« Élections législatives cambodgiennes de 1972 » : différence entre les versions

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Après des élections présidentielles qui virent la victoire du maréchal Lon Nol, les Cambodgiens devaient retourner aux urnes le {{date|3|septembre|1972}}, pour '''choisir une nouvelle assemblée'''.


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Les '''élections législatives cambodgiennes de 1972''' se déroulent le {{date|3|septembre|1972}}. Les Cambodgiens sont appelés à retourner aux urnes à la suite de l'[[Élection présidentielle cambodgienne de 1972|élection présidentielle de juin]], ayant vu la victoire du maréchal Lon Nol.


== Contexte ==
Pour ces élections législatives, [[Lon Nol]], qui regrettait que le scrutin présidentiel n’ait pas donné lieu à un plébiscite {{citation|sihanoukien}}, changea la loi électorale avec l’aide de son frère, le colonel Lon Non. La capitale cambodgienne, qui avait majoritairement voté contre le maréchal se retrouvait désavantagée au profit de secteurs qui en fait n’étaient plus sous domination républicaine et dont l’électorat se limitait de ce fait aux réfugiés des camps contrôlés par l’armée. De plus, l’assemblée fut étendue de 82 à 126 sièges pour tenir compte de la croissance démographique, mais en occultant que les bureaux de vote ne seraient pas accessibles à une partie importante de la population<ref name="CHANDLER 1993 tToCHPWaRSN P222">{{The Tragedy of Cambodian History: Politics, War, and Revolution Since 1945| id = Chandler1993 | numéro chapitre = 6 | titre chapitre = Sliding toward Chaos 1970 - 1975 | passage = 222}}</ref>.
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Les militants des trois figures marquantes de la république s’organisaient en partis politiques pour pouvoir se présenter devant les électeurs. [[In Tam]] concourrait sous la bannière d’une réincarnation du {{Traduction|langue=km|Prachéathipatei|[[Parti démocrate (Cambodge)|parti démocrate]]}}, alors que les fidèles de [[Sisowath Sirik Matak|Sirik Matak]] se regroupaient au sein du {{Traduction|langue=km|Sathéaranak Rath|parti Républicain}}. Une troisième formation, le {{Traduction|langue=km|Sangkum Sathéaranak Rath|parti socio-républicain}}, officiellement créé par [[Lon Non]], apparaissait rapidement comme le parti du [[Lon Nol|maréchal-président]] bien que celui-ci se soit déclaré au-dessus des partis. Enfin deux petits partis, le {{Traduction|langue=km|Pracheachon|parti du peuple}}, qui n’avait rien à voir avec l’ancienne vitrine légale du [[parti communiste du Kampuchéa]], et {{Traduction|langue=km|Sattrey|parti des femmes}} apparaissaient pour beaucoup d’observateurs comme des créations de Lon Non afin de diviser l’opposition. Très vite, la campagne électorale se limita à des échanges d’attaques personnelles par le biais des organes de presses des différentes factions<ref name="CHANTRABOT 1991 lRK P53">{{La République khmère | partie = I | numéro chapitre = 4 | titre chapitre = Institutions et Réalités politiques - Le maréchal et le prince | passage = 53}}</ref>.
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Au bout d’un moment, il apparaissait clair que le scrutin avait toutes les chances d’être émaillé d’irrégularités visant, avec le soutien de l’armée, à assurer la victoire du parti présidentiel. Les deux principales formations d'opposition décidèrent en conséquence de se retirer de la course et seules 10 circonscriptions présentèrent plusieurs candidats. Il s'ensuivit une victoire écrasante du parti socio-républicain. Dans les bureaux où l’opposition semble avoir gagné la majorité, des bulletins furent détruits alors que quelques-uns des adversaires du régime furent emprisonnés pendant le scrutin<ref name="PEH 2013 lDSEaC P58">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Peh |nom1=Buntong |titre=Le développement socio-économique au Cambodge |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |collection=Points sur l’Asie |année=15 février 2013 |pages totales=338 |passage=58 |isbn=978-2-336-29045-4 |présentation en ligne=http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39589}}</ref>.
Au bout d’un moment, il apparaissait clair que le scrutin avait toutes les chances d’être émaillé d’irrégularités visant, avec le soutien de l’armée, à assurer la victoire du parti présidentiel. Les deux principales formations d'opposition décidèrent en conséquence de se retirer de la course et seules 10 circonscriptions présentèrent plusieurs candidats. Il s'ensuivit une victoire écrasante du parti socio-républicain. Dans les bureaux où l’opposition semble avoir gagné la majorité, des bulletins furent détruits alors que quelques-uns des adversaires du régime furent emprisonnés pendant le scrutin<ref name="PEH 2013 lDSEaC P58">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Peh |nom1=Buntong |titre=Le développement socio-économique au Cambodge |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |collection=Points sur l’Asie |année=15 février 2013 |pages totales=338 |passage=58 |isbn=978-2-336-29045-4 |présentation en ligne=http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39589}}</ref>.


== Résultats ==
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|+Résultats des élections<br>législatives cambodgiennes de 1972<ref>{{Lien web |titre=IPU PARLINE database: KHMER REPUBLIC, ELECTIONS IN 1972 |url=http://archive.ipu.org/parline-e/reports/arc/KHMER_REPUBLIC_1972_E.PDF |site=archive.ipu.org |consulté le=2022-02-26}}</ref>
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Dernière version du 9 mai 2024 à 22:08

Élections législatives cambodgiennes de 1972
126 sièges de l'Assemblée nationale
Voir et modifier les données sur Wikidata
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 686 900
Votants 1 325 559
78,58 %
Votes exprimés 1 317 061
Blancs et nuls 8 498
Parti social républicain – Lon Nol
Voix 1 304 207
99,02 %
Sièges obtenus 126
Pracheachon
Voix 12 854
0,98 %
Sièges obtenus 0
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
  • Parti social républicain (126)

Les élections législatives cambodgiennes de 1972 se déroulent le . Les Cambodgiens sont appelés à retourner aux urnes à la suite de l'élection présidentielle de juin, ayant vu la victoire du maréchal Lon Nol.

Contexte[modifier | modifier le code]

Pour ces élections législatives, Lon Nol, qui regrettait que le scrutin présidentiel n’ait pas donné lieu à un plébiscite « sihanoukien », changea la loi électorale avec l’aide de son frère, le colonel Lon Non. La capitale cambodgienne, qui avait majoritairement voté contre le maréchal se retrouvait désavantagée au profit de secteurs qui en fait n’étaient plus sous domination républicaine et dont l’électorat se limitait de ce fait aux réfugiés des camps contrôlés par l’armée. De plus, l’assemblée fut étendue de 82 à 126 sièges pour tenir compte de la croissance démographique, mais en occultant que les bureaux de vote ne seraient pas accessibles à une partie importante de la population[1].

Les militants des trois figures marquantes de la république s’organisaient en partis politiques pour pouvoir se présenter devant les électeurs. In Tam concourait sous la bannière d’une réincarnation du Prachéathipatei (« parti démocrate »), alors que les fidèles de Sirik Matak se regroupaient au sein du Sathéaranak Rath (« parti Républicain »). Une troisième formation, le Sangkum Sathéaranak Rath (« parti socio-républicain »), officiellement créé par Lon Non, apparaissait rapidement comme le parti du maréchal-président bien que celui-ci se soit déclaré au-dessus des partis. Enfin deux petits partis, le Pracheachon (« parti du peuple »), qui n’avait rien à voir avec l’ancienne vitrine légale du parti communiste du Kampuchéa, et Sattrey (« parti des femmes ») apparaissaient pour beaucoup d’observateurs comme des créations de Lon Non afin de diviser l’opposition. Très vite, la campagne électorale se limita à des échanges d’attaques personnelles par le biais des organes de presse des différentes factions[2].

Au bout d’un moment, il apparaissait clair que le scrutin avait toutes les chances d’être émaillé d’irrégularités visant, avec le soutien de l’armée, à assurer la victoire du parti présidentiel. Les deux principales formations d'opposition décidèrent en conséquence de se retirer de la course et seules 10 circonscriptions présentèrent plusieurs candidats. Il s'ensuivit une victoire écrasante du parti socio-républicain. Dans les bureaux où l’opposition semble avoir gagné la majorité, des bulletins furent détruits alors que quelques-uns des adversaires du régime furent emprisonnés pendant le scrutin[3].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections
législatives cambodgiennes de 1972[4]
Parti Voix % Sièges +/-
Parti social républicain 1 304 207 99,02 126 Nv.
Pracheachon 12 854 0,98 0 en stagnation
Suffrages exprimés 1 317 061 99,36
Votes blancs et invalides 8 498 0,64
Total 1 325 559 100 126 en augmentation 44
Abstention 361 341 21,42
Inscrits / participation 1 686 900 78,58


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 6 (« Sliding toward Chaos 1970 - 1975 »), p. 222
  2. Ros Chantrabot, La République khmère : 1970-1975, L'Harmattan, , 216 p. (ISBN 9782738419309), partie I, chap. 4 (« Institutions et Réalités politiques - Le maréchal et le prince »), p. 53
  3. Peh Buntong, Le développement socio-économique au Cambodge, Paris, L'Harmattan, coll. « Points sur l’Asie », , 338 p. (ISBN 978-2-336-29045-4, présentation en ligne), p. 58
  4. « IPU PARLINE database: KHMER REPUBLIC, ELECTIONS IN 1972 », sur archive.ipu.org (consulté le )