« David Lean » : différence entre les versions

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| films notables = ''[[Ceux qui servent en mer]]''<br />''[[Brève rencontre]]''<br />''[[Les Grandes Espérances (film, 1946)|Les Grandes Espérances]]''<br />''[[Oliver Twist (film, 1948)|Oliver Twist]]''<br />''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]''<br />''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]''<br />''[[Le Docteur Jivago (film)|Le Docteur Jivago]]''<br />''[[La Fille de Ryan]]''<br />''[[La Route des Indes (film)|La Route des Indes]]''
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'''David Lean''' ([[Croydon]], [[Londres]], {{Date|25|mars|1908}} – [[Londres]], {{Date|16|avril|1991}}) est un [[réalisateur]], [[Producteur de cinéma|producteur]], [[scénariste]] et [[monteur]] [[Royaume-Uni|britannique]]. Reconnu pour avoir réalisé des œuvres majeures qui font partie des « classiques » du cinéma, dont ''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]'', ''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]'', ''[[Le Docteur Jivago (film)|Le Docteur Jivago]]'' et ''[[Oliver Twist (film, 1948)|Oliver Twist]]''. En [[2002]], le magazine ''[[Sight and Sound]]'' publié par le [[British Film Institute]] l'a placé neuvième dans sa liste des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma<ref>{{lien web|url=http://www.bfi.org.uk/sightandsound/topten/poll/directors-directors.html|titre=The top 50 Greatest Films of All Time - Sight & Sound - BFI|auteur=|date=|site=British Film Institute|consulté le=8 mars 2016}}</ref>.
'''David Lean''' ([[Croydon]], [[Londres]], {{Date|25|mars|1908}} – [[Londres]], {{Date|16|avril|1991}}) est un [[réalisateur]], [[Producteur de cinéma|producteur]], [[scénariste]] et [[monteur]] [[Royaume-Uni|britannique]].
Il est reconnu pour avoir réalisé des œuvres majeures qui font partie des classiques du cinéma, dont ''[[Oliver Twist (film, 1948)|Oliver Twist]]'', ''[[Brève Rencontre]],'' ''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]'', ''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]'', ''[[Le Docteur Jivago (film)|Le Docteur Jivago]]'' et [[La Route des Indes (film)|''La Route des Indes'']]. En [[2002]], le magazine ''[[Sight and Sound]]'' publié par le [[British Film Institute]] l'a placé neuvième dans sa liste des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma.


== Biographie ==
== Biographie ==
=== Jeunesse ===
=== Jeunesse ===
David Lean naît en 1908<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Sir David Lean {{!}} British director and cinematographer|url=https://www.britannica.com/biography/David-Lean|site=Encyclopedia Britannica|consulté le=2019-03-17}}</ref> à Croydon du mariage de Francis William le Blount Lean et Helena Tangye (nièce de Sir Richard Trevithick Tangye), tous deux [[Société religieuse des Amis|quakers]]. Il fréquente la Leighton Park School, à [[Reading (Berkshire)|Reading]] (dans le [[Berkshire]]). Son frère, Edward Tangye Lean (1911–1974), est le fondateur du cercle littéraire des [[Inklings]] d'Oxford, dont les membres les plus connus sont [[C. S. Lewis]], [[J. R. R. Tolkien]] et [[Charles Williams (écrivain britannique)|Charles Williams]]. David Lean quitte l'école à l'adolescence et intègre l'entreprise de comptabilité de son père comme apprenti.
David Lean naît en 1908<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Sir David Lean {{!}} British director and cinematographer|url=https://www.britannica.com/biography/David-Lean|site=Encyclopedia Britannica|consulté le=2019-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Dictionnaire du cinéma anglo-saxon{{!}}David Lean et les illusions romantiques - Un merveilleux malentendu|url=http://cinema-anglo-saxon.fr/documents/david_lean--david_lean_et_les_illusions_romantiques_-_un_merveilleux_malentendu_par_jean-philippe_costes|site=Dictionnaire du cinéma anglo-saxon|consulté le=2019-03-17}}</ref> à Croydon du mariage de Francis William le Blount Lean et Helena Tangye (nièce de Sir Richard Trevithick Tangye), tous deux [[Société religieuse des Amis|quakers]]. Il fréquente la Leighton Park School, à [[Reading (Berkshire)|Reading]] (dans le [[Berkshire]]). Son frère, Edward Tangye Lean (1911–1974), est le fondateur du cercle littéraire des [[Inklings]] d'Oxford, dont les membres les plus connus sont [[C. S. Lewis]], [[J. R. R. Tolkien]] et [[Charles Williams (écrivain britannique)|Charles Williams]]. David Lean quitte l'école à l'adolescence et intègre l'entreprise de comptabilité de son père comme apprenti.


=== Débuts ===
=== Débuts ===
Mais Lean préfère passer toutes ses matinées au cinéma. Il gardera cependant de son origine modeste une défiance vis-à-vis de la culture élitiste, mêlée d'une indéniable admiration pour les grandes figures romanesques et historiques. En 1927, écoutant une tante qui lui conseille de faire un métier qu'il apprécie, il travaille pendant un mois pour les Studios Gaumont sans recevoir de salaire. Bien qu'on ne lui demande que de faire le thé, il s'enthousiasme pour ce nouveau milieu et est bientôt promu [[clap]]man, puis troisième assistant-réalisateur. En 1930, il participe au montage des films d'actualité diffusés au cinéma pour [[Gaumont]] et [[Movietone]]. En 1935, il occupe le poste de monteur sur le film ''[[Escape Me Never]]'' de [[Paul Czinner]]. Derrière le banc de montage jusqu'en 1942 sur des films comme [[Pygmalion (film, 1938)|''Pygmalion'']] (1938) d'[[Anthony Asquith]] et [[Leslie Howard (acteur)|Leslie Howard]] et [[49e Parallèle|''{{49e}} Parallèle'']] (1941) de [[Michael Powell]], Lean y acquiert non seulement une solide réputation, mais aussi une expérience et un sens du rythme qui influenceront plus tard ses propres réalisations. Le critique Tony Sloman écrira à ce propos en 1999 que "comme l'ont prouvé David Lean, [[Robert Wise]], [[Terence Fisher]] et [[Dorothy Arzner]], le banc de montage est la plus belle formation à la réalisation"<ref>Sloman, Tony (1999).[http://cinescale.20m.com/obit1.html "Obituary: Harold Kress"], The Independent, October 26, 1999.</ref>.
Mais Lean préfère passer toutes ses matinées au cinéma. Il gardera cependant de son origine modeste une défiance vis-à-vis de la culture élitiste, mêlée d'une indéniable admiration pour les grandes figures romanesques et historiques. En 1927, écoutant une tante qui lui conseille de faire un métier qu'il apprécie, il travaille pendant un mois pour les Studios Gaumont sans recevoir de salaire. Bien qu'on ne lui demande que de faire le thé, il s'enthousiasme pour ce nouveau milieu et est bientôt promu [[clap]]man, puis troisième assistant-réalisateur. En 1930, il participe au montage des films d'actualité diffusés au cinéma pour [[Gaumont]] et [[Movietone]]. En 1935, il occupe le poste de monteur sur le film ''[[Escape Me Never]]'' de [[Paul Czinner]]. Derrière le banc de montage jusqu'en 1942 sur des films comme [[Pygmalion (film, 1938)|''Pygmalion'']]<ref>{{Article|langue=en|auteur1=|prénom1=Anthony|nom1=Lane|titre=Master And Commander|périodique=The New Yorker|date=2008-03-24|issn=0028-792X|lire en ligne=https://www.newyorker.com/magazine/2008/03/31/master-and-commander|consulté le=2019-03-17|pages=}}</ref> (1938) d'[[Anthony Asquith]] et [[Leslie Howard (acteur)|Leslie Howard]] et [[49e Parallèle|''{{49e}} Parallèle'']] (1941) de [[Michael Powell]], Lean y acquiert non seulement une solide réputation, mais aussi une expérience et un sens du rythme qui influenceront plus tard ses propres réalisations. Le critique Tony Sloman écrira à ce propos en 1999 que "comme l'ont prouvé David Lean, [[Robert Wise]], [[Terence Fisher]] et [[Dorothy Arzner]], le banc de montage est la plus belle formation à la réalisation"<ref>Sloman, Tony (1999).[http://cinescale.20m.com/obit1.html "Obituary: Harold Kress"], The Independent, October 26, 1999.</ref>.


=== Premières réalisations ===
=== Premières réalisations ===
David Lean signe son premier film en 1942, ''[[Ceux qui servent en mer]]'', en collaboration avec son scénariste [[Noël Coward]] dont il adapte par la suite trois pièces : ''[[Heureux Mortels]]'' en 1944, [[L'esprit s'amuse (film)|''L'Esprit s'amuse'']] et ''[[Brève Rencontre]]'' l'année suivante. Ce dernier film est perçu à l'étranger comme un signe de renouvellement du cinéma britannique d'après-guerre et contribue à faire connaître son réalisateur. Lean décide ensuite de porter à l'écran l'Angleterre de [[Charles Dickens]] et adapte coup sur coup ''[[Les Grandes Espérances (film, 1946)|Les Grandes Espérances]]'' (1946) et ''[[Oliver Twist (film, 1948)|Oliver Twist]]'' (1948). ''[[Le Mur du son]]'' (''{{Lang|en|texte=The Sound Barrier}}'', 1952) est un drame aéronautique, tandis que ''[[Chaussure à son pied (film)|Chaussure à son pied]]'' (''{{Lang|en|texte=Hobson's Choice}}'', 1954), dont Lean est aussi producteur, est une adaptation comique du ''[[Le Roi Lear|Roi Lear]]'' dans le Manchester victorien.
David Lean signe son premier film en 1942, ''[[Ceux qui servent en mer]]'', en collaboration avec son scénariste [[Noël Coward]] dont il adapte par la suite trois pièces : ''[[Heureux Mortels]]'' en 1944, ''[[L'esprit s'amuse (film)|L'esprit s'amuse]]'' et ''[[Brève Rencontre]]''<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Michael|nom1=Newton|titre=Loved but not lost: David Lean’s Brief Encounter and Dr Zhivago|périodique=The Guardian|date=2015-11-13|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/film/2015/nov/13/in-praise-of-brief-encounter-doctor-zhivago|consulté le=2019-03-17}}</ref> l'année suivante. Ce dernier film est perçu à l'étranger comme un signe de renouvellement du cinéma britannique d'après-guerre et contribue à faire connaître son réalisateur. Lean décide ensuite de porter à l'écran l'Angleterre de [[Charles Dickens]] et adapte coup sur coup ''[[Les Grandes Espérances (film, 1946)|Les Grandes Espérances]]'' (1946) et ''[[Oliver Twist (film, 1948)|Oliver Twist]]''<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Bosley|nom1=Crowther|titre=THE SCREEN IN REVIEW; 'Oliver Twist,' Rank Film Based on Charles Dickens Novel, at Park Avenue Theatre|périodique=The New York Times|date=1951-07-31|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1951/07/31/archives/the-screen-in-review-oliver-twist-rank-film-based-on-charles.html|consulté le=2019-03-17}}</ref> (1948). ''[[Le Mur du son]]'' (''{{Lang|en|texte=The Sound Barrier}}'', 1952) est un drame aéronautique, tandis que ''[[Chaussure à son pied (film, 1954)|Chaussure à son pied]]'' (''{{Lang|en|texte=Hobson's Choice}}'', 1954), dont Lean est aussi producteur, est une adaptation comique du ''[[Le Roi Lear|Roi Lear]]'' dans le Manchester victorien.


=== Consécration ===
=== Consécration ===
Avec l'arrivée de la couleur, Lean devient une figure incontournable de l'industrie hollywoodienne pour laquelle il travaille dès 1955, y assurant la réalisation de triomphes commerciaux. Il se spécialise dans le grand spectacle et la fresque historique<ref>{{Lien web|langue=en|titre=TSPDT - David Lean|url=http://www.theyshootpictures.com////leandavid.htm|site=TSPDT|consulté le=2019-03-17}}</ref> avec ''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]'' (''The Bridge on the River Kwai'', 1957) et, son chef-d'œuvre, ''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]'' qui lui valent chacun un [[Oscar du meilleur réalisateur|Oscar]] pour sa mise en scène. En 1965, il réalise ''[[Le Docteur Jivago (film)|Le Docteur Jivago]]'' (''Doctor Zhivago'') qui est également un succès. Après le succès mitigé de ''[[La Fille de Ryan]]'' (''Ryan's Daughter'', 1970), il ne dirige plus aucun film jusqu'à son dernier en 1984 : ''[[La Route des Indes (film)|La Route des Indes]]'' (''A Passage to India''), adapté d'[[E. M. Forster]]. Pour ses films épiques, à l'exception du ''Pont sur la rivière Kwaï'', Lean travaille avec le compositeur français [[Maurice Jarre]], dont la musique à la fois électronique et symphonique contribue fortement à la célébrité des films du cinéaste. Aussi en 1984, Lean était anobli avec le titre de ''[[Knight Bachelor]]''.
Avec l'arrivée de la couleur, Lean devient une figure incontournable de l'industrie hollywoodienne pour laquelle il travaille dès 1955, y assurant la réalisation de triomphes commerciaux<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Terrence|nom1=Rafferty|titre=The Film Forum’s Retrospective for David Lean, Perfectionist of Madness|périodique=The New York Times|date=2008-09-12|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2008/09/14/movies/14raff.html|consulté le=2019-03-17}}</ref>. Il se spécialise dans le grand spectacle et la fresque historique<ref>{{Lien web|langue=en|titre=TSPDT - David Lean|url=http://www.theyshootpictures.com////leandavid.htm|site=TSPDT|consulté le=2019-03-17}}</ref> avec ''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]''<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Bosley|nom1=Crowther|titre=Screen: 'The Bride on the River Kwai' Opens; Memorable War Film Stars Alec Guinness Militarist Portrayed in Jungle Drama|périodique=The New York Times|date=1957-12-19|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1957/12/19/archives/screen-the-bride-on-the-river-kwai-opens-memorable-war-film-stars.html|consulté le=2019-03-17}}</ref> (''The Bridge on the River Kwai'', 1957) et, son chef-d'œuvre, ''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]''<ref name="desert">{{Article|langue=en-US|prénom1=Bosley|nom1= Crowther |titre=Screen: A Desert Warfare Spectacle:'Lawrence of Arabia' Opens in New York|périodique=The New York Times|date=1962-12-17|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1962/12/17/archives/screen-a-desert-warfare-spectaclelawrence-of-arabia-opens-in-new.html|consulté le=2019-03-17}}</ref> qui lui valent chacun un [[Oscar du meilleur réalisateur|Oscar]] pour sa mise en scène. En 1965, il réalise ''[[Le Docteur Jivago (film)|Le Docteur Jivago]]''<ref>{{Article|langue=en-GB|prénom1=Richard|nom1=Roud|titre=Doctor Zhivago review archive, 29 April 1966|périodique=The Guardian|date=2016-04-29|issn=0261-3077|lire en ligne=https://www.theguardian.com/film/2016/apr/29/doctor-zhivago-david-lean-review-archive|consulté le=2019-03-17}}</ref> (''Doctor Zhivago'') qui est également un succès<ref>{{Lien web|langue=en-US|nom1=Academy|prénom1=New York Film|titre=Sir David Lean|url=https://www.nyfa.edu/student-resources/sir-david-lean/|site=Student Resources|date=2014-06-06|consulté le=2019-03-17}}</ref>.


Après le succès mitigé de ''[[La Fille de Ryan]]'' (''Ryan's Daughter'', 1970), il ne dirige plus aucun film, très marqué par les critiques négatives de la presse. En retrait, il tente malgré tout de monter divers projets de films, finalement développés par d'autres cinéastes : ''[[Gandhi (film)|Gandhi]]'' ([[Richard Attenborough]], 1982), ''[[Le Bounty]]'' ([[Roger Donaldson]], 1984) ou encore ''[[Out of Africa]]'' ([[Sydney Pollack]], 1985)<ref name="le-point">{{Lien web|auteur=David Mikanowski|titre=Le chant du cygne des grands cinéastes – « La Route des Indes »|url=https://www.lepoint.fr/pop-culture/le-chant-du-cygne-des-grands-cineastes-la-route-des-indes-22-08-2020-2388568_2920.php|date=23 août 2020|site=[[Le Point]]|consulté le=29 novembre 2020}}</ref>. Il fait finalement son retour en 1984, 14 ans après ''La Fille de Ryan'', avec ''[[La Route des Indes (film)|La Route des Indes]]'' (''A Passage to India'')<ref name="desert"/>, adapté d'[[E. M. Forster]]. Pour ses films épiques, à l'exception du ''Pont sur la rivière Kwaï'', Lean travaille avec le compositeur français [[Maurice Jarre]]<ref>{{Lien web|auteur1=Benoit Basirico|titre=Maurice Jarre et David Lean|url=http://www.cinezik.org/infos/affinfo.php?titre0=20080507124620|site=cinezik.org|consulté le=2019-03-17}}</ref>, dont la musique à la fois électronique et symphonique contribue fortement à la célébrité des films du cinéaste. Aussi en 1984, Lean était anobli avec le titre de ''[[Knight Bachelor]]''.
Il meurt en 1991 alors qu'il prépare l'adaptation de ''[[Nostromo]]'' de [[Joseph Conrad]]<sup><ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Peter B.|nom1=Flint|titre=David Lean, Film Director, Dies at 83|périodique=The New York Times|date=1991-04-17|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1991/04/17/obituaries/david-lean-film-director-dies-at-83.html|consulté le=2019-03-17}}</ref>,</sup> <ref>{{Lien web|langue=en|titre=How Sir David Lean had an epic falling out with Steven Spielberg over|url=http://www.independent.co.uk/arts-entertainment/films/features/how-sir-david-lean-had-an-epic-falling-out-with-steven-spielberg-over-the-filming-of-a-conrad-novel-846161.html|site=The Independent|date=2008-06-13|consulté le=2019-03-17}}</ref>.

Il meurt en 1991 alors qu'il prépare l'adaptation de ''[[Nostromo]]'' de [[Joseph Conrad]]<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=Peter B.|nom1=Flint|titre=David Lean, Film Director, Dies at 83|périodique=The New York Times|date=1991-04-17|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1991/04/17/obituaries/david-lean-film-director-dies-at-83.html|consulté le=2019-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=How Sir David Lean had an epic falling out with Steven Spielberg over|url=https://www.independent.co.uk/arts-entertainment/films/features/how-sir-david-lean-had-an-epic-falling-out-with-steven-spielberg-over-the-filming-of-a-conrad-novel-846161.html|site=The Independent|date=2008-06-13|consulté le=2019-03-17}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=THE LOST ART OF DAVID LEAN|url=https://www.washingtonpost.com/archive/lifestyle/1991/04/17/the-lost-art-of-david-lean/cf80c89b-28ff-42ff-b16f-3aadc9238b50/|périodique=Washington post|date=April 17, 1991}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en-US|prénom1=William H.|nom1=Honan|titre=David Lean, 81, Is at It Again, Working on Brando and Conrad|périodique=The New York Times|date=1989-10-17|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/1989/10/17/movies/david-lean-81-is-at-it-again-working-on-brando-and-conrad.html|consulté le=2019-03-17}}</ref>.


== Filmographie ==
== Filmographie ==
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* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Ceux qui servent en mer]]'' (''{{Lang|en|texte=In Which We Serve}}'') coréalisé par [[Noel Coward]]
* [[1942 au cinéma|1942]] : ''[[Ceux qui servent en mer]]'' (''{{Lang|en|texte=In Which We Serve}}'') coréalisé par [[Noel Coward]]
* [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[Heureux Mortels]]'' (''{{Lang|en|texte=This Happy Breed}}'')
* [[1944 au cinéma|1944]] : ''[[Heureux Mortels]]'' (''{{Lang|en|texte=This Happy Breed}}'')
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[L'esprit s'amuse (film)|L'Esprit s'amuse]]'' (''{{Lang|en|texte=Blithe Spirit}}'')
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[L'esprit s'amuse (film)|L'esprit s'amuse]]'' (''{{Lang|en|texte=Blithe Spirit}}'')
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Brève Rencontre]]'' (''{{Lang|en|texte=Brief Encounter}}'')
* [[1945 au cinéma|1945]] : ''[[Brève Rencontre]]'' (''{{Lang|en|texte=Brief Encounter}}'')
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Grandes Espérances (film, 1946)|Les Grandes Espérances]]'' (''{{Lang|en|texte=Great Expectations}}'')
* [[1946 au cinéma|1946]] : ''[[Les Grandes Espérances (film, 1946)|Les Grandes Espérances]]'' (''{{Lang|en|texte=Great Expectations}}'')
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* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Madeleine (film, 1950)|Madeleine]]''
* [[1950 au cinéma|1950]] : ''[[Madeleine (film, 1950)|Madeleine]]''
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Le Mur du son]]'' (''{{Lang|en|texte=The Sound Barrier}}'')
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Le Mur du son]]'' (''{{Lang|en|texte=The Sound Barrier}}'')
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Chaussure à son pied (film)|Chaussure à son pied]]'' (''{{Lang|en|texte=Hobson's Choice}}'')
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Chaussure à son pied (film, 1954)|Chaussure à son pied]]'' (''{{Lang|en|texte=Hobson's Choice}}'')
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Vacances à Venise]]'' (''{{Lang|en|texte=Summertime}}'')
* [[1955 au cinéma|1955]] : ''[[Vacances à Venise]]'' (''{{Lang|en|texte=Summertime}}'')
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]'' (''{{Lang|en|texte=The Bridge on the River Kwai}}'')
* [[1957 au cinéma|1957]] : ''[[Le Pont de la rivière Kwaï (film)|Le Pont de la rivière Kwaï]]'' (''{{Lang|en|texte=The Bridge on the River Kwai}}'')
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=== Producteur ===
=== Producteur ===
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Le Mur du son]]'' (''The Sound Barrier'')
* [[1952 au cinéma|1952]] : ''[[Le Mur du son]]'' (''The Sound Barrier'')
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Chaussure à son pied (film)|Chaussure à son pied]]'' (''Hobson's Choice'')
* [[1954 au cinéma|1954]] : ''[[Chaussure à son pied (film, 1954)|Chaussure à son pied]]'' (''Hobson's Choice'')
* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]'' (''Lawrence of Arabia'')
* [[1962 au cinéma|1962]] : ''[[Lawrence d'Arabie (film)|Lawrence d'Arabie]]'' (''Lawrence of Arabia'')
* [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Le Docteur Jivago (film)|Docteur Jivago]]'' (''Doctor Zhivago'')
* [[1965 au cinéma|1965]] : ''[[Le Docteur Jivago (film)|Docteur Jivago]]'' (''Doctor Zhivago'')


=== Monteur ===
=== Monteur ===
* [[1933 au cinéma|1933]] : ''[[Le Cercle de la mort]]'' (''Money for Speed'') de [[Bernard Vorhaus]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Tu m'appartiens (film, 1935)|Tu m'appartiens]]'' (''Escape Me Never''), de [[Paul Czinner]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Tu m'appartiens (film, 1935)|Tu m'appartiens]]'' (''Escape Me Never''), de [[Paul Czinner]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Mannequin de Paris]]'' (''It Happened in Paris'') de [[Robert Wyler]] et [[Carol Reed]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Mannequin de Paris]]'' (''It Happened in Paris'') de [[Robert Wyler]] et [[Carol Reed]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Turn of the Tide]]'' de [[Norman Walker]]
* [[1935 au cinéma|1935]] : ''[[Turn of the Tide (film)|Turn of the Tide]]'' de [[Norman Walker]]
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Ball at Savoy]]'' de [[Victor Hanbury]]
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Ball at Savoy]]'' de [[Victor Hanbury]]
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Comme il vous plaira (film)|As You Like It]]'' de [[Paul Czinner]]
* [[1936 au cinéma|1936]] : ''[[Comme il vous plaira (film)|As You Like It]]'' de [[Paul Czinner]]
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* [[1928 au cinéma|1928]] : ''[[Balaclava (film, 1928)|Balaclava]]'' de [[Maurice Elvey]] et [[Milton Rosmer]]
* [[1928 au cinéma|1928]] : ''[[Balaclava (film, 1928)|Balaclava]]'' de [[Maurice Elvey]] et [[Milton Rosmer]]
* [[1928 au cinéma|1928]] : ''[[The Physician (film, 1928)|The Physician]]'' de [[Georg Jacoby]]
* [[1928 au cinéma|1928]] : ''[[The Physician (film, 1928)|The Physician]]'' de [[Georg Jacoby]]
*[[1928 au cinéma|1928]] : ''[[High Treason]]'' de [[Maurice Elvey]]
* [[1928 au cinéma|1928]] : ''[[High Treason]]'' de [[Maurice Elvey]]

== Bibliographie ==
* {{fr}} Kevin Brownlow, ''David Lean : Une vie de cinéma'', traduit de l'anglais par Catherine Gaston-Mathé, Corlet/CinémAction Cinémathèque Française, 2003, 925 p.
* {{en}} Louis Phillip Castelli et Caryn Lynn Cleeland, ''David Lean : A Guide to References and Resources'', G.K. Hall, 1980, 134 p.
* {{en}} Gerald Pratley, ''The Cinema of David Lean''. A.S. Barnes/Tantivy Press, 1974, 256 p.
* {{en}} Alain Silver et James Usini, ''David Lean and His Films'', Leslie Frewin, 1974, 255 p.


== Distinctions ==
== Distinctions ==
* Commandeur de l'[[Ordre de l'Empire britannique]] (CBE)
* Commandeur de l'[[Ordre de l'Empire britannique]] (CBE)
* [[Knight Bachelor|Chevalier]], 1984<ref>''[[London Gazette]]'' : [http://www.london-gazette.co.uk/issues/49966/pages/17387 n° 27490, p. 6897], 27-12-1984</ref>
* [[Knight Bachelor|Chevalier]], 1984<ref>''[[London Gazette]]'' : [http://www.london-gazette.co.uk/issues/49966/pages/17387 {{|27490}}, {{p.|6897}}], 27-12-1984</ref>
* [[(7037) Davidlean]], astéroïde nommé en son honneur.
* [[(7037) Davidlean]], astéroïde nommé en son honneur.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Références}}
<references/>

== Annexes ==
=== Bibliographie ===
* [[Kevin Brownlow]], ''David Lean : Une vie de cinéma'', traduit de l'anglais par Catherine Gaston-Mathé, Corlet/CinémAction Cinémathèque Française, 2003, 925 p.
* {{en}} Louis Phillip Castelli et Caryn Lynn Cleeland, ''David Lean : A Guide to References and Resources'', [[G.K. Hall]], 1980, 134 p.
* {{en}} Gerald Pratley, ''The Cinema of David Lean''. A.S. Barnes/Tantivy Press, 1974, 256 p.
* {{en}} Alain Silver et James Usini, ''David Lean and His Films'', Leslie Frewin, 1974, 255 p.


== Liens externes ==
=== Liens externes ===
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David Lean
Description de cette image, également commentée ci-après
David Lean en 1965, sur le tournage du Docteur Jivago, en Finlande.
Naissance
Croydon
Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni
Nationalité Britannique (-) et britannique (depuis )
Décès (à 83 ans)
Limehouse, Londres
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Profession réalisateur, scénariste, monteur, producteur
Films notables Oliver Twist
Le Pont de la rivière Kwaï
Lawrence d'Arabie
Le Docteur Jivago
La Route des Indes

David Lean (Croydon, Londres, Londres, ) est un réalisateur, producteur, scénariste et monteur britannique.

Il est reconnu pour avoir réalisé des œuvres majeures qui font partie des classiques du cinéma, dont Oliver Twist, Brève Rencontre, Le Pont de la rivière Kwaï, Lawrence d'Arabie, Le Docteur Jivago et La Route des Indes. En 2002, le magazine Sight and Sound publié par le British Film Institute l'a placé neuvième dans sa liste des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

David Lean naît en 1908[1],[2] à Croydon du mariage de Francis William le Blount Lean et Helena Tangye (nièce de Sir Richard Trevithick Tangye), tous deux quakers. Il fréquente la Leighton Park School, à Reading (dans le Berkshire). Son frère, Edward Tangye Lean (1911–1974), est le fondateur du cercle littéraire des Inklings d'Oxford, dont les membres les plus connus sont C. S. Lewis, J. R. R. Tolkien et Charles Williams. David Lean quitte l'école à l'adolescence et intègre l'entreprise de comptabilité de son père comme apprenti.

Débuts[modifier | modifier le code]

Mais Lean préfère passer toutes ses matinées au cinéma. Il gardera cependant de son origine modeste une défiance vis-à-vis de la culture élitiste, mêlée d'une indéniable admiration pour les grandes figures romanesques et historiques. En 1927, écoutant une tante qui lui conseille de faire un métier qu'il apprécie, il travaille pendant un mois pour les Studios Gaumont sans recevoir de salaire. Bien qu'on ne lui demande que de faire le thé, il s'enthousiasme pour ce nouveau milieu et est bientôt promu clapman, puis troisième assistant-réalisateur. En 1930, il participe au montage des films d'actualité diffusés au cinéma pour Gaumont et Movietone. En 1935, il occupe le poste de monteur sur le film Escape Me Never de Paul Czinner. Derrière le banc de montage jusqu'en 1942 sur des films comme Pygmalion[3] (1938) d'Anthony Asquith et Leslie Howard et 49e Parallèle (1941) de Michael Powell, Lean y acquiert non seulement une solide réputation, mais aussi une expérience et un sens du rythme qui influenceront plus tard ses propres réalisations. Le critique Tony Sloman écrira à ce propos en 1999 que "comme l'ont prouvé David Lean, Robert Wise, Terence Fisher et Dorothy Arzner, le banc de montage est la plus belle formation à la réalisation"[4].

Premières réalisations[modifier | modifier le code]

David Lean signe son premier film en 1942, Ceux qui servent en mer, en collaboration avec son scénariste Noël Coward dont il adapte par la suite trois pièces : Heureux Mortels en 1944, L'esprit s'amuse et Brève Rencontre[5] l'année suivante. Ce dernier film est perçu à l'étranger comme un signe de renouvellement du cinéma britannique d'après-guerre et contribue à faire connaître son réalisateur. Lean décide ensuite de porter à l'écran l'Angleterre de Charles Dickens et adapte coup sur coup Les Grandes Espérances (1946) et Oliver Twist[6] (1948). Le Mur du son (The Sound Barrier, 1952) est un drame aéronautique, tandis que Chaussure à son pied (Hobson's Choice, 1954), dont Lean est aussi producteur, est une adaptation comique du Roi Lear dans le Manchester victorien.

Consécration[modifier | modifier le code]

Avec l'arrivée de la couleur, Lean devient une figure incontournable de l'industrie hollywoodienne pour laquelle il travaille dès 1955, y assurant la réalisation de triomphes commerciaux[7]. Il se spécialise dans le grand spectacle et la fresque historique[8] avec Le Pont de la rivière Kwaï[9] (The Bridge on the River Kwai, 1957) et, son chef-d'œuvre, Lawrence d'Arabie[10] qui lui valent chacun un Oscar pour sa mise en scène. En 1965, il réalise Le Docteur Jivago[11] (Doctor Zhivago) qui est également un succès[12].

Après le succès mitigé de La Fille de Ryan (Ryan's Daughter, 1970), il ne dirige plus aucun film, très marqué par les critiques négatives de la presse. En retrait, il tente malgré tout de monter divers projets de films, finalement développés par d'autres cinéastes : Gandhi (Richard Attenborough, 1982), Le Bounty (Roger Donaldson, 1984) ou encore Out of Africa (Sydney Pollack, 1985)[13]. Il fait finalement son retour en 1984, 14 ans après La Fille de Ryan, avec La Route des Indes (A Passage to India)[10], adapté d'E. M. Forster. Pour ses films épiques, à l'exception du Pont sur la rivière Kwaï, Lean travaille avec le compositeur français Maurice Jarre[14], dont la musique à la fois électronique et symphonique contribue fortement à la célébrité des films du cinéaste. Aussi en 1984, Lean était anobli avec le titre de Knight Bachelor.

Il meurt en 1991 alors qu'il prépare l'adaptation de Nostromo de Joseph Conrad[15],[16],[17],[18].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Producteur[modifier | modifier le code]

Monteur[modifier | modifier le code]

Assistant réalisateur[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Sir David Lean | British director and cinematographer », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  2. « Dictionnaire du cinéma anglo-saxon|David Lean et les illusions romantiques - Un merveilleux malentendu », sur Dictionnaire du cinéma anglo-saxon (consulté le )
  3. (en) Anthony Lane, « Master And Commander », The New Yorker,‎ (ISSN 0028-792X, lire en ligne, consulté le )
  4. Sloman, Tony (1999)."Obituary: Harold Kress", The Independent, October 26, 1999.
  5. (en-GB) Michael Newton, « Loved but not lost: David Lean’s Brief Encounter and Dr Zhivago », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) Bosley Crowther, « THE SCREEN IN REVIEW; 'Oliver Twist,' Rank Film Based on Charles Dickens Novel, at Park Avenue Theatre », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  7. (en-US) Terrence Rafferty, « The Film Forum’s Retrospective for David Lean, Perfectionist of Madness », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « TSPDT - David Lean », sur TSPDT (consulté le )
  9. (en-US) Bosley Crowther, « Screen: 'The Bride on the River Kwai' Opens; Memorable War Film Stars Alec Guinness Militarist Portrayed in Jungle Drama », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (en-US) Bosley Crowther, « Screen: A Desert Warfare Spectacle:'Lawrence of Arabia' Opens in New York », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. (en-GB) Richard Roud, « Doctor Zhivago review – archive, 29 April 1966 », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  12. (en-US) New York Film Academy, « Sir David Lean », sur Student Resources, (consulté le )
  13. David Mikanowski, « Le chant du cygne des grands cinéastes – « La Route des Indes » », sur Le Point, (consulté le )
  14. Benoit Basirico, « Maurice Jarre et David Lean », sur cinezik.org (consulté le )
  15. (en-US) Peter B. Flint, « David Lean, Film Director, Dies at 83 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  16. (en) « How Sir David Lean had an epic falling out with Steven Spielberg over », sur The Independent, (consulté le )
  17. (en) « THE LOST ART OF DAVID LEAN », Washington post,
  18. (en-US) William H. Honan, « David Lean, 81, Is at It Again, Working on Brando and Conrad », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  19. London Gazette : no 27490, p. 6897, 27-12-1984

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Kevin Brownlow, David Lean : Une vie de cinéma, traduit de l'anglais par Catherine Gaston-Mathé, Corlet/CinémAction Cinémathèque Française, 2003, 925 p.
  • (en) Louis Phillip Castelli et Caryn Lynn Cleeland, David Lean : A Guide to References and Resources, G.K. Hall, 1980, 134 p.
  • (en) Gerald Pratley, The Cinema of David Lean. A.S. Barnes/Tantivy Press, 1974, 256 p.
  • (en) Alain Silver et James Usini, David Lean and His Films, Leslie Frewin, 1974, 255 p.

Liens externes[modifier | modifier le code]