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{{Infobox Poste politique
{{Infobox Poste politique
| nom = Président de la République des Fidji
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Le '''président de la République des Fidji''' est le [[chef d'État|chef de l'État]] [[fidji]]en. Depuis la proclamation de la République, il a porté successivement les titres suivants, en fonction du nom officiel de l'État :
Le '''président de la république des Fidji''' est le [[chef d'État|chef de l'État]] [[fidji]]en. Les Fidji étant une [[république parlementaire]], son rôle est honorifique. Il est élu pour trois ans au [[suffrage indirect]] par le [[Parlement des Fidji|Parlement]].


Les fonctions du président de la République sont définies par la [[Constitution des Fidji|Constitution]], la dernière en date datant de 2013. Celle-ci dispose dans son article 82 que, « [d]ans l'exercice de ses pouvoirs et de son autorité exécutifs, le président agit uniquement sur recommandation du [[Cabinet des Fidji|Cabinet]] ou d'un ministre ou de tout autre corps ou autorité prévu par cette Constitution ».
* 1987-1990 : président de la République des Fidji
* 1990-1997 : président de la République démocratique souveraine des Fidji
* 1997-2011 : président de la République des îles Fidji
* depuis 2011 : président de la République des Fidji


==Histoire==
== Élection ==
Le président de la République est élu au [[suffrage indirect]] [[scrutin uninominal majoritaire à un tour|uninominal majoritaire à un tour]] par le [[Parlement des Fidji|Parlement]] pour un mandat de trois ans reconductible une fois. Le [[Premier ministre des Fidji|Premier ministre]] et le [[chef de l'opposition (Fidji)|chef de l'opposition]] proposent chacun un candidat aux députés, qui procèdent ensuite au vote, au cours duquel le candidat réunissant le plus de voix l'emporte. En cas d'égalité, un second tour est organisé le lendemain. Si l'égalité persiste après trois tours de scrutin, le candidat proposé par le Premier ministre l'emporte. Si le Premier ministre et le chef de l'opposition s'accordent sur un même candidat, celui ci devient président sans qu'il ne soit procédé à un vote. Tout candidat élu président en étant membre d'un parti politique doit obligatoirement le quitter avant sa prise de fonction<ref>{{en}} [http://www.fiji.gov.fj/getattachment/8e981ca2-1757-4e27-88e0-f87e3b3b844e/Click-here-to-download-the-Fiji-Constitution.aspx Constitution de la République des Fidji], 2013</ref>


== Titre ==
Les Fidji devinrent un État indépendant en 1970, et furent initialement un [[royaume du Commonwealth]]. Le 14 mai 1987, le général [[Sitiveni Rabuka]] mène un [[coup d'État]] pour renverser le gouvernement du [[Premier ministre des Fidji|Premier ministre]] [[Timoci Bavadra]], [[Parti travailliste fidjien|travailliste]], issu des [[Élections législatives fidjiennes de 1987|élections démocratiques d'avril 1987]]. Rabuka invoque la nécessité d'instaurer une politique de suprématie des intérêts des autochtones, afin de préserver ces derniers face à la majorité de la population, constituée de descendants de migrants venus d'[[Inde]] lors de la période coloniale - les '[[Indo-Fidjiens]]<ref>{{en}} [[Brij V. Lal]], ''Islands of Turmoil: Elections and Politics in Fiji'', [[Université nationale australienne]], ISBN ISBN 0-7315-3751-3, ch.3: [http://epress.anu.edu.au/islands/pdf/ch03.pdf "Things fall apart"]</ref>'.
Depuis la proclamation de la République, le président de la République a porté successivement les titres suivants, en fonction du nom officiel de l'État :
* 1987-1990 : président de la république des Fidji
* 1990-1997 : président de la république démocratique souveraine des Fidji
* 1997-2011 : président de la république des îles Fidji
* depuis 2011 : président de la république des Fidji


== Histoire ==
Rabuka abroge la Constitution, abolit la monarchie, et, le 7 octobre, proclame une république. Il publie un décret de nomination du chef de l'État et de dissolution du gouvernement militaire des Fidji, et, en application de ce décret, nomme [[Ratu]] [[Sir]] [[Penaia Ganilau]] au titre de premier président de la République, le 5 décembre. Ganilau avait été [[Gouverneur général de Fidji|gouverneur général]], représentant de la [[Monarchie des Fidji|reine]], jusqu'à ce Rabuka n'abolisse la monarchie. Ratu Sir [[Kamisese Mara]], ancien premier ministre conservateur et autochtone avant sa défaite électorale en 1987, est ensuite restauré au poste de Premier ministre, et le nouveau gouvernement prépare une nouvelle Constitution, celle de 1990, dans la visée explicite est la sauvegarde des intérêts autochtones<ref>{{en}} [http://www.paclii.org/fj/promu/promu_dec/cotsdrofd1990712.pdf Décret de promulgation de la Constitution de 1990] (avec remarques préliminaires)</ref>.
[[Fichier:The Government House, Suva.jpg|vignette|Palais présidentiel à Suva.]]
Les Fidji devinrent un État indépendant en 1970, et furent initialement un [[royaume du Commonwealth]]. Le {{date-|14 mai 1987}}, le général [[Sitiveni Rabuka]] mène un [[coup d'État]] pour renverser le gouvernement du [[Premier ministre des Fidji|Premier ministre]] [[Timoci Bavadra]], [[Parti travailliste fidjien|travailliste]], issu des [[Élections législatives fidjiennes de 1987|élections démocratiques d'avril 1987]]. Rabuka invoque la nécessité d'instaurer une politique de suprématie des intérêts des autochtones, afin de préserver ces derniers face à la majorité de la population, constituée de descendants de migrants venus d'[[Inde]] lors de la période coloniale — les '[[Indo-Fidjiens]]<ref>{{en}} [[Brij V. Lal]], ''Islands of Turmoil: Elections and Politics in Fiji'', [[Université nationale australienne]], {{ISBN|0-7315-3751-3}}, ch.3: [http://epress.anu.edu.au/islands/pdf/ch03.pdf "Things fall apart"]</ref>'.


Rabuka abroge la Constitution, abolit la monarchie, et, le {{date-|7 octobre}}, proclame la république. Il publie un décret de nomination du chef de l'État et de dissolution du gouvernement militaire des Fidji, et, en application de ce décret, nomme [[Ratu]] [[Sir (noblesse)|Sir]] [[Penaia Ganilau]] au titre de premier président de la République, le {{date-|5 décembre}}. Ganilau avait été [[Gouverneur général des Fidji|gouverneur général]], représentant de la [[Monarchie des Fidji|reine]], jusqu'à ce Rabuka n'abolisse la monarchie. Ratu Sir [[Kamisese Mara]], ancien Premier ministre conservateur et autochtone avant sa défaite électorale en 1987, est ensuite restauré au poste de Premier ministre, et le nouveau gouvernement prépare une nouvelle Constitution, celle de 1990, dans la visée explicite est la sauvegarde des intérêts autochtones<ref>{{en}} [http://www.paclii.org/fj/promu/promu_dec/cotsdrofd1990712.pdf Décret de promulgation de la Constitution de 1990] (avec remarques préliminaires)</ref>.
La Constitution de 1990 établit officiellement la fonction de président de la République. Celui-ci est le chef de l'exécutif. (art.82) Il est nommé par le [[Grand Conseil des Chefs]] (exclusivement autochtone) avec un mandat de cinq ans. (art.31) Le Grand Conseil nomme également deux suppléants qui assureront, l'un ou l'autre, les fonctions de la présidence en cas de vacance ou d'incapacité du Président. (art.33) La fonction du Président est essentiellement cérémonielle ; l'article 62(4) stipule qu'il devra consentir à toute loi adoptée par le Parlement.

La Constitution de 1990 établit officiellement la fonction de président de la République. Celui-ci est le chef de l'exécutif. (art.82) Il est nommé par le [[Grand Conseil des chefs]] (exclusivement autochtone) avec un mandat de cinq ans (art. 31). Le Grand Conseil nomme également deux suppléants qui assureront, l'un ou l'autre, les fonctions de la présidence en cas de vacance ou d'incapacité du Président (art. 33). La fonction du président de la République est essentiellement honorifique ; l'article 62(4) stipule qu'il devra consentir à toute loi adoptée par le Parlement.


La nouvelle Constitution prévoyait sa propre révision, devant avoir lieu en 1997 au plus tard. Cette stipulation, ainsi que la nature extrêmement controversée du texte de 1990, amena à une révision en profondeur, aboutissant à une nouvelle Constitution en 1997. Celle-ci conservait la forme républicaine du gouvernement, mais abrogeait l'essentiel des dispositions discriminatoires à l'encontre des Indo-Fidjiens<ref>{{en}} Brij V. Lal, ''Islands of Turmoil'', op.cit., ch.6: [http://epress.anu.edu.au/islands/pdf/ch06.pdf "Charting a new course"]</ref>.
La nouvelle Constitution prévoyait sa propre révision, devant avoir lieu en 1997 au plus tard. Cette stipulation, ainsi que la nature extrêmement controversée du texte de 1990, amena à une révision en profondeur, aboutissant à une nouvelle Constitution en 1997. Celle-ci conservait la forme républicaine du gouvernement, mais abrogeait l'essentiel des dispositions discriminatoires à l'encontre des Indo-Fidjiens<ref>{{en}} Brij V. Lal, ''Islands of Turmoil'', op.cit., ch.6: [http://epress.anu.edu.au/islands/pdf/ch06.pdf "Charting a new course"]</ref>.


== La fonction de président de la République dans la Constitution de 1997 ==
{{PolitiqueFidji}}
Le président de la République est le chef de l'exécutif (art. 85), chef de l'État, et « symbolise l'unité de l'État » (art. 86). Il est à la tête des [[Forces militaires de la République des Fidji|forces armées]] (art. 87). Il est nommé, conjointement avec le vice-président de la République, par le [[Grand Conseil des chefs]], en consultation avec le premier ministre (art. 90). Son mandat est de cinq ans, reconductible une fois (art. 91). Il agit uniquement, à l'exception de circonstances bien définies, en concordance avec les recommandations du conseil des ministres (art.96) ; ses fonctions sont donc essentiellement cérémonielles. Il peut disposer de pouvoirs d'exception, mais uniquement s'ils lui sont conférés, pour une durée limitée, par le Parlement (art. 187). À l'inverse de la Constitution de 1990, il n'est pas stipulé que le président de la République doive être autochtone — bien qu'il soit toujours nommé par des grands chefs autochtones<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.paclii.org/fj/legis/num_act/ca1997268/|titre=Constitution (Amendment) Act 1997|traduction titre=Constitution de la République des Îles Fidji|année=1997|consulté le=6 5 2019}}.</ref>.


En 2002, le Grand Conseil des chefs affirma que, de son point de vue, [[Élisabeth II]] était toujours reine des Fidji. Il ne s'agissait pas là de remettre en cause la république, mais de signifier que le maintien du titre honorifique de « reine » était compatible avec l'existence d'un gouvernement républicain. La monarchie n'a pas de reconnaissance constitutionnelle, ni de fonction institutionnelle, mais sur un plan symbolique la reine est le [[Chef suprême des Fidji]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.radionz.co.nz/international/pacific-news/141789/|titre=Fiji chiefs say Britain's Elizabeth still Queen of Fiji|traduction titre=Les chefs Fidjiens disent qu'Elizabeth est toujours la Reine des Fidji|site=Radio New Zealand International|date=20 11 2002|consulté le=6 5 2019}}.</ref>.
==La fonction de président de la République dans la Constitution de 1997==


== La présidence à la suite du coup d'État de 2006 ==
Le président de la République est le chef de l'exécutif (art.85), chef de l'État, et « symbolise l’unité de l’État » (art.86). Il est à la tête des [[Forces Militaires de la République de Fidji|forces armées]]. (art.87) Il est nommé, conjointement avec le [[Vice-Président de la République des Fidji|vice-président]], par le [[Grand Conseil des Chefs]], en consultation avec le premier ministre. (art.90) Son mandat est de cinq ans, reconductible une fois. (art.91) Il agit uniquement, à l'exception de circonstances bien définies, en concordance avec les recommandations du conseil des ministres (art.96) ; ses fonctions sont donc essentiellement cérémonielles. Il peut disposer de pouvoirs d'exception, mais uniquement s'ils lui sont conférés, pour une durée limitée, par le Parlement. (art.187) À l'inverse de la Constitution de 1990, il n'est pas stipulé que le président de la République doive être autochtone - bien qu'il soit toujours nommé par des grands chefs autochtones<ref>{{en}} [http://www.paclii.org/fj/legis/num_act/ca1997268/ Constitution de la République des Îles Fidji], 1997</ref>.


La présidence survécut sans heurt au [[Politique des Fidji#1999-2006 : d.E2.80.99un coup d.E2.80.99.C3.89tat .C3.A0 l.E2.80.99autre|coup d'État civil de 2000]], mais fut ébranlée par le coup d'État militaire de 2006. Ayant pris le pouvoir par un coup de force en {{date-|décembre 2006}}, officiellement pour endiguer la corruption, empêcher l'amnistie des auteurs du coup d'État de 2000, et mettre fin aux politiques 'racistes' (à l'encontre des Indo-Fidjiens) du premier ministre [[Laisenia Qarase]], le contre-amiral [[Voreqe Bainimarama]] s'auto-proclama brièvement président, avant de restaurer le président Ratu [[Ratu Josefa Iloilovatu|Josefa Iloilo]] à ce poste. Il suspendit ''sine die'' le Grand Conseil des chefs et, lorsque le président Iloilo prit sa retraite en 2009, ce fut le gouvernement qui nomma son successeur, Ratu [[Epeli Nailatikau]]<ref>{{en}} [http://www.abc.net.au/news/stories/2007/04/12/1895858.htm "Fiji coup leader sacks Council of Chiefs"], Australian Broadcasting Corporation, 12 avril 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://news.xinhuanet.com/english/2009-11/05/content_12392231.htm "Nailatikau sworn in as Fiji's new President"], Xinhua, 5 novembre 2009</ref>. En outre, à la suite de l'abrogation de la Constitution en {{date-|avril 2009}}, la fonction de Président -qui continue ''de facto''- n'a plus d'assise constitutionnelle<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/extras/Fiji-president-speech-annulling-constitution-judiciary.pdf Discours à la nation du président Iloilo, abrogeant la Constitution], 10 avril 2009</ref>.
En 2002, le Grand Conseil des Chefs affirma que, de son point de vue, [[Élisabeth II]] était toujours reine des Fidji. Il ne s'agissait pas là de remettre en cause la République, mais de signifier que le maintien du titre honorifique de « reine » était compatible avec l'existence d'un gouvernement républicain. La monarchie n'a pas de reconnaissance constitutionnelle, ni de fonction institutionnelle, mais sur un plan symbolique la reine est le [[Chef suprême des Fidji]]<ref>{{en}} [http://www.rnzi.com/pages/news.php?op=read&id=2883 « Fiji chiefs say Britain’s Elizabeth still Queen of Fiji »], Radio New Zealand International, 19 novembre 2002</ref>.


En {{date-|mars 2012}}, le gouvernement Bainimarama abrogea par décret le Grand Conseil des chefs. Il confirma que cela signifiait qu'il faudrait un nouveau mécanisme de nomination du président de la République à l'avenir ; cette disposition serait incluse dans la nouvelle Constitution prévue pour 2013, à la suite de consultations avec les citoyens<ref>{{en}} [http://www.fijivillage.com/?mod=story&id=1403126be4deba4c9c8f3efcbeb044 "Fiji to have a new system to elect president"], FijiVillage, 14 mars 2012</ref>.
==La Présidence suite au coup d'État de 2006==


== Liste ==
La présidence survécut sans heurt au [[Politique_des_Fidji#1999-2006_:_d.E2.80.99un_coup_d.E2.80.99.C3.89tat_.C3.A0_l.E2.80.99autre|coup d'État civil de 2000]], mais fut ébranlée par le coup d'État militaire de 2006. Ayant pris le pouvoir par un coup de force en décembre 2006, officiellement pour endiguer la corruption, empêcher l'amnistie des auteurs du coup d'État de 2000, et mettre fin aux politiques 'racistes' (à l'encontre des Indo-Fidjiens) du premier ministre [[Laisenia Qarase]], le contre-amiral [[Voreqe Bainimarama]] s'auto-proclama brièvement président, avant de restaurer le président Ratu [[Ratu Josefa Iloilovatu|Josefa Iloilo]] à ce poste. Il suspendit ''sine die'' le Grand Conseil des Chefs et, lorsque le président Iloilo prit sa retraite en 2009, ce fut le gouvernement qui nomma son successeur, Ratu [[Epeli Nailatikau]]<ref>{{en}} [http://www.abc.net.au/news/stories/2007/04/12/1895858.htm "Fiji coup leader sacks Council of Chiefs"], Australian Broadcasting Corporation, 12 avril 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://news.xinhuanet.com/english/2009-11/05/content_12392231.htm "Nailatikau sworn in as Fiji's new President"], Xinhua, 5 novembre 2009</ref>. En outre, suite à l'abrogation de la Constitution en avril 2009, la fonction de Président -qui continue ''de facto''- n'a plus d'assise constitutionnelle<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/extras/Fiji-president-speech-annulling-constitution-judiciary.pdf Discours à la nation du président Iloilo, abrogeant la Constitution], 10 avril 2009</ref>.
Les personnes ci-dessous ont assuré les fonctions de chef de l'État depuis la proclamation de la République. Néanmoins, seules cinq personnes ont officiellement exercé la fonction de président de la République : Ratu Sir [[Penaia Ganilau]], par nomination puis en application de la Constitution de 1990 ; Ratu Sir [[Kamisese Mara]], par application de cette même Constitution à la suite du décès de son prédécesseur ; Ratu [[Ratu Josefa Iloilovatu|Josefa Iloilo]], en application des dispositions de la Constitution de 1997 ; Ratu [[Epeli Nailatikau]], nommé par le gouvernement sans appui constitutionnel ; et enfin, [[Jioji Konrote]], élu par le [[Parlement des Fidji|Parlement]] en accord accord avec les dispositions de la [[Constitution des Fidji|Constitution de 2013]].

En mars 2012, le gouvernement Bainimarama abrogea par décret le Grand Conseil des Chefs. Il confirma que cela signifiait qu'il faudrait un nouveau mécanisme de nomination du président de la République à l'avenir ; cette disposition serait incluse dans la nouvelle Constitution prévue pour 2013, suite à des consultations avec les citoyens<ref>{{en}} [http://www.fijivillage.com/?mod=story&id=1403126be4deba4c9c8f3efcbeb044 "Fiji to have a new system to elect president"], FijiVillage, 14 mars 2012</ref>.

==Liste==
Les personnes ci-dessous ont assuré les fonctions de chef de l'État depuis la proclamation de la République. Néanmoins, seules quatre personnes ont officiellement exercé la fonction de président de la République : Ratu Sir [[Penaia Ganilau]], par nomination puis en application de la Constitution de 1990 ; Ratu Sir [[Kamisese Mara]], par application de cette même Constitution suite au décès de son prédecesseur ; Ratu [[Ratu Josefa Iloilovatu|Josefa Iloilo]], en application des dispositions de la Constitution de 1997 ; puis Ratu [[Epeli Nailatikau]], nommé par le gouvernement sans appui constitutionnel.

Quant au poste de vice-président de la République, il fut longtemps vacant après que le gouvernement issu du coup d'État militaire de décembre 2006 destitua le vice-président Ratu [[Joni Madraiwiwi]]. Le gouvernement nomma finalement Ratu Epeli Nailatikau vice-président en avril 2009, avant de le promouvoir à la présidence trois mois plus tard, laissant à nouveau vacant le poste de vice-président<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/story.aspx?id=55932 "Where is our Vice President?"], ''Fiji Times'', 27 janvier 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/story.aspx?id=119439 "President's deputy sworn in"], ''Fiji Times'', 17 avril 2009</ref>.


Quant au poste de vice-président de la République, il fut longtemps vacant après que le gouvernement issu du coup d'État militaire de {{date-|décembre 2006}} destitua le vice-président Ratu [[Joni Madraiwiwi]]. Le gouvernement nomma finalement Ratu Epeli Nailatikau vice-président en {{date-|avril 2009}}, avant de le promouvoir à la présidence trois mois plus tard, laissant à nouveau vacant le poste de vice-président<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/story.aspx?id=55932 "Where is our Vice President?"], ''Fiji Times'', 27 janvier 2007</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.fijitimes.com/story.aspx?id=119439 "President's deputy sworn in"], ''Fiji Times'', 17 avril 2009</ref>. Le poste de vice-président est abrogé par la Constitution de 2013.


{|class="wikitable centre" style="text-align:center"
{|class="wikitable centre" style="text-align:center"
|+ Présidents de la République depuis 1987
|+ Chefs de l'État depuis 1987
! rowspan=2 | {{Abbr|N°|Numéro}}
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! rowspan=2 style=width:80px; | Portrait
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! rowspan=2 colspan=2 | Parti<br>politique
|-
|-
! Début
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| 7 octobre [[1987]]
! Durée
| 5 décembre [[1987]]
| Président du gouvernement intérimaire
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|-
! —
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| [[Fichier:Sitiveni Rabuka July 2016.jpg|80px]]
| 5 décembre [[1987]]
| '''[[Sitiveni Rabuka]]'''
| 15 décembre [[1993]]
| {{date-|7 octobre 1987}}
| Président de la République
| {{date-|5 décembre 1987}}
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| [[Coup d'État de 1987 aux Fidji|Coup d'État]]
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| Militaire
|-
|-
! 1
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| [[Fichier:Penaia Ganilau (cropped).jpg|80px]]
| 15 décembre [[1993]]
| 29 mai [[2000]]
| Ratu Sir '''[[Penaia Ganilau]]'''
| {{date-|5 décembre 1987}}
| Président de la République
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| [[Indépendant (politique)|Indépendant]]
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| [[Indépendant (politique)|Indépendant]]
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| {{Infobox Parti politique fidjien/couleurs|Indépendant}} |
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| ''Réinvesti''
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| [[Indépendant (politique)|Indépendant]]
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| 5 novembre [[2009]]
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* [[Gouverneur général des Fidji]], le [[Chef d'État de facto|chef d’État ''de facto'']] avant [[1987]]
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Président de la république des Fidji
Image illustrative de l’article Président de la république des Fidji
Armoiries des Fidji.

Image illustrative de l’article Président de la république des Fidji
Drapeau présidentiel.

Image illustrative de l’article Président de la république des Fidji
Titulaire actuel
Ratu Wiliame Katonivere
depuis le

Création (décret)
25 juillet 1990 (Constitution)
6 septembre 2013 (Constitution)
Mandant Parlement
Durée du mandat 3 ans, renouvelable une fois
Premier titulaire Ratu Sir Penaia Ganilau

Le président de la république des Fidji est le chef de l'État fidjien. Les Fidji étant une république parlementaire, son rôle est honorifique. Il est élu pour trois ans au suffrage indirect par le Parlement.

Les fonctions du président de la République sont définies par la Constitution, la dernière en date datant de 2013. Celle-ci dispose dans son article 82 que, « [d]ans l'exercice de ses pouvoirs et de son autorité exécutifs, le président agit uniquement sur recommandation du Cabinet ou d'un ministre ou de tout autre corps ou autorité prévu par cette Constitution ».

Élection[modifier | modifier le code]

Le président de la République est élu au suffrage indirect uninominal majoritaire à un tour par le Parlement pour un mandat de trois ans reconductible une fois. Le Premier ministre et le chef de l'opposition proposent chacun un candidat aux députés, qui procèdent ensuite au vote, au cours duquel le candidat réunissant le plus de voix l'emporte. En cas d'égalité, un second tour est organisé le lendemain. Si l'égalité persiste après trois tours de scrutin, le candidat proposé par le Premier ministre l'emporte. Si le Premier ministre et le chef de l'opposition s'accordent sur un même candidat, celui ci devient président sans qu'il ne soit procédé à un vote. Tout candidat élu président en étant membre d'un parti politique doit obligatoirement le quitter avant sa prise de fonction[1]

Titre[modifier | modifier le code]

Depuis la proclamation de la République, le président de la République a porté successivement les titres suivants, en fonction du nom officiel de l'État :

  • 1987-1990 : président de la république des Fidji
  • 1990-1997 : président de la république démocratique souveraine des Fidji
  • 1997-2011 : président de la république des îles Fidji
  • depuis 2011 : président de la république des Fidji

Histoire[modifier | modifier le code]

Palais présidentiel à Suva.

Les Fidji devinrent un État indépendant en 1970, et furent initialement un royaume du Commonwealth. Le , le général Sitiveni Rabuka mène un coup d'État pour renverser le gouvernement du Premier ministre Timoci Bavadra, travailliste, issu des élections démocratiques d'avril 1987. Rabuka invoque la nécessité d'instaurer une politique de suprématie des intérêts des autochtones, afin de préserver ces derniers face à la majorité de la population, constituée de descendants de migrants venus d'Inde lors de la période coloniale — les 'Indo-Fidjiens[2]'.

Rabuka abroge la Constitution, abolit la monarchie, et, le , proclame la république. Il publie un décret de nomination du chef de l'État et de dissolution du gouvernement militaire des Fidji, et, en application de ce décret, nomme Ratu Sir Penaia Ganilau au titre de premier président de la République, le . Ganilau avait été gouverneur général, représentant de la reine, jusqu'à ce Rabuka n'abolisse la monarchie. Ratu Sir Kamisese Mara, ancien Premier ministre conservateur et autochtone avant sa défaite électorale en 1987, est ensuite restauré au poste de Premier ministre, et le nouveau gouvernement prépare une nouvelle Constitution, celle de 1990, dans la visée explicite est la sauvegarde des intérêts autochtones[3].

La Constitution de 1990 établit officiellement la fonction de président de la République. Celui-ci est le chef de l'exécutif. (art.82) Il est nommé par le Grand Conseil des chefs (exclusivement autochtone) avec un mandat de cinq ans (art. 31). Le Grand Conseil nomme également deux suppléants qui assureront, l'un ou l'autre, les fonctions de la présidence en cas de vacance ou d'incapacité du Président (art. 33). La fonction du président de la République est essentiellement honorifique ; l'article 62(4) stipule qu'il devra consentir à toute loi adoptée par le Parlement.

La nouvelle Constitution prévoyait sa propre révision, devant avoir lieu en 1997 au plus tard. Cette stipulation, ainsi que la nature extrêmement controversée du texte de 1990, amena à une révision en profondeur, aboutissant à une nouvelle Constitution en 1997. Celle-ci conservait la forme républicaine du gouvernement, mais abrogeait l'essentiel des dispositions discriminatoires à l'encontre des Indo-Fidjiens[4].

La fonction de président de la République dans la Constitution de 1997[modifier | modifier le code]

Le président de la République est le chef de l'exécutif (art. 85), chef de l'État, et « symbolise l'unité de l'État » (art. 86). Il est à la tête des forces armées (art. 87). Il est nommé, conjointement avec le vice-président de la République, par le Grand Conseil des chefs, en consultation avec le premier ministre (art. 90). Son mandat est de cinq ans, reconductible une fois (art. 91). Il agit uniquement, à l'exception de circonstances bien définies, en concordance avec les recommandations du conseil des ministres (art.96) ; ses fonctions sont donc essentiellement cérémonielles. Il peut disposer de pouvoirs d'exception, mais uniquement s'ils lui sont conférés, pour une durée limitée, par le Parlement (art. 187). À l'inverse de la Constitution de 1990, il n'est pas stipulé que le président de la République doive être autochtone — bien qu'il soit toujours nommé par des grands chefs autochtones[5].

En 2002, le Grand Conseil des chefs affirma que, de son point de vue, Élisabeth II était toujours reine des Fidji. Il ne s'agissait pas là de remettre en cause la république, mais de signifier que le maintien du titre honorifique de « reine » était compatible avec l'existence d'un gouvernement républicain. La monarchie n'a pas de reconnaissance constitutionnelle, ni de fonction institutionnelle, mais sur un plan symbolique la reine est le Chef suprême des Fidji[6].

La présidence à la suite du coup d'État de 2006[modifier | modifier le code]

La présidence survécut sans heurt au coup d'État civil de 2000, mais fut ébranlée par le coup d'État militaire de 2006. Ayant pris le pouvoir par un coup de force en , officiellement pour endiguer la corruption, empêcher l'amnistie des auteurs du coup d'État de 2000, et mettre fin aux politiques 'racistes' (à l'encontre des Indo-Fidjiens) du premier ministre Laisenia Qarase, le contre-amiral Voreqe Bainimarama s'auto-proclama brièvement président, avant de restaurer le président Ratu Josefa Iloilo à ce poste. Il suspendit sine die le Grand Conseil des chefs et, lorsque le président Iloilo prit sa retraite en 2009, ce fut le gouvernement qui nomma son successeur, Ratu Epeli Nailatikau[7],[8]. En outre, à la suite de l'abrogation de la Constitution en , la fonction de Président -qui continue de facto- n'a plus d'assise constitutionnelle[9].

En , le gouvernement Bainimarama abrogea par décret le Grand Conseil des chefs. Il confirma que cela signifiait qu'il faudrait un nouveau mécanisme de nomination du président de la République à l'avenir ; cette disposition serait incluse dans la nouvelle Constitution prévue pour 2013, à la suite de consultations avec les citoyens[10].

Liste[modifier | modifier le code]

Les personnes ci-dessous ont assuré les fonctions de chef de l'État depuis la proclamation de la République. Néanmoins, seules cinq personnes ont officiellement exercé la fonction de président de la République : Ratu Sir Penaia Ganilau, par nomination puis en application de la Constitution de 1990 ; Ratu Sir Kamisese Mara, par application de cette même Constitution à la suite du décès de son prédécesseur ; Ratu Josefa Iloilo, en application des dispositions de la Constitution de 1997 ; Ratu Epeli Nailatikau, nommé par le gouvernement sans appui constitutionnel ; et enfin, Jioji Konrote, élu par le Parlement en accord accord avec les dispositions de la Constitution de 2013.

Quant au poste de vice-président de la République, il fut longtemps vacant après que le gouvernement issu du coup d'État militaire de destitua le vice-président Ratu Joni Madraiwiwi. Le gouvernement nomma finalement Ratu Epeli Nailatikau vice-président en , avant de le promouvoir à la présidence trois mois plus tard, laissant à nouveau vacant le poste de vice-président[11],[12]. Le poste de vice-président est abrogé par la Constitution de 2013.

Chefs de l'État depuis 1987
Portrait Titulaire
(Naissance-mort)
Mandat Élection Parti
politique
Début Fin Durée
Sitiveni Rabuka 1 mois et 28 jours Coup d'État Militaire
1 Ratu Sir Penaia Ganilau 6 ans et 10 jours 1987 Indépendant
2 Ratu Sir Kamisese Mara 6 ans et 5 mois 1993 Indépendant
Ratu Voreqe Bainimarama 1 mois et 14 jours Coup d'État Militaire
3 Ratu Josefa Iloilovatu Uluivuda 6 ans, 4 mois et 22 jours 2001
2006
Indépendant
Ratu Josaia Voreqe Bainimarama 30 jours Coup d'État Militaire
3 Ratu Josefa Iloilovatu Uluivuda 2 ans, 6 mois et 26 jours Réinvesti Indépendant
4 Ratu Epeli Nailatikau 6 ans, 3 mois et 13 jours Intérim Indépendant
2009
5 Jioji Konrote 6 ans 2015
2018
FijiFirst
Indépendant
6 Ratu Wiliame Katonivere en cours 2 ans, 6 mois et 19 jours 2021 FijiFirst
Indépendant

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Constitution de la République des Fidji, 2013
  2. (en) Brij V. Lal, Islands of Turmoil: Elections and Politics in Fiji, Université nationale australienne, (ISBN 0-7315-3751-3), ch.3: "Things fall apart"
  3. (en) Décret de promulgation de la Constitution de 1990 (avec remarques préliminaires)
  4. (en) Brij V. Lal, Islands of Turmoil, op.cit., ch.6: "Charting a new course"
  5. (en) « Constitution (Amendment) Act 1997 » [« Constitution de la République des Îles Fidji »], (consulté le ).
  6. (en) « Fiji chiefs say Britain's Elizabeth still Queen of Fiji » [« Les chefs Fidjiens disent qu'Elizabeth est toujours la Reine des Fidji »], sur Radio New Zealand International, (consulté le ).
  7. (en) "Fiji coup leader sacks Council of Chiefs", Australian Broadcasting Corporation, 12 avril 2007
  8. (en) "Nailatikau sworn in as Fiji's new President", Xinhua, 5 novembre 2009
  9. (en) Discours à la nation du président Iloilo, abrogeant la Constitution, 10 avril 2009
  10. (en) "Fiji to have a new system to elect president", FijiVillage, 14 mars 2012
  11. (en) "Where is our Vice President?", Fiji Times, 27 janvier 2007
  12. (en) "President's deputy sworn in", Fiji Times, 17 avril 2009