« Théodore Agrippa d'Aubigné » : différence entre les versions

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'''Théodore Agrippa d'Aubigné''', né '''d’Aubigny'''<ref group="n">Par erreur, ce nom fut transcrit en « d'Aubigné ». Voir Victor Fouque, « Précis historique », ''Quatre lettres inédites de Madame de Maintenon'', Châlon-sur-Saône, [[Édouard Dentu]], 1864, p. 9.</ref> le {{Date de naissance|8|février|1552}} au château de Saint-Maury près de [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]]<!--Test homonymie=0en [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]]-->, et mort le {{Date de décès|9|mai|1630}} à [[Genève]], est un [[militaire|homme de guerre]], [[écrivain]] controversiste et [[poète]] [[baroque]] [[France|français]]. Il est notamment connu pour ''[[Les Tragiques]]'', poème héroïque racontant les persécutions subies par les [[Protestantisme|protestants]].
[[Fichier:Famille_d%27Aubign%C3%A9.svg|thumb|200px| '''Armes de la famille d'Aubigné''' :<br />''de gueules au lion d'hermine, armé, lampassé et couronné d'or (source : Euraldic).'']]
'''Théodore Agrippa d'Aubigné''', né '''d’Aubigny''' (par erreur, ce nom fut transcrit en d'Aubigné<ref>Victor Fouque, précis historique in ''Quatre lettres inédites de Madame de Maintenon'', Châlon-sur-Saône : E. Dentu, 1864, p. 9.</ref>) le {{date|8|février|1552}} au château de Saint-Maury près de [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]], en [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]], et mort le {{date|9|mai|1630}} à [[Genève]], est un [[militaire|homme de guerre]], [[écrivain]] controversiste et [[poète]] [[baroque]] [[France|français]]. Il est notamment connu pour ''[[Les Tragiques]]'', poème héroïque racontant les persécutions subies par les [[protestantisme|protestants]].


[[Calviniste]] intransigeant, il soutient sans relâche le parti protestant, se mettant souvent en froid avec le roi [[Henri IV (roi de France)|Henri de Navarre]], dont il fut l'un des principaux compagnons d'armes. Après la [[Conversion religieuse|conversion]] de celui-ci, il rédigea des textes qui avaient pour but d'accuser Henri IV de trahison envers l'[[Église catholique romaine|Église]]. Chef de guerre, il s'illustra par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l'Église romaine, ennemi de la [[cour de France]] et souvent indisposé à l'égard des princes, il s'illustra par sa violence, ses excès et ses provocations verbales.
[[Calvinisme|Calviniste]] intransigeant, il soutient sans relâche le parti protestant, se mettant souvent en froid avec le roi [[Henri IV (roi de France)|Henri de Navarre]], dont il fut l'un des principaux compagnons d'armes. Après la [[Conversion religieuse|conversion]] de celui-ci, il rédige des textes ayant pour but d'accuser Henri IV de trahison envers l'[[Église catholique romaine|Église]]. Chef de guerre, il s'illustre par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l'Église romaine, critique vis-à-vis de la [[cour de France]] et souvent mal disposé à l'égard des princes, il s'illustre par son attachement farouche à la France protestante.

À sa grande horreur, son fils [[Constant d'Aubigné]] abjure le protestantisme en 1618 pour mener une vie de [[débauche]] dans le château paternel de [[Maillezais]]<ref>Il lui pardonnera ensuite, mais le chassera de Maillezais à cause de sa vie dissolue.</ref>, avant de tuer sa première femme<ref>Anne Marchant, épousée à [[la Rochelle]] en [[1608]] sans le consentement de son père.</ref>, qu'il surprend en flagrant délit d’adultère dans une auberge, puis de se remarier en prison à Jeanne de Cardilhac qui donnera naissance à [[Madame de Maintenon|Françoise d'Aubigné]] (qui deviendra marquise de Maintenon et maîtresse puis épouse du roi de France [[Louis XIV]])<ref>Jacques Prévot, ''La première institutrice de France: Madame de Maintenon'', Paris : Belin, 1981 {{ISBN|978-2-7011-0356-3}}, p. 13.</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
=== Jeunesse ===
Théodore Agrippa est né à Saint Maury près de Pons, en [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]]. Il est le fils du juge Jean d’Aubigné, d'origine roturière<ref>Les ancêtres de l'écrivain étaient établis tanneurs à [[Loudun]].</ref>, et Catherine de L’Estang, de petite noblesse, qui meurt en lui donnant la vie. On l’appelle ainsi ''Agrippa'' (aegre partus, accouchement difficile), parce qu’il a été enfanté avec peine. Agrippa est baptisé dans la religion catholique mais est élevé dans la religion [[calviniste]].
Théodore Agrippa est né à Saint-Maury près de Pons, en [[Histoire de la Saintonge|Saintonge]]. Il est le fils du juge Jean d’Aubigné, d'origine roturière<ref group="n">Les ancêtres de l'écrivain étaient établis tanneurs à [[Loudun]].</ref>, et de Catherine de L’Estang, de petite noblesse, qui meurt en lui donnant la vie. On l’appelle ainsi ''Agrippa''<ref group="n">''Aegre partus'' : accouchement difficile</ref>, parce qu’il a été enfanté avec peine. Agrippa est baptisé dans la religion catholique, mais est élevé dans la religion calviniste.


Son père Jean, converti au calvinisme, prend part au soulèvement protestant, il participe aux opérations de la [[conjuration d'Amboise]] sous les ordres de Tanneguy du Bouchet, dit Saint-Cyr, chef militaire protestant du Poitou<ref>Il en devient le lieutenant.</ref>. En {{date-|avril 1560}}, alors qu'il passe par Amboise avec son fils, il lui aurait fait jurer de venger la mort de ses compagnons.
Son père Jean, converti au calvinisme, prend part au soulèvement protestant et participe aux opérations de la [[conjuration d'Amboise]] sous les ordres de Tanneguy du Bouchet, dit Saint-Cyr, chef militaire protestant du Poitou<ref group="n">Il deviendra le lieutenant de Saint-Cyr.</ref>. En {{Date-|avril 1560}}, alors qu'il passe par Amboise avec son fils, il lui aurait fait jurer de venger la mort de ses compagnons.


Sous la férule de précepteurs calvinistes, Agrippa apprend entre autres disciplines, le latin, le grec et l'hébreu. En {{date-|avril 1562}}, pour ses études, Jean installe Agrippa à Paris chez [[Mathieu Béroalde]]. Deux mois plus tard, la guerre est déclenchée et un arrêt ordonne l'expulsion des protestants ; Agrippa quitte la ville avec son professeur. Sur le chemin, ils sont arrêtés et emprisonnés par des pillards catholiques, mais parviennent à s’échapper grâce à un complice, et gagnent [[Montargis]], où les accueille [[Renée de France]].
Sous la férule de précepteurs calvinistes, Agrippa apprend entre autres disciplines, le latin, le grec et l'hébreu. En {{Date-|avril 1562}}, pour ses études, Jean installe Agrippa à Paris chez [[Mathieu Béroalde]]. Deux mois plus tard, la guerre est déclenchée et, un arrêt ordonnant l'expulsion des protestants, Agrippa quitte la ville avec son professeur. Sur le chemin, ils sont arrêtés et emprisonnés par des pillards catholiques, mais ils parviennent à s’échapper grâce à un complice et gagnent [[Montargis]], où les accueille [[Renée de France]].


Ils séjournent ensuite à Orléans, où Agrippa est atteint de la peste mais en guérit. Il se rompt aux armes, et assiste au [[Siège d'Orléans (1563)|siège d’Orléans]] au cours duquel meurt son père.
Ils séjournent ensuite à Orléans, où Agrippa est atteint de la peste, dont il guérit. Il se rompt aux armes, et assiste au [[Siège d'Orléans (1563)|siège d’Orléans]] au cours duquel meurt son père.


Envoyé à [[Genève]] en [[1565]], Agrippa y poursuit ses études sous la protection de [[Théodore de Bèze]]. Un an plus tard, il est contraint de fuir la ville du fait de son implication dans une histoire de mœurs : il accuse son condisciple [[Bartholomé Tecia]] de tentative de [[homosexualité|« bougrerie »]] sur sa personne ; Tecia est condamné et exécuté par noyade. Lorsque éclate la [[Guerres de religion (France)#Deuxième guerre de religion (1567-1568)|deuxième guerre de religion]] (1567), il s’engage sans hésiter dans le [[Régiments français d'Ancien Régime#A|régiment protestant d'Asnières]] ou en tant qu'[[Enseigne (grade militaire)|enseigne]], il mène les [[enfants perdus]]<ref>[[Louis Susane]] : ''Histoire de l'ancienne infanterie française'', Tome 8, page 31</ref>.
Envoyé à [[Genève]] en {{Date-|||1565|en Suisse}}, Agrippa y poursuit ses études sous la protection de [[Théodore de Bèze]]. Un an plus tard, il est contraint de fuir la ville du fait de son implication dans une histoire de mœurs : il accuse son condisciple [[Bartholomé Tecia]] de tentative de « [[homosexualité|bougrerie]] » sur sa personne. Tecia est condamné et exécuté par noyade. Lorsque éclate la [[Guerres de Religion (France)#Deuxième guerre de Religion (1567-1568)|deuxième guerre de religion]], en 1567, il s’engage sans hésiter dans le [[Régiments français d'Ancien Régime#A|régiment protestant d'Asnières]] où, en tant qu'[[Enseigne (grade militaire)|enseigne]], il mène les [[Enfants perdus (militaire)|enfants perdus]]<ref name="Susane">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Louis Susane|lien auteur=Louis Susane|titre=Histoire de l'ancienne infanterie française|tome=8|passage=31}}</ref>.


Il était, à la suite d’un duel, absent de Paris durant les [[Massacre de la Saint-Barthélemy|massacres de 1572]] mais en garda une rancune tenace contre la monarchie. ''[[Les Tragiques]]'' conservent la trace des visions d’horreur dont il fut le témoin.
Absent, à la suite d’un duel, de Paris durant la [[Massacre de la Saint-Barthélemy|Saint-Barthélemy]], il échappe au massacre, mais en garde une rancune tenace contre la monarchie. ''[[Les Tragiques]]'' conservent la trace des visions d’horreur dont il fut le témoin.


=== Au service du roi de Navarre ===
=== Au service du roi de Navarre ===
==== À la cour des Valois ====
==== À la cour des Valois ====
Quelque temps après la [[Massacre de la Saint-Barthélemy |Saint-Barthélemy]], Aubigné retourne à la cour de France où il se lie avec le roi de Navarre (futur [[Henri IV de France | Henri IV]]) et devient son [[Écuyer (gentilhomme) |écuyer]] ({{date-|août 1573}}). Il a vingt-et-un ans. À cette époque, Henri de Navarre est assigné à résidence à la cour et placé sous une étroite surveillance. On ignore si, comme lui, Aubigné a feint d'être catholique. Toujours est-il qu'il participe à la tentative d'évasion de son maître lors des évènements de la [[conjuration des Malcontents]]<ref>{{harvnb|Lazard|1998|p=89}}</ref>. L'affaire échoue, et Henri de Navarre doit donner des gages de sa soumission en écartant ses serviteurs les plus suspects et en envoyant ses hommes combattre les troupes protestantes. Aubigné se retrouve alors enrôlé à plusieurs reprises dans l'armée catholique<ref>{{harvnb|Lazard|1998|p=91-97}}. Dans son ''Histoire universelle'', Aubigné écrit : ''Le roi de Navarre y envoya sa maison et ses gardes et surtout ceux qui sentoyent le fagot (le bûcher pour les protestants) et qui travailloient à sa liberté (les malcontents)''.</ref>. [[Guidon]] du seigneur de [[Guillaume de Hautemer de Grancey | Fervaques]], il combat les protestants en Normandie puis à la [[bataille de Dormans]] où il se lie d'amitié avec le [[duc de Guise]]<ref>{{harvnb|Lazard|1998|p=99}}.</ref>.
Quelque temps après la Saint-Barthélemy, il retourne à la cour de France où il se lie avec le [[Henri IV de France|roi de Navarre]], futur Henri IV, et devient son [[Écuyer (gentilhomme)|écuyer]] ({{Date-|août 1573}}). Il a vingt-et-un ans. À cette époque, Henri de Navarre est assigné à résidence à la cour et placé sous une étroite surveillance. On ignore si, comme lui, Aubigné a feint d'être catholique. Toujours est-il qu'il participe à la tentative d'évasion de son maître lors des évènements de la [[conjuration des Malcontents]]<ref name="Lazard"/>{{rp|89}}. L'affaire échoue, et Henri de Navarre doit donner des gages de sa soumission en écartant ses serviteurs les plus suspects et en envoyant ses hommes combattre les troupes protestantes. Aubigné se retrouve alors enrôlé à plusieurs reprises dans l'armée catholique<ref name="Lazard"/>{{rp|91-97}}. Dans son ''Histoire universelle'', il écrit : {{Citation|Le roi de Navarre y envoya sa maison et ses gardes et surtout ceux qui sentoyent le fagot<ref group="n">Le bûcher pour les protestants.</ref> et qui travailloient à sa liberté<ref group="n">Les malcontents.</ref>.}} [[Étendard (bannière)|Guidon]] du [[Guillaume de Hautemer de Grancey|seigneur de Fervaques]], il combat les protestants en Normandie, puis à la [[bataille de Dormans]], où il se lie d'amitié avec le [[duc de Guise]]<ref name="Lazard"/>{{rp|99}}.

À la cour où il côtoie les plus grands, il fait figure de courtisan accompli. Apprécié pour son intelligence et son esprit mordant, il aurait fait partie de l'[[Académie de musique et de poésie]] qui siège au [[Palais du Louvre]]. Amateur de mascarades et de joutes, il invente des divertissements de cour et se fait connaître comme expert en magie. C'est aussi un querelleur courant sans cesse après les duels<ref name="Lazard"/>{{rp|99-105}}. Le {{Date-|26|juin|1574|en France}}, il assiste « à l’exécution du [[Gabriel Ier de Montgommery|comte de Montgommery]] sur la place de Grève, qui le salua, lui et Fervaques avant de mourir<ref name="Garnier">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Armand Garnier|titre=Agrippa d’Aubigné et le parti protestant|sous-titre= contribution à l'histoire de la réforme en France |lieu=Paris|éditeur=Fischbacher|année=1928|tome=1|lire en ligne={{Google Livres|page=PA159|8yQoAQAAIAAJ}}|oclc=749339377|pages totales={{pc|vii}}, 414|passage=159|format=24 cm}}.</ref>.


Il fait partie des compagnons du roi de Navarre lorsque ce dernier fuit la cour le {{Date-|4|février|1576}}.
À la cour où il côtoie les plus grands, Aubigné fait figure de courtisan accompli. Apprécié pour son intelligence et son esprit mordant, il aurait fait partie de l'[[Académie de musique et de poésie]] qui siège au [[Palais du Louvre]]. Amateur des mascarades et des joutes, il invente des divertissements de cour et se fait connaître comme expert en magie. C'est aussi un querelleur courant sans cesse après les duels<ref>{{harvnb|Lazard|1998|p=99-105}}.</ref>.
{{référence nécessaire|1=Il assista à l’exécution du [[Gabriel Ier de Montgommery|comte de Montgommery]] sur la place de Grève, le {{date|26|juin|1574}}, qui le salua, lui et Fervaques avant de mourir}}.
Il fait partie des compagnons du roi de Navarre lorsque ce dernier fuit la cour le {{date|4|février|1576}}.


==== À la cour de Nérac : entre faveur et disgrâce ====
==== À la cour de Nérac : entre faveur et disgrâce ====
Cette amitié entre le futur roi et son écuyer dure plusieurs années, Henri de Navarre lui confiant de nombreuses missions. Mais de caractère emporté et intransigeant, Aubigné se brouille à de nombreuses reprises avec son maître. Aubigné lui reproche de ne pas être suffisamment attaché à la cause protestante, l'accusant de trop favoriser les catholiques de son entourage. Henri de Navarre est porté à la conciliation et ménageait la cour de France, alors qu'Aubigné appelle à la poursuite de la lutte. Après la signature de la [[édit de Poitiers|paix de Poitiers]] qu'il condamne, il quitte une première fois son maître (1577). Grièvement blessé à [[Casteljaloux]], il se retire pendant deux ans sur ses terres aux Landes-Guinemer dans le [[Blaisois]] où il se met à écrire. Selon la légende qu’il a lui-même forgée bien plus tard, c’est à Casteljaloux que, alors qu'il était entre la vie et la mort, lui seraient venues les premières « clauses » de son grand [[épopée| poème épique]] sur les guerres de religion, ''[[Les Tragiques]]''.
Cette amitié entre le futur roi et son écuyer dure plusieurs années, Henri de Navarre lui confiant de nombreuses missions. Mais de caractère emporté et intransigeant, il se brouille à de nombreuses reprises avec son maître, auquel il reproche de ne pas être suffisamment attaché à la cause protestante, l'accusant de trop favoriser les catholiques de son entourage. Alors qu’Henri de Navarre, porté à la conciliation, ménage la cour de France, il appelle à la poursuite de la lutte. Après la signature de la [[édit de Poitiers|paix de Poitiers]] qu'il condamne, il quitte une première fois son maître, en 1577. Grièvement blessé à [[Casteljaloux (Lot-et-Garonne)|Casteljaloux]], il se retire pendant deux ans sur ses terres aux Landes-Guinemer dans le [[Blaisois]] où il se met à écrire. Selon la légende qu’il a lui-même forgée bien plus tard, c’est à Casteljaloux que, alors qu'il était entre la vie et la mort, lui seraient venues les premières « clauses » de son grand [[épopée|poème épique]] sur les guerres de religion, ''[[Les Tragiques]]''.


Aubigné retourne à la cour de Navarre en 1579. En 1582, il se met au plus mal avec la reine [[Marguerite de France (1553-1615) | Marguerite de Valois]] qui demande à son époux de l'éloigner. Ses relations avec [[Diane d'Andoins]], maîtresse du roi ne sont pas meilleures<ref>Madeleine Lazard, Agrippa d’Aubigné, Paris, Fayard, 1998, p. 174.</ref>. En 1588, il déconseille au roi de se séparer de son épouse légitime pour épouser sa maîtresse<ref>{{Ouvrage | prénom = Madeleine | nom = Lazard | titre = Agrippa d’Aubigné, Paris | éditeur = Fayard | année = 1998 | passage = 202}}.</ref>. Entretemps, Aubigné a épousé Suzanne [[Maison de Lusignan#Branches|de Lusignan de Lezay]] (1583).
Aubigné retourne à la cour de Navarre en 1579. En 1582, il est au plus mal avec la reine [[Marguerite de France (1553-1615)|Marguerite de Valois]] qui demande à son époux de l'éloigner. Ses relations avec [[Diane d'Andoins]], maîtresse du roi, ne sont pas meilleures<ref name="Lazard"/>{{rp|174}}. En 1588, il déconseille au roi de se séparer de son épouse légitime pour épouser sa maîtresse<ref name="Lazard">{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Madeleine Lazard|titre=Agrippa d’Aubigné|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=1998}}.</ref>{{rp|202}}. Entretemps, il a épousé Suzanne [[Maison de Lusignan#Branches|de Lusignan de Lezay]], au château de Bougouin à [[La Crèche]], en 1583.


==== Les dernières désillusions ====
==== Les dernières désillusions ====
Pendant les guerres de la Ligue, Aubigné s'illustre de nouveau au combat. Il participe à la [[bataille de Coutras]] que remporte Henri sur l'armée royale en 1587. Henri de Navarre le nomme maréchal de camp en [[1586]], puis gouverneur d’[[Oléron]] et de [[Maillezais]], que d'Aubigné avait conquis par les armes en [[1589]], puis vice-amiral de [[Guyenne]] et de [[Bretagne]].
Pendant les guerres de la Ligue, il s'illustre de nouveau au combat. Il participe à la [[bataille de Coutras]] que remporte Henri sur l'armée royale en 1587. Henri de Navarre le nomme maréchal de camp en 1586, puis gouverneur d’[[Oléron]] et de [[Maillezais]], qu’il avait conquis par les armes en 1589, puis vice-amiral de [[Guyenne]] et de [[Bretagne]].


Après l’assassinat du [[Henri Ier de Guise|duc de Guise]] en [[1588]], Aubigné reprend part aux combats politiques et militaires de son temps. Il est alors le représentant de la tendance dure du parti protestant (« les Fermes ») et voit d’un mauvais œil les concessions faites par le chef de son parti pour accéder au trône. Comme de nombreux protestants, d’Aubigné ressent l’[[wikt:abjuration|abjuration]] d’Henri IV, en [[1593]], comme une trahison. Les divergences politiques et religieuses finissent par le séparer du roi. Aubigné est peu à peu écarté de la cour, dont il se retira définitivement après l’assassinat d’Henri IV en [[1610]]<ref>Il tenta toutefois d'offrir ses services au nouveau roi en 1618, sans succès.</ref>. A partir de 1620 d´Aubigné, dont la tête est mise à prix, s´exile definitivement et en secret grâce à son ami d'enfance [[Jean d'Harambure | Jean d'Harambure dit le Borgne]] à Genêve. Aubigné et Henri IV ne se doutaient pas que leurs petits-enfants respectifs, [[Louis XIV de France|Louis XIV]] et [[Madame de Maintenon|Françoise d’Aubigné]], s'uniraient en [[1683]].
Après l’assassinat du [[Henri Ier de Guise|duc de Guise]] en 1588, il reprend part aux combats politiques et militaires de son temps. Il est alors le représentant de la tendance dure du parti protestant (« les Fermes ») et voit d’un mauvais œil les concessions faites par le chef de son parti pour accéder au trône. Comme de nombreux protestants, d’Aubigné ressent l’[[wikt:abjuration|abjuration]] d’Henri IV, en 1593, comme une trahison. Les divergences politiques et religieuses finissent par le séparer du roi. Il est peu à peu écarté de la cour, dont il se retira définitivement après l’assassinat d’Henri IV en 1610<ref group="n">Il tenta toutefois d'offrir ses services au nouveau roi en 1618, sans succès.</ref>. À partir de 1620, sa tête est mise à prix, il s’exile définitivement et en secret grâce à son ami d'enfance [[Jean d'Harambure|Jean d'Harambure dit le Borgne]] à Genève. Aubigné et Henri IV ne se doutaient pas que leurs petits-enfants respectifs, [[Madame de Maintenon|Françoise d’Aubigné]] et [[Louis XIV de France|Louis XIV]], s'uniraient en 1683.

[[File:Sculpture de Theodore Agrippa D'Aubigné á Pons.jpg|thumb|right|Buste de Théodore Agrippa d'Aubigné à [[Pons (Charente-Maritime)|Pons]].]]


=== Retraite et exil ===
=== Retraite et exil ===
[[Fichier:Agrippa d'Aubigné - Bartholomäus Sarburgh.jpg|vignette|gauche|<center>Agrippa d'Aubigné en 1622, huile sur toile de Bartholomäus Sarburgh, [[Kunstmuseum (Bâle)]].</center>]]
[[Fichier:Agrippa d'Aubigné - Bartholomäus Sarburgh.jpg|vignette|Agrippa d'Aubigné en 1622, huile sur toile de {{lien|lang=de|trad=Bartholomäus Sarburgh|fr=}}, [[Kunstmuseum (Bâle)]].]]
En [[1611]], à l’Assemblée des églises protestantes de [[Saumur]], D’Aubigné, élu pour le Poitou, ridiculise le parti des « Prudents » dans ''Le Caducée ou l’Ange de la paix''.


En 1611, à l’Assemblée des églises protestantes de [[Saumur]], d’Aubigné, élu pour le Poitou, ridiculise le parti des « Prudents » dans ''Le Caducée ou l’Ange de la paix''.
Il semblerait que c’est à cette période qu’il se tourna vers l’écriture de ses œuvres, et en particulier des ''Tragiques''. Mais ce n’est pour lui qu’un autre moyen de prendre les armes, en multipliant les [[pamphlet]]s anti-catholiques et les attaques [[polémique]]s contre les protestants convertis.


Il semblerait que c’est à cette période qu’il se tourna vers l’écriture de ses œuvres, et en particulier des ''Tragiques''. Mais ce n’est pour lui qu’un autre moyen de prendre les armes, en multipliant les [[pamphlet]]s anti-catholiques et les attaques [[polémique]]s contre les protestants convertis.
De son premier mariage avec Suzanne de Lusignan de Lezay, d'une branche cadette de l'illustre [[maison de Lusignan]], il a un fils, [[Constant d'Aubigné|Constant]], père de [[Madame de Maintenon|Françoise d’Aubigné]], la future marquise de Maintenon, et deux filles, [[Madame de Villette|Louise Arthémise de Villette]] ([[1584]]-[[1663]]) et Marie de Caumont d’Adde ([[1586]]-[[1624]]). Son fils Constant lui causa les plus grandes déceptions de sa vie en se convertissant au catholicisme puis en menant une vie scandaleuse de débauche et de malversation<ref>Il fut jeté en prison pour faux-monnayage.</ref> ; il le déshérita, plongeant du même coup sa belle-fille et ses petits-enfants dans la misère. Après la mort de son épouse en [[1596]], d'Aubigné eut un fils naturel avec Jacqueline Chayer, [[Nathan d'Aubigné]], ancêtre de la famille [[suisse]] des [[famille Merle d'Aubigné|Merle d'Aubigné]].


De son premier mariage avec Suzanne de Lusignan de Lezay, d'une branche cadette de l'illustre [[maison de Lusignan]], il a un fils, [[Constant d'Aubigné]], père de [[Madame de Maintenon|Françoise d’Aubigné]], la future marquise de Maintenon, et deux filles, [[Madame de Villette|Louise Arthémise de Villette]] et Marie de Caumont d’Adde (1586-1624). Son fils Constant lui cause les plus grandes déceptions de sa vie. À sa grande horreur, ce dernier abjure le protestantisme en 1618 pour mener une vie de [[débauche]] dans le château paternel de [[Maillezais]]<ref group="n">Il lui pardonnera ensuite, mais le chassera de Maillezais à cause de sa vie dissolue.</ref> et de malversation<ref group="n">Il sera jeté en prison pour faux-monnayage.</ref>, avant de tuer sa première femme<ref group="n">Anne Marchant, épousée à [[la Rochelle]] en 1608 sans le consentement de son père.</ref>, surprise en flagrant délit d’adultère dans une auberge, et de se remarier en prison à Jeanne de Cardilhac. Cette dernière donnera naissance à [[Madame de Maintenon|Françoise d'Aubigné]] (qui deviendra marquise de Maintenon et maîtresse puis épouse du roi de France [[Louis XIV]])<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur=Jacques Prévot|titre=La Première Institutrice de France|sous-titre=Madame de Maintenon|lieu=Paris|éditeur=Belin|année=1981|isbn=978-2-7011-0356-3|page=13}}.</ref>. Il le déshérite, plongeant du même coup sa belle-fille et ses petits-enfants dans la misère.
Refusant tout compromis, d’Aubigné est contraint de quitter la France en [[1620]], après la condamnation de son ''Histoire universelle depuis 1550 jusqu’en 1601'' par le Parlement ; il se retire alors à [[Genève]], où est publié l’essentiel de ses œuvres. Il y épouse en [[1623]] [[Renée Burlamacchi]], petite-fille du Lucquois [[Francesco Burlamacchi]], et y meurt le {{date|9|mai|1630}}.


Après la mort de son épouse en 1596, d'Aubigné a un fils naturel avec Jacqueline Chayer, [[Nathan d'Aubigné]], ancêtre de la famille suisse des [[famille Merle d'Aubigné|Merle d'Aubigné]].
== Généalogie ==

* ''Agrippa d’Aubigné'' ([[1552]]-[[1630]])
Refusant tout compromis, d’Aubigné est contraint de quitter la France, en 1620, après la condamnation de son ''Histoire universelle depuis 1550 jusqu’en 1601'' par le Parlement. Il se retire alors à [[Genève]], où est publié l’essentiel de ses œuvres. Il y épouse, en 1623, [[Renée Burlamacchi]], petite-fille du Lucquois [[Francesco Burlamacchi]].
x Suzanne de Lezay

Agrippa d’Aubigné meurt à [[Jussy (canton de Genève)|Jussy]] le 9 mai 1630, à l’âge de 78 ans.
│─> [[Madame de Villette|Louise-Artémise]] (1584-1663)

│ x Benjamin Le Vallois de Vilette
== Hommages ==
[[Fichier:Sculpture de Theodore Agrippa D'Aubigné á Pons.jpg|vignette|Buste de Théodore Agrippa d'Aubigné à Pons.]]
│─> Marie (1586-1624)

│ x Josué de Caumont d'Adde
* Dans le {{4e|arrondissement}} de [[Paris]], une [[Rue Agrippa-d'Aubigné|rue Agrippa-d’Aubigné]], située entre le [[boulevard Morland]] et le [[quai Henri-IV]], lui est dédiée.
* À Genève, une promenade, située derrière la cathédrale à l’emplacement de l’ancien château épiscopal, porte aussi son nom. Terrasse Agrippa-d’Aubigné, 1204 Genève, Suisse. {{Commentaire biblio|{{coord|46.2018|6.1490|type:landmark_region:CH-GE|display=inline}}.}}
├─>[[Constant d'Aubigné]] ([[1585]]-[[1647]])
* À La Rochelle, dans le quartier de La Genette, une rue Agrippa-d’Aubigné.
│ x Anne Marchant (+[[1619]])
* À Nîmes, une petite rue qui se trouve a proximité des Jardins de la Fontaine.
│ x Jeanne Isabelle de Cardillac ([[1611]]-[[1650]])
* À Clermont-Ferrand, une rue qui se trouve derrière la gare.
│ │
* À Saintes, un collège porte le nom d'Agrippa-d'Aubigné.
│ ├─> Constant d'Aubigné ([[1628]]-[[1647]])
* ''La Tragédie humaine,'' pour chœur mixte et orchestre de [[Darius Milhaud]] (1958).
│ ├─> Charles d’Aubigné ([[1634]]-[[1703]])
* ''Préparatif à la mort et allégorie maritime'', de Darius Milhaud (1963).
│ │ x Geneviève Philippe Piètre (+[[1728]])
│ │ │
│ │ ├─> Françoise d’Aubigné ([[1678]]-[[1739]])
│ │ x [[Adrien Maurice de Noailles]]
│ │
│ ├─> [[Françoise d'Aubigné]] ([[1635]]-[[1719]]), marquise de Maintenon
│ │ x [[Paul Scarron]]
│ │
│ │
│ ├─> {{référence nécessaire|Anne d’Aubigné ([[1630]])}}
│ x Olivier de Brioul
│ │
│ ├─> …
x Jacqueline Chayer ([[1559]]-[[1636]])
├─>[[Nathan d'Aubigné]] ([[1601]]-[[1669|69]]) → 14 enfants dont :
x Claire de Pelissari ([[1600]]-[[1631|31]])
x Anne Crespin ([[1602]]-[[1651|51]])
├─> Samuel d’Aubigné ([[1638]]-[[1710]])
│ x Elisabeth Lesage ([[1638]]-[[1732]])
│ │
│ ├─> Georges-Louis d’Aubigné ([[1680]]-[[1732]])
│ │ x Lucrèce Dufour ([[1696]]-[[1778]])
│ │ ├─> Charlotte ([[1719]]-[[1776|86]])
│ │ │ x Georges-Daniel Argand ([[1711]]-[[1779|79]])
│ │ │
│ │ ├─> Élisabeth d’Aubigné ([[1720]]-[[1780|80]])
│ │ │ x François Merle ([[1703]]-[[1761|61]]), ancêtres de la [[famille Merle d'Aubigné]]
│ │ │
│ │ ├─> Lucrèce ([[1729]]-[[1793|93]])
│ │ x Pierre Eynouf
│ ├─> 5 autres enfants
x Elisabeth Hubertary ([[1604]]-[[1684|84]])


== L’œuvre littéraire ==
== L’œuvre littéraire ==
Méconnu de ses contemporains, il fut redécouvert à l’époque [[Romantisme|romantique]], notamment par [[Victor Hugo]], puis par le critique [[Charles-Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]].
Méconnu de ses contemporains, il est redécouvert à l’[[Romantisme|époque romantique]], notamment par [[Victor Hugo]], puis par le critique [[Charles-Augustin Sainte-Beuve|Sainte-Beuve]].


En 1976, dans une chanson polémique et anticolonialiste, ''Un air de liberté'', [[Jean Ferrat]] le mentionne : {{Citation|La terre n’aime pas le sang ni les ordures, Agrippa d'Aubigné le disait en son temps.}} Son œuvre la plus connue est son recueil ''[[Les Tragiques]]''.
En 1976, dans une chanson polémique et anticolonialiste, ''Un air de liberté'', [[Jean Ferrat]] le mentionne : {{Citation|La terre n’aime pas le sang ni les ordures, Agrippa d'Aubigné le disait en son temps, votre cause déjà sentait la pourriture.}} Son œuvre la plus connue est son recueil ''[[Les Tragiques]]''.


Mais d'Aubigné n’est pas l’auteur d’une seule œuvre. ''Le Printemps'' est un recueil de sonnets, de stances et d’odes qui reprend la lyrique pétrarquiste sur les tons opposés de la rage du désespoir et d'une fantaisie plus légère. Le premier recueil de sonnets du ''Printemps'', ''L'Hécatombe à Diane'', est dédié à [[Diane Salviati]], jeune fille qu'il aimait et qu'il n'a pas pu épouser à cause de la différence de religion<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57841860/f6 Avertissement et notice des Œuvres complètes] publiées pour la première fois d'après les manuscrits originaux par Eug. Réaumé et F. de Caussade. Lemerre, 1873-1877 six tomes, dont les 5 premiers en ligne sur [[Gallica]]</ref>{{,}}<ref>Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites, Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854 pages 22, [https://archive.org/stream/mmoiresdethodor00lalagoog#page/n43/mode/2up Il devint amoureux...] ; 32 [https://archive.org/stream/mmoiresdethodor00lalagoog#page/n53/mode/2up Diane de Talcy assista...] et p. 27 :[https://archive.org/stream/mmoiresdethodor00lalagoog#page/n47/mode/2up ''Le chevalier Salviaty rompit le mariage sur le différend de la relligion''...]</ref>. À la fin de sa vie, les ''Petites œuvres meslees'' associent des ''Méditations sur les Psaumes'' et des poésies religieuses.
Mais d'Aubigné n’est pas l’auteur d’une seule œuvre. ''Le Printemps'' est un recueil de sonnets amoureux, de stances et d’odes qui reprend la lyrique pétrarquiste<ref>{{Article|auteur1=Robert Mélançon|titre=Le rite de l’Hécatombe : ''Le printemps'' d’Agrippa d’Aubigné|périodique=[[Études françaises]]|volume=11|numéro=1|date=février 1975|pages=5-20}}</ref> sur les tons opposés de la rage du désespoir et d'une fantaisie plus légère. Le premier recueil de sonnets du ''Printemps'', ''L'Hécatombe à Diane'', est dédié à [[Diane Salviati]], jeune fille qu'il aimait et qu'il n'a pas pu épouser à cause de la différence de religion<ref>{{Gallica|id=bpt6k57841860/f6|t=Avertissement et notice des Œuvres complètes}} publiées pour la première fois d'après les manuscrits originaux par Eug. Réaumé et F. de Caussade. Lemerre, 1873-1877 six tomes, dont les 5 premiers en ligne sur [[Gallica]]</ref>{{,}}<ref>Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites, Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854 pages 22, [https://archive.org/stream/mmoiresdethodor00lalagoog#page/n43/mode/2up Il devint amoureux...] ; 32 [https://archive.org/stream/mmoiresdethodor00lalagoog#page/n53/mode/2up Diane de Talcy assista...] et p. 27 :[https://archive.org/stream/mmoiresdethodor00lalagoog#page/n47/mode/2up ''Le chevalier Salviaty rompit le mariage sur le différend de la relligion''...]</ref>. À la fin de sa vie, les ''Petites œuvres meslees'' associent des ''Méditations sur les Psaumes'' et des poésies religieuses.


L’essentiel de son œuvre est [[polémique]]. D'Aubigné, engagé dans les combats de son époque, cherche ainsi à discréditer les vanités de la cour royale et la religion catholique dans la ''Confession du Sieur de Sancy''<ref>{{Article |auteur1=Perronnet, Michel |titre=Confession Catholique du Sieur de Sancy et déclaration des causes tant d'état que de religion qui l'ont mu à se remettre au giron de l'Eglise romaine |périodique=Réforme, Humanisme, Renaissance |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=10 |numéro=1 |date=1979 |pages=24–33 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1979_num_10_1_1131 |consulté le=28-07-2020 |doi=10.3406/rhren.1979.1131}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Schrenck, Gilbert |titre=Agrippa d'Aubigné et le Sieur de Sancy : de l'histoire au pamphlet |périodique=Albineana, Cahiers d'Aubigné |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=12 |numéro=1 |date=2000 |pages=205–214 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2000_num_12_1_1450 |consulté le=28-07-2020 |doi=10.3406/albin.2000.1450}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |titre=La confession catholique du Sieur de Sancy |url=https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-confession-catholique-du |site=Ning.com |consulté le=28-07-2020}}.</ref>{{,}}<ref>http://www.cosmovisions.com/textHistoireUniverselle_Aubigne.htm</ref> et ''[[Les Aventures du baron de Faeneste]]''<ref>{{Article |auteur1=Fantoni, Christian |titre=Narration et narrateurs dans Les Aventures du baron de Faeneste d’Agrippa d’Aubigné |périodique=Albineana, Cahiers d'Aubigné |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=13 |numéro=1 |date=2001 |pages=179–189 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2001_num_13_1_881 |consulté le=28-07-2020 |doi=10.3406/albin.2001.881}}.</ref>. Son ''Histoire universelle''<ref>{{Article |auteur1=Thierry, André |titre=Agrippa d'Aubigné auteur de l'Histoire Universelle |périodique=Réforme, Humanisme, Renaissance |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=6 |numéro=1 |date=1977 |pages=21–24 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1977_num_6_1_1028 |consulté le=28-07-2020}}.</ref> est aussi, malgré son titre, une œuvre engagée, destinée à justifier l'autonomie politique et militaire des protestants français. Il publie aussi de nombreux opuscules politiques.
L’essentiel de son œuvre est [[polémique]]. D'Aubigné, engagé dans les combats de son époque, cherche ainsi à discréditer les vanités de la cour royale et la religion catholique dans la ''Confession du Sieur de Sancy''<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Michel Perronnet|titre=Confession Catholique du Sieur de Sancy et déclaration des causes tant d'état que de religion qui l'ont mu à se remettre au giron de l'Eglise romaine|périodique=Réforme, Humanisme, Renaissance|éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS|volume=10|numéro=1|date=1979|pages=24-33|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1979_num_10_1_1131|consulté le=28-07-2020|doi=10.3406/rhren.1979.1131}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Gilbert Schrenck|titre=Agrippa d'Aubigné et le Sieur de Sancy|sous-titre=de l'histoire au pamphlet|périodique=Albineana, Cahiers d'Aubigné|éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=12|numéro=1|date=2000|pages=205-214|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2000_num_12_1_1450|consulté le=28-07-2020|doi=10.3406/albin.2000.1450}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La confession catholique du Sieur de Sancy|url=https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blogs/la-confession-catholique-du|site=Ning.com |consulté le=28-07-2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Histoire universelle|sous-titre=livre III, ch. II du tome I|pages=131-133 ; édition princeps|année=1616|url=http://www.cosmovisions.com/textHistoireUniverselle_Aubigne.htm}}.</ref> et ''Les Aventures du baron de Faeneste''<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Fantoni, Christian |titre=Narration et narrateurs dans ''Les Aventures du baron de Faeneste'' d’Agrippa d’Aubigné |périodique=Albineana, Cahiers d'Aubigné |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=13 |numéro=1 |date=2001 |pages=179–189 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/albin_1154-5852_2001_num_13_1_881 |consulté le=28-07-2020 |doi=10.3406/albin.2001.881}}.</ref>. Son ''Histoire universelle''<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Thierry, André |titre=Agrippa d'Aubigné auteur de l'Histoire Universelle |périodique=Réforme, Humanisme, Renaissance |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=6 |numéro=1 |date=1977 |pages=21–24 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1977_num_6_1_1028 |consulté le=28-07-2020}}.</ref> est aussi, malgré son titre, une œuvre engagée, destinée à justifier l'autonomie politique et militaire des protestants français. Il publie aussi de nombreux opuscules politiques.


{{Article détaillé|Panache blanc d'Henri IV}}
À la fin de son existence, il écrit ses mémoires sous le titre ''Sa vie à ses enfants''<ref>{{Article |auteur1=Schrenck, Gilbert |titre=Aggripa d'Aubigné. Sa Vie à ses enfants. Approches et mise en perspective |périodique=Réforme, Humanisme, Renaissance |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=10 |numéro=1 |date=1979 |pages=3–11 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1979_num_10_1_1128 |consulté le=28-07-2020 |doi=10.3406/rhren.1979.1128}}.</ref> (Constant, Marie et Louise), pour leur montrer « sa gloire » et « ses fautes » et leur être par là-même un exemple profitable.


Il est l'inventeur de la formule qu'il met dans la bouche d'Henri IV sur le champ de [[bataille d'Ivry]] : « Ralliez-vous à mon panache blanc », qui est ensuite complétée par [[Hardouin de Péréfixe de Beaumont|Hardouin de Péréfixe]] puis par [[Voltaire]].
== Œuvres ==
[[Fichier:Lombards Library 015.jpg|170px|thumb|''Histoire Universelle'', 1616.]]
{{Autres projets
| commons=Category:Théodore-Agrippa d'Aubigné
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| wiktionary=d'Aubigné}}


À la fin de son existence, il écrit ses mémoires sous le titre ''Sa vie à ses enfants''<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Schrenck, Gilbert |titre=Agrippa d'Aubigné. Sa Vie à ses enfants. Approches et mise en perspective |périodique=Réforme, Humanisme, Renaissance |éditeur=Persée - Portail des revues scientifiques en SHS |volume=10 |numéro=1 |date=1979 |pages=3–11 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/rhren_0181-6799_1979_num_10_1_1128 |consulté le=28-07-2020 |doi=10.3406/rhren.1979.1128}}.</ref> (Constant, Marie et Louise), pour leur montrer « sa gloire » et « ses fautes » et leur être par là-même un exemple profitable.
* ''Hécatombe à Diane'', recueil de sonnets [http://www.poesie-francaise.fr/theodore-agrippa-d-aubigne-hecatombe-a-diane/ Textes en ligne];
* ''[[Les Tragiques]]'', Éd. [[Frank Lestringant]], Paris, Gallimard, 1995 {{ISBN | 978-2-07-073724-6}}
* '' Les Tragiques '' (1616, retravaillé sur manuscrit jusqu'en 1630), éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champions Classiques, 2006;
* ''Histoire universelle'' (11 vol., 1616-1630), Éd. André Thierry, Genève, Droz, 1981-2000 {{ISBN|978-2-600-00462-6}};[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6549027z.texteImage en ligne sur ''gallica.bnf.fr'']
* ''[[Les Aventures du baron de Faeneste]]'' (1617, 1619,1630), Éd. [[Prosper Mérimée]], Nendeln, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1972 [https://gallica.bnf.fr/document?O=N027683.pdf Texte en ligne];
* ''Petites œuvres meslées du sieur d’Aubigné'' (1630) Genève, Aubert, 1968 [https://gallica.bnf.fr/document?O=N070873.pdf Texte en ligne]
* ''Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites'', Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854 [https://gallica.bnf.fr/document?O=N039850.pdf Texte en ligne];
* ''Sa Vie à ses enfants'', Paris, Nizet, 1986 (il s’agit d’une édition plus récente du texte publié par Lalanne sous le titre de Mémoires);
* ''Le Printemps : l’hécatombe à Diane et Les stances'' (1873-1892), éd. H. Weber, Paris, Presses universitaires de France, 1960;
* ''Œuvres'', Henri Weber, Jacques Bailbé, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1969;
* ''La Responce de Michau l’aveugle, suivie de La replique de Michau l’aveugle : deux pamphlets théologiques anonymes<ref>Longtemps attribués au ministre [[Louis de La Blachière|La Blachière]] de Niort.</ref> publiés avec des pièces catholiques de la controverse'', éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Honoré Champion, 1996 {{ISBN|978-2-85203-613-0}};
* ''Petites œuvres meslees'', Éd. Véronique Ferrer, Paris, Champion, 2004 {{ISBN|978-2-7453-0988-4}};
* ''Écrits politiques'', éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champion, 2007;


== Hommages ==
== Œuvres ==
[[Fichier:Lombards Library 015.jpg|170px|vignette|''Histoire Universelle'', 1616.]]
* Dans le [[4e arrondissement de Paris|{{4e|arrondissement}}]] de [[Paris]], une [[Rue Agrippa-d'Aubigné|rue Agrippa-d’Aubigné]] située entre le [[boulevard Morland]] et le [[quai Henri-IV]] lui est dédiée.
* À Genève, une promenade, située derrière la cathédrale à l’emplacement de l’ancien château épiscopal, porte aussi son nom. {{coord|46.2018|6.1490|type:landmark_region:CH-GE|display=inline}} Terrasse Agrippa-d’Aubigné, 1204 Genève, Suisse.
* À La Rochelle, dans le quartier de La Genette, une rue Agrippa-d’Aubigné.
* À Nîmes, une petite rue qui se trouve a proximité des Jardins de la Fontaine.
* À Clermont-Ferrand, une rue qui se trouve derrière la gare.
*À Saintes, un collège porte le nom d'Agrippa-d'Aubigné.
*''La Tragédie humaine,'' pour choeur mixte et orchestre de [[Darius Milhaud]] (1958)
*''Préparatif à la mort et allégorie maritime'', de Darius Milhaud (1963)


* {{Ouvrage|langue=fr|titre=Hécatombe à Diane|sous-titre=recueil de sonnets|lire en ligne=http://www.poesie-francaise.fr/theodore-agrippa-d-aubigne-hecatombe-a-diane/}}.
== Bibliographie sélective ==
* ''[[Les Tragiques]]'', Éd. [[Frank Lestringant]], Paris, Gallimard, 1995 {{ISBN|978-2-07-073724-6}}.
* '' Les Tragiques '' (1616, retravaillé sur manuscrit jusqu'en 1630), éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champions Classiques, 2006.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=André Thierry|directeur=oui|titre=Histoire universelle|lieu=Genève|éditeur=Droz|année=1981-2000|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k6549027z}}|isbn=978-2-600-00462-6|format=11 vol., 1616-1630}}.
* ''Les Aventures du baron de Faeneste'' (1617, 1619,1630), Éd. [[Prosper Mérimée]], Nendeln, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1972, {{Gallica|id=bpt6k276837}}.
* ''Petites œuvres meslées du sieur d’Aubigné'' (1630) Genève, Aubert, 1968, {{Gallica|id=bpt6k9664081m}}.
* ''Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites'', Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854, {{Gallica|id=bpt6k39850h}}.
* ''Sa Vie à ses enfants'', Paris, Nizet, 1986.{{Commentaire biblio|Il s’agit d’une édition plus récente du texte publié par Lalanne sous le titre de ''Mémoires''.}}
* ''Le Printemps : l’hécatombe à Diane et Les stances'' (1873-1892), éd. H. Weber, Paris, Presses universitaires de France, 1960.
* ''Œuvres'', Henri Weber, Jacques Bailbé, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1969.
* ''La Responce de Michau l’aveugle, suivie de La replique de Michau l’aveugle : deux pamphlets théologiques anonymes publiés avec des pièces catholiques de la controverse'', éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Honoré Champion, 1996 {{ISBN|978-2-85203-613-0}}.{{Commentaire biblio|Longtemps attribués au ministre [[Louis de La Blachière|La Blachière]] de Niort.}}
* ''Petites œuvres meslees'', Éd. Véronique Ferrer, Paris, Champion, 2004 {{ISBN|978-2-7453-0988-4}}.
* ''Écrits politiques'', éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champion, 2007.

== Pour approfondir ==
{{Autres projets|commons=Category:Théodore-Agrippa d'Aubigné|wikisource=Théodore Agrippa d'Aubigné|wiktionary=d'Aubigné}}
=== Bibliographie ===
* Jacques Bailbé, ''Agrippa d’Aubigné, poète des ''Tragiques, Caen, Presses Universitaires de Caen, 1968.
* Jacques Bailbé, ''Agrippa d’Aubigné, poète des ''Tragiques, Caen, Presses Universitaires de Caen, 1968.
* Henry Bardon, ''Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques'', Paris, Librairie Larousse, 1936.
* Henry Bardon, ''Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques'', Paris, Librairie Larousse, 1936.
Ligne 179 : Ligne 129 :
* Jean-Raymond Fanlo, ''Tracés, ruptures : la composition instable des Tragiques'', Paris, Honoré Champion, 1990.
* Jean-Raymond Fanlo, ''Tracés, ruptures : la composition instable des Tragiques'', Paris, Honoré Champion, 1990.
* Jean-Raymond Fanlo, ''Les Tragiques, vengeance et jugement, livres VI et VII, d’Agrippa d’Aubigné'', Éd. Vân Dung Le Flanchec, Neuilly, Atlande, 2003.
* Jean-Raymond Fanlo, ''Les Tragiques, vengeance et jugement, livres VI et VII, d’Agrippa d’Aubigné'', Éd. Vân Dung Le Flanchec, Neuilly, Atlande, 2003.
* E. C. Forsyth, ''La Justice de Dieu : Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et la Réforme protestante en France au {{s-|XVI|e}}'', Paris, H. Champion, 2005.
* Elliott Christopher Forsyth, ''La Justice de Dieu : Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et la Réforme protestante en France au {{s-|XVI}}'', Paris, H. Champion, 2005.
* Marie-Madeleine Fragonard, ''La Pensée religieuse d’Agrippa d’Aubigné et son expression'', Paris, Didier, 1986.
* Marie-Madeleine Fragonard, ''La Pensée religieuse d’Agrippa d’Aubigné et son expression'', Paris, Didier, 1986.
* [[Jeanne Galzy]], ''Agrippa d’Aubigné'', Paris, Gallimard, 1965.
* [[Jeanne Galzy]], ''Agrippa d’Aubigné'', Paris, Gallimard, 1965.
* Armand Garnier, ''Agrippa d’Aubigné et le parti protestant : contribution à l’histoire de la réforme en France'', Paris, Fischbacher, 1928.
* Armand Garnier, ''Agrippa d’Aubigné et le parti protestant : contribution à l’histoire de la réforme en France'', Paris, Fischbacher, 1928.
* E. S. A. Gout, ''Agrippa d’Aubigné, théologien'', Genève, Slatkine Reprints, 1970.
* E. S. A. Gout, ''Agrippa d’Aubigné, théologien'', Genève, Slatkine Reprints, 1970.
* Adrien Jans, ''Agrippa d’Aubigné ou, La poésie à la pointe de l’épée'', Bruxelles, Brepols 1959.
* Adrien Jans, ''Agrippa d’Aubigné ou La poésie à la pointe de l’épée'', Bruxelles, Brepols 1959.
* [[Ludovic Lalanne]], ''Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné'', [s.l.] [s.n.], 1985.
* [[Ludovic Lalanne]], ''Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné'', [s.l.] [s.n.], 1985.
* Ullrich Langer, ''Rhétorique et intersubjectivité : les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Paris . Seattle : Papers on French Seventeenth Century Literature, 1983.
* Ullrich Langer, ''Rhétorique et intersubjectivité : les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Paris . Seattle : Papers on French Seventeenth Century Literature, 1983.
* {{Ouvrage | prénom = Madeleine | nom = Lazard | titre = Agrippa d’Aubigné | lieu = Paris | éditeur = Fayard | année = 1998}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom=Madeleine|nom=Lazard|titre=Agrippa d’Aubigné|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=1998}}.
* Madeleine Lazard, Claude-Gilbert Dubois, ''Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Genève, Slatkine, 1990.
* Madeleine Lazard, Claude-Gilbert Dubois, ''Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Genève, Slatkine, 1990.
* André Lebois, ''La Fortune littéraire des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Paris, Lettres modernes, 1957.
* André Lebois, ''La Fortune littéraire des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Paris, Lettres modernes, 1957.
* Charles A. Lemeland, ''Agrippa d’Aubigné, polémiste'', [S.l.] [s.n.], 1961.
* Charles A. Lemeland, ''Agrippa d’Aubigné, polémiste'', [S.l.] [s.n.], 1961.
* Frank Lestringant, ''La Cause des martyrs dans Les tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Mont-de-Marsan, Éditions inter-universitaires, 1992.
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* Gisèle Mathieu-Castellani, ''Agrippa d’Aubigné : le corps de Jézabel'', Paris, Presses universitaires de France, 1991.
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* Agnès Conacher Megel, ''Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné : pour une poéthique du témoignage'', Montréal, Université de Montréal, 2000.
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* Jean Plattard, ''Agrippa d’Aubigné : une figure de premier plan dans nos lettres de la Renaissance'', Paris, Vrin, 1975.
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* A. Postansque, ''Théodore-Agrippa d’Aubigné : sa vie, ses œuvres, et son parti'', Genève, Slatkine Reprints, 1970.
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* Olivier Pot, ''Poétiques d’Aubigné : actes du colloque de Genève, {{date-|mai 1996}}'', Genève, Droz, 1999.
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* Ernest Prarond, ''Les Poètes historiens Ronsard et d’Aubigné sous Henri III'', Genève, Slatkine Reprints, 1969.
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* Marie-Hélène Prat, ''Les Mots du corps : un imaginaire lexical dans les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné'', Genève, Droz, 1996.
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* Emmanuel Dufour-Kowalski, « Agrippa d'Aubigné et les fortifications de Genève au XVIIe siècle », ''Revue du Vieux Genève'', 1994.
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* Eugène Réaume, ''Étude historique et littéraire sur Agrippa d’Aubigné'', Genève, Slatkine Reprints, 1970.
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* Samuel Rocheblave, ''D’Aubigné sous Henri IV et Louis XIII (1593-1630)'', Lausanne, Impr. Réunies, 1910.
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* Samuel Rocheblave, ''La Vie d’un héros : Agrippa d’Aubigné'', Paris, Hachette, 1912.
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* Gilbert Schrenck, ''La Réception d’Agrippa d’Aubigné ({{s mini-|XVI|e}}-{{s mini-|XX|e}} siècles) : contribution à l’étude du mythe personnel'', Paris, Champion / Genève, Slatkine, 1995.
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* Gilbert Schrenck, ''Agrippa d’Aubigné'', Paris, Memini, 2001.
* Gilbert Schrenck, ''Agrippa d’Aubigné'', Paris, Memini, 2001.
* Marguerite Soulié, ''L’Inspiration biblique dans la poésie religieuse d’Agrippa d’Aubigné'', Paris, Klincksieck, 1977.
* Marguerite Soulié, ''L’Inspiration biblique dans la poésie religieuse d’Agrippa d’Aubigné'', Paris, Klincksieck, 1977.
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* [[Marguerite Yourcenar]], ''Sous bénéfice d’inventaire'', Paris, Gallimard, 1988.
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* [http://www.agrippadaubigne.org Association des Amis d’Agrippa d’Aubigné.]
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* [http://www.bvh.univ-tours.fr/Consult/index.asp?numtable=BMO_1533&numfiche=58 Exemplaire numérisé de la première édition anonyme des ''Tragiques''], sur le site des [http://www.bvh.univ-tours.fr/ Bibliothèques virtuelles humanistes]
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* Bibliothèque de Genève numérique, [http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/bge-numerique/personnalites/theodore-agrippa-daubigne Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630), Ecrivain, poète et homme de guerre]
* Bibliothèque de Genève numérique, [http://institutions.ville-geneve.ch/fr/bge/bge-numerique/personnalites/theodore-agrippa-daubigne Théodore Agrippa d'Aubigné (1552-1630), Ecrivain, poète et homme de guerre]


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Agrippa d'Aubigny, dit d’Aubigné
Portrait de Théodore Agrippa d'Aubigné (1622).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Théodore Agrippa d’Aubigny
Formation
Activités
Père
Jean d'Aubigné (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Catherine de Lestang (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Suzanne de Lusignant de Lezay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Mouvement
Genre artistique
Archives conservées par
Bibliothèque de Genève (CH BGE Arch. Tronchin 141-163)Voir et modifier les données sur Wikidata
De gueules au lion d'hermine, armé, lampassé et couronné d'or.
Œuvres principales
Plaque rappelant l'emplacement de la dernière demeure d'Agrippa d'Aubigné sur la rue de l'Hôtel-de-Ville à Genève (Suisse)
Vue de la sépulture.

Théodore Agrippa d'Aubigné, né d’Aubigny[n 1] le au château de Saint-Maury près de Pons, et mort le à Genève, est un homme de guerre, écrivain controversiste et poète baroque français. Il est notamment connu pour Les Tragiques, poème héroïque racontant les persécutions subies par les protestants.

Calviniste intransigeant, il soutient sans relâche le parti protestant, se mettant souvent en froid avec le roi Henri de Navarre, dont il fut l'un des principaux compagnons d'armes. Après la conversion de celui-ci, il rédige des textes ayant pour but d'accuser Henri IV de trahison envers l'Église. Chef de guerre, il s'illustre par ses exploits militaires et son caractère emporté et belliqueux. Ennemi acharné de l'Église romaine, critique vis-à-vis de la cour de France et souvent mal disposé à l'égard des princes, il s'illustre par son attachement farouche à la France protestante.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Théodore Agrippa est né à Saint-Maury près de Pons, en Saintonge. Il est le fils du juge Jean d’Aubigné, d'origine roturière[n 2], et de Catherine de L’Estang, de petite noblesse, qui meurt en lui donnant la vie. On l’appelle ainsi Agrippa[n 3], parce qu’il a été enfanté avec peine. Agrippa est baptisé dans la religion catholique, mais est élevé dans la religion calviniste.

Son père Jean, converti au calvinisme, prend part au soulèvement protestant et participe aux opérations de la conjuration d'Amboise sous les ordres de Tanneguy du Bouchet, dit Saint-Cyr, chef militaire protestant du Poitou[n 4]. En , alors qu'il passe par Amboise avec son fils, il lui aurait fait jurer de venger la mort de ses compagnons.

Sous la férule de précepteurs calvinistes, Agrippa apprend entre autres disciplines, le latin, le grec et l'hébreu. En , pour ses études, Jean installe Agrippa à Paris chez Mathieu Béroalde. Deux mois plus tard, la guerre est déclenchée et, un arrêt ordonnant l'expulsion des protestants, Agrippa quitte la ville avec son professeur. Sur le chemin, ils sont arrêtés et emprisonnés par des pillards catholiques, mais ils parviennent à s’échapper grâce à un complice et gagnent Montargis, où les accueille Renée de France.

Ils séjournent ensuite à Orléans, où Agrippa est atteint de la peste, dont il guérit. Il se rompt aux armes, et assiste au siège d’Orléans au cours duquel meurt son père.

Envoyé à Genève en , Agrippa y poursuit ses études sous la protection de Théodore de Bèze. Un an plus tard, il est contraint de fuir la ville du fait de son implication dans une histoire de mœurs : il accuse son condisciple Bartholomé Tecia de tentative de « bougrerie » sur sa personne. Tecia est condamné et exécuté par noyade. Lorsque éclate la deuxième guerre de religion, en 1567, il s’engage sans hésiter dans le régiment protestant d'Asnières où, en tant qu'enseigne, il mène les enfants perdus[1].

Absent, à la suite d’un duel, de Paris durant la Saint-Barthélemy, il échappe au massacre, mais en garde une rancune tenace contre la monarchie. Les Tragiques conservent la trace des visions d’horreur dont il fut le témoin.

Au service du roi de Navarre[modifier | modifier le code]

À la cour des Valois[modifier | modifier le code]

Quelque temps après la Saint-Barthélemy, il retourne à la cour de France où il se lie avec le roi de Navarre, futur Henri IV, et devient son écuyer (). Il a vingt-et-un ans. À cette époque, Henri de Navarre est assigné à résidence à la cour et placé sous une étroite surveillance. On ignore si, comme lui, Aubigné a feint d'être catholique. Toujours est-il qu'il participe à la tentative d'évasion de son maître lors des évènements de la conjuration des Malcontents[2]:89. L'affaire échoue, et Henri de Navarre doit donner des gages de sa soumission en écartant ses serviteurs les plus suspects et en envoyant ses hommes combattre les troupes protestantes. Aubigné se retrouve alors enrôlé à plusieurs reprises dans l'armée catholique[2]:91-97. Dans son Histoire universelle, il écrit : « Le roi de Navarre y envoya sa maison et ses gardes et surtout ceux qui sentoyent le fagot[n 5] et qui travailloient à sa liberté[n 6]. » Guidon du seigneur de Fervaques, il combat les protestants en Normandie, puis à la bataille de Dormans, où il se lie d'amitié avec le duc de Guise[2]:99.

À la cour où il côtoie les plus grands, il fait figure de courtisan accompli. Apprécié pour son intelligence et son esprit mordant, il aurait fait partie de l'Académie de musique et de poésie qui siège au Palais du Louvre. Amateur de mascarades et de joutes, il invente des divertissements de cour et se fait connaître comme expert en magie. C'est aussi un querelleur courant sans cesse après les duels[2]:99-105. Le , il assiste « à l’exécution du comte de Montgommery sur la place de Grève, qui le salua, lui et Fervaques avant de mourir[3].

Il fait partie des compagnons du roi de Navarre lorsque ce dernier fuit la cour le .

À la cour de Nérac : entre faveur et disgrâce[modifier | modifier le code]

Cette amitié entre le futur roi et son écuyer dure plusieurs années, Henri de Navarre lui confiant de nombreuses missions. Mais de caractère emporté et intransigeant, il se brouille à de nombreuses reprises avec son maître, auquel il reproche de ne pas être suffisamment attaché à la cause protestante, l'accusant de trop favoriser les catholiques de son entourage. Alors qu’Henri de Navarre, porté à la conciliation, ménage la cour de France, il appelle à la poursuite de la lutte. Après la signature de la paix de Poitiers qu'il condamne, il quitte une première fois son maître, en 1577. Grièvement blessé à Casteljaloux, il se retire pendant deux ans sur ses terres aux Landes-Guinemer dans le Blaisois où il se met à écrire. Selon la légende qu’il a lui-même forgée bien plus tard, c’est à Casteljaloux que, alors qu'il était entre la vie et la mort, lui seraient venues les premières « clauses » de son grand poème épique sur les guerres de religion, Les Tragiques.

Aubigné retourne à la cour de Navarre en 1579. En 1582, il est au plus mal avec la reine Marguerite de Valois qui demande à son époux de l'éloigner. Ses relations avec Diane d'Andoins, maîtresse du roi, ne sont pas meilleures[2]:174. En 1588, il déconseille au roi de se séparer de son épouse légitime pour épouser sa maîtresse[2]:202. Entretemps, il a épousé Suzanne de Lusignan de Lezay, au château de Bougouin à La Crèche, en 1583.

Les dernières désillusions[modifier | modifier le code]

Pendant les guerres de la Ligue, il s'illustre de nouveau au combat. Il participe à la bataille de Coutras que remporte Henri sur l'armée royale en 1587. Henri de Navarre le nomme maréchal de camp en 1586, puis gouverneur d’Oléron et de Maillezais, qu’il avait conquis par les armes en 1589, puis vice-amiral de Guyenne et de Bretagne.

Après l’assassinat du duc de Guise en 1588, il reprend part aux combats politiques et militaires de son temps. Il est alors le représentant de la tendance dure du parti protestant (« les Fermes ») et voit d’un mauvais œil les concessions faites par le chef de son parti pour accéder au trône. Comme de nombreux protestants, d’Aubigné ressent l’abjuration d’Henri IV, en 1593, comme une trahison. Les divergences politiques et religieuses finissent par le séparer du roi. Il est peu à peu écarté de la cour, dont il se retira définitivement après l’assassinat d’Henri IV en 1610[n 7]. À partir de 1620, sa tête est mise à prix, il s’exile définitivement et en secret grâce à son ami d'enfance Jean d'Harambure dit le Borgne à Genève. Aubigné et Henri IV ne se doutaient pas que leurs petits-enfants respectifs, Françoise d’Aubigné et Louis XIV, s'uniraient en 1683.

Retraite et exil[modifier | modifier le code]

Agrippa d'Aubigné en 1622, huile sur toile de Bartholomäus Sarburgh (de), Kunstmuseum (Bâle).

En 1611, à l’Assemblée des églises protestantes de Saumur, d’Aubigné, élu pour le Poitou, ridiculise le parti des « Prudents » dans Le Caducée ou l’Ange de la paix.

Il semblerait que c’est à cette période qu’il se tourna vers l’écriture de ses œuvres, et en particulier des Tragiques. Mais ce n’est pour lui qu’un autre moyen de prendre les armes, en multipliant les pamphlets anti-catholiques et les attaques polémiques contre les protestants convertis.

De son premier mariage avec Suzanne de Lusignan de Lezay, d'une branche cadette de l'illustre maison de Lusignan, il a un fils, Constant d'Aubigné, père de Françoise d’Aubigné, la future marquise de Maintenon, et deux filles, Louise Arthémise de Villette et Marie de Caumont d’Adde (1586-1624). Son fils Constant lui cause les plus grandes déceptions de sa vie. À sa grande horreur, ce dernier abjure le protestantisme en 1618 pour mener une vie de débauche dans le château paternel de Maillezais[n 8] et de malversation[n 9], avant de tuer sa première femme[n 10], surprise en flagrant délit d’adultère dans une auberge, et de se remarier en prison à Jeanne de Cardilhac. Cette dernière donnera naissance à Françoise d'Aubigné (qui deviendra marquise de Maintenon et maîtresse puis épouse du roi de France Louis XIV)[4]. Il le déshérite, plongeant du même coup sa belle-fille et ses petits-enfants dans la misère.

Après la mort de son épouse en 1596, d'Aubigné a un fils naturel avec Jacqueline Chayer, Nathan d'Aubigné, ancêtre de la famille suisse des Merle d'Aubigné.

Refusant tout compromis, d’Aubigné est contraint de quitter la France, en 1620, après la condamnation de son Histoire universelle depuis 1550 jusqu’en 1601 par le Parlement. Il se retire alors à Genève, où est publié l’essentiel de ses œuvres. Il y épouse, en 1623, Renée Burlamacchi, petite-fille du Lucquois Francesco Burlamacchi.

Agrippa d’Aubigné meurt à Jussy le 9 mai 1630, à l’âge de 78 ans.

Hommages[modifier | modifier le code]

Buste de Théodore Agrippa d'Aubigné à Pons.
  • Dans le 4e arrondissement de Paris, une rue Agrippa-d’Aubigné, située entre le boulevard Morland et le quai Henri-IV, lui est dédiée.
  • À Genève, une promenade, située derrière la cathédrale à l’emplacement de l’ancien château épiscopal, porte aussi son nom. Terrasse Agrippa-d’Aubigné, 1204 Genève, Suisse.
  • À La Rochelle, dans le quartier de La Genette, une rue Agrippa-d’Aubigné.
  • À Nîmes, une petite rue qui se trouve a proximité des Jardins de la Fontaine.
  • À Clermont-Ferrand, une rue qui se trouve derrière la gare.
  •  À Saintes, un collège porte le nom d'Agrippa-d'Aubigné.
  • La Tragédie humaine, pour chœur mixte et orchestre de Darius Milhaud (1958).
  • Préparatif à la mort et allégorie maritime, de Darius Milhaud (1963).

L’œuvre littéraire[modifier | modifier le code]

Méconnu de ses contemporains, il est redécouvert à l’époque romantique, notamment par Victor Hugo, puis par le critique Sainte-Beuve.

En 1976, dans une chanson polémique et anticolonialiste, Un air de liberté, Jean Ferrat le mentionne : « La terre n’aime pas le sang ni les ordures, Agrippa d'Aubigné le disait en son temps, votre cause déjà sentait la pourriture. » Son œuvre la plus connue est son recueil Les Tragiques.

Mais d'Aubigné n’est pas l’auteur d’une seule œuvre. Le Printemps est un recueil de sonnets amoureux, de stances et d’odes qui reprend la lyrique pétrarquiste[5] sur les tons opposés de la rage du désespoir et d'une fantaisie plus légère. Le premier recueil de sonnets du Printemps, L'Hécatombe à Diane, est dédié à Diane Salviati, jeune fille qu'il aimait et qu'il n'a pas pu épouser à cause de la différence de religion[6],[7]. À la fin de sa vie, les Petites œuvres meslees associent des Méditations sur les Psaumes et des poésies religieuses.

L’essentiel de son œuvre est polémique. D'Aubigné, engagé dans les combats de son époque, cherche ainsi à discréditer les vanités de la cour royale et la religion catholique dans la Confession du Sieur de Sancy[8],[9],[10],[11] et Les Aventures du baron de Faeneste[12]. Son Histoire universelle[13] est aussi, malgré son titre, une œuvre engagée, destinée à justifier l'autonomie politique et militaire des protestants français. Il publie aussi de nombreux opuscules politiques.

Il est l'inventeur de la formule qu'il met dans la bouche d'Henri IV sur le champ de bataille d'Ivry : « Ralliez-vous à mon panache blanc », qui est ensuite complétée par Hardouin de Péréfixe puis par Voltaire.

À la fin de son existence, il écrit ses mémoires sous le titre Sa vie à ses enfants[14] (Constant, Marie et Louise), pour leur montrer « sa gloire » et « ses fautes » et leur être par là-même un exemple profitable.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Histoire Universelle, 1616.
  • Hécatombe à Diane : recueil de sonnets (lire en ligne).
  • Les Tragiques, Éd. Frank Lestringant, Paris, Gallimard, 1995 (ISBN 978-2-07-073724-6).
  • Les Tragiques (1616, retravaillé sur manuscrit jusqu'en 1630), éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champions Classiques, 2006.
  • André Thierry (dir.), Histoire universelle, Genève, Droz, 1981-2000, 11 vol., 1616-1630 (ISBN 978-2-600-00462-6, lire en ligne sur Gallica).
  • Les Aventures du baron de Faeneste (1617, 1619,1630), Éd. Prosper Mérimée, Nendeln, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1972, lire en ligne sur Gallica.
  • Petites œuvres meslées du sieur d’Aubigné (1630) Genève, Aubert, 1968, lire en ligne sur Gallica.
  • Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites, Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854, lire en ligne sur Gallica.
  • Sa Vie à ses enfants, Paris, Nizet, 1986.
    Il s’agit d’une édition plus récente du texte publié par Lalanne sous le titre de Mémoires.
  • Le Printemps : l’hécatombe à Diane et Les stances (1873-1892), éd. H. Weber, Paris, Presses universitaires de France, 1960.
  • Œuvres, Henri Weber, Jacques Bailbé, Paris, Gallimard, La Pléiade, 1969.
  • La Responce de Michau l’aveugle, suivie de La replique de Michau l’aveugle : deux pamphlets théologiques anonymes publiés avec des pièces catholiques de la controverse, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Honoré Champion, 1996 (ISBN 978-2-85203-613-0).
    Longtemps attribués au ministre La Blachière de Niort.
  • Petites œuvres meslees, Éd. Véronique Ferrer, Paris, Champion, 2004 (ISBN 978-2-7453-0988-4).
  • Écrits politiques, éd. Jean-Raymond Fanlo, Paris, Champion, 2007.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Bailbé, Agrippa d’Aubigné, poète des Tragiques, Caen, Presses Universitaires de Caen, 1968.
  • Henry Bardon, Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, Paris, Librairie Larousse, 1936.
  • Alain de La Bourdonnaye, Les prières, chez l'artiste, Paris, 1964.
  • Jean Brunel, Marie-Madeleine Fragonard, Babel en Poitou : Agrippa d’Aubigné et le plurilinguisme, Paris, Honoré Champion, 1995.
  • James E. Carr, Les Grands Combats dans Les Tragiques d'Agrippa d'Aubigné, Kent, Ohio, Kent State University, 1964.
  • Éric Deschodt, Agrippa d’Aubigné : le guerrier inspiré, Paris, Robert Laffont, 1995.
  • Henri Dubief, La Réforme et la littérature française, Carrières-sous-Poissy, La Cause, 1972.
  • Claude-Gilbert Dubois, L’Imagination dans Les tragiques d’Agrippa d’Aubigné, [S.l.] [s.n.], 1956.
  • Jean-Raymond Fanlo, Tracés, ruptures : la composition instable des Tragiques, Paris, Honoré Champion, 1990.
  • Jean-Raymond Fanlo, Les Tragiques, vengeance et jugement, livres VI et VII, d’Agrippa d’Aubigné, Éd. Vân Dung Le Flanchec, Neuilly, Atlande, 2003.
  • Elliott Christopher Forsyth, La Justice de Dieu : Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné et la Réforme protestante en France au XVIe siècle, Paris, H. Champion, 2005.
  • Marie-Madeleine Fragonard, La Pensée religieuse d’Agrippa d’Aubigné et son expression, Paris, Didier, 1986.
  • Jeanne Galzy, Agrippa d’Aubigné, Paris, Gallimard, 1965.
  • Armand Garnier, Agrippa d’Aubigné et le parti protestant : contribution à l’histoire de la réforme en France, Paris, Fischbacher, 1928.
  • E. S. A. Gout, Agrippa d’Aubigné, théologien, Genève, Slatkine Reprints, 1970.
  • Adrien Jans, Agrippa d’Aubigné ou La poésie à la pointe de l’épée, Bruxelles, Brepols 1959.
  • Ludovic Lalanne, Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné, [s.l.] [s.n.], 1985.
  • Ullrich Langer, Rhétorique et intersubjectivité : les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Paris . Seattle : Papers on French Seventeenth Century Literature, 1983.
  • Madeleine Lazard, Agrippa d’Aubigné, Paris, Fayard, .
  • Madeleine Lazard, Claude-Gilbert Dubois, Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Slatkine, 1990.
  • André Lebois, La Fortune littéraire des Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Paris, Lettres modernes, 1957.
  • Charles A. Lemeland, Agrippa d’Aubigné, polémiste, [S.l.] [s.n.], 1961.
  • Frank Lestringant, La Cause des martyrs dans Les tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Mont-de-Marsan, Éditions inter-universitaires, 1992.
  • Gisèle Mathieu-Castellani, Agrippa d’Aubigné : le corps de Jézabel, Paris, Presses universitaires de France, 1991.
  • Agnès Conacher Megel, Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné : pour une poéthique du témoignage, Montréal, Université de Montréal, 2000.
  • Jean Plattard, Agrippa d’Aubigné : une figure de premier plan dans nos lettres de la Renaissance, Paris, Vrin, 1975.
  • Alexandre Postansque, Théodore-Agrippa d’Aubigné : sa vie, ses œuvres, et son parti, Genève, Slatkine Reprints, 1970.
  • Olivier Pot, Poétiques d’Aubigné : actes du colloque de Genève, , Genève, Droz, 1999.
  • Ernest Prarond, Les Poètes historiens Ronsard et d’Aubigné sous Henri III, Genève, Slatkine Reprints, 1969.
  • Marie-Hélène Prat, Les Mots du corps : un imaginaire lexical dans les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Droz, 1996.
  • Emmanuel Dufour-Kowalski, « Agrippa d'Aubigné et les fortifications de Genève au XVIIe siècle », Revue du Vieux Genève, 1994.
  • Eugène Réaume, Étude historique et littéraire sur Agrippa d’Aubigné, Genève, Slatkine Reprints, 1970.
  • Samuel Rocheblave, D’Aubigné sous Henri IV et Louis XIII (1593-1630), Lausanne, Impr. Réunies, 1910.
  • Samuel Rocheblave, La Vie d’un héros : Agrippa d’Aubigné, Paris, Hachette, 1912.
  • Gilbert Schrenck, La Réception d’Agrippa d’Aubigné (XVIe – XXe siècle) : contribution à l’étude du mythe personnel, Paris, Champion ; Genève, Slatkine, 1995.
  • Gilbert Schrenck, Agrippa d’Aubigné, Paris, Memini, 2001.
  • Marguerite Soulié, L’Inspiration biblique dans la poésie religieuse d’Agrippa d’Aubigné, Paris, Klincksieck, 1977.
  • Jean-Claude Ternaux, Lucain et la littérature de l’âge baroque en France - Citation, imitation et création, Paris, Champion, 2000.
  • André Thierry, Agrippa d’Aubigné : auteur de l’Histoire universelle, Lille, Presses universitaires de Lille, 1982.
  • Jacques Trénel, L’Élément biblique dans l’œuvre poétique d’Agrippa d’Aubigné, Genève, Slatkine Reprints, 1970.
  • Marguerite Yourcenar, Sous bénéfice d’inventaire, Paris, Gallimard, 1988.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Archives[modifier | modifier le code]

Fonds : Papiers Théodore Agrippa d'Aubigné (1520-1719) [23 volumes ; 2,3 mètres linéaires, papiers personnels, œuvre littéraire (Histoire universelle, la Confession du sieur de Sancy, Jambonika, le Printemps, Les Tragiques, Création) et autres poèmes en français et en latin, écrits politiques et correspondance, manuscrits relatifs à l'Histoire de France de 1558 à 1687, manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné en 1581, recueil de divers traités signés entre 1561 et 1685.]. Cote : CH-000007-9 CH BGE Arch. Tronchin 141-163. Genève : Bibliothèque de Genève (présentation en ligne).

Les papiers de Théodore Agrippa d'Aubigné font partie de la collection Tronchin (Arch. Tronchin 1-393). Ils portent les cotes Arch. Tronchin 141 à 163. Ils sont complètement numérisés et sont consultables en ligne dans la base de données des manuscrits et archives privées de la Bibliothèque de Genève

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par erreur, ce nom fut transcrit en « d'Aubigné ». Voir Victor Fouque, « Précis historique », Quatre lettres inédites de Madame de Maintenon, Châlon-sur-Saône, Édouard Dentu, 1864, p. 9.
  2. Les ancêtres de l'écrivain étaient établis tanneurs à Loudun.
  3. Aegre partus : accouchement difficile
  4. Il deviendra le lieutenant de Saint-Cyr.
  5. Le bûcher pour les protestants.
  6. Les malcontents.
  7. Il tenta toutefois d'offrir ses services au nouveau roi en 1618, sans succès.
  8. Il lui pardonnera ensuite, mais le chassera de Maillezais à cause de sa vie dissolue.
  9. Il sera jeté en prison pour faux-monnayage.
  10. Anne Marchant, épousée à la Rochelle en 1608 sans le consentement de son père.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Louis Susane, Histoire de l'ancienne infanterie française, t. 8, p. 31
  2. a b c d e et f Madeleine Lazard, Agrippa d’Aubigné, Paris, Fayard, .
  3. Armand Garnier, Agrippa d’Aubigné et le parti protestant : contribution à l'histoire de la réforme en France, t. 1, Paris, Fischbacher, , vii, 414, 24 cm (OCLC 749339377, lire en ligne), p. 159.
  4. Jacques Prévot, La Première Institutrice de France : Madame de Maintenon, Paris, Belin, (ISBN 978-2-7011-0356-3), p. 13.
  5. Robert Mélançon, « Le rite de l’Hécatombe : Le printemps d’Agrippa d’Aubigné », Études françaises, vol. 11, no 1,‎ , p. 5-20
  6. Avertissement et notice des Œuvres complètes sur Gallica publiées pour la première fois d'après les manuscrits originaux par Eug. Réaumé et F. de Caussade. Lemerre, 1873-1877 six tomes, dont les 5 premiers en ligne sur Gallica
  7. Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné publiés pour la première fois d’après le ms. de la bibliothèque du Louvre par M. Ludovic Lalanne, suivis de fragments de l’histoire universelle de d’Aubigné et de pièces inédites, Éd. Ludovic Lalanne, Paris, Charpentier, 1854 pages 22, Il devint amoureux... ; 32 Diane de Talcy assista... et p. 27 :Le chevalier Salviaty rompit le mariage sur le différend de la relligion...
  8. Michel Perronnet, « Confession Catholique du Sieur de Sancy et déclaration des causes tant d'état que de religion qui l'ont mu à se remettre au giron de l'Eglise romaine », Réforme, Humanisme, Renaissance, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 10, no 1,‎ , p. 24-33 (DOI 10.3406/rhren.1979.1131, lire en ligne, consulté le ).
  9. Gilbert Schrenck, « Agrippa d'Aubigné et le Sieur de Sancy : de l'histoire au pamphlet », Albineana, Cahiers d'Aubigné, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 12, no 1,‎ , p. 205-214 (DOI 10.3406/albin.2000.1450, lire en ligne, consulté le ).
  10. « La confession catholique du Sieur de Sancy », sur Ning.com (consulté le ).
  11. « Histoire universelle : livre III, ch. II du tome I », , p. 131-133 ; édition princeps.
  12. Fantoni, Christian, « Narration et narrateurs dans Les Aventures du baron de Faeneste d’Agrippa d’Aubigné », Albineana, Cahiers d'Aubigné, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 13, no 1,‎ , p. 179–189 (DOI 10.3406/albin.2001.881, lire en ligne, consulté le ).
  13. Thierry, André, « Agrippa d'Aubigné auteur de l'Histoire Universelle », Réforme, Humanisme, Renaissance, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 6, no 1,‎ , p. 21–24 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Schrenck, Gilbert, « Agrippa d'Aubigné. Sa Vie à ses enfants. Approches et mise en perspective », Réforme, Humanisme, Renaissance, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 10, no 1,‎ , p. 3–11 (DOI 10.3406/rhren.1979.1128, lire en ligne, consulté le ).