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« Émotion » : différence entre les versions

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[[Image:Plutchik-wheel fr.svg|thumb|upright=1.8|Roue des émotions de [[Robert Plutchik]]]]
[[Image:Plutchik-wheel fr.svg|thumb|upright=1.8|Roue des émotions de [[Robert Plutchik]]]]


L''''émotion''' (du [[latin]] ''motio'' « action de mouvoir, mouvement ») est une expérience [[psychophysiologique]] complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences [[biochimique]]s (interne) et [[environnement]]ales (externe). Chez les [[Homo sapiens|humains]], l'émotion inclut fondamentalement "un [[excitation sexuelle|comportement physiologique]], des [[comportement]]s expressifs et une [[conscience]]"<ref> plupart des théories de l’émotion soutiennent l’idée que la nature spécifique de l’expérience émotionnelle dépend d</ref>. L'émotion est associée à l'[[humeur]], au [[Tempérament (psychologie)|tempérament]], à la [[personnalité]] et à la [[disposition (sociologie)|disposition]] et à la [[motivation]]. Le mot "émotion" provient du mot [[français]] "émouvoir". Il est basé sur le latin ''emovere'', dont ''e-'' (variante de ''ex''-) signifie "hors de" et ''movere'' signifie "mouvement"<ref>résulta</ref>. Le terme lié "motivation" est également dérivé du mot ''movere''.
L''''émotion''' (du [[latin]] ''motio'' « action de mouvoir, mouvement ») est une expérience [[psychophysiologique]] complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences [[biochimique]]s (interne) et [[environnement]]ales (externe). Chez les [[Homo sapiens|humains]], l'émotion inclut fondamentalement "un [[excitation sexuelle|comportement physiologique]], des [[comportement]]s expressifs et une [[conscience]]"<ref>Myers, David G. (2004) "Theories of Emotion." ''Psychology: Seventh Edition'', New York, NY: Worth Publishers, p. 500.</ref>. L'émotion est associée à l'[[humeur]], au [[Tempérament (psychologie)|tempérament]], à la [[personnalité]] et à la [[disposition (sociologie)|disposition]] et à la [[motivation]]. Le mot "émotion" provient du mot [[français]] "émouvoir". Il est basé sur le latin ''emovere'', dont ''e-'' (variante de ''ex''-) signifie "hors de" et ''movere'' signifie "mouvement"<ref>{{en}} {{Lien web|url=http://www.emotionalcompetency.com/emotion.htm|titre=Emotional Competency discussion of emotion|consulté le=22 février 2011}}</ref>. Le terme lié "motivation" est également dérivé du mot ''movere''.


Une [[taxonomie]] non-définitive des émotions existe. Certaines catégorisations incluent :
Une [[taxonomie]] non-définitive des émotions existe. Certaines catégorisations incluent :
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Une autre particularité des émotions est leur expression, faciale et vocale. Ici, nous n’aborderons que brièvement le chapitre des expressions faciales en laissant de côté celui des expressions vocales, bien que ce dernier soit aussi important (Scherer 1986). Dans un livre en hommage à [[Charles Darwin|Darwin]] (Ekman, 1973), les recherches présentées, portant sur les expressions faciales, confirment son hypothèse sur leur utilité communicative. [[Paul Ekman|Ekman]] dira même que : « l’expression faciale est le pivot de la communication entre hommes » (Rimé et Scherer, 1989). En effet, savoir lire sur le visage facilite nos relations sociales ; de même, une interprétation erronée d’une mimique faciale peut nous faire adopter un comportement mal adapté à la situation. Par exemple, chez les [[singe]]s, lorsqu’un [[mâle dominant]] chasse un autre mâle et que ce dernier fait une grimace (expression de peur), le mâle dominant arrêtera de le chasser. À l’inverse, si le mâle dominant fait la même grimace, il s’attend à ce que le mâle subordonné vienne l’embrasser. En ce sens, l’expression faciale permet d’informer l’individu de nos intentions mais également du comportement que l’on attend de lui.
Une autre particularité des émotions est leur expression, faciale et vocale. Ici, nous n’aborderons que brièvement le chapitre des expressions faciales en laissant de côté celui des expressions vocales, bien que ce dernier soit aussi important (Scherer 1986). Dans un livre en hommage à [[Charles Darwin|Darwin]] (Ekman, 1973), les recherches présentées, portant sur les expressions faciales, confirment son hypothèse sur leur utilité communicative. [[Paul Ekman|Ekman]] dira même que : « l’expression faciale est le pivot de la communication entre hommes » (Rimé et Scherer, 1989). En effet, savoir lire sur le visage facilite nos relations sociales ; de même, une interprétation erronée d’une mimique faciale peut nous faire adopter un comportement mal adapté à la situation. Par exemple, chez les [[singe]]s, lorsqu’un [[mâle dominant]] chasse un autre mâle et que ce dernier fait une grimace (expression de peur), le mâle dominant arrêtera de le chasser. À l’inverse, si le mâle dominant fait la même grimace, il s’attend à ce que le mâle subordonné vienne l’embrasser. En ce sens, l’expression faciale permet d’informer l’individu de nos intentions mais également du comportement que l’on attend de lui.
Enfin, le dernier principe de [[Charles Darwin|Darwin]] va établir le lien entre émotion et [[système nerveux]]. Il ne restera que très descriptif sur le sujet et il faudra attendre la théorie du [[physiologiste]] [[Walter Cannon]], dans les [[années 1920]], pour remettre le système nerveux au centre des émotions (Cannon, 1927). Divers auteurs étudieront aussi les liens discrets et complexes entre odorat, [[hormone]]s, [[phéromone]]s et émotions<ref>d’une évaluation d’un évènement en termes de significativité pour la survie et le bien être de l’individu.</ref>.
Enfin, le dernier principe de [[Charles Darwin|Darwin]] va établir le lien entre émotion et [[système nerveux]]. Il ne restera que très descriptif sur le sujet et il faudra attendre la théorie du [[physiologiste]] [[Walter Cannon]], dans les [[années 1920]], pour remettre le système nerveux au centre des émotions (Cannon, 1927). Divers auteurs étudieront aussi les liens discrets et complexes entre odorat, [[hormone]]s, [[phéromone]]s et émotions<ref>Chen D, Haviland-Jones J. 2000. ''Human olfactory communication of emotion''. Percept Mot Skills 91:771–781.</ref>.


== Théories psychologiques ==
== Théories psychologiques ==
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Les émotions agissent sur nos comportements quotidiens, sur nos choix et nos perceptions. Elles rendent la communication plus efficace et lui confèrent un haut niveau d’impact. En outre, les émotions jouent un rôle clé dans tous processus d’apprentissage en agissant sur la capacité de mémorisation de l’apprenant, sur sa rétention de l’information et sur son attention (Alvarado, 2002). Lors de l’acquisition des connaissances, les émotions agissent à différents niveaux sur l’esprit humain. De récentes études ont démontré que les émotions et la cognition sont intimement liés (Adam et al., 2005 ; Chaffar et al., 2006 ; Ahn et al., 2005). C’est pourquoi, il est difficile d’aborder l’aspect cognition sans faire référence aux émotions.
Les émotions agissent sur nos comportements quotidiens, sur nos choix et nos perceptions. Elles rendent la communication plus efficace et lui confèrent un haut niveau d’impact. En outre, les émotions jouent un rôle clé dans tous processus d’apprentissage en agissant sur la capacité de mémorisation de l’apprenant, sur sa rétention de l’information et sur son attention (Alvarado, 2002). Lors de l’acquisition des connaissances, les émotions agissent à différents niveaux sur l’esprit humain. De récentes études ont démontré que les émotions et la cognition sont intimement liés (Adam et al., 2005 ; Chaffar et al., 2006 ; Ahn et al., 2005). C’est pourquoi, il est difficile d’aborder l’aspect cognition sans faire référence aux émotions.


La théorie de [[William James]] & [[Carl Lange Choquart]] (1887) énonce une différenciation des émotions selon les modifications corporelles : à chaque émotion correspond telles modifications. La théorie de Cannon-Bard réfute cette théorie<ref>ans la théorie de Scherer, le set de c</ref>. Selon cette théorie, c'est l'activation physiologique qui va déterminer l'émotion. L'émotion ici apparait donc avant qu'il y ait une évaluation cognitive. La théorie de [[Walter Cannon]] et [[Philip Bard]] (1929) explique que l'émotion est d'abord un phénomène cognitif. Nous ressentons l'émotion cérébralement avant d'en avoir les effets physiologiques et somatiques<ref>tères permettant d’évaluer l’évènement est appelé «</ref>. La théorie de [[Stanley Schachter]] et [[Jerome Singer]] (1975), elle, interprète une émotion en fonction des conditions environnementales. Les individus interprètent l'activation viscérale en fonction des stimuli de la situation environnementale et de leur état cognitif.
La théorie de [[William James]] & [[Carl Lange Choquart]] (1887) énonce une différenciation des émotions selon les modifications corporelles : à chaque émotion correspond telles modifications. La théorie de Cannon-Bard réfute cette théorie<ref>. Théorie des émotions (1884 -1885).</ref>. Selon cette théorie, c'est l'activation physiologique qui va déterminer l'émotion. L'émotion ici apparait donc avant qu'il y ait une évaluation cognitive. La théorie de [[Walter Cannon]] et [[Philip Bard]] (1929) explique que l'émotion est d'abord un phénomène cognitif. Nous ressentons l'émotion cérébralement avant d'en avoir les effets physiologiques et somatiques<ref>La théorie de [[Walter Cannon]] et [[Philip Bard]] (1929)</ref>. La théorie de [[Stanley Schachter]] et [[Jerome Singer]] (1975), elle, interprète une émotion en fonction des conditions environnementales. Les individus interprètent l'activation viscérale en fonction des stimuli de la situation environnementale et de leur état cognitif.

=== Tous les sentiments possibles d'avoir ===

A

à bout

à bout

à cran

# à crin
#
# à l’aise
#
# à la noce
#
# à plat
#
# abasourdi
#
# abattu
#
# abattu
#
# abruti
#
# absent
#
# absorbé
#
# acariâtre
#
# accablé
#
# accablé
#
# acerbe
#
# acrimonieux
#
# admiratif
#
# Admiration
#
# adouci
#
# affaibli
#
# affecté
#
# affermi
#
# affligé
#
# affolé
#
# agacé
#
# agité
#
# agité
#
# ahuri
#
# aimant
#
# alangui
#
# alarmé
#
# alerte
#
# allégé
#
# allègre
#
# aller au coeur
#
# altier
#
# amadoué
#
# amer
#
# amoindri
#
# Amour
#
# amoureux
#
# amusé
#
# anesthésié
#
# anesthésié
#
# anesthésié
#
# Angoisse
#
# angoissé
#
# animé
#
# anxieux
#
# apaisé
#
# apathique
#
# apeuré
#
# apitoyé
#
# appesanti
#
# ardent
#
# assommé
#
# assommé
#
# assourdi
#
# assouvi
#
# asticoté
#
# atone
#
# atrabilaire
#
# atteint
#
# attendri
#
# attentif
#
# atterré
#
# attiré
#
# attristé
#
# au bout du rouleau
#
# au septième ciel
#
# aux abois
#
# aux anges
#
# aux cent coups
#
# Aversion
#
# avide
#
# avoir de la peine
#
# avoir des sueurs froides
#
# avoir du vague à l’âme
#
# avoir la frousse
#
# avoir la hantisse
#
# avoir la pétoche
#
# avoir la trouille
#
# avoir le bourdon
#
# avoir le cafard
#
# avoir le coeur au bord des
#
# avoir le coeur brisé
#
# avoir le coeur dans la
#
# avoir le coeur gros
#
# avoir le coeur lourd
#
# avoir le coeur percé
#
# avoir le coeur serré
#
# avoir le souffle coupé
#
# avoir les foies
#
# avoir les grelots
#
# avoir les jetons
#
# avoir les nerfs à fleur de
#
# avoir les nerfs en boule
#
# avoir les nerfs en pelote
#
# avoir quelque chose sur le
#
# avoir quelque chose sur le
#
# avoir un coup de sang
#
#
#
# B
#
# baisser les bras
#
# baisser les bras
#
# ballotté
#
# battre sa coulpe
#
# béat
#
# bien disposé
#
# bienheureux
#
# blasé
#
# blessé
#
# blindé
#
# blindé
#
# bloqué
#
# bloqué
#
# bluffé
#
# bouillonnant
#
# bouillonnant
#
# bouleversé
#
# bouleversé
#
# broyer du noir
#
#
#
# C
#
# cafardeux
#
# calme
#
# captivé
#
# centré
#
# Chagrin
#
# chagriné
#
# chancelant
#
# charmé
#
# chaviré
#
# chaviré
#
# chaviré
#
# choqué
#
# choqué
#
# circonspect
#
# claqué
#
# coeur
#
# coeur
#
# Colère
#
# coléreux
#
# comblé
#
# comblé
#
# comme une âme en peine
#
# Compatissant
#
# compatissant
#
# compréhensif
#
# concentré
#
# concerné
#
# conciliant
#
# Confiance
#
# confiant
#
# confondu
#
# confondu
#
# confortable
#
# conforté
#
# Confus
#
# confus
#
# confus
#
# consolé
#
# consolidé
#
# consterné
#
# content
#
# contracté
#
# contrarié
#
# contrarié
#
# Contrariété
#
# contristé
#
# contrit
#
# cool
#
# coupable
#
# coupable
#
# coupé
#
# courir sur le haricot
#
# courroucé
#
# Crainte
#
# craintif
#
# crevé
#
# crispé
#
# curieux
#
#
#
# D
#
# d’humeur acariâtre
#
# d’humeur allègre
#
# d’humeur amicale
#
# d’humeur aventureuse
#
# d’humeur badine
#
# d’humeur bougonne
#
# d’humeur bourrue
#
# d’humeur câline
#
# d’humeur chagrine
#
# d’humeur enjouée
#
# d’humeur espiègle
#
# d’humeur expansive
#
# d’humeur exubérante
#
# d’humeur folâtre
#
# d’humeur guillerette
#
# d’humeur hostile
#
# d’humeur insouciante
#
# d’humeur jubilatoire
#
# d’humeur massacrante
#
# d’humeur noire
#
# d’humeur noire
#
# d’humeur pétillante
#
# d’humeur querelleuse
#
# d’humeur réprobatrice
#
# d’humeur revêche
#
# d’humeur rieuse
#
# d’humeur ronchonneuse
#
# d’humeur voluptueuse
#
# dans des affres
#
# dans des transes
#
# dans des transes
#
# dans l’indicible
#
# dans l’indicible
#
# dans l’unité
#
# dans l’unité
#
# dans la béatitude
#
# dans la plénitude
#
# dans tous ses états
#
# dans tous ses états
#
# dans tous ses états
#
# de bonne humeur
#
# de flan
#
# de mauvaise humeur
#
# débordé
#
# débordé
#
# déboussolé
#
# déchargé
#
# décharger sa bile
#
# déchiré
#
# déchiré
#
# déchiré
#
# déconcerté
#
# déconfit
#
# déconnecté
#
# décontenancé
#
# décontracté
#
# découragé
#
# décrispé
#
# déçu
#
# dédaigneux
#
# défait
#
# défiant
#
# Dégoût
#
# dégoûté
#
# dégrisé
#
# délassé
#
# délesté
#
# délivré
#
# démobilisé
#
# démonté
#
# démoralisé
#
# démotivé
#
# démuni
#
# dépassé
#
# dépaysé
#
# dépité
#
# dépourvu
#
# déprimé
#
# déprimé
#
# dérangé
#
# dérangé
#
# déréglé
#
# déridé
#
# dérouté
#
# désabusé
#
# désappointé
#
# Désappointement
#
# désarçonné
#
# désarmé
#
# désemparé
#
# désenchanté
#
# désespéré
#
# désespéré
#
# désillusionné
#
# désoeuvré
#
# désolé
#
# désorienté
#
# déstabilisé
#
# détaché
#
# détendu
#
# déterminé
#
# détraqué
#
# devenir chèvre
#
# diminué
#
# disponible
#
# dispos
#
# distant
#
# distrait
#
# distrait
#
# diverti
#
# divisé
#
# dubitatif
#
#
#
# E
#
# ébahi
#
# éberlué
#
# ébloui
#
# ébranlé
#
# ébranlé
#
# écartelé
#
# échauffé
#
# écoeuré
#
# écœuré
#
# effaré
#
# effarouché
#
# effondré
#
# effrayé
#
# égal
#
# égaré
#
# égayé
#
# électrisé
#
# emballé
#
# embarrassé
#
# embarrassé
#
# embarrassé
#
# embêté
#
# embrasé
#
# embrouillé
#
# embrouillé
#
# émerveillé
#
# emmêlé
#
# emmêlé
#
# émotionné
#
émoustillé

empli de
bienveillance

empli de
tendresse

emporté

empressé

empressé

ému

ému

ému

en alerte

en avoir assez

en avoir gros
sur le coeur

en avoir marre

en avoir par-dessus
la tête

en avoir plein
le dos

en avoir ras le
bol

en avoir sa
claque

en avoir sec

en boucher un
coin

en colère

en confiance

en désarroi

en désarroi

en détresse

en détresse

en
effervescence

en expansion

en extase

en harmonie
avec

en liesse

en manque

en paix

en pétard

en plein
désarroi

en pleine forme

en rester comme
deux

en retrait

en rogne

en suspens

en suspens

enchanté

encouragé

endormi

Endormissement

énergétisé

énervé

enflammé

engoué

engourdi

engourdi

enivré

enjoué

enlevé

Ennui

ennuyé

ennuyé

enragé

ensorcelé

entêté

enthousiaste

envieux

envieux

envoûté

épanoui

épanoui

épaté

épaté

éperdu

éperdu

éperonné

éperonné

éploré

épouvanté

épris

éprouvé

épuisé

équilibré

éreinté

essoufflé

estomaqué

éteint

éteint

étiolé

étiolé

étonné

Etonnement

étourdi

étourdi

être à bout de
nerf

euphorique

éveillé

exalté

exalté

exaspéré

excédé

excité

excité

Extase

extatique

exténué

exultant

F

fâché

faire endêver

faire tourner
les sangs

faire tourner
les sangs

fasciné

Fatigue

fatigué

fébrile

fendre le coeur

fier

figé

flageolant

flapi

flegmatique

fortifié

fou de joie

fou furieux

foudroyé

fourbu

frappé

frappé

frappé de stupeur

frémissant

frétillant

froissé

frustré

furax

furibond

furieux

G

gai

galvanisé

garder rancune

gavé

gêné

glacé de peur

gonflé à bloc

gorge

grincheux

grisé

grognon

guilleret

H

haineux

harassé

hargneux

hébété

hérissé

hérissé

hésitant

hésitant

heureux

heurté

hilare

honteux

Horreur

horrifié

horripilé

hors de ses
gonds

hors de soi

I

impassible

impatient

impatient

impavide

imperturbable

impliqué

impressionné

impuissant

inattentif

incertain

incommodé

incommodé

inconfortable

inconfortable

incrédule

incrédule

indécis

indécis

indéterminé

indifférent

indigné

indolent

inébranlable

inerte

inquiet

Inquiétude

insatisfait

insensibilisé

insouciant

inspiré

instable

interdit

intéressé

Intérêt

interloqué

interpellé

intimidé

intimidé

intrigué

intrigué

irascible

irrésolu

irrésolu

irrité

ivre de rage

J

jaloux

jaloux

Joie

joyeux

jubilant

K

K.-O.

L

languissant

las

lassé

léger

léthargique

lèvres

libéré

libre

lourd

lourd

lugubre

M

mal à l’aise

mal à l’aise

mal à l’aise

mal assuré

mal assuré

mal disposé

malheureux

marri

maussade

mécontent

mécontent

médusé

méfiant

méfiant

mélancolique

Mépris

mi-figue,
mi-raisin

misérable

miséricordieux

mobilisé

morne

morose

morose

mortifié

moulu

N

n’en pouvoir
plus

navré

ne pas en mener
large

ne pas savoir
sur quel

ne pas savoir
sur quel

nerveux

neurasthénique

nonchalant

nostalgique

nourri

nourri

O

Obstination

offusqué

ombrageux

Optimisme

optimiste

Outré

outré

ouvert

P

paisible

paniqué

pantelant

pantelant

pantois

partagé

passionné

paumé

paumé

peau

peinard

peiné

penaud

pensif

perdre la
boussole

perdre pied

perdu

perplexe

perplexe

perturbé

perturbé

Pessimisme

pessimiste

pessimiste

pétilant

pétrifié

pétulant

Peur

pied danser

pied danser

piqué au vif

piteux

piteux

placide

plein

plein

plein
d’acharnement

plein
d’acharnement

plein
d’affection

plein d’aigreur

plein d’amour

plein d’amour

plein
d’animosité

plein d’aplomb

plein
d’application

plein
d’appréciation

plein
d’appréhension

plein d’ardeur

plein
d’assurance

plein
d’atermoiement

plein
d’aversion

plein
d’effervescence

plein d’effroi

plein d’élan

plein d’émoi

plein
d’empathie

plein d’énergie

plein d’énergie

plein d’entrain

plein
d’équanimité

plein d’espoir

plein
d’exécration

plein
d’hardiesse

plein
d’inclination

plein d’ire

plein
d’opiniâtreté

plein de
bénignité

plein de bile

plein de
chaleur

plein de
commisération

plein de
compassion

plein de
convoitise

plein de
courage

plein de
douceur

plein de doute

plein de
félicité

plein de
ferveur

plein de feu

plein de fiel

plein de fièvre

plein de fièvre

plein de fougue

plein de
frénésie

plein de
frousse

plein de
gratitude

plein de
gratitude

plein de hâte

plein de hâte

plein de hâte

plein de liesse

plein de
mansuétude

plein de
persévérance

plein de
pétulance

plein de pitié

plein de
prévenance

plein de pudeur

plein de
quiétude

plein de
rancoeur

plein de
rancune

plein de
récrimination

plein de regret

plein de
réprobation

plein de
répugnance

plein de
ressentiment

plein de
révérence

plein de
scrupules

plein de
sympathie

plein de
ténacité

plein de
tendresse

plein de
tergiversation

plein de
torpeur

plein de trac

plein de
véhémence

plein de
vénération

plein de
vertige

plein de vie

plein de
vivacité

plein de zèle

plombé

plombé

plus mort que
vif

plus mort que
vif

plus mort que
vif

pondéré

porter sur les
nerfs

posé

poussé à bout

prendre feu

prendre feu

prendre la
mouche

prendre ombrage

préoccupé

préoccupé

présent

Prétention

pris au
dépourvu

pris de court

proche

prostré

prostré

prudent

Q

quiet

R

radieux

radouci

raffermi

rafraîchi

ragaillardi

ramolli

rassasié

rasséréné

rassuré

ravi

ravigoté

rayonnant

rebêqué

rebuté

rebuté

réchauffer le
coeur

réconforté

reconnaissant

récréé

recru

réduit au
désespoir

refroidi

régénéré

regonflé

réjoui

relâché

relax

relaxé

relié

rembruni

rembruni

remonté

remonté

remonté

Remords

rempli de
bonheur

rempli de
répulsion

rendu

renfermé

renforcé

renforcé

renversé

repentant

reprendre
haleine

repu

réservé

résigné

résigné

résolu

rester bouche
bée

rester de
marbre

réticent

rétif

retourné

rêveur

revigoré

révolté

révulsé

riant

rieur

rompu

ronds

roué de fatigue

S

s’échauffer la
bile

saisi

saisi

sans élan

sans élan

sans entrain

sans entrain

satisfait

satisfait

saturé

saturé

scandalisé

sceptique

sceptique

scotché

se faire de la
bile

se faire du
mauvais sang

se faire du
mouron

se faire un
sang d’encre

se fendre la gueule

se foutre en
bombe

se mettre en
boule

se retourner
les sangs

se ronger les
moelles

se ronger les
poings

se ronger les
sangs

secoué

secoué

sécurisé

séduit

sensibilisé

sensible

serein

Sérénité

seul

sidéré

sombre

sombre

somnolent

Songerie

soucieux

soucieux

soufflé

souffrant

soulagé

soûlé

soulever le
coeur

Soumission

soupçonneux

soupçonneux

sous pression

stable

stimulé

stimulé

stoïque

Stress

stupéfait

submergé

submergé

submergé de
joie

suffoqué

sûr de soi

sur des braises

sur des
charbons ardents

sur la
défensive

sur la réserve

sur la retenue

sur le qui-vive

sur les dents

sur les nerfs

sur ses gardes

surexcité

surexcité

surmené

surmené

surpris

Surprise

survolté

survolté

susceptible

suspicieux

suspicieux

T

tanné

taper sur les
nerfs

tendu

tenir au cœur

tenté

terrassé

terrassé

Terreur

terrifié

terrorisé

tiède

timide

timoré

tiraillé

titillé

titillé

titubant

tomber de haut

tomber des nues

tonifié

touché

touché

tourmenté

tourmenté

tracassé

tracassé

tranquille

transi

transi

transi

transporté

traumatisé

traumatisé

traumatisé

tremblant

trémulant

triste

Tristesse

troublé

troublé

troublé

U
ulcéré

usé

V

vacant

vacillant

vanné

vaseux

vaseux

vexé

vibrant

vide

vidé

vif

Vigilance

vivant

vivifié

vulnérable

vulnérable

Z

zen


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Les émotions secondaires, la nostalgie par exemple, sont des mélanges des émotions de base. On parle également parfois d'émotions mixtes pour nommer les émotions secondaires. Par exemple, d'après Paul Ekman la honte est une émotion mixte, à la base un mélange de peur et de colère (bloqué ou retournée contre soi)<ref>timulus evaluation </ref>.
Les émotions secondaires, la nostalgie par exemple, sont des mélanges des émotions de base. On parle également parfois d'émotions mixtes pour nommer les émotions secondaires. Par exemple, d'après Paul Ekman la honte est une émotion mixte, à la base un mélange de peur et de colère (bloqué ou retournée contre soi)<ref>[[Paul Ekman]] (1992)</ref>.


=== Théories de l'évaluation cognitive ===
=== Théories de l'évaluation cognitive ===
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* ''Le sujet des émotions au Moyen Age'', Damien Boquet, Piroska Nagy, Beauchesne, 2009
* ''Le sujet des émotions au Moyen Age'', Damien Boquet, Piroska Nagy, Beauchesne, 2009
* ''Le langage social des émotions. Études sur les rapports au corps et à la santé'', [[Fabrice Fernandez]], [[Samuel Lézé]], [[Hélène Marche]], Anthropos-Economica, Coll. Sociologiques, Paris, 2008.
* ''Le langage social des émotions. Études sur les rapports au corps et à la santé'', [[Fabrice Fernandez]], [[Samuel Lézé]], [[Hélène Marche]], Anthropos-Economica, Coll. Sociologiques, Paris, 2008.
* Fabrice FERNANDEZ,Samuel LEZE,Hélène MARCHE (dir.), ''Les émotions. Une approche de la vie sociale'', Paris, Les Editions des Archives Contemporaines, 2014<ref>ecks (SEC’s) ». Suite au résultat de cette éva</ref>.
* Fabrice FERNANDEZ,Samuel LEZE,Hélène MARCHE (dir.), ''Les émotions. Une approche de la vie sociale'', Paris, Les Editions des Archives Contemporaines, 2014<ref>[https://books.google.fr/books?id=NZjwAgAAQBAJ&printsec=frontcover&dq=Les+%C3%A9motions.+Une+approche+de+la+vie+sociale&hl=fr&sa=X&ei=nSfVVMb2E6SE7gaZ_4GoAg&ved=0CCIQ6AEwAA#v=onepage&q=Les%20%C3%A9motions.%20Une%20approche%20de%20la%20vie%20sociale&f=false Les émotions. Une approche de la vie sociale]</ref>.
* ''La Force des émotions'', [[François Lelord]] et [[Christophe André]], Odile Jacob, 2001
* ''La Force des émotions'', [[François Lelord]] et [[Christophe André]], Odile Jacob, 2001
* ''Les Émotions'', [[Robert Dantzer]], PUF, Coll. Que sais-je?, Paris, 2002
* ''Les Émotions'', [[Robert Dantzer]], PUF, Coll. Que sais-je?, Paris, 2002

Version du 12 novembre 2015 à 19:38

Roue des émotions de Robert Plutchik

L'émotion (du latin motio « action de mouvoir, mouvement ») est une expérience psychophysiologique complexe de l'état d'esprit d'un individu lorsqu'il réagit aux influences biochimiques (interne) et environnementales (externe). Chez les humains, l'émotion inclut fondamentalement "un comportement physiologique, des comportements expressifs et une conscience"[1]. L'émotion est associée à l'humeur, au tempérament, à la personnalité et à la disposition et à la motivation. Le mot "émotion" provient du mot français "émouvoir". Il est basé sur le latin emovere, dont e- (variante de ex-) signifie "hors de" et movere signifie "mouvement"[2]. Le terme lié "motivation" est également dérivé du mot movere.

Une taxonomie non-définitive des émotions existe. Certaines catégorisations incluent :

  • émotions "cognitives" par opposition aux émotions "non cognitives" ;
  • émotions instinctives (des amygdales), par opposition aux émotions cognitives (du cortex préfrontal).

Il faut distinguer, entre l'émotion et les résultats d'émotions, principalement les expressions et les comportements émotionnels. Chaque individu agit (réagit) généralement d'une manière déterminée par son état émotionnel, sa réponse se situant généralement dans l'un des axes combattre - fuir - subir (pleurs, voire rire).

Définition générale

Huit types d'émotions tirées d'un manga, incluant (de gauche à droite) : neutralité, euphorie, joie, tristesse, férocité, déception, gêne et perplexité.

L'un des premiers traités sur les émotions est dû au philosophe René Descartes. Dans son traité Les Passions de l'âme, Descartes identifie six émotions simples : "l'admiration, l'amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse" et toutes les autres en sont composées de quelques de ces six ou bien en sont des espèces.

Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité. En cela, une émotion est différente d'une sensation, laquelle est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture...). La sensation est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique. Quant à la différence entre émotion et sentiment, celle-ci réside dans le fait que le sentiment ne présente pas une manifestation réactionnelle. Néanmoins, une accumulation de sentiments peut générer des états émotionnels.

L'émotion peut se définir comme une séquence de changements intervenant dans cinq systèmes organiques (cognitif, psychophysiologique, moteur, dénotationnel, moniteur), de manière interdépendante et synchronisée en réponse à l’évaluation de la pertinence d’un stimulus externe ou interne par rapport à un intérêt central pour l’organisme.

Difficulté de définition

La définition de toute entité psychologique représente habituellement des difficultés de taille, et le concept d’émotion est loin de faire exception à la règle. Un problème particulier dans la quête de la définition de l’émotion vient du fait que, souvent, les énoncés ne se rapportent qu’à un aspect de l’émotion. En effet, le concept d’émotion est utilisé de manière différente selon qu’il est envisagé en référence à l’aspect stimulus, à l’expérience subjective, à une phase d’un processus, à une variable intermédiaire ou à une réponse.

Un autre problème qui nuit aux progrès vers une meilleure précision dans la définition de l’émotion concerne le langage par lequel on l’exprime. En effet, le langage de tous les jours et le langage scientifique ne visent pas les mêmes objectifs. De plus, actuellement les avancées scientifiques dans ce domaine n’offrent pas de meilleure terminologie.

Certains auteurs ont fait remarquer qu’il peut être intéressant de ne pas avoir de définition trop stricte de « l’émotion », compte tenu du stade de développement dans ce domaine. Une définition précise aurait pour conséquence d’élever des frontières entre les phénomènes. On prendrait ainsi le risque d’exclure de l’analyse des aspects qui pourraient ultérieurement se révéler essentiels à la compréhension de l’ensemble du processus.

Émotions, perspective évolutionniste

Le courant évolutionniste, en psychologie des émotions, tire son origine des travaux de Charles Darwin et de la publication en 1872 de son livre : The expression of the Emotions in Man and Animals. Dans cet ouvrage, Darwin va poser les fondements de l’expression des émotions. Il va les décrire comme innées, universelles et communicatives.

Les émotions seraient un héritage de nos ancêtres. Pourquoi et comment les émotions se seraient-elles développées ?

Comme le rappellent Orians et Heerwagen (1992), à l’époque des chasseurs-cueilleurs, les Hommes devaient se déplacer constamment pour trouver de quoi se nourrir. Ces déplacements les confrontaient à des phénomènes inattendus (changements climatiques, prédateurs, par exemple) demandant une réponse adaptative rapide. Selon Tobby et Cosmides (1990), les émotions vont donc se développer en réponse à différents ensembles de situations récurrentes. À cela, l’on peut ajouter le premier principe de Darwin, permettant d’expliquer comment une réaction tout d’abord volontaire va, au fil des générations, devenir innée et réflexe.

Une autre particularité des émotions est leur expression, faciale et vocale. Ici, nous n’aborderons que brièvement le chapitre des expressions faciales en laissant de côté celui des expressions vocales, bien que ce dernier soit aussi important (Scherer 1986). Dans un livre en hommage à Darwin (Ekman, 1973), les recherches présentées, portant sur les expressions faciales, confirment son hypothèse sur leur utilité communicative. Ekman dira même que : « l’expression faciale est le pivot de la communication entre hommes » (Rimé et Scherer, 1989). En effet, savoir lire sur le visage facilite nos relations sociales ; de même, une interprétation erronée d’une mimique faciale peut nous faire adopter un comportement mal adapté à la situation. Par exemple, chez les singes, lorsqu’un mâle dominant chasse un autre mâle et que ce dernier fait une grimace (expression de peur), le mâle dominant arrêtera de le chasser. À l’inverse, si le mâle dominant fait la même grimace, il s’attend à ce que le mâle subordonné vienne l’embrasser. En ce sens, l’expression faciale permet d’informer l’individu de nos intentions mais également du comportement que l’on attend de lui.

Enfin, le dernier principe de Darwin va établir le lien entre émotion et système nerveux. Il ne restera que très descriptif sur le sujet et il faudra attendre la théorie du physiologiste Walter Cannon, dans les années 1920, pour remettre le système nerveux au centre des émotions (Cannon, 1927). Divers auteurs étudieront aussi les liens discrets et complexes entre odorat, hormones, phéromones et émotions[3].

Théories psychologiques

L’émotion est une notion floue et elle est difficilement définissable (Alvarado et al., 2002). Elle présente la particularité d’être idiosyncrasique, c'est-à-dire particulière et propre à chaque individu (Picard, 2003). De ce fait, plusieurs définitions et rôles ont été donnés à l’émotion (Francois et al., 2001; O'Regan, 2003).

Déjà en 1879, Charles Darwin, fondateur de la théorie de l’évolution, la définit comme cette faculté d’adaptation et de survie de l’organisme vivant. Il la voit comme innée, universelle et communicative. D’un point de vue comportemental, l’émotion est perçue comme un « motivateur », une entité qui influence le choix d’un individu en réponse à un stimulus externe ou interne. D’un point de vue socioculturel, les sentiments sont cette réponse donnée à une interaction avec nous-mêmes et/ou avec les autres. Une émotion existe à la fois dans la dimension personnelle et sociale de l’individu. Elle serait cette capacité d’adaptation et de changement, ce lien qui forme nos relations et nous met en interaction avec l’autre. De récentes études en neurobiologie ont démontré que les émotions sont un mélange de plusieurs facteurs biochimiques, socioculturels et neurologiques (O'Regan, 2003). Elles se traduisent par des réactions spécifiques : motrices (tonus musculaire, tremblements...), comportementales (incapacité de bouger, agitation, fuite, agression...), et physiologiques (pâleur, rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensation de Malaise...). Elles seraient à la base de nos réactions physiologiques et comportementales.

Au regard de ces définitions, le concept d’émotion apparaît comme polysémique. Il est, en effet, difficile de donner une définition claire et univoque de l’émotion. Cependant, les spécialistes s’accordent à dire que la pluralité des définitions de l’émotion n’altère en rien son rôle central dans toute analyse comportementale. Elle est en rapport étroit et permanent avec nos décisions et nos actions.

Les émotions agissent sur nos comportements quotidiens, sur nos choix et nos perceptions. Elles rendent la communication plus efficace et lui confèrent un haut niveau d’impact. En outre, les émotions jouent un rôle clé dans tous processus d’apprentissage en agissant sur la capacité de mémorisation de l’apprenant, sur sa rétention de l’information et sur son attention (Alvarado, 2002). Lors de l’acquisition des connaissances, les émotions agissent à différents niveaux sur l’esprit humain. De récentes études ont démontré que les émotions et la cognition sont intimement liés (Adam et al., 2005 ; Chaffar et al., 2006 ; Ahn et al., 2005). C’est pourquoi, il est difficile d’aborder l’aspect cognition sans faire référence aux émotions.

La théorie de William James & Carl Lange Choquart (1887) énonce une différenciation des émotions selon les modifications corporelles : à chaque émotion correspond telles modifications. La théorie de Cannon-Bard réfute cette théorie[4]. Selon cette théorie, c'est l'activation physiologique qui va déterminer l'émotion. L'émotion ici apparait donc avant qu'il y ait une évaluation cognitive. La théorie de Walter Cannon et Philip Bard (1929) explique que l'émotion est d'abord un phénomène cognitif. Nous ressentons l'émotion cérébralement avant d'en avoir les effets physiologiques et somatiques[5]. La théorie de Stanley Schachter et Jerome Singer (1975), elle, interprète une émotion en fonction des conditions environnementales. Les individus interprètent l'activation viscérale en fonction des stimuli de la situation environnementale et de leur état cognitif.

Théories dites « émotions de base »

Fichier:1942G03701.jpg
Tract largué au-dessus de l'Allemagne par la Royal Air Force en 1942 et ridiculisant les émotions du Ministre de l’armée de l'Air Hermann Göring au fil des bombardements aériens durant la guerre.

Les émotions secondaires, la nostalgie par exemple, sont des mélanges des émotions de base. On parle également parfois d'émotions mixtes pour nommer les émotions secondaires. Par exemple, d'après Paul Ekman la honte est une émotion mixte, à la base un mélange de peur et de colère (bloqué ou retournée contre soi)[6].

Théories de l'évaluation cognitive

Selon les théories de l'évaluation cognitive, aussi appelées théories de l'appraisal, l'émotion est le fruit des évaluations cognitives que l’individu fait au sujet de l’événement, qu’il soit externe ou interne, ou de la situation, qui initie l’émotion.

Ces théories se distinguent des théories des émotions de base en ce qu’elles supposent des mécanismes de genèse communs à toutes les émotions. Cette approche suppose que, pour comprendre les émotions, il est tout d’abord nécessaire de comprendre les évaluations que l’individu fait au sujet des événements de son environnement. Une évaluation cognitive est définie comme un processus cognitif, rapide, automatique, inconscient, dont la fonction est d’évaluer les stimuli perçus sur la base de critères particuliers (Magda Arnold, 1960).

Le modèle des composantes proposé par Klaus Scherer (1984, 1988, 2001) fournit une définition précise de la nature des émotions. En effet, il définit une émotion comme une séquence de changements d’état intervenant dans cinq systèmes organiques de manière interdépendante et synchronisée en réponse à l’évaluation d’un stimulus externe, ou interne, par rapport à un intérêt central pour l’individu. Il propose de définir l'émotion comme une séquence de changements d’état intervenant dans cinq systèmes organiques : cognitif (activité du système nerveux central), psychophysiologique (réponses périphériques), motivationnel (tendance à répondre à l'événement), moteur (mouvement, expression faciale, vocalisation), sentiment subjectif.

La plupart des théories de l’émotion soutiennent l’idée que la nature spécifique de l’expérience émotionnelle dépend du résultat d’une évaluation d’un évènement en termes de significativité pour la survie et le bien être de l’individu. Dans la théorie de Scherer, le set de critères permettant d’évaluer l’évènement est appelé « stimulus evaluation checks (SEC’s) ». Suite au résultat de cette évaluation, il sera possible de prédire le type et l’intensité de l’émotion élicité par l’événement. Les SEC’s sont organisés autour de quatre objectifs principaux qui se subdivisent encore en objectifs secondaires. Les SEC’s majeurs correspondent aux types d’informations les plus importantes dont a besoin l’organisme pour avoir une réaction appropriée. Il s’agit de :

  1. Est-ce que cet évènement est pertinent pour moi ? Est-ce qu’il affecte directement ma personne ou mon groupe social ? (pertinence)
  2. Quelles sont les implications ou les conséquences de cet évènement et à quel point vont-elles affecter mon bien-être ou mes buts à court et long terme ? (implications)
  3. À quel point suis-je capable de faire face à ces conséquences ? (potentiel de coping)
  4. Quelle significativité a cet évènement par rapport à mes convictions personnelles ainsi que face aux normes et valeurs sociales ? (significativité normative)

L’évaluation de ces checks se fait toujours de manière subjective. Elle dépend donc des perceptions et des inférences que peut faire un individu d’une situation. De plus, comme déjà suggéré par Lazarus et Folkman (1984), l’évaluation n’a pas lieu qu’une seule fois, elle se répète dans un processus nommé réévaluation (« reappraisal ») qui permet de se réadapter progressivement à l’événement.

Contrairement aux théories des émotions discrètes, le modèle des composants ne se limite pas à un nombre restreint d’émotions (colère, joie, peur, tristesse, dégoût...). Au contraire, le processus émotionnel est considéré comme un pattern de fluctuations constantes de changements dans différents sous systèmes de l’organisme permettant de faire ressortir un très large spectre d’états émotionnels. Cependant, la théorie ne rejette pas le fait qu’il existe des patterns d’adaptation plus fréquents chez les organismes qui reflètent des résultats récurrents d’évaluation de l’environnement. Par exemple, des réactions comme le combat ou la fuite sont universelles et il n’est pas étonnant de constater que les émotions qui leur sont associées, la colère et la peur, se retrouvent chez toutes les espèces. Selon le modèle, il paraît très vraisemblable que d’une même combinaison de résultats aux checks d’évaluation l’on puisse aboutir à des patterns réguliers de changements d’états spécifiques. C’est pour cette raison que Scherer parle d’émotions modales pour décrire ces résultats prédominants aux SEC’s qui sont dus à des conditions de vie générales, des contraintes de l’organisation sociale et des similarités dans l’équipement génétique et que l’on retrouve donc dans presque tous les langages sous le terme d’une expression verbale courte, comme un simple mot. Cependant, l’avantage que possède les SEC’s est de pouvoir fournir un grand nombre de différents états émotionnels d’intensités différentes ce qui semble mieux correspondre aux ressentis des individus.

Théorie du système interruptif

Herbert Simon, prix nobel d'économie et spécialiste de la psychologie cognitive développe une théorie en 1967 du système interruptif de la décision linéaire. Il définit trois groupes de besoins en temps réel d'un individu :

  1. Besoins surgissant face à des évènements incertains (stimuli de bruits ou visuels soudains) qui pourraient signaler un danger
  2. Besoins physiologiques qui sont des stimuli internes par exemple la faim, la soif, l'épuisement
  3. Associations cognitives qui sont des stimuli forts provenant d'associations mnésiques, par exemple, le souvenir d'une peur.

Il a dit « Quand les hommes utilisent de l'information, ils consomment de l'attention. La fonction d'émotion est de contrôler l'attention ».

Bibliographie

Ouvrages

  • Le sujet des émotions au Moyen Age, Damien Boquet, Piroska Nagy, Beauchesne, 2009
  • Le langage social des émotions. Études sur les rapports au corps et à la santé, Fabrice Fernandez, Samuel Lézé, Hélène Marche, Anthropos-Economica, Coll. Sociologiques, Paris, 2008.
  • Fabrice FERNANDEZ,Samuel LEZE,Hélène MARCHE (dir.), Les émotions. Une approche de la vie sociale, Paris, Les Editions des Archives Contemporaines, 2014[7].
  • La Force des émotions, François Lelord et Christophe André, Odile Jacob, 2001
  • Les Émotions, Robert Dantzer, PUF, Coll. Que sais-je?, Paris, 2002
  • Émotions et sentiments : une construction sociale, Charmillot, Dayer, Farrugia, Schurmans (dir.), L'Harmattan, série Sociologie de la connaissance, 2008
  • (en) The Psychology of emotions: The allure of human face, Freitas-Magalhaes. Oporto: University Fernando Pessoa Press.
  • Les états d'âme, un apprentissage de la sérénité, Christophe André 2011 chez Odile Jacob

Revues

  • Revue Sciences Humaines :
    • « Les émotions donnent-elles sens à la vie ? », n°171, 2006
    • « La force des passions », n°141, 2003

Articles

Références

  1. Myers, David G. (2004) "Theories of Emotion." Psychology: Seventh Edition, New York, NY: Worth Publishers, p. 500.
  2. (en) « Emotional Competency discussion of emotion » (consulté le )
  3. Chen D, Haviland-Jones J. 2000. Human olfactory communication of emotion. Percept Mot Skills 91:771–781.
  4. . Théorie des émotions (1884 -1885).
  5. La théorie de Walter Cannon et Philip Bard (1929)
  6. Paul Ekman (1992)
  7. Les émotions. Une approche de la vie sociale

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes