« Bas-Canada » : différence entre les versions

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{{Infobox Ancienne entité territoriale
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| nom = Province of Lower Canada
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| drapeau = Flag of the United Kingdom.svg
| drapeau = Flag of the United Kingdom.svg
| carte = Évolution territoriale du Bas-Canada.gif
| drapeau lien = Drapeau
| légende = Localisation de la Province du Bas-Canada.
| blason = Great Seal Deputed of Lower Canada.svg
| blason lien = [[Sceau du Bas-Canada]]
| gouvernement= [[Monarchie constitutionnelle]]
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| capitale = [[Québec (ville)|Québec]]
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| langue_devise = [[latin]]
| transcription_devise = français
| monnaie = [[Livre sterling]]
| traduction_devise = Il tire sa puissance et son courage du fer lui-même<ref>Cette devise est inscrite sur le sceau du Bas-Canada. Elle est tirée des ''[[Odes (Horace)|Odes]]'' du poète [[Horace]].</ref>
| religion = [[Catholicisme]]
| evt1 = Création du Bas-Canada par l'[[Acte constitutionnel]]
| carte = Évolution territoriale du Bas-Canada.gif
| légende = Localisation de la province du Bas-Canada.
| evt1 date = {{date|26 décembre 1791}}
| evt2 = [[Rébellion des Patriotes]]
| gouvernement = [[Colonie britannique]]
| capitale = [[Québec (ville)|Québec]]
| evt2 date = [[1837]] à [[1838]]
| evt3 = L'[[Acte d'Union (1840)|Acte d'Union]] fusionne la colonie avec le [[Haut-Canada]]
| langues = [[Français]], [[anglais]]
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| evt3 date = {{date|10 février 1841}}
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| p1 = {{Province de Québec (1763-1791)}}
| evt1 = Création du Bas-Canada par l'[[Acte constitutionnel]]
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}}
La '''province du Bas-Canada''' est une colonie de l'[[Amérique du Nord britannique]] qui exista de [[1791]] à [[1841]]. La colonie est créée par l'[[Acte constitutionnel]] adopté par le [[Parlement britannique]]<ref name="thecanadianencyclopedia_acte1791"/> qui divise le territoire appelé jusqu'en [[1791]] [[Province de Québec (1763-1791)|Province de Québec]] en deux entités : le Bas et le [[Haut-Canada]] en réponse à la [[Guerre d'indépendance des États-Unis]]<ref name="thecanadianencyclopedia_bas-canada"/>.
Le '''Bas-Canada''' est une colonie [[Amérique du Nord britannique|britannique]] de l'[[Amérique du Nord]] crée par l'[[Acte constitutionnel|Acte constitutionnel de 1791]] et dissoute par l'[[Acte d'Union (1840)|Acte d'union de 1841]]. Elle est le résultat de la division de la [[Province de Québec (1763-1791)|province de Québec]] en deux colonies ; le [[Haut-Canada]] et le Bas-Canada, qui fusionnent finalement en [[Province du Canada|Canada-Uni]] en 1841.


Colonie britannique majoritairement francophone et catholique dotée de son propre [[Code civil du Bas-Canada|code civil]] et des vestiges du [[régime seigneurial de la Nouvelle-France]], le Bas-Canada voit durant ces cinq décennies d’existence sa population croître de 160 000 à plus de 650 000 habitants. La principale ville de la colonie est [[Québec (ville)|Québec]] où siège le [[Parlement du Bas-Canada]] composé du [[lieutenant-gouverneur]], nommé par le parlement britannique, du [[Conseil législatif du Bas-Canada|Conseil législatif]], nommé à vie par le lieutenant-gouverneur, et la [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada|Chambre d'assemblée]], élue au [[suffrage censitaire]].
Le Bas-Canada englobe le secteur géographique à plus forte influence [[France|française]] et [[catholique]] tandis que le [[Haut-Canada]] englobe la région plus [[protestante]] et [[anglophone]] même si, dans ces deux territoires, existe des [[minorités]] significatives de l'autre groupe linguistique et religieux<ref>{{Lien web|titre=Les écoles pour les minorités religieuses et linguistiques|url=http://www.biographi.ca/fr/theme_confederation.html?project_id=107&p=20 |site=www.biographi.ca}}.</ref>.


Le début du {{XIXe siècle}} voit la [[guerre anglo-américaine de 1812]] et les prémices de la [[Révolution industrielle]] au Bas-Canada. Le [[Canal de Lachine]] ouvre à la navigation puis 1825 et le premier [[chemin de fer]], le [[Chemin de fer Champlain et Saint-Laurent]], entre [[La Prairie]] et [[Saint-Jean-sur-Richelieu]], est inauguré en 1835. Résultat des tensions politique qui atteignent leur paroxysme avec le rejet par le [[Parlement du Royaume-Uni|Parlement britannique]] des [[92 résolutions]], la [[Rébellion des Patriotes]] de 1837-1838, qui proclame une [[République du Bas-Canada|république]], est écrasée par l'Armée britannique. Le ''[[Rapport sur les affaires de l'Amérique du Nord britannique|Rapport Durham]]'', qui suit les événements, recommande une réorganisation coloniale, la fusion du [[Haut-Canada]] et du Bas-Canada en 1841.
Le Bas-Canada était caractérisé par son mode de vie catholique où les lois civiles et criminelles étaient mixtes<ref>{{Lien web|langue=en|titre=World legal systems|url=http://www.juriglobe.ca/eng/index.php |site=www.juriglobe.ca}}.</ref>. Cette division était volontairement créée en [[1791]] afin de garantir l'exercice des mêmes droits et privilèges dont bénéficient les loyaux sujets partout ailleurs dans les colonies de l'Amérique du Nord<ref name="thecanadianencyclopedia_acte1791"/>.

La colonie existe sur le plan légal et politique pendant cinquante ans avant d'être fusionnée avec le Haut-Canada, à la suite des [[Rébellion des Patriotes|Rébellions]] dans ces deux territoires en [[1837]]. Le nouveau territoire sera nommé la [[Province du Canada]].


== Histoire ==
== Histoire ==


=== Arrivée des loyalistes au Canada ===
=== Scission de la province de Québec ===
[[Fichier:Province of Quebec 1774.gif|vignette|gauche|225px|C'est à partir de la [[Province de Québec (1763-1791)|Province de Québec]] en [[1791]] qu'est créé le Bas-Canada<ref name="thecanadianencyclopedia_bas-canada"/>.]]
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[[Fichier:Edward Walsh - Queenstown, Upper Canada on the Niagara (a.k.a. Queenston, Ontario) age removed.png|vignette|gauche|Les [[Loyalistes (révolution américaine)|loyalistes]] quittent les États-Unis pour coloniser le Canada.]]
[[Fichier:Edward Walsh - Queenstown, Upper Canada on the Niagara (a.k.a. Queenston, Ontario) age removed.png|vignette|gauche|Les [[Loyalistes (révolution américaine)|loyalistes]] quittent les États-Unis pour coloniser le Canada.]]


Conséquence de la victoire britannique au terme de la [[guerre de la Conquête]], la création de la province de Quebec, est officialisé par la [[proclamation royale de 1763]]. Le territoire de la nouvelle colonie s'étend à la grandeur système hydrologique du [[fleuve Saint-Laurent]] et des [[Grands Lacs (Amérique du Nord)|Grands Lacs]] et compte plus de 70 000 habitants canadiens, très majoritairement francophones et catholiques. La proclamation royale octroie des avantages considérables aux dizaines de marchands anglais, seuls les hommes de [[Protestantisme|confession protestante]] ou [[Huguenot|huguenote]] sont admis aux postes administratifs de la province de Québec<ref name=":1">{{Lien web |langue=fr |titre=Au lendemain de la Conquête, des marchands britanniques se frottent les mains! |url=https://ville.montreal.qc.ca/memoiresdesmontrealais/au-lendemain-de-la-conquete-des-marchands-britanniques-se-frottent-les-mains |site=Mémoires des Montréalais |date=2018-04-11 |consulté le=2020-12-28}}.</ref>.
La [[Déclaration d'indépendance américaine]] en [[1776]] a pour effet d'introduire un grand nombre de [[Loyalistes (révolution américaine)|loyalistes]] vers les colonies britanniques du Nord : la [[Nouvelle-Écosse]], le [[Nouveau-Brunswick]] et la [[Province de Québec (1763-1791)|Province de Québec]]. Ces loyalistes sont des Américains qui fuient les [[États-Unis]] afin de demeurer loyaux au [[Roi]] et à l'[[Empire]].

L'administration coloniale est chargée d'appliquer les instructions royales, c'est-à-dire faire de l'[[anglais]] la langue officielle, procéder à l'[[Assimilationnisme|assimilation]] des enfants francophones à l'école anglaise et au protestantisme et l'abolition des droits seigneuriaux<ref>{{Lien web |langue=en-US |titre=George R. to Governor James Murray, Royal Instructions, 7 December 1763 |url=https://primarydocuments.ca/george-r-to-governor-james-murray-royal-instructions-7-december-1763/ |site=PrimaryDocuments.ca |date=1763-12-07 |consulté le=2020-12-28}}.</ref>. Toutefois, face à la réticence générale de la population en supériorité numérique, l'instabilité grandissante dans les [[Treize Colonies|Treize colonies]]<ref name=":3">{{Lien web |titre=Acte de Québec (1774) {{!}} l'Encyclopédie Canadienne |url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/acte-de-quebec |site=thecanadianencyclopedia.ca |consulté le=2020-12-28}}.</ref>, et leur volonté de supplanter les nobles français<ref>{{Article |langue=en |auteur1=Aaron Luedtke |titre=As Far as the Laws of Great Britain Permit: TheEffect of British Imperialism on French Canada,and Its Effect on the American Revolution |périodique=Eastern Michigan University |date=2013 |lire en ligne=https://commons.emich.edu/cgi/viewcontent.cgi?referer=https://www.google.com/&httpsredir=1&article=1350&context=honors |pages=12 }}.</ref>, les autorités seront contraintes d'adopter une position de conciliation<ref name=":2">{{Ouvrage|nom1=Lawson, Philip.|titre=The imperial challenge : Quebec and Britain in the age of the American Revolution|éditeur=McGill-Queen's University Press|date=1989|isbn=978-0-7735-6200-4|isbn2=0-7735-6200-1|oclc=144143628|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/144143628|consulté le=2020-12-28}}.</ref>. Les concessions du Parlement britannique seront officialisées par l{{'}}''[[Acte de Québec]]'' en [[1774 au Québec|1774]], L'''Acte'' garanti le droit de pratiquer librement la [[Catholicisme|religion catholique]] et le maintien du [[Droit civil en France|droit civil français]]<ref name=":3" /> qui assure, implicitement, la [[Bilinguisme officiel au Canada|dualité linguistique]]<ref>{{Article |auteur1=Jacques Leclerc |titre=Le statut du français au Québec |périodique=usito.usherbrooke.ca |date=2020 |lire en ligne=https://usito.usherbrooke.ca/articles/th%C3%A9matiques/leclerc_1 }}.</ref> dans les institutions.

La [[guerre d'indépendance des États-Unis]] se conclut par les [[Traité de Paris (1783)|traités de Paris]] et [[Traité de Versailles (1783)|de Versailles]] de [[1783]] et l'arrivée d'entre {{formatnum:35000}} et {{formatnum:40000}} [[Loyalistes (révolution américaine)|Loyalistes]]<ref>{{Lien web |titre=Censuses of Canada 1665 to 1871: Upper Canada & Loyalists (1785 to 1797) |url=https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/98-187-x/4151286-eng.htm |site=www150.statcan.gc.ca |consulté le=2020-12-31}}.</ref> dans les [[Amérique du Nord britannique|colonies demeurées britanniques]] soit les [[Nouvelle-Écosse|colonies de la Nouvelle-Écosse]], du [[Nouveau-Brunswick]] et la province de Québec. Environ 2000 loyalistes s'installent dans la [[Fleuve Saint-Laurent|vallée du Saint-Laurent]]<ref name=":4">{{Lien web |titre=Loyalistes au Canada |url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/loyalists |site=thecanadianencyclopedia.ca |consulté le=2020-12-31}}.</ref>. La Couronne britannique indemnise et octroie des terres de 200 à {{nombre|1200|acres}} et de l'équipement agricole à chaque famille loyaliste s'établissant dans la province de Québec. La plupart des loyalistes de la province de Quebec, environ 7500<ref name=":4" />, s’établiront dans le ''[[Golden Horseshoe]]'', sur la rive ouest du [[lac Ontario]].


Plusieurs d'entre eux s'établissent le long du haut [[Fleuve Saint-Laurent|Saint-Laurent]] et des rives des [[Lac Ontario|lacs Ontario]] et [[Lac Érié|Érié]]. Avec cette arrivée massive de loyalistes, l'[[Acte de Québec]] devient vite inapplicable, puisque ces derniers réclament le [[Régime parlementaire|système parlementaire]] et les lois civiles britanniques. Le gouvernement anglais répond aux doléances des loyalistes et propose un compromis entre les aspirations des [[Canadiens (peuple)|Canadiens]] et celles de ses loyaux sujets : l'[[Acte constitutionnel de 1791]]<ref name="collectionscanada_Confédération-canadienne"/>.
Cette arrivée massive de loyalistes anglophones, l'[[Acte de Québec]] devient vite inapplicable, puisque ces derniers réclament le [[Régime parlementaire|système parlementaire]] et les lois civiles britanniques. Le gouvernement britannique répond aux doléances des loyalistes et propose un compromis entre les aspirations des [[Canadiens (peuple)|Canadiens]] et celles de ses loyaux sujets : l'[[Acte constitutionnel de 1791]]<ref name="collectionscanada_Confédération-canadienne" />.


=== Création du Bas-Canada ===
=== Création du Bas-Canada ===
[[Fichier:Débat sur les langues lors de la première Assemblée législative du Bas-Canada le 21 janvier 1793.jpg|vignette|465px|gauche|La [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada]], première chambre élective dans l'[[histoire du Québec]]<ref>{{EC2}}</ref>.]]
[[Fichier:Débat sur les langues lors de la première Assemblée législative du Bas-Canada le 21 janvier 1793.jpg|vignette|465px|gauche|La [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada]], première chambre élective dans l'[[histoire du Québec]]<ref name="thecanadianencyclopedia_bas-canada" />.]]


En 1791, en réponse à l'afflux des loyalistes, le [[Parlement de Grande-Bretagne]] décide de procéder à un redécoupage de la province de Québec d'après un clivage ethnique, créant ainsi le [[Haut-Canada]], à l'ouest, et le Bas-Canada, à l'est.
En [[1791 au Canada|1791]], en réponse à l'afflux des loyalistes, le [[Parlement de Grande-Bretagne]] décide de procéder à un redécoupage de la province de [[Québec]] d'après un clivage ethnique, créant ainsi le [[Haut-Canada]], à l'ouest, et le Bas-Canada, à l'est.


[[Londres]] adopte l'[[Acte constitutionnel]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Constitutional Act. Great Britain [1791]|url=https://www.britannica.com/event/Constitutional-Act|site=[[Britannica]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref>, qui apporte différentes mesures visant à contenter les loyalistes tout en s'assurant de la loyauté des sujets [[francophones]], dans un contexte social et politique influencé par la [[Révolution américaine]]<ref>{{Lien web|titre=Acte constitutionnel de 1791 : document|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/acte-constitutionnel-de-1791-document|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.
[[Londres]] adopte l'[[Acte constitutionnel]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Constitutional Act. Great Britain [1791]|url=https://www.britannica.com/event/Constitutional-Act|site=[[Britannica]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref>, qui apporte différentes mesures visant à contenter les loyalistes tout en s'assurant de la loyauté des sujets [[francophones]], dans un contexte social et politique influencé par la [[Révolution américaine]]<ref>{{Lien web|titre=Acte constitutionnel de 1791 : document|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/acte-constitutionnel-de-1791-document|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.


Dans le Bas-Canada, la pratique de la [[Catholicisme|religion catholique]] et l'usage du [[droit civil]] ([[Coutume de Paris]]) sont intégrés dans un système juridique mixte<ref>[[Common law]]</ref> et un [[Régime parlementaire|parlementarisme]] basé sur le [[système de Westminster]]<ref>{{Lien web|titre=Statut de Westminster |url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/statut-de-westminster|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.
Dans le Bas-Canada, la pratique de la [[Catholicisme|religion catholique]] et l'usage du [[droit civil]] ([[Coutume de Paris]]) sont intégrés dans un système juridique mixte<ref>[[Common law]].</ref> et un [[Régime parlementaire|parlementarisme]] basé sur le [[système de Westminster]]<ref>{{Lien web|titre=Statut de Westminster |url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/statut-de-westminster|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.


En 1792, la nouvelle [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada]], dont les représentants sont [[Élection|élus]], possède le pouvoir de prélever des [[Impôt|impôts]]. La nouvelle Chambre d'assemblée du Bas-Canada est aussi une légitimation d'une [[démographie]] à plus forte influence francophone au Bas-Canada. En effet, peu après les débuts des travaux de l’Assemblée en 1793, les [[parlementaires]], qui étaient francophones et anglophones, se sont entendus pour reconnaître le français légalement. Cette union des francophones et des anglophones dans une assemblée législative afin de reconnaître l’influence du français dans une société britannique allait devenir une des inspirations du [[bilinguisme]] et du [[multiculturalisme]] canadien<ref>{{Lien web|titre=Multiculturalisme |url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/multiculturalisme|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Chronologie parlementaire depuis 1791 (1791-1794)|url=http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/chronologie/chrono1.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La première Assemblée du Bas-Canada|url=http://www.sympatico.ca/actualites/decouvertes/histoire/premiere-assemblee-bas-canada-1.1481713}}.</ref>.
En 1792, la nouvelle [[Chambre d'assemblée du Bas-Canada]], dont les représentants sont [[Élection|élus]], possède le pouvoir de prélever des [[Impôt|impôts]]. La nouvelle Chambre d'assemblée du Bas-Canada est aussi une légitimation d'une [[démographie]] à plus forte influence francophone au Bas-Canada. En effet, peu après les débuts des travaux de l’[[Assemblée nationale (Québec)|Assemblée]] en 1793, les [[parlementaires]], qui étaient francophones et anglophones, se sont entendus pour reconnaître le français légalement. Cette union des francophones et des anglophones dans une assemblée législative afin de reconnaître l’influence du français dans une société britannique allait devenir une des inspirations du [[bilinguisme]] et du [[multiculturalisme]] canadien<ref>{{Lien web|titre=Multiculturalisme |url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/multiculturalisme|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Chronologie parlementaire depuis 1791 (1791-1794)|url=http://www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/chronologie/chrono1.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=La première Assemblée du Bas-Canada|url=http://www.sympatico.ca/actualites/decouvertes/histoire/premiere-assemblee-bas-canada-1.1481713}}.</ref>.


Cette nouvelle assemblée fut un grand pas vers la [[démocratisation]] des colonies nord-américaines. Cependant, le gouverneur de l'Amérique du Nord britannique, nommé par le [[Monarchie britannique|monarque britannique]], possédait un [[Veto|droit de veto]]. De plus, le [[Conseil législatif du Bas-Canada]], [[chambre haute]] à majorité anglophone, pouvait rejeter les projets de loi de la [[chambre basse]]. Ainsi, même si le peuple était représenté, le pouvoir est majoritairement exercé par la minorité anglophone. Par contre, le [[clergé]] [[catholique]] francophone venait contrebalancer en établissant une élite plus proche de la culture locale<ref>{{Lien web|titre=Du Régime Français au Régime Anglais|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/du-regime-francais-au-regime-anglais|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.
Cette nouvelle assemblée fut un grand pas vers la [[démocratisation]] des colonies nord-américaines. Cependant, le gouverneur de l'Amérique du Nord britannique, nommé par le [[Monarchie britannique|monarque britannique]], possédait un [[Veto|droit de veto]]. De plus, le [[Conseil législatif du Bas-Canada]], [[chambre haute]] à majorité anglophone, pouvait rejeter les projets de loi de la [[chambre basse]]. Ainsi, même si le peuple était représenté, le pouvoir est majoritairement exercé par la minorité anglophone. Par contre, le [[clergé]] [[catholique]] francophone venait contrebalancer en établissant une élite plus proche de la culture locale<ref>{{Lien web|titre=Du Régime Français au Régime Anglais|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/du-regime-francais-au-regime-anglais|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.


Sur le plan politique, le [[Parti canadien]] affronte le [[Parti bureaucrate]]. Le premier gouverneur du Bas-Canada est [[Sir (noblesse)|Sir]] [[Alured Clarke]]<ref name="biographi.ca_clarke_alured">{{Lien web|titre=CLARKE, sir ALURED|url=http://www.biographi.ca/fr/bio/clarke_alured_6F.html |site=www.biographi.ca}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{Langue|en|[[:en:List of lieutenant governors of Quebec|List of lieutenant governors of Quebec]]}}.</ref>.
Sur le plan politique, le [[Parti canadien]] affronte le [[Parti bureaucrate]]. Le premier gouverneur du Bas-Canada est [[Sir (noblesse)|Sir]] [[Alured Clarke]]<ref name="biographi.ca_clarke_alured">{{Lien web|titre=CLARKE, sir ALURED|url=http://www.biographi.ca/fr/bio/clarke_alured_6F.html |site=www.biographi.ca}}</ref>{{,}}<ref>{{en}}{{Langue|en|[[:en:List of lieutenant governors of Quebec|List of lieutenant governors of Quebec]]}}.</ref>.


=== Immigration britannique ===
=== Immigration britannique ===
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[[Fichier:Carte de Gale et Duberger 1795.PNG|vignette|450px|L'immigration en provenance de la [[Grande-Bretagne]] et de l'[[Irlande (pays)|Irlande]] s'intensifie à l'aube du {{s-|XIX|e}}. Le Bas-Canada est divisé en [[canton (Canada)|cantons]]<ref>{{Lien web|titre=Canton|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/canton-1 |site=[[L'Encyclopédie canadienne]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref> pour recevoir des milliers de colons d’allégeance [[Grande-Bretagne|britannique]].]]
[[Fichier:Carte de Gale et Duberger 1795.PNG|vignette|450px|L'immigration en provenance de la [[Grande-Bretagne]] et de l'[[Irlande (pays)|Irlande]] s'intensifie à l'aube du {{s-|XIX|e}}. Le Bas-Canada est divisé en [[canton (Canada)|cantons]]<ref>{{Lien web|titre=Canton|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/canton-1 |site=[[L'Encyclopédie canadienne]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref> pour recevoir des milliers de colons d’allégeance [[Grande-Bretagne|britannique]].]]


Même si le Haut-Canada est voué à recevoir la majeure partie de l'immigration britannique et irlandaise en [[Amérique britannique]], [[Londres]] encourage également l'immigration au Bas-Canada.
Même si le Haut-Canada est voué à recevoir la majeure partie de l'immigration [[Britanniques|britannique]] et [[Irlandais (peuple)|irlandaise]] en [[Amérique britannique]], [[Londres]] encourage également l'immigration au Bas-Canada.


La région du [[Buckinghamshire (comté du Bas-Canada)|Buckinghamshire]] se voit progressivement divisée en dizaines de cantons (les [[Estrie|Cantons de l’Est]]) pour recevoir des colons.
La région du [[Buckinghamshire (comté du Bas-Canada)|Buckinghamshire]] se voit progressivement divisée en dizaines de cantons (les [[Estrie|Cantons de l’Est]]) pour recevoir des colons.
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On verra une immigration irlandaise significative au Bas-Canada influencée la démographie. Ce mouvement prendra de l'importance en 1847 lors de la [[grande Famine en Irlande|grande Famine]] en [[Irlande (île)|Irlande]]<ref>{{Lien web|titre=Canadiens irlandais|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/irlandais|site=[[L'Encyclopédie canadienne]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref>.
On verra une immigration irlandaise significative au Bas-Canada influencée la démographie. Ce mouvement prendra de l'importance en 1847 lors de la [[grande Famine en Irlande|grande Famine]] en [[Irlande (île)|Irlande]]<ref>{{Lien web|titre=Canadiens irlandais|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/irlandais|site=[[L'Encyclopédie canadienne]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref>.


Des écossais entre 1815 et 1870 composent aussi le profil de l'immigration au Bas-Canada. Ces Écossais se feront remarquer dans le domaine des affaires et de la politique. Ils dominent le commerce de la fourrure, le commerce du bois, la gestion des banques et des chemins de fer<ref>{{Lien web|titre=HEC : Population et peuplement. 3.1 Immigration des Britanniques|url=https://sites.google.com/site/hecpopulationetpeuplement/c-la-periode-du-regime-britannique/2-mouvements-migratoires/2-1-immigration-de-britanniques-1}}.</ref>.
Des [[Écossais (peuple)|écossais]] entre 1815 et 1870 composent aussi le profil de l'immigration au Bas-Canada. Ces Écossais se feront remarquer dans le domaine des affaires et de la politique. Ils dominent le commerce de la fourrure, le commerce du bois, la gestion des banques et des chemins de fer<ref>{{Lien web|titre=HEC : Population et peuplement. 3.1 Immigration des Britanniques|url=https://sites.google.com/site/hecpopulationetpeuplement/c-la-periode-du-regime-britannique/2-mouvements-migratoires/2-1-immigration-de-britanniques-1}}.</ref>.


Du côté de l'immigration britanniques on verra après 1815 une pression démographique s'intensifier dans les communautés rurales des rives du [[Fleuve Saint-Laurent|Saint-Laurent]] et de la [[rivière Richelieu]]<ref>[http://www4.rncan.gc.ca/recherche-de-noms-de-lieux/search?q=+rivière+Richelieu&category=O Ressources naturelles Canada. rivière Richelieu].</ref> après l'arrivée massive d'immigrants britanniques à la recherche de terres et d'emplois. La population anglaise croîtra alors rapidement<ref>{{Lien web|titre=Histoire du Québec/Bas-Canada (1760-1867)|url=http://mapageweb.umontreal.ca/dessurec/hst2426/PDF2426-1.pdf}}, cours de C. Dessureault.</ref>.
Du côté de l'immigration britanniques, on verra après 1815 une pression démographique s'intensifier dans les communautés rurales des rives du [[Fleuve Saint-Laurent|Saint-Laurent]] et de la [[rivière Richelieu]]<ref>[http://www4.rncan.gc.ca/recherche-de-noms-de-lieux/search?q=+rivière+Richelieu&category=O Ressources naturelles Canada. rivière Richelieu].</ref> après l'arrivée massive d'immigrants britanniques à la recherche de terres et d'emplois. La population anglaise croîtra alors rapidement<ref>{{Lien web|titre=Histoire du Québec/Bas-Canada (1760-1867)|url=http://mapageweb.umontreal.ca/dessurec/hst2426/PDF2426-1.pdf}}, cours de C. Dessureault.</ref>.


Une immigration [[francophone]] symbolique et significative a toujours transcendé le territoire du Bas-Canada. D'un millier d' immigrants de 1760 à 1840, cette immigration s'est intensifiée après les rébellions de 1837-1838 et allait considérablement s'accroître après l'[[Acte d'Union (1840)|Acte d'Union]] de [[1840]]<ref>{{Lien web|titre=L’immigration francophone au Canada : une partie de notre patrimoine|url=https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/canadiens/celebrer-fait-etre-canadien/coin-des-enseignants/immigration-francophone.html |site=www.canada.ca}}.</ref>.
Une immigration [[francophone]] symbolique et significative a toujours transcendé le territoire du Bas-Canada. D'un millier d'immigrants de 1760 à 1840, cette immigration s'est intensifiée après les rébellions de 1837-1838 et allait considérablement s'accroître après l'[[Acte d'Union (1840)|Acte d'Union]] de [[1840]]<ref>{{Lien web|titre=L’immigration francophone au Canada : une partie de notre patrimoine|url=https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/services/canadiens/celebrer-fait-etre-canadien/coin-des-enseignants/immigration-francophone.html |site=www.canada.ca}}</ref>.


=== Guerre anglo-américaine ===
=== Guerre anglo-américaine ===
Lors de la [[guerre anglo-américaine de 1812]], la milice coloniale compte théoriquement {{nombre|60000|hommes}} de {{nombre|16|à=50|ans}}. Environ {{formatnum:10000}} [[Conscrit|conscrits]] et volontaires seront effectivement engagés jusqu'en 1815 ; {{formatnum:1620}} cas de [[désertion]] sont recensés à la suite entre autres de mauvaises conditions matérielles d’accueil des recrues<ref>{{Lien web|url=http://www.warof1812.ca/c_martal.htm |titre=Les cours martiales durant la guerre de 1812 |site= The War of 1812|auteur=Luc Lépine |année= 1999|consulté le=17 juin 2012 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Guerre de 1812|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/guerre-de-1812|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.
Lors de la [[guerre anglo-américaine de 1812]], la milice coloniale compte théoriquement {{nombre|60000|hommes}} de {{nombre|16|à=50|ans}}. Environ {{formatnum:10000}} [[Conscrit|conscrits]] et volontaires seront effectivement engagés jusqu'en 1815 ; {{nombre|1620|cas}} de [[désertion]] sont recensés à la suite entre autres de mauvaises conditions matérielles d’accueil des recrues<ref>{{Lien web|url=http://www.warof1812.ca/c_martal.htm |titre=Les cours martiales durant la guerre de 1812 |site= The War of 1812|auteur=Luc Lépine |année= 1999|consulté le=17 juin 2012 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Guerre de 1812|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/guerre-de-1812|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>.


=== Émergence du patriotisme ===
=== Émergence du patriotisme ===
L'un des [[officiers]] bas-canadiens pendant la Guerre anglo-américaine, [[Louis-Joseph Papineau]], devient orateur à l'[[Assemblée législative du Bas-Canada]] en [[1815]]. Patriote, il participe à la transformation du [[Parti canadien]] en [[Parti canadien|Parti patriote]], un parti ouvertement [[nationaliste]]. En [[1826]], il devient le chef de ce mouvement politique<ref>{{Lien web|titre=La guerre de 1812 et l'édification du Canada |url=https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/la-guerre-de-1812-et-ledification-du-canada-159b0ffd90e660d6147fc39a70431022 |site=www.lesoleil.com|date=30 juin 2012}}.</ref>.
L'un des [[officier]]s bas-canadiens pendant la [[Guerre anglo-américaine de 1812|guerre anglo-américaine]], [[Louis-Joseph Papineau]], devient orateur à l'[[Assemblée législative du Bas-Canada]] en [[1815]]. Patriote, il participe à la transformation du [[Parti canadien]] en [[Parti canadien|Parti patriote]], un parti ouvertement [[nationaliste]]. En [[1826]], il devient le chef de ce mouvement politique<ref>{{Lien web|titre=La guerre de 1812 et l'édification du Canada |url=https://www.lesoleil.com/opinions/point-de-vue/la-guerre-de-1812-et-ledification-du-canada-159b0ffd90e660d6147fc39a70431022 |site=www.lesoleil.com|date=30 juin 2012}}.</ref>.


=== Élitisme britannique grandissant ===
=== Élitisme britannique grandissant ===
Ligne 83 : Ligne 91 :
[[Fichier:Monument Nelson Montreal.jpg|vignette|300px|[[Montréal]], en 1830.]]
[[Fichier:Monument Nelson Montreal.jpg|vignette|300px|[[Montréal]], en 1830.]]


Entre-temps, l'élitisme britannique est de plus en plus influent au Bas-Canada surtout en matière d'immigration<ref>{{Lien web|titre=Rébellion du Bas-Canada|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/rebellion-du-bas-canada|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>. Au Haut-Canada un problème similaire s'est aussi établi autour du pouvoir représenté par le système appelé ''[[Family Compact]]'' qui représente une mainmise ultra-[[conservatrice]] et [[oligarchie|oligarchique]] sur la société du Haut-Canada.
Entre-temps, l'élitisme britannique est de plus en plus influent au Bas-Canada surtout en matière d'immigration<ref>{{Lien web|titre=Rébellion du Bas-Canada|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/rebellion-du-bas-canada|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>. Au Haut-Canada un problème similaire est aussi apparu autour du pouvoir représenté par le système appelé ''[[Family Compact]]'' qui représente une mainmise ultra-[[Conservatisme|conservatrice]] et [[oligarchie|oligarchique]] sur la société du Haut-Canada.


De nombreuses institutions, comme la ''[[Banque de Montréal|Bank of Montreal]]'' (1817) ou la ''[[Université McGill|McGill University]]'' (1821), voient le jour.
De nombreuses institutions, comme la ''[[Banque de Montréal|Bank of Montreal]]'' (1817) ou la ''[[Université McGill|McGill University]]'' (1821), voient le jour.


Le projet d'unir le Haut et le Bas-Canada, pour créer une seule grande colonie britannique ([[Province du Canada]])<ref>{{Lien web|titre=Province du Canada, 1841-67|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/province-du-canada-1|site=[[L'Encyclopédie canadienne]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref>, commence à faire des adeptes<ref name="thecanadianencyclopedia_durham"/>.
Le projet d'unir le Haut et le Bas-Canada, pour créer une seule grande colonie britannique ([[province du Canada]])<ref>{{Lien web|titre=Province du Canada, 1841-67|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/province-du-canada-1|site=[[L'Encyclopédie canadienne]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref>, commence à faire des adeptes<ref name="thecanadianencyclopedia_durham"/>.


Le gouverneur [[George Ramsay]]<ref>{{Lien web|titre=RAMSAY, GEORGE, {{9e}} comte de DALHOUSIE|url=http://www.biographi.ca/fr/bio/ramsay_george_7E.html |site=www.biographi.ca}}.</ref> entretient de mauvais rapports avec les patriotes majoritairement francophones<ref name="thecanadianencyclopedia_nationalisme-francophone"/>, jusqu'à s'opposer directement à Papineau<ref>{{Lien web|langue=en|titre=PAPINEAU, JOSEPH|url=http://www.biographi.ca/en/bio/papineau_joseph_7E.html |site=www.biographi.ca}}.</ref>. Dans cette lancée il [[Prorogation du parlement|prorogera]] la session parlementaire en [[1827]]. En retour, des résolutions contre [[George Ramsay|Ramsay]] sont envoyées à Londres. Le [[Parlement britannique]] décide finalement de le remplacer. Un [[Comité spécial de la Chambre des Communes sur le gouvernement civil du Canada|comité spécial]] recommande de limiter l'intervention arbitraire du [[gouverneur]] et écarte le projet d'union entre les deux Canada.
Le gouverneur [[George Ramsay]]<ref>{{Lien web|titre=RAMSAY, GEORGE, {{9e}} comte de DALHOUSIE|url=http://www.biographi.ca/fr/bio/ramsay_george_7E.html |site=www.biographi.ca}}</ref> entretient de mauvais rapports avec les patriotes majoritairement francophones<ref name="thecanadianencyclopedia_nationalisme-francophone"/>, jusqu'à s'opposer directement à Papineau<ref>{{Lien web|langue=en|titre=PAPINEAU, JOSEPH|url=http://www.biographi.ca/en/bio/papineau_joseph_7E.html |site=www.biographi.ca}}</ref>. Dans cette lancée il [[Prorogation du parlement|prorogera]] la session parlementaire en [[1827]]. En retour, des résolutions contre le gouverneur [[George Ramsay|Ramsay]] sont envoyées à Londres. Le [[Parlement britannique]] décide finalement de le remplacer. Un [[Comité spécial de la Chambre des Communes sur le gouvernement civil du Canada|comité spécial]] recommande de limiter l'intervention arbitraire du [[gouverneur]] et écarte le projet d'union entre les deux Canada.


Cependant, de nombreux leaders [[politiques]] nationalistes et francophones<ref name="thecanadianencyclopedia_nationalisme-francophone"/> continuent de faire systématiquement l'objet d'attaques et d'accusations de [[sédition]]. Un d'entre eux, [[Ludger Duvernay]]<ref>{{Lien web|titre=DUVERNAY, LUDGER|url=http://www.biographi.ca/fr/bio/duvernay_ludger_8F.html |site=www.biographi.ca}}.</ref>, fonde la [[Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal|Société Saint-Jean-Baptiste]] en 1834.
Cependant, de nombreux leaders [[politiques]] nationalistes et francophones<ref name="thecanadianencyclopedia_nationalisme-francophone"/> continuent de faire systématiquement l'objet d'attaques et d'accusations de [[sédition]]. Un d'entre eux, [[Ludger Duvernay]]<ref>{{Lien web|titre=DUVERNAY, LUDGER|url=http://www.biographi.ca/fr/bio/duvernay_ludger_8F.html |site=www.biographi.ca}}</ref>, fonde la [[Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal|Société Saint-Jean-Baptiste]] en 1834.


Cette même année, le Parti patriote<ref>{{Lien web|titre=Patriotes|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/patriotes|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref> (un parti politique [[nationaliste]]<ref name="thecanadianencyclopedia_nationalisme-francophone"/>) domine la Chambre d'Assemblée et fait adopter [[92 résolutions]], une série de revendications envoyées au [[Parlement du Royaume-Uni]]. Ce dernier répond par une [[Commission royale d'enquête sur tous les griefs affectant les sujets de Sa Majesté dans le Bas-Canada|commission royale d'enquête]]. Le ministre britannique de l'Intérieur, [[John Russell (1er comte Russell)|John Russell]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=John Russell, 1st Earl Russell|url=https://www.britannica.com/biography/John-Russell-1st-Earl-Russell |site=[[Britannica]]}}.</ref>, rejette en bloc les demandes du Bas-Canada dans ses [[10 résolutions de Russell]] en mars 1837.
Cette même année,en 1834, le Parti patriote<ref>{{Lien web|titre=Patriotes|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/patriotes|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref> (un parti politique [[nationaliste]]<ref name="thecanadianencyclopedia_nationalisme-francophone"/>) domine la Chambre d'Assemblée et fait adopter [[92 résolutions]], une série de revendications envoyées au [[Parlement du Royaume-Uni]]. Ce dernier répond par une [[Commission royale d'enquête sur tous les griefs affectant les sujets de Sa Majesté dans le Bas-Canada|commission royale d'enquête]]. Le ministre britannique de l'Intérieur, [[John Russell (1er comte Russell)|John Russell]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=John Russell, 1st Earl Russell|url=https://www.britannica.com/biography/John-Russell-1st-Earl-Russell |site=[[Britannica]]}}.</ref>, rejette en bloc les demandes du Bas-Canada dans ses [[10 résolutions de Russell]] en mars 1837.


=== Élite francophone ===
=== Élite francophone ===
Ligne 107 : Ligne 115 :
Deux organisations paramilitaires, la [[Société des Fils de la Liberté]], une organisation nationaliste<ref>{{Lien web|titre=Fils de la Liberté|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/fils-de-la-liberte|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>, et le [[Doric Club]], une population du Bas-Canada restée [[Loyaliste|loyale]] à la Couronne<ref>{{Lien web|titre=Doric Club|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/doric-club|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>, s'affrontent physiquement à [[Montréal]].
Deux organisations paramilitaires, la [[Société des Fils de la Liberté]], une organisation nationaliste<ref>{{Lien web|titre=Fils de la Liberté|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/fils-de-la-liberte|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>, et le [[Doric Club]], une population du Bas-Canada restée [[Loyaliste|loyale]] à la Couronne<ref>{{Lien web|titre=Doric Club|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/doric-club|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>, s'affrontent physiquement à [[Montréal]].


Le général [[John Colborne]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=COLBORNE, JOHN, 1st Baron Seaton|url=http://www.biographi.ca/en/bio/colborne_john_9E.html |site=www.biographi.ca}}.</ref> prépare les troupes britanniques contre l'insurrection des nationalistes du Parti patriote. L'église catholique prend le camp des britanniques<ref>{{Chapitre|auteur1=Michel Brunet|titre chapitre=L’Église catholique du Bas-Canada et le partage du pouvoir à l’heure d’une nouvelle donne (1837-1854) |passage=83-97 |titre ouvrage=Les idéologies québécoises au {{19e}} siècle |auteurs ouvrage=Jean-Paul Bernard (dir.)|lieu=Montréal |éditeur=Les éditions du boréal express |année=1973 |pages totales=151 |collection=Études d'histoire du Québec |numéro dans collection=5 |url=http://classiques.uqac.ca/contemporains/brunet_michel/Eglise_catholique_Bas_Canada/Eglise_catholique_Bas_Canada_texte.html}}.</ref>. L'[[Assemblée des six-comtés]]<ref>{{Lien web|titre=Charles Alexander. L’Assemblée des six comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu, en 1837. 1890-1891|url=https://150ans150oeuvres.uqam.ca/fr/oeuvre/1891-l-assemblee-des-six-comtes-a-saint-charles-richelieu-en-1837-de-charles-alexander/#description|site=150ans150oeuvres.uqam.ca}}.</ref>, en [[Montérégie]], annonce le conflit imminent. La [[Rébellion des Patriotes]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Rebellions of 1837|url=https://www.britannica.com/event/Rebellions-of-1837 |site=[[Britannica]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref> débute avec à sa tête Louis-Joseph Papineau mais également les frères [[Robert Nelson|Robert]] et [[Wolfred Nelson]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=NELSON, WOLFRED|url=http://www.biographi.ca/en/bio/nelson_wolfred_9E.html |site=www.biographi.ca}}.</ref>, intellectuels francophiles.
Le général [[John Colborne]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=COLBORNE, JOHN, 1st Baron Seaton|url=http://www.biographi.ca/en/bio/colborne_john_9E.html |site=www.biographi.ca}}</ref> prépare les troupes britanniques contre l'insurrection des nationalistes du Parti patriote. L'église catholique prend le camp des britanniques<ref>{{Chapitre|auteur1=Michel Brunet|titre chapitre=L’Église catholique du Bas-Canada et le partage du pouvoir à l’heure d’une nouvelle donne (1837-1854) |passage=83-97 |titre ouvrage=Les idéologies québécoises au {{19e}} siècle |auteurs ouvrage=Jean-Paul Bernard (dir.)|lieu=Montréal |éditeur=Les éditions du boréal express |année=1973 |pages totales=151 |collection=Études d'histoire du Québec |numéro dans collection=5 |url=http://classiques.uqac.ca/contemporains/brunet_michel/Eglise_catholique_Bas_Canada/Eglise_catholique_Bas_Canada_texte.html}}.</ref>. L'[[Assemblée des six-comtés]]<ref>{{Lien web|titre=Charles Alexander. L’Assemblée des six comtés à Saint-Charles-sur-Richelieu, en 1837. 1890-1891|url=https://150ans150oeuvres.uqam.ca/fr/oeuvre/1891-l-assemblee-des-six-comtes-a-saint-charles-richelieu-en-1837-de-charles-alexander/#description|site=150ans150oeuvres.uqam.ca}}</ref>, en [[Montérégie]], annonce le conflit imminent. La [[Rébellion des Patriotes]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Rebellions of 1837|url=https://www.britannica.com/event/Rebellions-of-1837 |site=[[Britannica]] |consulté le=01/12/2018}}.</ref> débute avec à sa tête Louis-Joseph Papineau mais également les frères [[Robert Nelson|Robert]] et [[Wolfred Nelson]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=NELSON, WOLFRED|url=http://www.biographi.ca/en/bio/nelson_wolfred_9E.html |site=www.biographi.ca}}</ref>, intellectuels francophiles.


Par la suite les patriotes encaissent les défaites face aux troupes coloniales britanniques. Ils doivent se replier vers les [[États-Unis]] pour préparer une contre-attaque. Ces résistants, les [[Frères chasseurs]]<ref>{{Lien web|titre=Association des Frères-Chasseurs|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/association-des-freres-chasseurs|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>, cherchent à établir des alliances avec les [[Rébellion du Haut-Canada|insurgés haut-canadiens]]<ref>{{Lien web|titre=Rebellion in Upper Canada|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/timeline/rebellion-in-upper-canada|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref> et les Américains, sans succès. Papineau, de son côté, ne réussit pas à obtenir l'appui de la [[France]]<ref name="collectionscanada_Confédération-canadienne"/>.
Par la suite, les patriotes subissent les défaites face aux troupes coloniales britanniques. Ils doivent se replier vers les [[États-Unis]] pour préparer une contre-attaque. Ces résistants, les [[Frères chasseurs]]<ref>{{Lien web|titre=Association des Frères-Chasseurs|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/association-des-freres-chasseurs|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref>, cherchent à établir des alliances avec les [[Rébellion du Haut-Canada|insurgés haut-canadiens]]<ref>{{Lien web|titre=Rebellion in Upper Canada|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/timeline/rebellion-in-upper-canada|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=01/12/2018}}.</ref> et les Américains, sans succès. Papineau, de son côté, ne réussit pas à obtenir l'appui de la [[France]]<ref name="collectionscanada_Confédération-canadienne"/>.


En [[1838]], les patriotes réfugiés aux États-Unis dirigés par [[Robert Nelson]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=NELSON, ROBERT|url=http://www.biographi.ca/en/bio/nelson_robert_10E.html |site=www.biographi.ca}}.</ref> proclament la [[République du Bas-Canada]]<ref>{{Lien web|titre=Il y a 180 ans, un Québec laïque et républicain|url=https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/521355/il-y-a-180-ans-un-quebec-laique-et-republicain |site=www.ledevoir.com}}.</ref> et invitent les volontaires américains à se joindre à eux. Le [[Président américain]] n'est cependant pas d'accord et menace de peines de prison tous ceux qui compromettront la neutralité du [[gouvernement des États-Unis]]<ref name="collectionscanada_Confédération-canadienne"/>.
En [[1838]], les patriotes réfugiés aux États-Unis dirigés par [[Robert Nelson]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=NELSON, ROBERT|url=http://www.biographi.ca/en/bio/nelson_robert_10E.html |site=www.biographi.ca}}</ref> proclament la [[république du Bas-Canada]]<ref>{{Lien web|titre=Il y a 180 ans, un Québec laïque et républicain|url=https://www.ledevoir.com/opinion/lettres/521355/il-y-a-180-ans-un-quebec-laique-et-republicain |site=www.ledevoir.com}}</ref> et invitent les volontaires américains à se joindre à eux. Le [[Président américain]] n'est cependant pas d'accord et menace de peines de prison tous ceux qui compromettront la neutralité du [[gouvernement des États-Unis]]<ref name="collectionscanada_Confédération-canadienne"/>.


En février 1839, le [[Rapport Durham]] propose l'union entre le Haut et le Bas-Canada afin de faire face aux conséquences politiques des Rébellions du Haut et du Bas-Canada. L'union donnera naissance à la [[province du Canada]] en 1841<ref name="thecanadianencyclopedia_durham"/>.
En février 1839, le [[Rapport Durham]] propose l'union entre le Haut et le Bas-Canada afin de faire face aux conséquences politiques des Rébellions du Haut et du Bas-Canada. L'union donnera naissance à la [[province du Canada]] en 1841<ref name="thecanadianencyclopedia_durham"/>.


== Politique ==
== Politique ==
[[Fichier:Constitution-du-bas-canada.png|vignette|250px|[[Constitution]] du Bas-Canada]]
[[Fichier:Constitution-du-bas-canada.png|vignette|250px|[[Constitution]] du Bas-Canada.]]


En vertu de l'[[Acte constitutionnel]] de 1791, le Bas-Canada était placé sous l'autorité du [[Gouverneur général du Canada|Gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique]] ou de son représentant. Contrairement au Haut-Canada, au [[Nouveau-Brunswick]] et à la [[Nouvelle-Écosse]], il n'y avait pas de Lieutenant-Gouverneur attitré. Un [[Conseil législatif du Bas-Canada|Conseil législatif]] composé de quinze membres nommés assistait le Gouverneur, et un Conseil exécutif tiré de celui-ci servait de Cabinet<ref name="thecanadianencyclopedia_acte1791"/>.
En vertu de l'[[Acte constitutionnel]] de 1791, le Bas-Canada était placé sous l'autorité du [[Gouverneur général du Canada|Gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique]] ou de son représentant. Contrairement au Haut-Canada, au [[Nouveau-Brunswick]] et à la [[Nouvelle-Écosse]], il n'y avait pas de Lieutenant-Gouverneur attitré. Un [[Conseil législatif du Bas-Canada|Conseil législatif]] composé de quinze membres nommés assistait le Gouverneur, et un Conseil exécutif tiré de celui-ci servait de Cabinet<ref name="thecanadianencyclopedia_acte1791"/>.


Cependant la plus grande nouveauté était la création de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, composée de représentants élus par la population. Il s'agit de la première assemblée élue au [[suffrage censitaire]]. Certaines femmes ont pu voter pendant toute l'existence du Bas-Canada ; en effet l'Acte constitutionnel octroyait le droit de vote à toute personne propriétaire (sexe non mentionné) de plus de {{nombre|21|ans}}. Cependant le nombre de femmes se prévalant de ce droit semble avoir été marginal et cette situation allait contre les mœurs de l'époque<ref>[http://www.electionsquebec.qc.ca/fr/droit_vote_quebecoises.asp Directeur général des élections du Québec.]</ref>. Voter était dangereux à l'époque (batailles de rues, fusillades, etc.)<ref name="thecanadianencyclopedia_acte1791"/>.
Cependant la plus grande nouveauté était la création de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, composée de représentants élus par la population. Il s'agit de la première assemblée élue au [[suffrage censitaire]]. Certaines femmes ont pu voter pendant toute l'existence du Bas-Canada ; en effet l'Acte constitutionnel octroyait le droit de vote à toute personne propriétaire (sexe non mentionné) de plus de {{nombre|21|ans}}. Cependant le nombre de femmes se prévalant de ce droit semble avoir été marginal et cette situation allait contre les mœurs de l'époque<ref>[http://www.electionsquebec.qc.ca/fr/droit_vote_quebecoises.asp Directeur général des élections du Québec.].</ref>. Voter était dangereux à l'époque (batailles de rues, fusillades, etc.)<ref name="thecanadianencyclopedia_acte1791"/>.


== Démographie ==
== Démographie ==
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|1831={{formatnum:553134}}
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|1841={{formatnum:650000}}
|1841={{formatnum:650000}}
|sources =Statistique Canada<ref>[http://www.statcan.ca/english/freepub/98-187-XIE/1800s.htm Censuses of Canada. 1665 to 1871] Statistics of Canada, Volume IV, Ottawa, 1876</ref>
|sources =Statistique Canada<ref>[http://www.statcan.ca/english/freepub/98-187-XIE/1800s.htm Censuses of Canada. 1665 to 1871] Statistics of Canada, Volume IV, Ottawa, 1876.</ref>
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[[Fichier:Saint-Roch, Salaberry, Quebec.jpg|vignette|Chemin rural vers 1830, aujourd'hui l'[[Avenue De Salaberry]].]]
[[Fichier:Saint-Roch, Salaberry, Quebec.jpg|vignette|Chemin rural vers 1830, aujourd'hui l'[[Avenue De Salaberry]].]]


Le fleuve Saint-Laurent occupe un rôle crucial dans les transports au Bas-Canada. Non seulement ce dernier traverse la colonie d'est en ouest, mais il permet également d'accéder à la colonie du Haut-Canada en amont. Ce trajet est facilité par la construction du [[canal de Lachine]] dans les [[années 1820]]. Même en hiver, le fleuve est utilisé par [[Pont de glace (construction)|pont de glace]]. Les ports de la province, et plus particulièrement le [[port de Québec]], sont essentiels à l'économie<ref>{{Lien web|auteur=Commission scolaire des decouvreurs|titre=La société canadienne vers 1820|url=http://seduc.csdecou.qc.ca/prim-us/files/2014/03/dossier_documentaire_1820.pdf}}.</ref>.
Le [[fleuve Saint-Laurent]] occupe un rôle crucial dans les transports au Bas-Canada. Non seulement ce dernier traverse la colonie d'est en ouest, mais il permet également d'accéder à la colonie du Haut-Canada en amont. Ce trajet est facilité par la construction du [[canal de Lachine]] dans les [[années 1820]]. Même en hiver, le fleuve est utilisé par [[Pont de glace (construction)|pont de glace]]. Les ports de la province, et plus particulièrement le [[port de Québec]], sont essentiels à l'économie<ref>{{Lien web|auteur=Commission scolaire des decouvreurs|titre=La société canadienne vers 1820|url=http://seduc.csdecou.qc.ca/prim-us/files/2014/03/dossier_documentaire_1820.pdf}}.</ref>.


Le {{date|19 août 1809}}, le navire ''Accommodation'' devient le premier [[bateau à vapeur]] à naviguer sur le fleuve<ref>[http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=26989&type=pge#.WKDD0hDk4wA Mise en service de l'«Accommodation», premier bateau à vapeur construit au Canada]</ref>.
Le {{date|19 août 1809}}, le navire ''Accommodation'' devient le premier [[bateau à vapeur]] à naviguer sur le fleuve<ref>[http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=26989&type=pge#.WKDD0hDk4wA Mise en service de l'«Accommodation», premier bateau à vapeur construit au Canada].</ref>.


Le réseau routier se développe progressivement bien que le [[chemin du Roy]], construit à partir des [[années 1660]], demeure le lien principal entre Montréal et Québec. La création de nouveaux liens routiers vers les régions sans voies navigables devient pressante. Le [[chemin Craig]], reliant Québec aux États-Unis, est construit vers 1810.
Le réseau routier se développe progressivement bien que le [[chemin du Roy]], construit à partir des [[années 1660]], demeure le lien principal entre Montréal et Québec. La création de nouveaux liens routiers vers les régions sans voies navigables devient pressante. Le [[chemin Craig]], reliant Québec aux États-Unis, est construit vers 1810.


Un premier chemin de fer est inauguré en 1836 entre [[La Prairie]] et [[Saint-Jean-sur-Richelieu]]<ref>{{Lien web|auteur=Pierre Lambert |titre=Le transport public en diligence au Québec |url=https://www.erudit.org/fr/revues/hq/2010-v16-n1-hq033/66107ac.pdf |site=www.erudit.org}}.</ref>.
Un premier chemin de fer est inauguré en 1836 entre [[La Prairie]] et [[Saint-Jean-sur-Richelieu]]<ref>{{Lien web|auteur=Pierre Lambert |titre=Le transport public en diligence au Québec |url=https://www.erudit.org/fr/revues/hq/2010-v16-n1-hq033/66107ac.pdf |site=www.erudit.org}}</ref>.


== Économie ==
== Économie ==
[[Fichier:Quebec from St. Charles River, c. 1837-1838.jpg|vignette|gauche|[[Port de Québec]] vers 1837.]]
[[Fichier:Quebec from St. Charles River, c. 1837-1838.jpg|vignette|gauche|[[Port de Québec]] vers 1837.]]


Le Bas-Canada s'inscrit dans une période de pré-[[industrialisation]] caractérisée par la naissance de l'industrie du bois. La population rurale vit de l'agriculture et de l'élevage. Cependant, la colonie fournit des [[matière première|matières premières]] au [[Royaume-Uni]] dont du blé, du bois et des fourrures<ref name="thecanadianencyclopedia_bas-canada"/>. Elle reçoit en retour des produits transformés ou fabriqués comme du tissu, des instruments, du sucre et du thé. Les [[guerres napoléoniennes]], source de blocus commerciaux en Europe, ont pour conséquence de faire naître une véritable industrie du bois au Bas-Canada vers 1820. Le bois devient un puissant moteur économique en ville comme en campagne, que ce soit pour la coupe, la [[Flottage du bois|drave]], la transformation ou la construction navale<ref>[http://www.bv.transports.gouv.qc.ca/mono/1138564.pdf La période du transport du bois et de la pré-industrialisation (1806 - 1836)].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Economic Situation|url=https://www.cbc.ca/history/EPISCONTENTSE1EP7CH1PA1LE.html |site=www.cbc.ca}}.</ref>.
Le Bas-Canada s'inscrit dans une période de pré-[[industrialisation]] caractérisée par la naissance de l'industrie du bois. La population rurale vit de l'agriculture et de l'élevage. Cependant, la colonie fournit des [[matière première|matières premières]] au [[Royaume-Uni]] dont du blé, du bois et des fourrures<ref name="thecanadianencyclopedia_bas-canada"/>. Elle reçoit en retour des produits transformés ou fabriqués comme du tissu, des instruments, du sucre et du thé. Les [[guerres napoléoniennes]], source de blocus commerciaux en Europe, ont pour conséquence de faire naître une véritable industrie du bois au Bas-Canada vers 1820. Le bois devient un puissant moteur économique en ville comme en campagne, que ce soit pour la coupe, la [[Flottage du bois|drave]], la transformation ou la construction navale<ref>[http://www.bv.transports.gouv.qc.ca/mono/1138564.pdf La période du transport du bois et de la pré-industrialisation (1806 - 1836)].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Economic Situation|url=https://www.cbc.ca/history/EPISCONTENTSE1EP7CH1PA1LE.html |site=www.cbc.ca}}</ref>.


Le métier de [[Cultivateur (métier)|cultivateur]] est, de loin, le plus pratiqué au Bas-Canada. Durant l'hiver, une partie des cultivateurs travaillent dans les [[chantier forestier|chantiers forestiers]]. L'[[urbanisation]], grâce à l'[[industrialisation]], s'accélère avec une augmentation du nombre d'ouvriers dans les ports, les commerces et les carrières.
Le métier de [[Cultivateur (métier)|cultivateur]] est, de loin, le plus pratiqué au Bas-Canada. Durant l'hiver, une partie des cultivateurs travaillent dans les [[chantier forestier|chantiers forestiers]]. L'[[urbanisation]], grâce à l'[[industrialisation]], s'accélère avec une augmentation du nombre d'ouvriers dans les ports, les commerces et les carrières.


== Culture ==
== Culture ==
[[Fichier:Theatre Royal Montreal 1825.jpg|vignette|Théâtre Royal de Montréal]]
[[Fichier:Theatre Royal Montreal 1825.jpg|vignette|Théâtre Royal de Montréal.]]
Au début du {{s-|XIX}}, l'alimentation au Bas-Canada était variée et copieuse. La population se réjouissait de la disponibilité d’un large éventail de produits alimentaires : viande, fruits et légumes du potager, pain, fromage, beurre, œufs, poisson, gibier, porc, volaille, sirop d’érable, fèves au lard. Ces aliments étaient disponibles dans des centaines d’épiceries, boucheries, boulangeries et tavernes qui se trouvaient principalement dans les villes<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Donald Fyson|titre=Du pain au madère : L’alimentation à Montréal au début du XIX siècle|périodique=[[Revue d'histoire de l'Amérique française]]|volume=46|nO=1|année=1992|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/haf/1992-v46-n1-haf2352/305048ar.pdf}}.</ref>.
Au début du {{s-|XIX}}, l'alimentation au Bas-Canada était variée et copieuse. La population se réjouissait de la disponibilité d’un large éventail de produits alimentaires : viande, fruits et légumes du potager, pain, fromage, beurre, œufs, poisson, gibier, porc, volaille, sirop d’érable, fèves au lard. Ces aliments étaient disponibles dans des centaines d’épiceries, boucheries, boulangeries et tavernes qui se trouvaient principalement dans les villes<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Donald Fyson|titre=Du pain au madère : L’alimentation à Montréal au début du {{s-|XIX}}|périodique=[[Revue d'histoire de l'Amérique française]]|volume=46|no=1|année=1992|lire en ligne=https://www.erudit.org/fr/revues/haf/1992-v46-n1-haf2352/305048ar.pdf}}.</ref>.


À l’époque coloniale, l’habillement variait selon l’appartenance sociale des habitants. Les paysans portaient des vêtements simples, en laine, en toile ou en coton. Les femmes portaient des jupes et des blouses avec des châles et des [[mocassin]]s. Les hommes portaient des gilets et des [[Ceinture fléchée|ceintures fléchées]]. Lors de grands froids, les gens portaient des [[Bonnet (vêtement)|tuques.]] En ville, la mode était inspirée des habits parisiens, mais prenait des traits canadiens-français distingués. Les robes et les tuniques étaient confectionnées avec des tissus riches de soie et de velours. De plus, les chapeaux hauts fabriqués de feutre étaient d’un grand intérêt<ref>
À l’époque coloniale, l’habillement variait selon l’appartenance sociale des habitants. Les paysans portaient des vêtements simples, en laine, en toile ou en coton. Les femmes portaient des jupes et des blouses avec des châles et des [[mocassin]]s. Les hommes portaient des gilets et des [[Ceinture fléchée|ceintures fléchées]]. Lors de grands froids, les gens portaient des [[Bonnet (vêtement)|tuques.]] En ville, la mode était inspirée des habits parisiens, mais prenait des traits [[Canadiens français|canadiens-français]] distingués. Les robes et les tuniques étaient confectionnées avec des tissus riches de soie et de velours. De plus, les chapeaux hauts fabriqués de feutre étaient d’un grand intérêt<ref>
{{Lien web|titre=L’habillement à l’époque coloniale|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lhabillement-a-lepoque-coloniale|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=30/07/2018}}</ref>.
{{Lien web|titre=L’habillement à l’époque coloniale|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/lhabillement-a-lepoque-coloniale|site=[[L'Encyclopédie canadienne]]|consulté le=30/07/2018}}.</ref>.


La première moitié du {{s-|XIX}} les expositions, inspirées des expositions coloniales, étaient des présentations ludiques où le public avait accès à des objets qui piquaient leur curiosité. Comme la présentation d’un objet ou des objets au public. Cette forme d’amusement voyageait périodiquement à travers le pays. Elles se sont rapidement établies à Montréal et à Québec<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Hervé Gagnon|titre=Des animaux, des hommes et des choses : Les expositions au Bas-Canada dans la première moitié du XIXe siècle|périodique=[[Histoire sociale]]|volume=XXVI|nO= 52|mois=novembre|année=1993}}.</ref>. En effet, l’art avait une grande place au sein de la société. En 1802, [[Joseph Quesnel]] écrit sa première pièce de théâtre: ''L'anglomanie ou le dîner à l'angloise''. En décembre, 1825 le théâtre royal fut inauguré.
La première moitié du {{s-|XIX}} les expositions, inspirées des expositions coloniales, étaient des présentations ludiques où le public avait accès à des objets qui piquaient leur curiosité. Comme la présentation d’un objet ou des objets au public. Cette forme d’amusement voyageait périodiquement à travers le pays. Elles se sont rapidement établies à Montréal et à Québec<ref>{{article|langue=fr|auteur1=Hervé Gagnon|titre=Des animaux, des hommes et des choses : Les expositions au Bas-Canada dans la première moitié du XIXe siècle|périodique=[[Histoire sociale]]|volume=XXVI|no= 52|mois=novembre|année=1993}}.</ref>. En effet, l’art avait une grande place au sein de la société. En 1802, [[Joseph Quesnel]] écrit sa première pièce de théâtre: ''L'anglomanie ou le dîner à l'angloise''. En décembre, 1825 le théâtre royal fut inauguré.


== Notes et références ==
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== Liens externes ==
== Bibliographie ==
*[https://www.britannica.com/place/Canada-East Bas-Canada - Encyclopedia britannica]
*[https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/bas-canada Bas-Canada L'Encyclopédie canadienne]
*[http://histoire-du-quebec.ca/gouverneurs-bas-canada/ Histoire du Québec - Gouverneurs du Bas-Canada]
*[https://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/politique-gouvernement/confederation-canadienne/Pages/bas-canada.aspx Bas-Canada - Bibliothèque et Archives Canada]
*[http://www.bibliotheque.assnat.qc.ca/guides/fr/documents-politiques-et-parlementaires-du-quebec/139-bas-canada-1791-1838- Bas-Canada - Bibliothèque du Parlement québécois]


* [[Fernand Ouellet]], ''Le Bas-Canada, 1791-1840 : changements structuraux et crise'', Éditions de l'Université d'Ottawa, 1976.
== Articles connexes ==

== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===
* [[Rébellion des Patriotes]]
* [[Rébellion des Patriotes]]
* [[République du Bas-Canada]]
* [[République du Bas-Canada]]
* [[Liste des législatures du Bas-Canada]] (les 15 élections de 1792 à 1834)
* [[Liste des législatures du Bas-Canada]] (les 15 élections de 1792 à 1834)
* [[Histoire du droit au Québec]]
* [[Histoire du droit au Québec]]
* [[Charivaris du Bas-Canada de 1837]]

=== Liens externes ===
{{Liens}}
*[https://www.britannica.com/place/Canada-East Bas-Canada - Encyclopedia britannica]
*[https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/bas-canada Bas-Canada L'Encyclopédie canadienne]
*[http://histoire-du-quebec.ca/gouverneurs-bas-canada/ Histoire du Québec - Gouverneurs du Bas-Canada]
*[https://www.bac-lac.gc.ca/fra/decouvrez/politique-gouvernement/confederation-canadienne/Pages/bas-canada.aspx Bas-Canada - Bibliothèque et Archives Canada]
*[http://www.bibliotheque.assnat.qc.ca/guides/fr/documents-politiques-et-parlementaires-du-quebec/139-bas-canada-1791-1838- Bas-Canada - Bibliothèque du Parlement québécois]


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Province du Bas-Canada
(en) Province of Lower Canada

 – 
(49 ans, 1 mois et 15 jours)

Drapeau
Drapeau
Blason
Sceau du Bas-Canada
Devise en latin : Ab ipso ducit opes animumque ferro (français, « Il tire sa puissance et son courage du fer lui-même[1] »)
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation de la province du Bas-Canada.
Informations générales
Statut Colonie britannique
Capitale Québec
Langue(s) Français, anglais
Religion Catholicisme, anglicanisme
Monnaie Livre sterling
Histoire et événements
Création du Bas-Canada par l'Acte constitutionnel
1837 à 1838 Rébellion des Patriotes
L'Acte d'Union fusionne la colonie avec le Haut-Canada

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le Bas-Canada est une colonie britannique de l'Amérique du Nord crée par l'Acte constitutionnel de 1791 et dissoute par l'Acte d'union de 1841. Elle est le résultat de la division de la province de Québec en deux colonies ; le Haut-Canada et le Bas-Canada, qui fusionnent finalement en Canada-Uni en 1841.

Colonie britannique majoritairement francophone et catholique dotée de son propre code civil et des vestiges du régime seigneurial de la Nouvelle-France, le Bas-Canada voit durant ces cinq décennies d’existence sa population croître de 160 000 à plus de 650 000 habitants. La principale ville de la colonie est Québec où siège le Parlement du Bas-Canada composé du lieutenant-gouverneur, nommé par le parlement britannique, du Conseil législatif, nommé à vie par le lieutenant-gouverneur, et la Chambre d'assemblée, élue au suffrage censitaire.

Le début du XIXe siècle voit la guerre anglo-américaine de 1812 et les prémices de la Révolution industrielle au Bas-Canada. Le Canal de Lachine ouvre à la navigation puis 1825 et le premier chemin de fer, le Chemin de fer Champlain et Saint-Laurent, entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu, est inauguré en 1835. Résultat des tensions politique qui atteignent leur paroxysme avec le rejet par le Parlement britannique des 92 résolutions, la Rébellion des Patriotes de 1837-1838, qui proclame une république, est écrasée par l'Armée britannique. Le Rapport Durham, qui suit les événements, recommande une réorganisation coloniale, la fusion du Haut-Canada et du Bas-Canada en 1841.

Histoire[modifier | modifier le code]

Scission de la province de Québec[modifier | modifier le code]

C'est à partir de la province de Québec en 1791 qu'est créé le Bas-Canada[2].
Les loyalistes quittent les États-Unis pour coloniser le Canada.

Conséquence de la victoire britannique au terme de la guerre de la Conquête, la création de la province de Quebec, est officialisé par la proclamation royale de 1763. Le territoire de la nouvelle colonie s'étend à la grandeur système hydrologique du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs et compte plus de 70 000 habitants canadiens, très majoritairement francophones et catholiques. La proclamation royale octroie des avantages considérables aux dizaines de marchands anglais, seuls les hommes de confession protestante ou huguenote sont admis aux postes administratifs de la province de Québec[3].

L'administration coloniale est chargée d'appliquer les instructions royales, c'est-à-dire faire de l'anglais la langue officielle, procéder à l'assimilation des enfants francophones à l'école anglaise et au protestantisme et l'abolition des droits seigneuriaux[4]. Toutefois, face à la réticence générale de la population en supériorité numérique, l'instabilité grandissante dans les Treize colonies[5], et leur volonté de supplanter les nobles français[6], les autorités seront contraintes d'adopter une position de conciliation[7]. Les concessions du Parlement britannique seront officialisées par l'Acte de Québec en 1774, L'Acte garanti le droit de pratiquer librement la religion catholique et le maintien du droit civil français[5] qui assure, implicitement, la dualité linguistique[8] dans les institutions.

La guerre d'indépendance des États-Unis se conclut par les traités de Paris et de Versailles de 1783 et l'arrivée d'entre 35 000 et 40 000 Loyalistes[9] dans les colonies demeurées britanniques soit les colonies de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et la province de Québec. Environ 2000 loyalistes s'installent dans la vallée du Saint-Laurent[10]. La Couronne britannique indemnise et octroie des terres de 200 à 1 200 acres et de l'équipement agricole à chaque famille loyaliste s'établissant dans la province de Québec. La plupart des loyalistes de la province de Quebec, environ 7500[10], s’établiront dans le Golden Horseshoe, sur la rive ouest du lac Ontario.

Cette arrivée massive de loyalistes anglophones, l'Acte de Québec devient vite inapplicable, puisque ces derniers réclament le système parlementaire et les lois civiles britanniques. Le gouvernement britannique répond aux doléances des loyalistes et propose un compromis entre les aspirations des Canadiens et celles de ses loyaux sujets : l'Acte constitutionnel de 1791[11].

Création du Bas-Canada[modifier | modifier le code]

La Chambre d'assemblée du Bas-Canada, première chambre élective dans l'histoire du Québec[2].

En 1791, en réponse à l'afflux des loyalistes, le Parlement de Grande-Bretagne décide de procéder à un redécoupage de la province de Québec d'après un clivage ethnique, créant ainsi le Haut-Canada, à l'ouest, et le Bas-Canada, à l'est.

Londres adopte l'Acte constitutionnel[12], qui apporte différentes mesures visant à contenter les loyalistes tout en s'assurant de la loyauté des sujets francophones, dans un contexte social et politique influencé par la Révolution américaine[13].

Dans le Bas-Canada, la pratique de la religion catholique et l'usage du droit civil (Coutume de Paris) sont intégrés dans un système juridique mixte[14] et un parlementarisme basé sur le système de Westminster[15].

En 1792, la nouvelle Chambre d'assemblée du Bas-Canada, dont les représentants sont élus, possède le pouvoir de prélever des impôts. La nouvelle Chambre d'assemblée du Bas-Canada est aussi une légitimation d'une démographie à plus forte influence francophone au Bas-Canada. En effet, peu après les débuts des travaux de l’Assemblée en 1793, les parlementaires, qui étaient francophones et anglophones, se sont entendus pour reconnaître le français légalement. Cette union des francophones et des anglophones dans une assemblée législative afin de reconnaître l’influence du français dans une société britannique allait devenir une des inspirations du bilinguisme et du multiculturalisme canadien[16],[17],[18].

Cette nouvelle assemblée fut un grand pas vers la démocratisation des colonies nord-américaines. Cependant, le gouverneur de l'Amérique du Nord britannique, nommé par le monarque britannique, possédait un droit de veto. De plus, le Conseil législatif du Bas-Canada, chambre haute à majorité anglophone, pouvait rejeter les projets de loi de la chambre basse. Ainsi, même si le peuple était représenté, le pouvoir est majoritairement exercé par la minorité anglophone. Par contre, le clergé catholique francophone venait contrebalancer en établissant une élite plus proche de la culture locale[19].

Sur le plan politique, le Parti canadien affronte le Parti bureaucrate. Le premier gouverneur du Bas-Canada est Sir Alured Clarke[20],[21].

Immigration britannique[modifier | modifier le code]

Sir Alured Clarke est le premier Gouverneur du Bas-Canada[20].
L'immigration en provenance de la Grande-Bretagne et de l'Irlande s'intensifie à l'aube du XIXe siècle. Le Bas-Canada est divisé en cantons[22] pour recevoir des milliers de colons d’allégeance britannique.

Même si le Haut-Canada est voué à recevoir la majeure partie de l'immigration britannique et irlandaise en Amérique britannique, Londres encourage également l'immigration au Bas-Canada.

La région du Buckinghamshire se voit progressivement divisée en dizaines de cantons (les Cantons de l’Est) pour recevoir des colons.

On verra une immigration irlandaise significative au Bas-Canada influencée la démographie. Ce mouvement prendra de l'importance en 1847 lors de la grande Famine en Irlande[23].

Des écossais entre 1815 et 1870 composent aussi le profil de l'immigration au Bas-Canada. Ces Écossais se feront remarquer dans le domaine des affaires et de la politique. Ils dominent le commerce de la fourrure, le commerce du bois, la gestion des banques et des chemins de fer[24].

Du côté de l'immigration britanniques, on verra après 1815 une pression démographique s'intensifier dans les communautés rurales des rives du Saint-Laurent et de la rivière Richelieu[25] après l'arrivée massive d'immigrants britanniques à la recherche de terres et d'emplois. La population anglaise croîtra alors rapidement[26].

Une immigration francophone symbolique et significative a toujours transcendé le territoire du Bas-Canada. D'un millier d'immigrants de 1760 à 1840, cette immigration s'est intensifiée après les rébellions de 1837-1838 et allait considérablement s'accroître après l'Acte d'Union de 1840[27].

Guerre anglo-américaine[modifier | modifier le code]

Lors de la guerre anglo-américaine de 1812, la milice coloniale compte théoriquement 60 000 hommes de 16 à 50 ans. Environ 10 000 conscrits et volontaires seront effectivement engagés jusqu'en 1815 ; 1 620 cas de désertion sont recensés à la suite entre autres de mauvaises conditions matérielles d’accueil des recrues[28],[29].

Émergence du patriotisme[modifier | modifier le code]

L'un des officiers bas-canadiens pendant la guerre anglo-américaine, Louis-Joseph Papineau, devient orateur à l'Assemblée législative du Bas-Canada en 1815. Patriote, il participe à la transformation du Parti canadien en Parti patriote, un parti ouvertement nationaliste. En 1826, il devient le chef de ce mouvement politique[30].

Élitisme britannique grandissant[modifier | modifier le code]

Québec, en 1836.
Montréal, en 1830.

Entre-temps, l'élitisme britannique est de plus en plus influent au Bas-Canada surtout en matière d'immigration[31]. Au Haut-Canada un problème similaire est aussi apparu autour du pouvoir représenté par le système appelé Family Compact qui représente une mainmise ultra-conservatrice et oligarchique sur la société du Haut-Canada.

De nombreuses institutions, comme la Bank of Montreal (1817) ou la McGill University (1821), voient le jour.

Le projet d'unir le Haut et le Bas-Canada, pour créer une seule grande colonie britannique (province du Canada)[32], commence à faire des adeptes[33].

Le gouverneur George Ramsay[34] entretient de mauvais rapports avec les patriotes majoritairement francophones[35], jusqu'à s'opposer directement à Papineau[36]. Dans cette lancée il prorogera la session parlementaire en 1827. En retour, des résolutions contre le gouverneur Ramsay sont envoyées à Londres. Le Parlement britannique décide finalement de le remplacer. Un comité spécial recommande de limiter l'intervention arbitraire du gouverneur et écarte le projet d'union entre les deux Canada.

Cependant, de nombreux leaders politiques nationalistes et francophones[35] continuent de faire systématiquement l'objet d'attaques et d'accusations de sédition. Un d'entre eux, Ludger Duvernay[37], fonde la Société Saint-Jean-Baptiste en 1834.

Cette même année,en 1834, le Parti patriote[38] (un parti politique nationaliste[35]) domine la Chambre d'Assemblée et fait adopter 92 résolutions, une série de revendications envoyées au Parlement du Royaume-Uni. Ce dernier répond par une commission royale d'enquête. Le ministre britannique de l'Intérieur, John Russell[39], rejette en bloc les demandes du Bas-Canada dans ses 10 résolutions de Russell en mars 1837.

Élite francophone[modifier | modifier le code]

De son côté, l'élite francophone est orientée par un système d'éducation contrôlé par l'Église catholique qui la dirige essentiellement vers quatre professions : notaire, avocat, médecin ou prêtre[40].

De façon générale, l'élite francophone au Bas-Canada était orientée par l'Église catholique qui elle-même tendait à faire partie de cette élite.

Rébellion[41][modifier | modifier le code]

La bataille de Saint-Eustache en 1837[42].
C'est Lord Durham qui proposera l'union des deux Canadas après les rébellions du Haut-Canada et du Bas-Canada[33].

La tension entre patriotes majoritairement francophones (mais contenant également des anglophones) et les conservateurs bureaucrates atteint un paroxysme à la fin des années 1830.

Deux organisations paramilitaires, la Société des Fils de la Liberté, une organisation nationaliste[43], et le Doric Club, une population du Bas-Canada restée loyale à la Couronne[44], s'affrontent physiquement à Montréal.

Le général John Colborne[45] prépare les troupes britanniques contre l'insurrection des nationalistes du Parti patriote. L'église catholique prend le camp des britanniques[46]. L'Assemblée des six-comtés[47], en Montérégie, annonce le conflit imminent. La Rébellion des Patriotes[48] débute avec à sa tête Louis-Joseph Papineau mais également les frères Robert et Wolfred Nelson[49], intellectuels francophiles.

Par la suite, les patriotes subissent les défaites face aux troupes coloniales britanniques. Ils doivent se replier vers les États-Unis pour préparer une contre-attaque. Ces résistants, les Frères chasseurs[50], cherchent à établir des alliances avec les insurgés haut-canadiens[51] et les Américains, sans succès. Papineau, de son côté, ne réussit pas à obtenir l'appui de la France[11].

En 1838, les patriotes réfugiés aux États-Unis dirigés par Robert Nelson[52] proclament la république du Bas-Canada[53] et invitent les volontaires américains à se joindre à eux. Le Président américain n'est cependant pas d'accord et menace de peines de prison tous ceux qui compromettront la neutralité du gouvernement des États-Unis[11].

En février 1839, le Rapport Durham propose l'union entre le Haut et le Bas-Canada afin de faire face aux conséquences politiques des Rébellions du Haut et du Bas-Canada. L'union donnera naissance à la province du Canada en 1841[33].

Politique[modifier | modifier le code]

Constitution du Bas-Canada.

En vertu de l'Acte constitutionnel de 1791, le Bas-Canada était placé sous l'autorité du Gouverneur général de l'Amérique du Nord britannique ou de son représentant. Contrairement au Haut-Canada, au Nouveau-Brunswick et à la Nouvelle-Écosse, il n'y avait pas de Lieutenant-Gouverneur attitré. Un Conseil législatif composé de quinze membres nommés assistait le Gouverneur, et un Conseil exécutif tiré de celui-ci servait de Cabinet[54].

Cependant la plus grande nouveauté était la création de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada, composée de représentants élus par la population. Il s'agit de la première assemblée élue au suffrage censitaire. Certaines femmes ont pu voter pendant toute l'existence du Bas-Canada ; en effet l'Acte constitutionnel octroyait le droit de vote à toute personne propriétaire (sexe non mentionné) de plus de 21 ans. Cependant le nombre de femmes se prévalant de ce droit semble avoir été marginal et cette situation allait contre les mœurs de l'époque[55]. Voter était dangereux à l'époque (batailles de rues, fusillades, etc.)[54].

Démographie[modifier | modifier le code]

Estimation démographique de 1806 à 1841
1791 1806 1814 1822 1825 1827 1831 1841
160 000250 000335 000427 465479 288473 475553 134650 000
(Sources : Statistique Canada[56])

Transport[modifier | modifier le code]

Chemin rural vers 1830, aujourd'hui l'Avenue De Salaberry.

Le fleuve Saint-Laurent occupe un rôle crucial dans les transports au Bas-Canada. Non seulement ce dernier traverse la colonie d'est en ouest, mais il permet également d'accéder à la colonie du Haut-Canada en amont. Ce trajet est facilité par la construction du canal de Lachine dans les années 1820. Même en hiver, le fleuve est utilisé par pont de glace. Les ports de la province, et plus particulièrement le port de Québec, sont essentiels à l'économie[57].

Le , le navire Accommodation devient le premier bateau à vapeur à naviguer sur le fleuve[58].

Le réseau routier se développe progressivement bien que le chemin du Roy, construit à partir des années 1660, demeure le lien principal entre Montréal et Québec. La création de nouveaux liens routiers vers les régions sans voies navigables devient pressante. Le chemin Craig, reliant Québec aux États-Unis, est construit vers 1810.

Un premier chemin de fer est inauguré en 1836 entre La Prairie et Saint-Jean-sur-Richelieu[59].

Économie[modifier | modifier le code]

Port de Québec vers 1837.

Le Bas-Canada s'inscrit dans une période de pré-industrialisation caractérisée par la naissance de l'industrie du bois. La population rurale vit de l'agriculture et de l'élevage. Cependant, la colonie fournit des matières premières au Royaume-Uni dont du blé, du bois et des fourrures[2]. Elle reçoit en retour des produits transformés ou fabriqués comme du tissu, des instruments, du sucre et du thé. Les guerres napoléoniennes, source de blocus commerciaux en Europe, ont pour conséquence de faire naître une véritable industrie du bois au Bas-Canada vers 1820. Le bois devient un puissant moteur économique en ville comme en campagne, que ce soit pour la coupe, la drave, la transformation ou la construction navale[60],[61].

Le métier de cultivateur est, de loin, le plus pratiqué au Bas-Canada. Durant l'hiver, une partie des cultivateurs travaillent dans les chantiers forestiers. L'urbanisation, grâce à l'industrialisation, s'accélère avec une augmentation du nombre d'ouvriers dans les ports, les commerces et les carrières.

Culture[modifier | modifier le code]

Théâtre Royal de Montréal.

Au début du XIXe siècle, l'alimentation au Bas-Canada était variée et copieuse. La population se réjouissait de la disponibilité d’un large éventail de produits alimentaires : viande, fruits et légumes du potager, pain, fromage, beurre, œufs, poisson, gibier, porc, volaille, sirop d’érable, fèves au lard. Ces aliments étaient disponibles dans des centaines d’épiceries, boucheries, boulangeries et tavernes qui se trouvaient principalement dans les villes[62].

À l’époque coloniale, l’habillement variait selon l’appartenance sociale des habitants. Les paysans portaient des vêtements simples, en laine, en toile ou en coton. Les femmes portaient des jupes et des blouses avec des châles et des mocassins. Les hommes portaient des gilets et des ceintures fléchées. Lors de grands froids, les gens portaient des tuques. En ville, la mode était inspirée des habits parisiens, mais prenait des traits canadiens-français distingués. Les robes et les tuniques étaient confectionnées avec des tissus riches de soie et de velours. De plus, les chapeaux hauts fabriqués de feutre étaient d’un grand intérêt[63].

La première moitié du XIXe siècle les expositions, inspirées des expositions coloniales, étaient des présentations ludiques où le public avait accès à des objets qui piquaient leur curiosité. Comme la présentation d’un objet ou des objets au public. Cette forme d’amusement voyageait périodiquement à travers le pays. Elles se sont rapidement établies à Montréal et à Québec[64]. En effet, l’art avait une grande place au sein de la société. En 1802, Joseph Quesnel écrit sa première pièce de théâtre: L'anglomanie ou le dîner à l'angloise. En décembre, 1825 le théâtre royal fut inauguré.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Cette devise est inscrite sur le sceau du Bas-Canada. Elle est tirée des Odes du poète Horace.
  2. a b et c Bas-Canada sur L'Encyclopédie canadienne.
  3. « Au lendemain de la Conquête, des marchands britanniques se frottent les mains! », sur Mémoires des Montréalais, (consulté le ).
  4. (en-US) « George R. to Governor James Murray, Royal Instructions, 7 December 1763 », sur PrimaryDocuments.ca, (consulté le ).
  5. a et b « Acte de Québec (1774) | l'Encyclopédie Canadienne », sur thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).
  6. (en) Aaron Luedtke, « As Far as the Laws of Great Britain Permit: TheEffect of British Imperialism on French Canada,and Its Effect on the American Revolution », Eastern Michigan University,‎ , p. 12 (lire en ligne).
  7. Lawson, Philip., The imperial challenge : Quebec and Britain in the age of the American Revolution, McGill-Queen's University Press, (ISBN 978-0-7735-6200-4 et 0-7735-6200-1, OCLC 144143628, lire en ligne).
  8. Jacques Leclerc, « Le statut du français au Québec », usito.usherbrooke.ca,‎ (lire en ligne).
  9. « Censuses of Canada 1665 to 1871: Upper Canada & Loyalists (1785 to 1797) », sur www150.statcan.gc.ca (consulté le ).
  10. a et b « Loyalistes au Canada », sur thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).
  11. a b et c « La Confédération canadienne », sur www.collectionscanada.gc.ca
  12. (en) « Constitutional Act. Great Britain [1791] », sur Britannica (consulté le ).
  13. « Acte constitutionnel de 1791 : document », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
  14. Common law.
  15. « Statut de Westminster », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
  16. « Multiculturalisme », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
  17. « Chronologie parlementaire depuis 1791 (1791-1794) ».
  18. « La première Assemblée du Bas-Canada ».
  19. « Du Régime Français au Régime Anglais », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
  20. a et b « CLARKE, sir ALURED », sur www.biographi.ca
  21. (en)List of lieutenant governors of Quebec.
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  24. « HEC : Population et peuplement. 3.1 Immigration des Britanniques ».
  25. Ressources naturelles Canada. rivière Richelieu.
  26. « Histoire du Québec/Bas-Canada (1760-1867) », cours de C. Dessureault.
  27. « L’immigration francophone au Canada : une partie de notre patrimoine », sur www.canada.ca
  28. Luc Lépine, « Les cours martiales durant la guerre de 1812 », sur The War of 1812, (consulté le ).
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  37. « DUVERNAY, LUDGER », sur www.biographi.ca
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  40. Colette Pomerleau, « L'idéologie de la pauvreté chez l'élite canadienne-française du XIXe siècle (1850 - 1900) », .
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  46. Michel Brunet, « L’Église catholique du Bas-Canada et le partage du pouvoir à l’heure d’une nouvelle donne (1837-1854) », dans Jean-Paul Bernard (dir.), Les idéologies québécoises au 19e siècle, Montréal, Les éditions du boréal express, coll. « Études d'histoire du Québec » (no 5), , 151 p. (lire en ligne), p. 83-97.
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  54. a et b « L'Acte constitutionnel de 1791 », sur L'Encyclopédie canadienne (consulté le ).
  55. Directeur général des élections du Québec..
  56. Censuses of Canada. 1665 to 1871 Statistics of Canada, Volume IV, Ottawa, 1876.
  57. Commission scolaire des decouvreurs, « La société canadienne vers 1820 ».
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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Fernand Ouellet, Le Bas-Canada, 1791-1840 : changements structuraux et crise, Éditions de l'Université d'Ottawa, 1976.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]