« Sōka gakkai » : différence entre les versions

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}}La {{japonais|'''Sōka gakkai'''|創価学会||}} ({{Citation|Société pour la création de valeurs}}) est un [[Néo-bouddhisme|mouvement bouddhiste moderne]] fondé en 1930 au [[Japon]] par [[Tsunesaburō Makiguchi]] et [[Jōsei Toda]]. Mouvement pédagogique à l'origine, l'organisation s'est transformée après la [[Seconde Guerre mondiale]] pour devenir une branche [[laïc|laïque]] de l'école bouddhiste [[Nichiren Shōshū]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne-Laure|nom1=Zwilling|nom2=Collectif|titre=Les minorités religieuses en France|éditeur=Bayard Culture|date=17 septembre 2019|pages totales=1152|passage=103|isbn=978-2-227-49706-1|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=TsKqDwAAQBAJ&pg=PT103|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref>. Elle est classée au [[Japon]] parmi les {{Citation|nouvelles religions}} (''[[shinshūkyō]]''). La Soka Gakkai dispose, principalement au Japon, d'un poids financier important, d'un groupe de presse et d'édition. Elle est à l'origine d'un parti politique, le [[Kōmeitō]], fondé en 1964 par [[Daisaku Ikeda]], aujourd'hui membre du [[gouvernement japonais]].


La Soka Gakkai s'est développée à l'international entre 1960 et aujourd'hui, jusqu'à rassembler 12 millions de fidèles, dont 8 millions au Japon, dans 192 pays. Cependant, ces chiffre ne sont accrédités par aucune décompte indépendant. D'après des travaux d'universitaires<ref name=":9">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Trine|nom1=Brox|prénom2=Elizabeth|nom2=Williams-Oerberg|titre=Buddhism and Business: Merit, Material Wealth, and Morality in the Global Market Economy|éditeur=University of Hawaii Press|date=2020-08-31|isbn=978-0-8248-8273-0|lire en ligne=https://books.google.co.jp/books?id=jgvPDwAAQBAJ&lpg=PA76&ots=fZXMOpvFRD&lr&hl=fr&pg=PA89#v=onepage&q&f=false|consulté le=2023-11-19}}</ref>, le nombre d'adhérents au Japon serait plus proche de 2 à 3% de la population du pays, soit entre 2,4 et 4 millions de personnes.
La {{japonais|'''Sōka gakkai'''|創価学会||}} ({{Citation|Société pour la création de valeurs}}) est un [[Néo-bouddhisme|mouvement bouddhiste moderne]] fondé en 1930 au [[Japon]] par [[Tsunesaburō Makiguchi]] et [[Jōsei Toda]], en tant que branche [[laïc|laïque]] de l'école [[Nichiren Shōshū]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Anne-Laure|nom1=Zwilling|nom2=Collectif|titre=Les minorités religieuses en France|éditeur=Bayard Culture|date=17 septembre 2019|pages totales=1152|passage=103|isbn=978-2-227-49706-1|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=TsKqDwAAQBAJ&pg=PT103|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref>.


Le mouvement s'est fait connaître dans le monde, non sans susciter des controverses, en particulier du fait de son prosélytisme soutenu, voire agressif, se basant sur la pratique du ''[[shakubuku]]'', mais qui assure l'avoir ensuite adouci<ref name="Lewis217" />{{,}}<ref name="Mitchell-2016" />. La Sōka Gakkai, parfois soupçonnée de {{Citation|dérives sectaires}} au Japon<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. Gordon|nom1=Melton|prénom2=Martin|nom2=Baumann|titre=Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, 2nd Edition [6 volumes]|éditeur=[[ABC-CLIO]]|date=21 septembre 2010|pages totales=3200|passage=2658|isbn=978-1-59884-204-3|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=v2yiyLLOj88C&pg=PA2658|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref>, mais aussi en France, au Canada et aux Etats-Unis, décide de publier en 2009 un dossier de réponse aux accusations<ref name="PEE_09_10">{{lien web|auteur=Consistoire Sōka du bouddhisme de Nichiren|titre=Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren en France|date=26 janvier 2009|site=soka-bouddhisme.fr|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_09_10.pdf}}.</ref>, sans que cela ne lève les suspicions.
Du fait de sa création au {{s-|XX}}, la Sōka Gakkai est considérée comme un [[nouveau mouvement religieux]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=George D.|nom1=Chryssides|prénom2=Margaret|lien auteur1=George D. Chryssides|nom2=Wilkins|prénom3=Margaret Z.|nom3=Wilkins|titre=A Reader in New Religious Movements: Readings in the Study of New Religious Movements|éditeur=A&C Black|date=10 mai 2006|isbn=978-0-8264-6167-4|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=RwP--c7OV4cC&pg=PA28|page=28|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dereck|nom1=Daschke|prénom2=Michael|nom2=Ashcraft|titre=New Religious Movements|sous-titre=A Documentary Reader|éditeur=NYU Press|date=17 juin 2005|pages totales=341|passage=119|isbn=978-0-8147-0702-9|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=R4EUCgAAQBAJ&pg=PA119|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref> et classée au [[Japon]] parmi les {{Citation|nouvelles religions}} (''[[shinshūkyō]]''). Elle se réclame pourtant héritière des enseignements du moine japonais [[Nichiren]] (1222-1282) transmis par {{lien|langue=en|Nikkō Shōnin}}, le plus jeune de ses six disciples aînés, considéré comme son successeur par certaines écoles du [[bouddhisme de Nichiren]] dont la Nichiren Shōshū. Toutefois, en {{date|1991}}, cette dernière rompt les liens avec la Sōka Gakkai, allant jusqu'à [[Excommunication|excommunier]] tous ses membres<ref name="Cornu">{{Cornu}}.</ref>. Désormais ce sont les membres laïques qui, en tant que ministres du culte, accomplissent les cérémonies religieuses telles que les mariages ou les cérémonies funéraires.

[[Daisaku Ikeda]], alors {{3e|président}} de la Sōka Gakkai, fonde en 1964 un [[Politique au Japon|parti politique]], le [[Kōmeitō]], mais en 1970 les deux structures se séparent officiellement à la suite de critiques de l’opinion publique. Pour fédérer les membres, le {{date|26 janvier 1975}} il fonde la {{lien|langue=en|Sōka Gakkai International}} dont il était encore président en {{date|2021}}.

Le mouvement s'est fait connaître dans le monde, non sans susciter des controverses, en particulier du fait de son {{Citation|[[prosélytisme]]}} soutenu voire {{Citation|agressif}} se basant sur la pratique de ''[[shakubuku]]'', mais qui assure l'avoir ensuite adouci<ref name="Lewis217" />{{,}}<ref name="Mitchell-2016" />. La Sōka Gakkai, parfois soupçonnée de {{Citation|dérives sectaires}} au Japon<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=J. Gordon|nom1=Melton|prénom2=Martin|nom2=Baumann|titre=Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, 2nd Edition [6 volumes]|éditeur=[[ABC-CLIO]]|date=21 septembre 2010|pages totales=3200|passage=2658|isbn=978-1-59884-204-3|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=v2yiyLLOj88C&pg=PA2658|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref>, mais aussi en France, au Canada et aux Etats-Unis, décide alors de publier en 2009 un dossier de réponse aux accusations<ref name="PEE_09_10">{{lien web|auteur=Consistoire Sōka du bouddhisme de Nichiren|titre=Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren en France|date=26 janvier 2009|site=soka-bouddhisme.fr|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_09_10.pdf}}.</ref>, sans que cela ne lève les suspicions.

La Sōka Gakkai internationale déclarait {{nombre|12|millions}} de membres dans 192 pays et territoires<ref>{{Lien web |langue=en-US|titre=Home|url=https://sgi-ouna.org/|site=SGI Office for UN Affairs|consulté le=05 juillet 2020}} : {{citation étrangère|lang=en|The Soka Gakkai is a lay Buddhist organization with a membership of over 12 million people worldwide.}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Clark Strand|traducteur =Marc Albert |titre=Réveiller le Bouddha|sous-titre=Comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion|éditeur=[[Éditions L’Harmattan|L’Harmattan]]|année=2015|lieu=Paris|isbn=978-2-343-06891-6|passage=14|ean=9782343068916|lire en ligne=http://liseuse.harmattan.fr/978-2-343-06891-6|consulté le=30 janvier 2021}}.</ref>, dans les années 1990, dont plus de {{nombre|8|millions}} au Japon<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mark|nom1=Juergensmeyer|prénom2=Wade Clark|nom2=Roof|titre=Encyclopedia of Global Religion|éditeur=[[SAGE Publications]]|date=18 octobre 2011|pages totales=1528|passage=1193|isbn=978-1-4522-6656-5|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=WwJzAwAAQBAJ&pg=PA1193|consulté le=06 juillet 2020}}.</ref>. Cependant, ce chiffre est celui avancé par l'organisation elle-même et n'est accrédité par aucune décompte indépendant. D'après les travaux de l'universitaire américain Levi McLaughlin<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Trine|nom1=Brox|prénom2=Elizabeth|nom2=Williams-Oerberg|titre=Buddhism and Business: Merit, Material Wealth, and Morality in the Global Market Economy|éditeur=University of Hawaii Press|date=2020-08-31|isbn=978-0-8248-8273-0|lire en ligne=https://books.google.co.jp/books?id=jgvPDwAAQBAJ&lpg=PA76&ots=fZXMOpvFRD&lr&hl=fr&pg=PA89#v=onepage&q&f=false|consulté le=2023-11-19}}</ref>, le nombre d'adhérents au Japon serait plus proche de 2 à 3% de la population du pays, soit entre 2,4 et 4 millions de personnes.

Les pratiquants s’efforcent d’accomplir une pratique biquotidienne, matin et soir, comprenant la lecture ou la récitation d'extraits du ''[[Sûtra du Lotus]]'' (le ''Gongyo'') et la récitation du [[mantra]] ''[[Namu myōhō renge kyō|Nam-myōhō-renge-kyō]]'' devant l’objet de culte, le [[Gohonzon de Nichiren|''Gohonzon'']], pour réaliser ''[[Kōsen-rufu]]'', la paix mondiale sur la base de leur accomplissement personnel, leur “révolution humaine”. Ils participent également à des réunions de discussion, étudient les écrits de [[Nichiren]] avec l'aide des textes de [[Daisaku Ikeda]].


== Historique ==
== Historique ==
[[Fichier:Makiguchi.jpg|vignette|Tsunesaburō Makiguchi.]]
{{Hagiographique|date=mars 2024}}[[Fichier:Makiguchi.jpg|vignette|Tsunesaburō Makiguchi.]]
[[Fichier:Toda.jpg|thumb|Jōsei Toda.]]
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Le mouvement est fondé en 1930 sous le nom de {{japonais|Sōka Kyōiku Gakkai|創価教育学会}}, littéralement « Société pour une éducation créatrice de valeurs » par {{japonais|[[Tsunesaburō Makiguchi]]|牧口 常三郎}}, éducateur et directeur d’école primaire et son disciple J. Toda. L'association a d'abord pour but d'aider à la réforme de Makiguchi dans le domaine éducatif et elle se développe au début parallèlement à la sortie des volumes de la ''Pédagogie de la Création des Valeurs''<ref>{{lien web|titre=Soka, la création de valeurs|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/1544-soka-la-creation-de-valeurs|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=25 septembre 2020}}.</ref>.
Le mouvement est fondé en 1930 sous le nom de {{japonais|Sōka Kyōiku Gakkai|創価教育学会}}, littéralement « Société pour une éducation créatrice de valeurs » par {{japonais|[[Tsunesaburō Makiguchi]]|牧口 常三郎}}, éducateur et directeur d’école primaire et son disciple J. Toda. L'association a d'abord pour but d'aider à la réforme de Makiguchi dans le domaine éducatif et elle se développe au début parallèlement à la sortie des volumes de la ''Pédagogie de la Création des Valeurs''<ref>{{lien web|titre=Soka, la création de valeurs|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/1544-soka-la-creation-de-valeurs|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=25 septembre 2020}}.</ref>.


Influencé par des auteurs japonais ou occidentaux tels Yanagida, Shiga, [[John Dewey|Dewey]], Ward<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dayle Bethel sous la direction de Bryan Wilson et David Machacek|titre=Citoyens du monde|lieu=Oxford|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|passage=p 57 Makiguchi reconnaissait sans cesse sa dette envers Yanagida, Shiga, Dewey, Ward et d'autres de ses contemporains.|isbn=}}.</ref>, [[Émile Durkheim|Durckheim]], [[Jean-Henri Fabre|Fabre]], Tsunesaburo Makiguchi développe une méthode pédagogique empirique, respectueuse de l'enfant et de son développement et une philosophie créatrice de valeurs que soutiendront ses successeurs<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobelaere|titre=Soka Gakkaï. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion|lieu=Turin|éditeur=Elledici|année=2001|pages totales=106|passage=P68 La philosophie pédagogique du système éducationnel de la Soka Gakkai est inspirée par l'idée maîtresse de Makiguchi selon laquelle l'homme est capable de créer des valeurs. Dans la mesure où elle stimule la pensée critique, aide les hommes à prendre des décisions avisées et à apprécier la vie dans toute sa diversité, l'éduction est la clé pour le développement de cette potentialité.|isbn=88-01-02240-9}}.</ref>. Dans une quête spirituelle il choisit de se convertir au bouddhisme de la Nichiren Shōshū, une des multiples écoles qui se sont créées à la mort de Nichiren, à la suite de contacts avec des bouddhistes de cette obédience. Il rapproche ses théories pédagogiques des enseignements de [[Nichiren]], élargit son auditoire et transmet à son tour sa vision du bouddhisme lors de premières « réunions de discussion ». En 1936 les premiers adeptes tiennent leur premier cours d'été au Temple Principal de la Nichiren Shōshū. L'association formalise son existence en {{date|1937}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Kiyoaki Murata|titre=Japan's New Buddhism|lieu=New York|éditeur=John Weatherhill, Inc.|date=First Edition 1969 Second Printing 1971|pages totales=198|passage=p 73 p 76 p 77 p 80|isbn=0-8348-0040-3}}.</ref>.
Influencé par des auteurs japonais ou occidentaux tels Yanagida, Shiga, [[John Dewey|Dewey]], Ward<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Dayle Bethel sous la direction de Bryan Wilson et David Machacek|titre=Citoyens du monde|lieu=Oxford|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|passage=p 57 Makiguchi reconnaissait sans cesse sa dette envers Yanagida, Shiga, Dewey, Ward et d'autres de ses contemporains.|isbn=}}.</ref>, [[Émile Durkheim|Durckheim]], [[Jean-Henri Fabre|Fabre]], Tsunesaburo Makiguchi développe une méthode pédagogique empirique, respectueuse de l'enfant et de son développement et une philosophie créatrice de valeurs que soutiendront ses successeurs<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobelaere|titre=Soka Gakkaï. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion|lieu=Turin|éditeur=Elledici|année=2001|pages totales=106|passage=P68 La philosophie pédagogique du système éducationnel de la Soka Gakkai est inspirée par l'idée maîtresse de Makiguchi selon laquelle l'homme est capable de créer des valeurs. Dans la mesure où elle stimule la pensée critique, aide les hommes à prendre des décisions avisées et à apprécier la vie dans toute sa diversité, l'éduction est la clé pour le développement de cette potentialité.|isbn=88-01-02240-9}}.</ref>. Dans une quête spirituelle il choisit de se convertir au bouddhisme de la Nichiren Shōshū, et rapproche ses théories pédagogiques des enseignements de [[Nichiren]], élargit son auditoire et transmet à son tour sa vision du bouddhisme lors de premières « réunions de discussion ». En 1936 les premiers adeptes tiennent leur premier cours d'été au Temple Principal de la Nichiren Shōshū. L'association formalise son existence en {{date|1937}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Kiyoaki Murata|titre=Japan's New Buddhism|lieu=New York|éditeur=John Weatherhill, Inc.|date=First Edition 1969 Second Printing 1971|pages totales=198|passage=p 73 p 76 p 77 p 80|isbn=0-8348-0040-3}}.</ref>.


Persécutés pendant la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement japonais, les organisations religieuses sont sommées d'accepter le talisman d'Ise, symbole du [[shintoïsme d'État]], la plupart des moines de la Nichiren Shōshū acceptent cet ordre impérial, Tsunesaburō Makiguchi et {{japonais|[[Jōsei Toda]]|戸田 城聖}}, son disciple, refusent de s'y plier au nom de la liberté religieuse et sont incarcérés avec les principaux responsables<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Hiroshi Aruga|nom1=Machacek, David.|nom2=Wilson, Bryan.|titre=Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon|lieu=Paris/Budapest/Torino|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=301|passage=p123. Vingt-et-un responsables de la Soka Kyoiku Gakkai sont arrêtés les années suivantes et ce jusqu'en mars 1944.|isbn=2-7475-6710-9|isbn2=978-2-7475-6710-7|oclc=156909911|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/156909911|consulté le=20 février 2020}}.</ref> de la Sōka Kyōiku Gakkai. L'association est déclarée hors-la-loi et dissoute pour crime de lèse-majesté. Le temple principal de la Nichiren Shōshū est réquisitionné et transformé en garnison. En {{date|1944}}, à l’âge de 74 ans, Makiguchi meurt pendant son incarcération.
Sous surveillance du gouvernement japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, les organisations religieuses sont sommées d'accepter le talisman d'Ise, symbole du [[shintoïsme d'État]]. La plupart acceptent cet ordre impérial, mais Tsunesaburō Makiguchi et {{japonais|[[Jōsei Toda]]|戸田 城聖}}, son disciple, refusent et sont incarcérés avec les principaux responsables<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Hiroshi Aruga|nom1=Machacek, David.|nom2=Wilson, Bryan.|titre=Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon|lieu=Paris/Budapest/Torino|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=301|passage=p123. Vingt-et-un responsables de la Soka Kyoiku Gakkai sont arrêtés les années suivantes et ce jusqu'en mars 1944.|isbn=2-7475-6710-9|isbn2=978-2-7475-6710-7|oclc=156909911|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/156909911|consulté le=20 février 2020}}.</ref> de la Sōka Kyōiku Gakkai. L'association est déclarée hors-la-loi et dissoute pour crime de lèse-majesté. Le temple principal de la Nichiren Shōshū est réquisitionné et transformé en garnison. En {{date|1944}}, à l’âge de 74 ans, Makiguchi meurt pendant son incarcération.


En {{date|1945}}, les États-Unis occupent le [[Japon]], ravagé par la guerre (près de 4 millions de pertes humaines), et mettent en place une administration qui arrête la consubstantialité institutionnelle entre la tradition shintoïste et l'autorité impériale en instaurant la liberté religieuse dans laquelle s'engouffreront les “nouvelles religions” (''[[shinshūkyō]]''<ref group="Note">Le terme s'applique à tous mouvements apparus deux siècles avant 1945</ref>: [[Reiyukai]], [[Risshō Kōsei Kai]], etc.). Bien que sous l'obédience de la Nichiren Shōshū et se référant au bouddhisme du moine Nichiren du {{s-|XIII}}, la Soka Gakkaï y est classée.
En {{date|1945}}, les États-Unis occupent le [[Japon]], ravagé par la guerre (près de 4 millions de pertes humaines), et mettent en place une administration qui arrête la consubstantialité institutionnelle entre la tradition shintoïste et l'autorité impériale en instaurant la liberté religieuse dans laquelle s'engouffreront les “nouvelles religions” (''[[shinshūkyō]]''<ref group="Note">Le terme s'applique à tous mouvements apparus deux siècles avant 1945</ref>: [[Reiyukai]], [[Risshō Kōsei Kai]], etc.).


Peu avant la capitulation les prisonniers politiques sont libérés. Toda est le dernier membre incarcéré. Fidèle au serment de son maître, il abandonne le prénom de Jogai {{incise|qui signifie “en dehors du château”}} pour adopter celui de Josei, “le sage du chateau”. Sur les ruines du Japon dévasté par la guerre et malgré son état de santé, il reconstruit l'organisation, “le château de la Sōka Gakkai”, littéralement « Société pour la création de valeurs » dont la mission est de réaliser ''[[kōsen-rufu]]'' (et qui deviendra en {{date|1991}} un mouvement religieux laïque<ref>Richard H. Seager, ''{{Langue|en|Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism}}'', {{Langue|en|University of California}}, 2006.</ref>). La Nichiren Shōshū s'y oppose mais Toda s'engage à inscrire également les nouveaux venus comme “paroissiens” (''danto'') de la Nichiren Shōshū. Muni d'un nouveau [[Gohonzon]] délivré par le Grand Patriarche, administrateur du Temple principal, il propose une vaste campagne de ''[[shakubuku]]'', vaste programme de transmission qui vise à faire connaître et pratiquer le bouddhisme tel que Nichiren Daïshonin l’enseigne. Cette campagne ne pose pas de problème au début mais c'est l'entrée en politique de candidats pratiquants notoires de la Soka Gakkaï, à partir de {{date|1955}}, qui attire l'attention et devient alors sujet à controverses<ref name=":12">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Hiroshi Aruga|titre=Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Soka Gakkaï au Japon|lieu=Paris/Budapest/Torino|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=301|passage=p 124-125 la Soka Gakkaï et la politique japonaise|isbn=2-7475-6710-9}}.</ref>.
Fidèle au serment de son maître, Toda abandonne son prénom (Jogai {{incise|qui signifie “en dehors du château”}}) pour celui de Josei, “le sage du chateau”. Il créé alors la « Société pour la création de valeurs » (Sôka Gakkai) dont la mission est de réaliser ''[[kōsen-rufu]]'' (et qui deviendra en {{date|1991}} un mouvement religieux laïque<ref>Richard H. Seager, ''{{Langue|en|Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism}}'', {{Langue|en|University of California}}, 2006.</ref>). La Nichiren Shōshū s'y oppose mais Toda s'engage à inscrire également les nouveaux venus comme “paroissiens” (''danto'') de la Nichiren Shōshū. Muni d'un nouveau [[Gohonzon]] délivré par le Grand Patriarche, administrateur du Temple principal, il propose une vaste campagne de ''[[shakubuku]]'', vaste programme de transmission qui vise à faire connaître et pratiquer le bouddhisme tel que Nichiren Daïshonin l’enseigne.


Après l'arrivée, le {{date|3|mai|1960}}, de {{japonais|[[Daisaku Ikeda]]|池田 大作}}, proche disciple de Jōsei Toda, à la présidence, la Soka Gakkai annonce que le nombre de familles pratiquantes passe à 6 millions dès {{date|1966}}, puis à 7,5 millions en {{date|1971}}. Le nombre de foyers se stabilisera aux alentours de 8 millions au Japon<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Forest C. Stone|titre=Schism, semiosis and the Soka Gakkai|lieu=Washington|éditeur=Western Washington University|année=|pages totales=151|passage=p 98 et p 99 The Liturgy of Nichiren Buddhism (2010)|isbn=|lire en ligne=https://cedar.wwu.edu/wwuet/376#}}.</ref>, d'après des chiffres internes et contestés. Dès {{date|1961}}, Daisaku Ikeda entreprend une série de voyages ([[États-Unis]], [[Brésil]], [[Europe]]) pour rencontrer les pratiquant(e)s qui se sont expatrié(e)s dès les années 1950<ref name=":5" />, dynamiser une organisation naissante et nommer de nouveaux responsables<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daisaku Ikeda|titre=La Nouvelle Révolution Humaine|éditeur=ACEP|année=|isbn=}}</ref>. Le {{date|26 janvier 1975}}, à [[Bataille de Guam (1944)|Guam]], il fonde la {{Lien|langue=en|Soka Gakkai International}} qui a pour mission de fédérer les activités de toutes les succursales installées à l'étranger. Il fonde également plusieurs institutions à vocation artistique et culturelle, ainsi que des universités et écoles. En {{date|1979}}, Daisaku Ikeda démissionne de son poste de président de la Sōka Gakkai mais reste président de la SGI. Au Japon, Hiroshi Hōjō devient le {{4e|président}} de la Sōka Gakkai. Après son décès, Einosuke Akiya est nommé en 1981 {{5e|président}}, puis en 2006 c'est {{Lien|Minoru Harada}} qui lui succède en tant que {{6e|président}}.
Entre {{date|1946}} et {{date|1958}}, la Sōka Gakkai transmet le ''[[Gohonzon de Nichiren|Gohonzon]]'' à plus de {{unité|750000|foyers}}. Lorsque [[Josei Toda]] meurt le {{date de décès|2|avril|1958}}, à l’âge de 58 ans, le bouddhisme de Nichiren est devenu avec la Nichiren Shōshū l’une des premières confessions bouddhistes du [[Japon]].


En 1983, l'[[ONU]] décerne la [[Médaille de la paix des Nations unies|médaille pour la paix]] à Daisaku Ikeda, reconnaissant ses efforts sur la scène diplomatique internationale depuis les années 1960, et la Sōka Gakkai obtient le statut d’[[Organisation non gouvernementale|ONG]] à titre consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies ([[ONU]]).
Avec l'arrivée, le {{date|3|mai|1960}}, de {{japonais|[[Daisaku Ikeda]]|池田 大作}}, proche disciple de Jōsei Toda, à la présidence, le nombre de familles pratiquant dans la Sōka Gakkai passe à 6 millions dès {{date|1966}} puis à 7,5 millions en {{date|1971}}. Puis cette croissance exponentielle diminue<ref name=":12" />, le nombre de foyers se stabilise aux alentours de 8 millions au Japon<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Forest C. Stone|titre=Schism, semiosis and the Soka Gakkai|lieu=Washington|éditeur=Western Washington University|année=|pages totales=151|passage=p 98 et p 99 The Liturgy of Nichiren Buddhism (2010)|isbn=|lire en ligne=https://cedar.wwu.edu/wwuet/376#}}.</ref>. Dès {{date|1961}} il entreprend une série de voyages ([[États-Unis]], [[Brésil]], [[Europe]]) pour rencontrer les pratiquant(e)s qui se sont expatrié(e)s dès les années 1950<ref name=":5" />, dynamiser une organisation naissante et nommer de nouveaux responsables<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daisaku Ikeda|titre=La Nouvelle Révolution Humaine|éditeur=ACEP|année=|isbn=}}</ref>. Le {{date|26 janvier 1975}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La SGI, mouvement mondial pour la paix|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/sgi|consulté le=11 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|titre=Les dates clés de l'histoire de la SGI et de l'essor international de ses activités pour la paix. [1960-2010]|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/histoire/l-emergence-de-la-soka-gakkai/chronologie-sgi|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=19 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Journals [2000-2017]|url=http://www.iop.or.jp/Publications.html |site=iop.or.jp|consulté le=19 juillet 2020}}.</ref> à [[Bataille de Guam (1944)|Guam]], en s’appuyant sur le fait que {{citation|le [[bodhisattva]] fournit à la fois un modèle venu des temps anciens et un exemple moderne de citoyen du monde}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Daisaku|nom1=Ikeda|titre=La Sagesse pour créer le bonheur et la paix|volume=3-“Kosen rufu et la paix mondiale”-partie 1/2|éditeur=ACEP|année=2018|passage=95-97|isbn=}}.</ref>, il fonde la {{Lien|langue=en|Soka Gakkai International}} qui a pour mission de fédérer les activités de toutes les organisations nationales déjà présentes à l'époque dans 51 pays dont les pratiquants sont “des bodhisattvas citoyens du monde”. Il fonde également plusieurs institutions à vocation artistique et culturelle, ainsi que des universités et écoles Sōka. En {{date|1979}}, Daisaku Ikeda démissionne de son poste de président de la Sōka Gakkai mais reste président de la SGI. Au Japon, Hiroshi Hōjō devient le {{4e|président}} de la Sōka Gakkai. Après son décès, Einosuke Akiya est nommé en 1981 {{5e|président}}, puis en 2006 c'est {{Lien|Minoru Harada}} qui lui succède en tant que {{6e|président}}.


== Activités politiques ==
En 1983 l'[[ONU]] décerne la [[Médaille de la paix des Nations unies|médaille pour la paix]] au président Ikeda, reconnaissant ses efforts sur la scène diplomatique internationale depuis les années 1960 (voir bibliographie avec les [[Daisaku Ikeda#Bibliographie|dialogues]] avec des personnalités politiques et ''La Nouvelle Révolution humaine'') et la Sōka Gakkai obtient le statut d’[[Organisation non gouvernementale|ONG]] à titre consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies ([[ONU]]).
Dès {{date|1955}}, Joseï Toda lance la Soka Gakkaï en politique. 51 candidats sont élus sur 52 dans les assemblées politiques locales. Trois de ses membres sont élus à la Chambre haute en 1956 ([[Chambre des conseillers (Japon)|Chambre des Conseillers)]].


Le parti est rebaptisé [[Kōmeitō|Komeito]] en 1964, et fait son entrée en {{date|1967}} à la Chambre basse ([[Chambre des représentants (Japon)|Chambre des représentants]], qui élit le Premier ministre) avec 25 élus. La Sōka Gakkai et le [[Kōmeitō]], se séparent officiellement en {{date|1970}}, en particulier {{Citation|sous la pression de l'opinion publique<ref name="2006_P._Cornu_Dictionnaire" />}}, après que des responsables du parti ont été accusés d'avoir saboté la publication d'un livre critique envers le Komeito et la Soka Gakkaï. Le parti se sécularise en apparence, supprimant la terminologie bouddhique de ses statuts, mais il restera sous l'influence de l'organisation religieuse.
=== Engagement politique ===
Dès {{date|1955}}, se référant aux écrits de Nichiren et plus particulièrement au ''Rissho Ankoku Ron'' (“Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays”<ref>{{lien web |langue=en |titre=Sur l’établissement de l’enseignement correct pour la paix dans le pays<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/2 |site=nichirenlibrary.org |consulté le=10-06-2023}}.</ref>) Joseï Toda lance la Soka Gakkaï dans la politique. 51 candidats sont élus sur 52 dans les assemblées politiques locales. 3 de ses membres sont élus à la Chambre haute en 1956 (Chambre des Conseillers).


Le Komeito a appartenu ces vingt dernières années à des coalitions de droite conservatrice et nationaliste. Son programme déclare notamment son opposition à la révision de la Constitution en vue de l'établissement du droit d'autodéfense collective, c'est-à-dire au rétablissement d'une armée japonaise.
Cette position duelle, politique et religieuse, oblige Daisaku Ikeda à séparer clairement la Ligue Politique Komeï de la Soka Gakkaï. Il crée en {{date|1964}}<ref name=":13">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Hiroshi Aruga|auteur2=Takesato Watanabe|titre=Citoyens du Monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=|passage=Dans le même livre dans deux chapitres différents, Aruga dans les pages 133 à 143 et Watanabe dans les pages 243 à 269, en parlent différemment...|isbn=978-2-7475-6710-7|isbn2=2-7475-6710-9}}.</ref> un [[Politique au Japon|parti politique]], le [[Kōmeitō|Komeito]], qui s'ouvre alors à des candidats indépendants, non pratiquants de la Soka Gakkaï, et qui fait son entrée en {{date|1967}} dans la Chambre basse (Chambre des représentants qui élit le Premier ministre) avec 25 élus. Ce parti devient la troisième force politique du Japon avec 47 membres en {{date|1969}}.
La Sōka Gakkai et le [[Kōmeitō]], se séparent officiellement en {{date|1970}}, en particulier {{Citation|sous la pression de l'opinion publique<ref name="Cornu"/>}} : en fait, des responsables du [[Komeito]] sont accusés d'avoir empêché la publication d'un livre critique envers eux-mêmes et la Soka Gakkaï. Accusations fondées ou pas<ref name=":13" />, à la suite de cet incident Ikeda donne davantage d'autonomie au Komeito, les responsables politiques ne peuvent plus avoir de responsabilités au sein de l'association religieuse. Ainsi le Komeito se sécularise en supprimant la terminologie bouddhique de ses statuts et élabore des propositions plus concrètes comme {{Citation|protéger les droits de l'Homme fondamentaux mais également chercher à acquérir et protéger les droits sociaux fondamentaux}} et {{Citation|soutenir la Constitution japonaise}} contre la volonté d’une opposition qui vise à réarmer le [[Japon]] ; il s'engage un peu plus dans des alliances politiques et commence à se comporter davantage en parti politique qu'en parti religieux. Cette même année {{date|1970}}, la Sōka Gakkai abandonne l'idée du Grand Sanctuaire national, le ''kaidan'' (voir ''[[Kōsen-rufu|kosen rufu]]'') qui était un frein à son évolution.


== Activités éditoriales ==
Après avoir démontré ses capacités, avec les initiatives du président Ikeda pour le rétablissement des relations diplomatiques entre le Japon et la Chine en 1972 et la volonté de mettre en actes ses idées, le Komeito évolue : ses députés se retrouvent dans le parti de la Nouvelle Frontière ce qui lui permet d'occuper 4 postes ministériels dans un bref gouvernement d'opposition (11 mois) tout en gardant une structure de base la Ligue Komeï puis il renaît dans le [[Kōmeitō|Nouveau Kômeitô]].
La Sôka gakkai édite un journal depuis 1951, le [[Seikyō shinbun|Seikyô Shimbun]]. En 1997, il revendiquait un tirage de {{nobr|5,5 millions}}<ref>{{lien web |langue=ja |titre=聖教新聞とは - コトバンク |url=https://kotobank.jp/word/%E8%81%96%E6%95%99%E6%96%B0%E8%81%9E-85683#E4.B8.96.E7.95.8C.E5.A4.A7.E7.99.BE.E7.A7.91.E4.BA.8B.E5.85.B8.20.E7.AC.AC.EF.BC.92.E7.89.88 |site=コトバンク |consulté le=09-03-2022}}.</ref>, mais ce chiffre est contesté. Contrairement aux autres grands quotidiens japonais, le journal n'est ni membre du {{lien|Japan Newspaper Publishers and Editors Association}}<ref>{{lien web |titre=Member News Organizations|Pressnet<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://pressnet.or.jp/english/member/ |site=pressnet.or.jp |consulté le=09-03-2022}}.</ref> ni du {{lien|lang=ja|trad=日本ABC協会|Japan Audit Bureau of Circulations}}<ref>{{lien web |langue=ja |titre=会員社 / 日本ABC協会 |url=https://www.jabc.or.jp/memberlist.html |site=jabc.or.jp |consulté le=09-03-2022}}.</ref> qui compilent officiellement chaque année les nombres de tirages.


== Schisme avec la Nichiren Shoshu en 1991 ==
Dans sa recherche de "concret" le positionnement politique du Komeito passe d'un « réformisme radical » (''Komei'' signifie propre) à celui de « réformiste ». Le parti a appartenu ces vingt dernières années à des coalitions de droite conservatrice et nationaliste. Le choix des candidats se fait surtout sur des valeurs éthiques<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daniel Metraux|titre=Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Soka Gakkaï au Japon|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=|passage=Le Komeito et la politique japonaise. p. 170. Citant la Soka Gakkaï: les valeurs que nous privilégions: le caractère sacré de la vie et la dignité de la personne humaine; la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, comme la liberté de culte et de conscience; l'amélioration des conditions de vie des citoyens ordinaires; la volonté de créer un Japon qui sera un membre actif et respecté de la communauté internationale et qui travaillera à la promotion de la paix...|isbn=978-2-7475-6710-7|isbn2=2-7475-6710-9}}.</ref> qui ne sont pas a priori classables sur l'échiquier politique. Le Komeito garde encore et toujours dans son programme son opposition à la révision de la Constitution en vue de l'établissement du droit d'autodéfense collective, c'est-à-dire au rétablissement d'une armée japonaise.
{{Passage non neutre|Depuis sa création en {{date|1930}}, la Soka Gakkaï a soutenu la [[Nichiren shōshū|Nichiren Shoshu]], Tsunesaburo Makiguchi et Joseï Toda ayant entretenu de bonnes relations avec cette école grâce à leurs amitiés avec les moines dont Nichijun, grand patriarche. Mais à la suite d'un conflit concernant le financement d'un temple, et du fait des scandales qui teintent la réputation de la Soka Gakkai, la Nichiren Shoshu rompt les liens avec la Soka Gakkaï, le {{date|28 novembre 1991}}, et annonce l'excommunication de ses membres. la Nichiren Shoshu reproche à Daisaku Ikeda sa trahison des enseignements de Makiguchi et de Toda, et sa prise de liberté dans l'interprétation du ''kōsen-rufu'' (considérée comme une déviation<ref name=":7">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Arianna Regalado|titre=From Tokyo to Boston, Brazil, Britain, and Beyond : How Japanese Religious Movement Soka GakkaiInternational Adapted to a 21st-Century World|lieu=Wellesley, Massachusetts (Etats-Unis)|éditeur=Wellesley College Digital Scholarship and Archive|année=|pages totales=152|passage=75 « L'une des raisons de la rupture était la déviation du président Ikeda selon la prêtrise de la Nichiren Shoshu. Par exemple, la Soka Gakkai, sous le président Ikeda, a négligé d'enregistrer tous ses membres dans les temples locaux. Selon la Nichiren Shoshu, ce faux-pas signifiait que Soka Gakkaï manquait de respect aux moines de la Nichiren Shoshu en ne tenant pas compte de l'autorité qu'ils croyaient mériter. » (“One of the reasons for the rift was President Ikeda deviation from the Nichiren Shoshu priesthood. For instance, Soka Gakkai under President Ikeda neglected to register all Soka Gakkai members at their local temples. According to the Nichiren Shoshu priesthood, this misstep meant that Soka Gakkai was disrespecting the Nichiren Shoshu priests by not holding them to the authority they believed they deserved.”) p. 79 « En 2000, Brasil Soka Gakkai International (BSGI) comptait environ 150 000 membres dont seulement 20% étaient d'origine japonaise. »|isbn=|lire en ligne=https://repository.wellesley.edu/thesiscollection/562}}.</ref>).


Le jour de l'excommunication sera fêté par la Soka Gakkai comme “Le jour de l'Indépendance spirituelle”<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Strand, Clark.|titre=Réveiller le Bouddha|sous-titre=comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion|lieu=Santa Monica|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2015|pages totales=165|passage=119|isbn=978-2-343-06891-6|isbn2=2-343-06891-7|oclc=944013119|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/944013119|consulté le=03 janvier 2020}}.</ref>. Elle réforme alors deux des "Trois Grandes Lois ésotériques" de la Nichiren Shoshu, et l'expression "Trois Lois sacrées et révélées"<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren|auteur2=Consistoire mondial Soka du bouddhisme de Nichiren|titre=Constitution du culte|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique/constitution-du-culte|site=soka-bouddhisme.fr }}.</ref> apparaît dans la constitution du Culte (voir [[Kōsen-rufu|Kosen-Rufu]]). L'organisation modifie trois fois le ''gongyo'' (soit sur la partie du ''Sūtra du Lotus'' lue ou récitée soit sur le contenu des prières silencieuses)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Forest Stone|titre=Schism, Semiosis and the Soka Gakkai|lieu=West Washington University|éditeur=WWU|année=2014|passage=109/159 Chapitre 8 : Gongyo Analyse différentielle entre la liturgie de la Nichiren Shoshu et celle de la Soka Gakkai|isbn=|lire en ligne=https://cedar.wwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1375&context=wwuet#page109}}.</ref>, propose de changer de [[gohonzon]]<ref>{{chapitre |langue=en|auteur1=Forrest Stone|passage=88|titre ouvrage = Schism, semiosis and the Soka Gakkai | pages totales = 159|sous-titre ouvrage =Soka Gakkai Nichikan Gohonzon, Semiosis and Signification of the Gohonzon | titre chapitre=Chapter 7: Ritual Implements in Soka Gakkai Nichiren Buddhism |lire en ligne =https://cedar.wwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1375&context=wwuet#page88 |année=2014|éditeur=WWU Graduate School Collection|lieu=Washington|consulté le=19 janvier 2021}} (with different numbered names for quick identification).</ref> (celui inscrit par le grand patriarche Nikken n'est plus délivré aux membres excommuniés), et demande à certains de ses propres membres laïques, c'est-à-dire non religieux professionnels, de mener les cérémonies religieuses en tant que ministres du culte. Elle publiera une nouvelle traduction des ''Écrits de Nichiren'' (le ''Gosho Zenshu'' originel) en 2011.}}
Les élections de {{date|juillet 2007}} à la Chambre des Conseillers, divisent la Diète, avec d’un côté la coalition au pouvoir de droite conservatrice - le [[Parti libéral-démocrate (Japon)|Parti libéral-démocrate]] allié au Nouveau Komeito - qui contrôle plus des deux-tiers des sièges à la Chambre des Représentants, et de l’autre l’opposition qui détient la majorité à la Chambre des Conseillers<ref>[http://www.fr.emb-japan.go.jp/brief/08_jb801.html Ambassade du Japon en France].</ref>. En {{date|septembre 2009}}, la victoire du DPJ (''{{Langue|en|Democratic Party of Japan}}'') aux élections législatives entraîne un renversement historique de gouvernement en faveur de l'opposition qui obtient la majorité dans les deux Chambres. Le Nouveau [[Komeito]] perd alors un tiers des sièges qu'il détenait. Aux élections législatives de {{date|2012}}, il retrouve le pouvoir après la large victoire du Parti libéral-démocrate. En {{date|septembre 2014}}, pour marquer son cinquantième anniversaire, le parti décide de ne plus s'appeler « Nouveau », mais simplement Kōmeitō<ref>K. Ijekiri, [http://ajw.asahi.com/article/behind_news/politics/AJ201409260045 50-year-old New Komeito drops 'New' from its English name], ''The Asahi Shimbun'' 26 septembre 2014.</ref>.


== Croyance ==
La Sôka gakkai édite un journal depuis 1951, le [[Seikyō shinbun|Seikyô Shimbun]].
La Sōka Gakkai se fonde sur les enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282). Sensible “aux fléaux naturels et sociaux que subissait son pays''”''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Noriyoshi Tamaru|nom1=Machacek, David.|nom2=Wilson, Bryan.|titre=Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon|lieu=Paris/Budapest/Torino|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=301|passage=p 34 et 35|isbn=2-7475-6710-9|isbn2=978-2-7475-6710-7|oclc=156909911|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/156909911|consulté le=07 janvier 2020}}.</ref> Nichiren, après avoir étudié les enseignements ([[sutras]]) de [[Shakyamuni]] (Siddharta Gautama), déduira qu'ils étaient la conséquence de la disparition du bouddhisme véritable.
En 1997, il revendiquait un tirage de {{nobr|5,5 millions}}<ref>{{lien web |langue=ja |titre=聖教新聞とは - コトバンク |url=https://kotobank.jp/word/%E8%81%96%E6%95%99%E6%96%B0%E8%81%9E-85683#E4.B8.96.E7.95.8C.E5.A4.A7.E7.99.BE.E7.A7.91.E4.BA.8B.E5.85.B8.20.E7.AC.AC.EF.BC.92.E7.89.88 |site=コトバンク |consulté le=09-03-2022}}.</ref>, ce chiffre est cependant contesté<ref>{{lien web |langue=ja |titre=聖教新聞550万部は本当か / よくわかる創価学会<!-- Vérifiez ce titre --> |url=http://soka-news.jp/seikyo.html |site=soka-news.jp |consulté le=09-03-2022}}.</ref>. Contrairement aux autres grands quotidiens japonais, le journal n'est ni membre du {{lien|Japan Newspaper Publishers and Editors Association}}<ref>{{lien web |titre=Member News Organizations|Pressnet<!-- Vérifiez ce titre --> |url=https://pressnet.or.jp/english/member/ |site=pressnet.or.jp |consulté le=09-03-2022}}.</ref> ni du {{lien|lang=ja|trad=日本ABC協会|Japan Audit Bureau of Circulations}}<ref>{{lien web |langue=ja |titre=会員社 / 日本ABC協会 |url=https://www.jabc.or.jp/memberlist.html |site=jabc.or.jp |consulté le=09-03-2022}}.</ref> qui compilent officiellement chaque année les nombres de tirages.


ll concentre sa pratique sur l'enseignement de Shakyamuni du ''[[Sūtra du Lotus]]'' : tout être humain possède l'état de bouddha et peut l'activer en récitant ''Nam-myōhō-renge-kyō'' (le titre du Sūtra, ''daïmoku''). Pour Nichiren, ni Shakyamuni ni Tiantai n’ont transmis cette pratique bien qu'elle soit au cœur de ses enseignements du bouddhisme mahayana, parce qu'à chaque époque correspond un mode de transmission. Nichiren retranscrit ensuite son illumination dans un mandala, le [[Gohonzon de Nichiren]]. Ce mandala représente graphiquement "la cérémonie dans les airs", décrite par Shakyamuni, tenue au [[Pic des Vautours|Pic de l'Aigle]], le cœur du ''Sūtra du Lotus'', qui rassemble autour de ''Nam-Myōhō-Renge-Kyō'' (la « tour aux trésors »), des noms de personnages historiques, de figures mythiques, de bouddhas, bodhisattvas et de divinités bouddhiques<ref>{{chapitre |langue=en|auteur1=Forrest Stone|passage=80 |titre ouvrage= Schism, semiosis and the Soka Gakkai | pages totales = 159|sous-titre ouvrage =Soka Gakkai Nichikan Gohonzon, Semiosis and Signification of the Gohonzon |titre chapitre=Chapter 7: Ritual Implements in Soka Gakkai Nichiren Buddhism |lire en ligne =https://cedar.wwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1375&context=wwuet#page88 |année=2014|éditeur=WWU Graduate School Collection|lieu=Washington|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>. L’ensemble de ces archétypes permet aux fidèles (ou pratiquants) de méditer sur eux-mêmes, sur la présence constante des dix états de vie en chacune et chacun ; ainsi l’observation de son esprit, de son cœur, conduit à révéler la bouddhéité inhérente à sa vie.
=== Schisme avec la Nichiren Shoshu en 1991 ===
Depuis sa création en {{date|1930}} la Soka Gakkaï a soutenu la Nichiren Shoshu, Tsunesaburo Makiguchi et Joseï Toda ayant entretenu de bonnes relations avec cette école grâce à leurs amitiés avec les moines dont Nichijun, grand patriarche. Certes elle peut lui reprocher son acceptation de l'amulette shinto en {{date|1943}}, son incapacité à soutenir ''kosen rufu'' et sa volonté d'imposer son point de vue sur la philosophie de Nichiren mais elle continue à la financer avec ses dons, les cérémonies religieuses, le pèlerinage au [[Taiseki-ji|Taïseki-ji]] (Temple principal) ou la création de nouveaux temples, au total plus d’une centaine en {{date|1990}}. La Nichiren Shoshu a grandement profité de la situation. Ce sont les dons de la Soka Gakkaï et de ses pratiquant(e)s du monde entier qui ont payé en grande partie le ''Shohon-do'' (ou Sho-hondo, le Palais de la vie) où, en 1972, est enchâssé le ''Daï-Gohonzon'', "le véritable objet de culte dédié à toute l'humanité", tel qu'il était défini et partagé à ce moment-là. Près de vingt ans plus tard, craignant de disparaître dans l'énergie de la Soka Gakkaï<ref name=":5" /> le « Grand Patriarche », administrateur contesté<ref>Aucun document ne permet de vérifier le bien-fondé de sa succession à Nittatsu Shōnin, le Grand Patriarche précédent.</ref> du Temple principal, Nikken Abe demande aux membres de renier leur appartenance et de devenir "paroissiens" (''danto'') pour accéder au lieu de pèlerinage du [[Taiseki-ji|Taïseki-ji]], le temple principal<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Levi McLaughlin|titre=Soka Gakkai's Human Revolution : The Rise of a Mimetic Nation in Modern Japan|lieu=Hawai'i|éditeur=University of Hawai‘i Press|date=31 décembre 2018|passage=p23|isbn=|lire en ligne=https://kahualike.manoa.hawaii.edu/uhpbr/20}}.</ref>, puis le {{date|28 novembre 1991}}, au nom de la Nichiren Shoshu, il rompt les liens avec la Soka Gakkaï, allant jusqu'à {{Citation|[[Excommunication|excommunier]]}} tous ses membres<ref name="Cornu" />. Il reproche à Daisaku Ikeda sa trahison des engagements de Makiguchi et de Toda et sa prise de liberté dans l'interprétation du ''kōsen-rufu'' (considérée comme une déviation<ref name=":7">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Arianna Regalado|titre=From Tokyo to Boston, Brazil, Britain, and Beyond : How Japanese Religious Movement Soka GakkaiInternational Adapted to a 21st-Century World|lieu=Wellesley, Massachusetts (Etats-Unis)|éditeur=Wellesley College Digital Scholarship and Archive|année=|pages totales=152|passage=75 « L'une des raisons de la rupture était la déviation du président Ikeda selon la prêtrise de la Nichiren Shoshu. Par exemple, la Soka Gakkai, sous le président Ikeda, a négligé d'enregistrer tous ses membres dans les temples locaux. Selon la Nichiren Shoshu, ce faux-pas signifiait que Soka Gakkaï manquait de respect aux moines de la Nichiren Shoshu en ne tenant pas compte de l'autorité qu'ils croyaient mériter. » (“One of the reasons for the rift was President Ikeda deviation from the Nichiren Shoshu priesthood. For instance, Soka Gakkai under President Ikeda neglected to register all Soka Gakkai members at their local temples. According to the Nichiren Shoshu priesthood, this misstep meant that Soka Gakkai was disrespecting the Nichiren Shoshu priests by not holding them to the authority they believed they deserved.”) p. 79 « En 2000, Brasil Soka Gakkai International (BSGI) comptait environ 150 000 membres dont seulement 20% étaient d'origine japonaise. »|isbn=|lire en ligne=https://repository.wellesley.edu/thesiscollection/562}}.</ref>). L'attachement au président Ikeda et à son interprétation moderne de la philosophie de Nichiren sera la plus forte. Des analystes diront que la Soka Gakkaï a su négocier la rupture. La Nichiren Shōshū perd quasiment tous les membres de la Soka Gakkai internationale (SGI). Le grand patriarche fait raser le Sho-Hondo (Shohon-Do) en {{date|1998}}.


Le principe de base du bouddhisme de Nichiren est simple : réciter ce mantra permet de développer sa bouddhéité. Nichiren a développé plusieurs concepts pour soutenir son enseignement qu'il tenait de sa formation dans l'école Tendaï, de l'étude du ''Sūtra du Lotus'' et d’autres enseignements qu'il transmettra dans les lettres écrites<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=[[Nichiren]]|langue originale=jp|traduction=[[Soka Gakkai]]|titre=Les Écrits de Nichiren|url=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/toc/|site=nichirenlibrary.org|consulté le=09 avril 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=le Gosho|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/textes-fondateurs/le-gosho|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref> à ses disciples, les "traités{{Note|texte=L’appellation "Traité" a disparu dans la version 2018 des ''Écrits de Nichiren''}}" clarifiant son enseignement en citant ses sources, parfois pour admonester les autorités (''Rissho Ankokuron''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=[[Nichiren]]|langue originale=jp|traduction=[[Soka Gakkai]]|titre=Sur l’établissement de la Loi correcte pour la paix dans le pays|url=http://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/2|site=nichirenlibrary.org|consulté le=09 avril 2020}}.</ref>) parfois, à la fin de sa vie, oralement (dans le ''Recueil des Eneignements oraux, Ongi Kuden''<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Nichiren retranscrit par Nikkō |traducteur=Burton Watson |titre=The record of Orally Transmitted Teachings |url=https://www.nichirenlibrary.org/en/ott/toc/ |site=nichirenlibrary.org |consulté le=30 juin 2021}}.</ref> retranscrits par {{lien|langue=en|Nikkō Shōnin}}, le disciple à l'origine de la lignée de la Nichiren Shōshū.
Clark Strand<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Strand, Clark.|titre=Réveiller le Bouddha|sous-titre=comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion|lieu=Santa Monica|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|Editions L'Harmattan]]|année=2015|isbn=978-2-343-06891-6|isbn2=2-343-06891-7|pages totales=165|passage=121 « Dans le modèle de la réunion de discussion tel qu'il avait été formulé par Tsunesaburō Makiguchi, il y avait déjà un agenda post-tribal à l’œuvre. Qu'il en ait eu l'intention ou non, le format associant discussion et culte ne pouvait conduire nulle part ailleurs. »|oclc=944013119|url=https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=47939|consulté le=25 janvier 2021}}.</ref> voit dans cette séparation une suite logique<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Clark Strand|titre=Réveiller le Bouddha|lieu=Oxford|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2015|isbn=978-2-343-06891-6|isbn2=2-343-06891-7|passage=123 « Il n'est pas réaliste de s'attendre à ce qu'une institution religieuse conservatrice comme la Nichiren Shoshu soit capable de suivre le rythme d'un mouvement autonome laïc parfaitement désireux de sacrifier des attitudes culturelles et des coutumes japonaises afin de diffuser le bouddhisme dans le monde entier. »}}.</ref> de ce qui s'était mis en marche dès 1930 à la création du mouvement avec les premières réunions de discussion de Makiguchi. Le jour de l'excommunication ({{date|28|11|1991}}) est perçu au Japon comme “Le jour de l'Indépendance spirituelle”<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Strand, Clark.|titre=Réveiller le Bouddha|sous-titre=comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion|lieu=Santa Monica|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2015|pages totales=165|passage=119|isbn=978-2-343-06891-6|isbn2=2-343-06891-7|oclc=944013119|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/944013119|consulté le=03 janvier 2020}}.</ref>, indépendance qui permet à l'organisation de continuer à {{Citation|réinterpréter des principes bouddhiques aussi centraux du bouddhisme de Nichiren "comme les boddhisattvas sortis de la terre" et "le bouddha en tant qu'être humain ordinaire"|auteur=Clark Strand}}. Deux des "Trois Grandes Lois ésotériques" de la Nichiren Shoshu sont officiellement révisées et l'expression "Trois Lois sacrées et révélées"<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren|auteur2=Consistoire mondial Soka du bouddhisme de Nichiren|titre=Constitution du culte|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique/constitution-du-culte|site=https://www.soka-bouddhisme.fr }}.</ref> apparaît dans la constitution du Culte (voir [[Kōsen-rufu|Kosen-Rufu]]). L'organisation modifie trois fois le ''gongyo'' (soit sur la partie du ''Sūtra du Lotus'' lue ou récitée soit sur le contenu des prières silencieuses)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Forest Stone|titre=Schism, Semiosis and the Soka Gakkai|lieu=West Washington University|éditeur=WWU|année=2014|passage=109/159 Chapitre 8 : Gongyo Analyse différentielle entre la liturgie de la Nichiren Shoshu et celle de la Soka Gakkai|isbn=|lire en ligne=https://cedar.wwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1375&context=wwuet#page109}}.</ref>, propose de changer de [[gohonzon]]<ref>{{chapitre |langue=en|auteur1=Forrest Stone|passage=88|titre ouvrage = Schism, semiosis and the Soka Gakkai | pages totales = 159|sous-titre ouvrage =Soka Gakkai Nichikan Gohonzon, Semiosis and Signification of the Gohonzon | titre chapitre=Chapter 7: Ritual Implements in Soka Gakkai Nichiren Buddhism |lire en ligne =https://cedar.wwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1375&context=wwuet#page88 |année=2014|éditeur=WWU Graduate School Collection|lieu=Washington|consulté le=19 janvier 2021}} (with different numbered names for quick identification).</ref> (celui inscrit par le grand patriarche Nikken n'est plus délivré aux membres excommuniés), et demande à certains de ses propres membres laïques, c'est-à-dire non religieux professionnels, de mener les cérémonies religieuses en tant que ministres du culte. Une nouvelle version avec une nouvelle traduction des ''Écrits de Nichiren'' (le ''Gosho Zenshu'' originel) est publiée en 2011. Cette indépendance permet à Ikeda qui se définit comme disciple de Toda et de Makiguchi, de continuer à développer “cette sorte de bouddhisme humaniste pleinement développé, capable de transcender les barrières de races, religions ou croyances”<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=Strand, Clark.|titre=Réveiller le Bouddha|sous-titre=comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion|lieu=Santa Monica|éditeur=[[Éditions L'Harmattan]]|année=2015|pages totales=165|passage=123|isbn=978-2-343-06891-6|isbn2=2-343-06891-7|oclc=944013119|url=https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=47939|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/944013119|consulté le=03 janvier 2020}}.</ref>{{,}}<ref>http://liseuse.harmattan.fr/978-2-343-06891-6.</ref>.

== Croyance ==
La Sōka Gakkai (et ses membres) fondent leur action et leur pratique religieuse sur les enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282), moine bouddhiste de l'école [[Tendai]], fondée au Japon par [[Saichō]], connu aussi sous son nom posthume de Dengyō Daishi. Sensible “aux fléaux naturels et sociaux que subissait son pays''”''<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Noriyoshi Tamaru|nom1=Machacek, David.|nom2=Wilson, Bryan.|titre=Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon|lieu=Paris/Budapest/Torino|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=301|passage=p 34 et 35|isbn=2-7475-6710-9|isbn2=978-2-7475-6710-7|oclc=156909911|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/156909911|consulté le=07 janvier 2020}}.</ref> Nichiren après avoir étudié les enseignements ([[sutras]]) de [[Shakyamuni]] (Siddharta Gautama) déduira qu'ils étaient la conséquence de la disparition d'un bouddhisme orthodoxe adapté à l’époque de la Fin de la Loi, il déduira également que l'essentiel de l'enseignement de Shakyamuni se trouve dans le ''[[Sūtra du Lotus]]'' : tout être humain possède l'état de bouddha et peut l'activer en récitant ''Nam-myōhō-renge-kyō'' (le titre du Sūtra, ''daïmoku''), pratique et croyance sont donc intimement liées. L'état de bouddha étant défini comme « un état de plénitude et de parfaite liberté intérieure, dans lequel on savoure un sentiment d'unité avec la force vitale universelle »<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=Les dix états de vie|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/137-les-dix-etats-de-vie|site=soka-bouddhisme.fr}}.</ref>. Pour Nichiren, ni Shakyamuni ni Tiantai n’ont transmis cette pratique bien qu'elle soit au cœur de des enseignements du bouddhisme mahayana parce qu'à chaque époque correspond un mode de transmission. Des obstacles qu’il affronte (persécutions de Tatsunokuchi et d'Atsuhara, condamnations à l’exil, etc.), Nichiren déduit que le temps est venu de retranscrire son illumination dans un mandala, le [[Gohonzon de Nichiren]]. Ce mandala représente graphiquement "la cérémonie dans les airs", décrite par Shakyamuni, tenue au [[Pic des Vautours|Pic de l'Aigle]], le cœur du ''Sūtra du Lotus'', qui rassemble autour de ''Nam-Myōhō-Renge-Kyō'' (la « tour aux trésors »), des noms de personnages historiques, de figures mythiques, de bouddhas, bodhisattvas et de divinités bouddhiques<ref>{{chapitre |langue=en|auteur1=Forrest Stone|passage=80 |titre ouvrage= Schism, semiosis and the Soka Gakkai | pages totales = 159|sous-titre ouvrage =Soka Gakkai Nichikan Gohonzon, Semiosis and Signification of the Gohonzon |titre chapitre=Chapter 7: Ritual Implements in Soka Gakkai Nichiren Buddhism |lire en ligne =https://cedar.wwu.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1375&context=wwuet#page88 |année=2014|éditeur=WWU Graduate School Collection|lieu=Washington|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref>. L’ensemble de ces archétypes permet aux fidèles (ou pratiquants) de méditer sur eux-mêmes, sur la présence constante des dix états de vie en chacune et chacun ; ainsi l’observation de son esprit, de son cœur, conduit à révéler la bouddhéité inhérente à sa vie.


Tous ces écrits seront rassemblés par Joseï Toda dans le ''Gosho Zenshu, Œuvres complètes des écrits de Nichiren'' en {{date|avril 1952}}. La lecture de ces écrits et de leurs commentaires par son disciple forment l’étude, soit l'un des trois principes de base (foi, pratique, étude) du bouddhisme Nichiren.
Le principe de base du bouddhisme de Nichiren est simple : réciter ce mantra permet de développer sa bouddhéité. Nichiren a développé plusieurs concepts pour soutenir son enseignement qu'il tenait de sa formation dans l'école Tendaï, de l'étude du ''Sūtra du Lotus'' et d’autres enseignements qu'il transmettra dans les lettres écrites<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=[[Nichiren]]|langue originale=jp|traduction=[[Soka Gakkai]]|titre=Les Écrits de Nichiren|url=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/toc/|site=nichirenlibrary.org|consulté le=09 avril 2020}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=le Gosho|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/textes-fondateurs/le-gosho|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=16 janvier 2021}}.</ref> à ses disciples, les "traités{{Note|texte=L’appellation "Traité" a disparu dans la version 2018 des ''Écrits de Nichiren''}}" clarifiant son enseignement en citant ses sources, parfois pour admonester les autorités (''Rissho Ankokuron''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=[[Nichiren]]|langue originale=jp|traduction=[[Soka Gakkai]]|titre=Sur l’établissement de la Loi correcte pour la paix dans le pays|url=http://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/2|site=http://www.nichirenlibrary.org/fr|consulté le=09 avril 2020}}.</ref>) parfois, à la fin de sa vie, oralement (dans le ''Recueil des Eneignements oraux, Ongi Kuden''<ref>{{lien web |langue=en |auteur1=Nichiren retranscrit par Nikkō |traducteur=Burton Watson |titre=The record of Orally Transmitted Teachings |url=https://www.nichirenlibrary.org/en/ott/toc/ |site=nichirenlibrary.org |consulté le=30 juin 2021}}.</ref> retranscrits par {{lien|langue=en|Nikkō Shōnin}}, le disciple à l'origine de la lignée de la Nichiren Shōshū). Tous ces écits seront rassemblés par Joseï Toda, le {{2e}} président fondateur du mouvement, dans le ''Gosho Zenshu, Œuvres complètes des écrits de Nichiren'' en {{date|avril 1952}}. La lecture de ces écrits et de leurs commentaires par son disciple et successeur, fondateur et président de la SGI, constitue l’étude qui est un des trois principes de base (foi, pratique, étude) de ce bouddhisme pour les pratiquants afin de nourrir leur pratique et leur vie quotidienne, d’entretenir leur foi et de la développer<ref>{{lien web |langue=fr |auteur1=Mouvement bouddhiste Soka |titre=Un bouddhisme “vivant” |url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/histoire/l-emergence-de-la-soka-gakkai/un-bouddhisme-vivant |site=soka-bouddhisme.fr |consulté le=30 juin 2021}}.</ref>.


Principaux concepts :
Exemples des principaux concepts (ce sont les plus utilisés ou les plus connus, il n'y a pas d'ordre de grandeur ou d’échelle de valeur) :
*“Foi, pratique, étude”. À la croyance et à la pratique Nichiren a ajouté l'étude. Un triptyque qui doit permettre au pratiquant de se soutenir dans son chemin vers la boddhéité. La croyance ne va pas de soi, elle se prouve par les effets de la pratique, soutenue par l'étude des textes.
*“Foi, pratique, étude”. Un triptyque qui doit permettre au pratiquant de se soutenir dans son chemin vers la bouddhéité. La croyance se prouve par les effets de la pratique, soutenue par l'étude des textes.
*“La foi équivaut à la vie quotidienne”. Le bouddhisme de Nichiren trouve sa pleine expression au coeur des préoccupations et défis du quotidien<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La foi équivaut à la vie quotidienne|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/163-la-foi-equivaut-a-la-vie-quotidienne|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=11 juin 2021}}.</ref>.
*“La foi équivaut à la vie quotidienne”, soit la préoccupation des défis du quotidien<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La foi équivaut à la vie quotidienne|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/163-la-foi-equivaut-a-la-vie-quotidienne|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=11 juin 2021}}.</ref>.
*“Ichinen Sanzen''”'', « trois mille mondes en un instant de vie » définis par : les ''“''Dix mondes (ou états de vie)” et leur inclusion mutuelle, combinant les ''“''Dix facteurs (ou modalités de vie)”, dans les “Trois niveaux d’existence (ou domaines de l’existence) (10x10x10x3), est le principe énoncé par le grand maître Tiantai (Tendaï Chih-I<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Forest C. Stone|titre=Schism, Semiosis and the Soka Gakkai|lieu=Washington|éditeur=Western Washington University|année=1994|pages totales=151|passage=37 : “Perhaps the most complex and original idea presented by Chih-I, the doctrine of Three Thousand Realms in a Single Thought-Moment (jp :ichinen-sanzen) is the culmination of Chih-I's thought and work, and is also a fundamental concept in Soka Gakkai Nichiren Buddhism today. This concept was originally presented in his Great Concentration and Insight and founded on the basis of the Expedient Means chapter of the Lotus Sutra. It combines the Ten Worlds, the Ten Factors and the Three Realms of Existence into an overarching theory of enlightened potential as it exists in all beings.”|isbn=|lire en ligne=https://cedar.wwu.edu/wwuet}}.</ref> ou [[Zhiyi]]) dans Grande concentration et intuition (''Maka Shikan'') et que Nichiren concrétise avec le ''Gohonzon'', concrétisation de ''Nam-Myoho-Renge-Kyo'', essence du ''Sūtra du Lotus''.
*“Ichinen Sanzen''”'', « trois mille mondes en un instant de vie » définis par : les ''“''Dix mondes (ou états de vie)” et leur inclusion mutuelle, combinant les ''“''Dix facteurs (ou modalités de vie)”, dans les “Trois niveaux d’existence (ou domaines de l’existence) (10x10x10x3), est le principe énoncé par le grand maître Tiantai (Tendaï Chih-I<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Forest C. Stone|titre=Schism, Semiosis and the Soka Gakkai|lieu=Washington|éditeur=Western Washington University|année=1994|pages totales=151|passage=37 : “Perhaps the most complex and original idea presented by Chih-I, the doctrine of Three Thousand Realms in a Single Thought-Moment (jp :ichinen-sanzen) is the culmination of Chih-I's thought and work, and is also a fundamental concept in Soka Gakkai Nichiren Buddhism today. This concept was originally presented in his Great Concentration and Insight and founded on the basis of the Expedient Means chapter of the Lotus Sutra. It combines the Ten Worlds, the Ten Factors and the Three Realms of Existence into an overarching theory of enlightened potential as it exists in all beings.”|isbn=|lire en ligne=https://cedar.wwu.edu/wwuet}}.</ref> ou [[Zhiyi]]) dans Grande concentration et intuition (''Maka Shikan'') et que Nichiren concrétise avec le ''Gohonzon'', concrétisation de ''Nam-Myoho-Renge-Kyo'', essence du ''Sūtra du Lotus''.
*“Les désirs mènent à l'illumination”. Apprendre ainsi à « changer les turbulences négatives de la vie en vagues qui nous poussent vers la bonté. »<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=Les désirs mènent à l’illumination|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/156-les-desirs-menent-a-lillumination|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=11 juin 2021}}.</ref>.
*“Les désirs mènent à l'illumination”. Apprendre ainsi à « changer les turbulences négatives de la vie en vagues qui nous poussent vers la bonté. »<ref>{{lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=Les désirs mènent à l’illumination|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/philosophie/156-les-desirs-menent-a-lillumination|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=11 juin 2021}}.</ref>.
*La “non-dualité du corps et de l'esprit” et la [[Nichiren#Principes Tendai|“non-dualité des êtres et de leur environnement”]] : [[Non-dualité|non-dualités]] ou unité.
*La “non-dualité du corps et de l'esprit” et la [[Nichiren#Principes Tendai|“non-dualité des êtres et de leur environnement”]] : [[Non-dualité|non-dualités]] ou unité.
*“L’unité du maître et du disciple”<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Urbain, Olivier|titre=Daisaku Ikeda's philosophy of peace|sous-titre=Humanrevolution, dialogue and global civilization|lieu=Badford|éditeur=Bradford University|année=|pages totales=197|passage=128 à 130 paragraphe "Pork soup and open palanquin" : «Premièrement, la soupe de porc montre la prévenance du maître (mentor) pour ses disciples, et deuxièmement, le palanquin ouvert montre la considération des disciples pour leur mentor. La relation entre «mentor et disciple» est l'une des principales caractéristiques du bouddhisme en général, et la connexion entre Makiguchi, Toda et Ikeda revêt une importance particulière dans la Soka Gakkai.Troisièmement, outre les aspects religieux et organisationnels, la soupe de porc et le palanquin ouvert peuvent également être interprétés comme des symboles d'une véritable compassion humaine, des soins chaleureux traduits en actions concrètes que les gens doivent ressentir les uns pour les autres si l'humanité veut évoluer vers un monde de plus grande existence collective pacifique. »|isbn=|lire en ligne=http://hdl.handle.net/10454/3354}}.</ref>, un des principes fondateurs de la Soka Gakkaï et de la SGI qui relient les membres du monde entier à l'actuel président Daisaku Ikeda et à Nichiren Daishonin<ref>Disciples de Nichiren : {{lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=Les pratiquants de la SGI|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/activites-bouddhiques/reunions-de-discussion/983-les-pratiquants-de-la-sgi-fideles-et-devoues-disciples-de-nichiren|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=11 juin 2021}}.</ref>.
*“L’unité du maître et du disciple”<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Urbain, Olivier|titre=Daisaku Ikeda's philosophy of peace|sous-titre=Humanrevolution, dialogue and global civilization|lieu=Badford|éditeur=Bradford University|année=|pages totales=197|passage=128 à 130 paragraphe "Pork soup and open palanquin" : «Premièrement, la soupe de porc montre la prévenance du maître (mentor) pour ses disciples, et deuxièmement, le palanquin ouvert montre la considération des disciples pour leur mentor. La relation entre «mentor et disciple» est l'une des principales caractéristiques du bouddhisme en général, et la connexion entre Makiguchi, Toda et Ikeda revêt une importance particulière dans la Soka Gakkai.Troisièmement, outre les aspects religieux et organisationnels, la soupe de porc et le palanquin ouvert peuvent également être interprétés comme des symboles d'une véritable compassion humaine, des soins chaleureux traduits en actions concrètes que les gens doivent ressentir les uns pour les autres si l'humanité veut évoluer vers un monde de plus grande existence collective pacifique. »|isbn=|lire en ligne=http://hdl.handle.net/10454/3354}}.</ref>, un des principes fondateurs de la Soka Gakkaï, qui relient les membres du monde entier au président de l'organisation.
*“Le grand vœu” de Nichiren et ''[[Kōsen-rufu|Kosen Rufu]]''.


== Pratique religieuse ==
== Pratique religieuse ==
La pratique essentielle est la récitation du mantra ''Nam-myōhō-renge-kyō'' (dont l'une des traductions simplifiées est : ''Nam'' ou ''namu'', en sanskrit = Dévouement, Hommage, Respect. ''Myōhō'' = Loi mystique, sagesse. ''Renge'' = Lotus. ''Kyō'' = Enseignement, Voix). Il n'y a pas de durée déterminée, c'est au pratiquant de décider. Ce mantra est aussi nommé ''[[Daimoku]]'', titre du ''[[Sūtra du Lotus]]''.
La pratique essentielle est la récitation du mantra ''[[Namu myōhō renge kyō|Nam-myōhō-renge-kyō]]'' (dont l'une des traductions simplifiées est : ''Nam'' ou ''namu'', en sanskrit = Dévouement, Hommage, Respect. ''Myōhō'' = Loi mystique, sagesse. ''Renge'' = Lotus. ''Kyō'' = Enseignement, Voix). Il n'y a pas de durée déterminée, c'est au pratiquant de décider. Ce mantra est aussi nommé ''[[Daimoku]]'', titre du ''[[Sūtra du Lotus]]''.


La pratique complémentaire consiste en la lecture ou la récitation bi-quotidienne d'une partie des chapitres {{II}} (en prose) et {{XVI}} (en vers) du ''Sūtra du Lotus'' : le ''Gongyo''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=Gongyo, la pratique assidue|url=http://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/pratique/gongyo-la-pratique-assidue|site=http://www.soka-bouddhisme.fr|consulté le=2021-06-30}}</ref>. Après avoir modifié le livret du texte de pratique (''kyobon'') avec l'aval de la Nichiren Shoshu, la Soka Gakkaï va diminuer la part récitée de ces chapitres en 2010 en se référant aux écrits de Nichiren<ref name=":6">{{Article |langue=fr |auteur1=Cap sur la Paix + Robert Rescoussié Membre du consistoire Soka |titre=Vers le changement des prières silencieuses |périodique=Cap sur la Paix |date=11 au 24 janvier 2016 |numéro= 1066 |lire en ligne= https://www.advence.fr/acep/Numeros/1066/cap1066_BD.pdf |pages=Au coeur du mouvement p4 |extrait= Évolution des prières silencieuses dans un contexte historique "Il s'avère nécessaire de souligner que Nichiren Daishonin n'a établi aucune forme de rituel, sinon la seule récitation de ''Daïmoku''." Cap: "La mention du ''Dai-Gohonzon'' est remplacée par le ''Gohonzon'' de ''Nam Myoho Renge Kyo''." Réponse de Robert Rescoussié : {{cita|Les écrits de Nichiren ne comportent pas ce terme "Daï". Ce terme ne confère aucun caractère sacré au ''Gohonzon'' désigné. C'est un préfixe honorifique.}}}}.</ref> afin de s'accorder aux obligations modernes des laïques.<br>La version 2010 du texte de pratique dédiait ces prières aux “fonctions de la vie et de l'environnement” ''(''shoten zenjin'')'', au ''Gohonzon'' (le ''Gohonzon'' des Trois Grandes Lois ésotériques [ou cachées], Nichiren Daishonin, Nikkō Shonin et Nichimoku Shonin), à la réalisation de ''Kōsen-rufu'' (avec dédicace aux présidents fondateurs de la Soka Gakkaï) et la dernière à la révolution humaine, aux défunts et à la paix dans le monde.
La pratique complémentaire consiste en la lecture ou la récitation bi-quotidienne d'une partie des chapitres {{II}} (en prose) et {{XVI}} (en vers) du ''Sūtra du Lotus'' : le ''Gongyo''<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Mouvement bouddhiste Soka|titre=Gongyo, la pratique assidue|url=http://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/pratique/gongyo-la-pratique-assidue|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=2021-06-30}}.</ref>. Après avoir modifié le livret du texte de pratique (''kyobon'') avec l'aval de la Nichiren Shoshu, la Soka Gakkaï va diminuer la part récitée de ces chapitres en 2010 en se référant aux écrits de Nichiren<ref name=":6">{{Article |langue=fr |auteur1=Cap sur la Paix + Robert Rescoussié Membre du consistoire Soka |titre=Vers le changement des prières silencieuses |périodique=Cap sur la Paix |date=11 au 24 janvier 2016 |numéro= 1066 |lire en ligne= https://www.advence.fr/acep/Numeros/1066/cap1066_BD.pdf |pages=Au coeur du mouvement p4 |extrait= Évolution des prières silencieuses dans un contexte historique "Il s'avère nécessaire de souligner que Nichiren Daishonin n'a établi aucune forme de rituel, sinon la seule récitation de ''Daïmoku''." Cap: "La mention du ''Dai-Gohonzon'' est remplacée par le ''Gohonzon'' de ''Nam Myoho Renge Kyo''." Réponse de Robert Rescoussié : {{cita|Les écrits de Nichiren ne comportent pas ce terme "Daï". Ce terme ne confère aucun caractère sacré au ''Gohonzon'' désigné. C'est un préfixe honorifique.}}}}.</ref> afin de s'accorder aux obligations modernes des laïques. La version 2010 du texte de pratique dédiait ces prières aux “fonctions de la vie et de l'environnement” ''(''shoten zenjin'')'', au ''Gohonzon'' (le ''Gohonzon'' des Trois Grandes Lois ésotériques [ou cachées], Nichiren Daishonin, Nikkō Shonin et Nichimoku Shonin), à la réalisation de ''Kōsen-rufu'' (avec dédicace aux présidents fondateurs de la Soka Gakkaï) et la dernière à la révolution humaine, aux défunts et à la paix dans le monde.
<br>La version 2016 unifie le rituel du matin identique à celui du soir et modifie également le contenu des prières silencieuses. Trois ''Daimoku'' ouvrent la cérémonie de ''Gongyo'' ; après la lecture (ou la récitation) des deux extraits du ''Sûtra du Lotus'' en caractères kanji selon la traduction de [[Kumarajiva]], la première prière silencieuse est l'expression de « la reconnaissance envers le ''[[Gohonzon]]'', concrétisation de ''[[Namu myōhō renge kyō|Nam-myoho-renge-kyo]]'', Nichiren Daishonin et Nikkō Shonin » ; la deuxième est la reconnaissance envers « les trois présidents fondateurs » : Tsunesaburō Makiguchi, Josei Toda et Daisaku Ikeda ;
et la troisième « pour la réalisation du grand vœu de ''kosen rufu'' mondial et pour les défunts », réunissant les prières des pratiquants pour ''kosen rufu'' et pour la SGI, pour leur révolution humaine et leurs vœux personnels, ainsi que pour leurs parents et amis défunts ;
Ces prières silencieuses se terminent par cette formulation : « pour la paix dans le monde entier et le bonheur de tous les êtres vivants. »<br>« La disparition de la référence au ''Dai-Gohonzon'' avalise la séparation théologique d'avec la Nichiren Shoshu et d’autre part la forte diminution de l'utilisation du vocabulaire japonais contribue à se rapprocher des habitudes locales ».


La version 2016 unifie le rituel du matin identique à celui du soir et modifie également le contenu des prières silencieuses. Trois ''Daimoku'' ouvrent la cérémonie de ''Gongyo'' ; après la lecture (ou la récitation) des deux extraits du ''Sûtra du Lotus'' en caractères kanji selon la traduction de [[Kumarajiva]], la première prière silencieuse est l'expression de « la reconnaissance envers le ''[[Gohonzon]]'', concrétisation de ''[[Namu myōhō renge kyō|Nam-myoho-renge-kyo]]'', Nichiren Daishonin et Nikkō Shonin » ; la deuxième est la reconnaissance envers « les trois présidents fondateurs » (Makiguchi, Toda, Ikeda) ; et la troisième « pour la réalisation du grand vœu de ''kosen rufu'' mondial et pour les défunts », réunissant les prières des pratiquants pour ''kosen rufu'' et pour la SGI, pour leur révolution humaine et leurs vœux personnels, ainsi que pour leurs parents et amis défunts. Ces prières silencieuses se terminent par la formule : « pour la paix dans le monde entier et le bonheur de tous les êtres vivants. »
L'étude de cet enseignement du [[bouddhisme mahayana]] est basée sur la lecture et la compréhension des écrits de Nichiren<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Nichiren Traduction Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira. Introduction : [[Dennis Gira]]|titre=Les Écrits de Nichiren |sous-titre=Guide de lecture |url=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/toc/ |site=www.nichirenlibrary.org |consulté le=30 juin 2021}}.</ref>, le maître fondamental. Nichiren Daishonin explique le Sūtra du Lotus en 28 chapitres enseigné en Inde par Shakyamuni au cours des dernières années de sa vie ; dans ses écrits (lettres et traités) il utilise comme référence les commentaires de [[Zhiyi|Tiantai]] en Chine et de son école [[Tendai|Tendaï]] introduite au Japon par [[Saichō]] appelé aussi Dengyō. L’atteinte de la bouddhéité est rendue accessible aux gens du commun par la foi, la pratique et l’étude : {{Citation|Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres. Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi. Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase.}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Nichiren |traducteur=Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira |titre=Les Écrits de Nichiren |éditeur=Bibliothèque de Nichiren |année=2013 |pages totales=1300 |passage=390 |sous-titre=ÉCRIT 40, La réalité ultime de tous les phénomènes|isbn=978-4-88417-029-5 |lire en ligne=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/40#para-15|consulté le=30 juin 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Mouvement bouddhiste Soka |titre=Foi, pratique et étude |url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/activites-bouddhiques/quinzaine-d-etude/1329-foi-pratique-et-etude |site=soka-bouddhisme.fr}}.</ref>, (voir aussi la pratique de [[shakubuku]] et ''shōju''). L'étude des commentaires de [[Daisaku Ikeda|Daïsaku Ikeda]], le maître fondateur de la SGI (Soka Gakkaï internationale), ainsi que de ses discours et entretiens, est conseillée pour aider la compréhension et son appréhension dans le monde. L’étude dans le mouvement Soka permet ainsi au pratiquant de se développer en créant des valeurs sur le chemin de sa révolution humaine. {{cita|Lorsque nous pratiquons, nous sommes encouragés à nous donner des objectifs spécifiques… et si, lorsque nous commençons à pratiquer, ceux-ci, s'avèrent souvent très auto-centrés, cela constitue un pas initial important pour nous prouver l'efficacité de notre pratique. Une fois que nous avons ainsi reçu cette preuve, notre pratique s'oriente progressivement en dehors de nous et nous pratiquons pour obtenir le bonheur des autres ou encore pour surmonter nos faiblesses ou nos manques.}}<ref>Selon Richard Causton 1995(:248) dans ''Soka Gakkai'' cité par Karel Dobbelaere 2001 {{p.|55}} Editions Elledici.</ref>


L'étude de cet enseignement du [[bouddhisme mahayana]] est basée sur la lecture et la compréhension des écrits de Nichiren<ref>{{Lien web|langue=fr|auteur1=Nichiren Traduction Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira. Introduction : [[Dennis Gira]]|titre=Les Écrits de Nichiren |sous-titre=Guide de lecture |url=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/toc/ |site=nichirenlibrary.org |consulté le=30 juin 2021}}.</ref>, le maître fondamental. Nichiren Daishonin explique le Sūtra du Lotus en 28 chapitres enseigné en Inde par Shakyamuni au cours des dernières années de sa vie ; dans ses écrits (lettres et traités) il utilise comme référence les commentaires de [[Zhiyi|Tiantai]] en Chine et de son école [[Tendai|Tendaï]] introduite au Japon par [[Saichō]] appelé aussi Dengyō. L’atteinte de la bouddhéité est rendue accessible aux gens du commun par la foi, la pratique et l’étude : {{Citation|Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres. Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi. Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase.}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Nichiren |traducteur=Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira |titre=Les Écrits de Nichiren |éditeur=Bibliothèque de Nichiren |année=2013 |pages totales=1300 |passage=390 |sous-titre=ÉCRIT 40, La réalité ultime de tous les phénomènes|isbn=978-4-88417-029-5 |lire en ligne=https://www.nichirenlibrary.org/fr/wnd-1/Content/40#para-15|consulté le=30 juin 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |auteur1=Mouvement bouddhiste Soka |titre=Foi, pratique et étude |url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/activites-bouddhiques/quinzaine-d-etude/1329-foi-pratique-et-etude |site=soka-bouddhisme.fr}}.</ref>, (voir aussi la pratique de [[shakubuku]] et ''shōju'').
En plus d'une pratique religieuse révisée de celle instituée par la Nichiren Shōshū (dénomination monastique créée en 1912 à partir d’une mouvance plus large connue sous le nom d’« École Fuji », créée par {{lien|Nikkō Shōnin}} (1246-1333), un des premiers disciples de [[Nichiren]], devenu, selon l'école [[Nichiren Shōshū]]<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Anne Mette |nom1=Fisker-Nielsen |titre=Religion and Politics in Contemporary Japan |sous-titre=Soka Gakkai Youth and Komeito |éditeur=[[Routledge]] |date=25 juin 2012|pages totales=264 |passage=43 |isbn=978-1-136-29890-5 |lire en ligne=https://books.google.it/books?id=l9OCatisKbMC&pg=PA43 |consulté le=05 juillet 2020}}.</ref>, son successeur), la Soka Gakkaï va modifier l'objet de culte (''honmon no gohonzon'') : elle ne distribuera plus le gohonzon des Grands Patriarches de la Nichiren Shoshu mais celui de Nichikan Shonin (moine réformiste et administrateur de l'école Fuji 1665-1726), ce qui lui permet de se démarquer un peu plus de la Nichiren Shoshu<ref name=":8">{{Article |langue=Anglais |auteur1=Sor-Ching Low |titre=The re-inventionof Nichiren in an era of globalization remapping the sacred |périodique=Journal of Global Buddhism |date= 2010|lire en ligne=http://www.globalbuddhism.org/jgb/index.php/jgb/article/view/113/127 |pages=p39 Nichikan est connu comme un grand prêtre qui « a ravivé le sacerdoce à une époque où l'esprit originel de Nichiren avait à bien des égards été oublié depuis longtemps » p 38 Globalizing the Sacred: Remapping the kaikan as temple }}.</ref> mais aussi de s'en libérer<ref>{{Ouvrage |langue=fr|langue originale=en|auteur1=Jane Hurst sous la direction de David Machacek et Bryan Wilson|nom1=Machacek, David. |nom2=Wilson, Bryan. |titre=Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon |lieu=Paris/Budapest/Torino |éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]] |année=2004 |pages totales=301 |passage=102 : « En ce qui concerne la Soka Gakkai, la séparation d'avec les moines a été synonyme de liberté. Liberté d'exprimer ce qu'elle avait toujours cru, à savoir que le pouvoir du ''Gohonzon'' doit être dissocier de toute autorité cléricale… » |isbn=2-7475-6710-9 |isbn2=978-2-7475-6710-7 |oclc=156909911 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/156909911 |consulté le=30 décembre 2019}}.</ref>.


En plus d'une pratique religieuse révisée de celle instituée par la Nichiren Shōshū, la Soka Gakkaï va modifier l'objet de culte (''honmon no gohonzon'') : elle ne distribuera plus le gohonzon des Grands Patriarches de la Nichiren Shoshu mais celui de Nichikan Shonin (moine réformiste et administrateur de l'école Fuji 1665-1726), ce qui lui permet de se démarquer un peu plus de la Nichiren Shoshu<ref name=":8">{{Article |langue=Anglais |auteur1=Sor-Ching Low |titre=The re-inventionof Nichiren in an era of globalization remapping the sacred |périodique=Journal of Global Buddhism |date= 2010|lire en ligne=http://www.globalbuddhism.org/jgb/index.php/jgb/article/view/113/127 |pages=p39 Nichikan est connu comme un grand prêtre qui « a ravivé le sacerdoce à une époque où l'esprit originel de Nichiren avait à bien des égards été oublié depuis longtemps » p 38 Globalizing the Sacred: Remapping the kaikan as temple }}.</ref>.
Ainsi la Sōka Gakkai et la Soka Gakkaï internationale, suivant les articles de prévention écrit par Nikkō Shonin fondateur de la Nichiren Shōshū, ont supprimé le rôle de l'ordre monastique dans la pratique et la référence au Grand Patriarche, et organisent avec leurs ministres du culte la réception de l'objet de culte, le [[Gohonzon]], les offices et cérémonies religieuses (mariages, cérémonies funéraires) (art. 15 et 22 [http://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Constitution_du_culte_V12_281106.pdf Constitution Soka]). La foi des pratiquants continue à s'articuler autour du [[Gohonzon de Nichiren]], du [[Daimoku]] (''Nam-myōhō-renge-kyō'') et de l'étude des écrits de Nichiren. Avec les “Trois Grandes Lois ésotériques (ou cachées)” devenues “Trois Lois sacrées et révélées”, la troisième Loi (''Honmon no Kaidan'') redéfinit le lieu de pratique en tant que lieu sacré<ref name=":8" /> : “L’autel bouddhique où est enchâssé le ''Gohonzon'', (domicile du pratiquant, lieu de culte) est le lieu de pratique de ''Gongyo'' et ''Daimoku''” (art.13 constitution Soka)<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren |titre=Documentation Juridique |url=https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Constitution_du_culte_V12_281106.pdf |site=http://www.soka-bouddhisme.fr|date=23 septembre 2006}}.</ref>, ce qui éloigne davantage leurs pratiquants laïques des autorités religieuses de la Nichiren Shoshu.


Le rôle de l'ordre monastique dans la pratique et la référence au Grand Patriarche sont supprimés, et organisent avec leurs ministres du culte la réception de l'objet de culte, le [[Gohonzon]], les offices et cérémonies religieuses (mariages, cérémonies funéraires) (art. 15 et 22 [http://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Constitution_du_culte_V12_281106.pdf Constitution Soka]). La foi des pratiquants continue à s'articuler autour du [[Gohonzon de Nichiren]], du [[Daimoku]] (''Nam-myōhō-renge-kyō'') et de l'étude des écrits de Nichiren. Avec les “Trois Grandes Lois ésotériques (ou cachées)” devenues “Trois Lois sacrées et révélées”, la troisième Loi (''Honmon no Kaidan'') redéfinit le lieu de pratique en tant que lieu sacré<ref name=":8" /> : “L’autel bouddhique où est enchâssé le ''Gohonzon'', (domicile du pratiquant, lieu de culte) est le lieu de pratique de ''Gongyo'' et ''Daimoku''” (art.13 constitution Soka)<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |auteur1=Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren |titre=Documentation Juridique |url=https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Constitution_du_culte_V12_281106.pdf |site=soka-bouddhisme.fr|date=23 septembre 2006}}.</ref>.
== Soka Gakkai internationale ==
=== Histoire ===
Depuis 1945 date à laquelle Joseï Toda a remis l'organisation sur pied, la propagation du bouddhisme de la Soka Gakkaï a suivi le chemin de l'évolution économique et sociale du Japon (par exemple avec les épouses de militaires américains ou avec des pratiquants partis dans un esprit missionnaire en Allemagne<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobbelaere|titre=La Soka Gakkai, un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion|éditeur=Torino|année=2001|pages totales=106|passage=p12 L'expansion du mouvement repose aussi sur le travail de "missionnaires" qui, inspirés par les discours d'Ikeda, quittent le Japon pour diffuser leur foi dans le monde|isbn=}}.</ref>). Quand son président Daisaku Ikeda commence ses voyages selon le vœu de son maître<ref name=":2" /> en 1960, il est diversement accueilli selon l'implantation des membres dans le pays visité et l'organisation déjà en place. Pour structurer ces "organisations" il va nommer des responsables qui vont soutenir les membres et continuer la propagation (''kosen-rufu'' mondial).


== Soka Gakkai Internationale ==
En [[1975]] Daisaku Ikeda crée la Soka Gakkai internationale ({{lien|langue=en|Soka Gakkai International}}) (SGI) qui fédère à l'époque les 51 organisations nationales, il choisit l'île de Guam, qui fut le terrain de plusieurs batailles sanglantes entre les Japonais et les Américains comme lieu de rencontre pour marquer sa volonté d'impulser un nouvel élan au mouvement sur le chemin de la paix. En [[2011]] la SGI regroupe 192 organisations nationales actives et {{nombre|12|millions}} de membres.


=== Histoire ===
Ce mouvement diasporique va s'accompagner d'un éloignement du temple traditionnel japonais<ref name=":10">{{Article |langue=Anglais |auteur1=Low Sor-Ching |titre=The Re-invention of Nichiren in an Era of
En [[1975]] Daisaku Ikeda crée la Soka Gakkai internationale ({{lien|langue=en|Soka Gakkai International}}) (SGI) qui fédère à l'époque les 51 organisations nationales. La SGI annonce regrouper 192 organisations nationales actives et {{nombre|12|millions}} de membres à partir des années 1990. Mais le chiffre est soumis à caution. D'après les travaux de l'universitaire américain Levi McLaughlin<ref name=":9" />, le nombre d'adhérents au Japon serait plus proche de 2 à 3% de la population du pays, soit entre 2,4 et 4 millions de personnes.
Globalization: Remapping the Sacred |périodique=Journal of Global Buddhim |date=11/2010 |lire en ligne=https://www.academia.edu/1141308/The_Re-invention_of_Nichiren_in_an_Era_of_Globalization_Remapping_the_Sacred }}.</ref>. Ikeda va déplacer le lieu du sacré (''kaidan'') dans les centres qui s'installent dans les pays visités et dans les foyers des pratiquants. Il demandera aux membres de s'adapter aux habitudes locales. Le bouddhisme prend “la forme et la couleur des différentes communautés mondiales dans lesquelles il entre<ref name=":10" />”. Cette adaptation amplifiera son succès. En Corée pays occupé par le Japon pendant près de 40 ans la Soka Gakkaï compte près d'un million de pratiquants.


=== Activités ===
L'action de la SGI est reconnue internationalement et son président Daisaku Ikeda recevra une multitude de récompenses comme le "Prix Anugerah Budaya GAPENA, un prestigieux prix culturel" en Malaisie, pays musulman<ref name=":10" />.
Depuis 1983, la SGI bénéficie d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social et du Département de l'information publique des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]].


Elle a créé plusieurs associations culturelles et pédagogiques (Écoles et [[Université Sōka|Universités Sōka]], concerts Min-on, musées [[Fuji]], institut de [[philosophie]] orientale, etc.), et entretient des échanges culturels avec des institutions universitaires.
=== Activité ===
Depuis 1983 SGI est devenue une [[Organisation non gouvernementale|ONG]] ayant un statut consultatif auprès du Conseil économique et social et du Département de l'information publique des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]]. «Se définissant comme une organisation visant à la promotion de la paix, de l'éducation dans les domaines éducationnel, culturel, mass-médiatique et politique»<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobbelaere|titre=La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école de Nichiren devient une religion|lieu=Turin|éditeur=Elledici|année=2001|pages totales=106|passage=p 67|isbn=}}.</ref>. À l'image de la religion catholique mais à un degré bien moindre (absence par exemple dans le domaine de la Santé), la Soka Gakkaï a développé des “piliers<ref name=":11" />” au Japon qui se reflètent dans l'activité internationale de SGI<ref>[https://www.sgi.org/faq/ SGI]</ref>. Ainsi elle a créé plusieurs associations culturelles et pédagogiques (Écoles et [[Université Sōka|Universités Sōka]], concerts Min-on, musées [[Fuji]], institut de [[philosophie]] orientale, etc.), elle entretient des échanges culturels avec des institutions universitaires.


== Soka Gakkai France ==
Elle participe également aux actions humanitaires internationales menées par les institutions de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]].<br>En {{date|2020}}, elle soutient un projet de reforestation apportant des opportunités de revenus à des groupements de femmes dans deux zones rurales du Togo, un projet qui s'aligne sur le Plan national d'adaptation au changement climatique du Togo et sur la contribution déterminée au niveau national par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) aux termes de l'Accord de Paris de 2015<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La Soka Gakkai se joint à l'OIBT pour soutenir la restauration des forêts au Togo en Afrique de l'Ouest|url=https://www.prnewswire.com/news-releases/la-soka-gakkai-se-joint-a-l-oibt-pour-soutenir-la-restauration-des-forets-au-togo-en-afrique-de-l-ouest-867886464.html|site=prnewswire.com|consulté le=02 août 2020}}.</ref>.
{{section sources secondaires|date=juillet 2020}}
L'organisation n'est pas reconnue par l'[[Union bouddhiste de France]] (U.B.F), qui la juge sectaire. L'UBF représente 80% des associations bouddhistes de France.


=== Politique ===
Pour la Soka Gakkaï le bouddhisme de Nichiren est un bouddhisme social, son action s'est donc traduit clairement<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Introvigne, Massimo.|nom1=Introvigne, Massimo.|nom2=Melton, J. Gordon.|titre=Pour en finir avec les sectes|sous-titre=le débat sur le rapport de la Commission parlementaire|lieu=Paris|éditeur=CESNUR|année=1996|pages totales=355|passage=p 39 A la différence d'autres groupes bouddhistes, elle soutient que la religion doit devenir une force social et inspirer également les laïcs qui s'engagent en politique. Conformément à ce but, la Soka Gakkai, outre des activités économiques, a inspiré un parti de centre gauche, le Komeito...|isbn=88-85237-11-8|isbn2=978-88-85237-11-7|oclc=35984623|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/35984623|consulté le=14 janvier 2020}}.</ref> au Japon par la création d'un parti politique : le [[Kōmeitō]]. Toutefois elle ne s’est pas engagée en tant qu'association dans le domaine purement politique d'autres pays. Certes les idées de Soka Gakkaï s'implantent dans le monde puisqu’aux États-Unis en 2006 un de ses membres<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Sarah Wheaton|titre=A Congressman, a Muslim and a Buddhist Walk Into a Bar|url=https://thecaucus.blogs.nytimes.com/2007/01/02/a-congressman-a-muslim-and-a-buddhist-walk-into-a-bar/?_r=1|site=thecaucus.blogs.nytimes.com|date=2 juin 2007}}.</ref> a été élu à la chambre des représentants<ref group="Note">En 2006, Henry Johnson, dit Hank, bouddhiste, membre de la {{Lien|Soka Gakkai International}}-USA, est élu comme démocrate à la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis, représentant une circonscription de Géorgie, le premier élu bouddhiste de Nichiren. Le ''Washington Post'' commente cette élection comme une expression de la nouvelle diversité religieuse.</ref> alors que SGI-USA n'annonce que 3 000 réunions de discussion et {{nombre|200000|membres}}<ref>{{Lien web|langue=Anglais|auteur1=Low Sor-Ching|titre=The Re-invention of Nichiren in an Era of Globalization: Remapping the Sacred P2|url=http://www.globalbuddhism.org/jgb/index.php/jgb/article/view/113/127|site=http://globalbuddhism.org}}.</ref> pour une population de 331 millions d'habitants (chiffres 2019). SGI-Italie, {{nombre|85000|membres}} pour une population de 60 millions d'habitants, ne compte aucun député mais a pourtant participé aux [[rencontres d'Assise]] sur l'invitation du Pape [[Jean-Paul II]] en {{date|2013}}. Finalement l'élection d'un membre de la Soka Gakkai à la chambre des Représentants aux États-Unis relève de ''l'expression de la diversité religieuse'', même si la SGI ne cache pas sa volonté d'influer le monde politique pour faire avancer ses idées. La constitution Soka à laquelle chaque organisation nationale a adhéré ne prévoit rien dans ce sens<ref>{{Lien web|auteur1=Constitution Soka pour le Culte du Bouddhisme de Nichiren|titre=Constitution du culte|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Constitution_du_culte_V12_281106.pdf|site=https://www.soka-bouddhisme.fr}}.</ref>. Au Brésil ({{nombre|150000|membres}} en 2000<ref name=":7" />) c'est dans l'éducation que se révèle son engagement (voir Héritage [[Tsunesaburō Makiguchi|Tsunesaburo Makiguchi]]). Son "engagement politique s'accomplit pour une large part dans le cadre de l'ONU et de l'UNESCO"<ref group="Note">Karel Dobbelaere P80 Soka Gakkai. ''Un mouvement de laïcs de l'école de Nichiren devient une religion''. « Si du point de vue analytique, on peut distinguer les différentes sphères profanes dans lesquelles s'engage la Soka Gakkai, il ressort clairement../.. que dans les faits, celles-ci interfèrent: les buts politiques, entendus au sens large du terme, émergent dans les domaines de l'éducation et de la culture: la paix, l'écologie, l'interculture et l'aide humanitaire. Mais la Soka Gakkai s'engage aussi dans la politique au sens strict du mot ».</ref>.

== Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren pour la France ==
{{section sources secondaires|date=juillet 2020}}
=== Histoire ===
=== Histoire ===
Dans les années 1960, des Japonais vivant en France ou des Français venant du Japon commencent à diffuser les préceptes du bouddhisme de Nichiren et organisent aussi des réunions de discussion (appelées un moment ''zadankai'' ou ''zad'').
Dans les années 1960, des Japonais vivant en France ([http://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/histoire/histoire-du-mouvement-soka-en-france Eichi Yamazaki], Shinsai Haruta, [[Shōichi Hasegawa|Shoïchi Hasegawa]]..) ou des français venant du Japon commencent à diffuser les préceptes du bouddhisme de Nichiren Daishonin dans la population française et organisent aussi des réunions de discussion (appelées un moment ''zadankai'' ou ''zad''). Le mouvement commence à se structurer sous l’appellation Nichiren Shoshu France (NSF) puis prend le nom de Soka Gakkaï France (SGF) après la rupture avec la Nichiren Shoshu et l'excommunication par le grand Patriarche Nikken. En 2007, l'[[association loi de 1901]] est dissoute et le consistoire mondial nomme un consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren pour la France<ref name=":1" /> qui grâce à la constitution mise en place, réorganise la structure juridique du mouvement. Il applique le modèle [[Association à but non lucratif|associatif en vigueur]] pour les associations religieuses et crée trois associations spécialisées<ref name=":1">{{Lien web|langue=Français|titre=Mouvement Soka|url=http://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/mouvement-soka|site=http://www.soka-bouddhisme.fr}}.</ref> : l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren), l'ACSF (Association culturelle Soka de France) et l'ACEP (Association de commerce, d'édition et de Prestation)<ref>Voir publications au [http://www.journal-officiel.gouv.fr/association/ Journal Officiel].</ref> qui vend les articles religieux (autels et accessoires) et les publications: Valeurs humaines (anciennement {{3e}} Civilisation puis {{3e}} Civ’), Cap sur la paix, etc<ref>{{lien web |titre=Périodiques|url=https://www.acep-eboutique.fr/135-periodiques |site=acep-eboutique.fr|consulté le=23 juin 2020}}</ref>. Il sépare ainsi formellement ses activités cultuelles de ses activités commerciales. Cette distinction repose essentiellement sur la nécessité d'être reconnue comme association cultuelle à part entière et permet au mouvement d'engager une reconnaissance dans la société française.


Le mouvement commence à se structurer sous l’appellation Nichiren Shoshu France (NSF), puis prend en 1990 le nom d'ACSBN (Association Cultuelle Sōka du Bouddhisme de Nichiren). Les activités non exclusivement cultuelles du mouvement sont gérées par des structures associatives différentes : l’Association Culturelle Soka de France (ACSF) et l’Association pour le Commerce, l’Edition et les Prestations de service (ACEP), qui vend les articles religieux (autels et accessoires) et les publications<ref>{{lien web |titre=Périodiques|url=https://www.acep-eboutique.fr/135-periodiques |site=acep-eboutique.fr|consulté le=23 juin 2020}}.</ref>.
Le [[consistoire]] Soka du bouddhisme Nichiren est “le garant des intérêts supérieurs du culte dans le pays” (art. 21 constitution Soka<ref name=":0" />). Les trois associations sont dirigées par des dirigeants français, d'origine française pour la plupart<ref name=":1" />. Cette nouveauté a sans doute pour objectif de contrer les accusations qui désignaient la Sōka Gakkai comme une émanation locale d'un culte strictement japonais mais peut être aussi considéré en 2007 (plus de 30 ans après l'apparition des premiers pratiquants en France) comme une évolution naturelle.

Le [[consistoire]] Soka du bouddhisme Nichiren est “le garant des intérêts supérieurs du culte dans le pays” (art. 21 constitution Soka<ref name=":0" />). Les trois associations sont dirigées par des Français<ref name=":1">{{Lien web |langue=Français |titre=Mouvement Soka |url=http://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/mouvement-soka |site=soka-bouddhisme.fr}}.</ref> mais leurs noms demeurent confidentiels. Les fidèles ne sont pas membres de l'association


=== Organisation ===
=== Organisation ===
Depuis les années 1960 selon le modèle japonais<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobbelaere|titre=La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion|lieu=Turin|éditeur=Elledici|année=2001|pages totales=106|passage=P 37 à 41|isbn=88-01-02240-9}}.</ref>, le mouvement s'est organisé autour d'un réseau national de réunions de discussions tenues par les fidèles (ou pratiquants, c'est la terminologie qu'ils utilisent pour se désigner), qui ont lieu chez des particuliers. Ces "réunions de discussion ou d´étude", ouvertes à tous et libres d'accès, sont reliées selon une structure de proximité géographique établie en groupes (quartiers ou villes), eux-mêmes réunis au sein de "chapitres", puis de "centres", puis de "régions" ou centres généraux régionaux selon l'importance des populations concernées et le maillage des réunions. Ces réunions se tiennent une à deux fois par mois et rassemblent les pratiquants, des amis ou de simples visiteurs autour d'un sujet d'ordre général ou d'une thématique d'étude<ref>{{lien web|titre=Acivités|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/activites-bouddhiques/quinzaine-d-etude|site=soka-bouddhisme.fr}}.</ref>. Les participants sont invités à relater leur expérience de la pratique quotidienne, qu'elle soit ou non liée au sujet.
Depuis les années 1960, selon le modèle japonais<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobbelaere|titre=La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion|lieu=Turin|éditeur=Elledici|année=2001|pages totales=106|passage=P 37 à 41|isbn=88-01-02240-9}}.</ref>, le mouvement s'est organisé autour de réunions de discussions tenues par les fidèles à domicile. Ces "réunions de discussion ou d´étude", libres d'accès, se tiennent une à deux fois par mois et rassemblent les pratiquants autour d'un sujet d'ordre général ou d'une thématique d'étude. Mais le déroulé des réunions a pu être perçu comme coercitif, déclenchant plusieurs polémiques et controverses en France.


Les fidèles adhérent aux valeurs du [[bouddhisme de Nichiren]] lors de la réception de l'objet de culte (le [[Gohonzon]]) et deviennent adhérents de l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren), mais ils n'ont pas l'obligation de cotiser ni pour cette association ni pour l'ACSF (Association culturelle Soka de France). Ils n'ont pas de statut officiel au sein de ces associations et n'y ont donc pas de représentants élus, même s'ils peuvent participer à leur gestion<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique/le-bouddhisme-de-nichiren-en-france.</ref>.
Les réunions de discussion sont animées par les fidèles eux-mêmes appuyés par des responsables locaux ou même régionaux. À chaque échelon, une équipe supervise et soutient l'échelon inférieur. Ces équipes sont constituées de responsables, cooptés et nommés par les équipes des échelons supérieurs. Cette organisation de réunions se tenant deux fois par mois peut être vue extérieurement comme coercitive et elle a sans doute été en partie à l'origine de polémiques et de controverses en France, qui compte plus de mille groupes de réunion, toutefois elle est aussi pour les fidèles le garant de proposition de rencontres qui s'adaptent à leur mode de vie et l'expression d'une solidarité.


On compte cinq centres [http://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/organisation-du-culte Soka] en [[France]] (Sceaux, Trets, Nantes, Chartrettes et Paris), qui revendiquent entre {{formatnum:10000}} et {{nombre|20000|participants}}<sup>[réf. nécessaire]</sup> aux réunions<ref>Thierry Mathé, ''Le Bouddhisme des Français...'', L'Harmattan, 2005.</ref>.
Les fidèles adhérent aux valeurs du [[bouddhisme de Nichiren]] lors de la réception de l'objet de culte (le [[Gohonzon]]) et deviennent adhérents de l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren) mais ils n'ont pas l'obligation de cotiser ni pour cette association ni pour l'ACSF (Association culturelle Soka de France). Ils n'ont pas de statut officiel au sein de ces associations et n'y ont donc pas de représentants élus, même s'ils peuvent participer à leur gestion<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique/le-bouddhisme-de-nichiren-en-france.</ref>. Le Gohonzon leur est remis en fonction de leur volonté de formaliser leur foi et aussi de leur participation aux activités.


=== Financement ===
Le réseau tient essentiellement sur des contacts personnels, des rencontres informelles et des réunions mensuelles qui ont lieu dans les centres, au cours desquelles les responsables locaux et régionaux dynamisent les pratiquants. On compte cinq centres [http://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/organisation-du-culte Soka] en [[France]] (Sceaux, Trets, Nantes, Chartrettes et Paris Alésia). Les fidèles s'encouragent mutuellement à une pratique biquotidienne qui consiste à faire ''gongyo'', la lecture ou la récitation d'extraits du ''[[Sūtra du Lotus]]'' et à réciter ensuite ''daimoku'' c’est-à-dire le mantra ''Nam-Myoho-Renge-Kyo'' en terminant par les prières silencieuses, mais aussi à inviter des connaissances ou des amis en réunion de discussion ou encore à s'engager dans l'organisation d'activités.
L'organisation repose sur les dons pour constituer son budget de fonctionnement. Dans le bouddhisme pratiqué par la Soka Gakkai, le don financier par le fidèle fait partie de la révolution humaine, et doit être utilisé comme un moyen de développement personnel. Les dons sont encouragés pendant la période du printemps et sont également possibles lors d'événements importants, comme la cérémonie du nouvel an, ou à la remise des Gohonzons.


L'antenne française a également été financée par la maison-mère japonaise, et divers placements financiers.
Les responsables sont cooptés sur la base de leur engagement, mais aussi selon leur expérience bouddhique (résolution de problèmes personnels par la pratique) et l'approfondissement de leur foi dans le bouddhisme de Nichiren, par l'expérience notamment. Les décisions d'orientation sont prises entre les responsables représentant des différents départements (hommes, femmes, jeunes filles, jeunes hommes). L'organisation des activités (de pratique, d'étude, les séminaires, etc.) se rapproche du fonctionnement de la Sōka Gakkai (Japon) et les pratiquants peuvent se retrouver selon leur localisation (département, région), leur sexe (ex: cours d'été femmes), leur âge (ex: Jeunes hommes, Jeunes filles) ou plus rarement selon leur secteur d'activité professionnelle (ex: groupe santé, groupe des artistes)<ref name=":3" />.


Elle possède un patrimoine immobilier composé de plusieurs immeubles à Nantes et en région parisienne, du Château du Pré à [[Chartrettes]], de plusieurs propriétés à Bièvres (91) dont le [[Château des Roches (Bièvres)|château des Roches]] - acquis en 1989 et reconverti en Maison Littéraire de Victor Hugo - et d'un centre cultuel à [[Trets]] (13). C'est ce qu'indiquait alors le rapport d'une commission d'enquête parlementaire<ref name=":4">{{Lien web |langue=fr |titre=RAPPORT
=== Financement ===
FAIT
Ne disposant pas d'une structure associative de membres avec cotisations, l'organisation repose sur les dons libres pour constituer son budget de fonctionnement. Les "contributions financières" sont encouragés rituellement pendant la période du printemps mais sont également possibles lors d'événements importants comme lors de la cérémonie du nouvel an au début de l'année ou à la remise des Gohonzons. Dans le bouddhisme soka, le don financier fait partie de la révolution humaine et doit être utilisé par le pratiquant comme un moyen de développement personnel. Josei Toda disait: "... il était impératif que le financement de kosen rufu provienne de dons effectués avec une sincérité et une pureté d’intention absolues<ref>{{Lien web|langue=Français|auteur1=Shochi Hasegawa|titre=Soutenir la vie du mouvement Soka|url=http://www.soka-bouddhisme.fr/actualites/la-lettre/686-soutenir-la-vie-du-mouvement-soka|site=http://www.soka-bouddhisme.fr}}.</ref>''".''
AU NOM DE LA COMMISSION D'ENQUÊTE
sur la SITUATION FINANCIERE, PATRIMONIALE et FISCALE des SECTES, ainsi que sur leurs ACTIVITES ECONOMIQUES et leurs RELATIONS avec les MILIEUX ECONOMIQUES et FINANCIERS |url=https://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/sectes/r1687anx.asp#P5479_74269 |accès url=libre |date=1999}}.</ref>, qui l'évaluait à 140 millions de francs.


Le budget couvre l'entretien du patrimoine immobilier du mouvement en France (acquis en partie grâce à l'aide de la Soka Gakkaï Japon<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Karel Dobbelaere|titre=Pour en finir avec les sectes|sous-titre=le débat sur le rapport de la Commission parlementaire|lieu=Turin|éditeur=Cesnur- Di Giovanni|date=juin 1996|pages totales=355|passage=Article La Soka Gakkaï face au rapport p|isbn=88-85237-11-8}}.</ref>), les frais de fonctionnement (avec une vingtaine de salariés) et l'organisation d'événements tels que conférences, exposition, etc. L'essentiel des activités (réunions, déplacements, festivités, encadrement, accueil, etc.) est donc assuré par les pratiquants eux-mêmes (bénévoles non-rémunérés).
Le budget de l'organisation couvre l'entretien de ce patrimoine, acquis en partie grâce à l'aide de la Soka Gakkaï Japon, les frais de fonctionnement (avec une vingtaine de salariés) et l'organisation d'événements. Tous les pratiquants sont bénévoles.


En 1990 et 1991, la Soka Gakkai France a fait l'objet d'un redressement fiscal<ref name=":4" /> de 16,8 millions de francs pour ne pas avoir déclaré des activités imposables entre 1987 et 1990.
Après plus de cinquante ans de présence sur le territoire français, la Sōka Gakkai, rebaptisée ACSBN (Association Cultuelle Sōka du Bouddhisme de Nichiren) revendique entre {{formatnum:10000}} et {{nombre|20000|participants}} à ses réunions mensuelles<ref>Thierry Mathé, ''Le Bouddhisme des Français...'', L'Harmattan, 2005.</ref>.

=== Commission d'enquête parlementaire ===
La [[Commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France|commission]], crée en 1995 et composée de membres du Parlement, a classé dans son rapport la Soka Gakkai France parmi d'autres mouvements sectaires implantés en France, tels que l'[[Eglise de Scientologie]] ou les [[Témoins de Jéhovah]]. Le contenu de cette liste de est aujourd'hui considéré comme obsolète, tant par le gouvernement que les parlementaires.

Une seconde commission rendra un rapport sur "Les sectes et l'argent" en 1999, et une troisième commission sur la protection des mineurs en 2006.

Ces rapports se basent sur des informations fournies par les [[Direction centrale des Renseignements généraux|Renseignements généraux]] et par des [[Association loi de 1901|associations]] spécialisées, telle l'[[Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu|UNADFI]].

La Soka Gakkai a publié plusieurs communiqués pour contester leurs arguments.


== Controverses et polémiques ==
== Controverses et polémiques ==
Selon [[Dennis Gira]], {{Citation|les bouddhistes, en France et ailleurs, ne sont pas tous d'accord pour considérer cette tradition comme authentiquement bouddhiste. On peut les comprendre un peu parce que la Sôka Gakkai se présente souvent elle-même comme la seule vraie forme de bouddhisme<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dennis|nom1=Gira|titre=Le Bouddhisme à l'usage de mes filles|éditeur=Editions du Seuil|date=29 août 2019|isbn=978-2-02-143723-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tNyoDwAAQBAJ&pg=PT11|page=11|consulté le=31 janvier 2021}}.</ref>.}}
Selon [[Dennis Gira]], {{Citation|les bouddhistes, en France et ailleurs, ne sont pas tous d'accord pour considérer cette tradition comme authentiquement bouddhiste. On peut les comprendre un peu parce que la Sôka Gakkai se présente souvent elle-même comme la seule vraie forme de bouddhisme<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dennis|nom1=Gira|titre=Le Bouddhisme à l'usage de mes filles|éditeur=Editions du Seuil|date=29 août 2019|isbn=978-2-02-143723-2|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=tNyoDwAAQBAJ&pg=PT11|page=11|consulté le=31 janvier 2021}}.</ref>.}}

=== Nombre de pratiquants ===
La Soka Gakkai annonce 12 millions de membres à travers le monde depuis les années 1990. Le chiffre avancé est le même depuis une trentaine d'années et n'a jamais été révisé. Il serait composé de 8,27 millions de foyers au Japon, et 2,8 millions de personnes à l'étranger, selon le [https://www.sokaglobal.org/about-the-soka-gakkai/at-a-glance/a-global-organization.html site internet de l'organisation]. Ces chiffres sont cependant controversés, et impossibles à vérifier car il n'en existe aucun décompte indépendant.

D'après les recherches de l'universitaire américain Levi McLaughlin, sociologue des religions et spécialiste de la Soka Gakkai : "''Il est par ailleurs difficile d'évaluer le nombre de membres de la Gakkai, car la Sōka Gakkai ne communique pas le nombre de ses membres au gouvernement national. Ils ne figurent pas dans le Shūkyō nenkan, le rapport annuel sur l'affiliation religieuse publié par le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie (MEXT)''"<ref name="HCJR">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=L. McLaughlin|titre=Handbook of Contemporary Japanese Religions|chapitre=Sōka Gakkai in Japan|pages=269-307|date=Sep. 2012|lire en ligne=https://www.researchgate.net/publication/301557466_Soka_Gakkai_in_Japan}}</ref>.

La Soka Gakkai prétend également être implantée dans 192 pays et territoires - sur 193 Etats membres de l'ONU, et 197 pays au total - mais il n'existe aucune liste des pays concernés. Elle annonce avoir des antennes dans 90 pays, mais leur liste n'a jamais été rendue publique. Le site internet de l'organisation répertorie cependant [https://www.sokaglobal.org/contact-us/general-inquiries.html 52 pays] où sont implantés ses bureaux.

Au Japon, la Soka Gakkai annonce avoir pour pratiquants 8,27 millions de foyers. Un foyer correspondant à environ trois personnes, ce chiffre est soumis à caution. Selon la chercheuse américaine Jacqueline I. Stone : "''La Soka Gakkai revendique aujourd'hui 8,27 millions de familles membres. Comme la plupart des statistiques religieuses autodéclarées, ce chiffre est gonflé''"<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Jacquelline I. Stone|titre=“We Alone Can Save Japan”|périodique=Japanese Journal of Religious Studies|volume=48|numéro=2|date=2021|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/48686682}}</ref>.

Levi McLaughlin précise que le nombre véridique des membres de l'organisation pourrait être divisé par quatre : "''Aujourd'hui, le groupe compte, selon ses propres dires, 8,27 millions de foyers au Japon et plus de 1,5 million d'adeptes dans 192 pays à l'étranger. Des études récentes remettent en cause ces chiffres et évoquent un chiffre avoisinant les deux pour cent de la population japonaise''"<ref name="HCJR" />.


=== Au Japon ===
=== Au Japon ===
La Sōka Gakkai s'est retrouvée au cœur de controverses de tous ordres : religieux, politique et financier. C'est encore aujourd'hui l'une des [[shinshūkyō|nouvelles religions]] les plus controversées au Japon<ref name="Lewis217" />.
En adhérant au bouddhisme de [[Nichiren]], moine controversé du {{s|XIII}}, persécuté dès {{Date|1260}} et exilé par les autorités politiques sur l'île de ''Sado''et finalement gracié en {{Date|1274}} puis réhabilité et [[Nichiren#Titres respectueux et posthumes de Nichiren|honoré]], [[Tsunesaburō Makiguchi]] et son disciple [[Josei Toda]] ont clairement fait le choix de la méthode de conversion antagoniste : [[Shakubuku#''Shoju'' et ''shakubuku''|''shakubuku'']]. Makiguchi aurait pu choisir le bouddhisme Zen comme ses parents adoptifs {{Citation|parce que cela enseignait comment obtenir la tranquillité d'esprit individuelle mais ne s’intéressait pas à la responsabilité sociale|auteur=Koichi Miyata|Titre=The Lotus Sutra and Tsunesaburo Makiguchi and Josei Toda p10|lire en ligne=http://www.iop.or.jp/Documents/0010/miyata.pdf}}. En élargissant le champ d'action du mouvement Soka de l'éducation à la religion comme source de bonheur, Toda va l'inscrire dans un antagonisme par rapport à la société japonaise de l'après-guerre en rétablissant le principe du [[Kōsen-rufu|''kosen rufu'']], et dès les années 1950 il lancera ses premiers candidats dans l'arène politique : pour la première fois de leur histoire, les Japonais pouvaient voter et élire des représentants proches d’eux et en qui ils avaient confiance. En {{Date-|1969}} Noah Brannen dira dans un livre dénonciateur de la pratique de ''shakubuku'' dont il ne sera jamais victime ni ne verra jamais les effets que {{Citation|Pour environ cinquante pour cent de la population japonaise, le visage de la Soka Gakkaï n'a été ni politique, ni organisationnel, ni controversé, mais plutôt celui affable d'un sauveur apparaissant au bon moment au milieu d'un désespoir spirituel personnel et national|Titre=Soka gakkai japan's militant buddhists p 16}}.
La Sōka Gakkai va donc logiquement se trouver au cœur de controverses de tous ordres : religieux, politique et financier. Ce fut l’une des [[shinshūkyō|nouvelles religions]] les plus controversées au Japon<ref name=Lewis217/>.


L'organisation est notamment accusée d'avoir fait pression sur des éditeurs japonais pour empêcher la publication de livres compromettants<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=The Yomiuri |nom=Shimbun |titre=Japan Religious Group’s Proximity to Power Controversial; Soka Gakkai Alleged to Have Obstructed Critical Books |url=https://japannews.yomiuri.co.jp/society/general-news/20231119-150554/ |site=japannews.yomiuri.co.jp |date=2023-11-19 |consulté le=2023-12-31}}.</ref>.
Dans les accusations qui ont fait suite à son action, il faut distinguer celles des principaux organes de presse et de télévision japonais concernant le développement-même de la Sōka Gakkai et sa méthode de propagation qui a commencé dans les années 1950 avec son entrée en politique puis la fondation du [[Kōmeitō]] en {{Date-|1964}}, de celles des adeptes de la Nichiren Shoshu (la secte Nikken soutenant le successeur hypothétique de Nittatsu shonin) concernant "l'Ikeda-isme" ainsi développé<ref>{{Article |langue=Anglais |auteur1=Ken Mandara |titre=Diverse ideologies in the Nichiren parish: “Ikeda-ism”, “Nikken-sect”, “Minobu-faction” and the “others”. |périodique=The Journal of Nichiren Buddhist studies |date=Issue IX-17 |lire en ligne=https://www.academia.edu/34500163/The_Journal_of_Nichiren_Buddhist_Studies_Issue_IX-17 }}.</ref> avec celles qui voudront dénoncer l'organisation mise en place. En {{Date-|1970}}, James W. White politologue<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=James W. White|titre=The Sokagakkai and mass society|lieu=Stanford, California|éditeur=[[Stanford University Press]]|année=1970|passage=2|isbn=0-8047-0728-6}}</ref> comparera la Soka Gakkaï qui l'a accueilli à une [[société de masse]] selon le modèle du psychologue Arthur W. Kornhauser<ref>{{Lien|fr=Arthur William Kornhauser|trad=Arthur Kornhauser|texte=Arthur William Kornhauser}}.</ref>, son analyse l'associant au [[Kōmeitō]].


En 1991, elle est poursuivie par le fisc japonais pour avoir soustrait à l'impôt 2,3 milliards de yens, obtenus dans le cadre de transactions sur des pierres tombales<ref>{{Article|titre=La secte japonaise accusée de fraude fiscale - Scandale à la Soka Gakkai|périodique=Le Monde|date=16 mai 1991|accès url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1991/05/16/la-secte-japonaise-accusee-de-fraude-fiscale-scandale-a-la-soka-gakkai_4002839_1819218.html}}</ref>.
Certains observateurs reprocheront à la Sōka Gakkai un manque de transparence mais elle-même {{citation|a toujours été davantage préoccupée par la solidarité interne que par les relations publiques}}<ref name=":9">{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|auteur1=Takesato Watanabe|nom1=Sous la direction de Machacek, David et de Wilson, Bryan.|titre=Citoyens du monde : le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon|lieu=Paris/Budapest/Torino|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|année=2004|pages totales=301|passage=p 239 à p 269 La Soka Gakkaï et les médias japonais|isbn=2-7475-6710-9|isbn2=978-2-7475-6710-7|oclc=156909911|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/156909911|consulté le=09 janvier 2020}}.</ref> et selon Takesato Watanabe elle a fait preuve de maladresse et d'un manque d’entraînement dans ses relations avec les médias. Nichiren et ses diciples avait subi, au {{s|XIII}}, de nombreuses opposions, attaques et calomnies. Nichiren se référait alors au texte du Sūtra « le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre » (SdL-X, 166) par lequel le Bouddha déclarait, s’adressant de nouveau au bodhisattva et mahasattva Roi-de-la-Médecine, à propos de ce qui attendait ceux qui exposeraient ouvertement la Loi : « Puisque haine et jalousie envers ce Sūtra abondent en ce monde du vivant même de l’Ainsi-Venu, ne seront-elles pas pires encore après sa disparition ? »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=zh|auteur1=Traduction en anglais de Burton Watson puis en français par Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert|titre=Le Sûtra du Lotus|lieu=Paris|éditeur=Les Indes savantes|année=2007|pages totales=323|passage=166 à 170|isbn=978-2-84654-180-0|titre chapitre=Chapitre X, Le maître de la Loi}}.</ref> Il assurait ensuite ces « prédicateurs » de son soutien et de son aide de multiples façons. En suivant l’exemple du maître fondamental, Daïsaku Ikeda encourage les pratiquants à « revêtir la tunique de l’Ainsi-venu : douceur et patience » tout en gardant confiance en la promesse de protection faite par le Bouddha et à voir dans les obstacles rencontrés la preuve de la justesse de leur combat.

Des critiques mettent en avant sa puissance financière et il est vrai que les “laissés pour compte” des années 1950 à l'image du Japon se sont enrichis et soutiennent régulièrement la Soka Gakkaï qui a investi dans des temples (plus d'une centaine au profit de la Nichiren Shoshu jusqu'en {{Date-|1990}}), des centres, des cimetières et la publication de neuf journaux éducatifs et d’information dans les années 1970 dont le ''Seikyo Shimbun''. Le sociologue Karel Dobbelaere a estimé, en {{Date-|2001}}, qu'elle avait mis en place à la suite de son développement un "pilier" qui s'apparente à celui du catholicisme même si c'est à un degré moindre<ref name=":11">{{Ouvrage|langue=fr|nom1=Dobbelaere, Karel.|titre=La Soka Gakkai : un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion|éditeur=Elledici|année=2001|passage=p87 Bien institutionnalisé, avec son "corporate channel" - composé d'une presse, d'établissements scolaires et culturels - et son "canal politique" (Rokkan 1977), le pilier de la Soka Gakkai n'apparaît néanmoins que comme embryonnaire, comparé aux piliers qui, sutout du côté catholique, existent en Europe.|isbn=88-01-02240-9|isbn2=978-88-01-02240-7|oclc=77084535|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/77084535|consulté le=09 janvier 2020}}.</ref>. Est-ce après cette publication, dix ans après le schisme de {{Date-|1991}}, que {{référence souhaitée|Daisaku Ikeda aurait comparé la démarche de la Soka Gakkaï vis-à-vis de la Nichiren Shoshu à celle du protestantisme avec [[Martin Luther]] par rapport à l'église catholique}} ? C’est en tout cas la concrétisation de son action. Malgré une procédure judiciaire défavorable avec M. Junya Yano, membre de la Soka Gakkaï pendant plus de cinquante ans et ancien secrétaire général du [[Nouveau Kōmeitō]] de 1986 à 1989, ayant déposé plainte contre X auprès de la police et demandé une protection policière – la procédure aboutissant une première fois en appel et finalement en cassation en faveur du plaignant en {{Date-|2009}}<ref>[http://www.unadfi.com/la-soka-gakkai-et-la-critique.html « La Soka Gakkai et la critique »], Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu Victimes de Sectes (UNADFI).</ref> – le mouvement Soka, réunissant Soka Gakkaï et Soka Gakkaï internationale, a entretenu une image publique positive et réalisé plusieurs campagnes médiatiques au sein de la sphère publique japonaise, soutenu par un puissant groupe d'édition. Le ''[[Seikyo Shinbun]]'', distribué par les membres eux-mêmes et qui est d'abord un journal religieux, n'a jamais empêché les médias d'utiliser la Soka Gakkaï comme matière à papiers sensationnels<ref name=":9" />{{,}}<ref>{{Article |langue=Anglais |auteur1=Daniel A. Metraux |titre=The Soka Gakkai's search for the realisation of the world os Rissho Ankokuron |périodique=Japanese Journal of Religious Studies |date=Mar 1986|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/30233360 |pages=p54 : “This factor is exacerbated by the fact that there appears to be a conspiracy of silence directed against the Soka Gakkai in much of the Japanese press. For example, the Japanese press relishes publishing frequent lengthy articles about the Soka Gakkai alleged "scandals," but they do not publish news about significant Soka Gakkai events.” = «Ce facteur est exacerbé par le fait qu'il semble y avoir une conspiration de silence dirigée contre la Soka Gakkai dans une grande partie de la presse japonaise. Par exemple, la presse japonaise aime publier de longs articles sur les prétendus "scandales" de la Soka Gakkai, mais elle ne publie pas de nouvelles sur les événements importants de la Soka Gakkai. |éditeur=Nanzan University }}.</ref> et de passer sous silence ses actions pour la Paix.


=== Aux États-Unis ===
=== Aux États-Unis ===
Comme au Japon, la Soka Gakkai a été critiquée par la presse aux [[États-Unis]] du fait de méthodes jugées {{Citation|agressives}} de [[prosélytisme]] et conversion. Mais la SGI-USA a par la suite fait marche arrière quant à son approche<ref name="Mitchell-2016">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Scott A.|nom1=Mitchell|titre=Buddhism in America|sous-titre=Global Religion, Local Contexts|éditeur=[[Bloomsbury Publishing]]|date=20 octobre 2016|pages totales=320|passage=129|isbn=978-1-4725-8194-5|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=EwneDAAAQBAJ&pg=PA129|consulté le=09 juillet 2020}} : {{citation étrangère|lang=en|Soka Gakkai's rise, however, has not been without controversy. [...] Soka Gakkai's conversion techniques have been criticized in both Japanese and American press as overly aggressive and even militaristic. [...] its American branch, SGI-USA, remains a robust lay-lead organization while pulling back from aggressive proselytization of an earlier era.}}.</ref>{{,}}<ref name=Lewis217>{{Ouvrage|prénom1=James R.|nom1=Lewis|titre=Scholarship and the Delegitimation of Religion in Legitimating new religions|lieu=New Brunswick, N.J.|éditeur=Rutgers University Press|année=2003|numéro d'édition=[Online-Ausg.]|pages totales=217–218|isbn=978-0-8135-3324-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=hdYSdts1udcC&printsec=frontcover}} : {{citation étrangère|lang=en|For over half a century, one of the most controversial new religions in Japan has been Soka Gakkai. Although this group has matured into a responsible member of society, its ongoing connection with reformist political activity served to keep it in the public eye. [...] Soka Gakkai also spread to the United States and Europe, where it aroused controversy as a result of its intense proselytizing activities. Although it was never as controversial as groups like the Hare Krishna Movement or the Unification Church, Soka Gakkai — which in the United States went under the name Nichiren Shoshu of America after Soka Gakkai broke with Nichiren Shōshū — was not infrequently stereotyped as a brainwashing cult, particularly by anti-cult authors}}.</ref>.
Comme au Japon, la Soka Gakkai a été critiquée par la presse aux [[États-Unis]] du fait de méthodes jugées {{Citation|agressives}} de [[prosélytisme]] et conversion. La SGI-USA affirme avoir par la suite fait marche arrière quant à son approche<ref name="Mitchell-2016">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Scott A.|nom1=Mitchell|titre=Buddhism in America|sous-titre=Global Religion, Local Contexts|éditeur=[[Bloomsbury Publishing]]|date=20 octobre 2016|pages totales=320|passage=129|isbn=978-1-4725-8194-5|lire en ligne=https://books.google.it/books?id=EwneDAAAQBAJ&pg=PA129|consulté le=09 juillet 2020}} : {{citation étrangère|lang=en|Soka Gakkai's rise, however, has not been without controversy. [...] Soka Gakkai's conversion techniques have been criticized in both Japanese and American press as overly aggressive and even militaristic. [...] its American branch, SGI-USA, remains a robust lay-lead organization while pulling back from aggressive proselytization of an earlier era.}}.</ref>{{,}}<ref name=Lewis217>{{Ouvrage|prénom1=James R.|nom1=Lewis|titre=Scholarship and the Delegitimation of Religion in Legitimating new religions|lieu=New Brunswick, N.J.|éditeur=Rutgers University Press|année=2003|numéro d'édition=[Online-Ausg.]|pages totales=217–218|isbn=978-0-8135-3324-7|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=hdYSdts1udcC&printsec=frontcover}} : {{citation étrangère|lang=en|For over half a century, one of the most controversial new religions in Japan has been Soka Gakkai. Although this group has matured into a responsible member of society, its ongoing connection with reformist political activity served to keep it in the public eye. [...] Soka Gakkai also spread to the United States and Europe, where it aroused controversy as a result of its intense proselytizing activities. Although it was never as controversial as groups like the Hare Krishna Movement or the Unification Church, Soka Gakkai — which in the United States went under the name Nichiren Shoshu of America after Soka Gakkai broke with Nichiren Shōshū — was not infrequently stereotyped as a brainwashing cult, particularly by anti-cult authors}}.</ref>.


=== En France ===
=== En France ===
En France, la Soka Gakkai a été l’objet de diverses controverses relayées dans les médias, surtout à partir de la fin des années 1980, et qui reproduisaient les critiques des médias japonais. Pour chaque point de controverse, les différents avis contradictoires sont ici présentés.
En France, la Soka Gakkai a été l’objet de diverses controverses relayées dans les médias, surtout à partir de la fin des années 1980.

==== Controverse concernant le président Ikeda ====
Daisaku Ikeda est perçu par certains comme un gourou. En 1999 en France, la sociologue Florence Lacroix déclarait dans une interview que {{citation|La Soka Gakkai, c'est […] une fortune estimée entre 500 et 700 milliards de francs, ce qui en fait la secte la plus riche au monde.}} Elle concluait en affirmant que ''{{citation|la Soka Gakkai, première secte au monde par sa logistique et le degré de sophistication de sa stratégie, me semble être le prototype des sectes à venir.}}''<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Benoit Tabaka |auteur2=Florence Lacroix |titre=Sectes & Religions |périodique=https://www.rajf.org/spip.php?article46 |date=01 juillet 1999|lire en ligne=https://www.rajf.org/spip.php?article46 }}.</ref>.

La réponse à une telle accusation est donnée par la constance des actions menées par le président Ikeda et le mouvement Soka<ref>{{lien web |titre=Études pour la paix|auteur1=Le mouvement bouddhiste Soka|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/ressources-academiques/etudes-sur-la-paix|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=25 avril 2021}}</ref> au fil des années depuis sa nomination<ref>{{lien web |titre=President Ikeda’s Proposals|url=https://www.sgi.org/about-us/president-ikedas-proposals/|site=sgi.org|consulté le=19 juillet 2020}}.</ref>.


==== Controverse concernant la pratique religieuse ====
==== Controverse concernant la pratique religieuse ====
Il y a aussi plus de vingt ans, en [[1999]], dans un procès de la Soka Gakkai France contre ''Le Dauphiné Libéré'', le tribunal de grande instance d'Annecy l'a déboutée de sa plainte entérinant le journal dans ses propos : la récitation du mantra est présentée comme une obligation, décrite comme « dangereuse et objectivement déshonorante ». Ce tribunal cite les « effets aliénants », le « déséquilibre psychologique » générés par le mantra, « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui « envahit peu à peu les adeptes »<ref group="Note">Extrait du jugement du Tribunal de Grande Instance d'Annecy :
En [[1999]], dans un procès de la Soka Gakkai France contre ''Le Dauphiné Libéré'', le tribunal de grande instance d'Annecy l'a déboutée de sa plainte entérinant le journal dans ses propos : la récitation du mantra est présentée comme une obligation, décrite comme « dangereuse et objectivement déshonorante ». Ce tribunal cite les « effets aliénants », le « déséquilibre psychologique » générés par le mantra, « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui « envahit peu à peu les adeptes »<ref group="Note">Extrait du jugement du Tribunal de Grande Instance d'Annecy :
{{citation bloc|Attendu que le paragraphe consacré à l'éducation des enfants ne peut être qualifié de diffamatoire dans la mesure où il reprend des extraits du magazine « Troisième civilisation » édité par la Sōka Gakkai.}}
{{citation bloc|Attendu que le paragraphe consacré à l'éducation des enfants ne peut être qualifié de diffamatoire dans la mesure où il reprend des extraits du magazine « Troisième civilisation » édité par la Sōka Gakkai.}}


Ligne 187 : Ligne 191 :
Attendu qu'il en va ainsi de la répétition des mantras décrite comme un « phénomène d'hypnose auto-suggestive qui crée des accoutumances et peut produire des effets aliénants », du « déséquilibre psychologique » qui résulte de la fréquentation de la Sōka Gakkai, de l'adhésion à cette religion qui « provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale » avec les proches non pratiquants, de « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui conduit les membres au « rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Sōka Gakkai envahit complètement leur vie.</ref>.
Attendu qu'il en va ainsi de la répétition des mantras décrite comme un « phénomène d'hypnose auto-suggestive qui crée des accoutumances et peut produire des effets aliénants », du « déséquilibre psychologique » qui résulte de la fréquentation de la Sōka Gakkai, de l'adhésion à cette religion qui « provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale » avec les proches non pratiquants, de « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui conduit les membres au « rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Sōka Gakkai envahit complètement leur vie.</ref>.


===== Accusations de prosélytisme et d’intolérance =====
Pour sa part, la Soka Gakkai indique clairement qu'il n'existe aucune obligation de durée dans la pratique religieuse, qui est laissée {{citation|à l’appréciation de chacun}}<ref>Cf. [http://consistoire.soka-bouddhisme.fr/pdf/PRESENTATION_GENERALE_09.pdf Présentation générale du culte du bouddhisme de Nichiren en France], {{p.|46}}, paragraphe V.2.2 : {{citation|Rien ne dicte la durée de cette récitation – autrement dit, la durée du Gongyo (cérémonie de prière) est laissée à l’appréciation de chacun}}.</ref>. De plus, la récitation d’un [[mantra]] (''Nam-Myoho-Renge-Kyo'') est une pratique religieuse courante dans les traditions bouddhistes et hindouistes et reconnue pour ses vertus bénéfiques. La psalmodie, telle la [[prière du cœur]] des chrétiens orthodoxes, et des pratiques analogues à la récitation d’un [[mantra]] se retrouvent dans de nombreuses religions.

==== Accusations de prosélytisme et d’intolérance ====
Les opposants à la Soka Gakkaï dénoncent la profession de foi par la réfutation des autres doctrines religieuses (jap. ''[[shakubuku]]''), pratique fréquemment reprochée. La réfutation systématique et le prosélytisme militant des débuts du mouvement en France, son exclusivité doctrinale, entretenant la méfiance et l'hostilité du public vis-à-vis de la Sōka Gakkai française et de son action : dans le cadre des [[commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France]], le rapport de la [[MILS]] en [[1995]] stipule que : {{citation|la Sōka Gakkai prétend enseigner (malgré le schisme de 1990 [en fait, 1991] avec Nichiren Shoshu la doctrine de Nichiren, moine bouddhiste du {{s-|XIII}} qui professait une version nationaliste et intolérante du bouddhisme}}.
Les opposants à la Soka Gakkaï dénoncent la profession de foi par la réfutation des autres doctrines religieuses (jap. ''[[shakubuku]]''), pratique fréquemment reprochée. La réfutation systématique et le prosélytisme militant des débuts du mouvement en France, son exclusivité doctrinale, entretenant la méfiance et l'hostilité du public vis-à-vis de la Sōka Gakkai française et de son action : dans le cadre des [[commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France]], le rapport de la [[MILS]] en [[1995]] stipule que : {{citation|la Sōka Gakkai prétend enseigner (malgré le schisme de 1990 [en fait, 1991] avec Nichiren Shoshu la doctrine de Nichiren, moine bouddhiste du {{s-|XIII}} qui professait une version nationaliste et intolérante du bouddhisme}}.


À l’inverse, un certain nombre de sociologues signalent la capacité d’ouverture et d'[[acculturation]] de la Soka Gakkai<ref>Cf. Karel Dobbelaere, Raphaël Liogier, Jacqueline Stone.</ref>. Ainsi, le caractère « nationaliste » et « intolérant » du bouddhisme de Nichiren est contesté par [[Raphaël Liogier]], sociologue et directeur de l'[[Observatoire du religieux]], qui l’impute à une erreur d’interprétation. Il écrit : {{citation|Il est remarquable (...) que la Soka Gakkai, qui est une organisation activement pacifiste et qui est devenu objectivement antinationaliste, est représentée dans notre pays comme une organisation « sectaire » nationaliste nippone.}}<ref>Cf. {{p.|9}} de son essai [http://chs.univ-paris1.fr/Collo/Migrations/Liogier.pdf Sur L’émergence d’un bouddhisme européen].</ref> À l’origine de ce malentendu, la confusion de l’enseignement de Nichiren avec ses interprétations nationalistes par des courants politiques japonais dits « nichiréniens », au début du {{s-|XX}}, comme le soulignent les sociologues Jacqueline Stone et Ruben Habito<ref>Cf. [http://nirc.nanzan-u.ac.jp/publications/jjrs/jjrs_cumulative_list.htm#special1999 Revisiting Nichiren], numéro spécial du ''Japanese Journal of Religious Studies'', édité par Jacqueline Stone et Ruben Habito, automne 1999.</ref>.
À l’inverse, le sociologue [[Raphaël Liogier]] signale la capacité d’ouverture et d'[[acculturation]] de la Soka Gakkai<ref>Cf. Karel Dobbelaere, Raphaël Liogier, Jacqueline Stone.</ref>. Il conteste le caractère « nationaliste » et « intolérant » du bouddhisme de Nichiren, qu'il impute à une erreur d’interprétation. Il écrit : {{citation|Il est remarquable (...) que la Soka Gakkai, qui est une organisation activement pacifiste et qui est devenu objectivement antinationaliste, est représentée dans notre pays comme une organisation « sectaire » nationaliste nippone.}}<ref>Cf. {{p.|9}} de son essai [http://chs.univ-paris1.fr/Collo/Migrations/Liogier.pdf Sur L’émergence d’un bouddhisme européen].</ref> À l’origine de ce malentendu, la confusion de l’enseignement de Nichiren avec ses interprétations nationalistes par des courants politiques japonais dits « nichiréniens », au début du {{s-|XX}}, comme le soulignent les sociologues Jacqueline Stone et Ruben Habito<ref>Cf. [http://nirc.nanzan-u.ac.jp/publications/jjrs/jjrs_cumulative_list.htm#special1999 Revisiting Nichiren], numéro spécial du ''Japanese Journal of Religious Studies'', édité par Jacqueline Stone et Ruben Habito, automne 1999.</ref>.


La sociologue Florence Lacroix a consacré un doctorat à la Sôka Gakkai, intitulé "[https://books.google.fr/books/about/S%C3%B4ka_Gakkai_anatomie_d_un_tabou.html?id=4i1vswEACAAJ&redir_esc=y Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou: stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et sytème international]". [http://www.rajf.org/article.php3?id_article=46. D'après elle], l'organisation "présente certaines caractéristiques typiquement sectaires" telles que :
Pour ce qui est des accusations de prosélytisme, la Soka Gakkai indique que la transmission d’une partie des enseignements bouddhiques fait partie de la pratique religieuse du [[Mahayana]]<ref>''[[Shakubuku]]''.</ref>{{,}}<ref>"Fondation du mouvement" sur la page [[bouddhisme de Nichiren]]</ref>{{,}}<ref>"Développement dans la doctrine de [[Nichiren]]" sur la page [[daimoku]].</ref>, tout en soulignant le respect de la liberté d’autrui qu’une telle action comporte<ref>Cf. [http://consistoire.soka-bouddhisme.fr/pdf/PRESENTATION_GENERALE_09.pdf Présentation générale du culte du bouddhisme de Nichiren en France], {{p.|47}}, paragraphe V.2.2 : {{citation|Que la personne à qui nous transmettons le bouddhisme décide de le pratiquer ou non n’est pas le plus important, cela relève de sa liberté individuelle absolue}}.</ref>. Quant aux suspicions d’intolérance, la Soka Gakkai y répond par son comportement<ref>{{lien web|langue=fr|titre=La SGI, mouvement mondial pour la paix|auteur1=mouvement bouddhiste Soka|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/sgi|consulté le=8 octobre 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=fr|titre=Les dates clés de l'histoire de la SGI et de l'essor international de ses activités pour la paix. [1960-2010]|auteur1=mouvement bouddhiste Soka|url=https://www.soka-bouddhisme.fr/bouddhisme/histoire/l-emergence-de-la-soka-gakkai/chronologie-sgi|site=soka-bouddhisme.fr|consulté le=19 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web |langue=en|titre=Journals [2000-2017]|url=http://www.iop.or.jp/Publications.html |site=iop.or.jp|consulté le=08 octobre 2020}}.</ref>. Elle initie ou collabore à des rencontres et [[Dialogue interreligieux|dialogues interreligieux]] au niveau international<ref>Cf. [http://www.sgi.org/community-initiatives/interfaith.html] Marking the 90th anniversary of the establishment of the Soka Gakkai, on November 18, 2020, this website will be relaunched as the Soka Gakkai global website (www.sokaglobal.org).</ref>{{,}}<ref>Cf. [https://toda.org/policy-briefs-and-resources/books.html#religion_and_peacebuilding Religion and Peacebuilding (2013-2004)].</ref>{{,}}<ref>Cf. [https://www.ikedacenter.org/events/colloquia-panels Colloquia-Panels].</ref> ou national comme en Espagne<ref>Cf. [https://www.soka-bouddhisme.fr/actualites/breves-sgi/1437-dialogue-entre-la-federation-des-communautes-bouddhistes-d-espagne-et-la-sgi Dialogue entre la fédération des communautés bouddhistes d’Espagne et la SGI]</ref> et en France depuis {{date|2002}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=“Sous la direction de” Laurent Dervieu|titre=Dialogues interreligieux pour une éthique de l’environnement|lieu=Paris/Torino/Budapest etc.|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|date=décembre 2006|pages totales=214|isbn=2-296-01739-8|lire en ligne=http://liseuse.harmattan.fr/2-296-01739-8}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=“Sous la direction de” Laurent Dervieu|titre=Dialogues interreligieux pour une éthique de l’environnement|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions L'Harmattan|L'Harmattan]]|date=mars 2008|pages totales=214|isbn=978-2-296-05130-0|lire en ligne=http://liseuse.harmattan.fr/978-2-296-05130-0|consulté le=05 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>Cf. [https://www.soka-bouddhisme.fr/actualites/breves-france/1187-rencontre-interreligieuse-a-annecy-contre-la-peur Rencontre interreligieuse à Annecy contre la peur].</ref>.
*"une structure pyramidale, avec une bureaucratisation et une multitude de structures qui renforcent le pouvoir du gourou depuis les années 60, M. Ikeda"
*"une pression financière extrêmement forte sur les adeptes nippons . A l’étranger, la pression est moins forte car la consigne est de gagner une bonne image de marque"
*"des mécanismes d’emprise sur les adeptes, avec une déréalisation, la construction d’un "isolat culturel", une dépendance totale provoquée et entretenue par des procédés de mobilisation psychologique et par un contrôle de l’espace-temps des adeptes"
*"une doctrine pseudo-religieuse ( manipulation et dévoiement de concepts religieux à des fins de pouvoir) qui légitime les activités politiques de la secte, car les objectifs de M. Ikeda et de la Soka Gakkai sont d’ordre purement politique"
*"un parti politique, le contrôle d’un électorat flottant de 6 à 8 millions de bulletins de vote, le contrôle occulte de parlementaires d’autres partis"
*"l’inflitration bureaucratique de la Soka Gakkai qui a développé des réseaux secrets au sein de grands ministères, dans les milieux juridiques, dans la police des grandes villes"
*"une infiltration à l’étranger aussi avec des réseaux secrets dans les ambassades, les organisations internationales"


==== Accusations de dérives sectaires ====
== Accusations de dérives sectaires en France ==
La Soka Gakkaï est apparue à plusieurs reprises dans les rapports de la [[MILS]] puis de la [[Miviludes]] dans le cadre de la [[commission d'enquête parlementaires sur les sectes en France]] Dans son rapport de 1999<ref name="rapport 1999">[http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/sectes/r1687.pdf Rapport parlementaire de 1999].</ref>, la MILS indique : {{citation|La Sōka Gakkai est, par sa richesse, la troisième secte implantée en France : son patrimoine, acquis en partie grâce aux apports venant de l'organisation mère, représente 240 millions de francs [env. 36 millions d'euros], et son budget annuel atteint, certains exercices, une vingtaine de millions de francs [env. 3 millions d'euros].}} La Sōka Gakkai est donc désignée comme [[secte]] en [[1996]] et [[1999]] par l'[[UNADFI]]<ref name="rapport 1999" />{{,}}<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r2468.asp Rapport parlementaire de 1995].</ref>{{,}}<ref>[https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/que-sait-on-de-la-soka-gakkai/?highlight=Soka%20Gakkai%20] Que sait-on de la Soka Gakkai ? sur le site de l’UNADFI</ref>.
;Les opposants à la Soka Gakkaï
La Soka Gakkaï est apparue à plusieurs reprises dans les rapports de la [[MILS]] puis de la [[Miviludes]] dans le cadre de la [[commission d'enquête parlementaires sur les sectes en France]] Dans son rapport de 1999<ref name="rapport 1999">[http://www.assemblee-nationale.fr/dossiers/sectes/r1687.pdf Rapport parlementaire de 1999].</ref>, la MILS indique : {{citation|La Sōka Gakkai est, par sa richesse, la troisième secte implantée en France : son patrimoine, acquis en partie grâce aux apports venant de l'organisation mère, représente 240 millions de francs [env. 36 millions d'euros], et son budget annuel atteint, certains exercices, une vingtaine de millions de francs [env. 3 millions d'euros].}} La Sōka Gakkai est donc désignée comme [[secte]] en [[1996]] et [[1999]] par l'[[UNADFI]]<ref name="rapport 1999" />{{,}}<ref>[http://www.assemblee-nationale.fr/rap-enq/r2468.asp Rapport parlementaire de 1995].</ref>{{,}}<ref>[https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/la-soka-gakkai/?highlight=Soka%20Gakkai%20 La Soka Gakkai sur le site de l'UNADFI] : reprend un article paru dans sa revue ''BulleS'' se basant sur des allégations des années 1987 à 1997, recyclé en {{date|2000}} avec quelques lignes de commentaire creux, vain et diffamatoire ne reposant sur aucun fait et le publie intégralement à nouveau en {{date|août 2014}} avec l’intention non-dissimulée de nuire au mouvement Soka.</ref>{{,}}<ref>[https://www.unadfi.org/groupes-et-mouvances/que-sait-on-de-la-soka-gakkai/?highlight=Soka%20Gakkai%20] Que sait-on de la Soka Gakkai ? sur le site de l’UNADFI</ref>. Sa suspicion conduit même cette association résolument anti-sectes à déclarer : {{Citation|La paix dans le monde est l’un des thèmes de base de la campagne de communication mise en place par la Sōka Gakkai dans le cadre de sa stratégie d’expansion mondiale. Afin de cultiver cette image, elle s’appuie sur l’ONU dont elle est une ONG, comme d’autres grands mouvements sectaires, et elle finance des projets culturels et éducatifs.}}


La Miviludes fait régulièrement état dans ses rapports de signalements relatifs aux agissements de la Sokka Gakkai. C'est ainsi le cas en 2005 puis 2006. En 2008, le président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, indique dans une lettre au président de la Soka Gakkai France : "votre mouvement (...) pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais (...) ne posait plus de problèmes aujourd'hui"<ref group="Note">Dans un courrier adressé au Consistoire Soka, daté du 21 mai 2008, M. Jean-Michel Roulet écrit : {{citation|Ainsi que je vous l'ai dit au cours de cet entretien, j'ai eu l'occasion, en réponse à une question qui m'était posée par un journaliste à propos de la pertinence de la liste figurant dans le rapport de la Commission d'Enquête parlementaire de 1995 (Commission GEST - les sectes), de citer votre mouvement comme exemple d'organisation qui pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais qui ne posait plus de problème aujourd'hui.}} (annexe 14 de [http://consistoire.soka-bouddhisme.fr/pdf/Annexes_1_PEE.pdf Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren].</ref>.
Cependant, d’une part ce récurrent manque de sérieux dans les critiques de l’UNADFI, [[Janine Tavernier]], elle-même ancienne présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (UNADFI), le dénonce en {{date|2006}} : {{Citation|ce flou, cette imprécision, [qui] font qu'aujourd'hui on est plongé dans la confusion la plus totale. Les choses étant ce qu'elles sont, certains voient des sectes partout. [...] J'ai toujours été sensible aux risques de dérapage que les ADFI elles-mêmes auraient pu commettre.}}<ref>Préface du livre de Serge Toussaint ''"Secte" sur ordonnance : Les Rose-Croix témoignent''</ref>. Et d’autre part, un « Refus officiel d'utiliser des listes de mouvements sectaires » a été publié comme “la fin des listes noires” : depuis {{date|2005}}, le contenu de cette liste de mouvements sectaires de 1995 est considéré comme obsolète, tant par le gouvernement que les parlementaires<ref>{{article|périodique=Le Point|année=2007|mois=janvier|jour=17|titre=La fin des listes noires|lire en ligne=http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-01-17/la-fin-des-listes-noires/920/0/19641}}.</ref> ainsi que dans la circulaire<ref>{{Légifrance|base=JORF|numéro=PRMX0508471C|texte=circulaire du 27 mai 2005 relative à la lutte contre les dérives sectaires}}.</ref>, dans laquelle le Premier ministre recommande à nouveau d'éviter le recours à des listes de sectes au profit de l'utilisation de faisceaux de critères, reconnaissant que la liste de mouvements annexée au rapport parlementaire de 1995 devient de moins en moins pertinente, au vu de la complexité du phénomène sectaire. Une liste, par sa rigidité, ne permet pas d'appréhender les fluctuations importantes de ces mouvements.


Cependant, les signalements ont depuis repris, et la Miviludes en comptabilisait 19 en 2017, et dix en 2020<ref>{{Article|langue=fr|titre=Rapport d'activités 2018-2020|périodique=Miviludes|date=2020|lire en ligne=https://www.cipdr.gouv.fr/wp-content/uploads/2021/07/PDF-POUR-LE-WEB-AOU%CC%82T-21.pdf}}</ref>.
Quant au président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, il a écrit en [[2008]] dans un courrier adressé au président du consistoire Soka que le mouvement {{citation|ne posait plus de problème aujourd'hui.}}<ref group="Note">Dans un courrier adressé au Consistoire Soka, daté du 21 mai 2008, M. Jean-Michel Roulet écrit : {{citation|Ainsi que je vous l'ai dit au cours de cet entretien, j'ai eu l'occasion, en réponse à une question qui m'était posée par un journaliste à propos de la pertinence de la liste figurant dans le rapport de la Commission d'Enquête parlementaire de 1995 (Commission GEST - les sectes), de citer votre mouvement comme exemple d'organisation qui pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais qui ne posait plus de problème aujourd'hui.}} (annexe 14 de [http://consistoire.soka-bouddhisme.fr/pdf/Annexes_1_PEE.pdf Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren].</ref>


L'antenne française de la Soka Gakkai a mis en ligne une documentation<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique</ref> qui a pour but de contester les accusations de sectarisme à son encontre.
Publié le {{date|20 mars 2018}}, le rapport qui rend compte de l’activité de la Miviludes<ref>{{citation|En 2016 La Miviludes a reçu 2323 saisines (chiffre en légère augmentation). L’engouement pour les thérapies alternatives, pour les méthodes de développement personnel, pour les pseudo-psychothérapies, pour les pédagogies alternatives… offre des opportunités nouvelles pour des mouvements et des leaders qui cherchent à exercer une emprise sur leurs adeptes. Les grands sujets de préoccupation actuels, de l’environnement jusqu’à la crise des réfugiés, sont utilisés pour attirer de nouvelles recrues. Internet et les réseaux sociaux modifient les modes opératoires de ces prédateurs}}.</ref> et de ses observations du phénomène sectaire sur l’année 2016 et le {{1er}} semestre 2017 fait bien état, dans sa première partie, du fait que ce sont “toujours les mêmes mouvements qui suscitent des inquiétudes”, et cite, dans sa deuxième partie, le chiffre de 19 “interrogations” particulièrement à propos du mouvement Soka, l'association cultuelle Soka du [[bouddhisme de Nichiren]] (nouveau nom du mouvement en France) qui déclare environ {{nombre|20 000|pratiquants}}<ref>{{lien web |titre=Le mouvement bouddhiste Soka |url=https://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/mouvement-soka|site=soka-bouddhime.fr|consulté le=12 juillet 2020}}.</ref>{{,}}<ref>{{citation|Dans le domaine de la spiritualité “orientale” – pseudo-bouddhisme ou pseudo-hindouisme –, on observe peu d’évolution dans les interrogations. Ce sont en effet toujours les mêmes mouvements qui suscitent des inquiétudes, liées à des ruptures de comportement et de socialisation, un changement d’attitude de l’adepte à l’égard de ses proches. Souvent sur la défensive quand les proches expriment des interrogations, les adeptes déclarent que c’est leur choix libre et éclairé. Deux mouvements ont fait particulièrement l’objet d’interrogations : l’Association cultuelle Soka du bouddhisme Nichiren, anciennement Soka Gakkai (19 interrogations), [exemple en bas de page :] « ''Je voudrais avoir votre avis sur la Soka Gakkai. 2 personnes de ma famille y sont rentrées et elles pensent avoir trouvé les clés du bonheur et ont perdu tout esprit critique. Elles sont maintenant entourées de personnes du même groupe et font des prières répétitives. Faut-il s'inquiéter pour elles ?'' », et le Reiyukai (9 interrogations) qui font partie des «nouvelles religions» d’origine japonaise. Les témoignages évoquent un fort prosélytisme, l'importance de l’entraide entre leurs membres, une progression spirituelle liée à la capacité de recrutement de chaque adepte. On peut aussi relever 13 signalements sur le comportement du lama tibétain, fondateur des centres Rigpa, Sogyal Rinpoche. [Enregistré le 13/12/2016] (Miviludes – Rapport d’activité 2016 [et {{1er}} semestre 2017], pages 18 et 19}}{{Lien web|titre=Rapport 2017 MIVILUDES|url=https://www.derives-sectes.gouv.fr/sites/default/files/rapport_miviludes_2017_web_v2.pdf|consulté le=12 juillet 2020}}.</ref>.

; Réponses de la Soka Gakkai et du mouvement Soka
Pour répondre aux accusations qui sont portées on peut se référer au livre édité par le Cesnur ([[Centre pour l'étude des nouvelles religions]]) en 1996<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Collectif direction Massimo Introvigne|titre=Pour en finir avec les sectes|éditeur=Cesnur-Di Giovanni|année=|isbn=978-88-85237-11-7|isbn2=88-85237-11-8}}.</ref> qui faisait suite au rapport Guyard à une commission parlementaire en France. Plusieurs articles de ce livre mettent en avant l'usage abusif du mot "secte" (les grandes religions ne furent souvent à leur début, que des "sectes") et surtout les conditions dans lesquelles ce rapport avait été effectué car seules avaient été entendues des personnes se qualifiant de "témoins" et des organisations anti-sectes qui fondent leurs publications sur des travaux non scientifiques ("préjugés"). Les scientifiques dont les sociologues à même d'évaluer ces nouveaux mouvements ainsi que les "victimes" en avaient été exclues. Deux des articles de ce livre mettent en avant le danger que représente ce rapport car il conduit à l'institution d'un droit de persécution<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Pierre-Yves Le Priol |titre="Gare au droit de persécution!" |périodique=La Croix-L'Evenement |date=10 février 1996|lire en ligne= }}.</ref> mais aussi que l'on y discrédite la notion de "personne autonome maîtresse de son destin"<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Collectif sous la direction de Massimo Introvigne et J.Gordon Melton |titre=Le rapport parlementaire "Les sectes en France" ou l'apologie du soupçon" |périodique=Olivier-Louis Seguy citant Jacques Bourbon-Busset "La Croix" p170 |date=26 novembre 1982|isbn=88-85237-11-8 |lire en ligne= }}.</ref>. Le livre concerne plusieurs mouvements religieux, dont la Soka Gakkaï, ouvre le débat et a pour ambition d'en terminer avec les idées reçues en 1996.

Un article du ''[[Le Monde des religions|Monde des religions]]'' de [[2011]] affirme que les accusations de dérives sectaires sont caduques, la Soka Gakkai ayant entrepris une série de réformes allant dans le sens de la transparence<ref>Matthieu Mégevand, « Soka Gakkai, le Bouddha en soi », ''Le Monde des Religions'', [http://www.lemondedesreligions.fr/mensuel/2011/49/soka-gakkai-le-bouddha-en-soi-24-08-2011-1799_180.php également en ligne sur le site du Monde des Religions].</ref>. Le mouvement Soka rassemble la grande majorité des pratiquants du bouddhisme de Nichiren en France, soit environ {{nombre|20000|personnes}}<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/a-propos/mouvement-soka.</ref>. Il s'agit d'articles écrits par des membres de Soka.

Le consistoire Soka du bouddhisme en France représentant l'ensemble des trois associations du mouvement Soka met à disposition une documentation juridique<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique</ref> qui a pour but de récuser l'ensemble de des accusations à son encontre. Une page de son site y est consacrée<ref>http://reponses.soka-bouddhisme.fr/spip.php?rubrique13.</ref>. Elle explore les sujets principaux :
* Présentation générale du bouddhisme de Nichiren en France
* Constitution Soka pour le culte du bouddhisme de Nichiren
* Droit du culte
* Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren en France<ref name="PEE_09_10" /> (disponible en version anglaise) en date du {{date|26 janvier 2009}}. Il est possible de télécharger l’intégralité de ces documents ou juste la synthèse du document intitulé « Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren en France » et de ses annexes : dans son préambule<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page5.</ref>, sont évoqués le fameux rapport Vivien de février [[1983]] et le rapport de la Miviludes de [[2005]]. Puis des réponses sont apportées point par point<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page6.</ref>, aux différents critères issus du rapport parlementaire « Gest-Guyard » de 1996<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page11.</ref>, aux critères du ministère de la Justice dans la circulaire du {{date|26 février 1996}} et aux prises de position des autorités publiques entre [[2005]] et [[2008]]<ref name="p18">https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page18.</ref>. La conclusion est un appel aux pouvoirs publics de protéger les libertés publiques et d'appliquer les lois, évoquant ainsi la discrimination dont la Soka Gakkaï est victime en France<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/PEE_SYNTHESE_09_10.pdf#page21</ref>. Plusieurs annexes<ref name="p18" /> viennent étayer les arguments<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Annexes_1_PEE.pdf</ref>{{,}}<ref>https://www.soka-bouddhisme.fr/pdf/Annexes_2_PEE.pdf.</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
=== Références ===
=== Références ===
{{Références}}
{{Références | références=

<ref name="2006_P._Cornu_Dictionnaire">{{ Cornu }}. </ref>

}}


=== Notes ===
=== Notes ===
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=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* The Record of the Orally Transmitted Teachings, Burton Watson, trans. Soka Gakkai, 2005, {{ISBN|4-412-01286-7}}

==== Ouvrages de référence en français ====
==== Ouvrages de référence en français ====
* Gaston Renondeau, ''Histoire des moines guerriers au Japon'', 1957, PUF
* Gaston Renondeau, ''Histoire des moines guerriers au Japon'', 1957, PUF
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* Louis Hourmant, « La relation à l'objet sacré dans un culte néo-bouddhique. La Sôka Gakkai française », ''Systèmes de pensée en Afrique noire'' (Paris), 12, 1993.
* Louis Hourmant, « La relation à l'objet sacré dans un culte néo-bouddhique. La Sôka Gakkai française », ''Systèmes de pensée en Afrique noire'' (Paris), 12, 1993.
* Louis Hourmant, « La Soka Gakkai, un bouddhisme « paria » en France ? », in F. Champion et M. Cohen, ''Sectes et Démocratie'', Paris, Seuil, 1999.
* Louis Hourmant, « La Soka Gakkai, un bouddhisme « paria » en France ? », in F. Champion et M. Cohen, ''Sectes et Démocratie'', Paris, Seuil, 1999.
* Florence Lacroix, ''Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou : stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et sytème international'', thèse de doctorat en sociologie soutenue à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, 2011.
* Florence Lacroix, ''Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou : stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et système international'', thèse de doctorat en sociologie soutenue à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, 2011.
* Louis Hourmant, « Transformer le poison en élixir. L'alchimie du désir dans un culte néo-bouddhique, la Soka Gakkai française », in Françoise Champion, Danièle Hervieu-Léger, (dir.), ''De l'émotion en religion. Renouveaux et traditions'', Paris, le Centurion. 1990, {{p.|71-119}}.
* Louis Hourmant, « Transformer le poison en élixir. L'alchimie du désir dans un culte néo-bouddhique, la Soka Gakkai française », in Françoise Champion, Danièle Hervieu-Léger, (dir.), ''De l'émotion en religion. Renouveaux et traditions'', Paris, le Centurion. 1990, {{p.|71-119}}.
* David Machacek, [[Bryan Wilson]] ''(sous la direction de) Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Sōka Gakkai au Japon'', 2004, L'Harmattan, Paris. Ouvrage collectif.
* David Machacek, [[Bryan Wilson]] ''(sous la direction de) Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Sōka Gakkai au Japon'', 2004, L'Harmattan, Paris. Ouvrage collectif.
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* [http://www.soka-bouddhisme.fr/ Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren (anciennement Soka Gakkai France)]
* [http://www.soka-bouddhisme.fr/ Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren (anciennement Soka Gakkai France)]
* {{en}} [http://www.sgi.org/ Sōka Gakkai International]
* {{en}} [http://www.sgi.org/ Sōka Gakkai International]
* {{en}} [https://toda.org/ Toda Peace Institute]
* {{en}} [https://www.ikedacenter.org/ Ikeda Center for Peace, Learning, and Dialogue]


==== Sites critiques ====
==== Sites critiques ====
* {{lien brisé|url=https://www.unadfi.org/spip.php?article45 Définition de l'UNADFI, 2007|titre=Cette page est introuvable}}
* [http://www.prevensectes.me/soka.htm Site de prévention contre les sectes, 1999],
* [http://www.prevensectes.me/soka.htm Site de prévention contre les sectes, 1999],
* [http://www.persee.fr/showPage.do?urn=assr_0003-9659_1964_num_17_1_1754 Archives des sciences sociales des religions, 1964] : premier article critique publié en France, à partir de commentaires sur la scène japonaise de l'époque.
* [http://www.persee.fr/showPage.do?urn=assr_0003-9659_1964_num_17_1_1754 Archives des sciences sociales des religions, 1964] : premier article critique publié en France, à partir de commentaires sur la scène japonaise de l'époque.

Version du 15 mai 2024 à 10:00

Sōka gakkai
Logo de l’association
Cadre
But Promotion du bouddhisme de Nichiren
Zone d’influence 192 pays et territoires[réf. nécessaire]
Fondation
Fondation Drapeau du Japon Japon, 1930
Fondateur Tsunesaburō Makiguchi
Jōsei Toda
Identité
Siège Sōka Gakkai International
Drapeau du Japon Japon, Shinanomachi 32, Shinjuku, Tokyo 160-8583
Personnages clés Tsunesaburō Makiguchi
Jōsei Toda
Daisaku Ikeda
Président Minoru Harada (en)
Financement Dons et placements financiers
Membres 12 millions de membres annoncés par l'organisation, entre 3 et 4 millions d'après des universitaires.
Site web Sôka Gakkai France et
SGI(en)

La Sōka gakkai (創価学会?) (« Société pour la création de valeurs ») est un mouvement bouddhiste moderne fondé en 1930 au Japon par Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda. Mouvement pédagogique à l'origine, l'organisation s'est transformée après la Seconde Guerre mondiale pour devenir une branche laïque de l'école bouddhiste Nichiren Shōshū[1]. Elle est classée au Japon parmi les « nouvelles religions » (shinshūkyō). La Soka Gakkai dispose, principalement au Japon, d'un poids financier important, d'un groupe de presse et d'édition. Elle est à l'origine d'un parti politique, le Kōmeitō, fondé en 1964 par Daisaku Ikeda, aujourd'hui membre du gouvernement japonais.

La Soka Gakkai s'est développée à l'international entre 1960 et aujourd'hui, jusqu'à rassembler 12 millions de fidèles, dont 8 millions au Japon, dans 192 pays. Cependant, ces chiffre ne sont accrédités par aucune décompte indépendant. D'après des travaux d'universitaires[2], le nombre d'adhérents au Japon serait plus proche de 2 à 3% de la population du pays, soit entre 2,4 et 4 millions de personnes.

Le mouvement s'est fait connaître dans le monde, non sans susciter des controverses, en particulier du fait de son prosélytisme soutenu, voire agressif, se basant sur la pratique du shakubuku, mais qui assure l'avoir ensuite adouci[3],[4]. La Sōka Gakkai, parfois soupçonnée de « dérives sectaires » au Japon[5], mais aussi en France, au Canada et aux Etats-Unis, décide de publier en 2009 un dossier de réponse aux accusations[6], sans que cela ne lève les suspicions.

Historique

Tsunesaburō Makiguchi.
Jōsei Toda.
Daisaku Ikeda en 2010.

Le mouvement est fondé en 1930 sous le nom de Sōka Kyōiku Gakkai (創価教育学会?), littéralement « Société pour une éducation créatrice de valeurs » par Tsunesaburō Makiguchi (牧口 常三郎?), éducateur et directeur d’école primaire et son disciple J. Toda. L'association a d'abord pour but d'aider à la réforme de Makiguchi dans le domaine éducatif et elle se développe au début parallèlement à la sortie des volumes de la Pédagogie de la Création des Valeurs[7].

Influencé par des auteurs japonais ou occidentaux tels Yanagida, Shiga, Dewey, Ward[8], Durckheim, Fabre, Tsunesaburo Makiguchi développe une méthode pédagogique empirique, respectueuse de l'enfant et de son développement et une philosophie créatrice de valeurs que soutiendront ses successeurs[9]. Dans une quête spirituelle il choisit de se convertir au bouddhisme de la Nichiren Shōshū, et rapproche ses théories pédagogiques des enseignements de Nichiren, élargit son auditoire et transmet à son tour sa vision du bouddhisme lors de premières « réunions de discussion ». En 1936 les premiers adeptes tiennent leur premier cours d'été au Temple Principal de la Nichiren Shōshū. L'association formalise son existence en [10].

Sous surveillance du gouvernement japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, les organisations religieuses sont sommées d'accepter le talisman d'Ise, symbole du shintoïsme d'État. La plupart acceptent cet ordre impérial, mais Tsunesaburō Makiguchi et Jōsei Toda (戸田 城聖?), son disciple, refusent et sont incarcérés avec les principaux responsables[11] de la Sōka Kyōiku Gakkai. L'association est déclarée hors-la-loi et dissoute pour crime de lèse-majesté. Le temple principal de la Nichiren Shōshū est réquisitionné et transformé en garnison. En , à l’âge de 74 ans, Makiguchi meurt pendant son incarcération.

En , les États-Unis occupent le Japon, ravagé par la guerre (près de 4 millions de pertes humaines), et mettent en place une administration qui arrête la consubstantialité institutionnelle entre la tradition shintoïste et l'autorité impériale en instaurant la liberté religieuse dans laquelle s'engouffreront les “nouvelles religions” (shinshūkyō[Note 1]: Reiyukai, Risshō Kōsei Kai, etc.).

Fidèle au serment de son maître, Toda abandonne son prénom (Jogai — qui signifie “en dehors du château” —) pour celui de Josei, “le sage du chateau”. Il créé alors la « Société pour la création de valeurs » (Sôka Gakkai) dont la mission est de réaliser kōsen-rufu (et qui deviendra en un mouvement religieux laïque[12]). La Nichiren Shōshū s'y oppose mais Toda s'engage à inscrire également les nouveaux venus comme “paroissiens” (danto) de la Nichiren Shōshū. Muni d'un nouveau Gohonzon délivré par le Grand Patriarche, administrateur du Temple principal, il propose une vaste campagne de shakubuku, vaste programme de transmission qui vise à faire connaître et pratiquer le bouddhisme tel que Nichiren Daïshonin l’enseigne.

Après l'arrivée, le , de Daisaku Ikeda (池田 大作?), proche disciple de Jōsei Toda, à la présidence, la Soka Gakkai annonce que le nombre de familles pratiquantes passe à 6 millions dès , puis à 7,5 millions en . Le nombre de foyers se stabilisera aux alentours de 8 millions au Japon[13], d'après des chiffres internes et contestés. Dès , Daisaku Ikeda entreprend une série de voyages (États-Unis, Brésil, Europe) pour rencontrer les pratiquant(e)s qui se sont expatrié(e)s dès les années 1950[13], dynamiser une organisation naissante et nommer de nouveaux responsables[14]. Le , à Guam, il fonde la Soka Gakkai International (en) qui a pour mission de fédérer les activités de toutes les succursales installées à l'étranger. Il fonde également plusieurs institutions à vocation artistique et culturelle, ainsi que des universités et écoles. En , Daisaku Ikeda démissionne de son poste de président de la Sōka Gakkai mais reste président de la SGI. Au Japon, Hiroshi Hōjō devient le 4e président de la Sōka Gakkai. Après son décès, Einosuke Akiya est nommé en 1981 5e président, puis en 2006 c'est Minoru Harada (en) qui lui succède en tant que 6e président.

En 1983, l'ONU décerne la médaille pour la paix à Daisaku Ikeda, reconnaissant ses efforts sur la scène diplomatique internationale depuis les années 1960, et la Sōka Gakkai obtient le statut d’ONG à titre consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ONU).

Activités politiques

Dès , Joseï Toda lance la Soka Gakkaï en politique. 51 candidats sont élus sur 52 dans les assemblées politiques locales. Trois de ses membres sont élus à la Chambre haute en 1956 (Chambre des Conseillers).

Le parti est rebaptisé Komeito en 1964, et fait son entrée en à la Chambre basse (Chambre des représentants, qui élit le Premier ministre) avec 25 élus. La Sōka Gakkai et le Kōmeitō, se séparent officiellement en , en particulier « sous la pression de l'opinion publique[15] », après que des responsables du parti ont été accusés d'avoir saboté la publication d'un livre critique envers le Komeito et la Soka Gakkaï. Le parti se sécularise en apparence, supprimant la terminologie bouddhique de ses statuts, mais il restera sous l'influence de l'organisation religieuse.

Le Komeito a appartenu ces vingt dernières années à des coalitions de droite conservatrice et nationaliste. Son programme déclare notamment son opposition à la révision de la Constitution en vue de l'établissement du droit d'autodéfense collective, c'est-à-dire au rétablissement d'une armée japonaise.

Activités éditoriales

La Sôka gakkai édite un journal depuis 1951, le Seikyô Shimbun. En 1997, il revendiquait un tirage de 5,5 millions[16], mais ce chiffre est contesté. Contrairement aux autres grands quotidiens japonais, le journal n'est ni membre du Japan Newspaper Publishers and Editors Association (en)[17] ni du Japan Audit Bureau of Circulations (ja)[18] qui compilent officiellement chaque année les nombres de tirages.

Schisme avec la Nichiren Shoshu en 1991

Depuis sa création en , la Soka Gakkaï a soutenu la Nichiren Shoshu, Tsunesaburo Makiguchi et Joseï Toda ayant entretenu de bonnes relations avec cette école grâce à leurs amitiés avec les moines dont Nichijun, grand patriarche. Mais à la suite d'un conflit concernant le financement d'un temple, et du fait des scandales qui teintent la réputation de la Soka Gakkai, la Nichiren Shoshu rompt les liens avec la Soka Gakkaï, le , et annonce l'excommunication de ses membres. la Nichiren Shoshu reproche à Daisaku Ikeda sa trahison des enseignements de Makiguchi et de Toda, et sa prise de liberté dans l'interprétation du kōsen-rufu (considérée comme une déviation[19]).

Le jour de l'excommunication sera fêté par la Soka Gakkai comme “Le jour de l'Indépendance spirituelle”[20]. Elle réforme alors deux des "Trois Grandes Lois ésotériques" de la Nichiren Shoshu, et l'expression "Trois Lois sacrées et révélées"[21] apparaît dans la constitution du Culte (voir Kosen-Rufu). L'organisation modifie trois fois le gongyo (soit sur la partie du Sūtra du Lotus lue ou récitée soit sur le contenu des prières silencieuses)[22], propose de changer de gohonzon[23] (celui inscrit par le grand patriarche Nikken n'est plus délivré aux membres excommuniés), et demande à certains de ses propres membres laïques, c'est-à-dire non religieux professionnels, de mener les cérémonies religieuses en tant que ministres du culte. Elle publiera une nouvelle traduction des Écrits de Nichiren (le Gosho Zenshu originel) en 2011.

Croyance

La Sōka Gakkai se fonde sur les enseignements du moine japonais Nichiren (1222-1282). Sensible “aux fléaux naturels et sociaux que subissait son pays[24] Nichiren, après avoir étudié les enseignements (sutras) de Shakyamuni (Siddharta Gautama), déduira qu'ils étaient la conséquence de la disparition du bouddhisme véritable.

ll concentre sa pratique sur l'enseignement de Shakyamuni du Sūtra du Lotus : tout être humain possède l'état de bouddha et peut l'activer en récitant Nam-myōhō-renge-kyō (le titre du Sūtra, daïmoku). Pour Nichiren, ni Shakyamuni ni Tiantai n’ont transmis cette pratique bien qu'elle soit au cœur de ses enseignements du bouddhisme mahayana, parce qu'à chaque époque correspond un mode de transmission. Nichiren retranscrit ensuite son illumination dans un mandala, le Gohonzon de Nichiren. Ce mandala représente graphiquement "la cérémonie dans les airs", décrite par Shakyamuni, tenue au Pic de l'Aigle, le cœur du Sūtra du Lotus, qui rassemble autour de Nam-Myōhō-Renge-Kyō (la « tour aux trésors »), des noms de personnages historiques, de figures mythiques, de bouddhas, bodhisattvas et de divinités bouddhiques[25]. L’ensemble de ces archétypes permet aux fidèles (ou pratiquants) de méditer sur eux-mêmes, sur la présence constante des dix états de vie en chacune et chacun ; ainsi l’observation de son esprit, de son cœur, conduit à révéler la bouddhéité inhérente à sa vie.

Le principe de base du bouddhisme de Nichiren est simple : réciter ce mantra permet de développer sa bouddhéité. Nichiren a développé plusieurs concepts pour soutenir son enseignement qu'il tenait de sa formation dans l'école Tendaï, de l'étude du Sūtra du Lotus et d’autres enseignements qu'il transmettra dans les lettres écrites[26],[27] à ses disciples, les "traités[28]" clarifiant son enseignement en citant ses sources, parfois pour admonester les autorités (Rissho Ankokuron[29]) parfois, à la fin de sa vie, oralement (dans le Recueil des Eneignements oraux, Ongi Kuden[30] retranscrits par Nikkō Shōnin (en), le disciple à l'origine de la lignée de la Nichiren Shōshū.

Tous ces écrits seront rassemblés par Joseï Toda dans le Gosho Zenshu, Œuvres complètes des écrits de Nichiren en . La lecture de ces écrits et de leurs commentaires par son disciple forment l’étude, soit l'un des trois principes de base (foi, pratique, étude) du bouddhisme Nichiren.

Principaux concepts :

  • “Foi, pratique, étude”. Un triptyque qui doit permettre au pratiquant de se soutenir dans son chemin vers la bouddhéité. La croyance se prouve par les effets de la pratique, soutenue par l'étude des textes.
  • “La foi équivaut à la vie quotidienne”, soit la préoccupation des défis du quotidien[31].
  • “Ichinen Sanzen, « trois mille mondes en un instant de vie » définis par : les Dix mondes (ou états de vie)” et leur inclusion mutuelle, combinant les Dix facteurs (ou modalités de vie)”, dans les “Trois niveaux d’existence (ou domaines de l’existence) (10x10x10x3), est le principe énoncé par le grand maître Tiantai (Tendaï Chih-I[32] ou Zhiyi) dans Grande concentration et intuition (Maka Shikan) et que Nichiren concrétise avec le Gohonzon, concrétisation de Nam-Myoho-Renge-Kyo, essence du Sūtra du Lotus.
  • “Les désirs mènent à l'illumination”. Apprendre ainsi à « changer les turbulences négatives de la vie en vagues qui nous poussent vers la bonté. »[33].
  • La “non-dualité du corps et de l'esprit” et la “non-dualité des êtres et de leur environnement” : non-dualités ou unité.
  • “L’unité du maître et du disciple”[34], un des principes fondateurs de la Soka Gakkaï, qui relient les membres du monde entier au président de l'organisation.

Pratique religieuse

La pratique essentielle est la récitation du mantra Nam-myōhō-renge-kyō (dont l'une des traductions simplifiées est : Nam ou namu, en sanskrit = Dévouement, Hommage, Respect. Myōhō = Loi mystique, sagesse. Renge = Lotus. Kyō = Enseignement, Voix). Il n'y a pas de durée déterminée, c'est au pratiquant de décider. Ce mantra est aussi nommé Daimoku, titre du Sūtra du Lotus.

La pratique complémentaire consiste en la lecture ou la récitation bi-quotidienne d'une partie des chapitres II (en prose) et XVI (en vers) du Sūtra du Lotus : le Gongyo[35]. Après avoir modifié le livret du texte de pratique (kyobon) avec l'aval de la Nichiren Shoshu, la Soka Gakkaï va diminuer la part récitée de ces chapitres en 2010 en se référant aux écrits de Nichiren[36] afin de s'accorder aux obligations modernes des laïques. La version 2010 du texte de pratique dédiait ces prières aux “fonctions de la vie et de l'environnement” (shoten zenjin), au Gohonzon (le Gohonzon des Trois Grandes Lois ésotériques [ou cachées], Nichiren Daishonin, Nikkō Shonin et Nichimoku Shonin), à la réalisation de Kōsen-rufu (avec dédicace aux présidents fondateurs de la Soka Gakkaï) et la dernière à la révolution humaine, aux défunts et à la paix dans le monde.

La version 2016 unifie le rituel du matin identique à celui du soir et modifie également le contenu des prières silencieuses. Trois Daimoku ouvrent la cérémonie de Gongyo ; après la lecture (ou la récitation) des deux extraits du Sûtra du Lotus en caractères kanji selon la traduction de Kumarajiva, la première prière silencieuse est l'expression de « la reconnaissance envers le Gohonzon, concrétisation de Nam-myoho-renge-kyo, Nichiren Daishonin et Nikkō Shonin » ; la deuxième est la reconnaissance envers « les trois présidents fondateurs » (Makiguchi, Toda, Ikeda) ; et la troisième « pour la réalisation du grand vœu de kosen rufu mondial et pour les défunts », réunissant les prières des pratiquants pour kosen rufu et pour la SGI, pour leur révolution humaine et leurs vœux personnels, ainsi que pour leurs parents et amis défunts. Ces prières silencieuses se terminent par la formule : « pour la paix dans le monde entier et le bonheur de tous les êtres vivants. »

L'étude de cet enseignement du bouddhisme mahayana est basée sur la lecture et la compréhension des écrits de Nichiren[37], le maître fondamental. Nichiren Daishonin explique le Sūtra du Lotus en 28 chapitres enseigné en Inde par Shakyamuni au cours des dernières années de sa vie ; dans ses écrits (lettres et traités) il utilise comme référence les commentaires de Tiantai en Chine et de son école Tendaï introduite au Japon par Saichō appelé aussi Dengyō. L’atteinte de la bouddhéité est rendue accessible aux gens du commun par la foi, la pratique et l’étude : « Vous ne devez pas seulement persévérer vous-même ; vous devez aussi enseigner aux autres. Pratique et étude proviennent toutes deux de la foi. Enseignez aux autres au mieux de vos capacités, ne serait-ce qu’une phrase. »[38],[39], (voir aussi la pratique de shakubuku et shōju).

En plus d'une pratique religieuse révisée de celle instituée par la Nichiren Shōshū, la Soka Gakkaï va modifier l'objet de culte (honmon no gohonzon) : elle ne distribuera plus le gohonzon des Grands Patriarches de la Nichiren Shoshu mais celui de Nichikan Shonin (moine réformiste et administrateur de l'école Fuji 1665-1726), ce qui lui permet de se démarquer un peu plus de la Nichiren Shoshu[40].

Le rôle de l'ordre monastique dans la pratique et la référence au Grand Patriarche sont supprimés, et organisent avec leurs ministres du culte la réception de l'objet de culte, le Gohonzon, les offices et cérémonies religieuses (mariages, cérémonies funéraires) (art. 15 et 22 Constitution Soka). La foi des pratiquants continue à s'articuler autour du Gohonzon de Nichiren, du Daimoku (Nam-myōhō-renge-kyō) et de l'étude des écrits de Nichiren. Avec les “Trois Grandes Lois ésotériques (ou cachées)” devenues “Trois Lois sacrées et révélées”, la troisième Loi (Honmon no Kaidan) redéfinit le lieu de pratique en tant que lieu sacré[40] : “L’autel bouddhique où est enchâssé le Gohonzon, (domicile du pratiquant, lieu de culte) est le lieu de pratique de Gongyo et Daimoku” (art.13 constitution Soka)[41].

Soka Gakkai Internationale

Histoire

En 1975 Daisaku Ikeda crée la Soka Gakkai internationale (Soka Gakkai International (en)) (SGI) qui fédère à l'époque les 51 organisations nationales. La SGI annonce regrouper 192 organisations nationales actives et 12 millions de membres à partir des années 1990. Mais le chiffre est soumis à caution. D'après les travaux de l'universitaire américain Levi McLaughlin[2], le nombre d'adhérents au Japon serait plus proche de 2 à 3% de la population du pays, soit entre 2,4 et 4 millions de personnes.

Activités

Depuis 1983, la SGI bénéficie d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social et du Département de l'information publique des Nations unies.

Elle a créé plusieurs associations culturelles et pédagogiques (Écoles et Universités Sōka, concerts Min-on, musées Fuji, institut de philosophie orientale, etc.), et entretient des échanges culturels avec des institutions universitaires.

Soka Gakkai France

L'organisation n'est pas reconnue par l'Union bouddhiste de France (U.B.F), qui la juge sectaire. L'UBF représente 80% des associations bouddhistes de France.

Histoire

Dans les années 1960, des Japonais vivant en France ou des Français venant du Japon commencent à diffuser les préceptes du bouddhisme de Nichiren et organisent aussi des réunions de discussion (appelées un moment zadankai ou zad).

Le mouvement commence à se structurer sous l’appellation Nichiren Shoshu France (NSF), puis prend en 1990 le nom d'ACSBN (Association Cultuelle Sōka du Bouddhisme de Nichiren). Les activités non exclusivement cultuelles du mouvement sont gérées par des structures associatives différentes : l’Association Culturelle Soka de France (ACSF) et l’Association pour le Commerce, l’Edition et les Prestations de service (ACEP), qui vend les articles religieux (autels et accessoires) et les publications[42].

Le consistoire Soka du bouddhisme Nichiren est “le garant des intérêts supérieurs du culte dans le pays” (art. 21 constitution Soka[41]). Les trois associations sont dirigées par des Français[43] mais leurs noms demeurent confidentiels. Les fidèles ne sont pas membres de l'association

Organisation

Depuis les années 1960, selon le modèle japonais[44], le mouvement s'est organisé autour de réunions de discussions tenues par les fidèles à domicile. Ces "réunions de discussion ou d´étude", libres d'accès, se tiennent une à deux fois par mois et rassemblent les pratiquants autour d'un sujet d'ordre général ou d'une thématique d'étude. Mais le déroulé des réunions a pu être perçu comme coercitif, déclenchant plusieurs polémiques et controverses en France.

Les fidèles adhérent aux valeurs du bouddhisme de Nichiren lors de la réception de l'objet de culte (le Gohonzon) et deviennent adhérents de l'ACSBN (Association cultuelle Soka du bouddhisme de Nichiren), mais ils n'ont pas l'obligation de cotiser ni pour cette association ni pour l'ACSF (Association culturelle Soka de France). Ils n'ont pas de statut officiel au sein de ces associations et n'y ont donc pas de représentants élus, même s'ils peuvent participer à leur gestion[45].

On compte cinq centres Soka en France (Sceaux, Trets, Nantes, Chartrettes et Paris), qui revendiquent entre 10 000 et 20 000 participants[réf. nécessaire] aux réunions[46].

Financement

L'organisation repose sur les dons pour constituer son budget de fonctionnement. Dans le bouddhisme pratiqué par la Soka Gakkai, le don financier par le fidèle fait partie de la révolution humaine, et doit être utilisé comme un moyen de développement personnel. Les dons sont encouragés pendant la période du printemps et sont également possibles lors d'événements importants, comme la cérémonie du nouvel an, ou à la remise des Gohonzons.

L'antenne française a également été financée par la maison-mère japonaise, et divers placements financiers.

Elle possède un patrimoine immobilier composé de plusieurs immeubles à Nantes et en région parisienne, du Château du Pré à Chartrettes, de plusieurs propriétés à Bièvres (91) dont le château des Roches - acquis en 1989 et reconverti en Maison Littéraire de Victor Hugo - et d'un centre cultuel à Trets (13). C'est ce qu'indiquait alors le rapport d'une commission d'enquête parlementaire[47], qui l'évaluait à 140 millions de francs.

Le budget de l'organisation couvre l'entretien de ce patrimoine, acquis en partie grâce à l'aide de la Soka Gakkaï Japon, les frais de fonctionnement (avec une vingtaine de salariés) et l'organisation d'événements. Tous les pratiquants sont bénévoles.

En 1990 et 1991, la Soka Gakkai France a fait l'objet d'un redressement fiscal[47] de 16,8 millions de francs pour ne pas avoir déclaré des activités imposables entre 1987 et 1990.

Commission d'enquête parlementaire

La commission, crée en 1995 et composée de membres du Parlement, a classé dans son rapport la Soka Gakkai France parmi d'autres mouvements sectaires implantés en France, tels que l'Eglise de Scientologie ou les Témoins de Jéhovah. Le contenu de cette liste de est aujourd'hui considéré comme obsolète, tant par le gouvernement que les parlementaires.

Une seconde commission rendra un rapport sur "Les sectes et l'argent" en 1999, et une troisième commission sur la protection des mineurs en 2006.

Ces rapports se basent sur des informations fournies par les Renseignements généraux et par des associations spécialisées, telle l'UNADFI.

La Soka Gakkai a publié plusieurs communiqués pour contester leurs arguments.

Controverses et polémiques

Selon Dennis Gira, « les bouddhistes, en France et ailleurs, ne sont pas tous d'accord pour considérer cette tradition comme authentiquement bouddhiste. On peut les comprendre un peu parce que la Sôka Gakkai se présente souvent elle-même comme la seule vraie forme de bouddhisme[48]. »

Nombre de pratiquants

La Soka Gakkai annonce 12 millions de membres à travers le monde depuis les années 1990. Le chiffre avancé est le même depuis une trentaine d'années et n'a jamais été révisé. Il serait composé de 8,27 millions de foyers au Japon, et 2,8 millions de personnes à l'étranger, selon le site internet de l'organisation. Ces chiffres sont cependant controversés, et impossibles à vérifier car il n'en existe aucun décompte indépendant.

D'après les recherches de l'universitaire américain Levi McLaughlin, sociologue des religions et spécialiste de la Soka Gakkai : "Il est par ailleurs difficile d'évaluer le nombre de membres de la Gakkai, car la Sōka Gakkai ne communique pas le nombre de ses membres au gouvernement national. Ils ne figurent pas dans le Shūkyō nenkan, le rapport annuel sur l'affiliation religieuse publié par le ministère de l'Éducation, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie (MEXT)"[49].

La Soka Gakkai prétend également être implantée dans 192 pays et territoires - sur 193 Etats membres de l'ONU, et 197 pays au total - mais il n'existe aucune liste des pays concernés. Elle annonce avoir des antennes dans 90 pays, mais leur liste n'a jamais été rendue publique. Le site internet de l'organisation répertorie cependant 52 pays où sont implantés ses bureaux.

Au Japon, la Soka Gakkai annonce avoir pour pratiquants 8,27 millions de foyers. Un foyer correspondant à environ trois personnes, ce chiffre est soumis à caution. Selon la chercheuse américaine Jacqueline I. Stone : "La Soka Gakkai revendique aujourd'hui 8,27 millions de familles membres. Comme la plupart des statistiques religieuses autodéclarées, ce chiffre est gonflé"[50].

Levi McLaughlin précise que le nombre véridique des membres de l'organisation pourrait être divisé par quatre : "Aujourd'hui, le groupe compte, selon ses propres dires, 8,27 millions de foyers au Japon et plus de 1,5 million d'adeptes dans 192 pays à l'étranger. Des études récentes remettent en cause ces chiffres et évoquent un chiffre avoisinant les deux pour cent de la population japonaise"[49].

Au Japon

La Sōka Gakkai s'est retrouvée au cœur de controverses de tous ordres : religieux, politique et financier. C'est encore aujourd'hui l'une des nouvelles religions les plus controversées au Japon[3].

L'organisation est notamment accusée d'avoir fait pression sur des éditeurs japonais pour empêcher la publication de livres compromettants[51].

En 1991, elle est poursuivie par le fisc japonais pour avoir soustrait à l'impôt 2,3 milliards de yens, obtenus dans le cadre de transactions sur des pierres tombales[52].

Aux États-Unis

Comme au Japon, la Soka Gakkai a été critiquée par la presse aux États-Unis du fait de méthodes jugées « agressives » de prosélytisme et conversion. La SGI-USA affirme avoir par la suite fait marche arrière quant à son approche[4],[3].

En France

En France, la Soka Gakkai a été l’objet de diverses controverses relayées dans les médias, surtout à partir de la fin des années 1980.

Controverse concernant la pratique religieuse

En 1999, dans un procès de la Soka Gakkai France contre Le Dauphiné Libéré, le tribunal de grande instance d'Annecy l'a déboutée de sa plainte entérinant le journal dans ses propos : la récitation du mantra est présentée comme une obligation, décrite comme « dangereuse et objectivement déshonorante ». Ce tribunal cite les « effets aliénants », le « déséquilibre psychologique » générés par le mantra, « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui « envahit peu à peu les adeptes »[Note 2].

Accusations de prosélytisme et d’intolérance

Les opposants à la Soka Gakkaï dénoncent la profession de foi par la réfutation des autres doctrines religieuses (jap. shakubuku), pratique fréquemment reprochée. La réfutation systématique et le prosélytisme militant des débuts du mouvement en France, son exclusivité doctrinale, entretenant la méfiance et l'hostilité du public vis-à-vis de la Sōka Gakkai française et de son action : dans le cadre des commissions d'enquête parlementaires sur les sectes en France, le rapport de la MILS en 1995 stipule que : « la Sōka Gakkai prétend enseigner (malgré le schisme de 1990 [en fait, 1991] avec Nichiren Shoshu la doctrine de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle qui professait une version nationaliste et intolérante du bouddhisme ».

À l’inverse, le sociologue Raphaël Liogier signale la capacité d’ouverture et d'acculturation de la Soka Gakkai[53]. Il conteste le caractère « nationaliste » et « intolérant » du bouddhisme de Nichiren, qu'il impute à une erreur d’interprétation. Il écrit : « Il est remarquable (...) que la Soka Gakkai, qui est une organisation activement pacifiste et qui est devenu objectivement antinationaliste, est représentée dans notre pays comme une organisation « sectaire » nationaliste nippone. »[54] À l’origine de ce malentendu, la confusion de l’enseignement de Nichiren avec ses interprétations nationalistes par des courants politiques japonais dits « nichiréniens », au début du XXe siècle, comme le soulignent les sociologues Jacqueline Stone et Ruben Habito[55].

La sociologue Florence Lacroix a consacré un doctorat à la Sôka Gakkai, intitulé "Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou: stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et sytème international". D'après elle, l'organisation "présente certaines caractéristiques typiquement sectaires" telles que :

  • "une structure pyramidale, avec une bureaucratisation et une multitude de structures qui renforcent le pouvoir du gourou depuis les années 60, M. Ikeda"
  • "une pression financière extrêmement forte sur les adeptes nippons . A l’étranger, la pression est moins forte car la consigne est de gagner une bonne image de marque"
  • "des mécanismes d’emprise sur les adeptes, avec une déréalisation, la construction d’un "isolat culturel", une dépendance totale provoquée et entretenue par des procédés de mobilisation psychologique et par un contrôle de l’espace-temps des adeptes"
  • "une doctrine pseudo-religieuse ( manipulation et dévoiement de concepts religieux à des fins de pouvoir) qui légitime les activités politiques de la secte, car les objectifs de M. Ikeda et de la Soka Gakkai sont d’ordre purement politique"
  • "un parti politique, le contrôle d’un électorat flottant de 6 à 8 millions de bulletins de vote, le contrôle occulte de parlementaires d’autres partis"
  • "l’inflitration bureaucratique de la Soka Gakkai qui a développé des réseaux secrets au sein de grands ministères, dans les milieux juridiques, dans la police des grandes villes"
  • "une infiltration à l’étranger aussi avec des réseaux secrets dans les ambassades, les organisations internationales"

Accusations de dérives sectaires en France

La Soka Gakkaï est apparue à plusieurs reprises dans les rapports de la MILS puis de la Miviludes dans le cadre de la commission d'enquête parlementaires sur les sectes en France Dans son rapport de 1999[56], la MILS indique : « La Sōka Gakkai est, par sa richesse, la troisième secte implantée en France : son patrimoine, acquis en partie grâce aux apports venant de l'organisation mère, représente 240 millions de francs [env. 36 millions d'euros], et son budget annuel atteint, certains exercices, une vingtaine de millions de francs [env. 3 millions d'euros]. » La Sōka Gakkai est donc désignée comme secte en 1996 et 1999 par l'UNADFI[56],[57],[58].

La Miviludes fait régulièrement état dans ses rapports de signalements relatifs aux agissements de la Sokka Gakkai. C'est ainsi le cas en 2005 puis 2006. En 2008, le président de la Miviludes, Jean-Michel Roulet, indique dans une lettre au président de la Soka Gakkai France : "votre mouvement (...) pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais (...) ne posait plus de problèmes aujourd'hui"[Note 3].

Cependant, les signalements ont depuis repris, et la Miviludes en comptabilisait 19 en 2017, et dix en 2020[59].

L'antenne française de la Soka Gakkai a mis en ligne une documentation[60] qui a pour but de contester les accusations de sectarisme à son encontre.

Notes et références

Références

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  4. a et b (en) Scott A. Mitchell, Buddhism in America : Global Religion, Local Contexts, Bloomsbury Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-4725-8194-5, lire en ligne), p. 129 : « Soka Gakkai's rise, however, has not been without controversy. [...] Soka Gakkai's conversion techniques have been criticized in both Japanese and American press as overly aggressive and even militaristic. [...] its American branch, SGI-USA, remains a robust lay-lead organization while pulling back from aggressive proselytization of an earlier era. ».
  5. (en) J. Gordon Melton et Martin Baumann, Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, 2nd Edition [6 volumes], ABC-CLIO, , 3200 p. (ISBN 978-1-59884-204-3, lire en ligne), p. 2658.
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  20. Strand, Clark. (trad. de l'anglais), Réveiller le Bouddha : comment le dynamisme d'un mouvement bouddhique contemporain est en train de changer notre conception de la religion, Santa Monica, Éditions L'Harmattan, , 165 p. (ISBN 978-2-343-06891-6 et 2-343-06891-7, OCLC 944013119, lire en ligne), p. 119.
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  25. (en) Forrest Stone, « Chapter 7: Ritual Implements in Soka Gakkai Nichiren Buddhism », dans Schism, semiosis and the Soka Gakkai : Soka Gakkai Nichikan Gohonzon, Semiosis and Signification of the Gohonzon, Washington, WWU Graduate School Collection, , 159 p. (lire en ligne), p. 80.
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  28. L’appellation "Traité" a disparu dans la version 2018 des Écrits de Nichiren
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  33. Mouvement bouddhiste Soka, « Les désirs mènent à l’illumination », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
  34. (en) Urbain, Olivier, Daisaku Ikeda's philosophy of peace : Humanrevolution, dialogue and global civilization, Badford, Bradford University, 197 p. (lire en ligne), p. 128 à 130 paragraphe "Pork soup and open palanquin" : «Premièrement, la soupe de porc montre la prévenance du maître (mentor) pour ses disciples, et deuxièmement, le palanquin ouvert montre la considération des disciples pour leur mentor. La relation entre «mentor et disciple» est l'une des principales caractéristiques du bouddhisme en général, et la connexion entre Makiguchi, Toda et Ikeda revêt une importance particulière dans la Soka Gakkai.Troisièmement, outre les aspects religieux et organisationnels, la soupe de porc et le palanquin ouvert peuvent également être interprétés comme des symboles d'une véritable compassion humaine, des soins chaleureux traduits en actions concrètes que les gens doivent ressentir les uns pour les autres si l'humanité veut évoluer vers un monde de plus grande existence collective pacifique. ».
  35. Mouvement bouddhiste Soka, « Gongyo, la pratique assidue », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
  36. Cap sur la Paix + Robert Rescoussié Membre du consistoire Soka, « Vers le changement des prières silencieuses », Cap sur la Paix, no 1066,‎ 11 au 24 janvier 2016, Au coeur du mouvement p4 (lire en ligne) :

    « Évolution des prières silencieuses dans un contexte historique "Il s'avère nécessaire de souligner que Nichiren Daishonin n'a établi aucune forme de rituel, sinon la seule récitation de Daïmoku." Cap: "La mention du Dai-Gohonzon est remplacée par le Gohonzon de Nam Myoho Renge Kyo." Réponse de Robert Rescoussié : « Les écrits de Nichiren ne comportent pas ce terme "Daï". Ce terme ne confère aucun caractère sacré au Gohonzon désigné. C'est un préfixe honorifique. » »

    .
  37. Nichiren Traduction Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira. Introduction : Dennis Gira, « Les Écrits de Nichiren : Guide de lecture », sur nichirenlibrary.org (consulté le ).
  38. Nichiren (trad. Marc Tardieu sous la direction de Nicole Gira), Les Écrits de Nichiren : ÉCRIT 40, La réalité ultime de tous les phénomènes, Bibliothèque de Nichiren, , 1300 p. (ISBN 978-4-88417-029-5, lire en ligne), p. 390.
  39. Mouvement bouddhiste Soka, « Foi, pratique et étude », sur soka-bouddhisme.fr.
  40. a et b (en) Sor-Ching Low, « The re-inventionof Nichiren in an era of globalization remapping the sacred », Journal of Global Buddhism,‎ , p39 Nichikan est connu comme un grand prêtre qui « a ravivé le sacerdoce à une époque où l'esprit originel de Nichiren avait à bien des égards été oublié depuis longtemps » p 38 Globalizing the Sacred: Remapping the kaikan as temple (lire en ligne).
  41. a et b Consistoire Soka du Bouddhisme de Nichiren, « Documentation Juridique », sur soka-bouddhisme.fr, .
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  44. Karel Dobbelaere, La Soka Gakkai. Un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, Turin, Elledici, , 106 p. (ISBN 88-01-02240-9), P 37 à 41.
  45. https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique/le-bouddhisme-de-nichiren-en-france.
  46. Thierry Mathé, Le Bouddhisme des Français..., L'Harmattan, 2005.
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  48. Dennis Gira, Le Bouddhisme à l'usage de mes filles, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-143723-2, lire en ligne), p. 11.
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  51. (en) The Yomiuri Shimbun, « Japan Religious Group’s Proximity to Power Controversial; Soka Gakkai Alleged to Have Obstructed Critical Books », sur japannews.yomiuri.co.jp, (consulté le ).
  52. « La secte japonaise accusée de fraude fiscale - Scandale à la Soka Gakkai », Le Monde,‎
  53. Cf. Karel Dobbelaere, Raphaël Liogier, Jacqueline Stone.
  54. Cf. p. 9 de son essai Sur L’émergence d’un bouddhisme européen.
  55. Cf. Revisiting Nichiren, numéro spécial du Japanese Journal of Religious Studies, édité par Jacqueline Stone et Ruben Habito, automne 1999.
  56. a et b Rapport parlementaire de 1999.
  57. Rapport parlementaire de 1995.
  58. [1] Que sait-on de la Soka Gakkai ? sur le site de l’UNADFI
  59. « Rapport d'activités 2018-2020 », Miviludes,‎ (lire en ligne)
  60. https://www.soka-bouddhisme.fr/ressources/documentation-juridique

Notes

  1. Le terme s'applique à tous mouvements apparus deux siècles avant 1945
  2. Extrait du jugement du Tribunal de Grande Instance d'Annecy :

    « Attendu que le paragraphe consacré à l'éducation des enfants ne peut être qualifié de diffamatoire dans la mesure où il reprend des extraits du magazine « Troisième civilisation » édité par la Sōka Gakkai. »

    Attendu par contre que les méfaits de la pratique par la répétition à l'infini des mantras et la dénonciation de leur effet aliénant provoquant une rupture radicale des membres de l'association avec leur famille et des déséquilibres psychologiques appuyés par des interviews constituent des faits précis de nature à porter atteinte à la considération et contraires à l'honneur puisqu'elles renvoient aux pratiques des sectes dangereuses pour les libertés individuelles.

    Attendu qu'il en va ainsi de la répétition des mantras décrite comme un « phénomène d'hypnose auto-suggestive qui crée des accoutumances et peut produire des effets aliénants », du « déséquilibre psychologique » qui résulte de la fréquentation de la Sōka Gakkai, de l'adhésion à cette religion qui « provoque, presque à coup sûr, ce genre de rupture radicale » avec les proches non pratiquants, de « l'intolérance de la doctrine ajoutée aux sentiments de persécution » qui conduit les membres au « rejet de toute forme d'opposition. Petit à petit, la Sōka Gakkai envahit complètement leur vie.

  3. Dans un courrier adressé au Consistoire Soka, daté du 21 mai 2008, M. Jean-Michel Roulet écrit : « Ainsi que je vous l'ai dit au cours de cet entretien, j'ai eu l'occasion, en réponse à une question qui m'était posée par un journaliste à propos de la pertinence de la liste figurant dans le rapport de la Commission d'Enquête parlementaire de 1995 (Commission GEST - les sectes), de citer votre mouvement comme exemple d'organisation qui pouvait avoir soulevé des questions à une époque mais qui ne posait plus de problème aujourd'hui. » (annexe 14 de Pour une évaluation équitable du bouddhisme de Nichiren.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Ouvrages de référence en français

  • Gaston Renondeau, Histoire des moines guerriers au Japon, 1957, PUF
  • Gaston Renondeau, La doctrine de Nichiren, 1953, PUF
  • Henri-Charles Puech (sous la direction de), Histoire des religions, 1976, Gallimard (Pléïade)
  • Daisaku Ikeda La Nouvelle Révolution humaine, 2006 ACEP

Livres de chercheurs sur la Sōka Gakkai en français

  • Karel Dobbelaere, La Sōka Gakkai, un mouvement de laïcs de l'école bouddhiste de Nichiren devient une religion, 2001, Elledici, Turin.
  • Louis Hourmant, « La relation à l'objet sacré dans un culte néo-bouddhique. La Sôka Gakkai française », Systèmes de pensée en Afrique noire (Paris), 12, 1993.
  • Louis Hourmant, « La Soka Gakkai, un bouddhisme « paria » en France ? », in F. Champion et M. Cohen, Sectes et Démocratie, Paris, Seuil, 1999.
  • Florence Lacroix, Sôka Gakkai, anatomie d'un tabou : stratégies d'une secte géopolitique et mondiale et accointances avec Etats, sociétés et système international, thèse de doctorat en sociologie soutenue à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, 2011.
  • Louis Hourmant, « Transformer le poison en élixir. L'alchimie du désir dans un culte néo-bouddhique, la Soka Gakkai française », in Françoise Champion, Danièle Hervieu-Léger, (dir.), De l'émotion en religion. Renouveaux et traditions, Paris, le Centurion. 1990, p. 71-119.
  • David Machacek, Bryan Wilson (sous la direction de) Citoyens du monde, le mouvement bouddhiste Sōka Gakkai au Japon, 2004, L'Harmattan, Paris. Ouvrage collectif.
  • Thierry Mathé, Le bouddhisme des Français : Le bouddhisme tibétain et la Sōka Gakkaï en France, contribution à une sociologie de la conversion, 2005, L’Harmattan, Paris.
  • Bruno Étienne, Raphaël Liogier, Être bouddhiste en France aujourd'hui, 1997, Hachette, Paris.

Travaux et ouvrages de chercheurs hors francophonie

  • Richard Causton (2011). Buddha in Daily Life: An Introduction to the Buddhism of Nichiren Daishonin, Random House, (ISBN 1446489191)
  • Richard Hughes Seager, Encountering the Dharma: Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism, 2006, University of California Press.
  • (en) Daniel A. Metraux, The International Expansion of a Modern Buddhist Movement : The Soka Gakkai in Southeast Asia and Australia, University Press of America, (ISBN 978-0-7618-1904-2)
  • Phillip Hammond et David Machacek, Soka Gakkai in America--Accommodation and Conversion, 1999, Oxford University Press.
  • The English Buddhist Dictionary Committee (2002). The Soka Gakkai Dictionary of Buddhism, Tokyo, Soka Gakkai, (ISBN 4-412-01205-0)

Travaux et ouvrages de chercheurs francophones

Liens externes

Sites officiels

Sites critiques