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Au début des années 1990, il est éloigné, mais non rétrogradé, de son poste au Tibet, à la suite du changement de la position du Parti communiste sur le Tibet après les [[Troubles au Tibet en 1989|manifestations de 1987-1989]]. Alors qu'il a, selon la journaliste [[Kate Saunders]], exprimé, au moins à une occasion, sa préoccupation au sujet de l'afflux de migrants qui résulterait de l'ouverture économique de la RAT, il est envoyé à Pékin en tant que directeur du [[Centre de recherche tibétologique de Chine]]<ref name="Kate Saunders"/>. Il reste à ce poste de [[1986]] à [[2000]].
Au début des années 1990, il est éloigné, mais non rétrogradé, de son poste au Tibet, à la suite du changement de la position du Parti communiste sur le Tibet après les [[Troubles au Tibet en 1989|manifestations de 1987-1989]]. Alors qu'il a, selon la journaliste [[Kate Saunders]], exprimé, au moins à une occasion, sa préoccupation au sujet de l'afflux de migrants qui résulterait de l'ouverture économique de la RAT, il est envoyé à Pékin en tant que directeur du [[Centre de recherche tibétologique de Chine]]<ref name="Kate Saunders"/>. Il reste à ce poste de [[1986]] à [[2000]].


En 1991, paraît son ouvrage sur l'[[éducation au Tibet]], où il décrit l'éducation en [[Tibétain|langue tibétaine]] comme une question d'importance cruciale sur laquelle il existe de « fortes divergences d'opinion »<ref>{{en}} [[Catriona Bass]], ''[http://books.google.fr/books?id=cMg9W9NqjiUC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false Education in Tibet: Policy and Practice Since 1950]'' Zed Books, 1998, {{ISBN|1856496740|9781856496742}}, p. 229.</ref>. Il y fustige l'absence d'éducation en tibétain durant la [[révolution culturelle au Tibet|révolution culturelle]]<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 230.</ref>. Il met l'accent sur l'importance du tibétain dans le développement de l'éducation et de l'économie<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 232.</ref>. Selon lui, les étudiants formés dans les classes tibétaines à [[Gyantsé]] ont obtenu en moyenne des résultats deux fois meilleurs aux examens que les étudiants tibétains formés dans les classes chinoises<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 235.</ref>. Il recommande que le chinois ne soit pas appris du tout dans les écoles primaires en milieu rural et que l'usage du tibétain dans l'éducation soit graduellement appliqué jusqu'au niveau tertiaire, des suggestions qui ne furent pas appliquées<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 242.</ref>.
En 1991, paraît son ouvrage sur l'[[éducation au Tibet]], où il décrit l'éducation en [[Tibétain|langue tibétaine]] comme une question d'importance cruciale sur laquelle il existe de « fortes divergences d'opinion »<ref>{{en}} [[Catriona Bass]], ''[http://books.google.fr/books?id=cMg9W9NqjiUC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false Education in Tibet: Policy and Practice Since 1950]'' Zed Books, 1998, {{ISBN|1856496740|9781856496742}}, p. 229.</ref>. Il y fustige l'absence d'éducation en tibétain durant la [[révolution culturelle au Tibet|révolution culturelle]]<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 230.</ref>. Il met l'accent sur l'importance du tibétain dans le développement de l'éducation et de l'économie<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 232.</ref>. Il signale que dans un projet pilote mis en place en 1982 dans trois lycées à Lhassa, Gyantse et Lhokha, afin de comparer les mérites respectifs d'un enseignement en tibétain par rapport à un enseignement en chinois, les élèves de la classe en tibétain à [[Gyantsé]] obtinrent en moyenne deux fois plus de notes aux examens que les étudiants tibétains de la classe en chinois. L'expérience, toutefois, fut arrêtée par manque de livres, d'enseignants qualifiés et en raison d'une mauvaise gestion<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 235 : {{Citation étrangère|langue=en|According to the educationalist Dorje Tseten, students studying in the Tibetan class in the Gyantse school achieved, on average, twice as many marks in examinations as Tibetan students studying in the Chinese class. However, according to another report, the experiment was subsequently closed down due to 'a lack of teaching materials, qualified teachers and poor management'.}}</ref>. Il recommande que le chinois ne soit pas appris du tout dans les écoles primaires en milieu rural et que l'usage du tibétain dans l'éducation soit graduellement appliqué jusqu'au niveau tertiaire, des suggestions qui ne furent pas appliquées<ref>Catriona Bass, {{opcit}}, p. 242.</ref>.


Il prend sa retraite en avril 2004, à l'âge de 78 ans<ref name="Xinhua"/>.
Il prend sa retraite en avril 2004, à l'âge de 78 ans<ref name="Xinhua"/>.

Version du 13 janvier 2014 à 02:41

Dorjé Tsétèn (3e en partant de gauche, au second rang) lors de la première session de la Conférence consultative politique du peuple chinois, le 21 septembre 1949

Dorjé Tsétèn (tibétain རྡོ་རྗེ་ཚེ་བརྟན་, Wylie : rdo rje tshe brtan, pinyin tibétain : Doje Cedain), aussi Duojie Caidan (多杰才旦) (né en , Huangzhong - mort le 6 juillet 2013 à Beijing)[1] est un érudit, historien et homme politique chinois d'ethnie tibétaine[2]. Il fut président du comité populaire de la région autonome du Tibet avant de devenir le premier directeur général du Centre de recherche tibétologique de Chine.

Biographie

Dorjé Tsétèn appartient à la première génération de dirigeants communistes tibétains depuis l'intervention militaire chinoise au Tibet, une génération issue principalement des régions tibétaines orientales du Kham et de l'Amdo, où la présence chinoise préexistait. Ce groupe était composé d'aristocrates et d'autres Tibétains cooptés à des postes officiels, et de Tibétains du Tibet oriental qui ont rejoint le Parti communiste dans les premiers jours et sont venus occuper des postes importants dans la région autonome du Tibet (RAT). La plupart des responsables de ce groupe subirent plus tard de graves persécutions pendant la révolution culturelle[3].

En septembre 1948, Dorjé Tsétèn, originaire de la région de Kumbum, est étudiant à l'Université normale de Pékin[1]. Il est un des quelques communistes tibétains membres du groupe composé de chercheurs en sciences, d'idéologues du Parti communiste chinois et d'enseignants envoyés au Tibet y vanter les avantages du marxisme-léninisme. Le groupe arrive à Chamdo au début de l’hiver 1951[4].

Le 28 mars 1959, il est nommé membre du Comité préparatoire à l'établissement de la région autonome du Tibet[5].

En 1981, pendant 6 mois, il est vice-président de l'Assemblée populaire de la région autonome du Tibet[6].

De mars 1983 à juin 1985, il est un des secrétaires du Parti communiste au Tibet[3],[6].

D'avril 1983 à 1985, il est président du comité populaire de la région autonome du Tibet[7],[6].

Au début des années 1990, il est éloigné, mais non rétrogradé, de son poste au Tibet, à la suite du changement de la position du Parti communiste sur le Tibet après les manifestations de 1987-1989. Alors qu'il a, selon la journaliste Kate Saunders, exprimé, au moins à une occasion, sa préoccupation au sujet de l'afflux de migrants qui résulterait de l'ouverture économique de la RAT, il est envoyé à Pékin en tant que directeur du Centre de recherche tibétologique de Chine[3]. Il reste à ce poste de 1986 à 2000.

En 1991, paraît son ouvrage sur l'éducation au Tibet, où il décrit l'éducation en langue tibétaine comme une question d'importance cruciale sur laquelle il existe de « fortes divergences d'opinion »[8]. Il y fustige l'absence d'éducation en tibétain durant la révolution culturelle[9]. Il met l'accent sur l'importance du tibétain dans le développement de l'éducation et de l'économie[10]. Il signale que dans un projet pilote mis en place en 1982 dans trois lycées à Lhassa, Gyantse et Lhokha, afin de comparer les mérites respectifs d'un enseignement en tibétain par rapport à un enseignement en chinois, les élèves de la classe en tibétain à Gyantsé obtinrent en moyenne deux fois plus de notes aux examens que les étudiants tibétains de la classe en chinois. L'expérience, toutefois, fut arrêtée par manque de livres, d'enseignants qualifiés et en raison d'une mauvaise gestion[11]. Il recommande que le chinois ne soit pas appris du tout dans les écoles primaires en milieu rural et que l'usage du tibétain dans l'éducation soit graduellement appliqué jusqu'au niveau tertiaire, des suggestions qui ne furent pas appliquées[12].

Il prend sa retraite en avril 2004, à l'âge de 78 ans[1].

Publications

Notes et références

  1. a b et c (zh) Mort du camarade Dorje Caidan, Xinhua, 11 juillet 2013.
  2. (en) Authenticating Tibet: Answers to China's "One Hundred Questions", p. 225 : « Its general secretary (in 1989) is the Tibetan scholar Dojie Caidan. »
  3. a b et c (en) Kate Saunders, Third generation of Tibetan leaders appointed, 20 mai 2003.
  4. Patrick French, Tibet, Tibet Une histoire personnelle d'un pays perdu, traduit de l'anglais par William Oliver Desmond, Albin Michel, 2005, (ISBN 978-2-226-15964-9), pp. 245-246.
  5. (en) One Hundred Thousand Moons: An Advanced Political History of Tibet, Volume 1, p. 1130.
  6. a b et c (en) Robert Barnett, Resistance And Reform In Tibet, 1996 , (ISBN 8120813715), p. 298 : « April 1983-1985 Dorje Tseten. Chairman of the TAR. Deputy Party Secretary, March 1983 to June 1985. Director of the China Institute of Tibetology, Beijing from 1985. Vice-Chairman of the TAR People's Congress for six months in 1981. »
  7. Xiaoming Zhang, Récits sur le Tibet, 五洲传播出版社, 2003, 160 pages, p. 104.
  8. (en) Catriona Bass, Education in Tibet: Policy and Practice Since 1950 Zed Books, 1998, (ISBN 1856496740 et 9781856496742), p. 229.
  9. Catriona Bass, op. cit., p. 230.
  10. Catriona Bass, op. cit., p. 232.
  11. Catriona Bass, op. cit., p. 235 : « According to the educationalist Dorje Tseten, students studying in the Tibetan class in the Gyantse school achieved, on average, twice as many marks in examinations as Tibetan students studying in the Chinese class. However, according to another report, the experiment was subsequently closed down due to 'a lack of teaching materials, qualified teachers and poor management'. »
  12. Catriona Bass, op. cit., p. 242.