« Andreas Baader » : différence entre les versions

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'''Bernd Andreas Baader''' (né le {{Date|6|mai|1943}} à [[Munich]], et mort le {{Date|18|octobre|1977}} à [[Stuttgart]]) est membre et chef de l'organisation terroriste [[Allemagne|allemande]] [[Fraction armée rouge]] (RAF, ''Rote Armee Fraktion'', également connue sous le nom de « bande à Baader »). Il est impliqué dans cinq attentats à la bombe durant l'année [[1972]]. Arrêté cette même année, il est emprisonné en même temps que sa compagne et cofondatrice de la RAF, [[Gudrun Ensslin]], et [[Jan-Carl Raspe]] en [[1977]] et tous les trois retrouvés morts dans leur cellule. Les médecins légistes concluent à un suicide collectif, même si de nombreux éléments accréditent la thèse d'un assassinat.
'''Berndt Andreas Baader''' (né le {{Date|6|mai|1943}} à [[Munich]], et mort le {{Date|18|octobre|1977}} à [[Stuttgart]]) est membre et chef de l'organisation terroriste [[Allemagne|allemande]] [[Fraction armée rouge]] (RAF, ''Rote Armee Fraktion'', également connue sous le nom de « bande à Baader »).
Il est impliqué dans cinq attentats à la bombe durant l'année [[1972]]. Arrêté cette même année, il est emprisonné en même temps que [[Gudrun Ensslin]], sa compagne et la cofondatrice de la RAF, et [[Jan-Carl Raspe]]. En [[1977]], tous les trois sont retrouvés morts dans leur cellule. Les médecins légistes concluent à un suicide collectif, même si de nombreux éléments accréditent la thèse d'un assassinat.


== Biographie ==
== Biographie ==
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=== Jeunesse ===
=== Jeunesse ===


Andréas Baader est élevé chez sa grand-mère au cours des premières années de sa vie, puis, plus tard, dans un ménage constitué de trois femmes : sa mère, sa grand-mère et sa tante. Enfant, il est renvoyé de plusieurs écoles. Il passe sa jeunesse sans son père, l'historien [[Berndt Phillipp Baader]], disparu en [[1945]] pendant la guerre. Lorsque, venant de [[Munich]], il arrive à [[Berlin]] et se lance sur la scène d'extrême gauche, il a déjà un solide passé de délinquant (nombreux délits de la route et autres outrages). Pratiquement tous ces délits sont en rapport avec sa passion pour les voitures rapides et les excès de vitesse nocturnes : vols de voiture, falsifications, abus de documents. De l'avis de plusieurs de ses biographes, parmi lesquels [[Karin Wieland]], la conduite sans permis semblait être devenue une rébellion emblématique contre les autorités.
Andreas Baader est élevé chez sa grand-mère au cours des premières années de sa vie, puis, plus tard, dans un ménage constitué de trois femmes : sa mère, sa grand-mère et sa tante. Enfant, il est renvoyé de plusieurs écoles. Il passe sa jeunesse sans son père, l'historien [[Berndt Phillipp Baader]], disparu en [[1945]] pendant la guerre.
Lorsque, venant de [[Munich]], il arrive à [[Berlin]] et se lance sur la scène d'[[extrême gauche]], il a déjà un solide passé de délinquant (nombreux délits de la route et autres outrages). Pratiquement tous ces délits sont en rapport avec sa passion pour les voitures rapides et les excès de vitesse nocturnes : [[Vol de véhicule|vols de voiture]], [[faux (droit)|falsifications]], abus de documents. De l'avis de plusieurs de ses biographes, parmi lesquels [[Karin Wieland]], la conduite sans permis semblait être devenue une rébellion emblématique contre les autorités.


Pour le jeune Baader, une personne de confiance fut son oncle, le danseur et acteur [[Michael Kroecher]], avec lequel il garda longtemps le contact, même à l'âge adulte.
Pour le jeune Baader, une personne de confiance fut son oncle, le danseur et acteur [[Michael Kroecher]], avec lequel il garda longtemps le contact, même à l'âge adulte.


=== De la délinquance au terrorisme ===
=== De la délinquance au terrorisme ===
Les activités auxquelles se livre Baader sont multiples et diverses (y compris modèle occasionnel pour magazines homosexuels<ref>{{Lien web|titre = Baader eine Ikone, Hitler ein Popstar|url = http://www.taz.de/1/archiv/?dig=2003/06/14/a0227|site = www.taz.de|consulté le = 2015-12-13|date = 14-6-2013|langue = de}}.</ref>). Au cours de ses années berlinoises, il travaille comme ouvrier en bâtiment et {{Incise|sans succès}} comme journaliste dans la [[presse people|presse à sensation]]. Il s'intéresse également à la [[littérature]] et à la philosophie. Il est décrit comme violent et provocateur par sa compagne d'un temps, [[Ellinor Michel]] ([[1939]]-[[2007]]), [[Artiste peintre|peintre]], avec laquelle il vit dans une villa berlinoise, en compagnie de son mari, le peintre [[Manfred Henkel]] ([[1936]]-[[1988]]). Ils ont une fille, née en [[1965]], élevée par Manfred Henkel.
Les activités auxquelles se livre Baader sont multiples et diverses (y compris modèle occasionnel pour magazines homosexuels<ref>{{Lien web|titre = Baader eine Ikone, Hitler ein Popstar|url = http://www.taz.de/1/archiv/?dig=2003/06/14/a0227|site = www.taz.de|consulté le = 2015-12-13|date = 14-6-2013|langue = de}}.</ref>). Au cours de ses années berlinoises, il travaille comme ouvrier en bâtiment et {{Incise|sans succès}} comme journaliste dans la [[presse people|presse à sensation]]. Il s'intéresse également à la [[littérature]] et à la [[philosophie]]. Il est décrit comme violent et provocateur par sa compagne d'un temps, [[Ellinor Michel]] (1939-2007), [[Artiste peintre|peintre]], avec laquelle il vit dans une villa berlinoise, en compagnie de son mari, le peintre [[Manfred Henkel]] (1936-1988). Ils ont une fille, née en 1965, élevée par Manfred Henkel<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Manfred HENKEL |url=https://www.manfredhenkel.com/ |consulté le=2023-08-02}}</ref>.


Le {{date|2|avril|1968}} Baader, [[Gudrun Ensslin]], [[Thorwald Proll]] et [[Horst Söhnlein]] mettent le feu à de grands magasins de [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]] dont le magasin Schneider. Ces incendies causent des dommages de quelque {{formatnum:675000}} [[Deutsche Mark|marks]], mais il n'y a aucun blessé. Les incendiaires sont condamnés dans le [[procès]] qui s'ensuit le {{date|31 octobre 1968}}, Baader et sa compagne [[Gudrun Ensslin]] écopant chacun de trois ans de réclusion.
Le {{date-|2|avril|1968}}, Baader, [[Gudrun Ensslin]], [[Thorwald Proll]] et [[Horst Söhnlein]] mettent le feu à de grands magasins de [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]] dont le magasin Schneider. Ces incendies causent des dommages de quelque {{formatnum:675000}} [[Deutsche Mark|marks]], mais il n'y a aucun blessé. Les incendiaires sont condamnés dans le [[procès]] qui s'ensuit le {{date-|31 octobre 1968}}, Baader et sa compagne [[Gudrun Ensslin]] écopant chacun de trois ans de réclusion.


À la suite de sa demande en révision, Baader recouvre la liberté et participe à Francfort, avec Gudrun Ensslin, à la campagne nommée en allemand « ''Heimkampagne'' » de l'[[opposition extra-parlementaire]]. Après que le [[Décision de justice|jugement]] est rendu exécutoire en novembre [[1969]], il n'effectue pas sa peine de réclusion mais disparaît en septembre à Paris, où [[Jean-Marcel Bouguereau]], journaliste aux ''[[Cahiers de Mai]]'', l'héberge avec [[Gudrun Ensslin]] , sur les recommandations de [[Daniel Cohn-Bendit]], dans l'appartement parisien de Régis Debray, alors incarcéré en Bolivie, et leur fait rencontrer [[Serge July]]{{refnc|<ref>[[Jean Guisnel]], ''Libération, la biographie'', [[La Découverte]], 1999 {{ISBN|2-7071-2948-8}}, réédition 2003 {{ISBN|978-2707140777}}</ref>|il serait utile de préciser la ou les pages (et le cas échéant le chapitre) du livre donnant cette information}}. Plus tard, Baader part en Italie.
À la suite de sa demande en révision, Baader recouvre la liberté et participe à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], avec [[Gudrun Ensslin]], à la campagne nommée en allemand « ''{{lang|de|Heimkampagne}}'' » de l'[[opposition extra-parlementaire]]. Après que le [[Décision de justice|jugement]] soit rendu exécutoire en novembre 1969, il n'effectue pas sa peine de réclusion mais disparaît en septembre à [[Paris]], où [[Jean-Marcel Bouguereau]], journaliste aux ''[[Cahiers de Mai]]'', l'héberge avec [[Gudrun Ensslin]], sur les recommandations de [[Daniel Cohn-Bendit]], dans l'appartement parisien de [[Régis Debray]], alors incarcéré en [[Bolivie]], et leur fait rencontrer [[Serge July]]<ref>{{ouvrage |titre=[[Génération (histoire sociale et politique)|Génération]] |sous-titre=2. Les Années de poudre |auteur1=[[Hervé Hamon]] |auteur2=[[Patrick Rotman]] |éditeur=Le Seuil |date=janvier 1988 |passage=592-593}}.</ref>. Plus tard, Baader part en [[Italie]].


En mars [[1970]], il retourne à Berlin en compagnie de Gudrun Ensslin. L'agent de liaison [[Peter Urbach]], qui après cela obtiendra des autorités une nouvelle identité, attire sur Baader l'attention de la police qui se remet sur sa piste. Le {{date|4|avril|1970}}, il est arrêté à Berlin au cours d'un contrôle de circulation simulé puis livré au centre d'exécution des peines de [[Berlin-Tegel|Tegel]] pour y purger sa peine. [[Ulrike Meinhof]] organise alors son [[évasion d'Andreas Baader|évasion]] qui a lieu le {{date|14 mai 1970}}.
En mars 1970, il retourne à [[Berlin-Ouest|Berlin]] en compagnie de [[Gudrun Ensslin]]. L'agent de liaison [[Peter Urbach]], qui après cela obtiendra des autorités une nouvelle identité, attire sur Baader l'attention de la police qui se remet sur sa piste. Le {{date-|4|avril|1970}}, il est arrêté à [[Berlin-Ouest|Berlin]] au cours d'un contrôle de circulation simulé puis transporté au [[Prison de Tegel|centre d'exécution des peines de Tegel]] pour y purger sa peine. [[Ulrike Meinhof]] organise alors son [[évasion d'Andreas Baader|évasion]] qui a lieu le {{date-|14 mai 1970}}.


Il est à nouveau arrêté à l'aube du {{date-|1 juin 1972}}, au nord de Francfort, avec Holger Meins<ref>{{Lien web|nom1=Ina Société|titre=Arrestation Baader|url=https://www.youtube.com/watch?v=Lw2Pr1EsR_g|date=2012-07-23|consulté le=2019-04-14}}</ref>.
Il est à nouveau arrêté à l'aube du {{date-|1 juin 1972}}, au nord de [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], avec [[Holger Meins]]<ref>{{Lien web|titre=Arrestation Baader|url=https://www.youtube.com/watch?v=Lw2Pr1EsR_g|date=2012-07-23|consulté le=2019-04-14}}.</ref>.


Durant la [[prise d'otages des Jeux olympiques de Munich]] (1972), les terroristes palestiniens réclament sa libération, ainsi que celle d'Ulrike Meinhof<ref>[[Frédéric Encel]], [https://www.lhistoire.fr/les-vengeurs-de-munich « Les vengeurs de Munich »], ''[[L'Histoire]]'' n°306, février 2006, p. 28-29.</ref>.
Durant la [[prise d'otages des Jeux olympiques de Munich]] (1972), les terroristes palestiniens réclament sa libération, ainsi que celle d'[[Ulrike Meinhof]]<ref>[[Frédéric Encel]], [https://www.lhistoire.fr/les-vengeurs-de-munich « Les vengeurs de Munich »], ''[[L'Histoire]]'' n°306, février 2006, p. 28-29.</ref>.


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Le {{date-|4 décembre 1974}}, [[Jean-Paul Sartre|Sartre]] lui rend visite alors qu'il est incarcéré à la prison de [[Fraction armée rouge#Soutiens associatifs et médiatiques|Stuttgart-Stammheim]]<ref>{{ouvrage |titre=[[Génération (histoire sociale et politique)|Génération]] |sous-titre=2. Les Années de poudre |auteur1=[[Hervé Hamon]] |auteur2=[[Patrick Rotman]] |éditeur=Le Seuil |date=janvier 1988 |passage=590-595}}.</ref>.


Dans la nuit du 8 au {{date-|9 mai 1976}}, Ulrike Meinhof se suicide en se pendant aux barreaux de sa cellule.
Dans la nuit du 8 au {{date-|9 mai 1976}}, [[Ulrike Meinhof]] se suicide en se pendant aux barreaux de sa cellule.


En avril [[1977]], Andreas Baader, [[Gudrun Ensslin]] et [[Jan-Carl Raspe]] sont condamnés à l'emprisonnement à perpétuité pour meurtre.
En avril 1977, Andreas Baader, [[Gudrun Ensslin]] et [[Jan-Carl Raspe]] sont condamnés à l'emprisonnement à perpétuité pour meurtre.


=== Mort ===
=== Mort ===
[[Image:Grabstätte Baader, Raspe, Ensslin.jpg|thumb|Pierre tombale d'Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Gudrun Ensslin.]]
[[Image:Grabstätte Baader, Raspe, Ensslin.jpg|vignette|Pierre tombale d'Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Gudrun Ensslin.]]
Le {{date|13|octobre|1977}}, quatre membres du [[Front populaire de libération de la Palestine]] détournent le [[vol 181 Lufthansa]] parti de [[Palma de Majorque]] à destination de [[Francfort-sur-le-Main]]. Leur chef exige la libération des onze prisonniers de la RAF détenus à Stammheim. L'avion se rend finalement à [[Mogadiscio]], en [[Somalie]], où il arrive aux premières heures du {{date-|17 octobre}}. Les passagers du Boeing 737 sont libérés le lendemain, après un assaut effectué par les forces spéciales du [[GSG 9]] qui provoque la mort de trois terroristes.
Le {{date|13|octobre|1977}}, quatre membres du [[Front populaire de libération de la Palestine]] détournent le [[vol 181 Lufthansa]] parti de [[Palma de Majorque]] à destination de [[Francfort-sur-le-Main]]. Leur chef exige la libération des onze prisonniers de la RAF détenus à Stammheim. L'avion se rend finalement à [[Mogadiscio]], en [[Somalie]], où il arrive aux premières heures du {{date-|17 octobre}}. Les passagers du Boeing 737 sont libérés le lendemain, après un assaut effectué par les forces spéciales du [[GSG 9]] qui provoque la mort de trois terroristes.


Selon les rapports officiels, Raspe a appris l'échec de la tentative sur une radio transistor obtenue clandestinement et il a discuté pendant quelques heures avec Baader, Ensslin, et [[Irmgard Möller]] pour convenir d'un pacte de [[suicide]]. Dans la matinée, Baader et Raspe sont retrouvés morts dans leurs cellules, ayant succombé à des blessures par balle.
Selon les rapports officiels, Raspe a appris l'échec de la tentative sur une radio transistor obtenue clandestinement et il a discuté pendant quelques heures avec Baader, Ensslin, et [[Irmgard Möller]] pour convenir d'un pacte de [[suicide]]. Dans la matinée, Baader et Raspe sont retrouvés morts dans leurs cellules, ayant succombé à des blessures par balle.
« Alors que Raspe n’a tiré qu’une balle, Baader en a d’abord tiré une dans son matelas, puis une deuxième dans le mur de sa cellule et ensuite seulement il s’est tiré une balle dans la tête », déclare le rapport. Les armes « ne portaient pas d’empreintes digitales parce qu’ils étaient couverts de sang », l'enquête conclut donc au suicide <ref>[https://www.la-croix.com/Debats/Ce-jour-la/18-octobre-1977-suicide-dAndreas-Baader-compagnons-2017-10-18-1200885152 « 18 octobre 1977, le suicide d’Andreas Baader et de ses compagnons »], publié le par ''[[La Croix]]'' le 18 octobre 2017</ref>.
« Alors que Raspe n'a tiré qu'une balle, Baader en a d'abord tiré une dans son matelas, puis une deuxième dans le mur de sa cellule et ensuite seulement il s'est tiré une balle dans la tête », déclare le rapport. Les armes « ne portaient pas d’empreintes digitales parce qu’elles étaient couvertes de sang », l'enquête conclut donc au suicide<ref>[https://www.la-croix.com/Debats/Ce-jour-la/18-octobre-1977-suicide-dAndreas-Baader-compagnons-2017-10-18-1200885152 « 18 octobre 1977, le suicide d’Andreas Baader et de ses compagnons »], publié le par ''[[La Croix]]'' le 18 octobre 2017</ref>.


Tandis que Gudrun Ensslin est retrouvée pendue à un nœud coulant fabriqué avec un fil de haut-parleur. Möller est retrouvée avec quatre coups de couteau à la poitrine, mais survit<ref>Smith et Moncourt, ''Daring To Struggle, Failing To Win: The Red Army Faction’s 1977 Campaign Of Desperation'', PM Press, {{p.|27}} {{ISBN|1-60486-028-6}}.</ref>.
[[Gudrun Ensslin]] est retrouvée pendue à un nœud coulant fabriqué avec un fil de haut-parleur. Möller est blessée de quatre coups de couteau à la poitrine, mais survit<ref>Smith et Moncourt, ''Daring To Struggle, Failing To Win: The Red Army Faction’s 1977 Campaign Of Desperation'', PM Press, {{p.|27}} {{ISBN|1-60486-028-6}}.</ref>.


Les enquêtes officielles sur l’affaire ont conclu à la mort par [[suicide]] collectif de Baader et ses deux complices. Stefan Aust, le biographe du groupe Baader-Meinhof, dans son livre, ''Der Baader Meinhof Komplex'' paru en 1985, affirme qu’ils se sont bien tués.
Les enquêtes officielles sur l'affaire concluent à la mort par [[suicide]] collectif de Baader et ses deux complices. Stefan Aust, le biographe du groupe Baader-Meinhof, dans son livre, ''Der Baader Meinhof Komplex'' paru en 1985, affirme qu'ils se sont bien tués.


== Cinéma et littérature ==
== Cinéma et littérature ==
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=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
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[[Catégorie:Décès en octobre 1977]]
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[[Catégorie:Décès à 34 ans]]
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[[Catégorie:Décès à Stuttgart]]
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[[Catégorie:Personnalité s'étant suicidée en prison]]
[[Catégorie:Suicide par arme à feu en Allemagne]]
[[Catégorie:Suicide par arme à feu en Allemagne]]

Dernière version du 28 mai 2024 à 23:03

Andreas Baader
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 34 ans)
Prison de Stammheim (en) (Bade-Wurtemberg, Allemagne de l'Ouest)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Dornhaldenfriedhof (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Berndt Andreas BaaderVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Grundschule an der Herrnstraße (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Membre de
Lieux de détention
Prison de Moabit (d), prison de Stammheim (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Berndt Andreas Baader (né le à Munich, et mort le à Stuttgart) est membre et chef de l'organisation terroriste allemande Fraction armée rouge (RAF, Rote Armee Fraktion, également connue sous le nom de « bande à Baader »).

Il est impliqué dans cinq attentats à la bombe durant l'année 1972. Arrêté cette même année, il est emprisonné en même temps que Gudrun Ensslin, sa compagne et la cofondatrice de la RAF, et Jan-Carl Raspe. En 1977, tous les trois sont retrouvés morts dans leur cellule. Les médecins légistes concluent à un suicide collectif, même si de nombreux éléments accréditent la thèse d'un assassinat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Andreas Baader est élevé chez sa grand-mère au cours des premières années de sa vie, puis, plus tard, dans un ménage constitué de trois femmes : sa mère, sa grand-mère et sa tante. Enfant, il est renvoyé de plusieurs écoles. Il passe sa jeunesse sans son père, l'historien Berndt Phillipp Baader, disparu en 1945 pendant la guerre.

Lorsque, venant de Munich, il arrive à Berlin et se lance sur la scène d'extrême gauche, il a déjà un solide passé de délinquant (nombreux délits de la route et autres outrages). Pratiquement tous ces délits sont en rapport avec sa passion pour les voitures rapides et les excès de vitesse nocturnes : vols de voiture, falsifications, abus de documents. De l'avis de plusieurs de ses biographes, parmi lesquels Karin Wieland, la conduite sans permis semblait être devenue une rébellion emblématique contre les autorités.

Pour le jeune Baader, une personne de confiance fut son oncle, le danseur et acteur Michael Kroecher, avec lequel il garda longtemps le contact, même à l'âge adulte.

De la délinquance au terrorisme[modifier | modifier le code]

Les activités auxquelles se livre Baader sont multiples et diverses (y compris modèle occasionnel pour magazines homosexuels[1]). Au cours de ses années berlinoises, il travaille comme ouvrier en bâtiment et — sans succès — comme journaliste dans la presse à sensation. Il s'intéresse également à la littérature et à la philosophie. Il est décrit comme violent et provocateur par sa compagne d'un temps, Ellinor Michel (1939-2007), peintre, avec laquelle il vit dans une villa berlinoise, en compagnie de son mari, le peintre Manfred Henkel (1936-1988). Ils ont une fille, née en 1965, élevée par Manfred Henkel[2].

Le , Baader, Gudrun Ensslin, Thorwald Proll et Horst Söhnlein mettent le feu à de grands magasins de Francfort dont le magasin Schneider. Ces incendies causent des dommages de quelque 675 000 marks, mais il n'y a aucun blessé. Les incendiaires sont condamnés dans le procès qui s'ensuit le , Baader et sa compagne Gudrun Ensslin écopant chacun de trois ans de réclusion.

À la suite de sa demande en révision, Baader recouvre la liberté et participe à Francfort, avec Gudrun Ensslin, à la campagne nommée en allemand « Heimkampagne » de l'opposition extra-parlementaire. Après que le jugement soit rendu exécutoire en novembre 1969, il n'effectue pas sa peine de réclusion mais disparaît en septembre à Paris, où Jean-Marcel Bouguereau, journaliste aux Cahiers de Mai, l'héberge avec Gudrun Ensslin, sur les recommandations de Daniel Cohn-Bendit, dans l'appartement parisien de Régis Debray, alors incarcéré en Bolivie, et leur fait rencontrer Serge July[3]. Plus tard, Baader part en Italie.

En mars 1970, il retourne à Berlin en compagnie de Gudrun Ensslin. L'agent de liaison Peter Urbach, qui après cela obtiendra des autorités une nouvelle identité, attire sur Baader l'attention de la police qui se remet sur sa piste. Le , il est arrêté à Berlin au cours d'un contrôle de circulation simulé puis transporté au centre d'exécution des peines de Tegel pour y purger sa peine. Ulrike Meinhof organise alors son évasion qui a lieu le .

Il est à nouveau arrêté à l'aube du , au nord de Francfort, avec Holger Meins[4].

Durant la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich (1972), les terroristes palestiniens réclament sa libération, ainsi que celle d'Ulrike Meinhof[5].

Le , Sartre lui rend visite alors qu'il est incarcéré à la prison de Stuttgart-Stammheim[6].

Dans la nuit du 8 au , Ulrike Meinhof se suicide en se pendant aux barreaux de sa cellule.

En avril 1977, Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe sont condamnés à l'emprisonnement à perpétuité pour meurtre.

Mort[modifier | modifier le code]

Pierre tombale d'Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Gudrun Ensslin.

Le , quatre membres du Front populaire de libération de la Palestine détournent le vol 181 Lufthansa parti de Palma de Majorque à destination de Francfort-sur-le-Main. Leur chef exige la libération des onze prisonniers de la RAF détenus à Stammheim. L'avion se rend finalement à Mogadiscio, en Somalie, où il arrive aux premières heures du . Les passagers du Boeing 737 sont libérés le lendemain, après un assaut effectué par les forces spéciales du GSG 9 qui provoque la mort de trois terroristes.

Selon les rapports officiels, Raspe a appris l'échec de la tentative sur une radio transistor obtenue clandestinement et il a discuté pendant quelques heures avec Baader, Ensslin, et Irmgard Möller pour convenir d'un pacte de suicide. Dans la matinée, Baader et Raspe sont retrouvés morts dans leurs cellules, ayant succombé à des blessures par balle. « Alors que Raspe n'a tiré qu'une balle, Baader en a d'abord tiré une dans son matelas, puis une deuxième dans le mur de sa cellule et ensuite seulement il s'est tiré une balle dans la tête », déclare le rapport. Les armes « ne portaient pas d’empreintes digitales parce qu’elles étaient couvertes de sang », l'enquête conclut donc au suicide[7].

Gudrun Ensslin est retrouvée pendue à un nœud coulant fabriqué avec un fil de haut-parleur. Möller est blessée de quatre coups de couteau à la poitrine, mais survit[8].

Les enquêtes officielles sur l'affaire concluent à la mort par suicide collectif de Baader et ses deux complices. Stefan Aust, le biographe du groupe Baader-Meinhof, dans son livre, Der Baader Meinhof Komplex paru en 1985, affirme qu'ils se sont bien tués.

Cinéma et littérature[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Baader eine Ikone, Hitler ein Popstar », sur www.taz.de, (consulté le ).
  2. (de) « Manfred HENKEL » (consulté le )
  3. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération : 2. Les Années de poudre, Le Seuil, , p. 592-593.
  4. « Arrestation Baader », (consulté le ).
  5. Frédéric Encel, « Les vengeurs de Munich », L'Histoire n°306, février 2006, p. 28-29.
  6. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération : 2. Les Années de poudre, Le Seuil, , p. 590-595.
  7. « 18 octobre 1977, le suicide d’Andreas Baader et de ses compagnons », publié le par La Croix le 18 octobre 2017
  8. Smith et Moncourt, Daring To Struggle, Failing To Win: The Red Army Faction’s 1977 Campaign Of Desperation, PM Press, p. 27 (ISBN 1-60486-028-6).
  9. Voir sur le site des Éditions Tausend Augen.
  10. Page d'informations sur le livre Des foules, des bouches, des armes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne Steiner et Loïc Debray, RAF : guérilla urbaine en Europe occidentale, Editions L'échappée, , 253 p. (ISBN 978-2-915830-05-7).
  • Terrorisme, mythes et représentations - la RAF de Fassbinder aux T-shirts Prada-Meinhof, essai de Thomas Elsaesser avec le DVD du film L’Allemagne en automne.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]