« Mike Brant » : différence entre les versions

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'''Moshé Brand''' (en {{lang-he|משה מיכאל ברנד}}), [[nom de scène|dit]] '''Mike Brant''', né le {{Date de naissance|1er|février|1947|en musique}} à [[Famagouste]] ([[Colonie britannique de Chypre]]) et mort le {{Date de décès|25|avril|1975|en musique}} à [[Paris]] ([[France]]), est un [[chanteur]] et [[compositeur]] [[Israël|israélien]].
'''Moshe Brand''', [[nom de scène|dit]] '''Mike Brant''' (en {{lang-he|מייק בראנט}}), né le {{Date de naissance-|1er|février|1947|en musique}} à [[Nicosie]] ([[Colonie britannique de Chypre]]) et mort le {{Date de décès-|25|avril|1975|en musique}} à [[Boulogne-Billancourt]] ([[Hauts-de-Seine]]), est un [[chanteur]] et [[compositeur]] [[Israël|israélien]].


C'est en [[France]] qu'il rencontre le succès, au début des années 1970, avant sa mort prématurée à l'âge de 28 ans. Ses chansons les plus connues sont ''[[Laisse-moi t'aimer (chanson)|Laisse-moi t'aimer]]'' (1970), ''[[C'est ma prière]]'' (1972), ''[[Qui saura]]'' (1972), ''[[Rien qu'une larme]]'' (1973), ''[[C'est comme ça que je t'aime (chanson)|C'est comme ça que je t'aime]]'' (1974) et ''[[Dis-lui]]'' (1975). Alors qu'il chante dans une langue étrangère<ref>Au début de sa carrière en [[France]], Mike Brant ne parle même pas le [[français]] et interprète par conséquent ses chansons sans en comprendre les paroles. Il apprendra la langue par la suite.</ref>, Mike Brant vend dans l'[[France|Hexagone]] le chiffre record de 15 millions de disques en seulement cinq ans de carrière<ref>''Mike Brant, l'étoile filante'', documentaire, [[France 3]], 2021.</ref>.
C'est en [[France]] qu'il rencontre le succès, au début des années 1970, avant sa mort prématurée à l'âge de 28 ans. Ses chansons les plus connues sont ''[[Laisse-moi t'aimer (chanson)|Laisse-moi t'aimer]]'' (1970), ''[[C'est ma prière]]'' (1972), ''[[Qui saura]]'' (1972), ''[[Rien qu'une larme]]'' (1973), ''[[C'est comme ça que je t'aime (chanson)|C'est comme ça que je t'aime]]'' (1974) et ''[[Dis-lui]]'' (1975). Alors qu'il chante dans une langue étrangère<ref>Au début de sa carrière en [[France]], Mike Brant ne parle même pas le [[français]] et interprète par conséquent ses chansons sans en comprendre les paroles. Il apprendra la langue par la suite.</ref>, Mike Brant vend dans l'[[France|Hexagone]] environ 15 millions de disques en seulement cinq ans de carrière<ref>''Mike Brant, l'étoile filante'', documentaire, [[France 3]], 2021.</ref>.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Famille et enfance ===
=== Famille et enfance ===
[[Fichier:PikiWiki Israel 7792 Cyprus deportation camps.jpg|vignette|Tentes d'un camp de réfugiés juifs à Chypre où le futur Mike Brant naît en 1947.|gauche]]
[[Fichier:PikiWiki Israel 7792 Cyprus deportation camps.jpg|vignette|Tentes d'un camp de réfugiés juifs à Chypre où le futur Mike Brant naît en 1947.|gauche]]
Mike Brant est le fils de Fishel Brand, [[Histoire des Juifs en Pologne|juif polonais]] de [[Biłgoraj]], professeur de [[danse de salon]] devenu [[Maquis (résistance)|maquisard]] auprès de l'[[Armée rouge|armée russe]] pour combattre le [[nazisme]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], et de Bronia Rosenberg, [[juive]] également polonaise, originaire de [[Łódź]] et survivante du [[Camps d'extermination nazis|camp d'extermination]] d'[[Auschwitz]], qui a vu son père se faire tuer et sa mère mourir de faim sous ses yeux<ref name=":13">{{Lien web |langue=fr |prénom=Prisma |nom=Média |titre=Mike Brant: itinéraire d'un séducteur maudit - Gala |url=https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/mike_brant_itineraire_d_un_seducteur_maudit_343732 |site=Gala.fr |consulté le=2021-01-10}}.</ref>. Fishel rencontre Bronia à la sortie de la guerre, à [[Pocking (Basse-Bavière)|Pocking]] en [[Bavière]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Claro |titre=« Si maintenant j’oublie mon île », de Serge Airoldi : Mike Brant mis en abyme |périodique=Le Monde.fr |date=2021-09-02 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/09/02/si-maintenant-j-oublie-mon-ile-de-serge-airoldi-mike-brant-mis-en-abyme_6093110_3260.html |consulté le=2021-09-02 }}</ref>, dans un [[camp de réfugiés]]<ref name=":10">{{Lien web |langue=fr |titre=Mike Brant - Biographie, discographie et fiche artiste |url=https://musique.rfi.fr/artiste-chanson-mike-brant |site=RFI Musique |date=2020-06-03 |consulté le=2021-01-09}}.</ref> ou sur le navire qui devait les conduire en [[terre d'Israël]]<ref name=":5">{{Lien web |auteur=Bruno de Stabenrath |titre=Le playboy & le juif errant |url=https://laregledujeu.org/2012/12/30/11564/le-playboy-le-juif-errant/ |site=La Règle du Jeu |date=2012-12-30 |consulté le=2021-01-07}}.</ref>. Il est son aîné de vingt ans et prendra soin de cette jeune rescapée qui a perdu toute sa famille dans la [[Shoah]]. Tous deux parlent [[yiddish]] et essaient d'émigrer en [[Palestine mandataire|Palestine sous mandat britannique]] mais à cause de quotas stricts d'immigration juive à cette époque, leur navire de l'[[Aliyah Bet]] est détourné en mer par les [[Royaume-Uni|Britanniques]] vers l'un des [[Camp d'internement pour réfugiés juifs à Chypre|camps d'internement pour réfugiés juifs]] installé à [[Famagouste]] sur l'île de [[Chypre (pays)|Chypre]] où ils sont obligés de vivre dans des conditions difficiles et entourés de barbelés. C'est dans ce camp que le couple scelle son union et que naît dans la nuit du {{Date-|1|février-|1947-}} au {{Date-|2|février|1947}}{{sfn|Lebleu|2002}} Moshé Brand qui va devenir Mike Brant.
Mike Brant est le fils de Fishel Ephraïm Brand, [[Histoire des Juifs en Pologne|juif polonais]] de [[Biłgoraj]], professeur de [[danse de salon]] devenu [[Maquis (résistance)|maquisard]] auprès de l'[[Armée rouge|armée russe]] pour combattre le [[nazisme]] pendant la [[Seconde Guerre mondiale]], et de Braunice Rosemberg, [[juive]] également polonaise, originaire de [[Łódź]] et survivante du [[Camps d'extermination nazis|camp d'extermination]] d'[[Auschwitz]], qui a vu son père se faire tuer et sa mère mourir de faim sous ses yeux<ref name=":13">{{Lien web |langue=fr |prénom=Prisma |nom=Média |titre=Mike Brant: itinéraire d'un séducteur maudit - Gala |url=https://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/mike_brant_itineraire_d_un_seducteur_maudit_343732 |site=Gala.fr |consulté le=2021-01-10}}.</ref>. Fishel rencontre Braunice à la sortie de la guerre, à [[Pocking (Basse-Bavière)|Pocking]] en [[Bavière]]<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Claro |titre=« Si maintenant j’oublie mon île », de Serge Airoldi : Mike Brant mis en abyme |périodique=Le Monde.fr |date=2021-09-02 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/09/02/si-maintenant-j-oublie-mon-ile-de-serge-airoldi-mike-brant-mis-en-abyme_6093110_3260.html |consulté le=2021-09-02 }}</ref>, dans un [[camp de réfugiés]]<ref name=":10">{{Lien web |langue=fr |titre=Mike Brant - Biographie, discographie et fiche artiste |url=https://musique.rfi.fr/artiste-chanson-mike-brant |site=RFI Musique |date=2020-06-03 |consulté le=2021-01-09}}.</ref> ou sur le navire qui devait les conduire en septembre 1947 en Palestine sous contrôle britannique, qui allait devenir le 14 mai 1948 l'Etat d'Israël <ref name=":5">{{Lien web |auteur=Bruno de Stabenrath |titre=Le playboy & le juif errant |url=https://laregledujeu.org/2012/12/30/11564/le-playboy-le-juif-errant/ |site=La Règle du Jeu |date=2012-12-30 |consulté le=2021-01-07}}.</ref>. Il est son aîné de vingt ans et prendra soin de cette jeune rescapée qui a perdu toute sa famille dans la [[Shoah]]. Tous deux parlent [[yiddish]] et essaient d'émigrer en [[Palestine mandataire|Palestine sous mandat britannique]] mais à cause de quotas stricts décidés par les Britanniques à l<nowiki>'encontre de l'immigration juive à cette époque, leur navire de l'</nowiki>[[Aliyah Bet]] est détourné en mer par les [[Royaume-Uni|Britanniques]] vers l'un des [[Camp d'internement pour réfugiés juifs à Chypre|camps d'internement pour réfugiés juifs]] installé à [[Famagouste]] sur l'île de [[Chypre (pays)|Chypre]] où ils sont obligés de vivre dans des conditions difficiles et entourés de barbelés. C'est dans ce camp que le couple scelle son union et que naît dans la nuit du {{Date-|1|février-|1947-}} au {{Date-|2|février|1947}}{{sfn|Lebleu|2002}} Moshé Brand qui va devenir plus tard Mike Brant<ref name=":9">{{Lien web |titre=Visionneuse - Archives de Paris |url=https://archives.paris.fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YTo2OntzOjQ6ImRhdGUiO3M6MTA6IjIwMjMtMDMtMzEiO3M6MTA6InR5cGVfZm9uZHMiO3M6MTE6ImFya29fc2VyaWVsIjtzOjQ6InJlZjEiO2k6NDtzOjQ6InJlZjIiO2k6Mjc0NTk0O3M6MTY6InZpc2lvbm5ldXNlX2h0bWwiO2I6MTtzOjIxOiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sX21vZGUiO3M6NDoicHJvZCI7fQ==#uielem_move=-906,-87&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=150 |site=archives.paris.fr |consulté le=2024-02-06}}</ref>.
[[Fichier:Kibutz Galuyot St. Haifa.JPG|vignette|Rue Kibboutz Galuyot à Haïfa (en 2011) où les Brand emménagèrent à leur arrivée en Israël en 1947.]]
[[Fichier:Kibutz Galuyot St. Haifa.JPG|vignette|Rue Kibboutz Galuyot à Haïfa (en 2011) où les Brand emménagèrent à leur arrivée en Israël en 1947.]]
La famille Brand parvient finalement à débarquer en [[Israël]], à [[Haïfa]], ville située au nord du pays, en [[Galilée (région)|Galilée]], fin {{date-|septembre 1947}}, et y vit de l'[[agriculture]] en habitant au 9 rue du kibboutz Galuyot (« {{lien|trad=Gathering of Israel|fr=Rassemblement des exilés}} ») dans la ville basse<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mike Brant in family in company of her father her mother and her... |url=https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d%27actualit%C3%A9/mike-brant-in-family-in-company-of-her-father-her-photo-dactualit%C3%A9/89869270 |site=Getty Images |consulté le=2021-01-14}}</ref> puis s’installe définitivement d'abord au 10 rue Sarah, dans le quartier Wadi Nissans puis déménage au 8 rue Partizanim, dans le quartier {{He}} [[:he:מערב חיפה#קריית אליעזר|Kiryat Eliezer]] fondé en 1951, où le frère de Mike, Zvi, naît trois ans après lui, le {{date-|7 janvier 1950}}<ref name=":14">{{Lien web |langue=he-IL |prénom=אדיר |nom=יזירף |titre=מייק בראנט הנער החיפאי שהפך לאליל ההמונים אחרי 45 מונצח בחיפה • צפו |traduction titre=Après 45 ans, le nom de Mike Brant a été commémoré dans une nouvelle rue de Haïfa • Mike Brant Blvd |url=https://haipo.co.il/item/215042 |site=חי פה - חדשות חיפה |date=2020-08-05 |consulté le=2021-01-10}}.</ref>. Fishel Brand trouve un travail à la municipalité et son épouse s'occupe du foyer : la famille est très modeste<ref name=":14" />.
La famille Brand parvient finalement à débarquer à [[Haïfa]], ville située au nord du pays, en [[Galilée (région)|Galilée]], fin {{date-|septembre 1947}} et y vit de l'[[agriculture]] en habitant au 9 rue du kibboutz Galuyot (« {{lien|trad=Gathering of Israel|fr=Rassemblement des exilés}} ») dans la ville basse<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Mike Brant in family in company of her father her mother and her... |url=https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d%27actualit%C3%A9/mike-brant-in-family-in-company-of-her-father-her-photo-dactualit%C3%A9/89869270 |site=Getty Images |consulté le=2021-01-14}}</ref> puis s’installe définitivement d'abord au 10 rue Sarah, dans le quartier Wadi Nissans puis déménage au 8 rue Partizanim, dans le quartier {{He}} [[:he:מערב חיפה#קריית אליעזר|Kiryat Eliezer]] fondé en 1951, où le frère de Mike, Zvi, naît trois ans après lui, le {{date-|7 janvier 1950}}<ref name=":14">{{Lien web |langue=he-IL |prénom=אדיר |nom=יזירף |titre=מייק בראנט הנער החיפאי שהפך לאליל ההמונים אחרי 45 מונצח בחיפה • צפו |traduction titre=Après 45 ans, le nom de Mike Brant a été commémoré dans une nouvelle rue de Haïfa • Mike Brant Blvd |url=https://haipo.co.il/item/215042 |site=חי פה - חדשות חיפה |date=2020-08-05 |consulté le=2021-01-10}}.</ref>. Fishel Brand trouve un travail à la municipalité et son épouse s'occupe du foyer : la famille est très modeste<ref name=":14" />.


Moshé parle bien plus tardivement que les autres enfants ; il reste muet de longues années<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":11">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Mike Brant - Universal Music France |url=https://www.universalmusic.fr/artistes/20000061220 |site=www.universalmusic.fr |consulté le=2021-01-09}}.</ref>{{,}}<ref name=":10" /> mais se rattrape plus tard avec une passion pour le dessin et le [[chant]] qu'il affirme très tôt à son entourage : {{citation|Plus tard, je serai vedette… ou clochard !}}<ref name=":11" />. À l'âge de 10 ans, alors que sa mère est hospitalisée pour [[Dépression (psychiatrie)|dépression]], il apprend par hasard son passé à Auschwitz, les épreuves qu'elle a traversées et qu'elle lui a cachées<ref name=":13" />.
Moshé parle bien plus tardivement que les autres enfants ; il reste muet de longues années<ref name=":5" />{{,}}<ref name=":11">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Mike Brant - Universal Music France |url=https://www.universalmusic.fr/artistes/20000061220 |site=www.universalmusic.fr |consulté le=2021-01-09}}.</ref>{{,}}<ref name=":10" /> mais se rattrape plus tard avec une passion pour le dessin et le [[chant]] qu'il affirme très tôt à son entourage : {{citation|Plus tard, je serai vedette… ou clochard !}}<ref name=":11" />. À l'âge de 10 ans, alors que sa mère est hospitalisée pour [[Dépression (psychiatrie)|dépression]], il apprend par hasard son passé à Auschwitz, les épreuves qu'elle a traversées et qu'elle lui a cachées<ref name=":13" />.


À 11 ans, il est le seul garçon dans la [[chorale]] de son école et fait partie d'un mouvement [[Scoutisme|scout]]<ref name=":14" />. D'un tempérament angoissé, sa scolarité est erratique<ref name=":11" /> et à l'âge de 12 ou 13 ans, Moshé déménage au {{En}} [[:en:Gesher, Israel|kibboutz Gesher]], situé dans la [[vallée du Jourdain]], à 15&nbsp;km au sud de [[Tibériade]]. Après environ une année à vivre proche de la nature, il retourne à l'appartement de ses parents et travaille dans plusieurs emplois temporaires comme vendeur de glaces, garagiste ou gardien au {{He}}[[:he:המוזיאון הימי הלאומי|musée de la Marine nationale]] à Haïfa<ref name=":10" />. À 15 ans, l'opération qu'il subit à l'estomac pour un [[ulcère]]<ref name=":11" /> l'empêchera d'effectuer son [[Service militaire en Israël|service militaire]] de trois ans. L'année suivante, à 16 ans, il tombe amoureux d'une voisine plus âgée que lui, Sarah Itskovitchi<ref name=":13" />, relation qu'il justifiera dans une interview plus tard en disant : « L'amour n'est pas un calendrier ».
À 11 ans, il est le seul garçon dans la [[chorale]] de son école et fait partie d'un mouvement [[Scoutisme|scout]]<ref name=":14" />. D'un tempérament angoissé, sa scolarité est erratique<ref name=":11" /> et à l'âge de 12 ou 13 ans, Moshé déménage au {{En}} [[:en:Gesher, Israel|kibboutz Gesher]], situé dans la [[vallée du Jourdain]], à 15&nbsp;km au sud de [[Tibériade]]. Après environ une année à vivre proche de la nature, il retourne à l'appartement de ses parents et travaille dans plusieurs emplois temporaires comme vendeur de glaces, employé chez un garagiste ou gardien au {{He}}[[:he:המוזיאון הימי הלאומי|musée de la Marine nationale]] à Haïfa<ref name=":10" />. À 15 ans, l'opération qu'il subit à l'estomac pour un [[ulcère]]<ref name=":11" /> l'empêchera d'effectuer son [[Service militaire en Israël|service militaire]] de trois ans. L'année suivante, à 16 ans, il tombe amoureux d'une voisine plus âgée que lui, Sarah Itskovitchi<ref name=":13" />, relation qu'il justifiera dans une interview plus tard en disant : « L'amour n'est pas un calendrier ».


=== Débuts ===
=== Débuts ===
Fort d'un succès local, il est invité à chanter dans les fêtes et les [[Bar-mitzvah|Bar mitsva]]. À seize ans et demi, il est choisi pour animer le [[réveillon de la Saint-Sylvestre]] 1963-64 dans un grand hôtel de Haïfa, et, à dix-sept ans, il rejoint le groupe de son frère cadet Zvi, joueur d'[[accordéon]], « The Chocolates », en tant que chanteur principal<ref name=":0">{{Lien web |langue=en-US |auteur=Helen Kaye |titre=Mike Brant's life story hits the stage |url=https://www.jpost.com/arts-and-culture/entertainment/mike-brants-life-story-hits-the-stage |site=The Jerusalem Post {{!}} JPost.com |date=27 NOVEMBRE 2007 |consulté le=2021-01-03}}.</ref>. Le jeune groupe se produit dans des soirées, des clubs, des cafés ou des hôtels de Haïfa comme celui de l'hôtel Dan Carmel de la ville<ref name=":10" />, et au [[Hôtel Hilton|Hilton]] [[Tel Aviv-Jaffa|Tel-Aviv]], en reprenant les succès de la musique pop rock que Moshé chante phonétiquement<ref name=":11" />. Un patron de night-club conseille de mettre le jeune homme, qui semble séduire la clientèle, en avant et le groupe s'intitule désormais « Michaël Sela et les Chocolates » qui offre 150 chansons par soirée<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":10" />. Moshé devient peu après un artiste reconnu dans les grands hôtels israéliens, à la tête de son groupe « The Skymasters »<ref name=":17">{{Lien web |langue=fr |auteur=Olivier Rajchman |nom=Telestar.fr |titre=Mike Brant, 40 ans après sa mort : les vertiges de la gloi... - Télé Star |url=https://www.telestar.fr/people/mike-brant-40-ans-apres-sa-mort-les-vertiges-de-la-gloire-photos-104680 |site=www.telestar.fr |date=2015-04-25 |consulté le=2021-01-14}}</ref>. Il interprète pour la clientèle internationale des ''[[Tube (musique)|hits]]'' américains de ses chanteurs préférés : [[Tom Jones (chanteur)|Tom Jones]], [[Elvis Presley]], [[Frank Sinatra]], [[Aretha Franklin]], les [[The Platters|Platters]] ; il est amateur de [[jazz]] et sa voix de [[crooner]] le sert<ref name=":17" />. Il commence avant tout avec des reprises des succès du [[Festival de Sanremo]]. Dès 1965, il se fait appeler Mike, ce qui sonne plus américain.
Fort d'un succès local, il est invité à chanter dans les fêtes et les [[Bar-mitzvah|Bar mitsva]]. À seize ans et demi, il est choisi pour animer le [[réveillon de la Saint-Sylvestre]] 1963-64 dans un grand hôtel de Haïfa, et, à dix-sept ans, il rejoint le groupe de son frère cadet Zvi, joueur d'[[accordéon]], « The Chocolates », en tant que chanteur principal<ref name=":0">{{Lien web |langue=en-US |auteur=Helen Kaye |titre=Mike Brant's life story hits the stage |url=https://www.jpost.com/arts-and-culture/entertainment/mike-brants-life-story-hits-the-stage |site=The Jerusalem Post {{!}} JPost.com |date=27 NOVEMBRE 2007 |consulté le=2021-01-03}}.</ref>. Le jeune groupe se produit dans des soirées, des clubs, des cafés ou des hôtels de Haïfa comme celui de l'hôtel Dan Carmel de la ville<ref name=":10" />, et au [[Hôtel Hilton|Hilton]] [[Tel Aviv-Jaffa|Tel-Aviv]], en reprenant les succès de la musique pop rock que Moshé chante phonétiquement<ref name=":11" />. Un patron de night-club conseille de mettre le jeune homme, qui semble séduire la clientèle, en avant et le groupe s'intitule désormais « Michaël Sela et les Chocolates » qui offre 150 chansons par soirée<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":10" />. Moshé devient peu après un artiste reconnu dans les grands hôtels israéliens, à la tête de son groupe « The Skymasters »<ref name=":17">{{Lien web |langue=fr |auteur=Olivier Rajchman |nom=Telestar.fr |titre=Mike Brant, 40 ans après sa mort : les vertiges de la gloi... - Télé Star |url=https://www.telestar.fr/people/mike-brant-40-ans-apres-sa-mort-les-vertiges-de-la-gloire-photos-104680 |site=www.telestar.fr |date=2015-04-25 |consulté le=2021-01-14}}</ref>. Il interprète pour la clientèle internationale des ''[[Tube (musique)|hits]]'' américains de ses chanteurs préférés : [[Tom Jones (chanteur)|Tom Jones]], [[Elvis Presley]], [[Frank Sinatra]], [[Aretha Franklin]], les [[The Platters|Platters]] ; il est amateur de [[jazz]] et sa voix de [[crooner]] le sert<ref name=":17" />. Il commence avant tout avec des reprises des succès du [[Festival de Sanremo]]. Dès 1965, il se fait appeler Mike, ce qui sonne plus américain.


Son père meurt d'une [[crise cardiaque]] en 1967 ; Mike qui n'a que vingt ans en est très affecté, d'autant plus qu'étant en tournée, il arrive trop tard à son chevet. Désormais, il commencera chacune de ses prestations en interprétant la chanson préférée de son père, en son honneur{{Laquelle}}. En 1968, il entre comme chanteur dans la célèbre troupe de chanteurs et danseurs israéliens du grand Music-Hall d'Israël, ''Lakat Karmon'', dirigée par le chorégraphe {{He}} [[:he:יונתן כרמון|Jonathan Karmon]] qui a découvert la voix et le charisme du jeune Mike dont il perçoit le potentiel, et pendant un à deux ans, il fait connaître en [[Afrique du Sud]] et aux [[États-Unis]] des airs du [[Musique israélienne|folklore israélien]]<ref>À la suite du succès des performances de la troupe de Jonathan Karmon à la salle de l'[[Olympia (Paris)|Olympia]] à Paris, son directeur [[Bruno Coquatrix]] lui propose le poste de conseiller artistique de l'Olympia, l'une des salles de concert les plus prestigieuses au monde à l'époque. Karmon y occupe ce poste à partir de la fin des années 1960 et pendant trente ans.</ref>{{,}}<ref name=":10" />.
Son père meurt d'une [[crise cardiaque]] en 1967 ; Mike qui n'a que vingt ans en est très affecté, d'autant plus qu'étant en tournée, il arrive trop tard à son chevet. Désormais, il commencera chacune de ses prestations en interprétant la chanson préférée de son père, en son honneur "when the rabbi dances"{{refsou}}. En 1968, il entre comme chanteur dans la célèbre troupe de chanteurs et danseurs israéliens du grand Music-Hall d'Israël, ''Lakat Karmon'', dirigée par le chorégraphe {{He}} [[:he:יונתן כרמון|Jonathan Karmon]] qui a découvert la voix et le charisme du jeune Mike dont il perçoit le potentiel, et pendant un à deux ans, il fait connaître en [[Afrique du Sud]] et aux [[États-Unis]] des airs du [[Musique israélienne|folklore israélien]]<ref>À la suite du succès des performances de la troupe de Jonathan Karmon à la salle de l'[[Olympia (Paris)|Olympia]] à Paris, son directeur [[Bruno Coquatrix]] lui propose le poste de conseiller artistique de l'Olympia, l'une des salles de concert les plus prestigieuses au monde à l'époque. Karmon y occupe ce poste à partir de la fin des années 1960 et pendant trente ans.</ref>{{,}}<ref name=":10" />.


Après cette tournée, il retourne travailler au club de l'[[hôtel Hilton]] de Tel Aviv où il entame une liaison avec la musicienne Michal Tal<ref>{{Lien web |langue=en |titre=ABOUT {{!}} Michal Tal - Pianist |url=https://www.michaltal.co.il/about |site=Michaltal |consulté le=2021-01-10}}.</ref>{{,}}<ref name=":13" />. Il y est remarqué et embauché, par l'intermédiaire de Noam Semel<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Noam Semel |url=https://www.discogs.com/fr/artist/3317279-Noam-Semel |site=Discogs |consulté le=2021-01-10}}.</ref>, en hiver 1968 par le propriétaire du Baccara, le night-club réputé de l'hôtel Hilton à [[Téhéran]] en [[Iran]] où il enchaîne tous les soirs plusieurs dizaines de chansons. Le {{date-|17 mai 1969}}, sa voix, son sourire et son charme interpellent la chanteuse [[Sylvie Vartan]] et son secrétaire d'alors, le futur chanteur [[Carlos (chanteur)|Carlos]], tous deux de passage lors d'une tournée, qui l'invitent à leur table puis en France où ils lui assurent qu'il aura un bel avenir, bien qu'il ne parle pas le français et seulement un peu l'anglais<ref name=":5" />.
Après cette tournée, il retourne travailler au club de l'[[hôtel Hilton]] de Tel Aviv où il entame une liaison avec la musicienne Michal Tal<ref>{{Lien web |langue=en |titre=ABOUT {{!}} Michal Tal - Pianist |url=https://www.michaltal.co.il/about |site=Michaltal |consulté le=2021-01-10}}.</ref>{{,}}<ref name=":13" />. Il y est remarqué et embauché, par l'intermédiaire de Noam Semel<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Noam Semel |url=https://www.discogs.com/fr/artist/3317279-Noam-Semel |site=Discogs |consulté le=2021-01-10}}.</ref>, en hiver 1968 par le propriétaire du Baccara, le night-club réputé de l'hôtel Hilton à [[Téhéran]] en [[Iran]] où il enchaîne tous les soirs plusieurs dizaines de chansons. Le {{date-|17 mai 1969}}, sa voix, son sourire et son charme interpellent la chanteuse [[Sylvie Vartan]] et son secrétaire d'alors, le futur chanteur [[Carlos (chanteur)|Carlos]], tous deux de passage lors d'une tournée, qui l'invitent à leur table puis en France où ils lui assurent qu'il aura un bel avenir, bien qu'il ne parle pas le français et seulement un peu l'anglais<ref name=":5" />.
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=== Consécration ===
=== Consécration ===
''Laisse-moi t'aimer'' est interprété pour la première fois en public au Festival du [[Marché international de l'édition musicale|MIDEM]] en janvier [[1970]]. Le festival est diffusé sur toutes les chaînes de télévision et le [[Single (musique)|single]] sorti le lendemain devient rapidement un énorme succès, avec plus de {{nombre|500000}} exemplaires vendus<ref>[http://www.top-france.fr/html/45tours/45t1970.htm Ventes de 1970]</ref>. Le titre est enregistré en allemand et en italien pour être exporté dans ces deux pays<ref name=":10" />. [[Fichier:Avenue Victor-Hugo from the Arc de Triomphe, 10 May 2013.jpg|vignette|Avenue Victor-Hugo à Paris]]Mike Brant s'installe au 181-183 [[avenue Victor-Hugo (Paris)|avenue Victor-Hugo]] dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e}} arrondissement]] de Paris<ref name="Mairie de Paris">[http://a06.apps.paris.fr/a06/jsp/site/plugins/odjcp/DoDownload.jsp?id_entite=47723&id_type_entite=6 « Dénomination place Mike-Brant »], mairie de Paris, direction de l’urbanisme, 2018.</ref>. Le {{Date|28|octobre|1970|en musique}}, il sort ''Mais dans la lumière'' ({{unité|100000 exemplaires}} écoulés) et remporte le Grand Prix RTL<ref name=":1">{{Lien web |langue=he |auteur=Merav Yudilovich |titre=חברי מייק ברנט ציינו 30 שנה למותו |traduction titre=Les membres de la famille de Mike Brand ont célébré les 30 ans de sa mort |url=https://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-3089772,00.html |site=ynet |date=2005-05-24 |consulté le=2021-01-03}}.</ref>. En revanche, sa chanson écrite et composée par son ami Moshé Michael Tchaban, ''Why do I love you?'', n'est pas diffusée sur les radios françaises au motif qu'elle est chantée en anglais<ref>Poret, ''op. cit''., p. 20.</ref>.
''Laisse-moi t'aimer'' est interprété pour la première fois en public au Festival du [[Marché international de l'édition musicale|MIDEM]] en janvier [[1970]]. Le festival est diffusé sur toutes les chaînes de télévision et le [[Single (musique)|single]] sorti le lendemain devient rapidement un énorme succès, avec plus de {{nombre|500000}} exemplaires vendus<ref>[http://www.top-france.fr/html/45tours/45t1970.htm Ventes de 1970]</ref>. Le titre est enregistré en allemand et en italien pour être exporté dans ces deux pays<ref name=":10" />. [[Fichier:Avenue Victor-Hugo from the Arc de Triomphe, 10 May 2013.jpg|vignette|Avenue Victor-Hugo à Paris]]Mike Brant s'installe au 181-183 [[avenue Victor-Hugo (Paris)|avenue Victor-Hugo]] dans le [[16e arrondissement de Paris|{{16e}} arrondissement]] de Paris<ref name="Mairie de Paris">[http://a06.apps.paris.fr/a06/jsp/site/plugins/odjcp/DoDownload.jsp?id_entite=47723&id_type_entite=6 « Dénomination place Mike-Brant »], mairie de Paris, direction de l’urbanisme, 2018.</ref>. Le {{Date|28|octobre|1970|en musique}}, il sort ''[[Mais dans la lumière]]'' ({{unité|100000 exemplaires}} écoulés) et remporte le [[Grand prix RTL international|Grand Prix RTL]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=he |auteur=Merav Yudilovich |titre=חברי מייק ברנט ציינו 30 שנה למותו |traduction titre=Les membres de la famille de Mike Brand ont célébré les 30 ans de sa mort |url=https://www.ynet.co.il/articles/0,7340,L-3089772,00.html |site=ynet |date=2005-05-24 |consulté le=2021-01-03}}.</ref>. En revanche, sa chanson écrite et composée par son ami Moshé Michael Tchaban, ''Why do I love you?'', n'est pas diffusée sur les radios françaises au motif qu'elle est chantée en anglais<ref>Poret, ''op. cit''., p. 20.</ref>.
Régulièrement invité aux émissions de Guy Lux et [[Maritie et Gilbert Carpentier]], il devient l'ami de vedettes telles que [[Dalida]] ou [[Charles Aznavour]]<ref name=":11" />.
Régulièrement invité aux émissions de Guy Lux et [[Maritie et Gilbert Carpentier]], il devient l'ami de vedettes telles que [[Dalida]] ou [[Charles Aznavour]]<ref name=":11" />.


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Il se met alors à composer et publie ''[[C'est ma prière]]'', sa première composition sur des paroles de [[Richard Seff]], qui se classe en première position des [[hit-parade]]s français et [[Région wallonne|wallon]]<ref name=":16">{{Lien web |nom=Chartsventes |titre=World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries: Mike BRANT |url=http://artisteschartsventes.blogspot.com/2016/12/mike-brant.html |site=World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries |date=2016-12-06 |consulté le=2021-01-09}}.</ref>, dépassant à nouveau les {{nombre|800000}} ventes, tout comme le titre suivant, ''[[Rien qu’une larme]]'', en [[1973 en musique|1973]]. La même année, ''Tout donné, tout repris'' s'écoule à plus de {{nombre|400000}} exemplaires<ref>[http://www.top-france.fr/html/45tours/45t1973.htm Ventes de 1973]</ref>.
Il se met alors à composer et publie ''[[C'est ma prière]]'', sa première composition sur des paroles de [[Richard Seff]], qui se classe en première position des [[hit-parade]]s français et [[Région wallonne|wallon]]<ref name=":16">{{Lien web |nom=Chartsventes |titre=World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries: Mike BRANT |url=http://artisteschartsventes.blogspot.com/2016/12/mike-brant.html |site=World singles charts and sales TOP 50 in 58 countries |date=2016-12-06 |consulté le=2021-01-09}}.</ref>, dépassant à nouveau les {{nombre|800000}} ventes, tout comme le titre suivant, ''[[Rien qu’une larme]]'', en [[1973 en musique|1973]]. La même année, ''Tout donné, tout repris'' s'écoule à plus de {{nombre|400000}} exemplaires<ref>[http://www.top-france.fr/html/45tours/45t1973.htm Ventes de 1973]</ref>.

En [[1974 en musique|1974]], c'est au tour de ''Viens ce soir'', ''C’est comme ça que je t’aime'', ''On se retrouve par hasard'' et ''Qui pourra te dire ?'' de connaître le succès<ref name=":10" />. Classé parmi les {{Citation|chanteurs à minettes}}<ref>Le terme n'étant pas très péjoratif à l'époque.</ref>, il multiplie les tournées<ref name=":10" />, donnant plus de deux-cent cinquante galas en 1973 et soixante-dix galas pendant l’été 1974.
En [[1974 en musique|1974]], c'est au tour de ''Viens ce soir'', ''C’est comme ça que je t’aime'', ''On se retrouve par hasard'' et ''Qui pourra te dire ?'' de connaître le succès<ref name=":10" />. Classé parmi les {{Citation|chanteurs à minettes}}<ref>Le terme n'étant pas très péjoratif à l'époque.</ref>, il multiplie les tournées<ref name=":10" />, donnant plus de deux-cent cinquante galas en 1973 et soixante-dix galas pendant l’été 1974.


La même année, il se rend en Israël pour soutenir le moral des [[Armée de défense d'Israël|soldats]] de son pays confronté à la [[Guerre du Kippour|guerre de Kippour]], en chantant devant eux et en donnant son sang devant les photographes<ref name=":10" />.
En octobre 1973, il se rend en Israël pour soutenir le moral des [[Armée de défense d'Israël|soldats]] de son pays confronté à la [[Guerre du Kippour|guerre de Kippour]], en chantant devant eux et en donnant son sang devant les photographes<ref name=":10" />.


=== Dépression ===
=== Dépression ===
Épuisé par le rythme de sa carrière, affecté par la [[Guerre du Kippour|guerre dans son pays]] (il est revenu changé et traumatisé de son voyage<ref name=":11" />), hanté par le spectre de la [[Shoah]] qui a décimé une partie de sa famille, il fait un séjour dans un hôpital de repos à [[Genève]], conseillé par [[Johnny Hallyday]], où on lui diagnostique une [[Dépression (psychiatrie)|dépression]]<ref name=":10" />.
Épuisé par le rythme de sa carrière, affecté par la [[Guerre du Kippour|guerre dans son pays]] (il est revenu changé et traumatisé de son voyage<ref name=":11" />), hanté par le spectre de la [[Shoah]] qui a décimé une partie de sa famille, il fait un séjour dans un hôpital de repos à [[Genève]], conseillé par [[Johnny Hallyday]], où on lui diagnostique une [[Dépression (psychiatrie)|dépression]]<ref name=":10" />. Il ressent alors son succès comme une [[imposture]] frustrante : alors qu'il préfère l'anglais et le jazz, la majorité de son répertoire est composée de chansons mièvres sur les textes desquelles il a peu de pouvoir, le français étant une langue qu’il maîtrise mal<ref name=":5" />.
Il ressent alors son succès comme une [[imposture]] frustrante : alors qu'il préfère l'anglais et le jazz, la majorité de son répertoire est composée de chansons mièvres sur les textes desquelles il a peu de pouvoir, le français étant une langue qu’il maîtrise mal<ref name=":5" />.


Régulièrement assailli par ses [[groupie]]s, il craint d'être une cible comme les [[Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich|athlètes israéliens assassinés]] par des [[Terrorisme palestinien|terroristes palestiniens]] aux [[Jeux olympiques d'été de 1972]]<ref name=":13" />.
Régulièrement assailli par ses [[groupie]]s, il craint d'être une cible comme les [[Prise d'otages des Jeux olympiques de Munich|athlètes israéliens assassinés]] par des [[Terrorisme palestinien|terroristes palestiniens]] aux [[Jeux olympiques d'été de 1972]]<ref name=":13" />.
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Rêvant de fonder une famille et vivre à la campagne entouré d’enfants et d'animaux, il vit également une grande déception amoureuse par la rupture de sa compagne danoise, hôtesse de l'air.
Rêvant de fonder une famille et vivre à la campagne entouré d’enfants et d'animaux, il vit également une grande déception amoureuse par la rupture de sa compagne danoise, hôtesse de l'air.


Lors d'un concert en mai 1974, il quitte la scène après la quatrième chanson, laissant {{nombre|4000}} spectateurs médusés<ref name=":11" />. Quelques jours plus tard à [[Cambrai]], il brise le miroir de sa loge d'un coup de poing<ref name=":10" />. Le mois suivant, ses biens, ses toiles, ses porte-bonheur et surtout ses photographies de famille ainsi que les bijoux de sa mère<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":10" /> lui sont volés lors d'un cambriolage à son appartement.
Lors d'un concert en mai 1974, il quitte la scène après la quatrième chanson, laissant {{nombre|4000}} spectateurs médusés<ref name=":11" />. Quelques jours plus tard, en tournée à [[Cambrai]], il brise le miroir de sa loge d'un coup de poing<ref name=":10" />. Le mois suivant, ses biens, ses toiles, ses porte-bonheur et surtout ses photographies de famille ainsi que les bijoux de sa mère<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":10" /> lui sont volés lors d'un cambriolage à son appartement.


Le {{Date|22|novembre|1974}}, Mike Brant fait une première tentative de suicide, en se jetant du cinquième étage de l'[[hôtel de la Paix]] à [[Genève]]. Une rumeur se répand alors selon laquelle il serait resté bloqué aux rambardes du troisième étage, accroché par le talon d'une de ses chaussures qui aurait freiné et arrêté sa chute. Il en ressort avec un [[traumatisme crânien]] et une double fracture de la jambe<ref>''Un jour, un destin : Mike Brant'', présenté par Laurent Delahousse, [[France 2]].</ref>. À son arrivée à l'hôpital, où il restera deux mois, il a un moment de délire, croyant être dans un [[camp de concentration]].
Le {{Date|22|novembre|1974}}, Mike Brant fait une première tentative de suicide, en se jetant du cinquième étage de l'[[hôtel de la Paix]] à [[Genève]]. Une rumeur se répand alors selon laquelle il serait resté bloqué aux rambardes du troisième étage, accroché par le talon d'une de ses chaussures qui aurait freiné et arrêté sa chute. Il en ressort avec un [[traumatisme crânien]] et une double fracture de la jambe<ref>''Un jour, un destin : Mike Brant'', présenté par Laurent Delahousse, [[France 2]].</ref>. À son arrivée à l'hôpital, où il restera deux mois, il a un moment de délire, croyant être dans un [[camp de concentration]].


D'après les confidences que Mike Brant aurait faites à [[Dalida]] et le témoignage du concierge de l'hôtel de La Paix, Hermann Mitterer, il était excédé par son nouveau producteur, Simon Wajntrob, qui ne lui offrait ni les ''[[Redevance|royalties]]'', ni la carrière internationale pour lesquelles il avait signé un contrat le {{date|1|juin|1974|en musique}}. Ce jour-là, Mike lui aurait annoncé qu'il préférait se jeter par la fenêtre plutôt que de continuer à travailler avec lui. En guise de réponse, Wajntrob aurait ouvert la fenêtre et lui aurait dit : « Tu veux sauter ? Eh bien, saute ! » Par provocation, Mike Brant, repérant un balcon au-dessous de celui de la chambre de Wajntrob, aurait alors sauté, parvenant à y atterrir. Son producteur aurait ensuite maquillé la scène en affirmant être sous la douche au moment du saut dans le vide de son protégé, afin de se dégager de toute responsabilité<ref name=":2" />. Interviewé sur son lit d'hôpital, Mike Brant déclare qu'il s'agissait d'un « moment de folie » et qu'il ne recommencera pas.
D'après les confidences que Mike Brant aurait faites à [[Dalida]] et le témoignage du concierge de l'hôtel de La Paix, Hermann Mitterer, il était excédé par son nouveau producteur, Simon Wajntrob, qui ne lui offrait ni les ''[[Redevance|royalties]]'', ni la carrière internationale pour lesquelles il avait signé un contrat le {{date|1|juin|1974|en musique}}. Ce jour-là, Mike lui aurait annoncé qu'il préférait se jeter par la fenêtre plutôt que de continuer à travailler avec lui. En guise de réponse, Wajntrob aurait ouvert la fenêtre et lui aurait dit : « Tu veux sauter ? Eh bien, saute ! » Par provocation, Mike Brant, repérant un balcon au-dessous de celui de la chambre de Wajntrob, aurait alors sauté, parvenant à y atterrir. Son producteur aurait ensuite maquillé la scène en affirmant être sous la douche au moment du saut dans le vide de son protégé, afin de se dégager de toute responsabilité<ref name=":2" />. Interviewé sur son lit d'hôpital, Mike Brant déclare qu'il s'agissait d'un « moment de folie » et qu'il ne recommencerait pas.


Après sa convalescence, Mike Brant doit se remettre au travail car son contrat l'engage à sortir plusieurs [[Disque microsillon|45 tours]] par an et à en assurer toute la promotion. Mike Brant suit ce mouvement sans encadrement psychologique ni [[médication]] thérapeutique<ref name=":5" />.
Après sa convalescence, Mike Brant doit se remettre au travail car son contrat l'engage à sortir plusieurs [[Disque microsillon|45 tours]] par an et à en assurer toute la promotion. Mike Brant suit ce mouvement sans encadrement psychologique ni [[médication]] thérapeutique<ref name=":5" />.
Au printemps 1975, il enregistre ''[[Loulou Gasté#Pour toi / Feelings / Dis-lui : histoire d'une seule et même chanson|Dis-lui]]'', adaptation française du succès ''[[Pour toi#Feelings|Feelings]]'' de [[Morris Albert]] (elle-même étant la reprise d'une chanson composée en 1957 par [[Loulou Gasté]]<ref name=":5" />). Mike se rend au studio le jeudi {{date|24|avril|1975}} et croise par hasard Jean Renard avec qui il souhaite retravailler. Tous deux prennent rendez-vous pour le lundi suivant, très heureux d'envisager de nouveaux projets<ref name=":6">{{Lien web |auteur=Benoît Franquebalme |titre=Mike Brant : Il a été assassiné ! - France Dimanche |url=https://www.francedimanche.fr/actualites/mike-brant-il-a-ete-assassine |site=www.francedimanche.fr |date=25 avril 2015 |consulté le=2021-01-06}}.</ref>. Mike a rendez-vous le lendemain pour acheter un nouvel appartement, et semble ravi de son nouvel album. Il jette même ses béquilles dans la [[Seine]] car il apprend par son médecin qu'il ne boitera pas à la suite de l'accident de Genève.


Au printemps 1975, il enregistre ''[[Dis-lui]]'', adaptation française du succès ''[[Feelings (chanson de Morris Albert)|Feelings]]'' de [[Morris Albert]] (elle-même étant [[Loulou Gasté#Pour toi / Feelings / Dis-lui : histoire d'une seule et même chanson|la reprise d'une chanson composée en 1957]] par [[Loulou Gasté]]<ref name=":5" />). Mike se rend au studio le jeudi {{date|24|avril|1975}} et croise par hasard Jean Renard avec qui il souhaite retravailler. Tous deux prennent rendez-vous pour le lundi suivant, très heureux d'envisager de nouveaux projets<ref name=":6">{{Lien web |auteur=Benoît Franquebalme |titre=Mike Brant : Il a été assassiné ! - France Dimanche |url=https://www.francedimanche.fr/actualites/mike-brant-il-a-ete-assassine |site=www.francedimanche.fr |date=25 avril 2015 |consulté le=2021-01-06}}.</ref>. Mike a rendez-vous le lendemain pour acheter un nouvel appartement, et semble ravi de son nouveau single. Il jette même ses béquilles dans la [[Seine]] car il apprend par son médecin qu'il ne boitera pas à la suite de l'accident de Genève.
=== Mort ===


=== Mort ===
Le vendredi {{Date|25|avril|1975}}, jour de la sortie de son nouveau disque, à {{heure|11|15}}, l'artiste tombe du sixième étage d'un immeuble situé [[rue Erlanger]], dans le {{16e arrondissement de Paris}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ses derniers instants |url=http://mike-brant.e-monsite.com/pages/sa-mort/ses-derniers-instants.html |site=mike-brant.e-monsite.com |consulté le=2021-01-03}}.</ref>, alors qu'il était chez son amie Jeanne Cacchi<ref name="Mairie de Paris"/>{{,}}<ref name=":6" />. Il meurt dans l'ambulance qui le transporte à l'[[hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt)]]<ref>[https://www.ohmymag.com/mike-brant/mike-brant-son-frere-fait-des-revelations-inattendues-sur-son-suicide_art109034.html www.ohmymag.com/mike-brant/mike-brant-son-frere-fait-des-revelations-inattendues-sur-son-suicide_art109034.html].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Telestar.fr |titre=Le jour où… Mike Brant s'est suicidé - Télé Star |url=https://www.telestar.fr/culture/le-jour-ou-mike-brant-s-est-suicide-343861 |site=www.telestar.fr |date=2018-04-25 |consulté le=2021-01-07}}.</ref>.
Le vendredi {{Date|25|avril|1975}}, jour de la sortie de son nouveau disque, à {{heure|11|15}}, l'artiste tombe du sixième étage d'un immeuble situé [[rue Erlanger]], dans le {{16e arrondissement de Paris}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Ses derniers instants |url=http://mike-brant.e-monsite.com/pages/sa-mort/ses-derniers-instants.html |site=mike-brant.e-monsite.com |consulté le=2021-01-03}}.</ref>, alors qu'il était chez son amie Jeanne Cacchi<ref name="Mairie de Paris"/>{{,}}<ref name=":6" />. Il meurt dans l'ambulance qui le transporte à l'[[hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt)]] où il est déclaré mort à {{heure|11|40}}<ref>[https://www.ohmymag.com/mike-brant/mike-brant-son-frere-fait-des-revelations-inattendues-sur-son-suicide_art109034.html www.ohmymag.com/mike-brant/mike-brant-son-frere-fait-des-revelations-inattendues-sur-son-suicide_art109034.html].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Telestar.fr |titre=Le jour où… Mike Brant s'est suicidé - Télé Star |url=https://www.telestar.fr/culture/le-jour-ou-mike-brant-s-est-suicide-343861 |site=www.telestar.fr |date=2018-04-25 |consulté le=2021-01-07}}.</ref>{{,}}<ref name=":9" />.


La semaine suivante, ''Dis-lui'' sort dans les bacs et se vendra à plus de {{nombre|500000}} exemplaires<ref>[http://www.top-france.fr/html/45tours/45t1975.htm Ventes de 1975]</ref>.
La semaine suivante, ''Dis-lui'' sort dans les bacs et se vendra à plus de {{nombre|500000}} exemplaires<ref>[http://www.top-france.fr/html/45tours/45t1975.htm Ventes de 1975]</ref>.
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==== Thèses autour de sa mort ====
==== Thèses autour de sa mort ====
[[Fichier:Beit lessin's mike.jpg|vignette|Affiche pour la comédie musicale ''Mike'' sur l'ancien bâtiment du {{He}} [[:he:תיאטרון בית ליסין|théâtre Beit Lessin]] à [[Tel Aviv-Jaffa|Tel Aviv]] (2008).]]
Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer sa mort : [[assassinat]]<ref name=":3">{{Lien web |titre=Mike Brant : Il a été assassiné ! - France Dimanche |url=https://www.francedimanche.fr/actualites/mike-brant-il-a-ete-assassine |site=www.francedimanche.fr |consulté le=2021-01-03}}.</ref> (ou, tout au moins, responsabilité de son entourage professionnel<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=« Le showbiz a tué mon frère » : Zvi Brant, 65 ans, frère de Mike |url=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/le-showbiz-a-tue-mon-frere-25-04-2015-4722085.php |site=leparisien.fr |date=2015-04-25 |consulté le=2021-01-06}}.</ref> et des fréquentations douteuses de celui-ci), difficulté à assumer les conséquences de son [[Succès (concept)|succès]] (rythme de vie effréné, harcèlement perpétuel des [[Fan (admirateur)|fans]] qui l'assaillaient, chansons à l'eau de rose pour l'amateur de [[jazz]] qu'il était, déceptions amoureuses), [[traumatisme psychologique]] touchant les enfants de [[Déportation|déportés]] de la Shoah (« syndrome de deuxième génération »)<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Psychologies.com |titre=La Shoah en héritage |url=https://www.psychologies.com/Planete/Vivre-Ensemble/Articles-et-Dossiers/La-Shoah-en-heritage |site=www.psychologies.com |date=2009-07-16 |consulté le=2021-01-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Abraham |nom1=Sagi-Schwartz |prénom2=Marinus |nom2=Van IJzendoorn |prénom3=Klaus E. |nom3=Grossmann |prénom4=Tirtsa |nom4=Joels |titre=Les survivants de l'Holocauste et leurs enfants |périodique=Devenir |volume=16 |numéro=2 |date=2004 |issn=1015-8154 |issn2=2235-2090 |doi=10.3917/dev.042.0077 |lire en ligne=https://doi.org/10.3917/dev.042.0077 |consulté le=2021-01-03 |pages=77 }}.</ref>.
Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer sa mort : [[assassinat]]<ref name=":3">{{Lien web |titre=Mike Brant : Il a été assassiné ! - France Dimanche |url=https://www.francedimanche.fr/actualites/mike-brant-il-a-ete-assassine |site=www.francedimanche.fr |consulté le=2021-01-03}}.</ref> (ou, tout au moins, responsabilité de son entourage professionnel<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr-FR |titre=« Le showbiz a tué mon frère » : Zvi Brant, 65 ans, frère de Mike |url=https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/le-showbiz-a-tue-mon-frere-25-04-2015-4722085.php |site=leparisien.fr |date=2015-04-25 |consulté le=2021-01-06}}.</ref> et des fréquentations douteuses de celui-ci), difficulté à assumer les conséquences de son [[Succès (concept)|succès]] (rythme de vie effréné, harcèlement perpétuel des [[Fan (admirateur)|fans]] qui l'assaillaient, chansons à l'eau de rose pour l'amateur de [[jazz]] qu'il était, déceptions amoureuses), [[traumatisme psychologique]] touchant les enfants de [[Déportation|déportés]] de la Shoah (« syndrome de deuxième génération »)<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Psychologies.com |titre=La Shoah en héritage |url=https://www.psychologies.com/Planete/Vivre-Ensemble/Articles-et-Dossiers/La-Shoah-en-heritage |site=www.psychologies.com |date=2009-07-16 |consulté le=2021-01-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Abraham |nom1=Sagi-Schwartz |prénom2=Marinus |nom2=Van IJzendoorn |prénom3=Klaus E. |nom3=Grossmann |prénom4=Tirtsa |nom4=Joels |titre=Les survivants de l'Holocauste et leurs enfants |périodique=Devenir |volume=16 |numéro=2 |date=2004 |issn=1015-8154 |issn2=2235-2090 |doi=10.3917/dev.042.0077 |lire en ligne=https://doi.org/10.3917/dev.042.0077 |consulté le=2021-01-03 |pages=77 }}.</ref>.


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Il a également été suggéré qu'il se serait jeté par la fenêtre après avoir reçu un appel téléphonique attendu qui l'aurait rendu très nerveux<ref name=":4" />. Autre théorie : après cet appel reçu, il aurait cherché de l'air et aurait trébuché sur le balcon, passant au-dessus de la balustrade du jardin, le treillage en bambou fixé à la rambarde du balcon se brisant sous son poids (l’appartement du sixième étage étant légèrement en retrait de la façade, le balcon de l'étage inférieur aurait pu arrêter sa chute).
Il a également été suggéré qu'il se serait jeté par la fenêtre après avoir reçu un appel téléphonique attendu qui l'aurait rendu très nerveux<ref name=":4" />. Autre théorie : après cet appel reçu, il aurait cherché de l'air et aurait trébuché sur le balcon, passant au-dessus de la balustrade du jardin, le treillage en bambou fixé à la rambarde du balcon se brisant sous son poids (l’appartement du sixième étage étant légèrement en retrait de la façade, le balcon de l'étage inférieur aurait pu arrêter sa chute).


Parmi les autres versions qui firent également les gros titres de la presse ou qui surgirent au fil des ans, on évoque encore : une implication dans un trafic d'œuvres d'art par son entourage professionnel, le touchant indirectement ; une histoire d'[[Renseignement|espionnage]] en lien avec le [[Mossad]] ; ou bien encore une énième querelle avec Wajntrob qui aurait tourné au drame. Cette dernière théorie s'appuie notamment sur la violente dispute en [[yiddish]] qui a opposé Wajntrob à la mère de Mike Brant après les funérailles de ce dernier, peu avant qu'elle soit victime d'un second [[infarctus]], fatal<ref name=":7">{{Lien web |langue=fr |titre=Yona Brand : «La mort de Mike restera un éternel mystère» |url=https://www.lesoir.be/art/1449641/article/soirmag/meilleur-du-soir-mag/2017-02-27/yona-brand-mort-mike-restera un-eternel-mystere |site=Le Soir |date=27/02/2017 |consulté le=2021-01-07}}.</ref>.
Parmi les autres versions qui firent également les gros titres de la presse ou qui surgirent au fil des ans, on évoque encore : une implication dans un trafic d'œuvres d'art par son entourage professionnel, le touchant indirectement ; une histoire d'[[Renseignement|espionnage]] en lien avec le [[Mossad]] ; ou bien encore une énième querelle avec Wajntrob qui aurait tourné au drame. Cette dernière hypothèse s'appuie notamment sur la violente dispute en [[yiddish]] qui a opposé Wajntrob à la mère de Mike Brant après les funérailles de ce dernier, peu avant qu'elle soit victime d'un second [[infarctus]], fatal<ref name=":7">{{Lien web |langue=fr |titre=Yona Brand : «La mort de Mike restera un éternel mystère» |url=https://www.lesoir.be/art/1449641/article/soirmag/meilleur-du-soir-mag/2017-02-27/yona-brand-mort-mike-restera un-eternel-mystere |site=Le Soir |date=27/02/2017 |consulté le=2021-01-07}}.</ref>.


Trois ans plus tard, le {{date-|26 janvier 1978}}, Wajntrob<ref>{{Lien web |titre=LA SEYNE-SUR-MER (83) : cimetière - Cimetières de France et d'ailleurs |url=https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3931 |site=www.landrucimetieres.fr |consulté le=2021-01-03}}.</ref> est retrouvé mort avec une balle dans le cœur et une autre dans la nuque, dans le [[bois de Boulogne]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3" />. Alain Krief<ref>[https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb147653784 catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb147653784].</ref>{{,}}<ref>[https://data.bnf.fr/14765378/alain_krief/ data.bnf.fr/14765378/alain_krief/].</ref>, secrétaire de Mike Brant, se suicide à son tour durant l'année 1984 en se jetant sous une rame de [[Métro de Paris|métro à Paris]], ce qui concourt à alimenter les rumeurs les plus folles<ref name=pernez/> comme celle d'un assassinat, selon la théorie du journaliste Julien Balestra<ref name=":3" />.
Trois ans plus tard, le {{date-|26 janvier 1978}}, Wajntrob<ref>{{Lien web |titre=LA SEYNE-SUR-MER (83) : cimetière - Cimetières de France et d'ailleurs |url=https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3931 |site=www.landrucimetieres.fr |consulté le=2021-01-03}}.</ref> est retrouvé mort avec une balle dans le cœur et une autre dans la nuque, dans le [[bois de Boulogne]]<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":3" />. Alain Krief<ref>[https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb147653784 catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb147653784].</ref>{{,}}<ref>[https://data.bnf.fr/14765378/alain_krief/ data.bnf.fr/14765378/alain_krief/].</ref>, secrétaire de Mike Brant, se suicide à son tour durant l'année 1984 en se jetant sous une rame de [[Métro de Paris|métro à Paris]], ce qui concourt à alimenter les rumeurs les plus folles<ref name=pernez/> comme celle d'un assassinat, selon le journaliste Julien Balestra<ref name=":3" />.


La disparition de Mike Brant reste aujourd'hui encore matière à [[controverse]], comme pour d'autres vedettes disparues de façon tragique<ref name=pernez/>. Pour Yona Brand, la nièce de Mike, sa mort restera un éternel mystère<ref name=":7" />.
La disparition de Mike Brant reste aujourd'hui encore matière à [[controverse]], comme pour d'autres vedettes disparues de façon tragique<ref name=pernez/>. Pour Yona Brand, la nièce de Mike, sa mort restera un éternel mystère<ref name=":7" />.
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Son frère Zvi et sa nièce Yona entretiennent le souvenir de l'artiste au travers de projets artistiques et d'un [[Fan club|fan-club]] dont Yona est la présidente. Celle-ci a donné à sa fille le prénom d'Arrava, qui était un des titres préférés de Mike Brant, évoquant la terre frontalière de paix entre Israël et la [[Jordanie]].
Son frère Zvi et sa nièce Yona entretiennent le souvenir de l'artiste au travers de projets artistiques et d'un [[Fan club|fan-club]] dont Yona est la présidente. Celle-ci a donné à sa fille le prénom d'Arrava, qui était un des titres préférés de Mike Brant, évoquant la terre frontalière de paix entre Israël et la [[Jordanie]].


Le fan-club et les pages de [[Réseau social|réseaux sociaux]] qui lui sont consacrés regroupent plus de {{unité|220000|personnes}}, dont certains pèlerinent annuellement sur la tombe du chanteur, lors de cérémonies anniversaires, en présence de sa famille<ref name=":14" />{{,}}<ref name=":1" />.
Le fan-club et les pages de [[Réseau social|réseaux sociaux]] qui lui sont consacrés regroupent plus de {{unité|220000|personnes}}, dont certains se rendent chaque année sur la tombe du chanteur, lors de cérémonies anniversaires, en présence de sa famille<ref name=":14" />{{,}}<ref name=":1" />.


==== Lieux ====
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* En [[Israël]], plusieurs spectacles ont retracé sa vie. En 1991, Eldad Ziv<ref>{{Lien web |titre=Eldad Ziv |url=http://www.imdb.com/name/nm1526343/ |site=IMDb |consulté le=2021-01-03}}.</ref> écrit et réalise la pièce ''Laisse-moi t'aimer'' au Khan de [[Jérusalem]]. En 2008, la pièce de théâtre musical intitulée ''Mike'', sous la direction de {{En}} [[:en:Micah Lewensohn|Micha Lewensohn]], est donnée au théâtre Beit Lessin de [[Tel Aviv-Jaffa|Tel Aviv]] avec Dan Shapira<ref>{{Lien web |titre=Dan Shapira |url=http://www.imdb.com/name/nm1277427/ |site=IMDb |consulté le=2021-01-03}}.</ref> dans le rôle-titre et une musique de Gadi Inbar<ref>{{Lien web |titre=Gadi Inbar {{!}} THEATREonline.com |url=https://www.theatreonline.com/Artiste/Gadi-Inbar/48845 |site=www.theatreonline.com |consulté le=2021-01-03}}.</ref>.
* En [[Israël]], plusieurs spectacles ont retracé sa vie. En 1991, Eldad Ziv<ref>{{Lien web |titre=Eldad Ziv |url=http://www.imdb.com/name/nm1526343/ |site=IMDb |consulté le=2021-01-03}}.</ref> écrit et réalise la pièce ''Laisse-moi t'aimer'' au Khan de [[Jérusalem]]. En 2008, la pièce de théâtre musical intitulée ''Mike'', sous la direction de {{En}} [[:en:Micah Lewensohn|Micha Lewensohn]], est donnée au théâtre Beit Lessin de [[Tel Aviv-Jaffa|Tel Aviv]] avec Dan Shapira<ref>{{Lien web |titre=Dan Shapira |url=http://www.imdb.com/name/nm1277427/ |site=IMDb |consulté le=2021-01-03}}.</ref> dans le rôle-titre et une musique de Gadi Inbar<ref>{{Lien web |titre=Gadi Inbar {{!}} THEATREonline.com |url=https://www.theatreonline.com/Artiste/Gadi-Inbar/48845 |site=www.theatreonline.com |consulté le=2021-01-03}}.</ref>.
* Dans son spectacle ''Waïka'' en 2006, [[Dany Boon]] parodie Mike Brant en interprétant sa fameuse chanson ''[[Laisse-moi t'aimer (chanson)|Laisse-moi t'aimer]]'', tout en étant suspendu dans les airs grâce à un câble.
* Dans son spectacle ''Waïka'' en 2006, [[Dany Boon]] parodie Mike Brant en interprétant sa fameuse chanson ''[[Laisse-moi t'aimer (chanson)|Laisse-moi t'aimer]]'', tout en étant suspendu dans les airs grâce à un câble.
* En {{date-|septembre 2010}}, ''Mike Brant : Laisse-nous t'aimer'', une [[comédie musicale]] de Gadi Inbar sur la vie du chanteur, mise en scène par [[Thomas Le Douarec]], a été créée au [[théâtre Comédia]] à [[Paris]] et est nominée au Molière 2011 dans la catégorie « Meilleur spectacle musical »<ref>« [http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/la-tragedie-de-mike-brant-en-chansons-16-09-2010-1070198.php La tragédie de Mike Brant en chansons] », ''[[Le Parisien]]'', 16 septembre 2010.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=MIKE BRANT - LAISSE-NOUS T'AIMER - Le Théâtre Libre {{!}} THEATREonline.com |url=https://www.theatreonline.com/Spectacle/Mike-Brant-Laisse-nous-t-aimer/29778#infospectacle |site=www.theatreonline.com |consulté le=2021-01-03}}.</ref>. Il s'agit de la reprise du spectacle israélien de 2008<ref name=":0" />.
* En {{date-|septembre 2010}}, ''Mike Brant : Laisse-nous t'aimer'', une [[comédie musicale]] de Gadi Inbar sur la vie du chanteur, mise en scène par [[Thomas Le Douarec]], a été créée au [[théâtre Comédia]] à [[Paris]] et est nommée au Molière 2011 dans la catégorie « Meilleur spectacle musical »<ref>« [http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/la-tragedie-de-mike-brant-en-chansons-16-09-2010-1070198.php La tragédie de Mike Brant en chansons] », ''[[Le Parisien]]'', 16 septembre 2010.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=MIKE BRANT - LAISSE-NOUS T'AIMER - Le Théâtre Libre {{!}} THEATREonline.com |url=https://www.theatreonline.com/Spectacle/Mike-Brant-Laisse-nous-t-aimer/29778#infospectacle |site=www.theatreonline.com |consulté le=2021-01-03}}.</ref>. Il s'agit de la reprise du spectacle israélien de 2008<ref name=":0" />.
* En {{Date||janvier|2017}}, a lieu au [[Palais des Sports de Paris|Palais des sports]] la première de ''[[Hit Parade (comédie musicale)|Hit Parade]]'', [[comédie musicale]] rendant hommage aux titres de [[Claude François]], [[Dalida]], Mike Brant et [[Sacha Distel]]. Les quatre artistes apparaissent en [[hologramme]]s.
* En {{Date||janvier|2017}}, a lieu au [[Palais des Sports de Paris|Palais des sports]] la première de ''[[Hit Parade (comédie musicale)|Hit Parade]]'', [[comédie musicale]] rendant hommage aux titres de [[Claude François]], [[Dalida]], Mike Brant et [[Sacha Distel]]. Les quatre artistes apparaissent en [[hologramme]]s.


==== Musique ====
==== Musique ====
* Le producteur et rappeur [[États-Unis|américain]] [[Dr. Dre]] a [[Échantillon (musique)|samplé]] la chanson ''Mais dans la lumière'' pour le titre ''[[Crack a Bottle]]'' (2009) avec [[Eminem]], [[50 Cent]] et lui-même. Ce titre de Mike Brant avait déjà été repris par deux autres rappeurs : [[Havoc (rappeur)|Havoc]] du groupe [[Mobb Deep]], pour son titre ''Live It Up'', ainsi que [[RZA]] du [[Wu-Tang Clan]].
* Le producteur et rappeur [[États-Unis|américain]] [[Dr. Dre]] a [[Échantillon (musique)|samplé]] la chanson ''[[Mais dans la lumière]]'' pour le titre ''[[Crack a Bottle]]'' (2009) avec [[Eminem]], [[50 Cent]] et lui-même. Ce titre de Mike Brant avait déjà été repris par deux autres rappeurs : [[Havoc (rappeur)|Havoc]] du groupe [[Mobb Deep]], pour son titre ''Live It Up'', ainsi que [[RZA]] du [[Wu-Tang Clan]].
* Le 27 octobre 2014, le chanteur [[Français (peuple)|français]] [[Amaury Vassili]] sort un album hommage à Mike Brant chez [[Warner Music France|Warner]] intitulé ''Amaury Vassili chante Mike Brant'', qui se classe à la {{8e}} place des ventes dès sa sortie. Une édition [[collector]] contient la chanson inédite ''Où que tu sois'', composée par Mike Brant mais jamais sortie jusqu'alors<ref>{{Lien web |titre=Amaury Vassili - Amaury Vassili chante Mike Brant |url=http://www.ultratop.be/fr/showitemurl.asp?cat=a&id=3ed6a&realurl=/fr/album/3ed6a/amaury-vassili-amaury-vassili-chante-mike-brant |site=ultratop.be |consulté le=2021-01-03}}.</ref>.
* Le 27 octobre 2014, le chanteur [[Français (peuple)|français]] [[Amaury Vassili]] sort un album hommage à Mike Brant chez [[Warner Music France|Warner]] intitulé ''Amaury Vassili chante Mike Brant'', qui se classe à la {{8e}} place des ventes dès sa sortie. Une édition [[collector]] contient la chanson inédite ''Où que tu sois'', composée par Mike Brant mais jamais sortie jusqu'alors<ref>{{Lien web |titre=Amaury Vassili - Amaury Vassili chante Mike Brant |url=http://www.ultratop.be/fr/showitemurl.asp?cat=a&id=3ed6a&realurl=/fr/album/3ed6a/amaury-vassili-amaury-vassili-chante-mike-brant |site=ultratop.be |consulté le=2021-01-03}}.</ref>.


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* 1970 : ''[[Laisse-moi t'aimer (chanson)|Laisse-moi t'aimer]]''
* 1970 : ''[[Laisse-moi t'aimer (chanson)|Laisse-moi t'aimer]]''
* 1970 : ''Un grand bonheur''
* 1970 : ''Un grand bonheur''
* 1970 : ''Mais dans la lumière''
* 1970 : ''[[Mais dans la lumière]]''
* 1971 : ''Nous irons à Sligo''
* 1971 : ''Nous irons à Sligo''
* 1971 : ''À corps perdu''
* 1971 : ''À corps perdu''
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* {{Ouvrage|lien auteur1=Fabien Lecœuvre|prénom1=Fabien|nom1=Lecœuvre|auteur2=Gilles Lhote|titre=Mike Brant inédit|préface=Zvi Brand|éditeur=éditions Michel Lafon|lieu=Paris|année=2000|ean=9782840986331}}.
* {{Ouvrage|lien auteur1=Fabien Lecœuvre|prénom1=Fabien|nom1=Lecœuvre|auteur2=Gilles Lhote|titre=Mike Brant inédit|préface=Zvi Brand|éditeur=éditions Michel Lafon|lieu=Paris|année=2000|ean=9782840986331}}.
* {{Ouvrage|lien auteur=Jacques Pessis|prénom=Jacques|nom=Pessis|titre=Mike Brant|collection=Les lumières du music-hall|éditeur=éditions Vade Retro|lieu=Paris|année=2002}}.
* {{Ouvrage|lien auteur=Jacques Pessis|prénom=Jacques|nom=Pessis|titre=Mike Brant|collection=Les lumières du music-hall|éditeur=éditions Vade Retro|lieu=Paris|année=2002}}.
* {{Ouvrage|lien auteur=Olivier Lebleu|prénom=Olivier|nom=Lebleu|titre=Mike Brant : La Voix du sacrifice|éditeur=éditions Publibook|lieu=Paris|année=2002}}.
* {{Ouvrage|prénom=Olivier|nom=Lebleu|titre=Mike Brant : La Voix du sacrifice|éditeur=éditions Publibook|lieu=Paris|année=2002}}.
* {{Ouvrage|auteur=Fabien Lecœuvre|titre=Mike Brant : L'Idole foudroyée|éditeur=éditions La Lagune|lieu=Paris|année=2005}}.
* {{Ouvrage|auteur=Fabien Lecœuvre|titre=Mike Brant : L'Idole foudroyée|éditeur=éditions La Lagune|lieu=Paris|année=2005}}.
* {{Ouvrage|auteur=Armelle Leroy|titre=Mike Brant : Biographie|préface=Yona Brant|éditeur=éditions Flammarion|lieu=Paris|année=2005}}.
* {{Ouvrage|auteur=Armelle Leroy|titre=Mike Brant : Biographie|préface=Yona Brant|éditeur=éditions Flammarion|lieu=Paris|année=2005}}.
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Version du 14 mai 2024 à 16:12

Mike Brant
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière Hof HaCarmel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Moshé BrandtVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Mike BrantVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Activités
Période d'activité
Autres informations
Labels
Genre artistique

Moshe Brand, dit Mike Brant (en hébreu : מייק בראנט), né le à Nicosie (Colonie britannique de Chypre) et mort le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est un chanteur et compositeur israélien.

C'est en France qu'il rencontre le succès, au début des années 1970, avant sa mort prématurée à l'âge de 28 ans. Ses chansons les plus connues sont Laisse-moi t'aimer (1970), C'est ma prière (1972), Qui saura (1972), Rien qu'une larme (1973), C'est comme ça que je t'aime (1974) et Dis-lui (1975). Alors qu'il chante dans une langue étrangère[1], Mike Brant vend dans l'Hexagone environ 15 millions de disques en seulement cinq ans de carrière[2].

Biographie

Famille et enfance

Tentes d'un camp de réfugiés juifs à Chypre où le futur Mike Brant naît en 1947.

Mike Brant est le fils de Fishel Ephraïm Brand, juif polonais de Biłgoraj, professeur de danse de salon devenu maquisard auprès de l'armée russe pour combattre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, et de Braunice Rosemberg, juive également polonaise, originaire de Łódź et survivante du camp d'extermination d'Auschwitz, qui a vu son père se faire tuer et sa mère mourir de faim sous ses yeux[3]. Fishel rencontre Braunice à la sortie de la guerre, à Pocking en Bavière[4], dans un camp de réfugiés[5] ou sur le navire qui devait les conduire en septembre 1947 en Palestine sous contrôle britannique, qui allait devenir le 14 mai 1948 l'Etat d'Israël [6]. Il est son aîné de vingt ans et prendra soin de cette jeune rescapée qui a perdu toute sa famille dans la Shoah. Tous deux parlent yiddish et essaient d'émigrer en Palestine sous mandat britannique mais à cause de quotas stricts décidés par les Britanniques à l'encontre de l'immigration juive à cette époque, leur navire de l'Aliyah Bet est détourné en mer par les Britanniques vers l'un des camps d'internement pour réfugiés juifs installé à Famagouste sur l'île de Chypre où ils sont obligés de vivre dans des conditions difficiles et entourés de barbelés. C'est dans ce camp que le couple scelle son union et que naît dans la nuit du au [7] Moshé Brand qui va devenir plus tard Mike Brant[8].

Rue Kibboutz Galuyot à Haïfa (en 2011) où les Brand emménagèrent à leur arrivée en Israël en 1947.

La famille Brand parvient finalement à débarquer à Haïfa, ville située au nord du pays, en Galilée, fin et y vit de l'agriculture en habitant au 9 rue du kibboutz Galuyot (« Rassemblement des exilés (en) ») dans la ville basse[9] puis s’installe définitivement d'abord au 10 rue Sarah, dans le quartier Wadi Nissans puis déménage au 8 rue Partizanim, dans le quartier (he) Kiryat Eliezer fondé en 1951, où le frère de Mike, Zvi, naît trois ans après lui, le [10]. Fishel Brand trouve un travail à la municipalité et son épouse s'occupe du foyer : la famille est très modeste[10].

Moshé parle bien plus tardivement que les autres enfants ; il reste muet de longues années[6],[11],[5] mais se rattrape plus tard avec une passion pour le dessin et le chant qu'il affirme très tôt à son entourage : « Plus tard, je serai vedette… ou clochard ! »[11]. À l'âge de 10 ans, alors que sa mère est hospitalisée pour dépression, il apprend par hasard son passé à Auschwitz, les épreuves qu'elle a traversées et qu'elle lui a cachées[3].

À 11 ans, il est le seul garçon dans la chorale de son école et fait partie d'un mouvement scout[10]. D'un tempérament angoissé, sa scolarité est erratique[11] et à l'âge de 12 ou 13 ans, Moshé déménage au (en) kibboutz Gesher, situé dans la vallée du Jourdain, à 15 km au sud de Tibériade. Après environ une année à vivre proche de la nature, il retourne à l'appartement de ses parents et travaille dans plusieurs emplois temporaires comme vendeur de glaces, employé chez un garagiste ou gardien au (he)musée de la Marine nationale à Haïfa[5]. À 15 ans, l'opération qu'il subit à l'estomac pour un ulcère[11] l'empêchera d'effectuer son service militaire de trois ans. L'année suivante, à 16 ans, il tombe amoureux d'une voisine plus âgée que lui, Sarah Itskovitchi[3], relation qu'il justifiera dans une interview plus tard en disant : « L'amour n'est pas un calendrier ».

Débuts

Fort d'un succès local, il est invité à chanter dans les fêtes et les Bar mitsva. À seize ans et demi, il est choisi pour animer le réveillon de la Saint-Sylvestre 1963-64 dans un grand hôtel de Haïfa, et, à dix-sept ans, il rejoint le groupe de son frère cadet Zvi, joueur d'accordéon, « The Chocolates », en tant que chanteur principal[12]. Le jeune groupe se produit dans des soirées, des clubs, des cafés ou des hôtels de Haïfa comme celui de l'hôtel Dan Carmel de la ville[5], et au Hilton Tel-Aviv, en reprenant les succès de la musique pop rock que Moshé chante phonétiquement[11]. Un patron de night-club conseille de mettre le jeune homme, qui semble séduire la clientèle, en avant et le groupe s'intitule désormais « Michaël Sela et les Chocolates » qui offre 150 chansons par soirée[11],[5]. Moshé devient peu après un artiste reconnu dans les grands hôtels israéliens, à la tête de son groupe « The Skymasters »[13]. Il interprète pour la clientèle internationale des hits américains de ses chanteurs préférés : Tom Jones, Elvis Presley, Frank Sinatra, Aretha Franklin, les Platters ; il est amateur de jazz et sa voix de crooner le sert[13]. Il commence avant tout avec des reprises des succès du Festival de Sanremo. Dès 1965, il se fait appeler Mike, ce qui sonne plus américain.

Son père meurt d'une crise cardiaque en 1967 ; Mike qui n'a que vingt ans en est très affecté, d'autant plus qu'étant en tournée, il arrive trop tard à son chevet. Désormais, il commencera chacune de ses prestations en interprétant la chanson préférée de son père, en son honneur "when the rabbi dances"[réf. souhaitée]. En 1968, il entre comme chanteur dans la célèbre troupe de chanteurs et danseurs israéliens du grand Music-Hall d'Israël, Lakat Karmon, dirigée par le chorégraphe (he) Jonathan Karmon qui a découvert la voix et le charisme du jeune Mike dont il perçoit le potentiel, et pendant un à deux ans, il fait connaître en Afrique du Sud et aux États-Unis des airs du folklore israélien[14],[5].

Après cette tournée, il retourne travailler au club de l'hôtel Hilton de Tel Aviv où il entame une liaison avec la musicienne Michal Tal[15],[3]. Il y est remarqué et embauché, par l'intermédiaire de Noam Semel[16], en hiver 1968 par le propriétaire du Baccara, le night-club réputé de l'hôtel Hilton à Téhéran en Iran où il enchaîne tous les soirs plusieurs dizaines de chansons. Le , sa voix, son sourire et son charme interpellent la chanteuse Sylvie Vartan et son secrétaire d'alors, le futur chanteur Carlos, tous deux de passage lors d'une tournée, qui l'invitent à leur table puis en France où ils lui assurent qu'il aura un bel avenir, bien qu'il ne parle pas le français et seulement un peu l'anglais[6].

Arrivée en France

Deux mois plus tard, le jeune Israélien de 22 ans arrive à Paris et s'installe dans une chambre d'hôtel au Quartier latin[6]. Il possède peu d'économies et téléphone quotidiennement à Carlos et Sylvie sans que personne lui réponde, jusqu'au jour où, à court d'argent, il se voit obligé de reprendre un avion pour quitter la France. Lors d'une dernière tentative depuis l'aéroport d'Orly, Carlos décroche enfin son téléphone et explique qu'il est de retour d'une tournée d'été avec Sylvie[6],[13].

La carrière de Moshé Brand va commencer à se dessiner. Il se produit au club Bistingo grâce à Carlos, qui l'héberge chez lui à Saint-Germain-des-Prés[5],[17] et lui fait rencontrer Eddie Barclay et d'autres professionnels du show-biz[5], dont l’un des compositeurs de Sylvie Vartan et Johnny Hallyday, Jean Renard, qui est impressionné après que Mike lui a interprété le standard de jazz Summertime de George Gershwin, lors du premier rendez-vous chez Jean-Claude Vannier[5] :

« En plus de son allure, de sa beauté, ce qui ressortait, à travers son sourire clair, c'était un magnétisme de star. Et puis, il avait une telle aisance de voix et, surtout, une telle vibration qu'il m'a fallu quelques secondes pour me remettre du choc éprouvé »[13].

Jean Renard lui propose aussitôt Laisse-moi t'aimer et devient son producteur, agent, costumier et confident[18]. Il rassemble une équipe de professionnels pour assurer le lancement de son poulain : Catherine Angelloz aux relations publiques, le guitariste et arrangeur Slim Pezin pour chef d'orchestre et Inno Saada comme accompagnateur de gala.

Mike devient un archétype de la mode seventies en endossant la panoplie du latin lover à paillettes[5], et change son nom de famille de « Brand » à « Brant » qui est la prononciation israélienne et s'éloigne de l'homonymie du groupe industriel de l'électroménager, Brandt[11]. En même temps, des tours de chant sont organisés au Régiskaïa Club de Meudon-la-Forêt pour que Mike gagne un peu d'argent[5].

Renard et Brant passent deux mois et 260 séances à travailler également avec Jean-Claude Vannier[11] au studio d'enregistrement du promoteur Gérard Tournier[19] qui avance les fonds et accueille Brant dans sa maison[5],[6]. Le chanteur réécrit phonétiquement les paroles à l'aide de l'alphabet hébraïque et en demande la traduction pour pouvoir les apprendre.

Monique Le Marcis, figure emblématique de la radio RTL qui apprécie particulièrement le chanteur, diffuse Laisse-moi t'aimer plusieurs fois par jour[6] ; le standard explose : les auditeurs veulent savoir qui est ce « chanteur à la voix d'or ».

Consécration

Laisse-moi t'aimer est interprété pour la première fois en public au Festival du MIDEM en janvier 1970. Le festival est diffusé sur toutes les chaînes de télévision et le single sorti le lendemain devient rapidement un énorme succès, avec plus de 500 000 exemplaires vendus[20]. Le titre est enregistré en allemand et en italien pour être exporté dans ces deux pays[5].

Avenue Victor-Hugo à Paris

Mike Brant s'installe au 181-183 avenue Victor-Hugo dans le 16e arrondissement de Paris[21]. Le , il sort Mais dans la lumière (100 000 exemplaires écoulés) et remporte le Grand Prix RTL[22]. En revanche, sa chanson écrite et composée par son ami Moshé Michael Tchaban, Why do I love you?, n'est pas diffusée sur les radios françaises au motif qu'elle est chantée en anglais[23].

Régulièrement invité aux émissions de Guy Lux et Maritie et Gilbert Carpentier, il devient l'ami de vedettes telles que Dalida ou Charles Aznavour[11].

Il part donner des concerts en Israël, dont le premier a lieu le 31 décembre 1970 au Yad Eliyahu Sports Hall de Tel Aviv, un stade de 10 000 places. Il y interprète une nouvelle chanson, Erev Tov écrite avec (he) Nahum Heiman, et une collaboration musicale de Moshé Michael Tchaban, et est accompagné de la chanteuse israélienne Yaffa Yarkoni[24]. Il enregistre également des versions de ses chansons en allemand et en italien[11].

Le , il est victime d’un accident de la route à Attignat dans l'Ain. Son producteur Jean Renard en profite pour en faire un coup de publicité spectaculaire (ce qui était habituel à l'époque), en ajoutant bandages et tuyaux sur un Mike hilare. Les photos sont vendues à France Soir pour être publiées dès le lendemain. Au même moment, sort son nouveau 45-tours Nous irons à Sligo, écrit par Frank Gérald[11], suivi par À corps perdu en juillet. Mike Brant reçoit alors des propositions de cinéma mais ne donne pas suite, afin de ne pas se disperser dans une carrière d'acteur alors qu'il ne se sent pas encore aguerri dans celle de chanteur[5].

En octobre 1971, Dalida lui propose de faire la première partie de son spectacle à l’Olympia[5]. Alors qu'il préférait jusqu'alors se produire en province, ne se sentant pas prêt pour se lancer à Paris, il rencontre pour la première fois le public de la capitale le , et s'y produit pendant quinze jours au cours d'une performance de quarante minutes où il alterne chansons et imitations mais recevra de mauvaises critiques, ce qui descendra en piqué le succès naissant du chanteur qui voulait assumer cette première partie contre l'avis de ses producteurs[5]. Renard et Vannier se séparent alors de lui, d'autant que son dernier disque Une fille à aimer ne connaît pas le succès escompté[11]. À la même époque, il part en tournée avec la chanteuse Esther Galil.

Il travaille ensuite avec le parolier Michel Jourdan et le producteur Charles Talar[25],[26], et sort la chanson Qui saura en avril 1972 (une reprise de Che sarà de Jimmy Fontana pour le festival de Sanremo de 1971)[27], qui devient rapidement numéro un des hit-parades francophones[5] et se vend à plus de 800 000 exemplaires[28]. Mike Brant dépasse alors Claude François au référendum annuel organisé par le magazine Hit[11].

Il se met alors à composer et publie C'est ma prière, sa première composition sur des paroles de Richard Seff, qui se classe en première position des hit-parades français et wallon[29], dépassant à nouveau les 800 000 ventes, tout comme le titre suivant, Rien qu’une larme, en 1973. La même année, Tout donné, tout repris s'écoule à plus de 400 000 exemplaires[30].

En 1974, c'est au tour de Viens ce soir, C’est comme ça que je t’aime, On se retrouve par hasard et Qui pourra te dire ? de connaître le succès[5]. Classé parmi les « chanteurs à minettes »[31], il multiplie les tournées[5], donnant plus de deux-cent cinquante galas en 1973 et soixante-dix galas pendant l’été 1974.

En octobre 1973, il se rend en Israël pour soutenir le moral des soldats de son pays confronté à la guerre de Kippour, en chantant devant eux et en donnant son sang devant les photographes[5].

Dépression

Épuisé par le rythme de sa carrière, affecté par la guerre dans son pays (il est revenu changé et traumatisé de son voyage[11]), hanté par le spectre de la Shoah qui a décimé une partie de sa famille, il fait un séjour dans un hôpital de repos à Genève, conseillé par Johnny Hallyday, où on lui diagnostique une dépression[5]. Il ressent alors son succès comme une imposture frustrante : alors qu'il préfère l'anglais et le jazz, la majorité de son répertoire est composée de chansons mièvres sur les textes desquelles il a peu de pouvoir, le français étant une langue qu’il maîtrise mal[6].

Régulièrement assailli par ses groupies, il craint d'être une cible comme les athlètes israéliens assassinés par des terroristes palestiniens aux Jeux olympiques d'été de 1972[3].

La rencontre avec le producteur Simon Wajntrob en 1974 n'est pas à la hauteur de ce qui lui a été promis. Arnaque, abus, détournements de fonds : le chanteur se sent trahi avec raison par un entourage professionnel qu'il considérait comme une famille de substitution[32].

Rêvant de fonder une famille et vivre à la campagne entouré d’enfants et d'animaux, il vit également une grande déception amoureuse par la rupture de sa compagne danoise, hôtesse de l'air.

Lors d'un concert en mai 1974, il quitte la scène après la quatrième chanson, laissant 4 000 spectateurs médusés[11]. Quelques jours plus tard, en tournée à Cambrai, il brise le miroir de sa loge d'un coup de poing[5]. Le mois suivant, ses biens, ses toiles, ses porte-bonheur et surtout ses photographies de famille ainsi que les bijoux de sa mère[11],[5] lui sont volés lors d'un cambriolage à son appartement.

Le , Mike Brant fait une première tentative de suicide, en se jetant du cinquième étage de l'hôtel de la Paix à Genève. Une rumeur se répand alors selon laquelle il serait resté bloqué aux rambardes du troisième étage, accroché par le talon d'une de ses chaussures qui aurait freiné et arrêté sa chute. Il en ressort avec un traumatisme crânien et une double fracture de la jambe[33]. À son arrivée à l'hôpital, où il restera deux mois, il a un moment de délire, croyant être dans un camp de concentration.

D'après les confidences que Mike Brant aurait faites à Dalida et le témoignage du concierge de l'hôtel de La Paix, Hermann Mitterer, il était excédé par son nouveau producteur, Simon Wajntrob, qui ne lui offrait ni les royalties, ni la carrière internationale pour lesquelles il avait signé un contrat le . Ce jour-là, Mike lui aurait annoncé qu'il préférait se jeter par la fenêtre plutôt que de continuer à travailler avec lui. En guise de réponse, Wajntrob aurait ouvert la fenêtre et lui aurait dit : « Tu veux sauter ? Eh bien, saute ! » Par provocation, Mike Brant, repérant un balcon au-dessous de celui de la chambre de Wajntrob, aurait alors sauté, parvenant à y atterrir. Son producteur aurait ensuite maquillé la scène en affirmant être sous la douche au moment du saut dans le vide de son protégé, afin de se dégager de toute responsabilité[32]. Interviewé sur son lit d'hôpital, Mike Brant déclare qu'il s'agissait d'un « moment de folie » et qu'il ne recommencerait pas.

Après sa convalescence, Mike Brant doit se remettre au travail car son contrat l'engage à sortir plusieurs 45 tours par an et à en assurer toute la promotion. Mike Brant suit ce mouvement sans encadrement psychologique ni médication thérapeutique[6].

Au printemps 1975, il enregistre Dis-lui, adaptation française du succès Feelings de Morris Albert (elle-même étant la reprise d'une chanson composée en 1957 par Loulou Gasté[6]). Mike se rend au studio le jeudi et croise par hasard Jean Renard avec qui il souhaite retravailler. Tous deux prennent rendez-vous pour le lundi suivant, très heureux d'envisager de nouveaux projets[34]. Mike a rendez-vous le lendemain pour acheter un nouvel appartement, et semble ravi de son nouveau single. Il jette même ses béquilles dans la Seine car il apprend par son médecin qu'il ne boitera pas à la suite de l'accident de Genève.

Mort

Le vendredi , jour de la sortie de son nouveau disque, à 11 h 15, l'artiste tombe du sixième étage d'un immeuble situé rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de Paris[35], alors qu'il était chez son amie Jeanne Cacchi[21],[34]. Il meurt dans l'ambulance qui le transporte à l'hôpital Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt) où il est déclaré mort à 11 h 40[36],[37],[8].

La semaine suivante, Dis-lui sort dans les bacs et se vendra à plus de 500 000 exemplaires[38].

Funérailles

Mike Brant est enterré dans le cimetière Hof Hacarmel (he) dans le quartier de Neve David (he) à l'ouest de Haïfa, le .

Le producteur Simon Wajntrob, son épouse France, l'auteur Michel Jourdan et Alain Krief, le secrétaire de Brant[39], assistent entre autres aux funérailles du chanteur.

La stèle est revêtue de l'inscription « Mike Brand », réunissant son nom de scène et son nom de famille (Brand se prononce « Brant » en hébreu). Un arbre coupé sur la pierre tombale blanche représente sa vie foudroyée en pleine jeunesse. Non loin de la sienne, se trouvent les tombes de ses parents, toutes les trois se situant non loin de la mer, qui était chère au chanteur.

Thèses autour de sa mort

Plusieurs thèses ont été avancées pour expliquer sa mort : assassinat[18] (ou, tout au moins, responsabilité de son entourage professionnel[40] et des fréquentations douteuses de celui-ci), difficulté à assumer les conséquences de son succès (rythme de vie effréné, harcèlement perpétuel des fans qui l'assaillaient, chansons à l'eau de rose pour l'amateur de jazz qu'il était, déceptions amoureuses), traumatisme psychologique touchant les enfants de déportés de la Shoah (« syndrome de deuxième génération »)[41],[42].

La drogue a également été évoquée[13] bien que les rapports des médecins lors de son hospitalisation n'aient pas décelé d'addiction à des produits stupéfiants. Soigné pour dépression[21], Mike Brant avait même cessé de prendre les psychotropes qu'on lui prescrivait, par peur des effets secondaires. Se sentant envahi par le mal de vivre, trahi, et éprouvant un sentiment de « trop plein », il aurait souhaité mettre fin à ses jours.

Il a également été suggéré qu'il se serait jeté par la fenêtre après avoir reçu un appel téléphonique attendu qui l'aurait rendu très nerveux[40]. Autre théorie : après cet appel reçu, il aurait cherché de l'air et aurait trébuché sur le balcon, passant au-dessus de la balustrade du jardin, le treillage en bambou fixé à la rambarde du balcon se brisant sous son poids (l’appartement du sixième étage étant légèrement en retrait de la façade, le balcon de l'étage inférieur aurait pu arrêter sa chute).

Parmi les autres versions qui firent également les gros titres de la presse ou qui surgirent au fil des ans, on évoque encore : une implication dans un trafic d'œuvres d'art par son entourage professionnel, le touchant indirectement ; une histoire d'espionnage en lien avec le Mossad ; ou bien encore une énième querelle avec Wajntrob qui aurait tourné au drame. Cette dernière hypothèse s'appuie notamment sur la violente dispute en yiddish qui a opposé Wajntrob à la mère de Mike Brant après les funérailles de ce dernier, peu avant qu'elle soit victime d'un second infarctus, fatal[43].

Trois ans plus tard, le , Wajntrob[44] est retrouvé mort avec une balle dans le cœur et une autre dans la nuque, dans le bois de Boulogne[32],[18]. Alain Krief[45],[46], secrétaire de Mike Brant, se suicide à son tour durant l'année 1984 en se jetant sous une rame de métro à Paris, ce qui concourt à alimenter les rumeurs les plus folles[39] comme celle d'un assassinat, selon le journaliste Julien Balestra[18].

La disparition de Mike Brant reste aujourd'hui encore matière à controverse, comme pour d'autres vedettes disparues de façon tragique[39]. Pour Yona Brand, la nièce de Mike, sa mort restera un éternel mystère[43].

Hommages et héritage

Son frère Zvi et sa nièce Yona entretiennent le souvenir de l'artiste au travers de projets artistiques et d'un fan-club dont Yona est la présidente. Celle-ci a donné à sa fille le prénom d'Arrava, qui était un des titres préférés de Mike Brant, évoquant la terre frontalière de paix entre Israël et la Jordanie.

Le fan-club et les pages de réseaux sociaux qui lui sont consacrés regroupent plus de 220 000 personnes, dont certains se rendent chaque année sur la tombe du chanteur, lors de cérémonies anniversaires, en présence de sa famille[10],[22].

Lieux

  • En août 2020, la municipalité de Haïfa donne son nom à une rue, sur la promenade Bat Galim, dans le quartier de Kiryat Eliezer où il a passé sa jeunesse[10].

Spectacles

Musique

Cinéma

En plus des utilisations de chansons de Mike Brant dans les bandes originales d’œuvres audiovisuelles déjà recensées par l'IMDb, ci-dessous suit une liste non exhaustive de films où ses chansons apparaissent.

 Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici.

Discographie

Albums

Albums studio

Compilations

  • 1972 : L'Album d'or (CBS)
  • 1974 : L'Album d'or, Vol. 2 (CBS) puis Mike Brant 74 (Sonopresse)
  • 1975 : Album souvenir (Sonopresse)
  • 1980 : En plein cœur de ta jeunesse (Polydor)
  • 1985 : 10e anniversaire (Sonopresse)
  • 1990 : 15e anniversaire (EMI Pathé Marconi)
  • 1995 : 20e anniversaire (EMI)
  • 1998 : 20 chansons d'or (EMI)
  • 2000 : Laisse-moi t'aimer : Le meilleur de Mike Brant (EMI / Capitol)
  • 2002 : L'Essentiel (EMI / Capitol)
  • 2005 : Qui saura (EMI)
  • 2006 : Forever (EMI)
  • 2009 : Best Of (EMI)
  • 2010 : Éternel (EMI)
  • 2011 : Disque d'or (EMI)
  • 2013 : Laisse-moi chanter ! (EMI)
  • 2014 : L'Inoubliable (Warner)
  • 2018 : Un grand bonheur - Best Of (Warner)

Singles

Singles internationaux

  • 1970 : Liebe will mehr (Laisse-moi t'aimer) (Allemagne)
  • 1970 : Cuore di bambina (Italie)
  • 1973 : Das ist mein Lied (Allemagne)
  • 1975 : Au revoir (On se retrouve par hasard) (Allemagne)
  • 1975 : Wer dich kennt, der muss dich lieben (Allemagne)

Autres chansons

  • 1970 : Parce que je t'aime plus que moi (face B de Laisse-moi t'aimer)
  • 1970 : Au pays de ma maison (face B de Un grand bonheur)
  • 1970 : Et je suis heureux (face B de Mais dans la lumière)
  • 1971 : Mr Shubert, I Love you (face B de Nous irons à Sligo)
  • 1971 : Felicita (face B de À corps perdu)
  • 1971 : Accrochons-nous à l'amour (face B de La fille à aimer)
  • 1972 : L'amour c'est ça, l'amour c'est toi (face B de C'est ma prière)
  • 1972 : She's My Life
  • 1972 : Qui a tort ?
  • 1972 : Sans amis (face B de Qui saura)
  • 1973 : C'est une belle fête (face B de Rien qu'une larme)
  • 1973 : La musique au fond du cœur (face B de Tout donné, tout repris)
  • 1974 : Serre les poings et bats-toi (face B de On se retrouve par hasard)
  • 1974 : Elle a gardé ses yeux d'enfant (face B de Qui pourra te dire)
  • 1974 : Attendez
  • 1974 : Toutes les couleurs
  • 1974 : Que tu es belle
  • 1974 : Je vis la vie que j'ai choisie
  • 1974 : Toi, moi, nous
  • 1974 : Arrava
  • 1974 : Holly Holy
  • 1974 : En plein cœur de ta jeunesse
  • 1974 : Toi, mon enfant (face B de Viens ce soir)
  • 1975 : Essayez de lui mentir (face A2 de Donne un peu de toi)
  • 1975 : Malaguena (face B1 de Donne un peu de toi)
  • 1975 : Summertime (face B2 de Donne un peu de toi)
  • 1975 : L'oiseau noir et l'oiseau blanc (face B de Dis-lui)

Annexes

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Bibliographie

  • Hubert et Georges Baumman (préf. Claude François), La Vraie Vie de Mike Brant, Paris, éditions Star System, — Les jumeaux Baumman faisaient partie de l'équipe de Mike.
  • Fabienne Roche, Mike Brant : Le Prix de la gloire, éditions Verso, .
  • Michel Jourdan, Mike Brant. Il n’a pas eu le temps…, Paris, éditions TF1 Musique, .
  • Fabien Lecœuvre et Gilles Lhote (préf. Zvi Brand), Mike Brant inédit, Paris, éditions Michel Lafon, (EAN 9782840986331).
  • Jacques Pessis, Mike Brant, Paris, éditions Vade Retro, coll. « Les lumières du music-hall », .
  • Olivier Lebleu, Mike Brant : La Voix du sacrifice, Paris, éditions Publibook, .
  • Fabien Lecœuvre, Mike Brant : L'Idole foudroyée, Paris, éditions La Lagune, .
  • Armelle Leroy (préf. Yona Brant), Mike Brant : Biographie, Paris, éditions Flammarion, .
  • Zvi Brant, Yona Brant et Fabien Lecœuvre, Mike Brant dans la lumière, Paris, éditions Le Marque-pages, .
  • Alain-Guy Aknin, Mike Brant : Le Chant du désespoir, Monaco, éditions Alphée, (ISBN 978-1508553311).
  • Pierre Pernez (préf. Zvi, Corinne et Yona Brand), Mike Brant inoubliable, éditions City, (ISBN 978-2824605760).
  • Serge Airoldi, Si maintenant j’oublie mon île. Vies et mort de Mike Brant, L’Antilope, Paris, 2021, 160 p., (ISBN 9782379510632)

Livres partiellement consacrés à Mike Brant

  • Jacques Mazeau, Les Destins brisés de la chanson, Paris, éditions France-Loisirs, .
  • Fabien Lecœuvre et Gilles Lhote, Génération 70 : 70 idoles des années 70, Paris, éditions Michel Lafon, .
  • Jean Renard, Que je t’aime… la vie, Paris, éditions Le Marque-pages, .

Documentaires

  • Laisse-moi t'aimer, Dmaot Schell Malachim (Angles Tears), documentaire franco-israélien, le .
  • Mike Brant : Laisse-moi t'aimer d'Erez Laufer, 2003[54], sur France 3, le . Cette œuvre est élue meilleur documentaire à la fois au Festival du film israélien aux États-Unis et lors de la cérémonie des Ophir Awards.
  • Le Droit de savoir : Mike Brant : Les mystères de sa mort de Mathias Favron, 2005, diffusé sur TF1, le .
  • Un jour, un destin : Mike Brant, l'icône brisée, présenté par Laurent Delahousse sur France 2, diffusé le .
  • Nous nous sommes tant aimés de Jérôme Revon, produit par Stéphane Gateau et commenté par Gilles Verlant, France 3, diffusé le [55].
  • Mike Brant, l'étoile filante, France 3, diffusé le .

Notes et références

  1. Au début de sa carrière en France, Mike Brant ne parle même pas le français et interprète par conséquent ses chansons sans en comprendre les paroles. Il apprendra la langue par la suite.
  2. Mike Brant, l'étoile filante, documentaire, France 3, 2021.
  3. a b c d et e Prisma Média, « Mike Brant: itinéraire d'un séducteur maudit - Gala », sur Gala.fr (consulté le ).
  4. Claro, « « Si maintenant j’oublie mon île », de Serge Airoldi : Mike Brant mis en abyme », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v et w « Mike Brant - Biographie, discographie et fiche artiste », sur RFI Musique, (consulté le ).
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  7. Lebleu 2002.
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  11. a b c d e f g h i j k l m n o et p « Mike Brant - Universal Music France », sur www.universalmusic.fr (consulté le ).
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  13. a b c d et e Olivier Rajchman, « Mike Brant, 40 ans après sa mort : les vertiges de la gloi... - Télé Star », sur www.telestar.fr, (consulté le )
  14. À la suite du succès des performances de la troupe de Jonathan Karmon à la salle de l'Olympia à Paris, son directeur Bruno Coquatrix lui propose le poste de conseiller artistique de l'Olympia, l'une des salles de concert les plus prestigieuses au monde à l'époque. Karmon y occupe ce poste à partir de la fin des années 1960 et pendant trente ans.
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Liens externes