« Jules Romains » : différence entre les versions

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|lieu de décès={{13e arrondissement de Paris}}
'''Louis Farigoule''', dit '''Jules Romains''', né à [[Saint-Julien-Chapteuil]] ([[Haute-Loire]]) le {{Date|26|août|1885|en littérature}} et mort à [[Paris]] le {{Date|14|août|1972|en littérature}}, est un [[écrivain]], [[philosophe]], [[poète]] et [[dramaturge]] [[France|français]], membre de l'[[Académie française]].
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'''Jules Romains''', né '''Louis Farigoule''' à [[Saint-Julien-Chapteuil]] ([[Haute-Loire]]) le {{Date de naissance-|26|août|1885}} et mort à [[Paris]] le {{Date de décès-|14|août|1972}}, est un [[écrivain]], [[philosophe]], [[poète]] et [[dramaturge]] [[France|français]].

Il est connu pour son cycle romanesque ''[[Les Hommes de bonne volonté]]'', publié entre 1932 et 1946, une œuvre monumentale de 27 tomes qui suit l'histoire de la France entre 1908 et 1933. Sa pièce de théâtre ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'' connaît un grand succès.

Il est élu à l'[[Académie française]] en 1946.


== Biographie ==
== Biographie ==
[[Fichier:Jules Romains's birthplace.jpg|vignette|gauche|Maison natale de Jules Romains à [[Saint-Julien-Chapteuil]], région du [[Meygal]], en [[Haute-Loire]].]]
[[Fichier:Jules Romains's birthplace.jpg|vignette|gauche|Maison natale de Jules Romains, région du [[Meygal]], en [[Haute-Loire]].]]
Son père, Henri Farigoule (1855-1933), est né à Coubladour (commune de [[Loudes]], près du [[Puy-en-Velay]]), sa mère Marie Richier à [[Saint-Julien-Chapteuil]].
Son père, Henri Farigoule (1855-1933), né à Coubladour (commune de [[Loudes]], aux alentours du [[Puy-en-Velay]]), rejoint Paris où il obtient en 1887 un poste d'instituteur à [[Montmartre]] à l'école de la [[rue Hermel]]<ref>[http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-jean-dormesson ''Discours de réception de Jean d'Ormesson à l'Académie française, 1974''.] sur le site ''Académie-française.fr''.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6348725r/f1.textePage.langEN ''Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris''] nomination d'instituteurs, sur le site ''Gallica.bnf.fr''.</ref>. Son fils unique, Louis Henri Jean, élève du [[lycée Condorcet]] et de l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]], est [[Agrégation de philosophie|agrégé de philosophie]]<ref>[http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&nom=&annee_op=%3D&annee%5Bvalue%5D=1909&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&periode=All&concours=14&items_per_page=10 Voir sur ''rhe.ish-lyon.cnrs.fr''.]</ref> en [[1909]]. Ayant suivi des cours de physiologie à l'ENS, il effectue des expériences sur la vision extra-rétinienne qui seront publiées sous son nom en 1919.


Fils unique, Louis Henri Jean, naît le {{date|26 août 1885}} dans la ferme de ses grands-parents maternels à la Chapuze, dans la commune de [[Saint-Julien-Chapteuil]], où son père était instituteur.
Ayant pris le [[nom de plume]] de Jules Romains, il est proche du groupe de l'[[abbaye de Créteil]] ([[Groupe de l'Abbaye]]) fondé en [[1906]] par [[Charles Vildrac]] et [[Georges Duhamel]], qui réunit, entre autres, l'écrivain [[René Arcos]], les peintres [[Charles Picart Le Doux]], [[Albert Gleizes]] et le musicien [[Albert Doyen]]. Avec eux, en 1912, il découvre la littérature de [[Jean-Pierre Brisset]], qu'il fera couronner Prince des Penseurs.


Très attaché à la terre natale, il reviendra chaque été s'y ressourcer, elle servira d'ailleurs de toile de fond dans plusieurs romans<ref>{{Article|auteur1=ROBERT J.-COURTINE.|titre=L'itinéraire vellave de Jules Romains|périodique=Le monde|date=12 juin 1971|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1971/06/12/l-itineraire-vellave-de-jules-romains_2465595_1819218.html|format=php}}</ref>.
Il échappe à la Grande Guerre en occupant un "obscur poste à l'arrière" loin du front.


Son père rejoint Paris où il obtient en 1887 un poste d'instituteur à [[Montmartre]] à l'école de la [[rue Hermel]]<ref>[http://www.academie-francaise.fr/discours-de-reception-de-jean-dormesson ''Discours de réception de Jean d'Ormesson à l'Académie française, 1974''.] sur le site ''Académie-française.fr''.</ref>{{,}}<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6348725r/f1.textePage.langEN ''Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris''] nomination d'instituteurs, sur le site ''Gallica.bnf.fr''.</ref>.
Sa carrière l'emmène à [[Brest]], [[Laon]] puis au lycée de Nice (aujourd'hui [[lycée Masséna]]) où il enseigne la philosophie de 1917 à 1919<ref>« Rue Jules-Romains », dans Marguerite Isnard, Roger Isnard, ''Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice'', Nice, Serre, 2003 {{lire en ligne|lien=http://www.nicerendezvous.com/car/rue-jules-romains.html}}.</ref>.


Élève du [[lycée Condorcet]] et de l'[[École normale supérieure (Paris)|École normale supérieure]], Louis Farigoule est [[Agrégation de philosophie|agrégé de philosophie]]<ref>[http://rhe.ish-lyon.cnrs.fr/?q=agregsecondaire_laureats&nom=&annee_op=%3D&annee%5Bvalue%5D=1909&annee%5Bmin%5D=&annee%5Bmax%5D=&periode=All&concours=14&items_per_page=10 Voir sur ''rhe.ish-lyon.cnrs.fr''.]</ref> en [[1909]]. Ayant suivi des cours de physiologie à l'ENS, il effectue des expériences sur la vision extrarétinienne qui seront publiées sous son nom en 1919.
En 1927, il signe la pétition (parue le {{Date-|15|avril}} dans la revue [[Europe (revue)|''Europe'']]) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion. Son nom côtoie ceux de [[Lucien Descaves]], [[Louis Guilloux]], [[Henry Poulaille]], [[Séverine]]… et ceux des jeunes normaliens [[Raymond Aron]] et [[Jean-Paul Sartre]].

Ayant pris le [[nom de plume]] de Jules Romains, il est proche du groupe de l'[[abbaye de Créteil]] ([[groupe de l'Abbaye]]) fondé en 1906 par [[Charles Vildrac]] et [[Georges Duhamel]], qui réunit, entre autres, l'écrivain [[René Arcos]], les peintres [[Charles Picart Le Doux]], [[Albert Gleizes]] et le musicien [[Albert Doyen]]. Avec eux, en 1912, il découvre la littérature de [[Jean-Pierre Brisset]], qu'il fera couronner prince des penseurs.

Il échappe à la Grande Guerre en occupant un {{citation|obscur poste à l'arrière}} loin du front.

Sa carrière l'emmène à [[Brest]], [[Laon]], puis au lycée de Nice (aujourd'hui [[lycée Masséna]]) où il enseigne la philosophie de 1917 à 1919<ref>« Rue Jules-Romains », dans Marguerite Isnard, Roger Isnard, ''Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice'', Nice, Serre, 2003 {{lire en ligne|lien=http://www.nicerendezvous.com/car/rue-jules-romains.html}}.</ref>.

En 1927, il signe la pétition (parue le {{Date-|15|avril}} dans la revue ''[[Europe (revue)|Europe]]'') contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, {{refnec|qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion}}. Son nom côtoie ceux de [[Lucien Descaves]], [[Louis Guilloux]], [[Henry Poulaille]], [[Séverine]]… et ceux des jeunes normaliens [[Raymond Aron]] et [[Jean-Paul Sartre]].


En 1929, il achète une propriété à [[Saint-Avertin]], près de Tours : le [[manoir de la Grand'Cour]]. Il y possède une vigne dont il tire un vin blanc qu'il offre fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjournera tous les étés et y écrira une grande partie de son roman fleuve ''[[Les Hommes de bonne volonté]]''.
En 1929, il achète une propriété à [[Saint-Avertin]], près de Tours : le [[manoir de la Grand'Cour]]. Il y possède une vigne dont il tire un vin blanc qu'il offre fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjournera tous les étés et y écrira une grande partie de son roman fleuve ''[[Les Hommes de bonne volonté]]''.


Entre 1935 et 1939, il participe au [[comité France-Allemagne]], animé par [[Otto Abetz]] et [[Fernand de Brinon]], plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhère dans le même temps à la [[Ligue internationale des combattants de la paix]]. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valurent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces étaient jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompra en 1939. Entretemps, il a publié en 1934 "Le Couple France Allemagne", ouvrage consternant d'angélisme et de naïveté face à l'Allemagne hitlérienne.
Entre 1935 et 1939, il participe au [[comité France-Allemagne]], animé par [[Otto Abetz]] et [[Fernand de Brinon]], plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhère dans le même temps à la [[Ligue internationale des combattants de la paix]]. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces sont jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompra en 1939. Avant cela, il publie en 1934 ''Le Couple France Allemagne'', {{refnec|ouvrage consternant d'angélisme et de naïveté face à l'Allemagne hitlérienne}}.


De 1936 à 1939, il préside le [[PEN club]].
De 1936 à 1939, il préside le [[PEN club]].
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Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], soucieux de mettre un océan entre lui et les armées allemandes, il s'exile aux États-Unis (comme de nombreux intellectuels français<ref>[[Eugénie Bastié]], « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.</ref>{{,}}<ref>Cf. [[Emmanuelle Loyer]], ''Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947)'', Grasset, 2005.</ref>), où il s'exprime parfois à la radio (Radio Boston ou [[Voice of America]]), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participe avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico.
Pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], soucieux de mettre un océan entre lui et les armées allemandes, il s'exile aux États-Unis (comme de nombreux intellectuels français<ref>[[Eugénie Bastié]], « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.</ref>{{,}}<ref>Cf. [[Emmanuelle Loyer]], ''Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947)'', Grasset, 2005.</ref>), où il s'exprime parfois à la radio (Radio Boston ou [[Voice of America]]), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participe avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico.


Auteur [[Polygraphe (auteur)|polygraphe]], il est élu à l'[[Académie française]] en [[1946]], au [[liste des académiciens par fauteuil#Fauteuil 12|fauteuil 12]], succédant à [[Abel Bonnard]], lequel avait été radié l'année précédente pour [[indignité nationale]].
Auteur [[Polygraphe (auteur)|polygraphe]], il est élu à l'[[Académie française]] en [[1946 en littérature|1946]], au [[liste des académiciens par fauteuil#Fauteuil 12|fauteuil 12]], succédant à [[Abel Bonnard]], lequel avait été radié l'année précédente pour [[indignité nationale]].


En 1964, Jules Romains est nommé citoyen d'honneur de [[Saint-Avertin]].
En 1964, Jules Romains est nommé citoyen d'honneur de [[Saint-Avertin]].


[[Fichier:Père-Lachaise - Division 3 - Romains 01.jpg|vignette|Tombe au [[cimetière du Père-Lachaise]].]]
Il est à l'origine du concept d'[[unanimisme]], dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque ''[[Les Hommes de bonne volonté]]'', odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque.
Il est à l'origine du concept d'[[unanimisme]], dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque ''[[Les Hommes de bonne volonté]]'', odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque.


Après la guerre, il collabore de 1953 à 1971 au quotidien ''[[L'Aurore (journal français, 1944-1985)|L'Aurore]]'' que dirige [[Robert Lazurick]].
Après la guerre, il contribue de 1953 à 1971 au quotidien ''[[L'Aurore (journal français, 1944-1985)|L'Aurore]]'' que dirige [[Robert Lazurick]].


En {{date-|avril 1971}}, il cosigne l'{{citation|appel aux enseignants}} lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de [[Robert Flacelière]] de la direction de l'[[École normale supérieure (France)|École normale supérieure]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1971/04/23/l-institut-d-etudes-occidentales-lance-un-appel-aux-enseignants_2460424_1819218.html|site=lemonde.fr|titre=L'Institut d'études occidentales lance un appel aux enseignants|date=23 avril 1971}}.</ref>.
En {{date-|avril 1971}}, il cosigne l’''Appel aux enseignants'' lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de [[Robert Flacelière]] de la direction de l'[[École normale supérieure (France)|École normale supérieure]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1971/04/23/l-institut-d-etudes-occidentales-lance-un-appel-aux-enseignants_2460424_1819218.html|site=lemonde.fr|titre=L'Institut d'études occidentales lance un appel aux enseignants|date=23 avril 1971}}.</ref>.
Il meurt à Paris le 14 août 1972 à presque 87 ans.

Il est inhumé au [[cimetière du Père-Lachaise]] ({{3e|division}})<ref name=Bauer/> auprès de son épouse Lise décédée en 1997.
Il est inhumé au [[cimetière du Père-Lachaise]] ({{3e|division}})<ref name=Bauer/> auprès de son épouse Lise décédée, quant à elle, en 1997.


=== Décorations ===
=== Décorations ===
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== Académie française ==
== Académie française ==
Avec [[Paul Claudel]], [[Maurice Garçon]], [[Charles de Chambrun (diplomate)|Charles de Chambrun]], [[Marcel Pagnol]] et [[Henri Mondor]], il est une des six personnes élues le {{Date|4|avril|1946}} à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'[[Europe sous domination nazie|Occupation]].
Avec [[Paul Claudel]], [[Maurice Garçon]], [[Charles de Chambrun (diplomate)|Charles de Chambrun]], [[Marcel Pagnol]] et [[Henri Mondor]], il est une des six personnes élues le {{Date-|4|avril|1946}} à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'[[Europe sous domination nazie|Occupation]].


Élu face à [[Léon-Paul Fargue]], il y remplace [[Abel Bonnard]], toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de [[Collaboration en France|collaboration]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1946/04/06/apres-les-nouvelles-elections-la-compagnie-compte-35-membres_1871233_1819218.html|site=lemonde.fr|titre=APRÈS LES NOUVELLES ÉLECTIONS, la Compagnie compte 35 membres|date=6 avril 1946}}.</ref>. Ainsi, quand il est reçu le {{Date|7|novembre|1946}} par [[Georges Duhamel]], il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.
Élu face à [[Léon-Paul Fargue]], il y remplace [[Abel Bonnard]], toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de [[Collaboration en France|collaboration]]<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1946/04/06/apres-les-nouvelles-elections-la-compagnie-compte-35-membres_1871233_1819218.html|site=lemonde.fr|titre=APRÈS LES NOUVELLES ÉLECTIONS, la Compagnie compte 35 membres|date=6 avril 1946}}.</ref>. Ainsi, quand il est reçu le {{Date-|7|novembre|1946}} par [[Georges Duhamel]], il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.


Après sa mort, il est remplacé à l'Académie française, en 1973, par [[Jean d'Ormesson]].
Après sa mort, il est remplacé à l'Académie française, en 1973, par [[Jean d'Ormesson]].

== Hommages ==
Une [[plaque commémorative]] est installée 6 [[Rue de Solférino (Paris)|rue de Solférino]] ({{7e arrondissement de Paris}}), où il vécut de 1947 à 1972.

<gallery mode="packed" heights="150">
Plaque Jules Romains, 6 rue de Solférino, Paris 7.jpg
</gallery>

La [[rue Jules-Romains]], dans le {{19e arrondissement de Paris}}, lui rend hommage.


== Œuvres principales ==
== Œuvres principales ==
=== ''Les Hommes de bonne volonté'' ===
=== ''Les Hommes de bonne volonté'' ===
{{Article détaillé|Les Hommes de bonne volonté}}
{{Article détaillé|Les Hommes de bonne volonté}}
Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, ''Les Hommes de bonne volonté'' commence le {{date-|6 octobre 1908}}, par une présentation de Paris, et des principaux protagonistes, et se termine le {{date-|7 octobre 1933}}.
Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, ''Les Hommes de bonne volonté'' commence le {{date-|6 octobre 1908}}, par une présentation de Paris et des principaux protagonistes, et se termine le {{date-|7 octobre 1946}}.
{{colonnes|taille=20|
{{colonnes|taille=20|
* 1. ''Le 6 octobre'' (1932)
* 1. ''Le 6 octobre'' (1932)
* 2. ''Crime de Quinette'' (1932)
* 2. ''Crime de Quinette'' (1932)
* 3. ''Les Amours enfantines'' (1932)
* 3. ''Les Amours enfantines'' (1932)
* 4.'' Eros de Paris'' (1932)
* 4. ''Eros de Paris'' (1932)
* 5.'' Les Superbes'' (1933)
* 5. ''Les Superbes'' (1933)
* 6.'' Les Humbles'' (1933)
* 6. ''Les Humbles'' (1933)
* 7.'' Recherche d'une église'' (1934)
* 7. ''Recherche d'une église'' (1934)
* 8.'' Province'' (1934)
* 8. ''Province'' (1934)
* 9. ''Montée des périls'' (1935)
* 9. ''Montée des périls'' (1935)
* 10.'' Les Pouvoirs'' (1935)
* 10. ''Les Pouvoirs'' (1935)
* 11.'' Recours à l'abîme'' (1936)
* 11. ''Recours à l'abîme'' (1936)
* 12.'' Les Créateurs'' (1936)
* 12. ''Les Créateurs'' (1936)
* 13. ''Mission à Rome'' (1937)
* 13. ''Mission à Rome'' (1937)
* 14.'' Le Drapeau Noir'' (1937)
* 14. ''Le Drapeau Noir'' (1937)
* 15.'' Prélude à Verdun'' (1938)
* 15. ''Prélude à Verdun'' (1938)
* 16.'' Verdun'' (1938)
* 16.'' Verdun'' (1938)
* 17.'' Vorge contre Quinette'' (1939)
* 17.'' Vorge contre Quinette'' (1939)
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* ''Europe'', poésie (N.R.F., 1916)
* ''Europe'', poésie (N.R.F., 1916)
* ''Les Quatre Saisons'', poésie (1917)
* ''Les Quatre Saisons'', poésie (1917)
* ''Le voyage des amants'', poésie (N.R.F., 1920)
* ''Amour couleur de Paris'', (N.R.F., 1921)
* ''Ode Génoise'', (Camille Bloch, 1925)
* ''Chants des dix années'', rééd. de recueils antérieurs (N.R.F., 1928)
* ''L'homme blanc'', poème (Flammarion, 1937)
* ''Pierres levées'', suivi de ''Maisons'', poèmes (Librairie Française, 1945)


=== Romans et récits ===
=== Romans et récits ===
* ''Le Bourg régénéré'', conte (1906)
* ''[[Mort de quelqu'un]]'', roman ([[Eugène Figuière]], 1911)
* ''[[Mort de quelqu'un]]'', roman ([[Eugène Figuière]], 1911)
* ''Puissances de Paris'', récit (Eugène Figuière), 1911)
* ''Puissances de Paris'', récit (Eugène Figuière), 1911)
* ''[[Les Copains]]'', roman (1913)
* ''[[Les Copains]]'', roman (1913)
* ''Sur les Quais de la Villette'', roman (Eugène Figuière, 1914)
* ''Sur les Quais de la Villette'', roman (Eugène Figuière, 1914)
* ''Donogoo Tonka, ou les Miracles de la science'', conte (1920)
* ''Le Vin blanc de la Villette'', nouvelles (1923)
* ''Nomentanus le réfugié'', nouvelle (La Table ronde, 1945)
* ''Bertrand de Ganges'', conte (1947)
* ''Le Moulin et l’hospice'', roman (1949)
* ''Violation de frontières'', roman (1951)
* ''Le Fils de Jerphanion'', roman (1956)
* ''Le Fils de Jerphanion'', roman (1956)
* ''Un grand honnête homme'', roman (1961)
* ''Un grand honnête homme'', roman (1961)
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=== Théâtre ===
=== Théâtre ===
* ''L’Armée dans la ville'' (drame en cinq actes, en vers, créé à l'Odéon en 1911),
* ''L’Armée dans la ville'' (drame en cinq actes, en vers, créé à l'Odéon en 1911)
* ''Cromedeyre-le-Vieil'' (1920),
* ''Cromedeyre-le-Vieil'' (1920)
* ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'', (1923, créé par [[Louis Jouvet]]). Une édition belge illustrée par [[Jean Dratz]] (s.d.)
* ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'', (1923, créé par [[Louis Jouvet]]). Une édition belge illustrée par [[Jean Dratz]] (s.d.)
* ''Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche'' (1923),
* ''Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche'' (1923)
* ''Amédée ou les Messieurs en rang'' (1923),
* ''Amédée ou les Messieurs en rang'' (1923)
* ''Le Mariage de monsieur Le Trouhadec'' (1926),
* ''Le Mariage de monsieur Le Trouhadec'' (1926)
* ''Le Déjeuner marocain'' (1926),
* ''Le Déjeuner marocain'' (1926)
* ''Démétrios'' (1926),
* ''Démétrios'' (1926)
* ''Jean le Maufranc'' (1926),
* ''Jean le Maufranc'' (1926)
* ''Le Dictateur'' (1926),
* ''Le Dictateur'' (1926)
* ''Boën ou la Possession des biens'' (1930),
* ''Boën ou la Possession des biens'' (1930)
* ''Donogoo'' (1930),
* ''Donogoo'' (1930)
* ''Grâce encore pour la terre !'' (1939)
* ''Grâce encore pour la terre !'' (1939)
* ''Musse'', écrit en 1930, (1959)
* ''Barbazouk'', comédie en huit tableaux (1963)


=== Essais ===
=== Essais ===
* ''[[La Vision extra-rétinienne et le sens paroptique]]'', traité (1920)
* ''[[La Vision extra-rétinienne et le sens paroptique]]'', traité (1920)
* ''Petit traité de versification'', en coll. avec Georges Chennevière (1924)
* ''La vérité en bouteilles'' (1927)
* ''Pour que l'Europe soit'' (1930)
* ''Problèmes d'aujourd'hui'' (1931)
* ''Problèmes européens'' (1933)
* ''Le Couple France Allemagne'' (1934)
* ''Le Couple France Allemagne'' (1934)
* ''Visite aux Américains'' (1936)
* ''Pour l'esprit et la liberté'' (1937)
* ''Cela dépend de vous'', recueil (1939)
* ''Cela dépend de vous'', recueil (1939)
* ''Sept mystères du destin de l'Europe'' (1940)
* ''Messages aux Français'' (1941)
* ''Retrouver la foi'' (1944)
* ''Le problème numéro un'' (1947)
* ''Salsette découvre l'Amérique'', suivi de ''Lettres de Salsette'' (1950)
* ''Saints de notre calendrier (Goethe, Balzac, Hugo, Baudelaire, Gobineau, Zola…)'' (1952)
* ''Examen de conscience des Français'' (1954)
* ''Passagers de cette planète, où allons-nous ?'' (1955)
* ''Situation de la Terre'' (1958)
* ''Situation de la Terre'' (1958)
* ''Souvenirs et confidences d'un écrivain'' (1958)
*''Les hauts et les bas de la liberté : Suprêmes avertissements - Retrouver la foi - Nouvelles inquiétudes'' (1960)
* ''Hommes, médecins, machines'' (1959)
* ''Les hauts et les bas de la liberté : Suprêmes avertissements - Retrouver la foi - Nouvelles inquiétudes'' (1960)
* ''Pour raison garder'' (3 vol., 1960-1963-1967)
* ''Pour raison garder'' (3 vol., 1960-1963-1967)
* ''Ai-je fait ce que j'ai voulu ?'' (1964)
* ''Lettres à un ami (2 séries)'' (1964-1965)
* ''Marc Aurèle ou l'Empereur de bonne volonté'' (1968)
* ''Amitiés et rencontres'' (1970)

==Adaptations de l'œuvre==
===Cinéma===
* 1925 : ''[[Knock (film, 1925)|Knock]]'', réalisé par [[René Hervil]] (d'après la pièce ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'')
* 1933 : ''[[Knock (film, 1933)|Knock ou le triomphe de la médecine]]'', réalisé par [[Roger Goupillières]] et [[Louis Jouvet]] (d'après la pièce ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'')
* 1936 : ''Donogoo Tonka'' (version allemande), réalisé par [[Reinhold Schünzel]] (d'après la pièce ''Donogoo'')
* 1936 : ''[[Donogoo]]'' (version française), réalisé par [[Reinhold Schünzel]] et [[Henri Chomette]] (d'après la pièce ''Donogoo'')
* 1951 : ''[[Dr. Knock]]'', réalisé par [[Guy Lefranc (réalisateur)|Guy Lefranc]] (d'après la pièce ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'')
* 1965 : ''[[Les Copains (film)|Les Copains]]'', réalisé par [[Yves Robert (réalisateur)|Yves Robert]] (d'après le roman ''[[Les Copains]]'')
* 2017 : ''[[Knock (film, 2017)|Knock]]'', réalisé par [[Lorraine Lévy]] (d'après la pièce ''[[Knock ou le Triomphe de la médecine]]'')


== Notes et références ==
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== Annexes ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
*[[André Bourin]], ''Connaissance de Jules Romains, discutée par Jules Romains,... essai de géographie littéraire'', Flammarion, 1961
*{{ouvrage|auteur=[[André Bourin]]|titre=Connaissance de Jules Romains, discutée par Jules Romains,… essai de géographie littéraire|éditeur=Flammarion|année=1961}}
* [[Jean-Louis Loubet del Bayle]], ''L'illusion politique au {{s-|XX|e}}. Des écrivains témoins de leur temps'', Economica, 1999 {{ISBN|2-7178-3859-7}}
* {{ouvrage|auteur=[[Jean-Louis Loubet del Bayle]]|titre=L'illusion politique au {{s-|XX}}. Des écrivains témoins de leur temps|éditeur=Economica|année=1999|ISBN=2-7178-3859-7}}
* Olivier Rony, ''Jules Romains, ou l'appel au monde'', Robert Laffont, 1992 {{ISBN|978-2-221-06511-2}}
* {{ouvrage|auteur=Olivier Rony|titre=Jules Romains, ou l'appel au monde|éditeur=Robert Laffont|année=1992|ISBN=978-2-221-06511-2}}
* [[Dominique Viart]], '' Jules Romains et les écritures de la simultanéité'', Presses Universitaires du Septentrion, 1996. {{ISBN|978-2-86531-072-2}}
* {{ouvrage|auteur=[[Dominique Viart]]| titre=Jules Romains et les écritures de la simultanéité|éditeur=[[Presses universitaires du Septentrion]]|année=1996|ISBN=978-2-86531-072-2}}
* Martin Mauthner, ''Otto Abetz and His Paris Acolytes - French Writers Who Flirted with Fascism, 1930–1945''. Sussex Academic Press, 2016, {{ISBN|978-1-84519-784-1}}
* {{ouvrage|auteur=Martin Mauthner|titre=Otto Abetz and His Paris Acolytes|sous-titre=French Writers Who Flirted with Fascism, 1930–1945|éditeur=Sussex Academic Press|année=2016|ISBN=978-1-84519-784-1}}
* {{Article|auteur= Auguste Rivet|titre= Jules Romains témoin de la vie politique dans un département de montagnes|périodique=[[Cahiers de la Haute-Loire]] |lieu=Le Puy-en-Velay|année=1988| lire en ligne= }}


=== Liens externes ===
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* [https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/137476 Base Léonore]
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* [http://www.dedefensa.org/article.php?art_id=725 De la rue d’Amsterdam à la {{42e}} Rue : Jules Romains et les unanimes américains]


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Jules Romains
Jules Romains en 1936.
Fonctions
Fauteuil 12 de l'Académie française
-
Abel Bonnard
Jean d'Ormesson
Président
PEN club
-
H. G. Wells
Denis Saurat, François Mauriac, Thornton Wilder et Hu Shi
Président
PEN Club français
-
Paul Valéry
Jean Schlumberger
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Jules Romains (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Louis Henri Jean FarigouleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoints
Gabrielle Romains (d) (de aux années 1930)
Lise Romains (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Mouvement
Distinctions
Œuvres principales
signature de Jules Romains
Signature

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Jules Romains, né Louis Farigoule à Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) le et mort à Paris le , est un écrivain, philosophe, poète et dramaturge français.

Il est connu pour son cycle romanesque Les Hommes de bonne volonté, publié entre 1932 et 1946, une œuvre monumentale de 27 tomes qui suit l'histoire de la France entre 1908 et 1933. Sa pièce de théâtre Knock ou le Triomphe de la médecine connaît un grand succès.

Il est élu à l'Académie française en 1946.

Biographie[modifier | modifier le code]

Maison natale de Jules Romains, région du Meygal, en Haute-Loire.

Son père, Henri Farigoule (1855-1933), est né à Coubladour (commune de Loudes, près du Puy-en-Velay), sa mère Marie Richier à Saint-Julien-Chapteuil.

Fils unique, Louis Henri Jean, naît le dans la ferme de ses grands-parents maternels à la Chapuze, dans la commune de Saint-Julien-Chapteuil, où son père était instituteur.

Très attaché à la terre natale, il reviendra chaque été s'y ressourcer, elle servira d'ailleurs de toile de fond dans plusieurs romans[1].

Son père rejoint Paris où il obtient en 1887 un poste d'instituteur à Montmartre à l'école de la rue Hermel[2],[3].

Élève du lycée Condorcet et de l'École normale supérieure, Louis Farigoule est agrégé de philosophie[4] en 1909. Ayant suivi des cours de physiologie à l'ENS, il effectue des expériences sur la vision extrarétinienne qui seront publiées sous son nom en 1919.

Ayant pris le nom de plume de Jules Romains, il est proche du groupe de l'abbaye de Créteil (groupe de l'Abbaye) fondé en 1906 par Charles Vildrac et Georges Duhamel, qui réunit, entre autres, l'écrivain René Arcos, les peintres Charles Picart Le Doux, Albert Gleizes et le musicien Albert Doyen. Avec eux, en 1912, il découvre la littérature de Jean-Pierre Brisset, qu'il fera couronner prince des penseurs.

Il échappe à la Grande Guerre en occupant un « obscur poste à l'arrière » loin du front.

Sa carrière l'emmène à Brest, Laon, puis au lycée de Nice (aujourd'hui lycée Masséna) où il enseigne la philosophie de 1917 à 1919[5].

En 1927, il signe la pétition (parue le dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion[réf. nécessaire]. Son nom côtoie ceux de Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Séverine… et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre.

En 1929, il achète une propriété à Saint-Avertin, près de Tours : le manoir de la Grand'Cour. Il y possède une vigne dont il tire un vin blanc qu'il offre fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjournera tous les étés et y écrira une grande partie de son roman fleuve Les Hommes de bonne volonté.

Entre 1935 et 1939, il participe au comité France-Allemagne, animé par Otto Abetz et Fernand de Brinon, plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhère dans le même temps à la Ligue internationale des combattants de la paix. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces sont jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompra en 1939. Avant cela, il publie en 1934 Le Couple France Allemagne, ouvrage consternant d'angélisme et de naïveté face à l'Allemagne hitlérienne[réf. nécessaire].

De 1936 à 1939, il préside le PEN club.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, soucieux de mettre un océan entre lui et les armées allemandes, il s'exile aux États-Unis (comme de nombreux intellectuels français[6],[7]), où il s'exprime parfois à la radio (Radio Boston ou Voice of America), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participe avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico.

Auteur polygraphe, il est élu à l'Académie française en 1946, au fauteuil 12, succédant à Abel Bonnard, lequel avait été radié l'année précédente pour indignité nationale.

En 1964, Jules Romains est nommé citoyen d'honneur de Saint-Avertin.

Il est à l'origine du concept d'unanimisme, dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque Les Hommes de bonne volonté, odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque.

Après la guerre, il contribue de 1953 à 1971 au quotidien L'Aurore que dirige Robert Lazurick.

En , il cosigne l’Appel aux enseignants lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure[8]. Il meurt à Paris le 14 août 1972 à presque 87 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (3e division)[9] auprès de son épouse Lise décédée, quant à elle, en 1997.

Décorations[modifier | modifier le code]

Académie française[modifier | modifier le code]

Avec Paul Claudel, Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation.

Élu face à Léon-Paul Fargue, il y remplace Abel Bonnard, toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de collaboration[10]. Ainsi, quand il est reçu le par Georges Duhamel, il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.

Après sa mort, il est remplacé à l'Académie française, en 1973, par Jean d'Ormesson.

Hommages[modifier | modifier le code]

Une plaque commémorative est installée 6 rue de Solférino (7e arrondissement de Paris), où il vécut de 1947 à 1972.

La rue Jules-Romains, dans le 19e arrondissement de Paris, lui rend hommage.

Œuvres principales[modifier | modifier le code]

Les Hommes de bonne volonté[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Les Hommes de bonne volonté.

Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, Les Hommes de bonne volonté commence le , par une présentation de Paris et des principaux protagonistes, et se termine le .

  • 1. Le 6 octobre (1932)
  • 2. Crime de Quinette (1932)
  • 3. Les Amours enfantines (1932)
  • 4. Eros de Paris (1932)
  • 5. Les Superbes (1933)
  • 6. Les Humbles (1933)
  • 7. Recherche d'une église (1934)
  • 8. Province (1934)
  • 9. Montée des périls (1935)
  • 10. Les Pouvoirs (1935)
  • 11. Recours à l'abîme (1936)
  • 12. Les Créateurs (1936)
  • 13. Mission à Rome (1937)
  • 14. Le Drapeau Noir (1937)
  • 15. Prélude à Verdun (1938)
  • 16. Verdun (1938)
  • 17. Vorge contre Quinette (1939)
  • 18. La Douceur de la vie (1939)
  • 19. Cette grande lueur à l'Est (1941)
  • 20. Le monde est ton aventure (1941)
  • 21. Journées dans la montagne (1942)
  • 22. Les Travaux et les Joies (1943)
  • 23. Naissance de la bande (1944)
  • 24. Comparutions (1944)
  • 25. Le Tapis magique (1946)
  • 26. Françoise (1946)
  • 27. Le 7 octobre (1946)

Trilogie romanesque Psyché (1922-1929)[modifier | modifier le code]

  • Lucienne (1922)
  • Le Dieu des corps (1928)
  • Quand le navire… (1929)

Trilogie romanesque consacrée à Madame Chauverel (1957-1960)[modifier | modifier le code]

  • Une femme singulière (1957)
  • Le Besoin de voir clair - Deuxième rapport Antonelli (1958)
  • Mémoires de Madame Chauverel (2 vol., 1959-1960)

Poésie[modifier | modifier le code]

  • L'Âme des Hommes, poésie (Crès, 1904)
  • La Vie unanime, poésie (Abbaye, 1908 et Mercure de France, 1913)
  • Premier Livre de prières, (Vers et prose, 1909)
  • Un être en marche, poésie (Mercure de France, 1910)
  • Odes et prières, poésie (Mercure de France, 1913 et N.R.F., 1923)
  • Europe, poésie (N.R.F., 1916)
  • Les Quatre Saisons, poésie (1917)
  • Le voyage des amants, poésie (N.R.F., 1920)
  • Amour couleur de Paris, (N.R.F., 1921)
  • Ode Génoise, (Camille Bloch, 1925)
  • Chants des dix années, rééd. de recueils antérieurs (N.R.F., 1928)
  • L'homme blanc, poème (Flammarion, 1937)
  • Pierres levées, suivi de Maisons, poèmes (Librairie Française, 1945)

Romans et récits[modifier | modifier le code]

  • Le Bourg régénéré, conte (1906)
  • Mort de quelqu'un, roman (Eugène Figuière, 1911)
  • Puissances de Paris, récit (Eugène Figuière), 1911)
  • Les Copains, roman (1913)
  • Sur les Quais de la Villette, roman (Eugène Figuière, 1914)
  • Donogoo Tonka, ou les Miracles de la science, conte (1920)
  • Le Vin blanc de la Villette, nouvelles (1923)
  • Nomentanus le réfugié, nouvelle (La Table ronde, 1945)
  • Bertrand de Ganges, conte (1947)
  • Le Moulin et l’hospice, roman (1949)
  • Violation de frontières, roman (1951)
  • Le Fils de Jerphanion, roman (1956)
  • Un grand honnête homme, roman (1961)
  • Portraits d'inconnus, nouvelles (1962)

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • L’Armée dans la ville (drame en cinq actes, en vers, créé à l'Odéon en 1911)
  • Cromedeyre-le-Vieil (1920)
  • Knock ou le Triomphe de la médecine, (1923, créé par Louis Jouvet). Une édition belge illustrée par Jean Dratz (s.d.)
  • Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche (1923)
  • Amédée ou les Messieurs en rang (1923)
  • Le Mariage de monsieur Le Trouhadec (1926)
  • Le Déjeuner marocain (1926)
  • Démétrios (1926)
  • Jean le Maufranc (1926)
  • Le Dictateur (1926)
  • Boën ou la Possession des biens (1930)
  • Donogoo (1930)
  • Grâce encore pour la terre ! (1939)
  • Musse, écrit en 1930, (1959)
  • Barbazouk, comédie en huit tableaux (1963)

Essais[modifier | modifier le code]

  • La Vision extra-rétinienne et le sens paroptique, traité (1920)
  • Petit traité de versification, en coll. avec Georges Chennevière (1924)
  • La vérité en bouteilles (1927)
  • Pour que l'Europe soit (1930)
  • Problèmes d'aujourd'hui (1931)
  • Problèmes européens (1933)
  • Le Couple France Allemagne (1934)
  • Visite aux Américains (1936)
  • Pour l'esprit et la liberté (1937)
  • Cela dépend de vous, recueil (1939)
  • Sept mystères du destin de l'Europe (1940)
  • Messages aux Français (1941)
  • Retrouver la foi (1944)
  • Le problème numéro un (1947)
  • Salsette découvre l'Amérique, suivi de Lettres de Salsette (1950)
  • Saints de notre calendrier (Goethe, Balzac, Hugo, Baudelaire, Gobineau, Zola…) (1952)
  • Examen de conscience des Français (1954)
  • Passagers de cette planète, où allons-nous ? (1955)
  • Situation de la Terre (1958)
  • Souvenirs et confidences d'un écrivain (1958)
  • Hommes, médecins, machines (1959)
  • Les hauts et les bas de la liberté : Suprêmes avertissements - Retrouver la foi - Nouvelles inquiétudes (1960)
  • Pour raison garder (3 vol., 1960-1963-1967)
  • Ai-je fait ce que j'ai voulu ? (1964)
  • Lettres à un ami (2 séries) (1964-1965)
  • Marc Aurèle ou l'Empereur de bonne volonté (1968)
  • Amitiés et rencontres (1970)

Adaptations de l'œuvre[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ ROBERT J.-COURTINE., « L'itinéraire vellave de Jules Romains », Le monde,‎ (lire en ligne [php])
  2. ↑ Discours de réception de Jean d'Ormesson à l'Académie française, 1974. sur le site Académie-française.fr.
  3. ↑ Bulletin municipal officiel de la Ville de Paris nomination d'instituteurs, sur le site Gallica.bnf.fr.
  4. ↑ Voir sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
  5. ↑ « Rue Jules-Romains », dans Marguerite Isnard, Roger Isnard, Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice, Nice, Serre, 2003 [lire en ligne].
  6. ↑ Eugénie Bastié, « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », Le Figaro Magazine, semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.
  7. ↑ Cf. Emmanuelle Loyer, Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947), Grasset, 2005.
  8. ↑ « L'Institut d'études occidentales lance un appel aux enseignants », sur lemonde.fr, .
  9. ↑ Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 690.
  10. ↑ « APRÈS LES NOUVELLES ÉLECTIONS, la Compagnie compte 35 membres », sur lemonde.fr, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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