« Djemal Pacha » : différence entre les versions

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| nom = Djemal Pacha
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| légende = Portrait de Djemal Pacha.
| légende = Portrait de Djemal Pacha
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| date de naissance = 6 mai 1872
| date de naissance = 6 mai 1872
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| date de décès = 21 juillet 1922
| date de décès = 21 juillet 1922
| lieu de décès = [[Tbilissi]] ([[Géorgie (pays)|Géorgie]])
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| origine = [[Empire ottoman|Ottoman]]
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| allégeance = {{Empire ottoman 1844-1922}}
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| grade = [[Général de corps d'armée]]
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}}

'''Ahmed Djemal Pacha''' (en [[turc ottoman]] : احمد جمال پاشا ; en [[Turc|turc moderne]] : ''Ahmet'' ou ''Ahmed Cemal Paşa''), né le {{date de naissance|6|mai|1872}} à [[Mytilène]] ([[Empire ottoman]]) et mort le {{date de décès|21|juillet|1922}} à [[Tbilissi]] ([[République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie|RSFS de Transcaucasie]]), est un [[militaire]] et [[Personnalité politique|homme politique]] [[Empire ottoman|ottoman]], membre du [[triumvirat]] militaire des [[Trois Pachas]] qui entraîne et dirige l'[[Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale]]. [[Pacha (titre)|Pacha]] est un titre de fonction.
'''Ahmed Djemal Pacha''' (en [[turc ottoman]] : احمد جمال پاشا ; en [[Turc|turc moderne]] : ''Ahmet'' ou ''Ahmed Cemal Paşa''), né le {{date de naissance|6|mai|1872}} à [[Mytilène]] ([[Empire ottoman]]) et mort le {{date de décès|21|juillet|1922}} à [[Tbilissi]] ([[République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie|RSFS de Transcaucasie]]), est un [[militaire]] et [[Personnalité politique|homme politique]] [[Empire ottoman|ottoman]], membre du [[triumvirat]] militaire des [[Trois Pachas]] qui entraîne et dirige l'[[Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale]]. [[Pacha (titre)|Pacha]] est un titre de fonction.


Ministre de la Marine, il commande l'[[armée ottomane de 1826 à 1922|armée ottomane]] lors de l'[[Première offensive de Suez|offensive contre le canal de Suez]] au début de l'année 1915. Malgré l'échec de cette dernière, Djemal Pacha parvient à maintenir momentanément l'autorité ottomane sur les [[Vilayet|provinces]] de [[Vilayet de Syrie|Syrie]] et de [[Vilayet de Beyrouth|Beyrouth]], réprimant au passage le [[nationalisme arabe]], ce qui lui vaudra d'être surnommé ''As-Saffah'' ( « le Boucher ») par les Arabes.
Ministre de la Marine, il commande l'[[armée ottomane de 1826 à 1922|armée ottomane]] lors de l'[[Première offensive de Suez|offensive contre le canal de Suez]] au début de l'année 1915. Malgré l'échec de cette dernière, Djemal Pacha parvient à maintenir momentanément l'autorité ottomane sur les [[Vilayet|provinces]] de [[Vilayet de Syrie|Syrie]] et de [[Vilayet de Beyrouth|Beyrouth]], réprimant au passage le [[nationalisme arabe]], ce qui lui vaudra d'être surnommé ''As-Saffah'' ( « le Boucher ») par les Arabes.


Avec les autres membres du triumvirat (le ministre de l'Intérieur [[Talaat Pacha]] et le ministre de la Guerre [[Ismail Enver|Enver Pacha]]), il est impliqué dans les génocides [[Génocide arménien|arménien]], [[Génocide assyrien|assyrien]] et [[Génocide grec pontique|grec pontique]], bien que son degré d'implication dans ces derniers fassent l'objet de controverse.
Avec les autres membres du triumvirat (le ministre de l'Intérieur [[Talaat Pacha]] et le ministre de la Guerre [[Ismail Enver|Enver Pacha]]), il est impliqué dans les génocides [[Génocide arménien|arménien]], [[Génocide assyrien|assyrien]] et [[Génocide grec pontique|grec pontique]], bien que son degré d'implication dans ces derniers fassent l'objet de controverse.


Après la guerre, il s'exile en [[Émirat d'Afghanistan|Afghanistan]]. Devenu [[officier de liaison]] militaire pour le compte de l'émir [[Amanullah Khan]], il est envoyé dans ce qui deviendra l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] pour y négocier avec les [[Bolcheviks]]. Il meurt assassiné le {{date-|21 juillet 1922}} à Tbilissi dans des conditions controversées.
Après la guerre, il s'exile en [[Émirat d'Afghanistan|Afghanistan]]. Devenu [[officier de liaison]] militaire pour le compte de l'émir [[Amanullah Khan]], il est envoyé dans ce qui deviendra l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|Union soviétique]] pour y négocier avec les [[Bolcheviks]]. Il meurt assassiné le {{date-|21 juillet 1922}} à Tbilissi dans des conditions controversées.
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Il est né à [[Mytilène]], sur l'île de [[Lesbos]], d'un père [[pharmacien]] [[militaire]], Mehmet Nesip Bey. Il est diplômé de l'[[Lycée militaire Kuleli|école militaire de Kuleli]] en [[1890]], puis de l'académie militaire en [[1893]] à [[Constantinople]]. Il a d'abord servi pour le {{1er|département}} du Ministère des problèmes militaires, puis il a travaillé au département de construction de fortifications de Kırkkilise (Kırklareli) rattaché à la {{2e|armée}}. Djemal fut désigné au second corps d'armée en [[1896]]. Deux ans plus tard, il devint commandant de la division Novice à [[Thessalonique]].
Il est né à [[Mytilène]], sur l'île de [[Lesbos]], d'un père [[pharmacien]] [[militaire]], Mehmet Nesip Bey. Il est diplômé de l'[[Lycée militaire Kuleli|école militaire de Kuleli]] en [[1890]], puis de l'académie militaire en [[1893]] à [[Constantinople]]. Il a d'abord servi pour le {{1er|département}} du Ministère des problèmes militaires, puis il a travaillé au département de construction de fortifications de Kırkkilise (Kırklareli) rattaché à la {{2e|armée}}. Djemal fut désigné au second corps d'armée en [[1896]]. Deux ans plus tard, il devint commandant de la division Novice à [[Thessalonique]].


En [[1905]], quand il devint [[major]] et fut désigné en tant qu'inspecteur des [[Chemin de fer|chemins de fer]], il a commencé à sympathiser avec les réformes des [[Jeunes-Turcs]] à propos des problèmes militaires. En [[1906]], il rejoint la [[Société libérale ottomane]]. Il devint un homme d'influence dans le département des problèmes militaires des [[Jeunes-Turcs]]. Il devint membre du Conseil du troisième corps d'armée en [[1907]]. Il y travailla auprès du [[major]] [[Ali Fethi Okyar]] et [[Mustafa Kemal Atatürk|Mustafa Kemal]].
En [[1905]], quand il devint [[major]] et fut désigné en tant qu'inspecteur des [[Chemin de fer|chemins de fer]], il a commencé à sympathiser avec les réformes des [[Jeunes-Turcs]] à propos des problèmes militaires. En [[1906]], il rejoint la [[Société libérale ottomane]]. Il devint un homme d'influence dans le département des problèmes militaires des [[Jeunes-Turcs]]. Il devint membre du Conseil du troisième corps d'armée en [[1907]]. Il y travailla auprès du [[major]] [[Ali Fethi Okyar]] et [[Mustafa Kemal Atatürk|Mustafa Kemal]].


En 1909, à la suite des massacres d'Adana en Cilicie où plus de {{formatnum:30000}} Arméniens furent assassinés, le nouveau pouvoir Jeune-Turc le nomma ''vali'' (préfet) de la province, avec pour mission de calmer les esprits et rassurer les Arméniens.
En 1909, à la suite des massacres d'Adana en Cilicie où plus de {{formatnum:30000}} Arméniens furent assassinés, le nouveau pouvoir Jeune-Turc le nomma ''vali'' (préfet) de la province, avec pour mission de calmer les esprits et rassurer les Arméniens.
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== Guerres balkaniques et arrivée au pouvoir ==
== Guerres balkaniques et arrivée au pouvoir ==
{{Article détaillé|Guerres balkaniques|Trois Pachas}}
{{Article détaillé|Guerres balkaniques|Trois Pachas}}
En [[1911]], Djemal est nommé [[gouverneur]] de [[Bagdad]]. Cependant, il démissionne pour se ré-engager dans l'armée lors de la [[Première Guerre balkanique]]. En {{date||octobre|1912}}, il est promu [[colonel]].
En [[1911]], Djemal est nommé [[gouverneur]] de [[Bagdad]]. Cependant, il démissionne pour se ré-engager dans l'armée lors de la [[Première Guerre balkanique]]. En {{date||octobre|1912}}, il est promu [[colonel]].


À la fin de cette guerre, il joue un rôle important dans la [[propagande]] des [[Jeunes-Turcs]], contre les négociations avec les pays européens. Il tente de résoudre les problèmes survenus à [[Constantinople]] après l'attaque de [[Bab-i Ali]]. Djemal joue un rôle significatif dans la [[Deuxième Guerre balkanique]], et avec la révolution des [[Jeunes-Turcs]] le {{date|23 janvier 1913}}, il devient commandant de Constantinople et ministre des [[Travaux publics]].
À la fin de cette guerre, il joue un rôle important dans la [[propagande]] des [[Jeunes-Turcs]], contre les négociations avec les pays européens. Il tente de résoudre les problèmes survenus à [[Constantinople]] après l'attaque de [[Bab-i Ali]]. Djemal joue un rôle significatif dans la [[Deuxième Guerre balkanique]], et avec la révolution des [[Jeunes-Turcs]] le {{date|23 janvier 1913}}, il devient commandant de Constantinople et ministre des [[Travaux publics]].


En [[1914]], il devient ministre de la Marine. Avec le grand vizir [[Talaat Pacha]] et le ministre de la Guerre [[Enver Pacha]], il forme le comité dirigeant appelé les [[Trois Pachas]].
En [[1914]], il devient ministre de la Marine. Avec le grand vizir [[Talaat Pacha]] et le ministre de la Guerre [[Enver Pacha]], il forme le comité dirigeant appelé les [[Trois Pachas]].
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[[Fichier:Djemal Pacha & Capt. Von Frankenburg LCCN2014698743.jpg|vignette|Djemal Pacha et le capitaine Von Frankenburg, 1914]]
[[Fichier:Djemal Pacha & Capt. Von Frankenburg LCCN2014698743.jpg|vignette|Djemal Pacha et le capitaine Von Frankenburg, 1914]]
{{Article détaillé|Première Guerre mondiale|Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale}}
{{Article détaillé|Première Guerre mondiale|Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale}}
Avant la [[Première Guerre mondiale]], l'Empire ottoman cherche à assurer sa sécurité entre la [[Triple Entente]] (France, Royaume-Uni et Russie) et la [[Triplice]] (Allemagne, [[Autriche-Hongrie]] et Italie, mais cette dernière s'en séparera en 1914).
Avant la [[Première Guerre mondiale]], l'Empire ottoman cherche à assurer sa sécurité entre la [[Triple Entente]] (France, Royaume-Uni et Russie) et la [[Triplice]] (Allemagne, [[Autriche-Hongrie]] et Italie, mais cette dernière s'en séparera en 1914).


Djemal Pacha se rend en [[France]] pour négocier une alliance mais échoue. En accord avec [[Ismail Enver|Enver Pacha]] et [[Talaat Pacha]], il passe alors dans le camp allemand. Le triumvirat des « [[Trois Pachas]] » contrôle le gouvernement ottoman à partir de [[1913]], régnant sur l'[[Empire ottoman]] pendant toute la [[Première Guerre mondiale]]. Djemal Pacha est l'un des concepteurs des politiques internes et étrangères du gouvernement.
Djemal Pacha se rend en [[France]] pour négocier une alliance mais échoue. En accord avec [[Ismail Enver|Enver Pacha]] et [[Talaat Pacha]], il passe alors dans le camp allemand. Le triumvirat des « [[Trois Pachas]] » contrôle le gouvernement ottoman à partir de [[1913]], régnant sur l'[[Empire ottoman]] pendant toute la [[Première Guerre mondiale]]. Djemal Pacha est l'un des concepteurs des politiques internes et étrangères du gouvernement.
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{{Article détaillé|Génocide arménien|Grande famine du Mont-Liban}}
{{Article détaillé|Génocide arménien|Grande famine du Mont-Liban}}
[[Fichier:Ahmet Cemal Paşa on the shore of the Dead Sea2.jpg|vignette|Djemal Pacha au bord de la [[mer Morte]] en 1915.|alt=|gauche]]
[[Fichier:Ahmet Cemal Paşa on the shore of the Dead Sea2.jpg|vignette|Djemal Pacha au bord de la [[mer Morte]] en 1915.|alt=|gauche]]

Djemal Pacha est nommé avec pleins pouvoirs aux affaires civiles et militaires en [[Syrie sous l'Empire ottoman|Syrie]], au [[Liban]], en [[Transjordanie (région)|Transjordanie]] et en [[Palestine (région)|Palestine]] en [[1915]], avec le commandement de la [[4e armée (Empire ottoman)|{{4e}} armée]]. Une loi temporaire lui accorde des pouvoirs de secours en mai de cette année. Tous les décrets de cabinet de Constantinople liés à la [[Syrie]] sont soumis à son approbation. Son [[Première offensive de Suez|offensive contre le canal de Suez]], en janvier-février 1915, est un échec. Sous son commandement, l'armée souffre d'un manque d'officiers professionnels, d'un système logistique insuffisante, et le pire, d'un moral bas assorti d'une épidémie de désertions. Les exigences de temps de guerre et les catastrophes naturelles qui affectent la région entraînent le mécontentement de la population arabe qui conduira à la [[révolte arabe de 1916-1918|révolte du Hedjaz]] soutenue par des nationalistes arabes d'autres régions.
Djemal Pacha est nommé avec pleins pouvoirs aux affaires civiles et militaires en [[Syrie sous l'Empire ottoman|Syrie]], au [[Liban]], en [[Transjordanie (région)|Transjordanie]] et en [[Palestine (région)|Palestine]] en [[1915]], avec le commandement de la [[4e armée (Empire ottoman)|{{4e}} armée]]. Une loi temporaire lui accorde des pouvoirs de secours en mai de cette année. Tous les décrets de cabinet de Constantinople liés à la [[Syrie]] sont soumis à son approbation. Son [[Première offensive de Suez|offensive contre le canal de Suez]], en janvier-février 1915, est un échec. Sous son commandement, l'armée souffre d'un manque d'officiers professionnels, d'un système logistique insuffisante, et le pire, d'un moral bas assorti d'une épidémie de désertions. Les exigences de temps de guerre et les catastrophes naturelles qui affectent la région entraînent le mécontentement de la population arabe qui conduira à la [[révolte arabe de 1916-1918|révolte du Hedjaz]] soutenue par des nationalistes arabes d'autres régions.

[[Fichier:Jamal Pasha inspecting Austrian troops entering Jerusalem, 1916.JPG|vignette|Djemal saluant les [[armée commune|forces autrichiennes]] entrant à [[Jérusalem]] lors de la Première Guerre mondiale.]]
[[Fichier:Jamal Pasha inspecting Austrian troops entering Jerusalem, 1916.JPG|vignette|Djemal saluant les [[armée commune|forces autrichiennes]] entrant à [[Jérusalem]] lors de la Première Guerre mondiale.]]

Opposé au [[sionisme]] et connu pour sa brutalité envers tous ceux qui ne sont pas turcs [[Musulman|musulmans]], il se tournera contre les [[Juifs]] comme contre tous les habitants de la région<ref>{{Lien web|titre=)) מנשר)לאנשי סוריה!|url=http://jpress.org.il/olive/apa/nli_heb/SharedView.Article.aspx?href=HZV/1914/12/24&id=Ar00100|site=jpress.org.il|consulté le=2020-01-21}}</ref>. Djemal apprécie néanmoins le professionnalisme des Juifs, leurs [[Scientifique|scientifiques]] et l'[[éducation juive]]. Il se joint les services de l'[[ingénieur agronome]] [[Aaron Aaronsohn]] (alors membre du réseau [[Nili]]) dans la lutte contre les [[Sauterelle (insecte)|sauterelles]]. En matière d'approvisionnement alimentaire, il consulte le Dr [[Arthur Ruppin]] et d'autres experts juifs. Il nomme l'ingénieur juif [[Nahum Vilbush|Nahum Wilbushevitz]] (membre du Nili lui aussi) [[ingénieur en chef]] de la ville de [[Jérusalem]]. Djemal change son attitude envers les Juifs et commence à les persécuter par crainte d'un « [[Théorie du complot juif|complot juif mondial »]]<ref>{{De}}Michael Schwartz: ''Ethnische „Säuberungen“ in der Moderne. Globale Wechselwirkungen nationalistischer und rassistischer Gewaltpolitik im 19. und 20. Jahrhundert''. Oldenbourg, München 2013, {{ISBN|978-3-486-70425-9}}, S. 120 f.</ref>. Ainsi et pour le reste de la Première Guerre mondiale, il réprimera brutalement toutes les activités [[Nationalisme|nationalistes]], juives comme arabes et syriens<ref>Provence, Michael (2005). ''La Grande Révolte syrienne et la montée des nationalismes arabes'' . University of Texas Press. p. 42. {{ISBN|0-292-70680-4}}.</ref>. Il promulgue des décrets sévères tels que le recrutement forcé des sujets ottomans non musulmans à l'[[Forces armées turques|armée turque]] qui leur est hostile, l'internement ou l'expulsion des [[Histoire des Juifs en Russie|Juifs d'origine russe]] vers la [[Russie]], comme les [[Socialisme|socialistes]] et sionistes [[Yitzhak Ben-Zvi]] et [[David Ben Gourion]] qui parvient à s'enfuir. Il interdit l'emploi de l'[[hébreu]], il évacue des colonies juives ou pille les villages, et fait déporter des colons juifs de [[Jaffa]] dans le [[Désert de Syrie|désert syrien]]. Il fait exécuter les espions et les déserteurs... Le 17 décembre 1914, 750 Juifs de [[Tel Aviv-Jaffa|Tel Aviv]] sont arrêtés au hasard dans les rues et internés en [[Égypte]] dans de dures conditions. La [[famine]] fait son apparition, aggravée par une invasion de sauterelles<ref>יעקב יהושע, '''ירושלים תמול שלשום''', הוצאת ראובן מס 1977, עמוד 33 : Joshua Jacob, ''Jérusalem d'hier'', Rubin Mass Publishers, 1977, p. 33</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|auteur1=|titre=Zikhron Yaakov.|url=https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/zikhron-yaakov/|site=Boker Tov Yerushalayim|périodique=|date=9 octobre 2013|consulté le=2020-01-21}}</ref>.
Opposé au [[sionisme]] et connu pour sa brutalité envers tous ceux qui ne sont pas turcs [[Musulman|musulmans]], il se tournera contre les [[Juifs]] comme contre tous les habitants de la région<ref>{{Lien web|titre=)) מנשר)לאנשי סוריה!|url=http://jpress.org.il/olive/apa/nli_heb/SharedView.Article.aspx?href=HZV/1914/12/24&id=Ar00100|site=jpress.org.il|consulté le=2020-01-21}}</ref>. Djemal apprécie néanmoins le professionnalisme des Juifs, leurs [[Scientifique|scientifiques]] et l'[[éducation juive]]. Il se joint les services de l'[[ingénieur agronome]] [[Aaron Aaronsohn]] (alors membre du réseau [[Nili]]) dans la lutte contre les [[Sauterelle (insecte)|sauterelles]]. En matière d'approvisionnement alimentaire, il consulte le Dr [[Arthur Ruppin]] et d'autres experts juifs. Il nomme l'ingénieur juif [[Nahum Vilbush|Nahum Wilbushevitz]] (membre du Nili lui aussi) [[ingénieur en chef]] de la ville de [[Jérusalem]]. Djemal change son attitude envers les Juifs et commence à les persécuter par crainte d'un « [[Théorie du complot juif|complot juif mondial »]]<ref>{{De}}Michael Schwartz: ''Ethnische „Säuberungen“ in der Moderne. Globale Wechselwirkungen nationalistischer und rassistischer Gewaltpolitik im 19. und 20. Jahrhundert''. Oldenbourg, München 2013, {{ISBN|978-3-486-70425-9}}, S. 120 f.</ref>. Ainsi et pour le reste de la Première Guerre mondiale, il réprimera brutalement toutes les activités [[Nationalisme|nationalistes]], juives comme arabes et syriens<ref>Provence, Michael (2005), ''La Grande Révolte syrienne et la montée des nationalismes arabes'', University of Texas Press. p. 42 {{ISBN|0-292-70680-4}}.</ref>. Il promulgue des décrets sévères tels que le recrutement forcé des sujets ottomans non musulmans à l'[[Forces armées turques|armée turque]] qui leur est hostile, l'internement ou l'expulsion des [[Histoire des Juifs en Russie|Juifs d'origine russe]] vers la [[Russie]], comme les [[Socialisme|socialistes]] et sionistes [[Yitzhak Ben-Zvi]] et [[David Ben Gourion]] qui parvient à s'enfuir. Il interdit l'emploi de l'[[hébreu]], il évacue des colonies juives ou pille les villages, et fait déporter des colons juifs de [[Jaffa]] dans le [[Désert de Syrie|désert syrien]]. Il fait exécuter les espions et les déserteurs... Le 17 décembre 1914, 750 Juifs de [[Tel Aviv-Jaffa|Tel Aviv]] sont arrêtés au hasard dans les rues et internés en [[Égypte]] dans de dures conditions. La [[famine]] fait son apparition, aggravée par une invasion de sauterelles<ref>יעקב יהושע, '''ירושלים תמול שלשום''', הוצאת ראובן מס 1977, עמוד 33 : Joshua Jacob, ''Jérusalem d'hier'', Rubin Mass Publishers, 1977, p. 33</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=|titre=Zikhron Yaakov|url=https://bokertovyerushalayim.wordpress.com/tag/zikhron-yaakov/|site=Boker Tov Yerushalayim|périodique=|date=9 octobre 2013|consulté le=2020-01-21}}</ref>.

[[Fichier:Enver Pasha and Jamal (Cemal) Pasha visiting the Dome of the Rock.jpg|vignette|Enver Pacha et Djemal Pacha visitant le [[Dôme du Rocher]], 1916]]
[[Fichier:Enver Pasha and Jamal (Cemal) Pasha visiting the Dome of the Rock.jpg|vignette|Enver Pacha et Djemal Pacha visitant le [[Dôme du Rocher]], 1916]]
À la fin de [[1915]], Djemal Pacha démarre des négociations secrètes avec les [[Alliés de la Première Guerre mondiale|Alliés]] pour mettre fin à la guerre : il se serait même proposé pour renverser le gouvernement ottoman. Ces tentatives ne mènent à rien, en partie parce que les [[Alliés de la Première Guerre mondiale|Alliés]] sont incapables de s'entendre sur le futur territoire de l'[[Empire ottoman]]. L'historien A. L. Macfie doute que Djemal Pacha « ait jamais entrepris une action aussi risquée, en particulier parce qu'il se distinguait par son patriotisme » (« ''it may be doubted if he would ever have undertaken so risky an adventure, particularly as he was noted for his patriotism''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alexander Lyon|nom1=Macfie|titre=End of the ottoman empire 1908-1923|éditeur=[[Taylor & Francis]]|année=2016|passage=138|isbn=978-1-138-14490-3|oclc=951926139}}</ref> »).


Au [[printemps]] [[1915]], alors que la [[révolte arabe de 1916-1918|révolte arabe]] prend de l'ampleur, Djemal Pacha instaure un contrôle strict de la [[Syrie ottomane]]. La montée du [[nationalisme arabe#La révolution Jeunes-Turcs et la révolte arabe|nationalisme arabe]] devient un souci majeur à partir de [[1916]]. Les autorités ottomanes perquisitionnent les consulats français à [[Beyrouth]] et à [[Damas]] et confisquent les documents secrets français qui indiquaient les activités et les noms des insurgés arabes. Djemal utilise ces informations : il est persuadé que l'[[insurrection]] sous contrôle français est la raison principale de ses échecs militaires. Il ordonne des tortures et la pendaison publique de plusieurs dizaines de nationalistes arabes accusés à tort de [[trahison]], le 6 mai 1916, sur les places de Beyrouth et de Damas, ce qui lui vaudra le surnom de « boucher ». Cette répression cristallise le sentiment national arabe et syrien<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Bouyrat|prénom1=Yann|titre=Quand la survie des Libanais était soumise aux impératifs stratégiques - L'histoire méconnue de la grande famine du Mont-Liban (1916-1919)|url=https://orientxxi.info/l-orient-dans-la-guerre-1914-1918/quand-la-survie-des-libanais-etait-soumise-aux-imperatifs-strategiques,0663|site=Orient XXI|date=2015-05-20|consulté le=2020-01-21}}</ref>{{,}}<ref>{{En}}Cleveland, William: ''Une histoire du Moyen - Orient moderne'' . Boulder: Westview Press, 2004. "Première Guerre mondiale et la fin de l'Ordre ottoman", 146-167.</ref>.
À la fin de [[1915]], Djemal Pacha démarre des négociations secrètes avec les [[Alliés de la Première Guerre mondiale|Alliés]] pour mettre fin à la guerre : il se serait même proposé pour renverser le gouvernement ottoman. Ces tentatives ne mènent à rien, en partie parce que les [[Alliés de la Première Guerre mondiale|Alliés]] sont incapables de s'entendre sur le futur territoire de l'[[Empire ottoman]]. L'historien A. L. Macfie doute que Djemal Pacha {{citation|ait jamais entrepris une action aussi risquée, en particulier parce qu'il se distinguait par son patriotisme}} ({{citation|''it may be doubted if he would ever have undertaken so risky an adventure, particularly as he was noted for his patriotism''}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Alexander Lyon|nom1=Macfie|titre=End of the ottoman empire 1908-1923|éditeur=[[Taylor & Francis]]|année=2016|passage=138|isbn=978-1-138-14490-3|oclc=951926139}}</ref>).
Au [[printemps]] [[1915]], alors que la [[révolte arabe de 1916-1918|révolte arabe]] prend de l'ampleur, Djemal Pacha instaure un contrôle strict de la [[Syrie ottomane]]. La montée du [[nationalisme arabe#La révolution Jeunes-Turcs et la révolte arabe|nationalisme arabe]] devient un souci majeur à partir de [[1916]]. Les autorités ottomanes perquisitionnent les consulats français à [[Beyrouth]] et à [[Damas]] et confisquent les documents secrets français qui indiquaient les activités et les noms des insurgés arabes. Djemal utilise ces informations : il est persuadé que l'[[insurrection]] sous contrôle français est la raison principale de ses échecs militaires. Il ordonne des tortures et la pendaison publique de plusieurs dizaines de nationalistes arabes accusés à tort de [[trahison]], le 6 mai 1916, sur les places de Beyrouth et de Damas, ce qui lui vaudra le surnom de « boucher ». Cette répression cristallise le sentiment national arabe et syrien<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=Bouyrat|prénom1=Yann|titre=Quand la survie des Libanais était soumise aux impératifs stratégiques - L'histoire méconnue de la grande famine du Mont-Liban (1916-1919)|url=https://orientxxi.info/l-orient-dans-la-guerre-1914-1918/quand-la-survie-des-libanais-etait-soumise-aux-imperatifs-strategiques,0663|site=Orient XXI|date=2015-05-20|consulté le=2020-01-21}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Cleveland, William: ''Une histoire du Moyen - Orient moderne'' . Boulder: Westview Press, 2004. "Première Guerre mondiale et la fin de l'Ordre ottoman", 146-167.</ref>.

[[Fichier:Ahmet djemal.jpg|vignette|Djemal en 1918]]
[[Fichier:Ahmet djemal.jpg|vignette|Djemal en 1918]]

Dans ses mémoires politiques, le député et chef du ''Beirut Reform Movement'' {{En}} [[:en:Salim_Ali_Salam|Salim Ali Salam]] souligne que lors de son trajet vers Damas où il devait saluer Djemal Pacha, il remarque que le train où il voyage est réservé aux prisonniers dont des notables devant être mis à mort. Il essaie vainement de rencontrer Djemal le soir même mais le lendemain matin, tous sont déjà pendus<ref>{{En}}Salibi, K. (1976). ''Beirut under the Young Turks: As Depicted in the Political Memoirs of Salim Ali Salam (1868–1938)''. In J. Berque, & D. Chevalier, ''Les Arabes par leurs archives: XVIe-XXe siecles'' (pp. 214). Paris: Centre National de la Recherche Scientifique.</ref>.
Dans ses mémoires politiques, le député et chef du ''Beirut Reform Movement'' {{En}} [[:en:Salim_Ali_Salam|Salim Ali Salam]] souligne que lors de son trajet vers Damas où il devait saluer Djemal Pacha, il remarque que le train où il voyage est réservé aux prisonniers dont des notables devant être mis à mort. Il essaie vainement de rencontrer Djemal le soir même mais le lendemain matin, tous sont déjà pendus<ref>{{En}}Salibi, K. (1976). ''Beirut under the Young Turks: As Depicted in the Political Memoirs of Salim Ali Salam (1868–1938)''. In J. Berque, & D. Chevalier, ''Les Arabes par leurs archives: XVIe-XXe siecles'' (pp. 214). Paris: Centre National de la Recherche Scientifique.</ref>.


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Djemal Pacha est jugé ''in abstentia'' avec 12 autres dirigeants jeunes-turcs au cours du [[Cours martiales turques de 1919-1920|procès de 1919]], entre autres, pour sa participation aux crimes de masse contre les Arméniens et condamné à mort par [[contumace]] (28 avril - 5 juillet).
Djemal Pacha est jugé ''in abstentia'' avec 12 autres dirigeants jeunes-turcs au cours du [[Cours martiales turques de 1919-1920|procès de 1919]], entre autres, pour sa participation aux crimes de masse contre les Arméniens et condamné à mort par [[contumace]] (28 avril - 5 juillet).


En 1920, Djemal se rend en [[Asie centrale]] où il travaille à la modernisation de l'armée [[Émirat d'Afghanistan|afghane]]. L'[[Union soviétique]] ayant récemment imposé son autorité aux anciens territoires du [[Turkestan russe]] et du [[Vice-royauté du Caucase|Caucase russe]], Djemal se rend à [[Moscou]] en [[juin 1920]] pour discuter d'une action commune entre Soviétiques et nationalistes musulmans pour soulever l'[[Raj britannique|Inde britannique]] mais les bolcheviks se méfient et craignent qu'il n'établisse des liens avec les [[Révolte basmatchi|rebelles basmatchis]] contre la [[République socialiste soviétique autonome du Turkestan|république soviétique du Turkestan]]<ref>H.B. Paksoy, ''Central Asia Reader: The Rediscovery of History'', Routledge, 2016 [https://www.google.fr/books/edition/Central_Asia_Reader_The_Rediscovery_of_H/yMIYDQAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=jemal+pasha,+basmachi&pg=PT197&printsec=frontcover]</ref>.
En 1920, Djemal se rend en [[Asie centrale]] où il travaille à la modernisation de l'armée [[Émirat d'Afghanistan|afghane]]. L'[[Union soviétique]] ayant récemment imposé son autorité aux anciens territoires du [[Turkestan russe]] et du [[Vice-royauté du Caucase|Caucase russe]], Djemal se rend à [[Moscou]] en [[juin 1920]] pour discuter d'une action commune entre Soviétiques et nationalistes musulmans pour soulever l'[[Raj britannique|Inde britannique]] mais les bolcheviks se méfient et craignent qu'il n'établisse des liens avec les [[Révolte basmatchi|rebelles basmatchis]] contre la [[République socialiste soviétique autonome du Turkestan|république soviétique du Turkestan]]<ref>H.B. Paksoy, ''Central Asia Reader: The Rediscovery of History'', Routledge, 2016 [https://www.google.fr/books/edition/Central_Asia_Reader_The_Rediscovery_of_H/yMIYDQAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=jemal+pasha,+basmachi&pg=PT197&printsec=frontcover]</ref>.


Djemal se rend ensuite à [[Tbilissi]] en [[République socialiste soviétique de Géorgie|république soviétique de Géorgie]] pour négocier au nom du gouvernement afghan. Il est assassiné dans cette ville, ainsi que son secrétaire, le {{date|21|juillet|1922}} par Stepan Dzaghigian, Artashes Gevorgyan et Petros Ter Poghosyan, membres de l'[[opération Némésis]] qui le considéraient comme un des responsables du [[génocide arménien]]. Cette thèse est aujourd'hui débattue : certains considèrent qu'il est un des auteurs du génocide<ref>"à ce titre, Djemal pacha fut {{ incise |en intention comme en acte}} complice et auteur d'un génocide", {{Ref-Ternon-Enquete |passage= chapitre 6}}.</ref>, d'autres rejettent cette thèse, en particulier [[Vahakn Dadrian]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Vahakn |nom1= Dadrian |titre = The Key Elements in the Turkish Denial of the Armenian Genocide|sous-titre=A Case Study of Distortion and Falsification|lieu=Toronto|éditeur=Zoryan Institute|année=1999|pages totales=84|passage=54, n. 64|isbn=978-1-895485-02-8|oclc=247852714}}</ref>. Selon une autre thèse, il a été abattu par la [[Tchéka]] géorgienne sur ordre de [[Joseph Staline |Staline]]<ref>{{Lien web |langue=tr |auteur=Ayşe Hür |titre=Cemal Paşa'yı kim öldürdü? |url=http://taraf.com.tr/makale/3601.htm |périodique={{Lien|langue=en|trad=Taraf|fr=Taraf (journal)|texte=Taraf}} |date=18 janvier 2009 |archive-url=https://web.archive.org/web/20090122021842/http://taraf.com.tr/makale/3601.htm |archive-date=22 janvier 2009}}</ref>.
Djemal se rend ensuite à [[Tbilissi]] en [[République socialiste soviétique de Géorgie|république soviétique de Géorgie]] pour négocier au nom du gouvernement afghan. Il est assassiné dans cette ville, ainsi que son secrétaire, le {{date|21|juillet|1922}} par Stepan Dzaghigian, Artashes Gevorgyan et Petros Ter Poghosyan, membres de l'[[opération Némésis]] qui le considéraient comme un des responsables du [[génocide arménien]]. Cette thèse est aujourd'hui débattue : certains considèrent qu'il est un des auteurs du génocide<ref>{{citation|à ce titre, Djemal pacha fut {{incise|en intention comme en acte}} complice et auteur d'un génocide}}, {{Ref-Ternon-Enquete |passage= chapitre 6}}.</ref>, d'autres rejettent cette thèse, en particulier [[Vahakn Dadrian]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Vahakn |nom1= Dadrian |titre = The Key Elements in the Turkish Denial of the Armenian Genocide|sous-titre=A Case Study of Distortion and Falsification|lieu=Toronto|éditeur=Zoryan Institute|année=1999|pages totales=84|passage=54, n. 64|isbn=978-1-895485-02-8|oclc=247852714}}</ref>. Selon une autre thèse, il a été abattu par la [[Tchéka]] géorgienne sur ordre de [[Joseph Staline |Staline]]<ref>{{Lien web |langue=tr |auteur=Ayşe Hür |titre=Cemal Paşa'yı kim öldürdü? |url=http://taraf.com.tr/makale/3601.htm |périodique={{Lien|langue=en|trad=Taraf|fr=Taraf (journal)|texte=Taraf}} |date=18 janvier 2009 |archive-url=https://web.archive.org/web/20090122021842/http://taraf.com.tr/makale/3601.htm |archive-date=22 janvier 2009}}</ref>.


Dans ses ''Mémoires'', Djemal nie toute responsabilité dans les atrocités anti-arméniennes, met en avant son rôle d'assistance aux déportés, et estime qu'un million et demi de Turcs et de Kurdes ont été assassinés par les milices arméniennes et les troupes arméno-russes<ref>{{en}} Djemal Pacha, ''Memories of a Turkish Statesman, 1913-1919'', [[New York]], George H. Doran, 1922</ref>.
Dans ses ''Mémoires'', Djemal nie toute responsabilité dans les atrocités anti-arméniennes, met en avant son rôle d'assistance aux déportés, et estime qu'un million et demi de Turcs et de Kurdes ont été assassinés par les milices arméniennes et les troupes arméno-russes<ref>{{en}} Djemal Pacha, ''Memories of a Turkish Statesman, 1913-1919'', [[New York]], George H. Doran, 1922</ref>.
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Le corps de Djemal fut autopsié. Ses restes furent enterrés à [[Erzurum]].
Le corps de Djemal fut autopsié. Ses restes furent enterrés à [[Erzurum]].


Son petit-fils, [[Hasan Cemal]], est un [[journaliste]], chroniqueur et [[écrivain]] connu en [[Turquie]], notamment pour avoir reconnu le [[génocide arménien]] et s'être excusé pour la part qu'a pris son grand-père dans ce dernier<ref>{{Article|titre=Hasan Cemal, Grandson of Cemal Pasha, Apoligizes for the Genocide|url=http://www.thearmenianobserver.com/?p=334|consulté le=16 avril 2015|périodique=The Armenian Observer|date=6 avril 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|titre=Turkey's Gul Deems Shameful The Dismissal of Journalist That Wrote Book About Armenian Genocide|url=http://news.am/eng/news/147194.html|consulté le=16 avril 2015|périodique=NEWS.am|date=3 avril 2013|citation=Cemal had visited Armenian capital city Yerevan's Genocide Memorial in 2008 and apologized to the Armenians for the genocide.}}</ref>.
Son petit-fils, [[Hasan Cemal]], est un [[journaliste]], chroniqueur et [[écrivain]] connu en [[Turquie]], notamment pour avoir reconnu le [[génocide arménien]] et s'être excusé pour la part qu'a pris son grand-père dans ce dernier<ref>{{Article|langue=en|titre=Hasan Cemal, Grandson of Cemal Pasha, Apoligizes for the Genocide|url=http://www.thearmenianobserver.com/?p=334|consulté le=16 avril 2015|périodique=The Armenian Observer|date=6 avril 2011}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|titre=Turkey's Gul Deems Shameful The Dismissal of Journalist That Wrote Book About Armenian Genocide|url=http://news.am/eng/news/147194.html|consulté le=16 avril 2015|périodique=NEWS.am|date=3 avril 2013|citation=Cemal had visited Armenian capital city Yerevan's Genocide Memorial in 2008 and apologized to the Armenians for the genocide.}}</ref>.

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* [[Génocide arménien]]
* [[Génocide arménien]]


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Version du 5 mai 2024 à 14:48

Djemal Pacha
Djemal Pacha
Portrait de Djemal Pacha

Naissance
Mytilène (Empire ottoman)
Décès (à 50 ans)
Tbilissi (Géorgie)
Origine Turc
Allégeance Drapeau de l'Empire ottoman Empire ottoman
Grade Général de corps d'armée
Années de service 19051922
Commandement 4e armée
Conflits Guerres balkaniques
Campagne du Sinaï et de la Palestine
Révolte arabe
Autres fonctions Administrateur au gouvernement ottoman
Inspecteur ferroviaire
Gouverneur de Bagdad
Colonel
Ministre de la Marine
Élu des Jeunes-Turcs
Famille Hasan Cemal (petit-fils)

Ahmed Djemal Pacha (en turc ottoman : احمد جمال پاشا ; en turc moderne : Ahmet ou Ahmed Cemal Paşa), né le à Mytilène (Empire ottoman) et mort le à Tbilissi (RSFS de Transcaucasie), est un militaire et homme politique ottoman, membre du triumvirat militaire des Trois Pachas qui entraîne et dirige l'Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale. Pacha est un titre de fonction.

Ministre de la Marine, il commande l'armée ottomane lors de l'offensive contre le canal de Suez au début de l'année 1915. Malgré l'échec de cette dernière, Djemal Pacha parvient à maintenir momentanément l'autorité ottomane sur les provinces de Syrie et de Beyrouth, réprimant au passage le nationalisme arabe, ce qui lui vaudra d'être surnommé As-Saffah ( « le Boucher ») par les Arabes.

Avec les autres membres du triumvirat (le ministre de l'Intérieur Talaat Pacha et le ministre de la Guerre Enver Pacha), il est impliqué dans les génocides arménien, assyrien et grec pontique, bien que son degré d'implication dans ces derniers fassent l'objet de controverse.

Après la guerre, il s'exile en Afghanistan. Devenu officier de liaison militaire pour le compte de l'émir Amanullah Khan, il est envoyé dans ce qui deviendra l'Union soviétique pour y négocier avec les Bolcheviks. Il meurt assassiné le à Tbilissi dans des conditions controversées.

Débuts

Djemal Pacha et son épouse Seniha Hanım

Il est né à Mytilène, sur l'île de Lesbos, d'un père pharmacien militaire, Mehmet Nesip Bey. Il est diplômé de l'école militaire de Kuleli en 1890, puis de l'académie militaire en 1893 à Constantinople. Il a d'abord servi pour le 1er département du Ministère des problèmes militaires, puis il a travaillé au département de construction de fortifications de Kırkkilise (Kırklareli) rattaché à la 2e armée. Djemal fut désigné au second corps d'armée en 1896. Deux ans plus tard, il devint commandant de la division Novice à Thessalonique.

En 1905, quand il devint major et fut désigné en tant qu'inspecteur des chemins de fer, il a commencé à sympathiser avec les réformes des Jeunes-Turcs à propos des problèmes militaires. En 1906, il rejoint la Société libérale ottomane. Il devint un homme d'influence dans le département des problèmes militaires des Jeunes-Turcs. Il devint membre du Conseil du troisième corps d'armée en 1907. Il y travailla auprès du major Ali Fethi Okyar et Mustafa Kemal.

En 1909, à la suite des massacres d'Adana en Cilicie où plus de 30 000 Arméniens furent assassinés, le nouveau pouvoir Jeune-Turc le nomma vali (préfet) de la province, avec pour mission de calmer les esprits et rassurer les Arméniens.

Guerres balkaniques et arrivée au pouvoir

En 1911, Djemal est nommé gouverneur de Bagdad. Cependant, il démissionne pour se ré-engager dans l'armée lors de la Première Guerre balkanique. En , il est promu colonel.

À la fin de cette guerre, il joue un rôle important dans la propagande des Jeunes-Turcs, contre les négociations avec les pays européens. Il tente de résoudre les problèmes survenus à Constantinople après l'attaque de Bab-i Ali. Djemal joue un rôle significatif dans la Deuxième Guerre balkanique, et avec la révolution des Jeunes-Turcs le , il devient commandant de Constantinople et ministre des Travaux publics.

En 1914, il devient ministre de la Marine. Avec le grand vizir Talaat Pacha et le ministre de la Guerre Enver Pacha, il forme le comité dirigeant appelé les Trois Pachas.

Première Guerre mondiale

Préparatifs de guerre

Djemal Pacha et le capitaine Von Frankenburg, 1914

Avant la Première Guerre mondiale, l'Empire ottoman cherche à assurer sa sécurité entre la Triple Entente (France, Royaume-Uni et Russie) et la Triplice (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie, mais cette dernière s'en séparera en 1914).

Djemal Pacha se rend en France pour négocier une alliance mais échoue. En accord avec Enver Pacha et Talaat Pacha, il passe alors dans le camp allemand. Le triumvirat des « Trois Pachas » contrôle le gouvernement ottoman à partir de 1913, régnant sur l'Empire ottoman pendant toute la Première Guerre mondiale. Djemal Pacha est l'un des concepteurs des politiques internes et étrangères du gouvernement.

Gouverneur militaire en Syrie, Liban et Palestine

Après la déclaration de guerre de l'empire ottoman aux Alliés, Enver Pacha nomme Djemal Pacha pour diriger l'armée ottomane qui doit attaquer les forces britanniques en Égypte, ce qu'il accepte. Tout comme celles d'Enver, ses entreprises militaires aboutissent surtout à des échecs.

Djemal Pacha au bord de la mer Morte en 1915.

Djemal Pacha est nommé avec pleins pouvoirs aux affaires civiles et militaires en Syrie, au Liban, en Transjordanie et en Palestine en 1915, avec le commandement de la 4e armée. Une loi temporaire lui accorde des pouvoirs de secours en mai de cette année. Tous les décrets de cabinet de Constantinople liés à la Syrie sont soumis à son approbation. Son offensive contre le canal de Suez, en janvier-février 1915, est un échec. Sous son commandement, l'armée souffre d'un manque d'officiers professionnels, d'un système logistique insuffisante, et le pire, d'un moral bas assorti d'une épidémie de désertions. Les exigences de temps de guerre et les catastrophes naturelles qui affectent la région entraînent le mécontentement de la population arabe qui conduira à la révolte du Hedjaz soutenue par des nationalistes arabes d'autres régions.

Djemal saluant les forces autrichiennes entrant à Jérusalem lors de la Première Guerre mondiale.

Opposé au sionisme et connu pour sa brutalité envers tous ceux qui ne sont pas turcs musulmans, il se tournera contre les Juifs comme contre tous les habitants de la région[1]. Djemal apprécie néanmoins le professionnalisme des Juifs, leurs scientifiques et l'éducation juive. Il se joint les services de l'ingénieur agronome Aaron Aaronsohn (alors membre du réseau Nili) dans la lutte contre les sauterelles. En matière d'approvisionnement alimentaire, il consulte le Dr Arthur Ruppin et d'autres experts juifs. Il nomme l'ingénieur juif Nahum Wilbushevitz (membre du Nili lui aussi) ingénieur en chef de la ville de Jérusalem. Djemal change son attitude envers les Juifs et commence à les persécuter par crainte d'un « complot juif mondial »[2]. Ainsi et pour le reste de la Première Guerre mondiale, il réprimera brutalement toutes les activités nationalistes, juives comme arabes et syriens[3]. Il promulgue des décrets sévères tels que le recrutement forcé des sujets ottomans non musulmans à l'armée turque qui leur est hostile, l'internement ou l'expulsion des Juifs d'origine russe vers la Russie, comme les socialistes et sionistes Yitzhak Ben-Zvi et David Ben Gourion qui parvient à s'enfuir. Il interdit l'emploi de l'hébreu, il évacue des colonies juives ou pille les villages, et fait déporter des colons juifs de Jaffa dans le désert syrien. Il fait exécuter les espions et les déserteurs... Le 17 décembre 1914, 750 Juifs de Tel Aviv sont arrêtés au hasard dans les rues et internés en Égypte dans de dures conditions. La famine fait son apparition, aggravée par une invasion de sauterelles[4],[5].

Enver Pacha et Djemal Pacha visitant le Dôme du Rocher, 1916

À la fin de 1915, Djemal Pacha démarre des négociations secrètes avec les Alliés pour mettre fin à la guerre : il se serait même proposé pour renverser le gouvernement ottoman. Ces tentatives ne mènent à rien, en partie parce que les Alliés sont incapables de s'entendre sur le futur territoire de l'Empire ottoman. L'historien A. L. Macfie doute que Djemal Pacha « ait jamais entrepris une action aussi risquée, en particulier parce qu'il se distinguait par son patriotisme » (« it may be doubted if he would ever have undertaken so risky an adventure, particularly as he was noted for his patriotism »[6]).

Au printemps 1915, alors que la révolte arabe prend de l'ampleur, Djemal Pacha instaure un contrôle strict de la Syrie ottomane. La montée du nationalisme arabe devient un souci majeur à partir de 1916. Les autorités ottomanes perquisitionnent les consulats français à Beyrouth et à Damas et confisquent les documents secrets français qui indiquaient les activités et les noms des insurgés arabes. Djemal utilise ces informations : il est persuadé que l'insurrection sous contrôle français est la raison principale de ses échecs militaires. Il ordonne des tortures et la pendaison publique de plusieurs dizaines de nationalistes arabes accusés à tort de trahison, le 6 mai 1916, sur les places de Beyrouth et de Damas, ce qui lui vaudra le surnom de « boucher ». Cette répression cristallise le sentiment national arabe et syrien[7],[8].

Djemal en 1918

Dans ses mémoires politiques, le député et chef du Beirut Reform Movement (en) Salim Ali Salam souligne que lors de son trajet vers Damas où il devait saluer Djemal Pacha, il remarque que le train où il voyage est réservé aux prisonniers dont des notables devant être mis à mort. Il essaie vainement de rencontrer Djemal le soir même mais le lendemain matin, tous sont déjà pendus[9].

Sa responsabilité dans le génocide arménien est discutée[10]. En 1916, lors des premiers ordres de déportration, il ne semble pas être un des plus fervents partisans de l'extermination de tous les Arméniens mais dans la zone syrienne dont il est responsable, de nombreux Arméniens sont morts de famine, de maladie ou lors de violences. Les déportations d'Arméniens sont une bonne source de main d'œuvre dont il profite, les faisant travailler dans des conditions inhumaines sur des projets ambitieux comme le chemin de fer à Bagdad, dans les régions montagneuses du Kurdistan[11]. Cependant, il débloque des crédits en faveur de quelque 35 000 Arméniens réinstallés de force en Syrie. Son projet échoue car la faim et la maladie n'ont laissé que 3 à 4 000 Arméniens dans la région[11].

À la fin de 1917, Djemal, depuis son poste à Damas, fait figure de dirigeant quasi indépendant sur sa portion de l'Empire. La même année, à la suite des défaites de l'armée ottomane face aux Anglais du général Allenby, il démissionne de la 4e armée et retourne à Constantinople. En avril 1918, Djemal ordonne l'évacuation des civils de Jaffa et de Jérusalem mais les Allemands sont furieux et l'ordre est annulé, révélant l'attitude ambiguë de Djemal face aux populations et le chaos régnant dans l'Empire ottoman.

Fin du gouvernement des Jeunes-Turcs

Au dernier congrès des Jeunes-Turcs en 1917, Djemal Pacha est élu au conseil d'administration centrale.

Avec la défaite de l'Empire en et la démission du cabinet de Talaat Pacha le , Djemal s'enfuit avec sept autres leaders des Jeunes-Turcs en Allemagne, puis en Suisse.

Condamnation, exil et assassinat

Djemal Pacha est jugé in abstentia avec 12 autres dirigeants jeunes-turcs au cours du procès de 1919, entre autres, pour sa participation aux crimes de masse contre les Arméniens et condamné à mort par contumace (28 avril - 5 juillet).

En 1920, Djemal se rend en Asie centrale où il travaille à la modernisation de l'armée afghane. L'Union soviétique ayant récemment imposé son autorité aux anciens territoires du Turkestan russe et du Caucase russe, Djemal se rend à Moscou en juin 1920 pour discuter d'une action commune entre Soviétiques et nationalistes musulmans pour soulever l'Inde britannique mais les bolcheviks se méfient et craignent qu'il n'établisse des liens avec les rebelles basmatchis contre la république soviétique du Turkestan[12].

Djemal se rend ensuite à Tbilissi en république soviétique de Géorgie pour négocier au nom du gouvernement afghan. Il est assassiné dans cette ville, ainsi que son secrétaire, le par Stepan Dzaghigian, Artashes Gevorgyan et Petros Ter Poghosyan, membres de l'opération Némésis qui le considéraient comme un des responsables du génocide arménien. Cette thèse est aujourd'hui débattue : certains considèrent qu'il est un des auteurs du génocide[13], d'autres rejettent cette thèse, en particulier Vahakn Dadrian[14]. Selon une autre thèse, il a été abattu par la Tchéka géorgienne sur ordre de Staline[15].

Dans ses Mémoires, Djemal nie toute responsabilité dans les atrocités anti-arméniennes, met en avant son rôle d'assistance aux déportés, et estime qu'un million et demi de Turcs et de Kurdes ont été assassinés par les milices arméniennes et les troupes arméno-russes[16].

Postérité

Le corps de Djemal fut autopsié. Ses restes furent enterrés à Erzurum.

Son petit-fils, Hasan Cemal, est un journaliste, chroniqueur et écrivain connu en Turquie, notamment pour avoir reconnu le génocide arménien et s'être excusé pour la part qu'a pris son grand-père dans ce dernier[17],[18].

Notes et références

  1. « )) מנשר)לאנשי סוריה! », sur jpress.org.il (consulté le )
  2. (de)Michael Schwartz: Ethnische „Säuberungen“ in der Moderne. Globale Wechselwirkungen nationalistischer und rassistischer Gewaltpolitik im 19. und 20. Jahrhundert. Oldenbourg, München 2013, (ISBN 978-3-486-70425-9), S. 120 f.
  3. Provence, Michael (2005), La Grande Révolte syrienne et la montée des nationalismes arabes, University of Texas Press. p. 42 (ISBN 0-292-70680-4).
  4. יעקב יהושע, ירושלים תמול שלשום, הוצאת ראובן מס 1977, עמוד 33 : Joshua Jacob, Jérusalem d'hier, Rubin Mass Publishers, 1977, p. 33
  5. « Zikhron Yaakov », sur Boker Tov Yerushalayim, (consulté le )
  6. (en) Alexander Lyon Macfie, End of the ottoman empire 1908-1923, Taylor & Francis, (ISBN 978-1-138-14490-3, OCLC 951926139), p. 138
  7. Yann Bouyrat, « Quand la survie des Libanais était soumise aux impératifs stratégiques - L'histoire méconnue de la grande famine du Mont-Liban (1916-1919) », sur Orient XXI, (consulté le )
  8. (en) Cleveland, William: Une histoire du Moyen - Orient moderne . Boulder: Westview Press, 2004. "Première Guerre mondiale et la fin de l'Ordre ottoman", 146-167.
  9. (en)Salibi, K. (1976). Beirut under the Young Turks: As Depicted in the Political Memoirs of Salim Ali Salam (1868–1938). In J. Berque, & D. Chevalier, Les Arabes par leurs archives: XVIe-XXe siecles (pp. 214). Paris: Centre National de la Recherche Scientifique.
  10. Wolfgang Benz: Vorurteil und Genozid. Ideologische Prämissen des Völkermords. Böhlau Verlag, 2010. p. 54
  11. a et b Raymond H. Kévorkian, Revue d'Histoire arménienne contemporaine t. II, « Partie I : Axes de déportations et camps de concentration »[lire en ligne (page consultée le 5 novembre 2008)]
  12. H.B. Paksoy, Central Asia Reader: The Rediscovery of History, Routledge, 2016 [1]
  13. « à ce titre, Djemal pacha fut — en intention comme en acte — complice et auteur d'un génocide », Yves Ternon, Enquête sur la négation d'un génocide, Marseille, Éditions Parenthèses, , 229 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2863640524, lire en ligne), chapitre 6.
  14. (en) Vahakn Dadrian, The Key Elements in the Turkish Denial of the Armenian Genocide : A Case Study of Distortion and Falsification, Toronto, Zoryan Institute, , 84 p. (ISBN 978-1-895485-02-8, OCLC 247852714), p. 54, n. 64
  15. (tr) Ayşe Hür, « Cemal Paşa'yı kim öldürdü? » [archive du ], Taraf (en),
  16. (en) Djemal Pacha, Memories of a Turkish Statesman, 1913-1919, New York, George H. Doran, 1922
  17. (en) « Hasan Cemal, Grandson of Cemal Pasha, Apoligizes for the Genocide », The Armenian Observer,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. (en) « Turkey's Gul Deems Shameful The Dismissal of Journalist That Wrote Book About Armenian Genocide », NEWS.am,‎ (lire en ligne, consulté le ) :

    « Cemal had visited Armenian capital city Yerevan's Genocide Memorial in 2008 and apologized to the Armenians for the genocide. »

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes