« Parti communiste tchécoslovaque » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Navigation interactive dans l’historique
← Modification précédente
Contenu supprimé Contenu ajouté
VisuelWikicode
Aucun résumé des modifications
m Ajout rapide de {{portail}} : + XXe siècle
 
(29 versions intermédiaires par 21 utilisateurs non affichées)
Ligne 2 : Ligne 2 :
{{Infobox/Début}}
{{Infobox/Début}}
{{Infobox Parti politique
{{Infobox Parti politique
| nom = Parti communiste tchécoslovaque<br /><small>{{cs}} ''Komunistická strana Československa''</small>
| nom = Parti communiste tchécoslovaque<br><small>''Komunistická strana Československa''</small>
| logo = Logo parti communiste tchecoslovaquie.png
| logo = Emblem of the Communist Party of Czechoslovakia.svg
| logo-taille =
| logo-taille = 140
| fondation = {{date|16|mai|1921}}
| fondation = {{date|16|mai|1921}}
| disparition = {{date||Avril|1992}}
| disparition = {{date|23|avril|1992}}
| siège = [[Prague]]<br>{{Tchécoslovaquie}}
| siège = Comité central, [[Prague]]<br>{{Tchécoslovaquie}}
| scission de = [[Parti social-démocrate tchèque]]
| scission de = [[Parti social-démocrate tchèque]]
| dénomination chef = Secrétaire général
| dénomination chef = Secrétaire général
| chef = [[Václav Šturc]] <small>(premier)</small><br>[[Ladislav Adamec]] <small>(dernier)</small>
| chef = [[Václav Šturc]] <small>(premier)</small><br>[[Ladislav Adamec]] <small>(dernier)</small>
| option-1 = Partis successeurs
| option-1 = Journaux officiels
| valeur-1 = ''{{lang|cs|{{Lien|trad=Rudé právo|langue=en|fr=Rudé právo (journal communiste)|texte=Rudé právo}}}}''<br>''{{lang|sk|[[Pravda (Slovaquie)|Pravda]]}}''<br>''{{lang|cs|{{Lien|trad=Munkás|langue=en|fr=Munkás|texte=Munkás}}}}''
⚫
| valeur-1 = [[Parti communiste de Bohême et Moravie]] <small>(République tchèque)</small><br>[[Parti de la gauche démocratique (Slovaquie)]]
| option-2 = Journal officiel
| option-2 = Organisation de jeunesse
⚫
| valeur-2 = {{Lien|trad=Young Communist League of Czechoslovakia|langue=en|fr=Ligue communiste jeune de Tchécoslovaquie|texte=Ligue communiste jeune de Tchécoslovaquie}} <small>(1921-1936)</small><br>Union de la jeunesse tchécoslovaque <small>(1949-1968)</small><br>Union de la jeunesse socialiste <small>(1970-1989)</small>
| valeur-2 = ''Rudé právo''
| option-3 = Organisation de jeunesse
| option-3 = Organisation paramilitaire
| valeur-3 = {{Lien|trad=People's Militias (Czechoslovakia)|langue=en|fr=Milices du peuple (Tchécoslovaquie)|texte=Milices du peuple}}
⚫
| valeur-3 = Ligue communiste jeune de Tchécoslovaquie <small>([[1921]]-[[1936]])</small><br>Union de la jeunesse tchécoslovaque <small>([[1949]]-[[1968]])</small><br>Union de la jeunesse socialiste <small>([[1970]]-[[1989]])</small>
| option-4 = Organisation paramilitaire
| positionnement = [[Extrême gauche]]
| idéologie = [[Communisme]]<br>[[Marxisme-léninisme]]<br>[[Stalinisme]] <small>(jusqu'en 1956)</small><br>[[Socialisme à visage humain]] <small>(1968)</small><br>{{Lien|trad=Husakism|langue=en|fr=Husakisme|texte=Husakisme}} <small>(après 1969)</small>
| valeur-4 = Milices du peuple
⚫
| affi internationale = [[Internationale communiste]] <small>(1921-1943)</small><br>[[Kominform]] <small>(1947-1956)</small>
| option-5 = Positionnement
| valeur-5 = [[Extrême gauche]]
| option-6 =
| valeur-6 =
| idéologie = [[Communisme]]<br>[[Marxisme-léninisme]]
⚫
| affi internationale = [[Internationale communiste]] <small>([[1921]]-[[1943]])</small><br>[[Kominform]] <small>([[1947]]-[[1956]])</small>
| affi européenne =
| affi européenne =
| affi nationale = {{Lien|trad=National Front (Czechoslovakia)|langue=en|fr=Front national (Tchécoslovaquie)|texte=Front national}} <small>(1943-1990)</small>
| coalition =
| adherents =
| adherents =
| couleurs = [[Rouge]]
| couleurs = [[Rouge]]
| site web =
| site web =
⚫
| suivant = [[Parti communiste de Bohême et Moravie]] <small>(Tchéquie)</small><br>[[Parti de la gauche démocratique (Slovaquie)]]
}}
}}
{{Infobox/Fin}}
{{Infobox/Fin}}
[[File:Flag of the KSC.svg|thumb|Drapeau du Parti communiste tchécoslovaque.]]
Le '''Parti communiste tchécoslovaque''' (en tchèque et en slovaque : ''Komunistická strana Československa'') était un [[parti politique]] [[Tchécoslovaquie|tchécoslovaque]] membre de l'[[Internationale communiste]], puis du [[Kominform]] (inféodé à Staline). Sa politique était calquée sur le modèle [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] incluant même l{{'}}''oppression physique'' de ses adversaires puis opposants. Ce parti régnait, de manière quasi absolue, sur la [[République socialiste tchécoslovaque|Tchécoslovaquie communiste]] de 1948 à 1989.
Le '''Parti communiste tchécoslovaque''' (en [[tchèque]] et en [[slovaque]] : ''Komunistická strana Československa'') était un [[parti politique]] [[Tchécoslovaquie|tchécoslovaque]] membre de l'[[Internationale communiste]], puis du [[Kominform]] (inféodé à [[Joseph Staline|Staline]]). Sa politique était calquée sur le modèle [[Union des républiques socialistes soviétiques|soviétique]] incluant même l{{'}}''oppression physique'' de ses adversaires puis opposants. Ce parti régnait, de manière quasi absolue, sur la [[République socialiste tchécoslovaque|Tchécoslovaquie communiste]] de [[1948]] à [[1989]].


== Histoire ==
== Histoire ==
=== Les débuts ===
=== Les débuts ===
[[Fichier:Leták KSČ z roku 1929.gif|Un feuillet du parti en 1929|vignette]]
[[Fichier:Leták KSČ z roku 1929.gif|Un feuillet du parti en 1929|vignette]]
[[Fichier:Leták KSČ 1938.jpg|Un tract contre l'agression fasciste en Allemagne|vignette]]
[[Fichier:Leták KSČ 1938.jpg|Un tract contre l'invasion Allemande de 1938:"il faut protéger la République contre l'aggression fasciste (sic) venue de l'étranger."|vignette]]
Le PCT (KSČ) est né le {{date|14|mai|1921}} d'une scission du [[parti social-démocrate tchécoslovaque]]. Son premier président en est [[Bohumír Šmeral]]. Au moment de sa création, le PCT est l'un des partis communistes les plus importants tant en termes relatifs qu'absolus. En [[1925]], commence le processus de [[Bolchevik|bolchévisation]] qui consiste en une plus grande affiliation au programme de l'[[Internationale communiste]].
Le PCT (KSČ) est né le {{date|14|mai|1921}} d'une scission du [[parti social-démocrate tchécoslovaque]]. Son premier président en est [[Bohumír Šmeral]]. Au moment de sa création, le PCT est l'un des partis communistes les plus importants tant en termes relatifs qu'absolus. En [[1925]], commence le processus de [[Bolchevik|bolchévisation]] qui consiste en une plus grande affiliation au programme de l'[[Internationale communiste]].


Le PCT bénéficie alors d'une base d'adhérents développée et de résultats électoraux respectables<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pascal Delwit|titre=Les gauches radicales en Europe {{sp-|XIX|-|XXI}}s|lieu=Bruxelles|éditeur=Editions de l'université de Bruxelles|année=2016|pages totales=652|passage=pages 138 à 139|isbn=978-2-8004-1601-4}}</ref> :
⚫
Illégal à partir de [[1938]] à la suite des [[accords de Munich]], le parti se réorganise dans la clandestinité. Pendant la guerre, le PCT prend un rôle dominant dans la résistance et on estime à {{formatnum:30000}} le nombre de ses membres décédés dans les combats tant sur le sol national.
{| class="wikitable"
|année
|nombre d'adhérents
|-
|1921
|350000
|-
|1922
|170000
|-
|1923
|132000
|-
|1924
|138996
|-
|1925
|93220
|-
|1926
|92818
|-
|1927
|138000
|-
|1928
|150000
|}
{| class="wikitable"
|
|pourcentage
|sièges
|-
|1925
|12,92
|41
|-
|1929
|10,2
|30
|-
|1935
|10,32
|30
|}
⚫
Illégal à partir de [[1938]] à la suite des [[accords de Munich]], le parti se réorganise dans la clandestinité. Pendant la guerre, le PCT prend un rôle dominant dans la résistance et on estime à {{formatnum:30000}} le nombre de ses membres décédés dans les combats tant sur le sol national qu'à l'étranger.


Le PCT est membre du gouvernement de coalition en 1945. Organisé et centralisé sur le modèle du [[Parti communiste de l'Union soviétique|PCUS]], il est prêt à s'emparer des rênes du pouvoir et prend progressivement le contrôle de la {{citation|[[Troisième République tchécoslovaque]]}}.
Le PCT est membre du gouvernement de coalition en [[1945]]. Organisé et centralisé sur le modèle du [[Parti communiste de l'Union soviétique|PCUS]], il est prêt à s'emparer des rênes du pouvoir et prend progressivement le contrôle de la {{citation|[[Troisième République tchécoslovaque]]}}.


=== Le putsch de février 1948 et la terreur stalinienne ===
=== Le putsch de février 1948 et la terreur stalinienne ===
Le {{date|25|février|1948}}, c’est le [[Coup de Prague]] : [[Klement Gottwald]] s'empare du pouvoir à la suite d'une erreur tactique des partis démocratiques qui font confiance au président [[Edvard Beneš]] comme dernier rempart de la démocratie. Or celui-ci, sous la pression des communistes, accepte leurs revendications et l'Assemblée nationale, le {{date|11|mars|1948}} approuve une motion de confiance au gouvernement nouvellement constitué de Klement Gottwald.
Le {{date|25|février|1948}}, c’est le [[Coup de Prague]] : [[Klement Gottwald]] s'empare du pouvoir à la suite d'une erreur tactique des partis démocratiques qui font confiance au président [[Edvard Beneš]] comme dernier rempart de la démocratie. Or celui-ci, sous la pression des communistes, accepte leurs revendications et l'Assemblée nationale, le {{date|11|mars|1948}} approuve une motion de confiance au gouvernement nouvellement constitué de Klement Gottwald.


Une nouvelle constitution est adoptée en mai, proclamant la {{citation|[[République socialiste tchécoslovaque|démocratie populaire]]}}. Les partis démocratiques sont soit fusionnés purement et simplement au PCT, soit voient leurs directions inféodées au PCT qui détient formellement le pouvoir au sein du gouvernement de Front national (Národní fronta / Národný front) : il y détient les deux-tiers des votes, le tiers restant étant réparti entre les autres partis politiques. Les élections libres sont abolies ainsi que d'autres libertés politiques. Commence un régime totalitaire qui ne prendra fin qu'en novembre 1989.
Une nouvelle constitution est adoptée en mai, proclamant la {{citation|[[République socialiste tchécoslovaque|démocratie populaire]]}}. Les partis démocratiques sont soit fusionnés purement et simplement au PCT, soit voient leurs directions inféodées au PCT qui détient formellement le pouvoir au sein du gouvernement de Front national (Národní fronta / Národný front) : il y détient les deux-tiers des votes, le tiers restant étant réparti entre les autres partis politiques. Les élections libres sont abolies ainsi que d'autres libertés politiques. Commence un régime [[Totalitarisme|totalitaire]] qui ne prendra fin qu'en {{date|novembre 1989}}.


Une période de terreur s'enclenche alors qui visent les « ennemis de classe » (prêtres, bourgeois, intellectuels non-affiliés, mais aussi anciens résistants ayant fui à Londres rejoindre le gouvernement démocratique de Beneš et donc soupçonnables et opposables aux ''bons'' résistants ayant trouvé refuge à Moscou). À la suite d'un différend entre Gottwald, chef du gouvernement, et [[Rudolf Slánský]], secrétaire général du PCT au sujet du degré d'inféodation aux directives de Moscou, une purge secoue le parti. Sous couvert d'accusation de complot "[[Titisme|titiste]]", Slánský et plusieurs hauts dirigeants du PCT, sont jugés et condamnés lors du [[procès de Prague]] (11 exécutés, 3 condamnés à la prison à vie, dont [[Artur London]]).
Une période de terreur s'enclenche alors qui visent les « ennemis de classe » (prêtres, bourgeois, intellectuels non-affiliés, mais aussi anciens résistants ayant fui à [[Londres]] rejoindre le gouvernement démocratique de Beneš et donc soupçonnables et opposables aux ''bons'' résistants ayant trouvé refuge à Moscou). À la suite d'un différend entre Gottwald, chef du gouvernement, et [[Rudolf Slánský]], secrétaire général du PCT au sujet du degré d'inféodation aux directives de Moscou, une purge secoue le parti. Sous couvert d'accusation de complot "[[Titisme|titiste]]", Slánský et plusieurs hauts dirigeants du PCT, sont jugés et condamnés lors du [[procès de Prague]] (11 exécutés, 3 condamnés à la prison à vie, dont [[Artur London]]).


=== Le socialisme à visage humain ===
=== Le socialisme à visage humain ===
Le PCT (KSČ) entame un processus de réforme en [[1968]] sous l'impulsion d'[[Alexander Dubček]] qui cherche à instaurer ce qu'il appelle un « [[socialisme à visage humain]] ». C'est le [[Printemps de Prague]] qui sera réprimé par l'intervention des armées du Pacte de Varsovie qui envahissent Prague le [[21 août]]. Convoqué à Moscou, Alexander Dubček conserve ses fonctions de premier secrétaire du parti mais se voit chargé par les Soviétiques d'appliquer un programme de "normalisation". Comme les résultats escomptés par les Soviétiques ne sont pas atteints, il est remplacé par [[Gustáv Husák]] en avril 1969. Dubček est tout d'abord écarté et envoyé comme ambassadeur en Turquie puis exclu du parti en 1970.
Le PCT (KSČ) entame un processus de réforme en [[1968]] sous l'impulsion d'[[Alexander Dubček]] qui cherche à instaurer ce qu'il appelle un « [[socialisme à visage humain]] ». C'est le [[Printemps de Prague]] qui sera réprimé par l'intervention des armées du [[Pacte de Varsovie]] qui envahissent Prague le [[21 août]]. Convoqué à Moscou, Alexander Dubček conserve ses fonctions de premier secrétaire du parti mais se voit chargé par les Soviétiques d'appliquer un programme de "normalisation". Comme les résultats escomptés par les Soviétiques ne sont pas atteints, il est remplacé par [[Gustáv Husák]] en {{date|avril 1969}}. Dubček est tout d'abord écarté et envoyé comme ambassadeur en Turquie puis exclu du parti en [[1970]].


Par extension, la période qui s'étend de 1970 à 1989 est appelée « [[Normalisation en Tchécoslovaquie|normalisation]] ».
Par extension, la période qui s'étend de [[1970]] à [[1989]] est appelée « [[Normalisation en Tchécoslovaquie|normalisation]] ».


=== Les purges et la "normalisation" ===
=== Les purges et la "normalisation" ===
Ligne 61 : Ligne 104 :
La « [[Normalisation en Tchécoslovaquie|normalisation]] » consiste à ne pas s'écarter de la ligne imposée à Moscou, étouffer dans l'œuf toute velléité réformatrice au sein du parti et à réprimer implacablement toute dissidence, telle la [[Charte 77]]. Un nombre important des membres du PCT ayant pris une part active au printemps de Prague ou simplement soupçonnés de déviance idéologique réformatrice sont exclus des rangs du parti.
La « [[Normalisation en Tchécoslovaquie|normalisation]] » consiste à ne pas s'écarter de la ligne imposée à Moscou, étouffer dans l'œuf toute velléité réformatrice au sein du parti et à réprimer implacablement toute dissidence, telle la [[Charte 77]]. Un nombre important des membres du PCT ayant pris une part active au printemps de Prague ou simplement soupçonnés de déviance idéologique réformatrice sont exclus des rangs du parti.


Il n'est pas surprenant que dans ces conditions, le PCT ne réagisse pas aux impulsions de la [[perestroïka]] gorbatchevienne (1985-1991) et qu'il n'entame pas de réforme interne contrairement à certains partis "frères".
Il n'est pas surprenant que dans ces conditions, le PCT ne réagisse pas aux impulsions de la [[perestroïka]] gorbatchevienne ([[1985]]-[[1991]]) et qu'il n'entame pas de réforme interne contrairement à certains partis "frères".


=== La Révolution de velours et après ===
=== La Révolution de velours et après ===
[[Fichier:KSC legitimace.jpg|Une carte de membre|vignette]]
[[Fichier:KSC legitimace.jpg|Une carte de membre|vignette]]
Le 28 novembre 1989, le PCT (KSČ) annonce qu'il renonce à son pouvoir totalitaire : sur sa demande, l'Assemblée fédérale vote l'abolition de l'article de la constitution sur le rôle dirigeant du PC dans la société et l'État. Cependant, le PCT a survécu à la [[Mur de Berlin|chute du mur]] et à la [[Révolution de velours]] en [[1989]]. Il change de nom et adopte le sigle de PCTS - Parti communiste tchèque et slovaque (KSČS). Mais il s'autodissout en {{date||avril|1992}}<ref>{{ouvrage|auteur1=Jan Pešek|auteur2=Róbert Letz|titre=Štruktúry moci na Slovensku 1948:1989|url=https://books.google.com/books?id=mHh-AAAAMAAJ|année=2004|éditeur=M. Vašek|page=59}}</ref>.
Le {{date|28 novembre 1989}}, le PCT (KSČ) annonce qu'il renonce à son hégémonie politique : sur sa demande, l'Assemblée fédérale vote l'abolition de l'article de la constitution sur le rôle dirigeant du PC dans la société et l'État. Cependant, le PCT a survécu à la [[Mur de Berlin|chute du mur]] et à la [[Révolution de velours]] en [[1989]]. Il change de nom et adopte le sigle de PCTS - Parti communiste tchèque et slovaque (KSČS). Mais il s'autodissout en {{date||avril|1992}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jan Pešek|auteur2=Róbert Letz|titre=Štruktúry moci na Slovensku 1948|sous-titre=1989|éditeur=M. Vašek|année=2004|passage=59|isbn=|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=mHh-AAAAMAAJ}}</ref>.


En [[1993]], une [[:en:Act on Illegality of the Communist Regime and on Resistance Against It|loi votée par le Parlement tchèque]] qualifie le parti d'{{citation|organisation criminelle}} et déclare le régime en vigueur durant quatre décennies d'{{citation|illégal}}.
En [[1993]], une {{Lien|trad=Act on Illegality of the Communist Regime and on Resistance Against It|langue=en|fr=Loi sur l'illégalité du régime communiste et sur la résistance contre celui-ci|texte=loi votée par le Parlement tchèque}} qualifie le parti d'{{citation|organisation criminelle}} et déclare le régime en vigueur durant quatre décennies d'{{citation|illégal}}.


== Dirigeants ==
== Dirigeants ==
'''Nota''' : le dirigeant du KSČ est appelé : "secrétaire général" (''generální tajemník''/ ''generálny tajomník'') de [[1921]] à [[1945]], "président" (''předseda''/ ''predseda'') de [[1945]] à [[1953]], "premier secrétaire" (''první tajemník''/ ''prvý tajomník'') de [[1953]] à [[1971]], puis à nouveau "secrétaire général" de [[1971]] à [[1989]].
'''Nota''' : le dirigeant du KSČ est appelé : "secrétaire général" (''generální tajemník''/ ''generálny tajomník'') de [[1921]] à [[1945]], "président" (''předseda''/ ''predseda'') de [[1945]] à [[1953]], "premier secrétaire" (''první tajemník''/ ''prvý tajomník'') de [[1953]] à [[1971]], puis à nouveau "secrétaire général" de [[1971]] à [[1989]].


* {{lien|lang=cs|Václav Šturc}}, tchèque (1921–1922)
* {{lien|lang=cs|Václav Šturc}}, tchèque ([[1921]]–[[1922]])
* {{lien|lang=cs|Alois Muna}}, tchèque (1922–1924)
* {{lien|lang=cs|Alois Muna}}, tchèque ([[1922]]–[[1924]])
* {{lien|lang=cs|Josef Haken}}, tchèque (1924–1925)
* {{lien|lang=cs|Josef Haken}}, tchèque ([[1924]]–[[1925]])
* {{lien|lang=cs|Bohumil Jílek}}, tchèque (1925 - 1929)
* {{lien|lang=cs|Bohumil Jílek}}, tchèque ([[1925]] - [[1929]])
* [[Klement Gottwald]], tchèque ([[1929]]–[[1953]])
* [[Klement Gottwald]], tchèque ([[1929]]–[[1953]])
* [[Antonín Novotný]], tchèque ([[1953]]–[[1968]])
* [[Antonín Novotný]], tchèque ([[1953]]–[[1968]])
Ligne 85 : Ligne 128 :


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
* Roman Krakovsky, ''Rituel du {{1er}} mai en Tchécoslovaquie 1948-1989'' (collection Aujourd'hui l'Europe), L'Harmattan, 2004 {{ISBN| 978-2-7475-7518-8}}
* Roman Krakovsky, ''Rituel du {{1er}} mai en Tchécoslovaquie 1948-1989'' (collection Aujourd'hui l'Europe), L'Harmattan, [[2004]] {{ISBN| 978-2-7475-7518-8}}


== Sources et références ==
== Sources et références ==
{{Références}}
{{Références}}
* {{Traduction/Référence|cs|Komunistická strana Československa|15478590}}
{{Traduction/Référence|cs|Komunistická strana Československa|15478590}}


{{Portail|République tchèque|Slovaquie|histoire|politique|communisme|Guerre froide}}
{{Portail|politique|communisme|Guerre froide|Tchécoslovaquie|socialisme|XXe siècle}}

[[Catégorie:Résistance au cours de la Seconde Guerre mondiale]]
[[Catégorie:Parti politique en République tchèque]]
[[Catégorie:Résistance tchécoslovaque]]
[[Catégorie:Parti politique en Slovaquie]]
[[Catégorie:Ancien parti politique en Tchéquie]]
[[Catégorie:Ancien parti politique en Slovaquie]]
[[Catégorie:Parti politique communiste en Europe]]
[[Catégorie:Parti politique communiste en Europe]]
[[Catégorie:Ancien parti politique communiste]]
[[Catégorie:Ancien parti politique communiste]]
[[Catégorie:Parti politique fondé en 1921]]
[[Catégorie:Parti politique fondé en 1921]]
[[Catégorie:Politique en Tchécoslovaquie]]
[[Catégorie:Parti politique en Tchécoslovaquie]]
[[Catégorie:Parti politique disparu en 1992]]
[[Catégorie:Parti politique disparu en 1992]]
[[Catégorie:Ancien parti politique socialiste en Europe]]
[[Catégorie:Extrême gauche en Europe]]
[[Catégorie:République socialiste tchécoslovaque]]

Dernière version du 15 mai 2024 à 17:01

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources ().

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».

En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ?

Parti communiste tchécoslovaque
Komunistická strana Československa
Image illustrative de l’article Parti communiste tchécoslovaque
Logotype officiel.
Présentation
Secrétaire général Václav Šturc (premier)
Ladislav Adamec (dernier)
Fondation
Scission de Parti social-démocrate tchèque
Disparition
Siège Comité central, Prague
Drapeau de la Tchécoslovaquie Tchécoslovaquie
Journaux officiels Rudé právo (en)
Pravda
Munkás (en)
Organisation de jeunesse Ligue communiste jeune de Tchécoslovaquie (en) (1921-1936)
Union de la jeunesse tchécoslovaque (1949-1968)
Union de la jeunesse socialiste (1970-1989)
Organisation paramilitaire Milices du peuple (en)
Positionnement Extrême gauche
Idéologie Communisme
Marxisme-léninisme
Stalinisme (jusqu'en 1956)
Socialisme à visage humain (1968)
Husakisme (en) (après 1969)
Affiliation nationale Front national (en) (1943-1990)
Affiliation internationale Internationale communiste (1921-1943)
Kominform (1947-1956)
Couleurs Rouge
Parti communiste de Bohême et Moravie (Tchéquie)
Parti de la gauche démocratique (Slovaquie) 		Suivant
Drapeau du Parti communiste tchécoslovaque.

Le Parti communiste tchécoslovaque (en tchèque et en slovaque : Komunistická strana Československa) était un parti politique tchécoslovaque membre de l'Internationale communiste, puis du Kominform (inféodé à Staline). Sa politique était calquée sur le modèle soviétique incluant même l'oppression physique de ses adversaires puis opposants. Ce parti régnait, de manière quasi absolue, sur la Tchécoslovaquie communiste de 1948 à 1989.

Histoire[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Un feuillet du parti en 1929
Un tract contre l'invasion Allemande de 1938:"il faut protéger la République contre l'aggression fasciste (sic) venue de l'étranger."

Le PCT (KSČ) est né le d'une scission du parti social-démocrate tchécoslovaque. Son premier président en est Bohumír Šmeral. Au moment de sa création, le PCT est l'un des partis communistes les plus importants tant en termes relatifs qu'absolus. En 1925, commence le processus de bolchévisation qui consiste en une plus grande affiliation au programme de l'Internationale communiste.

Le PCT bénéficie alors d'une base d'adhérents développée et de résultats électoraux respectables[1] :

année nombre d'adhérents
1921 350000
1922 170000
1923 132000
1924 138996
1925 93220
1926 92818
1927 138000
1928 150000
pourcentage sièges
1925 12,92 41
1929 10,2 30
1935 10,32 30

Illégal à partir de 1938 à la suite des accords de Munich, le parti se réorganise dans la clandestinité. Pendant la guerre, le PCT prend un rôle dominant dans la résistance et on estime à 30 000 le nombre de ses membres décédés dans les combats tant sur le sol national qu'à l'étranger.

Le PCT est membre du gouvernement de coalition en 1945. Organisé et centralisé sur le modèle du PCUS, il est prêt à s'emparer des rênes du pouvoir et prend progressivement le contrôle de la « Troisième République tchécoslovaque ».

Le putsch de février 1948 et la terreur stalinienne[modifier | modifier le code]

Le , c’est le Coup de Prague : Klement Gottwald s'empare du pouvoir à la suite d'une erreur tactique des partis démocratiques qui font confiance au président Edvard Beneš comme dernier rempart de la démocratie. Or celui-ci, sous la pression des communistes, accepte leurs revendications et l'Assemblée nationale, le approuve une motion de confiance au gouvernement nouvellement constitué de Klement Gottwald.

Une nouvelle constitution est adoptée en mai, proclamant la « démocratie populaire ». Les partis démocratiques sont soit fusionnés purement et simplement au PCT, soit voient leurs directions inféodées au PCT qui détient formellement le pouvoir au sein du gouvernement de Front national (Národní fronta / Národný front) : il y détient les deux-tiers des votes, le tiers restant étant réparti entre les autres partis politiques. Les élections libres sont abolies ainsi que d'autres libertés politiques. Commence un régime totalitaire qui ne prendra fin qu'en .

Une période de terreur s'enclenche alors qui visent les « ennemis de classe » (prêtres, bourgeois, intellectuels non-affiliés, mais aussi anciens résistants ayant fui à Londres rejoindre le gouvernement démocratique de Beneš et donc soupçonnables et opposables aux bons résistants ayant trouvé refuge à Moscou). À la suite d'un différend entre Gottwald, chef du gouvernement, et Rudolf Slánský, secrétaire général du PCT au sujet du degré d'inféodation aux directives de Moscou, une purge secoue le parti. Sous couvert d'accusation de complot "titiste", Slánský et plusieurs hauts dirigeants du PCT, sont jugés et condamnés lors du procès de Prague (11 exécutés, 3 condamnés à la prison à vie, dont Artur London).

Le socialisme à visage humain[modifier | modifier le code]

Le PCT (KSČ) entame un processus de réforme en 1968 sous l'impulsion d'Alexander Dubček qui cherche à instaurer ce qu'il appelle un « socialisme à visage humain ». C'est le Printemps de Prague qui sera réprimé par l'intervention des armées du Pacte de Varsovie qui envahissent Prague le 21 août. Convoqué à Moscou, Alexander Dubček conserve ses fonctions de premier secrétaire du parti mais se voit chargé par les Soviétiques d'appliquer un programme de "normalisation". Comme les résultats escomptés par les Soviétiques ne sont pas atteints, il est remplacé par Gustáv Husák en . Dubček est tout d'abord écarté et envoyé comme ambassadeur en Turquie puis exclu du parti en 1970.

Par extension, la période qui s'étend de 1970 à 1989 est appelée « normalisation ».

Les purges et la "normalisation"[modifier | modifier le code]

Gustáv Husák est un homme politique habile qui a souffert par le passé des purges staliniennes et qui louvoie entre les courants pragmatiques modérés et les tenants de la ligne dure.

La « normalisation » consiste à ne pas s'écarter de la ligne imposée à Moscou, étouffer dans l'œuf toute velléité réformatrice au sein du parti et à réprimer implacablement toute dissidence, telle la Charte 77. Un nombre important des membres du PCT ayant pris une part active au printemps de Prague ou simplement soupçonnés de déviance idéologique réformatrice sont exclus des rangs du parti.

Il n'est pas surprenant que dans ces conditions, le PCT ne réagisse pas aux impulsions de la perestroïka gorbatchevienne (1985-1991) et qu'il n'entame pas de réforme interne contrairement à certains partis "frères".

La Révolution de velours et après[modifier | modifier le code]

Une carte de membre

Le , le PCT (KSČ) annonce qu'il renonce à son hégémonie politique : sur sa demande, l'Assemblée fédérale vote l'abolition de l'article de la constitution sur le rôle dirigeant du PC dans la société et l'État. Cependant, le PCT a survécu à la chute du mur et à la Révolution de velours en 1989. Il change de nom et adopte le sigle de PCTS - Parti communiste tchèque et slovaque (KSČS). Mais il s'autodissout en [2].

En 1993, une loi votée par le Parlement tchèque (en) qualifie le parti d'« organisation criminelle » et déclare le régime en vigueur durant quatre décennies d'« illégal ».

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Nota : le dirigeant du KSČ est appelé : "secrétaire général" (generální tajemník/ generálny tajomník) de 1921 à 1945, "président" (předseda/ predseda) de 1945 à 1953, "premier secrétaire" (první tajemník/ prvý tajomník) de 1953 à 1971, puis à nouveau "secrétaire général" de 1971 à 1989.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  • Roman Krakovsky, Rituel du 1er mai en Tchécoslovaquie 1948-1989 (collection Aujourd'hui l'Europe), L'Harmattan, 2004 (ISBN 978-2-7475-7518-8)

Sources et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Pascal Delwit, Les gauches radicales en Europe XIXe – XXIe siècles, Bruxelles, Editions de l'université de Bruxelles, , 652 p. (ISBN 978-2-8004-1601-4), pages 138 à 139
  2. ↑ Jan Pešek et Róbert Letz, Štruktúry moci na Slovensku 1948 : 1989, M. Vašek, (lire en ligne), p. 59
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Parti_communiste_tchécoslovaque&oldid=215122869 ».