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En [[1888]], une pièce de théâtre [[grand-guignol]] intitulée ''Fin de Siècle'' par Henry de Fleurigny<ref>''Fin de siècle : pièce en 4 actes'' par MM. F. de Jouvenot et H. Micard [pseud.], Paris, Ollendorff, 1888 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74594x lire sur Gallica].</ref> mettant en scène adultère, meurtre et tromperie connaît à Paris un certain succès. L'année suivante, un roman éponyme signé Humbert de Gallier<ref>''Fin de siècle'' par Humbert de Gallier, Paris, Dentu, 1889 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69073k lire sur Gallica].</ref> reprend les mêmes thèmes. En décembre [[1890]], un journal illustré intitulé ''Fin de siècle'' est lancé. Dirigé par un financier, François Mainguy, il durera une dizaine d'années. Pour promouvoir son journal, Mainguy lança le « bal fin de siècle » à grands renforts de danseuses déshabillées et fut condamné pour outrage à la pudeur. En [[1891]], l'écrivain [[Joris-Karl Huysmans]] réemploie cette expression qui va connaître un usage croissant.
En [[1888]], une pièce de théâtre [[grand-guignol]] intitulée ''Fin de Siècle'' par Henry de Fleurigny<ref>''Fin de siècle : pièce en 4 actes'' par MM. F. de Jouvenot et H. Micard [pseud.], Paris, Ollendorff, 1888 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74594x lire sur Gallica].</ref> mettant en scène adultère, meurtre et tromperie connaît à Paris un certain succès. L'année suivante, un roman éponyme signé Humbert de Gallier<ref>''Fin de siècle'' par Humbert de Gallier, Paris, Dentu, 1889 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69073k lire sur Gallica].</ref> reprend les mêmes thèmes. En décembre [[1890]], un journal illustré intitulé ''Fin de siècle'' est lancé. Dirigé par un financier, François Mainguy, il durera une dizaine d'années. Pour promouvoir son journal, Mainguy lança le « bal fin de siècle » à grands renforts de danseuses déshabillées et fut condamné pour outrage à la pudeur. En [[1891]], l'écrivain [[Joris-Karl Huysmans]] réemploie cette expression qui va connaître un usage croissant.


[[Eugen Weber]] associe cette prolifération sémantique à d'autres expressions commençant par « fin de... » et qui émerge simultanément, comme « [[fin du monde]] », « fin de race », fin d'une époque, etc., et la relie au sentiment de [[finitude]] et aux angoisses engendrées entre autres par le progrès technologique parfois en total décalage avec les traditions de cette époque.
[[Eugen Weber]] associe cette prolifération sémantique à d'autres expressions commençant par « fin de... » et qui émergent simultanément, comme « [[fin du monde]] », « fin de race », fin d'une époque, etc., et la relie au sentiment de [[finitude]], à une forme de [[mélancolie]] et aux angoisses engendrées entre autres par le progrès technologique parfois en total décalage avec les traditions de cette époque.


== Sources ==
== Sources ==

Version du 14 mars 2014 à 14:37

L'expression « fin de siècle » (parfois écrite « fin-de-siècle ») est communément associée aux mouvements culturels et artistiques français qui émergent à la fin du XIXe siècle comme le le symbolisme et le décadentisme.

Par extension, cette expression s'applique aussi à l'influence de ces courants sur l'ensemble de l'Europe. Elle est utilisée directement en français par les Anglo-saxons, entre autres.

Origine

En 1888, une pièce de théâtre grand-guignol intitulée Fin de Siècle par Henry de Fleurigny[1] mettant en scène adultère, meurtre et tromperie connaît à Paris un certain succès. L'année suivante, un roman éponyme signé Humbert de Gallier[2] reprend les mêmes thèmes. En décembre 1890, un journal illustré intitulé Fin de siècle est lancé. Dirigé par un financier, François Mainguy, il durera une dizaine d'années. Pour promouvoir son journal, Mainguy lança le « bal fin de siècle » à grands renforts de danseuses déshabillées et fut condamné pour outrage à la pudeur. En 1891, l'écrivain Joris-Karl Huysmans réemploie cette expression qui va connaître un usage croissant.

Eugen Weber associe cette prolifération sémantique à d'autres expressions commençant par « fin de... » et qui émergent simultanément, comme « fin du monde », « fin de race », fin d'une époque, etc., et la relie au sentiment de finitude, à une forme de mélancolie et aux angoisses engendrées entre autres par le progrès technologique parfois en total décalage avec les traditions de cette époque.

Sources

Notes

  1. Fin de siècle : pièce en 4 actes par MM. F. de Jouvenot et H. Micard [pseud.], Paris, Ollendorff, 1888 - lire sur Gallica.
  2. Fin de siècle par Humbert de Gallier, Paris, Dentu, 1889 - lire sur Gallica.

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