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Version du 17 décembre 2015 à 12:09

Ivo Andrić
Description de l'image S. Kragujevic, Ivo Andric, 1961.jpg.
Naissance
Travnik
Décès (à 82 ans)
Belgrade
Activité principale
Écrivain
Distinctions
Prix Nobel de littérature 1961
Auteur
Langue d’écriture Serbo-croate
Mouvement Union des écrivains yougoslaves et de l'Académie serbe des sciences et des arts.
Statue d'Ivo Andrić à Belgrade

Ivo Andrić, né le à Dolac (municipalité de Travnik), en Bosnie-Herzégovine alors administrée par l'Autriche-Hongrie, et mort le à Belgrade, est un écrivain yougoslave.

Né en Bosnie dans une famille croate, il prendra la nationalité serbe[1],[2] après la Seconde Guerre mondiale, et s'installe définitivement à Belgrade.

Il est lauréat du Prix Nobel de littérature en 1961, et a été membre de l'Académie serbe des sciences et des arts. Il a reçu le titre de docteur honoris causa de l'université jagellonne de Cracovie en 1964[3].

Rédigés avec un grand souci de vérité historique, ses récits ont pour cadre la Bosnie. Diplomate avant la guerre, il se consacre à la littérature dès 1945. Il a été un certain temps président de l'Union des écrivains yougoslaves.

Il est l'auteur le plus connu et le plus traduit (40 langues) de la littérature serbo-croate. Il léguera son œuvre à l'Académie serbe des sciences et des arts[1].

Biographie

La mention sur Ivo Andrić des études à l'Université Jagellonne à Cracovie avant 1945. À l'époque, il se déclarait encore de nationalité croate

Ivo Andrić naît en 1892. Son père, Antun Andrić et sa mère Katarina (née Pejić) quittent très vite sa ville de naissance de Travnik. Quand il a deux ans, son père meurt de la tuberculose. Sa mère l"emmène chez sa tante paternelle Ana Matkovščik et son mari Ivan dans la ville de Višegrad, dont il rendra célèbre le pont. C'est là qu'il grandira. En 1903, il entre au lycée de Sarajevo et commence à écrire des poèmes à partir de 1911 pour des revues bosniaques. En octobre 1912, ayant obtenu une bourse de l'Association culturelle croate Napredak', il part en Croatie et s'inscrit à l’université de Zagreb. Il sera influencé par les œuvres de l'écrivain croate Antun Gustav Matoš. En 1913, il part à Vienne où il étudie l'Histoire, la philosophie et la littérature. En juin 1914, il est fait prisonnier par la police austro-hongroise, après l'attentat de Sarajevo en raison de son appartenance à l'organisation terroriste de la Main noire qui avait préparé l'assassinat de l'archiduc[4]; il sera libéré en mars 1915. Membre du mouvement révolutionnaire Jeune Bosnie, il milite pour le rattachement de la Bosnie à la Serbie[5].

En 1918 à Belgrade, il devient éditeur et adhère au milieu littéraire de Belgrade, la capitale de la première Yougoslavie, où il fréquente des personnalités comme Miloš Crnjanski et Miličić. Ils se réunissent régulièrement à l'hôtel Moskva. Mais très vite, il se fait remarquer par le gouvernement de Belgrade, qui a une totale confiance en lui, de par son passé de militant dans Jeune Bosnie, ainsi qu'en ses compétences intellectuelles. Il débute alors une carrière de diplomate dans plusieurs capitales européennes, où il défend avec une grande efficacité les intérêts du royaume de Yougoslavie, avec un sommet entre 1939 et 1941, lorsqu'il est nommé ministre plénipotentiaire de la diplomatie à Berlin[5].

Quand la guerre éclate, et que les Allemands bombardent Belgrade le , il refuse de gagner la Suisse, mais rentre à Belgrade où il vit chez son ami Brane Milenković. Dans une petite chambre, il écrit ses deux plus célèbres romans, la Chronique de Travnik, puis Il est un pont sur la Drina[5].

Œuvre

(liste non exhaustive)

  • 1931 : Au temps d'Anika (Anikina vremena), recueil d'histoires - Lausanne : Éditions l'Âge d'homme ; Paris : Centre de diffusion de l'édition, 1979
  • 1935 : Les Enfants (Deca), recueil d'histoires
  • 1942 : La Chronique de Travnik (Travnička kronika), roman - Traduit par Michel Glouchevitch ; Paris, Club Bibliophile de France,1956)
  • 1945 : Il est un pont sur la Drina ou Le Pont sur la Drina (Na Drini ćuprija), roman - Traduit par Georges Luciani, Paris : Plon, 1956
  • 1945 : La Demoiselle (Gospođica), roman
  • 1954 : La Cour maudite (Prokleta avlija) - Traduit par Georges Luciani ; Paris : Stock, 1962
  • 1960 : Visages (Lica) - Traduit par Ljijana Huibner-Fuzellier et Raymonnd Fuzellier ; Paris : Éditions Phébus, 2006
  • 1962 : Trois contes (Le Pont sur la Jépa, Les Hommes de Veletovo, Drame à Olouiak) - Traduit par Georges Luciani ; Bordeaux : Mollat
  • Titanic et autres contes juifs de Bosnie - Traduit par Jean Descat ; Paris : P. Belfond, 1987. Dernière réédition : 2001, Paris, Le Serpent à plumes, traduit par Jean Descat
  • 1948 : L'Éléphant du vizir : récits de Bosnie et d'ailleurs (Priča o vezirovom slonu) - Traduit par Janine Matillon ; Paris : Publications orientalistes de France : Association Langues et civilisations : Unesco, 1977
  • 1977 : Omer Pacha Latas (Omerpaša Latas), posthume
  • La Soif (Žeđ) et autres nouvelles - Traduit par Jean Descat ; Lausanne : L'Âge d'homme ; Paris : Centre de diffusion de l'édition, 1980
  • Inquiétudes (réunit Les traductions de Ex ponto, Nemiri et Lirika) - Traduit par Ljiljana Huibner-Fuzellier et Raymond Fuzellier ; Boulogne : Éditions du Griot, 1993
  • Contes au fil du temps - Traduit par Jean Descat ; Monaco ; Paris : Le Serpent à plumes, 2005
  • Mara la courtisane et autres nouvelles (Mara milosnica) - Traduit par Pascale Delpech ; Paris : Belfond, 1999
  • 1976 : Contes de la Solitude (Kuća na osami 1976) - Traduit par Sylvie Skakic-Begic ; préf. de Predrag Matvejevitch ; Paris : L'Esprit des péninsules, 2001
  • 1980 : Signes au bord du chemin (Znakovi pored puta) (posthume) - Traduit par Harita Wybrands ; Lausanne : L'Âge d'homme, 1997
  • Innocence et châtiment (nouvelles extraites de Les enfants (Deca) - Traduit par Alain Cappon ; Bruxelles : Paris : Éditions Complexe, 2002
  • 1918 : Ex ponto (chansons en prose)
  • 1920 : Put Alije Ɖerzeleza
  • 1925 : Most na Žepi, pripovjetke, recueil d'histoires
  • 1963 : Jelena, žena koje nema, roman
  • Razvoj duhovnog života u Bosni pod uticajem turske vladavine (sa thèse de doctorat)
  • Priče o ženi samoj sebi neznanoj
  • Nemir od vijeka
  • Nemirna godina
  • Staze
  • Zeko
  • Novele o mutnim vremenima
  • Ispovijed i druge priče

Hommage post-mortem à son œuvre ou Andrićgrad

Le réalisateur Emir Kusturica, avec le soutien du président de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, compte adapter au cinéma Le Pont sur la Drina, et pour cela il souhaite reconstruire en dur à l'identique une partie de la ville décrite par Andrić dans son livre[6]. « Andrićgrad (en) » sera construite près de l'actuelle ville de Višegrad et devrait être terminée en 2014[6] .

Chez les Bosniaques, l'œuvre d'Ivo Andrić est rejetée en raison de ses critiques sur l'occupation ottomane des pays slaves, ainsi que de l'influence négative de la culture islamique en Bosnie qui est selon lui un facteur de division des Slaves de Bosnie[7]

Notes et références

  1. a et b http://www.bhinfo.fr/ivo-andric-50-ans-apres-son-prix,1855/
  2. Bio de Ivo Andrić
  3. (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie
  4. Jean-Paul Bled, L'agonie d'une monarchie. Autriche-Hongrie 1914-1920
  5. a b et c Alexis Troude, "Géopolitique de la Serbie", éditions Ellipses (ISBN 2729827498) page 253
  6. a et b http://www.actualitte.com/actualite/26840-andric-pont-drina-film-kusturica.htm
  7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Ivo Andric, 50 ans après son prix Nobel, au cœur des nationalismes | Bosnie-Herzégovine, toute l'actualité et infos

Articles connexes

Sources externes

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