« Famille d'éléments chimiques » : différence entre les versions

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Les [[Élément chimique|éléments chimiques]] sont traditionnellement regroupés en ensembles plus ou moins formels en fonction des propriétés physiques et chimiques de leur [[corps simple]] à l'[[état standard]]. Certains de ces regroupements répondent à des définitions de l'[[Union internationale de chimie pure et appliquée|UICPA]], d'autres sont en usage chez les chimistes sans qu'une définition rigoureuse leur soit associée ; la liste des éléments qui les compose peut donc varier d'une source à l'autre.
Une '''série chimique''' est un groupe d'[[élément chimique|éléments chimiques]] dont les propriétés chimiques et physiques varient progressivement d'un bout de la série à l'autre.
[[Fichier:Tableau périodique des éléments (détaillé).svg|vignette|320x320px|Tableau périodique des éléments]]


== Regroupements définis par l'UICPA ==
Les séries chimiques furent découvertes avant la création du tableau périodique des éléments, qui fut justement inventé pour essayer d'organiser les éléments en fonction de leurs propriétés chimiques.


Certaines colonnes du [[tableau périodique des éléments]], appelées [[Groupe du tableau périodique|groupes]], ont reçu des noms standard, dont certains sont toujours en usage tandis que d'autres sont tombés en désuétude — surtout en français, où l'on tend plutôt à désigner les groupes par leur numéro dans le tableau périodique plutôt que par leur nom. L'UICPA a défini certains de ces noms, ainsi que d'autres regroupements d'éléments chimiques, résumés dans le tableau ci-dessous<ref>{{RedBook|page=51}}</ref> :
De nombreuses séries chimiques correspondent exactement à un groupe de la table périodique. Ceci n'est pas une coïncidence, mais comme les propriétés qui groupent les éléments entre eux proviennent d'une même [[configuration électronique|configuration]] des [[orbitale électronique|orbitales électroniques]], ceci les place logiquement dans le même groupe du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]].


:{| class="wikitable" style="text-align:left"
Les séries chimiques du tableau périodique sont:
|-
! style="width:12em;" | Nom du regroupement
! style="width:60em;" | Éléments chimiques concernés
|-
| [[Métal alcalin|Métaux alcalins]]
| [[Élément chimique|Éléments]] du [[Groupe du tableau périodique|groupe]] 1 du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]] hormis l'[[hydrogène]]
|-
| [[Métal alcalino-terreux|Métaux alcalino-terreux]]
| [[Élément chimique|Éléments]] du [[Groupe du tableau périodique|groupe]] 2 du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]]
|-
| [[Pnictogène]]s
| [[Élément chimique|Éléments]] du [[Groupe du tableau périodique|groupe]] 15 du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]]
|-
| [[Chalcogène]]s
| [[Élément chimique|Éléments]] du [[Groupe du tableau périodique|groupe]] 16 du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]]
|-
| [[Halogène]]s
| [[Élément chimique|Éléments]] du [[Groupe du tableau périodique|groupe]] 17 du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]]
|-
| [[Gaz noble]]s
| [[Élément chimique|Éléments]] du [[Groupe du tableau périodique|groupe]] 18 du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]]
|-
| Lanthanoïdes
| Plus connus sous le nom de [[lanthanide]]s, regroupant les [[Élément chimique|éléments]] de [[numéro atomique]] allant de 57 à 71
|-
| Actinoïdes
| Plus connus sous le nom d'[[actinide]]s, regroupant les [[Élément chimique|éléments]] de [[numéro atomique]] allant de 89 à 103
|-
| [[Terre rare|Terres rares]]
| [[Scandium]], [[yttrium]] et [[lanthanide]]s
|-
| [[Métal de transition|Éléments de transition]]
| Définition de l'UICPA<ref name="IUPAC Gold Book Transition Element">{{GoldBook|title=transition element|file=T06456}} : {{Citation étrangère bloc|langue=en|''Transition element:'' an element whose atom has an incomplete d sub-shell, or which can give rise to cations with an incomplete d sub-shell.}}</ref> : « [[élément chimique]] dont les [[atome]]s ont une [[sous-couche électronique]] ''d'' incomplète, ou qui peuvent former des [[cation]]s dont la sous-couche électronique ''d'' est incomplète. »
|}


== Regroupements informels ==
* [[métal vrai|Métaux vrais]] :
** [[métal alcalin|métaux alcalins]]
** [[Métal alcalino-terreux|métaux alcalino-terreux]]
* [[métal de transition|métaux de transitions]]
** [[Lanthanide]]s
** [[Actinides]]
* Autres [[métal|métaux]]
* [[Métalloïde]]s
* [[Non-métal|Non-métaux]]
* [[Halogène]]s
* [[Gaz rare]]s ou ''gaz nobles''


Bien d'autres regroupements d'éléments chimiques sont en usage chez les chimistes et les physiciens des matériaux. On peut retenir par exemple les [[Métal|métaux]], les [[métal vrai|métaux vrais]] ([[Métal alcalin|alcalins]] et [[Métal alcalino-terreux|alcalino-terreux]], correspondant aux groupes 1 et 2 du tableau périodique), les [[Métal réfractaire|métaux réfractaires]], les [[Métal noble|métaux nobles]], les platinoïdes ([[groupe du platine]]), les métaux lourds (techniquement appelés [[Élément-trace métallique|éléments-trace métalliques]]), les métaux de transition interne (lanthanides et actinides), les [[métalloïde]]s, les [[Métal pauvre|métaux pauvres]], les [[Non-métal|non-métaux]], les [[transuranien]]s, les [[transactinide]]s, ou encore les [[superactinide]]s. D'autres disciplines ont défini leurs propres typologies d'éléments chimiques, comme la [[classification géochimique des éléments]], qui distingue les [[lithophile]]s, les [[sidérophile]]s, les [[chalcophile]]s et les [[atmophile]]s.
{{portail chimie}}


L'usage des chimistes ne suit pas nécessairement les recommandations de l'UICPA. Ainsi, la terminologie préconisée ''lanthanoïde'' et ''actinoïde'' n'est généralement pas employée, surtout en français, où l'on préfère les termes [[lanthanide]]s et [[actinide]]s ; l'origine de cette recommandation de l'UICPA provient de la confusion, en anglais, entre le suffixe -''ide'' de ces familles d'éléments et le suffixe -''ide'' propre aux [[anion]]s en anglais (''{{lang|en|chloride}}'' pour [[chlorure]], ''{{lang|en|sulfide}}'' pour [[sulfure]], etc.). De même, la définition des [[Métal de transition|éléments de transition]] par l'UICPA exclut clairement le groupe 12, qui est pourtant très majoritairement inclus parmi les métaux de transition dans la plupart des manuels et des ouvrages universitaires.
[[Catégorie:Série chimique|*]]


== Familles d'éléments chimiques ==
[[af:Chemiese reeks]]

[[als:Serie des Periodensystems]]
Parmi toutes ces définitions et ces usages, qui peuvent parfois être incohérents entre eux, le consensus sur [[Wikipédia en français]] a retenu dix '''familles d'éléments chimiques''', dont la définition n'a aucune prétention à l'universalité. Ce sont :
[[ar:سلسلة كيميائية]]
* la famille des '''[[Métal alcalin|métaux alcalins]]''', regroupant le [[lithium]], le [[sodium]], le [[potassium]], le [[rubidium]], le [[césium]] et le [[francium]] ;
[[bs:Hemijska serija]]
* la famille des '''[[Métal alcalino-terreux|métaux alcalino-terreux]]''', regroupant le [[béryllium]], le [[magnésium]], le [[calcium]], le [[strontium]], le [[baryum]] et le [[radium]] ;
[[de:Serie des Periodensystems]]
* la famille des '''[[lanthanide]]s''', regroupant le [[lanthane]], le [[cérium]], le [[praséodyme]], le [[néodyme]], le [[prométhium]], le [[samarium]], l'[[europium]], le [[gadolinium]], le [[terbium]], le [[dysprosium]], l'[[holmium]], l'[[erbium]], le [[thulium]], l'[[ytterbium]] et le [[lutécium]] ;
[[eo:Kemia serio]]
* la famille des '''[[actinide]]s''', regroupant l'[[actinium]], le [[thorium]], le [[protactinium]], l'[[uranium]], le [[neptunium]], le [[plutonium]], l'[[américium]], le [[curium]], le [[berkélium]], le [[californium]], l'[[einsteinium]], le [[fermium]], le [[mendélévium]], le [[nobélium]] et le [[lawrencium]] ;
[[es:Serie química]]
* la famille des '''[[Métal de transition|métaux de transition]]''', regroupant le [[scandium]], le [[titane]], le [[vanadium]], le [[chrome]], le [[manganèse]], le [[fer]], le [[cobalt]], le [[nickel]], le [[cuivre]], l'[[yttrium]], le [[zirconium]], le [[niobium]], le [[molybdène]], le [[technétium]], le [[ruthénium]], le [[rhodium]], le [[palladium]], l'[[argent]], l'[[hafnium]], le [[Tantale (chimie)|tantale]], le [[tungstène]], le [[rhénium]], l'[[osmium]], l'[[iridium]], le [[platine]], l'[[or]], le [[rutherfordium]], le [[dubnium]], le [[seaborgium]], le [[bohrium]], le [[hassium]] et le [[copernicium]] ;
[[fy:Gemyske rige]]
* la famille des '''[[Métal pauvre|métaux pauvres]]''', regroupant l'[[aluminium]], le [[zinc]], le [[gallium]], le [[cadmium]], l'[[indium]], l'[[étain]], le [[Mercure (chimie)|mercure]], le [[thallium]], le [[plomb]], le [[bismuth]] et le [[polonium]] ;
[[ga:Sraith cheimiceach]]
* la famille des '''[[métalloïde]]s''', regroupant le [[bore]], le [[silicium]], le [[germanium]], l'[[arsenic]], l'[[antimoine]], le [[tellure]] et l'[[astate]] ;
[[gl:Serie química]]
* la famille des '''[[Non-métal|non-métaux]]''', regroupant l'[[hydrogène]], le [[carbone]], l'[[azote]], l'[[oxygène]], le [[phosphore]], le [[soufre]] et le [[sélénium]] ;
[[he:סדרה כימית]]
* la famille des '''[[halogène]]s''', regroupant le [[fluor]], le [[chlore]], le [[brome]] et l'[[iode]] ;
[[hr:Kemijska skupina]]
* la famille des '''[[gaz noble]]s''', regroupant l'[[hélium]], le [[néon]], l'[[argon]], le [[krypton]], le [[xénon]] et le [[radon]].
[[it:Serie chimica]]

[[ja:元素の分類]]
Les éléments dont la nature chimique est inconnue ne sont rangés dans aucune des dix familles définies ci-dessus : ce sont le [[meitnérium]], le [[darmstadtium]], le [[roentgenium]], le [[nihonium]], le [[flérovium]], le [[moscovium]], le [[livermorium]], le [[tennesse]] et l'[[oganesson]].
[[ko:화학 계열]]

[[nl:Reeks van het periodiek systeem]]
=== Différence entre familles et groupes ===
[[nn:Kjemisk serie]]

[[no:Kjemisk serie]]
{{Article connexe|métal alcalin|métal alcalino-terreux|halogène|gaz noble}}
[[pt:Série química]]

[[ro:Serie chimică]]
Les familles retenues ici, si elles sont parfois homonymes d'un [[groupe du tableau périodique]] au sens de l'UICPA, ne sont cependant pas synonymes de ces groupes. En effet, les groupes sont les ''colonnes'' du [[Tableau périodique des éléments|tableau périodique]], susceptibles par exemple de recevoir des éléments chimiques hypothétiques, comme ceux de la [[Éléments de la période 8|{{8e|période}}]]. Ainsi, l'[[Ununennium|{{nobr|élément 119}}]] et l'[[Unbinilium|{{nobr|élément 120}}]] sont, par définition, des éléments des groupes 1 et 2 respectivement, mais ne sont pas pour autant un [[métal alcalin]] et un [[métal alcalino-terreux]] : leurs propriétés chimiques n'étant pas connues, puisqu'ils n'ont jamais été observés, ils ne peuvent être rangés dans une famille d'éléments chimiques. Par ailleurs, l'[[hydrogène]] appartient au ''groupe'' des métaux alcalins, mais pas à la ''famille'' des métaux alcalins : on le range dans la famille des [[Non-métal|non-métaux]]. De la même façon, l'[[oganesson]] appartient au ''groupe'' des gaz nobles car il est situé dans la {{18e|colonne}} du tableau périodique, mais pas à la ''famille'' des [[gaz noble]]s, car sa nature chimique est inconnue{{note|groupe=alpha|Il fort peu probable que l'oganesson soit gazeux à l'état standard<ref name="10.1021/jp050736o">
[[sk:Séria (periodická tabuľka)]]
{{Article
[[sv:Kemisk serie]]
| langue = en
[[th:อนุกรมเคมี]]
| nom1 = Clinton S. Nash
| titre = Atomic and Molecular Properties of Elements 112, 114, and 118
| périodique = The Journal of Physical Chemistry A
| volume = 109
| numéro = 15
| mois = avril
| année = 2005
| pages = 3493-3500
| url texte = http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/jp050736o
| consulté le = 3 mai 2017
| doi = 10.1021/jp050736o
| pmid = 16833687
| bibcode = 2005JPCA..109.3493N
}}</ref>, et il est probablement plus réactif chimiquement que le [[radon]].}}, et il n'est donc rangé dans aucune famille.

=== Variabilité selon les sources ===
{{Article connexe|métal pauvre|métalloïde}}

La définition de ces familles peut varier sensiblement selon les auteurs. C'est notamment le cas des [[Métal pauvre|métaux pauvres]] et des [[métalloïde]]s, dont l'identification repose sur les propriétés macroscopiques, lesquelles peuvent être ambiguës et dépendre des [[allotrope]]s considérés.

L'[[étain]], par exemple, présente une [[Phase (thermodynamique)|{{nobr|phase α}}]] grise de [[Système cristallin cubique|structure cubique]] de type [[Structure diamant|diamant]], stable aux basses températures, ayant des propriétés métalloïdes proches d'un [[non-métal]], ainsi qu'une {{nobr|phase β}} blanche de [[Système cristallin tétragonal|structure tétragonale]] ayant les propriétés d'un métal pauvre : cette phase étant stable à température ambiante, l'étain est généralement considéré comme un métal pauvre.

Le [[sélénium]] est généralement considéré comme un [[non-métal]], mais peut également être rangé parmi les métalloïdes en raison de ses propriétés [[Semiconducteur|semiconductrices]].

L'[[astate]] est un autre exemple d'élément dont le rangement dans une famille unique est délicat. Extrêmement instable{{note|groupe=alpha|Son [[isotope]] le plus stable se désintègre avec une [[période radioactive]] de {{unité/2|8.1|h}}.}}, il n'existe jamais en quantités macroscopiques{{note|groupe=alpha|Une quantité macroscopique d'astate serait vaporisée sous l'effet de la chaleur intense dégagée par la [[Radioactivité|désintégration]] de cette substance.}}, de sorte que les réactions chimiques de l'élément pur sont quasiment impossibles à observer, et ses propriétés physiques sont estimées par [[interpolation]] et [[extrapolation]] à partir d'autres éléments chimiques. Situé dans le ''groupe'' des halogènes, les propriétés chimiques de l'astate prolongent partiellement celles de la ''famille'' des halogènes — notamment sa [[chimie organique]] — tout en rappelant par certains aspects celles des métaux, tandis que ses propriétés physiques seraient davantage métalliques que celles de l'[[iode]], de sorte qu'on le range dans la famille des [[métalloïde]]s plutôt que dans celle des halogènes ; en toute rigueur, il conviendrait de le ranger ''à la fois'' parmi les halogènes et les métalloïdes.

=== Cas des éléments de transition ===
{{Article connexe|métal de transition}}

Les [[éléments du groupe 12]] ([[zinc]], [[cadmium]], [[Mercure (chimie)|mercure]] et [[copernicium]]) sont généralement rangés parmi les [[Métal de transition|métaux de transition]], bien que l'[[Union internationale de chimie pure et appliquée|UICPA]] les exclue de cette famille. En effet, selon l'UICPA<ref name="IUPAC Gold Book Transition Element"/>, un élément de transition est « un élément chimique dont les [[atome]]s ont une [[sous-couche électronique]] ''d'' incomplète, ou qui peuvent former des [[cation]]s dont la sous-couche électronique ''d'' est incomplète ».

Le copernicium répond peut-être à cette définition en raison d'effets [[relativiste]]s stabilisant les [[Orbitale atomique|orbitales]] 7s au détriment des orbitales 6d : l'ion Cn{{exp|2+}} aurait ainsi une configuration {{nobr|[Rn] 7s{{2}} 5f{{14}} 6d{{8}}}}, avec par conséquent une sous-couche 6d incomplète ; en [[solution aqueuse]], il serait peut-être à l'état d'oxydation +2, voire +4<ref name="10.1007/978-94-007-0211-0_14">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Darleane C. Hoffman, Diana M. Lee et Valeria Pershina
| titre = Transactinide Elements and Future Elements
| périodique = The Chemistry of the Actinide and Transactinide Elements
| année = 2011
| pages = 1652-1752
| url texte = https://link.springer.com/chapter/10.1007%2F1-4020-3598-5_14
| consulté le = 17 janvier 2017
| doi = 10.1007/978-94-007-0211-0_14
| bibcode = 2011tcot.book.1652H
| isbn = 978-94-007-0210-3
}}</ref>. En revanche, les trois autres éléments du groupe 12 présentent toujours une sous-couche d complète, de sorte qu'ils ne peuvent être considérés ''stricto sensu'' comme des éléments de transition{{note|groupe=alpha|L'appartenance formelle du [[Mercure (chimie)|mercure]] à la famille des [[Métal de transition|métaux de transition]] pourrait être établie par l'existence d'un composé à l'[[état d'oxydation]] supérieur à 2, mobilisant alors au moins un [[électron]] de la [[Sous-couche électronique|sous-couche]] 5''d''. C'est précisément le cas du [[fluorure de mercure(IV)]] {{formule chimique|HgF|4}}, à l'état d'oxydation +4, observé en 2007 dans une matrice [[Cryogénie|cryogénique]] de [[néon]] et d'[[argon]] à {{unité/2|4|K}}<ref name="10.1002/anie.200703710">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Xuefang Wang, Lester Andrews, Sebastian Riedel et Martin Kaupp
| titre = Mercury Is a Transition Metal: The First Experimental Evidence for {{formule chimique|HgF|4}}
| périodique = Angewandte Chemie International Edition
| volume = 46
| numéro = 44
| année = 2007
| pages = 8371-8375
| url texte = http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/anie.200703710/abstract
| consulté le = 16 janvier 2017
| doi = 10.1002/anie.200703710
| pmid = 17899620
}}</ref> ; ce composé n'a cependant pas été observé l'année suivante lors d'une expérience semblable<ref name="10.1039/B805608K">
{{Article
| langue = en
| nom1 = John F. Rooms, Antony V. Wilson, Ian Harvey, Adam J. Bridgemana et Nigel A. Young
| titre = Mercury–fluorine interactions: a matrix isolation investigation of Hg⋯{{formule chimique|F|2}}, {{formule chimique|HgF|2}} and {{formule chimique|HgF|4}} in argon matrices
| périodique = Physical ChemistryChemical Physics
| volume = 10
| numéro = 31
| jour = 21
| mois = août
| année = 2008
| pages = 4594-4605
| url texte = http://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2008/cp/b805608k#!divAbstract
| consulté le = 16 janvier 2017
| doi = 10.1039/B805608K
| pmid = 18665309
| bibcode = 2008PCCP...10.4594R
}}</ref>, tandis que certains auteurs soulignent que, n'étant observable que dans des conditions [[Thermodynamique hors équilibre|hors équilibre]]<ref name="10.1021/ed085p1182">
{{Article
| langue = en
| nom1 = William B. Jensen
| titre = Is Mercury Now a Transition Element?
| périodique = Journal of Chemical Education
| volume = 85
| numéro = 9
| mois = septembre
| année = 2008
| pages = 1182
| url texte = http://pubs.acs.org/doi/abs/10.1021/ed085p1182
| consulté le = 16 janvier 2017
| doi = 10.1021/ed085p1182
| bibcode = 2008JChEd..85.1182J
}}</ref>, il serait peu représentatif de la chimie de cet élément, qui devrait par conséquent être considéré comme un [[métal pauvre]].}}.

=== Cas des non-métaux ===
{{Article connexe|non-métal}}

La famille des [[Non-métal|non-métaux]] retenue ici est plus restrictive que la définition habituelle des non-métaux, qui englobe tous les éléments chimiques qui ne sont ni des métaux ni des métalloïdes, et inclut donc les halogènes et les gaz nobles. Elle correspond aux éléments parfois désignés collectivement de [[CHNOPS]] — notamment dans le domaine de l'[[exobiologie]]<ref name="10.1046/j.1468-4004.2000.41528.x">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Emma Newton, Howell G. M. Edwards, David Wynn-Williams et Julian A. Hiscox
| titre = Exobiological prospecting
| périodique = Astronomy & Geophysics
| volume = 41
| numéro = 5
| mois = octobre
| année = 2000
| pages = 28-39
| url texte = https://academic.oup.com/astrogeo/article/41/5/5.28/212704/Exobiological-prospecting
| consulté le = 3 mai 2017
| doi = 10.1046/j.1468-4004.2000.41528.x
| bibcode = 2000A&G....41e..28N
}}</ref> — c'est-à-dire le [[carbone]] C, l'[[hydrogène]] H, l'[[azote]] N, l'[[oxygène]] O, le [[phosphore]] P et le [[soufre]] S, auxquels on adjoint ici le [[sélénium]] Se : ce sont les éléments chimiques constitutifs de la [[matière organique]], parfois également appelés ''organogènes'' pour cette raison.

== Notes ==
{{Références|groupe=alpha}}

== Références ==
{{Références|taille=30}}

{{Tableau périodique (navigation)}}
{{Familles d'éléments chimiques (navigation)}}
{{Portail|chimie}}

[[Catégorie:Famille d'éléments chimiques|*]]

Dernière version du 9 mai 2024 à 09:56

Les éléments chimiques sont traditionnellement regroupés en ensembles plus ou moins formels en fonction des propriétés physiques et chimiques de leur corps simple à l'état standard. Certains de ces regroupements répondent à des définitions de l'UICPA, d'autres sont en usage chez les chimistes sans qu'une définition rigoureuse leur soit associée ; la liste des éléments qui les compose peut donc varier d'une source à l'autre.

Tableau périodique des éléments

Regroupements définis par l'UICPA[modifier | modifier le code]

Certaines colonnes du tableau périodique des éléments, appelées groupes, ont reçu des noms standard, dont certains sont toujours en usage tandis que d'autres sont tombés en désuétude — surtout en français, où l'on tend plutôt à désigner les groupes par leur numéro dans le tableau périodique plutôt que par leur nom. L'UICPA a défini certains de ces noms, ainsi que d'autres regroupements d'éléments chimiques, résumés dans le tableau ci-dessous[1] :

Nom du regroupement Éléments chimiques concernés
Métaux alcalins Éléments du groupe 1 du tableau périodique hormis l'hydrogène
Métaux alcalino-terreux Éléments du groupe 2 du tableau périodique
Pnictogènes Éléments du groupe 15 du tableau périodique
Chalcogènes Éléments du groupe 16 du tableau périodique
Halogènes Éléments du groupe 17 du tableau périodique
Gaz nobles Éléments du groupe 18 du tableau périodique
Lanthanoïdes Plus connus sous le nom de lanthanides, regroupant les éléments de numéro atomique allant de 57 à 71
Actinoïdes Plus connus sous le nom d'actinides, regroupant les éléments de numéro atomique allant de 89 à 103
Terres rares Scandium, yttrium et lanthanides
Éléments de transition Définition de l'UICPA[2] : « élément chimique dont les atomes ont une sous-couche électronique d incomplète, ou qui peuvent former des cations dont la sous-couche électronique d est incomplète. »

Regroupements informels[modifier | modifier le code]

Bien d'autres regroupements d'éléments chimiques sont en usage chez les chimistes et les physiciens des matériaux. On peut retenir par exemple les métaux, les métaux vrais (alcalins et alcalino-terreux, correspondant aux groupes 1 et 2 du tableau périodique), les métaux réfractaires, les métaux nobles, les platinoïdes (groupe du platine), les métaux lourds (techniquement appelés éléments-trace métalliques), les métaux de transition interne (lanthanides et actinides), les métalloïdes, les métaux pauvres, les non-métaux, les transuraniens, les transactinides, ou encore les superactinides. D'autres disciplines ont défini leurs propres typologies d'éléments chimiques, comme la classification géochimique des éléments, qui distingue les lithophiles, les sidérophiles, les chalcophiles et les atmophiles.

L'usage des chimistes ne suit pas nécessairement les recommandations de l'UICPA. Ainsi, la terminologie préconisée lanthanoïde et actinoïde n'est généralement pas employée, surtout en français, où l'on préfère les termes lanthanides et actinides ; l'origine de cette recommandation de l'UICPA provient de la confusion, en anglais, entre le suffixe -ide de ces familles d'éléments et le suffixe -ide propre aux anions en anglais (chloride pour chlorure, sulfide pour sulfure, etc.). De même, la définition des éléments de transition par l'UICPA exclut clairement le groupe 12, qui est pourtant très majoritairement inclus parmi les métaux de transition dans la plupart des manuels et des ouvrages universitaires.

Familles d'éléments chimiques[modifier | modifier le code]

Parmi toutes ces définitions et ces usages, qui peuvent parfois être incohérents entre eux, le consensus sur Wikipédia en français a retenu dix familles d'éléments chimiques, dont la définition n'a aucune prétention à l'universalité. Ce sont :

Les éléments dont la nature chimique est inconnue ne sont rangés dans aucune des dix familles définies ci-dessus : ce sont le meitnérium, le darmstadtium, le roentgenium, le nihonium, le flérovium, le moscovium, le livermorium, le tennesse et l'oganesson.

Différence entre familles et groupes[modifier | modifier le code]

Les familles retenues ici, si elles sont parfois homonymes d'un groupe du tableau périodique au sens de l'UICPA, ne sont cependant pas synonymes de ces groupes. En effet, les groupes sont les colonnes du tableau périodique, susceptibles par exemple de recevoir des éléments chimiques hypothétiques, comme ceux de la 8e période. Ainsi, l'élément 119 et l'élément 120 sont, par définition, des éléments des groupes 1 et 2 respectivement, mais ne sont pas pour autant un métal alcalin et un métal alcalino-terreux : leurs propriétés chimiques n'étant pas connues, puisqu'ils n'ont jamais été observés, ils ne peuvent être rangés dans une famille d'éléments chimiques. Par ailleurs, l'hydrogène appartient au groupe des métaux alcalins, mais pas à la famille des métaux alcalins : on le range dans la famille des non-métaux. De la même façon, l'oganesson appartient au groupe des gaz nobles car il est situé dans la 18e colonne du tableau périodique, mais pas à la famille des gaz nobles, car sa nature chimique est inconnue[a], et il n'est donc rangé dans aucune famille.

Variabilité selon les sources[modifier | modifier le code]

La définition de ces familles peut varier sensiblement selon les auteurs. C'est notamment le cas des métaux pauvres et des métalloïdes, dont l'identification repose sur les propriétés macroscopiques, lesquelles peuvent être ambiguës et dépendre des allotropes considérés.

L'étain, par exemple, présente une phase α grise de structure cubique de type diamant, stable aux basses températures, ayant des propriétés métalloïdes proches d'un non-métal, ainsi qu'une phase β blanche de structure tétragonale ayant les propriétés d'un métal pauvre : cette phase étant stable à température ambiante, l'étain est généralement considéré comme un métal pauvre.

Le sélénium est généralement considéré comme un non-métal, mais peut également être rangé parmi les métalloïdes en raison de ses propriétés semiconductrices.

L'astate est un autre exemple d'élément dont le rangement dans une famille unique est délicat. Extrêmement instable[b], il n'existe jamais en quantités macroscopiques[c], de sorte que les réactions chimiques de l'élément pur sont quasiment impossibles à observer, et ses propriétés physiques sont estimées par interpolation et extrapolation à partir d'autres éléments chimiques. Situé dans le groupe des halogènes, les propriétés chimiques de l'astate prolongent partiellement celles de la famille des halogènes — notamment sa chimie organique — tout en rappelant par certains aspects celles des métaux, tandis que ses propriétés physiques seraient davantage métalliques que celles de l'iode, de sorte qu'on le range dans la famille des métalloïdes plutôt que dans celle des halogènes ; en toute rigueur, il conviendrait de le ranger à la fois parmi les halogènes et les métalloïdes.

Cas des éléments de transition[modifier | modifier le code]

Les éléments du groupe 12 (zinc, cadmium, mercure et copernicium) sont généralement rangés parmi les métaux de transition, bien que l'UICPA les exclue de cette famille. En effet, selon l'UICPA[2], un élément de transition est « un élément chimique dont les atomes ont une sous-couche électronique d incomplète, ou qui peuvent former des cations dont la sous-couche électronique d est incomplète ».

Le copernicium répond peut-être à cette définition en raison d'effets relativistes stabilisant les orbitales 7s au détriment des orbitales 6d : l'ion Cn2+ aurait ainsi une configuration [Rn] 7s2 5f14 6d8, avec par conséquent une sous-couche 6d incomplète ; en solution aqueuse, il serait peut-être à l'état d'oxydation +2, voire +4[4]. En revanche, les trois autres éléments du groupe 12 présentent toujours une sous-couche d complète, de sorte qu'ils ne peuvent être considérés stricto sensu comme des éléments de transition[d].

Cas des non-métaux[modifier | modifier le code]

La famille des non-métaux retenue ici est plus restrictive que la définition habituelle des non-métaux, qui englobe tous les éléments chimiques qui ne sont ni des métaux ni des métalloïdes, et inclut donc les halogènes et les gaz nobles. Elle correspond aux éléments parfois désignés collectivement de CHNOPS — notamment dans le domaine de l'exobiologie[8] — c'est-à-dire le carbone C, l'hydrogène H, l'azote N, l'oxygène O, le phosphore P et le soufre S, auxquels on adjoint ici le sélénium Se : ce sont les éléments chimiques constitutifs de la matière organique, parfois également appelés organogènes pour cette raison.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il fort peu probable que l'oganesson soit gazeux à l'état standard[3], et il est probablement plus réactif chimiquement que le radon.
  2. Son isotope le plus stable se désintègre avec une période radioactive de 8,1 h.
  3. Une quantité macroscopique d'astate serait vaporisée sous l'effet de la chaleur intense dégagée par la désintégration de cette substance.
  4. L'appartenance formelle du mercure à la famille des métaux de transition pourrait être établie par l'existence d'un composé à l'état d'oxydation supérieur à 2, mobilisant alors au moins un électron de la sous-couche 5d. C'est précisément le cas du fluorure de mercure(IV) HgF4, à l'état d'oxydation +4, observé en 2007 dans une matrice cryogénique de néon et d'argon à 4 K[5] ; ce composé n'a cependant pas été observé l'année suivante lors d'une expérience semblable[6], tandis que certains auteurs soulignent que, n'étant observable que dans des conditions hors équilibre[7], il serait peu représentatif de la chimie de cet élément, qui devrait par conséquent être considéré comme un métal pauvre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Union internationale de chimie pure et appliquée, Nomenclature of Inorganic Chemistry : IUPAC Recommendations 2005, Cambridge, RSC–IUPAC, , 366 p. (ISBN 0-85404-438-8, lire en ligne [PDF]), p. 51.
  2. a et b (en) « transition element », IUPAC, Compendium of Chemical Terminology [« Gold Book »], Oxford, Blackwell Scientific Publications, 1997, version corrigée en ligne :  (2019-), 2e éd. (ISBN 0-9678550-9-8) :

    « Transition element: an element whose atom has an incomplete d sub-shell, or which can give rise to cations with an incomplete d sub-shell. »

  3. (en) Clinton S. Nash, « Atomic and Molecular Properties of Elements 112, 114, and 118 », The Journal of Physical Chemistry A, vol. 109, no 15,‎ , p. 3493-3500 (PMID 16833687, DOI 10.1021/jp050736o, Bibcode 2005JPCA..109.3493N, lire en ligne)
  4. (en) Darleane C. Hoffman, Diana M. Lee et Valeria Pershina, « Transactinide Elements and Future Elements », The Chemistry of the Actinide and Transactinide Elements,‎ , p. 1652-1752 (ISBN 978-94-007-0210-3, DOI 10.1007/978-94-007-0211-0_14, Bibcode 2011tcot.book.1652H, lire en ligne)
  5. (en) Xuefang Wang, Lester Andrews, Sebastian Riedel et Martin Kaupp, « Mercury Is a Transition Metal: The First Experimental Evidence for HgF4 », Angewandte Chemie International Edition, vol. 46, no 44,‎ , p. 8371-8375 (PMID 17899620, DOI 10.1002/anie.200703710, lire en ligne)
  6. (en) John F. Rooms, Antony V. Wilson, Ian Harvey, Adam J. Bridgemana et Nigel A. Young, « Mercury–fluorine interactions: a matrix isolation investigation of Hg⋯F2, HgF2 and HgF4 in argon matrices », Physical ChemistryChemical Physics, vol. 10, no 31,‎ , p. 4594-4605 (PMID 18665309, DOI 10.1039/B805608K, Bibcode 2008PCCP...10.4594R, lire en ligne)
  7. (en) William B. Jensen, « Is Mercury Now a Transition Element? », Journal of Chemical Education, vol. 85, no 9,‎ , p. 1182 (DOI 10.1021/ed085p1182, Bibcode 2008JChEd..85.1182J, lire en ligne)
  8. (en) Emma Newton, Howell G. M. Edwards, David Wynn-Williams et Julian A. Hiscox, « Exobiological prospecting », Astronomy & Geophysics, vol. 41, no 5,‎ , p. 28-39 (DOI 10.1046/j.1468-4004.2000.41528.x, Bibcode 2000A&G....41e..28N, lire en ligne)


  1 2                               3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1  H     He
2  Li Be   B C N O F Ne
3  Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4  K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5  Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6  Cs Ba   La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7  Fr Ra   Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
8  119 120 *    
  * 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142  


Métaux alcalins Métaux alcalino-terreux Lanthanides Métaux de transition Métaux pauvres Métalloïdes Non-métaux Halogènes Gaz nobles Éléments non classés
Actinides
Superactinides