« Ernest Hemingway » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Gismoz (discuter | contributions)
Epok (discuter | contributions)
Correction des paramètres de l'infobox.
 
(35 versions intermédiaires par 23 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{Redirect|Hemingway}}
{{Redirect|Hemingway}}
{{À sourcer|date=août 2020}}
{{sources à lier|date=avril 2024}}
{{Infobox Écrivain
{{Infobox Écrivain
| nom = Ernest Hemingway
| nom = Ernest Hemingway
Ligne 8 : Ligne 8 :
| surnom =
| surnom =
| activités = [[Roman (littérature)|Romancier]], [[nouvelle|nouvelliste]]
| activités = [[Roman (littérature)|Romancier]], [[nouvelle|nouvelliste]]
| date de naissance = {{Date de naissance|21|juillet|1899}}
| date de naissance = 21 juillet 1899
| lieu de naissance = [[Oak Park (Illinois)|Oak Park]], [[Illinois]], [[États-Unis]]
| lieu de naissance = [[Oak Park (Illinois)|Oak Park]], [[Illinois]], [[États-Unis]]
| date de décès = {{Date de décès|2|juillet|1961|21|juillet|1899}}
| date de décès = 2 juillet 1961
| lieu de décès = [[Ketchum (Idaho)|Ketchum]], [[Idaho]], [[États-Unis]]
| lieu de décès = [[Ketchum (Idaho)|Ketchum]], [[Idaho]], [[États-Unis]]
| langue = [[Anglais américain]]
| langue = [[Anglais américain]]
Ligne 20 : Ligne 20 :
* ''[[L'Adieu aux armes]]'' (1929)
* ''[[L'Adieu aux armes]]'' (1929)
* ''[[Les Neiges du Kilimandjaro (nouvelle)|Les Neiges du Kilimandjaro]]'' (1936)
* ''[[Les Neiges du Kilimandjaro (nouvelle)|Les Neiges du Kilimandjaro]]'' (1936)
* ''[[Pour qui sonne le glas]]'' (1940)
* ''[[Pour qui sonne le glas (roman)|Pour qui sonne le glas]]'' (1940)
* ''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'' (1952)
* ''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'' (1952)
* ''[[Paris est une fête]]'' (posthume, 1964)
* ''[[Paris est une fête]]'' (posthume, 1964)
Ligne 31 : Ligne 31 :
Son style d'écriture, caractérisé par l'économie et la [[litote]], a influencé le roman du {{s-|XX}}, comme l'ont fait sa vie d'aventurier et l'image publique qu'il entretenait. Il a écrit la plupart de ses œuvres entre le milieu des années 1920 et le milieu des années 1950, et sa carrière atteint son point culminant en 1954 lorsqu'il reçoit le [[prix Nobel de littérature]]. Ses romans ont rencontré un grand succès auprès du public du fait de la véracité avec laquelle il dépeignait ses personnages. Plusieurs de ses œuvres furent élevées au rang de classiques de la littérature américaine. Il a publié de son vivant sept romans, six recueils de nouvelles et deux œuvres non romanesques. Trois romans, quatre recueils de nouvelles et trois œuvres non romanesques ont été publiés à titre posthume.
Son style d'écriture, caractérisé par l'économie et la [[litote]], a influencé le roman du {{s-|XX}}, comme l'ont fait sa vie d'aventurier et l'image publique qu'il entretenait. Il a écrit la plupart de ses œuvres entre le milieu des années 1920 et le milieu des années 1950, et sa carrière atteint son point culminant en 1954 lorsqu'il reçoit le [[prix Nobel de littérature]]. Ses romans ont rencontré un grand succès auprès du public du fait de la véracité avec laquelle il dépeignait ses personnages. Plusieurs de ses œuvres furent élevées au rang de classiques de la littérature américaine. Il a publié de son vivant sept romans, six recueils de nouvelles et deux œuvres non romanesques. Trois romans, quatre recueils de nouvelles et trois œuvres non romanesques ont été publiés à titre posthume.


Hemingway est né et a grandi à [[Oak Park (Illinois)|Oak Park]], une ville située en banlieue ouest de [[Chicago]] dans l'[[Illinois]]. Après avoir quitté le lycée, il a travaillé pendant quelques mois en tant que journaliste reporter au Kansas City Star, avant de partir pour le [[Front italien (Première Guerre mondiale)|front italien]] et devenir ambulancier pendant la [[Première Guerre mondiale]], ce qui a servi de fondement à son roman ''[[L'Adieu aux armes]]''. Il fut grièvement blessé et passa alors plus de trois mois à l'hôpital. À sa sortie, il s'engagea dans l'armée italienne.
Hemingway est né et a grandi à [[Oak Park (Illinois)|Oak Park]], une ville située en banlieue ouest de [[Chicago]] dans l'[[Illinois]]. Il travaille pendant quelques mois en tant que journaliste reporter au Kansas City Star, avant de devenir ambuliancier sur le [[Front italien (Première Guerre mondiale)|front italien]] pendant la [[Première Guerre mondiale]]. Cette période servira de fondement à son roman ''[[L'Adieu aux armes]]''. Grièvement blessé, il passe plus de trois mois à l'hôpital et s'engage à sa sortie dans l'armée italienne.


En 1922, Hemingway épousa [[Hadley Richardson]], la première de ses quatre épouses, et le couple s'installa à [[Paris]] où il travailla comme correspondant étranger. Au cours de cette période, il rencontra des écrivains, dont [[Gertrude Stein]], [[Ezra Pound]] et [[James Joyce]] en fréquentant la librairie [[Shakespeare and Company]], et des artistes [[Modernisme|modernistes]] des années 1920 de la communauté expatriée connus sous le nom de [[Génération perdue]], dont certains exercèrent sur lui une influence significative. Son premier roman, ''[[Le soleil se lève aussi]]'', a été écrit en 1926.
En 1922, Hemingway épouse [[Hadley Richardson]], la première de ses quatre épouses. Le couple s'installe à [[Paris]],Hemingway travaille comme correspondant étranger. Au cours de cette période, il fréquente la librairie [[Shakespeare and Company]] et rencontre des écrivains tels que [[Gertrude Stein]], [[Ezra Pound]] et [[James Joyce]]. Il se lie également avec des artistes [[Modernisme|modernistes]] de la communauté expatriée connus sous le nom de [[Génération perdue]], dont certains exercent sur lui une influence significative. En 1926, il écrit son premier roman, ''[[Le soleil se lève aussi]]''.


Après avoir divorcé de Hadley Richardson en 1927, Hemingway épousa [[Pauline Pfeiffer]] mais ils divorcèrent après le retour de Hemingway d'Espagne où il avait couvert la [[Guerre d'Espagne|guerre civile espagnole]], qui lui permit d'écrire ''[[Pour qui sonne le glas]]''.
Après avoir divorcé de Hadley Richardson en 1927, Hemingway épouse [[Pauline Pfeiffer]]. Il se rend en Espagne pour couvrir la [[Guerre d'Espagne|guerre civile espagnole]], sujet principal de son roman ''[[Pour qui sonne le glas (roman)|Pour qui sonne le glas]]''. À son retour, il divorce.


[[Martha Gellhorn]] devint sa troisième épouse en 1940. Mais, soucieuse de son « indépendance », elle le quitte, quand, après qu'il eut accepté de l'accompagner en [[Chine]] pour suivre la [[Seconde guerre sino-japonaise|guerre sino-japonaise]], il refusa de faire de même pour l'invasion de la France. (Elle fut la seule journaliste « femme » à poser le pied sur les plages normandes, le {{date-|6 juin 1944}}).
[[Martha Gellhorn]] devient sa troisième épouse en 1940. Mais, soucieuse de son « indépendance », elle le quitte quand, après qu'il a accepté de l'accompagner en [[Chine]] pour suivre la [[Seconde guerre sino-japonaise|guerre sino-japonaise]], il refuse de faire de même pour l'invasion de la France. Elle est la seule journaliste « femme » à poser le pied sur les plages normandes, le {{date-|6 juin 1944}}.


Après cette séparation, pour lui douloureuse, Hemingway épouse en 1945 [[Mary Welsh Hemingway|Mary Welsh]]. Cette union s'établit peu après la [[Seconde Guerre mondiale]] période pendant laquelle il fut présent, à distance (sans être autorisé, contrairement à Martha, son épouse d'alors), le jour du [[Débarquement de Normandie|débarquement en Normandie]]. Puis, il put participer, plus directement, à la [[libération de Paris]].
Après cette séparation, pour lui douloureuse, Hemingway épouse en 1945 [[Mary Welsh Hemingway|Mary Welsh]]. Cette union s'établit peu après la [[Seconde Guerre mondiale]] période pendant laquelle il est présent, à distance (sans être autorisé, contrairement à Martha, son épouse d'alors), le jour du [[Débarquement de Normandie|débarquement en Normandie]]. Il assistera plus directement à la [[libération de Paris]].


En 1948, Hemingway et son épouse décident de se rendre sur la [[Côte d'Azur]] mais doivent faire une escale à Gênes en raison d'une panne de leur bateau. Ils en profitent pour se rendre à [[Venise]] qu'ils ne connaissent pas et descendent à l'hôtel Gritti, fréquentent le [[Harry's Bar]]. Invité à une chasse au canard, Hemingway fait la connaissance de la comtesse Adriana Ivancich dont il tombe amoureux, et qui le rejoindra d'ailleurs à [[Cuba]]. Après quelques mois, elle repartira. Ils se reverront en Italie en 1954. Alors qu'il est fatigué, malade et dépressif, cette aventure lui redonne l'inspiration perdue, et il écrit ''Au-delà du fleuve et sous les arbres'', comme un reflet de leur idylle, en y mêlant ses propres souvenirs de Première Guerre mondiale, bien qu'il ait démenti toute ressemblance avec la réalité dans l'avertissement de la préface. Alors qu'il pense avoir écrit une œuvre remarquable, la critique américaine est féroce.
En 1948, Hemingway et son épouse décident de se rendre sur la [[Côte d'Azur]] mais doivent faire une escale à Gênes en raison d'une panne de leur bateau. Ils en profitent pour se rendre à [[Venise]] qu'ils ne connaissent pas et descendent à l'hôtel Gritti, où ils fréquentent le [[Harry's Bar]]. Invité à une chasse au canard, Hemingway fait la connaissance de la comtesse Adriana Ivancich dont il tombe amoureux, et qui le rejoindra d'ailleurs à [[Cuba]]. Ils se reverront en Italie en 1954. Alors qu'il est fatigué, malade et dépressif, cette aventure lui redonne l'inspiration perdue, et il écrit ''[[Au-delà du fleuve et sous les arbres]]'', comme un reflet de leur idylle, en y mêlant ses propres souvenirs de la Première Guerre mondiale, bien qu'il ait démenti toute ressemblance avec la réalité dans l'avertissement de la préface. Alors qu'il pense avoir écrit une œuvre remarquable, la critique américaine est féroce.
Peu de temps après la publication du ''[[Le Vieil Homme et la Mer|Vieil homme et la mer]]'', en 1952, qui lui valut le [[prix Pulitzer]] en 1953, Hemingway participa à un safari en Afrique, où il faillit être tué dans un accident d'avion qui le laissa perclus de douleurs et en mauvaise santé pour le reste de sa vie.
Peu de temps après la publication du ''[[Le Vieil Homme et la Mer|Vieil homme et la mer]]'', en 1952, qui lui vaut le [[prix Pulitzer]] en 1953, Hemingway participe à un safari en Afrique, où il manque d'être tué dans un accident d'avion qui le laisse perclus de douleurs et en mauvaise santé pour le reste de sa vie. Il obtient le [[Prix Nobel de littérature|Prix Nobel de Littérature]] en 1954.


Hemingway a habité à [[Key West]], en [[Floride]] et à [[La Havane]] pendant les années 1930 et 1940. En 1959, il quitte Cuba pour [[Ketchum (Idaho)|Ketchum]], dans l'[[Idaho]], où il se suicide au cours de l'été 1961.
Hemingway a habité à [[Key West]], en [[Floride]] et à [[La Havane]] pendant les années 1930 et 1940. En 1959, il quitte Cuba pour [[Ketchum (Idaho)|Ketchum]], dans l'[[Idaho]], où il se suicide au cours de l'été 1961.

Il était en outre [[Catholicisme|catholique]]<ref>{{Article|prénom1=Françoise|nom1=Gaston-Chérau|titre=Ernest Hemingway et le "catholicisme sceptique"|périodique=Esprit (1940-)|numéro=228 (7)|pages=1130–1143|date=1955|issn=0014-0759|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/24253970|consulté le=2024-04-24}}</ref>, converti à l'âge de dix-neuf ans<ref name="The troubled Catholicism of Ernest Hemingway">{{Lien web |langue=en-US |titre=The troubled Catholicism of Ernest Hemingway |url=https://angelusnews.com/arts-culture/the-troubled-catholicism-of-ernest-hemingway/ |date=2021-04-20 |consulté le=2024-04-24}}</ref>, bien que se considérant comme un contre-exemple et refusant par là de voir son œuvre associée au romanesque catholique, ainsi qu'il en témoigne dans une lettre de décembre 1927 au père Vincent Donavan : « je n’ai jamais voulu qu’on me considère comme un auteur catholique car je sais l’importance de l’exemple qu’on donne – et je n’ai jamais donné le bon exemple »<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Le côté catholique de Henry James et d’Hemingway - France Catholique |url=https://www.france-catholique.fr/le-cote-catholique-de-henry-james-et-d-hemingway.html |site=https://www.france-catholique.fr |consulté le=2024-04-24}}</ref>{{,}}<ref name="The troubled Catholicism of Ernest Hemingway" />.


== Biographie ==
== Biographie ==
Ligne 52 : Ligne 54 :
Ernest Miller Hemingway est né à [[Oak Park (Illinois)|Oak Park]] près de [[Chicago]], le {{Date|21|juillet|1899}}. Il est le fils de Clarence Hemingway, médecin, et de Grace Hall, une musicienne dont le père était un grossiste en [[coutellerie]] très aisé. Il est le deuxième enfant d’une fratrie qui en comptera six : Marceline née en 1898, lui-même (Ernest), Ursula née en [[1902]], Madeleine en [[1904]], Carol de [[1911]] et enfin [[Leicester Hemingway|Leicester Clarence]] natif de [[1915]]. Ses deux parents avaient reçu une bonne éducation et étaient appréciés et respectés dans la communauté conservatrice de Oak Park. Lorsque Clarence et Grace se marièrent en 1896, ils déménagèrent avec le père de Grace, Ernest Hall, raison pour laquelle ils ont appelé leur premier fils Ernest. Hemingway disait ne pas aimer son prénom, qu'il associait au héros naïf, voire fou, de la pièce d'Oscar Wilde ''[[L'Importance d'être Constant]]''. La maison de sept chambres de la famille dans un quartier respectable contenait un studio de musique pour Grace et un cabinet dentaire pour Clarence.
Ernest Miller Hemingway est né à [[Oak Park (Illinois)|Oak Park]] près de [[Chicago]], le {{Date|21|juillet|1899}}. Il est le fils de Clarence Hemingway, médecin, et de Grace Hall, une musicienne dont le père était un grossiste en [[coutellerie]] très aisé. Il est le deuxième enfant d’une fratrie qui en comptera six : Marceline née en 1898, lui-même (Ernest), Ursula née en [[1902]], Madeleine en [[1904]], Carol de [[1911]] et enfin [[Leicester Hemingway|Leicester Clarence]] natif de [[1915]]. Ses deux parents avaient reçu une bonne éducation et étaient appréciés et respectés dans la communauté conservatrice de Oak Park. Lorsque Clarence et Grace se marièrent en 1896, ils déménagèrent avec le père de Grace, Ernest Hall, raison pour laquelle ils ont appelé leur premier fils Ernest. Hemingway disait ne pas aimer son prénom, qu'il associait au héros naïf, voire fou, de la pièce d'Oscar Wilde ''[[L'Importance d'être Constant]]''. La maison de sept chambres de la famille dans un quartier respectable contenait un studio de musique pour Grace et un cabinet dentaire pour Clarence.


La mère de Hemingway donnait souvent des concerts dans les villages environnants. Hemingway adulte affirmait haïr sa mère, bien que le biographe Michael Reynolds souligne qu'Hemingway reflétait son énergie et son enthousiasme. Son insistance à lui apprendre à jouer du violoncelle est devenue une « source de conflits », mais il a admis plus tard que les leçons de musique lui ont été utiles pour son travail d'écriture, comme pour élaborer la « structure [[Contrepoint rigoureux|contrapuntique]] » de ''[[Pour qui sonne le glas]]''. La famille possédait une résidence d'été appelée Windemere sur les rives du [[Walloon Lake|lac Walloon]], près de Détroit dans le [[Michigan]], une région habitée par les indiens [[Ojibwés]]. C'est là qu'Hemingway apprit avec son père à chasser, à pêcher et à camper dans les bois. En [[1909]], son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son dixième anniversaire. Ses premières expériences dans la nature lui inculquèrent une passion pour l'aventure en plein air et la vie dans des régions éloignées ou isolées.
La mère de Hemingway donnait souvent des concerts dans les villages environnants. Hemingway adulte affirmait haïr sa mère, bien que le biographe Michael Reynolds souligne qu'Hemingway reflétait son énergie et son enthousiasme. Son insistance à lui apprendre à jouer du violoncelle est devenue une « source de conflits », mais il a admis plus tard que les leçons de musique lui ont été utiles pour son travail d'écriture, comme pour élaborer la « structure [[Contrepoint rigoureux|contrapuntique]] » de ''[[Pour qui sonne le glas (roman)|Pour qui sonne le glas]]''. La famille possédait une résidence d'été appelée Windemere sur les rives du [[Walloon Lake|lac Walloon]], près de Détroit dans le [[Michigan]], une région habitée par les indiens [[Ojibwés]]. C'est là qu'Hemingway apprit avec son père à chasser, à pêcher et à camper dans les bois. En [[1909]], son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son dixième anniversaire. Ses premières expériences dans la nature lui inculquèrent une passion pour l'aventure en plein air et la vie dans des régions éloignées ou isolées.


À partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il y découvre [[William Shakespeare|Shakespeare]], [[Charles Dickens|Dickens]], [[Robert Louis Stevenson|Stevenson]], et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école. En 1916, ses premières histoires et ses poèmes paraissent dans ''Tabula'' et ''Trapeze'', des revues littéraires de l’école.
À partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il y découvre [[William Shakespeare|Shakespeare]], [[Charles Dickens|Dickens]], [[Robert Louis Stevenson|Stevenson]], et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école. En 1916, ses premières histoires et ses poèmes paraissent dans ''Tabula'' et ''Trapeze'', des revues littéraires de l’école.
Ligne 65 : Ligne 67 :
Au mois de {{Date-||mars|1921}}, Ernest Hemingway, journaliste auprès des troupes grecques, témoigne de la violence de l’affrontement à [[Batailles d'Inönü |Inönü]] en [[Anatolie]], au cours de la [[Guerre gréco-turque (1919-1922)|guerre gréco-turque]].
Au mois de {{Date-||mars|1921}}, Ernest Hemingway, journaliste auprès des troupes grecques, témoigne de la violence de l’affrontement à [[Batailles d'Inönü |Inönü]] en [[Anatolie]], au cours de la [[Guerre gréco-turque (1919-1922)|guerre gréco-turque]].


Engagé en {{Date-|novembre 1920}} comme correspondant étranger du ''[[Toronto Star]]'' où il devient ami avec [[Morley Callaghan]], il déménage à Paris, où il habite, avec sa femme [[Hadley Richardson|Hadley]], au troisième étage du 74, [[rue du Cardinal-Lemoine]], dans le [[Quartier latin (Paris)|Quartier latin]], de {{Date-||janvier|1922}} à {{Date-||août|1923}}. C'est à Paris qu'il fait la connaissance de [[Gertrude Stein]], la papesse du modernisme, qui fut son mentor avant de se brouiller avec lui, mais qui lui aura fait entre-temps rencontrer les peintres qu'elle a découverts avec son frère ([[Pablo Picasso]], [[Joan Miró]], [[Juan Gris]]…) mais aussi les « expats » américains qui ont fait partie de ce qu'elle a appelé la « [[Génération perdue|Lost Generation]] » : cette génération incluant artistes, écrivains, intellectuels, savants qui a atteint la majorité durant la [[Première Guerre mondiale]] ([[F. Scott Fitzgerald]], [[T. S. Eliot]], [[James Joyce]], [[Sherwood Anderson]], [[John Dos Passos]], [[John Steinbeck]], [[William Faulkner]], [[Waldo Peirce]], [[Isadora Duncan]], [[Abraham Walkowitz]], [[Alan Seeger]], [[Franz Kafka]], [[Henry Miller]], [[Aldous Huxley]], {{Lien|langue=en|trad=Malcom Cowley|fr=Malcom Cowley}}...).
Engagé en {{Date-|novembre 1920}} comme correspondant étranger du ''[[Toronto Star]]'' où il devient ami avec [[Morley Callaghan]], il déménage à Paris, où il habite, avec sa femme [[Hadley Richardson|Hadley]], au troisième étage du 74, [[rue du Cardinal-Lemoine]], dans le [[Quartier latin (Paris)|Quartier latin]], de {{Date-||janvier|1922}} à {{Date-||août|1923}}. C'est à Paris qu'il fait la connaissance de [[Gertrude Stein]], la papesse du modernisme, qui fut son mentor avant de se brouiller avec lui, mais qui lui aura fait entre-temps rencontrer les peintres qu'elle a découverts avec son frère ([[Pablo Picasso]], [[Joan Miró]], [[Juan Gris]]…) mais aussi les « expats » américains qui ont fait partie de ce qu'elle a appelé la « [[Génération perdue|Lost Generation]] » : cette génération incluant artistes, écrivains, intellectuels, savants qui a atteint la majorité durant la [[Première Guerre mondiale]] ([[F. Scott Fitzgerald]], [[T. S. Eliot]], [[James Joyce]], [[Sherwood Anderson]], [[John Dos Passos]], [[John Steinbeck]], [[William Faulkner]], [[Waldo Peirce]], [[Isadora Duncan]], [[Abraham Walkowitz]], [[Alan Seeger]], [[Franz Kafka]], [[Henry Miller]], [[Aldous Huxley]], {{Lien|langue=en|trad=Malcolm Cowley|fr=Malcolm Cowley}}...).


=== Premiers romans ===
=== Premiers romans ===
[[Fichier:Ernest Hemingway, Paris, 1924.jpg|vignette|upright=0.8|Hemingway à Paris en 1924.]]
[[Fichier:Ernest Hemingway, Paris, 1924.jpg|vignette|upright=0.8|Hemingway à Paris en 1924.]]
Ernest Hemingway a beaucoup de mal à se réadapter à la vie civile. Il épouse Hadley Richardson et s'installe avec elle à [[Paris]] dès 1921. C'est à partir de cette période qu'il passe beaucoup de temps à écrire. Principalement inspiré par [[Gertrude Stein]] et [[Ezra Pound]], il est réputé pour ses récits très concentrés, au style dépouillé et laconique, témoignant de son expérience de la vie et de la mort.
Ernest Hemingway a beaucoup de mal à se réadapter à la vie civile. Il épouse Hadley Richardson le 3 septembre 1921 et s'installe avec elle à [[Paris]]. C'est à partir de cette période qu'il passe beaucoup de temps à écrire. Principalement inspiré par [[Gertrude Stein]] et [[Ezra Pound]], il est réputé pour ses récits très concentrés, au style dépouillé et laconique, témoignant de son expérience de la vie et de la mort.


Ernest Hemingway était correspondant pour le Toronto Star. Il voyageait régulièrement entre Paris, Toronto et Chicago. Il aida la vente américaine du [[Ulysse (roman)|roman Ulysse]] de [[James Joyce]] en passant aux frontières librement un volume à la fois durant une période de 12 mois (de 1923 à 1924)<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Kevin Birmingham|titre=The most dangerous book
Ernest Hemingway était correspondant pour le Toronto Star. Il voyageait régulièrement entre Paris, Toronto et Chicago. Il aida la vente américaine du [[Ulysse (roman)|roman Ulysse]] de [[James Joyce]] en passant aux frontières librement un volume à la fois durant une période de {{nobr|12 mois}} (de 1923 à 1924)<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Kevin Birmingham|titre=The most dangerous book
The battle for James Joyce's Ulysses|passage=p.233 à 235|lieu=New York|éditeur=Penguin Books|date=|pages totales=417|isbn=978-0-14-312754-3}}</ref>.
The battle for James Joyce's Ulysses|passage=p.233 à 235|lieu=New York|éditeur=Penguin Books|date=|pages totales=417|isbn=978-0-14-312754-3}}</ref>.


Ligne 82 : Ligne 84 :
=== L'individualisme puis l'engagement ===
=== L'individualisme puis l'engagement ===
[[Fichier:La maison de l'écrivain à Cuba.jpg|vignette|upright=0.8|[[Musée Ernest Hemingway de Cuba|Finca la Vigía]], maison d'Ernest Hemingway à [[Cuba]].]]
[[Fichier:La maison de l'écrivain à Cuba.jpg|vignette|upright=0.8|[[Musée Ernest Hemingway de Cuba|Finca la Vigía]], maison d'Ernest Hemingway à [[Cuba]].]]
Après son deuxième mariage, Hemingway s'installe à [[Key West]] en [[Floride]] au cours de l'année 1928. Il visite souvent l'île de [[Cuba]] où il acquerra par la suite en 1940 dans les environs de [[la Havane]] une villa, [[Musée Ernest Hemingway de Cuba|Finca La Vigía]], qu'il ne quittera définitivement qu'en 1960<ref>James Mellow, ''Hemingway: A Life Without Consequence''s, Houghton Mifflin, Boston, 1992, {{p.|599}}.</ref>.
Hemingway se remarie avec Pauline Pfeiffer, journaliste à ''Vogue.'' Il s'installe à [[Key West]] en [[Floride]] au cours de l'année 1928. Il visite souvent l'île de [[Cuba]] où il acquerra par la suite en 1940 dans les environs de [[la Havane]] une villa, [[Musée Ernest Hemingway de Cuba|Finca La Vigía]], qu'il ne quittera définitivement qu'en 1960<ref>James Mellow, ''Hemingway: A Life Without Consequence''s, Houghton Mifflin, Boston, 1992, {{p.|599}}.</ref>.


Complètement détaché du contexte social et géopolitique, il passe le plus clair de ses journées à pêcher l'espadon dans son yacht et à s'informer sur l'actualité sportive et littéraire. Puis il se rend compte qu'on ne peut vivre éternellement en retrait des autres, ce qui lui inspire un nouveau roman, paru en 1937 : ''[[En avoir ou pas]]''. Harry Morgan, faute d'argent pour nourrir les siens, se lance dans toutes sortes d'aventures auxquelles il finit par succomber. Fidèle représentant de l'individualisme américain, il ne se rend compte que trop tard « [qu']un homme seul est foutu d'avance ».
Complètement détaché du contexte social et géopolitique, il passe le plus clair de ses journées à pêcher l'espadon dans son yacht et à s'informer sur l'actualité sportive et littéraire. Puis il se rend compte qu'on ne peut vivre éternellement en retrait des autres, ce qui lui inspire un nouveau roman, paru en 1937 : ''[[En avoir ou pas]]''. Harry Morgan, faute d'argent pour nourrir les siens, se lance dans toutes sortes d'aventures auxquelles il finit par succomber. Fidèle représentant de l'individualisme américain, il ne se rend compte que trop tard « [qu']un homme seul est foutu d'avance ».
Ligne 89 : Ligne 91 :


=== Guerre d'Espagne ===
=== Guerre d'Espagne ===
Il prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des [[Seconde République (Espagne) |Républicains]]. Installé à l’hôtel [[Hôtel Florida (Madrid)|Florida]] ([[Madrid]]) comme beaucoup de ses confrères [[Correspondant de guerre|Correspondants de guerre]], il écrit un recueil ''[[Paradis perdu, suivi de La Cinquième Colonne]]'' et commence une ébauche de ''[[Pour qui sonne le glas]]'', roman qui le rendra d'autant plus célèbre, publié en 1940 après la victoire des Franquistes en Espagne. Ce roman est autant un récit d'aventures qu'un reportage de guerre, où se mêlent épopées exaltantes, tragédies antiques et méditations sur le destin de l'Homme. C'est pendant cette période qu'il s'éprend de [[Martha Gellhorn]] et qu'il rencontre [[André Malraux|Malraux]]. Les carnages dont il est témoin le convainquent de la vacuité et du mensonge du langage abstrait. En 1937, la disparition suspecte de l'écrivain [[José Robles Pazos]] attribuée aux services secrets soviétiques, cristallise la rupture définitive entre deux grands amis écrivains américains que sont [[John Dos Passos]] et Hemingway. En effet, son analyse de la guerre d'Espagne, sa compromission locale avec la propagande stalinienne et l'absence d'aide de Hemingway face à la disparition de son ami, insupportent Dos Passos.
Il prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des [[Seconde République (Espagne) |Républicains]]. Installé à l’hôtel [[Hôtel Florida (Madrid)|Florida]] ([[Madrid]]) comme beaucoup de ses confrères [[Correspondant de guerre|correspondants de guerre]], il écrit un recueil ''[[Paradis perdu, suivi de La Cinquième Colonne]]'' et commence une ébauche de ''[[Pour qui sonne le glas (roman)|Pour qui sonne le glas]]'', roman qui le rendra d'autant plus célèbre, publié en 1940 après la victoire des Franquistes en Espagne. Ce roman est autant un récit d'aventures qu'un reportage de guerre, où se mêlent épopées exaltantes, tragédies antiques et méditations sur le destin de l'Homme. C'est pendant cette période qu'il s'éprend de [[Martha Gellhorn]] , une romancière qui sera sa troisième épouse, et qu'il rencontre [[André Malraux|Malraux]]. Les carnages dont il est témoin le convainquent de la vacuité et du mensonge du langage abstrait. En 1937, la disparition suspecte de l'écrivain [[José Robles Pazos]] attribuée aux services secrets soviétiques, cristallise la rupture définitive entre deux grands amis écrivains américains que sont [[John Dos Passos]] et Hemingway. En effet, son analyse de la guerre d'Espagne, sa compromission locale avec la propagande stalinienne et l'absence d'aide de Hemingway face à la disparition de son ami, insupportent Dos Passos.


À partir des années 1940, [[J. Edgar Hoover]] place Ernest Hemingway sous la surveillance du [[Federal Bureau of Investigation |FBI]]. Sa ligne téléphonique est placée sur écoute pendant plusieurs années<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=A. E. |nom1=Hotchner |titre=Hemingway, Hounded by the Feds |périodique=The New York Times |date=2011-07-02 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2011/07/02/opinion/02hotchner.html }}</ref>.
À partir des années 1940, [[J. Edgar Hoover]] place Ernest Hemingway sous la surveillance du [[Federal Bureau of Investigation |FBI]]. Sa ligne téléphonique est placée sur écoute pendant plusieurs années<ref>{{Article |langue=en-US |prénom1=A. E. |nom1=Hotchner |titre=Hemingway, Hounded by the Feds |périodique=The New York Times |date=2011-07-01 |issn=0362-4331 |lire en ligne=https://www.nytimes.com/2011/07/02/opinion/02hotchner.html }}</ref>.


=== Changement de style ===
=== Changement de style ===
Ligne 105 : Ligne 107 :
Ernest Hemingway est un représentant de la {{Citation|[[génération perdue]]}}, expression qu'il utilise dans ''[[Le soleil se lève aussi]]'', inventée par [[Gertrude Stein]] pour parler d'[[Ezra Pound]], [[T. S. Eliot]] durant la période de ''[[Paris est une fête]]''<ref> ''The Norton Antology of American Writers'', par Nina Bergen, New York, 1994, à savoir la génération qui fut jetée – voire pratiquement sacrifiée – dans la [[Première Guerre mondiale]] et dont les survivants sont revenus totalement désabusés. Partis en « mission » quasi héroïque, ils n'avaient croisé, en Europe, que les horreurs de la grande boucherie : des victimes misérables et des chefs de bataillons pitoyables. Ce choc porta un coup fatal à leurs idéaux de gloire, d'honneur ou de patrie</ref>.
Ernest Hemingway est un représentant de la {{Citation|[[génération perdue]]}}, expression qu'il utilise dans ''[[Le soleil se lève aussi]]'', inventée par [[Gertrude Stein]] pour parler d'[[Ezra Pound]], [[T. S. Eliot]] durant la période de ''[[Paris est une fête]]''<ref> ''The Norton Antology of American Writers'', par Nina Bergen, New York, 1994, à savoir la génération qui fut jetée – voire pratiquement sacrifiée – dans la [[Première Guerre mondiale]] et dont les survivants sont revenus totalement désabusés. Partis en « mission » quasi héroïque, ils n'avaient croisé, en Europe, que les horreurs de la grande boucherie : des victimes misérables et des chefs de bataillons pitoyables. Ce choc porta un coup fatal à leurs idéaux de gloire, d'honneur ou de patrie</ref>.


L'auteur évoque les grands combats politiques du siècle (comme la [[guerre d'Espagne]]), le dépassement de soi ou le goût de l'aventure, de manière journalistique, voire « télégraphique », comme l'a expliqué le traducteur français de ses deux premiers romans, Maurice Edgar Coindreau. Pour Hemingway, l'esthétique implique avant tout une éthique et non une métaphysique (comme l'écrivait [[Jean-Paul Sartre|Sartre]] sur [[William Faulkner|Faulkner]]). Son œuvre est couronnée par le [[prix Nobel de littérature]] le {{date|28 octobre}}<ref>Geneviève Hily-Mane, Guy Degen, ''Dans un autre pays : voyage avec Ernest Hemingway'', Presses universitaires de Reims, 1999</ref> [[1954]] « pour le style puissant et nouveau par lequel il maîtrise l'art de la narration moderne, comme vient de le prouver ''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'' ». Il fera lire à [[Stockholm]], devant le jury de l'[[Académie suédoise]], le discours le plus bref de l'histoire de cette institution {{incise|l'écrivain ne s'étant pas déplacé|stop}}, l'ambassadeur américain en Suède, John C. Cabot, le représente<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Nobel Prize in Literature 1954 |url=https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1954/hemingway/speech/ |site=NobelPrize.org |consulté le=2023-07-02}}</ref>.
L'auteur évoque les grands combats politiques du siècle (comme la [[guerre d'Espagne]]), le dépassement de soi ou le goût de l'aventure, de manière journalistique, voire « télégraphique », comme l'a expliqué le traducteur français de ses deux premiers romans, Maurice Edgar Coindreau. Pour Hemingway, l'esthétique implique avant tout une éthique et non une métaphysique (comme l'écrivait [[Jean-Paul Sartre|Sartre]] sur [[William Faulkner|Faulkner]]). Son œuvre est couronnée par le [[prix Nobel de littérature]] le {{date|28 octobre 1954}}<ref>Geneviève Hily-Mane, Guy Degen, ''Dans un autre pays : voyage avec Ernest Hemingway'', Presses universitaires de Reims, 1999.</ref> « pour le style puissant et nouveau par lequel il maîtrise l'art de la narration moderne, comme vient de le prouver ''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'' ». Il fera lire à [[Stockholm]], devant le jury de l'[[Académie suédoise]], le discours le plus bref de l'histoire de cette institution {{incise|l'écrivain ne s'étant pas déplacé|stop}}, l'ambassadeur américain en Suède, John C. Cabot, le représente<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=The Nobel Prize in Literature 1954 |url=https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1954/hemingway/speech/ |site=NobelPrize.org |consulté le=2023-07-02}}</ref>.


=== Suicide ===
=== Suicide ===
Quand il revient aux États-Unis en {{date-|septembre 1960}}, après des voyages à Cuba et en Espagne, il ne se porte pas très bien, ni physiquement ni mentalement. Il souffre d'[[Hypertension artérielle|hypertension]] et se sent sombrer dans la [[cécité]] à cause du [[diabète sucré|diabète]] tout en souffrant d'une [[cirrhose]]. Il est touché par un [[trouble bipolaire]], qu'il subit tout au long de sa vie et présente un comportement [[paranoïa]]que, peut-être lié également à un début d'[[maladie d'Alzheimer|alzheimer]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Hemingway, portrait d'un homme tragique |url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/hemingway-portrait-d-un-homme-tragique_958450.html |site=L'Express |date=2011-02-07 |consulté le=2023-07-20}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Andrew|nom1=Farah|titre=Hemingway's Brain|éditeur=Univ of South Carolina Press|date=2017-04-18|isbn=978-1-61117-743-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gkNXDgAAQBAJ&pg=PT53&lpg=PT53&dq=hemingway+alzheimer&source=bl&ots=MT63m_WUJi&sig=wPUvicsfxKVK8xm8boLPTxfnoFI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwikkNKq5sXZAhWBNBQKHYY7BSQQ6AEIUzAE#v=onepage&q=hemingway%20alzheimer&f=false|consulté le=2023-07-20}}</ref>. En décembre, le médecin George Saviers l'envoie se faire soigner dans la prestigieuse [[Mayo Clinic|clinique Mayo]] du [[Minnesota]], où il est traité par [[Électroconvulsivothérapie|sismothérapie]] et par des sédatifs. Il en ressort en {{date-|janvier 1961}}, mais trois mois plus tard, il doit retourner se faire hospitaliser, d'abord au Sun Valley Hospital, puis de nouveau à la clinique Mayo, où il reçoit de nouveaux électrochocs. Il revient chez lui le {{date-|30 juin}}, et deux jours après, le {{date|2|juillet| 1961}}, il se suicide d'un coup de fusil<ref>Reynolds, Michael. (2000). ''Ernest Hemingway: A Brief Biography A Historical Guide to Ernest Hemingway'', Linda (ed). Oxford: Oxford UP. {{ISBN|0-19-512151-1}}, page 16</ref>. Autrefois, il avait blâmé son père pour son suicide, considérant cela comme un acte de lâcheté.
Quand il revient aux États-Unis en {{date-|septembre 1960}}, après des voyages à Cuba et en Espagne, il ne se porte pas très bien, ni physiquement ni mentalement. Il souffre d'[[Hypertension artérielle|hypertension]] et se sent sombrer dans la [[cécité]] à cause du [[diabète sucré|diabète]] tout en souffrant d'une [[cirrhose]]. Il est touché par un [[trouble bipolaire]], qu'il subit tout au long de sa vie et présente un comportement [[paranoïa]]que, peut-être lié également à un début d'[[maladie d'Alzheimer|alzheimer]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Hemingway, portrait d'un homme tragique |url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/hemingway-portrait-d-un-homme-tragique_958450.html |site=L'Express |date=2011-02-07 |consulté le=2023-07-20}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Andrew|nom1=Farah|titre=Hemingway's Brain|éditeur=Univ of South Carolina Press|date=2017-04-18|isbn=978-1-61117-743-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=gkNXDgAAQBAJ&pg=PT53&lpg=PT53&dq=hemingway+alzheimer&source=bl&ots=MT63m_WUJi&sig=wPUvicsfxKVK8xm8boLPTxfnoFI&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwikkNKq5sXZAhWBNBQKHYY7BSQQ6AEIUzAE#v=onepage&q=hemingway%20alzheimer&f=false|consulté le=2023-07-20}}</ref> ou plus probablement à une encéphalopathie énolique laquelle entraîne également une atrophie corticale. En décembre, le médecin George Saviers l'envoie se faire soigner dans la prestigieuse [[Mayo Clinic|clinique Mayo]] du [[Minnesota]], où il est traité par [[Électroconvulsivothérapie|sismothérapie]] et par des sédatifs. Il en ressort en {{date-|janvier 1961}}, mais trois mois plus tard, il doit retourner se faire hospitaliser, d'abord au Sun Valley Hospital, puis de nouveau à la clinique Mayo, où il reçoit de nouveaux électrochocs. Il revient chez lui le {{date-|30 juin}}, et deux jours après, le lundi {{date|2|juillet| 1961}}, il se suicide d'un double coup de son fusil préféré<ref>Reynolds, Michael. (2000). ''Ernest Hemingway: A Brief Biography A Historical Guide to Ernest Hemingway'', Linda (ed). Oxford: Oxford UP. {{ISBN|0-19-512151-1}}, page 16</ref>. Il est rapporté qu'une fois, Ernest Hemingway avait blâmé son père Clarence après le suicide de celui-ci, considérant cela comme un acte de lâcheté{{refnec}}.


Le dossier médical de Hemingway, rendu accessible en [[1991]], montra qu'il souffrait d'[[hémochromatose]] (diagnostiquée en 1961), une maladie génétique qui provoque de sévères dommages physiques et mentaux<ref> Burwell, Rose Marie, ''Hemingway: the Postwar Years and the Posthumous Novels'', 1996, {{p.|189}}.</ref>. Cette maladie pourrait expliquer les nombreux suicides dans la famille Hemingway (son père, son frère, sa sœur et sa petite-fille [[Margaux Hemingway]]).
Le dossier médical d'Ernest Hemingway, rendu accessible en [[1991]], montra qu'il présentait une [[hémochromatose]] (diagnostiquée en 1961). Il s'agit d'une surcharge en fer, l'[[hémosidérose]], dont le mécanisme n'était pas compris jusque dans les années 1970-1980, époque où il a été établi que cet excès de fer répondait d'une part à des causes génétiques (rares) - avec un caractère familial retrouvé dans l'enquête génétique, et d'autre part aux conséquences de diverses maladies. Parmi les autres causes de surcharge en fer, l'atteinte hépatique à type de fibrose (cirrhose diagnostiquée chez Hemingway en 1960) est très répandue soit en lien avec une hépatite virale chronique (B, C notamment) soit avec la consommation soutenue de boissons alcoolisées. Les troubles mentaux<ref> Burwell, Rose Marie, ''Hemingway: the Postwar Years and the Posthumous Novels'', 1996, {{p.|189}}.</ref> décrits auparavant dans l'hémochromatose sont, dans le cas de l'intoxication alcoolique, à rattacher à une carence en vitamine B1 ([[Syndrome de Wernicke-Korsakoff]]).


Les nombreux suicides constatés dans la famille Hemingway (son père, son frère, sa sœur et sa petite-fille [[Margaux Hemingway]]) pourraient être en relation - par le biais d'un [[fardeau génétique]] - avec le trouble bipolaire diagnostiqué en 1960 chez Hemingway et dont le caractère génétique transmissible est avéré.
=== Ses mariages ===
[[Fichier:Ernest Hemingway 1950.jpg|upright=0.8|vignette|Hemingway en 1950.]]


=== Mariages ===
Ernest Hemingway se maria quatre fois :
[[Fichier:Ernest Hemingway 1950.jpg|vignette|Hemingway en 1950.]]
* [[Hadley Richardson]] du {{Date-|3|septembre|1921}} au {{Date-|26 janvier 1927}}<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Mairie de Paris {{14e}} |description=Acte de divorce {{numéro|566}} |url=http://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/ |site=[[Archives de Paris]] |date=19 avril 1927 |page=vue 3 |consulté le=25 février 2021 }}. L'acte transcrit le jugement du tribunal civil de la Seine en date du {{date-|26 janvier 1927}}.</ref>. Ils ont un enfant, [[Jack Hemingway|John Hadley Nicanor Hemingway]] alias Jack (surnommé « Bumby » par sa mère). [[Jack Hemingway|John Hadley Nicanor Hemingway]] aura 3 filles (donc petites-filles d'Ernest) : Les comédiennes [[Margaux Hemingway]], [[Mariel Hemingway]] et [[Joan Hemingway]] ;
Ernest Hemingway s'est marié quatre fois :
* [[Pauline Pfeiffer]] du {{Date-|10|mai|1927}} au {{Date-|4|novembre|1940}}. Ils se marient à la mairie du [[14e arrondissement de Paris|{{14e|arrondissement}} de Paris]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Mairie de Paris {{14e}} |description=Acte de mariage {{numéro|707}} |url=http://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/ |site=Archives de Paris |date=10 mai 1927 |page=vue 26 |consulté le=25 février 2021 }}.</ref> puis en l’église de Saint-Honoré d’Eylau, Paris {{16e}}. Ils ont deux enfants : [[Patrick Hemingway]] et [[Gregory Hemingway]]<ref>{{Lien web|titre=Ceux de la Lost Generation, dans le far west… parisien|url=http://www.terresdecrivains.com/ceux-de-la-lost-generation-dans-le|site=www.terresdecrivains.com|consulté le=2016-08-05}}</ref> :
* [[Hadley Richardson]] du {{Date-|3|septembre|1921}} au {{Date-|26 janvier 1927}}<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=Mairie de Paris {{14e}} |description=Acte de divorce {{numéro|566}} |url=http://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/ |site=[[Archives de Paris]] |date=19 avril 1927 |page=vue 3 |consulté le=25 février 2021 }}. L'acte transcrit le jugement du tribunal civil de la Seine en date du {{date-|26 janvier 1927}}.</ref>. Ils ont un enfant, [[Jack Hemingway|John Hadley Nicanor Hemingway]] alias Jack (surnommé « Bumby » par sa mère). John Hadley Nicanor Hemingway aura trois filles, les futures comédiennes [[Margaux Hemingway]], [[Mariel Hemingway]] et [[Joan Hemingway]] ;
* [[Martha Gellhorn]] de {{Date-||novembre|1940}} (trois semaines après son divorce) à [[1945]] ;
* [[Pauline Pfeiffer]] du {{Date-|10|mai|1927}} au {{Date-|4|novembre|1940}}. Ils se marient à la [[mairie du 14e arrondissement de Paris|mairie {{14e|arrondissement}} de Paris]]<ref>{{Lien web |auteur institutionnel=[[mairie du 14e arrondissement de Paris|Mairie {{14e|arrondissement}} de Paris]]|description=Acte de mariage {{numéro|707}} |url=http://archives.paris.fr/s/4/etat-civil-actes/ |site=Archives de Paris |date=10 mai 1927 |page=vue 26 |consulté le=25 février 2021 }}.</ref> puis en l’[[église Saint-Honoré-d’Eylau]] dans le {{16e}} arrondissement. Ils ont deux enfants : [[Patrick Hemingway]] et [[Gregory Hemingway]]<ref>{{Lien web|titre=Ceux de la Lost Generation, dans le far west… parisien|url=http://www.terresdecrivains.com/ceux-de-la-lost-generation-dans-le|site=www.terresdecrivains.com|consulté le=2016-08-05}}</ref> :
* [[Mary Welsh Hemingway]] de {{Date-||mars|1946}} jusqu'au suicide de Hemingway, en {{date-|juillet 1961}}.
* [[Martha Gellhorn]] de {{Date-||novembre|1940}} (trois semaines après son divorce) à 1945 ;
* [[Mary Welsh Hemingway]] de {{Date-||mars|1946}} jusqu'au suicide d'Hemingway, en {{date-|juillet 1961}}.


=== Les chats d'Ernest Hemingway ===
=== Les chats d'Ernest Hemingway ===
Ligne 135 : Ligne 138 :
:La liste des œuvres n'inclut que la première édition française.
:La liste des œuvres n'inclut que la première édition française.
=== Romans ===
=== Romans ===
* ''The Torrents of Spring'' ([[1926 en littérature|1926]]) {{Commentaire biblio|''Torrents de printemps'', dans ''Œuvres romanesques'', Paris, Gallimard, « [[Bibliothèque de la Pléiade]] » {{}} 189, 1966}}
* ''The Torrents of Spring'' ([[1926 en littérature|1926]]) {{Commentaire biblio|''Torrents de printemps'', dans ''Œuvres romanesques'', Paris, [[éditions Gallimard]], collec. « [[Bibliothèque de la Pléiade]] » {{numéro|189}}, 1966}}
* ''The Sun Also Rises'' ([[1926 en littérature|1926]]) {{Commentaire biblio|''[[Le soleil se lève aussi]]'', traduit par [[Maurice-Edgar Coindreau]], Paris, Gallimard, 1933}}
* ''The Sun Also Rises'' ([[1926 en littérature|1926]]) {{Commentaire biblio|''[[Le soleil se lève aussi]]'', traduit par [[Maurice-Edgar Coindreau]], Paris, Gallimard, 1933}}
* ''A Farewell to Arms'' ([[1929 en littérature|1929]]) {{Commentaire biblio|''[[L'Adieu aux armes]]'', traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, 1938}}
* ''A Farewell to Arms'' ([[1929 en littérature|1929]]) {{Commentaire biblio|''[[L'Adieu aux armes]]'', traduit par Maurice-Edgar Coindreau, Paris, Gallimard, 1938}}
* ''To Have and Have Not'' ([[1937 en littérature|1937]]) {{Commentaire biblio|''[[En avoir ou pas]]'', traduit par [[Marcel Duhamel]], Paris, Gallimard, 1945}}
* ''To Have and Have Not'' ([[1937 en littérature|1937]]) {{Commentaire biblio|''[[En avoir ou pas]]'', traduit par [[Marcel Duhamel]], Paris, Gallimard, 1945}}
* ''For Whom the Bell Tolls'' ([[1940 en littérature|1940]]) {{Commentaire biblio|''[[Pour qui sonne le glas]]'', traduit par Denise Van Moppès, Paris, Heinemann et Zsolnay, 1948}}
* ''For Whom the Bell Tolls'' ([[1940 en littérature|1940]]) {{Commentaire biblio|''[[Pour qui sonne le glas (roman)|Pour qui sonne le glas]]'', traduit par Denise Van Moppès, Paris, Heinemann et Zsolnay, 1948}}
* ''Across the River and into the Trees'' ([[1950 en littérature|1950]]) {{Commentaire biblio|''[[Au-delà du fleuve et sous les arbres]]'', traduit par Paule de Beaumont, Paris, Gallimard, 1965}}
* ''Across the River and into the Trees'' ([[1950 en littérature|1950]]) {{Commentaire biblio|''[[Au-delà du fleuve et sous les arbres]]'', traduit par [[Paule de Beaumont]], Paris, Gallimard, 1965}}
* ''The Old Man and the Sea'' ([[1952 en littérature|1952]]) {{Commentaire biblio|''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'', traduit par Jean Dutourd, Paris, Gallimard, 1952}}
* ''The Old Man and the Sea'' ([[1952 en littérature|1952]]) {{Commentaire biblio|''[[Le Vieil Homme et la Mer]]'', traduit par [[Jean Dutourd]], Paris, Gallimard, 1952}}
* ''Islands in the Stream'' ([[1970 en littérature|1970]]), roman posthume {{Commentaire biblio|''[[Îles à la dérive]]'', traduit par Jean-René Major, Paris, Gallimard, 1971}}
* ''Islands in the Stream'' ([[1970 en littérature|1970]]), roman posthume {{Commentaire biblio|''[[Îles à la dérive]]'', traduit par Jean-René Major, Paris, Gallimard, 1971}}
* ''The Garden of Eden'' ([[1986 en littérature|1986]]), roman posthume {{Commentaire biblio|''[[Le Jardin d'Éden]]'', traduit par Maurice Rambaud, Paris, Gallimard, 1986}}
* ''The Garden of Eden'' ([[1986 en littérature|1986]]), roman posthume {{Commentaire biblio|''[[Le Jardin d'Éden]]'', traduit par Maurice Rambaud, Paris, Gallimard, 1986}}
Ligne 253 : Ligne 256 :


==== Au cinéma ====
==== Au cinéma ====
[[Fichier:The official movie poster for COOPER AND HEMINGWAY THE TRUEGEN documentary film.jpg|thumb|upright=0.6|Affiche du documentaire de 2013 ''Cooper & Hemingway: The True Gen''.]]
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Le Temps d'aimer (film, 1996)|Le Temps d'aimer]]'' (''In Love and War''), [[Cinéma américain|film américain]] réalisé par [[Richard Attenborough]], avec [[Sandra Bullock]], [[Chris O'Donnell]] <br />- Ce film relate son histoire d'amour avec [[Agnès von Kurowsky]], en 1918, infirmière américaine qui le soigne à l’hôpital militaire de Milan.
* [[1996 au cinéma|1996]] : ''[[Le Temps d'aimer (film, 1996)|Le Temps d'aimer]]'' (''In Love and War''), [[Cinéma américain|film américain]] réalisé par [[Richard Attenborough]], avec [[Sandra Bullock]], [[Chris O'Donnell]] <br />- Ce film relate son histoire d'amour avec [[Agnès von Kurowsky]], en 1918, infirmière américaine qui le soigne à l’hôpital militaire de Milan.
* [[2011 au cinéma|2011]] : ''[[Minuit à Paris]]'' (''Midnight in Paris''), [[Cinéma américain|film américano]]-[[Cinéma espagnol|espagnol]] réalisé par [[Woody Allen]], avec [[Owen Wilson]], [[Rachel McAdams]] <br />- Ce film évoque de façon partielle la vie parisienne du jeune écrivain dans les [[années 1920]].
* [[2011 au cinéma|2011]] : ''[[Minuit à Paris]]'' (''Midnight in Paris''), [[Cinéma américain|film américano]]-[[Cinéma espagnol|espagnol]] réalisé par [[Woody Allen]], avec [[Owen Wilson]], [[Rachel McAdams]] <br />- Ce film évoque de façon partielle la vie parisienne du jeune écrivain dans les [[années 1920]].
* [[2016 au cinéma|2016]] : ''[[Papa (film, 2016)|Papa]]'' (''Papa: Hemingway in Cuba''), [[Cinéma canadien|film canado]]-américain réalisé par [[Bob Yari]], avec [[Adrian Sparks]], [[Giovanni Risibi]] et [[Joely Richardson]] <br />- Ce film relate, sur une période de trois ans, la vie de Hemingway à [[La Havane]] dans les [[années 1950]].
* [[2013 au cinéma|2013]] : ''{{lien|lang=en|Cooper & Hemingway: The True Gen}}'', documentaire de John Mulholland sur l'amitié entre Hemingway et [[Gary Cooper]]
* [[2016 au cinéma|2016]] : ''[[Papa (film, 2016)|Papa]]'' (''Papa: Hemingway in Cuba''), [[Cinéma canadien anglophone|film canado]]-américain réalisé par [[Bob Yari]], avec [[Adrian Sparks]], [[Giovanni Risibi]] et [[Joely Richardson]] <br />- Ce film relate, sur une période de trois ans, la vie de Hemingway à [[La Havane]] dans les [[années 1950]].


==== À la télévision ====
==== À la télévision ====
* [[1988 à la télévision|1988]] : ''[[Hemingway (mini-série)|Hemingway]]'' (série TV biographique), [[mini-série]] américaine écrite et réalisée par [[Bernhard Sinkel]], avec [[Stacy Keach]] dans le rôle de Hemingway.
* [[1988 à la télévision|1988]] : ''[[Hemingway (mini-série)|Hemingway]]'' (série TV biographique), [[mini-série]] américaine écrite et réalisée par [[Bernhard Sinkel]], avec [[Stacy Keach]] dans le rôle de Hemingway.
* [[2003 à la télévision|2003]] : ''[[Hemingway vs. Callaghan]]'', téléfilm canadien réalisé par [[Michael DeCarlo]] et [[Malcolm MacRury]], l'histoire de l'amitié entre Hemingway et [[Morley Callaghan]], ponctuée par leur fameux match de boxe arbitré par leur ami [[F. Scott Fitzgerald]]. Produit par [[Téléfilm Canada]]<ref>https://www.telefilm.ca/en/catalogues/production/hemingway-vs-callaghan</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Hemingway vs. Callaghan : The Greatest Literary Boxing Feud of All Time |url=http://fightland.vice.com/blog/hemingway-vs-callaghan-the-greatest-literary-boxing-feud-of-all-time |site=Fightland |consulté le=12-07-2020}}.</ref>.
* [[2003 à la télévision|2003]] : ''[[Hemingway vs. Callaghan]]'', téléfilm canadien réalisé par [[Michael DeCarlo]] et [[Malcolm MacRury]], l'histoire de l'amitié entre Hemingway et [[Morley Callaghan]], ponctuée par leur fameux match de boxe arbitré par leur ami [[F. Scott Fitzgerald]]. Produit par [[Téléfilm Canada]]<ref>{{lien web |langue=en |titre=Hemingway vs. callaghan |url=https://archive.wikiwix.com/cache/20160925114820/https://www.telefilm.ca/en/catalogues/production/hemingway-vs-callaghan |site=telefilm.ca via [[Wikiwix]] |consulté le=08-10-2023}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=Hemingway vs. Callaghan : The Greatest Literary Boxing Feud of All Time |url=http://fightland.vice.com/blog/hemingway-vs-callaghan-the-greatest-literary-boxing-feud-of-all-time |site=Fightland |consulté le=12-07-2020}}.</ref>.
* [[2012 à la télévision|2012]] : ''[[Hemingway and Gellhorn]]'', téléfilm américain réalisé par [[Philip Kaufman]], avec [[Clive Owen]] et [[Nicole Kidman]]. Ce téléfilm relate sa romance avec [[Martha Gellhorn]] entre 1940 et 1945.
* [[2012 à la télévision|2012]] : ''[[Hemingway and Gellhorn]]'', téléfilm américain réalisé par [[Philip Kaufman]], avec [[Clive Owen]] et [[Nicole Kidman]]. Ce téléfilm relate sa romance avec [[Martha Gellhorn]] entre 1940 et 1945.
* [[2021 à la télévision|2021]] : ''Ernest Hemingway, quatre mariages et un enterrement'', documentaire de [[Virginie Linhart]] sur la vie de l'écrivain diffusé sur [[Arte]]<ref>{{Lien web |auteur1=Marc-Olivier Bherer |titre=« Ernest Hemingway, quatre mariages et un enterrement », sur Arte |sous-titre=l'œuvre de l'écrivain au prisme de ses amours |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/09/05/ernest-hemingway-quatre-mariages-et-un-enterrement-sur-arte-l-uvre-de-l-ecrivain-au-prisme-de-ses-amours_6093511_3246.html |site=[[Le Monde]] |date=5 septembre 2021 |consulté le=9 septembre 2021 }}.</ref>.
* [[2021 à la télévision|2021]] : ''Ernest Hemingway, quatre mariages et un enterrement'', documentaire de [[Virginie Linhart]] sur la vie de l'écrivain diffusé sur [[Arte]]<ref>{{Lien web |auteur1=Marc-Olivier Bherer |titre=« Ernest Hemingway, quatre mariages et un enterrement », sur Arte |sous-titre=l'œuvre de l'écrivain au prisme de ses amours |url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/09/05/ernest-hemingway-quatre-mariages-et-un-enterrement-sur-arte-l-uvre-de-l-ecrivain-au-prisme-de-ses-amours_6093511_3246.html |site=[[Le Monde]] |date=5 septembre 2021 |consulté le=9 septembre 2021 }}.</ref>.
Ligne 282 : Ligne 287 :
* [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[Le Port de l'angoisse]]'' (''To Have and Have Not''), film américain réalisé par [[Howard Hawks]], avec [[Humphrey Bogart]], [[Lauren Bacall]]
* [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[Le Port de l'angoisse]]'' (''To Have and Have Not''), film américain réalisé par [[Howard Hawks]], avec [[Humphrey Bogart]], [[Lauren Bacall]]
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Tueurs (film, 1946)|Les Tueurs]]'' (''The Killers''), film américain réalisé par [[Robert Siodmak]], avec [[Burt Lancaster]]
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Tueurs (film, 1946)|Les Tueurs]]'' (''The Killers''), film américain réalisé par [[Robert Siodmak]], avec [[Burt Lancaster]]
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[L'Affaire Macomber]]'' (''The Macomber Affair''), film américain réalisé par [[Zoltan Korda]], avec [[Gregory Peck]], [[Joan Bennett]]
* [[1947 au cinéma|1947]] : ''[[L'Affaire Macomber]]'' (''The Macomber Affair''), film américain réalisé par [[Zoltan Korda]], avec [[Gregory Peck]], [[Joan Bennett (actrice)|Joan Bennett]]
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Trafic en haute mer]]'' (''The Breaking Point''), film américain réalisé par [[Michael Curtiz]]
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Trafic en haute mer]]'' (''The Breaking Point''), film américain réalisé par [[Michael Curtiz]]
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Les Neiges du Kilimandjaro (film, 1952)|Les Neiges du Kilimandjaro]]'' (''The Snows of Kilimanjaro''), film américain réalisé par [[Henry King]], avec Gregory Peck
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Les Neiges du Kilimandjaro (film, 1952)|Les Neiges du Kilimandjaro]]'' (''The Snows of Kilimanjaro''), film américain réalisé par [[Henry King]], avec Gregory Peck
Ligne 317 : Ligne 322 :
=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
==== En français ====
==== En français ====
* Rédouane Abouddahab,
* Abouddahab, Rédouane, ''L'écriture-limite. Poétique des nouvelles de Hemingway'', Livre premier : Chronologie et commentaire. éd. Merry World, 2011.
* —, ''L'écriture-limite. Poétique des nouvelles de Hemingway'', Livre deuxième : Le paysage textuel. éd. Merry World, 2011.
** ''L'écriture-limite. Poétique des nouvelles de Hemingway'', Livre premier : Chronologie et commentaire. éd. Merry World, 2011.
** ''L'écriture-limite. Poétique des nouvelles de Hemingway'', Livre deuxième : Le paysage textuel. éd. Merry World, 2011.
* Baker, Carlos, ''Hemingway, histoire d'une vie'', trad. franç. (deux tomes : 1899-1936 & 1936-1961), Laffont, 1971.
* Carlos Baker, ''Hemingway, histoire d'une vie'', trad. franç. (deux tomes : 1899-1936 & 1936-1961), Laffont, 1971.
* Debouzy, Marianne, ''La Critique française de Hemingway : 1926-1968'', thèse complémentaire. Bibliothèque de la Sorbonne, 1969.
* Marianne Debouzy, ''La Critique française de Hemingway : 1926-1968'', thèse complémentaire. Bibliothèque de la Sorbonne, 1969.
* Fenoli, Marc, « Le jeune homme et la neige » [article biographique, 1924-1926], in ''Revue L'Alpe'', {{n°}} 48, éditions Glénat-Musée dauphinois, 2010.
* Marc Fenoli, « Le jeune homme et la neige » [article biographique, 1924-1926], in ''Revue L'Alpe'', {{n°}} 48, éditions Glénat-Musée dauphinois, 2010.
* Gallagher, Daniel, ''D'Ernest Hemingway à Henry Miller : Mythes et réalités des écrivains américains à Paris (1919-1939)'', [[L'Harmattan]], 2011.
* Griffin, Peter, ''Ernest Hemingway, au fil de sa jeunesse'', trad. franç., Gallimard, 1989.
* Daniel Gallagher, ''D'Ernest Hemingway à Henry Miller : Mythes et réalités des écrivains américains à Paris (1919-1939)'', [[L'Harmattan]], 2011.
* Peter Griffin, ''Ernest Hemingway, au fil de sa jeunesse'', trad. franç., Gallimard, 1989.
* Hemingway, Gregory H., ''Papa'', Denoël, 1976
* Hemingway, Mariel, ''Ernest Hemingway, la vie et ailleurs'', éditions Michel Lafon, 2011.
* Gregory H. Hemingway, ''Papa'', Denoël, 1976.
* Geneviève Mariel Hemingway, ''Ernest Hemingway, la vie et ailleurs'', éditions Michel Lafon, 2011.
* Hily-Mane, Geneviève, ''Le Style de Ernest Hemingway. La plume et le masque'', PUF, 1983.
* Hily-Mane, ''Le Style de Ernest Hemingway. La plume et le masque'', PUF, 1983.
* Hotchner, A. E., ''Papa Hemingway'', trad. franç. [[Mercure de France]], 1966.
* A. E. Hotchner :
** ''Papa Hemingway'', trad. franç. [[Mercure de France]], 1966.
* —, ''Hemingway et son univers'', A. E. Hotchner, trad. franç., éditions du Chêne, 1990.
** ''Hemingway et son univers'', trad. franç., éditions du Chêne, 1990.
* Kundera, Milan, « À la recherche du présent perdu », ''L’Infini'', 37 ({{date-|mars 1992}}), 22-34.
* [[Milan Kundera]], « À la recherche du présent perdu », ''L’Infini'', 37, {{date-|mars 1992}}), p. 22-34.
* Liny, Marie-Pierre, « Le Récit de la mort chez Hemingway », ''Études de poétique''. éd. Josiane Paccaud-Huguet et Michèle Rivoire. Lyon: Presses Universitaires de Lyon, 2001, 65-77.
* Marie-Pierre Liny, « Le Récit de la mort chez Hemingway », ''Études de poétique'', éd. Josiane Paccaud-Huguet et Michèle Rivoire, Lyon: Presses Universitaires de Lyon, 2001, p. 65-77.
* Mellow, James R., ''Hemingway'', trad. franç., éditions du Rocher, 1995.
* Jaùes R. Mellow, ''Hemingway'', trad. franç., éditions du Rocher, 1995.
* Meyers, Jeffrey, ''Hemingway'', trad. franç., Belfond, 1987.
* Jeffrey Meyers, ''Hemingway'', trad. franç., Belfond, 1987.
* Naugrette, Jean-Pierre, « ''The Sun Also Rises'' : Hemingway et la problématique de la citation picturale », ''Lectures aventureuses'', La Garenne-Colombes, L’Espace Européen, 1990, 197-222.
* [[Jean-Pierre Naugrette]], « ''The Sun Also Rises'' : Hemingway et la problématique de la citation picturale », ''Lectures aventureuses'', La Garenne-Colombes, L’Espace Européen, 1990, p. 197-222.
* Pozzi, Francesco. ''Vie dans l’après-midi : essai psychanalytique sur Hemingway'', ''Gradiva : Revue Européenne d’Anthropologie Littéraire'', 2.1 (1997) : 41-60.
* Francesco Pozzi, ''Vie dans l’après-midi : essai psychanalytique sur Hemingway'', ''Gradiva : Revue Européenne d’Anthropologie Littéraire'', vol. 2, n° 1, 1997, p. 41-60.
* Salati, Marie-Odile. « La Blessure dans ''A Farewell to Arms de Hemingway''. In ''Écriture(s) de la guerre aux États-Unis des années 1850 aux années 1970''. Éd. Anne Garrait-Bourrier et Patricia Godi-Tkatchouk. Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal, 2003, 97-110.
* {{chapitre|langue=fr|auteur=Marie-Odile Salati |titre chapitre= La Blessure dans ''A Farewell to Arms'' de Hemingway|titre ouvrage=Écriture(s) de la guerre aux États-Unis des années 1850 aux années 1970|auteur ouvrage=Anne Garrait-Bourrier, Patricia Godi-Tkatchouk (dir.)|lieu= Clermont-Ferrand |éditeur=Presses universitaires Blaise Pascal|date= 2003|passage= 97-110}}.
* Sollers, Philippe, articles biographiques dans ''La Guerre du goût'', Gallimard, 1994.
* [[Philippe Sollers]], articles biographiques dans ''La Guerre du goût'', Gallimard, 1994.
* Alexander Davis, ''Présence du passé : Ernest Hemingway - Key West, l'île où l'écrivain composa ses chefs-d'oeuvre'' (Architectural Digest {{n°|13}}/{{date-|juin 1989}}, {{p.|64}} à 69, photographies de Bob Braun);
* Alexander Davis, ''Présence du passé : Ernest Hemingway - Key West, l'île où l'écrivain composa ses chefs-d'oeuvre'' (Architectural Digest {{n°|13}}/{{date-|juin 1989}}, {{p.|64}} à 69, photographies de Bob Braun);
* Adrien Le Bihan, ''Autopsie d'une rancœur. Hemingway alias Argo contre général Leclerc'', ed.Cherche-bruit 2022 {{ISBN|978-2-9577160-1-2}}
* Adrien Le Bihan, ''Autopsie d'une rancœur. Hemingway alias Argo contre général Leclerc'', éd. Cherche-bruit 2022 {{ISBN|978-2-9577160-1-2}}.


==== En anglais ====
==== En anglais ====
Ligne 367 : Ligne 374 :


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{fr}} [http://www.evene.fr/celebre/biographie/ernest-hemingway-713.php Ernest Hemingway. Écrivain américain] sur evene.fr
* {{fr}} [http://cultureboxe.wordpress.com/2009/10/31/pourquoi-les-boxeurs-ont-du-succes-aupres-des-dames-la-reponse-dhemingway/ Article sur le héros chez Hemingway]
* {{fr}} [http://cultureboxe.wordpress.com/2009/12/12/et-le-courage-dans-tout-ca/ Article sur le courage chez Hemingway]
* {{en}} [http://libweb.princeton.edu/libraries/firestone/rbsc/aids/beach/ Sylvia Beach Papers]
* {{en}} [http://www.hemingwayhome.com/ Site web de la maison-musée d'Ernest Hemingway à Key West (Floride)]
* {{Site Fondation Nobel |https://www.nobelprize.org/prizes/literature/1954/hemingway/biographical/ |Autobiographie }}

==== Bases de données et dictionnaires ====
{{Liens}}
{{Liens}}
* {{Lien web|langue=en |url=http://www.hemingwayhome.com/ |titre=The Ernest Hemingway
Home & Museum (Site de la maison-musée d'Ernest Hemingway à Key West en Floride) |site=hemingwayhome.com}}.


{{Palette|Ernest Hemingway|Prix Nobel de littérature|Lauréats du prix Pulitzer de la fiction}}
{{Palette|Ernest Hemingway|Prix Nobel de littérature|Lauréats du prix Pulitzer de la fiction}}

{{Portail|littérature américaine|cinéma américain|tauromachie|prix Nobel|Illinois}}
{{Portail|littérature américaine|cinéma américain|tauromachie|prix Nobel|Illinois}}



Dernière version du 4 mai 2024 à 17:45

Ernest Hemingway
Description de cette image, également commentée ci-après
Ernest Hemingway à Sun Valley (Idaho, États-Unis), fin 1939.
Nom de naissance Ernest Miller Hemingway
Naissance
Oak Park, Illinois, États-Unis
Décès (à 61 ans)
Ketchum, Idaho, États-Unis
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture Anglais américain
Mouvement Génération perdue
Genres

Œuvres principales

Signature de Ernest Hemingway

Ernest Hemingway [ˈɝnɪst ˈhɛmɪŋˌweɪ][1], né le à Oak Park dans l'Illinois aux États-Unis et mort le à Ketchum (Idaho), est un écrivain, journaliste et correspondant de guerre américain.

Son style d'écriture, caractérisé par l'économie et la litote, a influencé le roman du XXe siècle, comme l'ont fait sa vie d'aventurier et l'image publique qu'il entretenait. Il a écrit la plupart de ses œuvres entre le milieu des années 1920 et le milieu des années 1950, et sa carrière atteint son point culminant en 1954 lorsqu'il reçoit le prix Nobel de littérature. Ses romans ont rencontré un grand succès auprès du public du fait de la véracité avec laquelle il dépeignait ses personnages. Plusieurs de ses œuvres furent élevées au rang de classiques de la littérature américaine. Il a publié de son vivant sept romans, six recueils de nouvelles et deux œuvres non romanesques. Trois romans, quatre recueils de nouvelles et trois œuvres non romanesques ont été publiés à titre posthume.

Hemingway est né et a grandi à Oak Park, une ville située en banlieue ouest de Chicago dans l'Illinois. Il travaille pendant quelques mois en tant que journaliste reporter au Kansas City Star, avant de devenir ambuliancier sur le front italien pendant la Première Guerre mondiale. Cette période servira de fondement à son roman L'Adieu aux armes. Grièvement blessé, il passe plus de trois mois à l'hôpital et s'engage à sa sortie dans l'armée italienne.

En 1922, Hemingway épouse Hadley Richardson, la première de ses quatre épouses. Le couple s'installe à Paris, où Hemingway travaille comme correspondant étranger. Au cours de cette période, il fréquente la librairie Shakespeare and Company et rencontre des écrivains tels que Gertrude Stein, Ezra Pound et James Joyce. Il se lie également avec des artistes modernistes de la communauté expatriée connus sous le nom de Génération perdue, dont certains exercent sur lui une influence significative. En 1926, il écrit son premier roman, Le soleil se lève aussi.

Après avoir divorcé de Hadley Richardson en 1927, Hemingway épouse Pauline Pfeiffer. Il se rend en Espagne pour couvrir la guerre civile espagnole, sujet principal de son roman Pour qui sonne le glas. À son retour, il divorce.

Martha Gellhorn devient sa troisième épouse en 1940. Mais, soucieuse de son « indépendance », elle le quitte quand, après qu'il a accepté de l'accompagner en Chine pour suivre la guerre sino-japonaise, il refuse de faire de même pour l'invasion de la France. Elle est la seule journaliste « femme » à poser le pied sur les plages normandes, le .

Après cette séparation, pour lui douloureuse, Hemingway épouse en 1945 Mary Welsh. Cette union s'établit peu après la Seconde Guerre mondiale période pendant laquelle il est présent, à distance (sans être autorisé, contrairement à Martha, son épouse d'alors), le jour du débarquement en Normandie. Il assistera plus directement à la libération de Paris.

En 1948, Hemingway et son épouse décident de se rendre sur la Côte d'Azur mais doivent faire une escale à Gênes en raison d'une panne de leur bateau. Ils en profitent pour se rendre à Venise qu'ils ne connaissent pas et descendent à l'hôtel Gritti, où ils fréquentent le Harry's Bar. Invité à une chasse au canard, Hemingway fait la connaissance de la comtesse Adriana Ivancich dont il tombe amoureux, et qui le rejoindra d'ailleurs à Cuba. Ils se reverront en Italie en 1954. Alors qu'il est fatigué, malade et dépressif, cette aventure lui redonne l'inspiration perdue, et il écrit Au-delà du fleuve et sous les arbres, comme un reflet de leur idylle, en y mêlant ses propres souvenirs de la Première Guerre mondiale, bien qu'il ait démenti toute ressemblance avec la réalité dans l'avertissement de la préface. Alors qu'il pense avoir écrit une œuvre remarquable, la critique américaine est féroce. Peu de temps après la publication du Vieil homme et la mer, en 1952, qui lui vaut le prix Pulitzer en 1953, Hemingway participe à un safari en Afrique, où il manque d'être tué dans un accident d'avion qui le laisse perclus de douleurs et en mauvaise santé pour le reste de sa vie. Il obtient le Prix Nobel de Littérature en 1954.

Hemingway a habité à Key West, en Floride et à La Havane pendant les années 1930 et 1940. En 1959, il quitte Cuba pour Ketchum, dans l'Idaho, où il se suicide au cours de l'été 1961.

Il était en outre catholique[2], converti à l'âge de dix-neuf ans[3], bien que se considérant comme un contre-exemple et refusant par là de voir son œuvre associée au romanesque catholique, ainsi qu'il en témoigne dans une lettre de décembre 1927 au père Vincent Donavan : « je n’ai jamais voulu qu’on me considère comme un auteur catholique car je sais l’importance de l’exemple qu’on donne – et je n’ai jamais donné le bon exemple »[4],[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Ernest Hemingway à Milan en 1918.

Ernest Miller Hemingway est né à Oak Park près de Chicago, le . Il est le fils de Clarence Hemingway, médecin, et de Grace Hall, une musicienne dont le père était un grossiste en coutellerie très aisé. Il est le deuxième enfant d’une fratrie qui en comptera six : Marceline née en 1898, lui-même (Ernest), Ursula née en 1902, Madeleine en 1904, Carol de 1911 et enfin Leicester Clarence natif de 1915. Ses deux parents avaient reçu une bonne éducation et étaient appréciés et respectés dans la communauté conservatrice de Oak Park. Lorsque Clarence et Grace se marièrent en 1896, ils déménagèrent avec le père de Grace, Ernest Hall, raison pour laquelle ils ont appelé leur premier fils Ernest. Hemingway disait ne pas aimer son prénom, qu'il associait au héros naïf, voire fou, de la pièce d'Oscar Wilde L'Importance d'être Constant. La maison de sept chambres de la famille dans un quartier respectable contenait un studio de musique pour Grace et un cabinet dentaire pour Clarence.

La mère de Hemingway donnait souvent des concerts dans les villages environnants. Hemingway adulte affirmait haïr sa mère, bien que le biographe Michael Reynolds souligne qu'Hemingway reflétait son énergie et son enthousiasme. Son insistance à lui apprendre à jouer du violoncelle est devenue une « source de conflits », mais il a admis plus tard que les leçons de musique lui ont été utiles pour son travail d'écriture, comme pour élaborer la « structure contrapuntique » de Pour qui sonne le glas. La famille possédait une résidence d'été appelée Windemere sur les rives du lac Walloon, près de Détroit dans le Michigan, une région habitée par les indiens Ojibwés. C'est là qu'Hemingway apprit avec son père à chasser, à pêcher et à camper dans les bois. En 1909, son père lui offre son premier fusil de chasse, pour son dixième anniversaire. Ses premières expériences dans la nature lui inculquèrent une passion pour l'aventure en plein air et la vie dans des régions éloignées ou isolées.

À partir de 1913, Ernest étudie à la High School d’Oak Park. Il y découvre Shakespeare, Dickens, Stevenson, et participe activement à la vie sportive et culturelle de son école. En 1916, ses premières histoires et ses poèmes paraissent dans Tabula et Trapeze, des revues littéraires de l’école.

Après avoir obtenu son diplôme en 1917, Hemingway renonce à suivre des études supérieures pour devenir journaliste au Kansas City Star, sous l’influence bienveillante de son oncle paternel, Alfred Tyler Hemingway.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Lors de l’entrée en guerre des États-Unis le , l'incorporation de Hemingway est refusée une première fois à cause d’un œil défaillant. En , il parvient cependant à incorporer la Croix-Rouge italienne et, après avoir traversé l’Atlantique sur le Chicago, il débarque à Bordeaux, gagne Paris, puis Milan, où il arrive le . Après plusieurs semaines passées à l’arrière, il rejoint le front. Le , de nuit, près de Fossalta di Piave, alors qu'il apporte du chocolat et des cigarettes aux soldats, un tir de mortier blesse Hemingway aux jambes, tue un de ses camarades et en blesse grièvement deux autres. Alors qu’il tente de ramener un camarade vers l’arrière, il est de nouveau blessé par un tir de mitrailleuse, mais parvient à un poste de secours, avant de s’évanouir. Pendant sa convalescence de trois mois dans un hôpital de Milan, il s’éprend d’une infirmière américaine, Agnès von Kurowsky, de huit ans son aînée, qui lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans L'Adieu aux armes.

portrait
Ernest Hemingway en 1923 (photo de passeport).

Au mois de , Ernest Hemingway, journaliste auprès des troupes grecques, témoigne de la violence de l’affrontement à Inönü en Anatolie, au cours de la guerre gréco-turque.

Engagé en comme correspondant étranger du Toronto Star où il devient ami avec Morley Callaghan, il déménage à Paris, où il habite, avec sa femme Hadley, au troisième étage du 74, rue du Cardinal-Lemoine, dans le Quartier latin, de à . C'est à Paris qu'il fait la connaissance de Gertrude Stein, la papesse du modernisme, qui fut son mentor avant de se brouiller avec lui, mais qui lui aura fait entre-temps rencontrer les peintres qu'elle a découverts avec son frère (Pablo Picasso, Joan Miró, Juan Gris…) mais aussi les « expats » américains qui ont fait partie de ce qu'elle a appelé la « Lost Generation » : cette génération incluant artistes, écrivains, intellectuels, savants qui a atteint la majorité durant la Première Guerre mondiale (F. Scott Fitzgerald, T. S. Eliot, James Joyce, Sherwood Anderson, John Dos Passos, John Steinbeck, William Faulkner, Waldo Peirce, Isadora Duncan, Abraham Walkowitz, Alan Seeger, Franz Kafka, Henry Miller, Aldous Huxley, Malcolm Cowley (en)...).

Premiers romans[modifier | modifier le code]

Hemingway à Paris en 1924.

Ernest Hemingway a beaucoup de mal à se réadapter à la vie civile. Il épouse Hadley Richardson le 3 septembre 1921 et s'installe avec elle à Paris. C'est à partir de cette période qu'il passe beaucoup de temps à écrire. Principalement inspiré par Gertrude Stein et Ezra Pound, il est réputé pour ses récits très concentrés, au style dépouillé et laconique, témoignant de son expérience de la vie et de la mort.

Ernest Hemingway était correspondant pour le Toronto Star. Il voyageait régulièrement entre Paris, Toronto et Chicago. Il aida la vente américaine du roman Ulysse de James Joyce en passant aux frontières librement un volume à la fois durant une période de 12 mois (de 1923 à 1924)[5].

Après un recueil de nouvelles peu populaire (De nos jours), il sort en 1926 son premier roman, Le soleil se lève aussi. Ce best-seller lui permet de s'imposer rapidement sur la scène littéraire. Le titre fait référence à l'Ecclésiaste (chap. I, 3-7) et le thème principal du livre est déjà la génération perdue. Des jeunes désaxés évoluent dans un monde perdu et absurde, incapables de meubler le vide de leur vie.

Dans son deuxième roman, L'Adieu aux armes, Hemingway écrit sur la Première Guerre mondiale. Sorti en 1929, soit onze ans après la fin de la guerre, le récit est cinglant et ironique. Ce n'est pas un hasard s'il est publié aussi tardivement : dans son esthétique implicite, une émotion n'est évoquée qu'une fois l'émoi passé. Un ambulancier américain, parti en Suisse avec une jeune infirmière anglaise, se rend compte qu'il est pris au piège dans un destin auquel il croyait avoir échappé. Si le titre est emprunté à un poème patriotique anglais, l'ouvrage n'est en rien élogieux. Au contraire, il met en avant l'absence de sens de cette guerre. Le sentiment amoureux n'est pas épargné lui non plus, ce qui rend l'œuvre très pessimiste.

Cependant, malgré le désenchantement véhiculé par ses premiers romans, Hemingway réussit progressivement à oublier l'horreur de la guerre et l'absurdité de la vie. Il s'adonne notamment à deux divertissements : les courses de chevaux et la chasse.

L'individualisme puis l'engagement[modifier | modifier le code]

Finca la Vigía, maison d'Ernest Hemingway à Cuba.

Hemingway se remarie avec Pauline Pfeiffer, journaliste à Vogue. Il s'installe à Key West en Floride au cours de l'année 1928. Il visite souvent l'île de Cuba où il acquerra par la suite en 1940 dans les environs de la Havane une villa, Finca La Vigía, qu'il ne quittera définitivement qu'en 1960[6].

Complètement détaché du contexte social et géopolitique, il passe le plus clair de ses journées à pêcher l'espadon dans son yacht et à s'informer sur l'actualité sportive et littéraire. Puis il se rend compte qu'on ne peut vivre éternellement en retrait des autres, ce qui lui inspire un nouveau roman, paru en 1937 : En avoir ou pas. Harry Morgan, faute d'argent pour nourrir les siens, se lance dans toutes sortes d'aventures auxquelles il finit par succomber. Fidèle représentant de l'individualisme américain, il ne se rend compte que trop tard « [qu']un homme seul est foutu d'avance ».

Cette œuvre marque une rupture dans l'existence solitaire de Hemingway. Le franquisme aux portes de l'Espagne ne le laisse pas indifférent. Conscient qu'il ne peut vivre indéfiniment à part, il choisit de s'engager dans la guerre civile espagnole dès 1937.

Guerre d'Espagne[modifier | modifier le code]

Il prendra part comme journaliste à la guerre d'Espagne, aux côtés des Républicains. Installé à l’hôtel Florida (Madrid) comme beaucoup de ses confrères correspondants de guerre, il écrit un recueil Paradis perdu, suivi de La Cinquième Colonne et commence une ébauche de Pour qui sonne le glas, roman qui le rendra d'autant plus célèbre, publié en 1940 après la victoire des Franquistes en Espagne. Ce roman est autant un récit d'aventures qu'un reportage de guerre, où se mêlent épopées exaltantes, tragédies antiques et méditations sur le destin de l'Homme. C'est pendant cette période qu'il s'éprend de Martha Gellhorn , une romancière qui sera sa troisième épouse, et qu'il rencontre Malraux. Les carnages dont il est témoin le convainquent de la vacuité et du mensonge du langage abstrait. En 1937, la disparition suspecte de l'écrivain José Robles Pazos attribuée aux services secrets soviétiques, cristallise la rupture définitive entre deux grands amis écrivains américains que sont John Dos Passos et Hemingway. En effet, son analyse de la guerre d'Espagne, sa compromission locale avec la propagande stalinienne et l'absence d'aide de Hemingway face à la disparition de son ami, insupportent Dos Passos.

À partir des années 1940, J. Edgar Hoover place Ernest Hemingway sous la surveillance du FBI. Sa ligne téléphonique est placée sur écoute pendant plusieurs années[7].

Changement de style[modifier | modifier le code]

« Ce qu'il faut, c'est écrire une seule phrase vraie. Écris la phrase la plus vraie que tu connaisses. » Dans la nouvelle Sur l'écriture, son personnage fétiche, Nick Adams, déclare vouloir « écrire comme Cézanne peint ».

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Hemingway revint en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, de juin à . Au moment du débarquement de Normandie, les responsables militaires qui le considéraient comme « une cargaison précieuse » le laissèrent sur une péniche de débarquement, contrairement aux affirmations de Hemingway qui prétendit être allé à terre. Vers la fin du mois de juillet, il fut attaché au 22e régiment d'infanterie commandé par le colonel Charles Buck Lanaham, qui se dirigeait vers Paris et il prit la tête d'un petit groupe de combattants à Rambouillet, dans la lointaine banlieue de Paris. Sur les exploits de Hemingway, l'écrivain de la Seconde Guerre mondiale, l'historien Paul Fussell remarque : « Hemingway créa une gêne considérable en jouant les capitaines d'infanterie pour un groupe de résistants qu'il avait rassemblé, car un correspondant de guerre n'est pas censé diriger des troupes, même s'il le fait bien. »

Cela était contraire aux Conventions de Genève, et Hemingway se vit accusé de façon formelle, mais il s'en tira en affirmant qu'il s'était simplement contenté de donner des conseils. Il réussit à avoir une entrevue avec le général Philippe de Hauteclocque, dit Leclerc, au moment où celui-ci, pressé par le général de Gaulle, se demandait s'il investirait Paris malgré l'interdiction qui lui en était faite par sa hiérarchie américaine. Hemingway se présenta en tenue mi-militaire, mi-civile et demanda un blindé de reconnaissance, deux ou trois jeeps et une demi-douzaine d'hommes pour libérer le bar du Ritz. Hemingway garda une mauvaise image de ce général qui l'éjecta en le traitant de clown[8]. Le , il fut présent à la libération de Paris, bien que les affirmations selon lesquelles il était entré le premier dans la ville, ou qu'il avait libéré le Ritz, soient considérées comme faisant partie de la légende. À Paris, il assista à une réunion organisée par Sylvia Beach et fit la paix avec Gertrude Stein. Hemingway fut présent lors de violents combats dans la forêt de Hürtgen vers la fin de 1944. Le , malade et fébrile, Hemingway se fit conduire au Luxembourg pour couvrir ce qu'on appellera plus tard la bataille des Ardennes. Cependant, dès son arrivée, Lanaham le conduisit voir les médecins, qui l'hospitalisèrent pour une pneumonie, et à sa sortie de l'hôpital, une semaine plus tard, les combats principaux étaient terminés.

Reconnaissances littéraires[modifier | modifier le code]

Ernest Hemingway et sa 1re épouse, Hadley, à Chamby, près de Montreux, en 1922.

Ernest Hemingway est un représentant de la « génération perdue », expression qu'il utilise dans Le soleil se lève aussi, inventée par Gertrude Stein pour parler d'Ezra Pound, T. S. Eliot durant la période de Paris est une fête[9].

L'auteur évoque les grands combats politiques du siècle (comme la guerre d'Espagne), le dépassement de soi ou le goût de l'aventure, de manière journalistique, voire « télégraphique », comme l'a expliqué le traducteur français de ses deux premiers romans, Maurice Edgar Coindreau. Pour Hemingway, l'esthétique implique avant tout une éthique et non une métaphysique (comme l'écrivait Sartre sur Faulkner). Son œuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature le [10] « pour le style puissant et nouveau par lequel il maîtrise l'art de la narration moderne, comme vient de le prouver Le Vieil Homme et la Mer ». Il fera lire à Stockholm, devant le jury de l'Académie suédoise, le discours le plus bref de l'histoire de cette institution — l'écrivain ne s'étant pas déplacé, l'ambassadeur américain en Suède, John C. Cabot, le représente[11].

Suicide[modifier | modifier le code]

Quand il revient aux États-Unis en , après des voyages à Cuba et en Espagne, il ne se porte pas très bien, ni physiquement ni mentalement. Il souffre d'hypertension et se sent sombrer dans la cécité à cause du diabète tout en souffrant d'une cirrhose. Il est touché par un trouble bipolaire, qu'il subit tout au long de sa vie et présente un comportement paranoïaque, peut-être lié également à un début d'alzheimer[12],[13] ou plus probablement à une encéphalopathie énolique laquelle entraîne également une atrophie corticale. En décembre, le médecin George Saviers l'envoie se faire soigner dans la prestigieuse clinique Mayo du Minnesota, où il est traité par sismothérapie et par des sédatifs. Il en ressort en , mais trois mois plus tard, il doit retourner se faire hospitaliser, d'abord au Sun Valley Hospital, puis de nouveau à la clinique Mayo, où il reçoit de nouveaux électrochocs. Il revient chez lui le , et deux jours après, le lundi , il se suicide d'un double coup de son fusil préféré[14]. Il est rapporté qu'une fois, Ernest Hemingway avait blâmé son père Clarence après le suicide de celui-ci, considérant cela comme un acte de lâcheté[réf. nécessaire].

Le dossier médical d'Ernest Hemingway, rendu accessible en 1991, montra qu'il présentait une hémochromatose (diagnostiquée en 1961). Il s'agit d'une surcharge en fer, l'hémosidérose, dont le mécanisme n'était pas compris jusque dans les années 1970-1980, époque où il a été établi que cet excès de fer répondait d'une part à des causes génétiques (rares) - avec un caractère familial retrouvé dans l'enquête génétique, et d'autre part aux conséquences de diverses maladies. Parmi les autres causes de surcharge en fer, l'atteinte hépatique à type de fibrose (cirrhose diagnostiquée chez Hemingway en 1960) est très répandue soit en lien avec une hépatite virale chronique (B, C notamment) soit avec la consommation soutenue de boissons alcoolisées. Les troubles mentaux[15] décrits auparavant dans l'hémochromatose sont, dans le cas de l'intoxication alcoolique, à rattacher à une carence en vitamine B1 (Syndrome de Wernicke-Korsakoff).

Les nombreux suicides constatés dans la famille Hemingway (son père, son frère, sa sœur et sa petite-fille Margaux Hemingway) pourraient être en relation - par le biais d'un fardeau génétique - avec le trouble bipolaire diagnostiqué en 1960 chez Hemingway et dont le caractère génétique transmissible est avéré.

Mariages[modifier | modifier le code]

Hemingway en 1950.

Ernest Hemingway s'est marié quatre fois :

Les chats d'Ernest Hemingway[modifier | modifier le code]

Ernest Hemingway est un des amateurs les plus connus de chats polydactyles.

Dans le jardin de sa maison de Key West en Floride, il hébergeait un peu moins d'une centaine de chats dont environ la moitié étaient polydactyles. Cette passion pour ces chats particuliers lui est venue après avoir reçu un chat à six doigts de la part du capitaine d'un bateau. En anglais, le mot Hemingway cat ou Hemingway est devenu familier pour désigner les chats polydactyles.

Depuis la mort d'Ernest Hemingway en 1961, cette maison est devenue un musée et le jardin un abri pour les descendants de ses chats. Il en reste encore une soixantaine (cinquante-sept au ), dont une trentaine de polydactyles.

Parrainage[modifier | modifier le code]

Ernest Hemingway est également le parrain de l'acteur français Claude Brasseur[19],[20].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Œuvre d'Ernest Hemingway.
La liste des œuvres n'inclut que la première édition française.

Romans[modifier | modifier le code]

Récits autobiographiques[modifier | modifier le code]

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

Les recueils américains originaux et les recueils de nouvelles traduits en français correspondent rarement.

Recueils américains originaux[modifier | modifier le code]

Recueils uniquement en traduction française[modifier | modifier le code]

Nouvelles notables[modifier | modifier le code]

Correspondance[modifier | modifier le code]

Autres publications[modifier | modifier le code]

  • Death in the Afternoon (1932), récit de l’histoire de la tauromachie[22].
    Mort dans l'après-midi, traduit par René Daumal, Paris, Gallimard, 1938
  • Men at War: The Best War Stories of All Time, anthologie de textes de divers auteurs éditée et préfacée par Hemingway (1942)
  • Hemingway, The Wild Years (1962)
  • By-Line: Ernest Hemingway (1967)[23]
    En ligne, traduit par Jean-René Major et Georges Magnane, Paris, Gallimard, « Du monde entier », 1970
  • Ernest Hemingway: Cub Reporter (1970), articles écrits pour le Kansas City Star
    E.H., apprenti reporter, traduit par Yves Malartic, Paris, Gallimard, 1972
  • 88 Poems (1979)
    88 poèmes, traduit par Roger Asselineau, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1984
    Voir aussi Dix poèmes + Six, traduits par Philippe Blanchon, Toulon, La Nerthe, 2019
  • The Dangerous Summer[24] (1985), chroniques
    L'Été dangereux, traduit par Jean-Pierre Carasso, Paris, Gallimard, coll. « Du monde entier », 1988
  • Dateline: Toronto (1985), articles écrits pour le Toronto Star de 1920 à 1924
  • Under Kilimanjaro (2005), journal d'un safari

Postérité[modifier | modifier le code]

Sur sa vie[modifier | modifier le code]

Ces biopics retracent partiellement ou entièrement la vie de l'écrivain.

Au cinéma[modifier | modifier le code]

Affiche du documentaire de 2013 Cooper & Hemingway: The True Gen.

À la télévision[modifier | modifier le code]

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

  • 2017 : Mrs. Hemingway, roman de Naomi Wood qui retrace la vie amoureuse de l'écrivain à travers le récit de vies de ses quatre épouses et nombreuses maîtresses.
  • 2011 : Luce Michel, Ernest Hemingway à 20 ans, un homme blessé, Éditions au diable Vauvert

Simples Apparitions[modifier | modifier le code]

Au cinéma[modifier | modifier le code]

  • 2014 : Tusk, un personnage raconte une histoire dans laquelle il a rencontré Hemingway. Il est incarné par Zak Knutson.

À la télévision[modifier | modifier le code]

Adaptations de ses œuvres[modifier | modifier le code]

Les romans et nouvelles d'Ernest Hemingway ont été de nombreuses fois portés à l'écran.

Au cinéma[modifier | modifier le code]

À la télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
  2. Françoise Gaston-Chérau, « Ernest Hemingway et le "catholicisme sceptique" », Esprit (1940-), no 228 (7),‎ , p. 1130–1143 (ISSN 0014-0759, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en-US) « The troubled Catholicism of Ernest Hemingway », (consulté le )
  4. « Le côté catholique de Henry James et d’Hemingway - France Catholique », sur https://www.france-catholique.fr (consulté le )
  5. (en) Kevin Birmingham, The most dangerous book The battle for James Joyce's Ulysses, New York, Penguin Books, 417 p. (ISBN 978-0-14-312754-3), p.233 à 235
  6. James Mellow, Hemingway: A Life Without Consequences, Houghton Mifflin, Boston, 1992, p. 599.
  7. (en-US) A. E. Hotchner, « Hemingway, Hounded by the Feds », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne)
  8. d'après Pierre Clostermann, Une vie pas comme les autres, Éd. Flammarion, 2005
  9. The Norton Antology of American Writers, par Nina Bergen, New York, 1994, à savoir la génération qui fut jetée – voire pratiquement sacrifiée – dans la Première Guerre mondiale et dont les survivants sont revenus totalement désabusés. Partis en « mission » quasi héroïque, ils n'avaient croisé, en Europe, que les horreurs de la grande boucherie : des victimes misérables et des chefs de bataillons pitoyables. Ce choc porta un coup fatal à leurs idéaux de gloire, d'honneur ou de patrie
  10. Geneviève Hily-Mane, Guy Degen, Dans un autre pays : voyage avec Ernest Hemingway, Presses universitaires de Reims, 1999.
  11. (en-US) « The Nobel Prize in Literature 1954 », sur NobelPrize.org (consulté le )
  12. « Hemingway, portrait d'un homme tragique », sur L'Express, (consulté le )
  13. (en) Andrew Farah, Hemingway's Brain, Univ of South Carolina Press, (ISBN 978-1-61117-743-5, lire en ligne)
  14. Reynolds, Michael. (2000). Ernest Hemingway: A Brief Biography A Historical Guide to Ernest Hemingway, Linda (ed). Oxford: Oxford UP. (ISBN 0-19-512151-1), page 16
  15. Burwell, Rose Marie, Hemingway: the Postwar Years and the Posthumous Novels, 1996, p. 189.
  16. Mairie de Paris 14e, Acte de divorce no 566, sur Archives de Paris, (consulté le ), vue 3. L'acte transcrit le jugement du tribunal civil de la Seine en date du .
  17. Mairie 14e arrondissement de Paris, Acte de mariage no 707, sur Archives de Paris, (consulté le ), vue 26.
  18. « Ceux de la Lost Generation, dans le far west… parisien », sur www.terresdecrivains.com (consulté le )
  19. VSD, « Claude Brasseur - Vsd », Vsd.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Claude Brasseur et Jeff Domenech, Merci !, Flammarion, , 296 p. (ISBN 978-2-08-134796-0, lire en ligne)
  21. Recueil de nouvelles posthume édité par Philip Young.
  22. « Hemingway Now Writes of Bull-Fighting as an Art », sur nytimes.com (consulté le ).
  23. Articles du Kansas City Star et choix d'articles et de dépêches de quarante années, recueillis, commentés et préfacés par Matthew J. Bruccoli, University of Pittsburgh Press, 1970.
  24. « The Last Ole », sur nytimes.com (consulté le ).
  25. (en) « Hemingway vs. callaghan », sur telefilm.ca via Wikiwix (consulté le ).
  26. « Hemingway vs. Callaghan : The Greatest Literary Boxing Feud of All Time », sur Fightland (consulté le ).
  27. Marc-Olivier Bherer, « « Ernest Hemingway, quatre mariages et un enterrement », sur Arte : l'œuvre de l'écrivain au prisme de ses amours », sur Le Monde, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

En français[modifier | modifier le code]

  • Rédouane Abouddahab,
    • L'écriture-limite. Poétique des nouvelles de Hemingway, Livre premier : Chronologie et commentaire. éd. Merry World, 2011.
    • L'écriture-limite. Poétique des nouvelles de Hemingway, Livre deuxième : Le paysage textuel. éd. Merry World, 2011.
  • Carlos Baker, Hemingway, histoire d'une vie, trad. franç. (deux tomes : 1899-1936 & 1936-1961), Laffont, 1971.
  • Marianne Debouzy, La Critique française de Hemingway : 1926-1968, thèse complémentaire. Bibliothèque de la Sorbonne, 1969.
  • Marc Fenoli, « Le jeune homme et la neige » [article biographique, 1924-1926], in Revue L'Alpe, no  48, éditions Glénat-Musée dauphinois, 2010.
  • Daniel Gallagher, D'Ernest Hemingway à Henry Miller : Mythes et réalités des écrivains américains à Paris (1919-1939), L'Harmattan, 2011.
  • Peter Griffin, Ernest Hemingway, au fil de sa jeunesse, trad. franç., Gallimard, 1989.
  • Gregory H. Hemingway, Papa, Denoël, 1976.
  • Geneviève Mariel Hemingway, Ernest Hemingway, la vie et ailleurs, éditions Michel Lafon, 2011.
  • Hily-Mane, Le Style de Ernest Hemingway. La plume et le masque, PUF, 1983.
  • A. E. Hotchner :
    • Papa Hemingway, trad. franç. Mercure de France, 1966.
    • Hemingway et son univers, trad. franç., éditions du Chêne, 1990.
  • Milan Kundera, « À la recherche du présent perdu », L’Infini, n° 37, ), p. 22-34.
  • Marie-Pierre Liny, « Le Récit de la mort chez Hemingway », Études de poétique, éd. Josiane Paccaud-Huguet et Michèle Rivoire, Lyon: Presses Universitaires de Lyon, 2001, p. 65-77.
  • Jaùes R. Mellow, Hemingway, trad. franç., éditions du Rocher, 1995.
  • Jeffrey Meyers, Hemingway, trad. franç., Belfond, 1987.
  • Jean-Pierre Naugrette, « The Sun Also Rises : Hemingway et la problématique de la citation picturale », Lectures aventureuses, La Garenne-Colombes, L’Espace Européen, 1990, p. 197-222.
  • Francesco Pozzi, Vie dans l’après-midi : essai psychanalytique sur Hemingway, Gradiva : Revue Européenne d’Anthropologie Littéraire, vol. 2, n° 1, 1997, p. 41-60.
  • Marie-Odile Salati, « La Blessure dans A Farewell to Arms de Hemingway », dans Anne Garrait-Bourrier, Patricia Godi-Tkatchouk (dir.), Écriture(s) de la guerre aux États-Unis des années 1850 aux années 1970, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, , p. 97-110.
  • Philippe Sollers, articles biographiques dans La Guerre du goût, Gallimard, 1994.
  • Alexander Davis, Présence du passé : Ernest Hemingway - Key West, l'île où l'écrivain composa ses chefs-d'oeuvre (Architectural Digest no 13/, p. 64 à 69, photographies de Bob Braun);
  • Adrien Le Bihan, Autopsie d'une rancœur. Hemingway alias Argo contre général Leclerc, éd. Cherche-bruit 2022 (ISBN 978-2-9577160-1-2).

En anglais[modifier | modifier le code]

  • Abouddahab, Redouane, ed., Hemingway special issue, Journal of the Short Story in English, no  49 (Autumn 2007) : http://jsse.revues.org/index723.html
  • Baker, Carlos, Ernest Hemingway: A Life Story, Bantam Books 1969.
  • Griffin, Peter, Along with youth: Hemingway, the early years, Oxford University Press Inc, 1985.
  • —, Less than a treason: Hemingway in Paris, Oxford University Press Inc, 1992.
  • Hily-Mane, Geneviève, Ernest Hemingway in France: 1926-1994. A Comprehensive Bibliography, Reims : Presses Universitaires de Reims, 1995.
  • Reynolds, Michael S., The Young Hemingway, Blackwell publishers, 1986
  • —, Hemingway: The American Homecoming, Blackwell publishers, 1992.
  • —, Hemingway: The 1930's, Norton press, 1997.
  • —, Hemingway: The Paris Years, Paperback, 1999.
  • —, Hemingway: The Final Years, Michael Reynolds, W. W. Norton & Co, 1999.

En espagnol[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]