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« Faustin Soulouque » : différence entre les versions

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|parti=|depuis le fonction1=|fonction3=[[Liste des chefs d'État d'Haïti|Président de la République d'Haïti]]|à partir du fonction3={{date|1|mars|1847}}|jusqu'au fonction3={{date|26|août|1849}}<br /><small>({{Durée|1|3|1847|26|8|1849}})</small>|prédécesseur 3=[[Jean-Baptiste Riché]]|successeur 3=''Lui-même'' <small>(empereur)</small>|couronnement 2={{date|18|avril|1852}}|dynastie=[[Famille Soulouque]]|taille image=250}}
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'''Faustin Soulouque''' ({{date de naissance|15|août|1782}} - {{date de décès|6|août|1867}}) était officier de carrière et général de l'armée [[haïti]]enne quand il fut élu [[Liste des chefs d'État d'Haïti|président de la République]] en 1847. En 1849, il fut proclamé empereur d'Haïti sous le nom de '''Faustin {{Ier}}'''. Bien vite il purgea l'armée de l'élite mulâtre qui la dirigeait, installa des loyalistes à la peau noire dans les postes administratifs, et créa une police secrète et une armée personnelle. En 1849, il institua une noblesse noire dans le pays. Toutefois, ses tentatives infructueuses pour reconquérir la [[République dominicaine]] voisine minèrent son pouvoir et une conspiration menée par le général [[Fabre Geffrard|Fabre Nicolas Geffrard]] le contraignit à l’abdication en 1859<ref>Rogozinski, Jan (1999). ''A Brief History of the Caribbean'' (Revised ed.). New York: Facts on File, Inc. {{p.|220}}. {{ISBN|0-8160-3811-2}}</ref>.
'''Faustin Soulouque''' (né le {{date de naissance|15|août|1782}} à [[Petit-Goâve]] - mort le {{date de décès|6|août|1867}} dans la même ville)<ref>[http://primature.gouv.ht/ Official website of the Presidency of Haiti (in French)]</ref> est un [[Militaire|homme militaire]] et dirigeant [[Haïti|haïtien]], qui participa à la [[Révolution haïtienne|guerre d'indépendance haïtienne]] et à l'[[expédition de Saint-Domingue]], entant qu'officier puis entant que commandant.

Général sous la Deuxième République (1843-1849), il atteint le grade de commandant suprême de la Garde présidentielle sous le président [[Jean-Baptiste Riché]] en 1846. A la mort de Riché en 1847, il est élu [[Liste des chefs d'État d'Haïti|président de la République]]. Autoritaire et ambitieux, il s'octroie les pleins pouvoirs grâce au soutient de l'armée. En 1849, il est proclamé [[Liste des souverains d'Haïti|empereur d'Haïti]] sous le nom de '''Faustin {{Ier}}'''. C'est le Second Empire. Bien vite il purgea l'armée de l'élite mulâtre qui la dirigeait, installa des loyalistes à la peau noire dans les postes administratifs, et créa une police secrète et une armée personnelle. En 1849, il institua une nouvelle [[Noblesse haïtienne|noblesse]], composée de certains de ses proches et d'anciens nobles du [[Premier Empire d'Haïti|Premier Empire]] et du [[Royaume d'Haïti|Royaume du Nord]].

Toutefois, ses tentatives infructueuses pour reconquérir la [[République dominicaine]] voisine<ref>{{cite book|last1=Deibert|first1=Michael|title=Notes From the Last Testament: The Struggle for Haiti|date=2011|publisher=Seven Stories Press|page=161}}</ref> minèrent son pouvoir et une conspiration menée par le général [[Fabre Geffrard|Fabre Nicolas Geffrard]] le contraignit à l’abdication en 1859<ref>Rogozinski, Jan (1999). ''A Brief History of the Caribbean'' (Revised ed.). New York: Facts on File, Inc. {{p.|220}}. {{ISBN|0-8160-3811-2}}</ref>.

Exilé en [[République dominicaine]] puis en [[Second Empire|France]], il revient à [[Haïti]] vers la fin de sa vie et meurt en 1867 dans sa ville natale.


== Biographie ==
== Biographie ==
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=== Empereur ===
=== Empereur ===
[[Fichier:Sacre de l'empereur Faustin Soulouque.jpg|gauche|vignette|Sacre de l'empereur Faustin.|258x258px]]
[[Fichier:Adelina Soulouque.jpg|vignette|L'impératrice [[Adélina Lévêque]].]]
[[Fichier:Sacre de l'empereur Faustin Soulouque.jpg|gauche|vignette|Sacre de l'empereur Faustin.]]
Le {{date|25 août 1849}}, il se fait proclamer empereur par le Parlement. Son sacre a lieu le {{date|18 avril 1852}}, dans un faste ruineux pour les faibles finances de ce pays, et le paiement de la dette doit être interrompu. Soulouque a payé 2 000 £ pour sa couronne et 30 000 £ pour le reste des accessoires (selon Sir Spenser St John, chargé d'affaires britannique en Haïti dans les années 1860, sur son compte: "Hayti ou La République noire", pp. 95–96).
Le {{date|25 août 1849}}, il se fait proclamer empereur par le Parlement. Son sacre a lieu le {{date|18 avril 1852}}, dans un faste ruineux pour les faibles finances de ce pays, et le paiement de la dette doit être interrompu. Il organise une répression violente contre les [[mulâtre]]s et rétablit l'absolutisme sur l'île. Faustin devient l'empereur '''Faustin {{Ier}}''', l'empire est héréditaire mais l'empereur n'a pas d'héritier mâle. La succession passe donc au prince [[Mainville-Joseph Soulouque|Mainville-Joseph]] (fils de son frère, le grand-duc Jean-Joseph) qui épouse Olive Soulouque (fille adoptive de Faustin, fille d'une première union de l'impératrice Adélina) avec qui il aura trois enfants.
[[Fichier:Cham - Charivari - V4d363-b.png|vignette|Caricature de Charivari : L’empereur Soulouque se promenant dans ses états, suivi de deux aides-de-camp attachés à sa personne.]]
Gustave d'Alaux décrit cet événement dans son livre, Soulouque et son empire: « Sa majesté impériale fit appeler un matin le principal marchand de Port-au-Prince et lui ordonna de commander immédiatement à Paris un costume, identique à celui du sacre de [[Napoléon Ier|Napoléon]]. Faustin {{Ier}} a d'ailleurs commandé pour lui-même une couronne, une pour l'impératrice, un sceptre, un globe terrestre, une main de justice, un trône et tous les autres accessoires, comme tous ceux utilisés lors du couronnement de Napoléon. »


Il crée également une [[Noblesse haïtienne|noblesse]] nombreuse, recrutée principalement parmi ses hauts-fonctionnaires et partisans.
En décembre 1849, Faustin épousa sa compagne de longue date, [[Adélina Lévêque]]. Le 18 avril 1852, à la capitale, [[Port-au-Prince]], l'empereur et l'impératrice sont couronnés lors d'une immense et somptueuse cérémonie, à l'instar du [[Sacre de Napoléon Ier|couronnement de l'empereur des français]].


=== Mariage ===
L'empereur prononce son discours et conclut par : « Vive la liberté, vive l'amour ! »(Gustave d'Alaux). Le couronnement est illustré dans « l'Album Impériale d'Haïti », gravé par Severyn, publié à [[New York]], 1852 (disponible à la British Library).
Il se fiance avec [[Adélina Lévêque]] en 1846 et leur mariage est célébré le 26 août 1849, le lendemain de sa proclamation comme empereur. Adélina est sacrée impératrice avec son époux le 18 avril 1852. Ils ont deux filles :
[[Fichier:Cham - Charivari - V4d385-b.png|gauche|vignette|247x247px|Caricature de Soulouque par Charivari : Désirant entreprendre la guerre contre ses voisins et n’ayant pas d’argent pour acheter des fusils à ses soldats, Soulouque fait venir de France un professeur spécial qui leur enseigne la manière de passer la jambe à une année ennemie.]]
# S.A.I. la princesse [[Olive Soulouque]] (née en 1832), fille adoptive de l'empereur, fille d'une première union de l'impératrice Adélina ; princesse impériale, mariée à son cousin, [[Mainville-Joseph Soulouque|Mainville-Joseph]].
Pour affirmé sa légitimité, Faustin fait revenir les enfants du premier empereur, [[Jean-Jacques Dessalines]], leur redonne le titre de {{"|prince}} et {{"|princesse}} et offre une pension à l'ancienne impératrice [[Marie-Claire Bonheur]].
# S.A.S. la princesse Célita Soulouque, mariée à Jean-Philippe Lubin, comte de [[Pétion-Ville]]

[[Fichier:L'Empereur Soulouque... LACMA M.91.82.237.jpg|gauche|vignette|210x210px|Caricature de l'empereur Soulouque.]]
Par la suite, il organise une répression violente contre les [[mulâtre]]s et rétablit l'absolutisme sur l'île. La constitution impériale, qu'il a lui-même rédigé, proclame l'empire héréditaire. L'unique fils de l'empereur étant mort en 1849, la succession passa donc au prince [[Mainville-Joseph Soulouque|Mainville-Joseph]], fils du grand-duc [[Jean-Joseph Soulouque|Jean-Joseph]], lui-même frère de l'empereur. Afin d'avoir des descendants sur le trône, Faustin organisa le mariage de sa fille aînée, la princesse [[Olive Soulouque]], avec son cousin le prince [[Mainville-Joseph Soulouque|Mainville-Joseph]]. Le couple donnera trois enfants à la Couronne.

La politique étrangère de l'empereur était centrée sur la prévention de l'intrusion étrangère dans la politique et la souveraineté haïtienne. L’indépendance de la [[République dominicaine]] (alors appelée Saint-Domingue), constituait, selon lui, une menace directe pour Haïti.<ref>{{cite journal|last1=Baur|first1=John E.|title=Faustin Soulouque, Emperor of Haiti His Character and His Reign|date=1949|page=143}}</ref>

En 1849, Soulouque entreprit sa première invasion de la [[République dominicaine]], mais son armée prit la fuite après la défaite à la [[bataille d'Ocoa]]. Une deuxième invasion s'ensuivit en 1850, où Haïti fut soutenu par la [[Second Empire|France]], le [[Royaume-Uni]] et des [[États-Unis]]. Lors de la troisième et dernière invasion en 1855, Soulouque entra en [[République dominicaine]] à la tête d'une armée de 30 000 hommes qui dut battre en retraite. Durant ses trois expéditions, il dut faire face au général [[Pedro Santana]] qui dirigé alors la [[République dominicaine]].
[[Fichier:Cham - Charivari - V4d379-d.png|vignette|Caricature de Charivari : Ne pouvant parvenir à l’imitation parfaite du grand Napoléon, Soulouque cherche à ressembler à Musard qu’on lui a dit être le plus grand homme de l’Europe moderne.]]
Au cours de son règne, Faustin s'est également trouvé en confrontation directe avec les [[États-Unis]] au sujet de l'[[île Navassa]], que les États-Unis s'étaient emparés au motif quelque peu douteux. Faustin envoya plusieurs navires de guerre sur l'île en réponse à l'incursion, mais les a retirés après que les [[États-Unis]] aient garanti à Haïti une partie des revenus provenant de l'exploitation minière qu'elle opérée sur l'île.


=== Chute de l'Empire ===
=== Chute de l'Empire ===
[[Fichier:SOULOUQUE. -Renvoye! Dire que je ne sais plus ou reposer ma tete. -Ou donc qu'elle etait? Bien sur que vous l'aurez posee sur le sac a charbon de terre. LACMA M.76.132.32.jpg|vignette|259x259px|Caricature de Soulouque en exil en Jamaïque : ''Renvoyé ! Dire que je ne sais plus ou reposer ma tête !!'']]
En 1858, une [[Révolution de 1859 (Haïti)|révolution]] commença, dirigée par le général [[Fabre Geffrard|Fabre Geffrard, duc de Tabara]] et ancien fidèle de l'empereur. En décembre de la même année, Geffrard défit l'armée impériale et s'empara du contrôle de la plus grande partie du pays. Dans la nuit du 20 décembre 1858, il quitte Port-au-Prince dans un petit bateau, accompagné de son fils et de deux fidèles disciples, Ernest Roumain et Jean-Bart. Le 22 décembre, il est arrivé aux Gonaïves, où l'insurrection a éclaté. La République a été acclamée et la Constitution de 1846 a été adoptée.
Mais une révolte éclate en décembre 1858, Faustin tente de mettre fin à cette violente révolte. Les journées de décembre 1858 et de janvier 1859 affaiblissent considérablement le pays. Les troupes impériales pourtant épuisées et vaincues à plusieurs reprises par les révolutionnaires continuent à se battre contre la révolte dirigée par son ancien aide de camp, le général [[Fabre Geffrard]]. Les révolutionnaires prennent le nom de "''geffrardistes"''. Le {{date|15 janvier 1859}}, le palais impérial est attaqué, l'empereur est contraint d'abdiquer le jour même, il quitte la capitale avec sa famille et s'exil en Jamaïque.

Le 23 décembre, le comité départemental des Gonaïves, qui avait été organisé, a décréter l'abolition de l'Empire et l'arrestation de plusieurs membres de la [[Famille Soulouque|famille impériale]]. Cap-Haïtien et tout le département de l'Artibonite se sont associés à la restauration de la République. Les journées de décembre 1858 et de janvier 1859 affaiblissent considérablement le pays. Les troupes impériales pourtant épuisées et vaincues à plusieurs reprises par les révolutionnaires continuent à se battre contre l'insurrection. Les révolutionnaires prennent alors le nom de "''geffrardistes"'' et réclament l'arrestation et le procès de l'empereur. Le {{date|15 janvier 1859}}, le palais impérial est attaqué, l'empereur est contraint d'abdiquer le jour même. Il quitte la capitale avec sa famille, grâce à un navire de guerre britannique et s'exil en [[Jamaïque]].

=== Fin de vie ===
[[Fichier:SOULOUQUE. -Renvoye! Dire que je ne sais plus ou reposer ma tete. -Ou donc qu'elle etait? Bien sur que vous l'aurez posee sur le sac a charbon de terre. LACMA M.76.132.32.jpg|vignette|259x259px|Caricature de Soulouque en exil en Jamaïque : ''Renvoyé ! Dire que je ne sais plus ou reposer ma tête !!'']]Après avoir abdiqué, Faustin s'exil en [[Jamaïque]] et s'installe à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]] avant de partir pour la [[République dominicaine]]. En exil, il conserve son titre d'{{"|empereur}} et compose autour de lui une sorte de {{"|cour}}. Par la suite, il part en [[Europe]] et s'installe à [[Paris]]. Après la chute de [[Fabre Geffrard|Geffrard]] et l'effondrement de la ''république geffrariste'', le 2 mai 1867, il profita de l'arrivée au pouvoir du général [[Sylvain Salnave]], un impérialiste, pour revenir à [[Haïti]]. L'empereur déchu s'éteint ainsi le 6 août 1867 à [[Petit-Goâve]], à l'âge de 84 ans. Son neveu et beau-fils, [[Mainville-Joseph Soulouque]], prend alors le titre d'{{"|empereur}}, contesté par [[Sylvain Salnave|Salnave]] qui réclame à son tour la couronne impériale.

== Descendance ==
[[Fichier:Adelina Soulouque.jpg|vignette|L'impératrice [[Adélina Lévêque]].|alt=|gauche]]En 1820, Soulouque épouse Sanite Léon Hudicourt de Bizoton (1803-1835), avec laquelle il a un fils :

# S.A.I. le prince [[Augustin Soulouque]] (1824-1849), fils unique de l'empereur, est titré prince impérial après la proclamation de l'Empire le 26 août 1849. Il meurt quelques jours plus-tard le 31 août à l'âge de 24 ans, sans postérité.

Après la mort de son épouse, il se remarie après 1835 avec Mariette Petite Place (1799-1841), avec laquelle il a une fille :

# S.A.S. la princesse [[Félicité Faustine Soulouque]] (1841-1868), première fille de l'empereur ; princesse impériale, mariée au général Anacréon Vil Lubin, frère du comte de [[Pétion-Ville]], dont postérité.

Il se fiance avec [[Adélina Lévêque]] en 1846, après une longue liaison, et leur mariage est célébré le 26 août 1849, le lendemain de sa proclamation comme empereur. Adélina est sacrée impératrice avec son époux le 18 avril 1852. Ils ont deux filles :


=== Nouvel exil et fin de vie ===
# S.A.S. la princesse [[Olive Soulouque]] (1842-1883), fille adoptive de l'empereur, fille d'une première union de l'impératrice Adélina ; princesse impériale, mariée à son cousin, [[Mainville-Joseph Soulouque|Mainville-Joseph]], dont postérité.
Après avoir abdiqué, Faustin s'exile en Jamaïque avant de partir pour la République dominicaine. En exil, il se proclame chef de la famille impériale en exil. Avant de s'enfuir, la famille Soulouque avait pris soin de partir avec une partie des caisses de l'État pour s'assurer une vie paisible et dorée en exil. L'empereur déchu s'éteint le 6 août 1867 à [[Petit-Goâve]], à l'âge de 84 ans. Son neveu et beau-fils, [[Mainville-Joseph Soulouque]], lui succède comme chef de famille.
# S.A.S. la princesse [[Célita Soulouque]] (1848-1912), mariée à Jean-Philippe Lubin, comte de [[Pétion-Ville]], dont postérité.


== Références ==
== Références ==

Version du 13 décembre 2018 à 21:22

Faustin Ier
Illustration.
Faustin Ier, empereur d'Haïti.
Titre
Prétendant au trône d'Haïti

(8 ans, 6 mois et 22 jours)
Prédécesseur Lui-même
(empereur)
Successeur Mainville-Joseph
Empereur d'Haïti

(9 ans, 4 mois et 20 jours)
Couronnement
Prédécesseur Lui-même
(président de la République)
Successeur Nicolas Geffrard
(président à vie)
Président de la République d'Haïti

(2 ans, 5 mois et 25 jours)
Prédécesseur Jean-Baptiste Riché
Successeur Lui-même (empereur)
Biographie
Nom de naissance Faustin Élie Soulouque
Date de naissance
Lieu de naissance Petit-Goâve (Saint-Domingue)
Date de décès (à 84 ans)
Lieu de décès Petit-Goâve (Haïti)
Mère Marie-Catherine Soulouque
Conjoint Elizabeth Adélina Levêque
Enfants Célita Soulouque
Olive Soulouque
Héritier Mainville-Joseph
Présidents de la République d'Haïti
Monarques d'Haïti

Faustin Soulouque ( - ) était officier de carrière et général de l'armée haïtienne quand il fut élu président de la République en 1847. En 1849, il fut proclamé empereur d'Haïti sous le nom de Faustin Ier. Bien vite il purgea l'armée de l'élite mulâtre qui la dirigeait, installa des loyalistes à la peau noire dans les postes administratifs, et créa une police secrète et une armée personnelle. En 1849, il institua une noblesse noire dans le pays. Toutefois, ses tentatives infructueuses pour reconquérir la République dominicaine voisine minèrent son pouvoir et une conspiration menée par le général Fabre Nicolas Geffrard le contraignit à l’abdication en 1859[1].

Biographie

Premières années et début de carrière

Né esclave à Petit-Goâve en 1782, Soulouque était l'un des deux fils de Marie-Catherine Soulouque. Celle-ci, née à Port-au-Prince, Saint-Domingue, en 1764, était une esclave créole de race mandingue. Elle meurt à Port-au-Prince le 9 août 1857. Lui-même fut affranchi par le décret de 1793 pris par Léger-Félicité Sonthonax, commissaire civil de la colonie française de Saint-Domingue, et qui abolissait l'esclavage pour répondre à des révoltes d'esclaves commencées en 1791. En tant que citoyen libre, il constata que sa liberté était en péril du fait des tentatives du gouvernement français de rétablir l'esclavage dans sa colonie de Saint-Domingue et, de 1803 à 1804, il s’enrôla comme simple citoyen dans l'armée révolutionnaire noire pour combattre au cours de la Révolution haïtienne. Ce conflit fit de Soulouque un combattant respecté et, en conséquence, il fut promu lieutenant dans l'armée d'Haïti en 1806 et devint aide de camp du général Lamarre. En 1810, il fut nommé dans la garde à cheval sous la présidence d’Alexandre Pétion. Au cours des quatre décennies suivantes, il continua à servir dans l'armée haïtienne, se hissant au grade de colonel, sous le président Guerrier, jusqu'à ce que finalement il fût promu au plus haut poste de l'armée haïtienne, atteignant le grade de lieutenant-général, commandant suprême de la Garde présidentielle sous Jean-Baptiste Riché, à l’époque président.

La présidence de la République

Faustin Soulouque, président de la République.

Le 1er mars 1847, Faustin Soulouque est élu président de la République par le Sénat et succède au président Riché, décédé en fonctions. En 1847 le président Riché mourut. Pendant son mandat, il avait agi comme un homme de paille de la classe dirigeante boyériste, qui se mit tout de suite en quête d’un remplaçant. Son attention se concentra vite sur Faustin Soulouque, dans lequel la plupart voyaient quelqu’un d’un peu effacé et un ignorant. Âgé de 65 ans, il paraissait un candidat malléable et fut donc incité à accepter le rôle qu’on lui offrait. Il prêta le serment d’entrée dans les fonctions présidentielles le 2 mars 1847.

Au début Faustin parut remplir convenablement son rôle de marionnette. Il conserva à leurs postes les ministres de l'ancien président et continua le programme de son prédécesseur. Il fallut peu de temps cependant pour qu’il se débarrassât de ses partisans et se fît le maître absolu de l'État haïtien. Selon le livre de Mark Kurlansky A Continent Of Islands: Searching For The Caribbean Destiny « il organisa une milice privée, les Zinglins, et fit arrêter et massacrer, tous ceux qui s'opposaient à lui, en particulier les mulâtres, consolidant par là son pouvoir sur le gouvernement ». Ce processus, qui comprit un massacre des mulâtres à Port-au-Prince le 16 avril 1848[2], culmina au Sénat et à la Chambre des Députés où il se fit proclamer empereur d'Haïti le 26 août 1849.

Soulouque invita également les Louisianais noirs à émigrer à Haïti. Un afro-créole originaire de la Nouvelle-Orléans et qui avait été élevé à Haïti, Emile Desdunes, travailla comme agent de Soulouque et, en 1859, organisa le transport gratuit à Haïti d’au moins 350 personnes désespérées. Un grand nombre de ces réfugiés devaient rentrer plus tard en Louisiane.

Le règne de Soulouque fut marqué par une violente répression contre l'opposition et par de nombreux meurtres. Le fait que Soulouque était ouvertement un adepte de la religion africaine Vaudou contribua à sa réputation de violence[3]. Au cours de son règne Soulouque fut agi par les préjugés, la haine et la discrimination à l’égard des créoles (les mêmes sentiments existant évidemment en miroir).

Empereur

L'impératrice Adélina Lévêque.
Sacre de l'empereur Faustin.

Le , il se fait proclamer empereur par le Parlement. Son sacre a lieu le , dans un faste ruineux pour les faibles finances de ce pays, et le paiement de la dette doit être interrompu. Il organise une répression violente contre les mulâtres et rétablit l'absolutisme sur l'île. Faustin devient l'empereur Faustin Ier, l'empire est héréditaire mais l'empereur n'a pas d'héritier mâle. La succession passe donc au prince Mainville-Joseph (fils de son frère, le grand-duc Jean-Joseph) qui épouse Olive Soulouque (fille adoptive de Faustin, fille d'une première union de l'impératrice Adélina) avec qui il aura trois enfants.

Il crée également une noblesse nombreuse, recrutée principalement parmi ses hauts-fonctionnaires et partisans.

Mariage

Il se fiance avec Adélina Lévêque en 1846 et leur mariage est célébré le 26 août 1849, le lendemain de sa proclamation comme empereur. Adélina est sacrée impératrice avec son époux le 18 avril 1852. Ils ont deux filles :

  1. S.A.I. la princesse Olive Soulouque (née en 1832), fille adoptive de l'empereur, fille d'une première union de l'impératrice Adélina ; princesse impériale, mariée à son cousin, Mainville-Joseph.
  2. S.A.S. la princesse Célita Soulouque, mariée à Jean-Philippe Lubin, comte de Pétion-Ville
Caricature de l'empereur Soulouque.

Chute de l'Empire

Caricature de Soulouque en exil en Jamaïque : Renvoyé ! Dire que je ne sais plus ou reposer ma tête !!

Mais une révolte éclate en décembre 1858, Faustin tente de mettre fin à cette violente révolte. Les journées de décembre 1858 et de janvier 1859 affaiblissent considérablement le pays. Les troupes impériales pourtant épuisées et vaincues à plusieurs reprises par les révolutionnaires continuent à se battre contre la révolte dirigée par son ancien aide de camp, le général Fabre Geffrard. Les révolutionnaires prennent le nom de "geffrardistes". Le , le palais impérial est attaqué, l'empereur est contraint d'abdiquer le jour même, il quitte la capitale avec sa famille et s'exil en Jamaïque.

Nouvel exil et fin de vie

Après avoir abdiqué, Faustin s'exile en Jamaïque avant de partir pour la République dominicaine. En exil, il se proclame chef de la famille impériale en exil. Avant de s'enfuir, la famille Soulouque avait pris soin de partir avec une partie des caisses de l'État pour s'assurer une vie paisible et dorée en exil. L'empereur déchu s'éteint le 6 août 1867 à Petit-Goâve, à l'âge de 84 ans. Son neveu et beau-fils, Mainville-Joseph Soulouque, lui succède comme chef de famille.

Références

  1. Rogozinski, Jan (1999). A Brief History of the Caribbean (Revised ed.). New York: Facts on File, Inc. p. 220. (ISBN 0-8160-3811-2)
  2. The Encyclopedia Americana (1920)/Faustin I
  3. The Trial That Gave Vodou A Bad Name

Annexes

Articles connexes

Liens externes