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{{Infobox Élément/Silicium}}
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Le '''silicium''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 14, de [[liste des éléments chimiques|symbole]] Si. Ce [[métalloïde]] [[tétravalent]] appartient au [[groupe 14 du tableau périodique]]. C'est l'élément [[Abondance des éléments dans la croûte terrestre|le plus abondant]] dans la [[croûte terrestre]] après l'[[oxygène]], soit 25,7 % de sa masse<ref>[http://www.webelements.com/webelements/elements/text/Si/key.html ''{{lang|en|WebElements Periodic Table of the Elements — Silicon}}'']</ref>, mais il n'est comparativement présent qu'en relativement faible quantité dans la matière constituant le vivant. Il n'existe pas dans la nature à l'état de [[corps simple]], mais sous forme de composés : sous forme de [[dioxyde de silicium]] (SiO{{ind|2}}), d'origine [[biogénique]] (fabriqué par un organisme vivant comme les [[Bacillariophyta|diatomées]] ou les [[Radiolaria|radiolaires]]), on le trouve sous forme de [[Dioxyde de silicium|silice]] amorphe (dans le [[sable]]), ou d'origine [[lithogénique]] lorsqu'il est sous la forme de silice minérale (le [[Quartz (minéral)|quartz]], la [[cristobalite]]{{etc.}}) ou d'autres [[silicate]]s (dans les [[feldspath]]s, la [[kaolinite]]…).
Le '''silicium''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 14, de [[liste des éléments chimiques|symbole]] Si. Ce [[métalloïde]] [[tétravalent]] appartient au [[groupe 14 du tableau périodique]]. C'est l'élément [[Abondance des éléments dans la croûte terrestre|le plus abondant]] dans la [[croûte terrestre]] après l'[[oxygène]], soit 25,7 % de sa masse<ref>[http://www.webelements.com/webelements/elements/text/Si/key.html ''{{lang|en|WebElements Periodic Table of the Elements — Silicon}}'']</ref>{{,}}<ref>{{ ouvrage |langue=fr |auteur1=François Fröhlich |auteur2=Henri-Jean Schubnel |titre=L’âge du Silicium [catalogue de l'exposition] |année=1991 |édition=Muséum National d'Histoire Naturelle |pages=92 |issn=0398-9011 |lieu=Paris |url=https://documentation-beauvais.unilasalle.fr/index.php?lvl=notice_display&id=21869 |collection=REVUE DE GEMMOLOGIE }}</ref>, mais il n'est comparativement présent qu'en relativement faible quantité dans la matière constituant le vivant. Il n'existe pas dans la nature à l'état de [[corps simple]], mais sous forme de composés : sous forme de [[dioxyde de silicium]] (SiO{{ind|2}}), d'origine [[biogénique]] (fabriqué par un organisme vivant comme les [[Bacillariophyta|diatomées]] ou les [[Radiolaria|radiolaires]]), on le trouve sous forme de [[Dioxyde de silicium|silice]] amorphe (dans le [[sable]]), ou d'origine [[lithogénique]] lorsqu'il est sous la forme de silice minérale (le [[Quartz (minéral)|quartz]], la [[cristobalite]]{{etc.}}) ou d'autres [[silicate]]s (dans les [[feldspath]]s, la [[kaolinite]]…).


Sous sa forme amorphe, la silice (SiO{{ind|2}}) provenant généralement de la terre de [[Bacillariophyta|diatomées]], est utilisée depuis très longtemps comme composant essentiel du [[verre]]. Il a depuis le milieu du {{s|XX|e}} de nouveaux usages en [[électronique (technique)|électronique]] ([[transistor]]), pour la production de matériaux tels que les silicones ou, pour fabriquer des panneaux solaires [[photovoltaïque]]s et en tant que biominéral, la silice amorphe est actuellement étudiée pour ses utilités en nanotechnologie<ref>{{en}} Kröger, N., and E. Brunner. 2014. ''Complex-shaped microbial biominerals for nanotechnology: Complex-shaped microbial biominerals for nanotechnology''. Wiley Interdiscip. Rev. Nanomed. Nanobiotechnol. 6: 615–627.</ref>.
Sous sa forme amorphe, la silice (SiO{{ind|2}}) provenant généralement de la terre de [[Bacillariophyta|diatomées]], est utilisée depuis très longtemps comme composant essentiel du [[verre]]. Il a depuis le milieu du {{s|XX|e}} de nouveaux usages en [[électronique (technique)|électronique]] ([[transistor]]), pour la production de matériaux tels que les silicones ou, pour fabriquer des panneaux solaires [[photovoltaïque]]s et en tant que biominéral, la silice amorphe est actuellement étudiée pour ses utilités en nanotechnologie<ref>{{en}} Kröger, N., and E. Brunner. 2014. ''Complex-shaped microbial biominerals for nanotechnology: Complex-shaped microbial biominerals for nanotechnology''. Wiley Interdiscip. Rev. Nanomed. Nanobiotechnol. 6: 615–627.</ref>.


Le nom dérive du latin ''{{lang|la|silex, silicĭs}}'' qui signifie caillou ou [[silex]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-Louis Vigne |titre=Silicium |url=https://www.lelementarium.fr/element-fiche/silicium/ |éditeur=Société Chimique de France & France Chimie |site=lelementarium.fr |consulté le=9 juin 2019}}</ref>{{,}}<ref>''Dictionnaire Gaffiot Latin-Français 1934'', entrée ''silex'', {{p.}}1442.</ref>.
Le nom dérive du latin ''{{lang|la|silex, silicĭs}}'' qui signifie caillou ou [[silex]]<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Jean-Louis Vigne |titre=Silicium |url=https://www.lelementarium.fr/element-fiche/silicium/ |site=lelementarium.fr |éditeur=Société Chimique de France & France Chimie |consulté le=9 juin 2019}}</ref>{{,}}<ref>''Dictionnaire Gaffiot Latin-Français 1934'', entrée ''silex'', {{p.}}1442.</ref>.


== Histoire ==
'''Confusion possible''' : en anglais, ''{{lang|en|silicon}}'' désigne le silicium, ''silicone'' désigne le [[silicone]] et ''silica'' désigne la silice.
En raison de l'abondance de silicium dans la [[croûte terrestre]], des matériaux naturels à base de silicium sont utilisés depuis des milliers d'années. Les [[Quartz (minéral)|cristaux de roche de silicium]] sont connus de diverses [[civilisation]]s anciennes, comme les [[Préhistoire de l'Égypte|Égyptiens prédynastiques]] qui les utilisaient pour fabriquer des [[Perle (artéfact)|perles]] et des petits [[Vase (récipient)|vases]], ainsi que les [[Histoire de la Chine#Formation de l'État et premières dynasties|Chinois de l'Antiquité]]. Du [[verre]] contenant de la [[silice]] est fabriqué par les [[Égyptiens]] depuis au moins 1500 {{av JC}} ainsi que par les anciens [[Phéniciens]]. Les composés de [[silicate]] naturel sont également utilisés dans divers types de [[Mortier (matériau)|mortier]] pour la construction des premières [[logement]]s<ref name="Britannica">{{Lien web |langue=en |titre=Silicon |url=https://www.britannica.com/science/silicon |accès url=libre |site=www.britannica.com |consulté le=2023-01-08}}.</ref>.

=== Découverte ===
[[Fichier:Jöns Jacob Berzelius.jpg|vignette|gauche|redresse=0.8|[[Jöns Jacob Berzelius]] découvre l'élément silicium en 1823.]]
En 1787, [[Antoine Lavoisier]] soupçonne que la [[silice]] pourrait être l'[[oxyde]] d'un [[élément chimique]] fondamental, mais l'[[affinité chimique]] du silicium pour l'[[oxygène]] est trop élevée pour qu'il puisse [[Réaction d'oxydoréduction|réduire]] l'oxyde et isoler l'élément{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=328}}. Après une tentative d'isolement du silicium en 1808, Sir [[Humphry Davy]] propose le nom anglais de « ''{{langue|en|silicium}}'' », du latin « ''{{langue|la|silex}}'' », « ''{{langue|la|silicis}}'' » pour [[silex]], et en ajoutant la terminaison « ''{{langue|la|-ium}}'' » parce qu'il croit qu'il s'agit d'un [[métal]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Humphry |nom1=Davy |titre=Electro chemical researches, on the decomposition of the earths; with observations on the metals obtained from the alkaline earths, and on the amalgam procured from ammonia |périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society of London |volume=98 |éditeur=W. Bowyer and J. Nichols |année=1808 |lire en ligne={{google books|plainurl=y|id=Kg9GAAAAMAAJ|page=333}} |pages=353}}.</ref>. La plupart des autres langues utilisent dès lors des formes translitérées du nom de Davy, parfois adaptées à la phonologie locale (par exemple, {{en langue|de|Silizium}} ; {{en langue|tr|silisyum}} ; {{en langue|ca|silici}}). Quelques autres utilisent plutôt un calque de la [[Racine et radical (linguistique)|racine]] [[latin]]e (par exemple, {{en langue|ru|кремний}}, de « ''{{langue|ru|кремень}}'' », « ''silex'' » ; {{en langue|el|hπυρίτιο}} de « ''{{langue|el|πυρ}}'' », « ''feu'' » ; {{en langue|fi|pii}} de « ''{{langue|fi|piikivi}}'' », « ''silex'' » ; {{en langue|cs|křemík}} de « ''{{langue|cs|křemen}}'' », « ''quartz'' » ou « ''silex'' »)<ref>{{Lien web |langue=en |titre=14 Silicon |url=http://elements.vanderkrogt.net/element.php?sym=si |accès url=libre |site=Elements.vanderkrogt.net |consulté le=2008-09-12 |accès=libre}}.</ref>.

En 1811, [[Joseph Louis Gay-Lussac]] et [[Louis Jacques Thénard]] auraient préparé du [[silicium amorphe]] impur en chauffant du [[potassium]] métallique récemment isolé avec du [[tétrafluorure de silicium]], mais ils n'ont ni purifié et caractérisé le produit, ni identifié comme un nouvel élément<ref>{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Joseph Louis |nom1=Gay-Lussac |prénom2=Louis Jacques baron |nom2=Thénard |titre=Recherches physico-chimiques, faites sur la pile: sur la préparation chimique et les propriétés du potassium et du sodium; sur la décomposition de l'acide boracique; sur les acides fluorique, muriatique et muriatique oxigéné; sur l'action chimique de la lumière; sur l'analyse végétale et animale, etc |passage=313-314 |éditeur=Deterville |date=1811 |lire en ligne={{google books|plainurl=y|id=ruITAAAAQAAJ|page=313}}}}.</ref>. En [[anglais]], le silicium est renommé « ''{{langue|en|silicon}}'' » en 1817 par le chimiste écossais [[Thomas Thomson (chimiste)|Thomas Thomson]], qui pense qu'il s'agit d'un [[non-métal]] comme le [[bore]] (« ''{{langue|en|boron}}'' » en anglais) et le [[carbone]] (« ''carbon'' »)<ref>{{Ouvrage |prénom1=Thomas |nom1=Thomson |prénom2=Charles |nom2=Baldwin |prénom3=William |nom3=Blackwood |prénom4=Cradock |nom4=Baldwin |titre=A system of chemistry : in four volumes |passage=252 |date=1817 |lire en ligne=http://archive.org/details/bub_gb_zVA0AQAAMAAJ}}.</ref>. En 1824, [[Jöns Jacob Berzelius]] prépare du silicium amorphe en utilisant une méthode similaire à celle de Gay-Lussac, mais il purifie le produit par des lavages répétés pour obtenir une poudre brune<ref>{{Article |langue=en |titre=On the mode of obtaining silicium, and on the characters and properties of that substance |périodique=The Philosophical Magazine and Journal: Comprehending Various Branches of Science, the Liberal and Fine Arts, Agriculture, Manufactures, and Commerce |volume=65 |éditeur=Richard Taylor and Company |date=1825 |lire en ligne={{google books|plainurl=y|id=_UwwAAAAIAAJ|page=254}} |pages=254-267}}.</ref>. Il est ainsi généralement considéré comme celui qui a découvert le silicium<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Mary Elvira |nom1=Weeks |titre=The discovery of the elements: XII. Other elements isolated with the aid of potassium and sodium: beryllium, boron, silicon, and aluminum |périodique=Journal of Chemical Education |volume=9 |numéro=8 |date=1932 |doi=10.1021/ed009p1386 |bibcode=1932JChEd...9.1386W |pages=1386-1412 |lien auteur=Mary Elvira Weeks}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=M.G. |nom1=Voronkov |titre=Silicon era |périodique=Russian Journal of Applied Chemistry |volume=80 |numéro=12 |date=2007 |doi=10.1134/S1070427207120397 |pages=2190 |s2cid=195240638}}</ref>.

Le silicium sous sa forme cristalline plus courante n'a été préparé que {{nobr|31 ans}} plus tard, par [[Henri Sainte-Claire Deville]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Information on silicon - history, thermodynamic, chemical, physical and electronic properties |url=http://ww1.etacude.com/ |accès url=libre |site=Etacude |consulté le=2021-06-08}}.</ref>. En [[Électrolyse|électrolysant]] un mélange de [[chlorure de sodium]] et de [[chlorure d'aluminium]] contenant environ 10 % de silicium, il obtient un [[Allotropie|allotrope]] légèrement impur de silicium en 1854<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Silicon: History |url=http://nautilus.fis.uc.pt/st2.5/scenes-e/elem/e01410.html |accès url=libre |site=Nautilus.fis.uc.pt |date=2011-07-27 |archive-url=https://web.archive.org/web/20110727141021/http://nautilus.fis.uc.pt/st2.5/scenes-e/elem/e01410.html |archive-date=July 27, 2011}}</ref>. Par la suite, des méthodes plus rentables sont mises au point pour isoler plusieurs formes d'allotrope, la plus récente étant le [[silicène]] en 2010<ref name="Aufray2010">{{Article |langue=en |prénom1=B. |nom1=Aufray |prénom2=A. |nom2=Kara |prénom3=S. B. |nom3=Vizzini |prénom4=H. |nom4=Oughaddou |titre=Graphene-like silicon nanoribbons on Ag(110): A possible formation of silicene |périodique=Applied Physics Letters |volume=96 |numéro=18 |année=2010 |doi=10.1063/1.3419932 |bibcode=2010ApPhL..96r3102A |lire en ligne=https://stars.library.ucf.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=7963&context=facultybib2010 |pages=183102 |nom5=LéAndri |prénom5=C. |nom6=Ealet |prénom6=B. |nom7=Le Lay |prénom7=G.}}.</ref>{{,}}<ref name="Lalmi2010">{{Article |langue=en |prénom1=B. |nom1=Lalmi |prénom2=H. |nom2=Oughaddou |prénom3=H. |nom3=Enriquez |prénom4=A. |nom4=Kara |titre=Epitaxial growth of a silicene sheet |périodique=Applied Physics Letters |volume=97 |numéro=22 |année=2010 |doi=10.1063/1.3524215 |bibcode=2010ApPhL..97v3109L |arxiv=1204.0523 |pages=223109 |nom5=Vizzini |prénom5=S. B. |nom6=Ealet |prénom6=B. N. |nom7=Aufray |prénom7=B. |s2cid=118490651}}.</ref>. Pendant ce temps, la recherche sur la chimie du silicium se poursuit : [[Friedrich Wöhler]] découvre les premiers [[hydrure]]s volatils de silicium, synthétisant le trichlorosilane en 1857 et le silane lui-même en 1858, mais une étude détaillée des silanes n'est menée qu'au début du {{s-|XX}} par [[Alfred Stock]], malgré des spéculations sur le sujet remontant aux débuts de la [[chimie organique]] synthétique dans les années 1830. De même, le premier [[composé organosilicié]], le tétraéthylsilane, est synthétisé par [[Charles Friedel]] et [[James Mason Crafts]] en 1863, mais la caractérisation détaillée de la chimie des organosiliciés n'est réalisée qu'au début du {{s-|XX}} par [[Frederic Kipping]]{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=328}}.

À partir des années 1920, les travaux de [[William Lawrence Bragg]] sur la [[cristallographie aux rayons X]] permettent d'élucider les compositions des silicates, qui étaient auparavant connues par la [[chimie analytique]] mais n'avaient pas encore été comprises, ainsi que le développement de la [[cristallochimie]] par [[Linus Pauling]] et celui de la [[géochimie]] par [[Victor Goldschmidt (chimiste)|Victor Goldschmidt]]. Le milieu du {{s-|XX}} voit le développement de la chimie et de l'utilisation industrielle des [[siloxane]]s et l'utilisation croissante des [[polymère]]s, [[élastomère]]s et [[résine]]s de [[silicone]]. À la fin du {{s-|XX}}, la complexité de la chimie cristalline des siliciures est cartographiée, ainsi que la physique de l'état solide des semi-conducteurs dopés{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=328}}.

=== Semi-conducteurs en silicium ===
Les premiers [[Composant semi-conducteur|composants semi-conducteurs]] n'utilisaient pas de silicium, mais de la [[galène]]<ref name="computerhistory-timeline">{{Lien web |langue=en |titre=Timeline |url=https://www.computerhistory.org/siliconengine/timeline/ |accès url=libre |site=The Silicon Engine |éditeur=[[Musée de l'Histoire de l'ordinateur]] |consulté le=22 août 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="computerhistory-1901">{{Lien web |langue=en |titre=1901: Semiconductor Rectifiers Patented as "Cat's Whisker" Detectors |url=https://www.computerhistory.org/siliconengine/semiconductor-rectifiers-patented-as-cats-whisker-detectors/ |accès url=libre |site=The Silicon Engine |éditeur=[[Musée de l'Histoire de l'ordinateur]] |consulté le=23 août 2019}}.</ref>. Le premier dispositif semi-conducteur en silicium est un détecteur à cristal radio en silicium, mis au point par l'ingénieur américain [[Greenleaf Whittier Pickard]] en 1906<ref name="computerhistory-1901" />.

En 1940, Russell Ohl découvre la [[jonction p-n]] et les [[Effet photovoltaïque|effets photovoltaïques]] du silicium. En 1941, des techniques de production de cristaux de [[germanium]] et de {{lien|langue=en|Monocrystalline silicon|texte=silicium de haute pureté}} sont mises au point pour les cristaux des détecteurs [[radar]] à [[micro-onde]]s pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]<ref name="computerhistory-timeline" />. En 1947, le physicien [[William Shockley]] théorise un [[transistor à effet de champ]] fabriqué à partir de germanium et de silicium, mais il ne réussit pas à construire un dispositif fonctionnel, avant de travailler finalement avec du germanium. Le premier [[transistor]] fonctionnel est un {{lien|langue=en|Point-contact transistor|texte=transistor à contact ponctuel}} construit par [[John Bardeen]] et Walter Brattain plus tard dans l'année alors qu'ils travaillent sous la direction de Shockley<ref>{{Lien web |langue=en |titre=1947: Invention of the Point-Contact Transistor |url=https://www.computerhistory.org/siliconengine/invention-of-the-point-contact-transistor/ |accès url=libre |site=The Silicon Engine |éditeur=Musée de l'Histoire de l'ordinateur |consulté le=23 août 2019}}.</ref>. En 1954, le [[Chimie physique|physico-chimiste]] Morris Tanenbaum fabrique le premier [[transistor bipolaire]] en silicium aux [[laboratoires Bell]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=1954: Morris Tanenbaum fabricates the first silicon transistor at Bell Labs |url=https://www.computerhistory.org/siliconengine/silicon-transistors-offer-superior-operating-characteristics/ |accès url=libre |site=The Silicon Engine |éditeur=Musée de l'Histoire de l'ordinateur |consulté le=23 août 2019}}.</ref>. En 1955, Carl Frosch et Lincoln Derick découvrent par hasard aux laboratoires Bell que le [[dioxyde de silicium]] ({{chem|Si||O|2}}) peut être obtenu sur du silicium<ref name="Bassett22">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ross Knox |nom1=Bassett |titre=To the Digital Age: Research Labs, Start-up Companies, and the Rise of MOS Technology |éditeur=[[Johns Hopkins University Press]] |date=2007 |pages totales=22-23 |isbn=978-0-8018-8639-3 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=UUbB3d2UnaAC&pg=PA22}}.</ref>, et ils proposent en 1958 que cela puisse masquer les surfaces de silicium pendant les processus de [[Diffusion moléculaire|diffusion]]<ref name="Saxena">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=A. |nom1=Saxena |titre=Invention of integrated circuits: untold important facts |éditeur=[[World Scientific]] |collection=International series on advances in solid state electronics and technology |année=2009 |pages totales=96-97 |isbn=978-981-281-445-6 |lire en ligne={{google books|plainurl=y|id=z7738Wq-j-8}}}}.</ref>.

=== Âge du silicium ===
[[Fichier:MOSFET Structure.png|vignette|gauche|Le [[Transistor à effet de champ à grille métal-oxyde|MOSFET]], également connu sous le nom de transistor MOS, est le composant clé de l'ère du silicium. Il a été inventé par [[Mohamed M. Atalla]] et [[Dawon Kahng]] aux [[laboratoires Bell]] en 1959.]]
L'« âge du silicium » fait référence à la fin du {{s-|XX}} et au début du {{s-|XXI}}<ref name="Feldman">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Leonard C. |nom1=Feldman |titre=Fundamental Aspects of Silicon Oxidation |éditeur=[[Springer Science+Business Media]] |date=2001 |pages totales=1–11 |isbn=978-3-540-41682-1 |titre chapitre=Introduction |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=sV4y2-mWGNIC&pg=PA1}}</ref>{{,}}<ref name="Dabrowski">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Jarek |nom1=Dabrowski |prénom2=Hans-Joachim |nom2=Müssig |titre=Silicon Surfaces and Formation of Interfaces: Basic Science in the Industrial World |éditeur=[[World Scientific]] |date=2000 |pages totales=3-13 |isbn=978-981-02-3286-3 |lire en ligne=https://archive.org/details/siliconsurfacesf0000dabr/page/3 |titre chapitre=1.2. The Silicon Age |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZlefXcP3tQAC&pg=PA3}}</ref>{{,}}<ref name="Siffert">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Paul |nom1=Siffert |prénom2=Eberhard |nom2=Krimmel |titre=Silicon: Evolution and Future of a Technology |éditeur=[[Springer Science+Business Media]] |date=2013 |isbn=978-3-662-09897-4 |titre chapitre=Preface |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=Qxj_CAAAQBAJ&pg=PR5}}</ref>, car le silicium est le matériau dominant de l'[[ère de l'information]], également connue sous le nom d'ère du numérique, de la même manière que l'[[âge de la pierre]], l'[[âge du bronze]] et l'[[âge du fer]] ont été définis par des matériaux dominants au cours de la [[Préhistoire]]<ref name="Feldman" />.

Le silicium étant un élément important des dispositifs semi-conducteurs de haute technologie, de nombreux endroits dans le monde portent son nom. Par exemple, la [[vallée de Santa Clara]] en [[Californie]] a acquis le surnom de [[Silicon Valley]], car cet élément est le matériau de base de l'industrie des semi-conducteurs dans cette région<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=T. |nom=Uskali |prénom2=D. |nom2=Nordfors |titre=The role of journalism in creating the metaphor of Silicon Valley |url=http://www.innovationjournalism.org/ij4/presentations/turouskalidavidnordfors.pdf |série=Innovation Journalism 4 Conference, Stanford University |date=23 mai 2007 |consulté le=2016-08-08 |archive-url=https://web.archive.org/web/20120907002807/http://www.innovationjournalism.org/ij4/presentations/turouskalidavidnordfors.pdf |archive-date=2012-09-07 }}.</ref>. Depuis, de nombreux autres endroits ont été surnommés de la même manière, notamment [[Silicon Wadi]] en [[Israël]], [[Silicon Forest]] en [[Oregon]], [[Silicon Saxony]] en Allemagne, Silicon Valley [[Bangalore]] en [[Inde]], [[Silicon Fen]] à [[Cambridge]] en [[Angleterre]], [[Silicon Alley]] à [[New York]] et Silicon Beach à [[Los Angeles]] en Californie<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Semi-conducteurs : la « Silicon Saxony », en Allemagne, espère profiter du plan européen |url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/09/en-allemagne-la-silicon-saxony-espere-profiter-du-plan-europeen-sur-les-semi-conducteurs_6112940_3234.html |accès url=libre |site=Le Monde.fr |date=2022-02-09 |consulté le=2023-01-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Sophie |nom=GUILLERMIN-GOLET |titre=Bangalore, la Silicon Valley indienne |url=https://les-yeux-du-monde.fr/actualites-analysees/asie-oceanie/29079-bangalore-la-silicon-valley-indienne/ |accès url=libre |site=Les Yeux du Monde |date=2017-04-12 |consulté le=2023-01-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Silicon Valley n’est plus ce qu’elle était |url=https://www.courrierinternational.com/article/destination-la-silicon-valley-n-est-plus-ce-qu-elle-etait |accès url=libre |site=Courrier international |date=2022-10-12 |consulté le=2023-01-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=A New York, la "Silicon Alley" rivalise de séduction face à la "Silicon Valley" |url=https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/20131104trib000793879/a-new-york-la-silicon-alley-rivalise-de-seduction-face-a-la-silicon-valley.html |accès url=libre |site=La Tribune |date=2013-11-06CET15:52:00+0100 |consulté le=2023-01-08}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Silicon Beach essaie de détrôner la Silicon Valley |url=https://www.letemps.ch/economie/silicon-beach-essaie-detroner-silicon-valley |accès url=libre |site=Le Temps |date=2018-10-04 |issn=1423-3967 |consulté le=2023-01-08}}.</ref>.


== Isotopes ==
== Isotopes ==
{{article détaillé|Isotopes du silicium}}
{{article détaillé|Isotopes du silicium}}
Il existe trois [[isotope]]s naturels du silicium, tous [[isotope stable|stables]] : {{exp|28}}Si (92,18 %), {{exp|29}}Si (4,71 %) et {{exp|30}}Si (3,12 %). Il existe également des isotopes artificiels, [[radioisotope|instables]] : {{exp|25}}Si, {{exp|26}}Si et {{exp|27}}Si qui sont [[Radioactivité β#Désintégration β+|émetteurs β{{exp|+}}]], ainsi que {{exp|31}}Si à {{exp|34}}Si qui sont [[Radioactivité β#Désintégration β-|émetteurs β{{exp|-}}]].
Il existe trois [[isotope]]s [[isotope naturel|naturels]] du silicium, tous [[isotope stable|stables]] : {{exp|28}}Si (92,18 %), {{exp|29}}Si (4,71 %) et {{exp|30}}Si (3,12 %). Il existe également des isotopes artificiels, [[radioisotope|instables]] : {{exp|25}}Si, {{exp|26}}Si et {{exp|27}}Si qui sont [[Radioactivité β#Désintégration β+|émetteurs β{{exp|+}}]], ainsi que {{exp|31}}Si à {{exp|34}}Si qui sont [[Radioactivité β#Désintégration β−|émetteurs β{{exp|}}]].


== Corps simple ==
== Corps simple ==
Le silicium est solide dans les [[conditions normales de température et de pression]], avec sous {{unité|1|[[atmosphère (unité)|atm]]}} un [[point de fusion]] de {{tmp|1414|°C}} et un point d'ébullition de {{tmp|3265|°C}}. Comme l'eau, il est plus [[densité|dense]] à l'état liquide<ref>[https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/molecule-glace-prend-elle-plus-place-eau-liquide-7327/ L'anomalie dilatométrique : l'eau, le silicium, le bismuth...etc...(site futura-sciences)]</ref> qu'à l'état solide, contrairement à la plupart des autres substances. C'est par ailleurs un assez bon conducteur de la chaleur ([[conductivité thermique]] : {{unité|149|W||m|−1|K|−1}}).
[[Image:Silizium pulver.jpg|vignette|left|upright|Poudre de silicium.]]

[[Image:Silicon poly 640x480.jpg|gauche|vignette|upright|Échantillon monolithique de silicium (polycristallin)]]
Sous forme [[cristal]]line, le silicium pur est gris avec des reflets métalliques bleutés. Comme le [[germanium]], il est peu déformable et très cassant. Comme le [[carbone]] et le germanium, il cristallise dans le [[Système cristallin cubique|système cubique]] ([[structure diamant]]). Les [[Cristal|cristaux]] de silicium sont gris à noirs, en forme d'aiguilles ou d'[[hexaèdre]]s. Le silicium est [[semi-conducteur]], sa conductivité électrique est très inférieure à celle des métaux.
Le silicium est solide dans les [[conditions normales de température et de pression]], avec sous {{unité|1|[[atmosphère (unité)|atm]]}} un [[point de fusion]] de {{tmp|1414|°C}} et un point d'ébullition de {{tmp|3265|°C}}. Comme l'eau, il est plus [[densité|dense]] à l'état liquide<ref>[https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/molecule-glace-prend-elle-plus-place-eau-liquide-7327/ L'anomalie dilatométrique : l'eau, le silicium, le bismuth...etc...(site futura-sciences)]</ref> qu'à l'état solide, contrairement à la plupart des autres substances. C'est par ailleurs un assez bon conducteur de la chaleur ([[conductivité thermique]] : {{unité|149|W||m|−1|K|−1}}).<br/>

Sous forme [[cristal]]line, le silicium pur est gris avec des reflets métalliques bleutés. Comme le [[germanium]], il est peu déformable et très cassant. Comme le [[carbone]] et le germanium, il cristallise dans le [[Système réticulaire cubique|système cubique]] (structure [[diamant (cristal)|diamant]]). Les [[Cristal|cristaux]] de silicium sont gris à noirs, en forme d'aiguilles ou d'[[hexaèdre]]s. Le silicium est [[semi-conducteur]], sa conductivité électrique est très inférieure à celle des métaux.<br/>
Il existe deux autres [[allotropie|allotropes]] du silicium : le [[silicyne]] où les atomes de silicium sont reliés en chaînes, et le [[silicène]] où ils forment des couches planes.<br/>
Il existe deux autres [[allotropie|allotropes]] du silicium : le [[silicyne]] où les atomes de silicium sont reliés en chaînes, et le [[silicène]] où ils forment des couches planes.

Le silicium existe aussi à l'état [[matière amorphe|amorphe]], sous la forme d'une poudre marron foncé.
Le silicium existe aussi à l'état [[matière amorphe|amorphe]], sous la forme d'une poudre marron foncé.


Le silicium s'oxyde très vite à l'air pour former une couche de [[Dioxyde de silicium|silice]] en surface, qui isole l'échantillon de l'oxygène et le protège d'une oxydation plus poussée ([[passivation]]) ; cette couche d'oxyde peut être éliminée par de l'[[acide fluorhydrique]] HF ou par {{quoi|abrasion thermique}}. [[Insoluble]] dans l'[[eau]] sauf à haute température, le silicium est attaqué par l'[[acide fluorhydrique]] HF ou par un mélange acide fluorhydrique/[[acide nitrique]] (HNO{{ind|3}}) {{quoi|en fonction de la phase}}.
Le silicium s'oxyde très vite à l'air pour former une couche de [[Dioxyde de silicium|silice]] en surface, qui isole l'échantillon de l'oxygène et le protège d'une oxydation plus poussée ([[passivation]]) ; cette couche d'oxyde peut être éliminée par de l'[[acide fluorhydrique]] HF ou par {{quoi|abrasion thermique}}. [[Insoluble]] dans l'[[eau]] sauf à haute température, le silicium est attaqué par l'[[acide fluorhydrique]] HF ou par un mélange acide fluorhydrique/[[acide nitrique]] (HNO{{ind|3}}) {{quoi|en fonction de la phase}}.

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Image:Silizium pulver.jpg|Poudre de silicium.
Image:Silicon poly 640x480.jpg|Échantillon monolithique de silicium (polycristallin).
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=== Cristallographie ===
=== Cristallographie ===
[[Image:Silicon-unit-cell-3D-balls.png|vignette|gauche|upright|Maille élémentaire de type diamant du silicium.]]
[[Image:Silicon-unit-cell-3D-balls.png|vignette|upright|Maille élémentaire de type diamant du silicium.]]


Le silicium a une [[diamant (cristal)|structure de type diamant]] (comme le [[germanium]] et la forme [[diamant]] du [[carbone]]), avec un paramètre de maille de {{unité|0.5430710|nm}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=William C. O'Mara|auteur2=Robert B. Herring|auteur3=Lee P. Hunt|titre=Handbook of semiconductor silicon technology|lieu=Park Ridge, N.J|éditeur=Noyes Publications|année=1990|pages totales=795|passage=349-352|isbn=978-0-8155-1237-0|oclc=20825221}}.</ref>.
Le silicium a une [[Structure diamant|structure de type diamant]] (comme le [[germanium]] et la forme [[diamant]] du [[carbone]]), avec un paramètre de maille de {{unité|0.5430710|nm}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=William C. O'Mara |auteur2=Robert B. Herring |auteur3=Lee P. Hunt |titre=Handbook of semiconductor silicon technology |passage=349-352 |lieu=Park Ridge, N.J |éditeur=Noyes Publications |année=1990 |pages totales=795 |isbn=978-0-8155-1237-0 |oclc=20825221}}.</ref>.


== Histoire ==
== Occurrence ==
{{Article connexe|Cycle du silicium}}
Un des composés du silicium, la [[Dioxyde de silicium|silice]] (dioxyde de silicium), était déjà connu dans l'[[Antiquité]] et a été considérée comme élément par les [[alchimiste]]s puis les chimistes. La forte résistance de la silice et de ses nombreux composés (notamment les [[silicate]]s) aux [[agents météoriques]] explique leur abondance dans les minéraux et qu'ils constituent l'élément caractéristique des roches les plus importantes (à l'exception des [[carbonate]]s)<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Alexandre Fersman]]|titre=La géochimie récréative|éditeur=Éditions en langues étrangères|année=1958|passage=97}}</ref>.
[[Fichier:Olivine-gem7-10a.jpg|vignette|Cristal d'[[olivine]].]]
Le silicium est le huitième [[Élément chimique|élément]] le plus abondant dans l'[[univers]], après l'[[hydrogène]], l'[[hélium]], le [[carbone]], l'[[azote]], l'[[oxygène]], le [[fer]] et le [[néon]]. Ces abondances ne sont pas bien reproduites sur [[Terre]] en raison de la séparation des éléments qui a eu lieu pendant la [[Formation et évolution du Système solaire|formation du système solaire]]. Le silicium constitue 27,2 % de la [[masse]] de la [[croûte terrestre]], juste derrière l'oxygène à 45,5 %, avec lequel le silicium est toujours associé dans la [[nature]]. La [[différenciation planétaire]] à la formation de la Terre a donné lieu à une répartition des éléments encore plus [[Fraction (mathématiques)|fractionnée]] : le [[noyau terrestre]], qui représente 31,5 % de la masse de la Terre, a une composition approximative de {{chem|Fe|25|Ni|2|Co|0.1|S|3}} ; le [[Manteau terrestre|manteau]], qui représente 68,1 % de la masse de la Terre, est composé principalement d'oxydes et de silicates plus denses, comme l'[[olivine]], {{chem|(Mg,Fe)|2|SiO|4}} ; des minéraux siliceux plus légers, tels que les [[aluminosilicate]]s, forment la croûte terrestre, qui représente 0,4 % de la masse de la Terre{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=329-330}}.

La [[Cristallisation (chimie)|cristallisation]] des [[Roche magmatique|roches ignées]] à partir du [[Magma (géologie)|magma]] dépend d'un certain nombre de facteurs, parmi lesquels la composition chimique du magma, la vitesse de refroidissement et certaines propriétés des minéraux individuels à former, comme l'[[énergie réticulaire]], le [[point de fusion]] et la complexité de leur [[structure cristalline]]. Au fur et à mesure que le magma se refroidit, l'olivine apparaît en premier, suivie par le [[pyroxène]], l'[[amphibole]], le [[Biotite|mica biotite]], le [[Orthose|feldspath orthoclase]], le [[muscovite|mica muscovite]], le [[Quartz (minéral)|quartz]], les [[zéolithe]]s et, enfin, les minéraux hydrothermaux. Cette séquence montre que la complexité des unités contenant du silicium augmente avec le refroidissement et l'introduction d'[[anion]]s [[hydroxyde]]s et [[fluorure]]s en plus des oxydes ont un impact. De nombreux [[Métal|métaux]] peuvent [[Isomorphisme (chimie)|remplacer le silicium]]. Après que ces roches ignées ont subi la [[météorisation (géologie)|météorisation]], le transport et le dépôt, des [[Roche sédimentaire|roches sédimentaires]] comme l'[[argile]], le [[schiste]] et le [[Grès (géologie)|grès]] se forment. Le [[métamorphisme]] peut également se produire à des températures et des pressions élevées, créant une variété encore plus grande de minéraux{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=329}}.

Il existe quatre sources de flux de silicium dans l'[[océan]] : l'[[Altération (géologie)|altération]] chimique des roches continentales, le transport [[Fleuve|fluvial]], la [[Dissolution (chimie)|dissolution]] des [[silicate]]s terrigènes continentaux et la réaction entre les [[basalte]]s [[Éruption sous-marine|sous-marins]] et les fluides hydrothermaux qui libèrent du silicium dissous. Ces quatre flux sont interconnectés dans le [[cycle biogéochimique]] de l'océan car ils ont tous été initialement formés à partir de l'altération de la croûte terrestre<ref name="The World Ocean Silica Cycle">{{Article |langue=en |prénom1=Paul J. |nom1=Tréguer |prénom2=Christina L. |nom2=De La Rocha |titre=The World Ocean Silica Cycle |périodique=Annual Review of Marine Science |volume=5 |numéro=1 |date=3 January 2013 |pmid=22809182 |doi=10.1146/annurev-marine-121211-172346 |pages=477-501}}.</ref>.

Environ 300 à {{unité|900 mégatonnes}} de [[poussière]] sont déposées dans les océans du monde par le [[vent]] chaque année. De cette valeur, 80 à {{unité|240 mégatonnes}} se présentent sous la forme de [[Particule matérielle|particules]] de silicium. La quantité totale de particules de silicium déposée dans l'océan par le vent est inférieure à la quantité de silicium introduite dans l'océan par le biais du transport fluvial<ref name="Atmospheric transport of silicon">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Ina |nom1=Tegen |prénom2=Karen |nom2=Kohfeld |titre=Atmospheric transport of silicon |éditeur=Island Press |date=2006 |pages totales=81-91 |isbn=1-59726-115-7}}.</ref>. Les apports du vent de particules de silicium [[Pétrologie|lithogénique]] dans l'[[Océan Atlantique#Océan Atlantique Nord|océan Atlantique Nord]] et l'ouest du [[Océan Pacifique#Océan Pacifique Nord|Pacifique Nord]] proviennent respectivement du [[Sahara]] et du [[désert de Gobi]]<ref name="The World Ocean Silica Cycle" />. Le transport fluvial est la principale source d'introduction de silicium dans l'océan dans les régions côtières, tandis que le dépôt de silicium en haute mer est grandement influencé par le dépôt de la poussière par le vent<ref name="The World Ocean Silica Cycle" />.


== Production industrielle ==
Du silicium a été isolé pour la première fois en [[1823 en science|1823]] par [[Jöns Jacob Berzelius]]. Ce n'est qu'en [[1854 en science|1854]] que [[Henri Sainte-Claire Deville]] obtient du silicium cristallin.
[[Fichier:Ferrosilicon.JPG|vignette|[[Alliage]] de [[ferrosilicium]].]]
Le silicium d'une [[Pureté chimique|pureté]] de 96 à 99 % est obtenu en [[Réaction d'oxydoréduction|réduisant]] du [[quartzite]] ou du [[sable]] avec du [[coke (charbon)|coke]] très pur. La réduction s'effectue dans un [[four à arc électrique]], un excès de [[dioxyde de silicium]] étant utilisé pour empêcher l'accumulation de [[carbure]] de silicium{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=330-331}} :
:{{Formule chimique|SiO|2| + 2 C → Si + 2 CO}}
:{{Formule chimique|2 SiC + SiO|2| → 3 Si + 2 CO}}

Cette réaction, connue sous le nom de [[Réaction carbothermique|réduction carbothermique]] du dioxyde de silicium, est généralement réalisée en présence de ferraille contenant de faibles quantités de [[phosphore]] et de [[soufre]], produisant ainsi du [[ferrosilicium]], un [[alliage]] [[fer]]-silicium qui contient des ratios variables de silicium élémentaire et de fer{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=330-331}}. En 2021, le ferrosilicium a représenté près de 70 % de la production mondiale de silicium élémentaire et la [[Chine]] a fourni près de 70 % du silicium mondial, soit six millions de tonnes. Le deuxième plus gros producteur est la [[Russie]] ({{unité|580000 t}}), suivi par le [[Brésil]] ({{unité|390000 t}}), la Norvège ({{unité|350 000 t}}), et les [[États-Unis]] ({{unité|310000 t}})<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=Mineral Commodity Summaries 2022 - Silicon |année=2022 |lieu=[[Reston (Virginie)|Reston]] |éditeur=[[Institut d'études géologiques des États-Unis]] |lire en ligne=https://pubs.usgs.gov/periodicals/mcs2022/mcs2022-silicon.pdf |présentation en ligne=https://www.usgs.gov/centers/national-minerals-information-center/silicon-statistics-and-information |consulté le=9 janvier 2023 }}.</ref>. Le ferrosilicium est principalement utilisé par l'industrie du fer et de l'[[acier]], notamment comme addition d'alliage dans le fer ou l'acier et pour la désoxydation de l'acier dans les [[aciérie]]s intégrées{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=330-331}}. Une autre réaction parfois utilisée est la réduction [[Aluminothermie|aluminothermique]] du dioxyde de silicium, comme suit{{sfn|Zulehner|Neuer|Rau|2000|p=574}} :
:{{Formule chimique|3 SiO|2| + 4 Al → 3 Si + 2 Al|2|O|3}}

La [[lixiviation]] à l'[[eau]] de silicium pur à 96-97 % en poudre permet d'obtenir un silicium pur à 98,5 %, qui est utilisé dans l'[[industrie chimique]]. Cependant, une pureté encore plus grande est nécessaire pour les applications de [[semi-conducteur]]s, et celle-ci est produite à partir de la réduction du tétrachlorosilane ou du [[trichlorosilane]]. Le premier est obtenu en [[Chlore|chlorant]] des déchets de silicium et le second est un [[sous-produit]] de la production de [[silicone]]. Ces composés sont [[Volatilité (chimie)|volatils]] et peuvent donc être purifiés par [[distillation fractionnée]] répétée, suivie d'une réduction en silicium élémentaire avec du [[zinc]] métallique très pur comme [[Réducteur (chimie)|agent réducteur]]. Les morceaux de silicium spongieux ainsi produits sont fondus puis cultivés pour former des [[Monocristal|monocristaux]] [[Cylindre|cylindriques]], avant d'être purifiés par [[Méthode de la zone fondue|raffinage en zone]]. D'autres méthodes utilisent la décomposition thermique du [[Silane (composé)|silane]] ou du tétraiodosilane. Un autre procédé utilisé est la réduction de l'[[Fluorosilicate de sodium|hexafluorosilicate de sodium]], un déchet commun de l'industrie des engrais phosphatés, par le sodium métallique : ce procédé est hautement [[Réaction exothermique|exothermique]] et ne nécessite donc aucune source de combustible extérieure. Le silicium hyperfin est fabriqué à un degré de pureté supérieur à celui de presque tous les autres matériaux : la production de [[transistor]]s exige des niveaux d'impureté dans les cristaux de silicium inférieurs à 1 partie par 10{{10}}, et dans des cas particuliers, des niveaux d'impureté inférieurs à 1 partie par 10{{12}} sont nécessaires et atteints{{sfn|Greenwood|Earnshaw|1997|p=330-331}}.


== Utilisations et applications ==
== Utilisations et applications ==
=== Synthèse des silicones ===
=== Synthèse des silicones ===
{{Article détaillé|Silicone}}
{{Article détaillé|Silicone}}
La [[Silicone|synthèse des silicones]] représente également une utilisation importante du silicium (environ 40 % de la consommation). Ces polymères [(CH{{ind|3}}){{ind|2}}SiO]{{ind|n}} sont utilisés dans des [[Mastic (matériau)|mastics]] pour joint, des graisses résistantes à l'eau ou conductrices de la chaleur, les poudres lessivielles ou les shampoings conditionneurs, etc.
La [[Silicone|synthèse des silicones]] représente également une utilisation importante du silicium (environ 40 % de la consommation). Ces polymères [(CH{{ind|3}}){{ind|2}}SiO]{{ind|n}} sont utilisés dans des [[Mastic (matériau)|mastics]] pour joint, des graisses résistantes à l'eau ou conductrices de la chaleur, les poudres lessivielles ou les shampoings conditionneurs, etc.


=== Semi-conducteur ===
=== Semi-conducteur ===
Les propriétés de [[semi-conducteur]] du silicium ont permis la création de la deuxième génération de [[transistor]]s, puis les circuits intégrés (les « puces »). C'est aujourd'hui encore l'un des éléments essentiels pour l'[[électronique (technique)|électronique]], notamment grâce à la capacité technologique actuelle permettant d'obtenir du silicium pur à plus de 99,999 99 % ([[Procédé de Czochralski|tirage Czochralski]], [[Méthode de la zone fondue|zone fondue]] flottante).
Les propriétés de [[semi-conducteur]] du silicium ont permis la création de la deuxième génération de [[transistor]]s, puis les circuits intégrés (les « puces »). C'est aujourd'hui encore l'un des éléments essentiels pour l'[[électronique (technique)|électronique]], notamment grâce à la capacité technologique actuelle permettant d'obtenir du silicium pur à plus de 99,999 99 % ([[Procédé de Czochralski|tirage Czochralski]], [[Méthode de la zone fondue|zone fondue]] flottante).


==== Photovoltaïque ====
==== Photovoltaïque ====
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==== Alliages aluminium-silicium ====
==== Alliages aluminium-silicium ====
La principale utilisation du silicium en tant que [[corps simple]] est comme élément d'[[alliage]] avec l'[[aluminium]]. Les alliages [[alliage d'aluminium pour fonderie|aluminium-silicium]] ('''AS''' ou série 40000 suivant NF EN 1780-1, également appelés « sialumins ») sont utilisés pour l'élaboration de [[fonderie d'aluminium|pièces moulées]], en particulier pour l'[[automobile]] (par exemple jantes en alliage) et l'[[aéronautique]] (par exemple éléments de moteurs électriques embarqués). Les alliages aluminium-silicium représentent à peu près 55 % de la consommation mondiale de silicium. L'alliage le plus connu est l'[[Alpax]], proche de la composition [[eutectique]] (env. {{unité|13|%m}} de Si).
La principale utilisation du silicium en tant que [[corps simple]] est comme élément d'[[alliage]] avec l'[[aluminium]]. Les alliages [[alliage d'aluminium pour fonderie|aluminium-silicium]] ('''AS''' ou série 40000 suivant NF EN 1780-1, également appelés « sialumins ») sont utilisés pour l'élaboration de [[fonderie d'aluminium|pièces moulées]], en particulier pour l'[[automobile]] (par exemple jantes en alliage) et l'[[aéronautique]] (par exemple éléments de moteurs électriques embarqués). Les alliages aluminium-silicium représentent à peu près 55 % de la consommation mondiale de silicium. L'alliage le plus connu est l'[[Alpax]], proche de la composition [[eutectique]] (env. {{unité|13|%m}} de Si).


=== Micro et [[nanostructure]] ===
=== Micro et [[nanostructure]] ===
Du fait de la performance des procédés de gravure et de formation de forme avec le silicium, le silicium est utilisé pour :
Du fait de la performance des procédés de gravure et de formation de forme avec le silicium, le silicium est utilisé pour :
* la formation de silicium nanoporeux pour dissocier l'hydrogène de l'oxygène de molécule d'eau dans les [[Pile à combustible|piles à combustibles]] ;
* la formation de silicium nanoporeux pour dissocier l'hydrogène de l'oxygène de molécule d'eau dans les [[Pile à combustible|piles à combustibles]] ;
* la formation de nanopics sur une surface de silicium par Gravure Ionique Réactive (RIE) en vue de relier des puces de semi-conducteur<ref>Article de la Vigie Optoélectronique de [[l'Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique]] (Adit), numéro 116, octobre 2006, [http://www.adit.fr/SP/parutions/vigies_visu.php?id=3924 Lire en ligne]</ref>.
* la formation de nanopics sur une surface de silicium par [[gravure ionique réactive]] en vue de relier des puces de semi-conducteur<ref>Article de la Vigie Optoélectronique de [[l'Agence pour la Diffusion de l’Information Technologique]], numéro 116, octobre 2006, [http://www.adit.fr/SP/parutions/vigies_visu.php?id=3924 Lire en ligne]</ref>.


=== Composés ===
=== Composés ===
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=== Datation ===
=== Datation ===
Le [[silicium 32]] peut être utilisé en [[datation radiométrique]] pour déterminer des âges de l'ordre du siècle<ref name="CEA">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Étienne Roth]]|directeur1=oui|auteur2=Bernard Poty|directeur2=oui|auteur3=Robert Delmas|et al.=oui|préface=[[Jean Coulomb]]|titre=Méthodes de datation par les phénomènes nucléaires naturels|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Masson]]|collection=Collection [[Commissariat à l'énergie atomique|CEA]]|année=1985|pages totales=631|isbn=2-225-80674-8|numéro chapitre=17|titre chapitre=Silicium 32 et argon 39}}</ref>.
Le [[silicium 32]] peut être utilisé en [[datation radiométrique]] pour déterminer des âges de l'ordre du siècle<ref name="CEA">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Étienne Roth]] |directeur1=oui |auteur2=Bernard Poty |directeur2=oui |auteur3=Robert Delmas |et al.=oui |préface=[[Jean Coulomb]] |titre=Méthodes de datation par les phénomènes nucléaires naturels |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Masson]] |collection=Collection [[Commissariat à l'énergie atomique|CEA]] |année=1985 |pages totales=631 |isbn=2-225-80674-8 |numéro chapitre=17 |titre chapitre=Silicium 32 et argon 39}}</ref>.


== Dans la nature ==
Après l'[[oxygène]], c'est l'élément le [[Abondance des éléments dans la croûte terrestre|plus abondant]] dans la [[croûte terrestre]].

=== Minéraux ===
{{Article détaillé|Silicate}}

Le silicium sur Terre se trouve essentiellement sous forme minérale, et en particulier sous forme de [[silicate]]s, qui constituent 28 % de la [[croûte terrestre]]. Le silicium est par exemple constitutif du sable de silice, résultat de la dégradation de roches comme le [[granite]].

=== Molécules organiques ===
Le silicium se trouve dans certaines molécules organiques, comme les [[Silane (famille de composés)|silanes]] — méthylsilanetriols, diméthylsilanediol —, les silatranes.

=== Biologie du silicium<ref>Birchall, J. D. (1990) The role of silicon in biology. Chemistry in Britain: 141-144.</ref>{{,}}<ref>Biochemistry of Silicon and Related Problems, 40th Nobel Symposium (G. Bendz, I. Lindqvist Eds.) Plenum Press, New York (1978).</ref> ===
==== Biologie marine ====
Les [[Bacillariophyta|diatomées]], les [[radiolaria|radiolaires]] (éléments du [[plancton]] qui est au tout début de la chaîne alimentaire des mers et des océans), et les [[éponge siliceuse|éponges siliceuses]], participent au cycle biogéochimique du silicium. Ils utilisent la silice qu'ils extraient de l'eau comme matériau de leurs [[thèque]]s et squelettes. Une fois morts, ce silicium immobilisé coule en profondeur et sera largement perdu dans les sédiments ; une partie peut se décomposer et relarguer du silicium, mais l'absence de lumière limite sa récupération par la biosphère. Ce n'est qu'à la faveur des upwellings ([[remontée d'eau|remontées d'eau]]) que ce silicium redevient exploitable par ces organismes.

L'eau de mer de surface est relativement pauvre en silice (en dehors des upwellings). La source la plus renouvelée de silice dans les océans réside dans les apports fluviaux arrachés aux massifs montagneux et aux terrains traversés par l'eau des sources, des torrents et des rivières ; le silicium arrive près de la surface, soit dissout dans l'eau, soit dans les limons, et peut contribuer à une production importante de plancton dont se nourriront de nombreux poissons. Certaines études considèrent d'ailleurs que la construction de barrages fluviaux réduit les apports en silicium dans les estuaires, au point de limiter la vie marine et retentir sur le stock actuel des poissons dans les océans qui est en forte décroissance<ref>Silicon Retention in River Basins : far-reaching effects on biogeochemistry and aquatic food webs in coastal marine environments. Humborg, C., Conley, D.J., Rahm, L., Wulff, F., Cociasu, A., Ittekkot, V. Ambio. 29:45-50 (2000).</ref>{{,}}<ref>[http://www.nature.com/nature/journal/v386/n6623/abs/386385a0.html Effect of Danube River dam on Black Sea biogeochemistry and ecosystem structure]. Christoph Humborg, Venugopalan Ittekkot, Adriana Cociasu, Bodo v. Bodungen. Nature 386: 385-388 (1997) ; doi:10.1038/386385a0.</ref>.

==== Biologie humaine ====
L'organisme humain contient de l'ordre de {{unité/2|7|g}} de silicium.

Le silicium se retrouve associé aux [[glycosaminoglycane]]s et aux polyuronides : chondroïtine sulfate, dermatan-sulfate, kératan-sulfate, héparan-sulfate et héparine. Il est aussi impliqué dans la synthèse du [[collagène]] (3 à 6 atomes de Si par chaine alpha) et de l'[[élastine]]. L'[[aorte]] se trouve être le tissu qui en contient le plus avec la [[peau]] et le [[Thymus (anatomie)|thymus]]. Le taux de silicium dans ces tissus diminue avec l'âge dans des proportions très importantes : perte de l'ordre de 80-90 % (étude chez le lapin){{refnec}}. La diminution du silicium dans les parois artérielles est corrélée avec la fragmentation de l'élastine et à la perte de son élasticité. Plus une artère est [[athérosclérose|athéroscléreuse]], moins elle contient de silice et plus elle est rigide{{refnec}}.

Un régime riche en cholestérol provoque une athérosclérose expérimentale chez le lapin. L'administration de silicium organique prévient la fragmentation des fibres d'[[élastine]]{{refnec}}. Un tuyau rigide conduit moins bien un débit qu'un tuyau souple. La restauration de l'élasticité artérielle {{incise|la compliance}} aiderait sans aucun doute à diminuer l'hypertension artérielle<ref name="Loeper">Loeper J., Loeper J., Fragny M. {{"|''The physiological role of the silicon and its antiatheromatous action''}} in ''Biochemistry of Silicon and Related Problems, 40th Nobel Symposium'' (G. Bendz, I. Lindqvist Eds.) Plenum Press, New York (1978) {{ISBN|0-306-33710-X}}.</ref>{{,}}<ref>Fusako Maehira, Kyoko Motomura, Nau Ishimine, Ikuko Miyagi, Yukinori Eguchi, Shoei Teruya {{"|''Soluble silica and coral sand suppress high blood pressure and improve the related aortic gene expressions in spontaneously hypertensive rats''}}, ''Nutrition Research'' 2011;31(2):147-156.</ref>.

Le silicium est impliqué dans la fixation du calcium (Ca) au niveau du squelette. La bordure ostéoïde, zone où se fabrique l'os, présente un pic de concentration en silicium qui ne se retrouve pas dans l'os mature. Le silicium potentialise l'action du Zinc (Zn) et du Cuivre (Cu).

Le silicium participe au fonctionnement du système immunitaire{{refnec}}. Le thymus qui en contient des quantités importantes est l'organe où se « programment » les [[Lymphocyte T|lymphocytes T]]. Il faut aussi signaler que les [[macrophage]]s ont un très grand appétit pour elle et recyclent la silice{{refnec}} localement en excès (poumons par exemple). Il est également impliqué dans la synthèse des anticorps ([[immunoglobulines]]).

Pour certains, notre réserve de silicium diminuerait drastiquement avec l'âge. En fait, il existe surtout une modification de la répartition du silicium dans l'organisme : certains tissus voient leur taux baisser drastiquement (peau, artères, thymus, cartilages, etc.), d'autres « s'empoussièrent » de façon importante comme les poumons et les ganglions qui leur sont associés du fait de leur grande richesse en macrophages. Si le bilan du silicium total en fonction de l'âge pourrait bien s'équilibrer en termes de quantité, la disponibilité effective pour les [[métabolisme]]s semble bien diminuer avec l'âge. {{refnec|Ceci est à mettre en rapport avec l'insuffisance d'apport alimentaire et la carence progressive de l'organisme en molécules organiques qui contiennent des motifs « ène-diol ». Ceux-ci modifient la [[Valence (chimie)|valence]] du silicium et forment avec lui des complexes hyper-valents (penta- ou hexa-) de forte importance biologique. Parmi ces molécules les [[polyphénol]]s (antioxydants), certains neuro-médiateurs issus du métabolisme de la [[tyrosine]] (adrénaline, dopamine) ou du [[tryptophane]] (sérotonine, mélatonine), et surtout l'[[acide ascorbique]] (vitamine C). Il n'est donc pas certain que les apports alimentaires quotidiens soient couverts dans toutes les tranches de population, en particulier celles qui ont des besoins accrus ou des carences dues à une alimentation peu diversifiée et pauvre en fruits et légumes et autres aliments riches en polyphénols antioxydants (enfants en croissance, femmes enceintes, vieillards) ou personnes qui ont des besoins accrus. Ainsi les accidents musculo-squelettiques sont fort nombreux chez les sportifs (entorses, tendinites, claquages, micro-fractures{{etc.}}). Ces accidents mettent en cause des structures anatomiques comme l'os où le silicium est un facteur primordial de sa synthèse ou d'autres, comme les tendons, les ligaments ou les muscles, qui contiennent des quantités importantes de silicium (élastine, collagène). L'application par voie externe d'un gel contenant des complexes organiques à base de méthylsilanetriol qui traversent la barrière cutanée, est d'un grand intérêt thérapeutique}}{{référence insuffisante|<ref>[http://sili.cium.free.fr/seminair.htm Journée annuelle de médecine sportive - 3 juin 2004 - Pitié-Salpétrière - Paris], sur free.fr.</ref>}}.<!-- Page perso comme ref ?! Fiabilité? -->

==== Biologie non humaine ====
Dans la nature, le silicium organique se forme à la surface de la silice sous l'action d'éléments liés aux racines des végétaux pour leur permettre de l'assimiler. Certaines plantes comme la [[Sphenophyta|prêle]], le bambou, l'[[ortie]], l'[[avoine cultivée|avoine]] qui contiennent des quantités importantes de silicium sont très utilisées en [[phytothérapie]] et en [[cosmétologie]] (ortie, avoine). Le séchage inconsidéré de ces plantes annihile une partie des effets bénéfiques car la silice [[Polymérisation|polymérise]]. D'autres plantes utilisées en alimentation humaine comme le riz, le blé, la pomme (pectine), etc. en contiennent également des quantités notables, surtout dans les enveloppes, d'où l'intérêt de consommer du riz ou blé complet. Certaines eaux minérales, le vin, la bière surtout peuvent aussi être considérées comme des sources notables. L'[[Agence française de sécurité sanitaire des aliments|Afssa]] (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) n'a pas défini d'apports nutritionnels conseillés pour le silicium. Les besoins sont généralement considérés comme largement couverts par l'alimentation {{refnec|sans qu'aucune étude vraiment sérieuse avalise cette assertion}}.

L'expression « silicium organique » est appropriée quand des chimistes ajoutent un ou plusieurs atomes de carbone sur un atome de silicium, ce qui donne par exemple un monométhylsilanetriol ou un diméthylsilanediol. L'association contrôlée d'une molécule organique appropriée (un salicylate par exemple) au monométhylsilanetriol forme un complexe doté de propriétés intéressantes, comme la possibilité de traverser en profondeur le revêtement cutané. Ce genre de complexes est très utilisé en cosmétologie comme anti-rides par comblement inter-cellulaire et effet tenseur. Cela est dû à une synthèse favorisée du collagène et de l'élastine{{refnec}}. Pour le silicium organique commercialisé sous l’appellation G5 par exemple, il s'agit d'un silanol de formule CH3-Si(OH)3.

=== Biochimie du silicium<ref>Silicon Biochemistry, in Ciba Foundation Symposium 121 (eds D. Evered and M. O'Connor) John Wiley & Sons (1986)</ref> ===
Il a été évoqué la possibilité d'une toute autre forme de vie basée principalement sur le silicium et non pas le carbone. Ceci pourrait se fonder sur le fait que le silicium est non seulement [[tétravalence|tétravalent]] comme le carbone, mais qu'il est susceptible de former des complexes penta- et hexa-coordinés chargés et stables. Ceux-ci pourraient avoir des propriétés catalytiques intéressantes qui ont été peu explorées dans les [[Exobiologie|hypothèses exobiologiques]]. <br />
Toutefois il faut remarquer l'extrême difficulté du silicium à former des liaisons multiples qui sont nécessaires au fonctionnement des échanges dans la cellule. Les exemples de molécules de silicium présentant des liaisons multiples ou des valences différentes de IV sont possibles uniquement avec des substituants particulièrement complexes. Un moment donné {{quand}} des recherches {{lesquelles}} de médicaments contenant du silicium ont été menées et finalement n'ont apporté aucun avantage{{refnec}}.

{{lesquels|Certains scientifiques}} croient devoir conclure par la négative à ce genre de proposition. Selon eux, le silicium ne participerait que peu à des réactions biologiques mais servirait plutôt de support (enveloppes, squelettes, gels). {{refnec|Cependant, le silicium se trouve étroitement associé à l'[[Acide désoxyribonucléique|ADN]], à l'intérieur du [[noyau (biologie)|noyau]] des cellules donc, pour une fonction qui reste à identifier. Il existe aussi une [[enzyme]] dans la paroi des [[mitochondrie]]s qui participe au transport du silicium vers l'intérieur de celles-ci et pourrait être associé au [[cycle de Krebs]].}}

Enfin, les arguments définitifs qui peuvent remettre en cause la possibilité de l'existence de forme de vie basée sur le silicium sont d'une part l'abondance relative du carbone dans l'univers qui est très largement supérieure à celle du silicium<ref>{{en}} {{lien web | url=http://nai.nasa.gov/astrobio/feat_questions/silicon_life.cfm | titre=''Could Life be based on Silicon rather than Carbon?'' | site=NASA | consulté le=27 mai 2011}}</ref> et d'autre part, l'inertie chimique de la [[Dioxyde de silicium|silice]] SiO<sub>2</sub>, solide, comparativement à la labilité du dioxyde de carbone CO<sub>2</sub>, gazeux<ref>{{en}} {{lien web | url=http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=could-silicon-be-the-basi | titre=''Could silicon be the basis for alien life forms, just as carbon is on Earth?'' | site=Scientific American | consulté le=27 mai 2011 | auteur=Raymond Dessy}}</ref>.

L'hypothèse d'une vie basée sur du silicium apparaît dans un épisode de [[Star Trek]] ( TOS, [[Les Mines de Horta|Les mines de Horta]] ) et dans un roman de [[Philip K. Dick]], Nick et le Glimmung<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Dick, Philip Kindred, 1928-1982.|nom2=Pracontal, Mona de.|titre=Le guérisseur de cathédrales|sous-titre=suivi de Nick et le Glimmung|lieu=Paris|éditeur=[[J'ai lu]]|date=DL 2015|pages totales=314|passage=chapitre 5, p235|isbn=978-2-290-03379-1|isbn2=2-290-03379-0|oclc=936564458|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/936564458|consulté le=2020-06-25}}</ref>.

== Production industrielle du silicium ==
Le silicium n'existe pas naturellement à l'[[élément natif|état libre]] sur la [[Terre]], mais il est très abondant sous forme d'oxydes, par exemple la [[Dioxyde de silicium|silice]] ou les [[silicate]]s. Le silicium est extrait de son oxyde par des procédés métallurgiques, et son niveau de pureté dépend de son utilisation finale.

=== Pureté du silicium ===
[[Image:Barreau Si solaire.JPG|vignette|upright=.6|Barreau de silicium de qualité solaire.]]

On distingue trois niveaux de pureté du silicium, désignés en fonction de l'utilisation :
* silicium métallurgique (pureté 99 %), noté MG-silicium (en anglais : {{lang|en|metallurgical grade}}) ;
* silicium de qualité solaire (pureté 99,999 9 %), noté SoG-silicium ({{lang|en|solar grade}}) ;
* silicium de qualité électronique (pureté 99,999 999 99 %), noté EG-silicium ({{lang|en|electronic grade}}).

=== Production du silicium métallurgique ===
Pour obtenir du silicium libre (parfois appelé improprement « silicium métal » pour le distinguer du [[ferrosilicium]]), il faut le réduire ; industriellement, cette [[Réaction d'oxydo-réduction|réduction]] s'effectue par [[électrométallurgie]], dans un [[four à arc électrique]] ouvert dont la puissance peut aller jusqu'à environ 35 M[[Watt|W]].
La réaction globale de principe est une [[réaction carbothermique]] :
:::[[Dioxyde de silicium|{{fchim|SiO|2}}]] + [[Carbone|C]] ⟶ Si + [[Dioxyde de carbone|{{fchim|CO|2}}]].

La réalité est plus complexe, avec des réactions intermédiaires conduisant par exemple à la formation de [[carbure de silicium]] SiC, de [[monoxyde de silicium]] SiO (instable).

En pratique, le silicium est introduit sous forme de morceaux de silice (galets, ou morceaux de [[Quartz (minéral)|quartz]] filonien), mélangé à des [[Réducteur (chimie)|réducteurs]] tels que le bois, le [[charbon de bois]], la [[houille]], le [[Coke (charbon)|coke]] de pétrole. Compte tenu des exigences de pureté des applications finales, la silice doit être relativement pure (faible teneur en [[Rouille (oxyde)|oxyde de fer]] en particulier), et les réducteurs soigneusement choisis (houille lavée par exemple).

Le mélange est déversé dans un [[creuset]] de plusieurs mètres de diamètre, où plongent des [[électrode]]s cylindriques en [[carbone]] (trois le plus souvent) qui apportent la puissance électrique et permettent d'atteindre les très hautes températures dont les réactions recherchées ont besoin (autour de {{tmp|3000|°C}} dans la région de l'[[arc électrique]], à la pointe des électrodes).

Le silicium obtenu est recueilli dans des « poches », à l'[[Liquide|état liquide]], grâce à des orifices pratiqués dans le creuset: les trous de coulées. La coulée en silicium, à l'inverse du ferrosilicium, est une coulée continue.

Il est ensuite affiné dans ces poches, par injection d'air et d'oxygène pour oxyder l'[[aluminium]] et le [[calcium]].
Puis il est séparé du « [[Laitier (métallurgie)|laitier]] » ([[oxyde]]s produits au cours des différentes étapes du procédé et entraînés avec le silicium) avant d'être solidifié :
* soit par coulée en [[lingotière]]s ou sur une surface plane ;
* soit par granulation à l'eau (le silicium liquide est alors versé dans de l'eau et les gouttes de silicium se solidifient en petits granules : opération relativement délicate).

Les réactions intermédiaires conduisant à la réduction du silicium produisent aussi une très fine poussière de [[Dioxyde de silicium|silice]] [[Matière amorphe|amorphe]], qui est entrainée par les gaz chauds (essentiellement air et [[dioxyde de carbone]]) émis par le four ; dans les installations modernes, ces gaz sont filtrés pour recueillir cette poussière de silice amorphe, qui est utilisée comme élément d'addition dans les [[béton]]s à haute performance.

Selon les applications, le silicium est utilisé sous forme de morceaux (production des alliages aluminium-silicium) ou sous forme de poudre obtenue par broyage (production des silicones).

Le silicium pour électronique est obtenu à partir du silicium électrométallurgique, mais nécessite une étape chimique (purification réalisée sur des silanes) puis un ensemble de purifications physiques, avant le tirage des monocristaux.

=== Préparation pour l'industrie électronique ===

==== Préparation du silicium pur ====
L'opération s'effectue à partir du [[trichlorosilane]] (SiHCI{{ind|3}}), ou du [[tétrachlorure de silicium]] (SiCl{{ind|4}}), ou du [[tétraiodure de silicium]] (SiI{{ind|4}}), etc. Par exemple, en attaquant du siliciure de [[cuivre]] à {{tmp|300|°C}} par de l'[[acide chlorhydrique]] il se forme du trichlorosilane ; ce corps est purifié par une [[distillation]] très poussée ; il est ensuite décomposé à {{tmp|950|°C}} en présence d'[[hydrogène]] ; on obtient des blocs compacts de silicium très pur (procédé [[Pechiney]]).

==== Préparation du monocristal ====
[[fichier:Polycrystalline silicon rod.jpg|vignette|gauche|Barreau de {{Unité|302 g}} ({{unité|10.3|cm}} de long et {{Unité|4|cm}} de diamètre) de silicium polycristallin destiné à la production de silicium monocristallin par le [[procédé de Czochralski]].]]
[[fichier:Monokristalines Silizium für die Waferherstellung.jpg|vignette|upright=0.5|Barre de silicium monocristal.]]

On désire obtenir des [[monocristal|monocristaux]] de type N ; or le silicium obtenu chimiquement contient toujours quelques traces de [[bore]] et il est de type P ; on le cristallise donc et on le transforme en [[semi-conducteur]] de type N.

===== Principe =====
On place dans un creuset en [[Quartz (minéral)|quartz]] une quantité de silicium correspondant sensiblement au poids du monocristal à obtenir ; on ajoute le donneur d'électrons ; aucune impureté ne doit perturber la [[cristallogenèse|cristallisation]] ; l'opération doit donc se dérouler dans une enceinte hermétiquement close, d'une propreté « chirurgicale », et dans une atmosphère neutre, ou sous vide.

===== Réalisation =====
Autour de l'enceinte isolante en quartz est placé l'inducteur d'un générateur haute fréquence qui permet de porter le mélange Si-dopeur à la température de [[Fusion (physique)|fusion]], soit {{tmp|1500|°C}} environ. Lorsque la fusion est totale, l'opération de [[Cristallogenèse|cristallisation]] peut commencer ; à cet effet, un système mécanique de précision présente le germe monocristal au contact du bain, puis le soulève verticalement, très lentement, tout en lui imprimant une très lente rotation qui aide à l'homogénéisation. Le germe entraîne le silicium qui se trouve alors soustrait à l'action de l'induction HF ; le Si se refroidit donc et cristallise suivant l'ordonnancement fixé par le germe.

L'opération est très délicate ; la vitesse de levage doit être constante afin de ne pas perturber la formation du cristal ; la température du bain doit être également constante, à {{tmp|0.1|°C}} près (et ceci vers {{tmp|1500|°C}}). L'homogénéisation, aidée par les deux mouvements de levage et de rotation, est primordiale ; en effet, à mesure que l'opération progresse, le bain voit sa concentration en impuretés augmenter parce que ces dernières présentent plus d'affinité pour la phase liquide que pour la phase solide.

Le monocristal obtenu se présente sous la forme d'un cylindre à peu près régulier, pouvant atteindre {{unité|30|cm}} de diamètre<ref>Chimie générale pour ingénieur, Claude K.W. Friedli, page 105, presses polytechniques et romandes, [https://books.google.fr/books?id=xprJcdHNiggC&pg=PA105&lpg=PA105&dq=monocristal+silicium&source=bl&ots=7prT3qZ-Gn&sig=cRIwllGGJpGzmTR4WDmNXFq7wv8&hl=fr&ei=dI2ESpgZhZiyA6XVvZkH&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=10#v=onepage&q=monocristal&f=false lien sur Google livres]</ref> ; on le sectionne à ses deux extrémités : la tête, qui est très pure, servira de germe pour une opération ultérieure ; le bas, qui risque de ne pas être assez pur, est rejeté.

==== Préparation des galettes (''wafers'') ====
{{Article détaillé|Wafer}}
Du fait du prix très élevé du silicium monocristallin, il faut éviter la perte de matière pendant la préparation des galettes (''[[wafer]]s)''. Le cristal étant très fragile, il faut éviter toute contrainte pouvant les déformer ou les briser. Par ailleurs, l'état de surface des ''wafers'' doit être aussi parfait que possible et le traitement ne doit pas « polluer » le monocristal.

===== Tronçonnage =====
[[Image:Silicon wafer with mirror finish.jpg|vignette|gauche|200px|''Wafer'' de silicium poli.]]
Le silicium est découpé en galettes (''wafers'') de {{unité/2|0.2|à=0.3|mm}} d'épaisseur au moyen d'une [[scie circulaire]] diamantée de grande précision. Le travail s'effectue dans l'eau afin d'éviter tout échauffement et toute pollution. Les déchets étant importants, les boues sont filtrées et la poudre de silicium est récupérée et utilisée à nouveau.

===== Rodage des faces =====
Il a pour but d'éliminer les irrégularités de surface provoquées par les grains de poudre de diamant lors du tronçonnage ; il s'effectue avec de la poudre de [[carbure de silicium]]. Après le rodage mécanique, un rodage chimique vient supprimer les dernières irrégularités sur la couche superficielle qui peut avoir été polluée. À cet effet, on utilise des bains d'[[acide]]s (acides [[Acide fluorhydrique|fluorhydrique]] et [[Acide nitrique|nitrique]]) ; puis les ''wafers'' sont rincées soigneusement et séchées. Cette attaque chimique peut être remplacée ou complétée par un polissage [[Électrolyse|électrolytique]].

==== Découpage des pastilles ====
On découpe les galettes (''wafers'') en un très grand nombre de pastilles, avec précision, la largeur du trait de découpe étant aussi faible que possible ({{unité/2|0.125|à=0.15|mm}}). Les bavures de découpage sont ensuite éliminées par attaque chimique suivie d'un rinçage.
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== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|taille=40}}
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|wiktionary2=in silico
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=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage |prénom1=Norman N. |nom1=Greenwood |prénom2=Alan |nom2=Earnshaw |titre=Chemistry of the Elements |éditeur=Butterworth-Heinemann |année=1997 |isbn=978-0-08-037941-8 |plume=oui}}
* {{Chapitre |langue=en |nom1=Zulehner |prénom1=Werner |nom2=Neuer |prénom2=Bernd |nom3=Rau |prénom3=Gerhard |titre=Silicon |titre ouvrage=Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry |lieu=Weinheim |année=2000 |éditeur=Wiley-VCH |doi=10.1002/14356007.a23_721 |plume=oui }}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Silicène]] et [[Silicyne]]
* [[Silicène]] et [[Silicyne]]
* [[Silicium amorphe]]
* [[Silicium monocristallin]]
* [[Silicium monocristallin]]
* [[Silicium polycristallin]]
* [[Silicium polycristallin]]
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
* {{Lien web |langue=en |titre=Technical data for Silicon |url=http://www.periodictable.com/Elements/014/data.html |consulté le=24 avril 2016}}, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
* [http://sili.cium.free.fr Un site consacré à la biologie du silicium]
* {{lien web|langue=en|url=http://www.periodictable.com/Elements/014/data.html|titre=Technical data for Silicon|consulté le=24 avril 2016}}, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope
* {{en}} [http://www.jointsolarpanel.nl/bultmanzc05.pdf Solar Grade Silicon: Show stopper or infinite source], sur le site jointsolarpanel.nl
* {{en}} [http://www.jointsolarpanel.nl/bultmanzc05.pdf Solar Grade Silicon: Show stopper or infinite source], sur le site jointsolarpanel.nl



Dernière version du 7 mai 2024 à 13:39

Silicium
Image illustrative de l’article Silicium
Morceau de wafer poli et bloc de silicium pur.
AluminiumSiliciumPhosphore
C
   
 
14
Si
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
   
                                           
Si
Ge
Tableau completTableau étendu
Position dans le tableau périodique
Symbole Si
Nom Silicium
Numéro atomique 14
Groupe 14
Période 3e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Métalloïde
Configuration électronique [Ne] 3s2 3p2
Électrons par niveau d’énergie 2, 8, 4
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 28,085 5 ± 0,000 3 u[1]
Rayon atomique (calc) 110 pm (111 pm)
Rayon de covalence 111 ± 2 pm[2]
Rayon de van der Waals 210 pm
État d’oxydation +1, +2, +3, +4
Électronégativité (Pauling) 1,90
Oxyde amphotère
Énergies d’ionisation[3]
* 1re : 8,151 68 eV* 8e : 303,54 eV
* 2e : 16,345 84 eV* 9e : 351,12 eV
* 3e : 33,493 02 eV* 10e : 401,37 eV
* 4e : 45,141 81 eV* 11e : 476,36 eV
* 5e : 166,767 eV* 12e : 523,42 eV
* 6e : 205,27 eV* 13e : 2 437,63 eV
* 7e : 246,5 eV* 14e : 2 673,182 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN Période MD Ed PD
MeV
28Si92,22 %stable avec 14 neutrons
29Si4,68 %stable avec 15 neutrons
30Si3,09 %stable avec 16 neutrons
31Si{syn.}2,6 heuresβ-1,4931P
32Si{syn.}172 ansβ-0,22432P
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire solide diamagnétique
Autres allotropes Silicène
Masse volumique 2,33 g·cm-3 (25 °C)[1]
Système cristallin Cubique diamant
Dureté (Mohs) 6,50
Couleur gris foncé
Point de fusion 1 414 °C[1]
Point d’ébullition 3 265 °C[1]
Énergie de fusion 50,55 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 384,22 kJ·mol-1
Volume molaire 12,06×10-6 m3·mol-1
Pression de vapeur 4,77 Pa
Vitesse du son 8 433 m·s-1 à 20 °C
Chaleur massique 700 J·kg-1·K-1
Conductivité électrique 2,52×10-4 S·m-1
Bande interdite à 300 K 1,12 eV
Conductivité thermique 148 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-21-3[5]
No ECHA 100.028.300
No CE 231-130-8
Précautions
SGH[6]
État pulvérulent :
SGH02 : Inflammable
Attention
H228 et P210
SIMDUT[7]
B4 : Solide inflammable
B4,
Transport[6]
État pulvérulent :
-
   1346   

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le silicium est l'élément chimique de numéro atomique 14, de symbole Si. Ce métalloïde tétravalent appartient au groupe 14 du tableau périodique. C'est l'élément le plus abondant dans la croûte terrestre après l'oxygène, soit 25,7 % de sa masse[8],[9], mais il n'est comparativement présent qu'en relativement faible quantité dans la matière constituant le vivant. Il n'existe pas dans la nature à l'état de corps simple, mais sous forme de composés : sous forme de dioxyde de silicium (SiO2), d'origine biogénique (fabriqué par un organisme vivant comme les diatomées ou les radiolaires), on le trouve sous forme de silice amorphe (dans le sable), ou d'origine lithogénique lorsqu'il est sous la forme de silice minérale (le quartz, la cristobaliteetc.) ou d'autres silicates (dans les feldspaths, la kaolinite…).

Sous sa forme amorphe, la silice (SiO2) provenant généralement de la terre de diatomées, est utilisée depuis très longtemps comme composant essentiel du verre. Il a depuis le milieu du XXe siècle de nouveaux usages en électronique (transistor), pour la production de matériaux tels que les silicones ou, pour fabriquer des panneaux solaires photovoltaïques et en tant que biominéral, la silice amorphe est actuellement étudiée pour ses utilités en nanotechnologie[10].

Le nom dérive du latin silex, silicĭs qui signifie caillou ou silex[11],[12].

Histoire[modifier | modifier le code]

En raison de l'abondance de silicium dans la croûte terrestre, des matériaux naturels à base de silicium sont utilisés depuis des milliers d'années. Les cristaux de roche de silicium sont connus de diverses civilisations anciennes, comme les Égyptiens prédynastiques qui les utilisaient pour fabriquer des perles et des petits vases, ainsi que les Chinois de l'Antiquité. Du verre contenant de la silice est fabriqué par les Égyptiens depuis au moins 1500 av. J.-C. ainsi que par les anciens Phéniciens. Les composés de silicate naturel sont également utilisés dans divers types de mortier pour la construction des premières logements[13].

Découverte[modifier | modifier le code]

Jöns Jacob Berzelius découvre l'élément silicium en 1823.

En 1787, Antoine Lavoisier soupçonne que la silice pourrait être l'oxyde d'un élément chimique fondamental, mais l'affinité chimique du silicium pour l'oxygène est trop élevée pour qu'il puisse réduire l'oxyde et isoler l'élément[14]. Après une tentative d'isolement du silicium en 1808, Sir Humphry Davy propose le nom anglais de « silicium », du latin « silex », « silicis » pour silex, et en ajoutant la terminaison « -ium » parce qu'il croit qu'il s'agit d'un métal[15]. La plupart des autres langues utilisent dès lors des formes translitérées du nom de Davy, parfois adaptées à la phonologie locale (par exemple, en allemand : Silizium ; en turc : silisyum ; en catalan : silici). Quelques autres utilisent plutôt un calque de la racine latine (par exemple, en russe : кремний, de « кремень », « silex » ; en grec moderne : hπυρίτιο de « πυρ », « feu » ; en finnois : pii de « piikivi », « silex » ; en tchèque : křemík de « křemen », « quartz » ou « silex »)[16].

En 1811, Joseph Louis Gay-Lussac et Louis Jacques Thénard auraient préparé du silicium amorphe impur en chauffant du potassium métallique récemment isolé avec du tétrafluorure de silicium, mais ils n'ont ni purifié et caractérisé le produit, ni identifié comme un nouvel élément[17]. En anglais, le silicium est renommé « silicon » en 1817 par le chimiste écossais Thomas Thomson, qui pense qu'il s'agit d'un non-métal comme le bore (« boron » en anglais) et le carbone (« carbon »)[18]. En 1824, Jöns Jacob Berzelius prépare du silicium amorphe en utilisant une méthode similaire à celle de Gay-Lussac, mais il purifie le produit par des lavages répétés pour obtenir une poudre brune[19]. Il est ainsi généralement considéré comme celui qui a découvert le silicium[20],[21].

Le silicium sous sa forme cristalline plus courante n'a été préparé que 31 ans plus tard, par Henri Sainte-Claire Deville[22]. En électrolysant un mélange de chlorure de sodium et de chlorure d'aluminium contenant environ 10 % de silicium, il obtient un allotrope légèrement impur de silicium en 1854[23]. Par la suite, des méthodes plus rentables sont mises au point pour isoler plusieurs formes d'allotrope, la plus récente étant le silicène en 2010[24],[25]. Pendant ce temps, la recherche sur la chimie du silicium se poursuit : Friedrich Wöhler découvre les premiers hydrures volatils de silicium, synthétisant le trichlorosilane en 1857 et le silane lui-même en 1858, mais une étude détaillée des silanes n'est menée qu'au début du XXe siècle par Alfred Stock, malgré des spéculations sur le sujet remontant aux débuts de la chimie organique synthétique dans les années 1830. De même, le premier composé organosilicié, le tétraéthylsilane, est synthétisé par Charles Friedel et James Mason Crafts en 1863, mais la caractérisation détaillée de la chimie des organosiliciés n'est réalisée qu'au début du XXe siècle par Frederic Kipping[14].

À partir des années 1920, les travaux de William Lawrence Bragg sur la cristallographie aux rayons X permettent d'élucider les compositions des silicates, qui étaient auparavant connues par la chimie analytique mais n'avaient pas encore été comprises, ainsi que le développement de la cristallochimie par Linus Pauling et celui de la géochimie par Victor Goldschmidt. Le milieu du XXe siècle voit le développement de la chimie et de l'utilisation industrielle des siloxanes et l'utilisation croissante des polymères, élastomères et résines de silicone. À la fin du XXe siècle, la complexité de la chimie cristalline des siliciures est cartographiée, ainsi que la physique de l'état solide des semi-conducteurs dopés[14].

Semi-conducteurs en silicium[modifier | modifier le code]

Les premiers composants semi-conducteurs n'utilisaient pas de silicium, mais de la galène[26],[27]. Le premier dispositif semi-conducteur en silicium est un détecteur à cristal radio en silicium, mis au point par l'ingénieur américain Greenleaf Whittier Pickard en 1906[27].

En 1940, Russell Ohl découvre la jonction p-n et les effets photovoltaïques du silicium. En 1941, des techniques de production de cristaux de germanium et de silicium de haute pureté (en) sont mises au point pour les cristaux des détecteurs radar à micro-ondes pendant la Seconde Guerre mondiale[26]. En 1947, le physicien William Shockley théorise un transistor à effet de champ fabriqué à partir de germanium et de silicium, mais il ne réussit pas à construire un dispositif fonctionnel, avant de travailler finalement avec du germanium. Le premier transistor fonctionnel est un transistor à contact ponctuel (en) construit par John Bardeen et Walter Brattain plus tard dans l'année alors qu'ils travaillent sous la direction de Shockley[28]. En 1954, le physico-chimiste Morris Tanenbaum fabrique le premier transistor bipolaire en silicium aux laboratoires Bell[29]. En 1955, Carl Frosch et Lincoln Derick découvrent par hasard aux laboratoires Bell que le dioxyde de silicium (SiO2) peut être obtenu sur du silicium[30], et ils proposent en 1958 que cela puisse masquer les surfaces de silicium pendant les processus de diffusion[31].

Âge du silicium[modifier | modifier le code]

Le MOSFET, également connu sous le nom de transistor MOS, est le composant clé de l'ère du silicium. Il a été inventé par Mohamed M. Atalla et Dawon Kahng aux laboratoires Bell en 1959.

L'« âge du silicium » fait référence à la fin du XXe siècle et au début du XXIe siècle[32],[33],[34], car le silicium est le matériau dominant de l'ère de l'information, également connue sous le nom d'ère du numérique, de la même manière que l'âge de la pierre, l'âge du bronze et l'âge du fer ont été définis par des matériaux dominants au cours de la Préhistoire[32].

Le silicium étant un élément important des dispositifs semi-conducteurs de haute technologie, de nombreux endroits dans le monde portent son nom. Par exemple, la vallée de Santa Clara en Californie a acquis le surnom de Silicon Valley, car cet élément est le matériau de base de l'industrie des semi-conducteurs dans cette région[35]. Depuis, de nombreux autres endroits ont été surnommés de la même manière, notamment Silicon Wadi en Israël, Silicon Forest en Oregon, Silicon Saxony en Allemagne, Silicon Valley Bangalore en Inde, Silicon Fen à Cambridge en Angleterre, Silicon Alley à New York et Silicon Beach à Los Angeles en Californie[36],[37],[38],[39],[40].

Isotopes[modifier | modifier le code]

Il existe trois isotopes naturels du silicium, tous stables : 28Si (92,18 %), 29Si (4,71 %) et 30Si (3,12 %). Il existe également des isotopes artificiels, instables : 25Si, 26Si et 27Si qui sont émetteurs β+, ainsi que 31Si à 34Si qui sont émetteurs β.

Corps simple[modifier | modifier le code]

Le silicium est solide dans les conditions normales de température et de pression, avec sous 1 atm un point de fusion de 1 414 °C et un point d'ébullition de 3 265 °C. Comme l'eau, il est plus dense à l'état liquide[41] qu'à l'état solide, contrairement à la plupart des autres substances. C'est par ailleurs un assez bon conducteur de la chaleur (conductivité thermique : 149 W m−1 K−1).

Sous forme cristalline, le silicium pur est gris avec des reflets métalliques bleutés. Comme le germanium, il est peu déformable et très cassant. Comme le carbone et le germanium, il cristallise dans le système cubique (structure diamant). Les cristaux de silicium sont gris à noirs, en forme d'aiguilles ou d'hexaèdres. Le silicium est semi-conducteur, sa conductivité électrique est très inférieure à celle des métaux.

Il existe deux autres allotropes du silicium : le silicyne où les atomes de silicium sont reliés en chaînes, et le silicène où ils forment des couches planes.

Le silicium existe aussi à l'état amorphe, sous la forme d'une poudre marron foncé.

Le silicium s'oxyde très vite à l'air pour former une couche de silice en surface, qui isole l'échantillon de l'oxygène et le protège d'une oxydation plus poussée (passivation) ; cette couche d'oxyde peut être éliminée par de l'acide fluorhydrique HF ou par abrasion thermique[Quoi ?]. Insoluble dans l'eau sauf à haute température, le silicium est attaqué par l'acide fluorhydrique HF ou par un mélange acide fluorhydrique/acide nitrique (HNO3) en fonction de la phase[Quoi ?].

Cristallographie[modifier | modifier le code]

Maille élémentaire de type diamant du silicium.

Le silicium a une structure de type diamant (comme le germanium et la forme diamant du carbone), avec un paramètre de maille de 0,543 071 0 nm[42].

Occurrence[modifier | modifier le code]

Cristal d'olivine.

Le silicium est le huitième élément le plus abondant dans l'univers, après l'hydrogène, l'hélium, le carbone, l'azote, l'oxygène, le fer et le néon. Ces abondances ne sont pas bien reproduites sur Terre en raison de la séparation des éléments qui a eu lieu pendant la formation du système solaire. Le silicium constitue 27,2 % de la masse de la croûte terrestre, juste derrière l'oxygène à 45,5 %, avec lequel le silicium est toujours associé dans la nature. La différenciation planétaire à la formation de la Terre a donné lieu à une répartition des éléments encore plus fractionnée : le noyau terrestre, qui représente 31,5 % de la masse de la Terre, a une composition approximative de Fe25Ni2Co0.1S3 ; le manteau, qui représente 68,1 % de la masse de la Terre, est composé principalement d'oxydes et de silicates plus denses, comme l'olivine, (Mg,Fe)2SiO4 ; des minéraux siliceux plus légers, tels que les aluminosilicates, forment la croûte terrestre, qui représente 0,4 % de la masse de la Terre[43].

La cristallisation des roches ignées à partir du magma dépend d'un certain nombre de facteurs, parmi lesquels la composition chimique du magma, la vitesse de refroidissement et certaines propriétés des minéraux individuels à former, comme l'énergie réticulaire, le point de fusion et la complexité de leur structure cristalline. Au fur et à mesure que le magma se refroidit, l'olivine apparaît en premier, suivie par le pyroxène, l'amphibole, le mica biotite, le feldspath orthoclase, le mica muscovite, le quartz, les zéolithes et, enfin, les minéraux hydrothermaux. Cette séquence montre que la complexité des unités contenant du silicium augmente avec le refroidissement et l'introduction d'anions hydroxydes et fluorures en plus des oxydes ont un impact. De nombreux métaux peuvent remplacer le silicium. Après que ces roches ignées ont subi la météorisation, le transport et le dépôt, des roches sédimentaires comme l'argile, le schiste et le grès se forment. Le métamorphisme peut également se produire à des températures et des pressions élevées, créant une variété encore plus grande de minéraux[44].

Il existe quatre sources de flux de silicium dans l'océan : l'altération chimique des roches continentales, le transport fluvial, la dissolution des silicates terrigènes continentaux et la réaction entre les basaltes sous-marins et les fluides hydrothermaux qui libèrent du silicium dissous. Ces quatre flux sont interconnectés dans le cycle biogéochimique de l'océan car ils ont tous été initialement formés à partir de l'altération de la croûte terrestre[45].

Environ 300 à 900 mégatonnes de poussière sont déposées dans les océans du monde par le vent chaque année. De cette valeur, 80 à 240 mégatonnes se présentent sous la forme de particules de silicium. La quantité totale de particules de silicium déposée dans l'océan par le vent est inférieure à la quantité de silicium introduite dans l'océan par le biais du transport fluvial[46]. Les apports du vent de particules de silicium lithogénique dans l'océan Atlantique Nord et l'ouest du Pacifique Nord proviennent respectivement du Sahara et du désert de Gobi[45]. Le transport fluvial est la principale source d'introduction de silicium dans l'océan dans les régions côtières, tandis que le dépôt de silicium en haute mer est grandement influencé par le dépôt de la poussière par le vent[45].

Production industrielle[modifier | modifier le code]

Alliage de ferrosilicium.

Le silicium d'une pureté de 96 à 99 % est obtenu en réduisant du quartzite ou du sable avec du coke très pur. La réduction s'effectue dans un four à arc électrique, un excès de dioxyde de silicium étant utilisé pour empêcher l'accumulation de carbure de silicium[47] :

SiO2 + 2 C → Si + 2 CO
2 SiC + SiO2 → 3 Si + 2 CO

Cette réaction, connue sous le nom de réduction carbothermique du dioxyde de silicium, est généralement réalisée en présence de ferraille contenant de faibles quantités de phosphore et de soufre, produisant ainsi du ferrosilicium, un alliage fer-silicium qui contient des ratios variables de silicium élémentaire et de fer[47]. En 2021, le ferrosilicium a représenté près de 70 % de la production mondiale de silicium élémentaire et la Chine a fourni près de 70 % du silicium mondial, soit six millions de tonnes. Le deuxième plus gros producteur est la Russie (580 000 t), suivi par le Brésil (390 000 t), la Norvège (350 000 t), et les États-Unis (310 000 t)[48]. Le ferrosilicium est principalement utilisé par l'industrie du fer et de l'acier, notamment comme addition d'alliage dans le fer ou l'acier et pour la désoxydation de l'acier dans les aciéries intégrées[47]. Une autre réaction parfois utilisée est la réduction aluminothermique du dioxyde de silicium, comme suit[49] :

3 SiO2 + 4 Al → 3 Si + 2 Al2O3

La lixiviation à l'eau de silicium pur à 96-97 % en poudre permet d'obtenir un silicium pur à 98,5 %, qui est utilisé dans l'industrie chimique. Cependant, une pureté encore plus grande est nécessaire pour les applications de semi-conducteurs, et celle-ci est produite à partir de la réduction du tétrachlorosilane ou du trichlorosilane. Le premier est obtenu en chlorant des déchets de silicium et le second est un sous-produit de la production de silicone. Ces composés sont volatils et peuvent donc être purifiés par distillation fractionnée répétée, suivie d'une réduction en silicium élémentaire avec du zinc métallique très pur comme agent réducteur. Les morceaux de silicium spongieux ainsi produits sont fondus puis cultivés pour former des monocristaux cylindriques, avant d'être purifiés par raffinage en zone. D'autres méthodes utilisent la décomposition thermique du silane ou du tétraiodosilane. Un autre procédé utilisé est la réduction de l'hexafluorosilicate de sodium, un déchet commun de l'industrie des engrais phosphatés, par le sodium métallique : ce procédé est hautement exothermique et ne nécessite donc aucune source de combustible extérieure. Le silicium hyperfin est fabriqué à un degré de pureté supérieur à celui de presque tous les autres matériaux : la production de transistors exige des niveaux d'impureté dans les cristaux de silicium inférieurs à 1 partie par 1010, et dans des cas particuliers, des niveaux d'impureté inférieurs à 1 partie par 1012 sont nécessaires et atteints[47].

Utilisations et applications[modifier | modifier le code]

Synthèse des silicones[modifier | modifier le code]

La synthèse des silicones représente également une utilisation importante du silicium (environ 40 % de la consommation). Ces polymères [(CH3)2SiO]n sont utilisés dans des mastics pour joint, des graisses résistantes à l'eau ou conductrices de la chaleur, les poudres lessivielles ou les shampoings conditionneurs, etc.

Semi-conducteur[modifier | modifier le code]

Les propriétés de semi-conducteur du silicium ont permis la création de la deuxième génération de transistors, puis les circuits intégrés (les « puces »). C'est aujourd'hui encore l'un des éléments essentiels pour l'électronique, notamment grâce à la capacité technologique actuelle permettant d'obtenir du silicium pur à plus de 99,999 99 % (tirage Czochralski, zone fondue flottante).

Photovoltaïque[modifier | modifier le code]

Cellule photovoltaïque en silicium.

En tant que semi-conducteur, le silicium est aussi l'élément principal utilisé pour la fabrication de cellules solaires photovoltaïques. Celles-ci sont alors montées en panneaux solaires pour la génération d'électricité.

Composants mécaniques[modifier | modifier le code]

Le silicium présente à l'état pur des caractéristiques mécaniques élevées qui le font utiliser pour la réalisation de petites pièces destinées à certains micromécanismes et même à la fabrication de ressorts spiraux destinés à des montres mécaniques haut de gamme[50].

Alliages aluminium-silicium[modifier | modifier le code]

La principale utilisation du silicium en tant que corps simple est comme élément d'alliage avec l'aluminium. Les alliages aluminium-silicium (AS ou série 40000 suivant NF EN 1780-1, également appelés « sialumins ») sont utilisés pour l'élaboration de pièces moulées, en particulier pour l'automobile (par exemple jantes en alliage) et l'aéronautique (par exemple éléments de moteurs électriques embarqués). Les alliages aluminium-silicium représentent à peu près 55 % de la consommation mondiale de silicium. L'alliage le plus connu est l'Alpax, proche de la composition eutectique (env. 13 %m de Si).

Micro et nanostructure[modifier | modifier le code]

Du fait de la performance des procédés de gravure et de formation de forme avec le silicium, le silicium est utilisé pour :

  • la formation de silicium nanoporeux pour dissocier l'hydrogène de l'oxygène de molécule d'eau dans les piles à combustibles ;
  • la formation de nanopics sur une surface de silicium par gravure ionique réactive en vue de relier des puces de semi-conducteur[51].

Composés[modifier | modifier le code]

Outre les propriétés du silicium élémentaire, de nombreux composés du silicium possèdent des applications. Parmi les plus connus :

  • la silice se trouve dans la nature sous forme compacte (galets, quartz filonien par exemple), ou sous forme de sable plus ou moins fin. On l'obtient aussi industriellement, sous forme pulvérulente (silice synthétique). Elle a de nombreux usages :
    • le verre est fabriqué depuis des millénaires en faisant fondre du sable principalement composé de SiO2 avec du carbonate de calcium CaCO3 et du carbonate de sodium Na2CO3. Le verre peut être amélioré par différents additifs,
    • le sable de silice est un des composants des céramiques,
    • le quartz forme de superbes cristaux. Il est utilisé comme matériau transparent, plus résistant à la chaleur que le verre (ampoule de lampes halogènes). Il est également beaucoup plus difficile à fondre et à travailler,
    • la silice intervient aux côtés du noir de carbone dans la fabrication des pneumatiques économes en énergie (pneus « verts »),
    • la silice très fine est utilisée comme adjuvant pour les bétons à haute performance ;
  • le ferrosilicium et le silico-calcium sont utilisés comme éléments d'addition dans l'élaboration d'aciers ou de fontes ;
  • le carbure de silicium possède une structure cristalline analogue à celle du diamant ; sa dureté en est très proche. Il est utilisé comme abrasif ou sous forme céramique dans les outils d'usinage ;
  • le silicate de calcium CaSiO3 est un des composants des ciments.

Datation[modifier | modifier le code]

Le silicium 32 peut être utilisé en datation radiométrique pour déterminer des âges de l'ordre du siècle[52].

Notes et références[modifier | modifier le code]

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  52. Étienne Roth (dir.), Bernard Poty (dir.), Robert Delmas et al. (préf. Jean Coulomb), Méthodes de datation par les phénomènes nucléaires naturels, Paris, Éditions Masson, coll. « Collection CEA », , 631 p. (ISBN 2-225-80674-8), chap. 17 (« Silicium 32 et argon 39 »)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Norman N. Greenwood et Alan Earnshaw, Chemistry of the Elements, Butterworth-Heinemann, (ISBN 978-0-08-037941-8). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Werner Zulehner, Bernd Neuer et Gerhard Rau, « Silicon », dans Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry, Weinheim, Wiley-VCH, (DOI 10.1002/14356007.a23_721). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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