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De manière générale, un '''auteur'''<ref>Le mot n'a pas de forme féminine commune à tous les pays francophones. ''Auteure'', forme d'usage récent, est désormais préconisée en Belgique et au Canada francophone, mais contestée en France par l'[[Académie française]] qui la considère comme un néologisme. ''Autrice'', mot plus ancien, est tombé en désuétude en France - cette forme est également déconseillé par l'Académie française - mais toujours employé en Suisse. ''Auteur'', seule forme reconnue par l'Académie, peut être utilisée pour les femmes par qui ne souhaiterait pas employer de forme féminine.</ref> (du latin ''auctor'') est une personne qui est la cause, le responsable. On peut être l'auteur d'une découverte, d'un acte, ou d'une œuvre.
De manière générale, un '''auteur'''<ref>Le mot n'a pas de forme féminine commune à tous les pays francophones. ''Auteure'', forme d'usage récent, est désormais préconisée en Belgique et au Canada francophone, mais contestée en France par l'[[Académie française]] qui la considère comme un néologisme. ''Autrice'', mot plus ancien, est tombé en désuétude en France - cette forme est également déconseillée par l'Académie française - mais toujours employé en Suisse et en Afrique francophone. ''Auteur'', seule forme reconnue par l'Académie, peut être utilisée pour les femmes par qui ne souhaiterait pas employer de forme féminine.</ref> (du latin ''auctor'') est une personne qui est la cause, le responsable. On peut être l'auteur d'une découverte, d'un acte, ou d'une œuvre.


== Dans le domaine des arts et de la littérature ==
== Dans le domaine des arts et de la littérature ==
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== Forme féminine ==
== Forme féminine ==
La forme « autrice », dérivée du latin {{latin|auctrix}}<ref>[http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/AUTRICE Autrice] sur cntrl.fr</ref>, est en vigueur jusqu'au {{s-|XVII|e}}, puis progressivement abandonnée et tombée en désuétude en France à la suite d'une longue querelle entre praticiens, praticiennes et grammairiens. Aurore Evain, chercheuse en [[sémiologie]] travaillant sur le sujet de la {{citation|parité linguistique}} expose comment la réfutation de l'usage de ce mot, s'appuie à l'époque non seulement sur des débats sur sa formation grammaticale, mais aussi sur la remise en cause de la légitimité même des femmes à écrire<ref name="Evain">{{Article |langue= |auteur1=Aurore Evain |titre= Histoire d'''autrice'', de l'époque latine à nos jours|périodique=Sêméion - Travaux de sémiologie |volume= |numéro=6 |jour= |mois=février |année=2008 |pages= |issn= |lire en ligne=http://siefar.org/wp-content/uploads/2015/09/Histoire-dautrice-A_-Evain.pdf |consulté le=18 mars 2016 |id= }}</ref>. En 2002, l'[[Académie française]] range le mot parmi les {{citation|néologismes}} et les {{citation|aberrations lexicales}}<ref name="Académiefrançaise2002">[http://www.academie-francaise.fr/actualites/feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-et-titres Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres], Académie française, 21 mars 2002</ref>. Le mot est par contre utilisé en [[Suisse]].
La forme « autrice », dérivée du latin {{latin|auctrix}}<ref>[http://www.cnrtl.fr/definition/dmf/AUTRICE Autrice] sur cntrl.fr</ref>, est en vigueur jusqu'au {{s-|XVII|e}}, puis progressivement abandonnée et tombée en désuétude en France à la suite d'une longue querelle entre praticiens, praticiennes et grammairiens. Aurore Evain, chercheuse en [[sémiologie]] travaillant sur le sujet de la {{citation|parité linguistique}} expose comment la réfutation de l'usage de ce mot, s'appuie à l'époque non seulement sur des débats sur sa formation grammaticale, mais aussi sur la remise en cause de la légitimité même des femmes à écrire<ref name="Evain">{{Article |langue= |auteur1=Aurore Evain |titre= Histoire d'''autrice'', de l'époque latine à nos jours|périodique=Sêméion - Travaux de sémiologie |volume= |numéro=6 |jour= |mois=février |année=2008 |pages= |issn= |lire en ligne=http://siefar.org/wp-content/uploads/2015/09/Histoire-dautrice-A_-Evain.pdf |consulté le=18 mars 2016 |id= }}</ref>. En 2002, l'[[Académie française]] range le mot parmi les {{citation|néologismes}} et les {{citation|aberrations lexicales}}<ref name="Académiefrançaise2002">[http://www.academie-francaise.fr/actualites/feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-et-titres Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres], Académie française, 21 mars 2002</ref>. Le mot est par contre utilisé en [[Suisse]] et en Afrique francophone<ref name="Evain">.


Au Canada francophone, le mot « auteure » est préconisé dès la fin des années 1970, lors de la [[féminisation des noms de métiers en français]]. Bien qu'il soit reconnu d'une formation irrégulière, au contraire d'« autrice », c'est cette forme qui est retenue dans le ''guide de féminisation des titres et des fonctions'' en 1986 au Québec, en raison de la prépondérance de son usage<ref name="lenoble-pinson">Lenoble-Pinson, « Mettre au féminin les noms de métier : résistances culturelles et sociolinguistiques. », Le français aujourd'hui 4/2008 (n° 163) , p. 73-79 [http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2008-4-page-73.htm en ligne], {{DOI|10.3917/lfa.163.0073}}</ref>. En 2005 la linguiste canadienne Louise-L. Larivière constate l'apparition de recommandations divergentes au sein des différentes communautés francophones européennes et canadiennes, et l'adoption de la féminisation au sein du [[Petit Robert]] à partir de 2000. Pour éviter cette divergence linguistique et s'accorder avec les règles de formation du [[Genre (grammaire)|genre grammatical]] calquées sur des structures existantes, la nouvelle mouture du ''Guide de féminisation des noms communs de personnes'' recommande l'utilisation du mot « autrice »<ref>Louise-L. Larivière, ''Guide de féminisation des noms communs de personnes'', Fides, 2005, {{ISBN|9782762126211}}, 217 pages, p. 9-10 ; 44.</ref>. Toutefois cette forme ne parvient pas à s'imposer au [[Québec]], et en 2008, « auteure » reste la forme courante<ref>[http://www.oqlf.gouv.qc.ca/actualites/capsules_hebdo/feminisation_20070301.html Actualités] sur oqlf.gouv.qc.ca, 1{{er}} mars 2007</ref>{{,}}<ref name="lenoble-pinson"/>.
Au Canada francophone, le mot « auteure » est préconisé dès la fin des années 1970, lors de la [[féminisation des noms de métiers en français]]. Bien qu'il soit reconnu d'une formation irrégulière, au contraire d'« autrice », c'est cette forme qui est retenue dans le ''guide de féminisation des titres et des fonctions'' en 1986 au Québec, en raison de la prépondérance de son usage<ref name="lenoble-pinson">Lenoble-Pinson, « Mettre au féminin les noms de métier : résistances culturelles et sociolinguistiques. », Le français aujourd'hui 4/2008 (n° 163) , p. 73-79 [http://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2008-4-page-73.htm en ligne], {{DOI|10.3917/lfa.163.0073}}</ref>. En 2005 la linguiste canadienne Louise-L. Larivière constate l'apparition de recommandations divergentes au sein des différentes communautés francophones européennes et canadiennes, et l'adoption de la féminisation au sein du [[Petit Robert]] à partir de 2000. Pour éviter cette divergence linguistique et s'accorder avec les règles de formation du [[Genre (grammaire)|genre grammatical]] calquées sur des structures existantes, la nouvelle mouture du ''Guide de féminisation des noms communs de personnes'' recommande l'utilisation du mot « autrice »<ref>Louise-L. Larivière, ''Guide de féminisation des noms communs de personnes'', Fides, 2005, {{ISBN|9782762126211}}, 217 pages, p. 9-10 ; 44.</ref>. Toutefois cette forme ne parvient pas à s'imposer au [[Québec]], et en 2008, « auteure » reste la forme courante<ref>[http://www.oqlf.gouv.qc.ca/actualites/capsules_hebdo/feminisation_20070301.html Actualités] sur oqlf.gouv.qc.ca, 1{{er}} mars 2007</ref>{{,}}<ref name="lenoble-pinson"/>.

Version du 7 mai 2016 à 14:44

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De manière générale, un auteur[1] (du latin auctor) est une personne qui est la cause, le responsable. On peut être l'auteur d'une découverte, d'un acte, ou d'une œuvre.

Dans le domaine des arts et de la littérature

Dans le domaine de la création littéraire et artistique, un auteur est une personne qui a fait une création originale manifestant sa personnalité, qu'il s'agisse de lettres, de sciences humaines ou d'art.

Dans les sciences et techniques

  • Dans le domaine des sciences, l'auteur original (éventuellement avec des coauteurs) utilise des codes et méthodes dits académiques (hypothèse, théorisation, démonstration, conclusion, bibliographie, etc.) pour présenter ses travaux ou d'autres données ou notions scientifiques[3],[4], alors que le vulgarisateur dispose de plus de liberté pour mettre les contenus et découvertes scientifiques à portée d'un public de non-spécialistes.
  • Dans le domaine des techniques, l'auteur expose des processus techniques, produit des guides techniques.
  • Dans le domaine de l'éducation, l'auteur écrit des manuels scolaires
  • Dans le domaine de l'innovation, l'auteur peut aussi être un inventeur
  • Dans le domaine de l'informatique, l'auteur d'un logiciel est un développeur ou un concepteur de jeux
  • Un auteur de jeux de société est celui qui invente les règles d'un nouveau jeu.

Dans le droit

Dans le contexte numérique

Sur le web, avec l'apparition de nouveaux genres éditoriaux tels que les blogs, et la multiplication des formes de collaboration telles que les réseaux sociaux, les plates-formes collaboratives, la notion d'auteur s'élargit : chaque usager est un producteur potentiel de contenu.

Evelyne Broudoux, maître de conférence en Sciences de l'information et de la communication, travaille sur le « devenir auteur » en contexte numérique[5].

Forme féminine

La forme « autrice », dérivée du latin auctrix[6], est en vigueur jusqu'au XVIIe siècle, puis progressivement abandonnée et tombée en désuétude en France à la suite d'une longue querelle entre praticiens, praticiennes et grammairiens. Aurore Evain, chercheuse en sémiologie travaillant sur le sujet de la « parité linguistique » expose comment la réfutation de l'usage de ce mot, s'appuie à l'époque non seulement sur des débats sur sa formation grammaticale, mais aussi sur la remise en cause de la légitimité même des femmes à écrire[7]. En 2002, l'Académie française range le mot parmi les « néologismes » et les « aberrations lexicales »[8]. Le mot est par contre utilisé en Suisse et en Afrique francophoneErreur de référence : Balise fermante </ref> manquante pour la balise <ref>. En 2005 la linguiste canadienne Louise-L. Larivière constate l'apparition de recommandations divergentes au sein des différentes communautés francophones européennes et canadiennes, et l'adoption de la féminisation au sein du Petit Robert à partir de 2000. Pour éviter cette divergence linguistique et s'accorder avec les règles de formation du genre grammatical calquées sur des structures existantes, la nouvelle mouture du Guide de féminisation des noms communs de personnes recommande l'utilisation du mot « autrice »[9]. Toutefois cette forme ne parvient pas à s'imposer au Québec, et en 2008, « auteure » reste la forme courante[10],[11].

En Belgique, le décret de 1993, étudié par le Conseil supérieur de la langue française impose la féminisation des noms dans les actes administratifs et offres et demandes d'emplois. La forme « auteure » alors en usage est mise en note, car elle ne respecte pas les règles traditionnelles[12]. Lors de la mise à jour de 2005, «une auteure » et la forme épicène « une auteur » sont mises en avant, les autres formes étant mises en notes avec la mention « Auteuse, aut(h)oresse et autrice, qui est la forme régulière, non néologique, sont rares »[13].

En France, « auteure » est également employé. L'Académie française souligne cependant que « les seuls féminins français en -eure (prieure, supérieure...) sont ceux qui proviennent de comparatifs latins en -or », et cite auteure parmi les néologismes à « éviter absolument »[8].

Bibliographie

  • Rinck, F. (2006). http://www.theses.fr/2006GRE39039 L’article de recherche en Sciences du Langage et en Lettres, Figure de l’auteur et approche disciplinaire du genre]. Thèse de doctorat, Université de Grenoble.

Notes et références

  1. Le mot n'a pas de forme féminine commune à tous les pays francophones. Auteure, forme d'usage récent, est désormais préconisée en Belgique et au Canada francophone, mais contestée en France par l'Académie française qui la considère comme un néologisme. Autrice, mot plus ancien, est tombé en désuétude en France - cette forme est également déconseillée par l'Académie française - mais toujours employé en Suisse et en Afrique francophone. Auteur, seule forme reconnue par l'Académie, peut être utilisée pour les femmes par qui ne souhaiterait pas employer de forme féminine.
  2. Peeters, Benoît, 1998. Case, planche, récit : Lire la bande dessinée, Casterman, p. 123-128.
  3. Pontille D (2004), La signature scientifique. une sociologie pragmatique de l'attribution, Paris, CNRS Éditions
  4. Pontille D (2006), Qu'est-ce qu'un auteur scientifique ? ; Sciences de la Société, 67, 76-93
  5. « Evelyne Broudoux », sur Dicen IDF (consulté le )
  6. Autrice sur cntrl.fr
  7. Aurore Evain, « Histoire d'autrice, de l'époque latine à nos jours », Sêméion - Travaux de sémiologie, no 6,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres, Académie française, 21 mars 2002
  9. Louise-L. Larivière, Guide de féminisation des noms communs de personnes, Fides, 2005, (ISBN 9782762126211), 217 pages, p. 9-10 ; 44.
  10. Actualités sur oqlf.gouv.qc.ca, 1er mars 2007
  11. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées lenoble-pinson
  12. Mettre au féminin - Guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre, 2de édition, 2005
  13. (« Mettre au féminin » ; accès par liste de noms)

Voir aussi