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Comme il n'est pas possible d’en savoir plus, la police classe l’affaire, après avoir photographié le cadavre.
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Quelques jours auparavant, le 20 février 1894, il aurait envoyé à deux commissaire de police spécialisés dans la lutte anti-anarchiste, deux lettres, signées ''Étienne Rabardy'', annonçant son suicide. Lors de l'arrivée de la police à l'Hôtel Calabresi, 69 rue Saint-Jacques et à l'Hôtel Renaissance, 47 rue Faubourg Saint-Martin deux bombes explosent<ref name="Timmermans" />.
Quelques jours auparavant, le 20 février 1894, il aurait envoyé à deux commissaire de police spécialisés dans la lutte anti-anarchiste, deux lettres, signées ''Étienne Rabardy'', annonçant son suicide. Lors de l'arrivée de la police à l'Hôtel Calabresi, 69 rue Saint-Jacques et à l'Hôtel Renaissance, 47 rue Faubourg Saint-Martin deux bombes explosent<ref name="Timmermans" />{{,}}<ref>[[Jean Maitron]], ''Le mouvement anarchiste en France: Des origines à 1914'', Gallimard, 1975, [http://books.google.be/books?id=va7aAAAAMAAJ&q=%22Toutes+les+deux+semblent+avoir+%C3%A9t%C3%A9+l%27%C5%93uvre+de+l%27anarchiste+belge%22&dq=%22Toutes+les+deux+semblent+avoir+%C3%A9t%C3%A9+l%27%C5%93uvre+de+l%27anarchiste+belge%22&hl=fr&sa=X&ei=_8z4UpnFEcng7Qb0xoAI&ved=0CC0Q6AEwAA page 247].</ref>.


Cependant, selon l'historien Vivien Bouhey : « [les témoins], formellement, ne reconnurent pas en Joseph Pauwels l'ouvrier qui s'était présenté au numéro 69 de la rue Saint-Jacques et dans l'hôtel de la Renaissance. Il semble donc difficile de dire que les deux explosions furent « l'œuvre de l'anarchiste belge Pauwels dit "Rabardy"», comme l'écrit [[Jean Maitron]] »<ref>Vivien Bouhey, ''Les anarchistes contre la république, 1880 à 1914 : contribution à l'histoire des réseaux sous la troisième république'', [[Presses universitaires de Rennes]], 2008, [http://books.google.be/books?ei=vWz3Uq2IGomR7AacjoGoBA&hl=fr&id=m7HaAAAAMAAJ&dq=Les+Anarchistes+contre+la+R%C3%A9publique&focus=searchwithinvolume&q=%22Joseph+Pauwels%22 page 294].</ref>.
Cependant, selon l'historien Vivien Bouhey : « [les témoins], formellement, ne reconnurent pas en Joseph Pauwels l'ouvrier qui s'était présenté au numéro 69 de la rue Saint-Jacques et dans l'hôtel de la Renaissance. Il semble donc difficile de dire que les deux explosions furent « l'œuvre de l'anarchiste belge Pauwels dit "Rabardy"», comme l'écrit [[Jean Maitron]] »<ref>Vivien Bouhey, ''Les anarchistes contre la république, 1880 à 1914 : contribution à l'histoire des réseaux sous la troisième république'', [[Presses universitaires de Rennes]], 2008, [http://books.google.be/books?ei=vWz3Uq2IGomR7AacjoGoBA&hl=fr&id=m7HaAAAAMAAJ&dq=Les+Anarchistes+contre+la+R%C3%A9publique&focus=searchwithinvolume&q=%22Joseph+Pauwels%22 page 294].</ref>.

Version du 10 février 2014 à 15:00

Joseph Pauwels
Amédée Pauwels
Image illustrative de l’article Amédée Pauwels

Surnom Étienne Rabardy
Naissance
Courcelles (Hainaut, Belgique)
Décès (à 30 ans)
Place de la Madeleine (Paris)
Origine belge
Type de militance illégalisme
Cause défendue anarchisme
individualisme libertaire

Amédée Pauwels, de sa véritable identité Désiré Joseph Pauwels et également connu sous le nom d'emprunt de Étienne Rabardy, né 29 janvier 1864 à Courcelles (Hainaut, Belgique) et mort le 15 mars 1894, est un anarchiste individualiste belge.

Biographie

Le Petit Journal, 26 mars 1894.
Le corps de Pauwels après l'explosion.

Il est tanneur de profession[1].

Marié en 1886, il se sépare de sa femme du fait de ses activités militantes qu’il pousse à l’extrémité de leur logique[2].

Il s'installe à Saint-Denis dans la banlieue nord de Paris, où le mouvement libertaire est très actif.

Le 1er mai 1891, il est présent dans la manifestation lors des affrontements de ce que l'on appellera l'Affaire de Clichy[3].

Il est expulsé de France une première fois[1].

En 1892, il revient en France. Lié d'amitié à Paul Reclus, il trouve du travail par son intermédiaire, comme ouvrier corroyeur, aux Soudières de la Meurthe à Varangeville, où il rencontre Élisée Bastard.[3],[4].

Il est à nouveau expulsé de France.

De la mi-novembre à la mi-décembre 1892, il habite Genève, où il partage la chambre de l'anarchiste Marcel Virgile Carry[3], puis passe quelque temps à Lausanne, d'où il se rend à Barcelone. Il écrit qu'il s'y trouve « dans une purée épouvantable ». Il quitte Barcelone après l'attentat du Grand théâtre du Liceu, en novembre 1893[3].

En France, il vit grâce à des papiers d'identité trouvés dans un portefeuille perdu, en 1893, par l'ouvrier mécanicien Étienne Rabardy[5]. Il a aussi utilisé les pseudonymes de Désiré, Meunier ou Pflug[3].

L'attentat de l'Église de la Madeleine

Le 15 mars 1894, vraisemblablement revenu clandestinement en France, il tente de commettre un attentat dans l'Église de la Madeleine, place de la Madeleine à Paris.

Ses motivations sont floues. On pense qu’il a choisi cette église parce que l’on y célèbre alors les grands mariages bourgeois[6].

Il se poserait, en outre, en vengeur de Auguste Vaillant, un anarchiste français qui a commis un attentat contre la Chambre des députés, le 9 décembre 1893 et est guillotiné le 4 février 1894.

Pauwels tente donc de pénétrer dans l’église. Au moment où il ouvre la porte à tambour, il fait un faux mouvement et retourne sa marmite qui explose, faisant voler en éclats les vitres de l’église et éventrant celui qui la portait[7],[4].

Il est retrouvé sous le porche, le ventre ouvert, les bras et les jambes déchiquetés par l'explosion. Il porte sur lui une photographie de son ami Ravachol[4].

Comme il n'est pas possible d’en savoir plus, la police classe l’affaire, après avoir photographié le cadavre.

Quelques jours auparavant, le 20 février 1894, il aurait envoyé à deux commissaire de police spécialisés dans la lutte anti-anarchiste, deux lettres, signées Étienne Rabardy, annonçant son suicide. Lors de l'arrivée de la police à l'Hôtel Calabresi, 69 rue Saint-Jacques et à l'Hôtel Renaissance, 47 rue Faubourg Saint-Martin deux bombes explosent[6],[8].

Cependant, selon l'historien Vivien Bouhey : « [les témoins], formellement, ne reconnurent pas en Joseph Pauwels l'ouvrier qui s'était présenté au numéro 69 de la rue Saint-Jacques et dans l'hôtel de la Renaissance. Il semble donc difficile de dire que les deux explosions furent « l'œuvre de l'anarchiste belge Pauwels dit "Rabardy"», comme l'écrit Jean Maitron »[9].

Sans doute a-t-il, pour perpétrer ces attentats, utilisé des bombes fabriquées par Émile Henry et restées dans son appartement après son arrestation, peu de temps auparavant.

Commentaires

Jean Grave, qui n'est pas tendre dans ses mémoires, dit de Pauwels que c'était « un bon camarade, sincère et connu de nous tous »[3].

On sait peu de choses de sa biographie : Max Nettlau le prénomme Jean, d'autres Amédée, le Journal de Genève : Philibert Désiré Joseph[3].

Bibliographie

  • Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1992, (ISBN 2070326756).
  • Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France: Des origines à 1914, Gallimard, 1975, page 247.
  • Christian Benoit, 250 réponses aux questions d'un flâneur parisien, Éditions du Gerfaut, 2007, page 226.
  • Vivien Bouhey, Les anarchistes contre la république, 1880 à 1914 : contribution à l'histoire des réseaux sous la troisième république, Presses universitaires de Rennes, 2008, page 294.
  • Thierry Vareilles, Histoire d'attentats politiques, de l'an 44 av. Jésus-Christ à nos jours, Éditions L'Harmattan, 2005, (ISBN 9782747596855), page 70.
  • John Merriman, The Dynamite Club: How a Bombing in Fin-de-Siecle Paris Ignited the Age of Modern Terror Hardcover, Houghton Mifflin Harcourt, 2009, texte intégral.
  • Isaac Cronin, Confronting Fear : A History of Terrorism, New York, Thunder's Mouth, 2002.
  • Gérard Chaliand, Arnaud Blin, The History of Terrorism. From Antiquity to al Qaeda, Paperback, 2007, page 128.

Document judiciaire

Articles

Notices

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a et b Athénée libertaire Estel Negre, Amédée Pauwels (1864-1894), notice biographique.
  2. Romain Ducoulombier, Ni Dieu, ni maître, ni organisation ?, La vie des idées, 11 mai 2009, page 6.
  3. a b c d e f et g Cantiere biografico degli Anarchici in Svizzera : notice biographique. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « Cantiere » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  4. a b et c Thierry Vareilles, Histoire d'attentats politiques, de l'an 44 av. Jésus-Christ à nos jours, Éditions L'Harmattan, 2005, page 70.
  5. Mort de Mme Calabrési, Le Journal de l'Ain, page 1, 23 février 1894, texte intégral.
  6. a et b Eric Timmermans, La dame aux camélias au boulevard de la Madeleine, Paris Fierté, 18 septembre 2012, texte intégral.
  7. Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1992, page 13.
  8. Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France: Des origines à 1914, Gallimard, 1975, page 247.
  9. Vivien Bouhey, Les anarchistes contre la république, 1880 à 1914 : contribution à l'histoire des réseaux sous la troisième république, Presses universitaires de Rennes, 2008, page 294.