles-songs-finally-9970665|titre=These two iconic Beatles songs will FINALLY appear on Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club when it's re-released|sous-titre=Fans were angry Strawberry Fields Forever and Penny Lane never made the album but they are set to be included for the 50th anniversary version|auteur=Kim Carr|date=5 mars 2017|site=mirror.co.uk|consulté le=26 avril 2018}}.</ref> ; une version ''Super Deluxe'' avec six disques (comprenant un DVD et un Bluray) et un livre à couverture rigide de {{nobr|114 pages}}, une version ''Deluxe'' comprenant deux disques et finalement l'album seul remixé par {{Langue|en|[[Giles Martin]]}} et Sam Okell<ref name="axs">{{lien web|langue=en|url=https://www.axs.com/the-beatles-raid-the-vaults-for-sgt-pepper-s-lonely-hearts-club-band-a-116951|titre=The Beatles raid the vaults for 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band' album 50th anniversary - AXS|site=axs.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>. Ce disque a retrouvé la première position des palmarès britannique pour la semaine du 2 au {{date-|8 juin 2017}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.officialcharts.com/search/albums/sgt%20pepper's%20lonely%20hearts%20club%20band/|titre=sgt pepper's lonely hearts club band |site=officialcharts.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref> et la troisième place du {{Langue|en|[[Billboard 200]]}} aux États-Unis<ref name="FiftyYearsLater" />.


==== Album original remixé ====
==== Album original remixé ====
L'album original est remixé par le producteur Giles Martin (le fils du producteur des{{Langue|en|Beatles}}) et l'ingénieur de son Sam Okell aux studios Abbey Road, les mêmes qui ont remastérisé et modernisé le son de la compilation ''{{lang|en|[[1 (album des Beatles)#Seconde réédition|1]]}}'' en 2015. Cette nouvelle version stéréo est calquée en grande partie sur la version originale mono qui a été effectuée par George Martin en 1967 en présence du groupe<ref>{{article|langue=en|url=http://www.highdefdigest.com/news/show/Universal_Music/Disc_Announcements/the-beatles-sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-super-deluxe-edition-bluray-announced/38866|titre=The Beatles' 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band: Super Deluxe Edition' Blu-ray Announced|prénom=Tom|nom=Landy|jour=10|mois=avril|année=2017|périodique=High-Def Digest|consulté le=14 avril 2017}}.</ref>. On utilisa cette fois les [[Enregistrement multipiste|bandes maîtresses quatre pistes originales]], qui avaient dû être recopiées à l'époque sur une ou deux pistes d'un autre magnétophone pour permettre des enregistrements supplémentaires; la technique dite du {{citation étrangère|langue=en|bouncing down}}. Ceci permettait de rajouter d'autres voix ou instruments mais avait comme résultat de dégrader la qualité du son<ref>{{article|langue=en|url=https://variety.com/2017/music/news/beatles-sgt-peppers-anniversary-giles-martin-120240|titre=The Beatles’ ‘Sgt. Pepper’s’ Revisited: Giles Martin Takes on ‘Humbling’ Task|prénom=Chris|nom=Morris|jour=03|mois=mai|année=2017|périodique=[[Variety]]|consulté le=06 mai 2017}}.</ref>.
L'album original est remixé par le producteur {{Langue|en|Giles Martin}} (le fils du producteur des {{Langue|en|Beatles}}) et l'ingénieur de son Sam Okell aux studios {{Langue|en|Abbey Road}}, les mêmes qui ont remastérisé et modernisé le son de la compilation ''{{lang|en|[[1 (album des Beatles)#Seconde réédition|1]]}}'' en 2015. Cette nouvelle version stéréo est calquée en grande partie sur la version originale mono qui a été effectuée par George Martin en 1967 en présence du groupe<ref>{{article|langue=en|url=http://www.highdefdigest.com/news/show/Universal_Music/Disc_Announcements/the-beatles-sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-super-deluxe-edition-bluray-announced/38866|titre=The Beatles' 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band: Super Deluxe Edition' Blu-ray Announced|prénom=Tom|nom=Landy|jour=10|mois=avril|année=2017|périodique=High-Def Digest|consulté le=14 avril 2017}}.</ref>. On utilise cette fois les [[Enregistrement multipiste|bandes maîtresses quatre pistes originales]], qui avaient dû être recopiées à l'époque sur une ou deux pistes d'un autre magnétophone pour permettre des enregistrements supplémentaires, selon la technique dite du « bouncing down ». Cela permettait de rajouter d'autres voix ou instruments mais avait comme résultat de dégrader la qualité du son<ref>{{article|langue=en|url=https://variety.com/2017/music/news/beatles-sgt-peppers-anniversary-giles-martin-120240|titre=The Beatles’ ‘Sgt. Pepper’s’ Revisited: Giles Martin Takes on ‘Humbling’ Task|prénom=Chris|nom=Morris|jour=03|mois=mai|année=2017|périodique=[[Variety]]|consulté le=06 mai 2017}}.</ref>.


La nouvelle version de cet album est mise en marché en CD ou en téléchargement. Deux versions en vinyle 180 grammes, noir ou en [[picture-disc]], seront aussi disponibles le {{date-|15 décembre 2017}}<ref name="thebeatlesstore">{{lien web|langue=en|url=http://www.thebeatles.com/news/we-are-ringing-holidays-new-global-beatles-releases|titre=We Are Ringing In The Holidays With New Global Beatles Releases | The Beatles|site=thebeatles.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>.
La nouvelle version de cet album est mise sur le marché en CD ou en téléchargement. Deux versions en vinyle {{nobr|180 grammes}} noir, ou en [[picture-disc]], seront aussi disponibles le {{date-|15 décembre 2017}}<ref name="thebeatlesstore">{{lien web|langue=en|url=http://www.thebeatles.com/news/we-are-ringing-holidays-new-global-beatles-releases|titre=We Are Ringing In The Holidays With New Global Beatles Releases |site=thebeatles.com|consulté le=30 avril 2018}}.</ref>.


==== Version ''Deluxe'' ====
==== Version ''Deluxe'' ====
Cet [[album double]] inclut l'album original remixé en plus d'un second disque avec des versions primitives de ces séances d'enregistrement présentées dans le même ordre que les chansons sur l'album y compris un montage inédit de ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' qui inclut des voix fredonnant à l’unisson la note [[note de musique|mi]] en finale. De plus, les chansons ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}'' et ''{{lang|en|Penny Lane}}'', enregistrées à la même époque mais sorties en single, ont été rajoutées. La première avec le mixage qui accompagnait la réédition du film promotionnel sur le disque ''{{lang|en|1+}}'', publiée en 2015, et l'autre avec un tout nouveau mixage sur lequel les quatre partitions de piano ont été séparées<ref>{{livret album|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition ''Super Deluxe''|année=2017}}.</ref>. On y retrouve aussi les deux versions originales de ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}'' et l'enregistrement des quatre partitions de piano de ''{{lang|en|Penny Lane}}''.
Cet [[album double]] inclut l'album original remixé en plus d'un second disque avec des versions primitives de ces séances d'enregistrement présentées dans le même ordre que les chansons sur l'album y compris un montage inédit de ''{{lang|en|A Day in the Life}}'' qui inclut des voix fredonnant à l’unisson la note ''mi'' en finale. De plus, les chansons ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}'' et ''{{lang|en|Penny Lane}}'', enregistrées à la même époque mais sorties en {{Langue|en|single}}, ont été rajoutées. La première avec le mixage qui accompagnait la réédition du film promotionnel sur le disque ''{{lang|en|1+}}'', publiée en 2015, et l'autre avec un tout nouveau mixage sur lequel les quatre partitions de piano ont été séparées<ref>{{livret album|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition ''Super Deluxe''|année=2017}}.</ref>. On y retrouve aussi les deux versions originales de ''{{lang|en|Strawberry Fields Forever}}'' et l'enregistrement des quatre partitions de piano de ''{{lang|en|Penny Lane}}''.


Cette collection est disponible en CD, en vinyle {{unité|180|grammes}} ou en téléchargement.
Cette collection est disponible en CD, en vinyle {{nobr|180 grammes}} ou en téléchargement.
[[Fichier:Affiche MrKite.jpg|vignette|droite|150px|Un fac-similé de l'affiche qui inspira les paroles de ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr Kite!}}'' fait partie de la réédition.]]
[[Fichier:Affiche MrKite.jpg|vignette|droite|150px|alt=une vieille affiche de cirque en noir et blanc|Un fac-similé de l'affiche qui inspira les paroles de ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr Kite!}}'' fait partie de la réédition.]]
{{Album|titre = '''Disque de suppléments'''
{{Album|titre = '''Disque de suppléments'''
|année =
|année =
Ligne 388 : Ligne 399 :


==== Version ''Super Deluxe'' ====
==== Version ''Super Deluxe'' ====
Cette version en six disques comprend encore l'album original remixé avec, cette fois, les versions inachevées sur deux disques. Tous les enregistrements du disque inédit précédent s'y retrouvent mais de nombreux autres ont été rajoutés. Cette fois, ces chansons sont présentées en ordre chronologique des enregistrements en studio. Le dernier CD renferme une remastérisation des mixages mono originaux avec des suppléments. Finalement, le [[disque Blu-ray]] possède des mixages audio [[Digital Theater System|son « DTS HD Master Audio 5.1 »]], « [[Dolby TrueHD]] 5.1 » et « [[Linear pulse code modulation|LPCM Stéréo]] » et une version {{Lien|langue=en|trad=High-resolution audio|fr=son haute résolution|texte=haute résolution audio}} (96KHz/24bits). Le [[DVD]] possède un mixage « DTS 5.1 », « [[Dolby Digital]] 5.1 » et « LPCM Stéréo »<ref>{{livret album|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition du {{50e}} anniversaire|année=2017}}.</ref>. Tous deux incluent un documentaire sur l'enregistrement du disque et trois [[vidéoclip]]s. Une version en téléchargement sera disponible le {{date-|15 décembre 2017}}<ref name="thebeatlesstore" />.
Cette version en six disques comprend encore l'album original remixé avec, cette fois, les versions inachevées sur deux disques. Tous les enregistrements du disque inédit précédent s'y retrouvent mais de nombreux autres ont été rajoutés. Cette fois, ces chansons sont présentées en ordre chronologique des enregistrements en studio. Le dernier CD renferme une remastérisation des mixages mono originaux avec des suppléments. Finalement, le [[disque Blu-ray]] possède des mixages audio [[Digital Theater System|son « DTS HD Master {{nobr|Audio 5.1}} »]], « {{nobr|[[Dolby TrueHD]] 5.1}} » et « [[Linear pulse code modulation|LPCM Stéréo]] » et une version {{Lien|langue=en|trad=High-resolution audio|fr=son haute résolution|texte=haute résolution audio}} (96KHz/24bits). Le [[DVD]] possède un mixage « {{nobr|DTS 5.1}} », « {{nobr|[[Dolby Digital]] 5.1}} » et « LPCM Stéréo »<ref>{{livret album|artiste=The Beatles|titre=Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition du {{50e}} anniversaire|année=2017}}.</ref>. Tous deux incluent un documentaire sur l'enregistrement du disque et trois [[vidéoclip]]s. Une version en téléchargement est disponible le {{date-|15 décembre 2017}}<ref name="thebeatlesstore" />.


Les quatre CD possèdent des pochettes différentes; le premier avec les photos recto-verso originales et les trois autres avec des clichés alternatifs. Les deux pochettes des DVD arborent chacune un des deux designs effectués par l'artiste Joe Ephgrave sur la peau de la grosse caisse. Les six disques, insérés dans une pochette dans le style du 33-tours original, un livre de {{unité|144 pages}}, la reproduction du [[poster]] promotionnel de l'époque, un fac-similé de l'affiche qui inspira la chanson ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}'' et les illustrations à découper du disque original sont placés dans un boîtier simulant la boîte de rangement de la bobine de la [[bande magnétique|bande]] maîtresse de l'album. Sur l'édition canadienne du moins, des notes manuscrites en [[encre]] rouge y sont écrites en français. La boîte est recouverte d'une jaquette cartonnée avec la photo de la pochette présentée en trois dimensions par [[imagerie lenticulaire]]. Le boîtier de la version japonaise inclut un [[diorama]] en carton à monter et un poster supplémentaire<ref group="alpha">Une version couleur de l'affiche publicitaire ''{{lang|en|Remember, Sgt. Pepper is the Beatles}}''.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=[Diorama Details Added!] Sgt. Pepper' Japan Exclusive SHM Box Set |url=http://www.cdjapan.co.jp/feature/The_Beatles_Sgt_Pepper_Japan_Exclusive_SHM_Set |site=CDJapan |consulté le=24-07-2020}}.</ref>.
Les quatre CD possèdent des pochettes différentes ; le premier avec les photos recto-verso originales et les trois autres avec des clichés alternatifs. Les deux pochettes des DVD arborent chacune un des deux designs effectués par l'artiste {{Langue|en|Joe Ephgrave}} sur la peau de la grosse caisse. Les six disques, insérés dans une pochette dans le style du 33-tours original, un livre de {{nobr|144 pages}}, la reproduction du [[poster]] promotionnel de l'époque, un fac-similé de l'affiche qui inspira la chanson ''{{lang|en|Being for the Benefit of Mr. Kite!}}'' et les illustrations à découper du disque original sont placés dans un boîtier simulant la boîte de rangement de la bobine de la [[bande magnétique|bande]] maîtresse de l'album. Sur l'édition canadienne du moins, des notes manuscrites à l'encre rouge y sont écrites en français. La boîte est recouverte d'une jaquette cartonnée avec la photo de la pochette présentée en trois dimensions par [[imagerie lenticulaire]]. Le boîtier de la version japonaise inclut un [[diorama]] en carton à monter et un poster supplémentaire<ref group="alpha">Une version couleur de l'affiche publicitaire ''{{lang|en|Remember, Sgt. Pepper is the Beatles}}''.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=[Diorama Details Added!] Sgt. Pepper' Japan Exclusive SHM Box Set |url=http://www.cdjapan.co.jp/feature/The_Beatles_Sgt_Pepper_Japan_Exclusive_SHM_Set |site=CDJapan |consulté le=24-07-2020}}.</ref>.


Le montage sonore ''{{lang|en|[[Carnival of Light]]}}'', enregistré lors des séances de ''{{lang|en|Penny Lane}}'', et la chanson ''{{lang|en|[[Only a Northern Song]]}}'', enregistrée après ''{{lang|en|A Day in the Life}}''<ref name="beatlesebooks" /> et qui n'a été publiée qu'en 1969 sur la bande son ''{{lang|en|[[Yellow Submarine (album)|Yellow Submarine]]}}'', n'ont pas été inclus.
Le montage sonore ''{{lang|en|[[Carnival of Light]]}}'', enregistré lors des séances de ''{{lang|en|Penny Lane}}'', et la chanson ''{{lang|en|[[Only a Northern Song]]}}'', enregistrée après ''{{lang|en|A Day in the Life}}''<ref name="beatlesebooks" /> et qui n'a été publiée qu'en 1969 sur la bande son ''{{lang|en|[[Yellow Submarine (album)|Yellow Submarine]]}}'', n'ont pas été inclus.
Ligne 471 : Ligne 482 :


==== Documentaire ====
==== Documentaire ====
Apple Corps a produit le documentaire ''{{lang|en|Sgt. Pepper’s Musical Revolution}}'' écrit et présenté par le compositeur et animateur de télévision [[Howard Goodall]]<ref>{{lien web |titre=Retired Site | PBS |url=https://www.pbs.org/program/sgt-peppers-musical-revolution/ |site=Retired Site |consulté le=24-07-2020}}.</ref>. Celui-ci est aussi l’auteur du chapitre du même nom du livre accompagnateur de la réédition Deluxe. L'émission télé d'une heure, réalisée par Francis Hanly, a été présentée sur la ''[[British Broadcasting Corporation|BBC]]'' au Royaume-Uni, sur la chaîne franco-allemande ''[[Arte]]'' en Europe continentale et sur ''[[Public Broadcasting Service|PBS]]'' en Amérique du Nord mais n'a pas été incluse avec les rééditions.
Apple Corps a produit le documentaire ''{{lang|en|Sgt. Pepper’s Musical Revolution}}'' écrit et présenté par le compositeur et animateur de télévision {{Langue|en|[[Howard Goodall]]}}<ref>{{lien web |titre=Retired Site |url=https://www.pbs.org/program/sgt-peppers-musical-revolution/ |site=Retired Site |consulté le=24-07-2020}}.</ref>. Celui-ci est aussi l’auteur du chapitre du même nom du livre accompagnateur de la réédition Deluxe. L'émission télé d'une heure, réalisée par Francis Hanly, a été présentée sur la ''[[British Broadcasting Corporation|BBC]]'' au Royaume-Uni, sur la chaîne franco-allemande ''[[Arte]]'' en Europe continentale et sur ''[[Public Broadcasting Service|PBS]]'' en Amérique du Nord mais n'a pas été incluse avec les rééditions.


== Parodies, pastiches, reprises et hommages ==
== Parodies, pastiches, reprises et hommages ==
[[Fichier:2012 Summer Olympics opening ceremony (13).jpg|vignette| [[Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012]], où il est fait référence à cet album des{{Langue|en|Beatles}}.]]
[[Fichier:2012 Summer Olympics opening ceremony (13).jpg|vignette|alt=photo couleur d'une parade dans un stade olympique, prise depuis le haut des gradins|[[Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012]], où il est fait référence à cet album des {{Langue|en|Beatles}}.]]


Trois jours seulement après la sortie de l'album, Jimi Hendrix débute son concert londonien par une reprise de la chanson titre ''Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band'', en présence des{{Langue|en|Beatles}} venus assister au concert<ref group="alpha">Paul McCartney raconte l’anecdote lors d'un concert à [[Toronto]], le 9 août 2010 : https://www.youtube.com/watch?v=8Hr6Bb0cqdM.</ref>.
Trois jours seulement après la sortie de l'album, [[Jimi Hendrix]] entame son concert londonien par une reprise de la chanson titre ''{{Langue|en|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band}}'', en présence des {{Langue|en|Beatles}} venus assister au concert<ref group="alpha">Paul {{Langue|en|McCartney}} raconte l’anecdote lors d'un concert à [[Toronto]], le {{date-|9 août 2010}} : https://www.youtube.com/watch?v=8Hr6Bb0cqdM.</ref>.


Dans sa chanson ''{{Langue|en|[[How Do You Sleep?]]}}'' (''[[Imagine (album de John Lennon)|{{Langue|en|Imagine}}]]'', 1971), dans laquelle {{Langue|en|John Lennon}} s'en prend à son ex-partenaire<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=How Do You Sleep?|url=https://www.beatlesbible.com/people/john-lennon/songs/how-do-you-sleep/|site=The Beatles Bible|consulté=27 mars 2019}}</ref>, un pastiche de l'orchestre en préparation est entendu en ouverture et le premier vers est « ''{{Langue|en|So Sgt. Pepper took you by surprise}}'' » (« Alors ''Sgt. Pepper'' t'a pris par surprise »).
En [[1968 en musique|1968]], [[Frank Zappa]] [[parodie]] la pochette de ''Sgt. Pepper'' avec son album ''[[We're Only in It for the Money]]'' ({{Citation|Nous ne faisons ça que pour l'argent.}}), créé avec son groupe les [[The Mothers of Invention|Mothers of Invention]].


En [[1978 au cinéma|1978]], un [[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (film)|film titré du même nom que l'album]] sort en salle. Réalisé par [[Michael Schultz]], il s'agit d'une [[comédie musicale]], emmenée par {{Langue|en|[[Peter Frampton]]}} et les {{Langue|en|[[Bee Gees]]}} qui reprend un univers psychédélique inspiré de la pochette, les chansons de ''{{Langue|en|Sgt. Pepper}}'' (ainsi que d'autres albums des {{Langue|en|Beatles}}) sont reprises, surtout de façon [[disco]], en vogue à cette époque. Aucun des {{Langue|en|Beatles}} n'est lié au projet mais {{Langue|en|[[George Martin]]}} a un rôle de conseiller musical et {{Langue|en|[[Billy Preston]]}} reprend ''{{Langue|en|[[Get Back]]}}''. Le film est un fiasco<ref>{{Lien web|url= http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-sergentpepper-sgt-pepper-s-lonely-hearts-club-band.html|titre= Disco is (not) dead|site= Nanarland|date= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |url= https://www.allmusic.com/album/sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-original-motion-picture-soundtrack-mw0000035805|titre= ''Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band'' [Original Motion Picture Soundtrack]|site= All Music|date= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/musiques/article/2015/01/22/beatles-les-reprises-de-sgt-pepper-s_4561854_1654986.html|titre= Les {{Langue|en|Beatles}} : les reprises de ''{{Langue|en|Sgt. Pepper's}}''|site= Le Monde|date= 20 mars 2015}}.</ref>.
Dans sa chanson ''[[How Do You Sleep?]]'' (''[[Imagine (album de John Lennon)|Imagine]]'', 1971), dans laquelle John Lennon s'en prend à son ex-partenaire<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=Joe Goodden|titre=How Do You Sleep?|url=https://www.beatlesbible.com/people/john-lennon/songs/how-do-you-sleep/|site=The Beatles Bible|consulté=27 mars 2019}}</ref>, un pastiche de l'orchestre en préparation est entendu en ouverture et le premier vers est « ''So Sgt. Pepper took you by surprise'' » (« Alors ''Sgt. Pepper'' t'as pris par surprise »).


Cet album a souvent été imité, voire [[reprise|repris]] dans sa totalité. Dès 1967, l'album est entièrement adapté par l'arrangeur et compositeur anglais de musiques de films {{Langue|en|[[Peter Knight (compositeur)|Peter Knight]]}}, pour être joué par son orchestre, ''{{Langue|en|Peter Knight and His Orchestra}}'', en conservant exactement le même titre. Auparavant, il avait sorti un simple avec la chanson ''{{Langue|en|Within You Without You}}''. En 1988, le journal ''[[New Musical Express]]'' édite un album intitulé ''{{Langue|en|Sgt. Pepper Knew My Father}}'', où les chansons sont interprétées par différents artistes tels {{Langue|en|[[Sonic Youth]], [[The Fall (groupe)|The Fall]]}} ou [[Wet Wet Wet]]. En 1992, c'est le groupe américain [[Big Daddy (groupe)|Big Daddy]], spécialisé dans la parodie, qui reprend le disque dans son intégralité, sous le titre abrégé de ''{{Langue|en|[[Sgt. Pepper's (album de Big Daddy)|Sgt. Pepper's]]}}'', sur le label [[Rhino Records]]. En 2009, les {{Langue|en|[[Easy Star All-Stars]]}} reprennent la totalité du contenu de ''{{Langue|en|Sgt. Pepper}}'', en [[reggae]], sous le titre ''{{Langue|en|Easy Stars Lonely Hearts Dub Band}}''<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/music/music-lists/best-reggae-cover-songs-1234724075/|titre=The 25 Best Cover Songs by Reggae Artists|site=[[Rolling Stone]]|auteur=Michael Goldwasser|année=2023|consulté le=23 mai 2023}}</ref>.
En [[1978 au cinéma|1978]], un [[Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band (film)|film titré du même nom que l'album]] sort en salle. Réalisé par [[Michael Schultz]], il s'agit d'une [[comédie musicale]], emmenée par [[Peter Frampton]] et les [[Bee Gees]] qui reprend un univers psychédélique inspiré de la pochette, les chansons de ''Sgt. Pepper'' (ainsi que d'autres albums des{{Langue|en|Beatles}}) sont reprises, surtout de façon [[disco]], en vogue à cette époque. Aucun{{Langue|en|Beatles}} n'est lié au projet mais [[George Martin]] eu un rôle de conseiller musical et [[Billy Preston]] reprit ''[[Get Back]]''. Le film fut néanmoins un fiasco<ref>{{Lien web|url= http://www.nanarland.com/Chroniques/chronique-sergentpepper-sgt-pepper-s-lonely-hearts-club-band.html|titre= Disco is (not) dead|site= Nanarland|date= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.allmusic.com/album/sgt-peppers-lonely-hearts-club-band-original-motion-picture-soundtrack-mw0000035805|titre= ''Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band'' [Original Motion Picture Soundtrack]|site= All Music|date= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url= https://www.lemonde.fr/musiques/article/2015/01/22/beatles-les-reprises-de-sgt-pepper-s_4561854_1654986.html|titre= Les{{Langue|en|Beatles}} : les reprises de ''Sgt. Pepper's''|site= Le Monde|date= 20 mars 2015}}.</ref>.
À noter également, la chanson ''La Génération du sergent Poivre'' de [[Michel Berger]], sortie en 1976 sur son album ''Mon piano danse''. Dans la version enregistrée en 1980 en public (''[[Michel Berger au Théâtre des Champs-Élysées]]''), l'introduction et le final de la chanson reprennent brièvement (instrumentalement) des chansons des {{Langue|en|Beatles}} (''{{Langue|en|[[Eleanor Rigby]]}}'' et ''{{Langue|en|[[Yesterday]]}}'').


Il est également fait référence à cet album lors de la [[cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012]] mise en scène par [[Danny Boyle]].
[[Les Bidochons]] pastichent aussi cette pochette pour leur album ''The Beadochons''. Elle l'est également pour l'album ''[[Tropical Tribute to the Beatles]]''. Le dessinateur Pierre Ouin en fait un pastiche dans le numéro 21 du journal [[Les Allumés du Jazz]], avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy et leurs amis autour de la grosse caisse. Bien que le titre de l'album musical des [[Les Simpsons|Simpsons]] est un calque de l'[[The Beatles (album)|album blanc]], la pochette du disque ''{{Lien|langue=en|trad=The Yellow Album}}'' est un pastiche de ''Sgt. Pepper''. Autre pastiche avec la première compilation ''[[Golden Throats]]'' qui contient des tubes interprétés (souvent de façon involontairement hilarante) par des acteurs ([[Mae West]], [[Leonard Nimoy]] ou son compère [[William Shatner]], qui chante justement ''[[Lucy in the Sky with Diamonds]]'')<ref>{{lien web |titre=Various - Golden Throats : The Great Celebrity Sing-Off! |url=https://www.discogs.com/Various-Golden-Throats-The-Great-Celebrity-Sing-Off/master/459411 |site=Discogs |consulté le=24-07-2020}}.</ref>. Toutefois, ce n'est pas cette pochette qui sera la plus pastichée, mais celle d'''[[Abbey Road (album)|Abbey Road]]'' ([[1969 en musique|1969]]).


Cet album a souvent été imité, voire [[reprise|repris]] dans sa totalité. Dès 1967, l'album est entièrement adapté par l'arrangeur et compositeur anglais de musiques de films [[Peter Knight (compositeur)|Peter Knight]], pour être joué par son orchestre, ''Peter Knight and His Orchestra'', en conservant exactement le même titre. Auparavant, il avait sorti un simple avec la chanson ''Within You Without You''. En [[1988 en musique|1988]], le journal ''[[New Musical Express]]'' édite un album intitulé ''Sgt. Pepper Knew My Father'', où les chansons sont interprétées par différents artistes tels [[Sonic Youth]], [[The Fall (groupe)|The Fall]] ou [[Wet Wet Wet]]. En 1992, c'est le groupe américain [[Big Daddy (groupe)|Big Daddy]], spécialisé dans la parodie, qui reprend le disque dans son intégralité, sous le titre abrégé de ''[[Sgt. Pepper's (album de Big Daddy)|Sgt. Pepper's]]'', sur le label [[Rhino Records]]. En [[2009 en musique|2009]], les [[Easy Star All-Stars]] reprennent la totalité du contenu de ''Sgt. Pepper'', en [[reggae]], sous le titre ''Easy Stars Lonely Hearts Dub Band''. En [[2017 en musique|2017]], le duo Palette-Swap Ninja (Dan Amrich et Jude Kelley) enregistre une version combinant les mélodies du disque avec le scénario du film [[Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir|Star Wars]]<ref>{{en}}{{article|url=https://www.npr.org/sections/allsongs/2017/05/03/526707829/sgt-peppers-becomes-a-star-wars-parody-in-comical-new-album |titre='Sgt. Pepper's' Becomes A 'Star Wars' Parody In Comical New Album |prénom=Robin |nom= Hilton|jour=03|mois=mai|année=2017|périodique=NPR Music|consulté le=21 juillet 2017}}</ref> et le 1er juin, jour du {{50e|anniversaire}} de la sortie de l'album, le [[tribute band]] néerlandais [[The Analogues]] en interprète, au Ziggo Dome d'Amsterdam (17 000 spectateurs), note par note, la totalité des titres dans l'ordre où ils y figurent, en fidélité absolue au son et aux arrangements originaux sur des instruments d'époque<ref>: https://www.youtube.com/watch?v=msYTb-F1jlI</ref>.
En 2017, le duo Palette-Swap Ninja (Dan Amrich et Jude Kelley) enregistre une version combinant les mélodies du disque avec le scénario du film [[Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir|Star Wars]]<ref>{{en}}{{article|url=https://www.npr.org/sections/allsongs/2017/05/03/526707829/sgt-peppers-becomes-a-star-wars-parody-in-comical-new-album |titre='Sgt. Pepper's' Becomes A 'Star Wars' Parody In Comical New Album |prénom=Robin |nom= Hilton|jour=03|mois=mai|année=2017|périodique=NPR Music|consulté le=21 juillet 2017}}</ref>.


L'album est intégralement joué note pour note, selon les arrangements originaux et sur des instruments d'époque, par le [[tribute band]] néerlandais {{Langue|en|[[The Analogues]]}} pendant sa tournée de 2017, avec un concert au [[Ziggo Dome]] d’[[Amsterdam]] d’une capacité de {{unité|17000|spectateurs}} le {{date-|1 juin}}, jour du {{50e|anniversaire}} de la sortie de l'album<ref>[https://www.youtube.com/watch?v=msYTb-F1jlI Concert de The Analogues</ref>.
À noter également, la chanson ''La Génération du sergent Poivre'' de [[Michel Berger]], sortie en 1976 sur son album ''Mon piano danse''. Dans la version enregistrée en 1980 en public (''[[Michel Berger au Théâtre des Champs-Élysées]]''), l'introduction et le final de la chanson reprennent brièvement (instrumentalement) des chansons des{{Langue|en|Beatles}} (respectivement ''[[Eleanor Rigby]]'' et ''[[Yesterday]]'').


À l'occasion de la [[Fête de la musique]] 2017 et du {{50e|anniversaire}} de la sortie de l'album, la [[FIP (radio)|radio FIP]] invite, lors d'un concert en direct, le groupe-tribute {{Langue|en|[[The Rabeats]]}}, accompagné d'un orchestre classique, afin de rendre un hommage à ce disque, ainsi qu'à ''{{Langue|en|[[Magical Mystery Tour (album)|Magical Mystery Tour]]}}'' sorti six mois plus tard pour les fêtes de fin d'{{nobr|année 1967}}<ref>{{lien web |titre=Live à Fip : The Rabeats |url=http://www.fipradio.fr/emissions/live-fip/2017/live-fip-the-rabeats-06-21-2017-20-00 |site=FIP |consulté le=24-07-2020}}.</ref>.
Il est également fait référence à cet album lors de la [[cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012]] mise en scène par [[Danny Boyle]].


Du {{date-|1 juin}} au {{date-|29|juillet|2017}}, pour les {{nobr|50 ans}} de la sortie de l'album mythique des {{Langue|en|Beatles}}, [[Radio France]] présente une ''exposition-expérience'' à la [[Maison de la Radio (Paris)|Maison de la Radio]] à Paris<ref>{{lien web|url=http://www.lalettre.pro/Les-Beatles-debarquent-a-Radio-France_a13465.html|titre=Les{{Langue|en|Beatles}} débarquent à Radio France|site=www.lalettre.pro|date=12 mai 2017|consulté le=13 mai 2017}}</ref>.
A l'occasion de la [[Fête de la musique]] 2017 et du {{50e|anniversaire}} de la sortie de l'album, la [[FIP (radio)|radio FIP]] invite, lors d'un concert en direct, le groupe-tribute [[The Rabeats]], accompagné d'un orchestre classique, afin de rendre un hommage à ce disque, ainsi qu'à ''[[Magical Mystery Tour (album)|Magical Mystery Tour]]'' sorti six mois plus tard pour les fêtes de fin d'année 1967<ref>{{lien web |titre=Live à Fip : The Rabeats |url=http://www.fipradio.fr/emissions/live-fip/2017/live-fip-the-rabeats-06-21-2017-20-00 |site=FIP |consulté le=24-07-2020}}.</ref>.


Le dimanche {{date-|22 octobre 2017}}, l'album est joué en concert à la [[philharmonie de Paris]] par entre autres [[Ed Harcourt]], [[Carl Barât]] & [[Pete Doherty]] ([[The Libertines]]), Danny Goffey & {{Langue|en|[[Gaz Coombes]]}} ([[Supergrass]]), {{Langue|en|Steve Mason}} et Barrie Cadogan ({{Langue|en|[[Primal Scream]]}})<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sgt. Pepper Live |url=https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert/17814-sgt-pepper-live |site=Philharmonie de Paris |consulté le=2019-08-12 }}</ref>.
Du {{1er}} juin au {{date|29|juillet|2017|à la radio}}, pour les 50 ans de la sortie de l'album mythique des [[Beatles]], [[Radio France]] présente une ''exposition-expérience'' à la [[Maison de la Radio (Paris)|Maison de la radio]] à Paris<ref>{{lien web|url=http://www.lalettre.pro/Les-Beatles-debarquent-a-Radio-France_a13465.html|titre=Les{{Langue|en|Beatles}} débarquent à Radio France|site=www.lalettre.pro|date=12 mai 2017|consulté le=13 mai 2017}}</ref>.


À [[Brest]] en France, un [[carrefour giratoire]] situé sur le port face à la salle de concert [[La Carène (Brest)|La Carène]] porte le nom de « Rond-point ''S<sup>gt</sup> Pepper - Album des {{Langue|en|Beatles}}'' »<ref>{{Lien web|titre=Rue Jean Marie le Bris, Brest - Google Map|url=https://www.google.com/maps/@48.3846083,-4.4813359,3a,15y,112.46h,95.42t/data=!3m7!1e1!3m5!1sWnLcODYgaejKU6RgCcUw_A!2e0!6s%2F%2Fgeo3.ggpht.com%2Fcbk%3Fpanoid%3DWnLcODYgaejKU6RgCcUw_A%26output%3Dthumbnail%26cb_client%3Dmaps_sv.tactile.gps%26thumb%3D2%26w%3D203%26h%3D100%26yaw%3D270.82968%26pitch%3D0%26thumbfov%3D100!7i13312!8i6656|date=}}</ref>.
Le dimanche {{date-|22 octobre 2017}}, l'album est joué en concert à la [[philharmonie de Paris]] par entre autres [[Ed Harcourt]], [[Carl Barât]] & [[Pete Doherty]] ([[The Libertines]]), Danny Goffey & [[Gaz Coombes]] ([[Supergrass]]), Steve Mason et Barrie Cadogan ([[Primal Scream]])<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Sgt. Pepper Live |url=https://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/concert/17814-sgt-pepper-live |site=Philharmonie de Paris |consulté le=2019-08-12 }}</ref>.


=== Pochette ===
A [[Brest]] en France, un [[carrefour giratoire]] situé sur le port face à la salle de concert [[La Carène (Brest)|La Carène]] porte le nom de « Rond-point ''S<sup>gt</sup> Pepper - Album des{{Langue|en|Beatles}}'' »<ref>{{Lien web|titre=Rue Jean Marie le Bris, Brest - Google Map|url=https://www.google.com/maps/@48.3846083,-4.4813359,3a,15y,112.46h,95.42t/data=!3m7!1e1!3m5!1sWnLcODYgaejKU6RgCcUw_A!2e0!6s%2F%2Fgeo3.ggpht.com%2Fcbk%3Fpanoid%3DWnLcODYgaejKU6RgCcUw_A%26output%3Dthumbnail%26cb_client%3Dmaps_sv.tactile.gps%26thumb%3D2%26w%3D203%26h%3D100%26yaw%3D270.82968%26pitch%3D0%26thumbfov%3D100!7i13312!8i6656|date=}}</ref>.
En [[1968 en musique|1968]], [[Frank Zappa]] [[parodie]] la pochette de ''{{Langue|en|Sgt. Pepper}}'' avec son album ''{{Langue|en|[[We're Only in It for the Money]]}}'' ({{Citation|Nous ne faisons ça que pour l'argent.}}), créé avec son groupe les [[The Mothers of Invention|{{Langue|en|Mothers of Invention}}]].

[[Les Bidochons]] {{incise|rebaptisés Beadochons pour l'occasion}} pastichent aussi la pochette pour leur album ''4 Beadochons dans le vent'', composé de parodies de chansons des Beatles issues de différents albums. Elle est également moquée pour l'album ''{{Langue|en|[[Tropical Tribute to the Beatles]]}}''. Le dessinateur Pierre Ouin en fait un pastiche dans le {{nobr|numéro 21}} du journal [[Les Allumés du Jazz]], avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy et leurs amis autour de la grosse caisse. Bien que le titre de l'album musical des [[Les Simpsons|Simpsons]] soit un calque de l'[[The Beatles (album)|album blanc]], la pochette du disque ''{{Lien|langue=en|trad=The Yellow Album}}'' est un pastiche de ''{{Langue|en|Sgt. Pepper}}''. Autre pastiche avec la première compilation ''{{Langue|en|[[Golden Throats]]}}'' qui contient des tubes interprétés (souvent de façon involontairement hilarante) par des acteurs ([[Mae West]], [[Leonard Nimoy]] ou son compère [[William Shatner]], qui chante justement ''{{Langue|en|[[Lucy in the Sky with Diamonds]]}}'')<ref>{{lien web |titre=Various - Golden Throats : The Great Celebrity Sing-Off! |url=https://www.discogs.com/Various-Golden-Throats-The-Great-Celebrity-Sing-Off/master/459411 |site=Discogs |consulté le=24-07-2020}}.</ref>. Toutefois, ce n'est pas cette pochette qui sera la plus pastichée, mais celle d{{'}}''{{Langue|en|[[Abbey Road (album)|Abbey Road]]}}'' ([[1969 en musique|1969]]).


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Liste des albums musicaux les plus vendus#Plus de 30 millions d'exemplaires vendus|Liste des albums musicaux les plus vendus]].
* [[Liste des albums musicaux les plus vendus#Plus de 30 millions d'exemplaires vendus|Liste des albums musicaux les plus vendus]].
* ''[[The Beatles' First !|The Beatles' First]]'' (édition britannique) parue deux mois plus tard.
* ''[[The Beatles' First !|The Beatles' First]]'' (édition britannique) parue deux mois plus tard.

=== Liens externes ===
* {{Autorité}}
* {{Bases}}
* {{Dictionnaires}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==
Ligne 510 : Ligne 532 :
{{références}}
{{références}}


{{Palette|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band|The Beatles}}
{{Palette|Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band|The Beatles|Grammy Award de l'album de l'année}}
{{Portail|The Beatles|années 1960}}
{{Portail|The Beatles|années 1960}}
{{Bon article|oldid=149130535|date=10 juin 2018}}
{{Bon article|oldid=149130535|date=10 juin 2018}}
Ligne 539 : Ligne 561 :
[[Catégorie:Album certifié octuple disque de platine au Canada]]
[[Catégorie:Album certifié octuple disque de platine au Canada]]
[[Catégorie:Album inscrit au National Recording Registry]]
[[Catégorie:Album inscrit au National Recording Registry]]
[[Catégorie:Grammy Award du meilleur album vocal pop]]

Version du 1 mai 2024 à 07:13

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band

Album de The Beatles
Sortie
Enregistré au
Studios EMI et Regent Sound, Londres
Durée 40 minutes (approx.)
Genre Rock psychédélique[1], art rock[2], pop baroque[3], proto-prog[4]
Format 33 tours
Producteur George Martin
Label Parlophone
Capitol
Critique

Albums britanniques des Beatles

Albums nord-américains des Beatles

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band est le huitième album studio des Beatles, publié le au Royaume-Uni et en France et le jour suivant aux États-Unis et au Canada.

Enregistré sur une période de 129 jours, il est considéré par les critiques comme leur plus grande œuvre et l'un des albums les plus influents de l'histoire de la musique populaire, figurant entre autres à la première place dans la liste des « 500 plus grands albums de tous les temps » du magazine Rolling Stone. Par son retentissement, par la façon dont il a révolutionné l'industrie du disque, par sa durée de vie dans les hit-parades et par la force avec laquelle il a capté l'air de son temps, Sgt. Pepper's reste encore à ce jour une pierre angulaire de l'histoire de la musique et de la culture populaire de la seconde moitié du XXe siècle. Avec 32 millions de copies écoulées, il est un des albums les plus vendus au monde, ainsi que le plus vendu du groupe et de la décennie 1960.

Genèse et enregistrement

Les Beatles avec le disc-jockey Jimmy Staggs en octobre 1966.

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band est enregistré alors que les Beatles s'extraient de la pression liée à la Beatlemania. Le , les quatre musiciens donnent leur dernier concert au Candlestick Park de San Francisco. Après cette ultime tournée aux États-Unis, où le décalage ne cesse de se creuser entre ce qu'ils veulent proposer à leur public et ce que celui-ci parvient à entendre au milieu des hurlements et dans des conditions de sonorisation encore balbutiantes, entre ce qu'ils produisent désormais en studio et ce qu'ils arrivent à délivrer sur scène, les quatre Beatles, même Paul McCartney qui est alors celui qui tient le plus à continuer les tournées, décident que c'en est assez[5].

Le groupe profite d'un long congé pour se ressourcer. Harrison se rend en Inde pour des cours de sitar avec Ravi Shankar et s'initie à la culture du pays[6]. Lennon joue dans le film How I Won the War réalisé par Richard Lester, tourné à Celle près de Hanovre en Allemagne[7] et à Almería en Espagne[8]. Starr, outre une escapade pour rendre visite à Lennon en Espagne, reste à Londres et passe le plus clair de son temps avec sa femme et son fils. Quant à McCartney, il travaille sur la bande son du film The Family Way[9], voyage incognito en France puis part en safari au Kenya avec sa fiancée Jane Asher et son ami Mal Evans[10]. Dans l'avion du retour, Evans demande à McCartney de lui passer le sel et le poivre (« salt and pepper ») et ce dernier entend « Sergeant Pepper ». Ce malentendu les fait rire et sème l'idée du nouveau projet des Beatles[11]. Il est amusant également de noter l'existence d'un album du groupe Billy Pepper and the Pepperpots sorti en 1964[12]. Ce groupe ouvrait chaque face par une reprise des Beatles suivie par leurs compositions très inspirées par les Fab Four. Un détail très curieux est la similarité du visage du Sergent Pepper dans l'insert de l'album des Beatles et l'un des visages des musiciens de Billy Pepper. Il est difficile de croire qu'aucune des personnes de l'entourage des Beatles (voire les Beatles eux-mêmes) n'aient eu la connaissance de cet album.

À la fin de l'automne 1966, ils reviennent en studio à Abbey Road ; déterminés, les Beatles s'expliquent avec le producteur George Martin en des termes résolus :

« Nous ne pouvons plus nous entendre sur scène à cause de tous ces cris. Alors, où en sommes-nous ? Nous avons essayé de jouer sur scène des chansons de notre dernier album [Revolver][a] mais il y a tellement d'overdubs compliqués dessus que nous n'avons pu leur rendre justice. Maintenant, nous pouvons enregistrer tout ce que nous voulons, cela n'aura plus aucune importance. Ce que nous voulons, c'est placer la barre très haut, faire le meilleur album que nous ayons jamais réalisé. »

— Paul McCartney

« C'est très simple. Nous en avons marre de jouer en public. Mais cela nous donne l'occasion d'un nouveau départ. Ce que nous disons, c'est que si nous ne tournons plus, nous pouvons enregistrer de la musique que nous n'aurons pas à interpréter live, et cela veut dire que nous pouvons créer quelque chose qui n'a jamais encore été entendu, un nouveau genre de disque avec de nouveaux genres de sons. »

— John Lennon[13]

C'est ainsi qu'ils ouvrent une nouvelle période dans leur carrière — qui sera connue plus tard sous le nom de The Studio Years (« les années studio ») — en commençant par le plus ambitieux des projets.

Le nom de l'album est lié à la tendance américaine à donner des noms « à rallonge » aux groupes, comme Quicksilver Messenger Service, Big Brother and the Holding Company ou The Bonzo Dog Doo Dah Band[14]. Sur une idée de McCartney, les Beatles décident de former un groupe fictif qui lui aussi aurait un nom très long et partirait en tournée à leur place[15]. Lors du séjour des Beatles à Toronto, le , le policier responsable de leur sécurité était le sergent Randall Pepper. Bien que ceci n'ait jamais été officialisé, il est probable que le lien d'amitié entre le sergent Pepper et le groupe ait pu influencer la genèse du titre de l'album[16].

Pour la première fois dans leur carrière, les Beatles disposent de tout le temps nécessaire pour préparer un album. En tant que groupe vedette et plus grand succès de la maison de disques EMI, ils ont un accès presque illimité à la technologie des studios Abbey Road, où ils enregistrent tous leurs albums depuis le début de leur carrière. Les quatre membres du groupe ont une préférence pour les longues sessions de nuit, et toute l'équipe d'ingénieurs du son dirigée par le producteur George Martin se tient à leur disposition, prête à soutenir toutes leurs expérimentations[5]. En tout, 129 jours (de à ) seront nécessaires pour enregistrer les treize chansons de l'album, ainsi que Penny Lane et Strawberry Fields Forever, sorties séparément en single en [17],[18]. Selon les sources, l'enregistrement de l'album a duré entre 300 et 700 heures, un total sans précédent à l'époque[19].

Depuis les enregistrements des deux albums précédents, Rubber Soul (1965) et Revolver (1966), les goûts des Beatles ont évolué. Au rhythm and blues, à la pop et au rock 'n' roll de leurs débuts s'est ajoutée une variété de nouvelles influences qui va de la musique indienne — sous l'impulsion du guitariste George Harrison — à la musique classique et même baroque, dont George Martin est un expert. Les musiciens sont par ailleurs devenus familiers d'un grand nombre d'instruments comme l'orgue Hammond et le piano électrique, sans oublier les instruments indiens comme le sitar, la tampura et diverses percussions. L'ajout de ces nouvelles sonorités dans la « musique occidentale » marque les balbutiements du phénomène musiques du monde dans la pop[5]. Leur palette instrumentale couvre maintenant les cuivres, les bois, les instruments à cordes, les percussions et tout ce qui peut leur apporter la sonorité recherchée. L'ensemble de ces évolutions, qui concerne aussi l'écriture des paroles, est arrivé à maturation au moment des sessions de Sgt. Pepper[15].

La période Pepper coïncide aussi avec l'introduction de quelques innovations musicales importantes. Le travail d'autres musiciens tels que Bob Dylan, Frank Zappa, Jimi Hendrix, Phil Spector et Brian Wilson[b] redéfinit radicalement ce qu'il était possible de faire pour les musiciens pop en termes d'écriture et d'enregistrement. Les technologies de studio ont atteint un haut degré de développement et de grandes innovations sont encore à venir. Les vieilles règles de l'écriture sont abandonnées et des thèmes lyriques complexes sont explorés pour la première fois dans la musique populaire. Les chansons deviennent plus longues, le point culminant étant atteint dans les années 1970 avec, par exemple, les groupes de rock progressif tels que Pink Floyd et ses titres s'étalant sur une face entière de 33 tours, comme le morceau Echoes[20]. Ces derniers enregistraient au même moment à Abbey Road leur premier album, The Piper at the Gates of Dawn dans la pièce d'à côté, album qui deviendra un classique du rock psychédélique.

Durant la pause qui a suivi la parution de l'album Revolver, un nouveau groupe de jeunes musiciens a été créé de toutes pièces ; The Monkees, issu d'une émission de télévision qui rappelait les frasques aperçues dans les films des Beatles. Les 45 tours et albums qui ont été aussi publiés sous leur nom ont atteint les premières places du palmarès. Ce vide comblé par ces nouveaux « Mop Tops » a inquiété Brian Epstein qui a insisté pour la publication du single Strawberry Fields Forever - Penny Lane[21]. Quant à Lennon, qui s'était déjà lassé de l'image que son groupe projetait, il voit en ces « Prefab Four »[22] une façon de se défaire de la contrainte de plaire aux plus jeunes, ce qui leur permettrait de faire évoluer leur musique[21].

Caractéristiques artistiques

Conceptualité

Dans cet album, la « fanfare du club des cœurs esseulés du sergent Pepper » accueille le public à son concert, et tout, jusqu'à sa pochette innovante et débordante de couleurs, fait de ce disque un pionnier de l'album-concept, ne serait-ce que par son retentissement. Mais il faut attendre 1968 pour pouvoir écouter un vrai concept-album racontant une histoire de la première à la dernière chanson : S.F. Sorrow du groupe The Pretty Things.

Le biographe Steve Turner écrit : « presque toutes les conventions régissant les 33 tours furent transgressées »[23].

Pourtant, au-delà du personnage de Billy Shears — interprété par Ringo Starr —, qui fait le lien entre la chanson-titre et With a Little Help from My Friends, les chansons n'ont pour la plupart aucun rapport entre elles. Afin d'assurer la cohérence du projet, le groupe, sur une idée de son assistant Neil Aspinall, décide de reprendre la chanson-titre en avant-dernier morceau (« merci, nous espérons que vous avez aimé le show, nous sommes désolés mais il est temps de partir »), plus vite, plus rock et dans une autre tonalité[5]. Hasard ou non, le cri du coq que l'on entend à la fin de Good Morning Good Morning est dans la même tonalité que le premier accord de la reprise de Sgt Pepper et permet donc, sur la version stéréo, de lancer celle-ci[17]. Le « concert » se termine avec A Day in the Life, tel un rappel.

À la suite d'une montée orchestrale, l'album est clos par le long decrescendo d'un accord de mi majeur — joué simultanément sur tous les pianos disponibles dans les studios Abbey Road par Lennon, McCartney, Starr, Martin et Mal Evans —, un sifflement à 20 kHz, inaudible par l'homme mais destiné à faire aboyer les chiens, et un jingle sans fin sur le sillon intérieur[c]. Si l'on observe la courbe wave de ce titre sur un logiciel de montage audio, on voit bien ce passage inaudible à l'oreille humaine apparaître sous la forme d'un long « pavé ».

George Martin note que le disque « fut reçu comme le premier album conceptuel, même s'il n'en était pas réellement un »[24],[25]. Lennon minimisait l'approche conceptuelle, expliquant que les chansons avaient été juxtaposées fortuitement[25].

Écriture des chansons

La réussite de Sgt. Pepper est encore largement le fruit de la collaboration entre John Lennon et Paul McCartney dans l'écriture de la plupart des chansons. Il y a celles entièrement coécrites, comme With a Little Help from My Friends en partant d'une simple idée de départ de Paul : la phrase « avec un peu d'aide de mes amis »[5]. Toute la chanson est développée dans l'idée de la confier à Starr et d'en faire un dialogue entre le personnage de Billy Shears et un chœur qui lui pose une série de questions[15].

Il y a celles composées par Paul avec un ajout décisif de John. Sur Getting Better, c'est ce dernier qui contrebalance l'optimisme de son partenaire, en ajoutant « it can't get no worse » (« ça ne peut pas être pire ») derrière les paroles de Paul « It's getting better all the time », et qui écrit le pont de la chanson dans lequel il décrit comment il était « cruel envers sa femme »[15]. Jimmie Nicol, batteur des Beatles par intérim en , avait coutume de répéter cette phrase « It's getting better all the time » pendant les répétitions à l'apprentissage des parties de batterie de Ringo Starr ; Paul McCartney aura retenu cette phrase pour l'écriture de cette chanson.

Lorsque Paul part d'un fait divers pour composer She's Leaving Home, John ajoute le chœur grec en réponse des parents, incapables de comprendre la fugue de leur fille[5].

Il y a celles écrites par John avec le concours de Paul. Lorsque Lennon démarre avec un dessin de son fils Julian pour Lucy in the Sky with Diamonds, McCartney trouve des paroles, comme « cellophane flowers of yellow and green ». L'apport peut aussi être instrumental, comme les fameuses notes de mellotron composées par Paul pour l'introduction de Strawberry Fields Forever[5].

Le résultat le plus remarquable, et inédit, est constitué par A Day in the Life. Dans ce cas très particulier, il y a une chanson de John (« I read the news today oh boy ») et une autre de Paul (« woke up, fell out of bed... »). Les deux compères les assemblent, s'amusent à écrire la phrase de liaison très connotée « I'd love to turn you on », et les transitions entre les deux parties. Ce sera une des rares fois, avec plus tard deux titres du medley d'Abbey Road et I've Got a Feeling sur Let It Be, que deux chansons distinctes des auteurs-compositeurs sont assemblées et enregistrées ensemble d'une seule traite[15]. « I read the news today oh boy » est une phrase que l'on retrouvera à la fin de la chanson Young Americans de David Bowie en 1975, en clin d’œil à John Lennon.

L'inspiration prend des formes multiples : la lecture des journaux pour A Day in the Life ou She's Leaving Home, la reproduction du texte d'une affiche de cirque du XIXe siècle pour Being for the Benefit of Mr. Kite!, le souvenir du batteur temporaire des Beatles en , Jimmy Nicol, pour Getting Better, la sonorité du mot « meter maid » pour Lovely Rita, les travaux de restauration d'une vieille ferme écossaise pour Fixing a Hole, un hommage musical de Paul à son père Jim pour When I'm Sixty Four ébauché en 1958, le dessin de Julian Lennon et les œuvres de Lewis Carroll pour Lucy in the Sky with Diamonds, une publicité télévisuelle vantant une marque de céréales pour Good Morning Good Morning, la musique de son ami Ravi Shankar pour Harrison dans Within You Without You, ou encore la nostalgie de l'enfance à Liverpool, pour Paul dans Penny Lane, et John dans Strawberry Fields Forever[26].

Chansons non incluses

Alors que les Beatles poursuivent la conception et la réalisation de Sgt Pepper, trois chansons enregistrées en vue de leur inclusion dans l'album sont éliminées.

Les deux premières, Strawberry Fields Forever et Penny Lane, sortent en single double face A le . À la demande de Brian Epstein, afin qu'un nouveau 45 tours soit disponible dans les bacs durant l'hiver, Martin doit en effet livrer, à contrecœur, ces deux chansons puisqu'elles sont à ce moment les plus abouties. Compte tenu du principe adopté depuis leur troisième 45 tours, qui veut que ce qui sort en single ne fasse pas ensuite partie des albums, les deux chansons de Lennon et McCartney, évoquant la nostalgie de leur enfance à Liverpool, connaissent ce destin. Si l'on tient compte du fait que ces deux chansons sorties en single abordaient leurs jeunes années à Liverpool, les Beatles tenaient là un concept majeur sur le thème de la nostalgie qui avait déjà été abordé dans In My Life et qui aurait pu sous-tendre tout l'album. Martin qualifiera plus tard cette décision d'« épouvantable erreur »[5]. Il a aussi été envisagé d'utiliser la chanson When I'm Sixty-Four, elle aussi déjà mise en boîte, comme face B à l'une ou l'autre de celles-ci[27].

La troisième chanson, intitulée Only a Northern Song et écrite par Harrison, est enregistrée durant les séances pour l'album. Rapidement on se rend compte qu'elle ne colle pas avec l'ambiance que l'on veut donner à l'album et elle est remplacée par Within You Without You, une autre de ses compositions que le groupe juge meilleure. Only a Northern Song apparaît finalement dans la bande originale du film d'animation Yellow Submarine en 1969[28].

Un dernier morceau, Carnival of Light, est enregistré par les Beatles le , menés par McCartney[17]. Il s'agit d'une improvisation avant-gardiste d'une durée de quatorze minutes créée pour un spectacle son et lumière, A Million Volt Light and Sound Rave, ayant lieu à la Roundhouse de Londres les et , et jamais réentendue en public depuis[29],[30]. Bien qu'effectué lors des séances de la chanson Penny Lane, il n'a jamais été question d’intégrer cet enregistrement dans l'album ; il ne sera même pas inclus dans la collection d'enregistrements qui a été publiée pour célébrer le cinquantième anniversaire de la sortie de l'album, à l'instar de Only a Northern Song d'ailleurs.

L'enregistrement de Pantomime: Everywhere It's Christmas, le disque de Noël annuel offert au fan club, se fait aussi au début de ces séances[31].

Innovations techniques

un très gros magnétophone à bande des années 60
Enregistreur 4-pistes exposé aux studios d'Abbey Road.

Les innovations en termes d'enregistrement sont nombreuses pour Sgt. Pepper et marqueront durablement l'industrie du disque et la façon de considérer le travail en studio.

Par exemple, les ingénieurs des studios Abbey Road inventent pour les Beatles le vari-speed, un nouveau bouton sur le magnétophone qui permet de faire varier la vitesse de défilement de la bande. On enregistre ainsi la voix en faisant tourner le magnétophone plus lentement puis on le remet à vitesse normale. Ce procédé est notamment utilisé pour modifier le timbre de la voix de Lennon sur Lucy in the Sky with Diamonds. On peut aussi s'en servir pour relier deux prises enregistrées à un tempo différent, comme sur Strawberry Fields Forever[32].

George Martin et son équipe technique inventent également la « synchronisation » de deux magnétophones 4-pistes, à travers une fréquence émise d'une machine vers l'autre, utilisée pour enregistrer l'orchestre symphonique exécutant la « montée » dans A Day in the Life, tandis que tourne la bande où jouent les Beatles[17]. Ils utilisent abondamment le reduction mixdown (également appelé bouncing), qui permet de transférer les quatre pistes — en 1967, c'est le maximum dont ils disposent — enregistrées sur un magnétophone pour n'en faire plus qu'une seule sur un autre, libérant ainsi trois nouvelles pistes. On peut multiplier le procédé, mais avec une certaine limite : quatre fois (soit un 16 pistes virtuel) constitue le maximum permis pour ne pas avoir trop de dégradation du son[32]. A Day in the Life fait les frais de ce procédé : sur le pressage audio original mono et stéréo on entend un souffle sur toute la chanson, corrigé sur les pressages ultérieurs.

Les Beatles utilisent des pédales wah-wah et un fuzzbox, qu'ils transforment avec leurs propres idées expérimentales, comme faire passer des voix et des instruments à travers une cabine Leslie. Une autre innovation sonore importante est la découverte de la technique de la boîte de direct par McCartney, dans laquelle on peut enregistrer la guitare basse en la branchant directement dans un circuit d'amplification de la console d'enregistrement. Paul enregistre désormais toutes ses parties de basse à part, et souvent à la fin[32].

Instrumentation

Les chansons de Sgt. Pepper comportent des arrangements musicaux très élaborés — par exemple, l'ensemble de clarinettes sur When I'm Sixty-Four — et des utilisations très importantes d'effets audio comme l'écho, la réverbération et les bandes passées à l'envers. Beaucoup de ces effets ont été créés par Martin et son équipe d'ingénieurs des studios Abbey Road[17].

L'un des quelques moments de discorde survient pendant l'enregistrement de She's Leaving Home. Martin est indisponible à ce moment et McCartney, impatient, engage le compositeur Mike Leander pour écrire les arrangements de la section des cordes. La situation se répète lors de la composition de la musique du film Magical Mystery Tour, également avec Leander[17].

Un autre exemple de la production de l'album est la chanson de Lennon Being for the Benefit of Mr. Kite!, qui clôt la première face du 33 tours original. Les paroles ont été adaptées presque mot pour mot d'une vieille affiche de cirque du XIXe siècle que Lennon a achetée à un magasin d'antiquités dans le Kent le jour où les Beatles y ont filmé le clip promotionnel de Strawberry Fields Forever. Le collage sonore qui donne à la chanson son caractère distinctif est créé par Martin et Geoff Emerick, qui amassent divers enregistrements d'archives de calliope, ensuite coupés en différentes longueurs, jetés en l'air, collectés dans une boîte et mixés ensemble dans un ordre aléatoire, réalisant ainsi une longue bande qui sera mixée avec la chanson lors de la production finale[15].

La chanson qui ouvre la deuxième face, Within You Without You, est inhabituellement longue pour une chanson pop à cette époque, et ne comprend que George Harrison au chant, au sitar et à la guitare acoustique, tous les autres instruments étant joués par un groupe londonien de musiciens indiens et un orchestre classique. Le travail de George Martin sur ce titre est remarquable par ses qualités de producteur et d'arrangeur, mariant avec génie la musique orientale et occidentale, sans trop prendre la chose au sérieux à en juger par les rires (sous influence de substances stupéfiantes ?) à la fin de la chanson. Ces déviations du rock 'n' roll traditionnel ont été facilitées par la décision des Beatles de ne plus faire de concerts, par leur habileté à engager de bons musiciens et par l'intérêt grandissant de Harrison pour la musique indienne et l'hindouisme, qui a conduit celui-ci à prendre des leçons de sitar avec le musicien indien Ravi Shankar. Sa fascination pour la musique et les instruments indiens est mise en évidence sur plusieurs chansons, comme Lucy in the Sky with Diamonds et Getting Better, où il joue de la tambura[17].

Cet album utilise aussi beaucoup d’instruments à claviers. Un piano à queue est employé pour plusieurs chansons, comme A Day in the Life et Lovely Rita, et un orgue Hammond est utilisé sur plusieurs autres. Un clavecin peut être entendu sur Fixing a Hole et un harmonium est joué par Martin sur Being for the Benefit of Mr. Kite!. Le piano électrique, le glockenspiel et le mellotron sont aussi utilisés sur l'album.

Le dans le studio no 1 d'Abbey Road, l'orchestre classique de 41 musiciens, formé de membres de la New Philharmonia, enregistre la montée aléatoire pour A Day in the Life[33]. Martin exécute les instructions de McCartney : la première et la dernière note sont dans la tonalité de mi majeur, et chaque musicien doit partir de la note la plus basse de son instrument, puis monter à la plus haute sur 24 mesures, à la vitesse qu'il choisira sans se soucier de ce que joue son voisin[34]. George Martin, initialement, n'était pas très favorable à cette expérimentation, mais le résultat est là.

Versions mono et stéréo

un homme de 65 ans, souriant, plan poitrine
Geoff Emerick en 2010, à l'occasion du Sgt. Pepper Live Featuring Cheap Trick.

Les Beatles étaient présents pendant le mixage de l'album en mono et le disque vinyle est originellement sorti dans cette version accompagnée d'un mixage stéréo préparé par une équipe d'ingénieurs du son des studios Abbey Road dirigée par Geoff Emerick[17].

Ces deux versions sont fondamentalement différentes : la bande est quelquefois lue à une autre vitesse. Par exemple, la chanson She's Leaving Home a été mixée en mono à une plus grande vitesse que sur l'enregistrement original et joue donc sur un tempo plus rapide[35]. Inversement, la version mono de Lucy in the Sky with Diamonds est considérablement plus lente que sur la version stéréo et comporte plus d'effets sonores.

Des variations apparaissent aussi sur la version en CD de l'album. Les cris de McCartney à la fin de la reprise de Sgt. Pepper peuvent être très bien entendus dans la version mono, mais sont presque inaudibles dans la version stéréo. Certains croient entendre « Paul is a dead man, he's really really dead » puis une partie inintelligible et la phrase « let you know » en lecture accélérée. La version mono de la chanson comporte une batterie qui ouvre la chanson avec plus de présence et de force. Le fameux segue à la fin de Good Morning Good Morning où le cri du coq, qui devient un son de guitare sur la version stéréo, est placé à un temps différent sur la version mono et cet effet disparaît. D'autres variations entre les deux mixages incluent un rire plus fort à la fin de la version mono de Within You Without You et une fin froide et sans écho sur la version mono de Being for the Benefit of Mr. Kite!.

Sur les premiers pressages mono de l'album, juste après A Day in the Life, le dernier morceau, un sillon sans fin, c'est-à-dire revenant sur lui-même, pouvait être entendu sur les platines manuelles. Il l'est à nouveau depuis la réédition de l'album en disque compact où on l'entend se répéter une dizaine de fois avant de fondre en fermeture. Une fausse légende affirme que les Beatles disent « I never know the end » (« je ne connais jamais de fin »). Le groupe prononce deux ou trois phrases. Une première phrase en premier plan pouvant être entendue aussi bien à l'endroit qu'à l'envers, disant quelque chose comme « He never kissed me any other way / is he any other way » ou encore « it will be like this again » dans un sens, et dans l'autre « very soon ». La deuxième phrase, en arrière-plan, est enregistrée à l'envers et seule sa deuxième partie est compréhensible : « Supermen ». Quelqu'un a suggéré à Paul McCartney que l'on entendait « We fuck like Supermen », ce qui l'a fait beaucoup rire. Ce sillon a alimenté de nombreuses spéculations participant à la légende des Beatles. C'est leur premier album publié à l'identique en Amérique du Nord par Capitol Records mais le montage sonore du sillon final n'est pas inclus. La bande maîtresse monophonique est envoyée aux États-Unis le pour commencer la production des disques, le jour même où le montage sonore est enregistré. Le lendemain, la bande stéréo est à son tour livrée mais le montage final n'est pas encore prêt[36]. Il sera inclus sur la compilation américaine Rarities publiée en 1980.

Pochette

La pochette de l'album est sans doute l'une des plus célèbres de l'histoire de la musique ; le montage élaboré de la photo de couverture, la photographie des « Fab Four » s'étalant sur les deux à-plats intérieurs, le visuel du verso de la couverture avec les paroles des chansons et enfin la planche à découper uniface qui y est insérée. De plus, dans les premières éditions britanniques, on fabrique une pochette de protection du disque vinyle format 33 tours possédant un design inédit.

Image externe
Pochette de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band

Le visuel de couverture

La couverture de l'album a été réalisée par les artistes anglais Jann Haworth et Peter Blake. Il ne s'agit pas ici d'un photomontage, mais bien d'une photo du groupe au milieu d'une installation composée de personnages imprimés grandeur nature sur du carton taillé, de statues et d'objets, devant un fond bleu ciel. Ce diorama se décompose en trois plans : le premier est constitué principalement d'un massif de fleurs dans lequel est inséré un assemblage d'objets (plantes vertes, instruments de musique, figurines, etc.) ; le deuxième plan montre les quatre Beatles accompagnés de six mannequins en cire, deux « sculptures molles » et quatre figures cartonnées découpées en taille réelle ; le dernier assemble sur plusieurs rangées de découpes grandeur nature une cinquantaine de portraits de personnages plus ou moins célèbres, trois têtes de cire, ainsi qu'un palmier artificiel.

un très grand décor en bord de rue représentant la pochette de l'album
Décor à Londres en 2017, pour les 50 ans de la sortie de l'album.

La réalisation de la pochette nécessite un travail de composition important, dû à Peter Blake, l'un des pères du pop art, et à Jann Haworth, alors son épouse (et fille de Ted Haworth, important directeur artistique de studios cinématographiques qui l'a initiée aux techniques des décors de cinéma). La production est initiée par le collectionneur d'art Robert Fraser, proche ami du groupe, et le photographe Michael Cooper est choisi pour prendre les photos de l'installation, assisté de Nigel Hartnup, Trevor Sutton et Andrew Boulton[37]. La direction artistique est effectuée par le photographe américain Al Vandenberg[38]. Neil Aspinall et Mal Evans sont chargés d'aller dans diverses librairies et bibliothèques chercher l'image des différents personnages[39]. La préparation du décor nécessite deux semaines de travail. Le graphiste britannique Gene Mahon, qui dessinera quelques mois plus tard le logo d'Apple Corps, procède au montage des agrandissements photo que Nigel Hartnup et Jann Haworth coloriseront avec des teintures[37]. La session de photos elle-même dure plusieurs heures, le au studio du 4 rue Chelsea Manor à Londres[40]. Le coût final de cette pochette s'élève à 2 868 £, soit environ cent fois le coût habituel à l'époque[41],[18].

À l'instar de celle de leur précédent album, Revolver en 1966, la pochette reçoit le prix Grammy dans la catégorie arts graphiques[42]. Jann Haworth et Peter Blake ne reçoivent qu'un forfait de 200 £ sans droits d'auteur prévus (en dépit de leur signature sur la planche à découper), fait qui contrarie toujours ce dernier : « Même les responsables de l'arrangement floral furent mieux payés »[43],[44].

Au centre de ce visuel se trouvent les Beatles, chacun vêtu d'un uniforme de parade d'une couleur différente, se tenant debout, réunis derrière une grosse caisse de fanfare militaire. Sur la peau de celle-ci figure le titre de l'album, prenant la forme d'un logo conçu par l'artiste Joe Ephgrave[d]. Cet artiste de fêtes foraines, un ami de Jann Haworth et de son père, a conçu deux modèles disposés sur chacune des membranes de la caisse[45]. Sur le premier cliché pris lors de cette journée, celle-ci est inversée pour montrer le design alternatif. C'est la seule fois que l'on peut voir cette face lors de cette séance photo[46], [e]. À leurs pieds, au milieu du massif paysagé, des jacinthes rouges forment le mot « Beatles » en lettres capitales[18].

Cette pochette présente une vraie rupture avec les précédents albums car ici, chaque Beatle a sa propre coiffure, son propre costume, sa propre identité mais tous portent la moustache[5]. Le contraste est accentué par la présence, à leurs côtés, de statues de cire en habits sombres à l'effigie des « anciens Beatles » en pleine beatlemania, empruntées au musée Madame Tussauds à Londres. C'est aussi la première fois que l'on voit, sur une pochette d'album officiel des Beatles, Lennon porter des lunettes. Myope depuis au moins l'âge de sept ans, il trouvait que les lunettes ne lui allaient pas[47]. Il doit cependant porter des lunettes rondes de type Windsor (en) pour son rôle du soldat Gripweed dans le film How I Won the War tourné à la fin de l'année 1966[48] ; il en fait dès lors sa « marque de fabrique ». Le très fort décalage entre l'image classique des « Fab Four » et de leurs alter ego, les concepteurs de cet album[18], est vu par certains fans comme l'annonce d'une rupture proche, qui n'interviendra cependant que trois ans plus tard[15].

Célébrités présentes sur le visuel de couverture

un décor en trois dimensions cartonné reprenant l'illustration de la pochette
Décor installé dans le musée The Beatles Story à Liverpool.

Une particularité remarquable de ce visuel réside dans la quantité et la diversité des personnages que l'on peut voir aux côtés des Beatles et derrière eux ; en effet, la pochette se présente comme un « portrait de famille », sur lequel apparaissent les personnages à qui ils veulent rendre hommage « sans qui les Beatles n'auraient pas été les Beatles »[18]. Ainsi, on peut y retrouver tout en haut le portrait d'Edgar Allan Poe — à qui il sera plus tard fait référence dans les paroles de I Am the Walrus —, ou encore Bob Dylan — chanteur admiré par le groupe qui leur a fait découvrir la marijuana lors de leur tournée américaine de l'été 1964 —, et enfin Lewis Carroll — dont les écrits inspirèrent la rédaction des paroles de Lucy in the Sky with Diamonds. Pourtant, Lennon et McCartney ne soumettent en tout qu'une vingtaine de personnages, Harrison, six gourous dont quatre sont retenus, tandis que Ringo Starr ne fait aucune proposition[18],[f]. Le reste des personnages est choisi par Blake, Haworth et Fraser. Curieusement, Elvis Presley (présence trop importante d'après McCartney[41]), Little Richard, Chuck Berry, et Buddy Holly, quatre influences majeures du groupe[49], n'y figurent pas.

La mise en scène rappelle une photographie de l'orchestre de Jim McCartney, le père de Paul, qui pose autour d'une grosse caisse. De plus, la pochette d'un E.P. suédois produit en 1964 par Mercblecket, un orchestre d'étudiants, reprenant quatre tubes des Beatles, a comme pochette la photo des membres du groupe portant des uniformes et posant autour d'une grosse caisse. À l'arrivée des Beatles à l'aéroport de Stockholm en juillet, l'orchestre est présent et offre à Paul McCartney le disque en question[50].

Voici la liste des célébrités qui apparaissent sur le diorama de la pochette de l'album, rang par rang, de haut en bas, en partant de la gauche.

Au rang supérieur, on voit le gourou Sri Yukteswar Giri[g], Aleister Crowley (occultiste), Mae West (actrice), Lenny Bruce (humoriste), Karlheinz Stockhausen (compositeur), W. C. Fields (comédien), Carl Gustav Jung (psychologue), Edgar Allan Poe (écrivain), Fred Astaire (acteur et danseur), Richard Merkin (artiste), une Vargas Girl (dessin de Vargas), Huntz Hall (acteur)[h], Simon Rodia (concepteur des Watts Towers) et Bob Dylan (auteur-compositeur-interprète).

Au second rang, on trouve Aubrey Beardsley (illustrateur et dandy du XIXe siècle), Robert Peel (Premier ministre britannique du XIXe siècle), Aldous Huxley (écrivain), Dylan Thomas (poète gallois), Terry Southern (écrivain américain), Dion DiMucci (chanteur américain), Tony Curtis (acteur), Wallace Berman (artiste plasticien américain), Tommy Handley (humoriste), Marilyn Monroe (actrice), William S. Burroughs (écrivain), le « gourou immortel » Sri Mahavatar Babaji, Stan Laurel (acteur), Richard Lindner (artiste de New-York), Oliver Hardy (acteur), Karl Marx (philosophe politique), H.G. Wells (écrivain), le gourou Sri Paramahansa Yogananda, James Joyce (romancier et poète), pratiquement caché à côté d'une tête de mannequin anonyme portant un chapeau rayé.

photo en noir et blanc d'une petite fille blonde la tête appuyée sur la main
On peut voir trois fois l'effigie de l'actrice Shirley Temple sur la pochette.

Au troisième rang, on aperçoit Stuart Sutcliffe (ex-Beatle), un autre mannequin non identifié portant un chapeau vert, Max Miller (comédien), une Petty Girl au chapeau mauve (par l'artiste George Petty), Marlon Brando (acteur)[i], Tom Mix (acteur de Western), Oscar Wilde (écrivain), Tyrone Power (acteur), Larry Bell (artiste peintre), David Livingstone (explorateur)[j], Johnny Weissmuller (nageur et acteur), Stephen Crane (écrivain américain) presque caché derrière la main levée d'Issy Bonn (comédien), George Bernard Shaw (écrivain)[k], H. C. Westermann (sculpteur) derrière la plume du chapeau d'Harrison, Albert Stubbins (footballeur de Liverpool), le gourou Sri Lahiri Mahasaya, Lewis Carroll (écrivain) et la tête en cire de Lawrence d'Arabie (officier et écrivain)[l],[51].

Au-devant, se trouvent : une statue de cire du boxeur américain Sonny Liston, une autre découpe de Petty Girl cette fois au chapeau bleu, les statues de cire des quatre Beatles habillés de noir[m],[52] avec, à peine visible derrière Lennon, le visage de Shirley Temple ; les Beatles en chair et en os posant avec leurs costumes de parade colorés (Lennon, Starr, McCartney et Harrison tenant respectivement un cor d'harmonie, une trompette, un cor anglais et un piccolo), puis les figures découpées de l'acteur et chanteur d'origine canadienne Bobby Breen, de l'actrice allemande Marlene Dietrich habillée en jaune, et, en plus petit, de nouveau Shirley Temple devant la découpe d'un soldat anonyme du Royal Antediluvian Order of Buffaloes[n] et à côté de la statue de cire de l'actrice Diana Dors. À l’extrême droite on voit la poupée en chiffon d'une fillette, encore une fois sous les traits de Shirley Temple[53],[o], portant le pull rayé d'Adam Cooper[51], le fils du photographe, où est inscrit sur le devant « Welcome The Rolling Stones » et sur les manches « Good Guys » (« Bienvenue les Rolling Stones - Bons gars »). Celle-ci est assise sur les genoux d'une autre « sculpture molle » représentant une vieille dame (The Old Lady[54], 1965). Ces deux poupées ont été conçues par Jann Haworth[53],[p].

Célébrités non incluses ou cachées

Pour diverses raisons, d'autres célébrités initialement prévues sur la pochette en sont absentes. C'est notamment le cas de trois personnages que John Lennon avait souhaité faire apparaître : Jésus-Christ (exclu après la célèbre phrase controversée prononcée à son sujet par le Beatle), Gandhi (présent dans la photo originale mais effacé parce que la maison de disques EMI pensait que sa présence choquerait la communauté indienne) et Adolf Hitler (son effigie a été produite mais rapidement retirée après discussion entre les personnes présentes lors de la séance photo)[55]. L'image de l'acteur Leo Gorcey, dans son rôle de Slip Mahoney des Bowery Boys[56], a elle aussi été effacée en postproduction lorsqu'il a demandé d'être rémunéré[57].

Présents dans le montage, les acteurs Timothy Carey et Bette Davis, cette dernière dans son rôle d'Élisabeth Ire du film The Virgin Queen[58], sont cachés par Harrison tandis que le physicien Albert Einstein, duquel on ne voit que les cheveux, est derrière l'épaule droite de Lennon[59]. Ces trois personnalités et les deux autres, qui ont été effacées en post-production, reprennent leur place sur les pochettes des disques deux, trois et quatre de la réédition du 50e anniversaire. Mais une photo des acteurs Sophia Loren et Marcello Mastroianni tirée d'une scène du film Mariage à l'italienne reste cachée derrière les statues de cire des Beatles[46].

Les costumes

un uniforme de parade vert clair exposé dans une vitrine, guitare électrique au 1er plan
Costume de John Lennon pour Sgt. Pepper exposé au Rock and Roll Hall of Fame à Cleveland, Ohio.

Sur cette pochette, chacun des Beatles est vêtu d'un uniforme de parade d'inspiration militaire, période edwardienne en satin, d'une couleur extrêmement vive et personnalisée à la teinture fluorescente. John Lennon porte un costume vert et jaune, Paul McCartney est vêtu de bleu, George Harrison de rouge et Ringo Starr de rose. Ces uniformes, fabriqués par la firme M. Berman Ltd[41], mais conçus par le couturier d'origine mexicaine Manuel Cuevas[60] connu pour avoir dessiné des costumes de scène pour de nombreux chanteurs tels Elvis et Johnny Cash[61],[q], comportent aussi des insignes particuliers à chaque membre : Lennon arbore les armes royales du Royaume-Uni sur sa manche droite et les médailles militaires du grand-père de Pete Best, empruntées à sa mère Mona, au-devant, à gauche, à peine visibles. Harrison et McCartney portent leurs médailles de l'Ordre de l'Empire britannique, qui leur ont été données par la reine Élisabeth en 1965[62]. Un écusson de la police provinciale de l'Ontario portant les initiales « O.P.P. » (pour Ontario Provincial Police), est apposé sur la manche gauche de McCartney. En 1969, lors de la propagation d'une rumeur supposant que ce dernier était mort, on a prétendu que c'était « O.P.D. » qui était inscrit sur cet écusson, soit « Officially Pronounced Dead » (« officiellement déclaré mort »)[63],[64].

Les costumes de scène gris que portent les statues de cire du groupe sont inspirés d'un design de Pierre Cardin[65] et fabriqués par Douglas Millings de l'entreprise de tailleurs DA Millings and Son de Londres[66].

Les autres visuels

Aux pieds des Beatles, on voit sur la pochette du disque un certain nombre d'objets parmi les fleurs et les plantes en pots. De gauche à droite, on distingue : un boa violet, un nain de jardin (devant un massif de jacinthes bleues), un narguilé, un fukusuke (souvenir de Lennon de la tournée au Japon[67]), une figurine de Blanche Neige, un euphonium, un trophée[r], un buste (qui vient des jardins du domaine de Lennon[s],[46]), un petit poste de télévision Sony (acheté par McCartney au Japon[67]), une figurine féminine, la céramique mexicaine dite de l'Arbre de vie[t], une petite statue de pierre (sous le pied gauche de la poupée en chiffon) et, enfin, au premier plan, la statuette d'une divinité indienne, Lakshmi entourée de fleurs rouges et blanches[68]. Des jacinthes rouges sont disposées de façon à écrire le mot « Beatles », des jaunes placées en forme de guitare et finalement un autre petit massif de fleurs blanches, bleues, rouges et jaunes en forme d'étoile.

La grosse caisse, sur laquelle est peint le titre du disque, est celle du Régiment Essex Yeomanry, un régiment de cavalerie, débarqué au Havre en , et qui aura tout de suite été plongé dans l’horreur de la Première Guerre mondiale avec ses chevaux. Membre de cette unité, Henry Harrison, le grand-père de George[69], avait succombé au premier jour de la bataille de Loos-en-Gohelle, le . Le nom de cette bataille figure en toutes lettres sur le fût avec d'autres batailles de la Somme[70]. En 1964, Ringo Starr portait cette grosse caisse pendant que le reste du groupe posait avec des cornemuses lors d'une séance photo dans les jardins de l'Ambassador's Club à Londres[71],[72]. Une de ces photos a été utilisée pour deux albums compilations d'Allemagne de l'Est publiés par le label Amiga, le premier en 1965 et l'autre en 1983[73].

Pour la seconde fois, après Beatles for Sale, la pochette du 33 tours est double et peut s'ouvrir comme un livre, faisant apparaître plein cadre sur fond jaune uni une photo plus resserrée du groupe toujours en uniforme et assis par terre[u], qui permet l'insertion d'un supplément[18]. À l'origine, le groupe avait pour projet d'y inclure plus d'images, des crayons de couleurs ou des pin's. Cependant, face au coût potentiel d'une telle opération, la production se résigna à n'inclure qu'une simple planche uniface d'accessoires à découper, signé par Blake et Haworth, et numérotés en un encadré descriptif intitulé Sgt. Pepper Cut-Outs. Parmi ces cinq accessoires, on trouve dans l'ordre : une moustache postiche, une carte postale figurant un militaire et légendée Sgt. Pepper, une paire de chevrons qui marquent le grade de sergent à appliquer sur ses manches, deux badges (le logo de l'album et le portrait du sergent), et enfin un portrait « présentoir » des Beatles. Sous cette photo du groupe, on voit un arc de cercle (rattaché à la partie à plier) sur lequel est écrit « Sgt Peppers Band » (encore sans l'apostrophe du cas possessif) avec des lettres décorées d'anciennes photos de visages de femmes. Bien que la légende, présente sur les rééditions du disque, indique que le portrait de la carte postale est inspiré du buste placé aux pieds de Harrison sur la couverture du disque, ce personnage est en fait un dessin du major général James Melvin Babington, du 16th The Queen's Lancers de la première cavalerie postée en Afrique du Sud lors de la seconde guerre des Boers, tel qu'il figure sur son portrait officiel[74].

Photo noir et blanc de deux jeunes femmes posant en tenue de couturier d'avant-garde, années 60
Josje Leeger et Marijke Kooger, du collectif The Fool, en 1965.

Le verso de la pochette comporte une autre innovation : aucun album n'avait auparavant inclus les paroles des chansons[18],[75]. Sur cette face de la pochette, on retrouve une autre photographie des Beatles portant leurs costumes de parade militaire, où McCartney est vu de dos, ce qui alimentera la rumeur de sa mort.

Enfin, pour les premières éditions, le disque vinyle lui-même était proposé dans une pochette de protection imprimée d'un motif dégradé de rouge[76] dessinée par le collectif néerlandais The Fool. Ce design fut intégré au livret de la réédition du 20e anniversaire et on le retrouve aujourd'hui sur les pages collées à l'intérieur de la couverture rigide du livre accompagnant la réédition 50e anniversaire. Ce duo d'artistes, Marijke Koger et Simon Posthuma, avait aussi créé un dessin pour l'intérieur de la pochette mais celui-ci a finalement a été abandonné. The Fool créera plus tard l'illustration psychédélique qui couvrira, pour quelques mois seulement, les trois étages de l'édifice abritant la boutique Apple sur Baker Street à Londres[77].

Réception

photo d'un homme, la soixantaine, parlant dans un micro
Le critique musical Richard Goldstein en 2015.

À sa sortie, Sgt. Pepper reçoit un accueil très favorable des critiques et du public. Les analyses de l'album paraissant dans les journaux et magazines musicaux en , immédiatement après son lancement, sont généralement positives. Le critique du Times Kenneth Tynan décrit Sgt. Pepper comme « un moment décisif dans l'histoire de la civilisation occidentale »[78].

Parmi les critiques défavorables, Richard Goldstein, du New York Times, écrit : « Comme un enfant attendu, Sergeant Pepper est gâté. Il présente des cors et des harpes, des quartets d'harmonica, plusieurs bruits d'animaux, et un orchestre de 41 musiciens », ajoutant que « c'est un album d'effets sonores, superbe mais en définitive frauduleux »[78],[79]. Cette critique valut à Goldstein de recevoir plusieurs lettres furieuses[78]. D'un autre côté, Goldstein a décrit la chanson A Day in the Life comme « une excursion morbide dans la musique émotive avec de bonnes paroles », qu'elle « reste la plus importante chanson du couple Lennon/McCartney, et qu'elle est un évènement pop historique »[79].

Le musicien Frank Zappa a accusé les Beatles d'avoir utilisé l'esthétisme du Flower Power à des fins mercantiles, déclarant dans le magazine Rolling Stone qu'ils « étaient là juste pour l'argent ». Cette sentence est plus tard devenue le titre de l'album de son groupe The Mothers of Invention, We're Only in It for the Money, dont la pochette parodie celle de Sgt. Pepper. Ironiquement, lorsque l'enregistrement de Sgt. Pepper a été terminé, McCartney a dit : « Cet album sera notre Freak Out! », en référence au premier album de Zappa (1966), considéré par beaucoup de personnes comme un des premiers albums-concept.

La durée de présence de l'album dans les charts britanniques et américains est phénoménale. En Grande-Bretagne, il entre à la 8e position avant même sa sortie et atteint la première place la semaine suivante où il reste pendant 23 semaines consécutives. Il est ensuite détrôné par la bande sonore du film La Mélodie du bonheur. Aux États-Unis, l'album reste 15 semaines numéro 1[21]. Lors de la réédition en CD de l'album en 1987, il atteint la troisième place. En , le CD est réédité pour le 25e anniversaire de l'album, et atteint la sixième position. En 2007, à l'occasion des 40 ans de sa parution, Sgt. Pepper entre à nouveau dans les charts à la 47e place. Il atteint les première et troisième positions en Grande-Bretagne et aux États-Unis à la suite de son remixage pour le cinquantième anniversaire de sa sortie en 2017[80]. En tout, à ce jour, l'album a passé 269 semaines dans les charts britanniques[81].

En 1968, Sgt. Pepper est le premier album rock à gagner le Grammy Award de l'album de l'année. Les ventes aux États-Unis totalisent 11 millions d'albums vendus. Il se vend à 32 millions d'exemplaires à travers le monde[82],[83]. L'album figure sur bon nombre de listes des meilleurs albums rock : le magazine Rolling Stone l'a placé en tête de sa liste des 500 meilleurs albums de tous les temps[84],[v], VH1 en dixième position[85], tandis que Bill Shapiro le compte parmi les cent plus grands albums (liste non numérotée)[86]. En 1997, Sgt. Pepper est nommé plus grand album de tous les temps dans la liste Music of the Millennium[87]. En 1998, le magazine Q le place en septième position[88]. Selon le site Acclaimedmusic.net, l'album est cinquième sur la liste des albums les plus acclamés de tous les temps par la critique[89].

Sgt. Pepper est sélectionné en 2004 pour figurer au Registre national des enregistrements (National Recording Registry) de la Bibliothèque du Congrès américain[90].

Pour un grand nombre de spécialistes en « beatlologie », Sgt. Pepper reste le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre[91].

L'été de l'amour (Summer of Love)

Les Beatles et leur évolution sur le plan personnel et artistique ont également joué un rôle dans la portée qu'a eu le Summer of Love. L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band sort le en Europe et le lendemain aux États-Unis. Par ses influences psychédéliques, ses instruments indiens, sa pochette aux couleurs vives, l'album synthétise l'essence même du Summer of Love, même si seules quatre chansons « font effectivement référence aux bouleversements dus à l'émergence de cette nouvelle culture au sein de la jeunesse » : Lucy in the Sky with Diamonds, She's Leaving Home, Within You Without You et A Day in the Life[15].

Une copie du disque, achetée en Europe et importée par une hôtesse de l'air le , est présentée en boucle de 14 heures à 2 heures du matin, au Pavillon de la jeunesse lors de l'Expo 67 à Montréal. Des centaines de personnes peuvent l'écouter 24 heures avant sa sortie officielle en Amérique du Nord[92].

À cette époque, les Beatles ont dépassé leur image de « bons garçons », et le , à Our World (en), la première émission en mondovision, leur chanson All You Need Is Love (qui ne figure pas sur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band), écoutée dans le monde entier, insiste sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture.

Allusions à la drogue

photo en sépia du XIXe siècle d'un jeune homme assis, pensif
Lewis Carroll, source d'inspiration pour John Lennon, apparaît au troisième rang sur la pochette.

Parallèlement au caractère excentrique des images de la pochette (costumes militaires extravagants entre autres) et au foisonnement exubérant des arrangements psychédéliques[93], l'allusion à la drogue qui apparaît évidente pour la plupart des observateurs de l'époque est le texte surréaliste et surtout les initiales (LSD) de la chanson Lucy in the Sky with Diamonds. Mais son auteur, John Lennon, explique qu'en fait il est parti d'un dessin que son fils Julian, alors âgé de quatre ans, a rapporté de sa classe de maternelle en lui expliquant qu'il avait dessiné sa copine Lucy O'Donnell « dans le ciel avec des diamants »[15]. Le compositeur, qui cite aussi Lewis Carroll et son œuvre Alice au pays des merveilles comme source d'inspiration, se dit le premier étonné de l'interprétation qui est faite de son titre[5].

Lennon et McCartney écrivent ensemble la dernière phrase avant la montée orchestrale dans A Day in the Life, « I'd love to turn you on » (qui se traduit soit par « J'aimerais te brancher », ou « J'aimerais t'allumer »), qui fait scandale pour sa connotation et provoque son interdiction sur la radio britannique[15].

L'héroïne joue également un rôle dans l'interdiction de deux autres chansons de l'album à l'antenne : Fixing a Hole — dont le titre supposerait que le chanteur se fait un « fix », alors que McCartney parle seulement de « boucher un trou » dans le plafond d'une ferme en mauvais état — et Being for the Benefit of Mr. Kite! à cause du personnage Henry the Horse, puisque « horse » signifie héroïne en argot anglais. Ce sont pourtant des interprétations totalement erronées de la part des « autorités compétentes »[15].

Pour les marchés de l'Asie du Sud Est, de la Malaisie et de Hong Kong, EMI est contraint de publier une version modifiée de l'album. Les chansons With a Little Help from My Friends, Lucy in the Sky with Diamonds et A Day in the Life, supposées faire allusion à la drogue, sont remplacées par The Fool on the Hill, Baby You're a Rich Man et I'm the Walrus (sic) tirées du double EP Magical Mystery Tour. En 1977, la Corée supprimera Lucy in the Sky with Diamonds et A Day in the Life pour la même raison, cette fois sans les remplacer[94].

Liste des chansons

Toutes les chansons sont écrites et composées par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.

Personnel

The Beatles

Musiciens additionnels

Rééditions

Édition 20e anniversaire

Ce disque a été réédité en CD la première fois simultanément à son 20e anniversaire, le . Lors de cette réédition de tous les disques du groupe en ce format durant l'année, l'album est le seul qui possède des suppléments. Une jaquette de carton tient le boîtier « jewel » et un livret accompagnateur. Celui-ci comprend une citation de George Martin, un texte et des notes sur l'enregistrement de toutes les chansons par Mark Lewisohn (non crédité à l'époque ; seul son livre (en), d'où le texte est tiré, l'est), un texte de l'artiste Peter Blake, une légende pour identifier les personnages, plusieurs nouvelles photos, les paroles des chansons et finalement, les dessins de la planche à découper placés sur quatre pages repliées de la couverture. Inséré dans la partie avant du boîtier sur une feuille recto-verso, on revoit la photo de la pochette et à l'endos, une reproduction de celle-ci mais n'affichant que le contour des personnages numérotés pour accompagner la légende[95]. Sur l'endos du boîtier et de la jaquette, on voit la photo du groupe, où McCartney est de dos, sous la liste des chansons et à gauche des détails techniques de la publication. De l'encre rouge est utilisée pour l'identification sur le disque lui-même[96].

Le documentaire It Was Twenty Years Ago Today (en) qui étudie le Summer of Love et la place du disque à cette époque sort simultanément à cette réédition[97].

Édition de 2009

Comme tous les autres disques cette fois, la remastérisation du élimine les boîtiers en plastique pour des pochettes cartonnées qui s'ouvrent en trois parties : à droite se trouve une pochette pour y insérer le disque et à gauche un repli pour le livret. Toutes les photos de la version originale s'y trouvent en plus de plusieurs autres. McCartney est l'auteur d'un texte d'introduction et les autres de l'édition précédente y sont inclus (cette fois Lewisohn est crédité). On y retrouve encore la légende pour la photo de couverture, les paroles et la planche à découper, cette fois reproduite à l'identique de l'originale. Comme sur tous les autres titres de la réédition, deux nouveaux textes sont inclus, un sur l'historique du disque (par Kevin Howlett et Mike Heatley) et l'autre sur l'enregistrement de l'album (par Allan Rouse et Howlett) et l'étiquette du label original, celle-ci « Parlophone », est imprimée sur le disque[98].

50e anniversaire

Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band Anniversary Editions

Album de The Beatles
Sortie
Format CD, 33 tours
DVD ou Blu-ray
Producteur Giles Martin
Label Apple Records

Albums de The Beatles

Le , des éditions du 50e anniversaire sont publiées[99] ; une version Super Deluxe avec six disques (comprenant un DVD et un Bluray) et un livre à couverture rigide de 114 pages, une version Deluxe comprenant deux disques et finalement l'album seul remixé par Giles Martin et Sam Okell[100]. Ce disque a retrouvé la première position des palmarès britannique pour la semaine du 2 au [101] et la troisième place du Billboard 200 aux États-Unis[80].

Album original remixé

L'album original est remixé par le producteur Giles Martin (le fils du producteur des Beatles) et l'ingénieur de son Sam Okell aux studios Abbey Road, les mêmes qui ont remastérisé et modernisé le son de la compilation 1 en 2015. Cette nouvelle version stéréo est calquée en grande partie sur la version originale mono qui a été effectuée par George Martin en 1967 en présence du groupe[102]. On utilise cette fois les bandes maîtresses quatre pistes originales, qui avaient dû être recopiées à l'époque sur une ou deux pistes d'un autre magnétophone pour permettre des enregistrements supplémentaires, selon la technique dite du « bouncing down ». Cela permettait de rajouter d'autres voix ou instruments mais avait comme résultat de dégrader la qualité du son[103].

La nouvelle version de cet album est mise sur le marché en CD ou en téléchargement. Deux versions en vinyle 180 grammes noir, ou en picture-disc, seront aussi disponibles le [104].

Version Deluxe

Cet album double inclut l'album original remixé en plus d'un second disque avec des versions primitives de ces séances d'enregistrement présentées dans le même ordre que les chansons sur l'album y compris un montage inédit de A Day in the Life qui inclut des voix fredonnant à l’unisson la note mi en finale. De plus, les chansons Strawberry Fields Forever et Penny Lane, enregistrées à la même époque mais sorties en single, ont été rajoutées. La première avec le mixage qui accompagnait la réédition du film promotionnel sur le disque 1+, publiée en 2015, et l'autre avec un tout nouveau mixage sur lequel les quatre partitions de piano ont été séparées[105]. On y retrouve aussi les deux versions originales de Strawberry Fields Forever et l'enregistrement des quatre partitions de piano de Penny Lane.

Cette collection est disponible en CD, en vinyle 180 grammes ou en téléchargement.

une vieille affiche de cirque en noir et blanc
Un fac-similé de l'affiche qui inspira les paroles de Being for the Benefit of Mr Kite! fait partie de la réédition.

Version Super Deluxe

Cette version en six disques comprend encore l'album original remixé avec, cette fois, les versions inachevées sur deux disques. Tous les enregistrements du disque inédit précédent s'y retrouvent mais de nombreux autres ont été rajoutés. Cette fois, ces chansons sont présentées en ordre chronologique des enregistrements en studio. Le dernier CD renferme une remastérisation des mixages mono originaux avec des suppléments. Finalement, le disque Blu-ray possède des mixages audio son « DTS HD Master Audio 5.1 », « Dolby TrueHD 5.1 » et « LPCM Stéréo » et une version haute résolution audio (en) (96KHz/24bits). Le DVD possède un mixage « DTS 5.1 », « Dolby Digital 5.1 » et « LPCM Stéréo »[106]. Tous deux incluent un documentaire sur l'enregistrement du disque et trois vidéoclips. Une version en téléchargement est disponible le [104].

Les quatre CD possèdent des pochettes différentes ; le premier avec les photos recto-verso originales et les trois autres avec des clichés alternatifs. Les deux pochettes des DVD arborent chacune un des deux designs effectués par l'artiste Joe Ephgrave sur la peau de la grosse caisse. Les six disques, insérés dans une pochette dans le style du 33-tours original, un livre de 144 pages, la reproduction du poster promotionnel de l'époque, un fac-similé de l'affiche qui inspira la chanson Being for the Benefit of Mr. Kite! et les illustrations à découper du disque original sont placés dans un boîtier simulant la boîte de rangement de la bobine de la bande maîtresse de l'album. Sur l'édition canadienne du moins, des notes manuscrites à l'encre rouge y sont écrites en français. La boîte est recouverte d'une jaquette cartonnée avec la photo de la pochette présentée en trois dimensions par imagerie lenticulaire. Le boîtier de la version japonaise inclut un diorama en carton à monter et un poster supplémentaire[w],[107].

Le montage sonore Carnival of Light, enregistré lors des séances de Penny Lane, et la chanson Only a Northern Song, enregistrée après A Day in the Life[34] et qui n'a été publiée qu'en 1969 sur la bande son Yellow Submarine, n'ont pas été inclus.

Documentaire

Apple Corps a produit le documentaire Sgt. Pepper’s Musical Revolution écrit et présenté par le compositeur et animateur de télévision Howard Goodall[109]. Celui-ci est aussi l’auteur du chapitre du même nom du livre accompagnateur de la réédition Deluxe. L'émission télé d'une heure, réalisée par Francis Hanly, a été présentée sur la BBC au Royaume-Uni, sur la chaîne franco-allemande Arte en Europe continentale et sur PBS en Amérique du Nord mais n'a pas été incluse avec les rééditions.

Parodies, pastiches, reprises et hommages

photo couleur d'une parade dans un stade olympique, prise depuis le haut des gradins
Cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012, où il est fait référence à cet album des Beatles.

Trois jours seulement après la sortie de l'album, Jimi Hendrix entame son concert londonien par une reprise de la chanson titre Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, en présence des Beatles venus assister au concert[x].

Dans sa chanson How Do You Sleep? (Imagine, 1971), dans laquelle John Lennon s'en prend à son ex-partenaire[110], un pastiche de l'orchestre en préparation est entendu en ouverture et le premier vers est « So Sgt. Pepper took you by surprise » (« Alors Sgt. Pepper t'a pris par surprise »).

En 1978, un film titré du même nom que l'album sort en salle. Réalisé par Michael Schultz, il s'agit d'une comédie musicale, emmenée par Peter Frampton et les Bee Gees qui reprend un univers psychédélique inspiré de la pochette, les chansons de Sgt. Pepper (ainsi que d'autres albums des Beatles) sont reprises, surtout de façon disco, en vogue à cette époque. Aucun des Beatles n'est lié au projet mais George Martin a un rôle de conseiller musical et Billy Preston reprend Get Back. Le film est un fiasco[111],[112],[113].

Cet album a souvent été imité, voire repris dans sa totalité. Dès 1967, l'album est entièrement adapté par l'arrangeur et compositeur anglais de musiques de films Peter Knight, pour être joué par son orchestre, Peter Knight and His Orchestra, en conservant exactement le même titre. Auparavant, il avait sorti un simple avec la chanson Within You Without You. En 1988, le journal New Musical Express édite un album intitulé Sgt. Pepper Knew My Father, où les chansons sont interprétées par différents artistes tels Sonic Youth, The Fall ou Wet Wet Wet. En 1992, c'est le groupe américain Big Daddy, spécialisé dans la parodie, qui reprend le disque dans son intégralité, sous le titre abrégé de Sgt. Pepper's, sur le label Rhino Records. En 2009, les Easy Star All-Stars reprennent la totalité du contenu de Sgt. Pepper, en reggae, sous le titre Easy Stars Lonely Hearts Dub Band[114].

À noter également, la chanson La Génération du sergent Poivre de Michel Berger, sortie en 1976 sur son album Mon piano danse. Dans la version enregistrée en 1980 en public (Michel Berger au Théâtre des Champs-Élysées), l'introduction et le final de la chanson reprennent brièvement (instrumentalement) des chansons des Beatles (Eleanor Rigby et Yesterday).

Il est également fait référence à cet album lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012 mise en scène par Danny Boyle.

En 2017, le duo Palette-Swap Ninja (Dan Amrich et Jude Kelley) enregistre une version combinant les mélodies du disque avec le scénario du film Star Wars[115].

L'album est intégralement joué note pour note, selon les arrangements originaux et sur des instruments d'époque, par le tribute band néerlandais The Analogues pendant sa tournée de 2017, avec un concert au Ziggo Dome d’Amsterdam d’une capacité de 17 000 spectateurs le , jour du 50e anniversaire de la sortie de l'album[116].

À l'occasion de la Fête de la musique 2017 et du 50e anniversaire de la sortie de l'album, la radio FIP invite, lors d'un concert en direct, le groupe-tribute The Rabeats, accompagné d'un orchestre classique, afin de rendre un hommage à ce disque, ainsi qu'à Magical Mystery Tour sorti six mois plus tard pour les fêtes de fin d'année 1967[117].

Du au , pour les 50 ans de la sortie de l'album mythique des Beatles, Radio France présente une exposition-expérience à la Maison de la Radio à Paris[118].

Le dimanche , l'album est joué en concert à la philharmonie de Paris par entre autres Ed Harcourt, Carl Barât & Pete Doherty (The Libertines), Danny Goffey & Gaz Coombes (Supergrass), Steve Mason et Barrie Cadogan (Primal Scream)[119].

À Brest en France, un carrefour giratoire situé sur le port face à la salle de concert La Carène porte le nom de « Rond-point Sgt Pepper - Album des Beatles »[120].

Pochette

En 1968, Frank Zappa parodie la pochette de Sgt. Pepper avec son album We're Only in It for the Money (« Nous ne faisons ça que pour l'argent. »), créé avec son groupe les Mothers of Invention.

Les Bidochons — rebaptisés Beadochons pour l'occasion — pastichent aussi la pochette pour leur album 4 Beadochons dans le vent, composé de parodies de chansons des Beatles issues de différents albums. Elle est également moquée pour l'album Tropical Tribute to the Beatles. Le dessinateur Pierre Ouin en fait un pastiche dans le numéro 21 du journal Les Allumés du Jazz, avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy et leurs amis autour de la grosse caisse. Bien que le titre de l'album musical des Simpsons soit un calque de l'album blanc, la pochette du disque The Yellow Album (en) est un pastiche de Sgt. Pepper. Autre pastiche avec la première compilation Golden Throats qui contient des tubes interprétés (souvent de façon involontairement hilarante) par des acteurs (Mae West, Leonard Nimoy ou son compère William Shatner, qui chante justement Lucy in the Sky with Diamonds)[121]. Toutefois, ce n'est pas cette pochette qui sera la plus pastichée, mais celle d'Abbey Road (1969).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. En fait, ils ne joueront que Paperback Writer sur scène lors de leur tournée en Asie en 1966.
  2. Paul McCartney a affirmé : « Pet Sounds fut une source d'inspiration essentielle lors de l'élaboration de Sgt. Pepper... une influence majeure. Il reste l'un de mes albums préférés, simplement à cause de ses innovations musicales. Je pensais simplement : « Bon Dieu. C'est le meilleur album de tous les temps. Qu'allons-nous faire ? » » Source : David Leaf, 1990, p. 9, cité dans Christophe Pirenne, Le Rock progressif anglais (1967-1977), Paris, Librairie Honoré Champion, coll. « Musique - Musicologie », , 354 p. (ISBN 978-2-7453-1200-6), p. 69.
  3. Les possesseurs de platines automatiques n'entendent pas ce passage, puisque le bras se relève précisément avant d'atteindre cette position. Seuls les audiophiles possesseurs de platines manuelles peuvent le découvrir.
  4. Il omet l'apostrophe de la forme possessive dans le mot « Pepper's ».
  5. On peut maintenant voir les deux designs, une par pochette des disques vidéo de la réédition du 50e anniversaire. Source : L'édition du 50e anniversaire, Apple Records, 2017.
  6. Haworth affirme que le batteur aurait suggéré quelques personnages dont Issy Bonn. Source : issuu.com.
  7. À part Babaji qui est un personnage mythique et immortel, les trois autres gourous sont liés entre eux ; Giri avait comme maître Lahiri et comme disciple Yogananda. Source : Can't Buy Me Love: The Beatles, Britain and America.
  8. Dans son rôle de Sach Jones des films des Bowery Boys.
  9. Sous les traits de Johnny Strabler du film L'Équipée sauvage.
  10. D'après une photo prise lors de cette journée, on semble voir la tête en cire de Livingstone dans une caisse à côté de celle de T.E. Lawrence.
  11. Chris Shaw, dans sa page web consacrée à la recherche des sources des images de cette pochette, affirme que ceci est le buste en cire de George Bernard Shaw. Source : sgtpepperphotos.wordpress.com.
  12. On pense que neuf têtes de cire du musée Mme Tussauds ont été utilisées lors de cette journée ; les quatre Beatles, Sonny Liston, Diana Dors, T.E. Lawrence, David Livingstone, possiblement George Bernard Shaw et on peut voir sur une photo prise durant la journée, la statue de cire d'un nageur, fort probablement encore Johnny Weissmuller. Source : issuu.com.
  13. Les têtes ont ensuite été entreposées au musée mais perdues pendant plus de vingt ans. Mises en enchères en 2005, elles ont été adjugées pour 81 500 £. La tête de McCartney vue sur la pochette a disparu mais l'enchère offrait une autre tête confectionnée plus tard. Sources : (en) http://www.cnn.com/2005/SHOWBIZ/Music/10/28/beatles.waxworks/index.html.
  14. avec le numéro 1197 sur son couvre-chef.
  15. Certaines sources affirment que la poupée n'est pas une représentation de Shirley Temple. Source fab4art.com.
  16. Une autre de ses « sculptures molles » grandeur nature et en pieds, celle d'un cow-boy vêtu d'habits pâles, est visible hors-cadre dans les marges de certains clichés préparatoires, mais n'apparaît pas sur la pochette.
  17. Certaines sources affirment que les costumes ne sont pas l'œuvre de Cuevas. Source : (es) https://www.milenio.com/estilo/tin-hitler-iban-aparecer-sgt-pepper
  18. Qui été remis à Mona Best en remerciement pour le prêt des médailles de son père. Celles-ci et ce trophée se retrouvent au musée du Casbah Club. Source : (en) https://www.dailymail.co.uk/femail/article-6489647/Mona-Best-gave-Fab-Four-break-love-child-bands-manager.html
  19. On peut voir ce buste sur un cliché pris lors de la séance photo qui illustrera la pochette du disque Hey Jude.
  20. Décrite comme étant un chandelier mexicain dans la légende de la pochette des éditions CD de l'album.
  21. En 2017, cette photo a été réutilisée pour promouvoir le spectacle Love sur les étages supérieures de l'hôtel The Mirage à Las Vegas. Source https://www.shutterstock.com/image-photo/mirage-hotel-casino-las-vegas-evening-657269713.
  22. La liste de 2020 place l'album maintenant à la 24e position. Source : (en) https://www.rollingstone.com/music/music-lists/best-albums-of-all-time-1062063/outkast-aquemini-4-1063184/
  23. Une version couleur de l'affiche publicitaire Remember, Sgt. Pepper is the Beatles.
  24. Paul McCartney raconte l’anecdote lors d'un concert à Toronto, le  : https://www.youtube.com/watch?v=8Hr6Bb0cqdM.

Références

  1. (en) Jan Butler, « Album Art and Posters: The Psychedelic Interplay of Rock Art and Art Rock », dans Tim Shephard et Anne Leonard (dir.), The Routledge Companion to Music and Visual Culture, Routledge, (ISBN 978-0-415-62925-6 et 978-0-203-62998-7, lire en ligne), p. 180–187.
  2. (en) Carys Wyn Jones, The rock canon : canonical values in the reception of rock albums, Aldershot, Ashgate, , 169 p. (ISBN 978-0-7546-6244-0, lire en ligne), p. 49.
  3. (en) « 26 Albums With The Most Incredible Production », NME,‎ (lire en ligne).
  4. (en) John Covach, « Progressive Rock, "Close to the Edge," and the Boundaries of Style », dans John Covach et Graeme M. Boone (dir.), Understanding Rock: Essays in Musical Analysis, Oxford University Press, (ISBN 0-19-510004-2 et 0-19-510005-0, lire en ligne), p. 33–57.
  5. a b c d e f g h i et j Collectif, The Beatles Anthology, Seuil, (ISBN 2-02-041880-0).
  6. (en) Joe Goodden, « George and Pattie Harrison travel to India », sur The Beatles Bible (consulté le ).
  7. (en) Joe Goodden, « John Lennon flies to Hanover, Germany », sur The Beatles Bible (consulté le )
  8. (en) Joe Goodden, « John Lennon films How I Won The War in Spain », sur The Beatles Bible (consulté le ).
  9. (en) Joe Goodden, « The Family Way (Original Motion Picture Soundtrack) », sur The Beatles Bible (consulté le ).
  10. (en) Joe Goodden, « Paul McCartney meets Mal Evans in Bordeaux, France », sur The Beatles Bible (consulté le ).
  11. (en) « You Gave Me the Answer: Sgt. Pepper Special », sur Paul McCartney, (consulté le ).
  12. « Billy Pepper & The Pepperpots - Beat !!!!! More Merseymania », sur Discogs (consulté le ).
  13. (en) Geoff Emerick, Here, There and Everywhere : My Life Recording the Music of The Beatles, Gotham Books, , 400 p. (ISBN 1-59240-179-1), p. 132.
  14. « L'origine du Sgt. Pepper », sur Yellow-Sub (consulté le ).
  15. a b c d e f g h i j et k Steve Turner (trad. de l'anglais), L'Intégrale Beatles : Les Secrets de toutes leurs chansons [« A Hard Day's Write: The Stories Behind Every Beatles Song »], Paris, Hors Collection, , 284 p. (ISBN 2-258-06585-2), p. 133-156.
  16. (en) Josh K. Elliott, « Real Sgt. Pepper was straitlaced Canadian cop, no fan of The Beatles », sur CTV News, (consulté le ).
  17. a b c d e f g et h (en) Mark Lewisohn, The Complete Beatles Recording Sessions : The Official Story of the Abbey Road Years, Londres, Hamlyn, (ISBN 0-600-55784-7).
  18. a b c d e f g et h Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, The Beatles, 1987.
  19. (en) Aaron Krerowicz, « Did it Really Take 700 Studio Hours to Create Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band? », sur Aaron Krerowicz, professional Beatles scholar, (consulté le ).
  20. Elian Jougla, « La musique pop et son histoire », sur Piano Web (consulté le ).
  21. a b et c (en) Dave Rybaczewski, « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio. (consulté le )
  22. (en) John Burdick, « Meditation on the Monkees: Tribute to the Prefab Four at the Beverly », HV1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  23. Turner 1999, p. 134.
  24. (en) George Martin et William Pearson, Summer of Love : The Making of Sgt. Pepper, Londres, MacMillan, , 192 p. (ISBN 0-330-34210-X), p. 157.
  25. a et b Christophe Pirenne, Le Rock progressif anglais (1967-1977), Paris, Librairie Honoré Champion, coll. « Musique - Musicologie », , 354 p. (ISBN 978-2-7453-1200-6), p. 71-72.
  26. (en) Dave Rybaczewski, « Pages variées à consulter », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio (consulté le ).
  27. (en) Dave Rybaczewski, « When I'm Sixty-Four », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio. (consulté le ).
  28. (en) Dave Rybaczewski, « Only a Northern Song », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio. (consulté le ).
  29. (en) « A Million Volt Light And Sound Rave - APE: Artists Project Earth », sur apeuk.org (consulté le ).
  30. (en) « The Beatles – Million Volt Light & Sound Rave Poster », sur recordmecca.com (consulté le ).
  31. (en) Jordan Runtagh, « Beatles' Rare Fan-Club Christmas Records: A Complete Guide », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  32. a b et c (en) « Révolution en studio », sur Lucy in the Web, (consulté le ).
  33. (en) « Pop Music: The Messengers », Time Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. a et b (en) Dave Rybaczewski, « A Day in the Life », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio. (consulté le ).
  35. (en) Dave Rybaczewski, « She’s Leaving Home », sur Beatles Music History, DKR Products Toledo, Ohio. (consulté le ).
  36. Edition Deluxe du 50e anniversaire, The Beatles, Sgt. Pepper Arrives, Kevin Howlett.
  37. a et b (en) « Sgt Pepper Photos – Discovering the source photos for The Beatles' 1967 album Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band », sur sgtpepperphotos.wordpress.com (consulté le ).
  38. (en) « Al Vandenberg's Vibrant Celebration of London », AnOther,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  39. (en) Joe Goodden, « Mal Evans », sur The Beatles Bible (consulté le )
  40. (en) Joe Goodden, « 'Cover shoot for Sgt Pepper », sur beatlesbible.com (consulté le ).
  41. a b et c « Pop Art : The Cover of Sgt. Pepper / David Dunnico », sur Issuu (consulté le ).
  42. « Grammy Awards 1967 », infoplease.com (consulté le ).
  43. (en) Charlotte Higgins, « It was 37 years ago today, and Sgt Pepper cover has still failed to pay », The Guardian (consulté le ).
  44. (en) ABIGAIL CAIN, « How The Beatles Immortalized the Legacy of Pioneering British Pop Artist Peter Blake », ARTSY, (consulté le ).
  45. (en) « Jann Haworth: The forgotten creator of the Sgt. Pepper cover », BBC Arts,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  46. a b et c (en) Michael Mason, « The Sgt Pepper Album Cover Shoot Dissected », sur fab4art.com (consulté le ).
  47. (en) The Beatles: All These Years, Volume 1 – Tune In, Mark Lewisohn, Harmony Books, 2013, page 50.
  48. Steve Turner (en), Beatles '66: The Revolutionary Year, 2016, HarperCollins Publishers. (ISBN 0-062-4754-87)
  49. Jonathan Gould, Can't Buy Me Love: The Beatles, Britain and America, 2007, Crown Archetype. (ISBN 0-307-3533-70).
  50. (en) Roger Stormo, « The Daily Beatle » (consulté le )
  51. a et b « Rare Behind the Scenes Photos of The Beatles During Their Photo Shoot for Sgt. Pepper's Album Cover in 1967 », sur vintag.es (consulté le ).
  52. (en) « 273† : The Beatles waxwork heads from Sgt Peppers’ cover - Oct 27, 2005 », sur LiveAuctioneers (consulté le ).
  53. a et b (en) Ariel Scotti, « Beatles book goes behind the scenes of 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band' 50 years after album's release », NEW YORK DAILY NEWS,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  54. (en) Document photographique de la sculpture originelle, dans BBC Programmes Archives.
  55. Kevin Howlett, The Cover Story, tiré du livre accompagnateur de l'édition Deluxe du 50e anniversaire.
  56. (en) Rush Evans, « Sgt. Pepper – The album cover », Goldmine Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  57. (en) Olivia B. Waxman, « The Story Behind the Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band Album Cover », http://time.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  58. (en) « 'Bette Davis: 'The Virgin Queen' (Koster, 1955) », sur [1], (consulté le ).
  59. (en) raul, « The 5 Removed & Obscured Famous People On The Beatles “Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band” Album Cover », Feel Numb,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  60. (en) « The Guy Responsible for Some of the Most Iconic Looks in American Music is Mexican », sur we are mitú — business and entertainment, culture and sport, movies and music, (consulté le ).
  61. (en) Omar Villegas, « The Guy Responsible for Some of the Most Iconic Looks in American Music is Mexican », sur MITÚ (consulté le )
  62. (en) http://www.dailymail.co.uk/news/article-459090/Revealed-The-REAL-Sergeant-Pepper.html.
  63. (en) « Paul is Dead » - Sgt. Pepper's Front Cover Clues.
  64. (en) « The Costumer's Guide to Movie Costumes : The Beatles - Sgt Pepper », sur costumersguide.com (consulté le ).
  65. (en) « Who Dressed The Beatles? : Pierre Cardin, Douglas Millings and the Collarless Suit of the 1960s », sur Blogspot.ca (consulté le ).
  66. (en) Douglas Martin, « Dougie Millings, 88, the Tailor for the Beatles », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  67. a et b (en) « Beatles' 'Sgt. Pepper' album cover mystery a piece of Japanese history », sur The Japan Times (consulté le ).
  68. http://www.peppercover.com/
  69. (en) The Beatles: All These Years, Volume 1 – Tune In, Mark Lewisohn, Harmony Books, 2013, page 27.
  70. Gael Rivallain, « Amiens sur la grosse caisse de Sergent Pepper’s », Courrier Picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  71. Hubert Féret, « Quand la Grande Guerre rapproche Arras et lesBeatles ! », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  72. illustration découverte par Jean-Claude Hocquet.
  73. (en) « By Country / DDR », sur belgian-beatles-site.com (consulté le ).
  74. (en) Steve Marinucci, « Book Unveils Identity of Soldier Seen on Album Cover », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  75. (en) prénom nom, « Hearing 'Sgt. Pepper's' Then and Now », National Public Radio,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  76. L'ensemble de la pochette est visible sur (en) The Beatles-Collection, avec agrandissements possibles.
  77. Marijke Koger Dunham, « The Cover Story », tiré du livre accompagnateur de l'édition Deluxe du 50e anniversaire.
  78. a b et c (en) « Reactions to Sgt. Pepper »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur Icons (consulté le ).
  79. a et b (en) Richard Goldstein, « We Still Need the Beatles, but... », The New York Times,‎ ..
  80. a et b (en) Daniel Kreps, « On the Charts: 50 Years Later, Beatles' 'Sgt. Pepper' Back in Top Three », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  81. (en) « Sgt Pepper at 50: 12 awesome facts about The Beatles' iconic album », sur officialcharts.com (consulté le ).
  82. (en) Lee Zimmerman, « This Month in Music History: The Greatest Album Ever Made makes its debut », Goldmine,‎ (lire en ligne).
  83. (en) Keiron Pim, « Peter Blake and the Art of Rock and Roll », Eastern Daily Press,‎ (lire en ligne).
  84. (en) « 500 Greatest Albums of All Time - The Beatles », sur Rolling Stone, (consulté le ).
  85. (en) « Rock On The Net: VH1: 100 Greatest Albums », sur rockonthenet.com (consulté le ).
  86. (en) « Rocklist.net ... Bill Shapairo - The Top 100 Rock Compact Discs », sur rocklistmusic.co.uk (consulté le ).
  87. (en) « Rocklist.net...Channel 4/HMV best music of this millennium », sur rocklistmusic.co.uk (consulté le ).
  88. « Top 100 Greatest Music Albums », sur BestEverAlbums.com (consulté le ).
  89. (en) « Acclaimed Music », sur acclaimedmusic.net (consulté le ).
  90. (en) « 'Sgt. Pepper' enshrined », Associated Press, .
  91. Pierre Merle et Jacques Volcouve, Les Beatles, Solar, .
  92. Vanessa Guimond, « Expo 67: le lieu de toutes les découvertes », journaldemontreal,‎ (lire en ligne).
  93. « Sgt Pepper’s et les 10 disques psychédéliques qui ont marqué 1967 », sur ouest-france.fr (consulté le ).
  94. (en) Adam Forrest, « The Sgt. Pepper's Album », sur The Internet Beatles Album (consulté le )
  95. (en) « Sgt Pepper (Beatles) », sur albumlinernotes.com (consulté le ).
  96. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition 20e anniversaire, The Beatles, 1987.
  97. (en) « It Was 20 Years Ago Today 1987 », sur thevideobeat.com (consulté le ).
  98. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition de 2009, The Beatles, 2009.
  99. (en) Kim Carr, « These two iconic Beatles songs will FINALLY appear on Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club when it's re-released : Fans were angry Strawberry Fields Forever and Penny Lane never made the album but they are set to be included for the 50th anniversary version », sur mirror.co.uk, (consulté le ).
  100. (en) « The Beatles raid the vaults for 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band' album 50th anniversary - AXS », sur axs.com (consulté le ).
  101. (en) « sgt pepper's lonely hearts club band », sur officialcharts.com (consulté le ).
  102. (en) Tom Landy, « The Beatles' 'Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band: Super Deluxe Edition' Blu-ray Announced », High-Def Digest,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  103. (en) Chris Morris, « The Beatles’ ‘Sgt. Pepper’s’ Revisited: Giles Martin Takes on ‘Humbling’ Task », Variety,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  104. a et b (en) « We Are Ringing In The Holidays With New Global Beatles Releases », sur thebeatles.com (consulté le ).
  105. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition Super Deluxe', The Beatles, 2017.
  106. Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band - Édition du 50e anniversaire, The Beatles, 2017.
  107. « [Diorama Details Added!] Sgt. Pepper' Japan Exclusive SHM Box Set », sur CDJapan (consulté le ).
  108. http://www.beatlesonfilm.rocks/documentaries_3.html.
  109. « Retired Site », sur Retired Site (consulté le ).
  110. (en) Joe Goodden, « How Do You Sleep? », sur The Beatles Bible (consulté le )
  111. « Disco is (not) dead », sur Nanarland.
  112. (en) « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band [Original Motion Picture Soundtrack] », sur All Music.
  113. « Les Beatles : les reprises de Sgt. Pepper's », sur Le Monde, .
  114. (en) Michael Goldwasser, « The 25 Best Cover Songs by Reggae Artists », sur Rolling Stone, (consulté le )
  115. (en)Robin Hilton, « 'Sgt. Pepper's' Becomes A 'Star Wars' Parody In Comical New Album », NPR Music,‎ (lire en ligne, consulté le )
  116. [https://www.youtube.com/watch?v=msYTb-F1jlI Concert de The Analogues
  117. « Live à Fip : The Rabeats », sur FIP (consulté le ).
  118. « LesBeatles débarquent à Radio France », sur www.lalettre.pro, (consulté le )
  119. « Sgt. Pepper Live », sur Philharmonie de Paris (consulté le )
  120. « Rue Jean Marie le Bris, Brest - Google Map »
  121. « Various - Golden Throats : The Great Celebrity Sing-Off! », sur Discogs (consulté le ).