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{{sources à relier|date=juillet 2021}}
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{{Voir homonymes|Symbole (homonymie)}}
Un '''symbole''' peut être un objet, une [[image]], un [[mot]] écrit, un [[Son (physique)|son]] voire un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention.


== Symbole ==
== Définition ==
Certains domaines, notamment scientifiques et techniques, font un usage extensif du concept de symbole, qui désigne une écriture qui représente une abstraction. C'est ainsi que les [[mathématiques]] définissent le [[calcul symbolique]]<ref>{{ouvrage|prénom1=Alain |nom1=Bouvier |lien auteur1=Alain Bouvier |prénom2=Michel |nom2=George |prénom3=François |nom3=Le Lionnais |lien auteur3=François Le Lionnais |titre=Dictionnaire des mathématiques |année première édition=1979|année=2001|éditeur=[[Presses universitaires de France]]}}.</ref>. En [[philosophie]] et en [[sciences humaines et sociales]], on tend à distinguer un ''signe'', qui a un sens précis {{incise|comme les panneaux du [[code de la route]], dont un texte réglementaire indique avec le moins d'ambiguïté possible la signification|point}}, d'un ''symbole'', qui renvoie à un ensemble plus confus de pensées.
{{...}}
Le '''symbole''' est un concept, une représentation pensée chez un individu en particulier ou un groupe en général; l'association faite par la pensée est déclenchée à partir des sens humains percevant quelque chose. Un signe faisant symbole est actif chez l'individu pour soit provoquer une pensée sur un thème (par exemple la sécurité, l'autorité, l'orientation bas/haut...) et un élément (par exemple mer, terre, ciel, visage humain…), soit une sensation (par exemple joie, peur, paix, créativité, respect, etc.)<ref>{{citation|L'art de l'illusion d'optique "p.4":<br />
… L'illusion d'optique est communément employée dans de nombreux courants artistiques, et par les plus grands artistes, c'est le cas par exemple d'[[Arcimboldo]], peintre italien du XVIe qui a consacré l'essentiel de son travail à peindre des portraits constitués de fruits, de légumes ou d'objets assemblés.


Un symbole peut être un objet, une image, une [[Forme (géométrie)|forme reconnaissable]] éventuellement associée à un [[champ chromatique]], un [[mot]], un [[Son (physique)|son]], toute une marque qui représente quelque chose d'autre par association, [[Connotation|ressemblance]] ou convention. Cela peut être une personne, une « figure symbolique » de quelque chose<ref>Symbole : [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/symbole/76051#Et4ePxSlt6MUO66Z.99] — Larousse.</ref>, une formule de reconnaissance d'individus appartenant à un groupe, un {{Page h'|signal}} gestuel ou bien un signe dessiné ou sculpté<ref>[[CNRTL]] [http://www.cnrtl.fr/definition/symbole].</ref>. L'aspect culturel est prédominant.
En Italie toujours, de nombreux artistes de la Renaissance se sont consacrés aux techniques du [[Trompe-l'œil#L’illusion architectonique|Trompe-l'œil]] pour donner une sensation de perspective saisissante dans une toile ou une [[fresque]]-murale (''[[Peinture murale]]'').


=== Signe et symbole ===
Ces techniques ont traversé les époques et sont encore employées aujourd'hui, en architecture notamment.
{{exergue|Le symbole ne doit pas être confondu avec le signe, car il n'est pas conventionnel et intellectuel, mais appel de l'imagination sensible vers un spirituel qu'il suggère sans le signifier|Anne Souriau|Vocabulaire d'esthétique<ref>{{Ouvrage|prénom1=Anne|nom1=Souriau|responsabilité1=dir.|titre=Vocabulaire d'esthétique |sous-titre=par [[Étienne Souriau]] (1892-1979)|lieu=Paris|éditeur=PUF|édition=3|collection=Quadrige|année=2010|année première édition=1990|pages totales=1493|isbn=9782130573692|passage=1405 « Symbole »}}.</ref>}}


Les sciences humaines et sociales distinguent ''symbole'' et ''signe''. Les signes {{incise|par exemple les [[emblème]]s}} renvoient à une signification précise, conventionnelle, tandis que les symboles évoquent, laissant la possibilité d'associations mentales diverses.
La symbolique des couleurs "p.5":<br />
… La symbolique des couleurs est l'étude de l'effet produit par les couleurs sur la personne qui les regarde.
Il n'est pas question de gout, mais d'émotions.
Les couleurs nous insufflent des sensations, ont un impact sur notre état émotionnel du moment… }}— E. Marson, ''préface Dessins magiques, Les cahiers de l'Harmonie, Solar.''</ref>.


En [[linguistique]], on étudie une paire [[signifié et signifiant]]. Un [[signe linguistique]] est une forme [[Contingence|contingente]] associée à un concept. Ce qu'évoque un symbole varie selon le contexte{{sfn|Sperber|1974}} ; les individus penchent plus ou moins pour un sentiment ou une interprétation selon le contexte et selon leur évolution psychologique. La [[psychanalyse]] pose que tout évènement qu'une parole peut évoquer dans la cure peut s'entendre comme un symbole relié à un affect fondamental {{incise|par exemple, un ''symbole paternel'' relie au père|point}}<ref>{{ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Laplanche |lien auteur1=Jean Laplanche|prénom2=Jean-Bertrand |nom2=Pontalis |lien auteur2=Jean-Bertrand Pontalis|prénom3=Daniel |nom3=Lagache |responsabilité3=dir. |titre=Vocabulaire de la psychanalyse|éditeur=PUF|année=1967}}.</ref>.
{{Article détaillé|Symbolique}}


Le symbole est la base pour des {{Citation|analogies pertinentes, des homologies, des associations d’idées, des connotations, des relations entre le sens premier du symbole et les sens figurés qui permettent cette extraction<ref name="carcri">T. Todorov, ''Symbolisme et interprétation'', 1978, p. 9.</ref>}}. Un signe peut trouver une application symbolique, quand son sens est manifestement incongru dans le contexte, ou que l'on fait un effort délibéré pour l'associer plus librement, au delà de la convention{{sfn|Sperber|1974|p=152}}.
Un '''symbole''' peut être un objet, une [[image]], une [[Forme (géométrie)|forme reconnaissable]], une [[couleur]], un [[mot]] écrit suivant le système linguistique du pays, un [[Son (physique)|son]], une [[onomatopée]]. Mais aussi une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, [[Connotation|ressemblance]] ou convention. Cela peut être une personne, une « figure symbolique » de quelque chose<ref>Symbole : [http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/symbole/76051#Et4ePxSlt6MUO66Z.99] — Larousse.</ref>, une formule de reconnaissance d'individus appartenant à un groupe, un {{Page h'|signal}} gestuel ou bien un signe dessiné ou sculpté<ref>[[CNRTL]] [http://www.cnrtl.fr/definition/symbole].</ref>. L'aspect culturel est prédominant avec <!--sous-jacent--> la conception<ref>La conception de l'[[temps#Perceptions culturelles|espace-temps]]: Par exemple la signature sur un chèque bancaire est un dessin symbole de l'identité de l'individu vivant, il est fixé sur une image, un logo et un espace conventionnel pour écrire à la main, portée sur un papier, la matière papier qui est une chose tangible banale pour un occidental actuel, il dénote par fonction de paiement le consentement de l'échange d'un objet ou service entre l'individu et une société commerciale contre de la monnaie, qui elle-même est le symbole d'un (groupe) de pays et symbole par exemple de temps (de travail); chacun de ces symboles fonctionne dans des domaines séparés/liés droit, commerce, travail à un moment donné dans un espace vécu donné.</ref> de l'[[temps#Perceptions culturelles|espace-temps]]. L'appropriation d'un sens symbolique dépend de la psychologie de l'individu, pour ce qui concerne la différenciation entre le lien fait par convention <ref>Une différenciation existe entre '''symbole''' et signe qui concerne les [[emblème]]s à partir des signes, et les [[signe linguistique|signes]] eux-mêmes par exemple pour la [[langue des signes]] qui n'est pas internationale non pas par besoin différent d'évoquer une pensée mais par histoire donc par culture.</ref>, et le lien fait par [[connotation]] .


La [[sémiotique]] donne à ''signe'' un sens plus général qu'à ''symbole'' : un symbole peut aussi bien se comprendre comme un signe relié par des liens élastiques à des significations{{sfn|Todorov|2013|p=9}}, qu'un signe comme un symbole dont une convention fixe la signification.
Le symbole est la base pour des {{Citation| analogies pertinentes, des homologies, des associations d’idées, des connotations, des relations entre le sens premier du symbole et les sens figurés qui permettent cette extraction<ref name="carcri">T. Todorov, ''Symbolisme et interprétation'', 1978, p. 9.</ref> des sens symbolisés.}}
{{Article connexe| parabole (rhétorique) | hyperbole (mathématiques){{!}}hyperbole | logo | Fétichisme{{!}}fétiche | idole | allégorie | Totem (objet rituel){{!}}totem}}


== Étymologie et origine grecques, et perspective historique ==
=== Perspective historique ===
Le sens du mot « symbole » a varié au cours de son emploi, de sorte que les réflexions d'un auteur ancien peuvent porter à confusion.
{{à sourcer|date=juin 2016}}
[[Fichier:ReligijneSymbole.svg|thumb|Divers [[Liste de symboles religieux|symboles religieux]].]]
Le mot « symbole » est issu du [[grec ancien]] ''sumbolon'' ({{grec ancien|σύμβολον}}), qui dérive du verbe {{grec ancien|συμβάλλεσθαι}} (''sumballesthaï'') (de syn-, avec, et -ballein, jeter) signifiant « mettre ensemble », « apporter son écot », « comparer ».


En [[Grèce]], un symbole était au sens propre et originel un tesson de [[poterie]] cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. Le ''symbolon'' était constitué des deux morceaux d'un objet brisé, de sorte que leur réunion, par un assemblage parfait, constituait une preuve de leur origine commune et donc un signe de reconnaissance très sûr. Le symbole est aussi un mot de passe.
Le mot « symbole » est issu du [[grec ancien]] {{grec ancien|σύμβολον|súmbolon}}, dérivé du verbe {{grec ancien|συμβάλλομαι|sumballomai}}, « mettre ensemble, apporter son écot, comparer » (de {{grec ancien|σύν|sún}}, « avec », et {{grec ancien|βάλλω|bállô}}, « lancer, jeter »). Un « ''sumbolon'' » était un tesson de [[poterie]] cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. Par la suite, des formes d'abstraction, comme le langage ou la gestuelle, ont pu remplacer les objets dans leur fonction de représenter un engagement, une promesse, une alliance, un contrat, un pacte scellé entre deux partenaires (par exemple, une [[poignée de main]] sera le symbole d'un accord). Dans ce sens, un symbole est donc un objet sensible qu'on « pose côte à côte avec » une réalité abstraite ou surnaturelle qu'il est destiné à représenter. Le symbole est le terme visible d'une comparaison dont l'autre terme est invisible{{refsou}}.


[[Aristote]] emploie par ''[[métaphore]]'' « symbole » pour désigner une correspondance : {{citation|Les sons émis par la voix sont les symboles des états d'âme […] les mots parlés ne sont pas [chez tous les hommes] les mêmes, bien que les états de l'âme dont ces expressions sont les signes immédiats soient identiques chez tous, comme sont identiques aussi les choses dont ces états sont les images<ref>Aristote, ''De l'interprétation'', 16a, cité par {{harvsp|Todorov|2013|p=14}}.</ref>}}.
Dans le [[pythagorisme]], le mot « symbole » désigne une parole, un enseignement secret, avec sa double face : une expression énigmatique et un sens profond. « Il ([[Pythagore]]) livrait d'autres enseignements d'une manière mystérieuse sous forme de symboles. [[Aristote]] en a consigné plus d'un ; par exemple, Pythagore appelait la mer « pleurs » (de Cronos ?), les Ourses « mains de Rhéa »… Il y avait encore un autre genre de symboles… « Ne pas effeuiller une couronne », c'est-à-dire ne pas ruiner les lois, car elles sont la couronne des cités ; « Ne pas aller par la grand-route », en quoi il défendait de suivre l'opinion de la foule »<ref>Porphyre, ''Vie de Pythagore'', § 41-42.</ref>.


L'[[herméneutique]] grecque distingue deux modes de réception du langage, la compréhension pour le langage clair, l'interprétation pour le langage obscur. [[Héraclite]] dit de l'[[Oracle de Delphes]] qu'il {{citation|ne dit rien ni ne cache rien mais il signifie}} ; [[Porphyre de Tyr]] rapporte que [[Pythagore]] enseignait {{citation|soit en développant sa pensée, soit en usant de symboles}}{{sfn|Todorov|2013|p=28}}.
Le terme « symbole » est attesté en français depuis [[1380]].


Jusqu'à la fin de l'époque classique, au début du {{s-|XVIII}}, le symbole est une question {{incise|et une [[figure de style|figure]]}} de [[rhétorique]]. L'[[esthétique]] se fonde sur l'imitation de la nature dont l'image est le signe, idéalisé. On parle de symbole lorsque le spectateur peine à rapprocher ce qu'il voit d'une signification conventionnelle. L'[[Romantisme|époque romantique]] répudie ensuite la rhétorique, et avance deux traits de la conception moderne du symbole : les romantiques n'admettent pas de norme pour les productions artistiques ni pour leur interprétation {{incise|''l'art est à lui-même sa propre fin''|point}}, et l'interprétation du symbole n'est ni codifiée, ni codifiable<ref>{{harvsp|Todorov|2013|p=138}} notamment, cité par {{article|prénom1=Dan |nom1=Sperber |lien auteur1=Dan Sperber |titre=T. Todorov, Théories du symbole [compte-rendu]|périodique=L'Homme |année=1978 |numéro=18-3-4 |passage=203-205}}.</ref>.
Au figuré, le symbole devient l'ensemble qui lie deux représentations de la même signification. Par dérivation, le symbole se réduit à l'élément imagé ou audible qui est relié à un sens caché qu'il signifie.


Au début du {{s-|XX}}, {{citation|Le symbole est un signe concret évoquant, par un rapport naturel, quelque chose d'absent ou d'impossible à percevoir<ref>{{ouvrage|prénom1=André |nom1=Lalande |lien auteur1=André Lalande (philosophe)|responsabilité1=dir. |titre=Vocabulaire technique et critique de la philosophie|année=1901-1923 |éditeur=[[Presses universitaires de France]]}}.</ref>}}. Ce sens est proche de celui de la rhétorique. Mais [[Charles Sanders Peirce|Peirce]] distingue ''icone'' {{incise|signe qui ressemble à un objet, comme le portrait|point}}, ''indice'' {{incise|signe qui permet d'inférer l'existence d'un objet, comme la fumée pour le feu|point}} et ''symbole'' {{incise|signe qui renvoie à l'objet par convention, comme une croix verte montre une pharmacie|point}}<ref>Charles Peirce, ''Elements of logic'' (1903). Recueil, traduit : ''Écrits sur le signe'', Seuil, 1978.</ref>. La [[sémiotique]] considère, à sa suite, que le symbole est une variété de signe, qu'il est possible d'associer, par une théorie appropriée, à une signification<ref>{{Ouvrage|prénom1=Dan|nom1=Sperber|lien auteur1=Dan Sperber|prénom2=Deirdre |nom2=Wilson |titre=La pertinence |sous-titre=communication et cognition |lieu=Paris |éditeur=Minuit |année=1989 |pages totales=400 |isbn=9782707313058 |passage=18}}.</ref>.
Par la suite, des formes d'abstraction, comme le langage ou la gestuelle, ont pu remplacer les objets dans leur fonction de représenter un engagement, une promesse, une alliance, un contrat, un pacte scellé entre deux partenaires (par exemple, une [[poignée de main]] sera le symbole d'un accord). Dans ce sens, un symbole est donc un objet sensible qu'on « pose côte à côte avec » une réalité abstraite ou surnaturelle qu'il est destiné à représenter. Le symbole est le terme visible d'une comparaison dont l'autre terme est invisible.


[[Paul Ricoeur]] {{citation|appelle symbole toute structure de signification où un sens direct, primaire, littéral, désigne par surcroît un autre sens indirect, secondaire, figuré, qui ne peut être appréhendé qu'à travers le premier<ref>Paul Ricoeur, ''Le conflit des interprétations'', Seuil, 1969, p. 16.</ref>}}. Les auteurs doivent convenir qu'un symbole est passible d'interprétations variables selon le contexte et la personne qui le considère. [[Tzvetan Todorov]] écrit : {{citation|un texte ou un discours devient symbolique à partir du moment où, par un travail d’interprétation, nous lui découvrons un sens indirect<ref name="carcri" />}}. [[Jean Chevalier (écrivain)|Jean Chevalier]] donne quelques caractéristiques qui amènent à interpréter, plutôt que comprendre :
L'antonyme littéral du « symbolique » est le « [[diabolique]] », ce qui divise (du grec {{grec ancien|διαβάλλειν}} / ''diaballein'', de ''dia-'' à travers, et -''ballein'', jeter, c'est-à-dire « diviser, disperser », par extension « rendre confus »). Le diabolique est, au sens propre, pour les Grecs, le bâton qui semble rompu lorsqu'il est plongé dans l'eau ; au sens figuré, c'est l'apparence trompeuse. Ce qui est trompeur, fait croire à la cassure et relève de l'illusion des sens, est de l'ordre du diabolique ; ce qui rapproche, reconstitue l'unité ou la totalité originelle en dévoilant du sens est de l'ordre du symbolique. La notion chrétienne de [[Diable]] tentateur est issue de la confusion de cette signification avec celles de l'Ange révolté déchu ([[Lucifer]]) du [[judaïsme]], du Cheytan/[[Satan]] d'origine égyptienne ([[Seth]]), et du Malin [[manichéisme (religion)|manichéen]].
# Obscurité : le symbole dépasse l'entendement intellectuel et l'intérêt esthétique. Il est {{citation|un terme apparemment saissisable dont l'insaisissable est l'autre terme<ref>[[Pierre Emmanuel]], « Polarité du symbole », ''Études carmélitaines'', 1960, p. 79.</ref>}}.
# Pluridimensionnalité. Chaque symbole condense plusieurs faces, formes, sens, interprétations. Un personnage de [[Amadou Hampaté Bâ]] s'écrie : {{citation|Ô mon frère, apprends que chaque symbole a un, deux, plusieurs sens<ref>Amadou Hampaté Bâ, ''Kaydara'', UNESCO, p. 56.</ref>}}.
# Relativité. Les symboles varient selon le contexte, ils revêtent une grande diversité iconographique ou littéraire, ils sont perçus différemment selon qu'on est éveillé ou endormi, créateur ou interprète.


== Fonctions du symbole ==
== Fonctions du symbole ==
[[Fichier:Old key in door lock.jpg|vignette|La représentation d'une clé dans une serrure est souvent un symbole sexuel, mais pas toujours selon [[Carl-Gustav Jung]]<ref>{{ouvrage|langue=en |prénom1=Carl-Gustav |nom1=Jung |lien auteur1=Carl-Gustav Jung|titre=[[L'Homme et ses symboles|Man and his symbols]] |éditeur=Picador |lieu=Londres |année=1964 |passage=15}}</ref>.]]
* La première des fonctions du symbole est la « fonction [[sémiotique]] » : il signifie quelque chose, il désigne, comme tout signe. Le symbole est une représentation porteuse de sens. C'est un système signifiant relevant de la [[Dénotation et connotation|connotation]], par exemple, le carré peut désigner le nombre quatre.
{{section à sourcer|date=juillet 2021}}
* Une deuxième fonction du symbole est la « fonction révélatrice ». Le symbole apparaît ainsi comme la [[réalité]] visible (accessible aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles. Ce qu'un signe ordinaire ne permet pas de dire, le symbole le permet. Le symbole traduit l'intraduisible, éclaire l'obscur. Par exemple : le Soleil, qui éblouit, permet de présenter l'inaccessibilité de Dieu ; l'océan figure l'infini de l'amour.
* La {{refnec|première des fonctions}} du symbole est la « fonction [[sémiotique]] » : {{refnec|il signifie quelque chose, il désigne, comme tout signe}}. Le symbole est une représentation porteuse de sens. C'est un système signifiant relevant de la [[Dénotation et connotation|connotation]], par exemple, le carré peut désigner le nombre quatre{{refnec}}.
* Une deuxième fonction du symbole est la « fonction révélatrice ». Le symbole apparaît ainsi comme la [[réalité]] visible (accessible aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles. Ce qu'un signe ordinaire ne permet pas de dire, le symbole le permet. Le symbole traduit l'intraduisible, éclaire l'obscur. Par exemple : le Soleil, qui éblouit, permet de présenter l'inaccessibilité de Dieu ; l'océan figure l'infini de l'amour{{refnec}}.
* « Fonction universalisante » : les symboles fondés sur une corrélation naturelle entre symbolisant et symbolisé sont de partout et de toujours. Par exemple, de nombreuses cultures symbolisent l'inaltérabilité par l'or.
* « Fonction universalisante » : les symboles fondés sur une corrélation naturelle entre symbolisant et symbolisé sont de partout et de toujours. Par exemple, de nombreuses cultures symbolisent l'inaltérabilité par l'or.
* Une autre fonction est la « fonction transformatrice », pour le psychisme. Selon la psychologie des profondeurs ([[Carl-Gustav Jung]]), un symbole contient une grande énergie que l'homme peut transformer, en l'amplifiant, en la sublimant, en la réorientant… Par exemple, certains malades se guérissent en travaillant sur des couleurs, des sons, leurs rêves, leurs fantasmes conscients ou leurs fantasmes inconscients.
* Une autre fonction est la « fonction transformatrice », pour le psychisme. Selon la psychologie des profondeurs ([[Carl-Gustav Jung]]), un symbole contient une grande énergie que l'homme peut transformer, en l'amplifiant, en la sublimant, en la réorientant… Par exemple, certains malades se guérissent en travaillant sur des couleurs, des sons, leurs rêves, leurs fantasmes conscients ou leurs fantasmes inconscients{{refsou}}.
* Une autre fonction est la « fonction [[magie (surnaturel)|magique]] » : le symbole, de façon formelle ou de façon concrète, agit sur les choses, indirectement, analogiquement. Par exemple, un magicien croit - à tort ou à raison - que le nombre treize, par une « vertu occulte » qui échappe à la raison et à la science physique, porte malheur.
* Une autre fonction est la « fonction [[magie (surnaturel)|magique]] »{{refnec}} : le symbole, de façon formelle ou de façon concrète, agit sur les choses, indirectement, analogiquement. Par exemple, un magicien croit - à tort ou à raison - que le nombre treize, par une « vertu occulte » qui échappe à la raison et à la science physique, porte malheur.


== L'étude du symbole en général ==
[[Charles W. Morris]]<ref>Charles W. Morris, ''Signs, Language and Behavior'', 1946.</ref> voit quatre principaux usages au [[Signe (sémiologie)|signe]] : information, évaluation, stimulation, systématisation.

== Le symbole et son étude en définition et fonctionnement ==
{{articles connexes|Symbologie|Herméneutique}}
{{articles connexes|Symbologie|Herméneutique}}


Les sciences '''sémiologie''' et '''sémiotique''' sont occidentales. Elles sont dans le français courant confondues.
Les disciplines '''sémiologie''' et '''sémiotique''' sont occidentales. Elles sont dans le français courant confondues.


Le schéma ou plan qui organise l'étude des signes et signaux [[symbolique]]s se fait en plusieurs divisions ou sous-ensembles des objets d'étude. (La [[modèle|modélisation]], le « référentiel » est plus ou moins « rigide » et adapté plutôt à une étude dont il est issu qu'à une autre). Le signe donné doit pouvoir « parler » comme symbole et donc être identifié comme symbole plus ou moins flou<ref>La dénomination peut pour des cas d'étude être un [[identifiant]].</ref>, avec des termes qui ne sont pas forcément un [[nom]] mais des associations d'{{page h'|attribut}}s particuliers. L'effet étudié devient fonction étudiée. Les autres constituants deviennent [[information]] selon la modélisation des [[perception]]s simples qui font l'objet de la constatation recherchée.
Le schéma ou plan qui organise l'étude des signes et signaux [[symbolique]]s se fait en plusieurs divisions ou sous-ensembles des objets d'étude. (La [[modèle|modélisation]], le « référentiel » est plus ou moins « rigide » et adapté plutôt à une étude dont il est issu qu'à une autre). Le signe donné doit pouvoir « parler » comme symbole et donc être identifié comme symbole plus ou moins flou<ref>La dénomination peut pour des cas d'étude être un [[identifiant]].</ref>, avec des termes qui ne sont pas forcément un [[nom]] mais des associations d'{{page h'|attribut}}s particuliers. L'effet étudié devient fonction étudiée. Les autres constituants deviennent [[information]] selon la modélisation des [[perception]]s simples qui font l'objet de la constatation recherchée.


La [[sémiologie]] théorise au départ en deux divisions : [[Signifié et signifiant]] (-autrement énoncé aussi le « Signifiant et le signifié » suivant le point de vue adopté -). Ce couple ou duplet est étudié au sein de la vie sociale selon Ferdinand de Saussure en 1916 sur les bases de l'étude de la langue.
La [[sémiologie]] théorise au départ en deux divisions : [[Signifié et signifiant]] (-autrement énoncé aussi le « Signifiant et le signifié » suivant le point de vue adopté -). Ce couple ou duplet est étudié au sein de la vie sociale selon Ferdinand de Saussure en 1916 sur les bases de l'étude de la langue.


La [[sémiotique]] en théorise en général au départ trois divisions avec pour support les modes de production, de fonctionnement et de réception des signes mis en systèmes de pensée concernant les individus entre eux et dans leur rapport au groupe(s). (-Groupe a le sens du « méta-individu » qu'est le groupe social-).
La [[sémiotique]] en théorise en général au départ trois divisions avec pour support les modes de production, de fonctionnement et de réception des signes mis en systèmes de pensée concernant les individus entre eux et dans leur rapport au groupe(s). (-Groupe a le sens du « méta-individu » qu'est le groupe social-).


Le « triangle sémiotique » est [[permutation|réarrangé]] dans leur importances des « faces » ou « facteurs », ou « fonctions » qui le constituent selon le modèle, la hiérarchie peut y exister (dépendance).
Le « triangle sémiotique » est [[permutation|réarrangé]] dans leur importances des « faces » ou « facteurs », ou « fonctions » qui le constituent selon le modèle, la hiérarchie peut y exister (dépendance).


Dimension de ''domaine de culture'': culture philosophique, culture scientifique, et dimension de ''domaine d'étude pour son application pratique'' : la médecine (la [[Sémiologie médicale]]), la science de la logique, la communication (avec le commerce…), etc.
Dimension de ''domaine de culture'': culture philosophique, culture scientifique, et dimension de ''domaine d'étude pour son application pratique'' : la médecine (la [[Sémiologie médicale]]), la science de la logique, la communication (avec le commerce…), etc.


Le nombre de facteurs étudiés donne parfois selon la théorie mise en place un {{page h'|schéma}} des dépendances de fonctionnement « supérieur » à celui du « triangle ».
Le nombre de facteurs étudiés donne parfois selon la théorie mise en place un {{page h'|schéma}} des dépendances de fonctionnement « supérieur » à celui du « triangle ».


Le nombre des « faces » du schéma et ses dimensions « cause/effet »<ref>([[wikt:ex#Latin|ex]] / [[wikt:in#Latin|in]]).</ref> augmente dans l'histoire brève de ces sciences. La [[systémique]] nouvelle science en évolution constante, avec les recherches associées transversalement comprenant la psychologie étudie le monde complexe avec ses symboles, et la modélisation.
Le nombre des « faces » du schéma et ses dimensions « cause/effet »<ref>([[wikt:ex#Latin|ex]] / [[wikt:in#Latin|in]]).</ref> augmente dans l'histoire brève de ces sciences. La [[systémique]] nouvelle science en évolution constante, avec les recherches associées transversalement comprenant la psychologie étudie le monde complexe avec ses symboles, et la modélisation.


=== Schémas ===
N.B. ''Des regroupements et les divisions suivant des points de vue sont décrits dans les sections ci-après.''
==== Le couple signifiant et signifié ====

== Le symbole et son étude par mise en schéma des facteurs ==
=== Le couple et la critique ===
{{Citation| Le lien entre le signifiant et le signifié est de l’ordre de l’[[analogie]], de la similitude, de la parenté, de la ressemblance, parfois de contraste, d'[[antithèse]], d'{{page h'|antagonisme|antagonique}}.}}.
{{Citation| Le lien entre le signifiant et le signifié est de l’ordre de l’[[analogie]], de la similitude, de la parenté, de la ressemblance, parfois de contraste, d'[[antithèse]], d'{{page h'|antagonisme|antagonique}}.}}.


Selon Jean-Marie Schaeffer, dans la perspective de [[Ferdinand de Saussure|Saussure]], la notion de dimension sémantique est « le lieu d'une [[ambiguïté]], puisqu'elle peut concerner les relations entre signifiant et signifié (''designatum'') ou alors celles entre le signe global et le référent (''denotatum''), on est évidemment obligé de distinguer entre relation [[sémantique]] (interne au signe) et relation [[référentiel|référentielle]] »<ref>Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, ''Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage'', Seuil, 1995, {{p.|217}}.</ref>.
Selon Jean-Marie Schaeffer, dans la perspective de [[Ferdinand de Saussure|Saussure]], la notion de dimension sémantique est « le lieu d'une [[ambiguïté]], puisqu'elle peut concerner les relations entre signifiant et signifié (''designatum'') ou alors celles entre le signe global et le référent (''denotatum''), on est évidemment obligé de distinguer entre relation [[sémantique]] (interne au signe) et relation [[référentiel|référentielle]] »<ref>Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, ''Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage'', Seuil, 1995, {{p.|217}}.</ref>.


==== Le triangle sens - dénotation - représentation ====
=== Le Triangle ===
[[Gottlob Frege|Frege]]<ref>Gottlob Frege, ''Sens et dénotation'' (1892), in ''Écrits logiques et philosophiques'', trad., Seuil, 1971, {{p.|102-126}}.</ref>, en 1892, distinguait :
[[Gottlob Frege|Frege]]<ref>{{chapitre |auteur=Gottlob Frege |titre=Sens et dénotation (1892) |titre ouvrage=Écrits logiques et philosophiques |traduction=Claude Imbert |éditeur=Seuil |année=1971 |passage=102-126 |isbn=2020027429}}</ref>, en 1892, distinguait :
* Le sens (''Sinn'')- le sens est l'expression ou la proposition, c'est la signification, la pensée exprimée, il peut être commun à plusieurs personnes
* Le sens (''Sinn'') - le sens est l'expression ou la proposition, c'est la signification, la pensée exprimée, il peut être commun à plusieurs personnes ;
* La référence (dénotation, ''Bedeutung'')- la référence est l'objet désigné, ce qu'une expression linguistique désigne
* La référence (dénotation, ''Bedeutung'')- la référence est l'objet désigné, ce qu'une expression linguistique désigne ;
* La représentation (''Zeichen'')- la représentation est une unité mentale subjective et individuelle.
* La représentation (''Zeichen'')- la représentation est une unité mentale subjective et individuelle.


[[Charles Sanders Peirce|Charles S. Peirce]]<ref>Dès 1897, le logicien Charles Sanders Peirce estime que le signe est une triade : ''Écrits sur le signe'', trad., 1978.</ref>, en 1897, distinguait :
[[Charles Sanders Peirce|Charles S. Peirce]]<ref>Dès 1897, le logicien Charles Sanders Peirce estime que le signe est une triade : ''Écrits sur le signe'', trad., 1978.</ref>, en 1897, distinguait :
* ''representamen'' (signe matériel) qui dénote un
* ''representamen'' (signe matériel) qui dénote un
* ''object'', un objet (un objet de la pensée) grâce à un *''interpretant'' (une représentation mentale faite dans la relation entre le ''representamen'' et l'objet thématique de la pensée), un sens porté par le signe.
* ''object'', un objet (un objet de la pensée) grâce à un
*''interpretant'' (une représentation mentale faite dans la relation entre le ''representamen'' et l'objet thématique de la pensée), un sens porté par le signe.


Charles Ogden et Ivor Richards<ref>Charles Ogden et Ivor Richards, ''The Meaning of Meaning'', Paul Kegan, Londres, 1923.</ref>, en 1923 distinguaient :
[[Charles Kay Ogden|Charles K. Ogden]] et [[Ivor Armstrong Richards|Ivor A. Armstrong]]<ref>{{ouvrage |langue=en|auteur1=[[Charles Kay Ogden]] |auteur2=[[Ivor Armstrong Richards]] |titre={{lien|The Meaning of Meaning}} |éditeur= Paul Kegan |lieu=Londres |année=1923 |lire en ligne=https://archive.org/details/in.ernet.dli.2015.221615/page/n17/mode/2up}}.</ref> distinguaient en 1923 :
* le symbole (terme, expression linguistique)
* le symbole (terme, expression linguistique) ;
* la référence (concept, unité de pensée)
* la référence (concept, unité de pensée) ;
* le référent (objet, partie du monde perceptible ou concevable : la Tour Eiffel, la vitesse).
* le référent (objet, partie du monde perceptible ou concevable : la Tour Eiffel, la vitesse).


[[Charles W. Morris]] distingue trois « dimensions » du signe :
[[Charles W. Morris]] distingue trois « dimensions » du signe :
* Sémantique : la dimension sémantique regarde la relation entre le signe et ce qu'il signifie
* Sémantique : la dimension sémantique regarde la relation entre le signe et ce qu'il signifie ;
* Syntaxique : la dimension syntaxique regarde la relation des signes entre eux
* Syntaxique : la dimension syntaxique regarde la relation des signes entre eux ;
* Pragmatique : la dimension pragmatique regarde la relation entre les signes et les utilisateurs des signes.
* Pragmatique : la dimension pragmatique regarde la relation entre les signes et les utilisateurs des signes.


=== Cinq facteurs et plus mais parfois schématisés en sous-groupes ===
==== Cinq composants et plus ====
Mis en deux divisions schématiques de quatre, huit facteurs de domaine et d'étude :
Mis en deux divisions schématiques de quatre, huit facteurs de domaine et d'étude :


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* la systématisation.
* la systématisation.


=== Cinq facteurs ===
==== Cinq facteurs ====
Les principaux termes qui entrent dans la définition du signe sont :
Les principaux termes qui entrent dans la définition du signe sont :
* le stimulus (le signal physique employé, par exemple un son vocal)
* le stimulus (le signal physique employé, par exemple un son vocal)
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* le référent (ce dont on parle quand on emploie tel signe) ([[Louis Hébert (sémiologue)|Louis Hébert]]).
* le référent (ce dont on parle quand on emploie tel signe) ([[Louis Hébert (sémiologue)|Louis Hébert]]).


=== L'approche « Caractéristiques et critères » ===
==== L'approche « Caractéristiques et critères » ====
[[Fichier:Nœud carré sur foulard scout.jpg|thumb|Le [[nœud carré]] sur les foulards des scouts francophones est hautement symbolique, car il définit plusieurs des valeurs du scoutisme (égalité, ordre, harmonie, solidarité…) transcrites dans la structure du nœud.]]
[[Fichier:Nœud carré sur foulard scout.jpg|thumb|Le [[nœud carré]] sur les foulards des scouts francophones est hautement symbolique, car il définit plusieurs des valeurs du scoutisme (égalité, ordre, harmonie, solidarité…) transcrites dans la structure du nœud{{refsou}}.]]
Jean Chevalier<ref>Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, ''Dictionnaire des symboles'', p. XIV-XVII, XXVIII.</ref> donne les caractéristiques suivantes, communes à tous les symboles.
# Obscurité : le symbole dépasse l'entendement intellectuel et l'intérêt esthétique. Il est {{Citation|un terme apparemment saisissable dont l'insaisissable est l'autre terme}} (Pierre Emmanuel)<ref>Pierre Emmanuel, in ''Polarité du symbole'', Études carmélitaines, 1960, {{p.|79}}.</ref>.
# Stimulation : le symbole suscite une certaine vie. Il fait vibrer.
# Verticalité : le symbole établit des rapports extra-rationnels, imaginatifs, entre faits, objets, signes.
# Hauteur : le symbole relève de l'infini, il révèle l'homme.
# Pluridimensionnalité : chaque symbole condense plusieurs faces, formes, sens, interprétations. Un personnage de Amadou Hampaté Bâ s'écrie : {{Citation|Ô mon frère, apprends que chaque symbole a un, deux, plusieurs sens}}<ref>Amadou Hampaté Bâ, ''Kaydara'', UNESCO, {{p.|56}}.</ref>. À la différence du [[code (information)|code]], univoque, le symbole est polysémique, intelligible selon le système de représentations dans lequel il s'inscrit.
# Constance. Le rapport entre le symbolisant et le symbolisé demeure. Par exemple une coupe renversée symbolise toujours le ciel, quelque forme qu'elle prenne, coupole, tente.
# Relativité. Malgré cette constance, les symboles varient, ils modifient leurs relations avec les autres termes, ils revêtent une grande diversité iconographique ou littéraire, ils sont perçus différemment selon qu'on est éveillé ou endormi, créateur ou interprète.


La notion de symbole fait jouer plusieurs critères, pour distinguer, entre eux, les types de symboles<ref>Pierre Guiraud, ''La sémiologie'', PUF, coll. « Que sais-je ? », 1971.</ref>. ''Origine'' : naturelle ou culturelle ? ''Référence'' : explicite ou implicite ? ''Composition'' : unique (la couleur jaune est simple) ou plurielle (la couleur violette a deux éléments, le rouge et le bleu) ? ''Signification'' : objective ou subjective ? ''Substance'' : inerte ou vivante, matérielle ou psychique, visuelle ou sonore, objet ou événement… ? ''Domaine'' : vie quotidienne ou art, rêve ou pensée, mythe ou rite...? ''Finalité''s : information sociale ou expression intime… ?
La notion de symbole fait jouer plusieurs critères, pour distinguer, entre eux, les types de symboles<ref>Pierre Guiraud, ''La sémiologie'', PUF, coll. « Que sais-je ? », 1971.</ref>. ''Origine'' : naturelle ou culturelle ? ''Référence'' : explicite ou implicite ? ''Composition'' : unique (la couleur jaune est simple) ou plurielle (la couleur violette a deux éléments, le rouge et le bleu) ? ''Signification'' : objective ou subjective ? ''Substance'' : inerte ou vivante, matérielle ou psychique, visuelle ou sonore, objet ou événement… ? ''Domaine'' : vie quotidienne ou art, rêve ou pensée, mythe ou rite...? ''Finalité''s : information sociale ou expression intime… ?


La tortue est le symbole de la lenteur : la correspondance entre le symbolisant « tortue » et le symbolisé « lenteur » est naturelle (la tortue est lente, par nature), plurielle (la tortue est lente, non seulement par sa marche, mais encore par sa mastication, etc.), polysémique (la tortue symbolise, non seulement la lenteur, mais encore la résistance passive, la longévité, etc.), explicite (à voir la tortue on saisit immédiatement pourquoi elle représente la lenteur), objective (le lien tortue/lenteur est impartial et universel)…
La tortue est le symbole de la lenteur : la correspondance entre le symbolisant « tortue » et le symbolisé « lenteur » est naturelle (la tortue est lente, par nature), plurielle (la tortue est lente, non seulement par sa marche, mais encore par sa mastication, etc.), polysémique (la tortue symbolise, non seulement la lenteur, mais encore la résistance passive, la longévité, etc.), explicite (à voir la tortue on saisit immédiatement pourquoi elle représente la lenteur), objective (le lien tortue/lenteur est impartial et universel)…


Critère fondamental : selon T. Todorov (1978), « un texte ou un discours devient symbolique à partir du moment où, par un travail d’interprétation, nous lui découvrons un sens indirect »<ref name="carcri"/>. Par exemple, « Il fait froid ici » peut, selon son sens direct, signifier qu’il fait froid ici. Toutefois, s’il est adressé à une tierce personne se trouvant dans la même pièce que l’énonciateur, ce même énoncé peut signifier à l’autre, indirectement, de fermer la fenêtre.
Critère fondamental : selon T. Todorov (1978), « un texte ou un discours devient symbolique à partir du moment où, par un travail d’interprétation, nous lui découvrons un sens indirect »<ref name="carcri"/>. Par exemple, « Il fait froid ici » peut, selon son sens direct, signifier qu’il fait froid ici. Toutefois, s’il est adressé à une tierce personne se trouvant dans la même pièce que l’énonciateur, ce même énoncé peut signifier à l’autre, indirectement, de fermer la fenêtre.


== Anthropologie ==
== Les domaines de modélisation, l'exploitation applicative ==
{{section à sourcer|date=juillet 2021}}
=== Anthropologie ===
La science à la fin du {{s-|XIX}} en Occident a fait partie des projets de société. « La société s'améliore » a pu être un [[slogan]], avec une vision forte conjointe, celle que « ce qui ne peut être expérimental n'est pas avéré ». Dans une époque où on préférait plus chiffrer et moins évaluer par tractations, époque dans une culture du conflit admis et même préféré. La culture populaire locale pose dès lors le problème de la [[Magie (surnaturel)|magie]], de l'[[ésotérisme]], des mythes, des rites, des [[religion]]s, des cérémonies, des croyances et des symbolismes.
[[Fichier:Simple swastika.ant.png|right|100px|thumb|Un [[svastika]]]]

La Science à la fin du {{s-|XIX}} en Occident a fait partie des projets de société. « La société s'améliore » a pu être un [[slogan]], avec une vision forte conjointe, celle que « ce qui ne peut être expérimental n'est pas avéré ». Dans une époque où on préférait plus chiffrer et moins évaluer par tractations, époque dans une culture du conflit admis et même préféré. La culture populaire locale pose dès lors le problème de la [[Magie (surnaturel)|magie]], de l'[[ésotérisme]], des mythes, des rites, des [[religion]]s, des cérémonies, des croyances et des symbolismes<ref>« Par exemple le [[cœur]] symbolise l'amour et le rond la totalité, mais ils peuvent être déviés de leur fonction de [[cohésion sociale]] par les sectes. Ainsi, le [[svastika]] ou croix gammée tournée vers la droite symbolise la vie (en sanscrit, ''svastika'' signifie littéralement « bon augure » : le signe était un porte-bonheur en [[Chine]], en [[Inde]], en [[Grèce]], et sur les côtes de la [[Méditerranée]]). Il a été détourné par [[Adolf Hitler|Hitler]] ainsi que par [[Claude Vorilhon]], à qui le symbole aurait été communiqué par télépathie par les extra-terrestres et qui a fondé la secte du [[Mouvement raëlien]]. Le héros américain de l'aviation [[Charles Lindbergh]] avait peint à l'intérieur du moyeu de l'hélice du [[Spirit of Saint Louis]] (avec lequel il fit la première traversée de l'[[Atlantique]]) une [[svastika]] comme on peut le voir à l’[[Aerospace Museum]] de [[Washington (district de Columbia)|Washington]] où elle est exposée et présentée comme un « vieux symbole [[Amérindiens|amérindien]] ». »<br />
« Par exemple, la [[Tour de Babel]] a été peinte par différents artistes. Selon la [[Genèse]], il s'agissait d'une [[Tour (édifice)|tour]] que souhaitaient construire les hommes pour atteindre le ciel. Descendants de [[Noé (patriarche)|Noé]], ils représentaient donc l'humanité entière et étaient censés tous parler la même et unique langue sur [[Terre]], une et une seule [[langue adamique]]. Pour contrecarrer leur projet qu'il jugeait plein d'orgueil, dixit les hommes en croyance religieuse habituelle et conventionnelle ({{page h'|norme|normale}}), [[Dieu]] multiplia les langues afin que les hommes ne se comprennent plus. Ainsi la construction ne put plus avancer et les hommes se dispersèrent sur la terre. Il est possible que le mythe de la tour de Babel soit inspiré d’une [[ziggourat]] d’une forme que nous pouvons restituer maintenant, et que sa destruction est due à l’effritement des briques crues qui la composaient, quoique ses bâtisseurs aient été probablement d’origines différentes et de langages variés. »</ref>.


Les symboles représentent, sous forme imagée et souvent fantaisiste, un objet ou un événement dont on n’a pas, ou plus, la vision réelle et auquel on veut donner un sens particulier ou lui induire une croyance.
Les symboles représentent, sous forme imagée et souvent fantaisiste, un objet ou un événement dont on n’a pas, ou plus, la vision réelle et auquel on veut donner un sens particulier ou lui induire une croyance.
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L'[[Anthropologie]] va utiliser et l'[[Histoire]] et les différents modèles établis sur les ''symboles'' et établir de ce fait une grande partie de la [[symbolique]].
L'[[Anthropologie]] va utiliser et l'[[Histoire]] et les différents modèles établis sur les ''symboles'' et établir de ce fait une grande partie de la [[symbolique]].


==== Préhistoire ====
=== Préhistoire ===
{{Article détaillé|Art préhistorique}}
Dès le [[Paléolithique supérieur]], on peut émettre l'hypothèse de symboles. L'utilisation de l'ocre rouge, attestée il y a {{formatnum:280000}} ans, est peut-être symbolique. Certains signes vieux de {{formatnum:35000}} ans (os de l’abri Blanchard à Sergeac en Dordogne) semblent ou des symboles ou des signes attestant d’observations des cycles solaires, lunaires et stellaires. On a des amulettes dès {{formatnum:35000}} av. J.-C. Dans certaines grottes, on trouve des [[main négative|mains négatives]] par centaines (Gargas, Pech Merle, {{formatnum:25000}} av. J.-C.). Les animaux chassés (principalement des rennes) mais surtout ceux observés sans être chassés (félins, chevaux, bisons) étaient dessinés avec une grande précision sur les parois, les voûtes et le sol des [[grotte ornée|grottes ornées]], à des profondeurs où l'homme n'avait pas établi d'habitat. Ces dessins avaient sans doute une portée symbolique et magique. Les premières grottes-sanctuaires (grottes de Lascaux, de Niaux, des Trois-Frères, du Portel) datent d'au moins {{formatnum:16000}} av. J.-C. Les humains étaient souvent représentés de manière peu réaliste, comme volontairement flous, déformés. De même des figures mi-humaines mi-animales sont connues.
Dès le [[Paléolithique supérieur]], on peut émettre l'hypothèse de symboles. L'utilisation de l'ocre rouge, attestée il y a {{formatnum:280000}} ans, est peut-être symbolique. Certains signes vieux de {{formatnum:35000}} ans (os de l’abri Blanchard à Sergeac en Dordogne) semblent ou des symboles ou des signes attestant d’observations des cycles solaires, lunaires et stellaires. On a des amulettes dès {{formatnum:35000}} av. J.-C. Dans certaines grottes, on trouve des [[main négative|mains négatives]] par centaines (Gargas, Pech Merle, {{formatnum:25000}} av. J.-C.). Les animaux chassés (principalement des rennes) mais surtout ceux observés sans être chassés (félins, chevaux, bisons) étaient dessinés avec une grande précision sur les parois, les voûtes et le sol des [[grotte ornée|grottes ornées]], à des profondeurs où l'homme n'avait pas établi d'habitat. Ces dessins avaient sans doute une portée symbolique et magique. Les premières grottes-sanctuaires (grottes de Lascaux, de Niaux, des Trois-Frères, du Portel) datent d'au moins {{formatnum:16000}} av. J.-C. Les humains étaient souvent représentés de manière peu réaliste, comme volontairement flous, déformés. De même des figures mi-humaines mi-animales sont connues.
{{Article détaillé|Art préhistorique}}


Au [[Néolithique]], de {{formatnum:4800}} à {{formatnum:1300}} av. J.-C., l'homme a élevé des monuments [[mégalithe|mégalithiques]] en terre et en pierres comme les [[dolmen]]s, des sépultures collectives avec une finalité institutionnelle visant la cohésion d'une collectivité stable et sédentaire que l'on peut considérer comme une [[Société (sciences sociales)|société]] à part entière avec son symbolisme religieux, ses rites et cérémonies magiques et sa culture. Les monuments mégalithiques ainsi que la plupart des [[temple]]s pouvaient avoir un symbolisme astronomique accompagnant la découverte des principes fondamentaux de l'[[astronomie]] ([[année solaire]], [[cycle lunaire]], [[constellation|cartographie céleste]], mesure du [[temps]]) et des [[mathématiques]], principes conduisant au développement de l'[[astrologie]] et des [[art divinatoire|divinations]].
Au [[Néolithique]], de {{formatnum:4800}} à {{formatnum:1300}} av. J.-C., l'homme a élevé des monuments [[mégalithe|mégalithiques]] en terre et en pierres comme les [[dolmen]]s, des sépultures collectives avec une finalité institutionnelle visant la cohésion d'une collectivité stable et sédentaire que l'on peut considérer comme une [[Société (sciences sociales)|société]] à part entière avec son symbolisme religieux, ses rites et cérémonies magiques et sa culture. Les monuments mégalithiques ainsi que la plupart des [[temple]]s pouvaient avoir un symbolisme astronomique accompagnant la découverte des principes fondamentaux de l'[[astronomie]] ([[année solaire]], [[cycle lunaire]], [[constellation|cartographie céleste]], mesure du [[temps]]) et des [[mathématiques]], principes conduisant au développement de l'[[astrologie]] et des [[art divinatoire|divinations]].
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Avec l'histoire, qui coïncide avec l'invention de l'écriture à [[Sumer]], vers {{formatnum:3200}} av. J.-C., apparurent les premiers [[Cosmogonie|mythes fondateurs]] et [[récit]]s religieux, magiques, littéraires.
Avec l'histoire, qui coïncide avec l'invention de l'écriture à [[Sumer]], vers {{formatnum:3200}} av. J.-C., apparurent les premiers [[Cosmogonie|mythes fondateurs]] et [[récit]]s religieux, magiques, littéraires.


=== La perspective religieuse ===
== La perspective religieuse ==
[[Fichier:ReligijneSymbole.svg|thumb|Divers [[Liste de symboles religieux|symboles religieux]].]]
==== Symboles bibliques ====
=== Symboles bibliques ===
{{À vérifier|thème=religion|date=octobre 2007}}
{{À vérifier|thème=religion|date=octobre 2007}}
La [[Bible]] est pleine de symboles, comme cela est souvent le cas pour les textes sacrés. Ils servent à tenter d'exprimer l'indicible (le sentiment de Dieu, la foi, les pressentiments…). Le livre de l'[[Apocalypse]] est un bon exemple de livre biblique riche en symboles (le dragon, l'agneau, la bête, les quatre cavaliers, etc.). La lecture en est même difficile pour les non-spécialistes. Les chiffres dans la Bible ont également une portée symbolique. Par exemple, 4 = le monde, 7 = perfection, 40 = le temps d'une génération, etc. Ainsi, pour comprendre un symbole biblique, il est parfois nécessaire de lire les autres récits bibliques où ce symbole apparaît, afin d'y trouver un sens commun et de mieux le comprendre.
La [[Bible]] est pleine de symboles, comme cela est souvent le cas pour les textes sacrés. Ils servent à tenter d'exprimer l'indicible (le sentiment de Dieu, la foi, les pressentiments…). Le livre de l'[[Apocalypse]] est un bon exemple de livre biblique riche en symboles (le dragon, l'agneau, la bête, les quatre cavaliers, etc.). La lecture en est même difficile pour les non-spécialistes. Les chiffres dans la Bible ont également une portée symbolique. Par exemple, 4 = le monde, 7 = perfection, 40 = le temps d'une génération, etc. Ainsi, pour comprendre un symbole biblique, il est parfois nécessaire de lire les autres récits bibliques où ce symbole apparaît, afin d'y trouver un sens commun et de mieux le comprendre.


Chez les chrétiens, on a conservé comme affirmation de la foi ce qu'on appelle le « [[symbole des apôtres]] », également connu sous le nom de ''Credo''. Le mot ''symbole'' fait référence à deux moitiés qui vont ensemble, et que l'on peut retrouver aisément. Ainsi le symbole des apôtres peut se réciter sur les doigts des deux mains, et les deux mains se rejoignent comme les deux moitiés du symbole. Chaque doigt de la main droite trouve son équivalent à la main gauche. Pour plus de précisions, voir le [[Symbole des apôtres#Fondements apostoliques|paragraphe]] qui reprend les deux parties du Credo et les relie.
Chez les chrétiens, on a conservé comme affirmation de la foi ce qu'on appelle le « [[symbole des apôtres]] », également connu sous le nom de ''Credo''. Le mot ''symbole'' fait référence à deux moitiés qui vont ensemble, et que l'on peut retrouver aisément. Ainsi le symbole des apôtres peut se réciter sur les doigts des deux mains, et les deux mains se rejoignent comme les deux moitiés du symbole. Chaque doigt de la main droite trouve son équivalent à la main gauche. Pour plus de précisions, voir le [[Symbole des apôtres#Fondements apostoliques|paragraphe]] qui reprend les deux parties du Credo et les relie.

=== La perspective de l'expression pour la Science avec son langage ===
==== « Symboles » scientifiques ====
Ici, « symbole » a le sens de signe logico-mathématique, d'écriture formelle, d'origine conventionnelle (et non pas naturelle, comme on entend habituellement), il décrit une certaine [[grandeur physique]] à laquelle est préférentiellement attribuée telle ou telle lettre de l'[[alphabet romain]] ou de l'[[alphabet grec]] afin de rendre plus lisible les formules. Quand plusieurs grandeurs physiques de même type existent, on les distingue les unes des autres par divers artifices typographiques (indices, exposants, etc). Les indices ou exposants mis à part, ces symboles sont conventionnellement écrits en italique sauf pour quelques cas particuliers.

Quelques exemples :
* ''V'' : [[volume]] ;
* ''t'' : [[temps]], [[durée]] ;
* ''v'' : [[vitesse]] ;
* ''a'' : [[accélération]]
* ''g'' : [[accélération de la pesanteur]] [[terre]]stre ;
* ''f'', ''ν'' : [[fréquence]] ;
* ''λ'' : [[longueur d'onde]] ;
* ''m'' : [[masse]] ;
* ''ω'' : [[vitesse angulaire]] ;
* ''ρ'', ''μ'' : [[masse volumique]] ;
* ''F'' : [[force (physique)|force]] ;
* ''W'' : [[travail d'une force]], [[énergie]] ;
* ''c'' : [[vitesse de la lumière]].

==== « Symboles » d'unité ====
Les « symboles » utilisés en sciences servent à désigner la mesure. Ils représentent une valeur, une entité. Ils sont donc bien univoques et ne peuvent se confondre avec la notion de [[signe]]. Ce symbole-là est invariable en genre et en nombre et ne prend jamais de point abréviatif. Contrairement aux symboles des grandeurs physiques, il est conventionnellement écrit en [[romain (typographie)|romain]] et non en [[italique (typographie)|italique]].

Généralement, les symboles d'unité physiques s'écrivent en minuscule sauf lorsque l'entité est dérivée directement ou indirectement d'un [[nom propre]], dans ce cas, la première lettre s'écrit en capitale.

Quelques exemples de symboles dérivés de noms communs :
* m : [[mètre]] ;
* kg : [[kilogramme]] ;
* min : [[minute (temps)|minute]] ;
* j : [[jour]].
Quelques exemples de symboles dérivés de noms propres :
* V : [[volt]] (d'[[Alessandro Volta]]) ;
* Pa : [[Pascal (unité)|pascal]] (de [[Blaise Pascal]]), unité de [[pression]] ;
* J : [[Joule (unité)|joule]] (de [[James Prescott Joule]]), unité d'[[énergie]] ;
* A : [[Ampère (unité)|ampère]] (d'[[André-Marie Ampère]]), unité de [[courant électrique]] ;
* Hz : [[Hertz (unité)|hertz]] (de [[Heinrich Rudolf Hertz]]), unité de [[fréquence]] ;
* W : [[watt]] (de [[James Watt]]), unité de [[puissance (physique)|puissance]].
{{Article connexe|Unité de mesure}}


==== « Symboles » de la logique scientifique organisant des éléments ====
== « Symboles » des sciences ==
=== Mathématiques ===
La logique [[Système binaire|binaire]] classique issue de l'[[informatique]] utilise dans les graphes des losanges lus comme symboles des conditions énoncées et reliés par des flèches signifiant procédure entrante, procédure sortante, selon les états Vrai/Faux procéduraux.
{{article détaillé|Table de symboles mathématiques}}
Les [[mathématiques]] traitent de relations entre des objets rigoureusement définis. Pour désigner ces objets avec concision, et permettre de formuler des relations clairement pour ceux qui connaissent ces définitions, on utilise des ''noms'' conventionnels {{incise|par exemple ''[[opérateur laplacien|laplacien]]''}}, des abréviations {{incise|sin pour ''[[Sinus (mathématiques)|sinus]]''}} et, très souvent, une écriture purement conventionnelle et particulière à la discipline, comme les ''[[Signe (arithmétique)|signes]]'' en [[arithmétique]]. Toutes ces façons de désigner des objets ou des opérations mathématiques ont précisément la même nature : ce sont des index vers une définition<ref>{{Baruk|Symbole}}.</ref>.


Cet usage libre du mot ''symbole'', dans un domaine d'où les associations imprécises sont proscrites, prend souvent la forme d'une lettre de l'[[alphabet romain]] ou de l'[[alphabet grec]], parfois modifiés (ℝ designe l'[[Nombre réel|ensemble des nombres réels]]{{etc}}), inversés comme le ''[[nabla]]'' ∇ ou les signes de la [[théorie des ensembles]] (∀, ∃{{etc}}). Des conventions d'écriture permettent de distinguer une lettre dans son usage courant et en tant que signe mathématique ou physique.
La [[logique modale]] organise depuis l'antiquité la détermination de la certitude vs.incertitude de résultat en fonctions logiques, elle est représentée actuellement par des graphes et des symboles d'articulation de raisonnement (voir article). Cette articulation est déjà présente dans la pensée humaine depuis la représentation du monde réel avec le [[futur]] et prend le « temps de la {{page h'|réflexion}} ».


=== Sciences de la nature et technologie ===
Voir aussi dans la [[logique floue]] les graphes réutilisant les formes symboliques mises en place dès l'antiquité dans les notions de figures [[rhétorique]]s symboliques telle que l'hyperbole (l'[[exagération]]) dans le langage, devenue une représentation mathématique, l'[[hyperbole (mathématiques)]], et reste un symbole du [[symbolisme (art)]] poétique<ref><poem>
Dans les [[sciences de la nature]], « symbole » a le sens de ''signe'' logico-mathématique : une lettre désigne une grandeur définie ailleurs. Pour faciliter la communication, des grandeurs d'usage fréquent se désignent par des signes et abréviations usuelles {{incise|''v'' pour [[vitesse]]{{etc}}|point}}<ref>{{ouvrage|prénom1=Richard |nom1=Taillet |prénom2=Loïc |nom2=Villain |prénom3=Pascal |nom3=Febvre |titre=Dictionnaire de physique |lieu=Bruxelles |éditeur=De Boeck |année=2013 |passage=751}}.</ref>.
Stéphane MALLARME
Prose
(pour des Esseintes)


On exprime une [[unité de mesure]] par un nom ou une abréviation conventionnels, qu'on distingue, dans un imprimé, d'un nom de [[Variable (mathématiques)|variable]] par une écriture en [[romain (typographie)|romain]] et non en [[italique (typographie)|italique]].
Hyperbole ! de ma mémoire
Triomphalement ne sais-tu
Te lever, aujourd'hui grimoire
Dans un livre de fer vêtu :


== Étymologie ==
Car j'installe, par la science,
Le mot « symbole » vient du [[latin]] ''symbolus'' ou ''symbolum'', lui-même emprunté au [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|σύμβολον|súmbolon}} signifiant « objet coupé en deux dont les parties réunies à la suite d'une quête permettent aux détenteurs de se reconnaître »<ref>{{Lien web |titre=SYMBOLE : Définition de SYMBOLE |url=https://www.cnrtl.fr/definition/symbole#:~:text=le%20symbole%20est%20un%20objet%20coup%C3%A9%20en%20deux%20dont%20les%20parties%20r%C3%A9unies%20%C3%A0%20la%20suite%20d%27une%20qu%C3%AAte%20permettent%20aux%20d%C3%A9tenteurs%20de%20se%20reconna%C3%AEtre%20(Religions1984). |site=www.cnrtl.fr |consulté le=2022-11-23}}</ref>. Les [[racine grecque|racines grecques]] « sym- » et « -bole » viennent respectivement des mots {{grec ancien|σύν|sún}} (« avec, ensemble ») et {{grec ancien|βάλλω|bállô}}, « lancer, jeter ».
L'hymne des cœurs spirituels
En l’œuvre de ma patience,
Atlas, herbiers et rituels.


Étymologiquement, « symbole » est l'[[antonymie|antonyme]] de « diable »<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=diable|titre ouvrage=Wiktionnaire|date=2022-11-23|lire en ligne=https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=diable&oldid=31006240|consulté le=2022-11-23}}</ref>. Ce mot vient en effet du [[latin]] {{latin|diabolus}}, lui-même emprunté au [[grec ancien|grec]] {{grec ancien|διάβολος|diábolos}} signifiant « qui désunit » et venant de la préposition {{grec ancien|διά|diá}}, « en séparant ») et du verbe mentionné ci-dessus {{grec ancien|βάλλω|bállô}}. La [[racine grecque]] « dia- » est l'antonyme de « sym- »<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=διά|titre ouvrage=Wiktionnaire|date=2021-09-29|lire en ligne=https://fr.wiktionary.org/w/index.php?title=%CE%B4%CE%B9%CE%AC&oldid=29824595|consulté le=2022-11-23}}</ref>.
Nous promenions notre visage
http://www.biblioteca.org.ar/libros/168275.pdf
</poem></ref> et qui est aussi actuellement utilisée en architecture « calculée » de façon à créer une émotion, par exemple avec le paraboloïde-hyperbolique coffré en béton formant une « coque », c'est-à-dire un abri.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Voir aussi ==
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
(par ordre alphabétique d'auteur)
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* ''Symbole, symbolisant, signe, symbole, symbolisé'', Actes du {{XIIIe}} Congrès des sociétés de philosophie de langue française, Genève, 1966
* [[René Alleau]], ''La science des symboles. Contribution à l’étude des principes et des méthodes de la symbolique générale'', Paris, Éditions Payot & Rivages, 1996
* [[René Alleau]], ''La science des symboles. Contribution à l’étude des principes et des méthodes de la symbolique générale'', Paris, Éditions Payot & Rivages, 1996
* {{ouvrage|prénom1=Luc |nom1=Benoist|lien auteur1=Luc Benoist |titre=Signes, symboles et mythes|éditeur=[[Presses universitaires de France]] |collection=[[Que sais-je ?]]|année=2019|numéro d'édition=11|année première édition=1998}}
* [[René Alleau]], ''De la nature des symboles'', Paris, Payot, 1958
* Hans Biedermann (1989), version française Michel Cazenave (1996), ''Encyclopédie des Symboles'', Livre de Poche, « Encyclopédies d'aujourd'hui »
* Hans Biedermann (1989), version française Michel Cazenave (1996), ''Encyclopédie des Symboles'', Livre de Poche, « Encyclopédies d'aujourd'hui »
* Bianchi, Jean-Émile, ''L'Éveil spirituel sur la voie des symboles'', Groslay, Éditions Ivoire-Clair, 2010
* Bianchi, Jean-Émile, ''L'Éveil spirituel sur la voie des symboles'', Groslay, Éditions Ivoire-Clair, 2010
* Chevalier, Jean et Gheerbrant Alain, ''Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres'' Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1982
* Chevalier, Jean et Gheerbrant Alain, ''Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres'' Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1982
* Danielou, Jean, ''Les symboles chrétiens primitifs'', 1961
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mary|nom1=Douglas|lien auteur1=Mary Douglas|titre=Natural symbols|éditeur=|année=1996|numéro d'édition=2|année première édition=1966|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mary|nom1=Douglas|lien auteur1=Mary Douglas|titre=Natural symbols|éditeur=|année=1996|numéro d'édition=2|année première édition=1966|isbn=}}
* Dufour-Kowalski, Emmanuel, ''Symbolique du Pentagramme'', Genève, Slatkine, 2012 {{ISBN|9782051024426}}
* Dufour-Kowalski, Emmanuel, ''Symbolique du Pentagramme'', Genève, Slatkine, 2012 {{ISBN|9782051024426}}
* Gattegno, David, ''B.A.-BA symboles'', Pardès, 2000
* Gattegno, David, ''B.A.-BA symboles'', Pardès, 2000
* Girard, Marc, ''Les symboles dans la Bible'' (Recherches Nouvelle Série, 26), Montréal, Cerf/Bellarmin, 1992
* Girard, Marc, ''Les symboles dans la Bible'' (Recherches Nouvelle Série, 26), Montréal, Cerf/Bellarmin, 1992
* Élysabeth Leblanc, ''La puissance symbolique dans nos vies'', Paris, Magnard « Essentialis », 1997 {{ISBN|9782912663047}}
* Élysabeth Leblanc, ''La puissance symbolique dans nos vies'', Paris, Magnard « Essentialis », 1997 {{ISBN|9782912663047}}
* Miquel, Don, ''Petit traité de théologie symbolique'', Foi Vivante, Paris, Cerf, 1987
* Miquel, Don, ''Petit traité de théologie symbolique'', Foi Vivante, Paris, Cerf, 1987
* {{Ouvrage|prénom1=Dan|nom1=Sperber|titre=Le symbolisme en général|lieu=Paris|éditeur=Hermann|année=1974|pages totales=163|isbn=2705657711}}
* {{ouvrage|prénom1=Luc |nom1=Nefontaine|lien auteur1=Luc Nefontaine |prénom2=Baudouin |nom2=Decharneux |lien auteur2=Baudouin Decharneux |titre=Le symbole|éditeur=[[Presses universitaires de France]] |collection=[[Que sais-je ?]]|année=2015|numéro d'édition=3|année première édition=1998}}
* Schwaller de Lubicz, ''Propos sur Ésotérisme et Symbole'', Paris, La Colombe, 1960. Réédition Dervy-Livres, 2015 {{ISBN|979-1024201061}}
* Schwaller de Lubicz, ''Propos sur Ésotérisme et Symbole'', Paris, La Colombe, 1960. Réédition Dervy-Livres, 2015 {{ISBN|979-1024201061}}
* I. Schwarz-Winkklhofr et H. Biedermann, ''Le livre des signes et des symboles'', trad., Marabout, 1966. 1500 graphiques : systèmes d'écriture, symboles religieux, poinçons, symboles maçonniques et rosicruciens, marques de tailleurs de pierres, formes héraldiques, monnaies, graffiti
* Carole Sédillot et Élisabeth Zana, ''ABC du symbole'', Grancher, 2007 {{ISBN|2733909460}}
* Carole Sédillot et Élisabeth Zana, ''ABC du symbole'', Grancher, 2007 {{ISBN|2733909460}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dan|nom1=Sperber|lien auteur1=Dan Sperber|titre=Le symbolisme en général|lieu=Paris|éditeur=[[Hermann (éditions)|Hermann]]|année=1974|pages totales=163|isbn=2-7056-5771-1}}
* {{ouvrage|prénom1=Tzvetan |nom1=Todorov |lien auteur=Tzvetan Todorov |titre=Théories du symbole |lieu=Paris|éditeur=Seuil |collection=Points |année=2013 |année première édition=1977}}
* Todorov, Tzvetan, ''Théories du symbole'', Paris, Seuil, « Points », 1985


=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
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Un symbole peut être un objet, une image, un mot écrit, un son voire un être vivant, ou une marque particulière qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention.

Définition[modifier | modifier le code]

Certains domaines, notamment scientifiques et techniques, font un usage extensif du concept de symbole, qui désigne une écriture qui représente une abstraction. C'est ainsi que les mathématiques définissent le calcul symbolique[1]. En philosophie et en sciences humaines et sociales, on tend à distinguer un signe, qui a un sens précis — comme les panneaux du code de la route, dont un texte réglementaire indique avec le moins d'ambiguïté possible la signification, d'un symbole, qui renvoie à un ensemble plus confus de pensées.

Un symbole peut être un objet, une image, une forme reconnaissable éventuellement associée à un champ chromatique, un mot, un son, toute une marque qui représente quelque chose d'autre par association, ressemblance ou convention. Cela peut être une personne, une « figure symbolique » de quelque chose[2], une formule de reconnaissance d'individus appartenant à un groupe, un signal gestuel ou bien un signe dessiné ou sculpté[3]. L'aspect culturel est prédominant.

Signe et symbole[modifier | modifier le code]

« Le symbole ne doit pas être confondu avec le signe, car il n'est pas conventionnel et intellectuel, mais appel de l'imagination sensible vers un spirituel qu'il suggère sans le signifier »

— Anne Souriau, Vocabulaire d'esthétique[4]

Les sciences humaines et sociales distinguent symbole et signe. Les signes — par exemple les emblèmes — renvoient à une signification précise, conventionnelle, tandis que les symboles évoquent, laissant la possibilité d'associations mentales diverses.

En linguistique, on étudie une paire signifié et signifiant. Un signe linguistique est une forme contingente associée à un concept. Ce qu'évoque un symbole varie selon le contexte[5] ; les individus penchent plus ou moins pour un sentiment ou une interprétation selon le contexte et selon leur évolution psychologique. La psychanalyse pose que tout évènement qu'une parole peut évoquer dans la cure peut s'entendre comme un symbole relié à un affect fondamental — par exemple, un symbole paternel relie au père[6].

Le symbole est la base pour des « analogies pertinentes, des homologies, des associations d’idées, des connotations, des relations entre le sens premier du symbole et les sens figurés qui permettent cette extraction[7] ». Un signe peut trouver une application symbolique, quand son sens est manifestement incongru dans le contexte, ou que l'on fait un effort délibéré pour l'associer plus librement, au delà de la convention[8].

La sémiotique donne à signe un sens plus général qu'à symbole : un symbole peut aussi bien se comprendre comme un signe relié par des liens élastiques à des significations[9], qu'un signe comme un symbole dont une convention fixe la signification.

Perspective historique[modifier | modifier le code]

Le sens du mot « symbole » a varié au cours de son emploi, de sorte que les réflexions d'un auteur ancien peuvent porter à confusion.

Le mot « symbole » est issu du grec ancien σύμβολον / súmbolon, dérivé du verbe συμβάλλομαι / sumballomai, « mettre ensemble, apporter son écot, comparer » (de σύν / sún, « avec », et βάλλω / bállô, « lancer, jeter »). Un « sumbolon » était un tesson de poterie cassé en deux morceaux et partagé entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement. Par la suite, des formes d'abstraction, comme le langage ou la gestuelle, ont pu remplacer les objets dans leur fonction de représenter un engagement, une promesse, une alliance, un contrat, un pacte scellé entre deux partenaires (par exemple, une poignée de main sera le symbole d'un accord). Dans ce sens, un symbole est donc un objet sensible qu'on « pose côte à côte avec » une réalité abstraite ou surnaturelle qu'il est destiné à représenter. Le symbole est le terme visible d'une comparaison dont l'autre terme est invisible[réf. souhaitée].

Aristote emploie par métaphore « symbole » pour désigner une correspondance : « Les sons émis par la voix sont les symboles des états d'âme […] les mots parlés ne sont pas [chez tous les hommes] les mêmes, bien que les états de l'âme dont ces expressions sont les signes immédiats soient identiques chez tous, comme sont identiques aussi les choses dont ces états sont les images[10] ».

L'herméneutique grecque distingue deux modes de réception du langage, la compréhension pour le langage clair, l'interprétation pour le langage obscur. Héraclite dit de l'Oracle de Delphes qu'il « ne dit rien ni ne cache rien mais il signifie » ; Porphyre de Tyr rapporte que Pythagore enseignait « soit en développant sa pensée, soit en usant de symboles »[11].

Jusqu'à la fin de l'époque classique, au début du XVIIIe siècle, le symbole est une question — et une figure — de rhétorique. L'esthétique se fonde sur l'imitation de la nature dont l'image est le signe, idéalisé. On parle de symbole lorsque le spectateur peine à rapprocher ce qu'il voit d'une signification conventionnelle. L'époque romantique répudie ensuite la rhétorique, et avance deux traits de la conception moderne du symbole : les romantiques n'admettent pas de norme pour les productions artistiques ni pour leur interprétation — l'art est à lui-même sa propre fin, et l'interprétation du symbole n'est ni codifiée, ni codifiable[12].

Au début du XXe siècle, « Le symbole est un signe concret évoquant, par un rapport naturel, quelque chose d'absent ou d'impossible à percevoir[13] ». Ce sens est proche de celui de la rhétorique. Mais Peirce distingue icone — signe qui ressemble à un objet, comme le portrait, indice — signe qui permet d'inférer l'existence d'un objet, comme la fumée pour le feu et symbole — signe qui renvoie à l'objet par convention, comme une croix verte montre une pharmacie[14]. La sémiotique considère, à sa suite, que le symbole est une variété de signe, qu'il est possible d'associer, par une théorie appropriée, à une signification[15].

Paul Ricoeur « appelle symbole toute structure de signification où un sens direct, primaire, littéral, désigne par surcroît un autre sens indirect, secondaire, figuré, qui ne peut être appréhendé qu'à travers le premier[16] ». Les auteurs doivent convenir qu'un symbole est passible d'interprétations variables selon le contexte et la personne qui le considère. Tzvetan Todorov écrit : « un texte ou un discours devient symbolique à partir du moment où, par un travail d’interprétation, nous lui découvrons un sens indirect[7] ». Jean Chevalier donne quelques caractéristiques qui amènent à interpréter, plutôt que comprendre :

  1. Obscurité : le symbole dépasse l'entendement intellectuel et l'intérêt esthétique. Il est « un terme apparemment saissisable dont l'insaisissable est l'autre terme[17] ».
  2. Pluridimensionnalité. Chaque symbole condense plusieurs faces, formes, sens, interprétations. Un personnage de Amadou Hampaté Bâ s'écrie : « Ô mon frère, apprends que chaque symbole a un, deux, plusieurs sens[18] ».
  3. Relativité. Les symboles varient selon le contexte, ils revêtent une grande diversité iconographique ou littéraire, ils sont perçus différemment selon qu'on est éveillé ou endormi, créateur ou interprète.

Fonctions du symbole[modifier | modifier le code]

La représentation d'une clé dans une serrure est souvent un symbole sexuel, mais pas toujours selon Carl-Gustav Jung[19].
  • La première des fonctions[réf. nécessaire] du symbole est la « fonction sémiotique » : il signifie quelque chose, il désigne, comme tout signe[réf. nécessaire]. Le symbole est une représentation porteuse de sens. C'est un système signifiant relevant de la connotation, par exemple, le carré peut désigner le nombre quatre[réf. nécessaire].
  • Une deuxième fonction du symbole est la « fonction révélatrice ». Le symbole apparaît ainsi comme la réalité visible (accessible aux cinq sens) qui invite à découvrir des réalités invisibles. Ce qu'un signe ordinaire ne permet pas de dire, le symbole le permet. Le symbole traduit l'intraduisible, éclaire l'obscur. Par exemple : le Soleil, qui éblouit, permet de présenter l'inaccessibilité de Dieu ; l'océan figure l'infini de l'amour[réf. nécessaire].
  • « Fonction universalisante » : les symboles fondés sur une corrélation naturelle entre symbolisant et symbolisé sont de partout et de toujours. Par exemple, de nombreuses cultures symbolisent l'inaltérabilité par l'or.
  • Une autre fonction est la « fonction transformatrice », pour le psychisme. Selon la psychologie des profondeurs (Carl-Gustav Jung), un symbole contient une grande énergie que l'homme peut transformer, en l'amplifiant, en la sublimant, en la réorientant… Par exemple, certains malades se guérissent en travaillant sur des couleurs, des sons, leurs rêves, leurs fantasmes conscients ou leurs fantasmes inconscients[réf. souhaitée].
  • Une autre fonction est la « fonction magique »[réf. nécessaire] : le symbole, de façon formelle ou de façon concrète, agit sur les choses, indirectement, analogiquement. Par exemple, un magicien croit - à tort ou à raison - que le nombre treize, par une « vertu occulte » qui échappe à la raison et à la science physique, porte malheur.

L'étude du symbole en général[modifier | modifier le code]

Les disciplines sémiologie et sémiotique sont occidentales. Elles sont dans le français courant confondues.

Le schéma ou plan qui organise l'étude des signes et signaux symboliques se fait en plusieurs divisions ou sous-ensembles des objets d'étude. (La modélisation, le « référentiel » est plus ou moins « rigide » et adapté plutôt à une étude dont il est issu qu'à une autre). Le signe donné doit pouvoir « parler » comme symbole et donc être identifié comme symbole plus ou moins flou[20], avec des termes qui ne sont pas forcément un nom mais des associations d'attributs particuliers. L'effet étudié devient fonction étudiée. Les autres constituants deviennent information selon la modélisation des perceptions simples qui font l'objet de la constatation recherchée.

La sémiologie théorise au départ en deux divisions : Signifié et signifiant (-autrement énoncé aussi le « Signifiant et le signifié » suivant le point de vue adopté -). Ce couple ou duplet est étudié au sein de la vie sociale selon Ferdinand de Saussure en 1916 sur les bases de l'étude de la langue.

La sémiotique en théorise en général au départ trois divisions avec pour support les modes de production, de fonctionnement et de réception des signes mis en systèmes de pensée concernant les individus entre eux et dans leur rapport au groupe(s). (-Groupe a le sens du « méta-individu » qu'est le groupe social-).

Le « triangle sémiotique » est réarrangé dans leur importances des « faces » ou « facteurs », ou « fonctions » qui le constituent selon le modèle, la hiérarchie peut y exister (dépendance).

Dimension de domaine de culture: culture philosophique, culture scientifique, et dimension de domaine d'étude pour son application pratique : la médecine (la Sémiologie médicale), la science de la logique, la communication (avec le commerce…), etc.

Le nombre de facteurs étudiés donne parfois selon la théorie mise en place un schéma des dépendances de fonctionnement « supérieur » à celui du « triangle ».

Le nombre des « faces » du schéma et ses dimensions « cause/effet »[21] augmente dans l'histoire brève de ces sciences. La systémique nouvelle science en évolution constante, avec les recherches associées transversalement comprenant la psychologie étudie le monde complexe avec ses symboles, et la modélisation.

Schémas[modifier | modifier le code]

Le couple signifiant et signifié[modifier | modifier le code]

« Le lien entre le signifiant et le signifié est de l’ordre de l’analogie, de la similitude, de la parenté, de la ressemblance, parfois de contraste, d'antithèse, d'antagonique. ».

Selon Jean-Marie Schaeffer, dans la perspective de Saussure, la notion de dimension sémantique est « le lieu d'une ambiguïté, puisqu'elle peut concerner les relations entre signifiant et signifié (designatum) ou alors celles entre le signe global et le référent (denotatum), on est évidemment obligé de distinguer entre relation sémantique (interne au signe) et relation référentielle »[22].

Le triangle sens - dénotation - représentation[modifier | modifier le code]

Frege[23], en 1892, distinguait :

  • Le sens (Sinn) - le sens est l'expression ou la proposition, c'est la signification, la pensée exprimée, il peut être commun à plusieurs personnes ;
  • La référence (dénotation, Bedeutung)- la référence est l'objet désigné, ce qu'une expression linguistique désigne ;
  • La représentation (Zeichen)- la représentation est une unité mentale subjective et individuelle.

Charles S. Peirce[24], en 1897, distinguait :

  • representamen (signe matériel) qui dénote un
  • object, un objet (un objet de la pensée) grâce à un
  • interpretant (une représentation mentale faite dans la relation entre le representamen et l'objet thématique de la pensée), un sens porté par le signe.

Charles K. Ogden et Ivor A. Armstrong[25] distinguaient en 1923 :

  • le symbole (terme, expression linguistique) ;
  • la référence (concept, unité de pensée) ;
  • le référent (objet, partie du monde perceptible ou concevable : la Tour Eiffel, la vitesse).

Charles W. Morris distingue trois « dimensions » du signe :

  • Sémantique : la dimension sémantique regarde la relation entre le signe et ce qu'il signifie ;
  • Syntaxique : la dimension syntaxique regarde la relation des signes entre eux ;
  • Pragmatique : la dimension pragmatique regarde la relation entre les signes et les utilisateurs des signes.

Cinq composants et plus[modifier | modifier le code]

Mis en deux divisions schématiques de quatre, huit facteurs de domaine et d'étude :

Charles W. Morris[26], en 1938, distingue dans le signe quatre identifiants de dépendance fonctionnelle (4 uplets) :

  • le véhicule du signe : ce qui agit comme signe
  • le designatum : ce à quoi le signe réfère
  • l'effet produit sur un certain interprète
  • l'interprète : la personne pour qui le signe a fonction de signe.

Et quatre usages en dépendance du signe[27] :

  • l'information
  • l'évaluation
  • la stimulation
  • la systématisation.

Cinq facteurs[modifier | modifier le code]

Les principaux termes qui entrent dans la définition du signe sont :

  • le stimulus (le signal physique employé, par exemple un son vocal)
  • le signifiant (le modèle dont le stimulus constitue une manifestation, par exemple un phonème)
  • le signifié (le sens, le contenu du signe)…
  • le concept (la représentation mentale à laquelle correspond le signifié), soit logique, soit psychologique
  • le référent (ce dont on parle quand on emploie tel signe) (Louis Hébert).

L'approche « Caractéristiques et critères »[modifier | modifier le code]

Le nœud carré sur les foulards des scouts francophones est hautement symbolique, car il définit plusieurs des valeurs du scoutisme (égalité, ordre, harmonie, solidarité…) transcrites dans la structure du nœud[réf. souhaitée].

La notion de symbole fait jouer plusieurs critères, pour distinguer, entre eux, les types de symboles[28]. Origine : naturelle ou culturelle ? Référence : explicite ou implicite ? Composition : unique (la couleur jaune est simple) ou plurielle (la couleur violette a deux éléments, le rouge et le bleu) ? Signification : objective ou subjective ? Substance : inerte ou vivante, matérielle ou psychique, visuelle ou sonore, objet ou événement… ? Domaine : vie quotidienne ou art, rêve ou pensée, mythe ou rite...? Finalités : information sociale ou expression intime… ?

La tortue est le symbole de la lenteur : la correspondance entre le symbolisant « tortue » et le symbolisé « lenteur » est naturelle (la tortue est lente, par nature), plurielle (la tortue est lente, non seulement par sa marche, mais encore par sa mastication, etc.), polysémique (la tortue symbolise, non seulement la lenteur, mais encore la résistance passive, la longévité, etc.), explicite (à voir la tortue on saisit immédiatement pourquoi elle représente la lenteur), objective (le lien tortue/lenteur est impartial et universel)…

Critère fondamental : selon T. Todorov (1978), « un texte ou un discours devient symbolique à partir du moment où, par un travail d’interprétation, nous lui découvrons un sens indirect »[7]. Par exemple, « Il fait froid ici » peut, selon son sens direct, signifier qu’il fait froid ici. Toutefois, s’il est adressé à une tierce personne se trouvant dans la même pièce que l’énonciateur, ce même énoncé peut signifier à l’autre, indirectement, de fermer la fenêtre.

Anthropologie[modifier | modifier le code]

La science à la fin du XIXe siècle en Occident a fait partie des projets de société. « La société s'améliore » a pu être un slogan, avec une vision forte conjointe, celle que « ce qui ne peut être expérimental n'est pas avéré ». Dans une époque où on préférait plus chiffrer et moins évaluer par tractations, époque dans une culture du conflit admis et même préféré. La culture populaire locale pose dès lors le problème de la magie, de l'ésotérisme, des mythes, des rites, des religions, des cérémonies, des croyances et des symbolismes.

Les symboles représentent, sous forme imagée et souvent fantaisiste, un objet ou un événement dont on n’a pas, ou plus, la vision réelle et auquel on veut donner un sens particulier ou lui induire une croyance.

Toutefois le symbole garde entièrement sa valeur et son sens moral.

L'Anthropologie va utiliser et l'Histoire et les différents modèles établis sur les symboles et établir de ce fait une grande partie de la symbolique.

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Dès le Paléolithique supérieur, on peut émettre l'hypothèse de symboles. L'utilisation de l'ocre rouge, attestée il y a 280 000 ans, est peut-être symbolique. Certains signes vieux de 35 000 ans (os de l’abri Blanchard à Sergeac en Dordogne) semblent ou des symboles ou des signes attestant d’observations des cycles solaires, lunaires et stellaires. On a des amulettes dès 35 000 av. J.-C. Dans certaines grottes, on trouve des mains négatives par centaines (Gargas, Pech Merle, 25 000 av. J.-C.). Les animaux chassés (principalement des rennes) mais surtout ceux observés sans être chassés (félins, chevaux, bisons) étaient dessinés avec une grande précision sur les parois, les voûtes et le sol des grottes ornées, à des profondeurs où l'homme n'avait pas établi d'habitat. Ces dessins avaient sans doute une portée symbolique et magique. Les premières grottes-sanctuaires (grottes de Lascaux, de Niaux, des Trois-Frères, du Portel) datent d'au moins 16 000 av. J.-C. Les humains étaient souvent représentés de manière peu réaliste, comme volontairement flous, déformés. De même des figures mi-humaines mi-animales sont connues.

Au Néolithique, de 4 800 à 1 300 av. J.-C., l'homme a élevé des monuments mégalithiques en terre et en pierres comme les dolmens, des sépultures collectives avec une finalité institutionnelle visant la cohésion d'une collectivité stable et sédentaire que l'on peut considérer comme une société à part entière avec son symbolisme religieux, ses rites et cérémonies magiques et sa culture. Les monuments mégalithiques ainsi que la plupart des temples pouvaient avoir un symbolisme astronomique accompagnant la découverte des principes fondamentaux de l'astronomie (année solaire, cycle lunaire, cartographie céleste, mesure du temps) et des mathématiques, principes conduisant au développement de l'astrologie et des divinations.

Avec l'histoire, qui coïncide avec l'invention de l'écriture à Sumer, vers 3 200 av. J.-C., apparurent les premiers mythes fondateurs et récits religieux, magiques, littéraires.

La perspective religieuse[modifier | modifier le code]

Divers symboles religieux.

Symboles bibliques[modifier | modifier le code]

La Bible est pleine de symboles, comme cela est souvent le cas pour les textes sacrés. Ils servent à tenter d'exprimer l'indicible (le sentiment de Dieu, la foi, les pressentiments…). Le livre de l'Apocalypse est un bon exemple de livre biblique riche en symboles (le dragon, l'agneau, la bête, les quatre cavaliers, etc.). La lecture en est même difficile pour les non-spécialistes. Les chiffres dans la Bible ont également une portée symbolique. Par exemple, 4 = le monde, 7 = perfection, 40 = le temps d'une génération, etc. Ainsi, pour comprendre un symbole biblique, il est parfois nécessaire de lire les autres récits bibliques où ce symbole apparaît, afin d'y trouver un sens commun et de mieux le comprendre.

Chez les chrétiens, on a conservé comme affirmation de la foi ce qu'on appelle le « symbole des apôtres », également connu sous le nom de Credo. Le mot symbole fait référence à deux moitiés qui vont ensemble, et que l'on peut retrouver aisément. Ainsi le symbole des apôtres peut se réciter sur les doigts des deux mains, et les deux mains se rejoignent comme les deux moitiés du symbole. Chaque doigt de la main droite trouve son équivalent à la main gauche. Pour plus de précisions, voir le paragraphe qui reprend les deux parties du Credo et les relie.

« Symboles » des sciences[modifier | modifier le code]

Mathématiques[modifier | modifier le code]

Les mathématiques traitent de relations entre des objets rigoureusement définis. Pour désigner ces objets avec concision, et permettre de formuler des relations clairement pour ceux qui connaissent ces définitions, on utilise des noms conventionnels — par exemple laplacien —, des abréviations — sin pour sinus — et, très souvent, une écriture purement conventionnelle et particulière à la discipline, comme les signes en arithmétique. Toutes ces façons de désigner des objets ou des opérations mathématiques ont précisément la même nature : ce sont des index vers une définition[29].

Cet usage libre du mot symbole, dans un domaine d'où les associations imprécises sont proscrites, prend souvent la forme d'une lettre de l'alphabet romain ou de l'alphabet grec, parfois modifiés (ℝ designe l'ensemble des nombres réelsetc.), inversés comme le nabla ∇ ou les signes de la théorie des ensembles (∀, ∃, etc.). Des conventions d'écriture permettent de distinguer une lettre dans son usage courant et en tant que signe mathématique ou physique.

Sciences de la nature et technologie[modifier | modifier le code]

Dans les sciences de la nature, « symbole » a le sens de signe logico-mathématique : une lettre désigne une grandeur définie ailleurs. Pour faciliter la communication, des grandeurs d'usage fréquent se désignent par des signes et abréviations usuelles — v pour vitesseetc.[30].

On exprime une unité de mesure par un nom ou une abréviation conventionnels, qu'on distingue, dans un imprimé, d'un nom de variable par une écriture en romain et non en italique.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot « symbole » vient du latin symbolus ou symbolum, lui-même emprunté au grec σύμβολον / súmbolon signifiant « objet coupé en deux dont les parties réunies à la suite d'une quête permettent aux détenteurs de se reconnaître »[31]. Les racines grecques « sym- » et « -bole » viennent respectivement des mots σύν / sún (« avec, ensemble ») et βάλλω / bállô, « lancer, jeter ».

Étymologiquement, « symbole » est l'antonyme de « diable »[32]. Ce mot vient en effet du latin diabolus, lui-même emprunté au grec διάβολος / diábolos signifiant « qui désunit » et venant de la préposition διά / diá, « en séparant ») et du verbe mentionné ci-dessus βάλλω / bállô. La racine grecque « dia- » est l'antonyme de « sym- »[33].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Bouvier, Michel George et François Le Lionnais, Dictionnaire des mathématiques, Presses universitaires de France, (1re éd. 1979).
  2. Symbole : [1] — Larousse.
  3. CNRTL [2].
  4. Anne Souriau (dir.), Vocabulaire d'esthétique : par Étienne Souriau (1892-1979), Paris, PUF, coll. « Quadrige », (1re éd. 1990), 1493 p. (ISBN 9782130573692), p. 1405 « Symbole ».
  5. Sperber 1974.
  6. Jean Laplanche, Jean-Bertrand Pontalis et Daniel Lagache (dir.), Vocabulaire de la psychanalyse, PUF, .
  7. a b et c T. Todorov, Symbolisme et interprétation, 1978, p. 9.
  8. Sperber 1974, p. 152.
  9. Todorov 2013, p. 9.
  10. Aristote, De l'interprétation, 16a, cité par Todorov 2013, p. 14.
  11. Todorov 2013, p. 28.
  12. Todorov 2013, p. 138 notamment, cité par Dan Sperber, « T. Todorov, Théories du symbole [compte-rendu] », L'Homme, nos 18-3-4,‎ , p. 203-205.
  13. André Lalande (dir.), Vocabulaire technique et critique de la philosophie, Presses universitaires de France, 1901-1923.
  14. Charles Peirce, Elements of logic (1903). Recueil, traduit : Écrits sur le signe, Seuil, 1978.
  15. Dan Sperber et Deirdre Wilson, La pertinence : communication et cognition, Paris, Minuit, , 400 p. (ISBN 9782707313058), p. 18.
  16. Paul Ricoeur, Le conflit des interprétations, Seuil, 1969, p. 16.
  17. Pierre Emmanuel, « Polarité du symbole », Études carmélitaines, 1960, p. 79.
  18. Amadou Hampaté Bâ, Kaydara, UNESCO, p. 56.
  19. (en) Carl-Gustav Jung, Man and his symbols, Londres, Picador, , p. 15
  20. La dénomination peut pour des cas d'étude être un identifiant.
  21. (ex / in).
  22. Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Seuil, 1995, p. 217.
  23. Gottlob Frege (trad. Claude Imbert), « Sens et dénotation (1892) », dans Écrits logiques et philosophiques, Seuil, (ISBN 2020027429), p. 102-126
  24. Dès 1897, le logicien Charles Sanders Peirce estime que le signe est une triade : Écrits sur le signe, trad., 1978.
  25. (en) Charles Kay Ogden et Ivor Armstrong Richards, The Meaning of Meaning (en), Londres, Paul Kegan, (lire en ligne).
  26. Charles W. Morris, Foundations of the Theory of Signs, article pour l'International Encyclopedia of Unified Science, vol. I, no 2, Chicago, 1938, p. 77-138, repris in Writings on the General Theory of Signs, La Haye, 1971. Trad. fr. par J.-P. Paillet, Langages, no 35, septembre 1974, p. 17.
  27. Charles W. Morris, Signs, Language and Behavior, Englewood Cliffs, 1946.
  28. Pierre Guiraud, La sémiologie, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1971.
  29. Stella Baruk, « Symbole », dans Dictionnaire de mathématiques élémentaires [détail des éditions].
  30. Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck, , p. 751.
  31. « SYMBOLE : Définition de SYMBOLE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  32. « diable », dans Wiktionnaire, (lire en ligne)
  33. « διά », dans Wiktionnaire,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

(par ordre alphabétique d'auteur)

  • René Alleau, La science des symboles. Contribution à l’étude des principes et des méthodes de la symbolique générale, Paris, Éditions Payot & Rivages, 1996
  • Luc Benoist, Signes, symboles et mythes, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 11e éd. (1re éd. 1998)
  • Hans Biedermann (1989), version française Michel Cazenave (1996), Encyclopédie des Symboles, Livre de Poche, « Encyclopédies d'aujourd'hui »
  • Bianchi, Jean-Émile, L'Éveil spirituel sur la voie des symboles, Groslay, Éditions Ivoire-Clair, 2010
  • Chevalier, Jean et Gheerbrant Alain, Dictionnaire des symboles. Mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres Paris, Robert Laffont, « Bouquins », 1982
  • (en) Mary Douglas, Natural symbols, , 2e éd. (1re éd. 1966)
  • Dufour-Kowalski, Emmanuel, Symbolique du Pentagramme, Genève, Slatkine, 2012 (ISBN 9782051024426)
  • Gattegno, David, B.A.-BA symboles, Pardès, 2000
  • Girard, Marc, Les symboles dans la Bible (Recherches Nouvelle Série, 26), Montréal, Cerf/Bellarmin, 1992
  • Élysabeth Leblanc, La puissance symbolique dans nos vies, Paris, Magnard « Essentialis », 1997 (ISBN 9782912663047)
  • Miquel, Don, Petit traité de théologie symbolique, Foi Vivante, Paris, Cerf, 1987
  • Dan Sperber, Le symbolisme en général, Paris, Hermann, , 163 p. (ISBN 2705657711)
  • Luc Nefontaine et Baudouin Decharneux, Le symbole, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », , 3e éd. (1re éd. 1998)
  • Schwaller de Lubicz, Propos sur Ésotérisme et Symbole, Paris, La Colombe, 1960. Réédition Dervy-Livres, 2015  (ISBN 979-1024201061)
  • Carole Sédillot et Élisabeth Zana, ABC du symbole, Grancher, 2007 (ISBN 2733909460)
  • Tzvetan Todorov, Théories du symbole, Paris, Seuil, coll. « Points », (1re éd. 1977)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]