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'''Françoise Mignot''' (parfois prénommée '''Claudine Françoise''' ou '''Marie''', ou sous diverses combinaisons de deux ou trois de ces prénoms), née à [[Grenoble]] ou près de Grenoble ([[province du Dauphiné]]) le {{date de naissance-|20 janvier 1624}}, morte à [[Paris]] le {{date de décès-|30 novembre 1711|20 janvier 1624}}, est une femme du peuple mariée successivement avec un conseiller du roi trésorier du Dauphiné, puis un duc [[maréchal de France]], et enfin avec un ancien [[Liste_des_souverains_de_Pologne#Rois_élus_(1572-1795)|roi élu de Pologne]]{{sfn|Borel|1846|p=17-27}}{{,}}<ref name="rogloAsc">{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Base généalogique Roglo |titre=Ascendants de Françoise Marie Mignot |url=http://roglo5.roglo.eu/roglo?lang=fr&m=A&p=francoise+marie&n=mignot&sosab=10&t=G&siblings=on&rel=on&witn=on¬es=on&src=on&inline=on&comm=on&bd=0&evt=on&v=3 |site=roglo5.roglo.eu |consulté le=7 mai 2024 }}.</ref>.
'''Françoise Mignot''' (parfois prénommée '''Claudine Françoise''' ou '''Marie''', ou sous diverses combinaisons de deux ou trois de ces prénoms), née à [[Grenoble]] ou près de Grenoble ([[province du Dauphiné]]) le {{date de naissance-|20 janvier 1624}}, morte à [[Paris]] le {{date de décès-|30 novembre 1711|20 janvier 1624}}, est une femme du peuple mariée successivement avec un conseiller du roi trésorier du Dauphiné, puis un duc [[maréchal de France]], et enfin avec un ancien [[Liste_des_souverains_de_Pologne#Rois_élus_(1572-1795)|roi élu de Pologne]]{{sfn|Borel|1846|p=17-27}}{{,}}<ref name="rogloAsc">{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Base généalogique Roglo |titre=Ascendants de Françoise Marie Mignot |url=http://roglo5.roglo.eu/roglo?lang=fr&m=A&p=francoise+marie&n=mignot&sosab=10&t=G&siblings=on&rel=on&witn=on¬es=on&src=on&inline=on&comm=on&bd=0&evt=on&v=3 |site=roglo5.roglo.eu |consulté le=7 mai 2024 }}.</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
Elle est baptisée, et vraisemblablement née<ref group="N">Selon Borel d'Hauterive, Françoise serait née à Meylan, hameau du Bachet (Bachais), village proche de Grenoble.</ref>, en janvier 1624, dans la paroisse Saint-Hugues et Saint-Jean de Grenoble, de Humbert Mignot, marchand mercier à Grenoble, et de Hélène Simonet, herbière{{sfn|Borel|1846|p=17, 19}}.
Elle est baptisée, et vraisemblablement née<ref group="N">Selon Borel d'Hauterive, Françoise serait née à Meylan, hameau du Bachet (Bachais), village proche de Grenoble.</ref>, en janvier 1624, dans la paroisse Saint-Hugues et Saint-Jean de Grenoble, de Humbert Mignot, marchand mercier à Grenoble, et de Hélène Simonet, herbière<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Archives de l'Isère |titre=État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. |sous-titre=Baptêmes 1622-1625 |description=Acte de baptême de Françoise Mignot (avec mention marginale « Madame la Mareschalle de L'Hospital ») |url=http://archivesenligne.archives-isere.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/561029/484590:539196:548568:561029/864/1152 |série=9NUM/AC185/15 |site=archivesenligne.archives-isere.fr |consulté le=8 mai 2024 |page=67 }}.</ref>{{,}}{{sfn|Borel|1846|p=17, 19}}.


=== Premier mariage ===
=== Premier mariage ===
En 1640, alors qu'elle travaille comme [[wikt:lingère|lingère]] dans la boutique de ses parents, elle est remarquée par le valet et secrétaire de Pierre de Portes, alias Pierre d'Amblérieu, quinquagénaire, trésorier et conseiller du roi ([[Louis XIII]]), lequel valet la demande en mariage, avant de se raviser. La mère et la fille vont chercher recours auprès du trésorier, qui propose alors de se substituer à son secrétaire{{sfn|Fonvieille|1975|p=80-82}}. Le mariage est célébré le {{date-|29 décembre 1640}} en la chapelle Notre-Dame de l'église des pères capucins de Grenoble<ref group="N">Pour la circonstance, elle est désignée « damoyselle » dans son acte de mariage, qu'elle signe, d'une écriture soignée, fait assez rare à l'époque pour une femme non noble.</ref>. Le couple, en raison de l'écart d'âge et de rang social, est l'objet de diverses railleries. Son époux prend soin néanmoins de parfaire son éducation, notamment en bonnes manières, en écriture et en géographie{{sfn|Fonvieille|1975|p=83}}. Au moins un fils naît en 1642 de cette union, mais il ne vit pas longtemps{{sfn|Borel|1846|p=19}}. Pierre de Portes meurt à Grenoble le {{date-|20 août 1652}}<ref name="rogloAsc"/>. Son testament, très favorable envers son épouse, étant attaqué par ses deux frères, Françoise Mignot décide, sur le conseil et munie d'une lettre de recommandation d'un ecclésiastique ami, de monter à Paris défendre sa cause.
En 1640, alors qu'elle travaille comme [[wikt:lingère|lingère]] dans la boutique de ses parents, elle est remarquée par le valet et secrétaire de Pierre de Portes, seigneur d'Amblérieu, quinquagénaire, trésorier et conseiller du roi ([[Louis XIII]]), lequel valet la demande en mariage, avant de se raviser. La mère et la fille vont chercher recours auprès du trésorier, qui propose alors de se substituer à son secrétaire{{sfn|Fonvieille|1975|p=80-82}}. Le mariage est célébré le {{date-|29 décembre 1640}} en la chapelle Notre-Dame de l'église des pères capucins de Grenoble<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Archives de l'Isère |titre=État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. |sous-titre=Mariages 1640-1645 |description=Acte de mariage de « noble Pierre de Portes » avec « damoyselle Françoyse Mignot » |url=http://archivesenligne.archives-isere.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/560964/484590:539196:548567:560964/864/1152 |série=9NUM/AC185/23 |site=archivesenligne.archives-isere.fr |consulté le=8 mai 2024 |page=29 }}.</ref>{{,}}<ref group="N">Pour la circonstance, elle est désignée « damoyselle » dans son acte de mariage, qu'elle signe, d'une écriture soignée, fait assez rare à l'époque pour une jeune femme non noble.</ref>. Le couple, en raison de l'écart d'âge et de rang social, est l'objet de diverses railleries. Son époux prend soin néanmoins de parfaire son éducation, notamment en bonnes manières, en écriture et en géographie{{sfn|Fonvieille|1975|p=83}}. Au moins un fils, prénommé Louis, naît le {{date-|11 mars 1642}} de cette union<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Archives de l'Isère |titre=État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. |sous-titre=Baptêmes 1637-1643 |description=Acte de baptême de Louis de Portes fils de noble Pierre de Portes |url=http://archivesenligne.archives-isere.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/560965/484590:539196:548568:560965/864/1152 |série=9NUM/AC185/22 |site=archivesenligne.archives-isere.fr |consulté le=8 mai 2024 |page=363 }}.</ref>, mais il ne vit pas longtemps{{sfn|Borel|1846|p=19}}. Pierre de Portes meurt à Grenoble le {{date-|20 août 1652}}<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=Archives de l'Isère |titre=État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. |sous-titre=Sépultures 1650-1667 |description=Acte de sépulture de noble Pierre de Portes |url=http://archivesenligne.archives-isere.fr/mdr/index.php/docnumViewer/calculHierarchieDocNum/560950/484590:539196:548566:560950/864/1152 |série=9NUM/AC185/35 |site=archivesenligne.archives-isere.fr |consulté le=8 mai 2024 |page=31 }}.</ref>{{,}}<ref name="rogloAsc"/>. Son testament, très favorable envers son épouse, étant attaqué par ses deux frères, Françoise Mignot décide, sur le conseil et munie d'une lettre de recommandation d'un ecclésiastique ami, de monter à Paris défendre sa cause.


=== Deuxième mariage ===
=== Deuxième mariage ===
Dans ce but, on lui propose alors un mariage avec l'intendant du maréchal de France [[François de L'Hospital]]. L'intendant fait savoir son accord, et présente sa future à son seigneur le maréchal, qui la trouve digne d'être sa propre épouse. Ce septuagénaire, veuf depuis 1651 de [[Charlotte des Essarts]], une des favorites du roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], hâte le pas et le {{date-|25 août 1653}} Françoise Mignot devient Madame la Maréchale de L'Hospital{{sfn|Fonvieille|1975|p=85-88}}. Un fils leur naît neuf mois après, mais il meurt en bas âge. Grâce aux libéralités de son époux, la Maréchale mène grand train, à Paris et à Versailles, ce qui provoque les quolibets des [[wikt:billettiste|billettiste]]s et des envieux{{sfn|Fonvieille|1975|p=89-92}}.
Dans ce but, on lui propose alors un mariage avec l'intendant du maréchal de France [[François de L'Hospital]] duc de [[Rosnay-l'Hôpital|Rosnay]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Correspondance de Pierre Bayle |sous-titre=janvier 1699 –décembre 1702. Lettres 1406-1590 |tome=XII |lieu=Oxford |éditeur=[[Voltaire Foundation]] |année=2015 |isbn=9780729410281 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/280667466_Correspondance_de_Pierre_Bayle_Tome_douzieme_Janvier_1699-decembre_1702_lettres_1406_-_1590 |format électronique=pdf |consulté le=9 mai 2024 |passage=186 (Lettre 1477) }}.</ref>. L'intendant fait savoir son accord, et présente sa future à son seigneur le maréchal, qui la trouve digne d'être sa propre épouse. Ce septuagénaire, veuf depuis 1651 de [[Charlotte des Essarts]], une des favorites du roi [[Henri IV (roi de France)|Henri IV]], hâte le pas et le {{date-|25 août 1653}} Françoise Mignot devient Madame la Maréchale de L'Hospital{{sfn|Fonvieille|1975|p=85-88}}. Un fils leur naît neuf mois après, mais il meurt en bas âge. Grâce aux libéralités de son époux, la Maréchale mène grand train, à Paris et à Versailles, ce qui provoque les quolibets des [[wikt:billettiste|billettiste]]s et des envieux{{sfn|Fonvieille|1975|p=89-92}}.


Après la mort de son époux le {{date-|20 avril 1660}} à l'âge de {{nobr|77 ans}}, elle reste à Paris. On lui prête alors de nombreux amants, et elle attire de nouveau sur elle les railleries. Étant entrée en contact avec le juriste [[Denis Talon]] pour défendre ses affaires, et pensant peut-être lui rendre service, elle entreprend de s'introduire dans l'instruction du procès lancé contre [[Nicolas Fouquet|Fouquet]] par [[Louis XIV]] à l'instigation de [[Jules Mazarin|Mazarin]] puis [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], et dont Denis Talon est le procureur général. Elle lui fournit, ainsi qu'à Colbert, des informations qu'elle tenait probablement de son défunt mari, jusqu'à ce que Louis XIV lui commande de se retirer de cette affaire{{sfn|Fonvieille|1975|p=94-97}}.
Après la mort de son époux le {{date-|20 avril 1660}} à l'âge de {{nobr|77 ans}}, elle reste à Paris. On lui prête alors de nombreux amants, et elle attire de nouveau sur elle les railleries. Étant entrée en contact avec le juriste [[Denis Talon]] pour défendre ses affaires, et pensant peut-être lui rendre service<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=Correspondance de Pierre Bayle |sous-titre=janvier 1699 –décembre 1702. Lettres 1406-1590 |tome=XII |lieu=Oxford |éditeur=[[Voltaire Foundation]] |année=2015 |isbn=9780729410281 |lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/280667466_Correspondance_de_Pierre_Bayle_Tome_douzieme_Janvier_1699-decembre_1702_lettres_1406_-_1590 |format électronique=pdf |consulté le=9 mai 2024 |passage=195 (Lettre 1481) }}.</ref>, elle entreprend de s'introduire dans l'instruction du procès lancé contre [[Nicolas Fouquet|Fouquet]] par [[Louis XIV]] à l'instigation de [[Jules Mazarin|Mazarin]] puis [[Jean-Baptiste Colbert|Colbert]], et dont Denis Talon est le procureur général. Elle lui fournit, ainsi qu'à Colbert, des informations qu'elle tenait probablement de son défunt mari, jusqu'à ce que Louis XIV lui commande de se retirer de cette affaire{{sfn|Fonvieille|1975|p=94-97}}.


=== Troisième mariage ===
=== Troisième mariage ===
Louis XIV et son conseil tenaient à ce que le roi élu de Pologne soit un ami de la France<ref group="N">De 1569 à 1795, la Pologne forme avec la Lituanie la [[république des Deux Nations]], monarchie élective.</ref>, de façon à cerner les états autrichiens. Malheureusement, lorsque le roi [[Jean II Casimir Vasa]], veuf et lassé du pouvoir<ref group="N">Son épouse, [[Louise-Marie de Gonzague]] était française.</ref>, abdique en 1668, c'est un partisan de la [[Maison de Habsbourg|maison d'Autriche]] qui est élu. Pour préparer l'élection suivante, Colbert décide d'accueillir {{nobr|Jean II Casimir}} en France, où il devient [[abbé]] [[Régime de la commende|commendataire]] de plusieurs abbayes, dont l'[[abbaye de Saint-Germain-des-Prés]] de Paris. Cette fonction n'obligeant pas au célibat, on lui présente de nombreuses femmes, dont Madame la Maréchale de L'Hospital, veuve depuis plusieurs années, qui a sa préférence<ref group="N">Selon quelques sources, ils auraient eu en 1670 une fille illégitime, Marie Catherine Vasa, décédée après le {{date-|12 décembre 1672}}, date de testament de son père.</ref>. Le mariage, tenu secret quoique célébré dans les règles, a lieu le {{date-|14 septembre 1672}} à Paris : les époux ont alors respectivement 63 et {{nobr|48 ans}}. Mais Françoise Mignot n'aura été [[Consort (monarchie)|reine consort]] de Pologne<ref group="N">Peut-on la qualifier ainsi, vu que {{nobr|Jean II Casimir}} avait abdiqué ?</ref> que trois mois, puisque son troisième mari meurt à Nevers le {{date-|16 décembre 1672}}{{sfn|Fonvieille|1975|p=97-99}}{{,}}<ref name="rogloAsc"/>.
Louis XIV et son conseil tenaient à ce que le roi élu de Pologne soit un ami de la France<ref group="N">De 1569 à 1795, la Pologne forme avec la Lituanie la [[république des Deux Nations]], monarchie élective.</ref>, de façon à cerner les états autrichiens. Cependant, lorsque le roi [[Jean II Casimir Vasa]], veuf et lassé du pouvoir<ref group="N">Son épouse, [[Louise-Marie de Gonzague]] était française.</ref>, abdique en 1668, c'est un partisan de la [[Maison de Habsbourg|maison d'Autriche]] qui est élu. Pour préparer l'élection suivante, Colbert décide d'accueillir {{nobr|Jean II Casimir}} en France, où il est nommé [[Régime de la commende|abbé commendataire]] de plusieurs abbayes, dont l'[[abbaye de Saint-Germain-des-Prés]] de Paris. Cette fonction n'obligeant pas au célibat, on lui présente de nombreuses femmes, dont Madame la Maréchale de L'Hospital, veuve depuis plusieurs années, qui a sa préférence. Selon un généalogiste polonais, ils auraient eu une fille, {{Lien|Marie Catherine Vasa}}, née en 1670 hors mariage, mais reconnue par son père dans son testament du {{date-|12 décembre 1672}}<ref>{{Ouvrage |langue=pl |auteur1=Zygmunt Wdowiszewski |titre=Genealogia Jagiellonów i Domu Wazów w Polsce |traduction titre=Généalogie de la dynastie Jagellon et de la maison Vasa en Pologne |lieu=Kraków |éditeur=Avalon |année=2005 |isbn=9788391849729 |oclc=69468579 |consulté le=9 mai 2024 }}.</ref>. Le mariage, tenu secret quoique célébré dans les règles, a lieu le {{date-|14 septembre 1672}} à Paris : les époux ont alors respectivement 63 et {{nobr|48 ans}}. Mais Françoise Mignot n'aura été [[Mariage morganatique|reine morganatique]] de Pologne<ref group="N">Peut-on la qualifier ainsi, vu que {{nobr|Jean II Casimir}} avait abdiqué ?</ref> que trois mois, puisque son troisième mari meurt à Nevers le {{date-|16 décembre 1672}}{{sfn|Fonvieille|1975|p=97-99}}{{,}}<ref name="rogloAsc"/>.
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Fichier:Mignard Portrait of a woman in Polish costume.jpg|<small><center>[[Pierre Mignard]]. Portrait d'une femme en costume polonais, très probablement<br>Françoise Mignot</center></small>
Fichier: F3347 Paris VI eglise St-Germain cenotaphe Jean II Casimir Vasa rwk.jpg|<small><center>Cénotaphe de Jean II Casimir Vasa, roi de Pologne, en l'abbatiale Saint-Germain-des-Prés de Paris</center></small>
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=== Fin de vie ===
=== Fin de vie ===
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Son parcours de vie a fait l'objet de nombreux ouvrages :
Son parcours de vie a fait l'objet de nombreux ouvrages :
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[André Borel d'Hauterive]] |auteur2=MM. Champollion-Figeac |directeur2=oui |titre=Album historique, archéologique et nobiliaire du Dauphiné |année=1846-1847 |oclc=491483750 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t53937014/f31 |consulté le=7 mai 2024 |passage=17-27 |plume=oui }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[André Borel d'Hauterive]] |auteur2=MM. Champollion-Figeac |directeur2=oui |titre=Album historique, archéologique et nobiliaire du Dauphiné |année=1846-1847 |oclc=491483750 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t53937014/f31 |consulté le=7 mai 2024 |passage=17-27 |plume=oui }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[René Fonvieille]] |titre=Histoires d'amour des provinces de France |sous-titre=Le Dauphiné |tome=II |titre volume= |lieu= |éditeur=[[Presses de la Cité]] |année=1975 |oclc=38122173 |consulté le=7 mai 2024 |passage=80-102 |plume=oui }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[René Fonvieille]] |titre=Histoires d'amour des provinces de France |sous-titre=Le Dauphiné |tome=II |éditeur=[[Presses de la Cité]] |année=1975 |oclc=38122173 |consulté le=7 mai 2024 |passage=80-102 |plume=oui }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Daniel Dumas |auteur2=Claude Muller |auteur3=Georges Salamand |titre=101 personnages célèbres de Grésivaudan |éditeur=CMP |année=1999 |isbn=9782951453609 |oclc=45870271 |bnf=370897708 |lire en ligne=https://www.samuelhuet.com/graisivaudan/mignot/mignot.html |consulté le=7 mai 2024 |passage=Fiche N°60 (Françoise Mignot) }}.
* {{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Daniel Dumas |auteur2=Claude Muller |auteur3=Georges Salamand |titre=101 personnages célèbres de Grésivaudan |éditeur=CMP |année=1999 |isbn=9782951453609 |oclc=45870271 |bnf=370897708 |lire en ligne=https://www.samuelhuet.com/graisivaudan/mignot/mignot.html |consulté le=7 mai 2024 |passage=Fiche N°60 (Françoise Mignot) }}.


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* {{Lien web |langue=fr |auteur1=[[Jean-François Bayard]] |auteur2=[[Paul Duport]] |titre=Marie Mignot |description=Pièce de Théâtre |nature document=Livret (1838) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3048606q |site=gallica.bnf.fr |année=1829 |consulté le=7 mai 2024 }}.
* {{Lien web |langue=fr |auteur1=[[Jean-François Bayard]] |auteur2=[[Paul Duport]] |titre=Marie Mignot |description=Pièce de Théâtre |nature document=Livret (1838) |url=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3048606q |site=gallica.bnf.fr |année=1829 |consulté le=7 mai 2024 }}.


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{{Portail|XVIIe siècle|XVIIIe siècle|France du Grand Siècle|Dauphiné|Grenoble}}


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[[Catégorie:Naissance en janvier 1624]]
[[Catégorie:Naissance en janvier 1624]]
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[[Catégorie:Décès à Paris]]
[[Catégorie:Décès à Paris]]

Version du 10 mai 2024 à 09:55

Françoise Mignot
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 87 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Conjoints

Françoise Mignot (parfois prénommée Claudine Françoise ou Marie, ou sous diverses combinaisons de deux ou trois de ces prénoms), née à Grenoble ou près de Grenoble (province du Dauphiné) le , morte à Paris le (à 87 ans), est une femme du peuple mariée successivement avec un conseiller du roi trésorier du Dauphiné, puis un duc maréchal de France, et enfin avec un ancien roi élu de Pologne[1],[2].

Biographie

Elle est baptisée, et vraisemblablement née[N 1], en janvier 1624, dans la paroisse Saint-Hugues et Saint-Jean de Grenoble, de Humbert Mignot, marchand mercier à Grenoble, et de Hélène Simonet, herbière[3],[4].

Premier mariage

En 1640, alors qu'elle travaille comme lingère dans la boutique de ses parents, elle est remarquée par le valet et secrétaire de Pierre de Portes, seigneur d'Amblérieu, quinquagénaire, trésorier et conseiller du roi (Louis XIII), lequel valet la demande en mariage, avant de se raviser. La mère et la fille vont chercher recours auprès du trésorier, qui propose alors de se substituer à son secrétaire[5]. Le mariage est célébré le en la chapelle Notre-Dame de l'église des pères capucins de Grenoble[6],[N 2]. Le couple, en raison de l'écart d'âge et de rang social, est l'objet de diverses railleries. Son époux prend soin néanmoins de parfaire son éducation, notamment en bonnes manières, en écriture et en géographie[7]. Au moins un fils, prénommé Louis, naît le de cette union[8], mais il ne vit pas longtemps[9]. Pierre de Portes meurt à Grenoble le [10],[2]. Son testament, très favorable envers son épouse, étant attaqué par ses deux frères, Françoise Mignot décide, sur le conseil et munie d'une lettre de recommandation d'un ecclésiastique ami, de monter à Paris défendre sa cause.

Deuxième mariage

Dans ce but, on lui propose alors un mariage avec l'intendant du maréchal de France François de L'Hospital duc de Rosnay[11]. L'intendant fait savoir son accord, et présente sa future à son seigneur le maréchal, qui la trouve digne d'être sa propre épouse. Ce septuagénaire, veuf depuis 1651 de Charlotte des Essarts, une des favorites du roi Henri IV, hâte le pas et le Françoise Mignot devient Madame la Maréchale de L'Hospital[12]. Un fils leur naît neuf mois après, mais il meurt en bas âge. Grâce aux libéralités de son époux, la Maréchale mène grand train, à Paris et à Versailles, ce qui provoque les quolibets des billettistes et des envieux[13].

Après la mort de son époux le à l'âge de 77 ans, elle reste à Paris. On lui prête alors de nombreux amants, et elle attire de nouveau sur elle les railleries. Étant entrée en contact avec le juriste Denis Talon pour défendre ses affaires, et pensant peut-être lui rendre service[14], elle entreprend de s'introduire dans l'instruction du procès lancé contre Fouquet par Louis XIV à l'instigation de Mazarin puis Colbert, et dont Denis Talon est le procureur général. Elle lui fournit, ainsi qu'à Colbert, des informations qu'elle tenait probablement de son défunt mari, jusqu'à ce que Louis XIV lui commande de se retirer de cette affaire[15].

Troisième mariage

Louis XIV et son conseil tenaient à ce que le roi élu de Pologne soit un ami de la France[N 3], de façon à cerner les états autrichiens. Cependant, lorsque le roi Jean II Casimir Vasa, veuf et lassé du pouvoir[N 4], abdique en 1668, c'est un partisan de la maison d'Autriche qui est élu. Pour préparer l'élection suivante, Colbert décide d'accueillir Jean II Casimir en France, où il est nommé abbé commendataire de plusieurs abbayes, dont l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés de Paris. Cette fonction n'obligeant pas au célibat, on lui présente de nombreuses femmes, dont Madame la Maréchale de L'Hospital, veuve depuis plusieurs années, qui a sa préférence. Selon un généalogiste polonais, ils auraient eu une fille, Marie Catherine Vasa (en), née en 1670 hors mariage, mais reconnue par son père dans son testament du [16]. Le mariage, tenu secret quoique célébré dans les règles, a lieu le à Paris : les époux ont alors respectivement 63 et 48 ans. Mais Françoise Mignot n'aura été reine morganatique de Pologne[N 5] que trois mois, puisque son troisième mari meurt à Nevers le [17],[2].

Fin de vie

En 1674, elle fait un don aux Carmélites de Paris en échange d'un logement à vie dans leur couvent. Puis elle reprend une vie mondaine, mais fait face à des difficultés financières qui la contraignent à vendre des éléments de son patrimoine, et à demander du secours auprès du contrôleur général des finances Desmarets.

Elle meurt à Paris, aux Petites-Carmélites, le [18],[2].

Postérité

De nombreux chroniqueurs et historiens ont rapporté la vie aventureuse de Françoise Mignot : le père Anselme (1625-1694), Pierre Bayle (1647-1706), Saint-Simon (1675-1755), Borel d'Hauterive (1812-1896)...

Un vaudeville intitulé Marie Mignot, écrit par Jean-François Bayard et Paul Duport, est créé en 1829 à Paris[19].

Notes et références

Notes

  1. Selon Borel d'Hauterive, Françoise serait née à Meylan, hameau du Bachet (Bachais), village proche de Grenoble.
  2. Pour la circonstance, elle est désignée « damoyselle » dans son acte de mariage, qu'elle signe, d'une écriture soignée, fait assez rare à l'époque pour une jeune femme non noble.
  3. De 1569 à 1795, la Pologne forme avec la Lituanie la république des Deux Nations, monarchie élective.
  4. Son épouse, Louise-Marie de Gonzague était française.
  5. Peut-on la qualifier ainsi, vu que Jean II Casimir avait abdiqué ?

Références

  1. Borel 1846, p. 17-27.
  2. a b c et d Base généalogique Roglo, « Ascendants de Françoise Marie Mignot », sur roglo5.roglo.eu (consulté le ).
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  5. Fonvieille 1975, p. 80-82.
  6. Archives de l'Isère, « État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. : Mariages 1640-1645 », Acte de mariage de « noble Pierre de Portes » avec « damoyselle Françoyse Mignot », 9NUM/AC185/23, sur archivesenligne.archives-isere.fr (consulté le ), p. 29.
  7. Fonvieille 1975, p. 83.
  8. Archives de l'Isère, « État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. : Baptêmes 1637-1643 », Acte de baptême de Louis de Portes fils de noble Pierre de Portes, 9NUM/AC185/22, sur archivesenligne.archives-isere.fr (consulté le ), p. 363.
  9. Borel 1846, p. 19.
  10. Archives de l'Isère, « État civil – Grenoble Saint-Hugues et Saint-Jean – Coll. com. : Sépultures 1650-1667 », Acte de sépulture de noble Pierre de Portes, 9NUM/AC185/35, sur archivesenligne.archives-isere.fr (consulté le ), p. 31.
  11. Correspondance de Pierre Bayle : janvier 1699 –décembre 1702. Lettres 1406-1590, t. XII, Oxford, Voltaire Foundation, (ISBN 9780729410281, lire en ligne [PDF]), p. 186 (Lettre 1477).
  12. Fonvieille 1975, p. 85-88.
  13. Fonvieille 1975, p. 89-92.
  14. Correspondance de Pierre Bayle : janvier 1699 –décembre 1702. Lettres 1406-1590, t. XII, Oxford, Voltaire Foundation, (ISBN 9780729410281, lire en ligne [PDF]), p. 195 (Lettre 1481).
  15. Fonvieille 1975, p. 94-97.
  16. (pl) Zygmunt Wdowiszewski, Genealogia Jagiellonów i Domu Wazów w Polsce [« Généalogie de la dynastie Jagellon et de la maison Vasa en Pologne »], Kraków, Avalon, (ISBN 9788391849729, OCLC 69468579).
  17. Fonvieille 1975, p. 97-99.
  18. Fonvieille 1975, p. 101.
  19. Jean-François Bayard et Paul Duport, « Marie Mignot », Pièce de Théâtre (Livret (1838)), sur gallica.bnf.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes

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