« Plan de désengagement de la bande de Gaza » : différence entre les versions

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[[Fichier:Gaza Strip 1999.jpg|vignette|Plan de la [[bande de Gaza]] en 1999. <u>En bleu :</u> [[colonies israéliennes]]. <u>En orange :</u> les villes [[Palestine (État)|palestiniennes]]. <u>En marron :</u> les camps de [[réfugiés palestiniens]].]]
Le '''plan de désengagement (unilatéral)''' ({{he}} {{lang|he|dir=rtl|texte=''תוכנית ההתנתקות''}} (nom officiel) ou {{lang|he|dir=rtl|texte=''תוכנית ההנתקות''}}) est une proposition du [[Premiers ministres d'Israël|Premier ministre israélien]] [[Ariel Sharon]] pour retirer tous les quartiers juifs de la [[bande de Gaza]] et certains quartiers juifs de [[Cisjordanie]].
Le '''plan de désengagement (unilatéral)''' ({{en he|תוכנית ההתנתקות}} (nom officiel) ou {{lang|he|dir=rtl|texte=תוכנית ההנתקות}}) désigne l'opération initiée par le [[Premier ministre d'Israël|Premier ministre israélien]] [[Ariel Sharon]] pour mettre fin partiellement à l'[[Territoires occupés par Israël|occupation militaire du territoire palestinien]] de la [[bande de Gaza]], supprimer les {{unité|21|[[colonies israéliennes]]}} qui s'y trouvent, ainsi que {{unité|4|colonies}} situées en [[Cisjordanie]]. Le plan, qui s'accompagne de l'indemnisation et du relogement des {{unité|8000|colons}} déplacés, est mis en application en 2005<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom=Clea |nom=Chakraverty |titre=Le retrait de Gaza en dates |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2005/08/CHAKRAVERTY/12528 |site=Le Monde diplomatique |date=2005-08-01 |consulté le=2022-12-23}}</ref>. Le retrait des colons s'accompagne de [[Violence des colons israéliens|violences contre les Palestiniens]], notamment les massacres à [[Silo (Canaan)|Siloh]] et à [[Shefa Amr]] qui firent huit morts<ref>{{Article|titre=En Israël, la contestation de la réforme de la justice rejoint la critique des violences commises par des colons à Huwara|périodique=Le Monde.fr|date=2023-03-02|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/02/en-israel-la-contestation-de-la-reforme-de-la-justice-rejoint-la-critique-des-violences-commises-par-des-colons-a-huwara_6163882_3210.html}}</ref>.

Pour les observateurs étrangers, il apparaît que l'Etat d'Israël ne conférera pas l'autorité aux Palestiniens, qui ne contrôlent ni leurs frontières, ni leurs eaux territoriales, ni leur espace aérien. Ce plan n'est donc pas considéré comme un désengagement total<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation {{!}} Human Rights Watch |url=https://www.hrw.org/news/2004/10/28/israel-disengagement-will-not-end-gaza-occupation |date=2004-10-28 |consulté le=2024-03-28}}</ref>. Le désengagement a profité au [[Hamas]], qui y prend le pouvoir<ref>{{Article|langue=fr|titre=Chronologie: Israël-Palestine, l’affrontement de deux peuples - Le Temps|périodique=Le Temps|date=2023-10-21|issn=1423-3967|lire en ligne=https://www.letemps.ch/monde/chronologie-israel-palestine-l-affrontement-de-deux-peuples|consulté le=2024-05-14}}</ref>.

== Contexte ==
Le [[Territoires palestiniens occupés|territoire palestinien]] de la [[bande de Gaza]] est sous [[Territoires occupés par Israël|occupation israélienne]] depuis 1967. De plus, 21 [[Colonies israéliennes|colonies de peuplement]] y ont été construites. Sous la pression de la [[Seconde intifada]], et l'administration directe du territoire [[Occupation|occupé]] s'avérant toujours plus difficile, le Premier ministre [[Ariel Sharon]] propose en 2003 un retrait unilatéral de la bande de Gaza, sans concertation avec l'[[Autorité palestinienne]]<ref name=":2">{{Article|prénom1=Alain|nom1=Bockel|titre=Le retrait israélien de Gaza et ses conséquences sur le droit international|périodique=Annuaire Français de Droit International|volume=51|numéro=1|date=2005|doi=10.3406/afdi.2005.3870|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/afdi_0066-3085_2005_num_51_1_3870|consulté le=2022-12-23|pages=16–26}}</ref>.


== Contenu du plan ==
== Contenu du plan ==
Le plan concerne les 21 [[colonies israéliennes]] de la [[bande de Gaza]] ([[Atzmona]], [[Bedolah]], [[Dugit]], [[Elei Sinai]], [[Gad Or]], [[Gadid]], [[Ganei Tal]], [[Katif]], [[Kerem Atzmona]], [[Kfar Darom]], [[Kfar Yam]], [[Morag (moshav)|Morag]], [[Netzarim]], [[Netzer Hazani]], [[Neveh Dekalim]], [[Nisanit]], [[Pe'at Sade]], [[Rafa Yam]], [[Shirat Hayam]], [[Slav]], [[Tel Katifa]]) habitées par des civils israéliens, et 4 colonies situées en [[Cisjordanie]] ([[Ganim]], [[Homesh]], [[Kadim]], [[Sa Nur]]) ; ces zones étaient également occupées par des installations militaires de [[Armée de défense d'Israël|Tsahal]], l'armée israélienne.


Les habitants des colonies juives de [[Gaza]] avaient, selon le plan, jusqu'au {{date|16|août|2005}} révolu pour évacuer leurs logements. Après cette date, les colons restants ont été évacuées par l'armée israélienne.
Le plan concerne les 21 quartiers juifs de la bande de Gaza ([[Atzmona]], [[Bedolah]], [[Dugit]], [[Elei Sinai]], [[Gad Or]], [[Gadid]], [[Ganei Tal]], [[Katif]], [[Kerem Atzmona]], [[Kfar Darom]], [[Kfar Yam]], [[Morag]], [[Netzarim]], [[Netzer Hazani]], [[Neveh Dekalim]], [[Nisanit]], [[Pe'at Sade]], [[Rafa Yam]], [[Shirat Hayam]], [[Slav]], [[Tel Katifa]]) habitées par des civils israéliens, et quatre quartiers juifs de Cisjordanie ([[Ganim]], [[Homesh]], [[Kadim]], [[Sa-nur]]) ; ces zones étaient également habitées par des installations militaires de [[Tsahal]]. Ariel Sharon a affirmé que ce plan permettrait d'améliorer la sécurité d'[[Israël]] et de respecter les [[Territoires palestiniens occupés - IVe Convention de Genève|lois internationales]], en l'absence de négociations politiques pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.
Les habitants des quartiers juifs de [[Gaza]] avaient jusqu'au {{date|16|août|2005}} révolu pour évacuer leurs logements. Après cette date, les familles restantes ont été évacuées par l'armée israélienne.


Le plan de désengagement adopté le {{date|6|juin|2004}} par le gouvernement israélien prévoit que :
Le plan de désengagement adopté le {{date|6|juin|2004}} par le gouvernement israélien prévoit que :
* l'armée israélienne conservera la surveillance de la frontière entre l'[[Égypte]] et [[Gaza]] et détruira les habitations autour de cette frontière afin d'établir une zone tampon (article 6).
* l'armée israélienne conserve la surveillance de la frontière entre l'[[Égypte]] et [[Gaza]] et détruira les habitations autour de cette frontière afin d'établir une zone tampon (article 6).
* Israël continuera de contrôler les frontières autour de la bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien et se réserve le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire (article 3.1).
* Israël continue de contrôler les frontières autour de la bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien et se réserve le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire (article 3.1).
* Gaza restera dépendante de la fourniture d'eau par Israël, des moyens de communication, de la fourniture d'électricité et du réseau d'évacuation des eaux (article 8).
* Gaza reste dépendante de la fourniture d'eau par Israël, des moyens de communication, de la fourniture d'électricité et du réseau d'évacuation des eaux (article 8).
* Les échanges commerciaux d'importation déjà existants ne seront pas taxés, les exportations le seront. Israël collectera une taxe sur les produits étrangers qui seront importés à Gaza. Par ailleurs le [[shekel]] restera usité (article 10).
* Les échanges commerciaux d'importation déjà existants ne sont pas taxés, les exportations le sont. Israël collecte une taxe sur les produits étrangers qui sont importés à Gaza. Par ailleurs le [[shekel]] reste usité (article 10).
Un accord avec l'Égypte s'est ajouté à la réalisation de ce plan, prévoyant le déploiement des soldats égyptiens le long de la frontière pour empêcher les incursions palestiniennes et les trafics d'armes.

Pour les observateurs étrangers, il apparaît qu'Israël ne conférera pas l'autorité aux Palestiniens, ils ne considèrent donc pas ce plan comme un désengagement total<ref>{{en}} [http://www.hrw.org/english/docs/2004/10/29/isrlpa9577.htm ''Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation''], Human Rights Watch, 24 octobre 2004, consulté le 13 novembre 2007.</ref>.
Un accord avec l'Égypte s'est ajouté à la réalisation de ce plan, prévoyant le déploiement des soldats égyptiens le long de la frontière pour empêcher les incursions terroristes et les trafics d'armes.


== Chronologie de son application ==
== Chronologie de son application ==
Ariel Sharon a initialement présenté son plan en 2004 à la conférence d'[[Herzliya]], sponsorisée par l'Institut politique et stratégique. Afin de renforcer son plan avant un vote du gouvernement et à la demande du [[Likoud]], le principal parti de droite, un référendum est organisé à l'intérieur du Likoud le {{date|2|mai|2004}}. Il aboutit à un rejet du plan de désengagement à 65 % des votants. Au vu de ce résultat, le Premier ministre demande à son ministre de la Défense [[Shaul Mofaz]] d'amender le plan afin qu'il soit acceptable par les membres du parti.


*Le {{date|6|juin|2004}}, le gouvernement approuve le plan d'expulsion amendé, mais avec une réserve pour que la destruction de chaque ville soit votée séparément.
Ariel Sharon a initialement présenté son plan en 2004 à la conférence d'[[Herzliya]], sponsorisée par l'Institut politique et stratégique. Afin de renforcer son plan avant un vote du gouvernement et à la demande du [[Likoud]], un référendum a été organisé à l'intérieur du Likoud le {{date|2|mai|2004}}. Il a abouti par un rejet du plan de désengagement à 65 % des votants.


*Le {{date|14|septembre|2004}}, le gouvernement israélien approuve l'idée d'indemniser les habitants qui doivent quitter leurs villes.
Au vu de ce résultat, le Premier ministre avait demandé à son ministre de la Défense [[Shaul Mofaz]] d'amender le plan afin qu'il soit acceptable par les membres du Likoud.


*Le {{date|26|octobre|2004}}, le parlement israélien vote une approbation préliminaire au plan par {{nombre|67|voix}} pour, 45 contre et 7 abstentions. [[Benyamin Netanyahou]] et d'autres personnalités exhortent le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.
*Le {{date|6|juin|2004}}, le gouvernement a approuvé le plan d'expulsion amendé, mais avec une réserve pour que la destruction de chaque ville soit voté séparément.


*Le {{date|16|février|2005}}, le parlement approuve définitivement le plan avec {{nombre|59|voix}} pour, 40 contre et 5 abstentions.
*Le {{date|14|septembre|2004}}, le gouvernement israélien a approuvé l'idée d'indemniser les habitants qui devraient quitter leurs villes.


*Le {{date|17|mars|2005}}, un ordre de l'armée est donné pour interdire toutes nouvelles installations à l'intérieur de la bande de Gaza.
*Le {{date|26|octobre|2004}}, le parlement israélien a voté une approbation préliminaire au plan par 67 voix pour, 45 contre et 7 abstentions. [[Benjamin Netanyahu]] et d'autres personnalités ont exhorté le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.


*Le {{date|16|février|2005}}, le parlement a définitivement approuvé le plan avec 59 voix pour, 40 contre et 5 abstentions.
*Le {{date|25|mars|2005}}, le parlement rejette une proposition pour reporter la destruction des villes, par {{nombre|72|voix}} contre et 39 pour.


*Le {{date|8|avril|2005}}, le ministre de la Défense [[Shaul Mofaz]] affirme que les logements ne seront pas détruits à l'exception des synagogues qui pourraient être profanées. Cette affirmation est éloignée du contenu initial du plan qui prévoyait de détruire toutes les habitations.
*Le {{date|17|mars|2005}}, un ordre de l'armée a été donné pour interdire toutes nouvelles installations à l'intérieur de la bande de Gaza.


*Le {{date|9|mai|2005}}, le début de l'expulsion des villes est officiellement prévu pour la période du [[20 juillet|20]] [[juillet 2005|juillet]] au [[15 août|15]] [[août 2005|août]], afin de ne pas se superposer avec les vacances et la fête de [[Tisha Beav]].
*Le {{date|25|mars|2005}}, le parlement a rejeté une proposition pour reporter la destruction des villes, par 72 voix contre et 39 pour.


*Le {{date|9|juin|2005}}, un sondage réalisé par une chaîne de télévision montre que ce plan n'est soutenu que par la moitié de la population.
*Le {{date|8|avril|2005}}, le ministre de la Défense [[Shaul Mofaz]] a affirmé que les logements ne seraient pas détruits à l'exception des synagogues qui pourraient être profanées. Cette affirmation était éloignée du contenu initial du plan qui prévoyait de détruire toutes les habitations.


*Le {{date|7|août|2005}}, [[Benyamin Netanyahou]] remet sa démission afin de dénoncer un plan qu'il juge « aveugle dans le temps »<ref>{{en}} [http://www.arutzsheva.com/news.php3?id=87263 ''Netanyahu: Govt Moves Blindly as Withdrawal Threatens Security''], Arutz sheva, 7 août 2005, consulté le 13 novembre 2007.</ref>.
*Le {{date|9|mai|2005}}, le début de l'expulsion des villes a été officiellement prévu pour la période du [[20 juillet|20]] [[juillet 2005|juillet]] au [[15 août|15]] [[août 2005|août]], afin de ne pas se superposer avec les vacances et la fête de [[9 Ab|Tisha BeAv]].


*Le {{date|10|août|2005}}, à l'appel de chefs religieux juifs, environ {{nombre|2500|personnes}}, selon les organisateurs, se réunissent devant le [[Mur des Lamentations]].
*Le {{date|9|juin|2005}}, un sondage réalisé par une chaîne de télévision montre que ce plan n'est soutenu que par la moitié de la population.


*Le {{date|11|août|2005}}, {{nombre|3000|personnes}}, selon les organisateurs, se réunissent à [[Tel Aviv-Jaffa]] sur la place [[Yitzhak Rabin]] pour protester contre le plan de désengagement.
*Le {{date|7|août|2005}}, [[Benjamin Netanyahu]] a remis sa démission afin de dénoncer un plan qu'il juge « aveugle dans le temps »<ref>{{en}} [http://www.arutzsheva.com/news.php3?id=87263 ''Netanyahu: Govt Moves Blindly as Withdrawal Threatens Security''], Arutz sheva, 7 août 2005, consulté le 13 novembre 2007.</ref>.
*Le {{date|14|août|2005}}, 70 % des colons sont déjà évacués<ref name=":0" />.


*Le [[15 août]] à minuit, la frontière de la bande de Gaza est officiellement fermée marquant les 48 heures données aux derniers habitants pour évacuer volontairement les villes.
*Le {{date|10|août|2005}}, à l'appel de chefs religieux environ {{nombre|2500|personnes}} selon les organisateurs se sont réunies devant le [[Mur des Lamentations]].


*Le {{date|11|août|2005}}, {{formatnum:3,000}} personnes selon les organisateurs se sont réunies à [[Tel-Aviv]] sur la place [[Yitzhak Rabin]] pour protester contre le plan de désengagement.
*Le {{date|17|août|2005}}, l'armée israélienne procède à l'évacuation forcée des derniers colons les plus hostiles<ref name=":0" />.


*Le {{date|23|août|2005}}, l'évacuation des colons juifs des villes de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie est officiellement terminée.
*Le [[15 août]] à minuit, la frontière de la bande de Gaza a été officiellement fermée marquant les 48 heures données aux habitants pour évacuer volontairement les villes.


*Le {{date|31|août|2005}}, la [[Knesset]] vote le retrait de la route Philadelphie marquant la frontière entre l'[[Égypte]] et la [[bande de Gaza]], contrairement à ce qui avait été prévu lors de l'élaboration du plan d'expulsion.
*Le {{date|17|août|2005}}, les habitants ont commencé à être expulsés par la force, par l'armée israélienne.


*Le {{date|23|août|2005}}, l'expulsion des habitants des villes de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie est officiellement terminée.
*Le {{date|11|septembre|2005}}, le cabinet décide le retrait final des militaires. Une cérémonie se tient à [[Kissoufim]] pour le retrait du drapeau israélien.


*Le {{date|12|septembre|2005}}, le désengagement total de Gaza est terminé, mettant fin à 38 ans d'occupation<ref name=":0" />.
*Le {{date|31|août|2005}}, la [[Knesset]] a voté le retrait de la route Philadelphie marquant la frontière entre l'[[Égypte]] et la [[bande de Gaza]], contrairement à ce qui avait été prévu lors de l'élaboration du plan d'expulsion.


*Le {{date|25|novembre|2005}}, la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le [[Poste-frontière de Rafah|point de passage de Rafah]]{{Référence nécessaire|date=23 décembre 2022}}.
*Le {{date|11|septembre|2005}}, le cabinet a décidé le retrait final des militaires. Une cérémonie s'est tenue à [[Kissoufim]] pour le retrait du drapeau israélien.


== Les conséquences ==
*Le {{date|12|septembre|2005}}, le désengagement total de Gaza est terminé.


=== Accentuation de la colonisation en Cisjordanie ===
*Le {{date|25|novembre|2005}}, la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le point de passage de [[Rafah]].
Dans les territoires occupés de Cisjordanie, l'emprise israélienne s'accentue et la colonisation se poursuit. Si 7.500 colons quittent la bande de Gaza, dans le même temps, 12.000 viennent s'implanter en Cisjordanie<ref name=":2" />.

=== Construction du mur de séparation ===
La construction du [[Barrière de séparation israélienne|mur de séparation]] est la principale manifestation du plan de désengagement. Ce mur est construit par Israël sur les territoires palestiniens, et non sur la [[Ligne verte (Israël)|ligne verte]], et y pénètre très profondément pour englober le plus de colonies possibles. Il inclut également [[Jérusalem-Est]], désormais coupé du reste des territoires palestiniens<ref name=":2" />.

=== Poursuite d'une occupation partielle de la bande de Gaza par Israël ===
Israël a retiré ses troupes au sol mais ne laisse aux autorités palestiniennes ni le contrôle de leurs frontières, ni de leurs eaux territoriales, ni de leur espace aérien. C'est la raison pour laquelle le désengagement n'est pas considéré comme total par les observateurs étrangers<ref name=":1" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=}}
{{Références|colonnes=}}


== Voir aussi ==
{{Portail|conflit israélo-arabe|Palestine|Israël|relations internationales}}
* [[Colonies israéliennes]]
* [[Démographie des anciennes colonies israéliennes de la bande de Gaza]]
* [[Barrière de séparation israélienne|Barrière de séparation israélien]]

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{{Portail|conflit israélo-arabe|Palestine|Israël|relations internationales|paix|années 2000|}}


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Plan de la bande de Gaza en 1999. En bleu : colonies israéliennes. En orange : les villes palestiniennes. En marron : les camps de réfugiés palestiniens.

Le plan de désengagement (unilatéral) (en hébreu : תוכנית ההתנתקות (nom officiel) ou תוכנית ההנתקות) désigne l'opération initiée par le Premier ministre israélien Ariel Sharon pour mettre fin partiellement à l'occupation militaire du territoire palestinien de la bande de Gaza, supprimer les 21 colonies israéliennes qui s'y trouvent, ainsi que 4 colonies situées en Cisjordanie. Le plan, qui s'accompagne de l'indemnisation et du relogement des 8 000 colons déplacés, est mis en application en 2005[1]. Le retrait des colons s'accompagne de violences contre les Palestiniens, notamment les massacres à Siloh et à Shefa Amr qui firent huit morts[2].

Pour les observateurs étrangers, il apparaît que l'Etat d'Israël ne conférera pas l'autorité aux Palestiniens, qui ne contrôlent ni leurs frontières, ni leurs eaux territoriales, ni leur espace aérien. Ce plan n'est donc pas considéré comme un désengagement total[3]. Le désengagement a profité au Hamas, qui y prend le pouvoir[4].

Contexte[modifier | modifier le code]

Le territoire palestinien de la bande de Gaza est sous occupation israélienne depuis 1967. De plus, 21 colonies de peuplement y ont été construites. Sous la pression de la Seconde intifada, et l'administration directe du territoire occupé s'avérant toujours plus difficile, le Premier ministre Ariel Sharon propose en 2003 un retrait unilatéral de la bande de Gaza, sans concertation avec l'Autorité palestinienne[5].

Contenu du plan[modifier | modifier le code]

Le plan concerne les 21 colonies israéliennes de la bande de Gaza (Atzmona, Bedolah, Dugit, Elei Sinai, Gad Or, Gadid, Ganei Tal, Katif, Kerem Atzmona, Kfar Darom, Kfar Yam, Morag, Netzarim, Netzer Hazani, Neveh Dekalim, Nisanit, Pe'at Sade, Rafa Yam, Shirat Hayam, Slav, Tel Katifa) habitées par des civils israéliens, et 4 colonies situées en Cisjordanie (Ganim, Homesh, Kadim, Sa Nur) ; ces zones étaient également occupées par des installations militaires de Tsahal, l'armée israélienne.

Les habitants des colonies juives de Gaza avaient, selon le plan, jusqu'au révolu pour évacuer leurs logements. Après cette date, les colons restants ont été évacuées par l'armée israélienne.

Le plan de désengagement adopté le par le gouvernement israélien prévoit que :

  • l'armée israélienne conserve la surveillance de la frontière entre l'Égypte et Gaza et détruira les habitations autour de cette frontière afin d'établir une zone tampon (article 6).
  • Israël continue de contrôler les frontières autour de la bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien et se réserve le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire (article 3.1).
  • Gaza reste dépendante de la fourniture d'eau par Israël, des moyens de communication, de la fourniture d'électricité et du réseau d'évacuation des eaux (article 8).
  • Les échanges commerciaux d'importation déjà existants ne sont pas taxés, les exportations le sont. Israël collecte une taxe sur les produits étrangers qui sont importés à Gaza. Par ailleurs le shekel reste usité (article 10).

Un accord avec l'Égypte s'est ajouté à la réalisation de ce plan, prévoyant le déploiement des soldats égyptiens le long de la frontière pour empêcher les incursions palestiniennes et les trafics d'armes.

Chronologie de son application[modifier | modifier le code]

Ariel Sharon a initialement présenté son plan en 2004 à la conférence d'Herzliya, sponsorisée par l'Institut politique et stratégique. Afin de renforcer son plan avant un vote du gouvernement et à la demande du Likoud, le principal parti de droite, un référendum est organisé à l'intérieur du Likoud le . Il aboutit à un rejet du plan de désengagement à 65 % des votants. Au vu de ce résultat, le Premier ministre demande à son ministre de la Défense Shaul Mofaz d'amender le plan afin qu'il soit acceptable par les membres du parti.

  • Le , le gouvernement approuve le plan d'expulsion amendé, mais avec une réserve pour que la destruction de chaque ville soit votée séparément.
  • Le , le gouvernement israélien approuve l'idée d'indemniser les habitants qui doivent quitter leurs villes.
  • Le , le parlement israélien vote une approbation préliminaire au plan par 67 voix pour, 45 contre et 7 abstentions. Benyamin Netanyahou et d'autres personnalités exhortent le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.
  • Le , le parlement approuve définitivement le plan avec 59 voix pour, 40 contre et 5 abstentions.
  • Le , un ordre de l'armée est donné pour interdire toutes nouvelles installations à l'intérieur de la bande de Gaza.
  • Le , le parlement rejette une proposition pour reporter la destruction des villes, par 72 voix contre et 39 pour.
  • Le , le ministre de la Défense Shaul Mofaz affirme que les logements ne seront pas détruits à l'exception des synagogues qui pourraient être profanées. Cette affirmation est éloignée du contenu initial du plan qui prévoyait de détruire toutes les habitations.
  • Le , le début de l'expulsion des villes est officiellement prévu pour la période du 20 juillet au 15 août, afin de ne pas se superposer avec les vacances et la fête de Tisha Beav.
  • Le , un sondage réalisé par une chaîne de télévision montre que ce plan n'est soutenu que par la moitié de la population.
  • Le , Benyamin Netanyahou remet sa démission afin de dénoncer un plan qu'il juge « aveugle dans le temps »[6].
  • Le , à l'appel de chefs religieux juifs, environ 2 500 personnes, selon les organisateurs, se réunissent devant le Mur des Lamentations.
  • Le , 3 000 personnes, selon les organisateurs, se réunissent à Tel Aviv-Jaffa sur la place Yitzhak Rabin pour protester contre le plan de désengagement.
  • Le , 70 % des colons sont déjà évacués[1].
  • Le 15 août à minuit, la frontière de la bande de Gaza est officiellement fermée marquant les 48 heures données aux derniers habitants pour évacuer volontairement les villes.
  • Le , l'armée israélienne procède à l'évacuation forcée des derniers colons les plus hostiles[1].
  • Le , l'évacuation des colons juifs des villes de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie est officiellement terminée.
  • Le , la Knesset vote le retrait de la route Philadelphie marquant la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, contrairement à ce qui avait été prévu lors de l'élaboration du plan d'expulsion.
  • Le , le cabinet décide le retrait final des militaires. Une cérémonie se tient à Kissoufim pour le retrait du drapeau israélien.
  • Le , le désengagement total de Gaza est terminé, mettant fin à 38 ans d'occupation[1].

Les conséquences[modifier | modifier le code]

Accentuation de la colonisation en Cisjordanie[modifier | modifier le code]

Dans les territoires occupés de Cisjordanie, l'emprise israélienne s'accentue et la colonisation se poursuit. Si 7.500 colons quittent la bande de Gaza, dans le même temps, 12.000 viennent s'implanter en Cisjordanie[5].

Construction du mur de séparation[modifier | modifier le code]

La construction du mur de séparation est la principale manifestation du plan de désengagement. Ce mur est construit par Israël sur les territoires palestiniens, et non sur la ligne verte, et y pénètre très profondément pour englober le plus de colonies possibles. Il inclut également Jérusalem-Est, désormais coupé du reste des territoires palestiniens[5].

Poursuite d'une occupation partielle de la bande de Gaza par Israël[modifier | modifier le code]

Israël a retiré ses troupes au sol mais ne laisse aux autorités palestiniennes ni le contrôle de leurs frontières, ni de leurs eaux territoriales, ni de leur espace aérien. C'est la raison pour laquelle le désengagement n'est pas considéré comme total par les observateurs étrangers[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Clea Chakraverty, « Le retrait de Gaza en dates », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  2. « En Israël, la contestation de la réforme de la justice rejoint la critique des violences commises par des colons à Huwara », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  3. a et b (en) « Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation | Human Rights Watch », (consulté le )
  4. « Chronologie: Israël-Palestine, l’affrontement de deux peuples - Le Temps », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c Alain Bockel, « Le retrait israélien de Gaza et ses conséquences sur le droit international », Annuaire Français de Droit International, vol. 51, no 1,‎ , p. 16–26 (DOI 10.3406/afdi.2005.3870, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Netanyahu: Govt Moves Blindly as Withdrawal Threatens Security, Arutz sheva, 7 août 2005, consulté le 13 novembre 2007.

Voir aussi[modifier | modifier le code]